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UN MOMENT DE… MÉTHODO

Course contents
Table des matières
1 LA CONTRACTION DE TEXTE.........................................................................................................................3
1.1 INTRODUCTION ..........................................................................................................................................3
1.2 3 QUESTIONS POUR MIEUX COMPRENDRE .......................................................................................................4
1.3 LE TEXTE DE JEAN-LUC LAGARCE ................................................................................................................4
1.4 FORMULER LA THÈSE DÉFENDUE ..................................................................................................................5
1.5 RESPECTER L'ÉNONCIATION - ACTIVITÉ 1 ......................................................................................................7
1.6 RESPECTER L'ÉNONCIATION - ACTIVITÉ 2 ....................................................................................................11
1.7 REPÉRAGES FORMELS : RESPECTER L'ÉNONCIATION .....................................................................................12
1.8 REPÉRER LE NOMBRE DE PARAGRAPHES - ACTIVITÉ 1 ...................................................................................14
1.9 REPÉRER LE NOMBRE DE PARAGRAPHES - ACTIVITÉ 2 ...................................................................................15
1.10 CONTRACTER LE TEXTE - ACTIVITÉ ..............................................................................................................17
1.11 PROPOSITION DE CONTRACTION .................................................................................................................18
1.12 COMMENT COMPTER LES MOTS ?................................................................................................................19
1.13 CONCLUSION ...........................................................................................................................................20
2 DOCUMENTATION........................................................................................................................................21
2.1 ÉLÉMENTS DE RÉPONSE ............................................................................................................................21
2.2 FICHE RESSOURCE ...................................................................................................................................21
1 La contraction de texte

1.1 Introduction

1.1.1 Objectifs

 Reformuler une argumentation


 Respecter une énonciation
 Synthétiser une pensée

3 CNED- Un moment de… Méthodo


1.1.2 Résumé

Cette partie se composera de trois étapes vous permettant d'acquérir la méthode de contraction des texes :

1. Formulation de la thèse défendue


2. Repérage des éléments d'énonciation
3. Repérage du nombre de paragraphes

1.1.3 Temps de travail indicatif

1 heure

1.2 3 questions pour mieux comprendre

1.2.1 Question n°1 :


Qu’est-ce qu’une contraction de texte ?

La contraction de texte porte toujours sur un texte argumentatif et sur l’objet d’étude "La littérature d'idées
du XVIe au XVIIIe siècle » .
Le texte proposé se compose d’environ mille mots.

1.2.2 Question n°2 :


Qu’attend-on de vous ?

 Réduire le texte au quart (environ 250 mots, plus ou moins 10%)


 Restituer le point de vue de l’auteur sans commentaire personnel.
 Conserver l’énonciation.
 Respecter l’ordre des idées.

1.2.3 Question n°3 :


Qu’est-ce qu’un texte argumentatif ?

L’auteur d’une argumentation cherche à convaincre son lecteur que son point de vue est le bon. Ce point de
vue s’appelle une thèse. Pour la soutenir, il élabore des arguments qui seront illustrés par des exemples.
Les liens logiques seront très importants.

1.3 Le texte de Jean-Luc Lagarce

1.3.1 Du luxe et de l'impuissance

Nous devons préserver les lieux de la création‚ les lieux du luxe de la pensée‚ les lieux du superficiel‚ les
lieux de l’invention de ce qui n’existe pas encore‚ les lieux de l’interrogation d’hier‚ les lieux du
questionnement. Ils sont notre belle propriété‚ nos maisons‚ à tous et à chacun. Les impressionnants
bâtiments de la certitude définitive‚ nous n’en manquons pas‚ cessons d’en construire. La commémoration

