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6 - Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques?

Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Objectifs d’apprentissage.

⥤ Comprendre que l’engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme, engagement
associatif, consommation engagée).

⥤ Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l’action collective, les individus s’engagent (incitations
sélectives, rétributions symboliques, structure des opportunités politiques).

⥤ Comprendre que l’engagement politique dépend notamment de variables sociodémographiques (catégorie


socioprofessionnelle, diplôme, âge et génération, sexe).

⥤ Comprendre la diversité et les transformations des objets de l’action collective (conflits du travail, nouveaux
enjeux de mobilisation, luttes minoritaires), des acteurs (partis politiques, syndicats, associations,
groupements) et de leurs répertoires.

Plan du cours

I. QUELLES SONT LES FORMES DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE ?

1. Des formes traditionnelles d’engagement politique.


2. D’autres formes d’engagement politique.

II. QUELLES SONT LES RAISONS QUI PERMETTENT D’EXPLIQUER L’ENGAGEMENT POLITIQUE?

1. Les logiques de l’engagement politique.


2. Les déterminants sociaux de l’engagement politique.

III. COMMENT ÉVOLUE L’ACTION COLLECTIVE ?

1. Une diversité et une transformation des objets de l’action collective.


2. La diversité des acteurs et de leurs répertoires d'action.

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6 - Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques?

I. QUELLES SONT LES FORMES DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE ?

1) DES FORMES CONVENTIONNELLES D’ENGAGEMENT POLITIQUE.

La participation conventionnelle renvoie à la participation électorale, mais elle ne se réduit pas, pour autant,
au seul vote. Elle intègre en effet d’autres dimensions comme le militantisme par exemple.

• Le vote: une forme d’engagement politique.


De nos jours, l’élection occupe une place centrale comme forme de participation politique dans nos
démocraties. En effet, le fait de voter constitue un acte politique puisque c’est à travers lui que s’opère la
désignation des gouvernants. Le vote représente ainsi un élément d’expression d’une opinion individuelle,
permettant aux citoyens de participer à la prise de décisions politiques.

• Le militantisme: une forme d’engagement politique.


Le militantisme renvoie à une attitude visant à participer activement à la défense d'une cause, d'une idéologie de
nature politique, syndicale ou associative. Un militant est alors un individu qui assume consciemment et
ouvertement une activité politique en s’affiliant à un parti ou à une organisation et en y accomplissant
certaines tâches politiques: propagande en faveur des thèses du parti, soutien à ses candidats, travail interne
d’organisation et de réflexion par exemple.

2) DES FORMES NON CONVENTIONNELLES D’ENGAGEMENT POLITIQUE.

La participation politique ne se limite pas aux activités entourant la participation électorale. On parle de
participation « non conventionnelle » pour désigner les actions menées par toute, ou une partie de la population pour se
faire entendre en dehors des échéances électorales. Si la participation électorale décline, tout comme l’adhésion aux
partis et aux syndicats (militantisme), d’autres formes d’engagement politique tendent à se développer comme
l’engagement associatif ou encore la consommation engagée.

• L’engagement associatif
Il s’agit d’une attitude visant à participer activement à la vie d’une association, à la défense de sa cause et de
son idéologie. Les associations se définissent comme des groupements de personnes volontaires r unis autour
d'un projet commun ou partageant des activit s sans chercher la r alisation de b n fices. L’engagement au sein
d’une association peut prendre plusieurs formes (dons, b n volat, service civique, etc.). Toutefois, les
associations et leur but tant divers, l’engagement associatif n’est pas toujours un engagement politique. Pour
que l’engagement associatif soit aussi un engagement politique, il faut qu’il ait pour objectif de peser sur les
d cisions politiques. Ainsi, l’engagement sportif au sens du b n volat dans des clubs amateurs n’est pas un
engagement politique. En revanche, le militantisme syndical est un engagement politique : il vise fournir une
aide juridictionnelle aux travailleurs et ainsi quilibrer les rapports de force entre salari s et employeurs. Ces
deux formes d'engagement sont de fait consid r es s par ment.

