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ajd aujourd’hui

DP droit pénal

OJ ordre juridique

OJI ordre juridique international

IN institution

CPI cour pénale internationale

fct fonctionnement

qd quand

dt dont

TPIR Tribunal pénal international pour le Rwanda

JP jurisprudence

OP ordre public

L Liberté

ppal principal

pdt produit

comp U compétence universelle

C Constitution

27/09

Examen : oral. Questions de cours. palais de J de batignole ?

Présentation générique

Matière constituée dans sa def de deux blocs :


- bloc "classique" : bloc initial qui a constitué la matière quand elle a été créée. La matière
telle qu'on la connaît ajd a une a une histoire qu'on peut facilement tâter. Elle est née au 19e
siècle. Elle se constitue au 20ème siècle et n'a cessé de se développer.
Il s’agit du droit qui pose les règles pour permettre la répression des infractions qui
présentent un élément d'extranéité.
Infractions où une circonstance les rattache à un autre État que la France. Cet élément de
rattachement va susciter des règles particulières car on ne réprime pas une infraction en
contact avec un autre État qu'une infraction qui relève intégralement de la France.
Intimement lié à l'ordre juridique international car cet OJI est constitué d'Etats nations qui
sont séparés politiquement et territorialement. Cette séparation des Etats a pour
conséquence que le DP étant une matière de souveraineté, elle n'a vocation à s'appliquer
qu'à l'intérieur d'un seul Etat. Quand infraction déborde de l'Etat, va falloir trouver des
solutions pour permettre cette répression d'infraction dont un élément va être rattaché à un
autre Etat.

Ex : fuite du délinquant/criminel : qqn fuit de paris à Bordeaux pour avoir commis une
infraction. On est dans le même OJ. Pas pb. l'individu sera transféré à Paris devant l'autorité
qui le poursuit (Parquet ou JI).

L'individu qui agit à Paris a passé la frontière et n'est plus en France. Il a été localisé. On ne
peut pas agir de la même façon. On se trouve alors en dehors du territoire où les agents
français ont la compétence et le droit d'agir.

C'est là qu'intervient le DP inter : règles qui vont permettre à un État de poursuivre une
infraction pénale malgré une circonstance à l'étranger.

Autre ex : L'individu a des comptes à l'étranger. On veut connaître son contenu. On ne peut
pas nous déplacer dans l'établissement bancaire, ni leur envoyer des réquisitions car on ne
peut pas requérir qqn au-delà de la frontière.

Il y des règles particulières : écoutes téléphoniques à l'étranger, filatures, perquisitions à


l'étranger. Il faut articuler le pouvoir répressif avec le respect de la souveraineté étrangère
qui implique que sur le territoire étranger seules les IN pub et les agents pub de cet État
s'appliquent.

DP inter prévoit toutes ces règles avec des mécanismes tel que le mandat d'arrêt €,
l’extradition, la commission rogatoire inter....
Modèle Westphalien.
Le 19ème siècle explique la création de l'extradition : la circulation des personnes. Le DP
inter se développe avec cette circulation des personnes.
Ce bloc classique fait l'objet du cours de M1.

- bloc “droit de la répression des crimes dit internationaux” de droit international.


Il prévoit les règles pour réprimer certaines catégories d'infractions que l'on appelle les
crimes de droit international. Crimes de nature particulière dont la liste n'est pas tjrs facile à
dresser. Ces crimes dont les concepts sont apparus au 20e siècle. Ces conflits ont fait
émerger des notions de crimes particulières qui sont le crime d'agression, le crime de
guerre, le crime contre l'humanité, le génocide (crime de disparition forcée). Émerge sous
l'effet de la IIGM. La répression peut intervenir devant les juridictions inter (CPI par ex). Bloc
purement inter avec des textes inter qui s'appliquent dans des juridictions inter.

La répression peut aussi se développer devant les juridictions nationales qui peuvent aussi
réprimer les crimes, génocides etc. Mélange de droit inter et de droit national. Les infractions
trouvent leur source dans le droit international mais la répression s'effectue avec le droit
national. Application de la procédure française. Ce bloc ne sera pas abordé pendant le M1.

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4/10

DP au contact avec OJ étranger soit par un élément de fond ou de forme. Ce contact va


susciter des solutions particulières car principe de territorialité du droit pénal : pas vocation à
s’appliquer en dehors des frontières. Droit de souveraineté et puissance étatique s’arrête à
la frontière. Processus progressivement mis en place. Ces solutions de DP inter sont
intimement liées au fct de la société internationale. Quand cette dernière évolue, le DP inter
va nécessairement évoluer.

Ex : UE : evolution du ftc de la société inter et ca a suscité une évolution dans solution de


DP inter.

Partie 1. Compétence de la loi et des juridictions pénales françaises

Seule qui nous intéresse en matière de compétence : compétence nationale. Chaque Etat
ne se préoccupe de déterminer que la compétence de ses lois et de ses juridictions. Deux
nécessairement liés parce que il y a en DP inter principe de solidarité entre les compétences
et statut judiciaire (?) signifie qu’en droit pénal inter la compétence de la loi pénale quand
elle est prévue entraîne celle des juridictions de l’etat ayant institué les lois et inversement.
Compétences jur d’un Etat entraînent nécessairement la compétence de la loi pénale des jur
de cet Etat. On peut voir l'unité entre la loi et les juridictions. DP matière de souveraineté.
Les jur pénales d’un État n'appliquent que leur DP.

Ex : jur fr sont les seules à appliquer le droit pénal fr.

La loi pénale fr quand elle affirme sa compétence, entraîne nécessairement la compétence


des jur fr.
Diff fondamental avec le droit inter privé. Diff de fond irréductible.

2 schémas possible :
- schéma de fond où compétence de la loi qui emporte compétence des jur
- schéma de forme compétence des jur qui affirme compétence de la loi

Si on prend le CP, section 2 : infractions commises en dehors du territoire de la république.


Loi applicable, rattachement substantiel de la situation à la loi fr. Le législateur considère
que ce fait est rattaché à la loi pénale fr : compétence législative.
Application de la loi fr aux faits en question énumérés dans le chapitre 1 PARTIE 1 du CP.
● Elément de fond entraîne la compétence des jur pénales fr. Si obstacles ils seront
procéduraux pas sur le fond. Sur le fond c’est établi.

Loi pénale fr : crime commis en dehors du territoire de la Rep par un français. Pas contesté
commis sur un territoire étranger mais quelle notion du crime ? Notion du crime par rapport
au droit étranger ou loi fr ?

Il s’agira de la notion de crime au sein du droit français. On raisonne par rapport à la


définition du crime par rapport au CP. Loi pénale fr applicable. On prend élément de fond.

● compétence juridictionnelle : cas où un fait commis forcément à l’étranger


n’est pas rattachable par un événement de fond à la loi fr. Pour autant, fait va
pouvoir être jugé par fr car législateur va donner compétence aux jur fr pour
les juger. Cela va entraîner compétence de la loi pénale fr.

Donne compétence en application d’une conv inter ratifiée qui prévoit cette compétence
universelle ou quasi-universelle.

Conv inter prévoit cette compétence universelle. Quand elles disent vous devez juger les
faits… compétence attribuée aux Etats. Compétence des Etats et celle des IN de l’Etat dt
font partie les juridictions donc compétence juridictionnelle.
Cas de compétence universelle dans CPP art 689-2 et suivant : torture.

Cour d'assises paris juge des Rwandais en application de la loi pénale fr pour faits commis
au Rwanda : alors que rien rattachable à la FR. Le statut du TPIR ne s’applique pas en
France. On applique la loi fr. Il peut y avoir des prises en compte mais elles sont indirectes.

Lorsque pb de compétence en DP inter, le pb se pose uniquement par rapport à la loi et aux


juridictions internes. Le juge fr et loi pénale fr ne se préoccupe pas des lois et compétences
des lois étrangères. Pas son pb, serait une immixtion dans la souveraineté étrangère.
Matière de puissance publique dc appartient pas au juge fr d’attribuer compétence à une loi
pénale étrangère etc ou déterminer sphère de compétence des jur étrangères.
Unilatéralisme. Jug fr détermine sa compétence, s’il ne l’est pas il n’a pas à désigner un juge
étranger compétent.

DP inter est encadré par le DP public. C’est ce qu’il fait que c’est du pénal mais
encadrement par le D inter public. Juge pénal fr constate qu'il est compétent, il n’a pas à
désigner. Si personne n’est compétent, tant pis ne fait pas d’arbitrage. Pas mécanisme de
conflits de loi car unilatéralisme. Conflit de loi postule possibilité d’appliquer une loi
étrangère. Pas non plus d’exequatur qui implique application du j etranger et donc de la loi
étrangère car sert à intégrer dans notre ordre jur un j d’un autre OJ.

Comment un État fixe-t-il sa compétence ?


Y a t il des règles inter qui limitent détermination de sa compétence ou il fait ce qu’il veut ?
Sol de principe : chaque État est libre de fixer champ d’application ds espace de sa propre
loi pénale.
A priori : solution reconnue par la Cour permanente de J inter : ancêtre cour inter de justice.
Considéré comme participant de sa JP.
Arrêt Lotus qui avait fait objet d’un abordage.

Arrêt, Lotus, 1927, de la Cour permanente de justice internationale : il porte sur les
compétences d'un État en droit international. La CPJI avait dit que « chaque État peut régler
sa législation selon sa convenance tant que, ce faisant, il ne se heurte pas à une limitation
imposée par le droit international ».

Poursuite pénale. CPJI : chaque État choisit unilatéralement champ d’application dans
l'espace de sa loi pénale. Pas contraint par le DP inter. A priori. On peut avoir des
déterminations de compétence qui donnent des tensions diplomatiques. On peut avoir des
procédures jur compétentes pour trancher un pb de compétence. (CPJI)
Lien pénal D inter public, on doit tjrs s'accommoder des principes : souveraineté, égalité des
Etats. Libre de fixer sa compétence de fond mais limité par sa compétence d’exécution. On
peut donner une portée extraterritoriale mais on ne peut pas donner de compétence
extraterritoriale à ses agents publics. Contraire au droit inter.
Demande de coopération des autorités étrangères pour l'application de sa propre loi. On
exerce une poursuite pour faits en lien avec étranger, on ne peut pas aller le chercher. Il ne
peut le faire que si les autorités étrangères l’acceptent.

Pour action extra territoriale il faut imaginer la chose à deux niveaux :


- niveau de droit inter
- acte accompli à l‘étranger dans notre propre D, que l’on met dans une P. Quelle est
son efficacité? sa validité ? Certains Etats ont admis la validité d’un enlèvement inter.

Fondamentalement, tous les Etats ont la même compétence. Un Etat est forcément
indissociable du territoire sur lequel il agit et sur lequel ses IN agissent. La territorialité est à
la base de la construction inter. L’Etat est au fondement de la société inter, tous les Etats ont
en principe une compétence territoriale. Après, les États peuvent compléter cette
compétence territoriale de compétences extraterritoriales. La France a depuis longtemps
une compétence extraterritoriale assez large. Art 113-6 CP : “La loi pénale française est
applicable à tout crime commis par un Français hors du territoire de la République.

Elle est applicable aux délits commis par des Français hors du territoire de la République si les faits sont
punis par la législation du pays où ils ont été commis.

Elle est applicable aux infractions aux dispositions du règlement (CE) n° 561/2006 du Parlement européen
et du Conseil du 15 mars 2006 relatif à l'harmonisation de certaines dispositions de la législation sociale
dans le domaine des transports par route, commises dans un autre Etat membre de l'Union européenne et
constatées en France, sous réserve des dispositions de l'article 692 du code de procédure pénale ou de la
justification d'une sanction administrative qui a été exécutée ou ne peut plus être mise à exécution.

Il est fait application du présent article lors même que le prévenu aurait acquis la nationalité française
postérieurement au fait qui lui est imputé.”

La Fr a une compétence personnelle passive assez large. Compétence qui pose svt pb sur
le plan inter.
= donne compétence à la loi pour faits commis à l’étranger c/ notre ressortissant. Droit
d’apprécier pénalement acte d’un étranger commis sur un territoire étranger. Vouloir amener
à régir le comportement des étrangers sur leur propre territoire.
Tradition britannique quant à elle n’a qu’un principe de territorialité !

C’est une vraie différence de fond entre les pays de common law et continentaux : tradition
britannique : idée liée à l’insularité. Enfermement des limites, pas de volonté de juger les
faits commis extra territorialement. Les anglais ont signalé que juger à l’étranger représente
un risque judiciaire.
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11/10

Les Etats sont certes libres de fixer champ d’application dans l'espace de leur loi pénale a
priori mais il peut y avoir des discussions, des contestations, c’est déjà arrivé que des Etats
contestent la prétention de certains Etats à juger des faits qui les intéressent. La France
vient d’être attraite devant la Cour de Justice pour des problèmes de compétence ou
d'exécution de jugement en matière pénale.

Il peut y avoir des contestations d’Etats vis-à-vis d'Etats notamment qd infractions ont un
élément de rattachement extraterritorial. Un Etat conteste compétence d’un autre Etat qd
considère que compétence s’immisce dans ses affaires intérieures.

D inter assez silencieux avec réserve impérative : pas de compétence d’exécution. Pbs
d’enlèvements inter ont pu se rencontrer. Une autorité admise sur un territoire qui fait autre
chose. L’autre Etat accepte que nos enquêteurs viennent sur leur territoire mais jusqu’à
quelles limites ? quels actes ? si débordement de ces actes que se passe-t-il ?

On s’aperçoit modèle universel : compétence territoriale qui consiste à dire que les jur, loi
pénale d’un Etat s’applique sans limite à tt ce qui est commis sur son territoire car inhérente
à la souveraineté. Critère de l'État au regard du droit public.
Composantes fondamentales d’un État à l’égard du droit public : c’est le territoire. Notion
d’Etat indissociable.
Société internationale divisée en territoires où s’exerce des souverainetés ce qui explique le
principe de territorial car fondement de la société inter. Modèle qui est celui de l’Etat. Tous
les Etats € sont sur ce schéma là.

Dans quelle mesure les Etats choisissent-ils une compétence extraterritoriale ?


- modèle continental : possibilité d’extraterritorialité. enseigne sur une philosophie pol
ex : all + Italie : traduit la population avant le territoire.

- modèle britannique

La France a aussi très vite admis une compétence extraterritoriale avec des règles qui font
que ce n’est pas tout à fait comparable. Compétence de principe : compétence territoriale !
compétences extraterritoriales ne sont pas mises sur le même plan. Elles sont prévues mais
non pas la même importance, portée.

Enjeu face à une infraction est de déterminer si on est en compétence territoriale (régime jur
+ facile à mettre en œuvre avec des règles de compétence d’OP). alors que si compétence
extraterritoriale ( compétences subsidiaires que Fr ne prévoit que ds cas où une autre
compétence ne peut pas s’ex = compétence de remplacement.
Compétence territoriale française
Celle qui va trouver à s’appliquer quand un fait est considéré comme commis sur territoire fr.
Dans cette hypothèse ce fait de par sa commission sur territoire fr est considéré comme
rattaché substantiellement à la Fr et à la loi pénale fr.
Elle entraîne nécessairement compétence de la loi fr à son égard. Territoire de la Rep.
CP de 1992.
Règle qui s’impose.

Qu’est ce qu’une infraction commise sur territoire de la Rep ? (Enjeu du régime répressif !)

Titre 1. La compétence territoriale

Chapitre 1. La mise en oeuvre de la compétence territoriale

Section 1. La mise en oeuvre par rapport au territoire

113-2 al 1er CP : “La loi pénale française est applicable aux infractions commises sur le
territoire de la République“.

Qu'est ce que le territoire de la République ?

Ccass 23/02/1884 : le territoire de la rep est tout le territoire où s’exerce la souveraineté de


la france qui est régie par une loi.

113-1 : “Pour l'application du présent chapitre, le territoire de la République inclut les


espaces maritime et aérien qui lui sont liés.”

territoire à proprement dit : espace terrestre, maritime et aérien.

- espace terrestre = tous les territoires gouvernés par les lois de la République :
métropole, départements d’outre-mer, collectivités d’outre-mer, districts d’outre-mer,
les îles.

Idée que les ambassades relèveraient des territoires étrangers est fausse!
Ambassades, locaux diplomatiques : ce ne sont pas des territoires étrangers
présents sur notre territoire national !
Ces lieux sont en territoire fr dc si infraction est commise dans ses enceintes alors
elle est bien commise sur le territoire français.

Arrêt 13/10/1865 : 1er arrêt à ce sujet.

Pq cette idée ?
Trop compliqué pour certains scénaristes. Qd même une règle : locaux ne sont pas
extraterritoriaux mais ils ont un statut juridique particulier lié à leur nature
diplomatique : statut de l'inviolabilité. Elle signifie que les autorités de l’Etat territorial
ne peuvent pas pénétrer dans les locaux diplomatiques sans l'assentiment du chef
de la représentation diplomatique.
Question de forme. C'est lié à ce statut juridique qui relève du droit inter et qui prévu
par le droit inter des traités, accords de siège = accord signé avec accord etranger
où il reconnaît un statut diplomatique à un lieu (un immeuble)

Par cette reconnaissance du statut, inviolabilité du local reconnu. On prévoit cette


inviolabilité car la représentation internationale a besoin d’avoir une indépendance,
liberté d’action. Si à tout bout de champ, les autorités locales pouvaient entrer dans
le local : cela créerait des pressions à l’encontre de la représentation internationale.
Pareil pour l’immunité diplomatique.

Si une infraction se commet dans un local diplomatique, elle est considérée comme
commise sur le territoire français mais les autorités françaises ne peuvent rentrer
dans le local qu'à la suite de l'autorisation du chef diplomatique, sinon elle ne rentre
pas. Elles attendent.

Un ind étranger commet infraction sur territoire fr et s’empresse de se réfugier dans


un local diplomatique. Dans cette hypothèse, on campe à l’extérieur et on attend
qu’il sorte ou qu’on nous donne l’autorisation d’entrer.
C’est arrivé en France dans les années 80s avec un Iranien.

Il ne faut pas confondre le statut juridique et la localisation !!!

- espace maritime = zone à partir de la côte considérée comme relevant de la


souveraineté fr = “la mer territoriale”
On la calcule, à partir de la côte, jusqu'à une ligne imaginaire en mer (Jusqu’à 12 000
Marins. 22,25 km au-delà de la côte).

C'était à l’époque la distance d’un tir de canon. Jusqu’à quelle distance on peut
protéger ses côtes. Rapport entre projection militaire et accaparement de l’espace.
On l’a gardé. On a conservé cette règle de l’espace maritime.

Ds mer territoriale : faut concilier souveraineté maritime territoriale avec d’autres


principes (principe de L des mers, principe de la loi du pavillon). Diminue la force de
la souveraineté maritime.
Navire étranger ne va pas être soumis à la même compétence territoriale. Restriction
car principe de L des mers : droit de passage. Un navire étranger à un droit à un
passage inoffensif. On ne peut pas s’y opposer.

Loi de pavillon : ce qui se passe à bord d’un navire étranger à vocation ppal à relever
son pavillon même dans les eaux territoriales étrangères.
Toute infraction commise à bord ne relève pas nécessairement de la loi pénale fr
même si cela arrive dans les eaux fr.

Au-delà de la mer territoriale, zone économique exclusive : zone au-delà de la mer


territoriale dans lesquelles les Etats de la mer territoriale en cause se voit reconnaître
un droit d’exploitation économique et de protection de l’envt qui leur donne une
compétence pénale.
ZEE qui s'étend jusqu'à 200 000 marins. La France est le 2e pays au monde de par
ses ZEE: Mayotte, Cayenne, Tahiti.
Compétence pénale environnementale toujours sous réserve de la loi du pavillon etc.
ZEE qui peut donner des compétences pénales.

- espace aérien : espace qui se situe au-dessus des espaces terrestres et


maritimes jusqu'à ce que les avions peuvent voler. Dans le domaine spatial
c’est encore autre chose.

Loi de l’immatriculation : chaque avion, chaque hélico a une immatriculation


qui détermine quelle loi on applique par principe à tout ce qui se passe à
l’intérieur sauf si dérogations possibles.
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23/10/2022 : 4ères heures de rattrapage

Les navires français : art 113-3 CP : “La loi pénale française est applicable aux infractions
commises à bord des navires battant un pavillon français, ou à l'encontre de tels navires ou des
personnes se trouvant à bord, en quelque lieu qu'ils se trouvent.”

Valable en quelque lieu que ce navire se trouve donc même en dehors des eaux territoriales
étrangères et en Haute Mer. Fondement : article 113-3 du CP. La raison d’être de cette
disposition repose sur l’idée que les navires seraient des portions de territoire national qui se
promeneraient dans les eaux et ce qui justifierait que l’on applique la loi pénale française.
Cette explication semble ressortir de cet article 113-3 vu qu’il est dans la section des
infractions commises sur le territoire de la République. En réalité, la loi pénale française
s’applique en raison de leur régime juridique : la loi du pavillon. Rien à voir avec une idée de
parcelle, mais c’est son régime juridique qui compte. Dès qu’il y a une infraction même si
c’est entre deux étrangers sur le navire alors la loi pénale fr sera appliquée.

“ou à l’encontre” : concerne abordages c/ navires fr. Pour que la compétence pénale ne
puisse pas être contestée, le législateur français a ajouté ces termes.

Art 113-3 contient une deuxième disposition complémentaire : Elle est seule applicable aux
infractions commises à bord des navires de la marine nationale, ou à l'encontre de tels navires
ou des personnes se trouvant à bord, en quelque lieu qu'ils se trouvent.”

Elle est SEULE applicable : Fr affirme que sa loi est la seule à pouvoir s’appliquer. Refus
d’une application d’une loi pénale étrangère c/ navires en cause. Ici, affirmation d’une
compétence exclusive fr en énonçant que seule sa loi va trouver à s’appliquer pour les
navires militaires français. Si jamais il y avait un Etat étranger qui voudrait appliquer sa loi,
Fr n'accorde aucune autorité à la décision pouvant être rendue à l’étranger. En droit inter
général/ maritime, il est reconnu que les navires de guerre sont des instruments de la
souveraineté des Etats et donc un autre Etat ne peut pas prétendre appliquer sa loi pénale.
La navigation fluviale ne se voit pas appliquer les règles de l’article 113-3 du CP. Elle se voit
appliquer les règles de droit commun.
Autre élément : 113-4 CP : la reproduction, le régime des navires a été transposé au régime
des aéronefs. On ne parle pas ici de pavillons mais d’immatriculation. C’est la même règle,
les infractions d’un avion immatriculé en France : loi pénale française est applicable.

Section 2. La mise en oeuvre de la compétence territoriale

Distingue les infractions terrestres et les infractions maritimes.

§1. Les infractions terrestres

Plusieurs règles à distinguer. Art 113-2 al 1er et al 2.

A. Les infractions à l’alinéa 1er

Une infraction relève de la compétence territoriale quand elle est commise sur le territoire de
la République. une infraction est intégralement commise. On regarde la matérialité de
l’infraction (les faits qui la constituent et où ils sont commis.

Ex : vol 311-1 CP
Faits = acte de soustraction donc on va regarder où la soustraction a eu lieu. Si sur territoire
français alors application de la loi française.

Homicide volontaire qui se décompose de violences, meurtre, assassinat constitué de deux


éléments matériels : acte de violence + mort ! On va regarder où ces faits ont lieu. Ils
peuvent ne pas survenir au même moment. Qd commis au même endroit, regarde juste si
commis sur le territoire fr. C’est pour le cas des infractions commises INTÉGRALEMENT sur
le territoire de la République.

B. Les infractions à l’alinéa 2

Infraction réputée commise sur le territoire de la rep dès lors qu’un fait constitutif y est
commis. Une infraction relève de la pénale fr et des juridictions fr quand un seul des
éléments constitutifs a eu lieu en France. Le seul fait qu’une de ses composantes ait eu lieu
en France suffit à entraîner la compétence territoriale. Pour les infractions que l’on qualifie
de transnationale : pour ces infractions art 113-2 impose une règle extraterritoriale car loi
pénale fr va pouvoir saisir une infraction qui certe pour partie a été réalisée en France mais
qui est aussi partie commise à l’étranger = infractions réputées commises sur le territoire
Français.

Ex : assassinat : violences à l’étranger et mort survient en France après un rapatriement.


Faits constitutifs ont eu lieu à l’étranger.
Escroquerie : fraude commise en France + victime procède à une remise d’argent en
Espagne : deux faits constitutifs de l’escroquerie. Un des deux commis en France dc relève
de l’art 113-2.
La France a un titre légitime à poursuivre car viole l’OP français.

La difficulté (+ doctrinale que pratique), auteurs disent que la JP a développé une approche
extensive de ce texte en appliquant loi pénale fr à des infractions sur la base de faits
commis sur le territoire fr d’éléments qui ne sont pas constitutifs de l’infraction. Ils dénoncent
l’attitude du juge pénal qui se saisirait de fait qui ne seraient pas des éléments constitutifs de
l’infraction

Ex : abus de confiance
Distingue dedans deux actes : conclusion du contrat et remise d’un bien au titre de la ccl du
contrat (Ici la remise n’est pas un élément constitutif de l’infraction ) + détournement.
considéré par la JP comme un fait constitutif au regard de l’art 113-2 12/02/1979 et
2/12/2009 ch crim Ccass.

Arguments c/ cette doctrine


- Le grief fait à la JP suivant laquelle elle dénaturerait les infractions en cause en
prenant en compte des actes non constitutifs de l'infraction dans le but de donner
compétence à la loi pénale française : inopérant car le texte ne parle pas d’élément
constitutif. Un fait constitutif ce n’est pas la même chose qu’un élément constitutif.

- peut pas raisonner en droit inter comme en droit interne : idée loi fr doit pouvoir
réagir aux infractions qui ont fait ressentir leurs effets sur territoire fr et donc à ce titre
la loi doit pouvoir réagir. La loi pénale est un instrument de protection. Dès lors
qu’une infraction par un acte a été ressenti sur le territoire fr, il y a une atteinte à l’OP,
à la société fr et cette atteinte légitime en réponse application de la loi pénale fr : peu
importe que atteinte s’incarne dans un élément constitutif au sens doctrinal du terme
ou pas. Critère : ressenti matériel sur le territoire de l’infraction ?

Ex de l’absurdité à vouloir absolument raisonner sur l’élément constitutif.


Recel transnational : recel à l’étranger du pdt d’une infraction commis en France ou à
l’étranger. Suppose un bien qui provient d’un crime ou d’un délit et c’est la notion préalable
ensuite recel consiste à en profiter ou garder ce bien.
Suivant doctrine DPG fr l’infraction d’origine n’est pas un élément constitutif du recel. C’est
une condition préalable. Est élément constitutif uniquement la détention. Appliquer au recel
la position de ceux qui dénoncent une extension de la JP aboutit au raisonnement suivant :
vol commis en France et recel a lieu à l’étranger alors la FR ne pourrait pas être compétente
au titre de l’art 113-2. Position absurde de la doctrine.

26/09/2007 : Ccass ne s’est pas du tout rangé dans cette position.

113-2-1 : loi 3/06/2016 article qui porte sur les infractions réalisées au moyen d’un réseau
électronique. Pour saisir ces infractions, article adopté par le législateur en 2016. Les
infractions sont réputées commises sur le territoire de la République lorsque les crimes sont
dirigés c/ une personne physique ou morale qui réside ou habite en France ou a un siège
social sur le territoire de la République.
Les critères de localisation classiques fonctionnent mal dans ce cyberespace. A partir du
moment où l'infraction est matériellement constatable en France : est ce que c’est une
localisation sur le territoire français ?
Critère de localisation ici n’est pas l’endroit où le message est fait, pas la localisation du
serveur, pas là où le clique d’envoi a eu lieu.
Idée est qu’il faut un élément de rattachement à la France : cibler une personne qui réside
en France ou PM dont le siège se situe en France. Critère particulier ici. Critère de
rattachement territorial à partir du lieu où se trouve la victime.

Ccass 12/06/2016 : approuve CA d’avoir refusé une compétence française. Il s’agissait


d’une diffamation par internet qui concernait un auteur étranger des victimes étrangères par
une diffamation écrite en langue étrangère. Les victimes avaient saisi le juge français
(américains). CA et Ccass ont considéré que accessibilité depuis territoire fr ne caractérisait
pas un acte de diffamation en France donnant compétence au juge français.

Cas de la complicité commise sur territoire fr : 113-5 CP

Règle particulière pour actes de complicité d’infractions commises à l’étranger.

- condition de double incrimination. La France ne veut pvr punir le fait de complicité


commis en France qu’à la condition que cela soit un fait de complicité d'une infraction
aussi commise par la loi étrangère.

Raisons : commis sur territoire fr : acte de complicité (pas ce qui a de + grave).


Réciprocité : pays étranger pourrait symétriquement punir même complicité du crime
commis en France

- condition : étrangers doivent avoir constaté l'existence de l’infraction.

113-5 al 2 : dérogations de ces conditions concernent des infractions prévues au livre 2.


30/07/2000 visant à protéger les victimes de violences conjugales et pédopornographie à
l’étranger de pers vivant en France. Fr paient à l’étranger pour se faire filmer des abus
sexuels sur des enfants et que cela leur soit envoyé. Le droit français n’est que complice,
donc il faudrait les deux conditions remplies ! Si pas de poursuites et pas de condamnation
définitive alors le français ne pouvait pas être condamné comme complice!!

§2. Les infractions maritimes

JP sur les infractions indivisibles : infractions commises à l’étranger mais qui vont ê
soumises à la compétence territoriale fr et au régime jur propre à cette compétence. Pas
confondre avec infraction réputée commise sur territoire fr : admet que ici commise sur plsrs
Etats en + de la France mais soumise à la loi fr en application art 113-2
infractions indivisible = aucune doute, pleinement commise sur territoire étranger dans tous
ses éléments constitutifs, quand même soumise à compétence territoriale infraction car
considérée comme indivisible à une infraction commise en France. La Jp a dégagé cette
solution arrêts au 19ème siècle et il y en a régulièrement. Solution pratiquée notamment les
affaires de criminalité transnationales : trafic de stupéfiants en France et asso de malfaiteurs
à l’étranger. Le juge pénal fr compétent va dire que je suis aussi compétent et sur fondement
de la compétence territoriale, compétent pour connaître asso de malfaiteur indivisible du
trafic de stup commis en France.
Arrêt 13/10/2020.

Ccass 31/05/2016 et 4/11/2020 : a jugé à deux reprises récemment que la connexité n’est
pas un élément de rattachement du territoire fr au titre de la compétence

indivisibilité = faits sont imbriqués matériellement “les uns ne peuvent pas se comprendre
sans les autres, l’ens formant un tout indivisible”.

connexité = répétition de faits identiques. Not arrêt 2016 : individus qui commettent des
violences sexuelles sur sa fille à l’étranger et en France. Ils n’ont pas la nationalité fr. Jur
saisis pour violences sexuelles commises en France et ils se sont déclarés compétents pour
les violences sexuelles commises à l’étranger. 31/05/2016.
Connexité et pas indivisibilité !

Chapitre 2. La portée de la compétence territoriale

Section 1. L’indifférence à l’exercice d’une compétence étrangère

Compétence territoriale doit trouver à s’ex alors même qu’une compétence étrangère s’est
exercée ou s’ex conjointement. Exceptions à cette indifférence à la loi étrangère.

§1. L’indifférence au j répressif étranger


Qd fait relève compétence territoriale fr, quelque soit vecteur de la compétence not fait
réputée commis sur territoire fr ou indivisible d’une infraction commise sur territoire fr. Idée
que Fr est victime de l’infraction. La loi pénale fr est violée. Elles doivent être appliquées en
réponse.

19è : DP inter a commencé à se façonner. Les codes étaient silencieux. Ni CP, ni Code
d’instruction criminelle ne prévoyait de dispositions concernant cette hypothèse. Une
infraction commise en France a fait objet d’une loi pénale à l’étranger. Pas traité, pas
dispositions pénales ds Codes applicables à cette époque. Disposition pénale applicable
aux cas où Fr poursuivait une infraction commise à l’étranger par un fr. Alors pour ce cas, le
code d’instruction criminelle prévoyait que dans l'hypothèse où le fr avait commis une
infraction pénale à l’etranger alors la FR n’exercerait plus sa compétence. Le jugement
étranger faisait barrage à la compétence fr pour un fait commis par un fr à l’étranger.

Autre principe général : non bis idem


La question a dû être tranchée par Ccass 21/03/1862 : position de principe toujours celle du
droit positif ajd. Ils ont considéré que lorsqu’on est en compétence territoriale à quelque titre
que cela soit, il n’y a pas d’obstacles à la compétence française. Fr peut pleinement juger
infraction commise sur son territoire, celle réputée commises sur son territoire ou celle
indivisible à une infraction commis sur son territoire.

Bcp d’arrêts dont 17/01/2018, 23/10/2015…..

Fondement de la politique pénale : qd un fait commis sur territoire fr ou qualifié comme tel,
loi pénale fr est violée en premier chef, la souveraineté fr atteinte au 1er chef c’est donc à
elle de répondre à cette violation et ce n’est pas à une loi pénale étrangère car celle là n’a
pas vocation à s’appliquer en France !

Cela serait s’en remettre à qqn d’étranger qui ne peut pas répondre de la même façon.
Argument pertinent.

La société inter n’est pas une société à qui on peut s’en remettre aveuglément pour des faits
commis sur notre territoire.

Ex d’un problème qui pourrait se poser : Faits commis en France avec sympathie d’un Etat
étranger. Les auteurs de l'État étranger se soustraient à la justice fr et retournent dans cet
État, ils se font juger puis après un acquittement reviennent mettre le pied sur le territoire
français alors qu’ils ont porté atteinte à la nation française.

Ccass arrêt récent : un ind franco-algérien assassine dans les rues de Lyon. Il fuit la justice
fr et se réfugie en Algérie. Elle n’extrade pas ses nationaux. Il est jugé en Algérie pour ces
faits. Il est condamné à 5 ou 6 ans d’emprisonnement. Par rapport aux peines fr : cela
n’arrive jamais pour un meurtre. L’individu est condamné là-bas, il fait un ou deux ans et il
vient en France et il est arrêté. Il avance le fait qu’il a déjà été jugé pour ces faits en Algérie.
Ccass a rejeté son argument à juste titre. Quand on regarde les peines françaises, ce n’est
jamais ce qui est appliqué. Décalage entre réponse pénale de la justice française et des
justices étrangères.

Années 80 : Premier ministre iranien assassiné sur le territoire français. Agents envoyés par
le gvt iranien. On comprend que ce n'est pas possible de les renvoyer pour s’y faire juger
alors que l’Etat soutient leur action.

Contraire au droit inter ? Non parce que le principe non bis idem n’a pas de portée
internationale. Ça ne vaut que pour un seul État.

Protocole 7 de la CesDH. Art 4 du protocole 7 qui pose principe non bis idem. Il n’a pas de
portée internationale. C’est volontaire.

Pacte inter relatif aux droit civils et pol de 1966 : principe non bis idem à l’art 14.

Comité des droits de l’homme = organe de l’ONU qui veille à la bonne application du pacte
(que des recommandations, décisions pas contraignantes). Il a fait des communications 2
nov 1987 et 1 en 1997 et à chaque fois il a dit que l’article 14 du Pacte ne concerne que le
principe non bis idem que dans le cadre d’un même Etat. Ccass : 14/03/2018 : disposition
de l’art 14 ne trouvent à s’appliquer que dans cas où deux procédures ont été engagées ds
cadre d’un même Etat.

Textes inter généraux considérés comme n’ayant pas de portée internationale !

Ccass depuis 23/10/2013 considère que le j étranger ne fait pas barrage à la compétence fr.
La Fr peut rejuger si il l'entend mais la peine prononcée et exécutée à l’étranger doit être
impérativement prise en compte pour le nv j. Principe de nécessité des peines qui interdit
qu’une personne puisse subir une peine supérieure au cumul des deux peines ne doit pas
dépasser le maximum et plus généralement il faut tenir compte de cette peine à l’étranger.

