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chapitre 3 – Appareil respiratoire

Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (DGSPNI), Guide de pratique clinique
du personnel infirmier en soins primaires.
Le contenu de ce chapitre a été révisé en janvier 2010.

Table des matières

Évaluation de la fonction respiratoire..................................................3–1


Symptômes dominants.......................................................................................3–1
Antécédents médicaux (propres à la fonction respiratoire).................................3–2
Antécédents familiaux (propres à la fonction respiratoire)..................................3–2
Antécédents personnels et sociaux (propres à la fonction respiratoire).............3–2
Examen de l’appareil respiratoire.............................................................3–2
Aspect général....................................................................................................3–2
Signes vitaux.......................................................................................................3–2
Inspection............................................................................................................3–2
Palpation.............................................................................................................3–3
Percussion..........................................................................................................3–3
Auscultation........................................................................................................3–3
Diagnostic différentiel des symptômes respiratoires...................3–3
Toux aiguë . ........................................................................................................3–3
Toux chronique....................................................................................................3–3
Toux avec expectoration.....................................................................................3–4
Dyspnée..............................................................................................................3–4
Hémoptysie.........................................................................................................3–4
Respiration sifflante............................................................................................3–4
Douleur thoracique (pleurétique)........................................................................3–4
Douleur thoracique (non pleurétique).................................................................3–5
Affections du myocarde.......................................................................................3–5

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Problèmes fréquents de l’appareil respiratoire...............................3–5
Asthme chronique...............................................................................................3–5
Exacerbation aiguë de l’asthme..........................................................................3–8
Exacerbation bénigne de l’asthme......................................................................3–9
Exacerbation modérée de l’asthme....................................................................3–9
Exacerbation grave de l’asthme........................................................................3–10
Maladie pulmonaire obstructive chronique.......................................................3–11
Exacerbation aiguë d’une MPOC......................................................................3–14
Bronchite aiguë.................................................................................................3–15
Pneumonie d’origine communautaire (POC)....................................................3–17
Urgences respiratoires..............................................................................3–20
Pneumothorax...................................................................................................3–20
Obstruction aiguë des voies respiratoires par un corps étranger.....................3–22
Embolie pulmonaire..........................................................................................3–23
Inhalation de substances toxiques....................................................................3–25
Sources...............................................................................................................3–26
Appareil respiratoire 3–1

Évaluation de la fonction respiratoire

Chaque symptôme doit être noté et examiné en Dyspnée


fonction des caractéristiques suivantes : –– Tolérance à l’effort (nombre de marches que le
–– Apparition (subite ou graduelle) client est capable de gravir ou distance qu’il peut
–– Évolution dans le temps parcourir à pied)
–– Situation actuelle (amélioration ou aggravation) –– Essoufflement au repos
–– Siège –– Ne peut tenir une conversation à l’aide
–– Irradiation d’expressions ou de phrases complètes
–– Qualité –– Augmentation marquée de l’effort déployé pour
respirer, utilisation de muscles accessoires ou
–– Moment d’apparition (fréquence, durée)
rétraction
–– Sévérité
–– Orthopnée (nombre d’oreillers utilisés pour dormir)
–– Facteurs déclenchants et aggravants
–– En concomitance avec dyspnée nocturne
–– Facteurs de soulagement paroxystique (client réveillé par une grande
–– Symptômes associés difficulté respiratoire; la crise disparaît d’elle-
–– Répercussions sur les activités quotidiennes même après 20 ou 30 minutes, une fois que le
–– Épisodes similaires diagnostiqués auparavant client s’est assis ou s’est levé)
–– Traitements antérieurs –– Moment de la journée
–– Efficacité des traitements antérieurs –– Gravité (par exemple, tachypnée marquée)

Douleur thoracique
Symptômes dominants1
–– Apparition (soudaine ou graduelle)
Il faut aussi explorer les caractéristiques des
–– Siège
symptômes suivants.
–– Irradiation
Toux –– Profil de propagation
–– Qualité
–– Qualité (par exemple, sèche, grasse, productive,
quinteuse) –– Moment de la journée
–– Gravité –– Intensité
–– Moment d’apparition (par exemple, la nuit, à –– Facteurs déclenchants et aggravants
l’effort, à l’air froid, à l’intérieur ou à l’extérieur) –– Symptômes associés
–– Facteurs aggravants ou apaisants
Respiration sifflante
Expectorations –– Circonstances (par exemple, au repos, la nuit,
–– Couleur à l’effort)
–– Quantité (en cuillères à thé, en cuillères à table, Autres symptômes associés
en tasses)
–– Consistance –– Cyanose
–– Purulence, odeur, goût désagréable –– Fièvre
–– Moment de la journée des pires symptômes –– Fatigue
–– Anorexie
Hémoptysie –– Sueurs nocturnes
–– Quantité de sang –– Perte de poids
–– Sang franc ou mêlé d’expectorations
–– En concomitance avec une douleur aux jambes ou à
la poitrine ou avec une dyspnée

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3–2 Appareil respiratoire

Antécédents médicaux Antécédents familiaux


(propres à la fonction (propres à la fonction
respiratoire) respiratoire)
–– Tabagisme (nombre de paquets par jour, nombre –– Autres personnes à la maison ayant des symptômes
d’années) semblables
–– Fréquence de rhumes ou de crises d’asthme et –– Allergies, hypersensibilité
traitement utilisé –– Asthme, cancer du poumon, tuberculose, fibrose
–– Autres maladies respiratoires (par exemple, kystique
polypes nasaux, sinusite chronique) –– Cardiopathie
–– Bronchite, pneumonie, maladie pulmonaire
obstructive chronique (MPOC), tuberculose Antécédents personnels
(maladie ou exposition à l’agent infectieux),
cancer, fibrose kystique
et sociaux (propres à la
–– Allergie saisonnière, exposition à des substances fonction respiratoire)
irritantes provenant de l’environnement ou allergie –– Exposition à la fumée secondaire
à des médicaments comme l’acide acétylsalicylique –– Exposition professionnelle ou environnementale à
(AAS) des irritants respiratoires (par exemple, exploitation
–– Prise de médicaments comme des inhibiteurs de minière, lutte contre les incendies de forêt)
l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA), –– Exposition à des animaux de compagnie
des β-bloquants, de l’AAS, des corticostéroïdes,
–– Logement surpeuplé
des vaporisateurs nasaux ou des antihistaminiques
–– Piètres habitudes d’hygiène personnelle ou
–– Hospitalisations pour des maladies respiratoires,
malpropreté du milieu de vie
intubation requise
–– Vie en établissement
–– Date et résultat du dernier test de Mantoux et de la
–– Utilisation de drogues injectables
dernière radiographie pulmonaire
–– Abus d’alcool
–– Antécédents de vaccination (par exemple, vaccin
antipneumococcique, vaccin antigrippal annuel) –– Risque de contracter le VIH

Examen de l’appareil respiratoire

Il faut aussi examiner les oreilles, le nez et la gorge, Signes vitaux


de même que l’appareil cardiovasculaire étant
donné les rapports étroits qui existent entre eux et –– Température
leurs rapports avec le fonctionnement des voies –– Pouls
respiratoires inférieures (voir les chapitres « Oto- –– Oxymétrie du pouls
rhino-laryngologie » et « Appareil cardiovasculaire » –– Fréquence respiratoire
pour plus de renseignements au sujet de ces examens). –– Tension artérielle

Aspect général Inspection


–– Symptômes aigus ou chroniques –– Coloration (par exemple, cyanose centrale)
–– Degré de bien‑être ou de détresse –– Forme du thorax (par exemple, en tonneau,
–– Degré de diaphorèse déformation de la colonne)
–– Ne peut parler sans arrêter au milieu d’une phrase –– Mouvements du thorax (symétrie)
pour reprendre son souffle –– Fréquence, rythme et profondeur de la respiration
–– Teint (par exemple, rouge, pâle, cyanosé) –– Utilisation des muscles accessoires (sterno-cléido-
–– État nutritionnel (obésité ou maigreur) mastoïdiens)
–– État d’hydratation –– Rétraction intercostale/sous-sternale

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Appareil respiratoire 3–3

–– Signes de traumatisme Auscultation


–– Cicatrices sur le thorax
–– Aidez le client à bien respirer
–– Hippocratisme digital
–– Recherchez le son d’une entrée d’air normale avant
d’essayer de détecter des bruits anormaux.
Palpation –– Quantité d’air qui pénètre dans tout le thorax
–– Position de la trachée (ligne médiane) (devrait être égale)
–– Sensibilité de la paroi thoracique –– Qualité des bruits respiratoires normaux (par
–– Amplitude thoracique exemple, bronchiques, bronchovésiculaires,
vésiculaires)
–– Vibrations vocales
–– Durée de l’inspiration et de l’expiration
–– Anomalie spinale
–– Sifflements ou sibilances : sons constants, dont
–– Ganglions (axillaires, sus-claviculaires, cervicaux)
la tonalité peut varier de très basse à très aiguë,
–– Masses
à l’inspiration ou à l’expiration ou les deux; qui
–– Emphysème sous-cutané peuvent disparaître quand le sujet tousse; qui
peuvent s’entendre seulement à l’expiration forcée.
Percussion –– Râles crépitants : crépitements distincts
perceptibles à l’inspiration; qui peuvent disparaître
–– Sonorité (bruit sourd ou hypersonorité)
quand le sujet tousse.
–– Emplacement et course du diaphragme
–– Frottement pleural : bruit de raclement dû
à l’inflammation de la plèvre, perceptible à
l’inspiration ou à l’expiration

Diagnostic différentiel des symptômes respiratoires

Toux aiguë Causes moins fréquentes

–– Infection : virale ou bactérienne des voies –– Carcinome des voies respiratoires supérieures ou
respiratoires supérieures ou inférieures inférieures
–– Asthme –– Maladie pulmonaire interstitielle
–– Exacerbation d’une bronchite chronique –– Médicaments (par exemple, inhibiteurs de l’ECA)
–– Cancer broncho-pulmonaire –– Infections pulmonaires chroniques (par exemple,
bronchectasie, fibrose kystique, tuberculose, abcès
–– Inhalation d’un corps étranger
pulmonaire)
–– Reflux œsophagien avec aspiration
–– Insuffisance cardiaque gauche occulte
–– Insuffisance cardiaque gauche
–– Troubles de la thyroïde
–– Affections de la plèvre, du péricarde, du
Toux chronique diaphragme, de l’estomac
–– Idiopathie (psychogène)
Causes fréquentes
–– Pression exercée par une masse externe (par
–– Tabagisme exemple, hypertrophie de la thyroïde, anévrisme de
–– Exposition à des irritants dans l’environnement l’aorte)
(fumée secondaire)
–– Écoulement rétro-nasal
–– Inflammation des voies respiratoires après une
infection virale
–– Asthme
–– MPOC ou bronchite chronique
–– Reflux gastro-œsophagien avec aspiration
–– Tumeurs du poumon

