Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
- Conscience formelle, intériorisation de la nécessité d’obéir (cf. Par delà bien et mal -
Nietzsche)
- Intérêt tardif pour la dimension politique des sociétés archaïques
- Le pouvoir trouve-t-il son origine dans la nature ou dans la culture ?
- Profondes différences d’une société archaïque à l’autre
- « Le pouvoir s’accomplit dans une relation sociale caractéristique :
commandement-obéissance »
- Pouvoir dans les sociétés amérindiennes : pas d’usage légitime de la violence
(opposition à Max Weber) , pas de hiérarchisation, pas de rapport
“commandement-obéissance”
- Critère de l'archaïsme : absence d’écriture et économie de subsistance
(parvient à nourrir ses membres de justesse, notion de survie)
- analyse du pouvoir de ces sociétés est fatalement empreinte de notre vision
occidentaliste (coercition, relations hiérarchisées…) : pouvoir politique n’est pas
pensable : solution = renoncer à la conception exotique du monde archaïque
- ethnocentrisme des cultures (chacun considère sa culture comme étant
supérieure)
- explication de Lowie par exemple, selon qui, dans les sociétés sans pouvoir
politique, il y a « un pouvoir non officiel de l’opinion publique »
- il est impossible de penser l’apolitique sans le politique comme modèle de
comparaison, donc il est impossible de penser la société sans pouvoir
- Il y a toujours du pouvoir dans les sociétés mais celui-ci peut être coercitif ou non
coercitif (“le pouvoir est une nécessité inhérente à la vie sociale)
- B. de Jouvenel, « L’autorité nous est apparue créatrice du nœud social »
- Chef indien est dépourvu d’autorité : il est “faiseur de paix”, doit être généreux
et à l’écoute, avoir des qualités d’orateur reconnues : chef = arbitre qui cherche à
réconcilier + il doit donner tout ce qu’on lui demande + discours quotidiens (c’est au
chef que revient la maîtrise des mots, la mission de conserver la langue
- Les Jivaro n’ont des chefs qu’en temps de guerre
- Polyginie (avoir plusieurs épouses) = privilège du chef
- le leader est celui qui travaille le plus durement
- identification du pouvoir et de la nature (le pouvoir coercitif constitue la nature de ces
sociétés)
- chef reste dépendant du groupe (doit lui donner ce qu’il réclame)
- Le statut du langage suggère avec une force singulière cette conversion de l’état de
signe à l’état de valeur : le discours du chef, en sa solitude, rappelle la parole du
poète pour qui les mots sont valeurs encore plus que signes
CHAPITRE 3 : INDÉPENDANCE ET EXOGAMIE
- Littérature abondante sur les Tupi-Guarani (uniformité des peuples concernés malgré
la distance qui sépare les tribus)
- erreurs des chroniqueurs quant au calcul de la densité des populations
précolombiennes (chiffres bien trop élevés)
- “La catastrophe de la Conquista [...] a été aussi grande que Las Casas l’avait
dénoncée. » + « ... C’est le quart de l’humanité, en gros, qu’auront anéanti les chocs
microbiens du XVIe siècle” (Pierre Chaunu)
- division stricte des activités selon le genre mais l’agriculture concerne les deux
sexes
- opposition arc (outil réservé aux hommes dans le cadre de la chasse) et le panier
(objet attribué aux femmes pour la collecte)
- l’homme-chasseur chante ses exploits : montrer que sa gloire est indiscutable //
chant de la femme = lamentation en journée
- le chasseur ne doit pas consommer ce qu’il a tué (réservé à sa famille) : “tout
chasseur est à la fois un preneur et un donneur de viande”
- Pratique de la polyandrie : les maris aché rendent possibles la vie en société et
l’unité sociale en “partageant” leur épouse avec les maris célibataires de la tribu : ils
aliènent la moitié de leurs droits matrimoniaux au nom de l'intérêt commun, de l’unité
sociale de la communauté
- Danger : femmes divisent leurs maris pour mieux régner sur eux
- Le message du chant du chasseur est destiné à lui-même ; il se trouve donc à
l’extérieur du langage dont la vocation est de transmettre un message à autrui
(“parler n’est pas toujours mettre l’autre en jeu, que le langage peut être manié
pour lui-même et qu’il ne se réduit pas à la fonction qu’il exerce”)
- Ainsi, c’est par le chant que l’individu développe la conscience de soi en tant que je
- Le langage de l’homme civilisé lui est devenu complètement extérieur, car il n’est
plus pour lui qu’un pur moyen de communication et d’information.
CHAPITRE 6 : DE QUOI RIENT LES INDIENS ?
- Les hommes sont les habitants d’une terre mauvaise, d’une terre imparfaite (Les
Guarani sont des habitués du malheur)
- “si l’existence est injuste, les hommes ne sont pas coupables ; nous n’avons
pas à battre notre coulpe, d’exister sur le mode imparfait”
- l’Un = l’Imparfait = le Mal (notion d’unité destructrice) => l’Un = le passager, le
transitoire, l’ancrage de la mort (mort = destin de ce qui est un)
- La terre imparfaite = le champ d’application du fini
- A l’inverse, pour les Guarani, la perfection réside dans le multiple, dans le fait que les
hommes soient des êtres complets
CHAPITRE 10 : DE LA TORTURE DANS LES SOCIETES PRIMITIVES :
- Généralisation de l’école => moyen de nous rappeler la dureté de la loi (dura lex
sed lex)
- Toute loi est écrite donc toute écriture indique une loi (ex : écritures des prisonniers
en URSS : la loi est inscrite sur leurs corps)
- Institution des rites de passages dans les sociétés archaïques : implique
obligatoirement le corps qui est la marque d’un passage (“Le corps médiatise
l’acquisition d’un savoir”) : “Un homme initié, c’est un homme marqué” = la
société imprime sa marque sur le corps des jeunes gens car le corps témoigne de
l’appartenance à un certain groupe social (“le corps est une mémoire”)
- rites d’initiation impliquent la souffrance, la douleur qui, de l’extérieur, semble
purement insupportable (“exceptionnel stoïcisme” des Indiens, grand courage)
- 2 fonctions de l’initiation comme inscription de marques sur le corps : tester
l’endurance personnelle + signifier une appartenance sociale
- La loi de l’Etat est la marque des inégalités : refus pour ces sociétés sans Etat
de participer à cette logique : sociétés archaïques = sociétés contre l’Etat qui
inscrivent la loi sur une partie commune à tous les membres de la société, à
savoir le corps