Méthode de l’analyse de texte philosophique

Donna Jung, Licence d’arts plastiques

Acquérir la méthodologie en philosophie permet d’acquérir les outils pour toute discussion
argumentée quels que soient la discipline, le sujet ou la discussion abordés. La méthodologie
est à appliquer, dans un premier temps, de manière stricte afin d’apprendre et de comprendre
l’exercice d’argumentation, et seulement ensuite, pourra être dépassé.

Les points fondamentaux à garder en tête

-Ne jamais oublier le texte que vous avez devant vous au profit de ce que vous avez en tête.
Rappelez-vous que l’argumentation de l’auteur est une argumentation construite et réfléchie,
et ne peut être remise en cause par « je pense que ».
-Montrer pourquoi l’auteur écrit ce qu’il écrit, ne pas raconter ce qu’il écrit.
Vous devez donc rappeler les arguments sans paraphraser le texte puis les analyser. La
première étape est donc de comprendre la logique argumentative du texte. Le texte est le
support de la pensée de l’auteur et de celle de votre compréhension de sa pensée. Il faut
expliquer ce que l’auteur écrit et montrer comment il répond au problème posé.
Le texte dépend
-du contexte général (l’époque, les idées sociétaux…)
-des débats en cours à l’époque du texte : le courant dans lequel le texte s’inscrit, les réponses
ou les contradictions vis-à-vis d’autres auteurs, ou le soutien des idées d’un autre auteur.

Au brouillon :
Les questions à se poser
« Pourquoi l’auteur dit-il cela ? » « Où veut-il en venir ? » « A qui, à quoi s’oppose-t-il ? »
« Quelles objections pourrait-on lui faire ? ».
Avant de rédiger votre brouillon, posez-vous ces questions et répondez-y en deux-trois
phrases. Cela vous permettra de créer une ébauche d’introduction et de conclusion et orientera
votre pensée.
Construire le plan
Lorsque vous aurez compris l’enjeu du texte, avant de rédiger l’introduction ou la conclusion,
réfléchissez à la construction du texte et proposez en un découpage. Le texte est construit de
manière logique, avec une évolution en plusieurs points ou arguments. Généralement il y a
deux à trois points ou arguments.
Vous rédigerez votre développement en fonction de ce découpage, en suivant donc la
chronologie du texte étudié.
Méthode de l’analyse de texte

Au brouillon uniquement, vous trouverez des titres pour vos parties. Ils seront constitués de
phrases, de préférence sous la forme d’une question : Sujet, Verbe, Complément pour
réellement clarifier le propos que vous allez aborder.

L’introduction
L’introduction est l’étape primordiale de votre analyse de texte. C’est là que vous posez le
problème du texte et y répondez en annonçant le plan.
L’introduction se fait en trois parties :
1/ L’amorce : est généralement la contextualisation du texte. Dans quel contexte se trouve-t-
on pour que le problème qu’aborde le texte soit important, à qui ou à quoi s’oppose ou se
réfère l’auteur ? Pour des étudiants en arts plastiques, il est préférable que les premières lignes
de l’amorce soient constituées d’une analyse plastique d’une œuvre, qui posera les
fondements de la problématisation et qui contextualisera ainsi plastiquement le problème.
2/ La problématisation suivie de la problématique. Il s’agit de la partie la plus délicate de
l’introduction et doit être bien réfléchie. Vous montrerez les tensions et paradoxes mis en
place et résolus ou non par l’auteur. Vous confronterez les termes qui paraissent paradoxaux,
vous examinerez les distinctions faites. Vous proposerez la mise en tension des termes
principaux du texte : un enjeu devra être mis en place et apparaîtra sous forme de
problématique. Il s’agit d’une question qui pose le paradoxe principal que vous travaillerez
tout au long de votre analyse de texte. Vous vous demanderez : A quelle question l’auteur
répond-t-il dans son texte ? Où veut-il en venir  ? Vous pouvez y répondre juste après la
problématique : montrez, en une phrase, comment l’auteur y répond, cela vous permet de bien
poser le problème.
3/ L’annonce du plan. Sur votre brouillon, vous donnerez des titres à vos parties afin
d’éclaircir votre propos. Ces titres seront de préférence écrits sous forme de questions au
brouillon afin de déjà questionner vos parties. L’annonce du plan se fera en autant de phrases
que de parties, utilisant les titres du brouillon. Le plan est une réponse plus détaillée à la
problématique, que vous détaillerez à son tour dans le développement.
→ L’introduction représentera au minimum une quinzaine de lignes en un seul paragraphe.

