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Réactions d’oxydo-réduction 1
CHAPITRE SA3
REACTIONS D’OXYDO-REDUCTION
Les applications de l’oxydo-réduction sont très nombreuses : piles, accumulateurs, séparation d’ions
métalliques par réduction sélective, protection d’une surface. La principale application indésirable est la
corrosion. Ces réactions jouent aussi un rôle fondamental en biologie dans la photosynthèse ou la respiration
cellulaire par exemple.
CAPACITES EXIGIBLES
Savoir et Savoir-faire
Savoir calculer le nombre d’oxydation d’un élément dans une espèce chimique
Identifier l’oxydant et le réducteur d’un couple
Connaître le nom et la formule des ions thiosulfate, permanganate,
hypochlorite, du dichlore, du peroxyde d’hydrogène, du dioxygène, du
dihydrogène et des métaux
Savoir écrire une demi-réaction électronique en milieu acide ou basique
Donner le schéma conventionnel d’une pile
Définir la capacité d’une pile
CONNAITRE Décrire l’électrode standard à hydrogène
Connaître les conditions standard d’un gaz parfait ou d’une espèce en solution (milieu
dilué)
Connaître un exemple d’électrode de référence et en décrire le principe
Définir le potentiel d’électrode
Connaître la formule de Nernst et sa formulation approchée
Savoir placer des couples sur un axe vertical gradué en E°
Savoir reconnaître une dismutation et une médiamutation
Savoir établir le diagramme E-pH de l’eau
Lier la position d’un élément dans le tableau périodique et le caractère oxydant ou
réducteur du corps simple correspondant.
Exprimer un potentiel d’électrode
Tracer un diagramme de prédominance ou d’existence
Prévoir à l’aide des potentiels standard le caractère thermodynamiquement favorisé
ou défavorisé d’une réaction d’oxydo-réduction
APPLIQUER
Associer les différents domaines d’un diagramme E-pH fourni à des espèces données
Déterminer, par le calcul, la valeur de la pente d’une frontière d’un diagramme E-pH
Justifier la position d’une frontière verticale dans un diagramme E-pH
Prévoir le caractère thermodynamiquement favorisé ou non d’une transformation
par superposition de diagrammes E-pH
Discuter de la stabilité des espèces dans l’eau
Utiliser un diagramme de prédominance ou d’existence pour prévoir les espèces
incompatibles ou la nature des espèces majoritaires
Savoir exploiter l’équivalence d’un titrage direct, indirect ou par différence.
RAISONNER Prévoir la stabilité d’un état d’oxydation dans un milieu donné
Prévoir une éventuelle dismutation ou médiamutation en fonction du pH du milieu
Confronter les prévisions à des données expérimentales et interpréter d’éventuels
écarts en termes cinétiques
I. OXYDANTS ET REDUCTEURS
1. LES COUPLES OXYDANT/REDUCTEUR
a. Caractère oxydant ou réducteur d’un corps simple et place dans le tableau périodique
Un réducteur est une espèce chimique susceptible de céder un ou plusieurs électrons.
Un oxydant est une espèce chimique susceptible de capter un ou plusieurs électrons.
exemples de couples : F2(g)/F-(aq) et Li+(aq)/Li(s).
Q1. Comparer l’électronégativité entre F et Cl à partir de leur place dans le tableau périodique. En déduire
qui a le plus fort caractère oxydant entre F2 (g) et Cl2(g). Comparer l’électronégativité entre Li et Na à
partir de leur place dans le tableau périodique. En déduire qui a le plus fort caractère réducteur entre Li(s)
et Na(s).
R1. F est au-dessus de Cl dans le tableau périodique : χ(F) > χ(Cl). F2 accepte donc plus facilement un
électron et F2(g) est plus oxydant que Cl2(g).
A1. Donner les représentations de Lewis des espèces suivantes et en déduire le nombre d’oxydation de
chaque élément.
a) chlorure d’hydrogène HCl b) peroxyde d’hydrogène H2O2
c) ion sulfate SO42– d) ion permanganate MnO4–
2–
e) ion dichromate Cr2O7 f) ion hypochlorite ClO-
A retenir :
Généralement n.o.(O) = -II (sauf dans O2 (0), H2O2 (-I) ou OF2 (+II)),
POINT METHODE
A retenir :
Un élément chimique dans un oxydant a toujours un nombre d’oxydation plus élevé que dans le réducteur
correspondant.
