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Chechu Álava

L’âme et la vie
29.10.22 → 17.12.22

Communiqué

Chechu Álava
Devotion, 2022
Huile sur toile
64 × 54 cm
Courtesy de l’artiste
et Xippas

« L’éternité est amoureuse des œuvres du temps »


Xippas Paris William Blake

108 rue Vieille-du-Temple


Nous sommes heureux d’annoncer la première exposition personnelle de la peintre Chechu
75003 Paris, France
Álava dans notre espace parisien présentant une douzaine de ses toiles les plus récentes et
paris@xippas.com inédites. Intitulée “L’âme et la vie”, comme le livre de Carl Gustav Jung, l’exposition nous guide
xippas.com vers la frontière vibrante entre le corporel et le spirituel, là où les deux s’entremêlent. A l’entrée de
+33 (0)1 40 27 05 55
cette zone énigmatique et troublante, tel un royaume des archétypes, on est invité à se poser des
@xippasgalleries questions – ou plutôt des intuitions alchimiques. Celles les plus intimes, les plus universelles, qui
@xippasgalleriespage plongent autant au-dedans qu’au-delà.
@xippas

L’un des thèmes principaux des peintures de Chechu Álava est la femme et la féminité. La fragilité
Contact presse se joint à la force, la maternité se confronte à la création artistique : en tant qu’artiste-femme,
il est crucial de savoir parler plusieurs « langues » et osciller entre plusieurs réalités, traverser
Olga Ogorodova des frontières entre la maison et l’atelier. Les femmes qui habitent les peintures de Chechu
press@xippas.com
Álava rendent hommage aux personnages existant – notamment à toutes ces femmes-artistes,
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écrivaines, poétesses – Anna Akhmatova, Lee Miller, Suzanne Valadon… - qui sont parvenues à
créer, malgré tous les obstacles et nous servent encore de modèles d’inspiration. Parfois, elles
incarnent des créatures mythiques, comme Ève ou Olympia, pour se rapprocher de l’idée de la
création primordiale. Toutes ces femmes, d’ailleurs, ont souvent été enfermées dans une vision
contraignante d’un ‘male gaze’, soumises au pouvoir de son objectification. Les peindre encore
et encore est un geste salvateur qui les décontextualise pour les réincarner et les rapatrier de
nouveau, mais cette fois avec beaucoup d’empathie, d’amour et d’admiration.

Paris Geneva Punta del Este


Chechu Álava L’âme et la vie 29.10.22 → 17.12.22

La peinture de Chechu Álava, ne se réduit pourtant pas seulement à l’agenda féministe. En


tant que peintre, le vrai sujet qui la préoccupe est la peinture per se. C’est d’ailleurs pour cela
qu’on y retrouve de nombreuses références à l’histoire de l’art : Cranach, Balthus, Goya, Munch,
Courbet, Anguissola… que Chechu Álava revisite sans cesse pour en emprunter des éléments de
vocabulaire – une épaule ici, un port de tête là - en brouillant les pistes et en croisant de multiples
lignes temporelles, sans pour autant tomber dans l’anachronisme. A travers un tel mélange elle fait
un geste très pétrarquéen : lui aussi, se nourrissait des textes des Anciens pour les incorporer dans
ses propres créations poétiques et leur donner une seconde vie à la fois dans la contemporanéité
et dans l’au-delà. De même, en juxtaposant des références pour les réincarner à sa manière,
Chechu Álava cherche à nous mener vers l’atemporel et, par conséquent, l’universel. Il ne s’agit pas
tant d’entrer dans le passé que d’accéder à ce qui est immuable, ce qui perdure. On retrouve aussi
l’idée que la peinture, et l’art en général, peut être vue comme une course éternelle qui transmet le
“flambeau” d’une époque à l’autre, pour l’amener de plus en plus loin. Par ses liens avec les maîtres
anciens, Chechu Álava nous ramène également vers l’idée de la Beauté, chassée de l’art du XXème
siècle, qu’elle aspire à saisir à nouveau et à faire revenir à travers ses peintures. La beauté comme
passerelle entre l’humain et le divin.