Ccass 15/04/2015 QPC : une personne avait été jugé à l’étranger pour des faits commis en
France contestait en disant que contraire au principe non bis idem et principe de nécessité
des peines.
De nouvelles poursuites ne risquent pas de porter au principe de nécessité des peines en
cas de condamnation par montant global. Limite abstraite : prise en compte de la peine déjà
exécutée. Cumul des deux peines doit pas être supérieur au max de la peine encourue en
France.

Ex meurtre 20 ans.
L'individu a été condamné à 5 ans à l’étranger. Il ne peut donc pas être puni à plus de 15
ans en France. Il a déjà réalisé deux ans à l’étranger alors il fera 13 ans en France.

Solution équilibrée car permet de préserver la défense de l’OP. Position en harmonie avec la
protection des intérêts des ind. L’ind qui aura subi une peine à l’étranger sera prise en
compte pour la peine en Fr.

§2. L’indifférence aux poursuites pénales étrangères

Si prise en compte mais pas de barrage aux j pénaux en fr du fait qu’un j pénal a été rendu.
A fortiori il en va de même lorsque étranger ce sont des poursuites étrangères. Illustration en
matière d’extradition. Il y a des cas de refus :

- faits commis en France en tout, partie, indivisible de faits commis en france : pas
d’extradition possible art 684 ou 696 CPP

- seul faits d’avoir constaté des infractions commises sur territoire fr: seuls légitimes
même si on décide de ne pas poursuivre. Etat qui voudrait tout de même poursuivre.
Fr n’aidera pas l’Etat

mandat 695-24 CPP : peut être refusé si faits ont été commis en tout ou partie sur territoire
fr. Ici le motif n’est que facultatif.

Section 2. La prise en compte exceptionnelle d’une procédure


étrangère
§1. La prise en compte d’un j étranger

Exception au principe d’arrêt 21/03/1962. Possible qu’un j étranger soit pris en compte en
tant que tel et fasse obstacle à la compétence fr. Possible en d inter mais rare et possible
bcp + ds UE.

A. du fait du droit inter

Conv inter va prévoir que Etats parties à cette conv, qd un des Etats parties a déjà jugé faits
concernés ne peut plus exercer sa compétence alors même que faits commis en tout ou en
partie sur son territoire national. Acceptation de s'en remettre à une J étrangère ici. Tolérable
politiquement car acceptation volontaire de la part des Etats parties et surtout
RECIPROQUE car on est dans une Conv internationale.

La France par une Conv inter si elle admet d’écarter sa compétence en cas de j rendu par
un autre Etat partie pour une autre infraction commise sur son territoire alors par réciprocité
les autres Etats parties font de même. Faits commis sur leur territoire. La réciprocité est une
condition.

Avis 29/11/2004 : condition de subordonner le fait de ne pas pouvoir exercer sa compétence


pour des faits qui mettent en cause la protection que la Fr doit assurer quand elle est victime
directe de l’infraction.

2 conventions recensées :

- conv unique sur les stup 30/03/1961 : Ccass Arrêt 13/12/1983 : interprétation
extrêmement audacieuse : trafic de stup’ commis en France. Syrien jugé en Syrie
pour ces faits. Ccass a considéré que ce j en Syrie faisait obstacle à la compétence
en Fr en raison de cette conv unique que la Fr et la Syrie avaient ratifié. Il en
ressortait que les Etats parties reconnaissaient les j rendus par autres Etats parties
sans que cette reconnaissance soit subordonnée à des conditions. L’autre Etat partie
ne peut donc plus exercer sa propre compétence.

Arrêt laisse dubitatif mais il n’y en a pas d’autres.

- conv de Montego Bay sur le droit de la mer 1982 de l’ONU. Art 228-1 : le j rendu par
l'Etat du pavillon relatif à une infraction de pollution empêche les poursuites par l’Etat
côtier (qui a subi la pollution)

Ccass : 5/05/2009 : poursuites que la Fr avait déclenchée impossible car pollution commise
par un navire pavillon norvégien et que la Norvège avait déjà jugé pour ces faits. Bien que la
pollution avait été ressentie sur son territoire.

B. Prise en compte j étranger dans l’UE du fait de….


Deux textes de l’UE

a. … la Convention d’application de l’accord de Schengen


14/06/1985. Accord ccl entre All, BENELUX et la Fr. Décidé la suppression des contrôles
aux frontières intérieures. En 1990, les Etats parties à cet accord vont conclure une
convention d’application de l’accord schengen (=CAAS). Elle date du 19/06/1990. Un peu
comme un décret d’application par rapport à une loi. Concrètement, elle organise les
modalités de la mise en place de l’accord. Accord Schengen remet en cause la frontière en
tant que barrière de contrôle. Or, tout le droit pénal inter repose sur cette séparation pol
territoriale. Il faut alors modifier les mécanismes de droit inter pénal. Fait qu’un Etat se
considère comme souverain sur son territoire et n’écarte pas sa compétence si un autre Etat
s’est prononcé pour faits dt il estime que lui seul sa souveraineté est atteinte. Le principe va
être forcément atténué, remis en cause dans un espace sans frontières. Dès lors qu’on
supprime les frontières intérieures, on a confiance dans ce que l’autre fait/ Plus dans la
même relation traditionnelle avec État. On est dans un principe de confiance mutuelle qui va
justifier la prise en compte des j répressifs étrangers car on est dans un espace plus séparé
de la même façon que dans la société inter. Principe de non bis idem au nom des droits
fonda : pas de raison d’avoir rejet d’un j étranger dans cet espace intégré.

On ne parle pas d’autorité de chose jugée (= autorité des décisions de J et le respect qu’on
le doit au décisions de J).

Principe non bis idem = son objet est le respect des droits fonda dt ce droit fonda. art 54 de
cette conv.

Initialement ds Schengen : BENELUX, ALL et Fr puis certain nbr de pays se sont rajoutés à
cet accord : Italie, Espagne, Grèce. Nvx adhérents : rep tchèque, pologne etc + pays
extérieurs à l’UE (Suisse).
En revanche, l'Irlande et Danemark ne font pas partie de cet espace schengen alors que
membre de l’UE.

Dès lors qu’une personne a été poursuivie ds Etat partie à l’espace schengen alors un autre
Etat partie ne peut pas le rejuger sauf si pers a été condamnée et n’a pas exécuter sa peine.
Alors on peut rejuger. Pas de restriction c’est un principe général.

Art 55 : déclas ou réserves. Une partie contractante peut déclarer que pas liée par art 54. Il
faut que l'état au moment de la ratif déclare qu’il prend cette dérogation. Décla doit ê notifiée
à Etat dépositaire de la conv inter. Une décla doit ê prévue par la conv inter sinon elle n’est
pas opposable aux autres etats parties

Des restrictions sont possibles :

- possible d’écarter art 54 ds cadre art 55 1 a : faits commis sont commis soit en tout
ou en partie sur son territoire = un etat partie à la conv schengen peut déclarer que
l’art 54 ne s’applique pas si faits en cause sont commis en tout ou partie sur son
territoire (relève de sa compétence territoriale). Alors dans ce cas il conserve sa
compétence.
Il semblerait que la déclaration fr ne soit pas valable car la Fr n’a pas notifié cette décla (elle
l’a bien faite mais elle a oublié de la notifier sauf que si on ne la notifie pas au moment où on
la dépose, alors pas valable. Qqc d’accidentel qui pourrait se corriger.

Portée de la conv de schengen tout de même important au regard de la suite:


Une limite à l’exception est prévue : même si on a fait la déclaration, ell ne va pas
s’appliquer qd j rendu par l’autre partie contractant sur territoire duquel les faits ont AUSSI
été commis. Etat qui a jugé des faits en compétence territoriale. Hypothèse des infractions
transnationales.

si j étranger fondé sur une compétence personnelle alors on peut rejuger. Mais si rendu par
compétence territoriale : on ne peut pas rejuger.

Limite à la dérogation importante en pratique. Car le risque de double j concerne les


infractions transnationales.

art 56 : dans hypothèse où on rejuge. Fait obligation de déduire la peine privative de L


exécutée au titre du 1 j. Toute période de privation de L doit être déduite de la sanction qui
sera éventuellement prononcée.

On peut penser que le D € a diffusé au-delà de l’€ et que art 56 a influencé Ccass dans sa
position sur prise en compte nécessaire. Principe général ds espace Schengen. Également
tenu compte des sanctions autres que peines privatives de L. Pas même obligation car les
autres peines peuvent variées. On est plus ds une décla de principe qu’une obligation
internationale.

Conv de Schengen, elle a été intégrée au droit de l’UE par le traité d’Amsterdam. Double
casquette car droit de l’espace schengen + droit intégré au droit de l’union et qui a donc
valeur pour les Etats de l’Union qui sont dans l’espace Schengen. Vecteur de la compétence
de la Cour de J de l’UE. Cela a permis à la CJUE d’examiner, interpréter les dispositions
accord schengen.

CJCE 11/02/2003 arrêt Gözütok et Brügge : interprété champ d’application de l’art 54. La
CJ a dit que art 54 s’applique à des P d’extinction publique après que le prévenu se soit
acquitté de certaines sommes d’argent fixées par MP.
Une P de transaction qui a comme effet l’extinction de l’action pub même sans l’intervention
d’un juge entre ds cadre de l’art 54.

29/06/2016 arrêt kosovsky : complète les deux arrêts précédents.


Ord de non lieu rendu par une jur polonaise extinctive de l’action pub.
CJ : il ne suffit pas qu’il y ait une ordonnance de non lieu ayant pour effet une extinction de
l’action publique, il faut aussi qu’il y ait eu une instruction approfondie.
CJUE 16/11/2010 Montello : pour les mêmes faits : notion autonome du droit de l’Union doit
être interprétée de façon identique dans tous les EM. Il n'appartient pas à chaque Etat
d’interpréter. Il faut une interprétation uniforme.

Notion de mêmes faits vise la seule matérialité des faits. On ne se réfère pas à la
qualification des faits. On ne regarde que les circonstances.

ch criminelle 21/10/2020 a pris en compte arrêt kossowski : elle a vérifié si décision attestait
d’une information approfondie des faits.

b. … la Charte des droits fonda de l’UE

art 50 comme art 54 de la CAAS pose le droit à ne pas être poursuivi ou jugé pénalement 2
fois pour une même infraction. Droit général, il vaut à la fois à l'intérieur d’un même État et
dans les relations entre EM. On constate que le droit formulé dans art 50 est plus large que
art 54 de la CAAS. Dans ce dernier, cas d’une personne en fuite ou condamnation par
défaut : on peut repoursuivre car il n’a pas exécuté sa peine. Vaut dans tous les cas.
Même qd le principe non bis idem aurait dû jouer.

ICI dès lors qu’un j est prononcé, on ne peut pas rejuger même si la peine n’est pas
exécutée! Dès lors qu'un j a été rendu par un autre EM, on ne peut plus exercer sa
compétence.

Est ce que c’est une prime au fuyard ? Non, idée que dans cette hypothèse, pas à un
autre EM de rejuger. On doit faire exécuter la première condamnation à laquelle l’individu
s’est soustrait ! soit sur le territoire de l’autre Etat soit en renvoyant cet individu dans l’autre
Etat qui pourra faire exécuter sa peine.

Espace unifié dans lequel les décisions judiciaires font l’objet d’une reconnaissance mutuelle
: on ne rajoute pas une décision à une autre, on exécute ou on fait exécuter la décision qui
n’a pas pu l’être.

Pour des États à la fois dans Schengen et l’UE comment ça se passe ?


Intérêt est que art 50 a quand même un champ d’application plus limité que art 54.
Découle de l’art 51 de la Charte qui prévoit : “ “
Il faut que la situation en cause soit une situation qui donne lieu à une application du droit de
l’Union. Si la situation ne met pas en cause le droit de l’Union, la charte ne s’applique pas !
Art 54 a une portée générale. Pas attaché à la mise en œuvre du droit €.
Condition préalable : mise en œuvre du droit de l’UE si réponse négative alors article 50 ne
s’applique pas mais art 54 pourrait.

ex : pb de marché, de circulation de capitaux, envt du pt de vue de l’UE ? : ARTICLE 50


mais si on a un vol : pas application du droit de l’UE!

La situation doit entrer dans un domaine réglementé par le droit de l 'UE ET cela ENTRE
dans un de ses champs d’application alors application du droit de l’UE et application de l’art
50.
CJUE a également précisé arrêt 26/09/2013 : pas nécessaire que sanction pénale en cause
soit une sanction expressément prévue pour sanctionner une disposition du droit de l’UE.

c. … à la suite d’un transfèrement

P de droit inter. Un Etat va obtenir, recevoir sur son territoire un ressortissant condamné à
l’étranger pour lui faire exécuter la peine étrangère pour des raisons humanitaires.

Art 728-9 CP : dès qu'on a reçu ind sur notre territoire et on lui fait exécuter peine prononcée
à l’étranger on ne peut plus engager de poursuites pour mêmes faits ! Peu importe notre
compétence (not territoriale).

On va maintenant s’intéresser à la prise en compte d’une poursuite étrangère.

A. La prise en compte d’une poursuite étrangère en application du droit inter

conv inter peut prévoir que compétence d’un etat devra prendre en considération les
poursuites pour les mêmes faits dans un état étranger. C’est très rare.

3 convs inter avec des sols très mitigées :

- conv du 15/11/2000 c/ criminalité organisée de l’ONU de Palermes


- conv 31/10/2003 c/ corruption conv de Merida de l’ONU

Ces deux convs ont été ratifiées par la France. L’une et l’autre prévoient que lorsque des
Etats parties font des enquêtes ou exercent des poursuites simultanées, ils se consultent et
se concertent à des fins d’attribution des poursuites à un seul État.

Ex : France poursuit une corruption. Usa aussi. Alors Fr et USA doivent se consulter et se
concerter pour déterminer quel Etat va effectivement poursuivre.

Objectif de la stipulation : bonne administration de la justice et éviter l’accomplissement


d’actes d’investigations inutiles et puis il n’y a pas d’interdiction absolue de double poursuite.

- conv OCDE 21/11/1997 : là encore même type de stipulation. Art 4§3 prévoit que les
Etats parties qui ont compétence se concertent afin de décider celle qui est le mieux
à même d’exercer des poursuites.

Objectif d’interdiction des cumuls des poursuites. S’il y a cette finalité, régime peu opératoire
car la concertation ne peut être mise en œuvre qu’à la demande de l’une des parties.

B. La prise en compte d’une poursuite étrangère en application


du droit UE

- Décision cadre du 30 nov 2009 : relative à la prévention et règlement des conflits.


Objectif d’éviter les conflits de compétence en matière pénale dans l'UE. Espace de L et de
sécurité de justice qui doit a priori aboutir à une notification dans ce domaine. Idée que
même en amont il ne devrait pas y avoir de double poursuites. Qd plusieurs Etats
compétents pour une même infraction, ds cadre espace unifié il ne devrait pas y avoir un
cumul de poursuites. Il faut une coordination et qu’il n’y ait plus qu’un seul Etat qui agisse.
Régime très en deçà de l’objectif car pas du tout contraignant, consultation prévue. Elle doit
aboutir à l'attribution d’un seul état mais pas de caractère obligatoire.

- loi de 2015 qui vient transposer la directive : prévoit un mécanisme de consultation


avec autorités des autres EM quand P parallèles : on doit communiquer éléments
d’enquête nonobstant secret de l’enquête, autorités étrangères peuvent nous
solliciter pour avoir des éléments complémentaires. Sur base des infos reçues des
autorités étrangères, nous devons avertir les autorités étrangères de la décision qui a
été prise : continuer ou arrêter les poursuites.

La contrainte de la directive n’est pas directe, mais indirecte par les article 50 de la charte
des droits fonda et 54 de la CAAS qui peuvent contraindre les autorités à jouer le jeu de la
décision cadre 2009.

- directive 2018 : 23 oct 2018 en matière de blanchiment. Concerne que ce délit mais
s’agissant de ce dernier il est propice à une pluralité de poursuites : blanchiment
transnational : très fréquent.
Art 10 § 3 de la directive : EM qui peuvent engager poursuites de blanchiment
coopèrent pour décider lequel d’entre eux poursuivra l’auteur de l’infraction. Décision
d'attribution des poursuites prend en compte EM où infraction commise, résidence ou
nationalité de l’auteur et nationalité de la victime.

Objectif qu’un seul Etat poursuive et que l’autre renonce. Obligation de coopération.
Pas d’obligation d’attribution à l'issue de cette coopération. Néanmoins, on peut
escompter que les EM coopéreront de bonne foi parce qu’en perspective il y a le
principe de non bis idem et l’article 50 de la Charte ! Si on s’obstine à des poursuites
parallèles alors c’est la prime au plus rapide !!

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25/10

Titre 2. Les compétences extraterritoriales

compétences relatives à des infractions commises à l’étranger. On ne va pas contester


qu’elles sont commises à l’étranger. Indivisibilité des infractions c’est très important car en
pratique cette notion est très utilisée par les juges notamment dans toutes les affaires
financières : blanchiment à l’étranger ou inversement.
Ccass utilise bcp cette notion en disant que le blanchiment commis en Suisse est
indissociable de la fraude fiscale commise en France. Le blanchiment est alors indivisible de
la fraude fiscale. Affaire Cahuzac.

Sur ces compétences, l’infraction commise à l’étranger n’est même pas rattachable à une
infraction commise en France, elle n’a donc pas porté atteinte à la souveraineté sur le
territoire de la République, n’a pas troublé l’OP sur le territoire fr. Peut-on donc le faire ?

Le droit inter Arrêt Lotus 1927 avait posé comme principe et constaté qu’il n’y avait pas de
règles qui déterminent, qui interdisent aux États de l'exercer. Les Etats sont libres de fixer
compétence pénale comme ils l’entendent et donc d’adopter une compétence pénale
extraterritoriale. Il y a deux types de conception.

Conception des pays continentaux : pays qui se reconnaissent facilement des compétences
territoriales

Conception des pays de Common Law : hostiles à cette position.

Il y a tout de même des nuances au sein de ces catégories.

Les Etats sont conçus comme étant des espaces délimités les uns par rapport aux autres et
leur puissance se développe au sein de cet espace et n’a pas vocation à se développer
dans d’autres espaces car cela serait considéré comme une immixtion dans un autre
pouvoir : les Etats ne veulent pas s’immiscer chez les autres pour que les autres ne viennent
pas s’immiscer chez eux. Position typique de la France. Autre élément : une poursuite
pénale suppose le déploiement de moyens de puissance publique et ces moyens de
puissance publique ont pour seule vocation d’intervenir dans l’espace relevant de sa
souveraineté. Les agents publics français n'ont pas vocation à faire la police ailleurs.

Éléments d’utilité : une compétence extraterritoriale dès qu’elle ne peut pas s’accompagner
d’une compétence extraterritoriale d'exécution : quelle utilité ? Les poursuites risquent de
demeurer vaines et en attendant cela représente une perte de temps pour nos enquêteurs.

Les pays de Common Law sur la tradition anglaise : tradition très hostile à l’extraterritorialité.
C’est lié au contexte géographique : l’insularité qui isole des contacts avec les autres pays +
préoccupation que juger à distance est compliqué car si les faits sont commis à l’étrangers :
témoins difficiles à entendre, pas de constatations, les preuves sont loins donc risques
d’erreur judiciaire.

Les droits continentaux admettent extraterritorialité mais c’est pas non plus qqc de général.
Elle est admise mais elle est conditionnée à un élément certe extérieur mais l’élément qui
justifie la compétence extraterritoriale est un caractère de l’infraction ou un caractère de la
personne concernée par l’infraction. C’est la compétence extraterritoriale classique. Le droit
français est dans cette position depuis le 19è siècle même si dans la catégorie des droits qui
admettent une compétence extraterritoriale la France est sans doute plus limitée par rapport
au droit allemand par ex.
Classiquement le droit fr prévoit une compétence extraterritoriale assez limitée sur ces
différents fondements :

- compétence personnelle active (=nationalité de l’auteur). La loi pénale fr peut être


compétente pour juger des infractions commises à l’étranger par des fr.

- Compétence personnelle passive (1975) = nationalité de la victime.

- compétence pénale dite de protection = en D inter on appelle cela la “compétence


réelle” et concerne certaines infractions commises à l’étranger dès lors que ces
infractions portent atteinte aux intérêts fondamentaux fr. C’est la Fr qui est la cible
des infractions qui justifie donc cette compétence.

Les compétences classiques ont été mises au point. A partir du 20e siècle, une deuxième
catégorie de compétence extraterritoriale pour des infractions qui n’ont pas d'éléments de
rattachement substantiel à la france soit par leur matérialité ou en raison de la qualité
personnelle. Compétence fr car une conv inter que la Fr a ratifié va prévoir que les Etats
parties doivent mettre en place une compétence pour infraction alors même qu’aucun
élément ne rattache l’infraction à l’Etat partie = compétence universelle.

689 CPP
Il donne les deux fondements possible en DP fr de la compétence extraterritoriale fr :

- un texte du CP : cas où ds CP est affirmé que loi pénale fr est applicable à une
infraction commise à l’étranger. Art 113-2 CP se situe dans une section sur les
infractions commises sur le territoire de la République. On a à la suite de cette
section, une sur infractions commises en dehors du territoire de la république. Fondé
sur la loi ! Le législateur fr a décidé que telle infraction commise à l’étranger relevait
du droit pénal fr. Rattachement substantiel. Les infractions en cause sont
considérées comme présentant un élément de fond qui les rattache à la France et
qui justifie que la Fr est compétente. On a la compétence personnelle active qui
découle d’une qualité de l’auteur (nationalité ou la résidence etc). On peut avoir une
qualité personnelle, compétence militaire.

Avec loi SAPIN 2 : ex d’une activité eco = critère mis en place par cette loi et qui
s’étend avec directive PIF(=protection des intérêts financiers).
La compétence personnelle active il ne faut pas la réduire à la nationalité même si
initialement c’était ça au 19e siècle. Art 113-6 CP

compétence personnelle passive 113-7 CP : il est question de la victime. 1975. +


récent. La compétence personnelle n’est pas l’envers de la compétence personnelle
active. CECI EST FAUX. Nationalité de la victime, on peut aussi étendre à la
résidence de la victime. Tt ce qui est infraction sur mineur : mineur réside sur
territoire fr victime d’infraction sexuelle à l’étranger alors loi pénale fr sera
compétente.

On a aussi également la compétence dite de protection des faits commis à l’étranger.


Ex : des étrangers qui répandent des faux francs à l‘étranger : c/ France.

Ces compétences sont donc législatives : législateur a considéré que faits en


question rattachables substantiellement à la loi pénale fr. Cette compétence va
emporter celle des juridictions pénales fr = solidarité des compétences législatives et
judiciaires. Cela est lié à la nature du droit public des lois pénales.

Ce n’est pas le même régime entre compétence territoriale et extraterritoriale. En


compétence extraterritoriale on inverse le principe. Le principe est celui de
l’application du principe non bis in idem en tout cas en France. Donc si ind a déjà été
jugé définitivement à l’étranger pour les mêmes faits, la France n’est plus
compétente parce que pour la France la compétence légitime est la compétence
territoriale. Certes elle prévoit compétence extraterritoriale mais elle prévoit de
l’exercer que dans la mesure où aucune autre compétence ne s’est déjà exercée.
Elle le fait si personne ne s’en est déjà occupé. Pas directement atteinte par
l’infraction. Compétence territoriale : règles de droit commun : mise en mvmt de
l’action publique, plainte avec constitution de PC

compétence extra : bcp + compliqué, cas où V ne peut pas mettre en mvmt action
publique car ca a été commis à l’étranger, seul le Parquet peut enclencher des
poursuites. V peut simplement dénoncer les faits et attendre que le Parquet veuille
poursuivre.

- Convention internationale ratifiée par la France : hypothèses autres dans lesquelles


nous avons ratifié une conv inter relative à une infraction déterminée et ces convs
ont un objectif de coopération pénale. Dans les stipulations il est prévu que les Etats
parties mettent en place une compétence, organisent leurs compétences à l’égard de
l’infraction concernée et cela alors même que l’infraction pas commise sur leur
territoire ou à l’encontre d’un de leurs ressortissants = compétence universelle. CPI
donne compétence aux juridictions des Etats parties et pas aux lois des Etats
parties. Ce sont donc des compétences juridictionnelles mais pas d’incidence car
compétence de juridiction entraîne la compétence de la loi.

Dans tous les cas, l’infraction commise en dehors du territoire fr va être jugée en application
de la loi pénale fr et même en compétence universelle.

CEDH : concernant en espèce des cas de torture pour premières condamnations fr sur la
compétence universelle. Rejet de la contestation dès lors qu’on est en compétence
universelle, infraction suffisamment grave pour que les individus puissent s’attendre à être
jugé dans n’importe quel Etat pour cela et donc on leur applique les lois prévues dans l’Etat
où il est jugé.

_________________________________________________________________________
Rattrapage 30/11
Chapitre 1. Compétences extraterritoriales législatives
La compétence extraterritoriale législative entraîne certes la compétence juridictionnelle
mais avant tout législative. Rattachement substantiel à la loi fr entraînant la compétence des
jur pénales fr. Ds la compétence universelle nous sommes d’abord dans une compétence
juridictionnelle ou quasiment : rattachement de forme aux jur pénales fr et pas de fond à la
loi pénale fr.

Rattachement de l’infraction à la loi fr pour une série d’infractions pour lesquelles il est tout à
fait reconnu qu’elles ne sont pas commises sur le territoire français. Elles présentent un
élément de fond qui va les rattacher à la loi pénale fr. Plusieurs cas : nous en verrons 4.

Section 1. La compétence réelle

Compétence qui porte sur des infractions qui portent atteinte aux intérêts fondamentaux de
l’Etat alors que commises à l’étranger. L'infraction a pour objet de porter atteinte aux intérêts
fondamentaux de la France. Ces infractions commises à l’étranger ont vocation à relever de
la compétence pénale fr car Etat français est la cible même si commis à l’étranger par des
étrangers. La matérialité de l’infraction la rattache à la loi pénale fr. En D inter public : on
parle de “ppe de protection” (au titre de cette compétence l’Etat en cause se protège lui et
ses IN c/ les attaques dont il est l’objet). Pour pénalistes = “compétence réelle”.

Compétence réelle très ancienne. On la trouve ds Code d'instruction criminelle de 1808 et


prévu dès l’origine car liée au fct d’un Etat et de ses IN publiques. État peut être attaqué de
l’extérieur. Napo Ier et Régime impérial était attaqué de l’extérieur pour essayer de renverser
son régime dc compétence réelle prévue et admise comme étant naturelle c’est pq idée
qu’une loi pénale a pour fonction de s’appliquer à des faits qui portent atteinte à la Sté, OP.
Fr a une légitimité à agir c/ action commises c/ elle à l’étranger + parce que ces infractions
dirigées c/ IN de la Fr, l’Etat du territoire où commis va s’en désintéresser ou du moins il y a
ce risque. Idée qu’il y a lieu de prévoir une compétence dans ce domaine.

§1. Champ d’application

113-10 CP : “La loi pénale française s'applique aux crimes et délits qualifiés d'atteintes aux
intérêts fondamentaux de la nation et réprimés par le titre Ier du livre IV, à la falsification et à la
contrefaçon du sceau de l'Etat, de pièces de monnaie, de billets de banque ou d'effets publics
réprimées par les articles 442-1, 442-2, 442-5, 442-15, 443-1 et 444-1 et à tout crime ou délit
contre les agents ou les locaux diplomatiques ou consulaires français, commis hors du territoire
de la République.”

Cet article détermine positivement et formellement les infractions qui relèvent de cette
compétence. Il y a pour les deux premières catégories : une liste. Titre 1er du livre IV :
atteintes aux intérêts fonda de la nation.

Livraison de forces armées ou matériels de puissance étrangère, entretenir des intelligences


avec des puissances étrangères ou hostilités et agressions c/ fr, livraison d’information à une
puissance étrangère, attentat, complot, mouvement insurrectionnel, atteintes à la défense
nationale…

2eme catégorie : infractions liées à la falsification (billets de banques, sceaux officiels de


l’Etat… Depuis l’étrangers production possible de fausse monnaie.

3e catégorie (détermination ici se fait par la cible) : crimes c/ agents ou locaux diplomatiques
ou consulaires. L’agent peut ne pas être français. Locaux depuis une loi de 1975 pour faire
punir une tentative d’attentat contre une de ses ambassades. Cela a conduit à
l’élargissement de la compétence réelle fr.

113-13 CP : “La loi pénale française s'applique aux crimes et délits qualifiés d'actes de
terrorisme et réprimés par le titre II du livre IV commis à l'étranger par un Français ou par une
personne résidant habituellement sur le territoire français.”

3 critères d’application :
- énumération des infractions
- crimes et délits commis à l’étranger
- un français ou personne résidant habituellement sur le territoire fr

Il y a comme pour art 113-10 une énumération des infractions qui relève de cette
compétence réelle.

Actes de terrorisme, entreprise ind terroriste, …

Il faut qu’elle soit commise à l’étranger par une pers fr ou résidants habituellement fr.

Élément de compétence personnelle pourrait conduire à nous demander s’il s’agit


d’un cas de compétence personnelle ou de compétence réelle ? Le fondement serait-il
la personne et non la matérialité ?

Critère de compétence personnelle est moins important que compétence réelle c’est le
régime qui nous fait le dire. Création bcp plus récente. Partie plus récente car loi du 21 dec
2012 qui a rajouté ce cas de compétence extraterritoriale. Raison : cette hypothèse qui
pouvait relever de la loi pénal fr par le biais de la compétence personnelle active. Or ce
régime est un régime qui écarte la compétence fr quand les faits étaient déjà jugés à
l’étranger. Le législateur a voulu mettre fin à cette situation. Il a voulu que les juridictions fr
ne soient pas entravées dans leurs compétence et leur j par d’éventuels poursuites à
l’étranger. La France doit pouvoir avoir la maîtrise de la poursuite. Il en a fait un cas de
compétence réelle et ce cas ne relève plus de la compétence personnelle active.

§2. Le régime de la compétence réelle

Il est totalement aligné sur celui de la compétence territoriale. Et diff avec les autres cas de
compétence extraterritoriale. Cette compétence réelle suit le même régime. Décrite comme
une compétence quasi-territoriale car infractions pas commise en Fr par nature mais elles
sont traitées tout comme.
Idée que dès lors l’infraction relève de la compétence réelle, même si objet de poursuite ou j
définitif à l’étrangers, les jur fr continuent d’être compétentes. Cela ne fait pas obstacle à la
compétence fr qui peut s’ex nonobstant d’une poursuite préalable ou concomitante à
l’étranger. Comme pour compétence territoriale, si ind ont subi une condamnation alors les
jur pénales fr devront déduire la peine de L qui aura été exécutée pour ces mêmes faits en
vertu de la condamnation étrangère et tenir compte dans la mesure du possible d’une autre
condamnation étrangère (interdictions, travaux, amende). Mais il n’y a pas d’OBSTACLE.

Quel en est le fondement ?


JP qui par un arrêt du 19e siècle avait affirmé le fait que la compétence territoriale ne se
heurtait pas à une compétence étrangère.

ICI dès 19e siècle on a défendu l’idée que ca serait pareil que pour la compétence
territoriale.
Arrêt où on a été confronté à cette situation 21/12/1861 Ccass : rien à en tirer. Ajd encore on
a pas d’arrêt dans ce domaine. Mais on qd même des éléments juridiques qui confirment,
consacrent cette position.

- Conv d’application de l’accord Schengen CAAS art 54 : ppe ne bis in idem entre EM
de l’espace Schengen. Le texte s'étend à l’UE depuis traité d’amsterdam. Au titre des
réserves possibles, il y a une réserve qd faits commis sur le territoire (fr a formé cette
réserve) mais cette limite à une réserve : s’applique pas si condamnation antérieure
émane d’un Etat ou infraction a également été commise.

- Art 55 prévoit 2e réserve possible : l’infraction qu’un Etat entend rejuger porte
atteinte à ses intérêts fonda de la nation. Les Etats Schengen sont autorisés à faire
une réserve en ce sens. J’exercerai ma compétence même si déjà j dès lors que
infraction = atteintes aux intérêts de la nation. La Fr a également formé cette réserve.
Le Gvt a exprimé la volonté que les infractions qui relèvent de la compétence réelle
doivent pouvoir être rejugées en Fr même si elles ont fait l’objet de poursuites ou de j
définitifs d’un EM de l’UE ou d’un Etat partie à l’espace schengen.

- avis du CE 29/04/2004 et Cconsti 19/11/2004 : art 50 charte DF UE : principe non bis


in idem dans UE. Cet article 50 n'est pas contraire à la C car il ménageait possibilité
pour la Fr de pouvoir juger les infractions qui portent atteinte à ses intérêts
fondamentaux. Cela se rattache aux conditions essentielles de la souveraineté
nationale dc pas de contrariété entre art 50 de la charte et la C. La compétence
réelle suit bien le régime de la territorialité : pas d’obstacle d’un j antérieur à
l’étranger.

Section 2. La compétence personnelle


= compétence découle d’un élément d’une qualité de la personne. Cette qualité est le
vecteur et le fondement de la compétence. Infraction commise à l’étranger par un des
protagonistes dont un élément personnel de sa pers le rattache à la Fr.

Dans ce domaine on subdivise en deux catégories :


- compétence personnelle active

- compétence personnelle passive

Élément personnel qui rattache l’infraction à la Fr peut relever de la V de l’infraction ou de


l’auteur de l’infraction. Ensuite quels caractères de l’élément personnel peut-on prendre
en compte ? Nationalité, mais aussi peut prendre en compte d’autres éléments : élément de
résidence qu’on pourrait décliner avec le domicile, l’activité, la profession, qualité de
militaire.

§1. Modalités de la compétence personnelle

A. La compétence personnelle active

Elle se trouve à l’art 113-6 du CP : “La loi pénale française est applicable à tout crime commis par
un Français hors du territoire de la République.
Elle est applicable aux délits commis par des Français hors du territoire de la République si les faits
sont punis par la législation du pays où ils ont été commis.

Il est fait application du présent article alors même que le prévenu aurait acquis la nationalité
française postérieurement au fait qui lui est imputé.”

Compétence de droit commun : crime ou délit commis hors territoire de la Rep et commis
par un fr. Critère de la nationalité ! C’est le fondement de la compétence. C’est une
compétence extraterritoriale qui est elle aussi très ancienne. Avait commencé ds Code
d’instruction criminelle qui ne prévoyait que de compétence personnelle si victime était fr
aussi. Ajd art 113-6 remonte loi 27 juin 1866 dt art 113-6 reprend la solution. Compétence
extraterritoriale ancienne mais moins ancienne que celle de la compétence réelle. Il y a eu
des débats sur le fondement de cette compétence :

● Initialement qd crée idée que CPA serait une mise en œuvre d’un statut pénal
personnel des inds comme un statut civil personnel. Ind avec nationalité a un statut
civil et on faisait valoir que même chose sur le plan pénal. Fr serait soumis à la loi
pénale fr partout dans le monde. Cette explication a été beaucoup critiquée et ajd
elle n’est plus soutenue. La loi pénale ne déborde pas du territoire.

