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METHODE DE LA SYNTHESE DE DOCUMENTS

Durée indicative : +/- 2h30 (sur les 4)


Longueur recommandée : (+/- 4 pages)
Notation : /40pts

DEFINITION ET GRANDS PRINCIPES DE L'EPREUVE


La synthèse de documents est un exercice de confrontation d’un corpus de 3 à 4 documents de nature
différente (article de presse, essai, photographie, texte littéraire…).
• OBJECTIVITE
Il ne faut surtout pas déformer les propos des auteurs par une reformulation approximative, partielle ou
partiale : l'objectivité est un critère essentiel dans une synthèse.
C’est un exercice de comparaison objective : il ne faut en aucun cas introduire de jugement personnel. Le
pronom « je » est interdit ainsi que toutes les formes de subjectivité comme « de mon point de vue », « pour ma
part », « selon moi ». Les phrases exclamatives sont également à éviter.
• PRISE EN COMPTE DU CORPUS ET CONFRONTATION
Il ne s'agit en aucune manière de proposer des idées personnelles (vous pourrez le faire dans l'écriture
personnelle) : il faut ABSOLUMENT s'appuyer de façon constante sur les DOCUMENTS !
Il s'agit de dégager les points communs et les différences et de les mettre en lumière dans chaque sous-
partie.
• CONCISION ET EXHAUSTIVITE
Les idées doivent être résumées et exprimées avec concision, c'est-à-dire avec des mots choisis et sans
répétitions. L'exhaustivité permet de rendre compte de toutes les idées principales qui correspondent à la
problématique.
• REFORMULATION
Chaque idée doit non pas faire l'objet d'une citation entre guillemets mais elle doit être exprimée avec
son propre lexique et sa propre syntaxe. On ne doit pas faire un montage plus ou moins déguisé de
citations. Le montage de citations est interdit au BTS et sévèrement sanctionné.
Quelques mots clés sont toutefois parfois difficiles à reformuler.

METHODE DE LA SYNTHESE

• DECOUVERTE ET ANALYSE DU CORPUS (1h)


Il ne faut pas hésiter à consacrer 1h à l’analyse des documents pour être certain d’avoir bien compris les
documents.
Il faut d’abord lire en entier le corpus et identifier la thématique qui les unit (elle sera nécessaire pour
élaborer la problématique) et pourquoi pas lire le sujet d'écriture personnelle qui peut donner des informations
intéressantes (mais attention aux fausses pistes).
Il faut ensuite identifier la nature ou le genre des documents : s’agit-il d’essais ? d’articles de presse ? de
textes littéraires ? Etc.
Il est conseillé de repérer le « document guide » qui semble contenir le plus d'idées.
Il est ensuite possible d'élaborer un tableau de confrontation qui vous permettra d’identifier les points
communs et les différences entre les documents du corpus : commencez par le « document-guide » et
confrontez-le aux idées des autres documents. (Vous pouvez aussi utiliser une feuille de brouillon par
document pour relever les arguments et les idées et utiliser ensuite des COULEURS POUR
REGROUPER, sur une autre feuille de brouillon, LES IDEES trouvées dans les différents documents).
Dans chaque texte, repérez les mots clés, entourez les mots de liaison (articulations logiques qui marquent
l’enchaînement des parties ou des paragraphes) afin de dégager les articulations du passage, ainsi que les étapes
successives du raisonnement de l’auteur. Mettez en évidence un ordre logique et argumentatif dans chacun des
textes, ce qui implique à la fois une bonne perception de la cohérence globale du passage et la compréhension la
plus exacte possible du fondement de chaque argument.
Il convient ensuite de formuler la problématique précise c'est-à-dire le problème précis posé par
l'ensemble du corpus, la question soulevée en lien avec le thème abordé.
Évitez une problématique trop étroite (qui va exclure certains aspects des documents) ou trop large (qui ne
permet pas de souligner l’essentiel).
La problématique doit être formulée après la première lecture du corpus mais aussi revérifiée après
l'élaboration du plan (il faut sans cesse confronter la problématique au plan et les corriger le cas échéant).
• ELABORATION DU PLAN (30 minutes)
• SELECTIONNER LES IDEES
Une fois le tableau de confrontation rempli ou les idées regroupées au moyen de couleurs, vous ne conserverez
que les idées qui sont présentes dans plusieurs documents : toute idée isolée est supprimée (ou rattachaée
à une autre idée).
Votre synthèse doit comporter 2 (il faut alors trois-parties par partie) à 3 parties avec pour chacune au
minimum deux sous-parties et au maximum trois sous-parties. Il faut donc que vous trouviez au minimum six
idées différentes dans le corpus. Si vous optez pour un tableau de confrontation, il doit donc comporter entre 6
et 9 lignes (= le nombre de sous-parties de votre synthèse).
• CLASSER LES IDEES
Regroupez les idées qui vont ensemble et organisez-les selon le principe de base suivant : les idées les plus
évidentes en premier, les idées les plus marquantes en dernier.
• LE PLAN
Il s’articule en 2 ou 3 parties comportant chacune 2 à 3 sous-parties (= paragraphes). Le plan doit suivre
une progression et non pas se résumer en un catalogue d’idées.
Il est impératif de trouver sur le brouillon des titres précis pour chaque partie et pour chaque sous-partie
et d'indiquer tout de suite sur le brouillon les documents et les idées précises (si possible déjà
reformulées) à reprendre en début de partie et sous-partie.