• La consommation engagée
La consommation engagée se manifeste par un engagement politique ou associatif par le biais de la
consommation. L’objectif est d’utiliser le marché pour contester (ou promouvoir) certains aspects du
capitalisme ou certaines positions politiques. On parle alors de consommation engag e pour d signer
l’ensemble des pratiques de consommation qui tiennent compte des cons quences conomiques, sociales ou
cologiques des d cisions de consommation, et conduisent les individus ne pas suivre leur int r t individuel
mais des principes politiques dans les choix de consommation. Elle peut prendre la forme de l’achat de produits
bio, du refus de la publicité, du boycott de certains produits ou de certaines marques et/ou entreprises.

Doc 4 p 289 - Magnard

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II. QUELLES SONT LES RAISONS QUI PERMETTENT D’EXPLIQUER L’ENGAGEMENT POLITIQUE?

1) LES LOGIQUES DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE.

Les formes d’engagement politique qui passent par une participation des actions collectives (action commune
et concertée des membres d'un groupe en vue d'atteindre des objectifs communs) soul vent un paradoxe mis en
vidence par Mancur Olson (1932-1998), économiste américain. D’après lui, les individus sont des agents rationnels
qui prennent des décisions en fonction d’une logique coûts/avantages. Il met alors en évidence les contradictions entre
la rationalité individuelle et la rationalité collective. Sa thèse est la suivante : un individu n'a aucun intérêt à participer à
une action collective (qui représente un coût) s'il peut bénéficier des retombées positives de celle-ci.

Ex: un salarié n'a pas intérêt à faire grève (il perd son salaire) s'il bénéficie des augmentations de
salaire que la grève a permis d'obtenir.

Si tous les individus raisonnent ainsi et adoptent ce comportement de passager clandestin, alors il n'y aura aucune
action collective et aucun gain pour le groupe qui aurait pu la mener. La recherche de son intérêt personnel (rationalité
individuelle) nuit donc ici à l'intérêt collectif (rationalité collective): c’est ce que l’on appelle le paradoxe de l’action
collective.

• Les incitations sélectives


Une des façons de lever ce paradoxe est la mise en oeuvre d'incitations sélectives. Ces incitations sont des
mécanismes de récompense ou de sanction mis en place pour rendre la participation à une action collective
individuellement rentable:

- Les incitations s lectives n gatives, qui rendent la non-participation la mobilisation co teuse: sanctions,
pressions psychologiques, exclusion du groupe, voire m me brutalit s l’encontre des non participants.

- Les incitations s lectives positives, c'est- -dire que les individus participants la mobilisation b n ficient
d'avantages individualis s (fourniture de biens, de services, assistance juridique, positions de responsabilit ,
acc s des positions lectives, etc.). Dans une entreprise, le fait de participer un syndicat peut galement
permettre d'avoir acc s des avantages (acc s des locaux, du mat riel, une reconnaissance sociale, la
notori t par exemple).

• Les rétributions symboliques


Cependant, toutes les organisations n’ont pas la possibilit d’offrir des incitations s lectives cons quentes. La
notion de r tribution symbolique permet également d’expliquer l’engagement des individus et de dépasser la paradoxe
de l’action collective. Ces rétributions correspondent à des avantages immatériels qu’un individu retire du fait de sa
participation à une action collective. En effet, s'il existe une rationalit conomique (avantages matériels), il existe aussi
une rationalit en valeur : l'action des individus s'explique galement par un attachement des valeurs, des id aux,
qui d passent l’int r t individuel. Un individu peut donc tirer de sa participation une action collective une r tribution
symbolique qui peut tre fondamentale pour la construction de son estime de soi, mais aussi du prestige social
(reconnaissance, notori t ).

• La structure des opportunités politiques.

