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PLAN DU COURS
I. Cas clinique n°1 et notions de cours .................................................................................. 2
A. Les 3 types de sensibilité ........................................................................................................... 2
B. Conduction nerveuse : les fibres périphériques...................................................................... 3
C. Cheminement jusqu’au SNC....................................................................................................... 4
a) La voie extra-lemniscale : le faisceau spinothalamique ...............................................................................4
b) La voie lemniscale : proprioception ..............................................................................................................5
c) Les points à retenir .......................................................................................................................................5
D. Sensibilité subjective et sensibilité objective .......................................................................... 5
a) Sensibilité subjective ....................................................................................................................................6
b) Sensibilité objective ......................................................................................................................................6
E. Retour au cas clinique n°1 .......................................................................................................... 7
F. Caractéristiques des lésions périphériques .................................................................................. 8
a) Lésions périphériques ..................................................................................................................................8
II. Cas clinique n°2 ..................................................................................................................... 9
III. Cas clinique n°3 ................................................................................................................... 10
A. Caractéristiques des lésions centrales ................................................................................... 13
a) Atteinte médullaire ......................................................................................................................................13
b) Atteinte du tronc cérébral ...........................................................................................................................14
c) Atteinte du thalamus ...................................................................................................................................15
d) Atteinte du lobe pariétal ..............................................................................................................................15
IV. Conclusion ............................................................................................................................ 15
V. QCMs d’entrainement .......................................................................................................... 16
Les objectifs de cet ED sont de connaître les symptômes qui surviennent lors des différentes atteintes
sensitives, que nous comprenions les différents types de sensibilités, la physiopathologie, ainsi que la
localisation des atteintes.
NB : Les parties du cours reprises du RT de l’an dernier sont en italiques et permettent de compléter certaines notions
de ce cours. E-mail de la prof : Aimee.petit@aphp.fr
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I. Cas clinique n°1 et notions de cours
Monsieur A., âgé de 60 ans, se présente à la consultation de neurologie pour paresthésies, troubles de
la marche et de l’équilibre apparus depuis 2 ans et évoluant de façon progressive.
L’examen clinique met en évidence une altération de la manœuvre de Romberg avec des oscillations et
une chute de la fermeture des yeux. La marche est talonnante. Il n’existe pas de déficit moteur, les ROT
sont abolis aux quatre membres. L’examen de la sensibilité retrouve quelques anomalies de la sensibilité
superficielle (pique/touche) mais surtout une abolition de la pallesthésie aux membres inférieurs. Il
existe également plusieurs erreurs sur le sens de position du gros orteil.
Un bilan réalisé en ville comportant une IRM encéphalique et médullaire n’a pas révélé d’anomalie
particulière. Un bilan biologique a mis en évidence une gammapathie monoclonale à IgM.
Devant ce tableau, on constate que le patient présente des troubles de la sensibilité. Par exemple, les
paresthésies, les oscillations à la manœuvre de Romberg et les troubles de la marche et de l’équilibre
orientent vers une perte de perception de son corps dans l’espace.
Paresthésie : Perception spontanée subjective anormale non déclenchée par un stimulus extérieur
mais sans caractère douloureux (brûlure, picotement, fourmillement), pas de localisation.
ROT abolis : c’est une donnée importante qui permet de nous orienter vers une atteinte périphérique
ou centrale (localisateur)
Abolition de la pallesthésie : sensibilité vibratoire testée avec un diapason au contact des reliefs
osseux (crête tibiale, colonne de l’hallux, malléole …).
NB : Lors de l’examen clinique, il s’agit de demander au patient s’il sent la vibration. Si oui, il faut lui
demander quand il ne la sent plus, ou s’il ressent une asymétrie entre les deux membres.
Erreurs sur le sens de position du gros orteil (on prend l’orteil et on le fait bouger d’avant en
arrière, on demande ensuite au patient qui a les yeux fermés s’il se trouve en avant ou en arrière)
Quel type de déficit sensitif le patient a-t-il ? A quel mode est-il déficitaire ? Son atteinte est-elle périphérique
ou centrale ?
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Sensibilité thermique = chaud/froid
NB : Lorsque cette sensibilité est atteinte, les patients ne perçoivent pas les différences de
température et risquent donc de se brûler.
Ces paramètres sont intimement liés. En effet, plus une fibre est grosse, plus elle est myélinisée et plus
la vitesse de conduction est élevée.
