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PRINCIPALES ABRÉVIATIONS
1 Éléments de contexte
Le 26 juin 2004, le comité de Bâle (Basel Committee on Banking Supervision –
BCBS1) publiait l’Accord dit Bâle II, qui révisait en profondeur les normes de calculs des
exigences minimales en fonds propres applicables aux établissements assujettis.
il avait été conçu à l’origine pour être adapté au profil des grandes banques
internationales du Groupe des 10 (G102) ;
l’échelle de pondération était assez fruste, assise sur quatre valeurs possibles :
0%, 20%, 50%, 100% ;
Au début des années 2000, un premier bilan de cet Accord a été effectué par la
communauté des superviseurs. Parmi les mérites de l’Accord de 1988, le Secrétariat Général
de la Commission Bancaire relevait ainsi : i) un accroissement significatif des ratios de fonds
propres des banques par rapport à 1988 (par exemple un doublement en France), ii) une
20 adoption généralisée (plus de 100 pays), iii) la prise en compte des engagements de hors-bilan
dans les risques bancaires, et iv) une amélioration des conditions de concurrence entre les
grandes banques du G10, de la cohérence de la supervision bancaire et de la communication
financière.
1 Le Comité de Bâle sur la supervision bancaire – BCBS est un espace de coopération internationale, qui vise à promouvoir
et à renforcer les standards de supervision et les bonnes pratiques en matière de gestion des risques. Le Comité est
composé de représentants des banques centrales et des autorités de supervision des pays membres : Argentine, Australie,
Belgique, Brésil, Canada, Chine, France, Allemagne, Hong Kong SAR, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Corée du Sud,
Luxembourg, Mexique, Pays-Bas, Russie, Arabie Saoudite, Singapour, Afrique du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Turquie,
Royaume-Uni et États-Unis. Le secrétariat du Comité est basé au sein de la Banque des Règlements Internationaux à Bâle
(Suisse). L’organe de gouvernance du Comité de Bâle est composé du groupe des Gouverneurs des Banques Centrale et
des responsables des autorités de supervision des pays membres.
2 Groupe informel de onze pays (Allemagne, Belgique, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume Unis,
Suède, Suisse), créé en 1962 dans le but à l’origine de fournir des ressources supplémentaires au Fonds monétaire
international – FMI. Il se réunit notamment sous la composition dite du G10 Gouverneurs, lors des réunions du conseil
d’administration de la Banque des Règlements Internationaux – BRI.
3
Dans ce bilan de l’Accord de 1988, les faiblesses suivantes avaient également été
relevées :
Au final, le superviseur français concluait que l’Accord de 1988 avait mal vieilli.
3 À titre d’illustration : i) la pondération appliquée à une exposition sur IBM correspond à celle retenue pour une exposition
sur une PME du sud-est asiatique, ii) une créance à 400 jours sur une banque indienne est cinq fois plus pondérée qu’une
créance à 360 jours, iii) la pondération d’un titre coté à la bourse de Kuala Lumpur est inférieur à celle d’un crédit à court
terme sur IBM, et iv) une pondération nulle est appliquée aux engagements interbancaires entre les banques de l’OCDE.
4 Parmi les larges possibilités d’arbitrage réglementaire, on peut citer : i) les contrats cosmétiques visant à exploiter les
différences de pondération (par exemple la conclusion de contrats renouvelables à 364 jours pour tirer parti d’une
pondération de 0% à moins d’un an, à comparer à 50 % au-delà), ii) l’inscription de positions de titres en portefeuille de
négociation (moins exigeant en pondération) plutôt qu’en portefeuille bancaire, et iii) le recours à la titrisation pour ne
déconsolider que les meilleures créances.
5 Risk Adjusted Return On capital.
4
5. être adapté à tous les établissements significatifs, mais retenir des principes et
des règles également applicables pour ceux ayant des degrés divers de
complexité et sophistication ;
10 Tant « Bâle II » que « CRD III » reposent sur trois piliers, supposés se renforcer
mutuellement :
le pilier 1 détermine tout d’abord une exigence minimale de fonds propres que
devra respecter chaque établissement afin de couvrir le risque de crédit, les
risques de marché et le risque opérationnel générés par ses activités ;
L’Accord de « Bâle II » vise à introduire une plus grande granularité dans la mesure
des exigences en fonds propres en permettant aux établissements, sous réserve d’une
autorisation par le superviseur, d’utiliser des méthodes avancées de mesure du risque de crédit
ou du risque opérationnel. La validation des approches internes de mesure des risques est l’un
25 des enjeux majeurs de la mise en œuvre de Bâle II. Dans le cas d’un groupe bancaire actif
dans plusieurs pays, le processus d’autorisation implique une coopération étroite entre les
autorités de contrôle bancaire des pays d’origine et d’accueil des établissements.
Enfin, le nouveau dispositif est supposé inciter à l’adoption des meilleures pratiques
en matière de gestion interne des risques. En particulier, il pose de nouvelles exigences
30 prudentielles relatives à l’évaluation, par les établissements, de leurs fonds propres
économiques ainsi qu’à leur environnement de contrôle interne.
Arrêté Bâle II
Dispositions Dispositions
générales transitoires
(Titre I) (Titre X)
Pilier 3
Pilier 1
(Titre IX)
Marché Opérationnel
Crédit
(Titre VII) (Titre VIII)
Contrepartie CRM
(Titre VI) (Titre IV)
Titrisation
(Titre V)
Standard IRB
(Titre II) (Titre III)
5
6 Les critères et la méthodologie utilisés par l’ex-Commission Bancaire pour la mise en œuvre du processus de surveillance
prudentielle et d’évaluation des risques (pilier 2) sont retracés dans un document public distinct. Dans ce diagramme, le
terme CRM renvoie aux techniques de réduction du risque de crédit (Credit Risk Mitigation).
7 Cf. Regulatory Consistency Assessment Programme (RCAP) : Analysis of risk weighted assets for credit risk in the
banking book.
6
Capital Modeling Group8, groupe de travail bâlois en charge de la coordination des expertises
des superviseurs nationaux sur le suivi des exigences en capital.
En précisant que les modèles internes sont applicables sur les seuls risques de crédit,
5 de marché et opérationnel, on peut relever les éléments suivants :
pour la moitié des établissements suivis par le Capital Modeling Group, plus
de 70 % des exigences en fonds propres proviennent du risque de crédit ;
pour les trois quarts des établissements, les exigences en fonds propres au titre
des risques de marché représentent moins de 7 % du total exigible ;
10 pour les trois quarts des établissements, les exigences en fonds propres au titre
du risque opérationnel représentent moins de 9 % du total exigible.
Le diagramme ci-dessous illustre, sur le cas d’un groupe diversifié, les différents
périmètres sur lesquels le nouveau dispositif s’applique (les numéros font référence aux
quatre applications précitées).
Compagnie financière
(2)
Banque à Entreprise
dimension nationale d'investissement
Cette situation n’est pas sans conséquence. Deux cas extrêmes en termes de champs
d’application peuvent être signalés9 :
5 o est applicable pour les dix plus grandes banques, qui devront en outre
recourir aux approches de notation les plus sophistiquées ;
10 Par rapport à l’Accord de 1988, l’Accord Bâle II comporte six novations principales
pour répondre aux objectifs affichés :
i. des exigences minimales en fonds propres s'imposeront non seulement pour les
risques de crédit et pour les risques de marché, mais aussi pour les risques
opérationnels ;
15 ii. pour calculer les exigences minimales en fonds propres au titre de chaque type de
risque, les établissements se verront ouvrir plusieurs options, notamment entre des
méthodes standards et des méthodes fondées sur des notations ou des mesures
internes ;
iii. le mode de calcul de ces exigences intégrera davantage la réalité des risques,
20 notamment par une meilleure prise en compte des techniques de réduction des
risques ;
iv. le capital réglementaire exigé sera beaucoup plus proche du capital économique
alloué ;
vi. les établissements devront publier des informations détaillées sur leurs risques et
l'adéquation de leurs fonds propres.
Trois
Piliers
des risques de crédit, pour lesquels les exigences seront assises sur une des
trois approches suivantes : standard (Standard Approach – SA), ii) notations
internes « fondation » (Foundation – Internal Rated Based – F-IRB), et iii)
notations internes « avancée » (Advanced – Internal Rated Based – A-IRB)
Les principes de base d’une approche IRB (donc pour les seuls risques de crédit) sont
15 les suivants :
Au final, l’articulation entre les différentes approches possibles de mesure des actifs
pondérés en risque et le calcul du ratio minimal en fonds propres du pilier 1 peut être
présentée ainsi :
Approche standard
ou
Approche modèle interne
Approche standard révisée +
ou Risque opérationnel
Le pilier 2 vise à s’assurer que les banques disposent d’un niveau de fonds propres
adéquat à leur profil de risque et à inciter les banques à élaborer et à utiliser de meilleures
techniques de gestion des risques en vue du contrôle et de la gestion de leurs risques. Les
superviseurs ont donc à évaluer la qualité des systèmes et des procédures internes.
10 Les trois piliers étant destinés ensemble à garantir un niveau de fonds propres liés au
profil de risque de la banque et des exigences accrues en fonds propres n’étant pas toujours la
seule ou la meilleure façon de répondre à un accroissement des risques, les superviseurs ont à
trouver un équilibre entre une augmentation du montant des fonds propres et d’autres moyens
de prendre en compte les risques encourus par une banque, comme le renforcement de la
15 gestion des risques, l’application de limites internes et l’amélioration des contrôles internes.
i. l’appréciation par les banques des fonds propres qui leurs sont nécessaires ;
20 iii. la possibilité, pour les autorités de contrôle, d’imposer des fonds propres supérieurs
au minimum réglementaire en fonction du profil de risque de chaque banque ;
20 Les banques doivent classer les expositions11 de leur portefeuille bancaire au sein de
cinq portefeuilles : i) entreprises (dont les financements spécialisés), ii) souverains, iii)
banques, iv) clientèle de détail, et v) actions12.
11 Une exposition doit être comprise comme tout concours ou engagement de crédit accordé à une contrepartie.
12 Sont visées ici les seules actions détenues dans le portefeuille bancaire : les exigences en fonds propres relatives aux
activités de marché, comprises dans le portefeuille de négociation, sont calculées selon un dispositif différent.
12
1. une approche fondation, dans laquelle les banques ne fournissent qu’un seul
paramètre, la probabilité de défaillance ;
2. une approche avancée, dans laquelle les banques fournissent l’ensemble des
paramètres d’appréciation du risque de crédit (la probabilité de défaillance, la
5 perte en cas de défaillance, l’exposition à la défaillance et la maturité.
Figure également une structure incitative, avec une exigence en fonds propres en
approche avancée qui sera plus faible qu’en approche fondation.
Les exigences en fonds propres correspondent aux pertes susceptibles d’être encourues
10 à un seuil de confiance fixé. Le raisonnement suivi pour la détermination de la méthodologie
de calcul des exigences en fonds propres sous-jacente à l’Accord est articulé autour de trois
points.
1. Le risque de perte sur un crédit accordé est d’autant plus élevé que :
2. Le risque de perte sur un crédit peut être, pour partie, réduit et/ou transféré.
portefeuille actions.
ii. La nécessité d’une bonne classification des engagements par niveau de qualité.
iii. La nécessité d’une bonne définition et d’une bonne estimation des paramètres
PD, LGD, EAD et M.
Le calibrage des formules a été effectué de telle sorte que la charge totale en capital
soit inchangée au niveau mondial après la mise en œuvre du dispositif.
Le calcul des exigences en fonds propres est linéaire selon le paramètre de l’exposition
en cas de défaut et selon celui du taux de pertes en cas de défaut. Il peut donc s’écrire ainsi :
20 Afin d’éclairer le lecteur sur certaines des caractéristiques des courbes de pondération,
les graphiques et tableaux ci-dessous illustrent les effets du portefeuille d’actifs et de la
maturité sur le calcul des exigences en fonds propres.