Dans le couple oxydant/réducteur, MnO4–/Mn2+, Mn passe du nombre d’oxydation +VII au nombre +II.
c. Les couples de l’eau
Au cours de réactions d’oxydoréduction, l’eau peut se transformer en dioxygène ou dihydrogène. Les
couples correspondants sont : O2/H2O (l’élément O passe de 0 à – II) et H2O/H2 (l’élément H passe de +I
à 0).
Q2. Donner les nombres d’oxydation de Cl dans l’ion chlorure puis dans l’ion perchlorate ClO 4-. Le
perchlorate d'ammonium (NH4ClO4) est utilisé comme oxydant dans les feux d’artifice ou pour produire
le gaz qui doit gonfler instantanément les airbags en cas d'accident.
R2. Dans Cl-, n.o.(Cl) = - I et dans ClO4-, n.o.(Cl) = +VII.
NB : Pour un élément du bloc d (programme 2ème année), le nombre d’oxydation le plus fort correspond
au vidage complet de sa couche de valence c’est à dire au numéro de sa colonne dans le tableau
périodique. Son nombre d’oxydation le plus faible est 0.
A3. Rechercher les nombres d’oxydation extrêmes du manganèse (Z = 25)). Utiliser A2, pour identifier les
espèces correspondantes.
2. ETABLISSEMENT DES DEMI-EQUATIONS ELECTRONIQUES
En milieu acide, pour établir une demi-équation électronique, il faut :
– assurer la conservation de l’élément qui subit l’oxydation ou la réduction,
– assurer la conservation de l’élément oxygène en ajoutant des molécules H2O,
– assurer la conservation de l’élément hydrogène en ajoutant H+(aq) (on peut par la suite remplacer
H+(aq) par H3O+ en ajoutant de part et d’autre de l’équation des molécules d’eau),
– assurer la conservation des charges électriques en ajoutant des électrons.
POINT METHODE
Pour écrire une demi-équation électronique en milieu basique, il faut commencer par l’écrire en
milieu acide puis ajouter, de part et d’autre de l’équation, autant d’ions HO – qu’il y a d’ions H+.
Q4. Ecrire la demi-équation électronique associée au couple MnO42–/MnO2 en milieu basique.
R4. (MnO42–(aq) + 4 H+(aq) + 2 e- + 4 HO-(aq) = MnO2(s) + 2 H2O (l) + 4 HO-(aq))
soit : MnO42–(aq) + 2 H2O (l) + 2 e- = MnO2(s) + 4 HO- (aq)
A4. En milieu acide les couples de l’eau sont notés : H+(aq)/H2(g) et O2(g)/H2O(l). Ecrire les demi-
équations électroniques associées.
Réécrire ces équations en milieu basique ou neutre, en déduire l’écriture des couples associés.
Pont salin
Zn(s) Cu(s)
électrolyte
K+
NO3–
(Zn2+ ;SO42–)
(Cu2+ ;SO42–)
Un point vocabulaire :
Une pile est un dispositif chimique dans lequel une réaction spontanée peut fournir de l’énergie électrique
(circulation d’électrons) à un circuit extérieur.
NB : dans un électrolyseur, la réaction est forcée, elle nécessite un apport d’énergie électrique (cours de 2ème année).
Une batterie est un dispositif chimique qui peut fonctionner comme une pile (décharge) ou électrolyseur (charge).
Une pile est constituée de deux demi-piles contenant les deux membres d’un couple oxydant/réducteur et
d’une jonction électrolytique assurant la circulation des ions entre ces deux demi-piles (pont salin ou
ionique, membrane laissant passer certains ions).
L’électrode constituée d’un conducteur métallique, au contact d’un électrolyte assure le transfert
d’électrons vers le milieu extérieur. Elle peut correspondre au réducteur du couple (électrode de cuivre dans
la demi-pile associée à Cu2+(aq)/Cu(s)) ou pas (électrode de platine dans la demi-pile associée à
H+(aq)/H2(g)). Si l’électrode est le siège d’une Réduction, elle est appelée Cathode, si elle est le siège
d’une Oxydation, elle est appelée Anode.