Le succès d’une action collective dépend également de la structure des opportunités politiques.
L’engagement politique dépend alors dans ce cas de facteurs d’ordre contextuel. En effet, cette notion vise rdgév La
structure des opportunit s politiques se compose de plusieurs l ments essentiels ( S. Tarrow) tels que :

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- le degr d’ouverture ou de fermeture des institutions politiques: ce facteur renvoie au caract re plus ou
moins d mocratique d’une société avec notamment l’existence d’un droit de vote ou de manifestation par
exemple, le nombre de partis, la coopération entre partis politiques et mouvements sociaux.

- Le degré de stabilit ou d’instabilit des alignements politiques: ce facteur renvoie au poids des
diff rentes forces politiques existantes (durée des gouvernements, stabilité des résultats électoraux).

- le degr de coh sion ou de division au sein des lites politiques: ce facteur d termine la capacit des
mouvements sociaux trouver des alli s influents.

- la capacit du syst me apporter des r ponses aux mouvements sociaux est d terminante: les
gouvernements instables, les ex cutifs impuissants sont moins quip s pour r pondre aux demandes que les
quipes gouvernementales durables.

Activité : tableau de synthèse à partir des pages 292 - 293 (Magnard)

2) LES DÉTERMINANTS SOCIAUX DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE.

L’engagement politique ne d pend pas seulement des incitations sélectives, des rétributions
symboliques et du contexte politique. La prise en compte du genre, de la position sociale et de l’ ge montre
que des variables sociales expliquent des probabilit s in gales de s’engager.

• Catégorie socioprofessionnelle, niveau de diplôme et engagement politique


Si le mouvement ouvrier a longtemps sembl occuper une place centrale dans les luttes politiques,
les classes populaires apparaissent en fait largement sous-repr sent es dans l’engagement politique. En effet,
des m canismes d’exclusion continuent maintenir en partie les classes populaires hors de la participation
lectorale, et au contraire, ces mécanismes favorisent la sur-représentation des cadres et des diplômés de
l’enseignement supérieur.

Ce constat peut s’expliquer par le rôle du capital culturel et des ressources scolaires dans
l’engagement politique. En effet, militer est un acte qui implique certaines compétences : prendre la parole
en public, dans ou hors de l’organisation, écrire, planifier des actions collectives. Même si ce « capital
militant » peut se substituer au capital scolaire, les tâches qui y sont associées nécessitent tout de même un
fort capital culturel préalable pour s’engager.

• Genre et engagement politique


Au cours de la seconde moitié du XXème siècle, l’engagement politique s’est fortement féminisé.
Même si les évolutions sociales et législatives ont porté une volonté d’inclusion des femmes dans les
instances de représentation politique, il existe tout de même un écart entre les genres (« gender gap ») au
sein des activités militantes.

Cet écart s’expliquerait notamment par la moindre disponibilit des femmes, li e leur assignation au
travail domestique, formant ainsi un obstacle majeur leur investissement dans des engagements ext rieurs
au foyer. Par ailleurs, un autre facteur permettrait d’expliquer ce « gender gap »: il existerait une division
sexuelle du travail militant avec les t ches valoris es davantage effectu es par des hommes (ex: les prises de
paroles en réunion, la production de textes) alors que les t ches « f minines » sont largement invisibilis es
(écoute des discours, distribution des productions écrites).

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• Âge, génération et engagement politique


L’ ge est une donn e biologique, li e au moment de la naissance. La g n ration est une construction
sociale. Le terme « g n ration » d signe un groupe d’individus qui sont n s au m me moment et qui ont
v cu lors d’une m me p riode. Cela peut les amener avoir des pratiques et des valeurs communes, du fait
d’exp riences partag es simultan ment. En s’intéressant aux engagements au sein des structures classiques
du militantisme politique (partis et syndicats), la part des salariés syndiqués âgés de 50 ans et plus est
environ 4 fois plus élevée que celle des salariés de moins de 30 ans (selon les données de la Dares). Si les
plus jeunes sont moins syndiqués que la moyenne et davantage abstentionnistes, ils ne sont pas pour autant
fermés à l’engagement politique. Les jeunes sont en effet plus ouverts à la participation non conventionnelle,
liée à un effet de génération.

