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Méthodologie de la kinésithérapie 1re Bachelor

Cours de Annick Van Wallendael

Sommaire
• 1 – Anamnèse
• 2 – Observations
• 3 – Examen physique
• 4 – Bilan et traitement

1 – L’anamnèse

• Le dossier
• L’anamnèse

2 – L’observation

• L’examen de la statique

• Les suspensions

– L’équilibration sagittale ou antéro-postérieure


– L’équilibration frontale ou latérale
• Ligne gravitaire
• Répartition des charges sur les pieds
– Déterminer le type d’équilibration globale du sujet

• L’équilibre du bassin

– Dans le plan frontal : examen de dos et de face


– Dans le plan sagittal
• Test déterminant l’antéversion ou la rétroversion du bassin
– Fil à plomb
– Ligne bi-épineuse par rapport à l’horizontale
– Test de Huc
– Dans le plan horizontal
• Rotation
• La torsion iliaque

• L’examen de la marche

Synthèse

• La suspension antérieure
– Suspension psoïque
– Suspension abdominale
– Suspension psoïque unilatérale

• La suspension postérieure
– Le bassin est en antéversion
– Le bassin est en rétroversion
• La suspension antéro ou postéro latérale

3 – Examen physique

• L’examen clinique des différentes régions


– Le tronc
• Les signes cutanés
• Les déformations du thorax
• Le rachis
– Les membres inférieurs
– Les membres supérieurs

• L’examen articulaire par région


– Examen visuel
– Examen tactile
– Les mouvements des articulations du corps humain
• Notion de degrés de liberté
• Les plans de référence
• Mouvements spécifiques des articulations
– L’épaule
– Le coude
– Le poignet et la main
– La hanche et le bassin
– Le genou
– Le pied et la cheville

Mouvements spécifiques de l’épaule

• Examen des mouvements actifs


– L’épreuve de l’Apley
– Test de l’adduction complète
– Test bilatéral d’abduction rotation externe
– Test de l’adduction et rotation interne bilatérale

• Examen des mouvements passifs


– Testing musculaire
– Examen des réflexes
– Examen de la sensibilité
– Epreuve spécifique
• Le signe de Yergason
• Le signe de la chute du bras
• Le signe d’appréhension de la luxation d’épaule
– Douleurs projetées

Mouvements spécifiques du coude

• Examen des mouvements actifs


• Examen des mouvements passifs
• Testing musculaire
• Examen des réflexes
• Examen de la sensibilité
• Epreuve spécifique
• Douleurs projetées

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Mouvements spécifiques du poignet et de la main

• Inspection :
– Face palmaire
– Face dorsale
– La peau
• Amplitude des mouvements
• Mobilisation passive
• Testing musculaire (+ examen de la force musculaire de la pince)
• Examen de la sensibilité
• Douleurs projetées

Mouvements spécifiques de la hanche et du bassin

• Etude des mouvements actifs


• Etude des mouvements passifs
– Epreuve de Thomas : flexion 120°
– Extension : 30°
– Abduction : 45-50°
– Adduction : 20-30°
– Rotation interne 35° et rotation externe 45°
• Examen de la force musculaire
• Examen de la sensibilité
• Epreuves spécifiques
– Epreuve de Trendelenburg
– Raccourcissement véritable d’une jambe
– Raccourcissement apparent d’une jambe
– Epreuve d’Ober pour la contracture du fascia lata
– Manœuvre d’Ortolani pour le nourrison
– Téléscopage chez le nourrison
– Contracture en adduction
– Test de Illy

• Douleurs projetées

Mouvements spécifiques du genou

• Amplitude des mouvements


• Amplitude des mouvements passifs
• Testing musculaire
▪ Examen de sensibilité
▪ Examen des réflexes
▪ Epreuves spécifiques
o Mac Murray
o Grinding test d’Apley
o Diagnostic différentiel
o Signe du tiroir
o Test des ligaments latéraux
o Test du rabot
o Test de Zohlen
o Signe du glaçon

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▪ Douleurs projetées

Mouvements spécifiques du pied et de la cheville

• Amplitude des mouvements


• Mouvements passifs
• Testing musculaire
• Examen des réflexes
• Epreuves spécifiques
– Pieds plats rigides ou souples
– Epreuve de la torsion tibiale
– Epreuve de la dorsiflexion de la cheville
– Signe de Homans
• Douleurs projetées

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Introduction

Avant d’entreprendre un traitement, le kinésithérapeute doit réaliser un examen clinique, c’est


à dire un bilan du malade et de sa pathologie. L’examen clinique est spécifique à l’atteinte qui
peut être : orthopédique, neurologique, vasculaire, pulmonaire, urologique, gynécologique,
gériatrique, pédiatrique…

L’examen s’adresse donc aux grands systèmes anatomiques dans lesquelles la kinésithérapie
peut intervenir. Cet examen comporte plusieurs phases
- anamnèse + consultations d’autres examens para-cliniques (radio, scanner, …)
- observation
- examen physique
- bilan qui amène au traitement

L e bilan permet de procéder le cas échéant à une évaluation :


- des atteintes
- des éventuelles complications
- des séquelles
- des capacités restantes

Le but du traitement consiste à lutter contre la pathologie pour obtenir la guérison ou la


faciliter mais également à développer les capacités non atteintes ou restreintes afin de
suppléer ou compenser la pathologie : ceci est la réadaptation. Un bilan précis doit ajuster le
traitement le plus spécifiquement possible. Une même pathologie ne donnera pas
nécessairement lieu à un même traitement. Le bilan sera refait régulièrement, il sert également
à adapter le traitement en fonction de l’évolution du handicap.

Le bilan ne sert pas au remplacement de la prescription médicale mais il peut la compléter ou


la nuancer. Depuis la loi d’avril 1995 modifiant l’arrêté royal n°78 de 1967 relatif à l’exercice
de l’art de guérir, la prescription médicale ne doit plus obligatoirement contenir la liste
complète des prestations en vue du traitement.

Sur la prescription figure la pathologie dont souffre le patient ou les éléments du diagnostic
établi par le médecin, la date et le nombre maximal de séances de traitement chez le
kinésithérapeute. Le kinésithérapeute est responsable de son traitement.

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Chapitre 1 – L’anamnèse

L’anamnèse doit conduire à l’établissement d’un dossier afin de définir le traitement le plus
approprié.

1 - Le dossier du patient

Sous forme de fiche, il comportera les éléments suivants :

- Nom : de jeune fille pour les femmes mariées + éventuellement le nom de l’époux
- Prénom : noter éventuellement le sexe masculin ou féminin
- Date de naissance : certaines pathologies sont liées à l’âge (ex : maladie de
Sheuermann ou l’ostéochondrite de hanche chez l’adolescent, l’arthrose ou l’ostéoporose chez
le sujet âgé)
- Adresse
- Numéro de téléphone privé et professionnel
- Profession
- Date de première consultation
- Médecin traitant : nom, adresse, n° de téléphone, n° INAMI
- Médecin spécialiste
- Renseignements concernant la mutuelle et/ou l’assurance éventuelle
- Poids (date)
- Taille : debout et assis
- Sports pratiqués
- Nombre d’accouchements et d’enfants pour les femmes
- Motif de la consultation
- Indication de la prescription médicale (obligatoire)
- Date d’apparition du problème : progressive ou soudaine, début insidieux vers
continuel, cause éventuelle de la douleur
- S’agit-il d’une récidive ? (mois et années à préciser) : conditions d’apparitions des
antécédents, traitement encouru et évolution
- Dates de consultation
- Evolution de la pathologie et adaptation du traitement en conséquence
- Arrêt du traitement : guérison, rechute, aggravation, décès, autres causes d’arrêts

2- L’anamnèse

Symptôme qui amène le patient à consulter et symptôme majeur qui tient la première place
dans son esprit.
L’interrogatoire doit fournir une information fiable et valable sur le problème, le pronostic et
le traitement approprié. Il faut relever la plainte principale sans oublier les petits détails. Une
pathologie donnée peut s’exprimer par plusieurs symptômes mais son expression sera toujours
fonction du psychisme du patient et des conditions socio-économiques dans lesquelles il vit.

