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Dr Rahal.

Z
SI et Handicap

Principales Evaluations De La Personne Handicapée

L’infirmier peut participer à l’évaluation de la personne en situation de Handicap dans le


cadre d’une prise en charge interdisciplinaire. Certaines évaluations sont plutôt réalisées par
le médecin, d’autres par le kinésithérapeute, ou encore par l’ergothérapeute.
Il faut préciser le motif principal de prise en charge et les éventuelles consignes particulières
du fait de pathologies associées.
Les évaluations de la personne à besoins spécifiques se font pour une période plus ou moins
longue (temporaire ou quasi –définitive) selon le motif principal, en tenant compte du milieu
dans lequel il réalisera l’encadrement et des besoins précis de la personne.
Le 1er contact entre le patient et l’équipe de soins est essentiel ; il doit être de qualité, en
respectant certaines recommandations qui doivent notamment comporter :
- Saluer la personne à assister, en prenant soin de l’appeler convenablement et de la
regarder, en se plaçant à son niveau (++si personne alité ou en fauteuil roulant
- Se présenter (nom, prénom), expliquer sa fonction et les taches que l’on réalisera à
priori avec cette personne
Tout ceci pour établir un climat de confiance et de mise en sécurité du patient, avant de
procéder aux diverses évaluations qui permettront de guider la prise en charge adapté
au patient.
Le bilan initial pourra par la suite être répété et contrôlé régulièrement : selon l’évolution
le programme d’assistance sera réévalué et modifié (en cas d’évolution favorable :
progression du programme ; en cas de complications : régression).
L’évaluation se fait sur un sujet coopérant, dans des conditions d’examen propices ;
parfois il se fera en plusieurs temps (si le patient est fatigable), en présence de membre
de l’entourage.

I- Données générales sur la personne à assister :


Elles comportent plusieurs éléments.
1°/ Eléments d’identification classique :
Nom/prénom, âge, statut marital (célibataire, marié(e), veuf (ve), divorcé(e), niveau de
scolarisation, profession, loisirs ou occupations préférées….
2°/ Environnement :
Il faut préciser l’environnement de la personne à assister, c’est-à-dire son milieu de vie
habituel :
- Environnement matériel : type de prise en charge sociale (CNAM, indigent, carte
d’handicap), type d’habitat (nombre de pièces, accessibilité, eau, électricité, salle

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de bains, toilettes (turques/avec siège), mobilier,……), environnement


professionnel /scolaire, aspects économiques
- Environnement humain : personnes ressources comportant la famille, les amis,…
3°/ Antécédents personnels :
- Il s’agit de noter les antécédents médicaux, chirurgicaux, gynéco-obstétricaux (pour
les femmes seulement).
- On accordera une attention particulière aux antécédents suivant :
- Allergie : à un médicament (aspirine/pénicilline), à un aliment (fruits de mer, fraise,
chocolat), au pollen, à la poussière….Les manifestations de l’allergie sont variables
(œdème global, conjonctivales : aux yeux rouges larmoyant, cutanées : plaques rouges
avec prurit, respiratoires : simple éternuement, écoulement nasal jusqu’à un équivalent
d’asthme)
- Diabète
- Hypertension artérielle
- Affection cardiaque (troubles du rythme, insuffisance coronarienne, insuffisance
cardiaque)
- Ulcère gastroduodénal
4°/ Motif de prise en charge principal :
Motif temporaire : par exemple fracture de l’extrémité supérieur du fémur chez une
personne âgée habituellement autonome
Ou motif plus durable : personne atteinte d’un cancer en phase terminale. Alzheimer
évolué, hémiplégie, paraplégie …

II- Evaluation de la douleur :


La douleur peut se voir dans plusieurs cadres.
Il convient de présenter ses caractéristiques : type –mode de déclenchement –localisation-
retentissement sur les activités quotidiennes- réponse aux traitements.
L’évaluation de la douleur nociceptive peut se faire par l’échelle Visuelle Analogique
(EVA) ou Echelle Numérique(EN).

