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Introduction à la démarche de bilan en musculo-squelettique

I. Kinésithérapie/musculo-squelettique

-Le raisonnement clinique en kinésithérapie doit permettre au thérapeute de déterminer


l’origine de la gêne fonctionnelle ou douloureuse décrite par le patient.

-Elle part de l’expression d’un ou plusieurs symptômes et de déterminer leur origine, en


formulant plusieurs hypothèses qui seront, au fur et à mesure des tests cliniques effectués,
éliminées ou confirmées.

-C’est la démarche hypothético déductive (« en entonnoir »)


-

Phase abductive : Hypothético= hypothèse : site à des observations, des lectures ou des
discussions on propose une tentative d’explication pour un phénomène observé on le soumet
au contrôle d’une expérience.
→ (Poser une question)
→ Générer une hypothèse

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-Phase déductive = résultats attendus : extrapolation de résultats spécifiques à partir de


prémisses générales
→ Concevoir une expérience
→ (Réaliser l’expérience)
→ Interpréter les résultats

II. Bilan

-Le plus délicat et de savoir quelle est l’origine du problème et quelles sont ses conséquences
-Le patient ne peut qu’exprimer une gêne ou une douleur et certaines dysfonctions sont
souvent « asymptomatiques »… Il faut faire parler le corps du patient, à l’aide d’outils
(interrogatoire bien mené et examens cliniques) pour découvrir l’origine de la douleur et ne
pas juste traiter les conséquences.

-BDK : Acte intellectuel du MK qui résulte du bilan proprement dit des déficits structurels et
fonctionnels, enrichi d’un pronostic fonctionnel, d’objectifs et de propositions thérapeutiques.

III. Démarche

-Plan :
-Motif de la consultation
-Vigilance Exclusions…
-Interrogatoire (La douleur)
-Examen morphostatique
-Examen morphodynamique et fonctionnel
-Tests orthopédiques
-Evaluation palpatoire
-Evaluation des mobilités
-Evaluation musculaire

a) Motif de consultation  :

-Le patient se présente avec un motif de consultation et une ordonnance du médecin.


-L’ordonnance du médecin renseigne sur le diagnostic médical, et donc sur la pathologie.
-Le motif de consultation est de l’ordre du symptôme.
-Le but du bilan diagnostic kinésithérapique et de trouver l’origine étiologique de ce
symptôme.
-C’est un bilan « mécanique »…

b) Exclusion :

-Le début de l’interrogatoire et les premières questions doivent permettre de reconnaître les
signes de gravité et les critères d’exclusion.
-Il permet de découvrir les patients pour lesquels le traitement physique kinésithérapique est
contre indiqué.

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-Drapeaux rouges :
-Ce sont des signes d’alerte, soit généraux, soit spécifiques à une région anatomique.
-Ils déterminent des pathologies représentant des contre-indications absolues à la
prise en charge manuelle kinésithérapique immédiate, et qui requiert une prise en
charge médicale (par un médecin spécialiste).

-Drapeaux orange :
-Ce sont des signes d’alerte, spécifiques à une région anatomique.
-Ils déterminent des pathologies représentant des contre-indications relatives à la prise
en charge manuelle kinésithérapique immédiate.
-Toutefois, celle-ci peut s’effectuer et/ou en collaboration avec le médecin
(spécialiste).
→La prise en charge est dépendante de l’évolution de ces « signes d’alertes »
dans le temps.

Drapeaux rouges Drapeaux orange

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-Fièvre, douleurs diurnes et nocturnes -Traumatisme récent et non consolidé


-Diminution de l’état général, - Poussée arthrosique « inflammatoire »
amaigrissement -Signes disco-radiculaires
-Perte de force majeure et diminution des -Douleurs irradiantes
ROT -Claudication intermittente
-Atteinte systémique inflammatoire -Age <20 ans ou >50 ans
-Atteinte neurologique -Antécédents de tumeur maligne (ou
-Atteinte vasculaire hérédité)
-Fracture récente et non ´ -Perte de poids inexpliquée (6 kilos)
-Notion de traumatisme significatif
-Pas d’amélioration avec le repos
-Douleur à prédominance nocturne
-Raideur matinale
-Hygiène de vie
-Traitement prolongé aux corticoïdes
-Infection concomitante
-Troubles sphinctériens

c) Interrogatoire  : la douleur

- L’interrogatoire permet de définir la douleur du patient.


