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Québec français

Niveau-seuil et enseignement fonctionnel du français


Gerardo Alvarez

Numéro 42, mai 1981

URI : https://id.erudit.org/iderudit/57148ac

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Éditeur(s)
Les Publications Québec français

ISSN
0316-2052 (imprimé)
1923-5119 (numérique)

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Citer cet article


Alvarez, G. (1981). Niveau-seuil et enseignement fonctionnel du français.
Québec français, (42), 33–35.

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L A N G U E SECONDE

Niveau-seuil
et enseignement fonctionnel
du français

— Dans la même ligne, mais suivant une Les divers niveaux-seuils


par gerardo alvarez démarche différente, s'inscrit la ten-
dance instrumentaliste notamment en Dans cette unification instable du
Communication présentée au Amérique du Sud, où il s'agit surtout «fonctionnel», un rôle important a été
Colloque sur la didactique du d'un enseignement du français dis- joué par des institutions pédagogiques,
français langue seconde, Toronto, pensé à des universitaires ayant be- scientifiques ou politiques comme le
octobre 1980 soin de travailler sur des bibliogra- CILT de Londres, le CREDIF et le BELC
phies qui contiennent une grande de Paris, le CRAPEL de Nancy et le
majorité d'ouvrages en langue étran- Conseil de l'Europe. Le «fonctionnel»
gère. acquiert ainsi une stature internationale,
La didactique des langues — comme et une série de documents importants
les autres disciplines, sans doute — — Ancien aussi, l'enseignement du fran-
çais dans le cadre de la formation viennent souligner ce nouveau statut.
connaît des moments de dispersion et En effet, de cette coopération inter-
des moments d'unité. Mouvement pen- professionnelle: «français commer-
cial», «français de l'hôtellerie et du européenne dérivent diverses publica-
dulaire entre le singulier et le multiple, tions qui ont marqué les dix dernières
entre le monolithisme et la diversité. tourisme», etc.
— Plus récente, du moins en France, la années de l'approche dite fonctionnelle.
Le «fonctionnel» aura représenté en II s'agit notamment de travaux concer-
DdL un de ces moments d'équilibre ins^ préoccupation pour l'enseignement
du français aux travailleurs migrants. nant l'enseignement multi-média, l'ap-
table, fait de consensus temporaire et prentissage des langues par les adultes,
d'ambiguïté persistante. Cela tient sans — Relativement récente, aussi, la préoc-
cupation des entreprises pour la for- l'identification des besoins langagiers.
doute — comme pour beaucoup d'autres De la même préoccupation relèvent les
choses — à l'histoire de son surgisse- mation linguistique de leur personnel.
Comme les petits ruisseaux qui font tentatives d'établissement pour les di-
ment dans le monde de la DdL. verses langues européennes d'inventaires
Louis Porcher signalait (Porcher, 1975) les grandes rivières, ces divers ensei-
gnements se sont reconnus derrière la langagiers à but pédagogique appelés
que «le fonctionnel» a des noms de les «niveaux-seuils», ie niveau-seuil
baptême divers. Je dirais qu'il s'agit de bannière du «fonctionnel», sans que
pour cela il y ait eu entente complète étant un niveau minimal de compétence
quelque chose de plus profond que de à acquérir dans une langue étrangère
simples noms de baptême. En fait, les sur la dénomination.
«Français fonctionnel» semblait ina- pour pouvoir «fonctionner» dans cette
créatures sont diverses, et ne se sont langue, ou, pour le dire avec les mots de
réunies que par une certaine fraternité déquat : on lui a opposé « enseignement
fonctionnel du français», «approche J. Trim (Coste et alii, 1976), «le niveau-
lentement acceptée. seuil de compétence linguistique est
fonctionnelle», «pratiques fonction-
nelles», et même «français pour objec- conçu comme l'énoncé des connaissances
Les origines du fonctionnel tifs spécifiques». De plus, la coexistence et aptitudes qu'un apprenant doit acquérir
n'était pas toujours pacifique. Si tous pour pouvoir s'affirmer de manière sim-
ces enseignements avaient en commun ple mais efficace en tant qu'individu
En fait, le «fonctionnel» est comme dans un environnement étranger».
une rivière de montagne qui charrie de s'opposer à la pédagogie audio-orale
toute sorte d'alluvions d'origine diverse : et audio-visuelle dominante entre les Si la perspective pan-européenne
années 50 et 60; de centrer l'enseigne- donne à l'approche fonctionnelle une
— La plus ancienne filière, c'est peut- ment sur le but particulier qui, dans audience plus vaste, cette mise en
être le français dit technique, qui chaque cas, était poursuivi par les ap- commun des diverses capacités n'est
constituait souvent un sous-ensemble prenants; de privilégier des matériaux pas sans introduire de nouvelles ambi-
dans la formation des traducteurs. d'apprentissage qui répondaient mieux guïtés qui s'ajoutent aux implications
— Ancienne aussi, et sans doute reliée à au domaine d'activités des apprenants, politiques: le «fonctionnel», versant
la précédente, la tradition de l'ensei- et qui consistaient généralement en français, vient se confondre avec le
gnement des langues de spécialité. échantillons de discours prélevés dans «fonctionnel», versant anglais. Le pre-
— En rapport avec elle, et souvent ce même domaine ; reste que les publics mier, le fonctionnel de racine fran-
confondu avec elle, l'enseignement étaient différents, les objectifs divers et çaise, visait surtout l'adéquation de
du français scientifique qui, pendant que par voie de conséquence les pra- l'enseignement et à la situation d'appren-
les années 50, essaie de percer timide- tiques pédagogiques qui servaient à l'un tissage, et à l'utilisation qui serait
ment, se doublant généralement de n'avaient qu'une utilité relative pour les faite de la langue par l'individu appre-
l'étiquette de technique. autres. nant. Critère externe, qui ne préjugeait