4 CNED- Un moment de… Méthodo


elle aussi peut être vivante‚ le souvenir aussi peut être joyeux ou terrible. Le passé ne doit pas toujours être
chuchoté ou marcher à pas feutrés. Nous avons le devoir de faire du bruit.
Nous devons conserver au centre de notre monde le lieu de nos incertitudes‚ le lieu de notre fragilité‚ de
nos difficultés à dire et à entendre. Nous devons rester hésitants et résister ainsi‚ dans l’hésitation‚ aux
discours violents ou aimables des péremptoires professionnels‚ des logiques économistes‚ les conseilleurs
payeurs‚ utilitaires immédiats‚ les habiles et les malins‚ nos consensuels seigneurs.
Nous ne pouvons nous contenter de notre bonne ou de notre mauvaise conscience devant la barbarie des
autres‚ la barbarie nous l’avons en nous‚ elle ne demande qu’à nous ravager‚ qu’à éclater au plus profond
de notre esprit et fondre sur l’Autre. Nous devons rester vigilants devant le monde‚ et rester vigilants
devant le monde‚ c’est être encore vigilants devant nous-mêmes. Nous devons surveiller le mal et la haine
que nous nourrissons en secret sans le savoir‚ sans vouloir le savoir‚ sans même oser l’imaginer‚ la haine
souterraine‚ silencieuse‚ attendant son heure pour nous dévorer et se servir de nous pour dévorer
d’innocents ennemis. Les lieux de l’Art peuvent nous éloigner de la peur et lorsque nous avons moins peur‚
nous sommes moins mauvais.
Nous ne devons pas être amnésiques, mais ne pas être amnésique, ce n’est pas chaque jour, chaque soir,
de vingt heures à vingt heures trente, l’heure de notre prière et de nos pardons collectifs. Ne pas être
amnésiques ce n’est pas juste regarder le passé, s’éloigner doucement de nous, notre belle convalescence,
ne pas être amnésique, c’est regarder en face le jour d’aujourd’hui ce jour ci et regarder encore demain,
droit devant, ne rien voir, bien évidemment, ne pas prétendre, cesser d’affirmer mais marcher tout de
même, garder le regard clair, la démarche lente et sourire encore, paisiblement, d’être mal assurés.
Une société, une cité, une civilisation qui renonce à l’Art, qui s’en éloigne, au nom de la lâcheté, la
fainéantise inavouée, le recul sur soi, qui s’endort sur elle même, qui renonce au patrimoine de demain, au
patrimoine en devenir pour se contenter, dans l’autosatisfaction béate, des valeurs qu’elle croit s’être
forgées et dont elle se contenta d’hériter, cette société-là renonce au risque, elle s’éloigne de sa seule
vérité, elle oublie par avance de se construire un avenir, elle renonce à sa force, à sa parole, elle ne dit plus
rien aux autres et à elle même.
Une société, une cité, une civilisation qui renonce à sa part d’imprévu, à sa marge, à ses atermoiements, à
ses hésitations, à sa désinvolture, qui ne renonce jamais, ne serait-ce qu’un instant, à produire sans
réfléchir, une société qui ne sourit plus, ne serait-ce qu’à peine, malgré le malheur et le désarroi, de ses
propres inquiétudes et de ses solitudes, cette société-là est une société qui se contente d’elle-même, qui
se livre toute entière, à la contemplation morbide et orgueilleuse de sa propre image, à la contemplation
immobile de sa mensongère propre image. Elle nie ses erreurs, sa laideur et ses échecs, elle se les cache,
elle se croit belle et parfaite, elle se ment. Et désormais avare et mesquine, la tête vide, les économies
d’imagination faites, elle disparaît et s’engloutit, elle détruit la part de l’autre, qu’elle le refuse ou
l’admette, elle se noie et se réduit à son propre souvenir, l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Elle est fière et
triste, nourrie de son illusion, elle croit à son rayonnement, sans suite et sans descendance, sans future
histoire et sans esprit. Elle est magnifique, elle le croit puisqu’elle le dit et reste seule à l’entendre. Elle est
morte.

Jean-Luc Lagarce, Du luxe et de l’impuissance (début des pages 131 – 132)

1.4 Formuler la thèse défendue

5 CNED- Un moment de… Méthodo


Production écrite (sur votre cahier de travail personnel) Tentez de formuler en
une phrase la thèse défendue par Jean-Luc Lagarce dans cet extrait. Cette phrase
peut être longue. Si vous avez des difficultés à la formuler en une seule phrase, vous
pouvez la décomposer en plusieurs phrases. Éléments de réponse

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1.5 Respecter l'énonciation - Activité 1

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1.5.1 Consigne

Production écrite (sur votre cahier de travail personnel) Pour réaliser une
contraction qui correspond aux attentes, vous devez conserver dans votre
réécriture l'énonciation du texte d'origine. Quelles sont les caractéristiques de
l'énonciation du texte d'origine ? Pour les identifier, répondez à ces questions sur votre
cahier de travail : À quelle personne le texte est-il écrit ? Existe-t-il des différences entre
les paragraphes ? À quel temps le texte est-écrit ? Il s'agit d'un texte argumentatif, mais le
style, c'est-à-dire la façon dont il est écrit comporte-t-il des particularités ? Quelles
remarque pourriez-vous faire sur la progression logique des idées : observez-vous des
connecteurs qui permettent la progression des idées ? Des repérages ont étét faits à
l'onglet suivant pour vous aider à répondre à ces questions.