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C. Cheminement jusqu’au SNC
On voit sur ce schéma en bleu les premiers
neurones sensitifs (provenant des
récepteurs de la peau par exemple) qui
passent au niveau de la corne ou du
cordon postérieure de la moelle. Tous les
neurones de tous les modes de sensibilités
ont ce trajet initial.
Pour les neurones protopathiques, ils vont dans le cordon antérolatéral ventral tandis que pour les neurones
thermo-algiques, ils vont plutôt dans le cordon antérolatéral dorsal donnant ainsi le faisceau
spinothalamique.
NB du RT : les cordons de la moelle représentent la substance blanche tandis que les cornes de la moelle sont la
substance grise.
a) La voie extra-lemniscale : le faisceau spinothalamique
Ce qui est important à retenir : ces fibres décussent au niveau segmentaire, au niveau de la moelle.
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b) La voie lemniscale : proprioception
Subjectifs : Symptômes que rapporte le patient, c’est-à-dire la plainte fonctionnelle mais qui ne
sont pas objectivables par le médecin
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a) Sensibilité subjective
Douleurs
NB : Dans le RT de 2018-2019, il y avait aussi l’allodynie, qui est une sensation douloureuse provoquée par une
stimulation sensitive qui ne devrait pas être douloureuse, mais qui n’a pas du tout été évoqué cette année.
b) Sensibilité objective
Sensibilité profonde :
• Diapason sur les reliefs osseux (= pallesthésie),
• Sens de position des segments des membres dans l’espace (sens de position du doigt,
préhension aveugle du pouce dans l’espace, doigt-nez, talon-genou),
• Manœuvre de Romberg (altération majorée à la fermeture des yeux),
• Graphestésie, stéréognosie : ils sont moins testés systématiquement mais restent très
intéressants.
1) Trouble de la sensibilité́ : Les yeux ouverts, le patient arrive à tenir en équilibre. Mais dès qu’il va
fermer les yeux, le patient va osciller et ne va pas réussir à garder son équilibre jusqu’à parfois chuter.
La chute n’est pas latéralisée, ce sont les 2 pieds qui posent problème ici.
En effet, lors d’un trouble de la sensibilité, tous les paramètres qui permettent au patient de situer
son corps dans l’espace les yeux fermés vont être altérés. D’habitude le patient corrige cela avec la
vue - ce qui est impossible les yeux fermés - donc il perd ses repères des deux côtés.
2) Syndrome cérébelleux : Le trouble de l’équilibre est lié aux zones de l’équilibre du cervelet, ce qui
se traduit par une perte de l’équilibre aussi bien les yeux fermés que les yeux ouverts. Cela peut se
manifester par une danse des tendons.
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NB : l’élargissement du polygone de sustentation a lieu aussi bien lors de la manœuvre de Romberg que lors de la
démarche.
3) Syndrome vestibulaire Les yeux ouverts, le patient arrive à s’équilibrer avec la vue. Cependant,
lorsqu’il ferme les yeux, la chute est latéralisée du côté atteint.
NB du RT : La marche talonnante d’un patient traduit également un trouble sensitif et indique que le patient a du mal
à repérer son corps dans l’espace.
Les troubles sensitifs dissociés renvoient en premier lieu à une atteinte médullaire. En effet, toutes les
sensibilités voyagent ensemble au début de leur trajet, au niveau du premier neurone. Les fibres voyagent
également ensemble entre le 3 e neurone et le cortex. Cependant, le seul endroit où ils sont dissociés est
au niveau du 2e neurone entre l’abouchement de la racine postérieur et le thalamus. Ainsi, si une lésion
est à ce niveau-là, alors il y aura une atteinte dissociée entre les différents modes de sensibilité.
NB : c’est toujours le premier neurone de la voie lemniscale qui circule dans la moelle épinière, sa première synapse
ayant lieu au niveau du bulbe.
Question d’un étudiant : Que se passe-t-il si l’atteinte se situe au niveau du tronc cérébral ?
C’est plus compliqué, il y aura des choses se rapportant à des atteintes médullaires (donc troubles de la
sensibilité) et en plus il y aura une atteinte des paires crâniennes (car les paires crâniennes sont au niveau
du tronc cérébral). C’est ce qu’on appelle le syndrome alterne.
