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Méthodologie de l’explication de texte

Définition de l’exercice : Que signifie expliquer un texte ?

A l’épreuve, le texte s’accompagne d’une consigne officielle qui vise à rappeler l’esprit de l’exercice,
qui est la suivante : « La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est par requise. Il faut et il suffit
que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est
question »
L’explication de texte n’est donc pas une épreuve d’histoire de la philosophie même si l’élève peut
recourir aux éléments de culture acquis durant l’année. L’attention au texte est essentielle  : le texte
est le contexte, il ne doit pas être prétexte (à disserter notamment, ou à exposer un cours). Il faut
partir du principe que le texte se suffit à lui-même, qu’il a une unité, un mouvement propres même
s’il est extrait d’un ouvrage.

Il s’agit donc de dégager et d’expliciter :

1/ l’objet du texte  (de quoi parle l’auteur ?) ainsi que son enjeu problématique (qu’est-ce qui se
joue philosophiquement dans ce texte ?) Il faut en effet cerner le domaine d’investigation de l’auteur
afin de baliser le thème central et d’éviter ainsi le hors sujet.
2/ la thèse de l’auteur : quelle est l’idée qu’il défend et à quoi elle s’oppose ? Un texte philosophique
est toujours (même implicitement) polémique : il s’oppose soit à une autre thèse philosophique, soit
(la plupart du temps) aux opinions les plus répandues. Autrement dit, il est souvent en rupture avec
le sens commun, et c’est précisément ce qui fait son intérêt, sa pertinence et son originalité.
3/ les moments de son raisonnement. En effet, sans cette tentative de démonstration, la thèse
n’apparaîtrait que comme une position arbitraire car non justifiée. Il faut donc dégager les différents
moments de l’argumentation.

Il faut éviter :

1/ de donner son avis sur le texte. Il s’agit au contraire de rendre raison de sa pertinence et de son
originalité en tentant de s’approprier la pensée de l’auteur. Tous les textes qui vous seront proposés
auront une pertinence dont il faudra rendre compte de manière précise, rigoureuse et objective.
2/ de paraphraser le texte en le reformulant sans l’expliquer vraiment. Expliquer signifie rendre
explicite tout ce qui est implicite dans le texte (la signification et la définition des termes principaux,
les distinctions de notions mises en œuvre, les références mentionnées, les exemples utilisés, etc.)
3/ d’appliquer un mode d’emploi tout fait de l’explication de texte. Il n’existe pas de recette à
reproduire mécaniquement. Chaque texte est unique et obéit à une structuration particulière, à un
mouvement propre dont il faut rendre compte.

Le travail préparatoire :

La lecture :

1/ Commencer par lire très attentivement le texte au moins deux ou trois fois.
2/ Souligner les mots importants du texte : notions centrales, distinctions conceptuelles, mots
récurrents.
3/ Repérer les articulations grammaticales du texte signalées la plupart du temps par les connecteurs
logiques (mais, par conséquent, toutefois, car, néanmoins, pourtant, si…alors, d’une part…d’autre
part, etc.). Cela permet de dessiner l’organisation générale du texte.

L’analyse :
1/ l’analyse doit être linéaire, c’est-à-dire qu’elle suit la progression du texte en en marquant les
articulations.
2/ l’analyse doit être exhaustive, c’est-à-dire qu’aucun passage ne doit être négligé. Tous doivent
être explicités en fonction des autres passages du texte et non à l’aide d’un dictionnaire (risque de
contresens). Ne pas non plus négliger les exemples qui occupent une place centrale dans la
compréhension d’un texte.
3/ L’analyse doit s’efforcer d’être neutre et objective, c’est-à-dire qu’il s’agit de s’approprier la
pensée de l’auteur pour en rendre compte le plus honnêtement possible. Il faut momentanément
faire sienne la pensée de l’auteur, quitte à en montrer, mais ensuite seulement, les éventuelles
limites. Il faut donner toute sa force à la pensée de l’auteur pour prétendre la critiquer.

La rédaction

La rédaction de l’explication de texte comporte, tout comme la dissertation, trois moments


principaux :
1/ l’introduction, qui doit énoncer (d’un bloc, c’est-à-dire sans retour à la ligne):
a/ l’objet du texte, autrement dit le thème. Un rappel de la référence est souhaitable.
b/ le problème qui met en évidence les enjeux du texte. Il est nécessaire de questionner le texte sans
accumuler un nombre trop important de questions et en ne se contentant pas d’une question
d’essence (ex : qu’est-ce que la justice ?). La problématique suppose une mise en tension des notions
en jeu. (ex : L’égalité suffit-elle à définir la justice ?) faisant apparaître une alternative qui conduit
l’auteur à prendre position.
c/ la thèse de l’auteur (et ce à quoi elle s’oppose) autrement dit la position défendue par l’auteur.
d/ les moments de son raisonnement (souvent au nombre de trois) autrement dit le plan.
Ce que l’on désigne parfois sous la forme : Thème-Problème-Thèse-Plan
2/ le développement, qui consiste à expliciter chacune des parties du texte dans le détail de
l’analyse.
Le texte doit être cité de manière régulière, constante et exacte entre guillemets pour marquer la
progression de votre étude du texte.
Le devoir comporte autant de parties que de parties identifiées dans le texte, le plus souvent trois.
L’attention porté au détail du texte, l’effort d’analyse doivent être repris régulièrement de manière
synthétique pour saisir les conséquences du point de vue de l’unité de la pensée de l’auteur, de la
position défendue.
Chaque partie du développement doit être articulée à la précédente par une transition. La transition
consiste à montrer la nécessité du passage à l’étape suivante de l’argumentation. Autrement dit,
comme lors d’une dissertation, il faut montrer pourquoi la partie qui s’achève ne suffit pas pour
démontrer la thèse. Il faut s’attacher à rendre compte de la progression argumentative du texte.
3/ la conclusion, qui reprend le problème et en propose une tentative de résolution, complexe et
nuancée. Elle peut également proposer une ouverture soit sur un problème connexe, soit sur les
limites et les critiques possibles de la thèse de l’auteur.

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