200%
RWA %
150%
100%
50%
0%
PD
Aide à la lecture : si on considère une exposition15 de 100 euros de maturité 2,5 ans,
présentant un risque de taux de pertes en cas de défaut estimé à 45 % et une probabilité de
5 défaut estimée à 1 %, alors la valeur pondérée en risque de cet actif sera égal à :
92,3 euros s’il s’agit d’une exposition face à une contrepartie wholesale / corporate
dont le chiffre d’affaires annuel est égal à 50 MEUR ;
72,4 euros s’il s’agit d’une exposition face à une contrepartie corporate dont le chiffre
d’affaires annuel est égal à 5 MEUR ;
10 56,4 euros s’il s’agit d’un financement immobilier résidentiel d’un particulier garantie
par une hypothèque ;
17,2 euros s’il s’agit d’une ligne de crédit de trésorerie d’un particulier ;
15 On verra plus loin que l’estimation de l’EAD à une date t correspond à la somme : i) de l’encours au bilan à cette date t et
ii) de l’engagement de hors bilan à cette date t pondéré par la probabilité de tirage en cas de défaut dans les 12 mois qui
suivent cette date t.
15
Cette illustration permet de saisir à ce stade l’enjeu d’une définition précise, fiable et
homogène de la notion de portefeuille d’actifs.
2. Effet de la maturité
250% M=2,5
M=5
200%
RWA %
150%
100%
50%
0%
PD
Les éléments suivants éclairent plus en détail les considérations du BCBS à partir
desquelles ont été définies les formules réglementaires de calcul des exigences en fonds
propres au titre du risque de crédit selon l’approche des notations internes.
15 Pour rappel, selon cette approche des notations internes, les établissements utilisent
leurs propres mesures d’indicateurs de risque 16 comme paramètres d’entrée d’une formule de
calcul. Si l’ensemble des établissements retenant l’approche des notations internes sont
autorisés à utiliser leurs propres estimations de probabilités de défaut, seuls ceux recourant à
l’approche des notations internes avancées peuvent également utiliser leurs estimations
internes pour les autres paramètres de risque 17.
5 Ces mesures des paramètres de risque sont effectuées par emprunteur ou par
exposition, et converties ensuite en exigences en fonds propres par le moyen de courbes de
pondération dont on a pu, dans la partie précédente, apprécier la sensibilité au portefeuille et
aux différents paramètres.
Dans le métier du crédit, les pertes sur intérêt ou principal surviennent de manière
continue au cours du temps avec les défauts de paiement d’emprunteurs. Les pertes
effectivement subies au cours d’une année varient d’une année sur l’autre, en fonction du
nombre et de la sévérité des défauts, même en retenant l’hypothèse d’une qualité constante du
15 portefeuille à travers le temps.
20 S’il ne sera jamais possible de déterminer à l’avance les pertes que subira un
établissement au cours d’une année donnée, celui-ci peut en revanche estimer la moyenne du
niveau de pertes auquel il peut s’attendre raisonnablement. Ce niveau moyen de pertes – les
pertes attendues – est représenté dans le graphique ci-dessus par la ligne en pointillé.
Les établissements considèrent les pertes attendues comme une composante du coût de
25 leur activité, qu’ils gèrent par différents moyens notamment la prime de risque, incluse dans
la marge de taux d’intérêt, et le provisionnement.
17 Les établissements utilisant l’approche des notations internes fondation appliquent des valeurs forfaitaires pour ces autres
paramètres.
18 Le graphique situé à droite retrace la distribution théorique des pertes annuelles avec, en ordonnée, le montant des pertes
et, en abscisse la fréquence. L’aire comprise entre la courbe et l’abscisse est égale à 100 %.
17
L’une des principales fonctions du capital, sur un plan prudentiel, est de disposer d’un
coussin pour protéger les détenteurs de dettes bancaires contre des montants de pertes qui
dépassent les niveaux attendus. À titre d’illustration, toujours sur le graphe ci-dessus, de telles
situations apparaissent lorsque la ligne continue est située au-dessus de la ligne en pointillé
5 relative au niveau des pertes attendues. Si, par construction, ces situations ne peuvent survenir
chaque année, en revanche, lorsqu’un tel cas se présente, le niveau des pertes constaté peut
être très élevé au regard de celui attendu.
Les pertes constatées au-delà de celles attendues sont appelées les pertes inattendues.
Les établissements savent qu’ils en subiront de temps en temps, mais ne connaissent ni les
10 prochaines occurrences, ni leur sévérité. Si les primes de risque peuvent absorber une partie
de ces pertes inattendues, la concurrence ne permettra pas le maintien de taux d’intérêt
suffisamment élevés pour couvrir l’ensemble des pertes inattendues. Le capital apparaît alors
nécessaire pour couvrir le risque lié à ces pics de pertes, avec une fonction d’absorption de
pertes.
15 Le pire scénario que l’on peut imaginer serait que l’ensemble des portefeuilles
bancaires des établissements passent en pertes au cours d’une année. Cet événement,
cependant, est très invraisemblable et détenir le capital nécessaire pour le pallier serait
économiquement inefficient. Dès lors, deux points sont à retenir avec précaution par les
établissements et les superviseurs dans leur appréciation du niveau de capital adéquat :
20 d’une part, les établissements ont une incitation à minimiser le capital qu’ils
détiennent, la réduction de capital permettant de libérer des ressources qui
peuvent rediriger vers des investissements profitables 19 ;
19 La maximisation du ROE n’est pas mentionnée dans le document technique « An Explanatory Note on the Basel II
IRB Risk Weight Functions » du BCBS (Juillet 2005).
18
Ce graphe permet de représenter la probabilité du total des pertes subies une année
donnée. L’aire sous la courbe est égale à 100 %. La courbe montre que l’occurrence de pertes
d’un montant inférieur ou égal au total attendu survient plus fréquemment que celle de pertes
5 plus élevées.
La probabilité que les pertes subies excèdent la somme des pertes attendues et des
pertes inattendues maximum à un niveau de confiance donné – c’est-à-dire que
l’établissement ne puisse satisfaire ses obligations envers ses contreparties au passif – est
représentée par la surface noircie. La différence entre 100 % et cette probabilité
10 d’insolvabilité est appelée intervalle de confiance et le seuil correspondant (i.e. le total des
pertes attendues et inattendues) est appelée la « Value-at-Risk (VaR) à cet intervalle ».
Jusqu’à ce point de ce chapitre, les pertes attendues ont été considérées à partir d’une
analyse du portefeuille. Le BCBS propose également une approche des pertes attendues à
20 partir des composantes du portefeuille, i.e. les expositions. L’hypothèse retenue est que ces
pertes attendues correspondent au produit : i) de la proportion des emprunteurs qui feront
défaut au cours d’une période donnée (une année selon l’Accord Bâle II), ii) de l’exposition
au moment du défaut, et iii) du taux de perte en cas de défaut. Si les banques ne sont bien sûr
pas en mesure de déterminer les valeurs futures de ces paramètres, elles disposent en revanche
25 d’éléments, tirés notamment de l’exploitation des bases de données historiques internes, leur
permettant d’asseoir des estimations des moyennes de ces paramètres. On retrouve ici les
paramètres PD, EAD et LGD déjà évoqués20.
20 Sous Bâle II, la maturité n’est un paramètre nécessaire que pour le calcul des pertes inattendues et non pour celui des
pertes attendues.
19
Formellement, le calcul des exigences en fonds propres (K, capital requirement) pour
une unité de devise et pour une contrepartie donnée est déterminé de la manière suivante21 :
21 En surligné jaune figurent les paramètres estimés par les établissements utilisant l’approche des notations internes
avancée, en surligné bleu figurent les paramètres observés.
20
En préambule, il faut préciser que des traitements distincts sont autorisés pour :
Des exigences fortes sont portées sur les données à partir desquelles sont fondées les
estimations des paramètres de risque. Sur le plan de la conservation des données, celles
relatives à la notation (notes, dates, méthodes employées, principaux paramètres retenus)
22 Certaines de ces dispositions sont communes avec celles applicables au portefeuille retail.
23 Cinq types principaux de financement spécialisé peuvent être cités : i) project finance (financement de centrales
électriques, d’usines chimiques, d’infrastructures de transport), ii) object finance (navires, avions, satellites, flottes
automobiles), iii) commodities finance (Financement à court terme structuré de stocks ou de créances de matières
premières négociées sur marchés organisés – exchange-traded commodities, remboursement par la vente des
marchandises), iv) income producing real estate (bureaux, espaces commerciaux, immeubles d’habitation, hôtels, en vue
de la location), v) high volatility commercial real estate (immobilier commercial dont la volatilité du taux de perte est plus
élevée que dans le cas iv précédent).
24 Ce degré d’indépendance est apprécié au cas par cas par le superviseur.
21
doivent être stockées, ainsi que l’identité des défaillants, les dates et les circonstances du
défaut. Concernant l’estimation des paramètres de risque, des exigences similaires en termes
de conservation des données sont applicables : (i) historique des notes de transaction25 ainsi
que des estimations des pertes en cas de défaut et des facteurs de conversion 26 associées à
5 chaque échelle de notation, ii) dates d'attribution des notes et des estimations, iii) méthodes et
principales données utilisées pour établir ces notes et estimations, iv) identité de la personne
qui a attribué les notes et les estimations, v) données sur les pertes en cas de défaut et les
facteurs de conversion estimés et réalisés associés à chaque exposition en défaut, vi) données
sur les pertes en cas de défaut associées à chaque exposition avant et après la prise en compte
10 des effets d'une garantie ou d'un dérivé de crédit, vii) données sur les composantes des pertes
enregistrées pour chaque exposition en défaut, notamment les montants recouvrés, la source
de recouvrement et les coûts administratifs de recouvrement).
25 Des estimations différentes peuvent être attribuées aux expositions sur une même contrepartie, en raison notamment de
clauses contractuelles.
26 Les facteurs de conversion sont utilisés pour estimer le paramètre des expositions en cas de défaut (Cf. § 2.2.3 Illustration
de l’approche avancée sur le portefeuille wholesale).
22
dispositif de notation et d'affectation des expositions, ainsi que le contrôle interne associé, v)
les définitions spécifiques du défaut et de la perte utilisées par l'établissement assujetti.
Quel que soit le paramètre de risque, les estimations sont établies à partir d'historiques
et de constatations empiriques, et non pas seulement à partir de considérations subjectives.
5 Revues annuellement, les estimations sont fondées sur une longue expérience et sur les
facteurs significatifs déterminant l'évolution des différents paramètres de risque. Par ailleurs,
elles doivent être d'autant plus prudentes que l’établissement dispose de moins de données et
que l'étendue prévisible des erreurs est plus importante. Les estimations doivent tenir compte
de toutes les données et méthodes pertinentes et disponibles Enfin, il est attendu que toute
10 modification des pratiques en matière d'octroi de crédit ou des procédures de recouvrement
intervenant durant les périodes d'observation soit prise en compte dans le processus
d’estimation. Dans la même veine, les établissements assujettis doivent démontrer que les
conditions économiques ou de marché sur lesquelles reposent les données historiques utilisées
sont pertinentes au regard de l'environnement actuel et prévisible.
15 Les estimations de PD doivent représenter une moyenne des taux de défaut sur un an
relatifs aux emprunteurs d’une catégorie. Elles doivent être fondées sur l’observation d’un
historique d’une profondeur d’au moins cinq ans et des preuves empiriques. Trois méthodes
sont possibles :
association des notations internes avec des notations d’une agence puis
utilisation des probabilités de défaut de cette dernière ;
35 Lorsque les estimations de LGD prennent en compte l'existence de sûretés réelles, les
établissements tiennent compte du degré de dépendance entre le risque lié au débiteur et le
risque afférent à l'instrument constitutif de la sûreté réelle ou au fournisseur de protection,
ainsi que l'éventuel coût qu'engendrent les délais nécessaires à l'exercice des droits afférents à
la sûreté. Une prudence est attendue dans les cas où l'engagement sous-jacent et l'instrument
40 constitutif de la sûreté réelle ne sont pas libellés dans la même devise.