On a trop souvent tendance à ne soigner que la pathologie. Il faut tenir compte de la


personnalité du patient avec tout son vécu, sa physiologie, son humeur, sa forme du jour…

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Ceci fait appel au jugé subjectif du thérapeute mais peut être important dans l’adaptation du
traitement.

La description de la douleur, ses caractéristiques subjectives :


- localisation et irradiations
- mode d’installation
- intensité
- durée
- type : brûlure, pincement, ecchymose, …
- moment d’apparition : douleur du petit matin (inflammatoire), douleur qui augmente
avec l’activité physique (problème mécanique)
- condition(s) pour la calmer
- influence de certains médicaments, position
- condition(s) d’aggravation

Attention : ne pas poser de questions directives


Observer le patient lors de la consultation : quelle est sa position antalgique ?

La douleur à plusieurs origines, elle peut être d’ordre :


- nerveux : irritation d’un nerf : douleur souvent vive, brûlante, aiguë, qui suit la
distribution nerveuse
- osseux : profonde, localisée
- vasculaire : diffuse, sourde, mal localisée

Attention : une douleur peut en cacher une autre. Une sciatalgie avec douleur lombaire
chronique peut être en fait un problème d’ischémie suite à une sténose vasculaire.
Il est important de dialoguer avec le médecin si on a un doute concernant une pathologie.

Il faut noter les antécédents du patient :


- traumatiques
- médicaux
- chirurgicaux
- familiaux

Les traitements suivis antérieurement, l’évolution de la pathologie…


Faire le relevé des séquelles et des handicaps, noter les allergies pulmonaires ou
dermatologiques (sparadrap, crèmes, …).

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Chapitre 2 – L’observation

1 - L’examen de la statique

Il faut observer le patient dès le premier contact. Comment il se lève, il se déplace, il s’assied ;
les difficultés qu’il éprouve pour se déshabiller, pour respirer… Ensuite l’observation tiendra
compte de la pathologie qui amène à la consultation. En général, on observe la posture, les
déformations éventuelles, la démarche…

Par exemple, au niveau de la colonne vertébrale, on notera l’existence d’une cyphose


thoracique, d’une hyper lordose, d’une scoliose, d’un torticolis, d’un genu valgum, d’un pied
plat, d’un thorax difforme…

On invite le patient à se tenir debout relâché, les pieds légèrement écartés (si c’est nécessaire
en fonction de la pathologie). La station debout sert à noter l’attitude du patient dans les
différents plans : frontal, sagittal et transversal.

La littérature décrit la position correcte comme étant par exemple :

- dans le plan frontal : devraient être à l’aplomb du pli inter fessier


o la tubérosité occipitale externe ou inion
o les apophyses épineuses de C2 à C7

- dans le plan sagittal : l’alignement sur une verticale des éléments suivants :
o tragus
o milieu du thorax reporté au niveau de l’acromion
o milieu du grand trochanter
o milieu de l’interligne du genou : ligament latéral externe (LLE) au dessus du tubercule
de Gerdy
o interligne de Chopart : articulation entre le calcanéum et le cuboïde (suivre le 5ème
méta, un travers de doigt après ce méta)

- dans le plan frontal: devraient être à la même hauteur les éléments suivants :
o les oreilles
o les épaules
o les angles inférieurs des omoplates
o les crêtes iliaques
o les plis sous-fessiers

On peut également observer dans le plan horizontal des attitudes rotatoires gauche ou
droite :
- de la tête
- de la ceinture scapulaire
- du thorax
- du bassin

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- des membres inférieurs (rotule)
- de l’orientation des pieds

2- Les suspensions

L’équilibre met en jeu tout un système de suspensions. Un mât haubané maintient sa rectitude
par une tension symétrique ou équilibrée de différents haubans. Le hors aplomb crée le
déséquilibre du mât et la mise en tension de ses haubans situés du côté opposé à l’inclinaison.
Cette tension stabilise le mât et assure sa sub-verticalisation. Les haubans situés du côté de la
ligne de gravité sont inactifs.

2.1 – L’équilibration sagittale (ou antéropostérieure)

L’équilibration sagittale s’assure par la suspension musculaire postérieure ou antérieure selon


que la ligne de gravité tombe en avant ou en arrière de l’axe trans-coxo-fémoral.

2.2 – L’équilibration frontale (ou latérale)

2.2.1 – Ligne gravitaire

L’équilibration frontale s’assure par une suspension musculaire droite ou gauche selon que la
ligne de gravité est latéralisée à gauche ou à droite de l’axe médio-sacré. On peut noter que
l’équilibre latéral est plus stable que l’équilibre sagittal.
Ligne gravitaire latéralisée à gauche = suspension latérale ou frontale droite
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Rem : cette suspension frontale ne déclenche que modérément la double activité antérieure et
postérieure des haubans situés du côté droit, mais elle intensifie très nettement l’activité des
haubans musculaires déjà sollicités par la suspension sagittale.

2.2.2 – Répartition des charges sur les pieds

Lorsque la verticale de C7 passe bel et bien par l’axe médio-sacré, c’est l’examen de la
répartition des charges sur les pieds (test des balances) qui détermine la latéralisation
éventuelle en sub-aplomb du centre de gravité.

Dans cette scoliose dite « équilibrée » ou compensée, la ligne gravitaire passe par l’axe
médio-sacré ; cependant les masses corporelles sont très nettement asymétriques et les
charges sur les deux pieds inégales.

2.3 – Détermination du type d’équilibration globale du sujet

Equilibration sagittale Equilibration frontale


Repères à prendre Tragus C7
Grand trochanter Pli inter fessier
Articulation de Chopart
Matériel Cadre ou fil à plomb Cadre ou fil à plomb

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Balance

Chez les étudiants, la ligne gravitaire sagittale tombe habituellement en sub-aplomb de l’axe
transcoxo-fémoral, soit antérieurement, soit postérieurement.
La ligne gravitaire frontale est le plus souvent à l’aplomb de l’axe médio-sacré et l’examen
sera donc complété par le test des balances.
En revanche, chez le sujet « pathologique », les hors-aplomb se rencontrent fréquemment.

Exemple : ligne de gravité postérieure en hors-aplomb sagittal et sub-aplomb frontale gauche


= suspension antérieure nette (activité psoïque et abdominale +++) et suspension latérale
droite peu marquée (identification de l’activité musculaire du psoas et des abdos du côté droit,
tension modérée des rachidiens droits).

