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Mallarmé l’idéaliste
Mallarmé découvre Baudelaire et son opposition entre le rêve et la réalité, entre l’idéal et
le spleen. Mallarmé découvre aussi Poe, et découvre que la poésie est un travail sur les
mots (cf traduction de Baudelaire du texte La Genèse d’un Poème de Poe sur son poème
le Corbeau) Le poète devient un mathématicien des mots, qui calcule les mots en fonction
de l’effet qu’il veut produire sur le lecteur. Contre un idéal du romantisme, avec l’idée de
l’expression lyrique.
Mallarmé pas sectaire. Souhaite être dans un milieu poétique, quelque soit leur façon
d’écrire ou de penser. N’empêche pas l’amitié avec Zola, car Mallarmé le considère
comme poète. Le roman prend le relais de l’épopée en crise à cette époque.
Revendication par la prose d’un genre épique poétique.
Mallarmé a conscience de l’exil de la poésie, mais lui aussi est exilé en Ardèche alors que
l’activité poétique est à Paris. Préoccupation de la province trop différente de l’activité
poétique (« bétail ahuri des humains », le Guignon). Renforcement de l’idéalisme,
confirmé par la découverte de Baudelaire, qu’il critiquera car pas assez idéaliste « La
sottise d’un poète moderne a été jusqu’à se désoler que l’action ne fût pas la sœur du
rêve ». Sentiment que action et rêve réuni (comme du temps des Anciens) = catastrophe
et la coupure des deux est nécessaire ;
1866 Hérodiade, définit sa poétique comme « peindre non la chose mais l’effet qu’elle
produit » inspiration de Poe et de la poésie de l’effet. Destiné au théâtre mais un seul acte
publié. Le théâtre français ne reçoit pas cette proposition. Mallarmé reprend Hérodiade
comme un poème et non une pièce. Envisage une ouverture pour l’ensemble qui
comprendra plusieurs scènes. Travaille sur l’ouverture de l’Hériodade.
Normalement poésie langage de cet au delà même au XIXeme siècle cf les Mages
Poétiques de L. Benichou. Hugo poète croyant et qui se fait intermédiaire de Dieu auprès
des hommes. Pour Mallarmé c’est plus le cas, donc quel sens a la poésie pour lui, car elle
ne repose plus que sur rien et non Dieu, en creusant le vers on ne rencontre pas le vers
mais le rien qui n’est que « la seule vérité ».
Creusement du vers = image littéraire qu’on trouve dans le Guignon de Baudelaire issu de
Grey, « maint joyau d’or enseveli dans les ténèbres et l’oubli bien loin des pioches et des
sondes » idée d’un trésor caché. Poète = mineur qui creuse la vérité et affronte la
profondeur des choses dans l’espoir de découvrir le trésor caché. Mallarmé prend le relais
de Baudelaire, et découvre que le trésor qu’il y a Rien.
Découvre la notion de fiction qui donne une identité conceptuelle sur son ressenti de 1868.
Concept à sa pensée, lui qui n’a pas une conscience philosophique (le dit lui-même).
Mallarmé du coté de la sensibilité. Reconstruction de l’édifice du savoir par la mise en
doute, le Doute Méthodique, qui est une fiction. Pour Mallarmé fiction = primordial, prof
d’anglais, il sait que fiction = ensemble de la littérature. Littérature = fondamentalement
une fiction.
Notes sur l’interview de B. Marchal : «Mallarmé nous
apprend à lire»
Volonté de Mallarmé de faire des études de linguistiques. Il n’a qu’un bac +1, et lui a en vu
le doctorat. Veut faire une thèse sur l’évolution de la linguistique sur les langues
sémitiques et indo européennes. Lis Max Müller, et la linguistique comparée. Interrogation
sur la nature des langues.
Obscurité dans son langage plus ancienne que sa découverte de la linguistique.
Par la lecture, déroulement d’une signification courante. Tort de la lecture courante, car
plus un texte est lisible moins il est visible. Visibilité d’un texte = conscience que l’écriture
n’est qu’une somme de caractères noires. Apparition de la visibilité devant les langues
étrangères. Conception que les petits dessins n’ont pas une signification absolu. Mallarmé
parle de mystère dans les lettres. Car « quelques 20 lettres » ont tout créés. Pas de
transparence du langage.
Langage est une illusion, transparence du langage est un leurre, donc on n’a pas
conscience de notre langage. Rester dans la signification mécanique = duperie. Car
langage pas que communication mais générateur de toutes nos illusions nécessaires.
Professeur devient intermédiaire entre le grand public et les grands textes. Mallarmé
propose des textes obscurs forcent les lectures volontaires à se poser la question « Qu’est
ce qu’un texte et qu’est ce que lire ? ». Dans le cas de Mallarmé, pas de signification
première. Obligation d’une véritable réflexion sur l’acte de lecture. Notion de lecture
réflexive. Nécessite un travail, car plus rien ne voit de soi.
Procédé de l’obscurité mallarméene : l’ellipse (suppression des parties les plus molles du
discours, comme le verbe copule). Le lecteur doit restituer la logique de lien entre les
mots. Notion du lien dans le langage chez Mallarmé. Perturbation de l’ordre oblige le
travail de liaison. Lecture est construction du sens. Avec Mallarmé, obligation de la
conscience de cela pour avoir de la réflexion. Ellipse procédé économique.
La lecture de Mallarmé
Notes sur l’interview de B. Marchal : «Mallarmé nous
apprend à lire»
Conseil de lecture pour Mallarmé : ne pas vouloir nécessairement comprendre.
Jouissance sensible à simplement réciter du Mallarmé, notion de jeu et du bonheur des
mots, ex : « victorieusement fuit (5 syllabes allongé par une diérèse à coté d’un
monosyllabique) ».
Poésie révèle la sensibilité du langage. « ce n’est pas avec des idées qu’on fait des
poèmes c’est avec des mots » (propos de Mallarmé à Degas se plaignant d’avoir pleins
d’idées pour ses poésies sans pouvoir en faire, propos rapporté par Valéry).
Primauté des mots dans la poésie, mais pas écriture automatique/ les mots ne font pas
tout le travail. Le poète doit prendre conscience du travail sur les mots. Conscience du
défaut des langues entre les mots et les choses qu’ils signifient. Poésie a pour objectif de
rémunéré ce défaut.