Ici on observe une abolition des ROT aux quatre membres, quelques anomalies de la sensibilité
superficielle (pique touche), une apallesthésie aux membres inférieurs, des erreurs sur le sens de
position du gros orteil, un trouble de la marche et de l’équilibre et une altération de la manœuvre de
Romberg avec chute à la fermeture des yeux. On peut donc conclure que le patient souffre d’une ataxie
proprioceptive.
Rappel :
Le pique touche met en jeu la sensibilité superficielle discriminative.
L’altération de la manœuvre de Romberg : touche la sensibilité proprioceptive.
L’arc réflexe se définit par la percussion menant à l’extension d’un tendon. L’information arrive par la corne
postérieure, passe par la moelle, puis repart par la racine antérieure. Cela provoque le mouvement réflexe.
Ainsi, s’il y a une atteinte au niveau des récepteurs sensitifs, qui, en condition physiologique donnent
l’information au cerveau que l’on a modifié l’état d’extension du tendon, alors la boucle réflexe ne fonctionne
plus lors de cette atteinte et le réflexe est aboli.
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Un réflexe ostéo-tendineux (ROT) abolis signe
une atteinte neurogène périphérique (atteinte de
la racine, du plexus, ou du tronc nerveux) dans la
majorité des cas
Question d’un élève : Si la fibre afférente est touchée, on a plus de réflexes et on ne sent pas non plus le
marteau, mais si c’est la moelle qui est atteinte, on sentira le toucher avec le marteau mais le reflexe ?
Réponse de la prof : Il faut le voir différemment, cela dépend. Mais lorsque l’on tape le réflexe, on tape fort,
il faudrait une atteinte sensitive évoluée pour ne pas sentir le marteau. La boucle réflexe sera simplement
coupée au niveau du métamère concerné.
L’examen qu’il aurait fallu faire, sachant que l’atteinte est plutôt périphérique et que les ROT sont abolis,
est l’EMG (= électromyogramme). Il consiste à stimuler les troncs nerveux et permet donc d’étudier le
système nerveux périphérique (SNP). Il étudie à la fois les nerfs sensitifs et les nerfs moteurs. Il faut ainsi
observer la vitesse et l’amplitude des réponses, nous permettant par la suite d’identifier la localisation de
l’atteinte.
Si la vitesse de conduction est modifiée (diminuée par rapport à la norme), l’atteinte se situera au
niveau de la gaine de myéline.
• Ex : phénomène démyélinisant.
Lors de l’EMG, un autre examen est également réalisé (qui nous intéresse moins dans ce cours) : une petite
aiguille est insérée dans le muscle du patient et on observe s’il y a une contraction musculaire spontanée
(sans stimulation du muscle), puis en stimulant la contraction du muscle et en fonction du type du tracé, on
va pouvoir déterminer si l’atteinte est neurogène (lié à un problème nerveux) ou si l’atteinte est myogène (lié
à une atteinte musculaire).
NB : L’insertion d’une aiguille dans le muscle directement permet une étude plus fine de quelques fibres seulement, le
capteur recueillant les informations électriques se trouvant dans l’aiguille et non sur la peau.
Au contraire, si les signes cliniques orientent vers une atteinte médullaire : l’IRM médullaire est l’examen
de choix. Si l’atteinte est thalamique ou corticale : l’IRM cérébrale est l’examen à effectuer.
a) Lésions périphériques
NB : cette partie a été survolée cette année par la prof, mais je vous mets le contenu de l’année dernière au cas où.
Il faut coupler les différentes informations sensitives subjectives et objectives. Il faut également prendre en
compte le reste de l’examen clinique comme les atteintes trophiques au niveau cutané, ainsi que les atteintes
motrices. La caractéristique sémiologique principale reste la topographie des troubles. En effet, la
localisation nous orientera +/- vers une lésion centrale ou périphérique.
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De plus, dans les atteintes périphériques, il faut distinguer 2 types de troubles :
Monsieur B. âgé de 54 ans vient consulter pour une sensation de fourmillements et des douleurs à type
de tiraillement dans les pieds devenant de plus en plus insupportables. Il ne présente pas de troubles
de l’équilibre ni de la marche. Il pèse 120 kg pour 1m70. Il est bon vivant aimant bien manger. En
l’interrogeant, on apprend qu’il se relève plusieurs fois la nuit pour boire et pour aller uriner. D’ailleurs
il boit beaucoup dans la journée, mais pas d’alcool dit-il, ou seulement occasionnellement. Les pouls des
extrémités sont bien perçus. Les réflexes achilléens sont abolis.