Une statique équilibrée se définit par une ligne gravitaire du tronc G passant au croisement de
deux axes : 1- médio-sacré antéropostérieur du pubis au sacrum.
2- trans-coxo-fémoral : dans un plan frontal

1. G tombe dans l’axe : à l’aplomb


2. G tombe légèrement en dehors de l’axe < ou = à 2 cm : sub-aplomb
3. G tombe en dehors > 2cm : hors aplomb

Donc La gravité est en déplacement constant.


Le corps est perpétuellement à la recherche de son équilibre surtout antéropostérieur.
Il y a une dépense d’énergie musculaire lors de la recherche d’équilibre mais également une
dépense d’énergie neurologique (système labyrinthique de l’oreille interne, vision, sensibilité
profonde qui contrôle la tension des tendons et des muscles)

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La rééquilibration se fait suite à l’action synergique musculaire qui va agir sur notre squelette
et modifier notre attitude.

3 – L’équilibre du bassin

3.1 – Dans le plan frontal

3.1.1 – Examen de face

- EIAS par rapport à l’horizontale


→ latéroversion du côté le plus bas (ex :
latéroversion gauche = EIAS gauche plus
basse que EIAS droite)

Latéroversion droite sur le dessin

- Position de l’ombilic par rapport à la verticale passant par le milieu de la base de


sustentation → latéropulsion droite quand l’ombilic est à droite de cette verticale et vice
versa.

3.1.2 – Examen de dos

Confirme l’examen de face

- EIPS par rapport à l’horizontale → latéroversion du côté le


plus bas (celle-ci s’accompagne d’une légère obliquité du pli
interfessier par rapport à la verticale)

- Pli interfessier par rapport à la verticale passant par le milieu


de la base de sustentation → latéropulsion droite quand le pli est à
droite de cette verticale et vice versa.

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Rem : chez le sujet équilibré, la verticale passant par le milieu de la base de sustentation et la
ligne gravitaire se confondent.
Ceci n’est pas le cas chez le sujet déséquilibré.
Dans l’exemple ci-contre, il n’y a pas de translation du bassin, mais il y a bien une suspension
latérale gauche.

3.2 – Dans le plan sagittal

Vérifier le profil droit et le profil gauche

- Axe transcoxo-fémoral en avant de la ligne gravitaire → antépulsion du bassin

- Axe transcoxo-fémoral en arrière de cette ligne → rétropulsion

- Tests déterminant l’antéversion ou la rétroversion du bassin

o Fil à plomb

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Le bassin est parfaitement équilibré (situation pratiquement inexistante) lorsque les EIAS sont
à l’aplomb de la symphyse pubienne.
● Pubis en avant → rétroversion
● Pubis en arrière → antéversion

o Ligne bi-épineuse par rapport à l’horizontale

▪ L’analyse se réalise normalement à partir d’un document radiologique. Il s’agit donc


ici d’une adaptation : on peut déterminer l’angle formé par une horizontale et une droite
joignant l’EIPS et l’EIAS. L’angle de normalité se situe entre 10° et 20°.
● Angle plus ouvert → antéversion
● Ligne bi-épineuse horizontale ou angle inversé → rétroversion

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o Test de Huc
▪ La fiabilité de ce test tient au positionnement de l’ombilic. En cas de ptose abdominale
par exemple, il perd toute sa valeur.
▪ On établit trois parallèles à partir de l’ombilic, de l’EIAS, de l’EIPS
● Dans la normalité : d = d’
● Antéversion : d < d’ (EIAS s’abaisse et EIPS remonte)
● Rétroversion : d > d’

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3.3 – Dans le plan horizontal

Lorsque les tests réalisés dans le plan frontal et/ou dans le plan sagittal montrent des résultats
différents :
- entre l’examen de face et l’examen de dos,
- entre l’examen du profil droit et l’examen du profil gauche,
on peut suspecter une rotation du bassin dans le plan horizontal, mais il s’agira le plus souvent
d’un repérage ou d’un marquage dermographique mal réalisé (et qu’il conviendra donc de
vérifier).

3.3.1 – Rotation

Distance milieu grand trochanter à gauche et à droite par rapport à la ligne gravitaire sagittale.

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3.3.2 – La torsion iliaque

Elle se marquera entre l’examen de face et de dos.


Ex : l’EIAS droite est plus basse que la gauche et l’EIPS gauche est plus basse que la droit(ou
inversement). Il s’agira d’un bassin hélicoïdal.

4 -L’examen de la marche

Il mettra en évidence différents problèmes :

-Une boiterie de Trendelenburg signe une faiblesse des muscles abducteurs de hanche du coté
de l’appui (moyen fessier).
-Un appui escamoté va diminuer la longueur du pas du coté opposé à l’articulation souffrante.
-Le steppage est dû à une paralysie ou une grosse faiblesse de la loge antérieure de la jambe.
-le fauchage est souvent présent lors d’une hémiplégie.
-L’incapacité à monter sur la pointe du pied signe une faiblesse du triceps et
-l’incapacité à marcher sur les talons signe une faiblesse de la loge antérieure
=> Ces signes cliniques font généralement suite à une atteinte neurologique périphérique
(conflit disco-radiculaire).

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Donc La gravité est en déplacement constant.
Le corps est perpétuellement à la recherche de son équilibre surtout antéropostérieur.
Il y a une dépense d’énergie musculaire lors de la recherche d’équilibre mais également une
dépense d’énergie neurologique (système labyrinthique de l’oreille interne, vision, sensibilité
profonde qui contrôle la tension des tendons et des muscles)
La rééquilibration se fait suite à l’action synergique musculaire qui va agir sur notre squelette
et modifier notre attitude.

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Chapitre 3 – L’examen physique

1 – L’examen clinique des différentes régions

1.1 – Le tronc

1.1.1 – Les signes cutanés

Circulation superficielle fort développée avec formation des collatérales (problème


hépatique ?)

1.1.2 – Les déformations du thorax

Le thorax peut être déformé en :


- 1 entonnoir : sternum projeté en arrière surtout en haut (tendance à la cyphose)
- 2 carène ou bréchet : sternum projeté en avant et en bas (diminution du volume
ventilatoire)
- 3 tonneau : sternum projeté en avant et/ou en haut (emphysème) thorax élargi !

Entonnoir Carène Tonneau

N.B. : Il existe d’autres déformations.

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1.1.3 – Le rachis

- Dans le plan sagittal : les lordoses (cervicales et lombaires), la cyphose dorsale


- Dans le plan frontal : scoliose en C, en S, triple : la convexité donne le nom, on parle
également d’attitude scoliotique lorsqu’il n’y a pas de rotation des corps vertébraux associée à
l’inclinaison
- En flexion : les gibbosités ressortent si la scoliose est « vraie » càd. que la flexion met
en évidence la rotation des corps vertébraux.
1mm de gibbosité au niveau thoracique = 1° d’inclinaison.
1mm de gibbosité au niveau lombaire = 2° d’inclinaison.
- Dans un plan sagittal en flexion on peut observer s’il y a un méplat : zone plus raide,
qui ne se courbe pas.