Pour elle, peindre est un acte à la fois spirituel et érotique, à mi-chemin entre alchimie et sorcellerie.
L’érotisme se manifeste non seulement dans l’amour et le plaisir présents à chaque coup de
pinceau et dans la capacité à fusionner avec la peinture, mais aussi dans une certaine ambiguïté
insufflée dans les images. On la ressent dans un doigt transperçant la palette des couleurs
(Devotion), une cigarette coincée entre les lèvres (The ritual) ou les jambes nues et repliées d’une
modèle tournée de 3/4 vers le spectateur (Virginal). Le côté alchimique ressurgit au moment où le
pigment se mêle à l’huile – deux éléments bien matériels – pour transcender leur nature physique
en faisant naître des images archétypiques. Celles-ci sont à la fois matérielles et immatérielles, car
elles incarnent une forme – ou une intuition spirituelle – dans un corps (ou la matière picturale) à
travers des couches superposées et mi- transparentes de couleurs. Cette superposition de fines
couches crée un effet d’évanescence, et nous invite à regarder à travers des objets et des corps
pour se ‘projeter’ dans leur ‘intérieur’ le plus intime. Déjà chez Aristote, l’âme c’est la “forme du
corps”. L’art et notamment la peinture ne serait-elle pas alors la meilleure manière de la capturer ?
Chechu Álava va plus loin encore, en plongeant le spectateur dans les profondeurs d’introspection
psychanalytique (ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’un divan trouve sa place dans ses intérieurs).
L’idée de l’âme se concrétise à travers le prisme jungien et se joint à celle de l’anima, de notre alter
ego ou plutôt d’une partie ‘aliénée’ de notre Moi qui seule peut nous compléter et nous rendre à
nous-même en nous réconciliant avec l’universel. Ici, elle s’incarne dans l’acte de peindre et de
créer (en prenant chair simultanément et allégoriquement dans la figure d’Ève), car la peinture, pour
reprendre la formule de l’artiste, est un pont vers le transcendant. Elle nous mène vers l’essence
des choses, mais aussi de nous-mêmes. La peinture engendre la connaissance : elle ne veut pas
faire croire en multipliant les illusions, mais faire connaître. Ultimement – se connaître soi-même.
De même, l’art, pour Chechu Álava, se comprend en tant que développement de la conscience, qui
s’élargit à travers des intuitions et le contact avec l’inconscient hermétique.

Même si l’on est toujours et inévitablement enracinés dans notre temps et dans notre contexte,
ce qu’on partage tous reste intact et éternel. Pour revenir à Jung, les archétypes sont des formes
pures qui s’adaptent au contenu, en restant malgré tout fidèles à elles-mêmes. Éternelles mais
fluctuantes, elles continuent à nous hanter à travers les siècles.

Chechu Álava est née à Piedras Blancas, Asturies (Espagne) en 1973. Elle vit et travaille à Paris. Son
œuvre a été montrée dans de nombreuses expositions institutionnelles : en 2020 elle a fait l’objet d’une
exposition personnelle Rebeldes au musée Thyssen Bornemisza (Madrid) ; son travail a également été
exposé au Museu Fundacion Juan March (Palma de Mallorca), au Musée Lazaro Galdiano (Madrid), au
Musée Barjola (Gijon, Espagne), à l’Institut Cervantès (Rome), au musée des Beaux-Arts de Castellón de
la Plana (Castellón, Espagne), au Carré de Baudouin (Paris), à la Cité des Arts (Paris). En 2014, son œuvre a
été sélectionnée par un jury international pour faire partie du catalogue “100 Painters of Tomorrow”, publié
par Thames and Hudson.
Chechu Álava
L’âme et la vie
29.10.22 → 17.12.22

Press release

Chechu Álava
Devotion, 2022
Oil on canvas
64 × 54 cm
Courtesy of the artist
and Xippas

Xippas Paris « Eternity is in love with the productions of time »


William Blake
108 rue Vieille-du-Temple
75003 Paris, France
We are delighted to announce the first solo exhibition of the painter Chechu Álava in our Parisian
paris@xippas.com gallery, featuring a dozen of her most recent and previously unseen paintings. Entitled L’Âme et la
xippas.com Vie (The Soul and Life), after Carl Gustav Jung’s book, the exhibition explores the dynamic frontier
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between the physical and the spiritual, where the two become intertwined. On the threshold of this
@xippasgalleries enigmatic zone, akin to a realm of archetypes, we are invited to ask ourselves questions – or rather
@xippasgalleriespage to respond to alchemical intuitions, of both the most intimate and most universal kind, which delve
@xippas as much into the within as the beyond.

Press contact One of the principal themes of Chechu Álava’s paintings is women and femininity. Fragility
combined with strength, motherhood coming face to face with artistic creation: as a female artist, it
Olga Ogorodova is essential to know how to communicate in several “languages” and to be able to switch between
press@xippas.com
numerous realities, crossing the frontiers between home and the studio. The women who inhabit
+33 (0)1 40 27 05 55
Chechu Álava’s paintings pay homage to real figures – in particular to those women artists, writers
and poets – Anna Akhmatova, Lee Miller, Suzanne Valadon… – who have managed to create,
despite all the obstacles, and continue to serve as inspirational models. Sometimes they appear
in the guise of mythical creatures, like Eve or Olympia, to come closer to the idea of primordial
creation. All of these women, moreover, have often been constrained by the restrictive vision of the
“male gaze”, subjected to its objectifying power. Painting them over and again is a healing gesture

Paris Geneva Punta del Este


Chechu Álava L’âme et la vie 29.10.22 → 17.12.22

that decontextualizes them in order to reincarnate or bring them back into the fold, but this time
with deep empathy, love and admiration.

