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Dans le cadre de la mise en ceuvre des recommandations des assises nationales sur la fiscalité de
2013, visant a répondre , par étape, aux doléances des opérateurs et entreprendre, une réforme
profonde du systéme fiscal national dans le sens d’une amélioration de son efficience, l’article 6
de la loi de finances (L.F.) n° 100-14 pour l’année budgétaire 2015, promulguée par le Dahir n°
1.14.195 du 1% Rabii I 1436 (24 décembre 2014) a modifié et complété les dispositions du Code
Général des Impéts (C.G.I.) par lintroduction d’une mesure sur les accords préalables en
matiére de prix de transfert (APP).
Cette mesure a pour objectif d’assurer une sécurité juridique et une stabilité de l’environnement
fiscal. Elle consiste 4 instituer au niveau du titre 1° du livre II concernant les procédures fiscales
du C.G.L, un chapitre V dédié 4 la procédure d’accord préalable en matiére de prix de transfert.
Ce chapitre est subdivisé en deux articles 234 bis et 234 ter.
L’article 234 bis définit le champ d’application des APP et précise que les modalités de la
conclusion desdits accords sont fixées par voie réglementaire.
Quant a l’article 234 ter, il souligne les garanties octroyées aux entreprises en précisant que la
remise en cause par l’administration de la méthode de détermination des prix de transfert ayant
fait l’objet d’un accord préalable avec une entreprise ne peut étre faite que dans le cadre des
procédures de rectification prévues aux articles 220 ou 221 du C.G.I. et dans les deux conditions
suivantes :
1. la présentation erronée des faits, la dissimulation d’informations, les erreurs ou
omissions imputables a l’entreprise ;
2. le non respect de la méthode convenue et des obligations contenues dans |’accord par
lentreprise ou l’usage de manceuvres frauduleuses.
La présente note circulaire a pour objet de commenter les modalités de la conclusion des APP
définies dans le Décret N°2-16-571 du 8 Chaoual 1438 (3 juillet 2017) fixant les modalités de
conclusion d’accord préalable sur les prix de transfert et ce, selon le plan suivant :
I. Lademande d’APP
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I. La demande d’APP
En application des dispositions de l'article 234 bis du Code Général des Impéts (CGI) et du
Décret susvisé, les entreprises qui ont un lien de dépendance avec des entreprises situées hors du
Maroc et qui désirent conclure un accord préalable sur les prix de transfert (APP) doivent
déposer une demande 4 I’entité chargée des APP a la Direction Générale des Impéts. Toutefois,
lesdites entreprises peuvent tenir des rencontres préliminaires avec l’administration fiscale avant
le dépét d’une demande d’APP en vue de présenter leur vision de l’accord préalable.
Le dépét de la demande d’APP peut étre précédé par des rencontres préliminaires avec l’entité
chargée des APP. Le but de ses rencontres est de pouvoir discuter avec l’administration fiscale,
les conditions dans lesquelles un APP pourrait étre sollicité et instruit.
Y discuter le calendrier prévisionnel des travaux ainsi que toutes questions relatives aux
modalités d'instruction de la demande.
B. Le contenu de la demande
L’objectif des éléments susvisés est d’avoir un point de départ qui fait l'objet de discussions
entre les parties. Ainsi, il se peut que la méthode et les hypothéses proposées soient modifi¢es
lors des négociations de l’accord préalable.
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> Tlentreprise demanderesse, si elle le souhaite, peut indiquer dans sa demande qu’elle veut
conclure un APP unilatéral, bilatéral ou multilatéral. Dans ce cas, elle doit indiquer les
parties concernées par l’accord. A ce titre, il est A noter que lesdites parties peuvent étre
une ou plusieurs autorité(s) fiscale(s) étrangére(s) concernée(s) par l’accord et ayant
conclu avec le Royaume du Maroc des conventions fiscales internationales contenant une
disposition relative 4 la procédure amiable de réglement des différends.
> les opérations objet de la demande de l'accord doivent ¢tre transfrontali¢res et peuvent
concerner les biens, les services et les incorporels et peuvent cibler une ou plusieurs
transactions.