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3–4 Appareil respiratoire

Toux avec expectoration Respiration sifflante


–– Bronchite aiguë –– Bronchite aiguë
–– Pneumonie –– MPOC
–– Asthme –– Asthme
–– Tuberculose –– Bronchopneumonie (causée par l’aspiration)
–– MPOC –– Obstruction d’une bronche par un néoplasme
–– Bronchectasie pulmonaire
–– Abcès du poumon –– Embolie pulmonaire
–– Cancer du poumon –– Aspiration d’un corps étranger
–– Insuffisance cardiaque congestive aiguë (rare)
Dyspnée
Douleur thoracique
–– Asthme
(pleurétique)
–– MPOC
–– Pneumothorax Maladies des poumons
–– Pneumonie ou de la plèvre
–– Maladie pulmonaire interstitielle (par exemple,
–– Pneumonie
sarcoïdose)
–– Pleurésie
–– Cancer du poumon
–– Pleurésie accompagnée de maladies du tissu
–– Infarctus ou embolie pulmonaire
conjonctif
–– Insuffisance cardiaque, insuffisance cardiaque
–– Pneumothorax
congestive
–– Hémothorax
–– Anxiété accompagnée d’hyperventilation
–– Empyème
–– Infarctus pulmonaire
Hémoptysie –– Néoplasme des poumons
–– Bronchite –– Tuberculose
–– Bronchectasie
–– Fibrose kystique Affections du péricarde
–– Tuberculose –– Péricardite
–– Cancer broncho-pulmonaire –– Traumatisme
–– Abcès du poumon –– Syndrome de Dressler
–– Pneumonie, forme nécrosante (causée par Klebsiella)
Affections des muscles de
–– Contusion pulmonaire
la paroi thoracique, des os,
–– Embolie pulmonaire des nerfs et de la peau
–– Lupus érythémateux disséminé
–– Contusion à la paroi thoracique
–– Hypertension artérielle pulmonaire primitive
–– Fractures des côtes, du sternum
–– Sténose mitrale
–– Inflammation des muscles de la paroi thoracique
–– Insuffisance cardiaque, insuffisance cardiaque
(costochondrite)
congestive
–– Neuropathies post-zostérienne
–– Anomalies vasculaires (par exemple, anévrisme)
–– Tumeur osseuse
–– Traumatisme au thorax
–– Inhalation de substances toxiques Affections gastro-intestinales
–– Troubles de saignement
–– Abcès du foie
–– Pancréatite
–– Abcès sous-diaphragmatique

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Appareil respiratoire 3–5

Autres affections Affections du myocarde


–– Psychonévrose –– Infarctus du myocarde
–– Angine
Douleur thoracique –– Cardiomyopathie (myocardite)
(non pleurétique) –– Prolapsus valvulaire mitral

Affections des vaisseaux Douleur projetée par les


sanguins pulmonaires structures gastro-intestinales
–– Embolie pulmonaire –– Reflux œsophagien, ulcération
–– Hypertension artérielle pulmonaire primitive –– Troubles de la motricité œsophagienne
–– Affection de l’aorte (par exemple, achalasie)
–– Dissection de l’aorte –– Perforation ou rupture de l’œsophage
–– Spasme œsophagien
–– Néoplasme de l’œsophage
–– Diverticule de l’œsophage
–– Ulcère de l’estomac ou du duodénum
–– Cholélithiase, cholécystite
–– Pancréatite, néoplasme du pancréas

Problèmes fréquents de l’appareil respiratoire

Asthme chronique –– Facteurs déclenchants communs : infections


intercurrentes des voies respiratoires, air froid,
Trouble des voies respiratoires caractérisé par des effort, stress émotionnel, sinusite, reflux gastro-
symptômes paroxystiques ou persistants (dyspnée, œsophagien (RGO)
oppression thoracique, respiration sifflante et toux)
accompagnés d’une obstruction variable et d’une Facteurs de risque
inflammation des voies respiratoires et d’une réactivité
–– Antécédents familiaux confirmés
exacerbée de celles-ci à différents stimulus.
–– Infections virales sévères et fréquentes des voies
Causes respiratoires inférieures (VRI) dans la première
enfance
–– Cause souvent inconnue
–– Logement surpeuplé
–– Hyperréactivité allergique des voies respiratoires
–– Poussière/moisissures/logement insalubre (par
à différents agents présents dans l’air (pollen,
exemple, murs exposés, mauvaise isolation,
moisissures, acariens, phanères d’animaux) et aux
humidité élevée)
oreillers de plumes
–– L’asthme non allergique peut être déclenché Évaluation de la gravité
par des médicaments (par exemple, l’acide
acétylsalicylique [AAS], les anti-inflammatoires On détermine la gravité de l’asthme d’après la
non stéroïdiens [AINS], les tartrates, les b-bloquants fréquence et la chronicité des symptômes, la présence
et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion d’une obstruction persistante des voies respiratoires
de l’angiotensine [ECA]), la fumée et d’autres et la médication nécessaire pour maîtriser la maladie.
substances aériennes présentes dans le milieu de Idéalement, la gravité de l’asthme doit être évaluée
travail, les sulfites présents dans les aliments (par après un traitement énergique par des corticostéroïdes
exemple, les fruits secs, la bière et le vin), les en inhalation (voir le tableau 1, Caractéristiques des
substances industrielles et celles présentes dans différentes formes d’asthme chronique).
l’environnement.

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3–6 Appareil respiratoire

Tableau 1 – Caractéristiques des différentes formes d’asthme chronique


Asthme léger Asthme modéré Asthme grave
Symptômes diurnes (respiration Symptômes diurnes > 2 fois par semaine Au moins trois symptômes d’asthme
sifflante, toux, dyspnée) jusqu’à 2 fois modéré toutes les semaines
par semaine
Aucun symptôme nocturne ou réveil Tout symptôme nocturne ou réveil
Capacité d’accomplir les activités sans Toute incapacité à accomplir les activités
difficulté
DEP et VEMS > 80 % des valeurs DEP < 80 % de la valeur prévue ou de la
prévues meilleure valeur pour l’individu (si connue)
Aucune exacerbation Au moins une exacerbation par année Une exacerbation toutes les semaines
Médicament de secours nécessaire Médicament de secours plus de deux fois
moins de deux fois par semaine par semaine
DEP = débit expiratoire de pointe; VEMS = volume expiratoire maximal par seconde.
Remarque : Le fait de tousser la nuit, pendant l’activité physique ou aux moments de stress émotionnel peut être le seul
signe d’asthme.

Diagnostic différentiel Traitement


–– Obstruction mécanique des voies respiratoires Objectifs
(corps étranger)
–– Réaction allergique sévère –– Permettre au client d’accomplir ses activités
normales
–– Maladie pulmonaire obstructive chronique
(MPOC) avec infection des VRI –– Prévenir les symptômes
–– Insuffisance cardiaque congestive –– Maintenir une fonction pulmonaire normale
–– Œdème pulmonaire –– Prévenir les exacerbations
–– Inhalation de substances toxiques –– Éviter les effets secondaires du traitement (étant
donné qu’ils peuvent amener le client à ne pas
–– Dysfonction du larynx
suivre son plan de traitement)
–– Toux associée à la prise de médicaments comme
les inhibiteurs de l’ECA Consultation
Complications Consultez un médecin pour tous les cas non
auparavant diagnostiqués. Le moment de cette
–– Crise aiguë grave : hypoxie, détresse respiratoire
consultation dépend de la gravité des symptômes du
qui peut évoluer vers une insuffisance respiratoire,
client (si le client a besoin ou non d’une médication
atélectasie, pneumothorax, décès
immédiate).
–– Séquelles chroniques : limitation des activités
quotidiennes, MPOC Idéalement, un médecin devrait examiner le client au
moins une fois par année lorsque son état est stable
Tests diagnostiques et plus souvent si les symptômes ne sont pas bien
maîtrisés.
Pour confirmer le diagnostic d’asthme et évaluer la
gravité de la maladie, sauf chez les clients n’ayant
Traitement adjuvant
presque pas de symptômes, il faut recourir à des
instruments de mesure objectifs. Les tests suivants –– Administrer le vaccin antigrippal annuel et d’autres
devraient être effectués (ces tests devraient être vaccins antigrippaux en fonction de la saison
prescrits par le médecin consultant) : grippale en cours (par exemple, vaccin contre le
H1N1)
–– Épreuves fonctionnelles respiratoires (permettant
–– Administrer le vaccin antipneumococcique
d’établir les valeurs de référence)
–– Détermination du débit expiratoire de pointe (DEP)
–– Test de provocation à l’histamine ou à la
méthacholine
–– Tests d’allergie2

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Appareil respiratoire 3–7

Interventions non pharmacologiques +


–– Conseillez au client d’éviter les facteurs Corticostéroïdes par voie orale
déclenchants connus comme les allergènes présents Par exemple, prednisone
dans l’environnement et les substances irritantes
liées à son travail. (utilisé pour traiter les exacerbations aiguës [c.‑à‑d.,
DEP < 60 % de la valeur prévue] lorsque le patient
–– Recommandez l’abandon du tabac (s’il s’agit d’un ne répond pas à une augmentation de la dose de
fumeur). corticostéroïdes en inhalation)
–– Conseillez au client d’éviter les AINS et les
produits à base d’AAS. Corticostéroïdes en inhalation
Il s’agit des meilleurs agents pour maîtriser l’asthme,
Education du client et leur utilisation peut améliorer le pronostic global
–– Expliquez le diagnostic et l’évolution normale de chez les clients souffrant de cette maladie.
la maladie.
Doses initiales recommandées en cas d’asthme léger
–– Expliquez au client l’utilisation appropriée des
ou modéré (la posologie dépend du tableau clinique
médicaments (dose, fréquence, effets secondaires)
du patient et peut être augmentée ou diminuée selon
–– Expliquez au client comment utiliser un inhalateur, les besoins). En voici des exemples :
une aérochambre/dispositif d’espacement, s’il y
a lieu. fluticasone (Flovent), 250 à 1 000 µg par jour, doses
fractionnées bid
–– Expliquez au client comment surveiller ses
symptômes et utiliser le débitmètre (si vous le ou
jugez utile pour la maîtrise de ses symptômes). béclométhasone (QVAR) 200 à 500 µg par jour,
–– Expliquez au client un plan d’action prévoyant doses fractionnées bid
l’augmentation du traitement médicamenteux Lorsque l’on a obtenu les résultats souhaités (maîtrise
d’entretien aux premiers signes d’une exacerbation. des symptômes), on réduit la dose de corticostéroïdes
–– Expliquez au client comment reconnaître les pour déterminer la dose minimale nécessaire pour
symptômes d’exacerbation aiguë et avisez-lui de assurer la maîtrise de l’asthme.
se présenter immédiatement à la clinique en cas
d’apparition de ces symptômes. Les corticostéroïdes en inhalation sont sans danger
–– Expliquez au client comment prévenir les chez la femme pendant la grossesse et l’allaitement,
effets secondaires locaux (candidose buccale) mais on recommande de prescrire la plus faible dose
en se rinçant soigneusement la bouche et en se qui permet de maîtriser l’asthme.
gargarisant.
Agonistes ß2 à longue durée d’action
Interventions pharmacologiques3 Les agonistes ß2 à longue durée d’action (par exemple,
salmétérol, formotérol) peuvent servir de traitement
Traitement médicamenteux recommandé d’appoint pour les personnes dont l’asthme n’est
pour l’asthme chronique pas bien maîtrisé malgré une utilisation optimale de
Corticostéroïdes en inhalation corticostéroïdes en inhalation, particulièrement en cas
de symptômes nocturnes.
Par exemple, fluticasone (Flovent), beclométhasone
(Qvar) Des inhalateurs contenant des produits d’association,
+ soit un corticostéroïde et un agoniste ß2 à longue durée
d’action, sont offerts sur le marché, par exemple,
Agonistes ß2 à longue durée d’action Advair. Ces produits d’association doivent être
Par exemple, formotérol (Oxeze) ou salmétérol prescrits par un médecin.
(Serevent), si les symptômes ne sont pas maîtrisés
à l’aide d’un corticostéroïde en inhalation, en
particulier la nuit.
+
Agonistes ß2 à longue durée d’action
salbutamol (Ventolin), au besoin pour les poussées
symptomatiques