8 CNED- Un moment de… Méthodo


1.5.2 Repérages

9 CNED- Un moment de… Méthodo


1.5.3 Du luxe et de l'impuissance

Nous devons préserver les lieux de la création‚ les lieux du luxe de la pensée‚ les lieux du superficiel‚ les
lieux de l’invention de ce qui n’existe pas encore‚ les lieux de l’interrogation d’hier‚ les lieux du
questionnement. Ils sont notre belle propriété‚ nos maisons‚ à tous et à chacun. Les impressionnants
bâtiments de la certitude définitive‚ nous n’en manquons pas‚ cessons d’en construire. La commémoration
elle aussi peut être vivante‚ le souvenir aussi peut être joyeux ou terrible. Le passé ne doit pas toujours être
chuchoté ou marcher à pas feutrés. Nous avons le devoir de faire du bruit.
Nous devons conserver au centre de notre monde le lieu de nos incertitudes‚ le lieu de notre fragilité‚ de
nos difficultés à dire et à entendre. Nous devons rester hésitants et résister ainsi‚ dans l’hésitation‚ aux
discours violents ou aimables des péremptoires professionnels‚ des logiques économistes‚ les conseilleurs
payeurs‚ utilitaires immédiats‚ les habiles et les malins‚ nos consensuels seigneurs.
Nous ne pouvons nous contenter de notre bonne ou de notre mauvaise conscience devant la barbarie des
autres‚ la barbarie nous l’avons en nous‚ elle ne demande qu’à nous ravager‚ qu’à éclater au plus profond
de notre esprit et fondre sur l’Autre. Nous devons rester vigilants devant le monde‚ et rester vigilants
devant le monde‚ c’est être encore vigilants devant nous-mêmes. Nous devons surveiller le mal et la haine
que nous nourrissons en secret sans le savoir‚ sans vouloir le savoir‚ sans même oser l’imaginer‚ la haine
souterraine‚ silencieuse‚ attendant son heure pour nous dévorer et se servir de nous pour dévorer
d’innocents ennemis. Les lieux de l’Art peuvent nous éloigner de la peur et lorsque nous avons moins peur‚
nous sommes moins mauvais.
Nous ne devons pas être amnésiques, mais ne pas être amnésique, ce n’est pas chaque jour, chaque soir,
de vingt heures à vingt heures trente, l’heure de notre prière et de nos pardons collectifs. Ne pas être
amnésiques ce n’est pas juste regarder le passé, s’éloigner doucement de nous, notre belle convalescence,
ne pas être amnésique, c’est regarder en face le jour d’aujourd’hui ce jour ci et regarder encore demain,
droit devant, ne rien voir, bien évidemment, ne pas prétendre, cesser d’affirmer mais marcher tout de
même, garder le regard clair, la démarche lente et sourire encore, paisiblement, d’être mal assurés.
Une société, une cité, une civilisation qui renonce à l’Art, qui s’en éloigne, au nom de la lâcheté, la
fainéantise inavouée, le recul sur soi, qui s’endort sur elle même, qui renonce au patrimoine de demain, au
patrimoine en devenir pour se contenter, dans l’autosatisfaction béate, des valeurs qu’elle croit s’être
forgées et dont elle se contenta d’hériter, cette société-là renonce au risque, elle s’éloigne de sa seule
vérité, elle oublie par avance de se construire un avenir, elle renonce à sa force, à sa parole, elle ne dit plus
rien aux autres et à elle même.
Une société, une cité, une civilisation qui renonce à sa part d’imprévu, à sa marge, à ses atermoiements, à
ses hésitations, à sa désinvolture, qui ne renonce jamais, ne serait-ce qu’un instant, à produire sans
réfléchir, une société qui ne sourit plus, ne serait-ce qu’à peine, malgré le malheur et le désarroi, de ses
propres inquiétudes et de ses solitudes, cette société-là est une société qui se contente d’elle-même, qui
se livre toute entière, à la contemplation morbide et orgueilleuse de sa propre image, à la contemplation
immobile de sa mensongère propre image. Elle nie ses erreurs, sa laideur et ses échecs, elle se les cache,
elle se croit belle et parfaite, elle se ment. Et désormais avare et mesquine, la tête vide, les économies
d’imagination faites, elle disparaît et s’engloutit, elle détruit la part de l’autre, qu’elle le refuse ou
l’admette, elle se noie et se réduit à son propre souvenir, l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Elle est fière et
triste, nourrie de son illusion, elle croit à son rayonnement, sans suite et sans descendance, sans future
histoire et sans esprit. Elle est magnifique, elle le croit puisqu’elle le dit et reste seule à l’entendre. Elle est
morte.