● Non extradition des nationaux : règle suivant laquelle la Fr n’extrade pas ses
nationaux. Elle ne connaît pas de dérogations et donc la contrepartie de cette non
extradition des nationaux est la compétence personnelle active. On doit pouvoir les
juger. C’est la mise en œuvre de l’adage de droit pénal inter : “aut dedere, aut punire”
= ou bien remettre, ou bien punir. L'auteur se trouve sur le territoire où il remettra
l’ind, ou il le jugera. En ce sens, les pays de common law dont l'Angleterre qui ne
connaissent pas de compétence active admettent l’extradition des nationaux. Ils
l’admettent parce qu’ils n’ont pas de compétence personnelle active. Fondement
principal de cette compétence. Mais ce fondement n’explique pas tout. Il y a des cas
où il y a compétence personnelle active sans qu’il ne soit question d’extradition.
● Crime puni par loi pénale fr commis à l’étranger par un fr et sans que ce soit une
infraction à l’étranger et bien dans cette hypothèse pas de risques d’extradition, pas
de possibilité dans ce domaine. Le lien avec l’extradition n’est donc pas automatique.
On explique ce fondement : la Fr a un intérêt à agir quand un français commet des
infractions à l’étranger car cela témoigne de la dangerosité que le fr a. Ainsi, il ne faut
pas le laisser impuni car l'impunité est un facteur de récidive et de danger.
Justification ici c’est la nationalité. La Fr est alors en droit de demander des comptes
de ce que les français font à l’étranger. L’idée de statut pénal était exprimée de façon
maladroite mais pas si fausse que ça.

DP fr fait aussi place à d’autres éléments personnels de rattachement que la nationalité. Le


champ d’application de droit commun est la nationalité fr de l’auteur de l’infraction. Cette
nationalité fr suffit pour engager cette compétence, pas d’autres conditions sont rajoutées
(présence sur le territoire, résidence indifférente). Critère formel attaché à cette nationalité.

Art 113-6 dernier alinéa : la nationalité fr s’applique au moment des poursuites et donc ind
dès lors qu’il a commis une infraction peu importe qu’il n’avait pas la nationalité fr au
moment de l’infraction. Déconnexion entre infraction et nationalité.

On peut relever qu’à côté de cette compétence personnelle active de droit commun, le DP
prévoit pour des infractions particulières d’autres critères de compétence personnelle active.
Ils ne remplacent pas le critère de la nationalité mais ils s’y rajoutent:

- résidence habituelle sur le territoire fr : extension aux résidents habituels sur le


territoire fr : art 222-22 CP : “Lorsque les agressions sexuelles sont commises à
l'étranger contre un mineur par un Français ou par une personne résidant habituellement
sur le territoire français, la loi française est applicable par dérogation au deuxième alinéa
de l'article 113-6 et les dispositions de la seconde phrase de l'article 113-8 ne sont pas
applicables.”, participation à l’activité de mercenaire 436-3, clonage humain 511-1 CP.

Compétence active nouvelle loi Sapin II 9 déc 2016 : infractions très délimitées a prévu une
extension de la compétence pers active sur le critère de l’activité éco. On en trouve l'illustration
dans l’art 435-6-2 CP. Infractions très spécifiques = corruption d’agent public d’étranger. Ces
délits font l’objet de dispositions juridiques particulières liées au fait que la corruption concerne
des autorités publiques étrangères qui initialement ne devraient pas intéresser la France :

“Dans le cas où les infractions prévues aux articles 435-1 à 435-4 sont commises à l'étranger par
un Français ou par une personne résidant habituellement ou exerçant tout ou partie de son
activité économique sur le territoire français, la loi française est applicable en toutes
circonstances, par dérogation au deuxième alinéa de l'article 113-6, et l'article 113-8 n'est pas
applicable.”

On voit au critère de la nationalité art 113-6;, l’article ajoute un critère nv jamais prévu avant :
une pers exerçant tout ou partie de son activité éco sur le territoire fr : loi pénale fr va pvr ê mise
en oeuvre pour des infractions à l’étranger, par des pers non fr qui n’y habite pas mais elles y
exercent une partie de leur activité éco. Ici cible : PM de droit étranger qui a une activité en Fr?
Corruption commise à l’étranger par un agent public étranger. Quand cette corruption. On va
pouvoir poursuivre une personne morale de droit étranger quand bien même activité sur le
territoire français n'a rien à voir avec la corruption à l’étranger.

Ex : gde société allemande de droit étranger qui a une activité éco en Fr et ds cadre d’un marché
à l’étranger elle corrompt un agent public etranger. Du fait que cette st a une activité eco en
France elle pourra ê poursuivie en Fr pour corruption d’agent public étranger alors que son
activité en Fr n’a rien à voir avec la corruption.

Justification de cette disposition élargissant la compétence perso active ?


Législateur fr a voulu donner une portée extraterritoriale car signifie que loi pénale fr peut saisir
un acte commis à l’étranger impliquant un agent pub étranger qui n’a rien à voir avec la Fr dès
lors que l’auteur est une PM de droit étranger qui a quand même une activité en Fr. Permet de la
punir. Il a voulu aligner contre la corruption étrangère aux Etats Unis et loi anglaise “bribery act”
qui sont deux lois à portée extraterritoriale il fallait qu’elle aligne sa compétence sur la leur car
donne une portée considérable à la loi américaine et pas de raison qu’il y ait que les américains
qui aient cette portée extraterritoriale. Réponse à la fr consiste dans extraterritorialité du droit fr.
Critère qui se veut très souple : pas d’exigence formelle, ni juridique. Il n’est pas précisé qu’il doit
s’agir de filiales, de succursales : dès lors qu’une activité éco!

Uniquement en matière de corruption et trafic d’influence à l’étranger. Comme souvent


lorsqu’une disposition est crée rare qu’elle reste isolée.

art 113-14 reprend le même critère : Par dérogation au deuxième alinéa de l'article 113-6, la loi
pénale française est applicable en toutes circonstances, et la seconde phrase de l'article 113-8 n'est
pas applicable, aux infractions suivantes commises à l'étranger par un Français ou par une personne
résidant habituellement ou exerçant tout ou partie de son activité économique sur le territoire français,
lorsqu'elles portent atteinte aux recettes perçues, aux dépenses exposées ou aux avoirs qui relèvent
du budget de l'Union européenne, des budgets des institutions, organes et organismes de l'Union
européenne ou des budgets gérés et contrôlés directement par eux :

1° Délits d'escroquerie prévus à la section 1ère du chapitre III du titre Ier du livre III ;

2° Délits d'abus de confiance prévus à la section 1ère du chapitre IV du titre Ier du livre III ;

3° Délits de soustraction, détournement ou destruction de biens prévus aux articles 432-15 et 433-4 ;

4° Délits de corruption prévus aux articles 432-11 et 433-1, ainsi que, sans préjudice de l'article
435-11-2, aux articles 435-1 et 435-3 ;

5° Délits de contrebande, d'importation ou d'exportation frauduleuse prévus à l'article 414-2 du code


des douanes ;

6° Délits de blanchiment prévus à la section 1ère du chapitre IV du titre II du livre III des délits
mentionnés au présent article.

Pour la poursuite de la personne qui s'est rendue coupable sur le territoire français, comme complice,
d'une infraction prévue aux 1° à 6° commise à l'étranger et portant atteinte aux intérêts financiers de
l'Union européenne mentionnés au premier alinéa du présent article, les conditions prévues à l'article
113-5 ne sont pas applicables.
Article général qui met une série d’infractions. Loi du 18/09/2019. Transpose directive de l’UE.
2017 du 5 juillet 2017 relative à la lutte contre la fraude au moyen du DP. Directive prévoit et
détermine certaines infractions considérées comme devant faire l'objet d’une répression accrue
lorsque porte atteinte aux intérêts financiers de l’UE : fraude à la TVA communautaire, recettes
perçues etc. Toute une protection du budget de l’UE. L'UE a une compétence pénale reconnue
par les traités pour prendre des textes pour assurer une répression efficace des fraudes aux
intérêts financiers de l’UE.

Au titre de cette compétence : Parquet €, directive PIF fait suite à la convention PIF relative à la
protection des intérêts financiers de l’UE. directive prévoit des infractions et pose des règles de
compétences larges pour punir les infractions qui portent atteinte aux intérêts financiers. Ces
infractions lorsqu’elles concernent les intérêts financiers de l’union, compétence personnelle
active fr est étendue et ne relève art 113 qui concerne les français mais va au-delà : pers
exerçant tout ou partie de leur activité éco. Cela signifie que concernant détournement de fond €
à l’étranger par une personne physique ou morale de droit étranger relève de la compétence
personnelle active dès lors que PM de droit étranger a une activité eco en france et alors même
que ce qui se passe en France n’a rien à avoir avec le détournement commis à l’étranger!! Cas
dérogatoire.

Les critères de la compétence personnelle active est un empilement à chaque fois, pas de
substitution. Critère de base nationalité, se rajoute la résidence habituelle, ex de l’activité éco et
là on a le cumul des trois 113-14.

La compétence personnelle active s’impose sans limite à tout fr en dehors territoire de la rep.
Idée où aucune condition, législateur fr considère que le fr qui commet un crime doit pouvoir
relever de la compétence pénale fr pour cette idée de la dangerosité. Ind considéré comme
potentiellement dangereux il faut le punir pour cette infraction commise à l’étranger. Le crime
même commis à l’étranger s’apprécie par rapport à la loi pénale fr. Loi à partir de laquelle on
raisonne par rapport à la qualification et dans ses éléments constitutifs.

Pour délits, art 113-6 prévoit une condition de la double incrimination “si les faits sont punis par la
législation du pays où ils ont été commis”. Restreint la compétence personnelle active que nous
n’avons pas pour les crimes. Dangerosité pas considérée comme si importante, pas violé la loi
étrangère. Pas marqueur suffisant pour intervenir sur ces infractions. Double incrimination
écartée pour des infractions où on veut pouvoir punir sans entraves quand on considère qu’elles
sont suffisamment graves : art 222-22. En ce qui concerne atteintes sexuelles délictuelles sur
mineur, compétence personnelle active alors pas d’application de la double incrimination.

Pareil pour la corruption d’agent public étranger.


113-14 on retrouve la même chose pour ce délit.

B. compétence personnelle passive


= particularité personnelle relève de la V de l’infraction

113-7 CP : “La loi pénale française est applicable à tout crime, ainsi qu'à tout délit puni
d'emprisonnement, commis par un Français ou par un étranger hors du territoire de la République
lorsque la victime est de nationalité française au moment de l'infraction.”

Lorsque la victime est de nationalité fr au moment de l’infraction.


Critère général est la nationalité où des extensions se rajoutent.

Fondement : présentée comme envers naturelle comme la deuxième face d’une pièce. Cette
présentation comme étant l’envers de la compétence personnelle active est fausse sur le plan
juridique. Elle ne peut pas être comparée à la CPA car on ne peut pas mettre sur le même plan
la victime et l’auteur. Les éléments de rattachement ne sont pas compatibles. L'histoire et le droit
comparé en témoignent.

L’histoire : CPA remonte à 1866 (150 ans), elle est installée depuis très longtemps. CPP est
beaucoup plus récente car date de 1975. Elle est intervenue 109 après. Si elle n’était que
l’envers de la CPA a priori elle aurait dû être prévue en même temps. A l’époque, il n’était pas
question de prévoir une CPP

droit comparé : common law qui ne prévoit pas cette CPA n’ont pas de CPP. Bcp de pays
continentaux en ont une très limitée (relative au terrorisme) qui n’a pas la généralité connue en
Fr.

Nationalité de la V ou autre élément personnel en tant que V n’est pas du tout considéré comme
identique à celui de la CPA. C’est le regard qu’on porte sur l’infraction = lieu, matérialité et un
auteur = éléments intrinsèques à l’infraction. Auteur qui l’a commise. La V est un élément bcp
plus extérieur et contingent dans certains nbrs de droits n’est pas partie au procès pénal.
Elément pas considéré comme élément de rattachement suffisant à une loi pénale. D inter ont dit
que CPP donne lieu et susceptible de donner lieu immixtion ds souveraineté étrangère qui n’a
pas la justification de la CPA.

Par hypothèse compétence extraterritoriale va vouloir régir un acte commis à l’étranger sur un
territoire etranger qui a vocation à relever du droit territorial. CPA immixtion justification :
nationalité de l’auteur le rattachant également à l’Etat dont il est originaire. Ds CPP pas élément
car pas élément qui rattache commission de l'infraction à l’ind.

Ex : CPP fr peut donner lieu à une compétence pour un fait commis à l’etranger par un national
de l’etat etranger qui pourrait ê conforme au droit étranger.

Droit inter : COMPÉTENCE de la CPI ne peut pas découler de la nationalité de la V, compétente


qd crimes dont elle relève ont été commis sur territoire d’un Etat partie à la CPI + crime où qu’il
soit commis par un ressortissant d’un Etat partie. Le statut de la CPI ne prévoit pas de CPP car
elle est même contestée par les internationalistes. Elle n’aurait pas de légitimité suffisante. On
ne peut pas la présenter comme étant l’envers de la CPA. Pour autant, Fr passait outre ses
obstacles, réticences, critiques et a considéré qu’il y avait un fondement : protection des
nationaux. qui doivent être protégés à l’étranger : fondement suffisant. Nous les traduirons en J.
Volonté pour Fr d’assurer son autorité inter : Fr réagit quand on attaque des nationaux fr.

113-7 CP : “La loi pénale française est applicable à tout crime, ainsi qu'à tout délit puni
d'emprisonnement, commis par un Français ou par un étranger hors du territoire de la République
lorsque la victime est de nationalité française au moment de l'infraction.”

Nationalité fr est le vecteur de l’incrimination. Assorti d’aucune autre condition comme pour
la CPA. S’apprécie au moment de l’infraction donc peut concerner une une victime qui n’est
plus française au moment des poursuites mais qui l’était au moment de l’infraction. Solution
inverse par rapport à la CPA ici. Cela nous renvoie à l’idée d’autorité internationale de la
France.

Qu’est ce que la victime ?


Pas de définition de la victime ds CP et CPP. Question peut se poser. Ccass a adopté une
def extensive en admettant que des pers V par ricochet (=proches de la V) sont admises à
se constituer PC et avaient subi personnellement le dommage causé directement par
l’infraction.

Est ce que cette conception extensive s’applique ? Non. En ce qui concerne la


compétence qui est une notion de fond et non procédurale, la ch criminelle est restrictive car
considère que seule la qualité de fr de la V directe.
31/01/2001 : attentat commis à l’étranger d’un étranger dont l’épouse était française et
entendait faire poursuivre l’infraction dev les jur fr par le biais de l’art 113-7.

tortures commises contre un étranger dont l'épouse était fr. Pareil épouse. Ccass confirme
l’arrêt du 31/01/2001 refuse cette compétence. Argument de l’épouse : CEsDH art 3 de la
prohibition des traitements inhumaines et torture : Fr avait une oblig de réprimer les tortures
mais pour la Ccass cet art ne justifiait pas la compétence fr

La V de l’infraction doit être un français. Proche peut mais à condition que la victime directe
soit française. La partie lésée pouvant enclencher l’action publique peut être un proche de la
V directe mais qui doit alors ê française.

QPC transmise à la Ccass 12/06/2018 : JP contraire au droit à un recours juridictionnel


effectif et au principe d’égalité (V par ricochet n’a pas accès aux jur fr et rupture d’égalité par
rapport hypothèse où V directe serait fr). QPC rejetée par ch criminelle : protection des
nationaux n’impose pas que cette protection soit étendue aux V par ricochet.

A l’instar de la CPA, CPP pour certaines infractions étendue aux pers résidant
habituellement sur le territoire fr. Pas nécessairement les mêmes infractions. Dispositions
propres à ces infractions le prévoient : crimes et délits de violences c/ V mineures qui
résident habituellement sur territoire fr, infractions de violences commises c/ pers pour
contraindre à cclre une union étendue V qui résident habituellement sur territoire fr.

222-16-2 CP : “Dans le cas où les crimes et délits prévus par les articles 222-8, 222-10 ou 222-12
sont commis à l'étranger sur une victime mineure résidant habituellement sur le territoire français, la
loi française est applicable par dérogation aux dispositions de l'article 113-7. S'il s'agit d'un délit, les
dispositions de la seconde phrase de l'article 113-8 ne sont pas applicables”

Infractions soumises à cette CPP. Il faut observer que la CPP s’applique aux crimes et délits
punis d’emprisonnement hors territoire de la République commis par un français OU un
étranger. 113-7 s’applique aussi au cas où infraction commise à l’étranger c/ francais par un
français. Cette hypothèse aussi prévue à l’art 113-6 alors cela est absorbée par 113-7.

Quel est l'intérêt ? En ce qui concerne délit 113-7 ne prévoit pas de principe de double
incrimination à la différence de 113-6.
La qualification criminelle s’apprécie par rapport au droit français.
Pour délits, différence : CPP ne s’applique pas ds mêmes conditions que CPA pour laquelle
il faut un principe de double incrimination. Elle est remplacée par une condition
d’emprisonnement. CPP requiert un minimum de gravité car considère que cette
compétence ne doit pouvoir être mise en oeuvre que condition où certaine gravité attestée
par le fait que le délit est puni d’emprisonnement.

fondement : protection des nationaux. Cette protection doit être la même pour tous les
français où qu’ils soient dans le monde. Donc si principe de double incrimination, la
protection de V de délits au sein de la loi fr pourraient varier selon les pays où elles ont été V
entre des pays qui prévoient ce même délit et des pays qui ne le prévoient pas.

§2. La mise en oeuvre de la compétence personnelle

Le régime spécial aux délits. Autorité de chose jugée aux j étrangers pour les mêmes faits.
Conditions posées par le CP. Régime de droit commun, mise en œuvre de la CPA ou CPP
n’est pas liée à une condition de présence de l’ind sur le territoire fr. On aurait pu envisager
une telle condition mais cela n’a pas été le cas.

A. Le régime ou conditions propres au délit

Prévues art 113-8 CP : Dans les cas prévus aux articles 113-6 et 113-7, la poursuite des délits
ne peut être exercée qu'à la requête du ministère public. Elle doit être précédée d'une plainte de
la victime ou de ses ayants droit ou d'une dénonciation officielle par l'autorité du pays où le fait a
été commis.

CPA ou CPP est une compétence extraterritoriale. Pas une compétence principale ou fonda
mais législateur la conçoit comme subsidiaire. En matière de délits, condition procédurale montre
minimum de gravité qui justifie cette compétence d’exception. Minimum de gravité attesté par le
fait que la V s’en plaint ou alors autorités du pays où fait a été commis réalise une dénonciation
officielle de la commission de l’infraction. Les autorités étrangères qui n’ont pas eu le temps de
lancer des poursuites, savent que fr protéger par la non extradition des nationaux donc ils
peuvent procéder à une dénonciation des faits. Deux éléments : plainte ou dénonciation officielle
des autorités du pays où le fait a été commis. Il n’est pas exigé que cette plainte soit déposée en
France, elle peut l'être valablement à l’étranger dès lors que transmise aux autorités françaises.
Ccass 6/11/2013 : plainte déposée à l’étranger suffit. En revanche si V la retire, cause
d’extinction publique sans dénonciation officielle des autorités étrangères.

Condition écartée dans plusieurs hypothèses. D’abord écartée généralement par l’art 113-8-1 CP
(article récent loi 24 déc 2020): “La plainte ou la dénonciation mentionnées à l'article 113-8 ne sont
pas nécessaires lorsque la poursuite est exercée devant une juridiction pénale disposant, en
application des dispositions du code de procédure pénale, d'une compétence territoriale concurrente
et spécialisée s'étendant sur le ressort de plusieurs tribunaux judiciaires ou sur l'ensemble du
territoire.”
peut être un pôle spécialisé comme le pôle santé publique : TJ de paris et TJ de Marseille
ont une compétence territoriale qui déborde du ressort territorial de leur propre T. Parquet
national antiterroriste a une compétence territoriale concurrente et spécialisée dans ce
domaine. Faits de terrorisme commis à Nice peuvent ê jugés à Nice. Laissé l’affaire où faits
ont été commis mais aussi devant TJ de Paris qui a une compétence nationale en matière
de terrorisme. Acte de terrorisme commis à l’étranger par un fr, condition de plainte de la V
ne s’applique pas dès lors que délit de terrorisme commis à l’étranger par un fr est poursuivi
par le Parquet national de terrorisme. En revanche si parquet de grenoble veut poursuivre
ces mêmes faits alors là il faudra plainte de la V ou dénonciation officielle des autorités du
pays.

Hypothèses dans lesquelles CPP est fondée sur la résidence habituelle : écarte la condition
de la plainte de la V ou dénonciation des autorités des pays not en matière de violences
sexuelles sur mineurs.

Requête du MP : les jur pénales fr ne peuvent s’engager que si le MP dépose un acte en ce


sens qu’ils appellent une requête. Plainte ou dénonciation officielle ne suffisent pas, après
cette plainte ou dénonciation, il faut que le MP engage les poursuites. La V ne peut pas par
citation directe ou plainte avec CPC enclencher l'action publique. Le parquet a la maîtrise
des poursuites. V n’ont pas ce pvr car ces infractions n’ont pas vocation à relever de la loi
pénale fr, loi pénale fr les punis de façon subsidiaire donc le Parquet doit avoir la maitrise :
opportunité des poursuites. Seul en mesure de le faire.

Requête a fait l’objet d’une QPC Cconsti 18/11/2022 : argument : condition était contraire au
D à un recours juridictionnel effectif et méconnaissance du principe d’égalité, inégalité entre
les V d’infractions commises à l’étranger. Cconsti : rejet de la QPC. Estime que la partie
lésée peut aller devant le juge civil pour demander réparation du préjudice et pour le principe
d’égalité devant la loi, le fait que l’infraction commise à l’étranger rendant investigations
difficiles, MP a le droit d’apprécier que parce que c’était délits et pas crimes c’était moins
graves donc pvr d’opportunité justifié.

Autorité de la chose jugée pour les mêmes faits.


113-9 : “Dans les cas prévus aux articles 113-6 et 113-7, aucune poursuite ne peut être exercée
contre une personne justifiant qu'elle a été jugée définitivement à l'étranger pour les mêmes faits et,
en cas de condamnation, que la peine a été subie ou prescrite.”
On l’appelle autorité négative. Cette autorité négative de chose jugée règle suivant laquelle
empêche notre compétence. oppose à l’autorité positive. Pdt effets positifs. Effets
d’incapacité en France. Exactement la même condition 692 CPP : “Dans les cas prévus au
chapitre précédent, aucune poursuite ne peut être exercée contre une personne justifiant qu'elle a été
jugée définitivement à l'étranger pour les mêmes faits et, en cas de condamnation, que la peine a été
subie ou prescrite.”

CPA ou CPP ne peuvent pas s’exercer si les faits de l’infraction a déjà été jugée à l’étranger
dans les conditions posées par l’article. Cela nous montre que ces compétences sont des
compétences subsidiaires de la compétence étrangère. Différence avec la compétence
territoriale ou réelle. Cette solution peut aussi se réclamer art 54 de la conv de Schengen
(CAAS). La France a formulé ses réserves. Les règles ne s’appliquent pas. Aucune
poursuite ne peut être exercée. Obstacle à l’ex de l’action publique conditions : pers jugées
définitivement pour les mêmes faits à l’étranger. Tant que P étrangère pas terminée la
France peut tout à fait continuer à poursuivre l’infraction.
Ccass 10/09/2014.
Ccass 6/12/2005, 2/05/2018 : admet qu’on puisse rejuger des faits qui étaient en CPP ou
CPA objet d’une décision étrangère dès lors que pas extinction de l’action publique car
correspondaient à des classements sans suite.

Un jugement définitif POUR LES MÊMES FAITS. Sinon, pas autorité négative de la chose
jugée. On peut relever aussi qu’en revanche il n’y a aucune condition relative à la qualité du
j. Pas de contrôle du j étranger. Cela nous renvoie à la P d’exequatur = juge fr doit accorder
exequatur au j étranger et va contrôler la régularité inter : P suivie est bien une P qui
respecte garanties du procès équitable etc et après il donnera ou non exequatur à décision
étrangère. Dans le DPI pas de telle P, pas de régularité, de compétence, de P équitable.
Volontaire car en DPI on ne veut pas contrôler la régularité inter d’un j étranger car par
réciprocité on ne veut pas que nos propres J soit contrôlés à l’étranger. On est exposé à des
j déclenché seulement pour faire obstacle : “simulacres de P”, on a pas moyen de le faire
échec. Sur plan formel régulier alors qu’enclenché que pour faire obstacle à la J française.

P en France c/ V fr par des agents pubs étrangers. Plainte déposée en Fr. Suffit déclencher
des poursuites dans l'Etat où fait commis, la faire déboucher sur un non-lieu et sur la base
de ce non lieu les poursuites fr devront s’arrêter car l’action publique est alors éteinte.

113-9 : “peine soumise ou prescrite”. C’est une restriction. L’autorité de chose jugée peut
être reconnue à des cas de relaxe. En cas de condamnation, il faut que l’ind ait subi la peine
ou alors qu’elle soit prescrite. Si ind s’est soustrait à sa peine alors on a une possibilité de le
poursuivre.
Condition pas prévue à l’art 50 charte des DF car ds espace de L et de J on considère que
sol naturelle de cette difficulté c’est que la peine étrangère pas exécutée doit ê exécutée sur
le territoire de l’Etat qui entend juger.

Une personne justifiant : c’est à la pers d’apporter la preuve du j étranger, c’est pas au
parquet de faire cette preuve!

Section 3. La compétence consécutive à un refus d’extradition

Compétence extraterritoriale, législative. Elle date de la loi du 9 mars 2004.


113-8-2 : “Sans préjudice de l'application des articles 113-6 à 113-8, la loi pénale française est
également applicable à tout crime ou à tout délit puni d'au moins cinq ans d'emprisonnement commis
hors du territoire de la République par un étranger dont l'extradition ou la remise a été refusée à l'Etat
requérant par les autorités françaises aux motifs, soit que le fait à raison duquel l'extradition avait été
demandée est puni d'une peine ou d'une mesure de sûreté contraire à l'ordre public français, soit que
la personne réclamée aurait été jugée dans ledit Etat par un tribunal n'assurant pas les garanties
fondamentales de procédure et de protection des droits de la défense, soit que le fait considéré revêt
le caractère d'infraction politique, soit que l'extradition ou la remise serait susceptible d'avoir, pour la
personne réclamée, des conséquences d'une gravité exceptionnelle en raison, notamment, de son
âge ou de son état de santé.
La poursuite des infractions mentionnées au premier alinéa ne peut être exercée qu'à la requête du
ministère public.”
Compétence extraterritoriale cas où Fr a refusé d’exécuter un mandat d’arrêt € ou
extradition. Dans cette hypothèse, l’ind est libéré. Il peut être libéré alors même qu’il a
commis une infraction à l’étranger.

On peut lui trouver deux fondements :


- aut dedere aut punire = si la fr ne livre pas elle doit punir. Elle peut ne pas livrer car
un ind est français mais on a art 113-6. Adage pas considéré comme une norme
impérative. Pas de valeur contraignante inter. Source d'inspiration de cet article.

- protocole à la C € lutte c/ terrorisme de 1977 augmentée protocole 15 mai 2003 : il


tend à contraindre, formuler une oblig très forte pour Etats parties de juger les
infractions terroristes quand ils n’en extradent pas les auteurs.

Pas eu de mise en œuvre de ce texte pour l’instant. Parquet national anti terroriste il y aurait
une P en cours actuellement.

A. Le champ d’application

- individus = forcément des étrangers dt extradition ou remise refusée à l’Etat


requérant par les autorités françaises.

- motifs : P inéquitables, punis peine contraire à l’OP fr (peine de mort, sévices,


peines d’emprisonnement dures, flagellation), pers réclamées jugée par un Etat où
pas de garanties de procès équitable, infraction revet but pol, susceptible d’avoir des
csqs gravissimes pr pers (état de santé)
Ces motifs tiennent à l’OP fr. Si prescription, répression n’est plus possible. Élément
qui ne remet pas en cause des faits criminels ou délictuels mais notre OP fait
obstacle à l’extradition.

- demande d’extradition fondée sur tous crimes ou délits punis au moins 5 ans
d’emprisonnement

- poursuites en cas de refus d’extradition pouvaient ê obstacle contraire à la conv de


2006.

- compétence ne peut être engagée que sur requête du MP. La plainte de la V ne peut
pas enclencher l'action publique.
_________________________________________________________________________
27/10

Chapitre 2. La compétence universelle

Nous sommes dans une compétence extraterritoriale.


Cette compétence porte sur une infraction qui n’a aucun lien avec l’Etat qui le poursuit : par
rapport à l’infraction elle-même (sa nature), par rapport au lieu, par rapport aux personnes
concernées par l’infraction (auteur ou victime). Cette compétence universelle initialement,
les États y étaient hostiles. La compétence pénale suppose la mise en œuvre des pvrs de
puissance publique, et l’action des agents pub, des IN pub qui ne doivent intervenir qu’à
l'égard d’infractions qui concernent l’Etat. Les Etats n’ont pas vocation à intervenir pour des
faits qui ne leur sont pas rattachées : raisons philosophico-politique et aussi administratives.
Si ça ne les concerne pas, ça serait une interférence illégitime dans les affaires d’un autre
Etat. Hostilité voire même un rejet de la compétence universelle bien exprimée par Beccaria
dans le Traité des délits et des peines : “les juges ne sont pas les vengeurs du genre humain
en général mais les défenseurs de conventions particulières entre un certain nombre
d’hommes”.

En amont, il y avait eu des positions inverses. Mais à cette époque au 19e: position de rejet
de la compétence universelle. L’élément de rattachement est une condition de la légitimité
internationale de la compétence pénale.

Dès l’origine sorte de contre-exemple concernant le domaine de la piraterie. Au moment où


les Etats organisent leur DP, ils ne prévoient pas de compétence universelle mais une
compétence universelle est mise en place pour la piraterie dont en France.

Loi du 10 avril 1825 : par cette loi la Fr se reconnaît compétente à raisonner, à en juger les
auteurs alors même que le navire pirate en cause n’est pas dans les eaux territoriales fr et
n’a pas attaqué de navire fr. Le simple fait qu’ils soient pirates est un cas de compétence
pour la loi pénale fr et les juridictions fr.

Compétence universelle a une particularité qui justifie sa prévision parce que la situation de
la piraterie a la particularité qu’elle échappe aux compétences qui ont vocation à s’exercer et
donc il n’y a pas d’interférences possibles avec d’autres compétences.

La piraterie suppose:
- acte en haute mer donc une zone sans souveraineté et pas d’Etat naturellement
compétent.
- Concernant la loi du pavillon, un navire pirate est un bateau sans pavillon car
dénationalisation du bateau pris par les pirates.

Double extraterritorialité ici. Ces deux cas normaux de compétence ne trouvent pas à
s’appliquer c’est pq les Etats substituent une compétence universelle : premier Etat au
contact d’un navire pirate est compétent pour s’en saisir et les juger. Exception dûe à la
particularité de la situation. Ceci est la situation au 19e siècle : pas de compétence
universelle terrestre.

La compétence universelle va en tant que norme juridique apparaître au 21e siècle.


Seulement au 21e siècle qu’elle apparaît et dans le cadre de convention internationale. La
Fr n’a pas unilatéralement de son côté, toute seule décidée de prévoir une compétence
universelle. Ce sont des conventions internationales qui vont dans le cadre de leurs
stipulations prévoir la compétence universelle. Elles sont propres à des infractions
déterminées : détournement d’avion, trafic de stup etc

L’objet de ces conv inter : organiser la coopération pénale des Etats par rapport à ces
infractions de façon à garantir l’efficacité de la répression de ces infractions.
Pourquoi des convs inter pour ces infractions là ?
On est en présence d’infractions qui ont très souvent une commission transnationale. Pas
systématique mais très souvent le cas, elles impliquent plusieurs Etats et cela va forcément
donner lieu à des mécanismes de coopération.
Cette dernière peut marcher ou pas. La conv a pour finalité de créer des obligs entre les
Etats dc s’ils s’engagent.

Dans ces convs s’agissant de ces infractions, les convs des Etats vont intégrer des clauses
de compétences universelles car comme ils veulent garantir la répression des infractions ils
veulent être sûrs que cette répression va avoir lieu. Un Etat partie est dc compétent pour
juger infraction de la conv même si pas commise sur son territoire etc etc etc. Il suffit juste
que l’individu se trouve sur son État : on peut pallier l’échec d’une P d’extradition. Parce que
les Etats ont conscience que cette P peut ne pas aboutir alors ils prévoient une compétence
universelle.

- conv 20/04/1924 : c/ faux monnayage. Conv de base, socle pour lutter c/ faux
monnayage. Les autres textes sont présentés comme des compléments à cette conv.
La Directive de 2011 affirme dans son préambule qu’elle prolonge la conv de 1929.
Elle est toujours de droit positif. Ratifiée par la France. Mis en place par SDN.
Première à prévoir une compétence universelle. Elle est facultative mais les Etats
envisagent si leur OJ le permet, c’est prévu dans leur compétence même si pas
obligatoire.

- Conv du 16/12/1970 : répression de la capture illicite d'aéronefs. Cette convention


est la première qui n’a pas prévu la compétence universelle comme le substitut d’une
P d’extradition. Généralement, il y avait le ppe : extradition et si vraiment impossible
éventuellement on pouvait envisager de prévoir une compétence universelle. Cette
conv dit que les Etats doivent le prévoir même s’ils ne sont pas obligés de l’exercer
ds cas où P d’extradition possible.

Conjointement, idée qu’il y a des infractions qui par delà leur commission bien qu’aucun
élément ne les rattache à un Etat, sont des infractions qui lèsent la communauté
internationale toute entière dc ts EM de la communauté inter sont légitimes et compétents
pour les juger quand bien même infraction pas commise sur territoire, ni par un de leurs
ressortissants. Idée qui séjourne après IIGM.

La Fr a sa compétence universelle initiale : piraterie. Progressivement elle va commencer à


prévoir d’autres compétences universelles. Le fondement de la comp U en France : art 689
CPP : “Les auteurs ou complices d'infractions commises hors du territoire de la République
peuvent être poursuivis et jugés par les juridictions françaises soit lorsque, conformément aux
dispositions du livre Ier du code pénal ou d'un autre texte législatif, la loi française est applicable,
soit lorsqu'une convention internationale ou un acte pris en application du traité instituant les
Communautés européennes donne compétence aux juridictions françaises pour connaître de
l'infraction.”
Quand il n’y aucun lien de rattachement de l’infraction avec la Fr, celle-ci prévoit une
compétence pour juger ces infractions à la condition qu’une conv inter prévoit cette
compétence + cette conv doit avoir été nécessairement ratifiée par la Fr.

La question qu’on peut se poser est celle de savoir si la conv inter par hypothèse
ratifiée est en elle même suffisante pour être créatrice de compétence universelle ou
s’il faut le relais ou support d’une disposition législative nationale qui transpose en D
fr la compétence universelle prévue par la conv inter ?

Enjeu où la Fr avait ratifié une conv inter sans prévoir de dispositions législatives
transposant la compétence universelle prévue par la conv inter.

C’est à cause des conv inter. très peu peuvent être interprétées comme créant directement
une compétence universelle. La plupart le prévoit mais elles demandent aux Etat d’en créer
une. Elles font obligation aux Etats de créer une compétence universelle. S’ils ne le font pas
ils sont en violation de la conv.

Convs de Genève 12/08/1949 sur les crimes de guerre et qui définissent le D inter
humanitaire. Dans ces 4 convs et leurs protocoles, quand on regarde la clause de
compétence universelle elle peut être lue comme créatrice de compétence universelle. Ce
n’est pas une stipulation qui demande aux Etats de créer en droit interne une telle
compétence, elle affirme cette compétence. Pdt longtemps Fr n’a pas eu d’incrimination de
guerre correspondante à celle de la conv de Genève.

Contentieux en Fr pour réclamer l’abandon de poursuites en Fr d’ind qui ont commis des
crimes de guerre. Aucun lien de rattachement avec la FR. Argument : celui de la création
directe de la compétence universelle par conv de genève en disant que certes pas le texte fr
mais pas nécessaire puisque les convs de genève étaient créatrice de cette compétence.

Ccass 26/03/1996 : elle a rejeté les poursuites au motif que pas de dispositions internes
pour fonder la compétence universelle réclamée et cette transposition interne impérative
pour que la Fr puisse condamner sur ce fondement.

