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91 - IR2 - Pl DOSSIER N° 6
Une femme de 30 ans, sans antécédent, présente des troubles de la marche depuis quelques semaines.
A l'examen, la démarche est instable avec élargissement du polygone de sustentation. Le membre inférieur
droit semble spastique et le pied gauche talonne. L'examen montre un signe de Romberg. Les réflexes ostéo-
tendineux sont vifs dans l'ensemble mais davantage au membre inférieur droit. II existe un signe de Babinski
droit. A la manceuvre de Mingazinni, on observe une chute du membre inférieur droit avec des oscillations
très nombreuses du membre inférieur gauche. La pallesthésie est diminuée au membre inférieur gauche.
L'épreuve talon-genou est perturbée à gauche, surtout en l'absence de contrôle visuel. La sensibilité à la
piqûre est diminuée sur le membre inférieur droit et sur l'hémi-abdomen droit jusqu'au niveau de l'ombilic.
II existe un nystagmus dont le caractère central est certain.
Enfin, on note une dysmétrie non aggravée par l'occlusion des yeux et une adiadococinésie du membre supé-
rieur droit.
1. La sémiologie évoque-t-elle un syndrome médullaire particulier et quel est le niveau médullaire lésé ?
3. Enumérer les symptômes qui plaident pour un trouble de la sensibilité proprioceptive consciente.
4. La possibilité d'une sclérose en plaques est envisagée. Décrivez les formules cytochimiques du liquide
céphalo-rachidien auxquelles on peut s'attendre dans cette hypothèse ainsi que les informations que l'on peut
obtenir du dosage des immuno-globulines et de l'électrophorèse du LCR.
6. En admettant une confirmation du diagnostic, quelle thérapeutique proposez-vous et avec quelle sur-
veillance ?
7. Dans l'hypothèse de poussées ultérieures très fréquentes ou d'une évolution progressive, quelle autre pos-
sibilité thérapeutique pourriez-vous proposer, sous quelles conditions, selon quelles modalités et sous quel-
le surveillance ?
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2 Sur quel(s) type(s) de nystagmus a-t-on évoqué le caractère central certain? (15)
• Nystagmus vertical (toujours d'origine centrale et traduisant une atteinte pédonculaire) ..........................5
• Ou nystagmus rotatoire (toujours d'origine centrale et traduisant une atteinte bulbaire) ...........................5
• Ainsi que pluri-directionnel ..........................................................................................................................5
NB : Le nystagmus du syndrome vestibulaire périphérique est horizontal ou horizonto-rotatoire. Un nys-
tagmus horizontal peut également être d'origine centrale, dû à une lésion protubérantielle.
3. Énumérer les symptômes qui plaident pour un trouble de la sensibilité proprioceptive conscien.
te. (10)
• Signes témoignant d'une ataxie proprioceptive du membre inférieur gauche
- talonnement du pied gauche ......................................................................................................................1
- oscillations du MI gauche à la manceuvre de Mingazinni ..........................................................................1
- signe de Romberg (mais syndrome vestibulaire associé)..........................................................................1
- perturbation de l'épreuve talon-genou à gauche........................................................................................1
- et aggravation nette de cette perturbation lors de la fermeture des yeux .................................................5
4. La possibilité d'une sclérose en plaques est envisagée. Décrivez les formules cytochimiques du
liquide céphalo-rachidien auxquelles on peut s'attendre dans cette hypothèse ainsi que les infor.
mations que l'on peut obtenir du dosage des i mmuno-globulines et de l'électrophorèse du LCR. (15)
• Hyperprotéinorachie (présente une fois sur deux)......................................................................................2
• Mais toujours inférieure à lg/litre................................................................................................................2
Protéinorachie normale une fois sur deux ...............................................................................................NC
• Hypergammaglobulinorachie (>l 3 %) .........................................................................................................2
• Avec répartition oligoclonale des immuno-globulines, présente 8 fois sur 10 à l'électrophorèse des pro
tides sanguins................................................................................................................................................2
• Réaction lymphocytaire présente une fois sur trois................................................................................... , 2
• En règle inférieure à 50 lymphocytes/mm3.................................................................................................2
• Cytologie normale 2 fois sur 3 ....................................................................................................................2
• Le reste des examens usuels du LCR (glycorachie, chlorurorachie...) est normal ................................. NC
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• Au total
- une PL normale n'élimine pas le diagnostic de SEP .................................................................................1
- aucune anomalie du LCR n'est spécifique de la SEP ............................................................................NC
NB : Les hypersignaux de la substance blanche ont d'autant plus de chances d'être liés à une SEP qu'ils
sont nombreux, de taille suffisante (> 6 mm), et qu'ils siègent à la fois dans la substance blanche périven-
triculaire et dans la fosse postérieure. II n'existe pas de corrélation stricte entre les lésions cliniquement par-
l antes et les plaques visibles en IRM. Enfin, il faut savoir que l'IRM cérébrale est beaucoup plus sensible
que le scanner cérébral pour la détection des plaques de démyélinisation.
Au total aucun examen ne révèle des anomalies spécifiques de la SEP et le diagnostic repose donc sur
un faisceau d'arguments cliniques et paracliniques.
• Hospitalisation en neurologie...................................................................................................................NC
• Repos ..........................................................................................................................................................2
• Fraxiparine® 0,3 ml en SC en une injection quotidienne en cas de décubitus prolongé ...........................2
• Corticothérapie brève, par exemple Solumédrole 500 mg par jour en une perfusion intraveineuse,
( bolus) pendant 3 à 5 jours............................................................................................................................2
• Régime désodé (< 2 g NaCI/j) pendant la durée de la corticothérapie ...................................................NC
• Kaléorid® 1 cp 2 fois par jour pendant la durée de la corticothérapie.....................................................NC
• Surveillance.................................................................................................................................................5
- clinique : état neurologique, signes de phlébite, tension artérielle 3 fois par jour, cedèmes des membres
i nférieurs, tolérance digestive, état psychique ...........................................................................................NC
- biologique : ionogramme sanguin (kaliémie +++) et glycémie tous les jours jusqu'à l'arrêt des flashs ...... NC
• Kinésithérapie douce...................................................................................................................................2
• Traitement d'une éventuelle infection urinaire.............................................................................................2
NB : La corticothérapie est discutable pour des troubles évoluant déjà depuis quelques semaines. II exis-
te de nombreux protocoles différents sans que l'un d'entre eux soit supérieur aux autres.
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7. Dans l'hypothèse de poussées ultérieures très fréquentes ou d'une évolution progressive, quel.
le autre possibilité thérapeutique pourriez-vous proposer, sous quelles conditions, selon quelles
modalités et sous quelle surveillance ? (15)
• II n'existe aucun traitement efficace reconnu de la SEP .........................................................................NC
• En cas de poussées très fréquentes ou d'évolution progressive on peut cependant proposer un traitement
i mmuno-suppresseur (dont l'éventuelle efficacité reste à prouver)...............................................................3
NB : il faut exprimer les plus grandes réserves quant à l'usage des immuno-suppresseurs dans la SEP car
l a majorité des études réalisées concluent à l'inefficacité de ce traitement.