-C’est le début de « l’entonnoir » …
-Elle permet de formuler les premières hypothèses sur l’origine, la cause du problème.
-Première étape du diagnostic étiologique.
-Elle doit permettre d’évaluer depuis quand dure les symptômes, la notion d’un événement
initiale ou déclenchant, les facteurs soulageant et aggravant, l’évolution de la douleur…
-Le rythme de la douleur (inflammatoire ou mécanique)
-La localisation avec les projections ou irradiations possibles et les conséquences sur la
qualité de vie.

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d) Examen morphostatique

-L’examen morphostatique du sujet sert à observer son attitude spontanée et à mettre en


évidence les compensations et les points de rééquilibration du sujet.
-C’est une évaluation très subjective mais qui peut donner certaines informations utiles…
-Le sujet a les deux pieds au sol et le regard à l’horizontal…

e) Examen morphodynamique et fonctionnel

-Le bilan morphodynamique sert à accentuer les données observées lors du bilan
morphostatique.
-On observe des zones d’ hypomobilités (méplats) et des zones d’ hypermobilités
compensatrices (cassures).
-On observe comment le patient bouge dans l’espace.
-Observation de la marche (boiteries) et des activités fonctionnelles simples…

f) Tests orthopédiques

-Ce sont tous les tests médicaux qui vont éliminer ou confirmer une atteinte réelle des tissus.
-Ce sont des tests de provocation.
-Tests osseux: diapason, percussion (sensibilité pallesthésique
-Tests de laxité (atteinte ligamentaire ou laxité constitutionnelle).
-Tests de mise en contrainte du cartilage.
-Tests de mise en contrainte discale, méniscale ou labrale
-Tests tendineux (triade douloureuse)
-Tests de conflits (épaule)
-Tests d’instabilité…

g) Evaluation palpatoire

-La palpation est utile pour obtenir des informations sur la rénitence des tissus et sur la
douleur provoquée par leur palpation.
-Une douleur exquise en regard d’une structure peut indiquer une lésion tissulaire
(ligamentaire, musculaire ou tendineuse).
-Une rénitence tissulaire indique que le tissu s’est densifié pour augmenter sa résistance aux
contraintes.
-Une contracture musculaire ou un épaississement fibreux (tendon, ligament).

h) Evaluation des mobilités

-Le corollaire de la mobilité est la stabilité.


-Tout défaut de stabilité se traduit par un excès de mobilité et réciproquement.
-L’évaluation des mobilités a pour but de déterminer une perte d’amplitude ou une fin de
course articulaire anormale.

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-Un ressaut, un craquement, une arthrophonie ou même une douleur qui apparait au cours du
mouvement.
-L’examen des amplitudes doit être effectué de manière passive, bilatérale et symétrique.
-Un déficit peut être objectivé par la mesure goniométrique.
-Le résultat de ce bilan porte sur les différences d’amplitude d’un côté par rapport à l’autre et
sur la fluidité du mouvement, notamment la fin de course.
-Et de prévoir les conséquences (musculaires et fonctionnelles) potentiellement liées à ces
déficits…

i) Evaluation musculaire

-L’évaluation musculaire a pour but d’investiguer toutes les propriétés du muscle.


-Sa contractilité, son tonus, son extensibilité, son élasticité, sa force, sa résistance, son
endurance, sa vigilance.
-Evaluation de la force musculaire :
-Un point essentiel est à souligner : un déficit de force, lors du bilan, ne signifie pas
forcément un traitement basé sur le renforcement musculaire.
-La contraction efficace d’un muscle résulte d’un ensemble de phénomènes initié
notamment par l’influx nerveux central, lui-même sous contrôle et inhibition des voies
supérieures de la sensibilité, et donc de la douleur.

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