> le contribuable est tenu de proposer une période initiale pour un APP qui tient compte
notamment de l'activité, des opérations visées, des faits, des circonstances et du
dénouement du cas. Cependant, cette durée ne peut excéder 4 ans et ce, conformément
aux dispositions de |’article 234 bis du CGI.
o les hypothéses de base sur lesquelles elle se fonde pour justifier l'application de la
méthode de détermination des prix de transfert proposée ;
> la demande doit étre signée par un représentant de l’entreprise diment accréditeé.
— les documents financiers et fiscaux des entreprises associées certifiés par les
autorités compétentes et couvrant les quatre derniers exercices comptables;
— les normes comptables appliquées par les entreprises associées et qui ont une
incidence directe sur la méthode de prix de transfert ;
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— Pactivité des entreprises associées ;
2. la description générale des fonctions exercées, des actifs utilisés et des risques assumés
par les entreprises associées ;
3. la description détaillée des actifs incorporels détenus par les entreprises associées ;
Concernant les piéces susvisées, le but escompté est de permettre a l’administration de pouvoir
analyser la demande et comprendre la politique du prix de transfert entre les entreprises
associces.
Il est 4 préciser que conformément aux dispositions des conventions fiscales internationales deux
entreprises sont considérées comme entreprises associées dans le cas ot lune participe
directement ou indirectement a la direction, au contréle ou au capital de l’autre ou quand les
mémes personnes participent directement 4 la direction, au contréle ou au capital des deux
entreprises, et que, dans l'un et l'autre cas, les deux entreprises sont, dans leurs relations
commerciales ou financiéres, liées par des conditions convenues ou imposées.
Le cadre général de l’exercice des activités des entreprises associées comprend, notamment :
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v la structure organisationnelle des entreprises associées, et ce en illustrant la structure
Juridique et capitalistique du groupe ainsi que la situation géographique des entités
opérationnelles. La description requise pourrait prendre, notamment, la forme d'un
schéma ou d’un diagramme.
¥ la description des normes comptables utilisées par les entités établies a l'étranger et
qui ont une incidence directe sur la méthode de prix de transfert proposée ;
v les rapports d’activités, les données financiéres et fiscales des entreprises associées en
relation avec |’entreprise demanderesse et couvrant les derniers exercices comptables
non prescrits et qui ont une incidence directe sur la méthode de prix de transfert
proposée par |’entreprise.
Il est a souligner que les documents financiers et fiscaux comprennent, principalement, les
déclarations de revenus et annexes.
“> La description générale des fonctions exercées, des actifs utilisés et des risques
assumés par les entreprises associées
Concernant la description générale des fonctions exercées, des actifs utilisés et des risques
assumés par les entreprises associées, connue sous le nom de I’analyse fonctionnelle, |’idée
consiste pour l’entreprise demanderesse a décrire notamment sa place et son réle économique au
sein du groupe, et a recenser les fonctions exercées, les risques encourus, les actifs corporels et
incorporels utilisés.
Il est a souligner que cette description peut étre représentée dans des tableaux.
“+ La description détaillée des actifs incorporels détenus par les entreprises associées
L’objectif est d’avoir une description générale de la stratégie globale des entreprises associées en
matiére de mise au point, de propriété et d'exploitation des actifs incorporels.
Ladite description peut étre sous forme d’une liste des actifs incorporels ainsi que des entités qui
en sont légalement propriétaires.
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Compte tenu du fait que les transactions entre deux entreprises peuvent varier selon les marchés,
l’entreprise demanderesse est tenue de décrire les marchés sur lesquels opérent les entreprises
associées sujet du projet d’accord.
A cet effet, elle doit décrire, notamment, la dimension des marchés, le degré de concurrence sur
les marchés, la position concurrentielle relative des acheteurs et des vendeurs, |’existence de
biens et de services de substitution ou le risque d’ apparition de tels biens ou services, le niveau
de l’offre et de la demande sur |’ensemble du marché, le pouvoir d’achat des consommateurs, la
nature et la portée des réglementations publiques applicables au marché, les coiits de production.
v¥ une copie de tous les accords intra groupe conclus avec |’ entreprise demanderesse.
Etant donné que les entreprises associées se rendent fréquemment des prestations et que ses
prestations peuvent étre effectuées, notamment, par un accord de répartition des coiits,
Ventreprise demanderesse doit identifier les prestations communes rendus, les bénéficiaires et
définir une méthode appropriée pour facturer lesdites prestations.