Jean-Luc Lagarce, Du luxe et de l’impuissance (début des pages 131 – 132)

10 CNED- Un moment de… Méthodo


1.6 Respecter l'énonciation - Activité 2

Exercice 1 - Corrigé à la page 22


Reliez chaque exemple à l'élément d'analyse correspondant.

« nous devons » ou « une


Emploi de modes comme l'impératif ou l'indicatif ....
1 société » ou « renonce »
pour inviter le lecteur à réagir. .
répétés.

....
Emploi de modalisateurs pour rendre le propos plus « devons », « pouvons »
2 .
subjectif.
« cessons », « elle disparaît et
....
Emploi de la première personne du pluriel pour s'engloutit, elle détruit la part
.
3 inviter le lecteur dans la réflexion. Description de de l'autre »
cette société rejetée.
....
« nous », « cette société »
.
4 Style poétique et oratoire grâce à son rythme.

11 CNED- Un moment de… Méthodo


1.7 Repérages formels : respecter l'énonciation

12 CNED- Un moment de… Méthodo


Le texte est écrit au présent de l’indicatif.
Les deux premiers tiers du texte sont écrits à la première personne du pluriel. Le dernier tiers est écrit à la
troisième personne du singulier.
On remarque que l’auteur emploie de nombreux modalisateurs pour rendre plus subjectif son propos
comme « pouvoir » dans « pouvons-nous » ou encore « devoir » comme dans « nous devons ». On observe
aussi la présence du mode impératif comme « cessons d’en construire » et de la défense « ne pas être
amnésique ».
On peut aussi remarquer le caractère correctif du texte de Lagarce qui comme nous l’avons déjà vu,
apporte des précisions au propos, cherche à dire avec justesse. On voit aussi que le texte est oratoire et
poétique car il est rythmé par des répétitions et des variations de longueurs de phrases.
On remarque qu’il n’y pas vraiment de connecteurs logiques qui structurent le texte. Seule l’évolution des
pronoms nous donne des indications sur la progression du propos. La progression est parfois même
implicite.

13 CNED- Un moment de… Méthodo


1.8 Repérer le nombre de paragraphes - Activité 1

14 CNED- Un moment de… Méthodo


Exercice 2 - Corrigé à la page 22
De combien de paragraphes se compose cet extrait ?
(Cochez la réponse de votre choix.)