Q5. Dans la pile Daniell, on observe une diminution de la masse de zinc solide. En déduire les demi-
équations réalisées, le sens de circulation des porteurs de charges dans les fils, les polarités de cette pile,
le nom des électrodes et le sens de circulation des porteurs de charges dans le pont salin.
www.mega-piles.com
La force électromotrice (f.e.m.) d’une pile notée e ou E est sa tension à vide (pour i = 0). En pratique,
on la mesure en plaçant un voltmètre entre ces bornes (résistance interne très élevée, donc i très faible). Elle
correspond à la différence de potentiel électrique entre le pôle de droite et le pôle de gauche (si le pôle
négatif est placé à gauche).
e = Edroite - Egauche = E - EƟ
Si cette pile débite un courant d’intensité constante I pendant la durée t avant d’être usée, elle a délivré au
milieu extérieur une quantité d’électricité notée Q. Q qui s’exprime en Coulomb (C) ou Ampère seconde
(A.s) est appelée capacité de la pile.
2. LE POTENTIEL D’ELECTRODE
On souhaite associer à chaque couple oxydant/réducteur un potentiel appelé potentiel d’oxydo-réduction
ou potentiel d’électrode, exprimé en V. Or en physique, seule une différence de potentiels est mesurable, il
est donc nécessaire de choisir un potentiel de référence : c’est celui de l’E.S.H.
a. L’électrode standard à hydrogène (E.S.H.)
Cette électrode met en jeu le couple H3O+/H2 dans les conditions standard. Le conducteur étant un fil de
platine « platiné ». Par convention, son potentiel est nul pour toute température.
Pt (platiné)
H2 sous 1 bar
Solution de pH = 0 mais se
comportant comme une
solution infiniment diluée
D’autres électrodes de référence (appelées électrodes secondaires) sont utilisées ; leur potentiel par rapport
à l’E.S.H. est connu et fixe. On peut citer l’électrode au calomel, l’électrode au sulfate mercureux ou
l’électrode au chlorure d’argent.
NB : Lorsque la demi-équation fait intervenir d’autres ions que ceux intervenant dans le couple
oxydant/réducteur, ils interviennent aussi dans l’expression ci-dessus, par leur activité avec comme
exposant leur nombre stœchiométrique.
MnO4– (aq)+ 8 H+ (aq) + 5 e- = Mn2+ (aq) + 4 H2O (l)
𝛼 [𝑀𝑛𝑂4− ].[𝐻 + ]8
E(MnO4–/Mn2+) = E°(MnO4–/Mn2+) + 5 𝑙𝑜𝑔 [𝑀𝑛 2+ ]
Pour écrire la formule de Nernst, il faut équilibrer la demi-équation électronique avec des ions H+ (et non
HO-) car les potentiels standard E° donnés dans les tables sont à pH = 0.
A7. Ecrire l’expression de Nernst correspondant à chacun des couples suivants.
a) Fe3+/Fe2+ b) Cu2+/Cu(s) c) HClO(aq)/Cl2(g) d) Hg2Cl2(s)/Hg(l)
Une solution saturée en chlorure de potassium a une concentration en ion chlorure que ne dépend plus que
de la température. En déduire pourquoi une telle solution est utilisée dans une électrode au calomel, notée
alors E.C.S.
𝑎 [𝐶𝑒 4+ ]
Ce4+(aq) + e- = Ce3+(aq) E(Ce4+/Ce3+) = E°2 + 1 log [𝐶𝑒 3+ ]
Si [Fe3+] > [Fe2+] (Fe3+ majoritaire devant Fe2+) alors E > E°1.
Si [Fe3+] < [Fe2+] (Fe2+ majoritaire devant Fe3+) alors E < E°1.
De même, Ce4+ est majoritaire devant Ce3+ pour E > E°2 et Ce3+ est majoritaire devant Ce4+ pour
E < E°2.
Cours PCSI (second semestre : filière PC/PSI)
Solutions aqueuses Chapitre SA3. Réactions d’oxydo-réduction 10
La frontière séparant les domaines de prédominance de l’oxydant et du réducteur (sur la frontière,
[Ox] = [Réd]) correspond ici au potentiel standard et ne dépend pas de la concentration.