Base de Benchmarking
données
externes Recours à une
pertinentes statistique
Distribution empirique (moyenne,
médiane,
percentile…)
Estimation
Base de de LGD
Décisions sur Pertes Principales
données de
échantillons observées données d’entrée
référence
Détermination
d’un modèle
d’estimation de la
LGD au niveau des
opérations
Base de (régression)
données
internes
LGD
Backtesting
réalisés
Expositions
internes en
défaut
Des études d’impact sur les différents piliers de la réforme ont également dû être
conduites.
Concernant le pilier 3, les examens ont porté sur : i) les lois permettant ou
restreignant les communications financières, ii) le caractère robuste et
exhaustif du système légal/réglementaire afin de pouvoir vérifier la qualité des
informations publiées, et iii) l’existence de pouvoirs prudentiels spécifiques
30 pour imposer des publications complémentaires / correctives en plus de celles
qui seraient insuffisantes ou trompeuses.
Dans l’objectif d’évaluer les approches prudentielles convenant le mieux à l’état d’un
système bancaire d’une juridiction et d’estimer à quel point et à quelle vitesse celui-ci pouvait
absorber les changements sans être mis en difficulté, la mise en œuvre du nouvel Accord a
35 également nécessité au préalable l’évaluation de ce système bancaire s’agissant : i) de son
degré de sophistication et de concentration, ii) de sa profitabilité (dont l’efficacité de la
tarification), iii) de son degré de diversification des opérations bancaires, et iv) de son degré
d’ouverture à la concurrence internationale.
27 Pour rappel : i) l’appréciation par les banques des fonds propres qui leurs sont nécessaires, ii) la révision prudentielle de ce
calcul et la comparaison entre capital réglementaire et capital économique, iii) la possibilité, pour les autorités de contrôle,
d’imposer des fonds propres supérieurs au minimum réglementaire en fonction du profil de risque de chaque banque, et iv)
l’intervention des autorités de contrôle, en cas de besoin.
25
à conduire des échanges nombreux avec les établissements, incluant des études
5 d’impact pour quantifier les conséquences du changement et les faiblesses du
système bancaire28 ;
Parmi les conclusions de ces évaluations, on peut citer : i) pour le pilier 3 relatif à la
10 communication financière, la nécessité de se concentrer sur quelques publications clefs
comme point de départ pour toutes les banques, et ii) le caractère inopportun d’une
autorisation à utiliser l’approche des notations internes si les banques ne peuvent respecter les
exigences minimales concernant la qualité des données ou si le superviseur n’a pas les
moyens d’en vérifier correctement la bonne application.
au niveau de chaque banque, l’examen a porté sur son profil d’activité (taille,
nature, complexité, diversité, présence internationale…), sur les principaux
risques auxquels elle est exposée, sur la qualité de la gestion, ainsi que sur les
35 moyens prudentiels disponibles pour valider et contrôler.
28 Cf. Annexe 1 : Mise en place de Bâle II – études d’impact menées par les superviseurs au niveau international.
29 Ce choix a notamment été retenu par les États-Unis, pour une durée indéfinie, pour les petites banques. Seules les dix plus
importantes banques ont été contraintes d’appliquer Bâle II, et les dix suivantes en auront la possibilité.
26
En amont de la mise en œuvre de l’Accord Bâle II, l’adéquation tant en quantité qu’en
compétences des ressources humaines prudentielles a été identifiée comme un élément
déterminant du succès de la réforme :
5 quantité, car une supervision fondée sur risques doit être plus approfondie et
effectuées par des équipes dédiées ;
Au final, l’orientation retenue par les superviseurs a résulté des situations et conditions
propres à chaque système bancaire national, un arbitrage ayant été effectué entre les avantages
attendus et les coûts induits :
plus l’approche est sensible aux risques, plus l’application sera complexe,
20 coûteuse et difficile à vérifier ;
moins elle sera sensible aux risques, plus elle sera simple, mais aussi imprécise
et sujette – au moins en théorie – à davantage d’arbitrages réglementaires.
S’il n’y a donc pas une solution idéale unique, un des éléments-clefs a donc été le
degré de sensibilité aux risques que souhaitait introduire le superviseur, à quelle vitesse et à
25 quel prix.
La constitution d’un dossier formel est une exigence juridique. La réception d’une
demande formelle et complète fait courir le délai de six mois que les superviseurs d’un groupe
européen ont pour prendre une décision commune. Ce dossier doit être transmis par le
superviseur « home » aux superviseurs « host »31.
5 La constitution d’un dossier formel est également une nécessité pratique. Celui-ci
donne un fondement aux décisions d’autorisation en officialisant la demande du groupe. Il
apporte également une vision globale de la demande d’un groupe, en permettant de définir
précisément la nature de cette demande en termes d’approches choisies et d’entités
concernées.
Article 38-2. – Pour être autorisés à utiliser les approches notations internes, les
établissements assujettis doivent disposer de systèmes de gestion et de notation des
expositions au titre du risque de crédit reposant sur des principes sains et mis en œuvre de
manière intègre, concrétisés par le respect des critères qualitatifs suivants :
a) les systèmes de notation de l'établissement assujetti permettent une évaluation
pertinente des caractéristiques du débiteur et de la transaction, ainsi qu'une différenciation
pertinente et une quantification précise et cohérente du risque ;
b) les notations internes et les estimations de défaut et de pertes utilisées dans le calcul des
exigences de fonds propres, comme les systèmes et procédures associés, jouent un rôle
essentiel dans la gestion des risques et le processus de décision, ainsi que dans le
mécanisme d'approbation du crédit, l'affectation du capital interne et le gouvernement
d'entreprise de l'établissement assujetti ;
c) les établissements assujettis disposent d'une unité de contrôle du risque de crédit
responsable des systèmes de notation. Cette unité exerce ses fonctions de contrôle
permanent de façon indépendante ;
31 Dans le cas de groupe transfrontière, le superviseur home désigne le responsable de la supervision du groupe sur base
consolidée. Les superviseurs des pays dans lesquels sont domiciliées les filiales non résidentes sont appelés host.
28
Il faut préciser que l’article 38-2, en particulier l’alinéa b, s’est en effet avéré par la
suite être un des articles essentiels de l’Accord pour s’assurer de la qualité du dispositif mis
5 en œuvre.
Il s’agit avant tout d’une cartographie détaillée du groupe et des modèles. Cette partie
est destinée à permettre au SGACPR et aux superviseurs host d’apprécier précisément le
10 champ de la demande en termes d’approches choisies : i) par entité, ii) par portefeuille, iii) par
pays. Ces informations sont également indispensables pour évaluer le plan de déploiement
progressif (roll-out) et autoriser le maintien permanent en approche standard de certains
portefeuilles/entités.
2. Évaluation interne
Le SGACPR a conduit à partir de l’automne 2005 une série de missions sur place
d’évaluation des approches IRB, AMA et EPE développées par les établissements. Ces
missions n’interviennent qu’après réception par le SGACPR des conclusions des validations
internes auxquelles les établissements ont procédé et visent à s’assurer : i) du respect par les
25 établissements des exigences minimales prévues par les textes, ii) de la qualité des systèmes,
iii) de la qualité de leur environnement d’utilisation et de contrôle, ainsi que iv) celle des
estimations des paramètres de risque.
Les missions sur place peuvent être scindées en plusieurs blocs, correspondant, pour
les approches IRB, à l’examen d’un portefeuille (e.g. « entreprises », « banque de détail ») ou,
30 pour un portefeuille donné, à l’examen d’une entité particulière du groupe. Chaque mission
sur place donne lieu à un rapport analysé par le SGACPR qui, le cas échéant, fixe avec
l’établissement les mesures correctives à apporter prioritairement et celles dont les délais de
mise en œuvre ont été plus importants.
29
À titre d’illustration, figure ci-dessous un aperçu des domaines sur lesquels des
documents étaient à mettre à disposition des équipes de contrôle sur place au début des
missions relatives aux systèmes de notation interne du risque de crédit, pour chacun des
portefeuilles situés dans le champ de l’enquête :
Périmètres
détermination de la frontière entre le portefeuille bancaire et le portefeuille
de négociation
délimitation du portefeuille concerné par l’enquête
délimitation des sous-portefeuilles concernés par l’enquête
Conception du système de notation
description générale du système de notation
les outils utilisés pour la notation et la segmentation en classes homogènes
de risque
quantification des paramètres
Mise en œuvre de la notation
gouvernance de la notation
procédures de notation
usage de la notation
qualité des systèmes d’information
Techniques de couverture du risque de crédit
Travaux de validation
3.1.2 L’approbation
Les rapports d’inspection, les mesures correctives et leur calendrier ont été soumis au
Collège de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution au fur et à mesure.
des informations collectées grâce aux missions sur place et des conclusions qui
en résultent. Ces éléments, construits progressivement, constitueront le cœur
des décisions ;
S’agissant de la démarche mise en œuvre, les missions de contrôle sur place ont été
20 conduites selon des principes harmonisés, dans le but d’assurer une égalité de traitement entre
les établissements. Si une utilisation systématique a été faite des travaux de validation
préalablement menés par l’audit interne (ou équivalent) des établissements, les missions se
sont forgé au-delà de ces éléments leur propre appréciation des risques encourus et des
faiblesses des dispositifs de mesure de ceux-ci.
25 Afin de donner un aperçu du champ d’investigation couvert par les missions, les
encadrés ci-dessous retracent le plan-type des rapports commis à l’issue des missions qui se
sont déroulées sur la période 2005-2008.
31
1 Périmètre d’application
1.1 Le taux de couverture du portefeuille de détail
1.1.1 Le pôle analysé au sein du groupe
1.1.2 Les engagements du pôle exclus de l’approche « notation interne »
1.1.3 Les opérations en partenariat ou en partage de risque
1.1.4 Le calendrier de déploiement
1.1.5 Commentaires
1.2 L’affectation des expositions aux sous-portefeuilles de banque de détail
1.2.1 L’identification des expositions de la banque de détail
1.2.2 Le sous-portefeuille « expositions liées à des crédits hypothécaires au logement »
1.2.3 Le sous-portefeuille « expositions renouvelables sur la clientèle de détail éligibles »
1.2.4 Le sous-portefeuille « autres expositions de détail »
1.2.5 Commentaires
4 Environnement de fonctionnement
4.1 L’insertion opérationnelle
4.1.1 Les fondements de l’intégration du système de notation
4.1.2 L’octroi, la tarification et le suivi des risques
4.1.3 Le recouvrement des impayés et le provisionnement
4.1.4 L’allocation du capital économique
4.1.5 Commentaires
4.2 Le gouvernement d’entreprise et les dispositifs de surveillance
4.2.1 Le mode de gouvernance du projet Bâle II
4.2.2 L’organisation de la conception et du contrôle permanent du système de notation
4.2.3 Les modalités de contrôle périodique
4.2.4 Les simulations de crise
4.2.5 Commentaires
33
Cette partie vise à décrire dans les grandes lignes, au-delà du plan-type d’un rapport de
contrôle sur place présenté dans la partie précédente, certains pans de la méthodologie suivie
5 par les équipes impliquées dans ces missions, en prenant appui sur les examens des approches
notations internes avancées sur le portefeuille de la banque de détail. Des illustrations sont
également présentées afin de préciser certaines problématiques méthodologiques qui ont pu
être rencontrées.
20 À niveau de risque identique (c'est-à-dire avec les mêmes paramètres PD, LGD et
EAD), l’affectation de l’exposition au portefeuille retail est moins exigeante en fonds propres
que les portefeuilles wholesale. C’est pourquoi il est important de vérifier le processus
d’affectation des expositions aux portefeuilles réglementaires mis en œuvre par
l’établissement et les frontières entre ceux-ci.