Comment faire un bon développement ?

Citez le texte
Pour faire un bon développement, vous devrez rester proche du texte. L’objectif est d’analyser
le texte. Pour ce faire, vous devrez rester au plus proche de l’argumentation de l’auteur.
La meilleure façon de procéder, pour le moment, est de citer les phrases du texte une par une
et de les analyser une par une. Pour citer, on utilise la forme :
« Premiers mots de la phrase […] derniers mots de la phrase ».

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Méthode de l’analyse de texte

Cela donne, si l’on prend en exemple la première phrase de l’Analytique du Beau (Kant) :
« Pour distinguer […] de celui-ci ». On ne cite pas la phrase en entier ! On utilise des
crochets. Puis, on analyse la phrase.
Repérer la logique de l’argumentation
On repère les connecteurs logiques. Lorsque l’auteur les utilise, cela marque une progression
dans la logique de l’argumentation. C’est cette logique que vous devrez repérer. Sur le
brouillon, on repère et entoure les :
« Mais », « où », « donc », « en ce cas », « inversement », « toutefois »…
On utilisera ces repères dans l’analyse de texte.
Généralement, comme pour votre propre analyse, le retour à la ligne avec alinéa signifie un
changement d’argument. Repérez ces retours à la ligne et demandez-vous s’il s’agit d’un
nouvel argument, ou d’une nouvelle partie de l’argument.
La structure de votre développement
Votre développement devra répondre à une structure formelle qui sera structurée par votre
pensée, et qui, à son tour, structurera votre propre pensée. Pour cela, vous devez considérer
les retours à la ligne avec alinéa comme des changements de partie. Vous ne devez donc ni en
abuser, ni construire votre texte en un seul grand paragraphe. Le retour à la ligne doit être
pensé.

La conclusion
La conclusion est le bilan du travail. Dans un premier temps vous y résumez les arguments
expliqués dans votre travail, sans les répéter mot à mot. Puis vous proposez une ouverture :
vers des auteurs que vous connaîtriez qui ont proposé une autre solution au problème, vers
l’actualité artistique, scientifique, philosophique, politique…
→ La conclusion représentera au minimum une dizaine de lignes en un seul paragraphe.

Il est fortement conseillé à l’étudiant de lire l’ouvrage dans sa totalité afin d’étudier
l’extrait proposé dans le recueil de textes.

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Méthode de l’analyse de texte

En exemple, voici comment se structure un plan qui analyse deux arguments avec deux
parties par argument :

Introduction générale
Paragraphe avec alinéa de 15 lignes minimum : Amorce, Problématisation et
Problématique, Annonce du Plan.

I/Argument I
A.Première sous-partie de l'argument I
Paragraphe avec alinéa de 15 à 30 lignes comprenant une phrase d’introduction au
début, et une phrase de conclusion à la fin.
B.Deuxième sous-partie de l'argument I
Paragraphe avec alinéa de 15 à 30 lignes avec phrase d’introduction et de
conclusion.

Transition
Paragraphe avec aliéna d’environ 5 lignes : bilan du premier argument, passage au
deuxième argument.

II/Argument II
A.Première sous-partie de l'argument II
Paragraphe avec alinéa de 15 à 30 lignes avec phrase d’introduction et de
conclusion.
B.Deuxième sous-partie de l'argument II
Paragraphe avec alinéa de 15 à 30 lignes avec phrase d’introduction et de
conclusion.

Conclusion générale
Paragraphe avec alinéa de 10 lignes minimum : Bilan et Ouverture.

→ Chacune de vos parties sera constituée d’un seul paragraphe avec alinéa. Les paragraphes
de transition représenteront environ 5 lignes, les paragraphes des différentes parties de 15 à 30
lignes.

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