III. COMMENT ÉVOLUE L’ACTION COLLECTIVE ?

L’action collective désigne une action commune et concertée des membres d’un groupe en vue
d’atteindre des objectifs communs. Lorsque cette action collective conduit à une forme de changement social
(transformation durable des structures sociales, des valeurs et normes qui caractérisent une société), on peut
alors considérer qu’elle devient un mouvement social.

1) UNE DIVERSITÉ ET UNE TRANSFORMATION DES OBJETS DE L’ACTION COLLECTIVE.

Les actions collectives sont diverses: elles peuvent avoir plusieurs objets (ou motifs). Depuis un
demi siècle, les objets de l’action collective se transforment et de nouveaux enjeux de mobilisation
apparaissent.

L’ évolution des objets et des acteurs de l’action collective renvoie notamment à la question des
conflits du travail. Le recul de l’action syndicale entrainerait un déclin des conflits du travail. La baisse de
la syndicalisation peut notamment s’expliquer par la baisse numérique de l’emploi ouvrier (figure
importante du syndicalisme), et , au contraire, le développement des emplois tertiaires, secteur dans lequel
les syndicats sont mal implantés. Par ailleurs, la croissance de l’emploi atypique comme le CDD (contrat à
durée déterminée), souvent facteur de situation de précarité, et le ralentissement de la croissance
économique, ont également pu affecter la syndicalisation des salariés stables, en renforçant par exemple la
crainte du chômage. Cependant, la baisse de la conflictualité du travail est à relativiser. Si le nombre de
« journées individuelles non travaillées » (JINT) sont en baisse, la conflictualité du travail prend de nouvelles
formes: refus des heures supplémentaires, recours au droit, aux pétitions, etc.

Le recul du syndicalisme et du recours aux grèves longues dans le secteur privé a toutefois soutenu
l’idée d’un renouvellement des mouvement sociaux. L’ mergence des nouveaux mouvements sociaux
(NMS) serait révélateur d’un dépassement de la société industrielle. En effet, les nouvelles revendications se
déplacent vers des enjeux « post matérialistes » comme l’autonomie, la qualité de vie, l’identité, et non plus
vers des enjeux « matérialistes » qui apportent de l’importance à la croissance économique et au niveau de
richesse. Ces demandes seraient renforcées par l’élévation du niveau d’éducation, qui favoriserait la
participation politique. Les mobilisations qui dominent à partir des années 1960 se distinguent en effet du
mouvement ouvrier sur plusieurs points :

- En termes d’organisation, les NMS rejettent le centralisme et le fonctionnement hiérarchique,


mobilisant notamment davantage l’assemblée générale.

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- En termes de répertoire d’action, ils développent des formes de protestation moins


institutionnalisées et plus inventives (sit in, occupations, ...).

- En termes de revendication, ils portent moins sur la redistribution des richesses que sur des
dimensions « qualitatives » et identitaires. L’identité de classe n’est plus le moteur principal de
la mobilisation

Enfin, les luttes minoritaires se développent en France dans les années 2000. Le terme de minorité
peut se définir comme « un groupe de personnes qui en raison de leurs caractéristiques physiques ou
culturelles, sont distinguées des autres dans la société dans laquelle ils vivent, par un traitement différentiel
et inégal, et qui par conséquent se considèrent comme objet d’une discrimination collective » (Louis Wirth).
La mobilisation se fonde alors non sur une logique identitaire (la défense de pratiques culturelles ou
religieuses) mais en lien à une demande d’égalité de traitement et de droit.

2) LA DIVERSITÉ DES ACTEURS ET DE LEURS RÉPERTOIRES D’ACTION.

• La diversité des acteurs dans l’engagement politique.

Les acteurs de l’action collective peuvent être répartis dans deux grandes catégories: d’un côté sont
identifiées des structures traditionnelles du militantisme (partis politiques, syndicats et associations) et de
l’autre, de nouvelles organisations plus informelles (groupements).