1.2 – Les membres inférieurs

Il faut rechercher :
- les modifications de la peau
- les varices
- un œdème : signe du godet
- les déformations osseuses ou articulaires
- l’atrophie d’un groupe musculaire
- la rétraction de l’aponévrose plantaire (maladie de Ledderhose)

1.3 – Les membres supérieurs

L’examen des membres supérieurs la recherche d’éléments tels que :


- l’état de la peau
- un œdème (ablation du sein)
- une déformation articulaire des doigts (rhumatisme, arthrite)
- une atrophie d’un groupe musculaire
- une rétraction de l’aponévrose palmaire (maladie de Dupuytren)

2 – Examen articulaire par région

2.1 – Examen visuel

- modification du volume
- rougeur de la peau
- changement au niveau du lit vasculaire
- déformation
- malposition

2.2 – Examen tactile

- Température, texture de la peau


- modification du volume
- points douloureux
- test de mobilité passive et active, physiologique et non physiologique (tiroir)
Attention : ne tester les mouvements douloureux qu’en dernier lieu

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2.3 – Les mouvements des articulations du corps humain

2.3.1 – Notion de degré de liberté : DL

Les mouvements dans une articulation donnée peuvent s’exécuter dans un ou plusieurs plans
de l’espace. On parlera d’une articulation à 2 ou 3 degrés de liberté (2D, 3D). Les degrés de
liberté (DL) qu’une articulation possède reflète cette possibilité de mouvement par plan.
En anatomie, on considère surtout les rotations.

2.3.2 – Les plans de référence

- Plan sagittal : flexion, extension


- Plan frontal : inclinaison, adduction, abduction
- Plan transversal (ou horizontal) : rotation droite-gauche/ interne-externe

2.3.3 – Mouvements spécifiques des articulations

- 1- Mouvements spécifiques de l’épaule


- 2- Mouvements spécifiques du coude
- 3- Mouvements spécifiques du poignet et de la main
- 4- Mouvements spécifiques de la hanche et du bassin
- 5- Mouvements spécifiques du genou
- 6- Mouvements spécifiques du pied et de la cheville

3.1- Mouvements spécifiques de l’épaule

L’ensemble des mouvements scapulaires comprend 6 mouvements :


- abduction/extension
- flexion/extension
- rotation interne/rotation externe

Ces mouvements s’associent pour permettre à l’épaule une large variété des mouvements de
l’épaule.

Examen des mouvements actifs

- L’épreuve de l’Apley
o Test de la rotation externe et de l’abduction
▪ Demander au patient de toucher la partie postérieure de la tête et d’atteindre l’angle
supéro-interne de l’omoplate opposée

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o Test de la rotation interne et de l’adduction
▪ Toucher son front puis l’épaule opposée
▪ Porter la main derrière le dos afin d’atteindre l’angle inférieur de l’omoplate opposée
▪ Observer tout trouble du rythme ou toute asymétrie du mouvement pendant toute sa
phase
- Test de l’abduction complète
o Sujet debout, le bras le long du corps : élever les bras en abduction jusqu’à 90°,
tourner les mains en supination et continuer l’abduction jusqu’à ce que les paumes se
touchent. Vérifier le rythme scapulo-huméral tout le long du mouvement.
- Test bilatéral d’abduction rotation externe
o Sujet debout : mettre les deux mains derrière la nuque et pousser les coudes vers
l’arrière.
- Test bilatéral de l’adduction et rotation interne
o Le sujet place les deux mains le plus haut possible derrière le dos en vue d’atteindre
l’angle inférieur des omoplates.

Examen des mouvements passifs

Si le patient ne peut faire complètement les mouvements actifs, le kiné doit tester les
mouvements passifs. Le patient doit être bien relâché pendant l’examen. Le patient peut
éprouver des difficultés à pratiquer certains mouvements pour différentes raisons : paralysie
musculaire, contracture musculaire, rétraction capsulaire ou ligamentaire et/ou blocage
osseux.

L’examen passif permettra d’éliminer la responsabilité de la force musculaire :


- Si l’articulation est mobilisable dans tous les mouvements passifs alors qu’elle est
limitée dans les mouvements actifs. On peut affirmer qu’une paralysie musculaire est
responsable de cette limitation motrice.

- Si cette limitation existe dans les mouvements passifs, on peut éliminer la paralysie
motrice et évoquer un blocage osseux ou musculo-tendineux.

Attention : une paralysie motrice peut être secondaire à une non-utilisation de cette
articulation. Dans le cas d’une dysharmonie mécanique, il faut estimer la qualité du blocage :
- Blocage mou, caoutchouteux = blocage extra-articulaire (tissu mou)
- Blocage dur, net = blocage intra-articulaire (osseux)

NB : Le patient doit être complètement relâché durant l’examen. Il faut donc le pratiquer avec
douceur. Le sujet est assis ou debout coudes fléchis.

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Testing musculaire

Cet examen sert à mesurer la force du patient, il se fait toujours en contraction concentrique et
comporte 9 mouvements :
- flexion/extension

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- abduction/adduction
- rotation interne/rotation externe
- élévation scapulaire (haussement d’épaule)
- rétraction scapulaire (position d’attente post.)
- protraction scapulaire (position de recherche)

Le patient est debout ou assis en fonction de son confort.


Les muscles de la ceinture scapulaire seront examinés par groupes fonctionnels :

Mouvement Groupe musculaire Muscles


Flexion Fléchisseurs principaux m. deltoïdeus antérior
m. coracobrachialis
Fléchisseurs accessoires m. pectoralis major (pars clavicularis)
m. biceps brachii
Extension Extenseurs principaux m. latissimus dorsii
m. teres major
m. deltoïdeus postérior
Extenseurs accessoires m. teres minor
m. triceps brachii (caput longum)
Abduction Abducteurs principaux m. deltoïdeus medialis
m. supraspinatus
Abducteurs accessoires m. deltoïdeus antérior et postérior
m. serratus anterior
Adduction Adducteurs principaux m. pectoralis major
m. latissimus dorsii
Adducteurs accessoires m. teres major
m. deltoïdeus antérior
Rotateurs externes Rotateurs ext. principaux m. infraspinatus
m. teres minor
Rotateurs ext. accessoires m. deltoïdeus postérior
Rotateurs internes Rotateurs int. principaux m. subscapularis
m. teres major
m. latissimus dorsii
m. pectoralis major
Rotateurs int. accessoires m. deltoïdeus antérior

Elévation scapulaire Elévateurs principaux m. trapezius


m. levator scapulae
Elévateurs accessoires m. rhomboïdeus major
m. rhomboïdeus minor
Rétraction scapulaire Rétracteurs principaux m. rhomboïdeus major
m. rhomboïdeus minor
Rétracteurs accessoires m. trapezius medius
Protraction scapulaire Protracteur principal m. serratus anterior
(m. pectoralis minor)

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Examen des réflexes

Pas au niveau de l’épaule mais plutôt au niveau du coude (biceps et triceps)

Examen de la sensibilité

L’innervation sensitive de l’extrémité supérieure du bras est délimitée par les dermatomes ou
bandes correspondant à des niveaux neurologiques.
L’examen bilatéral de la sensibilité permet une appréciation du niveau neurologique lésé, dans
la mesure où le patient est à même d’exprimer sa sensibilité ou son insensibilité : l’examen
reste subjectif.
Une anomalie de la sensibilité s’appelle paresthésie. Cette anomalie peut consister soit en une
augmentation (hyperesthésie), soit en une diminution (hypoesthésie), soit en une abolition
(anesthésie) de la sensibilité (esthésie = sensibilité).

Le nerf cutaneus brachii lateralis superior branche du nerf axillaris qui passe autour du col
huméral est souvent lésé après une luxation de l’épaule ou une fracture luxation. Il se note par
une empreinte anesthésique à la face externe du muscle deltoïde qui sera présente avant la
fonte musculaire des muscles deltoideus et teres minor.