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3–8 Appareil respiratoire

Agonistes ß2 à courte durée d’action Surveillance et suivi


Ce sont les médicaments de choix pour soulager les –– Assurez un suivi tous les 3-6 mois une fois que
symptômes de l’asthme qui surviennent pendant le l’asthme est stabilisé.
traitement d’entretien. Ce sont les agents les plus
–– Évaluez l’adhésion au traitement médicamenteux.
efficaces pour prévenir et traiter le bronchospasme
provoqué par l’effort. Ils devraient cependant être –– Revoyez régulièrement avec le patient la technique
utilisés seulement pour soulager d’urgence les d’utilisation de l’inhalateur.
symptômes aigus. Les corticostéroïdes en inhalation –– Surveillez l’apparition d’affections qui pourraient
sont indiqués si le patient a besoin d’agonistes ß2 à compliquer l’asthme, par exemple, le RGO, la
courte durée d’action plus de 2 fois par semaine pour sinusite ou les polypes nasaux.
maîtriser les symptômes aigus. –– On recommande une densitométrie osseuse chez
les patients qui prennent des doses élevées de
salbutamol (Ventolin), 100 µg/bouffée, 1 ou
corticostéroïdes en inhalation ou qui présentent
2 bouffées toutes les 4 h au besoin.
des facteurs de risque pour l’ostéoporose. La
Antagonistes des récepteurs pression intraoculaire chez les patients ayant des
des leucotriènes (ARLT) antécédents personnels ou familiaux de glaucome
Les antagonistes des récepteurs des leucotriènes nécessitant des doses élevées de corticostéroïdes
comme le zafirlukast (Accolate) ou le montélukast en inhalation devrait être vérifiée peu après
(Singulair) présentent des propriétés anti- l’instauration du traitement et régulièrement par
inflammatoires, mais ne sont pas aussi efficaces que la suite. Les doses supérieures à 1 000 µg/jour de
les corticostéroïdes en inhalation pour réduire les béclométhasone, 500 µg/jour de fluticasone ou
symptômes. Les asthmatiques légers qui refusent de l’équivalent sont considérées comme étant des
prendre des corticostéroïdes ou qui ne peuvent pas doses de corticostéroïdes en inhalation élevées.3
en prendre par inhalation peuvent faire l’essai des Passez en revue les moyens de réduire les
ARLT. Ces derniers peuvent également constituer une allergènes dans l’environnement, au besoin (par
solution de rechange à une augmentation de la dose de exemple, réduire le nombre d’acariens, cesser de
corticostéroïdes en inhalation chez les patients dont fumer, réduire l’humidité ambiante, se défaire des
l’asthme n’est pas maîtrisé par des doses faibles ou animaux à fourrure).
modérées ou être utilisés en concomitance avec les
doses élevées de corticostéroïdes en inhalation pour Orientation vers d’autres
ressources médicales
la maîtrise des symptômes.
On recommande de diriger vers un pneumologue
Anticholinergiques les adultes qui ont besoin en permanence de plus de
Les agents anticholinergiques (par exemple, bromure 1000 µg de béclométhasone en inhalation, 500 µg/jour
d’ipratropium [Atrovent]) ne sont pas habituellement de fluticasone ou l’équivalent par jour.
indiqués pour le traitement de l’asthme. Ils sont
particulièrement utiles pour traiter les personnes âgées Il faut envisager d’orienter vers un programme
et les patients qui présentent à la fois de l’asthme d’inhalothérapie (si possible) le client dont les
et une MPOC. Il s’agit d’une bonne solution de activités quotidiennes sont considérablement
rechange dans le cas des clients qui souffrent de limitées par des symptômes mal maîtrisés, malgré un
tremblements et de tachycardie lorsqu’ils prennent traitement médicamenteux adéquat et l’adhésion au
du salbutamol (Ventolin). Pendant les exacerbations plan de traitement.
aiguës, ils servent d’adjuvant à des doses optimales
d’agonistes ß2 à courte durée d’action. Exacerbation aiguë de l’asthme
Les exacerbations doivent être traitées rapidement
pour enrayer les symptômes et prévenir leur
aggravation.
Les signes cliniques dépendent de la gravité et de
l’intensité de la crise d’asthme, qui peut varier de
bénigne à très sévère.

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Appareil respiratoire 3–9

Exacerbation bénigne Surveillance et suivi


de l’asthme Demandez au client de revenir après 24 heures si ses
symptômes persistent.
Symptomatologie
Dans les cas d’asthme provoqué par l’effort ou
–– Dyspnée à l’effort, pas de détresse aiguë le froid :
–– Toux
salbutamol (Ventolin), 1 ou 2 bouffées 10 à
15 minutes avant de faire de l’exercice ou de sortir
Observations
par temps froid.
–– Fréquence respiratoire normale ou légèrement élevée
–– Fréquence cardiaque < 100 puls/min Exacerbation modérée
–– Respiration sifflante à tonalité grave (à l’expiration de l’asthme
ou à l’inspiration, ou aux deux)
–– Volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) Symptomatologie
et DEP > 60 % des valeurs prévues ou des
–– Dyspnée au repos
meilleures valeurs du patient
–– Toux congestive
–– DEP > 300 l/min
–– Oppression thoracique
–– Bonne réponse (habituellement) aux agonistes ß2
à courte durée d’action) –– Symptômes nocturnes
–– Besoin de prendre un agoniste ß2 plus souvent
Traitement qu’aux 4 h

Consultation Observations
Consultez un médecin au besoin pour obtenir des –– Essoufflement visible
conseils sur l’ajustement de la médication durant une –– Élévation de la fréquence respiratoire
exacerbation. –– Fréquence cardiaque > 100 puls/minute
–– Certaine utilisation des muscles respiratoires
Interventions pharmacologiques
accessoires
–– Si le client prend régulièrement tel que prescrit –– Respiration sifflante audible
des corticostéroïdes en inhalation, il peut être –– Respiration sifflante à tonalité aiguë dans tous
nécessaire d’augmenter la dose habituelle les champs pulmonaires (à l’expiration ou à
(multipliez-la par 2, 3 ou 4) durant une l’inspiration, ou aux deux)
exacerbation.
–– VEMS et DEP de 40 % à 60 % des valeurs prévues
–– Si le client n’a pas pris ses médicaments prescrits ou des meilleures valeurs du patient
contre l’asthme depuis un certain temps, amorcez
–– DEP de 200-300 l/min
de nouveau le traitement avec la dose habituelle.
–– Les agonistes ß2 ne procurent qu’un soulagement
–– On peut recourir à un bronchodilatateur au besoin
partiel.
pour soulager le bronchospasme :
salbutamol (Ventolin), administré à l’aide d’un Traitement
aérosol-doseur muni d’une aérochambre, 1 ou
2 inhalations toutes les 4 h au besoin, jusqu’à Consultation
concurrence de 2-4 inhalations toutes les 4 h (des
Consultez un médecin le plus rapidement possible
doses plus élevées peuvent être nécessaires dans
les cas d’exacerbations plus graves). après l’instauration du traitement d’urgence.

Les médicaments administrés à l’aide de nébuliseurs Traitement adjuvant


n’offrent aucun avantage par rapport à un aérosol-
Administrez de l’oxygène par masque sans
doseur avec aérochambre ou à un inhalateur de
réinspiration; réglez le débit de façon à maintenir la
poudre sèche4. Cependant, on a parfois recours aux
saturation en oxygène à un niveau supérieur à 94 %.
nébuliseurs chez les patients dont les symptômes
perdurent malgré un traitement maximal à l’aide
d’inhalateurs de poche.

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2010


3–10 Appareil respiratoire

Interventions pharmacologiques5 Observations


salbutamol (Ventolin), administré par aérosol- –– Fréquence cardiaque > 110 puls/min
doseur avec aérochambre, 100 µg/inhalation, –– Utilisation marquée des muscles respiratoires
4 à 8 inhalations toutes les 15 à 20 min, 3 fois.
accessoires
(doses additionnelles sur avis du médecin) –– Élévation de la pression artérielle
et –– L’intensité des bruits respiratoires semble diminuer.
bromure d’ipratropium (Atrovent), administré par –– Respiration sifflante diffuse à tonalité aiguë
aérosol-doseur avec aérochambre, 20 µg/inhalation, (à l’inspiration ou à l’expiration, ou aux deux)
4 à 8 inhalations toutes les 15 à 20 min, 3 fois; –– VEMS et DEP : incapacité de faire le test ou < 40 %
(doses additionnelles sur avis du médecin) des valeurs prédites ou des meilleures valeurs du
patient
*Remarque : Comme le bromure d’ipratropium
administré par aérosol‑doseur contient de la –– DEP < 200 l/min
lécithine de soja, il est contre‑indiqué chez les –– Saturation en oxygène < 90 %
personnes ayant une allergie aux arachides. –– Aucun soulagement procuré par les agonistes ß2
± pris avant l’arrivée à la clinique.
prednisone (Prednisone), 40 à 60 mg PO Mise en garde : Méfiez-vous du « thorax silencieux »
(doses additionnelles sur avis du médecin) (entrée d’air déficiente, absence de respiration
sifflante) chez un patient ayant des antécédents
Les personnes présentant un asthme dépendant d’asthme qui arrive à la clinique en détresse
des corticostéroïdes et celles qui prennent déjà des respiratoire aiguë. Ce patient est en état de mal
corticostéroïdes en inhalation doivent aussi suivre asthmatique, la forme la plus grave et la plus
une corticothérapie orale. dangereuse d’asthme.

