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SESSION 2021

SUJET D’EXAMEN MAE


DROIT DU TRAVAIL

ANCEL SYLVIE
ECOLE DE MANAGEMENT
Durée de l’épreuve : 2h
MASTER MAE ALSATECH – MASTER MAE ETUDIANT
EPREUVE DE DROIT DU TRAVAIL Durée 2h

La société Noël magique est une jeune entreprise spécialisée dans la fabrication et la vente de
décorations de noël. Elle a été créée à Strasbourg en 2016 par M. Chris MAS et a démarré avec
huit salariés en CDI. Mais M. MAS, qui a de grandes ambitions pour son entreprise, souhaite
augmenter sa production et ses commercialisations sur tout le territoire national dans un
premier temps, avant de s’attaquer à l’international dans un second temps.
L’activité ayant été perturbée par la crise sanitaire et la suppression des différents marchés de
noël, il a embauché un nouveau commercial en CDI avec une période d’essai de 4 mois, le 15
septembre dernier, M. Hans EL, afin de trouver rapidement de nouveaux clients parmi les
distributeurs de décorations de noël et ainsi pouvoir écouler la production de l’année.
Or, au 1er janvier 2021 le bilan est décevant ! M. EL n’a réussi à écouler que 60% du stock alors
que son contrat mentionnait « un écoulement des stocks dans une proportion de 80% ».
M. MAS est très mécontent et n’hésite pas à le faire savoir à M. EL lors de la réunion de bilan
organisée le 04 janvier. Il en profite pour lui dévoiler qu’il ne lui fait plus confiance depuis qu’il
a appris dans la presse régionale que M. EL a pris pour époux, M. GRETEL, le 26 décembre
dernier, dirigeant de la société concurrente Christmas Spirit située à Colmar.
Le lendemain de la réunion, M. MAS envoie une lettre mettant fin à la période d’essai de M. EL,
rédigée de la façon suivante :
« À la suite du bilan présenté lors de la réunion du 04 janvier dernier et de votre manque de
performance, la société Noël magique a pris la décision de mettre fin à votre contrat de travail
pendant la période d’essai. Cette rupture est effective au 11 janvier 2021, sans aucune
indemnité ».
M. Hans EL est furieux ! IL vous consulte immédiatement car il souhaite contester cette rupture
de son contrat de travail qu’il juge abusive et discriminatoire. Il vous confie qu’il a entendu M.
MAS tenir des propos homophobes à plusieurs reprises.
1. La rupture invoquée pendant la période d’essai du contrat de M. Hans EL est-elle
valable ? (4 points)
Periode d'essais , encore en cours ?
Par ailleurs, M. EL vous informe du fait que son contrat contient une clause aux termes de
laquelle :
« Il vous est interdit, pendant deux ans à l’issue de votre contrat de travail, d’exercer les
fonctions de commercial ou toutes autres fonctions dans un service commercial d’une entreprise
concurrente pour toute la région Alsace. Une contrepartie financière équivalant à 7% de votre
salaire brut est incluse dans votre rémunération dès l’embauche ».
2. Cette clause est-elle valable ? Une clause de non-concurrence s’applique-t-elle après
rupture du contrat pendant la période d’essai ? (2 points)

Un chauffeur de la société, M. Martin Hy, affecté aux livraisons, qui conduisait en état d’ivresse
en dehors de ses heures de service, s’est vu retirer son permis de conduire.
Or la société Noël Magique comporte un règlement intérieur qui prévoit différentes clauses
relatives à la consommation d’alcool.
Extrait du règlement intérieur :
Art. 6. La réglementation des boissons alcoolisées dans l’entreprise. Il est interdit d’apporter ou
de consommer toute boisson alcoolisée dans les locaux de l’entreprise.
Art. 7. Le contrôle du taux d’alcool dans l’entreprise. Tout salarié se présentant dans un état
douteux au regard de l’imprégnation alcoolique pourra être soumis à un éthylotest.

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Ecole de Management Strasbourg – Sylvie Ancel
MASTER MAE ALSATECH – MASTER MAE ETUDIANT
EPREUVE DE DROIT DU TRAVAIL Durée 2h

Art. 8. La sanction de l’alcoolémie des salariés. Tout salarié qui se sera vu retirer ou suspendre
son permis de conduire pour conduite en état d’ivresse verra son contrat de travail rompu de
plein droit.

3. La société Noël Magique peut-elle s’appuyer sur le règlement intérieur pour procéder
au licenciement de Martin ? (3 points)

M. MAS a annoncé, au cours de la réunion du 04 janvier qu’il n’y aurait pas cette année de
versement de la prime de fin d’année, attribuée traditionnellement à certains membres du
personnel, au choix de l’employeur, au 1er février de chaque année.
4. M. MAS a-t-il le droit de supprimer cette prime, qui par ailleurs, n’est prévue dans
aucune convention collective ? (2 points)

M. MAS vous fait part aussi, de la dénonciation le 1erdécembre 2019, de la convention collective
d’entreprise qui prévoyait, entre autres, l’octroi de deux jours de congés supplémentaires dans
l’année permettant certains « ponts ». Des négociations ont été engagées, mais elles se
révèlent difficiles.
5. M. Jean Revient, ouvrier de production depuis la création de l’entreprise, a sollicité deux
jours de pont pour le week-end du 11 novembre 2020. Le chef d’entreprise lui a refusé
ce repos prolongé en raison de la dénonciation de la convention collective. Qu’en
pensez-vous ? (3 points)

Afin d’animer le service commercial pendant les périodes de fêtes et de recevoir dans de
bonnes conditions les futurs clients, M. MAS souhaite embaucher un personnel d’accueil. Au
mois de juillet dernier, il a fait paraitre une annonce dans les DNA dans laquelle il précisait
vouloir recruter « une réceptionniste âgée de 20 à 35 ans ». Il a reçu plusieurs candidatures plus
intéressantes les unes que les autres et a alors convoqué différentes candidates à un entretien
d’embauche lors duquel il leur a fait remplir un questionnaire d’embauche confidentiel,
comprenant notamment des questions sur leur célibat, leur état de santé physique et mental
ainsi que leur engagement politique et syndical et leur a demandé de produire un extrait de
leur casier judiciaire. Pour donner suite à ces entretiens, il a retenu la candidature de Mlle Aude
HI, jeune femme de 25 ans qui s’est déclarée sans appartenance politique lors de l’entretien et
a signé le contrat de travail le 1er aout 2020. Or M. MAS vient d’apprendre que cette dernière
a fortement milité lors des dernières manifestations des gilets jaunes.
6. La procédure d’embauche mise en place par M. MAS est-elle légale ? Peut-il invoquer
le mensonge d’Aude pour rompre son contrat de travail pendant la période d’essai ? (3
points)

M. MAS a embauché pour les fêtes de fin d’années un manutentionnaire, Noël PAIRE, en CDD
de 2 mois, avec renouvellement prévu au contrat. Le premier CDD arrivant à son terme, Al étant
satisfait du travail de Noël, lui a proposé de renouveler son contrat pour 12 mois.
7. Qu’en pensez-vous ? (2 points)
8. Noël a refusé le renouvellement, il préfère prendre quelques vacances… bien méritées…
au pays des Rennes…après les périodes de fête. Quelles sont les obligations de M. MAS
à son égard en fin de contrat ? (1 point)

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