• REDACTION DE LA SYNTHESE (45 minutes et 15 minutes de relecture)


L’ensemble de la synthèse doit être rédigé : aucun titre de partie ou de sous-partie ne doit apparaître avec
un numéro mais les titres doivent être mis sous forme de phrases. Le correcteur doit pouvoir d’un seul coup
d’œil distinguer les parties du devoir : chaque partie doit être séparée par un saut de ligne (mais pas de saut
de ligne entre les sous-parties). Chaque début de sous-partie doit être marqué par un alinéa.
• INTRODUCTION (à rédiger au brouillon avant le propre)
Elle commence par un alinéa et comporte 4 étapes :
- La première étape doit proposer une amorce (ou phrase d'accroche) énonçant le thème du dossier.
L'idéal est de commencer par une citation en lien avec le thème (à rattacher au sujet)
- La deuxième étape consiste à présenter très rapidement le corpus (on ne demande plus depuis quelques
années une présentation complète des documents).
Exemple de formulation : C'est la question abordée dans ce corpus composé de ….
- La troisième étape doit énoncer la problématique qui ne doit être ni trop vague ni trop précise.
Exemple de phrase pour présenter la problématique : Il s'agit de se demander comment/dans quelle mesure....
- La quatrième étape doit annoncer le plan : évitez les tournures maladroites et l’utilisation des pronoms
« je », « nous » et « on » dans la présentation du plan.
Exemples de phrases pour annoncer le plan : Après avoir étudié...., il conviendra d'analyser ….. pour enfin
mettre en lumière....
• DEVELOPPEMENT
Tous les documents doivent être exploités : toute omission sera sanctionnée.
Les documents doivent impérativement être confrontés, sinon l’analyse se bornera à un catalogue
d’idées.
Il ne peut donc pas JAMAIS y avoir de paragraphe traitant d'un seul document.
• ORGANISATION DES PARTIES
ANNONCER L'IDEE DIRECTRICE DE LA PARTIE : Chaque grande partie doit commencer par un alinéa
et par une phrase concise qui énonce l'idée essentielle qu'elle va développer. Le plus simple est de transformer
en phrase le titre trouvé dans le plan.
ORGANISER LES SOUS-PARTIES (2 MINIMUM/3 MAXIMUM) : pour chaque nouvelle sous-partie, il
convient d'aller à la ligne et de faire un alinéa (mais pas de sauter de ligne). Chaque sous-partie développe un
aspect de l'idée directrice et commence par l'annonce de l'idée qu'elle développe.
FAIRE DES TRANSITIONS ET ORGANISER LES IDEES GRACE A DES CONNECTEURS
LOGIQUES : les transitions assurent la logique de la démonstration et les connecteurs logiques permettent de
souligner l'enchaînement des idées et leurs liens avec la problématique. Ils doivent être variés
Exemples de connecteurs logiques : puis, par ailleurs, en outre, c'est pourquoi, ainsi, de cette façon,...
FAIRE UN BILAN ET PROPOSER UNE TRANSITION : A la fin d'une partie, il faut ménager une courte
phrase de bilan et proposer une transition vers la partie suivante.
Exemples de formules pour la transition : Si…, en revanche…, Non seulement de… mais aussi …