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Epreuve spécifique

Il existe pour l’épaule différentes épreuves spécifiques permettant de mettre en évidence des
pathologies spécifiques. Nous en verrons trois :

- Le signe de Yergason
o Détermine l’instabilité du tendon bicipital
o Extension et mise en rotation externe du bras en abaissant le coude
o Le tendon sort de la coulisse et entraîne une douleur s’il y a instabilité

- Le signe de la chute du bras (signe de Jobe quand antépulsion de 30°)


o Détermine une lésion de la coiffe des rotateurs
o Au départ d’une abduction complète, demander au patient d’abaisser lentement le bras
o Il ne peut empêcher la chute du bras à 30° d’abduction
o Possibilité d’utiliser des charges

- Le signe d’appréhension de la luxation de l’épaule


o En cas de luxation chronique lors d’une mise en abduction et rotation externe du bras,
le patient essaie de s’opposer à la poursuite du mouvement.
o
Douleurs projetées

L’épaule est une zone classique de douleurs projetées (douleur dont l’origine vient d’ailleurs).
Les cervicales, le coude, le cœur, le diaphragme et le foie peuvent amener des douleurs au
niveau de l’épaule, que ce soit au niveau de l’omoplate ou de l’épaule même.

3.2- Mouvements spécifiques du coude

La motricité du coude permet quatre mouvements :


- flexion/extension : relèvent des articulations huméro-cubitale et huméro-radiale
- pronation/supination : relèvent de l’articulation radiocubitale au niveau du coude et du
poignet

Le coude présente un valgus physiologique mesuré à 5° chez l’homme et entre 10° et 15° chez
la femme. Si l’angle de portée s’écarte de ces valeurs, il est anormal. On parle de cubitus
varus si l’angle de portée s’inverse en varus.
Une tuméfaction diffuse du coude peut obliger le patient à mettre son bras à 45° pour
permettre à l’articulation d’atteindre son volume maximum avec un minimum de douleur.

Examen des mouvements actifs

Patient debout, bras le long du corps, paume vers l’avant.

30
- Flexion : le patient doit être capable de toucher son épaule. Il peut être limité par la
masse musculaire du bras (135-150°)
- Extension : les hommes atteignent normalement 0°. Les femmes vont au minimum à
0° et peuvent parfois faire une hyperextension de 5°.

Patient debout, coude au corps, fléchi à 90° poing fermé, un crayon dans chaque main (crayon
au zénith).
- supination (90°) : le crayon doit être parallèle au sol
- pronation (90°) : le crayon doit être parallèle au sol

Examen des mouvements passifs

Si le sujet n’est pas à même de faire les mouvements actifs, on peut explorer les mouvements
passifs en les divisant en deux temps :

- Flexion/Extension :
o Patient : debout ou assis coude contre la taille
o Kiné : une main sur l’olécrâne, l’autre prend la main du patient
o Mouvement de flexion en passif
o Déterminer le type de blocage : dur (osseux) ou mou (tendineux ou musculaire)

- Pronation/Supination :
o Patient : debout ou assis coude contre la taille
o Kiné : un pouce sur la tête radiale du patient, l’autre main prend la main du patient
(comme pour serrer la main)
o Vérifier la position de la tête radiale en passant le long du bord postérieur du radius ou
de l’humérus, le coude du patient doit être en extension !
▪ Antérieure : escalier en montant, on bute sur l’humérus
▪ Postérieure : escalier en descendant, on bute sur la tête radiale
▪ Correctement alignée

Testing musculaire

Mouvement Groupe musculaire Muscles


Flexion Fléchisseurs principaux m. brachialis
m. biceps brachii
Test à ± 45°de flexion Fléchisseurs accessoires m. brachioradialis
m. supinator
Extension Extenseur principal m. triceps brachii
Test à ± 90° force continue Extenseur accessoire m. anconaeus
Supination Supinateurs principaux m. biceps brachii
m. supinator
Supinateur accessoire m. brachioradialis
Test : départ en pronation, le kiné résiste en supportant l’avant-bras, pouce le long du radius,
prise par la face postérieure de l’avant-bras, kiné face au patient.
Pronation Pronateurs principaux m. pronator teres
m. pronator quadratus
Pronateur accessoire m. flexor carpi radialis

31
Test : départ en supination, le kiné résiste à la face antérieure de l’avant-bras (radius) avec
l’éminence thénar

Examen des réflexes ( manoeuvre de Jendrassik, tirer la langue ou serrer les dents)

- Réflexe bicipital (correspond à C5) : se teste au niveau du tendon du biceps brachii.


Le patient à l’avant-bras posé sur l’avant-bras du kiné qui a son pouce sur le tendon du biceps.
On frappe avec le marteau à réflexe sur son pouce.

- Réflexe tricipital (correspond à C7) : se teste dans la même position que pour le
biceps. Le bras est totalement relâché. On positionne le bras en flexion de façon à voir le
tendon du triceps brachii.

- Réflexe styloradial (correspond à C6) : idem que précédemment. Test au niveau du


tendon brachio radialis à l’extrémité inférieure du radius.

Examen de la sensibilité (Cf. feuilles dermatomes)

Epreuve spécifique

Signe de Tinel : décharge électrique du nerf ulnaire (cubital) au niveau de sa gouttière, tout le
long de l’avant-bras.

Douleurs projetées

Le rachis cervical, l’épaule, le poignet peuvent donner des symptômes douloureux au niveau
du coude.

3.3- Mouvements spécifiques du poignet et de la main

Inspection

- Compter les doigts et le nombre de phalanges


- Vérifier l’attitude de la main. Au repos, les doigts sont légèrement fléchis.
- Observer si le patient les utilisent facilement et spontanément. Vérifier si le
balancement des bras est spontané ou pas.

La face palmaire : observer les plis de la face palmaire


- pli palmaire distal
- pli palmaire proximal
- pli interphalangien proximal
- pli thénarien
o atrophie de l'éminence thénar → canal carpien

32
o atrophie de l’hypothénar, des m. intrinsèques de la main et de l’adductor pollicis →
canal de Guyon

La main est formée de trois arches soutenues par des muscles intrinsèques. En cas d’atrophie
de ces muscles, la main va perdre ses contours et paraître plate. Ces arches ont une utilité
stratégique car elles favorisent la pince pouce-index-majeur.
Localisation de ces arches :
- 2 transverses : poignet et tête des métatarsiens
- 1 longitudinale : au centre de la main

La face dorsale
Les articulations métacarpo-phalangiennes et les sillons des tissus mous entre elles doivent
être symétriques. Les articulations des doigts doivent être inspectées le poing du patient fermé
et être comparées à celles de la main opposée. L’articulation du majeur est habituellement
plus prédominante.
Les articulations inter-phalangiennes proximales et distales doivent être examinées et
comparées à celles de la main opposée.
L’aspect général de la coloration des ongles indique parfois des problèmes cliniques sérieux :
- anémie ou anomalie circulatoire (ongles pâles)
- infection sévère, ongle en cuiller
- cardiopathie congénitale, insuffisance respiratoire : ongles bombés

La peau doit être vérifiée : chaleur, sèche, humide, …


- rétraction de l’aponévrose palmaire dans la maladie de Dupuytren
- les fléchisseurs : doigts à ressort
- les extenseurs :
o vérifier les tendons
o déviation cubitale des tendons et des doigts dans l’arthrite rhumatoïde (déformation en
col de cygne)
o doigts en flexion au niveau des inter-phalangiennes proximales. En cas de rupture
à ce niveau → déformation en boutonnière.
- nodules d’Heberden : nodules osseux au niveau de l’inter-phalangienne distale en cas
d’ostéoarthrite.
- panaris : infection localisée des gaines digitales qui peut remonter au niveau de la
main et se marquer par des raies œdémateuses et rougeâtres.