○ 4

○ 5

○ 6

○ 7

1.9 Repérer le nombre de paragraphes - Activité 2

1.9.1 Texte

Après avoir pris connaissance du texte ci-dessous et du repérage des paragraphes, réalisez l'exercice dans
l'onglet suivant.
1/ Nous devons préserver les lieux de la création‚ les lieux du luxe de la pensée‚ les lieux du superficiel‚ les
lieux de l’invention de ce qui n’existe pas encore‚ les lieux de l’interrogation d’hier‚ les lieux du
questionnement. Ils sont notre belle propriété‚ nos maisons‚ à tous et à chacun. Les impressionnants
bâtiments de la certitude définitive‚ nous n’en manquons pas‚ cessons d’en construire. La commémoration
elle aussi peut être vivante‚ le souvenir aussi peut être joyeux ou terrible. Le passé ne doit pas toujours être
chuchoté ou marcher à pas feutrés. Nous avons le devoir de faire du bruit.
2/ Nous devons conserver au centre de notre monde le lieu de nos incertitudes‚ le lieu de notre fragilité‚ de
nos difficultés à dire et à entendre. Nous devons rester hésitants et résister ainsi‚ dans l’hésitation‚ aux
discours violents ou aimables des péremptoires professionnels‚ des logiques économistes‚ les conseilleurs
payeurs‚ utilitaires immédiats‚ les habiles et les malins‚ nos consensuels seigneurs.
3/ Nous ne pouvons nous contenter de notre bonne ou de notre mauvaise conscience devant la barbarie des
autres‚ la barbarie nous l’avons en nous‚ elle ne demande qu’à nous ravager‚ qu’à éclater au plus profond
de notre esprit et fondre sur l’Autre. Nous devons rester vigilants devant le monde‚ et rester vigilants
devant le monde‚ c’est être encore vigilants devant nous-mêmes. Nous devons surveiller le mal et la haine
que nous nourrissons en secret sans le savoir‚ sans vouloir le savoir‚ sans même oser l’imaginer‚ la haine
souterraine‚ silencieuse‚ attendant son heure pour nous dévorer et se servir de nous pour dévorer
d’innocents ennemis. Les lieux de l’Art peuvent nous éloigner de la peur et lorsque nous avons moins peur‚
nous sommes moins mauvais.
4/ Nous ne devons pas être amnésiques, mais ne pas être amnésique, ce n’est pas chaque jour, chaque
soir, de vingt heures à vingt heures trente, l’heure de notre prière et de nos pardons collectifs. Ne pas être
amnésiques ce n’est pas juste regarder le passé, s’éloigner doucement de nous, notre belle convalescence,
ne pas être amnésique, c’est regarder en face le jour d’aujourd’hui ce jour ci et regarder encore demain,
droit devant, ne rien voir, bien évidemment, ne pas prétendre, cesser d’affirmer mais marcher tout de
même, garder le regard clair, la démarche lente et sourire encore, paisiblement, d’être mal assurés.
5/ Une société, une cité, une civilisation qui renonce à l’Art, qui s’en éloigne, au nom de la lâcheté, la
fainéantise inavouée, le recul sur soi, qui s’endort sur elle même, qui renonce au patrimoine de demain, au
patrimoine en devenir pour se contenter, dans l’autosatisfaction béate, des valeurs qu’elle croit s’être

15 CNED- Un moment de… Méthodo


forgées et dont elle se contenta d’hériter, cette société-là renonce au risque, elle s’éloigne de sa seule
vérité, elle oublie par avance de se construire un avenir, elle renonce à sa force, à sa parole, elle ne dit plus
rien aux autres et à elle même.
6/ Une société, une cité, une civilisation qui renonce à sa part d’imprévu, à sa marge, à ses atermoiements,
à ses hésitations, à sa désinvolture, qui ne renonce jamais, ne serait-ce qu’un instant, à produire sans
réfléchir, une société qui ne sourit plus, ne serait-ce qu’à peine, malgré le malheur et le désarroi, de ses
propres inquiétudes et de ses solitudes, cette société-là est une société qui se contente d’elle-même, qui
se livre toute entière, à la contemplation morbide et orgueilleuse de sa propre image, à la contemplation
immobile de sa mensongère propre image. Elle nie ses erreurs, sa laideur et ses échecs, elle se les cache,
elle se croit belle et parfaite, elle se ment. Et désormais avare et mesquine, la tête vide, les économies
d’imagination faites, elle disparaît et s’engloutit, elle détruit la part de l’autre, qu’elle le refuse ou
l’admette, elle se noie et se réduit à son propre souvenir, l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Elle est fière et
triste, nourrie de son illusion, elle croit à son rayonnement, sans suite et sans descendance, sans future
histoire et sans esprit. Elle est magnifique, elle le croit puisqu’elle le dit et reste seule à l’entendre. Elle est
morte.

1.9.2 Exercice

Exercice 3 - Corrigé à la page 22


Retrouvez le numéro de paragraphe correspondant à chaque contraction proposé :
(Sélectionnez vos réponses dans les menus déroulants.)

Numéro du
Contraction
paragraphe

................................... Nous devons nous surveiller car le mal est souvent interne à notre personne. Il
(1) peut être destructeur. Les espaces liés à l’Art éloignent la crainte.

Une société qui écarte l’Art par faiblesse renonce à comprendre le passé, à
...................................
s’approprier le présent, même si cet acte est imparfait et inabouti. Elle devient
(2)
faible et silencieuse.