Il présente des signes vasomoteurs au niveau des MI (œdème, cyanose), des troubles trophiques (peau
sèche, squameuse et atrophique) et des troubles de phanères (chute poils, ongles cassants). Il a présenté
plusieurs malaises mis sur le compte d’une hypotension orthostatique. Il se plaint également d’une
impuissance et d’une incontinence urinaire épisodiques. Un examen neurologique approfondi montre
une perte de la pallesthésie distale aux MI (diminution de la sensibilité au diapason). Il n’ya pas de déficit
musculaire.
Cela nous amène à une probable neuropathie sensitive « longueur-dépendante », donc une
polyneuropathie diffuse.
La cause ici est le diabète : c’est une polyneuropathie diabétique car il est en surpoids et présente une
polyuro-polydypsie. Le diabète peut donner de nombreuses atteintes sensitives périphériques, notamment
la polyneuropathie. Les plaintes du patient peuvent être la dysesthésie ou paresthésie, et très rapidement
une atteinte proprioceptive (patient ataxique avec trouble de la marche talonnante).
Chez ce patient, nous avons également une atteinte du SNA : dysautonomie, troubles urinaires
(incontinence), hypotension orthostatique.
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La polyneuropathie est une complication due à un diabète évolué, en tant que médecin il faudra donc faire
un bilan des autres complications possibles (rétinopathie, néphropathie...).
Troubles trophiques
Blessure passée inaperçue en raison du déficit sensitif, ajoutée à une mauvaise cicatrisation dû au
diabète, cela donne des maux perforants plantaires, ulcères, pouvant aller jusqu’à l’amputation.
o Il faut donc toujours faire un examen sensitif large à un patient diabétique car il peut ne pas
se plaindre d’avoir une hypoesthésie car il ne s’en rend pas compte.
Quelques fois, il se manifeste une mono neuropathie : cela touche classiquement la 3e paire crânienne (III)
ce qui entraine une diplopie (trouble oculomoteur) d’installation rapide. Par la suite, le patient pourra
développer une polyneuropathie diffuse. Attention, l’atteinte du nerf III est indépendante de la
rétinopathie des diabétiques. Ces patients présentent des complications ophtalmo, neuro, vasculaires et
autres mais la mono neuropathie du nerf oculomoteur III est classée dans les complications neurologiques.
Ce n’est pas l’organe visuel qui est touché mais le système oculomoteur.
De plus, on remarque que les ROT sont abolis : cela oriente donc vers une atteinte périphérique.
A l’examen on trouve une abolition de la sensibilité au chaud, au froid et aux stimulations douloureuses
au niveau des MS, de façon asymétrique touchant la nuque, les épaules, la partie externe du bras et
de l’avant-bras ainsi que les 3 premiers doigts.
Le tact est normalement perçu. La perception du sens de position des segments des membres est intacte.
Les réflexes du MS sont abolis et aux MI, ils sont normaux.
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On observe dans ce cas clinique l’atteinte dissociée du mode
de sensibilité thermo-algique (atteinte spinothalamique). Il
n’y a pas d’atteinte de la sensibilité épicritique (tact) et la
proprioception est normale.
Plusieurs dermatomes sont touchés : C3, C4, C5, C6 et un peu de C7. On est sur une atteinte radiculaire
multiple avec une atteinte de la sensibilité qui semble dissociée : atteinte de la sensibilité superficielle
(thermo-algique donc spinothalamique) avec conservation de la sensibilité profonde lemniscale
(proprioception).
Une fois que l’on a identifié cela, il faut aller explorer la moelle de C3 à C7 pour comprendre ce qu’il se passe.
Cas particulier où les ROT sont abolis mais que l’atteinte est médullaire centrale (le centre étant le seul
endroit de la moelle où les deux spinothalamiques se croisent) : la syringomyélie.
➢ Syringomyélie
Cette atteinte remonte jusqu’au bulbe (syringobulbie). Il y a souvent une association à une malformation
d’Arnold Chiari : c’est une malformation où l’amygdale cérébelleuse a tendance à descendre au niveau du
trou occipital, cela provoque donc une syringomyélie.
Dans le cadre de ce cas clinique et de la syringomyélie, il y a une atrophie (atteinte du système moteur) et
une aréflexie.