Amplitude des mouvements

Articulation Mouvement Amplitude


Poignet Flexion 80°
Extension 70°
Inclinaison cubitale 30°
Inclinaison radiale 20°
Métacarpo- Flexion 90°
phalangiennes Extension 30-45°

33
Inter-phalangiennes Flexion 100°
proximales Extension 0°
Inter-phalangiennes Flexion 90°
distales Extension 0 à 10°
Abduction et adduction Abduction Ecart de 20° chacun
des doigts Adduction Ils bougent et se touchent ensemble
Pouce Flexion Le pouce doit toucher le coussinet du
cinquième métacarpien
Extension 50°
Abduction 70°
Adduction Pouce dans la paume
Opposition Le pouce doit pouvoir toucher l’extrémité
de chaque doigt de la main

Mobilisation passive

- Poignet : la première main du kiné est au niveau de l’extrémité distale de l’avant-bras.


La deuxième main tient la main du patient. Possibilité de réaliser différentes mobilisations à
partir de cette prise.

- Doigts : prise par le bord cubital de la main, doigts sur le dos de la main et pouce dans
la paume et index dorso-palmaire.

Testing musculaire

Poignet Extenseur du poignet m. extensor carpi radialis longus


m. extensor carpi radialis brevis
m. extensor carpi ulnaris
Fléchisseurs du poignet m. flexor carpi radialis
m. flexor carpi ulnaris
Doigts Extenseur des doigts m. extensor digitorum
m. extensor indicis
m. extensor digiti minimi
Fléchisseurs des doigts m. flexor digitorum profondus (interphalangienne distale)
m. flexor digitorum superficialis (interphalangienne prox)
m. lumbricales (métacarpophalangienne)
Abducteurs des doigts m. interossei dorsales
m. abductor digiti minimi
Adducteurs des doigts m. interossei palmares
Pouce Extenseur du pouce m. extensor pollicis brevis (métacarpophalangienne)
m. extensor pollicis longus(interphalangienne)
Fléchisseur du pouce m. flexor pollicis brevis (métacarpophalangienne)
m. flexor pollicis longus (interphalangienne)
Abducteurs du pouce m. abductor pollicis longus

34
m. abductor pollicis brevis
Adducteurs du pouce m. adductor pollicis

Examen de la force musculaire de la pince

Plusieurs muscles permettent de faire la pince. Les longs fléchisseurs et les extenseurs
procurent un bon appui pour la pouce et l’index avec l’aide des muscles lumbricales
(lombricaux) et interossei (interosseux).
Pour l’opposition du pouce et de l’auriculaire, les opposants principaux sont l’opposant du
pouce et l’opposant de l’auriculaire.

Examen de la sensibilité

La sensibilité cutanée de la main se teste en fonction des dermatomes. La main est innervée
par :
- le nerf radialis
- le nerf ulnaris (cubital)
- le nerf médianus

Douleurs projetées

Les cervicales, l’épaule, le coude peuvent donner des douleurs projetées au niveau de la main
et du poignet.

3.4- Mouvements spécifiques de la hanche et du bassin

Etude des mouvements actifs

- Abduction : 45° minimum


- Adduction : 20° minimum en croisant les jambes l’une après l’autre
- Flexion : 135° en ramenant le genou du la poitrine
- Flexion adduction : assis, croiser les jambes l’une après l’autre (sauf pour les patients
qui ont une prothèse de hanche, placée par voie postérieure)
- Flexion abduction rotation externe : se relever d’un siège sans l’aide des bras

Etude des mouvements passifs

Nécessaire pour vérifier s’il n’y a pas de compensation au niveau du rachis lombaire. Vérifier
s’il n’y a pas de problème de genou. Si les mouvements passif sont réalisables et pas les
mouvements actifs, c’est qu’il y a un problème de force musculaire.

- Epreuve de Thomas : flexion 120°


o Normalement utilisé pour vérifier les contractures en flexion
o On teste le psoas iliaque afin de savoir s’il est rétracté ou non
o On regarde s’il y a un creusement lombaire
o Patient : en couché dorsal, bassin dans l’axe du tronc, jambes allongées

35
o Kiné : une main sous le rachis lombaire
▪ Fléchir la hanche sur le bassin, vérifier quand le dos touche la main → lordose
compensatoire
● Fléchir la hanche aussi loin que possible, la cuisse touche le tronc normalement. Faire
le test de l’autre côté
▪ Garder une jambe fléchie, l’autre jambe doit reposer à plat sur la table, sinon cela
signe d’une contracture en flexion permanente de cette hanche
▪ Une contracture permanente en flexion se caractérise par une incapacité à étendre
complètement les jambes sans creuser le rachis lombaire.

- Extension : 30°
o Patient en couché ventral, la cuisse du côté opposé au kiné est soulevée avec la main
caudale en maintenant le bassin à plat avec le coude céphalique. S’il n’y arrive pas, il faut
rechercher une contracture en flexion.

- Abduction : 45-50°
o Patient en couché dorsal, jambe en position anatomique
o Kiné : avant-bras à travers l’abdomen, main sur l’EIAS opposée. Tenir la cheville et
écarter la jambe doucement jusqu’au moment ou le bassin bouge légèrement.
o On peut mesurer la distance inter-malléolaire lors de l’abduction complète.

- Adduction : 20-30°
o Patient en couché dorsal, même position que pour l’abduction.
o Amener la jambe en flexion adduction ou écarter l’autre jambe pour amener la jambe
en adduction.

- Rotation interne 35° et rotation externe 45°


o A étudier en flexion et en extension
▪ Patient en couché dorsal. Le kiné prend les deux chevilles et mobilise en rotation
interne et externe.
▪ Patient assis, jambes pendantes. Le kiné maintient le genou avec la main céphalique et
mobilise la jambe (prise par la malléole) vers l’extérieur (rotation interne) et vers l’intérieur
(rotation externe).
▪ Patient en couché dorsal, hanche fléchie à 90°, genou fléchit à 90°. Le tibia sert de
référence pour les rotations interne et externe.

o L’antéversion ou la rétroversion du col fémoral peuvent entraîner des rotations externe


ou interne excessive de la hanche. Normalement, le col du fémur forme un angle de 15° en
avant de l’axe longitudinal de la diaphyse.
▪ Une accentuation antérieure (antéversion) de cette angulation se marquera par une
rotation interne plus importante.
▪ Une accentuation postérieure (rétroversion) de cette angulation se marquera par une
rotation externe plus importante.
▪ Chez le jeune enfant, il y a une antéversion normale. A la puberté, le glissement
inférieur et postérieur de la tête fémorale va provoquer une « rétroversion » relative limitant la
rotation interne et accentuant la rotation externe.

36
▪ Une ostéoarthrose va le plus souvent limiter les mouvements d’abduction et de
rotation.

