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INTRODUCTION

Victor Hugo était un poète et romancier français qui, après une formation d'avocat,
s'est lancé dans la carrière littéraire. Il est devenu l'un des poètes, romanciers et
dramaturges romantiques français les plus importants de son temps, ayant
rassemblé une œuvre massive tout en vivant à Paris, Bruxelles et les îles anglo-
normandes. Hugo meurt le 22 mai 1885 à Paris. Hugo est considéré comme l'un des
écrivains français les plus grands et les plus connus. Victor Hugo est l’auteur de
plusieurs œuvres parmi lesquels Notre Dame de Paris.

I- CONTEXTE DE NOTRE DAME DE PARIS


Notre Dame De Paris de Victor Hugo raconte une tragédie d’amour qui se déroule au
cœur de la capitale française en 1482 dans la célèbre cathédrale et à la Cour des
Miracles. L’histoire met en scène plusieurs protagonistes. Quasimodo, un
personnage difforme et laid, considéré comme un monstre aux yeux de la société qui
tombe sous le charme d’Esméralda, une bohémienne d’une beauté incomparable.
Mais la gitane est aussi convoitée par d’autres personnages. Frollo, le méchant
archevêque de la Sainte-Chapelle, veut la courtiser et ordonna alors à Quasimodo
(son protégé) de s’emparer de la bohémienne. Cette dernière fut sauvée par le
capitaine Phoebus envers qui elle va éprouver de l’amour. Les intrigues dans
l’ouvrage de Victor Hugo continuent lorsque Frollo poignarde Phoebus et accuse
Esméralda de ce meurtre. Pour aider la jeune bohémienne, Quasimodo, qui est le
sonneur de Cloche de l‘église, lui offre asile à la cathédrale de Paris. Esméralda,
désespérée de la perte de son amour et condamnée pour le meurtre de Phoebus,
décide se de pendre. Elle meurt en haut de l’édifice religieux. À la suite de la perte
d’Esméralda, Quasimodo décide aussi de la rejoindre pour l’éternité. Une fin bien
différente du célèbre film d’animation de Walt Disney, intitulé Le Bossu de Notre
Dame.

II- LES PERSONNAGES


Pierre Gringoire : le personnage de Gringoire s'inspire librement du poète et
dramaturge réel du même nom. Dans le roman, Gringoire est un artiste sans le sou
qui cultive une philosophie du juste milieu. Il suit Esmeralda jusqu'à la cour des
Miracles, puis est sauvé de la pendaison lorsqu'elle accepte de se marier avec lui
(même si elle n'éprouve pas le moindre sentiment à son égard). Gringoire se fait
alors truand.

Esmeralda : (appelée « la Esméralda » dans le roman) bohémienne séjournant à la


cour des Miracles, âgée de seize ans, elle gagne sa vie en dansant dans les rues de
Paris et sur le parvis de Notre-Dame. Remarquable par sa beauté, elle incarne
l'innocence, la naïveté et la noblesse d'âme. Les désirs qu'elle suscite sont le
principal engrenage de la fatalité qui lui coûte également la vie à la fin du roman. Le
malheur d'Esméralda est causé par l'amour impossible qu'elle éveille chez
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l'archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, qu'elle craint et déteste. De son côté,
Esméralda entretient une passion naïve et aveugle pour Phœbus de Châteaupers,
un capitaine de la garde dont elle admire la beauté. Le bossu de Notre-Dame,
Quasimodo, qui éprouve envers elle un amour sans illusion, tente en vain de lui faire
comprendre que la beauté ne fait pas tout. Considérée par tous comme une
« Égyptienne », Esmeralda est en réalité la fille perdue d'une Rémoise nommée
Paquette. En effet, le roman dévoile qu'Esmeralda et Quasimodo sont des enfants
échangés à leur jeune âge.

Claude Frollo : lointainement inspiré d'un personnage réel, Claude Frollo


est l'archidiacre de Notre-Dame, mû par sa foi et son appétit de savoir. Frollo
entretient son frère Jehan, et a recueilli et élevé Quasimodo. Il se trouve par la suite
déchiré entre son amour pour Dieu et la passion mêlée de haine qu'il voue à
Esméralda.