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pas de l'organisation interne des maté- une critique systématique du N-S Une autre lacune, signalée par les
riaux didactiques. Était fonctionnel, (Heddesheimer et Lagarde, 1977 ; Besse, auteurs eux-mêmes, concerne la proso-
dans cette optique, l'enseignement qui 1978). Observons simplement qu'une die, « bien que le rôle de l'intonation soit
« répond aux besoins et aux attentes du fois le bruit des applaudissements particulièrement évident dans la réalisa-
public et non pas aux vœux des ensei- éteint, il est devenu à la mode de tion des actes de parole» (Coste et alii,
gnants» (Porcher, 1975). Un enseigne- tirer sur le pianiste, ouvertement et 1975, p. 91). En effet, toute la valeur
ment est fonctionnel s'il est «organisé à visage découvert, ou obliquement, illocutionnaire d'un énoncé peut se
adéquatement en fonction des objectifs de derrière le comptoir. jouer sur l'intonation, dans des circons-
ainsi définis» (idem) et il s'oppose à un tances d'énonciation déterminées. Ainsi,
enseignement non adapté aux objectifs, Pour mémoire, rappelons les faibles- par exemple, on ne peut affirmer d'une
qui sera donc du même coup «non ses les plus habituellement dénoncées, façon absolue qu'en disant «merci» le
fonctionnel » ou « dysfonctionnel ». Dans faiblesses qui d'ailleurs étaient signa- sujet parlant accomplit l'acte de parole
cette optique, tout bon enseignement lées par les auteurs eux-mêmes. de «remerciement». Dans une circons-
sera donc fonctionnel (à moins que ce Premièrement, un N-S est construit tance d'énonciation donnée, et avec une
ne soit le contraire). d'une façon intuitive et arbitraire. Il «ne intonation appropriée, «merci» peut
Le second, le «functional», de racine découle pas d'une analyse rigoureuse réaliser un acte de parole complètement
anglaise, est un enseignement qui veut des besoins en langues vivantes et ne opposé, par exemple, «exprimer le
organiser le contenu non en termes de s'appuie pas non plus sur des enquêtes désagrément», comme dans l'exemple
formes linguistiques — comme le faisait socio-linguistiques qui enregistreraient suivant:
l'approche structurale — mais en termes l'utilisation que, dans telle ou telle cir- X: Je me félicite de la présence parmi
des fonctions que les éléments linguis- constance, des natifs font de leur langue» nous de M. Y., car cela nous prouve
tiques remplissent dans un acte de reconnaissent les auteurs eux-mêmes que n'importe qui peut faire partie de
parole. Critère interne, par le biais dans la première page de leur présen- ce cénacle.
duquel pénètre en DdL la notion d'actes tation générale. Ainsi, l'inventaire lin-
de parole qui, pour beaucoup, devient guistique présenté, précisent les auteurs, Y: «Merci» (intonation)
l'élément caractéristique et définitoire résulte de choix arbitraires et a priori. Encore une fois, plus qu'une critique
de l'approche fonctionnelle. Le contenu On pourra toujours dire que dans ces aux auteurs du niveau-seuil, il s'agit de
des programmes, dans cette optique, conditions l'outil ainsi constitué est irre- reconnaître avec eux que la tâche à
sera fonctionnel s'il est construit sur la cevable par définition, et qu'il ne valait réaliser aurait été considérable, si l'on
base des fonctions langagières, l'adé- pas la peine de le produire. Reste que avait voulu tenir compte de toutes les
quation à la situation d'apprentissage et les enquêtes socio-linguistiques qu'il variables prosodiques reliées à la réali-
aux objectifs des apprenants étant ainsi faudrait faire pour établir scientifique- sation des actes de parole. Mais, la
oblitérée. ment (?) un tel inventaire représentent reconnaissance de l'énormité de la tâche
une tâche énorme, qui est peut-être peut avoir, comme effet « perlocution-
irréalisable à l'heure actuelle. naire», si on peut dire, d'amener les