Pour rappel, les expositions vis-à-vis de la clientèle de détail comprend les sous-
35 portefeuilles suivants : i) les expositions renouvelables, ii) les prêts immobiliers garantis par
une hypothèque ou une sûreté d’effet équivalent, et iii) les autres expositions. Une courbe de
pondération spécifique pour le calcul des risques pondérés est associée à chacune d’elles.
Dans un second temps, l’examen portera donc sur la conformité de l’affectation des
expositions aux sous-portefeuilles.
32 Les entrepreneurs individuels sont généralement classés dans la banque de détail, en raison du faible degré
d’individualisation de la relation bancaire appliqué. Des personnes morales peuvent donc également figurer au sein de cette
clientèle.
34
Parmi les postes ayant nécessité les investissements les plus lourds, les systèmes
d’informations ont été au centre des préoccupations. Plus que sur les aspects purement
méthodologiques, c’est à cet endroit que les établissements ont souvent rencontré de grandes
20 difficultés.
c) le contrôle de la sécurisation des systèmes est motivé par le fait qu’il arrive que
certains programmes soient implémentés, non pas dans le système
30 d’information de production, mais dans des environnements dédiés de la
direction des risques, environnements ne bénéficiant pas des dispositifs de
sécurisation mis en œuvre pour le système d’informations de production. De la
même façon, certains programmes ont été développés par les directions de
l’informatique et répondent donc aux règles générales de développement et de
35 recette. D’autres peuvent en revanche avoir été écrits par les modélisateurs.
L’évaluation des missions sur place porte sur les conditions de développement,
de recette et de mise en production, ainsi que sur la sécurité des accès aux
programmes sources ;
33 Elle l’est toujours par rapport à celle des prêts immobiliers, mais la frontière entre ces deux sous-portefeuilles soulève bien
moins de questions.
35
Devant l’ampleur du sujet, les établissements ont souvent mis en place un dispositif de
fiabilisation des données, s’appuyant sur une identification des données sensibles puis sur des
systèmes de détection des anomalies (contrôles automatiques ou manuels), de correction
20 (actions de sensibilisation, mise en place de saisies bloquantes) et de surveillance (indicateurs
assis sur les résultats des contrôles).
L’analyse des écarts est menée, le cas échéant, aux différents paliers de consolidation
utilisés par l’établissement. Dans les grands groupes internationaux, le processus de
consolidation génère en lui-même des écarts (liés pour l’essentiel à l’élimination des
35 opérations réciproques), qu’il importe d’identifier et d’expliquer. Dans l’exercice, les chiffres
comptables sont considérés comme fiables (car validés par les commissaires aux comptes).
Les données risques (sur lesquelles repose le calcul des exigences en fonds propres) doivent
être calées sur les données comptables. Cependant, il ne peut pas y avoir de concordance
complète. Il existe en effet plusieurs sources d’écarts : i) différences de périmètre (la base
40 risque n’incluant pas par exemple les encours des entités en approche standard ou certains
produits), ii) écart structurel (différences d’enregistrement entre les deux référentiels
comptable et prudentiel), iii) écart conjoncturel (décalage temporel entre l’enregistrement en
comptabilité et celui en risque).
36
34 Filiales.
35 Produits.
36 Encours bilan et engagements de hors bilan.
37 Le défaut est défini aux articles 118-1, 118-2, 118-3 et 119 de l’Arrêté du 20 février 2007. En particulier, l’article 118-1
dispose que : « un débiteur spécifique est en défaut dès lors qu'une des deux conditions suivantes est satisfaite :
a) l'établissement assujetti estime qu'il est improbable que le débiteur s'acquitte intégralement de ses obligations de crédit
envers lui, son entreprise mère ou l'une de ses filiales, sans que l'établissement assujetti n'ait recours à d'éventuelles
mesures telles que la réalisation d'une sûreté ;
b) il existe un arriéré de paiement du débiteur sur une obligation de crédit souscrite auprès de l'établissement assujetti, de
son entreprise mère ou de l'une de ses filiales de plus de 90 jours, sauf si des circonstances particulières démontrent que
l'arriéré est dû à des causes non liées à la situation du débiteur ».
37
Taux de pondération caculé pour une EL fixe de 1% selon la courbe de pondération other
retail, en fonction de la probabilité de défaut
250%
200%
150%
100%
50%
0%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%
Probabilité de défaut
PD LGD EL RWA
1% 100% 1% 101,7%
2% 50% 1% 64,4%
5% 20% 1% 29,5%
10% 10% 1% 16,8%
20% 5% 1% 11,1%
5 50% 2% 1% 5,2%
Concernant le taux de retour en sain sans pertes, il s’agit de mesurer les défauts
qui reviennent naturellement en sain sans intervention de l’établissement.
Ceux-ci ne doivent pas être comptés en défaut pour la modélisation afin
d’éviter de minimiser les LGD.
En regard de ces trois points, le contrôle prend la forme d’analyses : i) des conditions
de la contagion (périmètre, impact, degré d’automatisation), ii) de la validité de la définition
des faux défauts retenue par l’établissement, iii) du traitement de ces faux défauts
(identification, traitement en matière de modélisation), et iv) de la mesure du taux de retour en
20 sain sans pertes.
Pour poursuivre sur les points d’attention soulevés par la définition du défaut, il faut
également mentionner la notion d’arriéré de paiement dont le décompte est engagé en faisant
référence à une limite d’autorisation38. Cette rubrique concerne aussi bien les découverts
autorisés (clientèle des particuliers) que les lignes de crédit ou de trésorerie (clientèle des
25 entreprises). Pour la banque de détail, l’analyse de la prise en compte des découverts est
encore plus importante chez les banques généralistes, car il n’existe pas (ou très peu) de
défauts au titre des crédits, les difficultés financières de l’emprunteur affectant en priorité son
compte courant et le découvert associé.
38 Cf. Article 118-2 de l’Arrêté du 20 février 2007 : « Pour les découverts, l'arriéré de paiement est décompté dès que :
– le débiteur a dépassé une limite autorisée qui a été portée à sa connaissance par l'établissement assujetti ; ou
– le débiteur a été averti que son encours dépasse une limite fixée par l'établissement assujetti dans le cadre de son dispositif
de contrôle interne ; ou
– le débiteur a tiré des montants sans autorisation.
En lieu et place des critères susvisés, les établissements assujettis peuvent décompter l'arriéré de paiement lorsque le
découvert a fait l'objet de la part de l'établissement assujetti d'une demande de remboursement total ou partiel auprès du
débiteur, sous réserve que cette demande de remboursement s'inscrive dans le cadre d'un suivi quotidien et rigoureux des
découverts par l'établissement et d'une procédure documentée en fixant les critères de déclenchement.
Pour les cartes de crédit, les arriérés de paiement sont décomptés à partir de la date de paiement fixée contractuellement.
39 Cette différence entre les limites A et B peut être considérée également comme un seuil de matérialité. Les travaux menés
en 2012 par le SGACPR dans le cadre de l’analyse des risques pondérés ont mis en évidence des situations diverses dans
les grands groupes concernant l’existence de ces seuils.
39
Les missions ont conduit leur examen de l’insertion des dispositifs Bâle II en retenant
10 souvent deux axes d’analyse :
le recours ou non aux classes de risque pour fonder les politiques commerciales
(tarification, contraintes de financement, renouvellement de lignes).
Pour conclure sur cette partie relative au contrôle sur place, les deux points suivants
25 illustrent des ruptures d’homogénéité entre les PD et les estimations de LGD qui ont pu
être observées dans les premières années de la mise en place du l’Accord Bâle II et conduisant
à une diminution indue des exigences en fonds propres.
Pour rappel, la PD d’une classe de risque à une date d’arrêté t représente la probabilité
qu’un contrat ou qu’une contrepartie composant cette classe de risque à la date t entre en
30 défaut au cours des 12 mois suivant cette date.
Légende
: classement en : classement en : restructuration : événement
sain défaut de défaut
Cas 1
LGD1=100%
Cas 2
LGD1=0% LGD2=0% LGD3=100%
Cas 3
LGD1=10% LGD2=100%
Cette approche de la perte attendue est contestable. Pour chacune des trois situations,
la totalité de l’exposition de l’établissement est passée en pertes à la suite de déclassements
survenus en 2007. L’estimation de la LGD doit être revue au profit d’une démarche
40 Plus précisément de 52,6 %, correspondant à la moyenne pondérée de 10/100 et de 90/90, puisque dans l’exemple,
l’exposition du contrat restructuré représente 90 % du précédent contrat.
41
homogène avec celle de l’estimation de la PD, dans le but que le produit de ces deux
estimateurs corresponde, à une date d’arrêté donnée, au taux de pertes attendu pour cette
exposition au cours des 12 mois suivants.
Les conséquences de cette approche sur la diminution des exigences en fonds propres
5 peuvent par ailleurs être amplifiées si sont mises en œuvre des règles conduisant à sortir très
aisément du défaut (par exemple sans attendre le retour normal des paiements après mise en
place d’une restructuration), quitte à y entrer de nouveau dans un délai court.
Le terme restructuration employé dans cette partie fait référence à une modification
des termes d’un ou de plusieurs contrats de prêts d’un emprunteur dans un contexte de
difficultés de ce dernier. Cette opération peut être mise en œuvre à l’initiative de
l’établissement pour renforcer son espérance de recouvrement, ou à celle du client, en général
15 dans le cadre d’une procédure de surendettement.
Les éléments ci-dessous illustrent, sur un exemple fictif, les conséquences sur les taux
de défaut41 du choix de procéder à une rupture de l’observation de la défaillance en cas de
restructuration. Dans un souci de simplification, cinq situations sont envisagées :
cas n°3 : deux contrats font l’objet d’une restructuration le 15 mai 2007 et
aucune entrée en défaut n’est constatée sur 2007-2008 ;
cas n°4 : trois contrats font l’objet d’une restructuration le 15 juin 2007 et le
30 contrat restructuré est déclassé en défaut le 15 novembre 2007 ;
cas n°5 : trois contrats font l’objet d’une restructuration le 15 juillet 2007, dont
l’un est entré en défaut le 15 avril 2007, et le contrat restructuré est déclassé en
défaut le 20 août 2007.
41 Des conséquences peuvent également être observées sur l’estimation des LGD, variables selon la méthodologie employée.
Elles ne sont pas évoquées dans cette illustration.
42
Légende
: classement en : classement en : restructuration : événement
sain défaut de défaut
Cas 1
Cas 2
Cas 3
Cas 4
Cas 5
Pour illustrer les impacts quantitatifs possibles, on considère une classe de risque
composée de 1 000 contrats. Deux scénarios sont retenus. Le premier reflète une pratique
faible de la restructuration (10 % des contrats relèvent des cas n°3, 4 et 5), le second une
5 pratique intensive (50 % des contrats sont couverts par les cas n°3, 4 et 5)42.
Pour chacun de ces deux scénarios, le tableau ci-dessous retrace les taux de défaut
observés selon que la rupture d’observation de la défaillance en cas de restructuration est
retenue ou non. Les différences concernent les cas n°4 et 5 : pour le calcul des taux de défaut
observés aux dates d’arrêtés antérieures à la restructuration, les contrats sont considérés
10 comme non défaillants par un établissement n’assurant pas la continuité de l’observation en
cas de restructuration, à l’exception du contrat du cas n°5 ayant fait défaut le 15 avril 2007.
La moyenne des taux de défaut, parfois utilisée par les établissements comme
estimateur des probabilités de défaut, est également indiquée.
42 Pour le calcul des taux de défaut qui suivra, les contrats issus des restructurations et ceux entrés en défaut sont exclus de la
classe de risque, la plupart des processus de segmentation des établissements les classant dans des classes de risque
spécifiques.