Quasimodo : Quasimodo est le carillonneur de Notre-Dame et ne sort quasiment


jamais de la cathédrale. Né bossu, borgne et boiteux, il devint en plus sourd à cause
des cloches. Frollo l'a adopté et élevé depuis ses quatre ans alors qu'il venait d'être
abandonné. Il est le seul à savoir communiquer avec lui, par signes. Quasimodo
apparaît au début du roman comme une brute à la botte de Frollo, mais se révèle
ensuite doté de sensibilité et d'intelligence. L'amour et le dévouement qu'il porte à
Esméralda finissent par supplanter son obéissance envers Frollo. Le roman dévoile
qu'Esméralda et Quasimodo sont des enfants échangés à leur jeune âge.

Jehan Frollo : le jeune frère de Claude Frollo est un étudiant dissipé qui fréquente les
truands de la Cour des Miracles, mais compte aussi Phœbus de Châteaupers parmi
ses connaissances de taverne. Lors de l'assaut de la cathédrale, il meurt fracassé
contre la muraille de la cathédrale puis jeté dans le vide par Quasimodo.

Phœbus de Châteaupers : capitaine de la garde, il est attiré par la gitane Esméralda


sans avoir de réels sentiments pour elle. Il est déjà fiancé à Fleur-de-Lys, qui s'avère
très jalouse de sa rivale.

Paquette : surnommée aussi la Chantefleurie, la recluse, la sachette, ou sœur


Gudule. Cette femme a choisi de vivre enfermée dans le Trou aux Rats, depuis que
sa fille d'un an (qu'elle chérissait) ait été enlevée par des bohémiens venus d'Égypte
et échangée contre un enfant de quatre ans, hideux, boiteux et borgne (dont on
comprend qu'il s'agit de Quasimodo). Elle croit sa fille morte et voue une haine féroce
aux Égyptiens en général et à la Esméralda en particulier.

Fleur-de-Lys de Gondelaurier : fiancée de Phœbus, elle est très jalouse d'Esméralda.

Clopin Trouillefou : un des chefs de la bande des truands, il occupe une place
importante à la cour des Miracles.

Louis XI : cruel, avare et calculateur, le roi de France n'apparaît que dans quelques
scènes, mais il joue un rôle décisif dans la répression de la révolte des truands qui
tentent de sauver Esméralda. Intéressé par la quête de la pierre philosophale, il vient
à Notre-Dame sous une fausse identité, celle du « compère Tourangeau », pour
s'entretenir d'alchimie avec Claude Frollo. Louis XI apparaît fréquemment comme un

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personnage machiavélique dans les œuvres romantiques du XIXe siècle, et en
particulier dans les romans de Walter Scott2.

III- LES THEMES EVOQUES DANS NOTRE DAME


DE PARIS
La vie sociale : Notre dame de paris présente la vie sociale du XVe avec ses
mendiants, les rues dangereuses, les bourgeois les tortures de la place de grève
L’injustice : l’œuvre dénonce l’injustice sur de nombreux plans : injustice de la
société et des hommes ; injustices de la laideur physique qui cache une beauté
humaine ; injustice des puissants et de leurs pouvoirs sur les plus faibles ; parodie du
procès et de certains juges ; barbarie de la peine de mort.
L’amour : l’amour est omniprésent dans l’œuvre, avec ses douleurs, les actes de
jalousie et de courage qu’il entraine. L’amour de Quasimodo est pur et naïf, la
passion de Frollo est, elle, destructrice ; et l’amour de Phoebus est passionné et
charnelle, mais également éphémère.

IV- PRESENTATION DU SUJET


Le passage soumis à notre étude est extrait de ‘’Florence’’ de Victor Hugo. Cette
chanson ouvre l'acte II de la comédie musicale. Florence est le titre d'une chanson
de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, écrite par Luc Plamondon et mise en
musique par Richard Cocciante. Elle établit une transition en plaçant en suspens le
déroulement de l'action. La scène instaure un dialogue entre Frollo et Gringoire, le
premier demandant au second de l'informer sur les évolutions scientifiques et
littéraires de l'époque. Ce dialogue prend cependant une tournure prophétique en
annonçant les principaux changements qui vont avoir lieu lors de la Renaissance
alors balbutiante.