didacticiens à plus de modestie dans
Un niveau-seuil pour Une critique plus particulière concerne leur(s) entreprise(s). Le professeur de
le français le chapitre des «actes de parole», pré- langues en particulier gagnerait à se
paré par M. Martins-Baltar. Outre les rappeler que nous savons très peu à
Le niveau-seuil français (Coste et alii, problèmes de dénomination, de délimi- l'heure actuelle, sur la façon dont le
1976) — désormais N-S — témoigne de tation, de segmentation et de hiérar- langage fonctionne chez le sujet parlant,
cette rencontre entre «fonctionnel» et chisation des «actes de parole», sur notamment en ce qui concerne l'adé-
«functional». Venant après le Treshold lesquels je n'insisterai pas, est souvent quation de son discours aux circons-
Level pour l'anglais, qui servait en quel- signalé que le rapport entre un «acte de tances de renonciation, et que nous
que sorte de référence, un N-S organise parole» et les réalisations linguistiques savons encore moins sur la manière dont
son contenu non seulement en termes possibles de ces actes est source de se construit la compétence langagière
d'actes de parole, mais aussi — pour conflit et de discussion. Le choix entre chez l'apprenant.
une partie — en termes de «notions et les diverses formulations est fonction,
objets». «Fonctionnel», un N-S est en on le sait, des divers paramètres qui
même temps «notionnel-fonctionnel». caractérisent la situation d'énonciation.
Une description détaillée du N-S serait Comme le reconnaît M. Martins-Baltar Du fonctionnel au
déplacée à l'heure actuelle: de nombreux lui-même (Coste et alii, 1975, p. 91) communlcatlf
commentaires sont venus s'ajouter aux « nous n'avons fait aucune tentative de
présentations préparées par D. Coste spécification des énoncés en fonction Arrêtons là l'analyse, car il importe
(1977) et E. Roulet (1977). Qu'il suffise des paramètres signalés ci-dessus.» On plutôt de préciser ici que le N-S ne
de signaler qu'il s'agit d'un répertoire se trouve donc en présence d'un réper- saurait être considéré comme l'équiva-
(de 663 pages) proposé aux enseignants toire de phrases sans que l'on sache lent de « français fonctionnel » ou d'« en-
et aux concepteurs de méthodes pour la laquelle sera utilisée dans quelle cir- seignement fonctionnel du français», en
construction de matériel pédagogique. constance. Or, « la capacité de choisir, prenant la partie pour le tout, ni non plus
Il contient une section sur les «actes de dans l'éventail des réalisations linguis- comme une des productions «exem-
parole» et leurs réalisations possiblesen tiques, la forme la mieux adaptée à plaires» de cette approche. Bien au
français, une section grammaticale et l'intention du sujet parlant et à la situa- contraire, le N-S représente — non au
une section « notionnelle» (qui remplace tion constitue une prérogative essen- sens constitutif, mais plutôt au sens
avantageusement les anciennes listes tielle, dont on ne saurait priver l'adulte indiciel — le tournant qui mène de
lexicales). Conçu comme «un niveau- en langue seconde, sous prétexte de lui « fonctionnel » à « notionnel-fonctionnel »
seuil parmi d'autres possibles», et de- simplifier l'apprentissage «nous dit Eddy et qui finira par conduire, par dérapage
mandant à être ventilé différemment Roulet dans sa présentation et guide accéléré, à rallier l'approche commu-
selon les divers types d'apprenants, cet d'emploi du N-S (Roulet, 1977). Mais de nicative.
inventaire sous sa forme actuelle privi- tels propos restent des vœux pieux si on En effet, contrairement au «fonction-
légie en fait le public des touristes et ne donne pas à l'apprenant les moyens nel»—au sens 1 —qui était une prise en
des voyageurs. Serait déplacée aussi pour faire ce choix. compte de la diversité de situations et