Il faut que la France prévoie des dispositions législatives !!!! Sans ce support, pas de
poursuite en Fr sur fondement d’une compétence U.

Différents arguments peuvent être partagés :


- Au regard de la C en droit fr, le DP est législatif. Il faut une disposition législative :
principe de légalité. Condition pour que le DP puisse exister et être appliqué en droit
fr. Il faut toujours un relai législatif ne serait-ce que par un renvoi.

- les convs inter a priori n’engagent pas les individus mais sont conclues entre Etats
dc un Etat ne peut pas demander des comptes à un ind pour ne pas avoir respecté
une conv inter. Il n’est pas sujet de la conv. Les obligs des conv inter imputent aux
Etats dc un ind peut se prévaloir d’une conv, mais il n’en est pas pour autant sujet.

Des Etats admettent l’application sans transposition législative mais cela n’est pas le cas de
la Fr.
Section 1. La compétence universelle terrestre

art 689 CPP. On voit que c’est une compétence juridictionnelle, elle est logique parce que
c’est une compétence qui découle d’une conv inter par hypothèse et les conv inter donnent
compétences aux Etats et à leurs organes donc à leurs juridictions.

Une mauvaise décision de J est source de responsabilité pénale sur le plan inter.

§1. Domaine de la compétence

Il doit être fondé sur une conv inter en France. Cette conv inter doit donner lieu à une
disposition législative qui va acter cette compétence universelle. Cette disposition peut se
trouver dans le CPP et peut se trouver naturellement en dehors du CPP.

Dans le CPP : articles 689-2 et suivants à 689-14 du CPP.

C’est toujours la même chose : l’article vise la conv inter et indique le comportement
incriminé sur ce fondement. Cela fonde la compétence universelle fr.

Ex : c/ terrorisme 689-1 : article définit les infractions. Le législateur le fait à sa place. Il dit il
y a conv. Le juge sait où il doit aller juger les infractions qu’il va retenir en droit fr!
Détermination des infractions. Autres éléments à relever : il peut y avoir une éventuelle
discordance entre l’incrimination nationale correspondante et la conv inter. Discordance
dans le champ d’application. Dans cette hypothèse, on doit déterminer le champ
d’application par rapport au champ d’application inter.

Ex : torture. Incrimination en Fr 222-1 et suivant du CP. Qd on prend la conv de 1984 sur la


torture et 689-2 donne la compétence à la Fr en matière de torture. La conv définit la torture
aussi. On a donc deux définitions de la torture.

La compétence univ fr ne vaut qu’aux seuls cas de torture qui correspondent exactement à
ceux de la convention. Pas de compétence universelle si entre des personnes privées car
cela correspond pas à la définitio de la torture de la convention de 1984. Mais si cela
implique un agent public étranger qui torture un étranger à l’étranger alors là compétence
universelle de la France. Il faut combiner les différentes dispositions entre elles. On a
également des compétences U qui peuvent être prises dans des conventions écrites pour
connaître les compétences des juridictions pénales internationales : des comp U sont prises
dans ce domaine.

Lorsque ONU a créé le TPIR et TPIY, l’org de l’ONU a demandé aux EM à l’ONU de
participer à la répression des crimes entrant dans la compétence de ces juridictions pénales.
Participation se fait par le biais de coopération mais aussi par le biais d’une comp U pour
ces affaires que les juridictions pénales ne voulaient pas prendre.
C’est ce qu’a fait la France avec la loi du 2/01/1995 : elle a créé une compétence universelle
pour les crimes entrant dans la compétence du TPIY compétence U étendue aux crimes
entrant dans la compétence du TPIR en 1997.

Le TPIY et TPIR ont cessé de fonctionner et ont été remplacés par une nouvelle jur : le
mécanisme inter appelé à exercer les fonctions résiduelles des T pénaux fonctionne ajd.

Les ppales affaires jugées en Fr sont celles qui concernent le Rwanda.

§2. La mise en oeuvre de la compétence U

En Fr en compétence U, P qui ont débouché sur des audiences. Ajd nous sommes à la 7e P
depuis que la compétence U existe. Très rare d’ê en compétence U : auteur étranger, V
étranger, faits à l’étranger et à un moment ind présent sur territoire fr.

Peu d’affaires :
- 1ère remonte à 2005: 689-2 Conv de NY 2004 : CAssises du Gard a condamné.
- 2ème 2019 : 689-2 : CAssises de meurthe et moselle de torture c/ tunisien
- 4 affaires successives de compétence universelle concernant Rwanda dont
16/12/2021 et 12/07/2022 : à chaque fois condamnation pour complicité de génocide
ou complicité de crime c/ humanité
- affaire actuellement en j : faits commis au Liberia.
- d’autres affaires rwandaises sont à venir

Compétence du Parquet national anti terroriste donc toutes ces affaires sont jugées à Paris.
Le proc anti terroriste entend assurer 2 procès par an (procès très lourds). Logistique
importante à mettre en place (experts, historiens doivent expliquer le contexte aux jurés,
interprètes, témoins).

A. Le régime général

689-1 : 1ère condition :

- “si elle se trouve en Fr” = condition procédurale pour mise en œuvre de la


compétence U. Il faut que la personne susceptible d'être poursuivie et jugée se
trouve en France. Distinction que l’on fait en droit inter entre compétence U absolue
et par défaut. Cette distinction conduit les praticiens fr à distinguer entre compétence
U et compétence quasi-U. On peut tout à fait envisager une compétence U sans
condition de présence de l’ind sur le territoire. Envisageable sur le plan juridique.
C’est ce qu’on appelle la compétence U absolue. Elle conduit les magistrats fr.

Arguments en faveur des deux conceptions : l'objectif de la compétence U est la lutte


contre l'impunité des auteurs dont elle relève. Objectif n’a pas à être arrêté par
condition de présence qui l’entrave et qui peut profiter à l’ind.

D’un autre côté, l’exigence de présence met en avant l’efficacité de la compétence


universelle, elle ne peut être effective que si l‘ind est entre nos mains. P alourdissent
activité judiciaire sans utilité si ind ne se trouve pas sur notre territoire. Déboucheront
sur rien. En plus c’est éviter une instrumentalisation car si on a pas de conditions de
présence on va faire du forum shopping.

Choix universellement partagé de la Fr : a choisi la deuxième option. Les Belges


avaient prévu une comp U absolue ds années 90s mais ils en sont revenus car ils
ont été envahis de contestation qu’ils ne pouvaient plus traiter compte tenu du nbr et
en plus il y a eu instrumentalisation pol de leurs compétence : utiliser leur jur à des
fins pols.

Loi de 1995 pour le TPIY prévoit comp U que quand pers sur le territoire. Présence
de l’auteur ou du complice. On peut aussi enclencher une compétence universelle qd
pers que complice dès lors que présente sur le territoire fr.

Ccass 26/03/1997 : affirme que la présence de la V ne permet pas d’engager la


compétence U.

En revanche assouplit la condition : présence est seulement nécessaire au moment


du déclenchement des poursuites à savoir une plainte avec constitution de PC ou
réquisitoire intro sur la base d’indices suffisamment précis de présence.

Deux premières affaires jugées en comp U : les deux individus n’étaient plus là,
condamné par défaut criminel.

- article 692 CPP : autorité négative de chose jugée à l’étranger.

Positionnement, principe inverse que celui de la compétence extraterritoriale à savoir que le


droit fr affirme que en cas de j définitif à l’étranger la compétence fr ne peut pas s’exercer.

Idée que compétence U est une compétence subsidiaire, de remplacement. La Fr ne


considère pas que la compétence est essentielle. Si une autre compétence est exercée,
alors on arrête les frais. On est là comme substitut d’une autre juridiction.

Il incombe à un ind qui prétend avoir été jugé à l’étranger d’en faire preuve et l’autorité de la
chose jugée doit concernée des faits jugés à l’étranger sont les mêmes que ceux en france.
Si ind condamné à une peine, il faut qu’il ait subi cette peine. S’il a fuit, cela ne vaut pas.
Subordonné à aucune conditions de sérieux, de régularité de la P.
En D inter privé : exequatur on va contrôler. P classique de contrôle de régularité d’un j
étranger : juridiction bien compétente etc etc en droit pénal inter on ne contrôle rien ! Il n’y a
pas en droit pénal inter de contrôle de j étrangers. Cela n’est pas prévu, la Fr ne contrôle
pas un j étranger car elle ne veut pas que les Etats étrangers contrôlent les siens. Outil de la
souveraineté par excellence.
_________________________________________________________________________
3/11

B. Les conditions particulières à la comp U extraterritoriale


689 -11 CPP : “ Hors les cas prévus au sous-titre Ier du titre Ier du livre IV pour l'application de la convention
portant statut de la Cour pénale internationale, ouverte à la signature à Rome le 18 juillet 1998, peut être poursuivie et
jugée par les juridictions françaises, si elle réside habituellement sur le territoire de la République, toute personne
soupçonnée d'avoir commis à l'étranger l'une des infractions suivantes :
1° Le crime de génocide défini au chapitre Ier du sous-titre Ier du titre Ier du livre II du code pénal ;

2° Les autres crimes contre l'humanité définis au chapitre II du même sous-titre Ier, si les faits sont punis par la
législation de l'Etat où ils ont été commis ou si cet Etat ou l'Etat dont la personne soupçonnée a la nationalité est partie
à la convention précitée ;

3° Les crimes et les délits de guerre définis aux articles 461-1 à 461-31 du même code, si les faits sont punis par la
législation de l'Etat où ils ont été commis ou si cet Etat ou l'Etat dont la personne soupçonnée a la nationalité est partie
à la convention précitée.

La poursuite ne peut être exercée qu'à la requête du ministère public et si aucune juridiction internationale ou nationale
ne demande la remise ou l'extradition de la personne. A cette fin, le ministère public s'assure de l'absence de poursuite
diligentée par la Cour pénale internationale et vérifie qu'aucune autre juridiction internationale compétente pour juger la
personne n'a demandé sa remise et qu'aucun autre Etat n'a demandé son extradition. Lorsque, en application de
l'article 40-3 du présent code, le procureur général est saisi d'un recours contre une décision de classement sans suite
prise par le procureur de la République, il entend la personne qui a dénoncé les faits si celle-ci en fait la demande. S'il
estime le recours infondé, il en informe l'intéressé par une décision écrite motivée.

Ces trois catégories sont les crimes de droit international. On en identifie 6 de façon large.
- Crime d’agression : pas d’incrimination en droit français. Crime peu prévu et peu mis
en œuvre, même la CPI n’est pas compétente pour cette infraction. Crime hérité du
statut des principes de Nuremberg

- crime de génocide : défini en DP fr art 211-1 CP

- crime contre l’humanité : de 111-2 CP

- crime de guerre : CP art 461-1 à 461-31

- torture

- disparition forcée

Ceux qui nous intéressent ici sont ceux désignés dans art 689-11.

Première condition : résidence habituelle sur le territoire de la République !

En droit commun, on se contente d’une présence sur le territoire français. Ici on exige une
résidence habituelle donc pas simplement une résidence. Exigence plus forte. Législateur
qui a voulu, en créant ce cas de compétence universelle, renforcer cette exigence car il ne
veut pas que la compétence universelle puisse être mise en œuvre trop facilement
notamment à l’égard de personnes politiques qui seraient de passage sur le territoire
français. Les incriminations de génocide, crime de guerre sont des poursuites qui
généralement visent des personnalités publiques. Le gvt fr veut être préservé d’une
utilisation trop facile de la compétence universelle à finalité strictement politique. Raison
pour laquelle il a prévu cette condition !
Cette condition est très critiquée par ceux qui réclament une compétence universelle sans
limite car cela la rendrait illusoire PARCE que les inds sont avertis qu’ils ne doivent pas
s’installer sur le territoire fr sans quoi ils seront poursuivis pénalement.

2ème condition : condition de double incrimination


Elle ne concerne que deux des crimes prévus par cet article. Concernant les autres crimes
contre l'humanité et les crimes de guerre. Pas prévu pour le crime de génocide.
Compétence universelle fr ne peut ê mise en oeuvre pour crime c/ humanité ou de guerre à
la condition qu’existe dans le droit étranger du pays où les faits ont été commis, une
incrimination de crime c/ l'humanité ou crime de guerre ou à la condition du pays où faits ont
été commis ou pays dont l’auteur présumé est ressortissant ont ratifié le statut de la CPI.
Etant donné que la ratification vaut approbation.

Pour être compétent, il faut regarder la législation de l’Etat où les faits ont été commis ou
bien vérifier que l'État où les faits ont été commis ou dont l' auteur est le ressortissant a
ratifié le statut de la CPI. Si ce n'est pas le cas, pas de possibilité de mise en œuvre de la
comp U. Condition restrictive, susceptible de faire obstacle à la comp U.

Concernant le fond, le législateur en 2010 est prudent par rapport à cette comp U car elle
est susceptible d’avoir des répercussions politiques, le législateur tient à vérifier que la
compétence est pleinement justifiée et se protéger c/ une exploitation pol de cette comp.

Pourquoi le législateur a-t-il posé cette limitation ?

D’ailleurs à l’origine cette condition était aussi posée pour le génocide mais elle a été
abandonnée par la suite (vers 2018). La justification c’est que ces incriminations viennent du
droit inter et trouvent leur origine dans droit inter. Certes, elles ont été transposées en droit
interne mais leur source c’est le droit inter. Le crime c/ humanité a été créé par les statuts du
T inter de Nuremberg. Les crimes de guerre ont comme origine le droit humanitaire et le
droit des conflits armés avec les règlements de La Haye. Crime de génocide a pour source
la Conv pour la prévention et répression des crimes de génocide du 9 dec 1948.

Le législateur fr considère en 2010 que notion de crime c/ l'humanité et crime de guerre ne


sont pas suffisamment admises dans la communauté inter pour qu’une compétence U ne
soit pas assortie d’une condition de double incrimination.

Idée que pour pouvoir punir un crime c/ humanité, il faut qu’il y ait également une admission
de cette incrimination dans le droit étranger concerné car pas une incrimination dont la def
unanimement admise.

Dans quelle mesure peut-on engager une comp U sur le fondement d’une Conv inter
qui n’aurait pas été ratifiée par l’autre Etat ? Peut-on rendre applicable à un autre État
une convention qu’il n’aurait pas lui-même ratifié ?

Débat de pur droit inter ds contexte où affaire devant CPI à ce sujet : Etat reproche à un
autre de vouloir exercer sa comp U sur la base d’une Conv inter que cet Etat (celui qui
reprochait) n’avait pas ratifié. L’Etat disait que ca ne lui était pas opposable car il n’était pas
partie à la Convention. Comp U extraterritoriale illégitime.

Comment interprète-t-on cette condition de double incrimination ? exigence


porte-t-elle sur une qualification de crime c/ humanité? crime de guerre avec éléments
spécifiques à cette incrimination ?

Conception large : vérifie juste que le fait est incriminé à un titre quelconque. On se satisfait
que le fait commis à l’étranger soit incriminé à un titre quelconque à l’étranger.
Un crime contre l’humanité qui a donné lieu à des assassinats, on va se contenter du fait
que l’assassinat soit incriminé dans le droit étranger.

Conception stricte : Existence d’une qualification de crime et pas d’une simple incrimination.
Il ne suffit pas que le fait soit incriminé, mais il faut une qualification du crime c/ humanité
avec les éléments spécifiques à cette incrimination.
Il faut donc l’incrimination de crime contre l’humanité avec les éléments spécifiques du crime
c/ humanité : attaque générale et systématique c/ une population civile et le droit fr qui l’a
adapté : attaque de ce type en exécution d’un plan concerté.

Tout dépend donc comment on raisonne.

Ch crim 24/11/2021 Chaban : syrien résidant habituellement sur le territoire fr et qui c/


preuves de crime c/ humanité. Il n’y a pas en tant que tel d’incriminations de crime c/
humanité en droit syrien. Il punit l’assassinat, le meurtre, le viol, la déportation mais pas e
qualification de crime c/ humanité.

Comment définir dc conception de l’art 689-11 ?

Ch criminelle de la cour de cass a adopté une position stricte et a suscité la colère des
ONG. Ccass considère que la condition de double incrimination requiert l’existence d’une
infraction comportant l’élément constitutif relatif à une attaque lancée c/ pop civile en
exécution d’un plan concerté et elle a constaté qu’il n’y avait pas une telle incrimination dans
droit syrien, alors elle en a déduit que les juridictions françaises ne sont pas compétentes
sur le fondement de l’art 689-11 à l’enc/ de cet individu.

Différents éléments nous permettent de critiquer cet arrêt :

- Élément purement judiciaire : arrêt Chaban a été frappé d’opposition car une ONG
qui était partie à l’affaire en tant que PC n’a pas été informée du pourvoi en
cassation. Donc l’arrêt a été rendu sans qu’elle ait pu être en mesure de déposer un
mémoire. La Ccass va devoir rendre un nouvel arrêt qui va se substituer à celui
rendu par arrêt du 24/11/2021, il sera rendu en mars prochain en Assemblée
plénière. Volonté du PG que l’affaire sorte de la ch criminelle pour être examiné par
d’autres magistrats.

La solution de l’arrêt Chaban a été très mal ressentie par les ONGs mais aussi par le
parquet national anti-terroriste car il met à mal un certain nbr de P que le PNAT a entamé
dans des contextes où il n’y pas de qualification de crime génocide ou de guerre dans les
pays où il a été engagé. Volonté du Parquet d’essayer de renverser l’arrêt Chaban parce
qu’ajd se sont au moins une 20aines d’affaires qui sont menacées par cette JP. Le PNAT
préférerait que suffise la simple incrimination des faits sans en exiger les éléments
constitutifs propres au crime de génocide défini en droit fr.

Il y a une résistance dans une autre affaire : le parquet est très engagé pour essayer de
renverser cette JP.

Que penser de la décision ?


La condition de double incrimination pourrait être abandonnée.

On peut considérer que condition superflue et en réalité contrairement à ce que pense


législateur consensus général c/ crime de génocide c/ humanité et crime de guerre. Evident
que les crimes c/ humanité suppose : viol, meurtre, déportation DONC si on se satisfait
d’une simple incrimination alors pas besoin de l’écrire car cela serait toujours le cas.

Pour certains la Ccass semble très formelle mais respecte l’esprit du texte : si pour prévoir
qu’il faut une incrimination d’assassinat : inutile, ne sert à rien de le dire car c’est tjrs le cas.

Arrêt chaban nous permet de souligner qu’on peut se reporter sur des incriminations de
substitution tel que la torture ou disparition forcée pour lesquelles on n’a pas besoin de la
condition de double incrimination. Certains disent que cela réduit la portée, qu’on est obligé
d’exclure un certain nbr de faits dont on n’a pas toujours la preuve, le panorama
criminologique de la situation n’est pas rendu compte de façon fidèle mais cela ne ferme pas
totalement la porte à la comp U.

On peut se demander pq prévoir la double incrimination ici et pas pour la disparition


forcée ?

Il faudrait peut-être supprimer cette condition.

Si Ass plénière renverse arrêt chaban et adopte un point de vue large alors pas besoin
d’une réforme législative, si position maintenue et confirme l’arrêt rendu par ch criminelle
alors législateur interviendra dans la foulée pour supprimer la condition de double
incrimination mais n’aura pas d’effet rétroactif.

Pour crime génocide : pas de condition de double incrimination. Raison de cette différence,
législateur considère le crime de génocide à la diff du crime de l’humanité fait objet d’un
consensus inter, trouve sa source ds la conv pour la prevention et répression du crime de
génocide en date du 9 dec 1948 très largement ratifié dans le monde et CIJ dans un avis 28
mai 1951 a jugé que la notion d’une qualif de génocide est une norme impérative du droit
inter, une norme de ius cogens : norme existe en tant que tel et qu’on peut l’opposer à des
Etats qui même ne l’auraient pas adopté. C’est pq il n’y a pas cette condition de double
incrimination.

Autre condition : poursuite de ces crimes ne peut être exercée qu’à la requête du Proc de la
rep anti-terroriste:
Cela signifie que seul le parquet peut déclencher poursuites en matière de comp U. Les
victimes peuvent simplement déposer plainte et attendre la position du parquet.

Autre condition : aucune juridiction nationale ou inter ne demande la remise de la pers ou


son extradition par autre Etat:

Qd on engage comp U, on doit examiner si pas une jur inter, ou un etat ne peut pas
s’occuper de l’affaire plutôt que nous et si c'est le cas alors ces derniers sont prioritaires.

Autre élément : en cas de classement sans suite d’une plainte par une victime qui suppose
un droit de recours devant le PG. Dispositions particulières : si V demande, elle doit être
impérativement entendue par PG. S'il persiste dans la décision de classement sans suite
alors PG doit rendre une décision motivée.

Section 2. Comp u maritime

art 113-12 CP : “La loi pénale française est applicable aux infractions commises au-delà de la mer
territoriale, dès lors que les conventions internationales et la loi le prévoient.”

On peut regretter les termes de l'art car ils présentent la compétence comme une
compétence législative alors que ce n'est pas le cas. La compétence est donnée aux
juridictions.

Par hypothèse, la comp U au-delà de la mer territoriale peut concerner que les navires
battant pavillon étranger puisque les navires fr peu importe où ils se trouvent sont soumis à
la loi fr.

A. La haute mer
§1. Champ d'application de cette comp U

Loi 15 juillet 1994 de lutte contre la piraterie.

4 cas de comp U maritime :


- piraterie en haute mer : dr fr renvoie à la conv de montego bay que la Fr a ratifié.
Conv déclarative. Se contente d’acter ce qu’est le droit inter maritime. Même
compétence que pour la compétence U terrestre. Mentionne les infractions qui
relèvent de la piraterie au sens de la conv : détournement de navire, vols…
Également dit que cette comp U de piraterie s’applique également ds mer territoriale
étrangère dans ces domaines de piraterie.

- trafic de stupéfiants : conv inter qui est à l’origine de la création de comp U en trafic
de stup Conv de vienne 10 dec 1988 : Etats parties doivent lutter c/ trafic de stup
commis en haute mer. Fr a transposé cette disposition au sein de la loi pénale
française. Ex de cette compétence : condition que pour les navires qui battent
pavillon etranger, ex de la compé fr est soumise à l’autorisation de l’Etat du pavillon.
Il doit donner son accord pour que Fr puisse exercer sa compétence par le navire qui
relève de cet Etat.

11/03/2020 : il s’agissait en l’espèce d’un navire britannique et on avait eu une


autorisation britannique pour exercer cette compétence. Cela nécessite un accord de
l’Etat d’où provient le bateau.

- trafic de migrants en Haute mer : protocole conv du 15/11/2000 réclame des Etats
parties qu’ils luttent c/ trafic de migrants commis en Haute mer. La Fr l’a prévu dans
le droit fr. La compétence est subordonnée à l’autorisation de l’Etat du pavillon.

- actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et du protocole pour la


répression d'actes illicites contre la sécurité des plateformes fixes situées sur le plateau
continental, faits à Rome le 10 mars 1988 et révisés à Londres le 14 octobre 2005 : art
689-5 CP. Ccl à la suite d’une prise d’otage d’un navire italien où des terroristes
palestiniens avaient pris en otage le navire et exécuté un otage américain d’origine
juive. Terroristes arrêtés par les américains. Pour clarifier cette situation que conv a
été prise et que la France l’a ratifié.

§2. La mise en oeuvre de cette comp

Déterminé par Code de la défense car on est par hypothèse dans les eaux au-delà de la
mer territoriale et cela signifie que pour ex de la comp U seuls sont compétents les navires
de la marine nationale. Seuls navires fr habilités à ex la puissance publique en dehors :
navires de la marine nationale. Ils sont dotés de prérogatives de manière active. Le Code de
la défense les identifie : visiter les navires, contrôler les docs de bord…

- piraterie où prérogatives faciles à mettre en oeuvre car par hypothèse navire pirate
sans pavillon

- trafic de stup ou trafic de migrants : certains nr de prérogatives peuvent avoir lieu


que sur autorisation de l'Etat du pavillon : saisie du navire.

Condamnation de la Fr ds arrêt 29/03/2010 : condamnation portait sur le droit maritime. Le


Code de la def a été remanié de façon à réglementer précisément les mesures de
coercitions pouvant être prises à l’égard de pers rencontrées en haute mer. CEDH a
considéré que notre législation n'était pas suffisamment précise. Le Code de la def précise
toute la P de privation de L sur les navires de la marine nationale. 1521-11 à 1521-18 du
Code de la def qui réglementent tout de l’arrestation, quand les auteurs des faits sont
emmenés sur un navire : examen de santé, notification au droit, information au Proc,
prolongation de la privation de L par un JLD reconduite jusqu’à ce que l’individu arrive à un
port fr où il sera accueilli par la police ou gendarmerie afin d’être présenter devant un juge
pour sa mise en examen.

Il faut retenir qu’il y a des règles spécifiques car comp U maritime par hypothèse va
principalement trouver à s’appliquer en haute mer et à l'égard de navires qui ont un pavillon
étranger. La loi des pavillons gouverne le droit maritime donc il faut concilier comp U avec la
loi du pavillon ce qui explique une def précise de la comp U à la fois pour l’exercice, la
validité et la mise en œuvre pratique.

Partie 2. La coopération judiciaire pénale


Tous les mécanismes par lesquels un Etat va coopérer avec un autre Etat qui requiert une
aide de la Fr pour l’accomplissement de sa J pénale et conditions dans lesquelles la Fr peut
solliciter la coopération des autres Etats.

Difficulté : séparation des Etats a pour csq la séparation des justices, des autorités
publiques. Si on a besoin de réaliser une action sur le territoire d’un autre Etat, on doit
solliciter les autorités des autres Etats. Idée étant que dans territoire d’un État seul les IN de
l'État sont habilitées à exercer la puissance publique. Les IN des autres Etats ne sont pas
habilitées à exercer les puissances publiques à l’étranger. Il s’agit de tous les mécanismes
qui vont permettre ces actions territoriales qui forment la coopération judiciaire pénale.

Procédés par lequel un État prête assistance à un autre État ds cadre d’une PP qu’il mène :
perquisition, délivrance acte judiciaire, surveillance, rencontre avec une personne...

Cette coopération judiciaire pénale classiquement s’est concentrée sur un acte, une P
comme essentielle qui est celle qui permet d’obtenir la remise d’un individu ou bien aux fins
de juger ou de lui faire exécuter une peine. Elle s’est concentrée là dessus car mesure la
plus importante. L'attention des Etats s’est concentrée initialement sur cet objectif, P par
laquelle un Etat veut obtenir la remise d’un criminel, délinquant présumé ou condamné et qui
lui a échappé. Cette fuite ne doit pas être une protection définitive d’où mécanisme de
coopération : P d’extradition qui s’est par la suite diversifiée. Historiquement, l'extradition
figure principale et de référence.

Elle forme un corpus à elle seule, un fond commun d’inspiration qui vient de l’extradition :
parfois on parle d’un ensemble de coopération international extraditionnel. Dans le cadre
d’une coopération judiciaire, l’objectif est d’obtenir l’ind s’il a passé la frontière mais aussi
cela peut consister dans le but d’obtenir d’autres éléments de preuves, témoignages qui se
trouvent à l’étranger. L’auteur est en Fr mais les preuves à l’étranger, éléments financiers à
l’étranger dont on a besoin d’avoir connaissance.

Il y a des P autres que la remise qui n’engage pas la L d’ind. On peut dire qu’elles sont non
extraditionnelles. Par exemple : la perquisition. La perquisition est certes coercitive mais pas
la même chose que de se faire envoyer qqn en termes d’atteintes aux L. Pareil pour aller
chercher un témoignage.

2 bloc : tout ce qui relève du schéma extraditionnel et tout ce qui n’en relève pas.

Titre 1. La coopération judiciaire pénale extraditionnelle


Cela renvoie à l’extradition mais pas seulement. Le schéma de l’extradition consiste en la
remise d’une pers à l’étranger aux fins de la juge, ou de lui faire exécuter une peine
prononcée à son encontre. Ajd le DP inter contemporain en connaît d’autres manifestations.

Il y a des points communs et des différences entre ces 4 procédures.

Chapitre 1. L’extradition
P définition = P par laquelle un Etat (raquis) examine une dem faite par autre Etat
(requérant) par laquelle celui-ci réclame à celui la la remise d’une pers qui se trouve sur son
territoire pour la juger commission crime ou délit ou faire exécuter une peine prononcée à
l’égard de la commission crime ou délit.

P celle par laquelle on va examiner une demande de remise d’un ind. C’est TOUTE la P. Pas
que la remise.
Etat requis examine la requête réalisée par l’Etat requérant : caractère ou trait fondamental
de l’extradition : c’est une P entre Etat ! mais c’est fondamentalement une P interétatique et
donc intergouvernementale. Elle met en rapport deux Etats et leurs IN gouvernementales.
C’est par ce biais qu’ils communiquent. Un gvt s’adresse à un autre gvt. Un État fait une
demande à un autre État par le principe de la requête. L

2 finalités possible :
- faire juger la personne = extradition à des fins de j
- déjà condamnation prononcée mais pas exécutée = extradition à fin d’exécution.

Née au 19è siècle. Elle est le pdt de cette société internationale. Extradition reflète org de la
sté à travers un certains nbr de ppes. Dès que sté inter bouge, se modifie dans certains de
ses caractères, mécanisme extraterritorial va bouger, il accompagne ce mvmt avec le
mandat € dans le cadre de l’UE qui remplace l’extradition et se justifie dans la substitution
par construction de l’UE. La Société internationale d’ajd n’est plus exactement la même. Ils
ont pu être adaptés à la situation. Il y a des évolutions, certains principes ont été modifiés. P
interétatique.

Les sources du droit extraditionnel :

- sources internes : nécessairement car appelé à se déployer dans OJ interne


lorsqu’on est destinataire d’une dem de remise d’une pers, procédures par lesquelles
ils examinent la dem provoquée par Etat étranger, P spécifiques qui ont pour objet
d’examiner la demande et d’apporter une réponse en faisant intervenir diff autorités
avec aussi en bout de course l’autorité politique.

Autorité judiciaire au cœur car cette P se situe dans contexte d’une PP à l’étranger et ce
contexte justifie par le fait que l’autorité judiciaire intervienne d’autant plus que très souvent
cela donne lieu à une privation de L car il s’agit d’un fugitif (mesure de placement,
surveillance, dp).
Comment va -ton aboutir à une demande d’extradition ?

En amont, il a fallu que la pers fasse objet mise en accusation, convoc deva jur,
condamnation pénale dc intervention judiciaire. On peut voir des P internes.

Tt ce qui est de l’aspect procédural, CPP qui comporte cette règle aux 696-11 et suivants. Ils
organisent la P extradition passive. Sources internes dès lors qui organisent les demandes
d’extradition.

- sources internationales = extradition est une P interétatique qui par hypothèse met
en rapport deux Etats. Si plus de deux Etats, on ne parle pas d’extradition. En D €
mot extradition n’est pas utilisé !

Conv inter spécialement consacrée à l’extradition et d’autres pas spécifiquement.

On a les traités d’extradition : un État peut tout à fait conclure un traité avec un autre État qui
a pour objet l’extradition. Il va réglementer la P que chaque État organise souverainement sa
propre P. Concerne tout le reste, pas négligeable : quelles sont les infractions qui peuvent
faire l'objet d’une extradition ? Cela ne relève pas de la P.

Le CHAMP D'APPLICATION de l’extradition est un élément de fond que le traité peut


réglementer au même titre que la loi ! Cela permet aux États d'uniformiser les conditions de
fond dans leurs rapports mutuels.

Qui dit convention dit obligation, la finalité des conventions d’extradition est de créer des
obligations d’extradition dans les rapports entre Etats. Quand on fait une demande, conv a
pour objet de ne pas permettre, de créer une oblig comme son nom l’indique. Dès lors que
les conditions sont remplies, cela devient une obligation, cela n’est plus une faculté. Ils
veulent des intérêts réciproques. Les Etats sont prêts à diminuer leur pouvoir d’appréciation
dès lors que pvr d’appréciation de l’autre Etat va être lui aussi diminué.

traités multilatéraux : La convention européenne d’extradition de 1957 : texte applicable avc


tous EM du Conseil de l’€ qui ont ratifié cette convention et qui uniformise les rapports entre
EM au sein du Conseil de l’€. C’est l’équivalent d’un traité bilatéral sauf qu’il est multilatéral.
Il transforme la faculté en obligation.
La conv du conseil de l’€ continue de s’appliquer éventuellement entre EM de l’UE dans les
cas rares où l’extradition subsiste ce qui est très rare

traités multilatéraux qui n’ont pas l’extradition comme objet direct et qui vise à faciliter
l'extradition concernant des infractions déterminées : Conv pour la corruption par ex.
Assouplissement des règles de l’extradition en la matière. Conv de Palerme. Même chose
pour l’extradition en matière de lutte contre les stupéfiants. Pour ces infractions considérées
comme graves il faut que l’extradition puisse être facilitée.
_________________________________________________________________________
8/11

On va mettre l’accent sur la P passive.


P active = Etat qui entend poursuivre un fugitif va prendre les décisions qui vont aboutir
réclamation par son gouvernement. PP interne. Pers visée n’est pas sur le territoire fr donc il
ne peut pas ê saisi par les agents publics fr. Il va falloir une décision interne prise à son
encontre : mandat d’arrêt ou condamnation. Décision prise conformément au DP.

Délivrance mandat d’arrêt national. Les autorités judiciaires le font remonter au gvt fr qui sur
la base de ce mandat va faire sa demande d’extradition au gvt étranger mais ce n’est pas le
juge fr qui envoie directement le mandat au gvt étranger, cela serait de l’excès de pouvoir.
Ensuite, une fois la demande passée, elle nous échappe totalement. Cela devient une P
étrangère.

Pareil pour la fr, Etat étranger à partir de sa PP, cela remonte à son gvt qui s’est adressé au
nôtre. A partir de là on déclenche notre P d’extradition qui va se déclencher en interne : P
spécifique dt objet n’est pas de savoir si l’individu est coupable ou pas mais de savoir si au
regard des conditions prévues en matière d’extradition, nous pouvons remettre cet individu à
son État. Soit on remet l’individu soit on ne le remet pas : motivation.

Quel est le champ d’application d’extradition ? Qui concerne-t-elle ? pour quelles


infractions ?

Nous verrons ensuite la P d’extradition

§1. Les pers extradables

Ne concerne que les étrangers. Droit qui s’est construit par rapport au droit de la nationalité.
Il se forge dans sa version moderne au 19e quand concept de nationalité est élaboré sur le
plan juridique.

Loi 1927 a codifié “relative aux extraditions des étrangers” : on n’extrade pas des français !

A. L’absence d’extradition des nationaux

Il s'incarne dans une règle de non extradition des nationaux. Elle s'applique en France et
déborde le cas fr. Application relativement générale en droit de l’extradition. Multitude
d'États. Le CPP qui a codifié loi 1927, art 696-4 1° reprend mot pour mot loi de 1927 : “
L'extradition n'est pas accordée :
1° Lorsque la personne réclamée a la nationalité française, cette dernière étant appréciée à
l'époque de l'infraction pour laquelle l'extradition est requise”

Toutes les conventions inter conclues par la Fr prévoient cette règle, pas de dérogation. La
Fr refuse d’extrader ses nationaux. Le fondement de cette règle : idée que l’Etat n’a pas à
remettre un de ses ressortissants et les ressortissants d’un Etat leur lieu naturel c’est l’Etat
auquel ils appartiennent et dès lors pas possibilité de les rejeter même pour les juger d’une
infraction commise sur un autre Etat. Lien de protection de l’Etat envers ses ressortissants
qui se nourrit d’une méfiance envers les justices étrangères (pas impartiales, pas loyales à
l’égard de ressortissant d’un autre Etat). C’est donc cette règle d’extradition qui est prévue
par CPP, ens des traités inter fr qui expliquent que la demande d’extradition qui viserait un
national fr n’est même pas examinée.

