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I.

Les banques et les paradis fiscaux


1) Le rôle des banques dans les paradis fiscaux

Les banques sont les premières utilisatrices des paradis fiscaux. Sur le
plan fiscal, la responsabilité des banques est double : d’une part en tant
qu’entreprises multinationales, elles doivent elles-mêmes respecter la loi
et être transparentes ; d’autre part en tant qu’intermédiaires financiers
elles ont un rôle à jouer pour exiger cette transparence de la part de
leurs clients, particuliers et surtout des entreprises dont elles hébergent
les comptes et qu’elles financent.

 Les activités des banques dans les paradis fiscaux

Les paradis fiscaux, plébiscités pour leur fiscalité très favorable et leur
opacité, sont connus pour héberger des activités de domiciliation
offshore, autrement dit des services de structuration de patrimoines
destinés à des clients fortunés, exercées via des filiales de banques
privées. « A 95%, les propriétaires de ces sociétés y cherchent opacité
et dissimulation. Un moyen d’échapper à l’impôt ou de ne pas révéler
l’origine de certains flux financiers ». Mais les banques implantent
également dans les paradis fiscaux des activités de financement
d’avions et de bateaux, en raison de la sécurité qu’y offre le droit local.

 Les banques vérifient la provenance des flux qui circulent dans les
paradis fiscaux

En théorie, les pratiques de KYC (« know your costumer »), c’est à dire


de connaissance clients, devraient leur permettre d’y voir tout à fait clair.
Et de s’assurer que les fonds confiés ne sont ni frauduleux ni en
infraction avec le fisc. Mais la pratique est plus complexe. A Bercy, on
souligne que les maisons-mères des groupes bancaires peuvent
rencontrer des difficultés à accéder aux informations dont disposent
leurs filiales sur leurs clients si le droit local y fait obstacle. Dans ce
contexte, les banques redoublent de prudence. « Toute création de
société pour le compte d’un client dans le cadre d’une prestation
fiduciaire fait l’objet d’une revue par des acteurs indépendants du métier
au sein de chaque implantation de la Société Générale, acteurs ayant un
droit de veto dans le cadre de la vérification fiscale ».

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