Surveillance et suivi Traitement


Le DEP et le VEMS devraient être mesurés Il s’agit d’une urgence respiratoire; surveillez les
fréquemment afin d’évaluer la réponse aux voies respiratoires, la respiration et la circulation.
bronchodilatateurs. Le client peut recevoir son congé
après le traitement initial d’urgence s’il répond bien au Amorcez une oxymétrie et la surveillance cardiaque
traitement et s’il n’a pas eu de crise d’asthme depuis (si possible).
24 heures.
Traitement adjuvant
Orientation vers d’autres –– Amorcez l’oxygénothérapie par masque sans
ressources médicales réinspiration
Procédez à l’évacuation médicale si, après le –– Réglez le débit pour maintenir une saturation en
traitement, le VEMS est inférieur à 60 % de la valeur oxygène supérieure à 94 %.
prévue ou si le patient a eu une autre crise au cours –– Commencez le traitement intraveineux (IV) à
des 24 heures précédentes. l’aide d’un soluté physiologique; réglez le débit à
250 ml/h pour la première heure.
Exacerbation grave –– L’administration énergique de liquides peut aider à
liquéfier les sécrétions bronchiques et à remplacer
de l’asthme
les pertes insensibles causées par la tachypnée et la
dyspnée (à moins qu’elle ne soit contre-indiquée).
Symptomatologie
–– Détresse respiratoire aiguë Consultation
–– Agitation, diaphorèse Consultez un médecin dès que possible après
–– Difficulté à parler (incapacité à faire des phrases l’instauration du traitement.
complètes)

2010 Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 3–11

Interventions pharmacologiques Maladie pulmonaire


salbutamol (Ventolin) administré par aérosol- obstructive chronique
doseur avec aérochambre, 100 µg/inhalation,
4 à 8 inhalations toutes les 15 à 20 min, 3 fois; Troubles fonctionnels du poumon caractérisés
par une obstruction progressive et persistante des
(doses additionnelles selon la réponse et l’avis
voies respiratoires et par une destruction des tissus
du médecin)
pulmonaires.
+
bromure d’ipratropium (Atrovent), administré par Causes
aérosol-doseur avec aérochambre, 20 µg/inhalation, –– Généralement un ensemble de facteurs
4 à 8 inhalations toutes les 15 à 20 min, 3 fois;
(doses additionnelles sur avis du médecin) Facteurs de risque
*Remarque : Comme le bromure d’ipratropium –– Tabagisme
administré par aérosol‑doseur contient de la –– Fumée secondaire
lécithine de soja, il est contre‑indiqué chez les
–– Pneumonie virale grave dans la petite enfance
personnes ayant une allergie aux arachides
–– Vieillissement
+
–– Prédisposition génétique
méthylprednisolone (Solu-Medrol), 60 à 80 mg IV ou –– Pollution atmosphérique
prednisone, 40 à 60 mg PO
–– Exposition professionnelle à des irritants
(doses additionnelles sur avis du médecin) respiratoires
Surveillance et suivi Ancienne classification
Évaluez la réponse du patient au traitement La plupart des clients souffrant de MPOC ont à la
médicamenteux en surveillant constamment la fois une bronchite chronique et un emphysème.
saturation en oxygène et en mesurant souvent le Cependant, l’une des deux affections domine :
DEP et les signes vitaux. Aussi, surveillez le travail certaines personnes atteintes de MPOC présentent
ventilatoire et l’état mental. Le patient peut se fatiguer plus souvent une toux avec expectoration qu’un
en raison de l’effort déployé pour respirer, et c’est essoufflement (bronchite chronique), tandis que
pourquoi la ventilation assistée à l’aide d’un ballon d’autres ont plus tendance à être essoufflées qu’à
Ambu peut être nécessaire. tousser et à cracher (emphysème).

Orientation vers d’autres Bronchite chronique


ressources médicales
Toux productive chronique présente pendant au
Procédez dès que possible à l’évacuation médicale. moins 3 mois chaque année, et pendant 2 années
consécutives. Au début, la toux productive n’est
Patients qui présentent un risque de rechute
présente que le matin (particulièrement en hiver). Par
–– Épisode antérieur quasi fatal la suite, les symptômes sont présents pendant toute
–– Visite récente à l’urgence à cause d’une la journée et toute l’année. Cette affection chronique
exacerbation aiguë se double d’épisodes fréquents d’infection aiguë des
–– Hospitalisations fréquentes, intubations antérieures voies respiratoires inférieures.
–– Dépendance aux corticostéroïdes et prise récente
de corticostéroïdes par voie orale Emphysème
–– Antécédents de crises subites Essoufflement chronique, se manifestant initialement
–– Facteurs déclenchant une réaction allergique ou à l’effort. La toux est un problème mineur et
anaphylactique l’expectoration est limitée. L’essoufflement s’accentue
–– Antécédents récents de crise prolongée graduellement jusqu’à persister même au repos.
–– Méconnaissance de la maladie et piètre adhésion au
traitement
–– Non-élimination des facteurs déclenchants dans
l’environnement

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2010


3–12 Appareil respiratoire

Caractéristiques et symptomatologie Diagnostic différentiel


–– Le client est presque toujours un fumeur. –– Bronchite (aiguë)
–– Il a 40 ans ou plus. –– Bronchectasie
–– Infections fréquentes des voies respiratoire –– Asthme
–– Perte de poids et fatigue (aux stades avancés de –– Carcinome broncho-pulmonaire
la maladie) –– Fibrose pulmonaire idiopathique
–– Dyspnée
–– Toux avec expectoration (crachats clairs, blancs, Complications
jaunâtres-verdâtres) –– Bronchite aiguë
–– Respiration sifflante –– Pneumonie
–– Hypertension pulmonaire
Observations
–– Cœur pulmonaire (insuffisance cardiaque droite)
Les signes physiques peuvent varier selon la gravité –– Insuffisance respiratoire
de la maladie et le fait qu’il s’agisse ou non d’une –– Polyglobulie (taux anormalement élevé
exacerbation aiguë. d’hémoglobine)
Il faut examiner les voies respiratoires supérieures (par
exemple, les oreilles, le nez et la gorge) et l’appareil Tests diagnostiques
cardiovasculaire et déterminer l’état mental du client Faites faire une épreuve fonctionnelle respiratoire
(afin de déceler une éventuelle hypoxie). et une radiographie pulmonaire pour déterminer les
–– Dans les cas d’infection aiguë, il peut y avoir valeurs de base.
présence de fièvre.
Traitement
–– Accélération possible de la fréquence cardiaque
–– Accélération de la fréquence respiratoire, avec Objectifs
diminution possible de la profondeur de la
–– Atténuer ou enrayer la dyspnée
respiration
–– Réduire l’expectoration
–– Prolongation possible de l’expiration
–– Améliorer la tolérance à l’effort
–– Diminution possible de la saturation en oxygène
–– Prévenir la progression de la maladie
–– Le client peut sembler maigre ou décharné.
–– Réduire la fréquence et la gravité des exacerbations
–– Détresse respiratoire plus ou moins accentuée
–– Garder le niveau de saturation en oxygène > 90 %
–– Utilisation possible des muscles respiratoires
accessoires Consultation
–– Cyanose possible
Il faut consulter un médecin si le client n’a jamais fait
–– Hippocratisme digital possible
l’objet d’un diagnostic, si ses symptômes ne sont pas
–– Augmentation possible du diamètre thoracique maîtrisés par le traitement actuel et s’il présente une
(« thorax en tonneau ») exacerbation aiguë.
–– Le client peut respirer en pinçant les lèvres.
–– Dans les cas d’hypoxie importante, il peut y avoir
confusion, irritabilité et degré de conscience diminué.
–– Diminution des vibrations vocales
–– Diminution de l’amplitude thoracique
–– Hypersonorité
–– Diminution de l’excursion diaphragmatique
(distension chronique des poumons)
–– Réduction de l’entrée d’air
–– Bruits respiratoires distants (dans les cas de thorax
en tonneau)
–– Quelques sifflements et crépitations possibles
–– Diminution du VEMS lors de la mesure du débit
de pointe

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Appareil respiratoire 3–13

Interventions non pharmacologiques Interventions pharmacologiques

Éducation du client Traitement médicamenteux


–– Une sensibilisation précoce du public au danger du recommandé pour la MPOC 7
tabagisme peut prévenir des cas de MPOC. MPOC légère. Commencez par :
–– Conseillez au client de cesser de fumer (s’il y Un bronchodilatateur à courte durée d’action,
a lieu) par exemple, le bromure d’ipratropium (Atrovent),
–– Recommandez-lui de prendre les mesures au besoin
suivantes : Si la dyspnée perdure :
–– Maintenir une hydratation suffisante (boire 6 à
8  verres de liquide par jour; rien n’indique que un anticholinergique à longue durée d’action, par
exemple, le tiotropium (Spiriva) et un agoniste ß2 à
boire plus que cette quantité de liquide apporte
courte durée d’action, par exemple, le salbutamol
un bienfait quelconque) (Ventolin), au besoin
–– Augmenter le taux d’humidité ambiante (en
or
gardant toujours une casserole remplie d’eau sur
le poêle, particulièrement pendant l’hiver) un agoniste ß2 à longue durée d’action,
–– S’alimenter correctement : prendre plusieurs par exemple, le salmétérol (Servent) et un
bronchodilatateur à courte durée d’action, par
petits repas riches en protéines et en calories
exemple, le bromure d’ipratropium (Atrovent), au
–– Suivre un programme d’activité physique (par besoin
exemple, marcher) pour améliorer son bien-être
général et sa condition physique MPOC modérée (< 1 épisode d’exacerbation aiguë
par année), utilisez :
–– Suivre un régime amaigrissant (si nécessaire)
–– Expliquez au client l’histoire naturelle, l’évolution un anticholinergique à longue durée d’action, par
prévue et le pronostic de sa maladie. exemple, le tiotropium (Spiriva) ou un agoniste ß2 à
longue durée d’action, par exemple, le salmétérol
–– Expliquez au client l’utilisation appropriée des (Servent)
médicaments (raison, dose, fréquence, effets
secondaires). et
–– Montrez au client comment utiliser l’inhalateur. un agoniste ß2 à courte durée d’action, par
–– Faites de la physiothérapie thoracique (respiration exemple, le salbutamol (Ventolin), au besoin
profonde et toux, respiration avec les lèvres pincées, Si la dyspnée perdure :
respiration abdominale et drainage postural).
un anticholinergique à longue durée d’action, par
–– Apprenez au client à reconnaître les symptômes exemple, le tiotropium (Spiriva) et un agoniste ß2 à
et les signes d’une exacerbation et d’une infection longue durée d’action, par exemple, le salmétérol
aiguë pour l’encourager à surveiller son état de (Servent)
santé et à se présenter sans tarder à la clinique si et
son état se détériore.
un agoniste ß2 à courte durée d’action, par
–– Éviter les voyages en haute altitude. S’il faut
exemple, le salbutamol (Ventolin), au besoin
prendre l’avion, faire le nécessaire pour avoir accès
à de l’oxygène (particulièrement lors des vols en Si le patient est toujours symptomatique malgré
avion non pressurisé) l’utilisation optimale de bronchodilatateurs, envisagez
d’ajouter des corticostéroïdes en inhalation :
Traitement adjuvant
un anticholinergique à longue durée d’action,
–– Envisagez une oxygénothérapie à domicile pour par exemple, le tiotropium (Spiriva) et un
les clients présentant une hypoxémie importante corticostéroïde en inhalation/un agoniste ß2 à
(PaO2 d’au plus 55 mmHg ou SaO2 inférieure à longue durée d’action, par exemple, le fluticasone
88 %). Cela peut augmenter l’espérance de vie de 6 en association avec le salmétérol (Advair)
à 7 ans 6 et
–– Administrez chaque année le vaccin antigrippal à un agoniste ß2 à courte durée d’action, par
tous les clients atteints de MPOC. exemple, le salbutamol (Ventolin), au besoin
–– Administrez le vaccin antipneumococcique.