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d'objectifs, l'accent est mis ici sur la professeur que de celle du manuel, pour
communication en situation dedialogue. qu'il puisse construire un projet relati-
Remarquons, en ce sens, que la seule
illustration d'analyse du fonctionnement
du langage, dans ce répertoire, concerne
vement autonome, une telle pédagogie
n'était pas faite pour tranquilliser les
esprits.
Québec
la communication en face à face, en
l'occurrence les échanges langagiers
dans un bureau de poste français.
On peut se demander s'il est «fonc-
Les excès des f o n c t i o n n a l i t é s
français
tionnel» (toujours au sens 1) d'être un
virtuose des interactions verbales qui se
produisent dans un bureau de poste
français, quand vous êtes un étudiant en
Il est vrai que le terme «fonctionnel»
était gênant. Trop connoté, utilisé à
toutes les sauces, opposé abusivement
a publié
par certains à «culturel», il était source
biologie à Calcutta ou à La Paz, aux
de malentendus et de controverses. Ici, il
prises avec des manuels écrits en
était paré de toutes les grâces, puisqu'il
français. Apprendre à s'exclamer « Tiens,
était synonyme de « bon enseignement ».
ce n'est plus à ce guichet qu'on envoie
Là, il était l'instrument de toutes les l'cnscignc-incnt
les télégrammes » (N-S, p. 24) suivi peut-
manipulations puisqu'il ne visait qu'à du
être de « Ça, pour une surprise, c'est une
mieux adapter l'individu à sa tâche, au français
surprise!» (p. 155) n'est qu'un jeu gratuit *"*$«*!&*>
point que pour certains «français fonc-
en l'absence d'interlocuteur valable. Il >/• seconde
tionnel» était synonyme coupable de
est vrai que les niveaux-seuils ont été
«français du patron».
conçus pour utilisation dans le cadre
européen, où les déplacements des Vision idyllique et vision méphisto-
populations sont monnaie courante. phélique étaient sans doute excessives. ^Lcd»»91"
Mais on a déjà vu dans divers pays du Le fait est que l'approche fonctionnelle
monde des tentatives d'application qui aura payé le prix de ces excès.
débordent l'intention originelle. Ainsi, nous observons dans une
publication récente (Le français dans le
C'est qu'il est difficile de renoncer au monde, n° 153, mai-juin 1980) des
vieux mythe selon lequel des millions de didacticiens français s'accorder pour
personnes, dans le monde entier, dans laisser tomber «fonctionnel», «notion-
des établissements divers, à divers nel» ... et les autres, au profit de
moments de leur vie, avec des moyens «communicatif» qui, provoquant moins
matériels divers, apprennent le français de ruptures, jouit d'une vocation « œcu-
dans le seul et unique but de pouvoir ménique». «Tout paraît indiquer —
converser en France, avec des Français. comme le signale D. Coste, non sans
Est ainsi rétablie du même coup une ironie — que le chapeau «communi-
Un recueil d'articles sur
pédagogie du fabriqué — même si ces catif» est le plus large et plus seyant, si la l'enseignement du français
matériaux didactiques, plus sophisti- didactique est fragile de la tête et a
qués, sont élaborés en termes de langue seconde