- Les partis politiques: on considère généralement qu’un parti politique rassemble des membres
partageant des valeurs communes et que son objectif est la conquête et l’exercice du pouvoir. De
plus, il s’agit d’organisations durables, avec un ancrage local et national, dont le but est
l’obtention d’un soutien populaire et la conquête du pouvoir. Les partis ont plusieurs missions: la
rédaction des programmes, la sélection des candidats, la mobilisation de l’électorat, etc.

- Les syndicats: ils constituent des associations de personnes destinées à la défense d’intérêts
professionnels communs. La liberté syndicale a été reconnue par la loi Waldeck-Rousseau en
1884. Ils ont pour objet exclusif la défense des droits et des intérêts des professionnels qui en sont
membres.

- Les associations: elles ont des statuts qui en définissent les objectifs et le mode de
fonctionnement. Ce cadre, extrêmement large, regroupe des associations dont l’objectif est
explicitement politique, mais aussi d’autres dont la raison d’être tourne autour de la sociabilité et
des loisirs : association sportive, club du troisième âge, etc.

Si l’engagement partisan, syndical ou associatif représente l’essentiel des possibilités d’engagement


politique, on peut néanmoins signaler l’existence de groupements plus informels, qui constituent des
organisations moins codifiées. Ces nouveaux « groupements » ne vivent, parfois, que le temps de l’action,
sans leaders identifi s. Ils sont peu institutionnalis e, et privilégient un fonctionnement informel,
d centralis , en r seaux ( l’instar du mouvement des gilets jaunes).

• La diversité des répertoires d’action politique


La notion de répertoire d’action collective, forgée par Charles Tilly, permet d’éclairer la diversité des
formes d’action protestataire. Selon lui, les individus disposent d’un nombre limité de moyens d’agir en
commun sur la base d’intérêts partagés. Son analyse sur les répertoires d’action collective a également une
portée historique: il distingue trois grandes périodes avec des répertoires d’actions différents.

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Local-patronné National-autonome Transnational-solidariste


(1650-1850) (1848-1980) (depuis 1980)
Locaux et communautaires: Variés, portés par divers Plus universels et
Intérêts défendus communauté, corporations, groupements: association, techniques avec des intérêts
villages. syndicat, etc. internationaux.
Recours au soutien de Recours aux organisations Réticence à toute
Rapport aux autorités puissants « patrons »: et porte-parole autonomes. délégation politique:
prêtre ou noble local. Un défi direct est lancé aux pétitions, désobéissance
autorités. civile.
Fêtes locales ou Organisations Du local au global (forum
Cadres de la protestation rassemblements autorisés. d’assemblées. sociaux, contre-sommet
altermondialiste).
Codée: détournement de Explicite: avec des Militantisme d’expertise
Formulation des symboles (pendaison de programmes, des mots avec un rôle accru du droit
revendications mannequins, etc.). d’ordre nationaux, des et des médias.
slogans, pétitions, etc.
Les places mêmes de Les lieux les plus visibles Lieux symbolisant la
Lieux des mobilisations l’injustice. et les sites du pouvoir. mondialisation néolibérale
et Internet.
Élevé : confrontation Faible: la protestation est Faible: recul de la violence
Niveau de violence physique, répression plus ritualisée, pacifiée. politique.
brutale.

Dans la p riode pr -industrielle et non d mocratique, le r pertoire d'action politique est qualifi
de « local-patronn » : centr sur des enjeux locaux, men par des notables, il est caract ris par une forte
symbolisation et un haut degr de violence. Ensuite, avec le d veloppement de la soci t industrielle et de
la soci t salariale, le mod le devient « national- autonome » : organis par des syndicats ou d'autres
organisations autour d'enjeux nationaux, il est caract ris par des revendications directes et un processus
d'institutionnalisation qui permet de pacifier les mobilisations. Enfin, depuis les ann es 1980, on assiste au
d veloppement du mod le « transnational-solidariste » : souvent centr sur des enjeux internationaux, il est
caract ris par le recours l'expertise et la m diatisation afin de frapper l'opinion publique.

Ressources mobilis es : Coll ge de France, fiches Eduscol, manuel Magnard, Eloge des SES
T. Garat

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