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Ainsi, cela veut dire que pour cette
patiente, la syringomyélie est plus
étendue et touche également les
cornes antérieures de la moelle.
A droite, c’est une IRM en coupe sagittale. Au milieu de la moelle on observe un hyper signal
centromédullaire : c’est le lieu de l’atteinte syringomyélique.
Ce qu’il faut retenir de la syringomyélie : atteinte suspendue car la syringomyélie atteint plusieurs
dermatomes selon une certaine longueur médullaire. Atteinte purement extra-lemniscale (au début et si
prise en charge), bilatérale, dissociée.
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A. Caractéristiques des lésions centrales
Une atteinte centrale peut se situer au niveau du cortex, du thalamus, du tronc cérébral ou de la moelle
épinière.
a) Atteinte médullaire
Dans le cas d’une lésion médullaire, il faut réfléchir à la topographie des lésions pour déterminer la situation
des lésions sur la moelle (le niveau médullaire de la lésion et sa situation au niveau d’une coupe axiale), il
existe une triade avec 3 types de syndromes :
1) Syndrome rachidien : douleurs rachidiennes, raideur. Ce n’est pas spécifiquement sensitif, c’est une
douleur. Par exemple, une personne qui a eu un traumatisme au niveau médullaire va avoir mal en
regard de la lésion. La douleur peut être spontanée ou provoquée.
2) Syndrome lésionnel : ce sont les signes qui vont nous indiquer à quel niveau se trouve la lésion ;
abolition du ROT au niveau de la lésion, troubles sensitifs systématisés. Si un patient a un niveau
sensitif (niveau ou le patient retrouve une sensibilité normale) lorsqu’on lui fait un tact grossier au
niveau de la poitrine, alors le niveau lésionnel se situe à cet endroit.
3) Syndrome sous-lésionnel : syndrome sensitif et/ou pyramidal sous le niveau lésionnel. Il y aura en
dessous une interruption des informations motrices et sensitives se traduisant soit par un syndrome
pyramidal, soit des troubles sensitifs.
Un niveau sensitif ++ avec une anesthésie sensitive à tous les modes en dessous de la lésion.
Para- ou tétraplégie en fonction du lieu de la lésion (atteinte de la motricité)
Rétention aiguë d’urines
Pour évaluer le niveau d’atteinte médullaire chez ces patients, il faut connaitre quelques repères
anatomiques :
Mamelon = T4
Xiphoïde = T6
Ombilic = T10
Sous le pli de l’aine = Racines lombaires et sacrées
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Il y a 3 grands syndromes médullaires partiels (qui touchent qu’une seule partie de la moelle) :
1) Syndrome syringomyélique
Pour rappel, la voie lemniscale décusse au niveau du tronc cérébral. De plus, à cet endroit les nerfs crâniens
entrent en jeu. Une atteinte du TC se manifeste donc par un syndrome alterne : il y a une atteinte sensitive
controlatérale et une atteinte du nerf crânien homolatérale.
Syndrome de Wallenberg :
• Ce syndrome est souvent produit par un AVC au niveau du bulbe, au niveau de la fossette latérale
du bulbe. Il peut être très grave initialement mais les patients récupèrent bien.
• Il se manifeste par :
o Hypoesthésie thermo algique de l’hémiface du côté de la lésion et de l’hémicorps
controlatéral à la lésion.
o Respect du tact fin et de la sensibilité profonde (car atteinte du côté latéral du bulbe)
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c) Atteinte du thalamus
Le thalamus étant le centre d’intégration de toutes les informations sensitives, ainsi généralement
l’atteinte est à tous les modes. Cette atteinte concerne donc tout l’hémicorps.
Par conséquent, un patient avec une atteinte du thalamus aura une hypo- ou anesthésie hémi-corporelle
à tous les modes :
Troubles sensitifs controlatéraux à la lésion, hypoesthésie à tous les modes, non proportionnels (en
fonction de l’endroit atteint dans le cortex, atteinte d’un endroit du corps). Par exemple, un AVC se produit
au niveau du sillon inter hémisphérique à gauche, alors il y aura une atteinte sensitive à tous les modes du
membre inférieur droit (il faut se rappeler de l’homonculus sensitif).
Au contraire, une atteinte du thalamus est une atteinte à tous les modes mais proportionnelle (donc tout
l’hémicorps et non juste une partie).