................................... Nous devons réserver une place centrale à cet espace d’incertitude qui permet de
(3) ne pas se laisser emporter par des propos attractifs.

Nous devons conserver les lieux permettant des interrogations. Ces espaces sont
................................... partagés entre les membres de la société. Les lieux de conviction sont déjà
(4) nombreux. Nous pouvons créer de espaces de souvenir collectifs vivants et
bruyants.

Une société qui nie sa part de fragilité pour faire dialoguer ses voix multiples, une
................................... société qui est écrasante d’unité et de force en surface est hypocrite avec elle-
(5) même et anéantit l’altérité. Elle est condamnée à mourir car elle ne se confronte à
rien d’autre qu’à elle-même.

16 CNED- Un moment de… Méthodo


Numéro du
Contraction
paragraphe

................................... Nous devons entretenir le souvenir et observer le présent et le futur tout en


(6) avançant avec nos doutes.

Solutions proposées:

1: Sélectionnez, 1, 2, 3, 4, 5, 6

2: Sélectionnez, 1, 2, 3, 4, 5, 6

3: Sélectionnez, 1, 2, 3, 4, 5, 6

4: Sélectionnez, 1, 2, 3, 4, 5, 6

5: Sélectionnez, 1, 2, 3, 4, 5, 6

6: Sélectionnez, 1, 2, 3, 4, 5, 6

1.10 Contracter le texte - Activité

Production écrite (sur votre cahier de travail personnel) Une fois ces repérages
effectués, essayez de contracter le texte paragraphe par paragraphe. Essayez de
contracter un paragraphe en un minimum de 20 mots et un maximum de 40 mots. Ce n’est
pas grave si vous dépassez ou vous réduisez trop, ce point pourra être amélioré par la
suite. Voici les critères de réussite qui peuvent vous aider à réaliser cette nouvelle activité :
Contraction du texte d’un quart environ Respect de la thèse du texte Respect de
l’énonciation: temps, personnes, prise de position de l’énonciateur Respect du mouvement
du texte et du nombre de paragraphes Identification des arguments et reformulation
cohérente avec le texte

17 CNED- Un moment de… Méthodo


1.11 Proposition de contraction

18 CNED- Un moment de… Méthodo


177 mots pour 681 mots au départ

Nous devons conserver les lieux permettant des interrogations. Ces espaces sont partagés entre les
membres de la société. Les lieux de certitude sont déjà nombreux. Nous pouvons créer de espaces de
souvenir collectifs vivants et bruyants. Nous devons réserver une place centrale à cet espace d’incertitude
qui permet de ne pas se laisser emporter par des propos attractifs. Nous devons nous surveiller car le mal
est souvent interne à notre personne. Il peut être destructeur. Les espaces liés à l’Art éloignent la crainte.
Nous devons entretenir le souvenir et observer le présent et le futur tout en avançant avec nos doutes. Une
société qui écarte l’Art par faiblesse renonce à comprendre le passé, à s’approprier le présent, même si
cet acte est imparfait et inabouti. Elle devient faible et silencieuse. Une société qui nie sa part de fragilité
pour faire dialoguer ses voix multiples, une société qui est écrasante d’unité et de force en surface est
hypocrite avec elle-même et anéantit l’altérité. Elle est condamnée à mourir car elle ne se confronte à rien
d’autre qu’à elle-même.

D’après cette proposition de contraction on peut observer les critères de réussite suivant :

 Contraction du texte d’un quart environ


 Compréhension globale du propos
 Respect de la thèse du texte
 Respect de l’énonciation: temps, personnes, prise de position de l’énonciateur
 Respect du mouvement du texte et du nombre de paragraphes
 Identification des arguments et reformulation cohérente avec le texte

1.12 Comment compter les mots ?

Pour l’épreuve du baccalauréat, « Un nombre de mots précis est demandé pour chaque contraction : d’une
longueur de mille mots environ, le texte fait l’objet d’un exercice de contraction au quart, avec une marge
autorisée de plus ou moins 10%. Le candidat indique à la fin de l’exercice le nombre de mots utilisés. »
On entend par « mot » une unité typographique signifiante.
« C’est-à-dire » correspond à quatre mots, mais certains mots composés, comportant des éléments
n’ayant pas de signification propre, sont comptés comme un seul mot. C’est le cas par exemple pour «
socio-culturel » ou « aujourd’hui ». On compte également pour un mot une date, un chiffre, un nom propre,
un pourcentage, un sigle.