Sur le plan international, il y a une ligne de démarcation suivant leurs traditions:


- pays de common law (pur droit de common law) : pas de règles de non extradition de
leurs nationaux. L'influence D britannique ne prévoit pas cette règle : RU, USA,
Australie. Ils acceptent de remettre leurs nationaux. Contexte d’insularité a joué.
Préoccupation, idée que les individus doivent rendre compte des faits qu’ils ont
commis quand bien même ce sont des nationaux. En théorie, c'est faisable mais sur
le papier c’est beaucoup plus compliqué.

Règle de non extradition prévue par CPP, dans traités inter. Même si CE dans avis
24/11/1994 a considéré que cette règle n’avait pas de valeur constitutionnelle (PFRLR). A
une époque, la Fr a connu la règle d’extradition des nationaux et dans certaines conv inter
ce refus d’extrader des nationaux est facultatif. Pas constitutionnel mais d’application
constante dans le droit extraditionnel pour le moment.

S’applique sur le fondement de la nationalité : seul critère. Pas d’exigence de résidence,


d’attachement en France. Même si ind n'a jamais mis les pieds en France, tt de même
protégé de par sa nationalité.

Question de la binationalité : peu importe qu’ils aient une double nationalité, ils sont
protégés en France de la même manière que les nationaux !
Algériens : bcp ont la double nationalité : bénéficie de la règle de non extradition dans les
deux pays. Franco-algérien qui commet une infraction en Algérie est à l'abri en France d’une
telle extradition vers l’Algérie.

696-4 : “ L'extradition n'est pas accordée :


1° Lorsque la personne réclamée a la nationalité française, cette dernière étant appréciée à
l'époque de l'infraction pour laquelle l'extradition est requise ;

2° Lorsque le crime ou le délit à un caractère politique ou lorsqu'il résulte des circonstances que
l'extradition est demandée dans un but politique ;

3° Lorsque les crimes ou délits ont été commis sur le territoire de la République ;

4° Lorsque les crimes ou délits, quoique commis hors du territoire de la République, y ont été
poursuivis et jugés définitivement ;

5° Lorsque, d'après la loi de l'Etat requérant ou la loi française, la prescription de l'action s'est
trouvée acquise antérieurement à la demande d'extradition, ou la prescription de la peine
antérieurement à l'arrestation de la personne réclamée et d'une façon générale toutes les fois
que l'action publique de l'Etat requérant est éteinte ;

6° Lorsque le fait à raison duquel l'extradition a été demandée est puni par la législation de l'Etat
requérant d'une peine ou d'une mesure de sûreté contraire à l'ordre public français ;

7° Lorsque la personne réclamée serait jugée dans l'Etat requérant par un tribunal n'assurant
pas les garanties fondamentales de procédure et de protection des droits de la défense ;
8° Lorsque le crime ou le délit constitue une infraction militaire prévue par le livre III du code de
justice militaire.”

La nationalité fr ne s’apprécie pas au moment où la demande d’extradition est présentée


mais elle s’apprécie au moment de l’infraction.
Cqs : un ind devenu fr après la commission de l’infraction à l’étranger pour laquelle il est
réclamé n’est pas protégé par cette règle. Il peut être extradé vers le pays car à l’époque où
infraction commise il n’avait pas cette nationalité fr! Limite à la règle de non extradition des
nationaux. Cette limite justifiée par le fait que Fr ne veut pas que l’acquisition de la
nationalité fr permette d’échapper à une poursuite pénale pour une infraction commise
avant, elle craint que cette acquisition soit sollicitée aux seules fins de bénéficier cette
protection : FRAUDE qui ne peut pas être prise en compte.

Cette disposition a été contesté devant le Cconsti ds cadre d’une QPC avec un ind qui
arguait atteinte au ppe d’égalité au motif que 14/11/2014 : rejet, distinction fondée sur une
différence de situation en rapport direct avec objet de la loi qui tend à la remise d’une pers
ds cadre d’une P d’extradition.

B. L’extradition des étrangers

Par hypothèse en Fr ne peut viser que des pers qui n’ont pas nationalité fr ou après avoir
acquise après commission de l’infraction.

Certains nbr de limites personnelles propres à l’ind qui peuvent faire obstacle à son
extradition alors qu’ind est étranger.
Ind étranger mais dans sa vie, sa personne, éléments propres qui peuvent faire obstacle
alors que toutes les autres conditions sont satisfaites.

- le statut de réfugié : si ind est étranger et qu’il a ce statut, ce dernier au sens de la


convention de Genève, il est protégé contre son extradition envers son pays
d’origine.

CE 1/04/1988 : PGD applicable aux réfugiés font obstacle à ce qu’il soit remis par un
Etat qui lui reconnaît ses qualités aux autorités de son pays d’origine.

Ccass 1984 : convention de 1951 ne parlait pas formellement d’extradition, pas


d’obstacle à une remise du réfugié vers son pays d’origine.

La règle qui s’applique est celle consacrée par le CE.

Même divergences d’appréciation concernant la protection subsidiaire = reconnue


par le droit des réfugiés octroyés par inds qui ne peuvent pas bénéficier du statut de
réfugié. Aussi def par Conv de genève de 1951

Ccass 8/04/2015 : pas obstacle à une extradition

CE 30/01/2017 : protection subsidiaire fait obstacle à l’extradition.


Ccass 13/01/2021 : s’est rangée JP du CE.

- âge ou état de santé : CPP ne mentionne pas cela. CE qui 13/10/2000 : résulte des
PGD applicables à l’extradition que cette dernière peut être refusée si csq d’une
gravité exceptionnelle notamment en raison de son âge ou de son état de santé.
Loi pénale, traités inter n’en parlent pas mais il n’empêche que cette solution du CE
donne une portée générale à cette limite. Conv € d’extradition : Fr réserve à cette
conv où exprime fait qu’elle n'extrade pas si extradition a des conséquences d’une
gravité en raison de l'âge ou état de santé

Espèce de 2000 : ind réclamé par la russie malade. Fr a considéré que les conditions
d'incarcération en russie permettait pas de garantir que soins adaptés à son état de
santé dc csqs gravité exceptionnelle au regard de son état de santé.

minorité pourrait être un obstacle à cette extradition? En pratique, cela ne concerne


pas les mineurs.

- droit à une VP et une vie familiale art 8 CeDH : obstacle possible mais assez
restreint. Invoqué dès qu’un ind a une vie de famille en Fr : défense invoque cet
argument.

CE : position très stricte avec JP qui tend à considérer que atteinte à une VP et familiale
n’est jamais disproportionnée par rapport à l'extradition. Considère que P d’extradition a
pour objet de permettre le j de pers pour des crimes et délits commis et les condamner dc
objectif de lutte c/ impunité qui justifie éventuelles atteintes à la VP et familiale. L’objet même
de l’extradition l’emporte.

Ccass a censuré ch de l’instruction qui ont reproduit les formules du CE : exige JI vérifie que
pas d’atteintes disproportionnées à la VP et familiale. Vérification concrète.
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10/11

[ 4 ou 5 nov devant Cassises Paris : mise en œuvre comp U sur la complicité de crime c/
humanité. 689-11. Procès remarquable car concerne une zone qui n’avait jamais fait l’objet
de cette comp U et rare dans le monde aussi : guerre civile au Liberia dans les années 90s.
Réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crimes c/ humanité et actes de barbarie
et not pour des complicités de viols. ]

- la nationalité d’un EM de l’UE: Si un ind qui fait objet d’une demande d’extradition
donc un étranger alors si cet individu est ressortissant d’un EM de l’UE cela peut
faire obstacle à son extradition. C’est qqch qui est très récent et lié au droit de l’UE et
qui n’est prévu par aucunes conventions d’extradition et qui résulte d’une JP de la
CJUE 6/09/2016 Petruhhin : a modifié le fct de l’extradition dans l'UE qd vise un
ressortissant d’un autre EM de l’UE.

Lituanien en Lettonie réclamé par la Russie. Il connaît le droit Letton qui prévoit la
règle de non extradition des nationaux. Son argument : diff de traitement est
contraire au droit de l’UE car letton en lettonie est protégé alors que le lituanien ne
l’est pas alors qu’il est ressortissant d’un Etat de l’UE.

La juridiction va poser une question préjudicielle à la CJUE. Elle va lui donner raison
d’une certaine façon. Elle va considérer que le citoyen ressortissant d’un EM de l’UE
dès lors qu’il se déplace dans l’UE bénéficie de cette L de circulation et le fait qu’en
circulant dans un autre EM de l’UE ne puisse pas ê protégé de l’extradition = entrave
à la L de circulation ! donc contraire au droit de l’UE.

La CJ dit que dans un cas comme celui ci droit de l’UE impose que l’EM requis
(Lettonie) doit avant de se prononcer sur l’extradition par Etat tiers doit informer l'État
de la nationalité de l’ind réclamé, des motifs de cette dem d’extradition +
communiquer les pièces transmises par l’Etat tiers et afin de demander dans ce
cadre là à l'État de nationalité s’il entend poursuivre son ressortissant pour les faits
pour lesquels il est réclamé par l’Etat tiers. Si cet état de nationalité répond
positivement alors la priorité doit être accordée à l’EM de nationalité.

Arrêt Pisciotti : On se contente de ce qu’on a reçu. EM requis n’a qu’à transmettre ce


qu’il a reçu et n’a pas à solliciter des informations complémentaires à l’Etat tiers.

Réseau judiciaire € sur la base de l’arrêt Petruhhin s’est réuni dans une réunion
8/12/2017 : délai de réponse à deux semaines. Passé ces deux semaines, si pas de
réponse alors Etat requis peut continuer la procédure d’extradition et que Etat de
nationalité ne compte pas poursuivre son ressortissant pour les faits en question.

Ccass 2 arrêts 11/10/2022 : application en France de l’arrêt Petruhhin. L’individu qui


était un ressortissant de l’UE constatait sa remise à un Etat tiers. En application de
cette JP la France a informé le Luxembourg qu’un de ses ressortissants a été arrêté
sur le territoire fr, elle a reçu les motifs et mandat d’arrêt américain, le Luxembourg a
dit qu’elle n’avait pas l’intention de poursuivre son ressortissant. Ccass : Luxembourg
suffisamment informé, réponse claire donc P d’extradition peut continuer.

2e arrêt : Ccass a considéré que les autorités de nationalité n’avaient pas TROU

§2. Les infractions

La P d’extradition est une P répressive. Pas forcément un objet pénal au sens où elle ne
vise pas à juger une personne sur le territoire où la P se tient. CEDH considère que P
d’extradition ne rentre pas ds champ d’application de l’art 6. Ind qui subit une P d’extradition
passive n’est pas un accusé au titre de cette P. P est là pour savoir si les conditions
spécifiques à l’extradition sont remplies et sont d’exception d’OP. Commis une infraction
pénale. Exigence fondamentale extradition car au fondement de la pénale il y a une
infraction pénale ! Pas pour un manquement administratif par exemple. C’est forcément une
infraction pénale ce qui fait que la P d’extradition suppose qu’on reproche à l’ind d’avoir
commis une infraction. Soit on lui demande de rendre des comptes ou déjà été jugé et
condamné et on veut lui faire exécuter sa peine.
Extradition que si une infraction pénale à l’origine de la demande faite par l’Etat requérant !!

Mais y a-t-il des critères, des conditions ?

Toutes les infractions pénales ne peuvent pas donner lieu à une extradition. Ces restrictions
vont s’incarner par deux mécanismes :

- en amont une condition est prévue dans le texte applicable : condition d'admissibilité
par rapport à l’infraction est remplie ?

- en aval : cas ou motifs de refus d’extradition : une infraction remplit les conditions
mais se heurte à des faits étant listées comme étant un obstacle à l’extradition.

A. La condition relative à la durée de la peine encourue ou de la


peine prononcée

= il n’y a pas d’extradition si infraction qui en fait l’objet ne présente pas un minimum de
gravité au regard de la peine encourue ou un minimum de gravité par rapport à la peine
prononcée. C’est un minimum car certains nbr de considérations à cela. Extradition est une
P lourde qui est accomplie pour rendre service à un autre Etat et susceptible de donner lieu
à la privation de la L à la personne qui en est l’objet.

Hypothèse pers est un étranger qui a fui la J qui le poursuit donc on peut craindre qu’il ne
continue sa fuite sachant qu’il fait objet d’une demande d’extradition. Toutes ces raisons
justifient que exigence de gravité. P très longue qui veut donc dire coûteuse, donne lieu à
une privation/restriction de L donc on veut ê sur que ca soit proportionné à ce qu’il encourt
ou à ce qu’il a été condamné.

Il y a toujours un seuil en-deçà duquel une extradition pas recevable. Il peut varier en
fonction des conventions internationales. Seuil législatif. Après on les a trouvés dans les
traités.

696-3 du CPP : “Les faits qui peuvent donner lieu à l'extradition, qu'il s'agisse de la demander ou de
l'accorder, sont les suivants :
1° Tous les faits punis de peines criminelles par la loi de l'Etat requérant ;

2° Les faits punis de peines correctionnelles par la loi de l'Etat requérant, quand le maximum de la peine
d'emprisonnement encourue, aux termes de cette loi, est égal ou supérieur à deux ans, ou, s'il s'agit d'un
condamné, quand la peine prononcée par la juridiction de l'Etat requérant est égale ou supérieure à deux
mois d'emprisonnement.

En aucun cas l'extradition n'est accordée par le gouvernement français si le fait n'est pas puni par la loi
française d'une peine criminelle ou correctionnelle.

Les faits constitutifs de tentative ou de complicité sont soumis aux règles précédentes, à condition qu'ils
soient punissables d'après la loi de l'Etat requérant et d'après celle de l'Etat requis.

Si la demande a pour objet plusieurs infractions commises par la personne réclamée et qui n'ont pas
encore été jugées, l'extradition n'est accordée que si le maximum de la peine encourue, d'après la loi de
l'Etat requérant, pour l'ensemble de ces infractions, est égal ou supérieur à deux ans d'emprisonnement.”
Seuil législatif. Dès lors que la peine correspond à une peine criminelle pour la France. En
ce qui concerne délit : distinction faite selon qu’on est en extradition à fin de jugement ou
d’exécution. A fin de jugement : peine encourue doit être au minimum de 2 ans. Peine
prononcée : peine exigée de 2 mois.

Suivant les conventions, cela peut varier. Conv € d’extradition art 2§1. Seuil abaissé à un an
au lieu de 2 ans. Peine : 4 mois.

Dès lors que convention applicable, c’est la convention qui s’applique !!!!

Art 55 de la C : les traités priment sur la loi.

B. Les cas ou motifs d’extradition

Faits qui font obstacle à l’extradition dès lors qu’ils sont constatés. Nous ne les verrons pas
tous mais les plus importants. 2 catégories : ceux qui concernent l'infraction elle-même et les
cas liés à la répression.

1. Concernant l’infraction

- condition de double incrimination = 693-3 CPP : en aucun cas extradition accordée


par le gvt fr si le fait n’est pas puni par loi fr par une peine criminelle ou
correctionnelle. Cela signifie que la Fr n'accorde pas d’extradition pour une infraction
qu’elle ne punit pas elle-même dans sa propre législation même si elle ne conteste
pas que cette infraction ne la concerne pas. Exige que des faits soient également
incriminés punis par notre propre législation sinon refus même si on a aucune
prétention à poursuivre cette infraction. Fondement : espèce d’exception d’OP. Nous
ne saurions participer à la répression d’un fait que nous ne punissons pas car ce
serait contraire à nos valeurs.

Historiquement elle est inexacte, raison de ce motif : condition de double


incrimination s'explique par la condition de réciprocité qui régit, réglemente les
relations entre Etats. Elle est de garantir que la Fr ne peut accorder une extradition
que pour une infraction pour lesquelles elle pourrait obtenir elle-même une infraction.
Service que nous pourrions rendre à un Etat étranger, celui-ci pourrait nous rendre le
même service. Si pas de double incrimination et nous n’incriminons pas le fait il ne
peut pas y avoir de réciprocité. C’est contraire aux relations entre Etats et au principe
d’égalité qu’il y a entre les Etats.

En aucun cas, l’extradition n’est accordée. Explique que cette condition de double
incrimination est inhérente au droit extraditionnel. Prévu par l'ensemble des traités
d’extradition que la Fr a signé. Pas d’exception à cela. Elle fait partie intégrante du
droit extraditionnel. Droit de relation entre État donc condition de réciprocité dc
condition de double incrimination. Principe politique dans le droit international.
Importance du droit inter et public pour comprendre le droit inter pénal. L'instrument
peut sembler très technique si on ne le pense pas par rapport aux relations entre
Etat, on ne va pas le voir tel qu’il est alors qu’il est logique. Règle prévue en droit fr
qui est général, pas d’exception. Obstacle absolu dès lors que l’on constate
l’absence de double incrimination. La Haute juridiction qui va constater cela et la
chambre de l’instruction en amont doit donner un avis négatif à la demande
d’extradition.

Double incrimination est mise en application de façon substantielle et non formelle :


elle s’apprécie par rapport aux faits et non les qualifications. On regarde les faits qui
fondent la demande peu importe la qualification qui peut être ignorée en droit
français. Ch criminelle 19/01/2005 : ch de l’instruction a relevé que la demande
d’extradition faite viser une qualification de tentative de complicité. Les faits qualifiés
de tentative par la Belgique correspondait en France à la qualification de malfaiteurs
et donc condition de double incrimination était caractérisée.

12/07/2016 : crime c/ l’humanité. On a une telle qualification en droit fr sauf qu’elle


est entrée en vigueur en 1994 et on en avait pas de général avant. Seule
qualification spéciale applicable sur des faits commis pdnt IIGM. Demande
d’extradition qui visait qualification de crime c/ humanité, nous en avions pas mais
nous avions une qualification d’assassinat et c’était des crimes c/ humanité par
assassinat donc principe de double incrimination caractérisée.

Le contrôle de la double incrimination porte sur les faits tels qu’ils nous sont
présentés par la demande d’extradition et n’incombe pas aux juridictions fr de
contrôler les charges, les preuves. Cela n’est pas notre office. Débat aura lieu sur le
territoire de l’Etat requérant. On vérifie l’adéquation entre les faits et incrimination.

- la nature politique de l’infraction : 696-4. Deux cas de refus distincts mais liés qui
concernent l’aspect politique de la demande de l’extradition. Un Etat ne procède pas
à une extradition d’un ind réclamé au motif qu’il a commis une infraction au caractère
politique. Motif qui nous renvoie aux fondamentaux du droit extraditionnel moderne et
tel qu’il s’est imposé ajd. Ce cas de refus renvoie à l’époque. Origine, droit
extraditionnel est un droit européen. Entre Etats démocratiques et États € bcp moins.
Facilitation des échanges. ligne de démarcation entre Etats démocratiques et les
autres avec qui ils sont en relation mais qui n'ont pas du tout la même approche
démocratique. Infraction politique est soit :

● Infraction visée par la demande est en elle même une infraction politique:

● La demande de l’extradition a un but politique

Ils considèrent que les pays avec qui ils sont en relation ne sont pas des pays
démocratiques et ils oppriment des minorités politiques, nationales. Cette oppression et
restriction à la L pol. On ne veut pas s’immiscer dedans et on ne veut pas s’associer à des
répressions c/ des L politiques. Au moment où droit traditionnel moderne se constitue arrive
le refus d’extradition pour motif politique. Angleterre et la Fr répandu avec le droit
extraditionnel pour devenir un principe général.
Avis du CE 9/11/1995 : fait qu’on ne peut pas extrader pour raison politique est un PFRLR.
Principe à valeur consti.

Comment met-on en œuvre cette exclusion ? Qu'entend-t-on par infraction politique ?

Crime ou délit à caractère politique c’est d’abord crime ou délit à caractère objectivement
politique. Matérialité est politique. Matérialité de droit commun mais intentionnalité politique :
assassinat politique, destruction politique. La loi ne dit rien de ce qu’est une infraction
politique. Aucun texte ne définit infraction politique ou nous dit ce qu’on doit entendre par là.
Silence là dessus. Le législateur n’a pas voulu donner de définition précise, il ne veut pas
parce qu’il considère que c’est du cas par cas. Il sera a priori toujours considéré comme poli.
Le législateur veut du cas par cas pour une infraction complexe. Juge peut suivant
circonstances de l’espèce décider de qualifier une infraction de politique ou non.

JP fait preuve d’une grande souplesse. Débat reste relativement volontairement indéterminé
comme l'a voulu le législateur. JP de 1927 sans que le CE mette en balance un certain
nombre d’éléments : on va mettre en balance l’Etat sur lequel les faits sont commis, faits qui
ont été commis. Assassinat ciblé d’un dictateur pourra ê qualifié de politique, on pourra
refuser extradition mais un assassinat aveugle même dans une dictature par certains que
infraction politique. Elle pourrait admettre une extradition. Concernant le caractère politique,
dans le domaine de la qualification pol : clause belge ou d’attentat = clause selon laquelle
(trouve ds conv €) existe dans certains traités) parties aux traité s’interdisent mutuellement
de considérer comme politique l’attentat à la vie d’un chef d’Etat ou un membre de sa
famille.
Première fois : loi belge 22/03/1956 : ils ont inséré cette clause dans cette loi.

Réserve selon laquelle la Fr déclare le droit de conserver suivant les circonstances


particulières de chaque affaire si attentat à la vie d’un chef d’etat et un membre de sa famille
revêt ou non un caractère politique.
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15/11

On doit assimiler l’extradition demandée dans un but politique. 696-4 2°: 2° “Lorsque le crime
ou le délit à un caractère politique ou lorsqu'il résulte des circonstances que l'extradition est
demandée dans un but politique”.

Hypothèse dans laquelle l’Etat qui nous réclame l'individu nous le réclame en apparence
pour une infraction qui n’a rien de politique mais en réalité, il poursuit un but politique. On
peut craindre qu'un Etat qui recherche un opposant politique et conscient qu’il ne peut pas
lui reprocher ouvertement des faits politiques demande sa remise, en le faisant de manière
masquée. Il ne fonde alors pas sa demande sur une opinion politique mais sur un vol, une
fraude commerciale.

Julien Assange : on lui reproche des infractions de viols. Mais en réalité ce qui motive sa
demande d’extradition aux USA ce sont ses activités.

Conv fr d’extradition. On l’a parfois appelé clause française. Mais en réalité ce sont les
anglais qui l’ont en premier créé. Cela a été imposé aux français dans une convention.
Prévu en France depuis très longtemps : au sein des traités avant 1927. Ce refus d’accord
d’extradition a également une valeur constitutionnelle car CE dans l'arrêt Gonet 3/07/1996
lui reconnaît la valeur d’un PFRLR .

Art 3 Conv € d’extradition : “1 L'extradition ne sera pas accordée si l'infraction pour laquelle elle est
demandée est considérée par la Partie requise comme une infraction politique ou comme un fait
connexe à une telle infraction.
2 La même règle s'appliquera si la Partie requise a des raisons sérieuses de croire que la demande
d'extradition motivée par une infraction de droit commun a été présentée aux fins de poursuivre ou de
punir un individu pour des considérations de race, de religion, de nationalité ou d'opinions politiques
ou que la situation de cet individu risque d'être aggravée pour l'une ou l'autre de ces raisons.
3 Pour l'application de la présente Convention, l'attentat à la vie d'un chef d'Etat ou d'un membre de
sa famille ne sera pas considéré comme infraction politique.
4 L'application du présent article n'affectera pas les obligations que les Parties auront assumées ou
assumeront aux termes de toute autre convention internationale de caractère multilatéral.”

Principe d’exclusion + élargissement car pas limité au but politique. Reprise et élargissement
de la clause à la cause de persécution, de protection des droits fonda. Clause générale en
droit de l’extradition. Cette autre règle qui relève du droit de l’extradition est qqc d’assez
rare.

Application de l’art 696-4 2° assez rare car suppose de connaître les mobiles d’une
demande d’extradition donc suppose d’avoir des raisons sérieuses de soupçonner qu’un
Etat qui fait une demande d’extradition ne le fait pas pour les motifs réels qu’il avance. C’est
évident qu’il y a une sélection faite en amont. Nous avons que deux cas d’application connu
de cette disposition :

CE 24/06/1977 : demande d’extradition faite par l’Espagne fasciste dirigée par Franco.

9/12/2016 : Azerbaijan ou Ouzbékistan mais en réalité derrière il y avait la Russie qui voulait
récupérer un opposant.

Sur la clause du droit inter de la Conv € d’extradition : + facile à caractériser car elle élargit
le champ sur des éléments qui ne relèvent pas forcément d’une politique d’Etat. Il suffit de
dire que la situation d’un individu risque d'être aggravée et cela peut se faire en dehors
d’une suspicion qu’un Etat agisse de façon masquée. Il peut s’agir d’une minorité maltraitée
par les autorités politiques sans qu’un Etat instrumentalise ses actions.

C. La nature militaire de l’infraction

art 696-4 8° : “8° Lorsque le crime ou le délit constitue une infraction militaire prévue par le livre III
du code de justice militaire.”

On nous renvoie à une liste d'infractions qui sont celles prévues ds Code de Justice militaire.
Est ce que les faits correspondent à une infraction du Code de Justice militaire? Même
principe qu’en matière politique mais + facile à mettre en œuvre car là on a une énumération
d’exclusion militaire : désertion, insubordination…
Cette exclusion on la retrouve dans droit inter de l’extradition : pour france conv €
d’extradition : art 4 infractions militaires : “ L'extradition à raison d'infractions militaires qui ne
constituent pas des infractions de droit commun est exclue du champ d'application de la présente
Convention.”

Le droit inter de l’extradition général propre à la france est aussi ds le sens de l’exclusion
des infractions militaires.

Pourquoi cette exclusion ?


Infraction spécifique et non de droit commun qui n’a pas à relever d’une extradition car elle
relève du fct des IN pub propres à un Etat et un autre Etat n’a pas à s’immiscer dans ce fct.
Par hypothèse, un autre Etat ne va pas interférer à ce bon fct car ca ne le regarde pas et ce
n’est pas dans son intérêt.

La commission de l’infraction sur le territoire national : 696-4 3° CPP : “3° Lorsque les crimes
ou délits ont été commis sur le territoire de la République ;”

La partie requise pourra refuser l'extradition d'individus réclamés. Différence que la conv €
d’extradition en fait un caractère facultatif et pas un cas impératif. Les faits dès lors que
commis sur le territoire obstacle à l’extradition et cela suffit peu importe que la Fr décide ou
pas de les poursuivre. A partir du moment où les faits sont commis sur le territoire fr alors la
Fr est la seule légitime à pvr y répondre elle ne va pas s’associer à un autre Etat membre
car serait accepter qu’un autre Etat puisse appliquer sa loi pénale sur le territoire fr. Obstacle
absolu.

CE l’a formulé ainsi.

113-2 inclut les infractions réputées commises sur le territoire de l’infraction (cas d’une
infraction transnationale comme l’escroquerie). Localisation en France de l’infraction.

Récemment CE 27/09/2021 a appliqué cette solution aux infractions réputées commises sur
le territoire fr et prévu par l’article 113-2-1 du CP : “Tout crime ou tout délit réalisé au moyen
d'un réseau de communication électronique, lorsqu'il est tenté ou commis au préjudice d'une
personne physique résidant sur le territoire de la République ou d'une personne morale dont le siège
se situe sur le territoire de la République, est réputé commis sur le territoire de la République. “
Si infraction réalisée par ce moyen réputée commise sur le territoire fr alors il ne peut pas y
avoir d’extradition !

B. Cas de refus d’extradition liés à la répression

a. La compétence extraterritoriale exercée par l’Etat requérant

Le CPP prévoit que l’extradition n’est pas accordée. Fr refuse qd demandée sur fondement
d’une compétence extraterritoriale de l’Etat requérant qui n’est pas prévu ds sa propre
législation. Lorsqu’on nous demande une extradition, l’Etat le fait car il considère que
compétent, il a dans sa législation une compétence à l’égard de son infraction. Compétence
légale mais peut aussi être une compétence extraterritoriale. Cas ds lequel un Etat nous
demande extradition sur le fondement d’une compétence extraterritoriale à sa propre
législation qui n’est pas prévue ds notre législation.

Ex : compétence fondée sur un critère d’une qualité professionnelle

Nous refuserons l’extradition. Obstacle absolu qu’on trouve ds droit inter de l’extradition. On
va le retrouver dans le mandat d’arrêt €. On retrouve la réciprocité derrière. Accepter cette
hypothèse reviendrait à accepter une extradition unilatérale contraire aux relations entre
Etats.

Affaire Sophie toscan de Plantier : (mandat d’arrêt € et pas extradition mais transposition
possible) Française assassinée en Irlande par un anglais (compétence territoriale passive
pour l’Irlande). Fr est compétence extraterritoriale passive : se fonde sur la nationalité de la
victime et sur ce fondement a condamné la V par un j rendu par défaut car extradition
refusée.

b. Les principes de l’autorité de la chose jugée et le principe non bis in idem

L’autorité de chose jugée et le principe non bis in idem. Principes intéressants.


En droit interne art 696-4 4° du CPP : “4° Lorsque les crimes ou délits, quoique commis hors du
territoire de la République, y ont été poursuivis et jugés définitivement”

Lorsque les faits qui fondent demandent d’extradition ont été poursuivis et jugés
définitivement en France alors que pas commis sur le territoire fr. Principe limité au seul cas
où j définitif émane des juridictions fr. Si j définitif émane d’un Etat tiers alors cela n’est pas
un obstacle à l’extradition. La ch criminelle 8/07/1997 a parfaitement appliqué cette solution
en censurant un arrêt rendu par ch de l’instruction qui avait rendu un avis défavorable au
motif que les faits avait fait objet d’un j dans un Etat tiers.

Principe non bis in idem risque de condamnation. Moyen de défense qu’on expose devant
l'Etat requérant. Pas notre affaire, en revanche, si poursuite ou j fr alors là oui on refuse
l'extradition. Ce n’est pas le principe non bis in idem qui est protégé mais l’autorité de
choses jugée par les juridictions fr. Le législateur fr a considéré qu’il fallait empêcher de
remettre un ind alors que ses juridictions ont jugé les faits. On voit la différence entre le
principe non bis idem et l'autorité de la chose jugée.
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17/11

L’Etat requis peut refuser l’extradition au motif que l’individu a déjà été jugé dans un État
tiers. Cette disposition doit être examinée par rapport à la CJUE.

CJUE 28 octobre 2022 : Arrêt d’interprétation générale (même si cela ne concerne pas
directement la France). L’Allemagne était destinataire d’une demande d’extradition visant un
serbe et demande qui émanait des USA. Cet individu faisait valoir que pour une partie des
faits, il avait déjà été jugé en Slovénie. Donc, il contestait le fait de pouvoir être remis aux
USA depuis l’Allemagne car il avait déjà fait l’objet d’un jugement définitif avec une peine en
partie exécutée dans un autre état de l’UE. La législation allemande est proche de celle
française. Les 2 pays ont la même position: obstacle à l’extradition pour un jugement
préalable (antérieur) à la seule condition que ce jugement émane de sa propre juridiction.

La CJUE est saisie d'une question préjudicielle pour savoir si cette limitation de la prise en
compte d’un jugement antérieur pour les mêmes faits au seul jugement de l'État requis, était
conforme au droit de l’UE ? Notamment l’article 54 de la convention d’application de
Schengen et article 50 charte des droits fondamentaux. Ces articles font obstacles à la
remise d’une personne à un état tiers quand cette personne a déjà fait objet d’un jugement
dans un autre état de l’UE. Elle fait référence au principe de confiance mutuelle, et à
l’espace de liberté, de sécurité, et de justice. Les jugements des autres États membres sont
assimilés aux jugements nationaux. Le droit allemand fait obstacle à l’extradition quand
jugement déjà rendu par autre Etat membre de l’UE.

Cet obstacle n’est pas réservé aux seuls ressortissants de l’UE (car ici, Serbe qui n’est pas
membre de l’UE). Cette assimilation est étendue quelque soit la nationalité de la personne
réclamée (article 54 de la convention d’application de Schengen et article 50 charte des
droits fondamentaux).

=> Le principe non bis in idem vaut pour tout le monde quelque soit la nationalité (bénéficie
à tous, y compris ceux qui ne résident pas sur le territoire de l’UE). C’est un principe
général. Cette décision s’applique à tous (arrêt d’interprétation générale).

La jurisprudence CJUE 28 octobre 2022 fait l’objet d’une application différenciée selon que
les jugements émanent d'États membres de l’UE alors dans ce cas tout comme les
jugements nationaux, ils font obstacles.

La jurisprudence Pétruhin: il faut informer l’ Etat de nationalité de la demande d’extradition


et donner priorité à l’Etat de l’UE s’il fait savoir qu’il va poursuivre l’individu pour les mêmes
faits que ceux reprochés par l'État tiers.

La CJUE fait partie des organes qui poussent à la construction de l’UE dans ce domaine (=
décision volontariste). Mise en place d’un véritable espace judiciaire européen.

3. Prescription de l'action publique

Prescription de l'action publique (article 696-4 5° CPP): « Lorsque, d'après la loi de l'Etat
requérant ou la loi française, la prescription de l'action s'est trouvée acquise antérieurement à la
demande d'extradition, ou la prescription de la peine antérieurement à l'arrestation de la personne
réclamée et d'une façon générale toutes les fois que l'action publique de l'Etat requérant est éteinte. »

Il faut regarder si les faits sont prescrits par rapport à notre propre loi. C’est étonnant de
s’occuper d'un fait qui n’entre pas dans la législation du pays. D’où la contestation de la
légitimité de la solution.

Pourquoi cette disposition ?


Il s’agit d’une question de réciprocité. Procédure inter-étatique : relations entre états. La
coopération requiert de la mutualité / réciprocité. S’il n’y a pas de réciprocité, aucune
coopération (ce serait antinomique). Dans cet espace de liberté, sécurité et justice, il y a
nécessité d’autres modes de fonctionnement.

C’est une règle de double prescription.


Article 696-4 5° CPP: “5° Lorsque, d'après la loi de l'Etat requérant ou la loi française, la
prescription de l'action s'est trouvée acquise antérieurement à la demande d'extradition, ou la
prescription de la peine antérieurement à l'arrestation de la personne réclamée et d'une façon
générale toutes les fois que l'action publique de l'Etat requérant est éteinte”

L’art élargit la prise en compte de la prescription à la loi de l'État requérant. Les juridictions
pénales françaises non seulement doivent vérifier la prescription de la loi pénale française,
mais doivent aussi vérifier la prescription au regard de la loi pénale de l’Etat requérant. Les
juridictions pénales françaises procèdent elles-même à l’application de la loi pénale
étrangère: le juge national français analyse la loi pénale étrangère et prend une décision à
son égard (c’est assez rare car en principe elle ne devrait pas s’occuper d’une loi pénale
étrangère… quelle légitimité ?).

Ccass 13/01/2016 : Les juridictions imposent à la chambre de l’instruction de vérifier la


prescription au regard du droit étranger.

4. Irrespect des garanties fondamentales de procédure et de protection des droits de la


défense

Article 696-4 7° CPP: « Lorsque la personne réclamée serait jugée dans l'Etat requérant par un
tribunal n'assurant pas les garanties fondamentales de procédure et de protection des droits de la
défense ».

En cas de refus, qui consiste à dire que l’on extrade pas un individu vers un pays où les
garanties fondamentales de procédure et de protection des droits de la défense ne sont pas
respectées. Cette disposition est une création de la loi de 2004 (Perben II) qui a codifié la loi
de 1927. Dans la dernière loi, cette disposition n’était pas prévue. C’est la consécration
d'une jurisprudence du CE à l’époque où la loi ne prévoyait rien de tel.

CE 26/09/1984 : L’extradition ne peut pas avoir lieu vers un pays où les garanties
fondamentales de procédure et de protection des droits de la défense ne sont pas
respectées.
Réserve faite par la France à la Convention européenne d’extradition de 1957: « l’extradition
ne sera pas accordée si personne jugée dans un État où les garanties fondamentales » de
procédure et de protection des droits de la défense ne sont pas respectées. C’est une règle
générale dans ce domaine. Elle suppose d’examiner, de porter un jugement sur la
procédure. Le CE a dit que c’était un principe général au droit d’extradition (= s’applique
dans tous les cas, y compris avec des traités qui ne le prévoient pas).

