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3- Taux de change à terme ou taux de change au comptant ?

La différence entre ces deux taux de change dépend de l’écart qui existe entre le taux
d’intérêt national et le taux d’intérêt étranger. Comme dans le cas précédent, si le taux d’intérêt
est supérieur de 1% au Ghana, le taux à terme ne doit pas être égal au taux au comptant. S’il
l’était, tout le monde prêterait au Ghana plutôt qu’au Togo. La différence entre ces deux taux
doit être proche de la différence entre les taux d’intérêt de l’argent dans les deux pays.
Ex. Pour notre entreprise béninoise deux options étaient offertes: vendre 10 millions
de cedis sur le marché au comptant et investir au Bénin à 3% ou investir 10 millions de cedis
et vendre 10,4 millions de cedis sur le marché à terme. Comme beaucoup de gens sont en
face de ces options, le taux de change à terme tendra vers la valeur quelle qu’elle soit, qui fait
paraître les deux moyens de conversion d’une monnaie dans l’autre également rentables.
Le rapport entre le taux de change à terme et le taux de change au comptant est ainsi
régi par l’écart international entre les taux d’intérêt. Tant que cet écart reste constant les taux
de change à terme et au comptant continueront à différer d’un pourcentage constant; et tout
facteur qui fera monter ou descendre le taux au comptant aura le même effet sur le taux à
terme.
S2- L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MONNAIE
L’offre et la demande d’une monnaie déterminent son taux de change dans un système
de taux de change flottant ou semi- contrôlé. Mais dans un système de taux de change fixe,
le taux de change est fixé par les autorités monétaires en dehors des interactions
offre/demande.
1- Le système des taux de change flottants (ou taux de change flexible)
Dans ce cadre, les gouvernements ou les banques centrales n’interviennent pas sur
les marchés des changes. Le cours au comptant(ou à terme) d’une devise est déterminé par
le jeu de l’offre et de la demande de cette monnaie. Cette offre et cette demande elles-mêmes
sont déterminées par un grand nombre de facteurs que nous verrons ultérieurement
(exportations et importations, ...). Le mécanisme des changes équilibre le marché.
Pour illustrer ce mécanisme considérons les cas de la France et de l’Allemagne
Taux de change($/€) Taux de change ($/€)
S€f 0 S€f 1 0,40 E
S€a 0 S€a1

0,22 0,305
0,20 A B 0,300
0,18 0,295
0,10 E

250 300 Millions de $ 500 650 Millions de $


A- Le marché des euros français B- Le marché des euros allemands

Sur les deux graphiques, les taux de change d’équilibre sont déterminés par la loi de l’offre et
de la demande au point E. Si sur le graphique A, le taux était supérieur au niveau d’équilibre,
la quantité d’€f offerte serait supérieure à la quantité d’€f demandée, ce qui pourrait entraîner
une diminution de la valeur de €f. Seul le niveau d’équilibre du taux d’échange ne provoque
pas une fluctuation des taux de change.

2- Les systèmes de taux de change fixes et de flexibilité limitée


Dans ces systèmes, les autorités monétaires s’efforcent de maintenir quasi-fixe le taux
de change, même si le taux qu’elles ont choisi s’écarte du taux d’équilibre courant. Les deux
graphiques ci-dessus montrent les mécanismes d’ajustement. Dans le cas d’une flexibilité
limitée, on définit une zone de flexibilité. Si le taux de change touche le plafond ou le plancher
de la zone, la Banque centrale doit intervenir.
Sur le graphique A, l’€f a chuté. Son taux de change de 0,10$ = 1€f est très inférieur à
0,20 et se situe hors de la zone de flottement. Ici, la Banque centrale intervient en achetant 50
milliards de €f /an avec ses réserves en dollars pour soutenir l’€f et le ramener à 0,20$ = 1€f;
ce qui permet de réduire l’offre de €f à 250 milliards au de 300 milliards.
Même si la courbe d’offre et la courbe de demande d’€f déterminent un taux de change
d’équilibre de 0,1 $ = 1€f (point E) la Banque centrale (France) s’efforce de maintenir le taux
à 0,20$ = 1€f. A ce taux, les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs; ils sont disposés
à vendre 300 milliards de €f /an alors que les demandeurs ne souhaitent acheter que 250
milliards. Pour que la demande soit égale à l’offre, la Banque de France doit résorber cet écart
en achetant l’offre excédentaire de €f contre des dollars en épongeant une partie de sa réserve
de devises étrangères. Mais, si elle ne dispose pas d’une réserve suffisante, elle serait obligée
de laisser le taux de change tomber à son niveau d’équilibre. Ce qui la contraindrait à une
importante dévaluation.
Le cas inverse est aussi possible. Considérons le graphique 1-B. Alors que le taux de
change d’équilibre est de 0,40$ = 1€a, les autorités monétaires allemandes maintiennent
artificiellement la valeur de l’euro allemand à un niveau inférieur (0,300 = 1€a). A ce niveau,
la demande d’euros allemands 650 excède l’offre d’euros allemands l’offre de marks (500).
Pour pouvoir maintenir ce taux, les autorités monétaires allemandes seraient obligées d’offrir
des euros allemands contre des devises étrangères. Dans l’impossibilité, une réévaluation
s’impose.
En bref, on attribue plusieurs dénominations des taux de change selon les systèmes.
Dans un système de taux de change flexible, une baisse des cours d’une devise s’appelle une
dépréciation alors qu’une hausse est qualifiée d’appréciation. Dans un système de parité fixe,
la réduction de la valeur d’une devise d’un montant donné par les autorités monétaires
s’appelle une dévaluation. Dans le cas contraire, on parle de réévaluation de la devise.

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