IV. Conclusion
Lorsque l’on voit les informations dans un cas clinique, il faut être capable de dire que tel symptôme concerne
tel mode de sensibilité. Il est aussi important de connaitre l’anatomie relative aux fibres responsables des
différents modes de sensibilité (spinothalamique et lemniscale), de connaitre les différentes définitions des
signes cliniques et les tests associés.
Si tous les modes de sensibilité sont touchés alors c’est soit une atteinte périphérique, soit une atteinte
au niveau du thalamus ou du cortex pariétal.
Si l’atteinte est dissociée entre les deux types de sensibilité, l’atteinte se situe au niveau de la moelle.
1) Si elle est à tous les modes avec un niveau sensitif net et une atteinte motrice sur le même
territoire alors l’atteinte touche la moelle complète.
3) Enfin si elle est dissociée avec une atteinte motrice et proprioceptive d’un côté et d’une atteinte
spinothalamique de l’autre côté, l’atteinte est alors le Brown-Séquard (=hémi-moelle). Il est
important de localiser le lieu de la lésion.
Si l’atteinte est à tous les modes mais qu’elle est plutôt hémi-corporelle, l’atteinte est thalamique
Si l’atteinte comprend tout un membre qui n’a pas une systématisation tronculaire ou radiculaire, l’atteinte
est pariétale.
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V. QCMs d’entrainement
QCM 1. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle(s) qui est (sont) vraie(s) :
A. L’hypoesthésie fait partie de la sensibilité subjective.
B. L’hypopallesthésie correspond à la diminution partielle de la perception dans une ou plusieurs modalités
sensitives.
C. L’apallesthésie correspond à une abolition de la sensibilité vibratoire.
D. On détermine les troubles de la sensibilité subjective à l’examen clinique.
E. La voie lemniscale comprend le tact épicritique et la sensibilité profonde.
QCM 2. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle(s) qui est (sont) vraie(s) :
A. Les fibres myélinisées de gros calibre sont les fibres Ad.
B. Lorsque les fibres sont petites, la conduction est minutieuse par conséquent elle est plus rapide.
C. On distingue les fibres Ab de « gros calibre », des fibres Ad et C de « petit calibre ».
D. Les fibres de conduction rapide véhiculent les sensibilités profondes/proprioceptives et les sensibilités du tact
épicritique.
E. La myélinisation diminue la vitesse de conduction en encombrant les nerfs périphériques.
QCM 3. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle(s) qui est (sont) vraie(s) :
A. La voie extra-lemniscale correspond au faisceau spinothalamique.
B. Le thalamus est le centre intégrateur de la sensibilité.
C. Les fibres de la voie lemniscale ne décussent pas dans la moelle et ne font pas synapse au niveau de la moelle
segmentaire.
D. Les fibres de la proprioception décussent au niveau de la partie basse du bulbe.
E. La voie lemniscale fait intervenir 3 neurones.
QCM 4. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle(s) qui est (sont) vraie(s) :
A. Le syndrome de Wallenberg est caractérisé par le respect du tact fin et de la sensibilité thermo algique.
B. Une atteinte du thalamus concernera tous les modes de sensibilité.
C. Le syndrome de Brown-Séquard est caractérisé par des troubles de la sensibilité thermoalgique en homolatéral.
D. L’atteinte pariétale est caractérisée par des troubles sensitifs controlatéraux proportionnels.
E. Le signe de Lhermitte est associé au syndrome syringomyélique.
QCM 5. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle(s) qui est (sont) vraie(s) :
A. La syringomyélie est une atteinte médullaire centrale.
B. Si la syringomyélie n’est pas soignée elle peut engendrer un syndrome pyramidal.
C. Les ROT suffisent à indiquer au clinicien le niveau médullaire d’une lésion.
D. Un trouble sensitif dissocié est lié à une atteinte centrale.
E. Le diabète peut être responsable d’une atteinte proprioceptive.
QCM 6. Parmi les propositions suivantes, indiquez celle(s) qui est (sont) vraie(s) :
A. Une atteinte de l’axone se traduit par une modification de la vitesse de conduction sur l’EMG.
B. L’IRM est utile lors d’une atteinte médullaire.
C. La mono neuropathie touche classiquement la paire crânienne VI.
D. Une atteinte sensitive suspendue peut toucher les membres inférieurs.
E. La syringomyélie se caractérise de prime abord par une atteinte lemniscale.
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