43
Taux de défaut
Dates
Scénario n°1 : restructuration rare Scénario n°2 : restructuration intensive
d'arrêté
Rupture de l'observation Continuité de l'observation Rupture de l'observation Continuité de l'observation
31/12/2006 11,0% 16,0% 15,0% 40,0%
31/01/2007 11,0% 16,0% 15,0% 40,0%
28/02/2007 11,0% 16,0% 15,0% 40,0%
31/03/2007 11,0% 16,0% 15,0% 40,0%
30/04/2007 10,1% 15,2% 10,5% 36,8%
31/05/2007 10,5% 15,8% 13,3% 46,7%
30/06/2007 10,9% 13,0% 16,7% 33,3%
31/07/2007 11,1% 11,1% 20,0% 20,0%
31/08/2007 11,1% 11,1% 20,0% 20,0%
30/09/2007 11,1% 11,1% 20,0% 20,0%
31/10/2007 11,1% 11,1% 20,0% 20,0%
30/11/2007 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
31/12/2007 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
Moyenne 9,2% 11,7% 13,9% 27,4%
Les probabilités de défaut étant couramment assises sur des moyennes de taux de
défaut, la rupture de l’observation de la défaillance conduit donc souvent à réduire les
estimations de ce paramètre.
10 Pour une date d’arrêté donnée, cette rupture revient à ne pas retenir, pour l’estimation
de la perte attendue, les pertes afférentes aux défaillances qui surviendraient dans les 12 mois
et qui concerneraient des contrats ayant été restructurés entre la date d’arrêté et le
déclassement. Or, selon une approche économique, la restructuration ne consacre pas
l’extinction d’une dette, mais la poursuite d’un concours sous une autre forme juridique. Cette
15 situation ne saurait donc être confondue :
Aussi, les missions de contrôle sur place ont-elles eu à indiquer dans une telle situation
que la continuité de l’observation de la défaillance est à assurer en cas de restructuration, afin
20 d’obtenir une estimation de la perte attendue plus pertinente au regard d’une réalité
économique.
44
Faisant suite à la déclaration sans concession du premier sommet du G20, qui s’était
tenu le 15 novembre 2008 à Washington, le BCBS a annoncé le 20 novembre le lancement
10 d’une stratégie globale visant à traiter les faiblesses fondamentales révélées par la crise des
marchés financiers s’agissant de la régulation, de la supervision et de la gestion interne des
risques des banques à dimension internationale.
Les principaux jalons de cette stratégie cités lors de l’annonce étaient les suivants :
43 Le risque de contrepartie correspond au risque que la contrepartie d'une opération fasse défaut avant le règlement définitif
de l'ensemble des flux de trésorerie liés à l'opération de marché.
45
Le graphique suivant propose de rapprocher les faiblesses identifiées (en lien avec les
5 jalons précités, excepté le 8ème et dernier) aux composantes du ratio de solvabilité.
Par ailleurs, le graphique ci-dessous retrace les principales évolutions des standards de
supervision. On pourra noter la fréquence rapprochée des révisions. Le premier recours aux
modèles internes a été introduit en décembre 1996, lors de l’amendement de Bâle I sur les
10 exigences en fonds propres face aux risques de marché.
46
5 En préambule, il est indiqué que la profondeur et la sévérité de la crise actuelle ont été
amplifiées par les faiblesses du secteur bancaire, parmi lesquelles on peut citer en particulier :
i) un endettement excessif, ii) un capital de qualité médiocre, et iii) des coussins de liquidités
insuffisants. La crise a par ailleurs été exacerbée par la mise en œuvre d’un processus de
désendettement procyclique et par le caractère interdépendant des institutions financières
10 d’importance systémique.
Le Comité de Bâle a également ajouté que ces réformes vont transformer le dispositif
de régulation et favoriser l’émergence d’un secteur bancaire davantage résistant. En
15 conséquence, le Comité a procédé à une évaluation complète des effets potentiels de Bâle III,
sur le secteur bancaire mais aussi sur l’activité économique en général. Il en résulte que cette
transition vers davantage de fonds propres et la définition de normes en matière de liquidité
aura un impact sur la croissance estimé modeste. En outre, à long terme, les bénéfices
économiques surpasseraient substantiellement les coûts associés à la mise en place de ces
20 normes plus élevées.
Le Comité a enfin annoncé qu’il concentrera ses efforts sur la mise en œuvre du
dispositif Bâle III et conduira également des travaux dans les domaines suivants :
30 la revue des principes de base pour une supervision bancaire efficace, tirant les
leçons de la crise ;
Pour conclure, le Comité a également rappelé qu’en 2009, le nombre de ses membres
35 avait doublé, avec 44 représentants de banques centrales et d’autorités de supervision, et
comprenait 27 juridictions. La plus grande diversité des opinions en matière de supervision
ainsi induite et le partage des expériences entre les membres ont enrichi les discussions du
48
En substance, ce suivi repose sur l’opinion qu’il est crucial que Bâle III soit mis en
œuvre intégralement, dans les temps et de façon uniforme afin d’améliorer la résistance du
système bancaire mondial, de maintenir la confiance des marchés dans les ratios de fonds
propres réglementaires et d’instaurer les conditions d’une concurrence équitable. Faute de
15 mise en œuvre, les avancées que représente la récente série de réformes réglementaires ne
pourraient se concrétiser.
Pour faciliter le processus de mise en œuvre, les membres du Comité de Bâle ont
adopté un programme d’évaluation de la concordance des réglementations – RCAP47 qui
examinera le degré de mise en application de Bâle III dans leurs juridictions respectives et en
20 rendra compte dans un rapport.
niveau n°3 – concordance des méthodes de calcul des actifs pondérés des
25 risques.
44 Par ailleurs, au cours du processus de définition des nouveaux standards, le Comité a régulièrement sollicité les
commentaires publics sur ces propositions. À titre d’illustration, les propositions formulées en décembre 2009 sur le capital
et la liquidité ont suscité près de 300 commentaires de la part de l’industrie bancaire, du monde de la recherche, de
gouvernements, de superviseurs, de différents acteurs des marchés et de parties intéressées.
45 Cf. Annexe 2 : Mise en place de Bâle III – études d’impact menées par les superviseurs au niveau international.
46 À la suite du lancement de ces travaux et, dans une certaine mesure, de manière parallèle, l’Autorité Bancaire Européenne
– EBA (European Banking Authority) a également conduit des travaux globalement similaires, davantage adaptés au profil
des banques de l’Union européenne. Les résultats obtenus semblent avoir eu moins de publicité et moins d’influence sur
l’évolution des standards internationaux que ceux conduits par le Comité de Bâle.
47 Regulatory consistency assessment programme.
49
Si le premier niveau de contrôle est très formel et n’a pas nécessité la mobilisation de
ressources importantes, tel n’a pas été le cas pour le deuxième et, surtout, le troisième niveau.
20 Cette orientation a été retenue en juin 2011 par le Comité de Bâle au regard : i) de
l’importance de la contribution du risque de crédit au total des actifs pondérés, ii) de la limite
des modèles existants constatée depuis le début de la crise en 2008, et iii) du manque de
transparence des établissements sur leurs exigences en fonds propres.
Il faut préciser qu’en 2010 et 2011, plusieurs articles ont été publiés par l’industrie
25 questionnant la cohérence et la fiabilité des calculs des risques pondérés par les
établissements recourant aux approches internes 49. On peut citer en particulier les suivantes.
48 À titre d’illustration, la mission d’évaluation de la conformité de la réglementation applicable en Suisse aux dispositions
de l’Accord de Bâle III était composée par des représentants des banques centrales du Royaume-Uni, du Canada,
d’Allemagne, d’Afrique du Sud et de Chine.
49Alliance Bernstein. Global Banking: What is behind the difference in RWA/asset ratios between US and European banks?
Technical Report, June 2011.
Arroyo, J.M., Colomer, I., García-Baena, R., and González-Mosquera, L. « Comparing Risk-Weighted Assets: The
Importance of Supervisory Processes », Financial Stability Journal, Banco de España, May 2012.
Cannata F., Casellina S. and Guidi G. « Inside the labyrinth of RWAs: how not to get lost », Banca di Italia.
Barclays Capital :
(1) « Bye Bye Basel? Making Basel more Relevant ». Technical Report, May 2012.
(2) « The Shrinking European bank sector – the RWA rumbles on ». Technical Report, May 2011.
(3) « Two hundred million Inputs. Can you trust risk weighting at European banks? », Technical Report, April 2011.
BNP Paribas :
(1) « Risk weights on the skinny side ». Technical Report, June 2011.
(2) « RWA to total assets: BNPP and JPM on par? », Technical Report, June 2011.
Citigroup. The Weighting Game – Basel Risk Weightings », Technical Report, June 2011.
Federal Reserve Board of Governors. « Federal Reserve Wholesale Benchmarking Exercise ». Regulatory Report, BS&R
Quantitative Risk Management & Wholesale Qualification Team, USA, January 2012.
Ledo, M. « Towards more consistent, albeit diverse, risk-weighted assets across banks ». Estabilidad Financiera, n 21, Banco
de España, 2011.
50
Si auraient pu être également citées d’autres études publiées au cours de cette période
2010 – 2011 qui cherchaient à expliquer et à justifier les différences en termes de risques
pondérés, il faut retenir qu’il n’en ressortait pas au final une convergence d’opinions, ni sur
l’importance réelle du sujet, ni sur les implications de ces constats.
dans quelle mesure les calculs des exigences en fonds propres sont conformes à
35 l’Accord de Bâle III ;
mais aussi, compte tenu de la souplesse offerte par le dispositif, dans quelle
mesure les règles de l’Accord sont appliquées de manière homogène à travers
les banques et les juridictions, en s’appuyant sur des analyses quantitatives et
qualitatives.
40 Il a été précisé dans la feuille de route de ce troisième niveau du RCAP que l’objectif
n’était pas de restreindre indûment la flexibilité offerte aux banques dans leur gestion des
risques et leur choix de modélisation et qu’il n’était pas attendu que les différentes banques
assignent une pondération en risque identique à une même contrepartie. Il est rappelé que les
banques doivent aspirer à une meilleure évaluation du risque que leurs pairs, et qu’un
conformisme en la matière pouvait conduire à un comportement moutonnier et être générateur
5 de risque systémique. L’initiative vise donc à s’assurer que les risques pondérés reflètent de
manière précise le risque sous-jacent. Toutefois, au regard du relèvement sensible de la
qualité des fonds propres de base et du niveau minimum du ratio prudentiel à respecter dans la
suite de Bâle III, le Comité a également reconnu que les banques pouvaient avoir de plus
grandes incitations à réduire les exigences en fond propres via leurs mesures de risques
10 pondérés.
20 À cette fin, deux sous-groupes de travail ont été constitués : le SIGBB51 pour le
portefeuille bancaire et le SIGTB52 pour le portefeuille de négociation.
Au préalable, une revue de la littérature a été effectuée par le SIGBB sur ce thème des
différences en termes de risques pondérés entre les banques, confirmant qu’il ne ressort pas de
convergence d’opinions, ni sur l’importance réelle du sujet, ni sur les implications de ces
constats.
L’analyse top-down s’est appuyée sur les éléments disponibles relatifs aux 102
banques précitées suivies par le Capital Modeling Group (cf. § 1.3). Pour rappel, il ressort de
10 cette base de données que le risque de crédit est à l’origine d’une part essentielle du total des
actifs pondérés, 71 % en médiane.
15
Aide à la lecture : le total des expositions vis-à-vis des entreprises représentent environ 25 %
du total des expositions pour les banques de l’Union européenne, plus de 35 % pour les
banques nord-américaines, et légèrement moins de 30 % pour les banques de la zone Asie-
Pacifique.
20 Avec cette métrique des expositions (différentes de celles des actifs pondérés par le
risque), la clientèle des entreprises et celle du retail apparaissent comme les deux principaux
portefeuilles, représentant respectivement 27 % et 23 % du total. Il y a toutefois d’importantes
différences régionales, avec un portefeuille souverain important dans la zone Asie-Pacifique
et une part élevée des encours en partial use (i.e. encours des banques autorisées à utiliser
25 l’approche des notations internes sur lesquels sont néanmoins appliquées les pondérations de
la méthode standard) dans la zone de l’Union européenne.