Aussi, elle est tenue de décrire la méthode appliquée de répartition des coits.
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L’entreprise demanderesse est tenue de fournir les accords préalables en matiére de prix de
transfert conclus entre les entreprises associées et d’autres autorités étrangéres, les rescrits ou les
demandes en cours.
Il est 4 noter que les accords et les rescrits susvisés doivent étre en relation avec |’entreprise
demanderesse.
Compte tenu du fait que la validation d’une méthode suppose une comparaison avec une
transaction ou un résultat réalisé par une entreprise indépendante dans la méme situation.
L’entreprise demanderesse devrait présenter une étude détaillée des recherches entreprises et des
critéres utilisés pour identifier et sélectionner les éléments indépendants susceptibles d'étre
comparés, ainsi que la maniére dont les critéres ont été appliqués aux éléments potenticls de
comparaison.
Cette étude devra inclure une liste des éléments potentiels de comparaison et une note expliquant
pour chacun d'eux, les raisons pour lesquelles ils ont été ou non retenus.
Aussi, cette étude est censée expliquer les facteurs utilisés pour ajuster les activités des éléments
indépendants de comparaison retenus afin d'élaborer la méthode de prix de transfert proposée.
La demande doit également inclure l'information requise pour établir la pertinence de la méthode
de détermination de prix de transfert proposée.
A cet effet, l’entreprise demanderesse doit décrire et analyser la méthode proposée et expliquer
les raisons de son choix.
Ainsi, toute méthode proposée par l’entreprise peut étre considérée comme recevable a condition
qu’elle soit justifiée, cohérente avec les fonctions exercées et les risques assumés, et que la
rémuneération soit conforme au principe de pleine concurrence, reconnu internationalement.
Par ailleurs, le choix de la méthode et l’importance des justificatifs apportés devront étre adaptés
aux enjeux.
Dans le cas ot il n'y a pas d'information antérieure adéquate et fiable pour illustrer l'effet de
l'application d'une méthode proposée aux années antérieures ou futures, l’administration et
l’entreprise demanderesse en discutent au cours des négociations, afin de déterminer quelles
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données de rechange doivent étre fournies. Tel peut étre le cas lorsque la méthode vise de
nouvelles entités ou de nouveaux produits, secteurs d'activités ou procédés.
Le projet d’un accord préalable en matiére de prix de transfert suppose une coopération étroite et
réguliére entre l'entreprise demanderesse et l'administration.
A cet effet, des réunions techniques sont organisées afin de permettre a l’entreprise de présenter
les documents nécessaires a l'expertise des transactions concernées et de justifier la méthode qu'il
entend retenir.
L'équipe en charge des APP peut effectuer une visite sur les lieux de l'établissement de
l’entreprise demanderesse en vue de mieux comprendre la nature des activités de l'entreprise.
A cet égard, elle peut rencontrer les membres du personnel en vue d'obtenir des précisions sur
certains points et recueillir des renseignements supplémentaires pour pouvoir étudier la
demande. Elle peut aussi demander de faire d'autres analyses comptables ou économiques.
Etant donné que chaque APP est unique, les exigences concernant les termes de l’accord seront
traitées au cas par cas. Néanmoins, les termes de |’accord doivent préciser, notamment :
v le dispositif de suivi de l’accord ainsi que les renseignements et les informations a porter
dans le rapport annuel de suivi;
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Il est a souligner que l’accord doit étre signé par les personnes habilitées.
Compte tenu du fait que le suivi d’un APP est tributaire de plusieurs parametres dépendant
notamment de la situation de l’entreprise demanderesse, les éléments des rapports de suivi seront
déterminés lors de la négociation de l’accord. Toutefois, l’entreprise ayant conclu un APP doit
déposer annuellement a l’entité chargée des APP au siége de la Direction Générale des Impéts,
un rapport de suivi qui doit contenir, au minimum les éléments suivants :
Aussi, le contribuable est tenu de produire, selon les conditions déterminées dans le cadre de
l'accord, des éléments conventionnels afin de s’assurer de la conformité des méthodes pratiquées
aux termes de l'accord.
Il est 4 souligner que le défaut de production du rapport annuel et documents y annexés stipulés
dans l’accord, ce dernier peut étre annulé 4 compter de l'exercice au titre duquel les éléments
exigés n’ont pas été présentés a l'administration fiscale.
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