Testing musculaire

Flexion en assis Fléchisseur principal m. iliopsoas


Fléchisseur accessoire m. rectus femoris
Extension en couché ventral Extenseur principal m. glutaeus major (genou
Extenseurs accessoires fléchis)
m. semimembranosus
m. semitendinosus
m. biceps femoris caput
longum
Abduction en couché latéral ou Abducteur principal m. glutaeus medius
couché dorsal Abducteurs m. glutaeus minimus
accessoires m. tensor fasciae latae
Adduction en couché dorsal Adducteur principal m. adductor magnus
Adducteurs m. adductor longus
accessoires m. adductor brevis
m. pectineus
m. gracilis

37
Examen de la sensibilité

Epreuves spécifiques

- Epreuve de Trendelenburg
o Apprécie la force musculaire
o Patient debout en appui sur ses deux jambes, EIPS au même niveau
o Demander au patient de se tenir une jambe
o Normalement le patient doit légèrement élever le bassin du côté de la jambe levée
→ Trendelenburg négatif

38
o Si le bassin s’abaisse du côté de la jambe levée ou reste dans la même position →
Trendelenburg positif : le glutaeus medius (moyen fessier) du côté porteur ne fonctionne
pas.

- Test de la commère
o Apprécie l’ouverture des lombaires inférieures
o Patient debout, il fléchit un genou sans le lever, le kiné place ses pouces sur les EIPS.
L’EIPS du côté du genou fléchit doit descendre.

- Raccourcissement véritable d’une jambe


o Patient en couché dorsal, mesure de la distance EIAS (juste en-dessous) jusqu’à la
malléole interne de chaque côté. Pour déterminer où se situe le raccourcissement :
▪ Tibial : patient en couché dorsal, genoux fléchis. Kiné aux pieds du patient. Si un
genou est plus haut que l’autre, le tibia est plus long.
▪ Fémoral : patient en couché dorsal, genoux fléchis. Kiné latéral par rapport au patient.
Si un genou est plus en avant que l’autre, le fémur est plus long.

- Raccourcissement apparent d’une jambe


o Peut provenir d’une bascule du bassin ou d’une déformation en adduction ou en
flexion de hanche. Le patient est en couché dorsal, le kiné mesure la distance entre l’ombilic
(ou articulation xypho-sternale) et la malléole interne.
o Comparer les raccourcissements véritable et apparent. Si le raccourcissement véritable
est identique et le raccourcissement apparent est différent, alors c’est un raccourcissement
apparent.

- Epreuve d’Ober pour la contracture du m. tensor fasciae latae


o Patient en couché latéral, jambe à examiner au dessus. Le kiné tient la jambe en
abduction, genou fléchi, pied du patient posé sur l’avant-bras du kiné.
o Quand on lâche la cuisse, si le genou reste en position haute, le test est positif
(contracture). Si la jambe tombe en adduction, le test est négatif.

- Manœuvre d’Ortolani (pour le nourrisson)


o Lors de la mise en flexion, abduction, rotation externe de la hanche, on palpe un
ressaut ou un déclic audible s’il y a luxation congénitale de hanche.

- Téléscopage (chez le nourrisson)


o Mouvement anormal de la hanche lors d’une luxation congénitale de hanche.
o Le patient est en couché dorsal, hanche fléchie
o Le kiné a une main sur le fémur au niveau du genou et fait une traction sur le genou.
L’autre main immobilise le bassin avec le pouce posé sur le grand trochanter.
o On sent le grand trochanter se déplacer distalement lors de la traction sur le fémur et
revenir lors du relâchement. Ceci est anormal et est un signe d’une luxation congénitale de
hanche.

- Contracture en adduction

39
o Le patient est en couché dorsal, hanches fléchies à 90° en adduction. Laissez les aller
en abduction. Normalement l’abduction est de 80°. Si elle est limitée → luxation
congénitale chez le nourrisson.

- Test de Illy
o Le patient est en couché ventral. On plie ses genoux jusqu’à toucher les fesses du
patient. Si le patient n’y arrive pas c’est que le muscle rectus femoris est trop tendu.

Douleurs projetées

Le plus souvent, c’est le rachis lombaire qui entraîne des douleurs au niveau de la hanche et
du bassin. Le genou (très caractéristique) peut également irradier à la hanche.

3.5- Mouvements spécifiques du genou

Le genou est une diarthrose qui permet une grande amplitude de mouvement, la flexion étant
la plus importante. Il est sujet à des lésions traumatiques étant à l’extrémité de deux longs bras
de levier et n’étant pas protégé par des couches graisseuses ou musculaires.
Lors d’un épanchement de la synovie, le genou va se mettre en légère flexion car son volume
est plus important en flexion qu’en extension.
Dans le cas où le patient présente de l’arthrose fémoro-patellaire, il se plaindra fréquemment
de douleurs à la montée et la descente des escaliers ou en se relevant d’un siège.

Le genou s’examine d’abord debout, les genoux en extension complète. Les rotules doivent
être au même niveau et symétriques. Le tibia présente une légère angulation en valgus par
rapport au fémur. On parle de :
- genou valgum quand les genoux sont en dedans
- genou varum pour les jambes en arceau
- genou recurvatum quand les genoux sont en hyperextension

Amplitude des mouvements

Il existe trois mouvements fondamentaux du genou :

- Flexion associée au glissement : 130°


o Flexion forcée en accroupis

- Extension associée au glissement : 10°


o Patient assis, faire un arc de cercle depuis la flexion jusqu’à l’extension. Si les 10
derniers degrés sont difficiles (retard d’extension), cela peut signer une paralysie du
quadriceps.
o L’extension complète nécessite une rotation externe du tibia. On parle de
mouvement « en vis » qui verrouille l’articulation → peut se visualiser en faisant un point
au centre de la rotule, un autre sur le tubercule tibial antérieur.

40
o Lorsque le genou du patient est en flexion, les points sont alignés. Lors de l’extension
complète de la jambe, le tubercule tibial doit se mettre en rotation externe par rapport au point
du centre de la rotule. Une lésion méniscale bloque l’extension complète du genou.

- Rotation externe et interne liée au déplacement des ménisques : 10° de chaque côté
o Patient assis jambes pendantes, demander au patient de mettre les pieds en dedans et
en dehors

Amplitude des mouvements passifs

- Flexion : 135° couché dorsal, talon vers fesse


- Extension : minimum 0° assis jambes pendantes
- Rotation interne et externe : patient assis jambes pendantes. La main céphalique du
kiné tient le genou, la main caudale prend la malléole et imprime une rotation.

Testing musculaire

Extension Extenseur principal m. quadriceps femoris


Flexion Fléchisseurs m. semitendinosus (+ interne)
principaux m. semimembranosus (+ interne)
m. biceps femoris (+ externe)
Rotation Les rotateurs sont testés lors de la flexion et de
l’extension

Examen de la sensibilité (Cf. planches des dermatomes)

Examen des réflexes (manoeuvre de Jendrassik, mains en crochet, écarter les coudes)

Réflexe rotulien : surtout L4, mais comprend L2 et L3. Il est souvent diminué, rarement
absent.
Le patient est assis en bord de table, palper le tendon rotulien, percuter avec un marteau à
réflexe.

Epreuves spécifiques

- Mac Murray (recherche d’une lésion méniscale)


o Patient en couché dorsal
o Kiné : main céphalique palpe le genou, main caudale prend le talon
▪ Plier la jambe du patient, amener la jambe en rotation interne puis externe pour
dégager l’articulation
▪ Appuyer sur la face externe afin de mettre en valgus la face interne de l’articulation en
mettant simultanément la jambe en rotation externe
▪ En maintenant le valgus, étendre lentement la jambe en palpant l’interligne interne
▪ Si l’on sent un ressaut intra-articulaire audible ou palpable, il existe une lésion du
ménisque interne dans sa moitié postérieure.