besoin de se couvrir (Coste, 1980, p. 30).
fonctions ou de notions — là où
« Communicatif» renoue aussi — et ce 48 p. 3,00$
l'approche fonctionnelle favorisait le
n'est pas un moindre atout — avec une
travail sur des documents (oraux ou
tradition solidement établie. «Commu-
écrits) qui n'étaient pas des fabrications
nication» n'était-il pas le mot clé de la
didactiques mais des échantillons de
pédagogie audio-orale et audio-visuelle?
discours réel, issus de situations de
Certes, on ne se baigne jamais deux
Québec français
communication réelle le plus proche C.P. 9185 Québec G1V 4B1
fois dans le même fleuve. Le «commu-
possible de celle où les apprenants se
nicatif» modèle 80 se présente cette fois
trouvaient ou risquaient de se trouver.
mieux armé, car instruit dans les arcanes
Certes, provision est faite pour l'utili- des forces illocutionnaires.
Notes
sation avec des textes authentiques Espérons.
(Roulet, 1977); mais c'est plus une De toute façon, pour beaucoup de cas,
déclaration d'intention qu'un véritable BESSE, H. (1978) Remarques sur des
cela ne représentera qu'un changement
pratiques fonctionnelles, CREDIF, Paris.
ensemble cohérent de propositions de dénomination, qui n'affectera guère
pédagogiques visant à intégrer les textes COSTE, D., COURTILLON, J., FERENCZI,
les pratiques pédagogiques proposées.
V„ MARTINS-BALTAR, M., PAPO, E. ET
non didactiques dans la classe de Ainsi on voit déjà réapparaître des ROULET, E. (1976) Un niveau-seuil, Con-
français. programmes d'action pédagogique qui seil de l'Europe, Strasbourg.
Il n'est pas étonnant dans ces condi- jusqu'à récemment se présentaient COSTE, D. (1977) «Un niveau-seuil», Le
tions que « fonctionnel » et « fonctionnel- comme « fonctionnels» et qui nous sont français dans le monde, n° 126.
notionnel» tendent à être abandonnés resservis sous le label de «commu-
COSTE, D. (1980) «Communicatif, fonc-
au profit de «communicatif». Une nicatifs». Il est vrai que la didactique des tionnel, notionnel et quelques autres»,
pédagogie qui prônait la négociation langues nous a habitués à cette «valse Le français dans le monde, n° 153.
des objectifs et des contenus de la classe des étiquettes». Ce qui est plus à HEDDESHEIMER, C. et LAGARDE, J-P.
de français avec les apprenants, une craindre c'est que puisse être rétablie une (1977), « A propos d'un niveau-seuil, Études
pédagogie qui favorisait les outils pédagogie monolithique, où le maître — de linguistique appliquée, n° 35.
didactiques souples et éphémères au relais du concepteur de la méthode — PORCHER, L. (1975) Monsieur Thibaut ou le
détriment des méthodes minutieusement redevient le centre de la classe et où Bec Bunsen, CREDIF, Paris, multigraphié.
élaborées par les institutions spécia- l'apprenant n'aurait plus voixau chapitre ROULET, E. (1977) Un niveau-seuil. Présen-
lisées, une pédagogie qui visait à libérer dans la détermination des objectifs. tation et guide d'emploi. Conseil de
l'apprenant aussi bien de l'emprise du l'Europe, Strasbourg.

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