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2010


3–14 Appareil respiratoire

MPOC grave (> 1 exacerbation aiguë par année) : –– Œdème périphérique


un anticholinergique à longue durée d’action, –– Déclin de la vigilance
par exemple, le tiotropium (Spiriva) et un –– Aggravation de l’obstruction des voies
corticostéroïde en inhalation/un agoniste ß2 à respiratoires, d’après le VEMS ou le DEP
longue durée d’action, par exemple, le fluticasone –– Dégradation de la saturation en oxygène, d’après
en association avec le salmétérol (Advair) l’oxymétrie de pouls
et
Signes d’une exacerbation grave
un agoniste ß2 à courte durée d’action, par
exemple, le salbutamol (Ventolin), au besoin La baisse de la vigilance (capacité d’attention) ou
+/- la combinaison de deux autres symptômes et signes
caractéristiques d’une exacerbation de MPOC dénote
Des théophyllines, par exemple, Uniphyl
une exacerbation grave et commande le transport
Surveillance et suivi du patient vers un service d’urgence. Ces critères
ne sont cependant pas censés remplacer le jugement
–– Assurez un suivi tous les 6 mois si l’état du client du professionnel de la santé quant à la nécessité de
est stable. cette mesure.
–– Assurez un suivi chaque mois si les symptômes
sont mal maîtrisés. Traitement
Pour déterminer s’il est préférable de traiter le
Orientation vers d’autres
client à domicile ou de l’adresser à un médecin
ressources médicales
pour évaluation, il faut tenir compte de beaucoup de
Le médecin devrait examiner le client au moins une facteurs; la gravité de l’exacerbation, la gravité de la
fois par année si son état est stable et dès que possible MPOC préexistante, les autres maladies du patient, les
si les symptômes ne sont pas maîtrisés. connaissances médicales, le jugement et la fiabilité du
Envisagez de diriger le client vers un programme client et de ses soignants, la distance entre le domicile
d’inhalothérapie (si possible). du client et le centre de santé ou la clinique.
Dans les cas d’exacerbation, il faut traiter le client
Exacerbation aiguë d’une MPOC par une oxygénothérapie appropriée, l’utilisation
énergique de bronchodilatateurs, ainsi que
Détérioration récente de l’état clinique et fonctionnel l’administration de corticostéroïdes et d’antibiotiques.
du patient par suite d’une aggravation de sa MPOC.
Consultation
Symptomatologie
Consultez un médecin dès que possible.
–– Aggravation de la dyspnée, parfois au repos
–– Toux plus fréquente Traitement adjuvant
–– Expectoration plus abondante, qui passe souvent –– Administrez de l’oxygène à un faible débit à l’aide
de muqueuse à purulente d’un masque Venturi; utilisez un masque à 24 % au
–– Apparition ou accentuation de la respiration départ, réglez la concentration et le débit en litres
sifflante de façon à maintenir la saturation en oxygène entre
–– Perte d’énergie 90 % et 92 %.
–– Anorexie –– Soyez à l’affût des signes de dépression
–– Fièvre respiratoire.
–– Accélération de la fréquence respiratoire –– Amorcez le traitement IV à l’aide d’un soluté
–– Tachycardie physiologique; ajustez le débit en fonction de l’état
d’hydratation du patient.
–– Cyanose accrue
–– Utilisation des muscles accessoires

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Appareil respiratoire 3–15

Interventions pharmacologiques Pour les exacerbations graves compliquées de


Le choix des médicaments et de leur posologie (voir la MPOC (avec facteurs de risque), il peut être
« Traitement médicamenteux recommandé pour nécessaire d’administrer des antibiotiques à large
des exacerbations aiguës de MPOC ») dépend du spectre, tels que les fluoroquinolones (lévofloxacine),
régime médicamenteux actuel et de la mesure dans les céphalosporines de 2e ou 3e génération
laquelle le client l’observe, ainsi que de la gravité de (par exemple, céfuroxime), ou les macrolides
l’exacerbation (particulièrement du degré de détresse (par exemple, azithromycine [Zithromax] ou
respiratoire). clarithromycine [Biaxin]). Consultez un médecin pour
le choix de l’antibiotique.
Les doses efficaces maximales d’agonistes ß2 à courte
durée d’action (par exemple, salbutamol) et à longue Surveillance et suivi
durée d’action (par exemple, bromure d’ipratropium)
Vérifiez souvent les signes vitaux, la saturation
dans les cas d’exacerbation de MPOC ne sont pas
en oxygène et le DEP pour évaluer la réponse au
connues. Le recours à un inhalateur avec ou sans tube
bronchodilatateur.
d’espacement ou à un inhalateur de poudre permet
d’administrer le médicament de façon optimale et Orientation vers d’autres
devrait être privilégié aux dépens du nébuliseur. ressources médicales
Cependant, on a parfois recours aux nébuliseurs chez
les patients qui demeurent symptomatiques malgré un Procédez à l’évacuation médicale de tout client qui
traitement maximal avec les inhalateurs de poche. manifeste des signes de détresse respiratoire.

Traitement médicamenteux recommandé Bronchite aiguë


pour des exacerbations aiguës de MPOC7
Agonistes ß2 à courte durée d’action, par exemple, Inflammation de la trachée et des bronches (voies
le salbutamol (Ventolin), 3 ou 4 inhalations toutes les respiratoires de gros calibre).
4 h au besoin; on peut augmenter à 6 à 8 inhalations
toutes les 2 h dans les cas d’exacerbation grave. Causes
+ –– Infection virale (90 % des cas) : influenza A ou B,
Bronchodilatateurs à courte durée d’action, adénovirus, rhinovirus, para-influenza, coronavirus,
par exemple, le bromure d’ipratroprium (Atrovent), virus respiratoire syncytial (VRS)
2 à 4 inhalations qid au besoin; on peut augmenter –– Infection bactérienne  (5 % à 10 % des cas) :
à 6 à 8 inhalations tid-qid si le patient le tolère et si Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae,
cela s’avère nécessaire
Bordetella pertussis, Streptococcus pneumoniae
+ (chez les personnes atteintes d’une maladie
Corticostéroïdes oraux, par exemple, le prednisone pulmonaire sous‑jacente)
(Prednisone), 30 à 40 mg PO od pendant 10 à
14 jours Facteurs de risque
+/- –– Sinusite chronique
Antibiotiques oraux, pour une exacerbation simple, –– MPOC
non compliquée de la MPOC sans facteurs de –– Bronchectasie
risque (par exemple, diabète), par exemple, –– Déficit immunitaire
l’amoxicilline (Amoxil), 500 mg PO tid pendant –– Tabagisme
7 à 10 jours
–– Fumée secondaire
ou –– Polluants atmosphériques
sulfaméthoxazole/triméthoprime (Septra DS), –– Alcoolisme
1 comprimé PO bid pendant 7 à 10 jours –– Reflex gastro-oesophagen

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3–16 Appareil respiratoire

Symptomatologie Traitement
–– Infection des voies respiratoires supérieures Objectifs
(IVRS) antérieure
–– Malaise général –– Soulager les symptômes
–– Fièvre –– Prévenir la pneumonie
–– Toux; sèche au début, puis productive –– Restreindre le recours non utile aux antibiotiques
d’expectorations blanches, jaunes ou vertes
Consultation
–– Douleurs musculaires dans la paroi thoracique ou
inconfort en toussant Il n’est généralement pas nécessaire de consulter un
–– Présence possible d’une respiration sifflante médecin si le client est par ailleurs en bonne santé.

Observations Interventions non pharmacologiques

Les tableaux cliniques de la bronchite chronique et –– Repos accru (surtout en présence de fièvre)
de la pneumonie se ressemblent souvent. En général, –– Hydratation adéquate : 6 à 8 verres de liquide par
les clients atteints de pneumonie paraissent plus mal jour
en point et présentent moins d’anomalies thoraciques. –– Augmentation de l’humidité ambiante
La bronchite affecte les voies respiratoires de gros –– Évitement des irritants pulmonaires (par exemple,
calibre, tandis que la pneumonie affecte les voies cesser de fumer ou fumer moins, parfums)
respiratoires de petit calibre et les sacs alvéolaires.
Éducation du client
–– La température peut être légèrement ou
–– Conseillez au client de se laver les mains pour
modérément élevée.
éviter de transmettre l’infection aux autres
–– S’il y a fièvre, la fréquence cardiaque peut être membres de sa famille.
légèrement élevée.
–– Informez le client que la toux peut persister
–– La fréquence respiratoire peut être légèrement élevée. pendant 2 semaines ou plus.
–– Toux spasmodique –– Informez le client qu’une antibiothérapie courante
–– Rhinite possible n’est pas nécessaire ni recommandée.
–– L’expiration peut être légèrement prolongée.
–– Présence possible de sifflements (disséminés, à Interventions pharmacologiques
tonalité grave) Pour soulager la fièvre ou la douleur :
Diagnostic différentiel acétaminophène (Tylenol), 325 mg, 1 comprimé
toutes les 4 h, au besoin.
–– Influenza
Les clients qui sont malades depuis plus de 10 à
–– Sinusite aiguë
14 jours et qui ont des expectorations purulentes,
–– Pneumonie
ou ceux qui présentent aussi des problèmes de santé
–– Exacerbation aiguë de bronchite chronique sous‑jacents (par exemple, l’asthme) peuvent avoir
–– Asthme besoin d’une antibiothérapie. Consultez un médecin
–– Allergies pour discuter de la prise d’antibiotiques puisque la
–– Inhalation ou aspiration d’irritants chimiques coqueluche doit être exclue.
–– Tuberculose ou cancer du poumon (si les Si le client présente un bronchospasme important,
symptômes sont récurrents) il peut utiliser un agoniste ß2 à courte durée d’action
–– Coqueluche (bronchodilatateur) jusqu’à ce que les symptômes
–– Fibrose kystique aigus disparaissent :
salbutamol (Ventolin), 1 ou 2 inhalations toutes les
Complications
4 h au besoin à l’aide d’une aérochambre.
–– Pneumonie
–– Toux post-bronchitique Surveillance et suivi
Prévoyez un suivi après 5 à 7 jours si les symptômes
Tests diagnostiques ne disparaissent pas.
–– Aucun

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Appareil respiratoire 3–17

Orientation vers d’autres –– L’aspiration de sécrétions orales pharyngées,


ressources médicales du contenu gastrique ou de produits chimiques
Il n’est habituellement pas nécessaire de diriger le peut prédisposer un patient à une pneumonie
client vers d’autres ressources médicales, à moins qu’il bactérienne. Parmi les personnes à risque
ne réponde pas au traitement initial ou si l’affection figurent les alcooliques, les personnes âgées, les
est compliquée par d’autres facteurs de risque liés à la personnes qui ont de la difficulté à avaler, celles
comorbidité. qui ont des troubles de la motilité ou des troubles
neuromusculaires et les victimes d’accident
vasculaire cérébral (AVC). Les micro‑organismes
Pneumonie d’origine causaux les plus fréquents sont les suivants :
communautaire (POC) Klebsiella, S. aureus, les micro‑organismes
entériques, les bactéries anaérobies et les bacilles
Infection des voies respiratoires distales, des sacs
gram‑négatives.
alvéolaires ou des deux.
–– Dans une proportion qui varie du tiers à la moitié
Causes des cas, la cause de la pneumonie est inconnue.