POINT METHODE
Calculons alors le potentiel standard E°3 du couple Cu2+/Cu à partir des potentiels standard des couples
Cu2+/Cu+ et Cu+/Cu.
Exprimons pour cela E1, E2 et E3.
𝑎 [𝐶𝑢 2+ ]
E1 = E°1 + 1 log [𝐶𝑢 + ]
𝑎 [𝐶𝑢 + ]
POINT METHODE
E2 = E°2 + 1 log 1
𝑎 [𝐶𝑢 2+ ]
E3 = E°3 + 2 log 1 (Cu2+(aq) + 2 e- = Cu(s))
Lorsque le système constitué des trois espèces Cu2+, Cu+ et Cu est à l’équilibre, ces trois potentiels sont
égaux.
On en déduit l’expression de E°3 à partir de E°1 et E°2.
A l’équilibre, E1 = E2 = E3 ou 2×E3 = E1 + E2.
𝑎 [𝐶𝑢 2+ ] 𝑎 [𝐶𝑢 2+ ] 𝑎 [𝐶𝑢 + ]
Soit 2×E°3 + 1 log = E°1 + 1 log + E°2 + 1 log
1 [𝐶𝑢 + ] 1
Il reste : 2×E°3 = E°1 + E°2 ou E°3 = (1/2)[E°1 + E°2] AN : E°3 = 0,34 V.
Cours PCSI (second semestre : filière PC/PSI)
Solutions aqueuses Chapitre SA3. Réactions d’oxydo-réduction 11
A8. Calculer le potentiel standard E°3 du couple MnO42-/Mn2+ à partir des potentiels standard des couples
MnO4-/Mn2+ et MnO4-/ MnO42-.
A 25°C, E°(MnO4-/Mn2+) = E°1 = 1,51 V et E°(MnO4-/ MnO42-) = E°2 = 0,56 V.
𝑎 𝑝𝐻2
E(H+(aq)/H2(g)) = E°(H+(aq)/H2(g)) - 𝑎. pH - (2 ). log 𝑝°
Le potentiel de la frontière dépend de la convention choisie. Généralement, la pression des gaz est prise
égale à la pression standard p° (1 bar). On pose de plus ici que la concentration en espèce dissoute H+(aq)
vaut Ctra = c° (1 mol.L-1), ce qui correspond à pH = 0.
Efront = E°(H+(aq)/H2(g)) AN : Efront = 0,00 V.
H2(g) H+(aq) E(V)
0,00
A9. On plonge une lame de cuivre dans un milieu contenant de l’acide sulfurique. La lame est-elle
attaquée ? On prendra une concentration en espèces dissoutes en 1 mol.L-1 et une pression des gaz de 1 bar.
E°(H+(aq)/H2(g)) = 0,00 V et E°(Cu2+/Cu) = 0,34 V à 25°C.
NB les nombres d’oxydation permettent de vérifier les équations-bilans des réactions d’oxydo-réduction.
oxydation
réduction
Pour cela, exprimons les potentiels d’électrode, E1 et E2, de ces deux couples à partir de la formule de
Nernst. A l’équilibre, ils sont égaux.
E1 = E2
𝑎 (𝑎 ) 𝑎 (𝑎 )
Soit E°1 + 𝛼 𝑙𝑜𝑔 (𝑎 𝑂𝑥1 )é𝑞 = E°2 + 𝛼 𝑙𝑜𝑔 (𝑎 𝑂𝑥2 )é𝑞
𝑒,1 𝑅é𝑑1 é𝑞 𝑒,2 𝑅é𝑑2 é𝑞
𝑎 (𝑎𝑅é𝑑2 )𝛼e,1
é𝑞 (𝑎𝑂𝑥1 )𝛼e,2
é𝑞 𝑎
E°2 – E°1 = 𝛼 𝑙𝑜𝑔 =𝛼 𝑙𝑜𝑔𝐾°
𝑒,1 𝛼𝑒,2 (𝑎𝑂𝑥2 )𝛼e,1 (𝑎𝑅é𝑑1 )𝛼e,2 𝑒,1 𝛼𝑒,2
é𝑞 é𝑞
𝛼𝑒,1 𝛼𝑒,2
Soit logK° = (𝐸2° − 𝐸1° )
𝑎
Q11. Utiliser la même méthode pour calculer la constante de l’équilibre de la réaction mise en jeu dans la
pile Daniell. Conclure.