• ORGANISATION DES PARAGRAPHES OU SOUS-PARTIES
On peut définir un paragraphe comme une unité de pensée. Il correspond au développement d'une idée
principale que l'on analyse de façon approfondie.
On va à la ligne (sans en sauter) à chaque nouveau paragraphe et on fait un alinéa.
Chaque paragraphe fait une dizaine de lignes.
Chaque paragraphe reproduit une démarche identique.
LA CONFRONTATION : un paragraphe ne peut jamais porter sur un seul document. Il prend toujours
au moins deux documents en compte. Certains paragraphes peuvent convoquer tous les documents du
corpus.
La lecture des documents, la recherche des idées communes, la formulation de la problématique ont pour
objectif la confrontation des documents. Le paragraphe formule cette confrontation en montrant les
similitudes, les différences, les nuances,...
LES ETAPES DU PARAGRAPHE :
– Chaque paragraphe commence par un alinéa et par un connecteur logique. La première phrase énonce
l'idée directrice de la partie et/ou du paragraphe. Il suffit de reprendre le titre de la sous-partie
élaboré sur le brouillon.
Exemples de formules pour le début d'une sous-partie : on note tout d’abord la volonté de…, il est possible de
constater en premier lieu...
– La deuxième phrase consiste à donner l'idée qui va faire l'objet de la première confrontation de
documents et on analyse le point de vue du premier document sur cette question.
– On met ensuite en rapport un second document avec le premier en explicitant le lien entre eux. On fait
de même, le cas échéant, avec les autres documents.
– On termine par une courte phrase de bilan et, si possible, une transition vers la sous-partie suivante.
Exemples de formules pour la transition : mais si… aussi…, Si…, en revanche…, Il ne s’agit pas seulement
de… mais aussi de…
Il ne fait pas aller à la ligne quand on évoque un nouveau document !
Il ne faut pas sauter de ligne entre les paragraphes d’une partie.
• CONCLUSION (à rédiger au brouillon avant le propre)
La conclusion, introduite par un alinéa, est courte et précise et se fait en deux temps :
– elle fait le bilan de la synthèse et répond à la problématique.
Propositions de mots introducteurs pour le bilan : « ainsi », « pour conclure », « en conclusion », « pour
finir », « enfin »...
– elle finit sur un élargissement ou une formule choc en guise de chute.
Exemples de formules pour l'élargissement : Mais il est également possible de se demander également dans
quelle mesure …

• BILAN : LES ERREURS A EVITER


Il faut éviter le plan chronologique : étudier les documents du plus ancien au plus récent ne permet pas, en
général, de comparer les textes.
Il ne faut oublier aucun document et proposer une confrontation dans chaque sous-partie.
Il faut respecter les idées des textes et ne pas en énoncer d'autres.
Il faut reformuler les textes (sauf pour quelques mots clés) et non les citer ou les copier sans guillemets.