41
- Grinding test d’Apley (diagnostic de lésion méniscale)
o Patient en couché ventral, jambes fléchies à 90°
o Kiné : debout, place son genou à la face postérieure de la cuisse du patient. Appuyer
les deux mains sur le talon du patient et faire compression, rotation interne et rotation externe
du tibia sur le fémur.
▪ Si douleur interne : lésion méniscale interne
▪ Si douleur externe : lésion méniscale externe

- Diagnostic différentiel (lésion ligamentaire)


o Idem grinding test d’Apley, mais faire une traction sur la jambe tout en mettant le tibia
en rotation interne et externe par rapport au fémur. Cette manœuvre va entraîner une douleur
en cas de lésion des ligaments latéraux.

- Signe du tiroir (permet d’apprécier l’intégrité des ligaments croisés)


o Patient en couché dorsal, genoux fléchis à 90°, pieds à plat sur la table
o Kiné : assis sur les pieds du patient, les mains entourent le genou.
▪ Le kiné tire le tibia vers l’avant. S’il glisse vers l’avant par rapport au fémur, le tiroir
antérieur est positif : le ligament croisé antérieur (LCA) est probablement déchiré (souvent
liée au LLI). Attention !!! Comparer les deux genoux, il peut exister un petit tiroir
physiologique.
▪ Le kiné pousse le tibia vers l’arrière. S’il glisse vers l’arrière par rapport au fémur, le
tiroir postérieur est positif : le ligament croisé postérieur (LCP) est probablement déchiré.

- Test des ligaments latéraux


o Patient en couché dorsal, jambes tendues, relâcher légèrement l’extension pour
déverrouiller le genou.
o Kiné : latéral par rapport au patient. La première main est au niveau du mollet, coude
au niveau de la cheville. La deuxième main est au niveau du genou.
▪ LLI, éminence thénar côté péroné. Deuxième main au niveau du condyle interne.
Créer une ouverture interne du genou en faisant un contre-appui chevilles-genoux. S’il y a un
écart qui se marque au niveau de la face interne du genou, le LLI est déchiré.
▪ LLE, éminence thénar côté interne du genou. Ouvrir l’extérieur du genou, l’autre main
inférieure est au niveau du mollet, coude côté malléole externe. S’il y a un écart qui se marque
côté externe, le LLE est déchiré.

- Test du rabot : apprécie la qualité des surfaces articulaires fémoro-patellaires


o Patient en couché dorsal
o Kiné : latéral par rapport au patient. La main céphalique descend la rotule tout en
l’appuyant sur la trochlée → crépitation ou douleur en cas d’arthrose.

- Test de Zohlen
Extension contrariée du genou : le Kiné maintient la rotule vers le bas et demande une
contraction du quadriceps ceci entraîne une douleur qui perdure environ 20 minutes lors d’une
arthrose fémoro-patellaire

42
- Signe du glaçon : se note dans le cas d’un épanchement de synovie
o Patient en couché dorsal, genoux en extension
o Ramener les mains autour du genou en comprimant les bords des poches synoviales et
appuyer sur la rotule. Si elle met un certain temps pour toucher le fémur, le test est positif
(comme un glaçon dans une verre), il y a épanchement.

Douleurs projetées

Les douleurs projetées peuvent provenir du rachis lombaire, de la hanche, du pied.

3.6- Mouvements spécifiques du pied et de la cheville

Amplitude des mouvements

Cheville Flexion dorsale 20°


Flexion plantaire 50°
Sous-talienne Flexion interne 5°
Flexion externe 5°
Tarse Adduction de l’avant-pied 20°
Abduction de l’avant-pied 10°
Première métatarsophalangienne Flexion 45°
Extension 70-90°
Interphalangienne proximale (gros orteil) Flexion 90°
Métatarsophalangienne des orteils Extension et flexion
Interphalangiennes des orteils Flexion active

Mouvements passifs

Peuvent être limités par :


- Dorsiflexion :
o Un équinisme prolongé va amener une diminution de l’espace intra-articulaire et
limiter cette dorsiflexion.
o Une déformation intra-articulaire (œdème lié à une entorse ou une insuffisance
cardiaque)
o Blocage de cheville ou rétraction de la capsule articulaire

- Inversion ou éversion de la sous-talienne sont là pour que le pied puisse s’adapter à


des surfaces inégales

43
- Adduction/abduction : se passe au niveau de l’articulation de Chopart et se combinent
à inversion et éversion pour donner la pronation (abduction + éversion) et la supination
(adduction + inversion)

- Flexion et extension : de la première articulation métatarso-phalangienne sont


fondamentales pour un bon déroulement du pied pendant la marche. L’extension de 35 à 40°
permettra l’impulsion lors de la marche. Si cet orteil ne fait pas son travail, les quatre orteils
externes compenseront, mais la marche sera anormale et douloureuse.

Testing musculaire

Flexion dorsale Fléchisseurs principaux m. tibialis anterior

m. extensor hallucis longus m. extensor


digitorum longus
Fléchisseur dorsal
accessoire m. fibularis tertius
Flexion Fléchisseurs plantaires m. fibularis longus et brevis
plantaire m. soleus et gastrocnemius (m. triceps
surae)
m. flexor hallucis longus
M flexor digitorum longus
m. tibialis posterior

Examen des réflexes

Réflexe Achilléen : réflexe tendineux profond s’exprimant grâce aux gastrocnemius


(jumeaux). Dépend de S1. Le patient est assis en bord de table, jambes pendantes. Placer le
pied en dorsiflexion modérée pour mettre en évidence le tendon. Percussion avec un marteau.

Epreuves spécifiques

- Pieds plats rigides ou souples


o Un pied plat rigide le reste dans toutes les positions
o Un pied plat souple se creuse en décharge

- Epreuve de la torsion tibiale


o Normalement, la ligne malléolaire est en rotation externe de 15° par rapport à une
ligne perpendiculaire tirée depuis la tubérosité tibiale jusqu’à la cheville.

44
o Parfois, en cas de rotation tibiale interne, la ligne va se trouver dans un même axe et le
pied sera déporté en dedans.

- Epreuve de la dorsiflexion de la cheville


o Quand la dorsiflexion est limitée et que vous voulez déterminer quel muscle est
responsable de cette limitation.
o Le soleus est mono articulaire → lorsque le genou est étendu, si la flexion est
possible, ce n’est pas lui qui limite le mouvement. Si le mouvement est possible lorsque le
genou est fléchi, ce sont les muscles gastrocnemius (bi articulaires) qui sont responsables
(en flexion du genou, les gastrocnemius sont relâchés).

- Signe de Homans : recherche d’une thrombophlébite profonde


o Patient assis, jambes tendues.
o Si une dorsiflexion forcée de la cheville provoque une douleur dans le mollet, cela
suggère une thrombophlébite profonde, de même qu’une douleur provoquée par la palpation
profonde.

Examen des douleurs projetées

Le rachis, la hanche ou le genou peuvent amener des douleurs projetées au pied.

BIBLIOGRAPHIE

HOPPENFELD S., Examen clinique des membres et du rachis, Masson 2009


FENEIS H., Répertoire illustré d’anatomie humaine, Prodim Medsi, 1986
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