Aide à la lecture : au sein des 102 banques étudiées, 88 présentent un portefeuille de clientèle
d’entreprises non nul. Établie sur ces 88 banques, la moyenne des pondérations en risque de
crédit s’élève à 48 %54. Pour 75 % de ces banques, la pondération en risque de crédit pour leur
5 portefeuille d’entreprises est inférieure à 64 %.
En combinant les deux éléments précités (répartition des expositions et dispersion des
pondérations en risque), le portefeuille de la clientèle des entreprises et celui de la clientèle
retail apparaissent comme les principaux contributeurs des variations de risques pondérés
observées au sein des banques.
10 L’analyse top-down montre toutefois ici rapidement ses limites pour apprécier la
pertinence des différences de pondérations en risque observées entre les banques. Si on
reprend le tableau ci-dessus, sur un plan strictement théorique, il est en effet possible, bien
que peu vraisemblable, que les dispositifs de notations de toutes les banques soient conformes
à l’Accord Bâle III et que, par exemple, la différence entre le taux de pondération minimum
15 de 7 % relevé sur le portefeuille retail et celui maximum de 101 % s’explique par un profil de
clientèle bien moins risqué dans le premier cas que dans le second.
4.3.1.2.1 Présentation
Le HPE a été conduit sur un échantillon de 32 banques parmi les plus importantes au
20 niveau mondial55 afin d’apprécier, sur un portefeuille hypothétique d’expositions, le degré de
différences des pondérations en risque calculées. Ces 32 banques représentent 13 juridictions.
17 sont européennes, 7 nord-américaines et 8 de la zone Asie-Pacifique.
Le caractère hypothétique de cet exercice renvoie au fait que l’exposition réelle des
établissements est inconnue.
54 Exprimé autrement, ce taux de 48 % signifie que, face à une exposition de 100 euros, les exigences en fonds propres
s’élèvent à 3,8 euros (100*48%*8%).
55 L’ensemble des établissements identifiés comme systémiques (global systemically important banks) ont participé à cet
exercice, sauf rares exceptions.
56 Les contreparties retenues sont des têtes de groupe. Tout établissement exposé à ce groupe (i.e. tête et/ou filiale)
communique la PD et la LGD retenues au niveau de la tête de groupe.
54
La liste des contreparties a été établie afin de maximiser la probabilité que plusieurs
banques y soient exposées. Au final, ont été retenus 46 souverains, 77 banques et 1 247
grandes entreprises. Le tableau retrace le nombre d’estimations de PD (identique au nombre
d’estimations de LGD) communiquées par les banques participantes pour chacun des trois
5 ensembles de contreparties.
Comme attendu, l’intersection des estimations des banques participantes au HPE est
très satisfaisante pour les portefeuilles souverains et banques, et moins satisfaisante celui des
entreprises. Les trois graphiques ci-dessous dressent, à titre d’illustration, la répartition des
10 contreparties selon le nombre d’estimations communiquées par les banques participantes.
Portefeuille « Souverains »
55
Portefeuille « Banques »
Portefeuille « Entreprises »
5 Aide à la lecture : parmi les 46 contreparties du portefeuille des souverains, 16 ont été notées
par 6 des 32 banques participantes.
On peut relever que la plupart des contreparties souverains et banques sont notées par
plus de la moitié des banques participantes. S’agissant des entreprises, quelques centaines
sont notées par cinq ou moins des banques participantes. Toutefois, plus d’un tiers des
10 entreprises ont été notées plus de dix fois.
l’ensemble des banques participantes, d’autre part 57. Chaque colonne correspond à une
banque participante.
Portefeuille « Souverains »
Banques participantes
5 Portefeuille « Banques »
Banques participantes
57 Pour cet exercice, seules les contreparties pour lesquelles au moins quatre banques participantes ont transmis une
probabilité de défaut ont été retenues.
57
Portefeuille « Entreprises »
Banques participantes
Si les classements des contreparties sont assez similaires d’une banque participante à
l’autre (seules quelques-unes se distinguent par une corrélation faible dans les graphiques ci-
5 dessus), en revanche, l’analyse des probabilités de défaut montre que les niveaux des
estimations diffèrent considérablement entre les banques, en particulier concernant les
contreparties de qualité de crédit médiocre.
Ces différences ne sont pas empreintes d’une tendance régionale particulière (e.g.
considérées dans leur ensemble, les banques participantes de la zone nord-américaine ne
10 retiennent pas des estimations de probabilité de défaut supérieures ou inférieures à celles de
l’ensemble des banques de la zone de l’Union européenne). On peut cependant constater un
biais régional, dans le sens où une banque a tendance à retenir une probabilité de défaut
relativement plus faible pour les contreparties de son marché domestique.
15 Pour une banque donnée, les estimations de LGD montrent relativement peu de
variations selon les contreparties, ce qui peut ne pas être surprenant puisque l’exercice de
portefeuille hypothétique retient comme hypothèse une exposition sans garantie/collatéral. En
revanche, le niveau des estimations de LGD varient amplement entre les banques
participantes.
20 Dans les trois tableaux ci-dessous, chaque ligne verticale représente l’étendue des
valeurs de LGD observées pour une contrepartie donnée (la partie plus large indique la
différence interquartile Q1-Q3).
58
Portefeuille « Souverains »
Contreparties du portefeuille
Portefeuille « Banques »
Contreparties du portefeuille
5 Portefeuille « Entreprises »
Contreparties du portefeuille
59
Une caractéristique à signaler est le nombre très limité de valeurs différentes assignées
par une banque pour un portefeuille de contreparties donné. Ceci est visible dans les graphes
ci-dessus, avec l’alignement horizontal des valeurs de LGD hautes et basses sur un nombre
important de contreparties, résultant de l’affectation par quelques banques d’une même
5 estimation de LGD (basse ou élevée) à la quasi-exhaustivité des emprunteurs d’un portefeuille
donné. Plusieurs banques appliquent donc de fait ce qui pourrait être appelée une approche
notations internes « fondation modifiée », en recourant de manière intensive à une valeur
unique de LGD, laquelle peut varier considérablement d’une banque à l’autre.
La hauteur des lignes verticales des graphiques précédents signalent des différences
10 substantielles entre les banques sur les niveaux des estimations de LGD retenues, en
particulier sur les portefeuilles souverains et banques :
15 pour le portefeuille des banques, la différence interquartile est bien plus faible
que pour les souverains, mais l’écart entre les valeurs minimum et maximum
sont du même ordre de grandeur ;
Ces éléments montrent que les différences entre les LGD pourraient être une source de
20 variation significative entre les totaux d’actifs pondérés des établissements.
Afin de mesurer les conséquences en termes de risques pondérés que peuvent avoir ces
différences constatées sur les estimations de PD et de LGD, les trois graphiques ci-dessous
retracent, par portefeuille d’actifs et pour chaque établissement participant, la moyenne de la
25 différence, en pourcentage, entre le taux de risque pondéré estimé à partir des paramètres de
l’établissement et une valeur de référence – ou benchmark – correspondant au taux de risque
pondéré médian observé sur les banques participantes. Pour rappel, une exposition uniforme
de 1 unité de devise a été retenue pour chaque contrepartie vis-à-vis de laquelle une banque
est exposée réellement.
58 Pour rappel, au nombre de 46 pour le portefeuille souverain, de 77 pour le portefeuille des banques et de 1 287 pour celui
des entreprises.
60
RWA%iBenchmark Médiane RWA%iBank j Bank j exposée sur contrepartie i
3. pour chacune des banques participantes à l’exercice k, calcul de la moyenne
des différences relatives entre le taux de pondération de la banque et le taux de
pondération de référence (ou benchmark)60 :
Portefeuille « Souverains »
Aide à la lecture : la colonne la plus à gauche, qui porte une valeur de -58,8 %, représente la
position relative d’une banque pour laquelle, en moyenne, l’estimation du risque pondéré
10 d’une exposition souveraine sur laquelle cette banque est exposée est 58,8 % inférieure au
risque pondéré médian établi à partir des autres banques également exposées sur cette
contrepartie.
59 Le symbole % adossé au RWA rend compte du fait que l’exposition n’ayant pas été demandée dans le cadre de cet
exercice, le résultat correspond aux risques pondérés associés à une exposition forfaitaire de 1. Il s’agit donc d’un taux de
pondération.
60 Une disposition, non mordante, avait été retenue consistant à exclure les portefeuilles des banques pour lesquels moins de
10 comparaisons avaient pu être effectuées.
61
Portefeuille « Banques »
Portefeuille « Entreprises »
Comme on le lira plus tard, en conclusion des entretiens conduits par le SIBB avec
certaines des banques participantes au HPE, plusieurs éléments peuvent contribuer à constater
ces importantes variations entre LGD, parmi lesquels : i) le recours à des défauts observés sur
les petites et moyennes entreprises pour asseoir les estimations de LGD des grandes
5 entreprises, et ii) un nombre souvent très limité de données disponibles pour déterminer les
LGD des portefeuilles avec peu de défauts. En conséquence, l’explication de certaines valeurs
extrêmes pourrait résider dans les ajustements, pour l’essentiel « à dire d’expert », auxquels
ont pu procéder certaines banques pour pallier cette insuffisance de données. On peut en outre
rappeler ou citer les principaux biais et hypothèses réductrices de l’exercice HPE tel qu’il a
10 été conduit : i) une exposition uniforme pour chaque établissement 61, ii) des expositions sans
garantie/collatéral62, et iii) des estimations au niveau des têtes de groupe63.
L’impact ultime sur les ratios prudentiels des différences observées sur les risques
pondérés au niveau des contreparties individuelles dépend du profil d’exposition des banques
vis-à-vis des contreparties. Pour rappel, pour les trois graphiques précédents, l’hypothèse
20 d’une distribution uniforme des expositions avaient été retenues. Or cette hypothèse peut
conduire à sous-estimer le caractère agressif ou surestimer le caractère prudent des banques
dont les expositions sont concentrées sur des contreparties pour lesquelles les estimations sont
relativement plus basses. Inversement, cette hypothèse peut conduire à surestimer le caractère
agressif ou sous-estimer le caractère prudent des banques dont les expositions sont
25 concentrées sur des contreparties pour lesquelles les estimations sont relativement plus
élevées.
61 Si un établissement dispose d’estimations prudentes pour les contreparties sur lesquels il est fortement exposé et
agressives pour celles sur lesquels il est peu exposé, alors cet établissement apparaîtra, à tort, comme agressif.
62 Si un établissement dispose d’estimations de LGD prudentes pour des expositions avec collatéral/garantie et agressives
pour celles qui en sont dépourvues, et si, dans le cadre de sa relation clientèle, cet établissement a une politique de prise de
collatéral/garantie intensive, alors cet établissement apparaîtra, à tort, comme agressif.
63 Si un établissement dispose d’estimations prudentes pour des expositions sur filiales de groupe et agressives pour les
expositions sur les têtes de groupe, et si, dans le cadre de sa relation clientèle, cet établissement a principalement des
expositions vis-à-vis des filiales, alors cet établissement apparaîtra, à tort, comme agressif.
63
15 2. Dans un second temps, à des fins de comparaison, chaque banque est supposée
présenter un ratio prudentiel égal à 10 %. En retenant un montant de fonds
propres constant, ce ratio est de nouveau calculé après la révision des
montants d’actifs pondérés effectuée dans l’étape précédente.
Le graphique ci-dessous retrace les différences entre le ratio initial et le ratio après
20 ajustement.
Aide à la lecture : la colonne la plus à gauche représente une banque de l’Union européenne
pour laquelle l’application des taux de pondération de référence à ses portefeuilles souverains,
banques et entreprises conduirait à réduire de 22 % son ratio prudentiel.
25
64
Les totaux des actifs pondérés selon l’approche des notations internes avancées en
retenant les estimations de PD et de LGD du HPE ont tendance globalement à être plus bas
que ceux mesurés selon l’approche standard. Ce point est illustré par les trois graphiques ci-
5 dessous.