Cette exigence est aussi fondée avec la CEDH Arrêt Soering 7/07/1989 : une décision
d’extradition peut soulever un problème au regard de l’article 6 CEDH si l’individu aurait subi
ou risquerait de subir un déni de justice flagrant. C’est la protection par ricochet. L’affaire
concernait les USA dans une affaire d’extradition. Les États membres de l’UE adhérant à la
CEDH ont l’obligation, dès lors que c’est en leur pouvoir d’empêcher ces violations de la
convention, des États non membres de l’Europe. C’est dans leur pouvoir en l’espèce car
l’individu est entre leurs mains, donc protection par ricochet, ils doivent ne pas donner
l’individu au pays requérant. La CEDH considère l’article 6 applicable par rapport à la
procédure de l’Etat requérant alors même qu’il est tiers par rapport à la CEDH.

Les garanties de l’article 6 CEDH ne s’appliquent pas à la procédure d’extradition classique.


C’est une position de principe. Pourquoi ?

Selon la CEDH, le critère est l’existence d’une accusation, et la procédure d'extradition


classique ne donne pas lieu à une accusation. L’Etat requis n’accuse pas (sa procédure n’a
pas pour objet une accusation), mais sa mission est simplement de savoir si l’individu va
être remis à l’autre état requérant en fonction de divers critères (mais cela n’a rien à voir
avec les charges, la culpabilité). La procédure d’extradition n’est pas une procédure de
poursuite.

Conclusion: la CEDH classiquement affirme que l’extradition, pour l’Etat requis en tant que
procédure passive d’un État membre de l’UE, n’entre pas dans les garanties de l’article 6
CEDH. Mais l'État requérant, en ce qu’il accuse l’individu entre dans les garanties de l’article
6 CEDH.

Déni de justice flagrant: en droit international, c’est une notion autonome. Il s’agit du
traitement judiciaire inéquitable rendu à un étranger par un État. C’est la situation dans
laquelle, sur le plan de fonctionnement des juridictions, un Etat va maltraiter un
ressortissant étranger. C’est une notion de droit international public. Cette notion est
reconnue comme l’un des cas de l’engagement de la responsabilité d’un État vis-à-vis des
autres États.

5. Les peines contraires à l’ordre public

Article 696-4 6° CPP: « Lorsque le fait à raison duquel l'extradition a été demandée est puni par la
législation de l'Etat requérant d'une peine ou d'une mesure de sûreté contraire à l'ordre public
français. »

Si la peine qui est encourue, prononcée contre l’individu réclamé est contraire à l’ordre
public, alors aucune extradition. C’est un obstacle absolu. Ce cas de refus, là encore, n’était
pas prévu par la loi de 1927. C’est un ajout de la loi de 2004 (Perben II). C’est un ajout qui
trouve son origine dans une décision du CE 27/02/1987(En lien avec l’abolition de la peine
de mort en 1981). La France a aboli la peine de mort, donc est-il possible d'extrader un
individu vers un Etat où cet individu encourt la peine de mort ? Le CE a décidé que
l’extradition est impossible car la peine de mort serait contraire à l'ordre public français.
C'est un obstacle absolu.

Peines contraires à l’ordre public (notion large) :


- peine de mort
- amputation : 29/10/2008, 15/09/2010 : individus réclamés par les émirats arabes unis
qui encouraient l’amputation pour avoir commis des vols.
- travaux forcés
- peine incompressible : réclusion criminelle à perpétuité
- …
Dès lors que la garantie fournie par l’Etat requérant selon laquelle la peine est contraire à
l’ordre public français mais ne sera pas prononcée, ni exécutée, l’extradition pourra être
mise en œuvre. La garantie s’imposera aux juridictions de cet Etat requérant.

Exemple: les USA (Dans certains Etats, la peine de mort est possible) devront montrer des
garanties à la France que la peine de mort ne sera pas prononcée, ni exécutée. C’est la
seule condition pour les USA de récupérer l’individu réfugié en Europe, donc aucune
difficulté pour eux de montrer cette garantie, ils vont écarter la peine de mort. Ils préfèrent
récupérer l’individu pour le juger aux USA. C’est plus compliqué avec les États des Émirats
arabes unis…

Un dialogue diplomatique avec l'État requérant peut s’engager. Mais l'État devra donner des
garanties selon lesquelles la peine sera écartée. Toutes ces conditions ne portent pas sur le
bien-fondé des poursuites. Mais, les états de common law réclament souvent des preuves.
Dans ces pays, la privation de liberté est beaucoup plus encadrée que dans les pays
continentaux. Ils exigent donc davantage de preuves.

Section 2. La procédure d’extradition


Procédure d’extradition active et passive.
Procédure d’extradition active: moins intéressante car elle nous échappe. Chaque État
organise sa procédure. L’Etat requérant n’est pas partie à la procédure d’extradition. La
procédure met en face à face l’Etat requis et l’individu. C’est un débat entre eux (si les
conditions de l’état requis sont remplies: ses propres juridictions). L’Etat requérant est un
tiers pour la procédure. C’est un débat interne. Dans la procédure d’extradition active: le
dossier est fait, puis attente.

La procédure d’extradition est celle par laquelle est organisée la remise, par l’État requis
(vis-à-vis duquel l’extradition est dite « passive »), de l’auteur d’une infraction trouvé sur son
territoire, afin que l’État requérant (vis-à-vis duquel l’extradition est dite « active ») puisse le
faire juger ou, s’il a été condamné, lui fasse exécuter sa peine.

C’est l’hypothèse dans laquelle la France (Etat requérant) réclame à un Etat un individu pour
être jugé sur son territoire. Le dossier pour l’extradition est constitué par le Proc. C’est lui qui
constitue le dossier (et même si en information judiciaire).

Demande d’extradition à fin de condamnation: lorsque le JI estime qu’il y a suffisamment


d’éléments pour qu’une personne en fuite à l’étranger (indices graves ou concordants
devant lui) soit jugée en France. Sur la base du mandat d’arrêt, le dossier d’extradition sera
constitué par le Proc, qui le transmettra au PG, qui le transmettra au ministère des affaires
étrangères (gouvernement), puis au BEI (bureau d’entraide internationale), puis à
l’ambassade de France dans l'État en cause, puis agent accrédité.

Le gouvernement français (ministère des affaires étrangères) effectue un tri (contrôle


d’opportunité: il peut bloquer la procédure). Très peu d’extraditions en France.

Pour une demande d’extradition à fin d’exécution (même canal): mandat d’arrêt…
Interpol pourra intervenir afin qu’il transmette le mandat d’arrêt dans tous les états: notice
rouge. Une notice rouge est une demande adressée aux services chargés de l’application
de la loi du monde entier à l’effet de localiser une personne et de procéder à son arrestation
provisoire dans l’attente de son extradition, de sa remise ou d’une mesure similaire
conforme au droit. La notice rouge n’est pas un mandat d’arrêt international.

§1. Procédure d’extradition de droit commun

Procédure simplifiée. Il faut un accord avec cet État + que l’individu consente à son
extradition.

4 phases:

1. Phase préalable: ne fait pas partie de la procédure d’extradition mais qui


est liée. L’individu est arrêté.

2. Présentation de la demande

3. Examen de la demande

4. Exécution de la demande

A. Phase préalable: arrestation provisoire

Article 696-23 CPP: “En cas d'urgence et sur la demande directe des autorités compétentes de
l'Etat requérant, le procureur de la République territorialement compétent peut ordonner l'arrestation
provisoire d'une personne réclamée aux fins d'extradition par ledit Etat et son placement sous écrou
extraditionnel.
La demande d'arrestation provisoire, transmise par tout moyen permettant d'en conserver une trace
écrite, indique l'existence d'une des pièces mentionnées à l'article 696-8 et fait part de l'intention de
l'Etat requérant d'envoyer une demande d'extradition. Elle comporte un bref exposé des faits mis à la
charge de la personne réclamée et mentionne, en outre, son identité et sa nationalité, l'infraction pour
laquelle l'extradition sera demandée, la date et le lieu où elle a été commise, ainsi que, selon le cas,
le quantum de la peine encourue ou de la peine prononcée et, le cas échéant, celui de la peine
restant à purger et, s'il y a lieu, la nature et la date des actes interruptifs de prescription. Une copie de
cette demande est adressée par l'Etat requérant au ministre des affaires étrangères.

Le procureur de la République donne avis de cette arrestation, sans délai, au ministre de la justice et
au procureur général.”

Cette phase intervient quand il n’y a pas encore de demande d’extradition (en effet, avant
toute procédure d’extradition, il faut nécessairement localisation de l’individu et un mandat
d’arrêt international afin de localiser l’individu. Hypothèse dans laquelle un Etat diffuse un
mandat d’arrêt à l’encontre d’un individu, et qui est finalement localisé en France. Au
moment de sa localisation, aucune demande d’extradition (en effet, avant toute procédure
d’extradition, il faut nécessairement la localisation de l’individu et pour cela un mandat
d’arrêt international est nécessaire afin de localiser l’individu).
Une fois l’individu localisé, l’arrestation provisoire de l’individu aux fins de la procédure
d’extradition va pouvoir avoir lieu.

En cas d’urgence (peur que l’individu continue de cavaler): l’autorité étrangère peut
s’adresser directement PG (sans passer par la voie diplomatique: gouvernement). Le Proc
doit alors procéder à l’arrestation provisoire de l’individu (aux fins de la procédure
d’extradition). Le Proc devra informer immédiatement le ministère de la justice
(gouvernement).

L’individu est présenté au PG (après vérification de son identité) qui doit l’informer du fait
qu’il fait l’objet d’une arrestation provisoire et d’une demande d’extradition. Il mentionne un
bref exposé des faits mis à la charge de la personne réclamée et mentionne, en outre, son
identité et sa nationalité, l'infraction pour laquelle l'extradition sera demandée, la date et le
lieu où elle a été commise, ainsi que, selon le cas, le quantum de la peine encourue ou de
la peine prononcée. Une copie de cette demande est adressée par l'Etat requérant au
ministre des affaires étrangères.

Le PG peut prendre une décision:

- incarcération: Si risque de fuite. Mais ce n’est pas lui qui décide. Il devra le présenter
au premier Pdt de la CA ou au magistrat désigné par lui. Délai de la mesure
restrictive de liberté à compter de la demande d’extradition de l’Etat requérant: 30
jours (si le traité d’extradition applicable ne prévoit pas un délai différent). La remise
en liberté sera automatique (de droit) à l’expiration de ce délai.

- Obligations comparables à celles du contrôle judiciaire: remise en liberté sera


automatique (de droit) à l’expiration de ce délai.
_________________________________________________________________________
22/11

La P ressort du CPP. Les Convs inter ne réglementent pas la P c’est une affaire interne de
l’Etat requis. Les conditions de fond peuvent ê réglementées par les convs inter. La durée
est fixée par le traité lorsqu’il fixe une durée, à défaut c’est le CPP qui s’applique
conformément à l’art 696 : “En l'absence de convention internationale en stipulant autrement, les
conditions, la procédure et les effets de l'extradition sont déterminés par les dispositions du présent
chapitre. Ces dispositions s'appliquent également aux points qui n'auraient pas été réglementés par
les conventions internationales.“ . La loi a vocation à s’appliquer en l’absence de traités.

B. La présentation de la demande d’extradition par la voie


diplomatique

L'Etat requérant veut obtenir de la Fr la remise d’un ind. Il adresse officiellement cette
demande d’extradition soumise à des conditions de forme qui s’expliquent par sa nature et
son objet. Cette demande est faite par le gvt étranger. Elle est inter étatique et intervient
nécessairement par la voie diplomatique.
696-8 : “Sous réserve des dispositions du quatrième alinéa, toute demande d'extradition est
adressée au gouvernement français par voie diplomatique et accompagnée soit d'un jugement ou
d'un arrêt de condamnation, même par défaut, soit d'un acte de procédure pénale décrétant
formellement ou opérant de plein droit le renvoi de la personne poursuivie devant la juridiction
répressive, soit d'un mandat d'arrêt ou de tout autre acte ayant la même force et décerné par l'autorité
judiciaire, pourvu que ces derniers actes renferment l'indication précise du fait pour lequel ils sont
délivrés et la date de ce fait.
Les pièces ci-dessus mentionnées doivent être produites en original ou en copie certifiée conforme.

Le gouvernement requérant doit produire en même temps la copie des textes de loi applicables au fait
incriminé. Il peut joindre un exposé des faits de la cause.”

Le ministère des affaires étrangères a la compétence de principe pour être en contact avec
un Etat étranger. Cela explique la communication par la voie diplomatique. Les convs inter
sont également dans ce sens. Art 12§1 prévoit que la requête sera formulée à l’écrit et
présentée par la voie diplomatique. Il n’y a pas d’exceptions sur la formulation de principe.
Néanmoins art 696-8 nous indique que al 4 : “Lorsqu'elle émane d'un Etat membre de l'Union
européenne, la demande d'extradition est adressée directement par les autorités compétentes de cet
Etat au ministre de la justice, qui procède comme il est dit à l'article 696-9.”

Dans l’UE dérogation à communication par voie diplomatique car on autorise une
communication directe au Ministère de la Justice. Dans l'UE, la séparation pol des Etats est
diminuée ce qui autorise cette dérogation à la voie diplomatique.

Conv de 1996 relative à l’extradition entre Etats UE qui complète la conv de 1957 et qui
reste la base et que les Etats de l’UE avaient complété par biais de conv de 1995 et 1996
propres aux relations entre Etats de l’UE. Les EM du Conseil de l’€ ont la faculté d’améliorer
le mécanisme. Seule condition: on ne peut pas aller en retrait de la conv de 1957 mais on
peut aller toujours plus loin.

L’extradition dans l’UE, disposition destinée à être peu appliquée, car application résiduelle,
le mécanisme de principe étant le mandat d’arrêt européen. Champ d’application de
l’extradition : il faut que demande de remise porte sur des faits antérieurs à 1992 sinon le
reste doit faire l’objet d’un mandat d’arrêt européen. En revanche, faits antérieurs à 1992, P
d’extradition s’applique.

Cas d’Italie concernant des faits par des activistes italiens 1970s ont fait l’objet de P
d’extradition. Poursuivis pour des actes terrorisme. Très résiduel, ajd immense majorité des
cas relève de la P du mandat d’arrêt €.

objet de la demande : remise d’un ind aux fins que cet individu soit jugé dans l’Etat
requérant pour l’infraction pénale ou pour une infraction pénale pour également les
infractions que nous avons vu. Doit comporter des éléments de justification, pièces doivent
accompagner la demande d’extradition. Ind fait objet d’une poursuite pénale pour telle
infraction + pièces justificatives. Éléments peuvent être identifiés par la loi ou traités inter.
Toute demande d’extradition est accompagnée d’un j ou arrêt de condamnation, acte de PP
opérant formellement le renvoi de la pers ou mandat d’arrêt … Il convient que cela soit
accompagné d’une décision judiciaire de poursuite, de condamnation qui vont justifier cela.
La demande d’extradition va porter sur une infraction ou une personne : ID de la pers etc. Le
dossier formel doit figurer avec la demande d’extradition.

Pas d’exigence de traduction des pièces jointes. Mais CPP n’en fait pas une condition
obligatoire. Ces pièces transmises à l’institution judiciaire, pas d’exigence de transmission
d’éléments de preuve. La P dans l'État requis n’est pas conçue comme une poursuite. Cela
ne nous regarde pas. L’accusation est une affaire dans l’Etat requérant. Quelques
exceptions ds cas très limités qui concernent la relation que la Fr peut avoir avec certains
pays qui vont avoir besoin d’éléments si on veut que la demande d’extradition prospère dans
leur pays :
- certains pays de Common Law
- ds hypothèse d’une extradition à fins de poursuite ds cadre d’une information
judiciaire

Les pays de common law ne connaissent pas au-delà une phase d’enquête assez rapide de
coercition qui ne coïncide pas avec une accusation devant une juridiction pénale. Ce n’est
pas le cas de la France. On peut avoir une accusation dt il n’est pas certain qu’elle
débouche devant une mise en accusation dev jur pénale. Pour eux, la coercition ne peut
avoir lieu dès lors que ind est mis en accusation dev jur pénal. Ils ont du mal avec notre
information judiciaire.

Tte cela est envoyé au Ministère des affaires étrangère qui va regarder que le dossier est
formellement recevable : demande d’extradition, pièces qui se présentent comme tel. Q d
dossier recevable, transmet la dem avec les pièces au ministère de la Justice et donc
dernière phase examen de la demande par les autorités judiciaires étrangères.

Transmission au Ministère de la Justice car autorité judiciaire interviendrait pour se


prononcer sur la demande d’extradition reçue par le gvt. Choix opéré par la France.
L'examen de la demande va formellement donné lieu à un avis. L'autorité décisionnaire est
le gvt qui a reçu la demande mais pour prendre sa décision et l’aider le législateur fr a
décidé que autorité judiciaire interviendrait et examinerait cette demande et que l’avis serait
communiqué au gvt. Ce n’est pas une P directement judiciaire car elle n’intervient pas à la
demande de l’Etat étrangère mais intervient pas une P interne. Le réceptionnaire de la
demande : gvt.

Loi 1927 prévoit cette intervention de l’autorité judiciaire. Avant, l'autorité judiciaire
n’intervenait pas. C’était strictement gouvernemental. Pratique gvt demandait son avis au
Procureur compétent. Mais c'était informel sur la base de circulaires. Le législateur a mis fin
à cette situation qu’il trouvait insuffisante. Responsabilité qui incombait au seul gvt et qui
pouvait avoir besoin qu’une autorité intervienne : modèle de droit comparé. Clause d’attentat
belge 1er ds monde à réglementer l’extradition par une loi. Dans cette loi ils avaient prévu
que dem d’extradition ferait objet examen par autorité judiciaire et par la ch d’accusation
(=ch de la CA). On a repris en 1927 la même chose. Inspiration de droit comparé.

De plus, P d’extradition certes pas une P de poursuite mais P qui intervient dans un contexte
de DP. Finalité répressive car vise à permettre un Etat étranger. L'autorité la plus à même
d'apprécier ces questions est l’autorité judiciaire. La P d’extradition est une P qui donne lieu
à une privation de L et dc autorité judiciaire c’est sa responsabilité d’intervenir dans un
contexte répressif. Intervention de l’autorité judiciaire arrive après que le ministère des
affaires étrangères lui a transmis. BEPI = Bureau de l’entraide pénale internationale.

Dès lors qu’il apparaît que le dossier peut être mis en exécution alors transmet le dossier à
l'autorité judiciaire chargé d'exécuter dem ds cas de la P judiciaire c’est le Parquet général.
On se situe d’emblée au niveau de la CA. Ch de l’instruction. On est directement au stade
d’appel. Avec le procureur général, on a voulu se placer dans un stade élevé car l’avis de la
ch de l'instruction est susceptible de motiver un refus d’extradition à un Etat requérant. On a
considéré comme les belges que ce sera plus facile pour le gvt fr de mettre en avant une
décision d’une CA qu’une décision de 1er degré pour opposer un refus. La décision a plus
d’autorité. Transmet au PG territorialement compétent. C’est le PG qui va ê chargé de porter
la dem d’extradition et demander son exécution dès lors qu’il estime que recevable. Il sera le
demandeur à la dem d’extradition et pas l’Etat requérant ! GVT fr qui est le demandeur!

Paris, Douai et Aix-en-provence : majorité des dem d’extradition mais il peut y en avoir
d’autres. PG destinataire de la demande. PG doit se faire présenter l’ind visé par la
demande d’extradition suppose qu’un ind est localisé sur le territoire fr, localisé et libre chez
lui ou bien localisé et arrêté. Si libre PG doit le faire arrêter pour se le faire présenter. CPP le
prévoit. Arrestation d’un ind, arrêté et il est emmené pour être présenté devant le PG ou son
délégué. Dans les 48h de son arrestation il doit impérativement être présenté devant le Proc
général s’il est déjà détenu (objet arrestation provisoire, ou détenu en France pour autre
chose), présent devant PG. Art 696-10 : “Toute personne appréhendée à la suite d'une demande
d'extradition doit être conduite dans les quarante-huit heures devant le procureur général
territorialement compétent. Les articles 63-1 à 63-7 sont applicables durant ce délai.
Après avoir vérifié l'identité de la personne réclamée, le procureur général l'informe, dans une langue
qu'elle comprend, de l'existence et du contenu de la demande d'extradition dont elle fait l'objet et
l'avise qu'elle peut être assistée par un avocat de son choix ou, à défaut, par un avocat commis
d'office par le bâtonnier de l'ordre des avocats, qui sera alors informé sans délai et par tout moyen. Il
l'avise qu'elle peut s'entretenir immédiatement avec l'avocat désigné. Mention de ces informations est
faite, à peine de nullité de la procédure, au procès-verbal.”

Il vérifie l’ID de la personne, réalise les contrôles à faire. A priori des choses prévues en
amont, lui donner des infos dans la langue qu’il comprend : fait objet d’une demande
d’extradition, contenu de cette demande, droit d'être assisté d’un avocat et droit de
s’entretenir avec.

PG doit demander à l’individu s’il consent ou pas à son extradition. Moment important car
selon la réponse de l’individu, la P va différer. En P de droit commun, pourra déboucher sur
une P simplifiée si une P simplifiée est applicable. Statistiquement c’est quasiment 1 cas sur
2. Par hypothèse l'extradition concerne un étranger en fuite, l’ind une fois arrêté si tenté s’il
est vraiment fugitif, pas de liens sur territoire fr et ne craint pas son pays, il se dit autant
rentrer dans son pays où il aura sa famille, ses amis qui pourront le visiter et il comprendra
la langue la bas. L’informer des cqsq procédurales de son consentement : P différente et
surtout il n’y a pas de recours !
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24/11

Le PG va déterminer s’il y a lieu ou pas de le priver de liberté pendant cette P d’extradition.


PG le prend sur le fondement : s’assurer que l’ind ne va pas échapper à la J fr car on est
dans des relations de courtoisie internationales, et de la réciprocité nous devons veiller à ce
que l'individu ne puisse pas échapper à la J étrangère. Si ds conv, véritable obligation
internationale de traiter la demande d’extradition. Risque de fuites, situation de la pers sur le
territoire fr, Décision qui consiste à soumettre la personne à un type de CJ. Si PG veut qu’il
soit incarcéré c’est le Pdt de la cour ou son délégué qui est compétent pour le mettre sous
écrou extraditionnel. Va durer tout ou partie de la P en fonction demande de mise en L. P
parallèle à la P sur le fond. P d’extradition à la diff du mandat € est souvent longue, pas
inséré outre le textes nationaux : pas d’engagement de délai à l’examen d’une demande
d’extradition. Ça peut durer plusieurs années. La moyenne était de 6 à 9 mois qd individu
consent et largement au-delà d’un an quand l’individu ne consent pas. Dès que ind présenté
au PG, dem d’extradition va être examinée par la chambre de l’instruction dc juridiction de la
CA

C. L’examen de la demande
Compétente pour examiner au premier degré la demande d’extradition. Choix réalisé car
considéré que jur d’un rang suffisamment élevé dans hypothèse où on refuserait la
demande de l’Etat étranger. Ch d’accusation et pas de j car cela nous renvoie à la mission
de celle de la ch d'accusation = instruit un dossier. Certes on va se prononcer mais elle ne
se prononce pas sur une façon définitive car elle ne prend pas la décision formellement.
Formellement qu’il y ait refus ou acceptation c’est le gouvernement. Si ind a consenti : P ds
cadre du consentement. Ch instruction doit se réunir ds délai 5 jours à compter présentation
au PG ou s’il n’a pas compatie alors là le délai est de 10 jours à compter de la présentation
dev le PG.

Elle devra lui demander de réitérer son consentement, et la condition pour que la P continue
c’est qu’il le fasse. S’il le fait alors la ch va statuer sur la dem d’extradition. Elle va vérifier
que toutes les conditions légales et juridictionnelles sont remplies. Le consentement à
l’extradition ne suffit pas pour qu’elle donne un avis favorable, malgré ce consentement elle
peut rendre un avis négatif. Dans l'hypothèse où elle donne acte du consentement, elle va
rendre un avis favorable et aucun recours. Ch de l’accusation rend alors un arrêt définitif et
ind sera extradé en vertu de cet arrêt.

Si ind ne consent pas : délai 10 jours à compter de la présentation dev PG. L'avocat va dire
que ca fait que 10j, pas eu le temps de prendre bien connaissance du dossier, audience au
bout du délai est une audience de mise en état généralement puis reporté à au moins 3
mois.

Qd affaire est en état d’être jugée, l’audience publique est composée du Parquet général
porteur de la demande d’extradition et de l’extradé. L’Etat étranger n’est pas partie à la P, il
ne peut que faire des observations par l'intermédiaire d’un écrit mais il ne peut pas rendre de
mémoire. L’état étranger peut envoyer un avocat qui va présenter des observations et
répondre à des arguments soulevés par la personne réclamée mais ce ne sont que des
observations à l’oral. On va avoir un débat dev ch de l’instruction qui va porter sur les
conditions prévues par la loi fr? par conv inter applicable ? par les droits fondamentaux ?
Sont-ils remplis ?????
L’Etat étranger peut être présent pour justement apporter des garanties car il aura eu accès
aux écritures de la personne réclamée. Echange pdnt la P, il peut y avoir un échange
diplomatique : sur les conditions de détention, sur les peines. Fr extrade aux USA à partir du
moment où on est certain que la peine de mort ne sera pas appliquée. Pas toujours
spontanément inscrit dans le dossier. Ajd motif jamais retenu avec les USA car ils le font, ils
n’appliquent pas une telle peine à partir du moment où engagement par autorités
américaines est pris. Renvoi, complément d’information etc etc. A l’issue de l’audience, la ch
de l’instruction va rendre sa décision qui va être favorable ou défavorable.

Hypothèse art 696-17 : “Si l'avis motivé de la chambre de l'instruction repousse la demande
d'extradition et que cet avis est définitif, l'extradition ne peut être accordée.
La personne réclamée, si elle n'est pas détenue pour une autre cause, est alors mise d'office en
liberté.”

Position favorable : “avis”. On parle d’arrêt qd ind consent et qu’on va dans le sens de son
consentement. Qd P contentieuse on parle d’avis. Pourquoi ?

Cela nous renvoie à la façon dont le législateur a conçu intervention du législateur dans le
cadre d’une extradition contentieuse. Dans ce cadre, opposition de l’ind à ê remis mais
demande du gvt étranger qui nous invite à prendre une décision favorable. Il va s’agir soit de
remettre la pers malgré son refus, soit ne pas la remettre malgré la demande l’Etat étranger.
Décision que le gvt va prendre au titre de la demande faite. C’est le gvt qui a la
responsabilité de la décision et autorité judiciaire intervient en tant que conseiller du gvt.
Avis par hypothèse pas nécessairement obligatoire. Hypothèse où gvt pourra passer outre.
Qd avis est défavorable définitif le gvt ne peut pas passer outre.

En revanche, quand avis favorable le gvt peut tout à fait ne pas procéder à l’extradition.
Possibilité de ne pas réaliser l’extradition. Le gvt fr peut remettre au gvt étranger les pers.
Idée que dans la P d’extradition autorité judiciaire intervient en tant que conseiller, expert
juridique dt la mission est d’examiner si une dem faite par un gvt étranger est conforme aux
lois fr. Si l’autorité judiciaire considère que la demande se heurte à ces textes, l'avis
d’extradition est contraire à la loi, traité inter, éventuellement à un droit fondamental. Gvt ne
saurait passer outre un tel avis. En revanche, on a pas le même obstacle ds hypothèse
inverse. L'autorité judiciaire dit que pas d’obstacles juridiques pour autant le gvt peut très
bien ne pas suivre s’il estime que dans les relations inters il y a un motif de ne pas procéder
à l’extradition.

Peut faire objet d’un pourvoi en cassation : 696-15. Cet ajout est arrivé sans aucun
fondement. Consécration d’une JP. Loi de 1927 prévoyait expressément que la ch de
l’instruction statue sans recours. Le responsable de la décision : gvt, autorité judiciaire n’est
qu’un conseiller il ne rend donc qu’un avis. Pas de recours à un avis. C’est la position de la
loi 1927.

Ccass 17/05/1984 : décide c/ termes de la loi que décision de la ch de l’instruction pouvait


faire l’objet d’un pourvoi en cassation. Pourvoi en cassation dans l'hypothèse où la décision
serait entachée d’une violation de la loi qui serait de nature à la priver de son sens légal sur
le fondement des principes généraux du droit. JP très audacieuse car un des rares cas de
JP contra legem qu’on ait eu. CPP a consacré cette JP. Depuis un bon moment, Ccass
montrait son agacement par rapport à la loi. Depuis les années 60, ccass affirmait que la
chambre de l’instruction rendait un arrêt dans lequel elle donnait un avis. Elle refusait
systématiquement tout pourvoi en cassation qui à travers une contestation aurait touché au
fond de l’extradition. Qd on se plaignait déficit de motivation. Désormais elle admet qu’on
puisse contester les conditions de fond à travers la motivation. Ajd Ccass se livre
indirectement à un contrôle d’extradition de fond telles qu’elles auraient dû être faites devant
la chambre de l’instruction. Si pas fait, elle va casser pour déficit de motivation.

Ex: les Emirats réclament des serbes. Ch instruction donne un avis favorable estimant qu’il
n’y a pas de garantie qu’ils ne seront pas amputés. Ccass a cassé car on ne peut pas se
suffire de ce qu’il a dit. Garantie pas suffisamment élevée. Autre ch de l’instruction a obtenu
une garantie supplémentaire, ccass a recassé disant que toujours pas suffisant. A deux
reprises, conditions de fond. Une fois le pourvoi tranché, s’il est définitivement favorable, le
Proc avait fait un pourvoi estimant que avis négatif pas exact. Ccass a confirmé. Si avis
positif, Ccass a dit c’est fini pourvoi en cass pas de problème alors cela revient ds les mains
du gvt. Il garde le pouvoir d’appréciation et va devoir se prononcer.

D. L’exécution de la demande
Si fondée sur une conv inter prévoit toute que l’Etat requis doit informer l'Etat requérant de la
suite de sa demande. Si Fr refuse une extradition le gvt fr doit informer son interlocuteur que
extradition n’aura pas lieu et il doit lui donner les motifs. Choix de l'autorité qui examine la
demande. Il va s’adresser et dire que je vous informe que je n’extrade pas cas d'avis
défavorable de la jur chargée de s’occuper de cette question et qu’il est définitif. Si avis
défavorable, incombe de prendre la décision de s’il va ou non extrader. Code fr il a une
capacité d’appréciation qui consiste à dire s’il va procéder ou non à cette remise. A priori
liberté d’appréciation encadrée si la dem d’extradition faite sur le fondement, conv
d'extradition. La Belgique n’accepte pas d’extrader avec un Etat avec lequel elle n’a pas
passé de traité d’extradition. Les Etats parties s’engagent. On ne peut pas avoir des
obligations et en même temps faire ce que l’on veut. Gvt fr contrairement à ce que dit le
CPP est lié en cas d’avis favorable qui intervient en réponse à une demande d’extradition
qui a elle-même était présentée en exécution d’une conv inter. On va avoir d’écrit sur la
requête : “vu la conv…” l’Etat étranger nous met devant nos obligations.

On a une 40taine de conv d’extradition (avec des Etats en dehors de UE). Si on a des
obligations envers qqn, ça veut dire que relation de confiance, on a pas envie d’avoir une
obligation envers des Etats comme le Pakistan, l’Iran. On rejette cela. Bcp de pays avec qui
on a pas de conv inter. En règles générales, même sans conv, prêt à trader sur le fondement
de la réciprocité mais bon rare qu’on le fasse vraiment. Svt, ils le font car on est en
négociation pour un traité. Alors on n'exclut pas la ccl d’une conv.

Cela veut dire que le gvt même en présence d’un traité va garder une L d’appréciation qui
doit s’exercer dans le cadre du traité. S’il veut ne pas procéder à une extradition qui a fait
l'objet d’un avis favorable, il devra motiver par rapport aux motifs de refus prévus par le
traité. Si l’autorité judiciaire a dû contrôler les conditions, et avis définitif. Ch instruction,
Ccass ont dit qu’il n’y a rien à redire sur le traité, alors le gvt devra dire que des éléments
qu’il a ou des éléments nvx le conduisent à considérer que tel cas prévu par le traité n’est en
réalité pas satisfait. Le gvt ne peut pas se contenter de rejeter l’extradition d’un revers de
main. Il va devoir prendre un décret d’extradition qui va être pris par le 1er ministre.
696-18 : Ce décret est l’acte juridique qui va donner lieu à l’extradition. C’est sur ce
fondement que l’ind va être remis aux mains des autorités étrangères. La décision judiciaire
n’est pas celle qui donne lieu à une exécution de l’extradition. L’ind peut faire un recours
pour excès de pouvoir : ultime recours. Le contrôle du décret d’extradition est réalisé par le
CE.

Arrêt 24 juin 1977 : arrêt qui a CE s’est autorisé le contrôle de la régularité interne du décret
d’extradition.

Décret pris, recours pour excès de pouvoir. En 1937, le CE n’intervient pas car il n’y a pas
de décret. Vérifie que décret conforme à la loi sur le plan formel sans rentrer dans la P car
pas sa compétence de vérifier les conditions de fond. Cela relève de la compétence de la ch
de l’accusation. Contrôle de légalité externe.

Puis dans l’arrêt suivant : il étend le contrôle à la conformité aux conventions inter mais il
réalise toujours un contrôle de légalité externe.
1977 : CE dit qu’il contrôle désormais légalité interne et regarde si les conditions de fond
sont remplies. Absence de peine contraire à l’OP. Av 1977 examen condition de fond :
affaire unique exclusive de la ch d’accusation. Il le fait à ce moment-là : volonté de réagir à
situation que sur le plan des D et LF incongru. P attentatoire à la L ind et qui ne fait l’objet
d’un contrôle que par une seule institution. Pas de pourvoi en cassation donc sans le CE
sévit.

CE considère qu’il a une compétence naturelle mais il y a un pb. Pour que le CE vienne dire
qu’il y aura pas d’extradition car peine encourue contraire à l’OP, infraction pol ou demander
dans un tel but, il vient dire que décret contraire à la loi. Si on est devant le CE, la ch
d’accusation le CE réexamine une question définitivement tranchée par autorité judiciaire dc
CE se fait jur de contrôle d’une décision rendue par une autorité judiciaire. Élément qui fait
bondir les magistrats de la Ccass. Atteinte au principe de la séparation des fonctions ! Vient
substituer son interprétation à celle de la ch d’accusation.

CE répond dans un arrêt : P de conseil, rôle de conseiller la preuve elle ne rend que des
avis et pas des arrêts, fonction de conseil au gvt tout comme moi. Pour le CE elle ne rend
que des avis, CE ne parle jamais d’arrêt là où la Ccass emploie toujours ce terme. Ajd on
est passé d’une situation avec 1977, à la suite de cet arrêt et JP Ccass 2000s : on a cette
situation où ds P d’extradition dès lors qu’avis positif, deux juridictions les plus hautes qui
vont intervenir pour traiter la même question.

Extradition ds but politique dt arrêt caudet : ind réclamé, dev ch instruction ind soulève que
infraction politique, ch de l’accusation dit non rien de politique. Ccass dit que pas extradition
au but politique. On va devant le CE qui dit que c’est une extradition pour infraction pol.
Même question, deux appréciations différentes. Deux décisions incompatibles sur la même
question. Rare d’avoir un contentieux pour lesquels les deux juridictions vont se prononcer
l’une après l’autre. Il y a des cas de divergence.