Par le passé, on divisait les pneumonies en deux Symptomatologie


catégories : bactériennes ou atypiques. Maintenant,
Les symptômes des différents types de pneumonie se
dans les cliniques en milieu communautaire, on utilise
ressemblent énormément.
couramment la classification suivante des pneumonies
d’origine communautaire. –– Fièvre, frissons
–– Si le patient était bien portant jusque-là ou s’il a –– Toux
moins de 65 ans (ou les deux), l’infection est le –– Expectorations qui peuvent être jaunes, vertes ou
plus susceptible d’être causée par Streptococcus sanguinolantes
pneumoniae (pneumocoque) et Mycoplasma, qui –– Douleur thoracique : une douleur thoracique
sont les agents pathogènes les plus fréquents; « en coup de poignard » vive et localisée est
Chlamydia pneumoniae et Hemophilus influenzae caractéristique de la pneumonie lobaire aiguë.
sont aussi parfois responsables de la maladie, mais –– Dyspnée possible
moins fréquemment.
Chez les clients âgés ou atteints de maladie chronique,
–– Si le patient présente une affection concomitante ou les symptômes peuvent être moins aigus ou moins
s’il a 65 ans ou plus (ou les deux), l’infection peut évidents. Ces patients ne manifestent parfois qu’une
être causée par Hemophilus influenzae, Klebsiella certaine confusion ou une aggravation de problèmes
pneumoniae, Legionella pneumophila, Moraxella médicaux antérieurs.
catarrhalis, Mycobacterium tuberculosis,
Staphylococcus aureus et, moins souvent, Habituellement, les pneumonies causées par
Streptococcus pneumoniae. Mycoplasma, Chlamydia, P. carinii et par des virus
–– La pneumonie d’origine virale est rare, sauf apparaissent de façon plus lente et plus insidieuse.
lorsqu’il y a épidémie d’influenza de type A ou Le client ne semble pas très incommodé, il fait
d’infections par le virus respiratoire syncytial; elle relativement peu de fièvre, sa toux est sèche et
peut être aussi une complication d’une rougeole l’expectoration, peu abondante.
atypique.
–– Si le patient est immunodéprimé, l’infection peut
être causée par le cytomégalovirus (CMV), le virus
herpes simplex (HSV) ou Pneumocystis carinii
(particulièrement en présence du VIH ou du sida).

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3–18 Appareil respiratoire

Observations Traitement
–– Fièvre Objectifs
–– Fréquence cardiaque accélérée
–– Soulager les symptômes
–– Fréquence respiratoire accélérée
–– Soulager ou prévenir la détresse respiratoire
–– Saturation en oxygène diminuée
–– Prévenir les complications
–– Le patient peut sembler très mal en point, mais ce
n’est pas nécessairement le cas. Consultation
–– Rougeur, diaphorèse si la fièvre est élevée
Consultez un médecin si le client semble très mal en
–– Le patient peut se tenir le côté affecté s’il y a
point ou s’il présente une hémoptysie importante,
douleur pleurétique.
des signes de détresse respiratoire ou une affection
–– Détresse respiratoire plus ou moins grande.
concomitante grave comme la MPOC, le diabète
–– Matité à la percussion s’il y a condensation sucré, une cardiopathie, une néphropathie ou un
–– Diminution possible de l’entrée d’air cancer ou encore si son état se détériore malgré le
–– Râles crépitants à l’inspiration traitement oral initial.
–– Respiration sifflante possible
–– Souffle tubaire Interventions non pharmacologiques
–– Frottement pleural possible (rare) –– Repos au lit
Chez les clients âgés, le tableau clinique des divers –– Apport liquidien suffisant : 6 à 8  verres de liquide
types de pneumonie est souvent atypique ou brouillé. par jour
Il peut ne pas y avoir de signes respiratoires clairs. –– Augmentation de l’humidité ambiante (bouilloire,
Le patient peut présenter une altération de l’état de humidificateur ou casserole remplie d’eau sur le
conscience, de la confusion, un trouble fonctionnel poêle)
comme une perte d’énergie, une diminution de
Education du client
l’appétit ou des vomissements. Chez ces clients, le
risque de décès attribuable à une infection bactérienne –– Expliquez au client le diagnostic et l’évolution
pneumococcique est plus élevé. prévue de la maladie
–– Expliquez au client l’utilisation appropriée des
Diagnostic différentiel médicaments (dose, fréquence, effets secondaires).
–– MPOC Interventions pharmacologiques8
–– Bronchite aiguë
Pour soulager la fièvre, la douleur et les courbatures :
–– Tuberculose sous-jacente
–– Cancer du poumon sous-jacent acétaminophène (Tylenol), 325 mg, 1 à 2 comprimés
PO toutes les 4 à 6 h au besoin
–– Pneumonie d’aspiration
–– Abcès du poumon Antibiotiques pour le client sans affection
–– Atélectasie concomitante présentant une pneumonie bénigne ou
modérée:
Complications érythromycine 2 g par voie orale, dose fractionnée
–– Décompensation des autres problèmes de santé bid, tid ou qid pendant 7 à 10 jours
–– Insuffisance respiratoire causée par l’hypoxie ou
–– Septicémie (bactériémie) azithromycine (Zithromax), 500 mg le jour 1, puis
–– Infection métastatique (par exemple, méningite, 250 mg PO par jour pendant 4 jours
endocardite, péricardite, péritonite, empyème) Antibiotiques pour le client ayant une affection
–– Insuffisance rénale concomitante (MPOC) et une pneumonie bénigne
–– Insuffisance cardiaque ou modérée qui n’a pas pris d’antibiotiques ni de
corticostéroïdes oraux depuis 3 mois :
Tests diagnostiques
azithromycine (Zithromax), 500 mg le 1er jour, puis
–– Radiographie pulmonaire (postéro-antérieure et 250 mg PO une fois par jour pendant 4 jours
latérale) seulement si le diagnostic est incertain,
après l’examen clinique.

2010 Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 3–19

Antibiotiques pour le client ayant une affection Traitement adjuvant


concomitante (MPOC) et une pneumonie bénigne ou –– Administrez de l’oxygène à l’aide d’un masque
modérée qui a pris des antibiotiques depuis 3 mois : sans réinspiration; réglez le débit de façon à
amoxicilline/clavulanate (Clavulin), 875 mg PO bid maintenir la saturation en oxygène entre 97 % et
pendant 7 à 10 jours 98 %.
et –– Pour les clients atteints de MPOC, administrez
de l’oxygène à raison de 4-6 l/min à l’aide
azithromycine (Zithromax), 500 mg le 1er jour, puis
250 mg PO une fois par jour pendant 4 jours d’un masque Venturi à 24 %, réglez le débit et
la concentration du masque pour maintenir la
ou saturation en oxygène de 90 % à 92 %.
levofloxacine (Levaquin), 500 mg PO toutes les 24 h –– Soyez à l’affût des signes de détresse respiratoire.
pendant 10 jours
–– Amorcez le traitement IV à l’aide de soluté
Antibiotiques pour le client chez qui une pneumonie physiologique; réglez le débit de manière à
d’aspiration est soupçonnée: maintenir l’équilibre hydrique.
amoxicilline/clavulanate (Clavulin), 875 mg PO bid Interventions pharmacologiques
pendant 7 à 10 jours
Discutez avec le médecin des antibiotiques IV
ou de choix:
clindamycine (Dalacin) 300 à 450 mg PO qid ceftriaxone (Rocephin), 1 à 2 g IV toutes les 24 h
pendant 7 jours
Surveillance et suivi
Surveillance et suivi
Surveillez étroitement la saturation en oxygène
Prévoyez un suivi après 48 heures ou avant si
(à l’aide d’un oxymètre de pouls si possible) et les
les symptômes s’aggravent ou si une dyspnée
signes vitaux.
apparaît et un examen de contrôle après la fin de
l’antibiothérapie. Orientation vers d’autres
ressources médicales
Orientation vers d’autres
ressources médicales Procédez à l’évacuation médicale du client vers
un hôpital.
Si les symptômes sont légers ou modérés, il n’est
généralement pas nécessaire de consulter un médecin
à moins que l’état du client ne se détériore, que des
complications ne surviennent ou que le client ne
présente des affections concomitantes graves.

Traitement de la pneumonie sévère

Consultation
Consultez un médecin si le client présente des
symptômes sévères (par exemple, s’il semble très mal
en point ou s’il présente une hémoptysie, une détresse
respiratoire importante ou une affection concomitante
grave comme la MPOC, le diabète sucré, une
cardiopathie, une néphropathie ou un cancer) ou
encore si son état se détériore malgré le traitement
oral initial.