R11. A l’équilibre, les potentiels des couples Cu2+/Cu et Zn2+/Zn sont égaux.
a [Zn2+ ]é𝑞 a [Cu2+ ]é𝑞
E°1 + 2 log = E°2 + 2 log
c° c°
a [Zn2+ ]é𝑞 a
E°2 – E°1 = 2 log [Cu2+] = 2 logK°.
é𝑞
2
Soit : logK° = (𝐸2°
− 𝐸1° ) AN : K° = 1037, cette constante est énorme, la réaction est donc très favorisée
𝑎
et pourra être considérée comme totale.
Q12. Si on considère qu’une réaction est thermodynamiquement favorisée pour K° > 104 et si le produit
n1.n2 est de 1, quel doit être l’écart entre les deux potentiels standard ?
1
R12. logK° = (∆𝐸°) soit E° = a×logK°. Pour avoir K° > 104 , il faut que E° > 0,24 V
𝑎
0,24
(ou E° > 𝛼 ).
𝑒,1 𝛼𝑒,2
Cu2+ 0,34 Cu
réducteur
Force du
Zn2+ - 0,76 Zn
La comparaison des potentiels E1 et E2 des deux couples permet de prévoir le sens réél d’évolution du
système.
La comparaison des potentiels E°1 et E°2 permet de prévoir le caractère favorable ou non d’une réaction
d’oxydo-réduction.
A10. Calculer la valeur de la constante d’équilibre de la réaction de titrage du dibrome par les ions
thiosulfate. Conclure. Un axe vertical, orienté vers le haut et gradué en potentiel standard, permet-il de
retrouver la même conclusion ?
On donne à 25°C, E°(S4O62–/S2O32–) = E°1 = 0,09 V et E°(Br2/Br–) = E°2 = 1,08 V.
4. INTERVENTION DE LA CINETIQUE
L‘axe vertical suivant des E° indique que l’ion permanganate n’est pas stable dans l’eau, en milieu acide.
Dans une réaction de dismutation, le nombre d’oxydation d’un même élément augmente et diminue
simultanément.
Une réaction de médiamutation (ou rétro-dismutation) est la réaction inverse d’une dismutation.
Q13. On donne E°(HClO, aq/Cl2,aq) = 1,63 V et E°(Cl2,aq/Cl-,aq) = 1,36 V. Conclure.
R13.
oxydants E° (V) réducteurs
HClO, aq 1,63 Cl2,aq Il y a donc un médiamutation très
Cl2,aq 1,36 Cl-,aq favorisée entre HClO et Cl-.
2 HClO (aq) + 2 H+(aq) + 2 e- = Cl2(aq) + 2 H2O
2 Cl-(aq) = Cl2(aq) + 2 e-
HClO (aq) + Cl-(aq) + H+ → Cl2(aq) + H2O
NB : Le chlore passe des nombres d’oxydation +I et -I au nombre 0.
H2O (l)
pH
H2 (g)
iii. Applications
E° (Na+/Na) = – 2,71 V E° (F2/F–) = 3V E° (MnO4–/Mn2+) = 1,51 V
Q16. Que conclure sur la stabilité du sodium métallique dans l’eau, du difluor et de l’ion permanganate ?
Pourtant MnO4– existe en solution aqueuse, expliquer.
R16. Na(s) (réducteur très fort) est instable dans l’eau, il réduit l’eau en dihydrogène selon :
Na = Na+ + e-
2 H+ + 2e- = H2
2 Na(s) + 2 H+(aq) → 2 Na+ (aq) + H2 (g) (en milieu acide)
Ou 2 Na(s) + 2 H2O (l) → 2 Na+ (aq) + H2 (g) + 2 HO-(aq) (en milieu neutre)
F2(g) (oxydant très fort) est instable dans l’eau, il oxyde l’eau en dioxygène selon :
F2(g) + 2 e- = 2 F- (aq)
2 H2O (l) = O2(g) + 4 H+(aq) + 4 e-
2 F2(g) + 2 H2O (l) → 4 F- (aq) + O2(g) + 4 H+(aq)
De même l’ion permanganate MnO4– (aq) (oxydant fort) est instable dans l’eau, il oxyde l’eau en dioxygène
mais cette réaction est lente, cet ion est dit métastable. Le domaine d’inertie électrochimique de l’eau est
donc plus large que celui défini précédemment (voir cours de 2ème année).