Exercice 4 - Corrigé à la page 23


Retrouvez le nombre de mot contituant chaque proposition (saisissez votre réponse à l’aide du
pavé numérique) :

c’est-à-dire ____________________ (1)

19 CNED- Un moment de… Méthodo


l'enfant ____________________ (1)

socio-économique ____________________ (1)

hier, j’ai marché ____________________ (1)

aujourd'hui ____________________ (1)

ONU ____________________ (1)

un marche-pied ____________________ (1)

1.13 Conclusion

1.13.1 Ce qu'il faut retenir

La première étape de la contraction est une lecture de repérage qui s'articule autour des étapes suivantes :

20 CNED- Un moment de… Méthodo


1.13.2 Vocabulaire

 Thèse : Point de vue défendu dans une argumentation.


 Argument : Preuve apportée pour souteir la thèse.
 Connecteur : Mot ou expression reliant deux parties de l'argumentation.

Téléchargez la fiche ressource


(pdf, 123 Ko)

2 Documentation

2.1 Éléments de réponse

Thèse défendue
La thèse pourrait être formulée de la manière suivante :
Nous devons assumer de vivre dans une société qui accepte ses voix discordantes et sa fragilité au travers de lieux artistiques pour
permettre son avenir.

2.2 Fiche ressource

Fiche ressource : Contraction

21 CNED- Un moment de… Méthodo


Solutions
Exercice 1 - Page 11
Reliez chaque exemple à l'élément d'analyse correspondant.

« nous devons » ou « une


Emploi de modes comme l'impératif ou l'indicatif
1 4 société » ou « renonce »
pour inviter le lecteur à réagir.
répétés.

Emploi de modalisateurs pour rendre le propos plus


2 2 « devons », « pouvons »
subjectif.

Emploi de la première personne du pluriel pour « cessons », « elle disparaît et


3 inviter le lecteur dans la réflexion. Description de 1 s'engloutit, elle détruit la part
cette société rejetée. de l'autre »

4 Style poétique et oratoire grâce à son rythme. 3 « nous », « cette société »

[Rédigez la solution]
Exercice 2 - Page 15
De combien de paragraphes se compose cet extrait ?
(Cochez la réponse de votre choix.)

○ 4

○ 5

● 6

○ 7

Bravo ! Il va donc falloir respecter cette répartition et ce nombre de paragraphes dans la contraction de
textes.
Exercice 3 - Page 16
Retrouvez le numéro de paragraphe correspondant à chaque contraction proposé :
(Sélectionnez vos réponses dans les menus déroulants.)

22 CNED- Un moment de… Méthodo


Numéro du
Contraction
paragraphe

Nous devons nous surveiller car le mal est souvent interne à notre personne. Il peut être
3 (1)
destructeur. Les espaces liés à l’Art éloignent la crainte.

Une société qui écarte l’Art par faiblesse renonce à comprendre le passé, à s’approprier le
5 (2)
présent, même si cet acte est imparfait et inabouti. Elle devient faible et silencieuse.

Nous devons réserver une place centrale à cet espace d’incertitude qui permet de ne pas
2 (3)
se laisser emporter par des propos attractifs.

Nous devons conserver les lieux permettant des interrogations. Ces espaces sont
1 (4) partagés entre les membres de la société. Les lieux de conviction sont déjà nombreux.
Nous pouvons créer de espaces de souvenir collectifs vivants et bruyants.

Une société qui nie sa part de fragilité pour faire dialoguer ses voix multiples, une société
qui est écrasante d’unité et de force en surface est hypocrite avec elle-même et anéantit
6 (5)
l’altérité. Elle est condamnée à mourir car elle ne se confronte à rien d’autre qu’à elle-
même.

Nous devons entretenir le souvenir et observer le présent et le futur tout en avançant avec
4 (6)
nos doutes.

Réponse correcte
Exercice 4 - Page 19
Retrouvez le nombre de mot contituant chaque proposition (saisissez votre réponse à l’aide du
pavé numérique) :

c’est-à-dire 4 (1)
l'enfant 2 (1)
socio-économique 1 (1)
hier, j’ai marché 4 (1)
aujourd'hui 1 (1)
ONU 1 (1)
un marche-pied 3 (1)

Réponse correcte

23 CNED- Un moment de… Méthodo

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