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2010


3–20 Appareil respiratoire

Urgences respiratoires

Pneumothorax –– Transport en avion


–– Plongée
Un pneumothorax est l’affaissement partiel ou
–– Exercice vigoureux spontané
complet d’un poumon en raison de la présence d’air
dans la cavité pleurale. Il en existe deux catégories : –– Tabagisme
le pneumothorax spontané et le pneumothorax –– Plaie pénétrante au thorax (par exemple, coup de
traumatique. Il existe par ailleurs trois mécanismes couteau ou lésion par balle)
à l’origine de ce trouble : le pneumothorax fermé, –– Lésion traumatique au thorax (par exemple,
le pneumothorax ouvert et le pneumothorax sous fracture des côtes)
tension.
Symptomatologie
Pneumothorax fermé : L’air provenant du poumon
s’échappe dans la cavité pleurale par suite d’une –– Traumatisme récent
déchirure du tissu pulmonaire (par exemple, quand –– MPOC connue
l’extrémité d’une côté fracturée perfore le poumon), –– Jeune homme de grande taille, 20 à 40 ans
ce qui provoque l’affaissement du poumon. (idiopathie)
–– Tabagisme
Pneumothorax ouvert (lésion thoracique aspirante) :
L’air de l’extérieur pénètre dans la cavité pleurale par –– Apparition soudaine d’une douleur unilatérale à
une plaie perforante dans la paroi thoracique (causée, l’épaule ou à la poitrine
par exemple, par un coup de couteau), entraînant –– Dyspnée
l’affaissement du poumon. –– Les symptômes peuvent apparaître plus lentement
si l’affaissement du poumon est graduel et que
Pneumothorax sous tension : Forme particulière
l’organisme arrive à compenser partiellement.
et parfois fatale de pneumothorax fermé. Il s’agit
d’une affection menaçant le pronostic vital. L’air est Observations
emprisonné sous pression dans la cavité pleurale. Il
provoque l’affaissement du poumon puis exerce une Les signes physiques varient, selon l’importance de
pression sur le cœur et l’autre poumon. l’affaissement pulmonaire et le mécanisme à l’origine
du pneumothorax.
Si l’air n’est pas rapidement évacué, il en résultera
une hypotension et le décès. –– Tachycardie
–– Tachypnée, dyspnée
Causes –– Pression artérielle variable : normale ou basse
–– Perforation de la plèvre viscérale et fuite d’air –– Détresse respiratoire légère ou grave, saturation en
provenant du poumon oxygène diminuée
–– Lésion pénétrante de la paroi thoracique, du –– Cyanose (signe tardif d’hypoxie)
diaphragme, du médiastin ou de l’œsophage –– On peut parfois sentir un déplacement d’air au-
dessus d’une plaie thoracique ouverte.
Facteurs de risque –– Diminution des vibrations vocales/thoraciques
–– Idiopathie (cause inconnue, accident spontané le –– Hypersonorité (tonalité creuse au-dessus du
plus souvent observé chez les individus qui sont pneumothorax)
grands, minces, de sexe masculin et fumeurs) –– Bruits respiratoires diminués ou absents au-dessus
–– Maladie pulmonaire obstructive chronique du pneumothorax
(MPOC) (rupture d’une bulle d’emphysème ou La trachée est déviée vers le côté où est localisé le
d’une bulle sous-pleurale d’emphysème) pneumothorax ouvert ou fermé, mais elle est déviée
–– Tuberculose de l’autre côté, s’il s’agit d’un pneumothorax sous
–– Fibrose kystique tension. Le médiastin (pointe du cœur) est déplacé
–– Asthme dans le même sens que la trachée.
–– Tumeur du poumon

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Appareil respiratoire 3–21

Diagnostic différentiel 1. Localisez le deuxième espace intercostal sur la


–– Pleurésie ligne médio‑axillaire du côté du pneumothorax.
(Comme des faisceaux de nerfs et des vaisseaux
–– Péricardite
sanguins se situent sous les côtes, le fait de les
–– Embolie pulmonaire piquer peut endommager les nerfs et causer
–– Infarctus du myocarde une hémorragie importante. Assurez‑vous que
–– Dissection de l’aorte l’insertion est réalisée au-dessus de la troisième
–– Hernie diaphragmatique côte.)

Tests diagnostiques 2. Nettoyez la région avec une solution de povidone


iodée (Betadine) et assurez la stérilité du champ
–– Radiographie pulmonaire (si réalisable) en position dans la mesure du possible.
debout si possible, pour constater l’épanchement
d’air à l’apex du poumon. 3. Insérez un angiocathéter de calibre 14
perpendiculairement à la peau, juste au‑dessus
Traitement de la troisième côte (dans le deuxième espace
intercostal). Faites‑le passer par‑dessus la troisième
Objectifs côte jusque dans la cavité thoracique. Un « pop »
–– Diminuer la pression dans l’espace pleural devrait être entendu ainsi qu’une fuite d’air.
(pneumothorax sous tension) 4. Avancez le cathéter tout en retirant l’aiguille.
–– Améliorer l’oxygénation
5. Maintenez l’angiocathéter en place; attachez‑le
–– Favoriser la réexpansion du poumon affaissé à une valve à soupape flottante s’il y a lieu.
Consultation 6. Fixez le cathéter au thorax avec des gazes et du
Consultez un médecin dès que possible. diachylon.
7. Surveillez le patient étroitement et poursuivez
Traitement adjuvant l’évaluation.
–– Administrez de l’oxygène à l’aide d’un masque On recommande comme autre point d’insertion le
sans réinspiration; réglez le débit de façon à quatrième ou cinquième espace intercostal sur la ligne
maintenir la saturation en oxygène entre 97 % médio-axillaire du côté du pneumothorax.
et 98 %.
–– Procédez au besoin à la ventilation assistée à l’aide Pneumothorax ouvert
d’un ballon ou d’un masque Ambu. –– Couvrez la plaie du thorax à l’aide de gazes
–– Amorcez le traitement intraveineux (IV) à l’aide stériles que vous fixerez sur trois côtés à l’aide de
d’un soluté physiologique pour garder la veine diachylon.
ouverte; s’il y a eu traumatisme, mettez en place –– Si un corps étranger (par exemple, un couteau)
deux voies d’accès. Utilisez un cathéter Angiocath est logé dans la paroi thoracique, ne le retirez pas;
de calibre 18 ou plus. Remplacez le sang perdu stabilisez-le et laissez-le en place, car il limite
(voir la section « État de choc » dans le chapitre peut‑être le saignement.
Urgences générales et traumatismes majeurs).
Surveillance et suivi
Interventions non pharmacologiques
–– Gardez le client au repos.
Pneumothorax sous tension –– Surveillez fréquemment les voies respiratoires, la
Ce trouble peut être fatal. Pour éviter respiration et circulation) et les bruits pulmonaires.
l’augmentation de la pression, il faut –– Surveillez les signes vitaux, assurez une
immédiatement évacuer l’air en introduisant une surveillance continue de la saturation en O2 et
aiguille de gros calibre dans la cavité pleurale. installez un moniteur cardiaque (si possible)
Localisez la perforation.

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3–22 Appareil respiratoire

Orientation vers d’autres Diagnostic différentiel


ressources médicales
–– Anaphylaxie avec œdème laryngé (allergie aiguë)
Procédez dès que possible à l’évacuation médicale. –– Traumatisme des voies respiratoires
Idéalement, le médecin ou un autre professionnel de –– Crise d’asthme aiguë
la santé formé devrait insérer un drain thoracique et –– Épiglottite
raccordez-le à un système de drainage sous vide avant
–– Trachéite d’origine bactérienne
le transport du client, en particulier s’il est évacué
par avion. –– Toute affection pouvant entraîner une insuffisance
respiratoire subite (par exemple, accident vasculaire
cérébral [AVC], épilepsie, infarctus du myocarde,
Obstruction aiguë des intoxication médicamenteuse)
voies respiratoires par
un corps étranger Complications
–– Rétention d’un fragment de corps étranger
Obstruction complète ou partielle des voies
respiratoires par un corps étranger. –– Fracture des côtes ou lésions internes résultant des
poussées abdominales
Causes –– Aggravation de problèmes de santé préexistants
–– Décès
Aspiration (causée par le fait de manger trop vite ou
de parler en mangeant, par des troubles neurologiques Management
ou par des troubles de la motilité de l’œsophage).
Objectifs
Symptomatologie et observations
–– Déloger et retirer le corps étranger
Obstruction partielle des voies respiratoires –– Améliorer l’oxygénation (évaluer les voies
–– Antécédents clairs d’aspiration soudaine respiratoires et les maintenir dégagées)
–– Symptômes de détresse respiratoire Interventions non pharmacologiques
–– Entrée d’air variant d’insuffisante à adéquate
–– Effectuez des poussées abdominales ou thoraciques
–– Si l’entrée d’air est insuffisante, le client a du mal
pour déloger le corps étranger.
à parler, à respirer et à tousser; la toux est faible et
inefficace; la détresse respiratoire est sévère. –– Ne faites pas de poussées abdominales si la
personne est capable de tousser fort, de respirer
–– Si l’entrée d’air est suffisante, le client peut tousser
et de parler (signes qui dénotent que l’obstruction
avec force, parler et respirer; entre les quintes de
est partielle et que l’entrée d’air est suffisante);
toux, on note souvent une respiration sifflante;
laissez la personne dégager spontanément ses voies
le client ne présente pas de détresse respiratoire
respiratoires en toussant et en respirant.
sévère.
Traitement adjuvant
Obstruction complète des voies respiratoires
–– Procédez au besoin à une ventilation assistée à
–– Le client est incapable de parler ou de respirer.
l’aide d’un ballon ou d’un masque Ambu une fois
–– Détresse respiratoire sévère les voies respiratoires dégagées.
–– Le client porte généralement les mains à sa gorge, –– Administrez de l’oxygène si c’est nécessaire une
signe classique d’étouffement. fois les voies respiratoires dégagées.
–– Le client perdra connaissance si les voies –– Amorcez un traitement IV avec du soluté
respiratoires ne sont pas rapidement dégagées. physiologique normal pour garder la veine ouverte
–– La victime peut être inconsciente. si la détresse respiratoire persiste.
–– Cyanose –– En cas de détresse respiratoire, installez un
moniteur cardiaque (si possible) pour déceler un
arrêt cardiaque éventuel.