E (V)
Fe3+ (aq)
0,77 V
Fe2+ (aq)
pH
Q18. Sur le diagramme du chlore, on s’intéresse à la frontière entre Cl2aq et HClO pour Ctra = 10–2 puis
1 mol.L–1. On donne E°(HClO(aq)/Cl2(aq)) = 1,59 V. Représenter cette frontière et y placer les zones de
prédominance.
R18.
Demi-équation électronique 2 HClO(aq) + 2 H+(aq) + 2 e- = Cl2(aq) + 2 H2O
Relation de Nernst associée 𝑎 [𝐻𝐶𝑙𝑂]2 [𝐻 + ]2
E(HClO(aq)/Cl2(aq)) = E°(HClO(aq)/Cl2(aq)) + 2 log 𝑐°3 [𝐶𝑙2 ]
𝑎 [𝐻𝐶𝑙𝑂]2
E(HClO(aq)/Cl2(aq)) = E°(HClO(aq)/Cl2(aq)) + 2 log - a.pH
𝑐°[𝐶𝑙2 ]
Convention à la frontière [HClO] = [Cl2] = Ctra
POINT METHODE
𝑎
Equation de la frontière Efront = E°(HClO(aq)/Cl2(aq)) + 2 log 𝐶𝑡𝑟𝑎 - a.pH
AN : Efront = 1,59 – 0,06.pH en V (pour Ctra = 1 mol.L–1).
Efront = 1,53 – 0,06.pH en V (pour Ctra = 10–2 mol.L–1).
E (V)
1,59 HClO(aq)
1,53
Cl2(aq)
pH
Equilibre entre ces espèces Fe(OH)2 (s) ⇌ Fe2+ (aq) + 2 HO- (aq)
constante associée (en présence K° = K = [𝐹𝑒 2+].[𝐻𝑂 − ]2 = 𝑐°[𝐹𝑒 2+ ].𝐾𝑒 2
S
du solide) 𝑐°3 [𝐻3 𝑂 + ]2
2+
Convention à la frontière Fe(OH)2 (s) présent et [Fe ] = Ctra
Equation de la frontière 𝑐°𝐶 .𝐾𝑒 2 𝑐°𝐶
KS = = [𝐻𝑡𝑟𝑎 [H3O+] = Ke×√ 𝐾𝑡𝑟𝑎
𝑂+ ] 2
3 𝑆
𝐶𝑡𝑟𝑎
pHfront = pKe –(1/2).(pKS + log ) AN : pHfront = 7,5.
𝑐°
Q20. Sur le diagramme du fer, on s’intéresse cette fois à la frontière entre Fe2+ (aq) et Fe (s)
pour Ctra = 10–2 mol.L–1. On donne E°(Fe2+/Fe) = - 0,44 V. Rechercher l’équation de cette frontière.
R20.
Demi-équation électronique Fe2+ + 2 e- = Fe
POINT METHODE
Equilibre entre les espèces de Fe(OH)2 (s) ⇌ Fe2+ (aq) + 2 HO- (aq)
la zone étudiée
constante associée [𝐹𝑒 2+ ].[𝐻𝑂 − ]2 𝑐°[𝐹𝑒 2+ ].𝐾𝑒 2
K° = KS = =
𝑐°3 [𝐻3 𝑂 + ]2
Convention à la frontière Fe(OH)2 (s) et Fe (s) sont présents
Equation de la frontière 𝑎 𝐾𝑆 [H3 O+]2
Efront = E°(Fe2+/Fe) + 2 log 𝑐°2 𝐾𝑒2
𝑎
Efront = E°(Fe2+/Fe) + 2 .(2pKe – pKS) – a.pH
AN : Efront = - 0,05 – 0,06.pH en V.