ENFIN, QUELQUES CONSEILS POUR LA REDACTION


La mise en page et la qualité de la rédaction sont des éléments très importants car ils constituent des
critères de notations importants à ne pas négliger.
• LA MISE EN PAGE
Elle doit être soignée car elle révèle votre capacité à organiser votre pensée.
Les mots de liaison (connecteurs logiques) sont essentiels afin de guider le lecteur dans votre parcours
analytique : le plan doit être VISIBLE grâce aux alinéas et aux connecteurs (« tout d’abord », « en outre »,
« enfin »…) et aux « mots charnières » qui annoncent une conséquence (« à cet effet », « ainsi », etc.).
Les alinéas ainsi que les sauts de ligne ne servent pas seulement à aérer la copie. Plus fondamentalement, ils
soulignent l’apparence visuelle et la cohérence du plan donc les articulations du raisonnement. C’est ce
qu’observe en premier lieu le correcteur AVANT de lire votre devoir. En revanche, faites attention à ne pas
fragmenter arbitrairement votre devoir : certains candidats vont à la ligne dès qu’ils ont fini d’exprimer
une idée. Cette façon de faire est à proscrire. Tout découpage doit en effet obéir à une signification logique.
• L'ORTHOGRAPHE ET L'EXPRESSION
Attention enfin à l’orthographe. Ce sont les accords (genre, nombre, participes passés, etc.) qui constituent
les fautes les plus fréquemment commises : ne vous attendez à aucune indulgence. Une maîtrise du discours
écrit est donc un pré-requis minimal pour qui se destine à passer l’examen.
• QUELQUES TOURNURES QUI PEUVENT VOUS AIDER
Evitez les affirmations trop catégoriques : l’usage du conditionnel permet de nuancer une prise de position de
même que les tournures interro-négatives (« comme le suggère X dans le document Y, ne conviendrait-il pas de
se demander si… ») ou les tournures concessives (« certes… mais » ; « si… en revanche… »).

• DES MOTS POUR DESIGNER L'AUTEUR


C'est l'exercice le plus difficile de la synthèse. En effet, l'auteur est évoqué plusieurs fois. Il faut donc trouver
des variantes.
L'AUTEUR ET SON RAPPORT A l'ECRITURE : écrivain, romancier, poète, dramaturge, essayiste,
journaliste, reporter,...
L'AUTEUR ET SON STATUT PROFESSIONNEL : sociologue, psychologue, psychiatre,
psychothérapeute, médecin, historien, politologue, scientifique, technicien, linguiste, juriste, théologien, artiste,
philosophe,...
L'AUTEUR ET SES IDEES : le partisan, le tenant, le défenseur, le promoteur, l'adepte, le détracteur,
l'opposant, l'adversaire, le contempteur,...
• DES MOTS POUR EVOQUER LES IDEES
Chaque idée n'a pas la même importance ni le même statut. On peut donc habilement varier leur désignation
lorsque l'on renvoie aux documents et aux auteurs. Selon les cas, on peut choisir parmi de nombreux
synonymes en faisant attention aux nuances.

POUR DIRE LA CERTITUDE POUR DIRE L'OPPOSITION POUR DIRE LE DOUTE


Affirmation, constatation, assertion Infirmation, démenti Question, interrogation
allégation, proposition protestation, contestation réponse
explication, analyse critique, clivage suggestion, sous-entendu
confirmation, preuve, justification vœu, souhait, conseil
démonstration
complément, précision, nuance

• POUR INTRODUIRE LES REFERENCES


Pour introduire les références, on utilise certains verbes ou tournures. Le tableau suivant classe les possibilités,
d'après le rôle que joue, dans la synthèse, l'idée à énoncer.

POUR AMENER UNE POUR AMENER UNE POUR AMENER UNE POUR AMENER UNE
AFFIRMATION CONTESTATION REFLEXION CONFIRMATION
Selon X,/ d'après X X refuse/ s'indigne X explique/montre X insiste sur
X pense / X croit X revendique X analyse X souligne que
X s'exclame X conteste X fait apparaître X rappelle que
Pour X X s'insurge contre X démontre/découvre X est d'accord que
Si l'on en croit X X déplore que X met en évidence X partage cette idée
X fait part de X doute/regrette
X évoque
POUR AMENER UN POUR AMENER UNE POUR AMENER UN POUR AMENER UNE
COMPLEMENT QUESTION SOUHAIT INFO. IMPLICITE
X prolonge X se demande si X souhaite X laisse entendre que
X complète X s'interroge sur X préconise X sous-entend que
X ajoute X questionne X propose X suggère que
X précise X se demande X conseille

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