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Appareil respiratoire 3–23

Surveillance et suivi Le cœur pulmonaire aigu (insuffisance cardiaque


Surveillez le client pour voir si une détresse droite) est causé par un thrombus massif obstruant
respiratoire apparaît (ce qui pourrait dénoter de 60 % à 75 % de la circulation pulmonaire.
la rétention d’un fragment du corps étranger). L’infarctus pulmonaire survient chez les patients
victimes d’une embolie massive et d’une obstruction
Consultation complète d’une artère pulmonaire distale.
Consultez un médecin le plus rapidement possible Une dyspnée aiguë inexpliquée survient chez les
si la détresse respiratoire persiste (ce qui pourrait patients qui ne présentent pas de cœur pulmonaire
dénoter la rétention d’un fragment du corps étranger). ni d’infarctus.
Orientation vers d’autres –– Survenue brutale d’une dyspnée (c’est parfois le
ressources médicales seul symptôme)
Procédez à l’évacuation médicale du client pour –– Douleur pleurétique au thorax dans les cas
qu’un médecin puisse évaluer et prendre en charge la d’infarctus
détresse respiratoire persistante. –– Toux (rare)
–– Hémoptysie possible dans les cas d’infarctus
–– Syncope (perte de conscience) possible dans le cas
Embolie pulmonaire
de cœur pulmonaire
Migration d’un caillot de sang dans l’arbre vasculaire –– Douleurs aux jambes (peu fréquentes), enflure,
pulmonaire, augmentation subséquente de la rougeur ou pâleur
résistance vasculaire des poumons et obstruction –– Anxiété
possible de l’arrivée du sang au parenchyme.
Les clients âgés peuvent présenter une dyspnée de
Causes plus en plus marquée, de la confusion et de l’agitation
(dénotant une hypoxie).
–– Migration d’un caillot de sang formé dans une
veine profonde des jambes ou du bassin Observations
–– Embolie graisseuse (consécutive à une fracture du
Tout comme la symptomatologie, les signes physiques
fémur ou du bassin), embolie gazeuse
peuvent varier. Les résultats de l’examen peuvent être
Facteurs de risque trompeurs (apparemment normaux) ou visiblement
anormaux. Il faut envisager l’embolie pulmonaire
–– Repos au lit prolongé chez toute personne qui présente une dyspnée
–– Un déplacement aérien ou terrestre de longue durée inexpliquée.
peut être un facteur prédisposant
–– Fréquence cardiaque accélérée
–– Immobilisation d’un membre après un traumatisme
–– Fréquence respiratoire accélérée
–– Intervention chirurgicale récente
–– Pression artérielle normale, élevée ou basse (cœur
–– Insuffisance veineuse chronique
pulmonaire)
–– Âge avancé
–– Détresse respiratoire légère ou grave, saturation en
–– Obésité oxygène diminuée
–– AVC –– Anxiété
–– Grossesse –– Diaphorèse, pâleur et cyanose possibles
–– Insuffisance cardiaque congestive –– Distension des veines du cou dans les cas de cœur
–– Contraceptifs oraux/traitement hormonal substitutif pulmonaire
–– Cancer sous‑jacent (en particulier –– Œdème périphérique possible dans les cas de cœur
l’adénocarcinome) pulmonaire
–– Traitement du cancer (chimiothérapie, hormones) –– Enflure et rougeur du mollet (peu fréquentes)
–– Sensibilité possible du mollet, mesurez le mollet
Symptomatologie
–– Œdème périphérique à godet dans certains cas
La gravité des symptômes varie considérablement. –– Possible matité à la percussion (dans les cas
Les embolies pulmonaires peuvent se présenter sous d’infarctus et en présence d’un épanchement pleural)
la forme de trois syndromes différents.

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2010


3–24 Appareil respiratoire

–– L’entrée d’air peut être réduite dans la région Traitement adjuvant


touchée. –– Administrez de l’oxygène à l’aide d’un masque
–– Il peut y avoir des crépitations et une respiration sans réinspiration; maintenez la saturation en
sifflante (dans les cas d’infarctus). oxygène entre 97 % et 98 %.
–– Présence possible d’un bruit de galop S3 dans les –– Amorcez un traitement IV à l’aide de soluté
cas de cœur pulmonaire physiologique; réglez le débit de perfusion de
–– Un deuxième bruit cardiaque fort peut être audible. manière à maintenir l’équilibre hydrique.
–– En cas d’hypotension, réanimez le patient en
Diagnostic différentiel
administrant des volumes liquidiens appropriés
–– Insuffisance cardiaque congestive aiguë (voir la section « État de choc » dans le chapitre
–– Infarctus du myocarde « Urgences générales et traumatismes majeurs »).
–– Pneumonie
Interventions non pharmacologiques
–– Pleurésie virale
–– Péricardite Repos au lit.

Complications Interventions pharmacologiques


–– Infarctus pulmonaire Consultez un médecin à propos du traitement initial
–– Cœur pulmonaire (insuffisance cardiaque droite) par des anticoagulants à l’aide de doses thérapeutiques
d’héparine de faible poids moléculaire.
–– Insuffisance cardiaque gauche avec œdème
pulmonaire énoxaparine (Lovenox) : 1 mg par kg (environ
–– Embolies à répétition 0,5 mg par livre) deux fois par jour ou 1,5 mg par kg
(environ 0,8 mg par livre) une fois par jour, SC, pour
–– Décès
les thrombus existants.
Tests diagnostiques L’administration devrait alterner entre la paroi
–– Électrocardiogramme : les résultats sont souvent abdominale antérieure gauche et droite, et devrait se
normaux, sauf pour la tachycardie (non expliqués faire vers les côtés.
par la présence de fièvre ou de déshydratation), La dose d’énoxaparine est plus faible chez les patients
mais ils peuvent permettre d’écarter une ischémie ayant une grave insuffisance rénale.
myocardique.
Les effets des médicaments qui augmentent le risque
–– Radiographie thoracique (fréquemment normale)
d’hémorragie s’ajouteront au risque de saignement
possiblement légers épanchements pleuraux,
associé à l’enoxaparine. Parmi ces médicaments
atélectasie, élévation d’un hémidiaphragme
figurent l’aspirine, le clopidogrel (Plavix) et les anti-
Traitement inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène
(Motrin, Advil), le naproxène (Naprosyn), le
Objectifs diclofénac (Voltaren).
–– Prévenir le décès Grossesse
–– Dissoudre le thrombus L’énoxaparine ne traverse pas le placenta, et rien
–– Prévenir d’autres embolies n’indique des effets sur le fœtus. Ce médicament est
souvent utilisé pendant la grossesse comme solution
Consultation de rechange aux anticoagulants oraux comme la
Consultez un médecin dès que possible. warfarine (Coumadin), qui n’est pas sans danger
pendant la grossesse.

Allaitement
Il existe quelques données sur les effets de
l’enoxaparine sur la lactation. Cependant, en raison
de poids moléculaire relativement élevé, et de son
inactivation dans le tube digestif, on juge que son
passage dans le lait maternel et le risque qu’il pose
au nourrisson allaité sont négligeables9.

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Appareil respiratoire 3–25

Surveillance et suivi Observations


–– Vérifiez souvent les voies respiratoires, la –– Fréquence cardiaque accélérée
respiration, la circulation et les signaux vitaux s’ils –– Présence possible d’arythmie cardiaque
sont anormaux. –– Fréquence respiratoire accélérée
–– Évaluez régulièrement les bruits pulmonaires pour –– Élévation possible de la pression artérielle ou
déceler tout signe d’insuffisance cardiaque. hypotension
–– Consultez un médecin au sujet de la numération –– La saturation en oxygène à l’aide d’un oxymètre de
sanguine complète et des valeurs de départ de pouls n’est pas une mesure exacte de l’intoxication
l’INR (possiblement type et dépistage) avant par le monoxyde de carbone
d’amorcer le traitement anticoagulant. –– Dans les cas d’intoxication au monoxyde de
carbone, l’oxymètre de pouls ne permet pas de
Orientation vers d’autres
mesurer avec exactitude la saturation en oxygène.
ressources médicales
–– État de conscience variable
Procédez dès que possible à l’évacuation médicale. –– Détresse respiratoire plus ou moins marquée
Si le client présente des signes d’œdème pulmonaire, –– Brûlures au visage, sourcils et poils du nez roussis
voir la section « Œdème pulmonaire » dans le –– Présence de suie autour du nez ou dans les narines
chapitre 4, « Appareil cardiovasculaire ». –– Irritation des muqueuses ou brûlures thermiques de
la bouche avec présence d’érythème et dépôts de
Inhalation de substances carbone (suie)
toxiques –– Autres brûlures cutanées
–– Irritation des muqueuses (yeux)
Inhalation de gaz, de vapeurs ou de particules
–– Diminution possible de l’entrée d’air
toxiques.
–– Présence possible d’une respiration sifflante
Causes (wheezing)
–– Stridor ou respiration sifflante possible
–– Incendies domestiques
–– Un visage rouge cerise est caractéristique de
–– Fuite du silencieux d’un véhicule à moteur l’intoxication par le monoxyde de carbone.
–– Tentative de suicide
–– Exposition professionnelle à des produits Diagnostic différentiel
chimiques –– Surdose de drogue
–– Agents : monoxyde de carbone, dioxyde de –– État d’ébriété
carbone, gaz toxiques, sous-produits toxiques de
la combustion de matières plastiques, propane, Complications
solvants, essence, colle, nettoyant à clavier,
substance désodorisante, désinfectant pour les –– Bronchospasme
mains. –– Œdème pulmonaire
–– Œdème laryngé aigu
Symptomatologie –– Obstruction des voies respiratoires supérieures
–– Exposition à l’un des agents énumérés ci-dessus –– Aggravation d’une maladie cardiaque ou
–– Toux et expectorations (parfois noires) pulmonaire préexistante
–– Dyspnée –– Arythmie et décès
–– Gorge irritée, voix enrouée
Tests diagnostiques
–– Altération de l’état de conscience ou confusion
avant l’arrivée –– Radiographie pulmonaire (si possible), mais
seulement si les résultats sont susceptibles de vous
amener à ne pas envoyer le client à l’hôpital.

Guide clinique du personnel infirmier en soins primaires 2010


3–26 Appareil respiratoire

Traitement –– Amorcez un traitement IV avec du soluté


physiologique normal; ajustez le débit en fonction
Objectifs de l’état d’hydratation du patient.
–– Améliorer l’oxygénation, protéger les voies –– Surveillance cardiaque à l’aide d’un moniteur,
respiratoires si possible
–– Déceler toute lésion aux poumons
Interventions pharmacologiques
Le patient peut de prime abord sembler stable, mais
son état peut se détériorer si la lésion aux voies Le bronchospasme se traite à l’aide de salbutamol en
respiratoires (par exemple, l’inhalation de fumée peut inhalation (Ventolin) (voir la section traitement des
causer ultérieurement un œdème et une inflammation, exacerbations de l’asthme chronique, de l’asthme
puis les voies s’obstruent et peuvent nécessiter une léger, de l’asthme modéré et de l’asthme grave).
intubation).
Surveillance et suivi
Consultation Surveillez de près les voies respiratoires, la
Consultez un médecin dès que possible. respiration, la circulation et les bruits pulmonaires.
Si l’état du patient se détériore, celui‑ci peut avoir
Traitement adjuvant besoin de ventilation assistée à l’aide d’un ballon
Ambu ou d’une intubation.
–– Administrez de l’oxygène à l’aide d’un masque
sans réinspiration; ajustez le débit pour maintenir Orientation vers d’autres
la saturation en oxygène entre 97 % et 98 % ressources médicales
–– Dans les cas d’intoxication au monoxyde de
Procédez dès que possible à l’évacuation médicale.
carbone, il faut augmenter le débit d’oxygène.
Consultez un médecin.

Sources

Les adresses Internet ont été vérifiées en Gray J (Editor-in-chief). Therapeutic choices. 5th ed.
janvier 2010. Ottawa, ON: Canadian Pharmacists Association; 2007.

Manuels et monographies Greenberg DE, Muraca M (Editors). Canadian


clinical practice guidelines. 2008 ed. Toronto, ON:
Bickley L.S. Guide de l’examen clinique, 4e éd., Paris, Elsevier Canada; 2008.
Arnette, 2001. (cette 4e édition en français correspond
à la 7e édition en anglais) Jensen B, Regier L (Editors). (2008, October).
The Rx files. 7th ed. Saskatoon, SK.
Colman R, Somogyi R (Editors-in-chief). Toronto
notes - MCCQE 2008 review notes. 24th ed. Toronto, Karch AM. Lippincott’s 2002 nursing drug guide.
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2008. Repchinsky, R. (rédactrice en chef). Compendium des
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notes de fin de chapitre


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2 Becker A, Lemière C, Bérubé D, Boulet L.-P, et al.
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