Lorsque le décret est notifié, c’est à partir de sa notification délai d’un mois pour organiser
cette extradition. La Fr n’accepte pas que des agents étrangers viennent sur son territoire
récupérer les ind, donc elle les accompagne elle même. Ind réceptionné à l’arrivée par les
forces étrangères.

§2. La P simplifiée d’extradition

P alternative qui va s’appliquer à deux conditions : Etats avec lesquels cette P est prévue +
en cas de consentement de l’individu à l’extradition. Elle trouve son origine ds conv de l’UE
du 10 mars 1995. Au titre de l'amélioration de l'extradition, les Etats € ont mis en place une
P simplifiée dans hypothèse où personne extradée qui consent à son extradition. Raccourcir
les délais. Dès lors on peut aller très vite d’autant plus quand dem par un Etat de l’UE.
Relation suffisamment de confiance pour raccourcir les délais. On supprime la phase
diplomatique et on se contente de l’arrestation provisoire. On trouve également 3e protocole
additionnel à la Conv € 10 nov 2010 prévoit une P simplifiée entre Etat qui ont ratifié ce
protocole qui sont que des etats de l’€ toujours en cas de consentement. Deux textes inter.
3e protocole est très majoritairement ratifié par des Etats de l’UE. Cette conv simplifiée a
principalement vocation à s’appliquer ds Etats de l’UE.

696-25 et suivants. Ajd on a la conv de bruxelles, 3e protocole de 2010. Il s'applique avec


des pays non membres de l’UE mais avec qui P applicable : Serbie, Turquie. Mais les deux
principaux Etats avec qui la P est applicable c’est les USA et la Suisse. La Suisse car la
suisse est membre de l’espace schengen et la conv de bruxelles est considérée comme en
faisant partie. Un instrument signé entre UE et les USA pour faciliter l’extradition qui le
prévoit en cas de consentement à l’extradition. Lorsque l’ind est arrêté, arrestation provisoire
est réclamée avec un pays avec qui P est applicable PG doit lui demander consentement à
l'extradition si oui on va direct dev la cham de l'instruction sans passer par la phase d’une
demande d’extradition, on se satisfait de la demande d’arrestation provisoire. En 3 jours,
l’individu doit être présenté dev ch de l’instruction, il doit confirmer son consentement.
Décision fait objet examen et la ch de l’instruction doit juste vérifier que les conditions
légales sont remplies et si oui elle doit donner acte à la personne de son consentement et
rendre un arrêt dans lequel elle accorde d'extradition : délai 7 jours à compter de la
comparution. Ind a un pourvoi en cassation ce qui n’était pas le cas dans la P de droit
commun. On lui donne encore la possibilité de changer d’avis. Dès lors que pourvoi est
rejeté, le Ministre de la Justice peut procéder à l’extradition. Il fait exécuter l’arrêt exécutoire.
Pas de décret. P raccourcit considérablement les délais. C’est l’arrêt qui est exécuté.
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29/11

Section 3. La règle de spécialité de l’extradition

Cette règle a plusieurs manifestations. C’est l’idée selon laquelle les l’extradition font l’objet
d’une détermination par l’accord passé entre l'État requis et l’Etat requérant. L’extradition
lorsqu’elle est accordée, elle fait l’objet d’un accord => le Gouvernement va consentir à la
demande qui lui est faite par l'État requérant. Ce consentement exprime un accord formalisé
entre l’état requérant et l’état requis. C’est cet accord qui va déterminer les pouvoirs que
l'État requérant aura vis-à-vis de la personne qui lui est remise.
Cet accord peut tout à fait être en retrait de la demande qui lui est faite. Par exemple, en ce
qui concerne les peines contraires à l’ordre public comme la peine de mort, l’extradition peut
avoir lieu sous conditions => l’Etat requérant poursuit la personne pour une infraction qui
dans sa législation est passible de la peine de mort, l’état requis (la France) accorde
l’extradition sous condition qu’il n’y ait pas de prononcé ou d’exécution de la peine de mort.
La compétence de l’Etat requérant sera donc délimitée par l’accord entre l'État requis et
l’Etat requérant.

Cette règle de spécialité a plusieurs implications :


⇨ L’obligation de l’Etat requérant de respecter les réserves formulées par l’Etat
requis

Cela nous renvoie l’hypothèse selon laquelle l’Etat requis a formulé des réserves pour
accorder l’extradition.

Cette hypothèse est possible dans le cas la demande d’extradition porte sur une infraction
passible dans l’Etat d’une peine de mort. La France ne prononcera l’extradition que sous
condition que la peine ne sera pas prononcée ou exécutée.

D’autres conditions peuvent être faites, par exemple s’agissant de la procédure. Il est
possible d’affirmer que l’extradition ne sera accordée que sous la condition que l’individu
puisse être rejugée car le premier procès a semblé inéquitable au regard de nos exigences.
La réserve peut aussi porter sur certains faits visés par la demande d’extradition. Elle peut
avoir porté sur plusieurs infractions et il est possible pour l’Etat requis (France) de
n’accorder l’extradition que pour certaines infractions car les autres infractions se heurtent à
un cas de refus insurmontable (Ex. absence de double incrimination).

Cela peut aussi être le cas si une partie des faits est prescrite => on n’accordera l’extradition
que pour la partie des faits non prescrites selon notre législation.

Il est prévu que la France, avant d’accorder l’extradition demande des garanties à l'Etat
requérant par lesquelles celui-ci va lui assurer que ses réserves seront respectées. Aux
vues de ces garanties la France accordera ou non l’extradition.

Si les garanties sont satisfaisantes, la France accordera l’extradition et les mentionnera


dans sa décision d’extradition => « aux vues des garanties, des engagements pris par l’Etat
requérant […] nous accordons l’extradition ».

Ainsi le droit pénal international, la finalité d’éviter l’impunité des individus se met en œuvre
par des solutions de coopération juridique (réserves, garanties). La priorité c’est
l’extradition et donc les deux Etats vont s’accorder sur des réserves et conditions afin de
permettre la remise de l’individu.

En vertu de cet accord, dès-lors que l’Etat requérant a accepté la remise qui lui a été
faite sous les réserves d’extradition, ces conditions vont s’imposer à lui qui devra les
respecter. Dans son droit, une fois qu’il aura reçu la personne, il devra respecter les
conditions, à défaut il engagera sa responsabilité en raison de la violation de l’accord
international.
Ex. S’agissant de la réclusion criminelle à perpétuité. Cette peine est jugée contraire à
l’ordre public en Amérique latine. Si l’extradition nous est accordée sous condition de
non-prononcement de la peine criminelle à perpétuité, les autorités françaises ne pourront
pas prononcer cette peine car ce serait une violation d’un accord international. 

⇨ L’interdiction pour l’Etat requérant de poursuivre ou condamner la personne


remise pour des faits qui ne sont pas compris dans la demande d’extradition

C’est la manifestation principale de la règle de spécialité.

L’hypothèse est celle dans laquelle la personne remise à l’Etat requérant est passible dans
l’Etat requérant pour des faits qui n’ont pas fait l’objet de la demande d’extradition, soit parce
que l’Etat requérant ne les a pas soumis à l’Etat requis, soit parce qu’il ne les connaissait
pas au moment de la demande d’extradition. Ex. Un violeur a en fait commis d’autres viols.
Par hypothèse, ces faits n’ont pas fait l’objet de la demande d’extradition. Cet État
requérant peut-il juger l’individu qui lui a été remis pour des infractions qui n’ont pas
figuré dans la décision d’extradition ?

La réponse est négative, l’Etat requérant ne pourra poursuivre ou condamner l’individu qui
lui a été remis par l’Etat requis pour des infractions qui n’ont pas été intégrées dans la
décision d’extradition car elles n’ont pas fait l’objet de la demande d’extradition.

Cette règle est ancienne car remonte aux premiers temps de l’extradition moderne, au 19e
siècle. Sa première formulation dans le monde est une circulaire française du garde des
sceaux du 5 avril 1841 => l’individu ne peut être jugé que sur le fait qui donne lieu à
extradition. Au même moment, un arrêt de Cour d’assises de 1843 avait repris cette
solution. La France est vue comme ayant créé cette règle de spécialité, c’est un principe
général du droit extraditionnel.

Cette règle nous renvoie à l’extradition comme procédure intergouvernementale. La règle de


spécialité est une règle de protection de l’Etat requis. En effet l’Etat requis, en consentant à
l’extradition a accompli un acte et a remis une personne en fonction d’éléments déterminés,
son consentement est conditionné à la demande qui a été faite et de l’accord qui a été
donné. S’il suffisait à l’Etat requérant de ne pas mentionner des faits pour ensuite juger la
personne dessus, il y aurait des risques de fraude.

Ex. En cas d’infraction politique.

Dans le Code de procédure pénale, c’est l’article 696-6 qui reprend la règle de spécialité :
« Sous réserve des exceptions prévues à l'article 696-34, l'extradition n'est accordée qu'à la condition
que la personne extradée ne sera ni poursuivie, ni condamnée pour une infraction autre que celle
ayant motivé l'extradition et antérieure à la remise ».

La règle de spécialité va donc avoir un périmètre => l’infraction doit être autre que celle
ayant motivé l’extradition et doit être antérieure.
§1. Le champ d’application de la règle de spécialité

A. Une infraction antérieure

La règle de spécialité ne vaut que pour des infractions antérieures à la décision d’extradition.
Elle ne vaut pas pour les infractions postérieures à l’action des agents publics. L’Etat
requérant est libre de poursuivre la personne remise pour les infractions commises par elle,
après sa remise. Ces infractions postérieures échappent au pouvoir de l’Etat requis.

B. Une infraction autre

Il faut que l’infraction qui est en cause soit une infraction différente de celle de l’extradition.
Cela va avoir pour conséquence que la règle de spécialité ne s’applique pas à la
requalification des faits. Il est admis que l’Etat requérant puisse requalifier les faits ayant fait
l’objet de l’extradition dès-lors qu’il respecte les faits qui ont fait l’objet de la décision de
l’extradition. Une limite est prévue par certaines conventions internationales : la
requalification ne doit pas exposer l’individu à une peine contraire à l’ordre public de l’Etat
requis.

Ex. Dans la convention entre la France et les Etats-Unis, il est prévu que la requalification ne
peut déboucher sur une peine plus grave que celle qui était initialement encourue.

Ex. Dans la convention entre la France et le Maroc, il est prévu que les infractions passibles
de peine de mort, ne seront passibles que de peine de réclusion à perpétuité.

Cette règle est également applicable s’agissant des circonstances aggravantes. Il est
possible de poursuivre une personne et de prévoir une circonstance aggravante qui n’a pas
été prévue par la décision d’extradition, car ce n’est pas une autre infraction (sous réserve
que la circonstance aggravante ne fasse basculer la peine vers une peine contraire à l’ordre
public de l’Etat requis).

C. Le champ d’application dans le temps

La règle de spécialité n’a pas vocation à durer indéfiniment. L’interdiction qui est faite à l’Etat
requérant de pouvoir juger la personne pour une infraction antérieure autre que celle qui a
fait l’objet de la demande d’extradition va avoir une durée.

Le Code de procédure pénale prévoit cela à l’article 696-39 : « Est considérée comme
soumise sans réserve à l'application des lois de l'Etat requérant, à raison d'un fait quelconque
antérieur à l'extradition et différent de l'infraction qui a motivé cette mesure, la personne remise qui a
eu, pendant trente jours à compter de sa libération définitive, la possibilité de quitter le territoire de cet
Etat ».

On retrouve cette règle aussi dans l’ensemble des conventions d’extradition.


L’hypothèse est celle dans laquelle l’individu a été remis à l’Etat requérant. Cet individu a
commis des infractions antérieures autres que celles ayant fait l’objet de la demande
d’extradition. Par rapport à ces infractions, l’Etat requérant ne peut donc pas le juger pour
ces infractions non visées. Mais passé un délai de trente jours sur le territoire de l’Etat
requérant, délai lors duquel l’individu était libre définitivement, l’Etat requérant recouvre la
possibilité de le poursuivre pour des infractions antérieures alors même que celles-ci
n’avaient pas été visées par la demande d’extradition. La règle de spécialité expire donc à
l'issue d’un certain délai. Selon les conventions internationales le délai peut varier.

Cette solution est justifiée par le fondement même de la règle de spécialité. L’idée est que la
présence de l’individu sur le territoire de l’Etat requérant a pour cause la volonté et l’action
de l’Etat requis. Et c’est pour cela, que l’action de l’Etat requis doit être respectée. Donc,
lorsque l’individu sur le territoire requérant redevient libre et a la possibilité de quitter
librement le territoire de l’Etat requérant, passé un certain délai, la cause de la présence sur
l’Etat requérant n’est plus la volonté d’action de l’Etat requis mais sa propre volonté.
Dès-lors qu’il s’agit de sa propre volonté, l’Etat requérant n’a plus de compte à rendre à
l’Etat requis => il peut donc juger l’individu pour des faits antérieurs à la demande
d’extradition.

La plupart des conventions internationales prévoient une hypothèse assimilée à celle-là, qui
n’est pas prévue par le Code de procédure pénale. L’hypothèse est celle dans laquelle avant
l’expiration du délai pendant lequel l’individu pouvait quitter le territoire de l’Etat requérant,
l’individu a fait un aller-retour, alors l’Etat requérant n’a pas à attendre le délai de spécialité
=> on ne va pas attendre le délai buttoir. En effet, le fait que l’individu ait quitté le territoire de
l’Etat requérant et y soit revenu montre qu’il est libre de ses mouvements et que son retour
est sa propre volonté qui est la cause de sa présence sur le territoire de l’Etat requis.

§2. Les limites et dérogations à la règle de spécialité


A. Consentement de l’Etat requis à l’extension de l’extradition

L’Etat requis peut après la remise consentir à ce que l’individu soit jugé pour d’autres faits
que ceux pour lesquels il a été remis. Le but est de préserver les droits de l’Etat requis mais
celui-ci peut tout à fait consentir. C’est ce qu’on appelle une procédure d’extension de
l’extradition. C’est une procédure assez fréquente en pratique. En pratique, l’Etat requérant
va formuler à l’Etat requis une demande d’extension de la demande d’extradition.

L’article 696-34 du CPP prévoit cette procédure. Elle est proche de celle de l’extradition mais
n’a pas le même enjeu car il n’y aura pas de remise de l’individu. L’Etat requérant va
adresser sa demande à l’Etat requis d’extension. C’est une demande intergouvernementale.
Le gouvernement de l’Etat requis (France) va saisir le Procureur général de la chambre de
l’instruction qui a rendu l’avis favorable à l’extradition et devenu définitif. Un dossier qui
reprend les pièces de l’extradition devra être constitué et la chambre de l’instruction va
examiner la possibilité d’étendre les faits à ceux demandés par l’Etat requérant. La chambre
d’extradition rendra ainsi un avis sur cette extension. Sur la base de l’avis positif définitif, le
Gouvernement consentira ou pas à l’extension de l’extradition. Ici comme il n’y a pas de
décret, le Conseil d’Etat n’intervient pas.
B. La renonciation de l’individu à la règle de spécialité

Dans la procédure extraditionnelle de droit commun, l’individu n’a pas la possibilité de


renoncer à la règle de spécialité car celle-ci vise la protection de l’Etat requis. On ne lui
demande pas son avis. En revanche, dans la procédure simplifiée d’extradition, l’individu
peut valablement renoncer à la règle de spécialité, et cette renonciation s’impose. Cette
renonciation doit être faite en même temps qu’il consent à l’extradition (donc par hypothèse
en France). S’il renonce à la règle de spécialité, l’Etat requérant auquel il est remis sera libre
de le juger pour des faits antérieurs et n’aura pas à demander l’autorisation de l’Etat requis
ni l’expiration du délai. 

Ainsi, la règle de spécialité a évolué et s’est enrichie avec le temps. Initialement c’est une
règle de seule protection des intérêts de l’Etat requis et les droits de l’individu extradés ne
sont qu’au second plan. Dans le droit extraditionnel contemporain, elle devient une règle
enrichie de la protection des droits de l’individu, ce qui explique qu’il puisse y renoncer.
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1/12
Chapitre 2. Le mandat d’arrêt €
C’est une procédure qui ressemble à celle de l’extradition mais qui s’en différencie sur un
certain nombre de points. Le mandat d’arrêt européen a été formellement créé par les
institutions de l’UE en 2002 par la décision cadre du 13 juin 2002. C’était l’instrument
juridique prévu dans le IIIe pilier qui avait des instruments juridiques qui lui étaient propres.
La décision-cadre équivaut dans le IIIe pilier à la directive. C’est un instrument qui impose
aux États membres des résultats à atteindre en leur laissant le choix des moyens. Elle n’est
cependant pas d’effet direct.

En réalité, il faut remonter au Traité d’Amsterdam qui décide d’améliorer la coopération


pénale européenne et donc l’efficacité des instruments juridiques du IIIe pilier qui avaient fait
preuve d’un certain nombre de limites. Le Conseil européen de Tampere (Finlande) des 15
et 16 octobre 1999 préconise la mise en œuvre entre Etats membres de l’UE du principe de
reconnaissance mutuelle. C’est la première réunion européenne en matière de coopération
pénale qui propose d’intégrer en matière de coopération pénale le principe de
reconnaissance mutuelle. A la suite de ce Conseil européen, les institutions européennes et
notamment la Commission européenne vont travailler à cette mise en œuvre.

Pourquoi cette idée de reconnaissance mutuelle ? L’extradition est le modèle de


coopération pénale classique. L’extradition est une procédure intergouvernementale. L’objet
de l’extradition consiste à répondre à une demande d’un Gouvernement formulée par un
autre Gouvernement. Les procédures internes ne sont pas en contact l’une par rapport à
l’autre. Lorsqu’on accorde l’extradition on répond positivement à la demande d’un Etat
étranger, on n’exécute pas une procédure étrangère. Par la reconnaissance mutuelle, l’idée
est de sortir du schéma intergouvernemental. Ce qu’on va faire c’est donner effet sur notre
territoire à la décision judiciaire prise par un Etat étranger.

L’UE est un espace de liberté, de sécurité et de justice, c’est donc un espace unifié pour les
décisions judiciaires. Il faut que les décisions rendues au sein des Etats membres soient
reconnues dans les autres Etats. Cette notion d’espace de liberté de sécurité et de justice,
devient par le traité de Lisbonne un cadre juridique dans lequel la coopération se développe.

CJCE, 20/02/1979, Cassis de Dijon : cet arrêt établit le principe de reconnaissance mutuelle
des législations nationales, selon lequel un produit légalement fabriqué et commercialisé
dans un État membre de l’Union européenne doit pouvoir être vendu dans les mêmes
conditions sur le marché d’un autre État membre, alors même qu’il n’existe pas
d’harmonisation sur les réglementations du produit.

Le principe de reconnaissance mutuelle pourtant n'apparaît pas dans le traité d’Amsterdam.


En revanche, il apparaît dans le traité de Lisbonne. Le principe de reconnaissance mutuelle
doit être la pierre angulaire de la coopération pénale.

On a notamment l’idée de remplacer la procédure d’extradition par une procédure fondée


sur un mandat d’arrêt, dont l’exécution est demandée par un Etat à un autre Etat. Le 25
septembre 2001, une proposition de décision-cadre élaborée par la Commission a été
présentée au Conseil. On est dans la suite des attentats 11 septembre 2001. Les Etats
membres de l’UE souhaitent ainsi renforcer leur coopération pénale et créer des outils
efficaces. Dans un espace où les frontières s’estompent, le mécanisme de l’extradition doit
être adapté car il a été pensé pour des Etats avec des frontières. Cette proposition de
décision-cadre du 25 septembre 2001 prend acte du principe de reconnaissance mutuelle,
et donc supprime la règle de spécialité, règle de double incrimination, etc.

La décision cadre du 13 juin 2002 elle est adoptée. Elle doit entrer en vigueur dans les Etats
en 2004. La France a transposé cette décision-cadre par la loi PERBEN II du 9 mars 2004.
C’est à cette occasion que le législateur va intégrer dans le CPP les règles sur l’extradition.
Auparavant il leur a fallu modifier la Constitution par la loi constitutionnelle du 25 mars 2003.
On va intégrer un article 88-2 selon lequel la loi fixe les règles relatives au mandat européen
en application des actes pris sur le fondement du traité sur l’UE. En effet, le CE qu’on avait
interrogé sur la décision cadre avait émis une réserve sur un possible refus du mandat
d’arrêt européen pour un motif politique. Or, le CE dit que l’interdiction de remettre un
individu pour un motif politique est un PFRLR, a valeur constitutionnelle. Ainsi, le législateur
a modifié la Constitution.

L’article 88-2 a pour effet de mettre les lois mettant en œuvre le mandat d’arrêt européen au
niveau constitutionnel. Ainsi, elles ne sont plus des violations de principes constitutionnels
mais des exceptions car sont au même niveau.

La loi de 2004 a transposé la décision-cadre aux articles 695-11 à 695-51 du Code de


procédure pénale. Le Code de procédure pénale dans un article 695-11 a donné une
définition du mandat d’arrêt européen : « Le mandat d'arrêt européen est une décision
judiciaire émise par un Etat membre de l'Union européenne, appelé Etat membre
d'émission, en vue de l'arrestation et de la remise par un autre État membre, appelé Etat
membre d'exécution, d'une personne recherchée pour l'exercice de poursuites pénales ou
pour l'exécution d'une peine ou d'une mesure de sûreté privative de liberté.
L'autorité judiciaire est compétente, selon les règles et sous les conditions déterminées par
le présent chapitre, pour adresser aux autorités judiciaires des autres Etats membres de
l'Union européenne ou pour exécuter sur leur demande un mandat d'arrêt européen ».

Cette définition reprend celle de la décision-cadre. On a ici la création d’un nouvel


instrument de coopération pénale, d’un nouvel instrument juridique. C’est une décision
judiciaire, c’est donc une décision prise par une autorité judiciaire (al.2). C’est donc l’autorité
judiciaire qui envoie la décision ou l’exécute. Le mandat est émis par un Etat (Etat
d’émission) à un autre (mandat d’exécution). On a changé de vocabulaire car on n’est plus
dans un schéma interétatique mais dans un schéma d’autorité judiciaire à autorité judiciaire.
Ainsi, ce qui va être exécuté c’est une décision judiciaire qui va être envoyée d’autorité
judiciaire à autorité judiciaire. C’est la grande rupture avec l’extradition car on sort les
Gouvernements de la procédure, ils n’interviennent plus. La création du mandat d’arrêt
européen est destinée à changer la nature de la coopération dans l’UE au motif que dans un
espace de liberté, de sécurité et de justice, il n’y a aucune raison justifiant que les
Gouvernements interviennent. Aussi, elle vise à gagner du temps, car la procédure
d’extradition est longue. Afin de limiter la longueur de la procédure, la décision-cadre fixe
des délais butoirs aux phases internes. Ces délais n’existent pas pour la procédure
d’extradition qui est une procédure interne à chaque Etat. Ainsi, le mandat d’arrêt européen
ne peut a priori dépasser 90 jours. Aussi, on a supprimé énormément de motifs de refus,
afin de fluidifier la coopération dans ce domaine.

Le mandat d’arrêt européen a connu un grand succès, d’une part s’agissant de la durée de
la procédure, mais aussi s’agissant de la quantité. En 2017, la France a évalué que les
délais de remises étaient en moyenne de 16 jours en cas de consentement et de 44 jours en
l’absence de consentement. Les autorités judiciaires se sont transformées en rotatives de
mandats d’arrêt européens. Les autorités judicaires livrent facilement des mandats d’arrêt
européens, à tel point que les anglais se plaignaient d’être envahis de mandats d’arrêt
polonais.

L’efficacité du mandat d’arrêt européen explique son succès. Début des années 2010,
certaines ONG et certains pays se plaignaient du caractère excessif du mandat d’arrêt
européen et notamment non-respectueux de l’exigence de nécessité et de proportionnalité
aux atteintes aux libertés fondamentales. La commission européenne en 2011 avait
demandé aux Etats membres de rappeler le principe de proportionnalité du mandat d’arrêt
aux autorités judiciaires.

S’agissant du champ d’application :


Le mandat d’arrêt européen s’applique entre les Etats membres de l’UE et uniquement entre
eux. Il s’est substitué à l’extradition dans les relations entre Etats membres de l’UE, à tout le
moins à partir de la date d’entrée en vigueur de la décision cadre (2004).

Pour les faits antérieurs, un choix leur a été laissé aux Etats de fixer la date qu’ils voulaient
pour l’entrée en vigueur de la décision-cadre, étant précisé qu’ils ne pouvaient pas aller
au-delà de l’entrée en vigueur de la décision-cadre. La Belgique a remplacé totalement
l’extradition par le mandat européen, elle ne fait pas de distinction selon la date à laquelle
les faits ont été commis. Des Etats ont pris comme date non pas l’entrée en vigueur mais
l’adoption 13 juin 2002.
La France a fixé comme date le 1er novembre 1993, date d’entrée en vigueur du traité de
Maastricht qui a intégré la coopération pénale dans les compétences européennes. Ainsi,
tous les faits antérieurs à 1993 seront soumis à la procédure d’extradition. En revanche,
lorsque les faits sont postérieurs, on appliquera le mandat d’arrêt européen.
L’Italie a choisi comme date le 13 juin 2002, donc nous ne pouvons émettre un mandat
d’arrêt pour des faits commis en 2000 par exemple, quand bien même la France le pourrait
=> on devra passer par l’extradition.

La procédure du mandat d’arrêt européen est placée sous le contrôle de la Cour de justice
de l’UE. Ainsi, on a une juridiction européenne compétente pour veiller à la conformité des
pratiques qui lui sont soumises au droit de l’UE mais aussi pour interpréter certaines des
notions utilisées dans la décision-cadre dont elle estimerait qu’elles doivent faire l’objet
d’une interprétation uniforme dans l’UE.

Elle a développé toute une jurisprudence sur les notions autonomes du droit de l’UE,
utilisées dans la décision-cadre qui doivent faire l’objet d’une définition autonome des
législations des Etats membres de façon à garantir l’uniformité de la mise en œuvre dans
tous les Etats. C’est ce qu’elle a fait pour la notion de double incrimination, d’autorité
judiciaire, par exemple. On arrive au constat que des notions de pure procédure pénale
reçoivent un contenu par la CJUE qui doit être mis en œuvre par les juridictions nationales.

Section 1. Les conditions du mandat d’arrêt européen

Le mandat d’arrêt européen ne peut porter que sur des infractions portant un minimum de
gravité. L’article 695-12 du CPP prévoit ces conditions de gravité :

- Le mandat d’arrêt européen à fin de jugement doit viser une infraction punie
d’au moins 1 an d’emprisonnement 

- Le mandat d’arrêt européen à fin d’exécution doit viser une infraction punie
d’au moins 4 mois d’emprisonnement

L’article 695-12 du CPP prévoit aussi l’application du mandat d’arrêt à fin de jugement ou
d’exécution aux mesures de sûreté. Ex: Internement psychiatrique.

Sur la forme, c’est un acte judiciaire pris aux fins de déclencher la procédure
correspondante dans un autre Etat membre de l’UE. Cet acte s’incarne dans un formulaire
unique à tous les Etats qui figure en annexe de la décision-cadre de 2002.

La question s’est posée de savoir si ce mandat d’arrêt européen se suffit-il à lui seul
ou doit-il être accompagné d’une décision nationale d’arrestation ou de
condamnation ?
Dans l’extradition c’est le schéma, la condamnation est jointe à la demande d’extradition.
Que ce soit la Cour de justice, ou la Cour de cassation, elles ont considéré qu’il fallait
impérativement une décision nationale antérieure. Le mandat d’arrêt européen ne permet
pas de faire l’économie d’une décision nationale antérieure. C’est sur la base de cette
décision que sera pris ensuite le mandat d’arrêt européen, qui est un acte distinct.
Ccass 7/11/2007 : La Cour a affirmé que « le mandat d’arrêt européen ne constitue qu’une
modalité de coopération pénale qui ne se confond pas avec le mandat d’arrêt interne ».

La CJUE a repris cette solution dans les arrêts CJUE 27 mai 2019, et CJUE 30 juin 2022.
La Cour de justice a élaboré sur la base de la procédure du mandat d’arrêt européen, une
jurisprudence où elle essaie d’insuffler dans le mandat d’arrêt européen des mécanismes de
protection des droits fondamentaux. Elle a considéré que le système du mandat d’arrêt
européen qui doit tendre à limiter les cas d’échec de la remise. Et, pour qu’il n’y ait
quasiment pas de refus de la demande, il faut qu’en amont il y ait eu un contrôle fort des
droits fondamentaux. Les Etats seront enclins à exécuter le mandat d’arrêt européen si dans
l’Etat d’émission il y a eu une procédure exigeante s’agissant des droits et libertés
fondamentaux. L’exécution doit tendre à être quasi systématique car toutes les garanties
seront prises en amont. Elle a ainsi posé des exigences s’agissant des autorités judiciaires
susceptibles d’émettre le mandat d’arrêt européen, destinées à garantir un contrôle par
l’autorité judiciaire du mandat. En effet, puisque c’est une autorité judiciaire, il y aura un
contrôle par elle. Un contrôle doit être fait pour l’émission du mandat d’arrêt européen qui
doit peser sur sa nécessité et sa proportionnalité.

La CJUE va ainsi exiger un mandat d’arrêt national en amont par une autorité judiciaire. Elle
veut donc double niveau de protection des droits fondamentaux au niveau de l’émission du
mandat d’arrêt européen, et notamment une protection quant à la légalité et la nécessité du
mandat d’arrêt européen. Ensuite, au niveau du mandat d’arrêt européen, une autre autorité
est chargée de veiller à la proportionnalité. C’est pour cela qu’elle a exigé une procédure
avec deux autorités judiciaires. Ce double contrôle va renforcer la confiance de l’Etat
d’exécution par rapport au mandat d’arrêt européen qu’il reçoit.

Le principe est celui de la confiance mutuelle. Le mandat d’arrêt européen ne peut


fonctionner efficacement que si les Etats ont une confiance mutuelle qui repose sur des
garanties.

CJUE, 27/05/2019 : la CJUE a dit « que l’autorité judiciaire au sens de la décision-cadre doit
pouvoir apporter à l’autorité judiciaire d’exécution l’assurance que dans le cadre des
garanties offertes dans l’ordre juridique des Etats d’émission, elle agit de manière
indépendante dans l’exercice de ses fonctions ».

« Cette indépendance exige qu’il existe des règles statutaires organisationnelles propres à
garantir que l’autorité judiciaire ne soit pas exposée dans le cadre d’une décision d’émettre
un tel mandat d’un quelconque risque d’être soumise notamment à une instruction
individuelle du pouvoir exécutif ».

Ainsi la procédure d’émission du mandat d’arrêt européen a été considérée comme contraire
à la décision-cadre parce que les procureurs allemands reçoivent des instructions
individuelles dans les affaires. La question s’est posée pour l’autorité judiciaire française.
Comme pour l’extradition, c’est le procureur de la république qui est compétent pour émettre
un mandat d’arrêt européen. Dans un arrêt de décembre 2019, la question a été posée à la
CJUE de savoir si le procureur était une autorité judiciaire au sens de la décision cadre de
2002.
La CJUE a dit que le Parquet remplissait les conditions grâce à la loi de 2013 qui a interdit
au garde des sceaux de donner des instructions dans les affaires individuelles aux
procureurs.

S’agissant du contenu du formulaire : les articles 695-13 et 695-14 du Code de procédure


pénale prévoient les éléments à remplir. Le mandat d’arrêt européen est émis dans la
langue de l’Etat qui l’émet mais doit faire l’objet d’une traduction dans une des langues
officielles de l’Etat qui le reçoit.

Section 2. La procédure du mandat d’arrêt européen


On va s’intéresser à la procédure passive du mandat d’arrêt européen, c’est dans laquelle la
France est destinataire d’un mandat d’arrêt européen.

§1. Les cas de refus d’exécution

On aurait pu se demander si la technique des cas de refus devait persister dans le mandat
d’arrêt européen. Dans une version parfaite du principe de reconnaissance mutuelle, il n’y a
pas de cas de refus. Cette technique subsiste néanmoins, les Etats n’étant pas prêts à
reconnaître, sans contrôle, toutes les décisions judiciaires de mandat d’arrêt européen
prises par les Etats membres.

La décision cadre a gardé cette technique. Cependant, elle a limité les cas de refus, mais
surtout elle a limité les cas de refus obligatoires. Parmi les cas de refus prévus, pour la
majorité elle leur a donné un caractère facultatif. Ainsi, lorsqu’un cas de refus est prévu,
l’Etat d’exécution dispose de la possibilité de passer outre cet obstacle et d’exécuter même
si le cas de refus est caractérisé.

Ex: Double incrimination est prévue comme étant un cas facultatif de refus d’exécution dans
la décision-cadre.

Sauf que le législateur français lors de la transposition en avait fait un cas de refus
obligatoire. La commission a alors déclenché une procédure de manquement mais
entre-temps la France s’est mise en conformité. On a un contrôle juridictionnel par une
institution indépendante qui veille à la bonne application de la décision cadre par les Etats
membres.
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6/12

Mandat d’arrêt € s’incarne dans un formulaire. L’usage de ce formulaire est impératif. La


transmission de ce mandat sont très larges : tout moyen susceptible de laisser une trace
écrite.

695-15 en précise les règles : “Lorsque la personne recherchée se trouve en un lieu connu sur le
territoire d'un autre Etat membre, le mandat d'arrêt européen peut être adressé directement à
l'autorité judiciaire d'exécution, par tout moyen laissant une trace écrite, dans des conditions
permettant à cette autorité d'en vérifier l'authenticité.
Dans les autres cas, la transmission d'un mandat d'arrêt européen peut s'effectuer soit par la voie du
système d'information Schengen, soit par le biais du système de télécommunication sécurisé du
réseau judiciaire européen, soit, s'il n'est pas possible de recourir au système d'information
Schengen, par la voie de l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) ou par tout autre
moyen laissant une trace écrite et dans des conditions permettant à l'autorité judiciaire d'exécution
d'en vérifier l'authenticité.

Un signalement dans le système d'information Schengen, accompagné des informations prévues à


l'article 695-13, vaut mandat d'arrêt européen.

A titre transitoire, jusqu'au moment où le système d'information Schengen aura la capacité de


transmettre toutes les informations visées à l'article 695-13, le signalement vaut mandat d'arrêt
européen en attendant l'envoi de l'original.”

SIS = base de données gérée dans cadre de l’espace Schengen.


Elle contrôle dès lors que l’ind est dans l'espace Schengen.
Réseau sécurisé judiciaire € peut transmettre ce type d’information et il y a toujours
interpole qui peut ê utilisée et diffuser des mandats d’arrêt € qui ne vaudra que pour
les EM de l’UE.

Section 2. La P du mandat d’arrêt €

§1. Les cas de refus d’exécution du mandat d'arrêt €

A priori il ne devrait pas en théorie y en avoir car il s’agit de l’hypothèse où l'Etat requis va
opérer un contrôle sur la demande envoyée nonobstant sa conformité à la législation de
l’Etat requérant. Conformité a des exigences qui lui sont propres et qui donc se situent en
dehors de l’ordre juridique de l’Etat requérant ou de l’Etat d’émission.

Ce n’est pas le choix qui a été fait dans la décision cadre de 2002 dc il subsiste des diff qui
justifient le maintien de cette technique. Ces cas de refus vont être plus limités, limitatifs, ils
s’imposent tels quels aux EM qui ne peuvent pas s’en affranchir. Ils doivent respecter le
régime et le contenu. Contrôle de la CJUE par des questions préjudicielles, questions de la
commission € qui peut être amenée à contrôler la conformité. On a ces éléments que l’on
peut relever. La CJ est attentive à veiller à ce que ce caractère soit respecté, donc ils
n’ajoutent pas des cas de refus non prévus par décision cadre.

Etat dans premiers temps avaient ajouté des cas de refus mais sont entrés dans les rangs à
la suite de P en manquement enclenchée par la Commission : défaut persistant de
transposition non conforme de la décision cadre.