La relation entre les deux méthodes de pondération précitées apparaît variable selon
les banques et les portefeuilles. Tandis que sur les portefeuilles des entreprises et des banques,
la pondération selon l’approche des notations internes avancées apparaît conduire à des
montants nettement plus faibles que selon l’approche standard pour une grande majorité des
10 banques, la situation est inverse pour le portefeuille des souverains 64.
Incidemment, la question du niveau des RWA, au-delà de leur variation entre les
banques, apparaît posée.
Portefeuille « Souverains »
15 Aide à la lecture : la colonne la plus à gauche représente une banque de la région Asie-
Pacifique pour laquelle l’application de l’approche des notations internes conduit à des taux
de pondération inférieurs à 40 % à ceux qui résulterait de l’application de la méthode
standard.
64 Il faut préciser qu’en méthode standard, une pondération égale à 0 % peut être retenue, pour les expositions face à certains
souverains notamment.
65
Portefeuille « Banques »
Portefeuille « Entreprises »
La première ligne retrace, par portefeuille, l’écart-type calculé sur les médianes (une
médiane par banque participante) des différences relatives entre le taux de risque pondéré
estimé à partir des paramètres d’une banque participante donnée et la valeur de référence – ou
5 benchmark65.
La deuxième ligne montre l’impact sur cet écart-type qui résulterait de l’application
par toutes les banques participantes de la même estimation de PD pour une contrepartie
donnée, égale à la médiane des probabilités de défaut accordées par les banques. On peut
relever une baisse de 25 % –30 % de la variabilité sur les portefeuilles banques et entreprises,
10 de 50 % sur celui des souverains.
La troisième et dernière ligne est symétrique à la deuxième : est calculé pour chaque
portefeuille l’écart-type qui résulterait de l’application par toutes les banques participantes de
la même estimation de LGD pour une contrepartie donnée, égale à la médiane des taux de
pertes en cas de défaut accordées par les banques. La baisse est située entre 35 % – 45 % pour
15 les portefeuilles banques et entreprises, et est égale à 70 % pour celui des souverains.
Des entretiens ont également été menés par le SIGBB avec 12 des 32 banques
participantes au HPE afin de disposer d’informations complémentaires pour éclairer les
résultats obtenus. Ces 12 banques couvrent 9 juridictions et ont été sélectionnées
20 principalement en raison de leur positionnement au sein du HPE (i.e. les plus agressives et les
plus prudentes).
Dans certains cas, ces discussions ont permis d’identifier des problèmes de qualité des
données communiquées pour le HPE, conduisant à des réémissions de fichiers et des révisions
des analyses (lesquelles ont été prises en compte dans les graphiques retracés précédemment).
25 Ces discussions ont confirmé que les données et les choix de modélisation étaient
d’importants déterminants des différences de risques pondérés entre les banques. Des
différences significatives dans la granularité des échelles de notation et des systèmes de
notation ont été identifiées, ainsi que dans les estimations des probabilités de défaut assignées
à des grades de notations pourtant comparables au regard de ratings externes.
30 Une grande diversité a également été constatée s’agissant des approches appliquées
pour la modélisation des estimations de probabilités de défaut et de taux de pertes en cas de
défaut. Aucun trait commun ne se dégage s’agissant de la profondeur d’historique et la
population de référence retenues pour les estimations.
65 Pour permettre au lecteur de plus aisément appréhender la démarche suivie, il s’agit donc approximativement de l’écart-
type calculé sur les différences de taux de pondération retracées dans la partie 4.3.1.2.4. Le terme « approximativement »
fait référence au fait que la moyenne des différences avait était retenue dans cette partie 4.3.1.2.4, alors qu’il s’agit de la
médiane pour cet exercice d’évaluation des impacts relatifs des paramètres PD et LGD.
67
Certains des paramètres sous-jacents au processus d’estimation (tels que les coûts de
recouvrements, le taux d’actualisation ou l’horizon de recouvrement considéré) varient
considérablement entre les 12 banques sélectionnées.
Plusieurs autres thèmes ont également émergé de ces entretiens parmi lesquels on peut
5 citer :
la qualité très variable des données de référence utilisées par les banques pour
fonder leurs estimations ;
une segmentation plus ou moins fine des expositions vis-à-vis des entreprises,
expliquant vraisemblablement une divergence dans les estimations ;
4.3.2 Synthèse
Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a publié, en juillet 2013, son premier
30 rapport sur la concordance réglementaire concernant les actifs pondérés en risque de crédit
détenus dans le portefeuille bancaire.
66 Dans les deux cas, les superviseurs ont exigé des banques qu’elles actualisent leurs estimations.
68
Au final, il existe de très grandes disparités d'une banque à l'autre pour ce qui est des
actifs moyens pondérés du risque de crédit dans le portefeuille bancaire. Le rapport du Comité
constate que ces disparités s’expliquent par des différences importantes dans la composition
des actifs des banques, qui traduisent, à leur tour, des choix différents en matière de risque,
5 comme le prévoit le dispositif relatif aux exigences de fonds propres fondées sur le risque. Au
demeurant, une part non négligeable de ces disparités est également imputable à la diversité
des pratiques bancaires et prudentielles.
Des éléments « aberrants » notables apparaissent clairement dans chaque catégorie, les
20 actifs d'entreprises présentant le plus grand regroupement de banques autour d'une tendance
centrale, et les actifs souverains la plus forte variabilité. Les portefeuilles de référence sont,
par nature, assortis d’un faible défaut et il est donc difficile d’obtenir des données appropriées
pour estimer les risques, ce qui peut contribuer aux différences entre banques, surtout dans
leurs estimations de la LGD pour les actifs souverains et bancaires.
25 Par ailleurs, le rapport fait un examen préliminaire des stratégies que le Comité
pourrait envisager en vue de réduire au minimum les écarts excessifs dus aux pratiques des
banques. Le Comité a conscience qu’il faudra veiller à ce que le dispositif de fonds propres
conserve sa sensibilité au risque et, en même temps, favoriser une meilleure comparabilité des
calculs, par les banques, de leurs fonds propres réglementaires.
10 Le paquet CRD IV a été adopté le 26 juin 2013 et est entré en application à partir du
1er janvier 2014. Ce paquet législatif comprend deux textes :
15 une directive, qui est centrée sur les questions d'agrément, de gouvernance, de
supervision (y compris les coussins de capital) et de sanctions.
Pour permettre la mise en œuvre de ces textes, la Commission devra adopter un certain
nombre de standards techniques contraignants (Binding Technical Standards – BTS), préparés
par l'European Banking Authority – EBA.
30 Le nouveau cadre réglementaire regroupe les trois propositions de texte publiées par la
FED, l’OCC et le FDIC en août 2012, lesquelles concernent la transposition générale de
Bâle III (ratios de fonds propres, coussins de capital et ratios de levier) et les méthodologies
de calcul des risques pondérés en approches standard et avancée. Il s’appliquera à tous les
établissements bancaires ou assimilés américains, hormis les « bank holding companies » de
35 moins de 500 millions USD d’actifs consolidés.
67 « Consultative document – Standards – Capital floors: the design of a framework based on standardised approaches »,
BCBS, décembre 2014
68 Ces dispositions intègrent les mesures de Bâle 2.5, déjà insérées dans la loi européenne par la CRD III (entrée en vigueur
au 31 décembre 2011, à l'exception des dispositions sur les rémunérations en vigueur depuis le 1 er janvier 2011).
69 Office of the Comptroller of the Currency.
70 Federal Deposit Insurance Corporation.
70
5 Conclusions
Plutôt que d’évoquer les incidences sur les dispositifs de modèles internes qui
découlent des multiples conflits d’intérêts entre les différentes parties prenantes71, le rédacteur
de ce mémoire souhaite en conclusion partager deux documents, traduits par ses soins, qui
5 illustrent les questions encore ouvertes sur le rôle et la place que la communauté des
superviseurs bancaires souhaite accorder aux modèles internes.
« La fréquence et la sévérité des crises financières suggèrent qu’elles sont une part
10 inévitable du capitalisme. Cela ne signifie pas que les régulateurs devraient abandonner
l’objectif de limiter les dommages qu’elles occasionnent. Mais cela devrait les rendre
prudents lorsqu’ils essayent de stabiliser le système.
L’instabilité fondamentale résulte du décalage entre, d’une part, des actifs bancaires
de long terme et, d’autre part, au passif, des dépôts à court terme. Comme l’indique M.
Prates : « aucune régulation ne sera jamais en mesure de modifier cette réalité, à moins
qu’une loi ne soit passée, par exemple, fixant les exigences de réserve à 100 % et interdisant
20 l’endettement bancaire ».
Dans leurs réponses à la crise, les autorités américaines ont choisi de s’orienter vers
un régime de régulation extrêmement complexe, sous la forme du Dodd-Franck Act. Mais
M. Prates souligne que chaque nouvelle règle crée une pression tant sur les régulateurs que
30 sur l’industrie ; or les superviseurs ne peuvent espérer garder trace de toutes les infractions.
Chaque fois que les règles sont vulnérables, la crédibilité du système est réduite.
M. Prates cite également l’économiste J.K. Galbraith : « Toutes les crises ont
impliqué de l’endettement, lequel, d’une manière ou d’une autre, est devenu dangereusement
hors d’échelle au regard des capacités de paiement sous-jacentes ». Lord Turner retient le
35 même argument. L’endettement est utile, en théorie, s’il permet aux entreprises d’accumuler
du capital ou aux consommateurs de lisser leur consommation à travers leur vie. En pratique,
71 À titre d’illustration :
pour la sphère publique : déterminer un niveau de fonds propres suffisant pour faire face à des pertes inattendues
sans impliquer le contribuable, en tenant compte que l’industrie bancaire, actif stratégique d’un pays, est ouverte à
la compétition internationale ;
pour les établissements : déterminer des exigences en fonds propres conformes à la réglementation, alors que le
ROE est un indicateur clé suivi par les investisseurs.
72 Buttonwood: The inevitability of instability. A welcome burst of new thinking on financial regulation.
71
cependant, la dette est utilisée pour financer l’achat d’actifs existants, conduisant à des
bulles. Il cite une estimation selon laquelle seuls 15 % des prêts des banques britanniques
sont utilisés pour de l’investissement en capital.
Les deux analystes divergent sur les réponses à apporter par les régulateurs. Lord
20 Turner considère que le principal point réside dans l’excès de flux de capital, lequel devrait
être traité au niveau national avec des autorités intervenant pour limiter la création excessive
de crédit. Une voie possible serait d’imposer aux banques étrangères opérant dans un pays
que cette activité soit conduite par des filiales disposant de capitaux propres distincts de ceux
de la maison mère. Bien que ceci puisse conduire à une balkanisation des marchés financiers,
25 au moins une telle approche permettrait-elle de réduire l’arrivée excessive de liquidité.
Il n’y a aucune raison pour laquelle les régulateurs ne pourraient pas suivre ces deux
approches. Cela pourrait être davantage productif que de créer à l’attention des financiers
une régulation encore plus complexe à éviter ».
Les objectifs de ce montant plancher proposé par le Comité sont les suivants : i)
s’assurer que le total des fonds propres au niveau mondial ne soit pas inférieur à un certain
niveau, ii) réduire le risque de modélisation et les erreurs de mesure dérivant des approches
72
de notations internes, et iii) améliorer la comparabilité des niveaux de capitalisation entre les
banques.
Comme il a été indiqué dans le rapport du Comité de novembre 2014 à l’attention des
membres du G20, le Comité est en train de prendre des mesures afin de réduire la variabilité
5 des ratios de fonds propres entre les banques. Le document consultatif de ce jour fait partie
d’un ensemble de mesures de régulation et de supervision dans l’objectif d’améliorer la
robustesse et la comparabilité des ratios de fonds propres pondérés.