III- Système locomoteur :


A. Bilan articulaire :
Une articulation normale se définit par son indolence, sa stabilité, le respect de la
morphologie et des alignements physiologiques. Le bilan articulaire est l’examen clinique
complet d’une articulation.
Il comporte l’étude d’éléments subjectifs, comme la douleur, et d’éléments objectifs
comme les alignements du rachis et des membres, les amplitudes articulaires et la
recherche de mobilités anormales.
B. Bilan musculaire :

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Le bilan musculaire correspond à toutes les données de l’examen clinique étudiant la


valeur des muscles.
Ce bilan se fait minutieusement, de façon comparative, en évitant les compensations.
1°/ Inspection :
Le premier temps de l’examen, apprécie « à l’œil » la morphologie du sujet, les reliefs
musculaires (plus ou moins développés selon l’âge, le sexe et la condition physique du
sujet).
On peut observer :
- Une hypotrophie musculaire (diminution de volume d’un muscle).
- Une hypertrophie musculaire (augmentation du volume d’un muscle)
2°/ Palpation :
On palpe le muscle au niveau de son corps et de ses insertions tendineuses à la recherche
de douleurs, solution de continuité,….
3°/ Mensurations :
C’est une technique plus objective et qui permet des mesures répétées avec l’évolution.
On s’aide d’un mètre ruban ; on précise les repères utilisés et on mesure comparativement
les diamètres.
4°/ Testing musculaire analytique :
Cette analyse muscle par muscle exprime la valeur fonctionnelle du muscle.
Outre l’examen clinique préalable classique, cette méthode d’évaluation de la valeur
fonctionnelle du muscle requiert l’application d’un protocole d’examen très rigoureux par
un examinateur minutieux, expérimenté ; patient coopérant, conscient ; ambiance calme,
confortable ; avec stimulation verbale et en évitant toute compensation.
L’évaluation clinique repose sur une grille de cotation de 0à5.
C. Bilan sensitif :
La sensibilité ou somesthésie désigne la modalité sensorielle dévolue à la connaissance du
monde extérieur immédiat (extéroception) à celle du corps locomoteur
(proprioception). Sa fonction est triple : protection de l’intégrité corporelle,
perception tactile et musculo-articulaire, contrôle fin de la posture et du
mouvement.
Conditions d’examen :
L’exploration doit se faire yeux ouverts, dans une pièce isolée pour respecter les
impératifs attentionnels : le mieux est d’interposer un petit paravent entre l’examinateur et
le patient.
Il faut éviter toute autre compensation sensorielle (vue, ouie,…).

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1°/ Sensibilité superficielle :


a- la douleur :
On teste la sensibilité à la douleur grâce à une aiguille.
Les résultats sont notés sur un schéma d’un corps humain de face et de dos sur lequel on
précise :
-Sensibilité normale : sensation « normale » de la piqure par le sujet
- Hypoesthésie = diminution de la sensation de la piqure par le sujet
- Anesthésie = absence totale de la sensation de la piqure par le sujet
- Hyperesthésie = exagération de la sensation de la piqure par le sujet
b- la température :
On teste la sensibilité à la température grâce à un tube d’eau froide et un tube d’eau
chaude.
c- le test cutané :
On apprécie la sensation de la pression plus ou moins importante appliquée sur la peau
(pression légère par du coton ou une compresse ; pression digitale forte).
Il faut en particulier déceler les zones d’hypoesthésie ou d’anesthésie : risque de blessures
ou de brulures ; d’où règles de précaution (éviter de placer les zones anesthésiés à
proximité de sources de chaleur).
2°/ Sensibilité profonde :
On juge la sensibilité du sens positionnel d’un membre ou segment de membre. Le plus
souvent le gros orteil.
3°/ Perception élémentaires :
Elles concernent la reconnaissance des caractéristiques d’un objet :
- Reconnaissance des matières (tissu, bois, verre, métal,…)
- Reconnaissance des formes (taille, volume, contour,….)
On apprécie la reconnaissance des objets par l’identification d’objets placés dans une
main puis dans l’autre (en commençant par la main éventuellement lésée, puis par la main
saine) en excluant tout autre aide sensorielle.
On peut ainsi étudier l’identification d’un tracé simple ou d’une lettre, d’un chiffre dessiné
sur la peau.
D. Bilan de fonctions supérieures :
IL consiste à évaluer :
- L’orientation temporale
- La mémoire

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- La compréhension
- Les possibilités de communication verbale/ non verbale
On y apprécie le bilan psychologique :
- Humeur
- Moral
- Recherche d’éventuels troubles du comportement,…
Ce bilan est important pour permettre un meilleur dialogue avec le patient, juger de sa
bonne adhésion et coopération au programme de rééducation.