Les juges du fond ne sont pas autorisés à refuser l’exécution du mandat d’arrêt € pour des
motifs non prévus par loi pénale fr transposant elle-même la décision cadre. Dans un arrêt
8/07/2015 : mandat d’arrêt italien contesté pour défaut de réciprocité. Un ind contestait en
invoquant défaut de réciprocité avec situation fr ds la même hypothèse, Ccass a considéré
que motif inopérant car pas prévu par décision cadre ou par le droit fr la transposant et les
cas sont limitatifs.
Arrêt très récent : ch de l’instruction d’angers a refusé exécution d’un arrêt. Motif de refus de
cette exécution de mandat d’arrêt € : caractère disproportionné de la peine sanctionnée par
les jur italiennes (violences à l’occasion d’un sommet au G27)10 ans d’emprisonnement
ferme et les juges fr : disproportionnés. Mais Ccass a cassé car pas un motif prévu par CPP.

Exception en interne : ch criminelle applique au mandat d’arrêt € la vérification que


l’exécution de ce mandat ne porte pas une atteinte disproportionnée à la vie familiale et
privée de la CEsDH.

Ds décision cadre, cela n’est pas prévu dans les motifs. La Ccass l’a fait au regard de l’art 8
de la CEsDH. JP en matière d’extradition qu’elle applique. Est ce que pour autant le fait
de l’utiliser est condamnable en tant que tel ?

D € doit être conforme aux DF notamment quels qu'ils soient exprimés dans Charte des DF.
Lorsqu’un D prévu dans la charte est équivalent à un droit da CesDH il s'interprète comme
celui-ci. Critère de la def et du contenu des droits équivalents de la charte on peut donc en
déduire qu’il n’y a pas d’erreur à examiner la mise en œuvre d’un mandat d’arrêt € par
rapport à des droits de la CesDH.

Dem aus juges du fond de vérifier que pas d’atteinte aux DF.
Ccass 5/05/2015 : approuvé refus d'exécution d’un mandat d’arrêt € au motif qu’atteinte
disproportionnée à la VP et familiale au regard des faits reprochés.

C’est la Ccass mais la CJUE est intervenue aussi dans domaine + large et + technique. Elle
admet que les EM puissent refuser d'exécuter un mandat d'arrêt € en cas de risque
d'atteinte aux DF et à l’art 3 de la CEsDH puis étendue à art 6.

Jusque là à chaque fois elle avait adopté une décision très stricte en se demandant si c'était
prévu ou non dans la décision cadre. Début années 2010, pression médiatique critique faite
sur automaticité du mandat d’arrêt € avec une faiblesse du contrôle des DF. P, commission,
conseil € ont constaté qu’il pouvait y avoir des insuffisances et ont invité les EM à procéder à
davantage de contrôle.

CJ ds affaire qui concerne la possibilité qu’un mandat d’arrêt € dt exécution puisse ê refusée

CJ 05/04/2016 Căldăraru : admis que les Etats puissent refuser d’exécuter un mandat
d’arrêt € pour risque d’atteinte à art 3 de la CEsDH qui a son équivalent dans art 4 de la
charte en procédant à un double test :

- Il faut que le plaignant puisse faire valoir la présence d’éléments objectifs, fiables,
précis, dûment actualisés témoignant de l’existence de défaillance dans le système
de l'État d’émission et particulièrement art 3 ds système pénitentiaire de cet Etat.

Conditions sanitaires, surpeuplement, irrespect des DF dans les prisons… prouver leur
caractère systémique. Rapports d’ONG qui ont attesté de défaillance concernant le respect
des DF. Si élément établi alors ne suffit pas à justifier un refus d’exécution.
- Il appartiendra aux autorités judiciaires de cet Etat de vérifier de manière concrète et
précise si motifs avérés que pers courra un risque réel du traitement humain ou
dégradant.

15 oct 2019 : pour calculer les traitements inhumains et dégradants espace requis pour
qu’une incarcération ne soit pas un traitement inhumain ou dégradant. Calcul du nombre de
m2. CJ a fait la même chose concernant art 6 ds arrêt 25/07/2018 : atteinte à un procès
équitable.

27/06/2006 : ch criminelle applique JP sur les cas limitatifs sur VP et familiale. On a un ind
qui ne veut pas ê remis car traitement inhumain et dégradant. Elle a dit aux juges du fond
qu'on n'examine pas ce motif. Pas à examiner cette contestation.

Ajd elle a tout à fait changé 26/03/2019 : repris complètement le test à deux niveaux : art 3
et art 4 il faut vérifier. Ccass dans ses décisions va citer CJ. Elle a fait la même chose pour
le principe de légalité qui est un DF 07/01/2020 mais CJ n’a pas encore dit que cela
s'applique pour cela.

Décision cadre énumère les cas de refus. Distingue entre obligatoire et facultatif.
Classement reproduit exactement par la Fr depuis peu de temps car loi conf dans l’IN
judiciaire a aligné le régime des cas de refus sur celui de la décision cadre. Initialement, la
France avait pris des L ds ce domaine qui consistait à faire des cas facultatifs des cas
obligatoires.

Ex : double incrimination (cas facultatif ds décision cadre, obligatoire en Fr).

Fr avait fait aussi d’un cas obligatoire, un cas facultatif.

Fait l’objet d’un début de P en manquement suite à la persistance de manquement à la


transposition de la décision cadre.

Cas obligatoires :
- Extinction de l’action publique par amnistie quand Fr compétence pour juger les faits

- Extinction de l’action pub par j pour les mêmes faits en Fr mais aussi autre Etat de
l’UE (=principe d’assimilation complète entre les j des autres EM et nationaux)

- minorité pénale de la personne recherchée

- clause de protection des DF : sexe, race, orgine ethnique, opinions pol, orientation
sexuelle ou id de genre et qu’il est portée atteinte à la personne pour une de ces
raisons. Avec ce cas de refus, on peut refuser l’infraction politique sur ce fondement
aussi. Pas visée en tant que tel mais peut faire l’objet de sa protection par cette
disposition.
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8/12
Les cas facultatifs sont nombreux. Les autorités en charge du mandat € auront le pvr. D € a
voulu que les autorités judiciaires aient un pouvoir d’appréciation, qu’ils ne soient pas liés
par un cas facultatif qu’ils constateraient.

A. Principe de non comparution

- 1er cas facultatif, rajouté à la suite d’une décision cadre 2009 qui a entendu
compléter la directive de 2002 et concerne le refus d'exécution tiré de la non
comparution au procès pénal.

Commission chargée de regarder, tous cas de dépassement de délai doivent être répercutés
au registre de coopération judiciaire : IN de l’UE, seul organe de coopération judiciaire dans
le monde : INTERPOL diffuse dans le monde des mandats d’arrêts lorsqu’ils le veulent.

Lorsque le JI et Proc pensent que la pers va vraisemblablement aller sur territoire fr, ils ne
sollicitent pas les autorités étrangères, il attend que l’ind mette les pieds en France.
EUROJUST = coopération judiciaire destinée à participer à cette coopération.

695-22-1 CPP: “Lorsque le mandat d'arrêt européen est émis aux fins d'exécution d'une peine ou
d'une mesure de sûreté privative de liberté, son exécution peut être refusée dans le cas où l'intéressé
n'a pas comparu en personne lors du procès à l'issue duquel la peine ou la mesure de sûreté a été
prononcée sauf si, selon les indications portées par l'Etat membre d'émission dans le mandat d'arrêt
européen, il se trouve dans l'un des cas suivants :
1° Il a été informé dans les formes légales et effectivement, de manière non équivoque, en temps
utile, par voie de citation ou par tout autre moyen, de la date et du lieu fixés pour le procès et de la
possibilité qu'une décision puisse être rendue à son encontre en cas de non-comparution ;

2° Ayant eu connaissance de la date et du lieu du procès, il a été défendu pendant celui-ci par un
conseil, désigné soit par lui-même, soit à la demande de l'autorité publique, auquel il avait donné
mandat à cet effet ;

3° Ayant reçu signification de la décision et ayant été expressément informé de son droit d'exercer à
l'encontre de celle-ci un recours permettant d'obtenir un nouvel examen de l'affaire au fond, en sa
présence, par une juridiction ayant le pouvoir de prendre une décision annulant la décision initiale ou
se substituant à celle-ci, il a indiqué expressément qu'il ne contestait pas la décision initiale ou n'a pas
exercé dans le délai imparti le recours qui lui était ouvert ;

4° La décision dont il n'a pas reçu signification doit lui être signifiée dès sa remise lors de laquelle il
est en outre informé de la possibilité d'exercer le recours prévu au 3° ainsi que du délai imparti pour
l'exercer.”

Dans les premiers temps de la mise en œuvre du mandat €, un pb entravait cette bonne
efficacité : pb de la non comparution au procès pénal. Nbr d'Etats réticents à l’idée
d'exécuter une décision fondée par une P où l’ind n’a pas comparu. Disparité totale entre les
Etats = obstacle à l’exécution des mandats d’arrêt € à fin exécution. Les Etats refusent de
les exécuter au motif que le D susceptible de s’appliquer dans l’Etat d'émission du mandat
d’arrêt pas conforme : précédent j garantit insuffisamment les droits de l’ind. Désordre total
et pour arriver à une effectivité, le Conseil a adopté une décision cadre qui a complété la
décision cadre de 2001.
Ppe : refusé en cas d’absence de comparution de l’ind (en réalité l’exception). Ce ppe ne
peut pas avoir lieu dans 4 hypothèses :

1° Il a été informé dans les formes légales et effectivement, de manière non équivoque, en
temps utile, par voie de citation ou par tout autre moyen, de la date et du lieu fixés pour le procès
et de la possibilité qu'une décision puisse être rendue à son encontre en cas de
non-comparution ;

2° Ayant eu connaissance de la date et du lieu du procès, il a été défendu pendant celui-ci par
un conseil, désigné soit par lui-même, soit à la demande de l'autorité publique, auquel il avait
donné mandat à cet effet ;

3° Ayant reçu signification de la décision et ayant été expressément informé de son droit
d'exercer à l'encontre de celle-ci un recours permettant d'obtenir un nouvel examen de l'affaire
au fond, en sa présence, par une juridiction ayant le pouvoir de prendre une décision annulant la
décision initiale ou se substituant à celle-ci, il a indiqué expressément qu'il ne contestait pas la
décision initiale ou n'a pas exercé dans le délai imparti le recours qui lui était ouvert ;

4° La décision dont il n'a pas reçu signification doit lui être signifiée dès sa remise lors de
laquelle il est en outre informé de la possibilité d'exercer le recours prévu au 3° ainsi que du délai
imparti pour l'exercer.”

B. La double incrimination

- Autre motif facultatif : celui de la double incrimination

695-23 CPP : “L'exécution d'un mandat d'arrêt européen peut également être refusée si le fait faisant
l'objet dudit mandat d'arrêt ne constitue pas une infraction au regard de la loi française.
Par dérogation au premier alinéa, un mandat d'arrêt européen est exécuté sans contrôle de la double
incrimination des faits reprochés lorsque les agissements considérés sont, aux termes de la loi de
l'Etat membre d'émission, punis d'une peine privative de liberté d'une durée égale ou supérieure à
trois ans d'emprisonnement ou d'une mesure de sûreté privative de liberté d'une durée similaire et
entrent dans l'une des catégories d'infractions prévues par l'article 694-32.

Lorsque les dispositions de l'alinéa précédent sont applicables, la qualification juridique des faits et la
détermination de la peine encourue relèvent de l'appréciation exclusive de l'autorité judiciaire de l'Etat
membre d'émission.

En matière de taxes et d'impôts, de douane et de change, l'exécution d'un mandat d'arrêt européen
ne pourra être refusée au motif que la loi française n'impose pas le même type de taxes ou d'impôts
ou ne contient pas le même type de réglementation en matière de taxes, d'impôts, de douane et de
change que la loi de l'Etat membre d'émission.”

Décision cadre va fabriquer son mécanisme : deux éléments. Il s’agit d’un cas facultatif. Le droit
français en avait fait un cadre obligatoire mais depuis loi de décembre 2021, il est devenu
facultatif. Affaiblissement de ce mécanisme lorsque l’infraction en cause est passible d’une peine
d’au moins trois ans d’emprisonnement, il n’y a pas de contrôle de la double incrimination. La
décision cadre a prévu une liste des 32 catégories d’infractions.
Lorsqu’on reçoit un mandat d’arrêt € qui vise des faits avec une qualif qui est présente dans l’une
des 32 catégories, l’Etat fait état que la qualification est punie d’une peine au moins 3 ans
d'emprisonnement, et alors il n’y a pas de possibilité de contrôle de double incrimination. On ne
peut pas faire un contrôle. Il est évincé. La liste en question ne figure pas dans l’art 695-23.

Art 694-32 : Section relative à un instrument de coopération pénale. Décision d’enquête €. Il


porte sur des actes d’investigation pénale autre que l’extradition : perquisitions, saisies, auditions
de témoins. Besoin de faire pleins de choses à l’étranger pas forcément trouver quelqu’un qui s’y
trouve. Il y a aussi des prêts de détenus. Salah abdeslam : est en belgique, on leur prête cet ind
ds cadre de la P qui sont en train d’engager c/ lui et j c/ lui. Toute une série d’actes qu’on peut
faire. Régime général et comme pour le mandat €, il y a des cas de refus. Double incrimination
écartée.

Ici sont prévues des infractions où il y a lieu de supposer qu’il y a toujours une double
incrimination compte tenu de leur gravité : risque d’absence de double incrimination est quasi
nulle. Mais pas totalement inexistante. C’est arrivé ds affaire terroriste concernant l'Espagne et la
France : Mandat d'arrêt € c/ fr pour avoir assister à des réunions et Espagne avait considéré que
ces réunions constituaient des actes de terrorisme. Alors que pour la France il s’agissait de
participer à des meeting, ce qui n’était pas incriminé. Femme fr renvoyée en espagne sur
qualification terroriste car fait partie des 32 catégories et puni + 3 ans et donc il n’appartient pas
aux jur des Etats d’exécution de controler la qualif juridique des faits et détermination de la peine
not en matière d’initié. Ce n’est pas à nous de contrôler la qualification. Seule limite :
inadéquation manifeste entre les faits et qualification (2007). La Ccass est très vigilante sur le fait
que lorsque la qualification entre dans une des 32 catégories, il n’y a pas de possibilité de
contrôle !!

La double incrimination en revanche en dehors de ces 32 catégories s’applique. On va examiner


la question. 29/03/2006 : infraction correspond au délit de non représentation en France intitulé
autrement en Italie.

2005 : dissimulation de fonds qui correspond à organisation frauduleuse d’insolvabilité en


France.

Mais si pas d’équivalent, le refus est possible.

29/11/2006 : comportement antisocial.

Pour la manipulation d’indices, avant il n’y avait pas de double incrimination ainsi la France a eu
l’occasion de refuser d’exécuter un mandat d’arrêt €. Désormais ça existe mais cela a été fait
après.

Qu’en est-il quand pas de concordance exacte et disparité entre les deux not qd faits
correspondent pas exactement aux faits incriminés ds Etat susceptible de réaliser le
mandat d’arrêt € ?

Question préjudicielle 14/07/2022 CJUE : concernant un mandat d’arrêt italien. En Italie : “


atteinte à la paix publique mettant en danger la vie civile”. En France, on n’a pas besoin de
constater qu’il y a danger pour la vie civile lorsque des pillages sont commis.
La Ch instruction refuse en disant qu’il n’y a pas de double incrimination, que la qualification
italienne ne correspond pas à la qualification fr. Q préjudicielle à la CJUE : Pas essentiel que
faits soient pour partie correspondants, pas besoin qu’il y ait correspondance parfaite dans la
qualification ou ses éléments constitutifs. Suffit qu’il y ait dans l'Etat une incrimination ayant pour
partie l’incrimination. Ccass a donc appliqué cette sol ds Ccass 20/11/22 : exigence de double
incrimination satisfaite dc mandat d’arrêt € ne peut pas ê refusé.

C. Les autres cas de refus facultatifs

695-24 CPP : “L'exécution d'un mandat d'arrêt européen peut être refusée :
1° Si, pour les faits faisant l'objet du mandat d'arrêt, la personne recherchée fait l'objet de poursuites
devant les juridictions françaises ou si celles-ci ont décidé de ne pas engager les poursuites ou d'y
mettre fin ;

2° Si la personne recherchée pour l'exécution d'une peine ou d'une mesure de sûreté privatives de
liberté est de nationalité française, a établi sa résidence sur le territoire national ou demeure sur ce
territoire et si la décision de condamnation est exécutoire sur le territoire français en application de
l'article 728-31 ;

3° Si les faits pour lesquels il a été émis ont été commis, en tout ou en partie, sur le territoire français ;

4° Si l'infraction a été commise hors du territoire de l'Etat membre d'émission et que la loi française
n'autorise pas la poursuite de l'infraction lorsqu'elle est commise hors du territoire national ;

5° Si la personne recherchée a fait l'objet, par les autorités judiciaires d'un Etat tiers, d'une décision
définitive pour les mêmes faits que ceux faisant l'objet du mandat d'arrêt européen, à condition, en
cas de condamnation, que la peine ait été exécutée ou soit en cours d'exécution ou ne puisse plus
être ramenée à exécution selon les lois de l'Etat de condamnation ;

6° Si les faits pour lesquels le mandat d'arrêt européen a été émis pouvaient être poursuivis et jugés
par les juridictions françaises et si la prescription de l'action publique ou de la peine se trouve
acquise.”

Le mécanisme de transfèrement renvoie à une autre hypothèse que l'extradition. On fait voyager
l’ind pas pour qu’il soit jugé, ni pour exécuter une peine, mais pour lui faire exécuter la peine
dans laquelle il se trouve.

Un ind fr est condamné aux USA, peut déclencher cette P de transfèrement qui va consister à ce
qu’il aille exécuter peine prononcée aux USA en France. Alors que ds extradition va en Fr
exécuter une peine prononcée par la Fr ou pour être jugé en France.

Dans l'UE un mécanisme qui lui est propre et qui se trouve plus performant que le transfèrement
est substitué à cette P de transfèrement. La décision cadre prévoit l’exécution par un autre EM
d’une exécution prononcée par un EM. Parfois ce mécanisme est contraignant alors que le
mécanisme inter classique lui n’est jamais obligatoire.

Mandat d’arrêt € à des fins d’exécution, en vertu du droit UE, ind va obtenir le D facilement
d’exécuter la peine prononcée c/ lui ds son pays d'origine par nationalité ou résidence. Il est
alors prévu que dans cette hypothèse, le mandat d'arrêt € vise une pers qui se trouve sur un
territoire dans lequel elle est résidente, plutôt que de l’envoyer dans pays de condamnation puis
d’enclencher une P de retour. Le mandat d’arrêt € peut être refusé au motif que l’ind est un
national, résident sur l'état d’exécution et l’Etat d’exécution doit déclencher en accord avec État
d’émission la P d’exécution.
Lorsque l’on arrête l’ind sur cette base du mandat d’arrêt €, l’ind est arrêté et on constate qu’il
s’agit d’un français alors on pourra déclencher la 2e procédure d’exécution. On pourra refuser
d’exécuter mandat d’arrêt car une deuxième procédure est en train d’être engagée. L’ind n’est
pas encore jugé, on ne peut pas se substituer aux autorités étrangères.

La nationalité nous renseigne sur le fait que ds mandat d’arrêt € : pas de règles d’extradition des
nationaux. Possible d’exécuter mandat d’arrêt €. Les seuls résidus sont sa disposition, on peut
refuser au motif qu'un national mais alors on doit exécuter peine étrangère et on peut exécuter
condition que national renvoyé sur le territoire pour exécuter sa peine.

Pas de difficultés juridiques particulières car en ce qui concerne le D d’extradition. Fr plutôt


bonne élève qd on regarde les statistiques. Pour certains pays, c’est + compliqué juridiquement
car non extradition des nationaux à valeur constitutionnelle (All, Pologne, Italie). Ils placent cette
règle au niveau constitutionnel. Et puis, la CJUE a dénoncé le fait que la Pologne utilisait
d'autres mécanismes de refus lorsque les faits sont poursuivis. En effet, on peut refuser
d'exécuter le mandat d’arrêt € quand on est déjà en train de poursuivre. Mais la Pologne
déclenchait une enquête après le mandat d’arrêt €. C’est un pays extrêmement attaché à cet
élément de nationalité et même chez les juges, il y a une gde hostilité de renvoyer un national
polonais. Cela a été fortement critiqué car les poursuites débouchaient sur des non-lieux
donnant des résultats insatisfaisants. La Pologne a été rappelée à l’ordre par la Commission.

§2. Modalités d’exécution du mandat d’arrêt €

Le législateur ne pose pas de questions. Comme P strictement judiciaire, elle se passe


uniquement entre autorités judiciaires. Gvt intervient à aucun moment. Affaire purement judiciaire
qui a pour particularité d’être enfermée dans des délais formels et des délais qu’on s’efforce de
respecter (décision cadre fixe délai). La décision-cadre fixe des délais précis afin de garantir
l’efficacité de la procédure. Chaque cas de dépassement de délai doit faire l’objet d’une
information à Eurojust.

P judiciaire = CJUE qui est intervenue exige que cette procédure soit confiée à une autorité
judiciaire. Relève de la décision cadre 24/11/2001. Elle a considéré que la notion d’autorité
judiciaire est une notion autonome du droit de l’Union.

Elle avait ainsi refusé qu’intervienne la police qui ne peut pas exercer les prérogatives d’une
autorité judiciaire.

24/11/2020 : Procureur soumis au pouvoir exécutif par des instructions individuelles ne pouvait
pas être une autorité judiciaire.

C’est le PG qui est chargé de l'exécution du mandat d’arrêt €. Comme pour l’extradition,
l’individu est localisé, le mandat d’arrêt € est envoyé directement au PG territorialement
compétent: Proc national antiterroriste si qualification de terroriste. Si proc territorialement pas
compétent c’est à lui de renvoyer au proc territorialement compétent si une erreur commise par
l’Etat qui envoie.

Ind n'est pas localisé, alors diffusion du mandat d'arrêt € par les canaux prévus qui peuvent se
cumuler : système d’info chérienne, réseau judiciaire € et Interpol. Il appartiendra au PG de faire
exécuter le mandat d’arrêt €.
Dans 48h d’exécution du mandat d’arrêt €, l’ind arrêté est présenté devant le PG. Il a des droits :
droit à un interprète, droits qui sont les siens. Une fois ds cadre de ces droits, PG peut lui notifier
le mandat d’arrêt € et vérifier son identité. Le PG doit lui demander s’il consent à sa remise
comme en matière d’extradition et il doit aussi lui demander s’il renonce à la règle de spécialité.
Le PG comme en matière d’extradition va décider si l’ind peut être laissé ou non en liberté. Il
peut décider de lui imposer des obligations équivalentes au CJ comme en P d’extradition.

L’individu doit comparaître dans les 5 jours suivant sa présentation au PG. Dès-lors qu’on est en
l’état de juger l’affaire, en cas de consentement, l’individu doit réitérer son consentement et
confirmer son renoncement à la règle de spécialité.

S’il consent, la chambre de l’instruction doit se prononcer dans un délai de 7 jours et rend un
arrêt de donner acte du consentement. Cet arrêt est sans recours. S’il ne consent pas, la
décision doit être rendue dans un délai de 20 jours à compter de la date de comparution.
Décision rendue peut être assortie d’une condition notamment lorsque le mandat d’arrêt vise un
national qui demeure sur le territoire fr, après sa remise, qu’il exécute sa peine sur territoire fr en
vue du dispositif prévu à cet égard.

Comme pour extradition, EM n’est pas partie à l’audience mais peut se faire représenter par un
avocat qui peut lui faire valoir les points de vue judiciaire d’un EM. Pourvoi en cassation possible
par PG comme par la personne et arrêt sera définitif ou pas. Lorsque l’arrêt va devenir définitif,
exécution du mandat d’arrêt € doit intervenir dans un délai de 10 jours à compter du moment où
l’arrêt est devenu définitif. Délai max d’exécution du mandat d’arrêt € c’est 60 jours qui peut
exceptionnellement devenir 90 jours ! La P doit faire l’objet d’un compte rendu et expliquer pq on
est au-delà.

C’est une P extrêmement rapide !! Car même cas de consentement on n’atteint pas les 3 mois
dans la P d’extradition.

Section 3. La règle de spécialité du mandat d’arrêt €

La proposition de la décision cadre de 2002 l’avait écartée. Dès qu’un arrêt est effectif, le PG doit
l’exécuter. Il s’agit d’une décision judiciaire, l'autorité pol ne joue aucun rôle. Cet aspect
strictement judiciaire participe à son succès.

La règle signifie qu’il y a un ppe qui interdit à l'Etat d’émission de juger l’ind remis par l’Etat
d’exécution pour des faits autres que faits visés lors de la remise. Cela ne vaut que pour les faits
antérieurs à la remise, ne vaut pas pour les autres qualifications et pour les circonstances
aggravantes. En revanche, on va avoir les mêmes exceptions que pour l’extradition. On va
trouver pour le mandat d’arrêt € exactement la même chose: expiration de la règle de spécialité
à l'issue d’un délai de 45 jours.

Aussi, si avant l’expiration du délai pendant lequel l’individu pouvait quitter le territoire de l’Etat
requérant (45 jours), l’individu a fait un aller-retour, alors l’Etat requérant n’a pas à attendre le
délai de spécialité, conformément à l’article 695-18 4° CPP.

Par ailleurs, l’Etat requis peut après la remise consentir à ce que l’individu soit jugé pour d’autres
faits que ceux pour lesquels il a été remis par le biais d’une demande d’extension du mandat
d’arrêt européen => article 495-46 CPP.
L’art 695-46 donne lieu à la saisine de la CJUE par le Cconsti en 2013. 1ere fois que cela arrive
pour une question préjudicielle. Est-ce que cela découle nécessairement du droit de l’UE et
donc ne relève pas du contrôle du Cconsti ou cela relève-t-il de la marge d’appréciation
des EM et donc le Cconsti peut examiner ?

L’absence de recours en matière d’extension du mandat d’arrêt ne découle pas nécessairement


du droit de l’Union, il est possible d’introduire les droits fondamentaux dans sa balance ainsi
qu’un recours à la condition où cela ne détend pas les délais. Un recours peut donc être ajouté.
Cela relève de la marge d’appréciation donc le contrôle de constitutionnalité est possible. Ainsi le
Cconsti a considéré que cette disposition est contraire au droit à un recours effectif et à la C.

Autre possibilité propre au droit de l’UE. Si l’ind a renoncé à la règle de spécialité avant de partir,
le problème ne se pose pas. La règle de spécialité est alors conçue comme une mesure, un droit
en faveur des ind qui peut renoncer à la règle de spécialité après sa remise. En matière
d'extradition, cela ne marche pas. Mandat d’arrêt on a confiance dans les autres pays.

Le mandat d’arrêt € va plus loin, reconnaissance mutuelle, ce n’est pas de l'interétatique.


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Chapitre 3. Les autres remises


Vidéo rattrapage à venir
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13/12

Titre 2. La coopération judiciaire pénale non extraditionnelle

Par le biais du mécanisme de l’extradition en dehors de l’UE avec un autre Etat ou par le
biais du mandat d’arrêt €. Depuis 2004, la P s’est enrichie.

P de remise aux juridictions pénales internationales. On parle de remises à chaque fois,


formellement cela ressemble à l’extradition, mais cela ne l’est pas. La P est très allégée.

On peut envisager d’avoir des actes d’autres natures à l’étranger. En droit inter, on parle
d’entraide judiciaire sur le plan inter. Cela réglemente tous les actes susceptibles d’intervenir
dans le cadre d’une PP autre que la remise de la personne. On a progressivement
réglementé d’autres actes. Initialement d'autres actes réglementés d’emblée. On appelait ça
des P accessoires, on envisageait ces actes que ds contexte de l’extradition. Adossé à
l’extradition. Loi de 1927. Progressivement la matière s’est autonomisée et on lui a donné de
l’ampleur. La plus importante conv 20 avril 1959 ds cadre conseil de l’€ d’entraide judiciaire
en matière pénale. Toutes ces conventions, généralement, disent qu’elles s’appliquent à
l’exclusion des remises. Elles vont réglementer ces actes et les protocoles additionnels vont
porter sur des actes particuliers.

Il y a plus de conv d’entraides judiciaires que de conv d’extradition. Objet de la convention :


créer des obligations. Plus grave de s’engager à extrader que de s’engager à faire des
perquisitions. Svt on commence par une conv d’entraide judiciaire et ensuite peut ê les Etats
vont conclure une conv bilatérale.
Les dispositions d’entraide judiciaire se trouvent dans des conventions spéciales : De
Palermes, de Merida (corruption), les Etats vont tjrs colporter des dispositions spécifiques
sur l’extradition et l'entraide judiciaire.

En droit français, les dispositions spécifiques se trouvent dans le CPP. Cadre général. Des
dispositions de la loi de 1827 sont restées.

art 694 : “En l'absence de convention internationale en stipulant autrement :


1° Les demandes d'entraide émanant des autorités judiciaires françaises et destinées aux autorités
judiciaires étrangères sont transmises par l'intermédiaire du ministère de la justice. Les pièces
d'exécution sont renvoyées aux autorités de l'Etat requérant par la même voie ;

2° Les demandes d'entraide émanant des autorités judiciaires étrangères et destinées aux autorités
judiciaires françaises sont transmises par la voie diplomatique. Les pièces d'exécution sont renvoyées
aux autorités de l'Etat requérant par la même voie.

En cas d'urgence, les demandes d'entraide sollicitées par les autorités françaises ou étrangères
peuvent être transmises directement aux autorités de l'Etat requis compétentes pour les exécuter. Le
renvoi des pièces d'exécution aux autorités compétentes de l'Etat requérant est effectué selon les
mêmes modalités. Toutefois, sauf convention internationale en stipulant autrement, les demandes
d'entraide émanant des autorités judiciaires étrangères et destinées aux autorités judiciaires
françaises doivent faire l'objet d'un avis donné par la voie diplomatique par le gouvernement étranger
intéressé.”

Le CPP a vocation à s’appliquer = règles générales. Quand des règles spécifiques dérogent
alors ce sont ces règles qui s’appliquent.

Chapitre 1. L’entraide judiciaire


Section 1. Les principaux actes d’entraide judiciaire

Il s’agit de tous les actes possibles dans le cadre d’une procédure pénale (phase préalable)
à l’exception de l’arrestation aux fins de remise pour que l’ind soit poursuivi ou jugé. Tous les
actes de la phase préalable, cela signifie qu’ils vont forcément prendre acte dans une PP.
Les actes relevant de l’entraide judiciaire ne sont pas applicables à l'exécution des
condamnations. L'exécution des peines d’emprisonnement, d’amende, cela ne relève pas de
l’entraide judiciaire.

A partir de là, tous les actes sont possibles et ce n’est pas parce que des actes ne sont pas
réglementés qu’ils ne peuvent pas être accomplis. Position fr. Ccass a considéré concernant
une conv bilatérale avec Sénégal que dès lors convs prévoient généralement que les parties
s’engage à s’accorder mutuellement l’aide judiciaire la plus large possible : même si la mise
en examen n’est pas prévue par la conv en question, la Ccass l’admet.
Réserve : On peut accomplir tous les actes même ceux qui ne sont pas spécialement
réglementés sous réserve que cela n’est pas contraire à notre OP. Les Etats vont appliquer
chacun leurs règles particulières ce qui peut entraver l’efficacité d’une demande d’entraide.

On peut accomplir des actes de recherche de preuve donc ça peut être des perquisitions,
des saisies, des réquisitions, des auditions de témoins, auditions à l’étranger. Ces actes de
recherche de preuve peuvent être accomplis à l’étranger. Cette demande d’assistance à
l’étranger est appelée demande d’entraide judiciaire.

Cette demande se fait par des règles prévues par la conv applicable, demande d’entraide,
on va transmettre à l'autorité étrangère pour qu’elle accomplisse ces actes à l’étranger!

Actes les plus courants : d’audition de témoins à l’étranger, actes de dépistage des comptes
bancaires (identification du détenteur du compte derrière la personne qui facialement
apparaît, demande des investigations bancaires). Prend bcp de temps, les banquiers le font
mais pdnt que les employés font ca, ils ne font pas autre chose donc ils demandent des
dédommagements. Ce ne sont pas des P gratuites. P un petit peu particulière, conv inter
réglemente ca : l’infraction requiert un minimum de gravité (5 ans empt encourus).

Conv du conseil de l’ € relative au blanchiment


Protocole additionnel entre EM de l’UE : réglementer accomplissement de ces opérations.
Interception de télécommunication. Assez complexe. Certains Etats cela a été organisé:
conv de l’UE mais également un protocole additionnel à la CesDH. Assez complexe,
plusieurs schémas possibles, on peut avoir besoin de faire une interception de
télécommunication à l’étranger. Les Etats peuvent écouter des convs à l’étranger de chez
eux. Suivant la conv, on doit informer l'État concerné qu’on écoute des convs sur son
territoire ds cadre de P judiciaires. On peut se douter que certains Etats écoutent d’autres
Etats sans les informer. L’intérêt est de pouvoir l'utiliser judiciairement.

Recueil de preuve sous forme électronique, conv du Conseil € 23/11/2001 sur la


cybercriminalité appelée Convention de Budapest. Elle a été ratifiée par plus d’une
soixantaine d’Etats, dont certains hors du Conseil de l’Europe comme les Etats-Unis. Elle
organise tout le processus de recueil de preuves sous forme électronique.

USA, Canada : parties à la conv de budapest. Organise tt le processus de recueil de


preuves sous forme électronique que ce soit des infractions commises par internet, ou sous
forme électronique (collecte de données, processus d’effacement). Sur les serveurs à
l’étranger. Fondement de ces investigations.

Autre élément de recherche de preuves : les auditions de témoins. Hypothèse dans laquelle
on fait entendre un témoin à l’étranger. Deux régimes différents. Conv et comparution de
témoin : peut ê ds cadre du procès à la fin. Là encore, acte bcp plus ancien, classique va
consister à demander aux autorités étrangères qu’il soit entendu à l’étranger par des
autorités étrangères et éventuellement en présence d’autorités fr. Cela va se passer en
application du droit étranger. Si schéma inverse, les étrangers qui veulent faire interroger en
Fr un témoin de leur P : on va appliquer le droit fr. C’est toujours la loi du fort qu’on applique:
applique le régime jur de l’audition de témoin en France.
Audition par visioconférence : ind à l’étranger convoqué pour être entendu par
visioconférence. On va alors faire un mixe de droit : tout ce qui est formel va être mis en
œuvre suivant les règles de l'État de convocation mais l’interrogatoire sera lui-même conduit
suivant les règles de l'État convoquant à distance.

Les actes de recherche de preuves : sur comparution des témoins au procès pénal. C’est
l’hypothèse dans laquelle on a besoin d’entendre un témoin étranger à l’audience. Il faudra
le convoquer par le biais de l’envoi d’une convocation en justice pour laquelle s’appliquent
des règles particulières, selon les Etats. La convocation n’est jamais obligatoire dans le
cadre de l’entraide judiciaire. L’individu peut ne pas comparaître et n'encourt aucune
sanction. Une fois, sur le territoire français, les témoins bénéficient d’une immunité pour
toutes les infractions qu’on pourrait leur reprocher commises avant leur arrivée sur le
territoire français => il ne peut pas être arrêté pour un fait commis avant son arrivée sur son
territoire. Pourquoi ?

On veut se préserver d’une fraude à l’extradition. Les Conventions prévoient un délai si


l’individu reste volontairement sur le territoire français (car la cause de sa présence c’est sa
propre volonté et non sa convocation). Cette règle ne vaut pas lorsque le témoin a été
appelé sans intervention des autorités étrangères

Ccass 12/06/2001 : il est contacté de manière informelle pour venir sur le territoire français.
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