7,5 pH
-0,5
Fe (s)
Données :
On a fixé la concentration en cuivre total à Ctra = 0,1 mol.L-1.
Les coordonnées des points A, B et C sont données ci-dessous :
A : pH = 0,0 et E = 0,31 V B : pH = 3,5 et E = 0,31 V C : pH = 4,5 et E = 0,37 V
E1°(Cu+/Cu) = 0,52 V E2°(Cu2+/Cu+) = 0,16 V
Cu(OH)2(s): pKS2 = 20
Cu(OH) se déshydrate spontanément selon : 2 Cu(OH) = Cu2O + H2O
Q23. Les espèces prises en compte éventuellement sont Cu(s), Cu+, Cu2+, Cu2O(s) et Cu(OH)2 (s).
Retrouver, en le justifiant les espèces correspondant aux zones de prédominance ou d’existence du
diagramme ci-dessus.
R23. Classons ces cinq espèces selon leur nombre d’oxydation et leur caractère acide ou basique.
n.o.
+ II Cu2+ Cu(OH)2 (s)
+
+I Cu Cu2O(s)
POINT METHODE
0 Cu(s) pH
Justifions que le couple Cu+/Cu2O(s) est bien un couple acide/base : 2 Cu+ + H2O = Cu2O(s) + 2 H+
On peut attribuer une zone du diagramme à une espèce en utilisant les règles suivantes :
- Plus le potentiel est élevé, plus le nombre d’oxydation de l’élément étudié est grand.
- Les formes acides se trouvent aux valeurs basses du pH et les formes basiques aux valeurs hautes.
Toujours commencer par identifier les espèces de nombre d’oxydation le plus élevé et le plus
faible. Pour les n.o. intermédiaires, certaines espèces sont parfois instables et n’apparaissent pas.
Cu2+ (aq)
Cu(OH)2 (s)
Cu2O (s)
Cu (s)
On remarque que ces deux droites sont parallèles à la frontière entre Cu 2O et Cu (question Q25).
En superposant ces deux droites sur le diagramme, le domaine de stabilité de l’eau se trouve entre les
deux et on voit que toutes les espèces ont un domaine commun avec celui de l’eau. On en déduit que
toutes les espèces du cuivre sont stables dans une eau non aérée.
Par contre, le cuivre solide est attaqué (lentement) par une eau aérée (oxydation par O 2).
O2 (g)
Cu2O (s)
Cu s)
H2 (g)
QUESTIONS DE COURS
1. Définir un oxydant et un réducteur. Rappeler la méthode de détermination des nombres d'oxydation.
Donner les formules des ions thiosulfate, permanganate, dichromate, hypochlorite et du peroxyde
d’hydrogène et calculer les n.o. de chaque élément présent.
2. Donner les couples de l’eau en milieu acide et basique. Ecrire les demi-équations électroniques associées.
3. Définir une pile, une électrode, la f.e.m. et la capacité.
4. Pourquoi doit-on faire appel à une électrode de référence pour déterminer un potentiel d'électrode ?
Décrire l'électrode standard de référence puis décrire une autre électrode de référence.
5. Définir le potentiel électrode et en expliquer le signe. Enoncer la formule de Nernst puis en donner une
formule approchée.
6. Qu’est-ce qu’une espèce métastable ? Définir une réaction de dismutation et de médiamutation.
7. Définir un titrage direct, indirect et par différence. Expliquer comment exploiter l’équivalence dans
chaque cas.
8. Rappeler les conventions les plus simples utilisées pour la construction d'un diagramme potentiel-pH.
Montrer comment on traite la limite, dans ce cadre, entre Fe3+ et Fe2+, entre HClO et Cl2 (aq), entre Fe2+ et
Fe(OH)2 (s) et entre Fe(s) et Fe(OH)2 (s) (on utilisera E°(Fe2+/Fe)).
9. Tracer le diagramme potentiel-pH de l'eau.
E°(O2(g)/H2O) = 1,23 V E°(H+/H2(g)) = 0,00 V
10. Sur le diagramme du cuivre, les espèces prises en compte éventuellement sont Cu(s), Cu+, Cu2+, Cu2O(s)
et Cu(OH)2 (s). Les classer dans un plan E-pH. Justifier.