IV- Système digestif et urinaire :


A. Système digestif :
L’appareil digestif va de la bouche à l’anus.
Différents éléments doivent être précisés, comme :
- Cavité buccale :
Etat de dentition : dents cariées, extractions dentaires, appareil dentaire
Mycose buccale
Car cela peut se répercuter sur les capacités de mastication et d’alimentation.
- Troubles de la déglutition :
A rechercher impérativement, car ils entrainent des fausses routes qui lorsqu’elles sont
fréquents sont à l’origine de complications respiratoires (pneumopathies). Ils imposent des
techniques d’installation lors des repas et d’adaptation de l’alimentation.
- Transit :
 Préciser l’aspect : selles fermes, molles ; parfois teintées de sang ; rarement présence
de vers ou d’œufs
 Préciser le rythme et le mode d’exonération :
Normalement une personne émet des selles tous les jours ou tous les 2 jours, aux WC.
Constipation : quand délai > 5 jours
Diarrhée : quand émission fréquentes, selles liquides
Parfois selles dans bassin de lit, chaise percée, aidées par le doigt.
B. Système urinaire :
1°/ Interrogatoire :
Préciser si le sujet a
- Une sensation de besoin
- Une impériosité urinaire
- Des fuites urinaires

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- Des brulures mictionnelles


2°/ Inspection :
Préciser le mode de vidange : volontaire, par percussion/ poussée, collecteur externe,
sondage intermittent (auto-sondage : par la personne elle-même, hétéro-sondage : par une
tierce personne) ; sonde urinaire à demeure.
Voir l’aspect des urines : normalement jaunes limpides ; parfois troubles, purulentes
(signes d’infection), avec présence de sang (hématurie).
3°/ Catalogue mictionnel :
On note sur un tableau l’apport hydrique, les heures de mictions (selon divers modes), leur
volume, l’existence ou non de fuites et leur importance.

V- Système cardiorespiratoire :
Pour juger notamment de la capacité du sujet à réaliser certains efforts physiques.
1°/ Interrogatoire :
Rechercher des antécédents
- Cardiaques : infarctus de myocarde, insuffisance coronaire, malaises cardiaques,
troubles du rythme cardiaque,….
- Respiratoire : asthme, bronchite chronique,….
Connaitre les médicaments pris par le patient et ceux à prendre en cas de décompensation
aigue ; savoir où sont placés ces médicaments, s’ils ne sont pas périmés et comment les
utiliser (pour ne pas paniquer en cas d’urgence et appliquer correctement le traitement
préconisé en cas de crise).
Reconnaitre des douleurs précordiales
Reconnaitre une dyspnée et son degré (spontanée, au moindre effort, après effort plus
important).
2°/ Inspection :
Etudier la couleur de la pose : normalement rose ou brune (selon la pigmentation de la
personne) ; anormalement : pâleur, cyanose (aspect bleuté, en rapport avec des troubles
circulatoires^)
Voir s’il existe anormalement des sueurs profuses
3°/ Examen :
Mesurer certains paramètres vitaux :
- Rythme respiratoire : normalement 15 respirations/mn en moyenne.
- Fréquence cardiaque ou pouls
- Tension artérielle.

VI- Evaluation fonctionnelle :

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1°/ Evaluation fonctionnelle des membres supérieurs :


La préhension est définie comme l‘ensemble des fonctions mises en jeu dans le but de
prendre un objet volontairement avant, pendant et après sa prise :
L’épaule oriente le membre supérieur dans l’espace
Le coude permet de rapprocher ou éloigner les extrémités du membre
L’avant-bras et le poignet orientent la main par rapport à l’objet.
Puis survient la prise = saisie de l’objet. Il existe plusieurs types de prises :
- Prises digitales - bi }
} Digitales
- poly }
- Prises proximales digitopalmaires
- Prises complexes = combinaison des prises…(++ actions de force).
- Prises d’appoint + bouche-menton-membres- main controlatérale.
Certains tests fonctionnels ont des répercussions sur des activités de la vie courante.
Main-tête= se coiffer
Main-bouche = s’alimenter
Main-sphincter= faire sa toilette intime.
2°/ Bilan fonctionnel des membres inférieurs :
- Marche
- Montée-descente d’escaliers
- Saut
- Accroupissement
Appui monopodal (si < 5 secondes ou impossible : risque de chute).
3°/ Activités de la vie quotidienne :
Elles testent les activités de la vie courante. La plus utilisée est la mesure d’indépendance
fonctionnelle ou MIF (cf tableau).
Elle contient 18 items se rapportent à divers domaines :
- Les activités de la courante.
- Le contrôle sphinctérien
- La mobilité / les trajets
- La locomotion / les déplacements
- La communication
- Les activités cognitives à usée sociale.
Chaque item est coté de 1 à 7 ; ainsi le total va de 18 à 126.
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Quand la MLF est < 80, cela signifie que le sujet a besoin d’une tierce personne.

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