Chechu Álava’s painting is not, however, solely confined to a feminist agenda. As a painter, she
is above all preoccupied by painting per se. Moreover, this is why we find so many references to
the history of art in her work: Cranach, Balthus, Goya, Munch, Courbet, Anguissola… are regularly
revisited to borrow elements of vocabulary – a shoulder here, the manner in which a figure
carries its head… – tracks are covered and multiple temporal lines are crossed, without however
descending into anachronism. This intermingling, amounts to a very Petrarchan act: he too was
nourished by the texts of his forerunners, incorporating them into his own poetic creations, giving
them a second life both in the contemporary and beyond. In a similar way, Chechu Álava juxtaposes
references in her own manner in order to breathe life into them, seeking to lead the onlooker
towards the atemporal and finally the universal. This is not a question of returning to the past,
but more one of accessing that which is immutable, that which endures. We also rediscover the
notion that painting, and art in general, can be seen as an eternal relay race, in which the “torch”
is transmitted from one era to the next, to be carried further and further. Through her links with the
old masters, Chechu Álava also takes us back to the idea of beauty, banished from art in the 20th
century, and which she aspires to recapture and bring back to life through her paintings. Beauty as a
bridge between the human and the divine.

For Álava, painting is both a spiritual and an erotic act, halfway between alchemy and witchcraft.
This eroticism manifests itself not only in the love and pleasure to be found in each brushstroke and
the ability to enter into a fusional state with painting, but also in a certain ambiguity she breathes
into the images. This is something we feel with the finger poking through the palette in Devotion, a
cigarette held between the lips in The Ritual, and the naked, folded legs of the model, turned three-
quarters towards the spectator, in Virginal. The alchemical side of things comes to the surface in
the mingling of pigment and oil – two very material elements – transcending their physical nature by
giving birth to archetypal images. These images are at the same time both material and immaterial,
as they incarnate a form - or a moment of spiritual intuition – within a body (or the pictorial material),
through superimposed, semi-transparent layers of colour. This superimposition of diaphanous
layers creates an effect of evanescence, inviting the viewer to look through objects and bodies
and “project” ourselves into their most intimate inner being. As Aristotle states “the soul is the
actuality (or ‘Form’) of a body”. Would not art, and particularly painting, be the best means to capture
it? Chechu Álava takes us even further, plunging the spectator into the depths of psychoanalytical
introspection (It is certainly not by chance that couches often feature in the décor of her interiors).
The idea of the soul is materialized through a Jungian prism and joins that of the anima, our alter-
ego or rather an “alienated” part of the Self, which alone is capable of making us complete and
returning us to ourselves by reconciling us with the universal. Here, this is embodied in the act of
painting and creating (taking form simultaneously and allegorically in the figure of Eve), because
painting, as the artist herself states, is a bridge leading to the transcendent. It guides us towards
the essence of things as well as ourselves. Painting begets knowledge: it doesn’t just try to make us
believe by multiplying illusions, but rather strives to make us know. And ultimately to know ourselves.
In the same way, art, for Chechu Álava, is seen as the development of conscience, which expands
through intuition and contact with the unknowable unconscious.

Even though we are forever and inevitably rooted in our own time and context, what we all share
remains intact and eternal. Returning to Jung, archetypes are pure forms that adapt to content, yet
remain true to themselves. Eternal yet in flux, they continue to haunt us through the centuries.

Chechu Álava was born in Piedras Blancas, Asturias (Spain) in 1973. She lives and works in Paris. The work by
Chechu Álava has featured in numerous institutional exhibitions: in 2020 the Thyssen Bornemisza museum
(Madrid) has dedicated her a solo show (Rebeldes); her artworks have also been shown in Museu Fundacion
Juan March (Palma de Mallorca), in Lazaro Galdiano Museum (Madrid), in Barjola Museum (Gijon, Spain),
at Cervantès Institute (Rome), in the Fine Art Museum of Castellón de la Plana (Castellón, Spain), in Carré
de Baudouin (Paris), at la Cité des Arts (Paris). In 2014, her œuvre was chosen by an international selection
committee to feature in the “100 Painters of Tomorrow” catalogue published by Thames and Hudson.

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