6 Annexes
6.1 Annexe 1 : mise en place de Bâle II – études d’impact
menées par les superviseurs au niveau international
Afin d’évaluer les effets de la mise en place de l’Accord Bâle II, par rapport au régime
5 prudentiel Bâle I, sur les exigences en fonds propres des établissements assujettis, le Comité
de Bâle a conduit et publié plusieurs études d’impact (Quantitative Impact Study – QIS) :
en 2001 (QIS 2 et QIS 2,5), pour apprécier si les objectifs assignés au nouvel
Accord en termes d’exigences en fonds propres étaient atteints ;
en 2002 (QIS 3), dans le but de disposer des éléments quantitatifs nécessaires
10 à la finalisation et à la publication de la version définitive de l’Accord en juin
2004 ;
en 2005 (QIS 573), afin de disposer de données les plus pertinentes et récentes
pour asseoir le nouveau calibrage décidé en mars 2005 par le BCBS et prévu
alors pour le printemps 2006.
15 Cette dernière étude d’impact étant fondée sur des données qui résultent de travaux
importants de fiabilisation conduits au cours des années 2000 à 2005 et qui reflètent
l’ensemble des dispositions de l’Accord Bâle II (y compris les modifications apportées
courant 2004), les impacts de l’Accord Bâle II décrits ci-dessous reprennent les seuls résultats
observés lors de cette QIS 5.
20 La QIS 5 a été conduite sur 31 pays, dont ceux du G10 à l’exception des États-Unis74.
Des données ont été reçues de la part de 357 banques. Le siège de 202 d’entre elles est situé
dans un des pays du G10. Des données, limitées, issues de la QIS 4 conduite par les États-
Unis ont également étaient prises en compte, dans la mesure du possible.
73 L’étude d’impact n°4 (QIS 4) regroupe les analyses effectuées par certaines juridictions (e.g. : Allemagne, Japon, États-
Unis) entre janvier 2004 et juin 2005. Ces exercices ont été effectués en dehors du cadre du Comité de Bâle, n’ont pas été
assis sur une méthodologie commune, et n’ont pas fait l’objet d’une publication synthétique (seuls les trois pays précités
ont publié des résultats).
74 Pour rappel, le G10 est un groupe informel de onze pays (Allemagne, Belgique, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon,
Pays-Bas, Royaume Unis, Suède, Suisse), créé en 1962 dans le but à l’origine de fournir des ressources supplémentaires au
Fonds monétaire international – FMI.
75 En raison d’échantillons de banques différents selon les approches, ce tableau ne peut être interprété comme un reflet des
incitations pour une approche particulière. Par ailleurs, ces statistiques ne prennent pas en compte les effets des
dispositions transitoires (floors) mises en place.
76 CEBS : Committee of European Banking Supervisors. Précisément, les statistiques relatives aux deux lignes CEBS sont
assises sur 20 pays de l’Union européenne.
Les banques sont classées en deux groupes. Le Groupe 1 rassemble celles qui vérifient les trois conditions suivantes : i) un
capital Tier 1 supérieur à 3 GEUR, ii) des activités diversifiées, et iii) une activité internationale.
74
Concernant les pays du G10, les résultats montrent que les exigences en fonds propres
sous Bâle II (y compris le facteur d’échelle de 1,06), diminueront par rapport à celles en
vigueur sous Bâle I.
Pour les banques du groupe 2, la réduction des exigences est plus importante,
en raison principalement d’une plus grande proportion du portefeuille de la
banque de détail.
Les deux tableaux ci-dessous retracent, dans le détail, sur le périmètre des pays du
15 G10, la contribution des différents portefeuilles d’actifs aux variations estimées.
75
(*) La variation en pourcentage importante observée sur le portefeuille des souverains provient du fait qu’une
part significative des expositions est pondérée à 0 % sous Bâle I. La variation absolue est toutefois faible.
5 (**) Cette ligne correspond aux exigences requises selon l’approche standard pour les expositions soumises à un
traitement transitoire dans l’attente de la mise en œuvre d’une approche fondée sur les notations internes.
On peut lire que, pour les banques du groupe 1 des pays du G10, le portefeuille des
crédits à l’habitat de la banque de détail (Retail mortgage) est le principal contributeur à la
5 diminution des exigences en capital entre Bâle I et les approches standard (-6,3 %) ou avancée
(-7,6 %) de Bâle II. Par ailleurs, sans surprise au regard de l’absence de charge en fonds
propres sous Bâle I au titre du risque opérationnel, la plus forte contribution à la hausse
provient des exigences nouvelles face à ce risque (entre +5,6 % et +6,1 % selon les approches
pour les banques du groupe 1 des pays du G10).
78 Ces chiffres diffèrent de ceux précédemment présentés, les résultats du groupe 1 ne s’appuyant pas sur les établissements
des États-Unis tandis que les résultats du groupe 2 ne prennent pas en compte les banques pour lesquels l’approche
standard sera la plus probable.
* le pourcentage élevé observé sur le portefeuille des souverains résulte du fait qu’une part significative des expositions est
pondérée à 0 % sous Bâle I. L’application d’une pondération non nulle conduit donc à une variation relative importante,
même si la différence est faible en valeur absolue.
77
Afin d’identifier les incitations pour les banques à opter pour l’une ou l’autre des
approches autorisées sous Bâle II, les exigences en fonds propres ont été estimées en retenant
les établissements qui avaient communiqué des données permettant d’estimer les exigences
selon les différentes approches. Le tableau ci-dessous retrace les résultats obtenus.
Cette analyse montre que, en retenant le seul critère des exigences en fonds propres,
les banques sont incitées en moyenne à s’orienter vers les approches fondées sur les notations
internes, et plus encore vers l’approche avancée. Ainsi, pour les banques du groupe 1 des pays
du G10, la diminution des exigences en fonds propres en retenant l’approche Bâle II
10 fondation plutôt que l’approche Bâle II standard a été estimée à -13,3 %, tandis que retenir
l’approche Bâle II avancée plutôt que l’approche Bâle II fondation générerait une diminution
de -5,1 %.
Pour conclure sur ce chapitre des impacts de la mise en œuvre de Bâle II sur les
exigences en fonds propres des banques par rapport au régime prudentiel de Bâle I, un point
15 particulier a été effectué sur les exigences minimum en capital Tier 179. Les impacts attendus
sur les exigences en ces capitaux de très bonne qualité sont en effet légèrement différents de
ceux escomptés sur l’ensemble des exigences en capital, certaines dispositions de l’Accord
Bâle II ne concernant en effet que le capital Tier 1 (e.g. certaines déductions) ou que le capital
Tier 2 (e.g. prise en compte d’exigences en fonds propres négatives). Le tableau ci-dessous
20 montre les résultats obtenus.
79 En 2006, les instruments de capital étaient classés en Tier 1, Tier 2, voire Tier 3. par ordre décroissant de qualité. Ce
classement a été revu avec Bâle III.
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15 le ratio de levier ;
les ratios de liquidité LCR (liquidity coverage ratio) et NSFR (net stable
funding ratio).
Les impacts de la mise en œuvre de Bâle III ont été évalués en s’appuyant sur la
situation des établissements au 31 décembre 2009, en supposant une mise en œuvre complète
20 et immédiate de l’Accord Bâle III82. Aucune hypothèse n’a été retenue s’agissant des
évolutions du pilotage des activités bancaires qui résulteront de la mise en œuvre de Bâle III.
En ce sens, cette étude d’impact diffère de celles qui ont été menées par les acteurs de
l’industrie bancaire.
25 Le tableau ci-dessous retrace, selon les groupes de banques, les impacts estimés de la
mise en œuvre de Bâle III sur les différentes mesures usuelles des ratios de solvabilité 83. Les
ratios sont exprimés en pourcentage84.
80 Pour rappel, les banques sont classées en deux groupes. Le Groupe 1 rassemble celles qui vérifient les trois conditions
suivantes : i) un capital Tier 1 supérieur à 3 GEUR, ii) des activités diversifiées, et iii) une activité internationale.
81 Dans les grandes lignes, Bâle III a défini ou révisé trois notions de fonds propres : i) définition du common equity Tier 1
ou CET1, qui couvre les instruments de capital les plus solides, ii) révision du lower Tier 1, dont les conditions
d’admission ont été renforcées, et iii) révision du Tier 2, dont les conditions d’admission ont également été renforcées.
82 À l’exception de la prise en compte de dispositions transitoires retenues dans l’Accord pour certaines positions de
titrisation au sein du portefeuille de négociation.
83 Seules 74 banques du Groupe 1 et 133 du Groupe 2 ont été mesure de communiquées des données de qualité suffisante
pour permettre le calcul de l’impact global. L’écartement de certaines banques a conduit à observer un biais à la hausse des
ratios présentés dans ce tableau.
84 Concernant la mesure CET1, le terme gross fait référence au ratio calculé sans prise en compte des déductions mises en
œuvre avec Bâle III et en retenant les pondérations en risque applicables sous Bâle II. Le terme net fait référence au ratio
estimé avec prise en compte des déductions mises en œuvre avec Bâle III et en retenant les pondérations en risque qui
seront applicables sous Bâle III.
79
Aide à la lecture : pour les 74 banques du Groupe 1 dont les données ont permis une
simulation, la mise en œuvre de l’ensemble des dispositions de Bâle III au 31 décembre 2009
aurait conduit, toutes choses égales par ailleurs, à une diminution du ratio CET1 de 11,1 % à
5 5,7 %.
Les diminutions observées des ratios de solvabilité sont principalement imputables aux
modifications apportées au numérateur du ratio : nouvelles définitions des déductions de
capital et filtres applicables aux instruments de capital pour leur éligibilité au CET1. Les
impacts des évolutions apportées au calcul des exigences en fonds propres (dénominateur)
10 sont de bien moindre importance. Afin d’illustrer ces points, le tableau ci-dessous distingue
les impacts au numérateur et au dénominateur des ratios prudentiels usuels (CET1, Tier 1 et
total). Ces calculs ont pu être effectués sur davantage de banques que pour le calcul global, ce
qui explique que la réconciliation ne peut complètement aboutir.
15 Le tableau suivant montre le déficit en fonds propres qui aurait résulté au 31 décembre
2009 de la mise en œuvre complète de Bâle III à cette date.
85 Précisons que dans le rapport de suivi de la mise en œuvre de Bâle III publié en mars 2015 et s’appuyant sur les données
de juin 2014, le BCBS mentionne un déficit en fonds propres cumulés pour le ratio CET1 de 3,9 GEUR pour les banques
du Groupe 1 et de 0,1 GEUR pour celles du Groupe 2.
80
Comme point de comparaison, la somme des profits après impôts pour l’exercice 2009
des banques de cet échantillon s’élevait à 209 GEUR et 20 GEUR, respectivement pour le
Groupe 1 et le Groupe 2.
Le ratio de levier
Le Comité de Bâle a également introduit deux ratios dans l’Accord Bâle III, afin de
renforcer le dispositif prudentiel concernant le risque de liquidité. Par rapport à leur version
20 initiale, ces deux ratios ont été significativement révisés suite à des échanges avec l’industrie
bancaire et à un approfondissement des analyses par le Comité de Bâle.
le ratio de liquidité à long terme NSFR (Net Stable Funding Ratio) s’élevait
quant à lui à 93 % et à 103 % pour les banques du groupe 1 et celles du
groupe 2, respectivement.
86 Précisons que dans le rapport de suivi de la mise en œuvre de Bâle III publié en mars 2015 et s’appuyant sur les données
de juin 2014, le BCBS indique que 80 % des banques de l’échantillon suivi présentaient un ratio LCR supérieur à 100 %,
minimum qui devra être atteint en 2019.
87 Précisons également que dans le rapport de suivi de la mise en œuvre de Bâle III publié en mars 2015 et s’appuyant sur les
données de juin 2014, le BCBS indique que 80 % également des banques de l’échantillon suivi présentaient un ratio NSFR
supérieur à 100 %, en retenant la version du NSFR qui a été finalisée en octobre 2014.
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7 Références
« Results of the fifth quantitative impact study (QIS 5) », BCBS, 16 juin 2006
« The Basel Committee’s response to the financial crisis: report to the G20 »,
BCBS, octobre 2010