V- LES THEMES ABORDES DANS FLORENCE


La chanson alterne les thèmes purement contemporains à l'histoire et ceux "à venir",
faisant notamment allusion :

 à la ville de Florence, haut-lieu de la Renaissance à l'époque, notamment sous


l'impulsion de Côme de Médicis ;
 à Bramante, peintre-architecte et protecteur du célèbre Raphaël ;
 au poète italien Dante, et en particulier à son œuvre La Divine Comédie ;
 aux théories géocentristes de Copernic et Galilée  ;
 à la découverte de l'Amérique par le vénitien Christophe Colomb ;
 à l'invention de l'imprimerie par Gutenberg ;

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 à la ville allemande de Nuremberg, haut-lieu de la diffusion du savoir par
l'imprimerie ;
 à Martin Luther, et à sa traduction du Nouveau Testament.

VI- MONTRONS L’EXPRESSION DES GRANDS


BOULVERSEMENTS DANS ‘’FLORENCE’’
ENTREES REPERAGE ANALYS INTERPRETAT
E ION
Les figures de ‘’la littérature tuera L’utilisation de
style l’architecture’’ l’hyperbole, du futur
‘’les livres des écoles simple, des phrases
tuerons les déclaratives et du
cathédrales’’ Hyperbole champ lexical du
‘’la bible tuera changement font
l’église’’ montre des grandes
‘’l’homme tuera Dieu’’ évolutions et
bouleversements qui
arriveront.

Temps verbaux ‘’tuera’’


‘’tueront’’ Futur simple
de l’indicatif

Champs lexical ‘’à bout’’ Champs


‘’tuera’’ lexical du
changement

Type de phrase ‘’les petites choses Phrase


toujours viennent à déclarative
bout des grandes ‘’
‘’ les livres des écoles
tueront les
cathédrales’’
‘’la bible tuera
l’église’’
‘’l’homme tuera Dieu’’

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On est amené à ceci : que l’architecture a été jusqu’au quinzième siècle le registre
principal de l’humanité, que dans cet intervalle il n’est pas apparu dans le monde une
pensée un peu compliquée qui ne se soit faite édifice, que toute idée populaire
comme toute loi religieuse a eu ses monuments ; que le genre humain enfin n’a rien
pensé d’important qu’il ne l’ait écrit en pierre. Et pourquoi ? C’est que toute pensée,
soit religieuse, soit philosophique, est intéressée à se perpétuer, c’est que l’idée qui
a remué une génération veut en remuer d’autres, et laisser des traces. Or quelle
immortalité précaire que celle du manuscrit ! Qu’un édifice est un livre bien
autrement solide, durable, et résistant ! Pour détruire la parole écrite il suffit d’une
torche et d’un turc. Pour démolir la parole construite, il faut une révolution sociale,
une révolution terrestre. Les barbares ont passé sur le Colisée, le déluge peut-être
sur les Pyramides.
Au quinzième siècle tout change.
La pensée humaine découvre un moyen de se perpétuer non seulement plus durable
et plus résistant que l’architecture, mais encore plus simple et plus facile.
L’architecture est détrônée. Aux lettres de pierre d’Orphée vont succéder les lettres
de plomb de Gutenberg.
Le livre va tuer l’édifice.
L’invention de l’imprimerie est le plus grand événement de l’histoire. C’est la
révolution mère. C’est le mode d’expression de l’humanité qui se renouvelle
totalement, c’est la pensée humaine qui dépouille une forme et qui en revêt une
autre, c’est le complet et définitif changement de peau de ce serpent symbolique qui,
depuis Adam, représente l’intelligence.
Sous la forme imprimerie, la pensée est plus impérissable que jamais ; elle est
volatile, insaisissable, indestructible. Elle se mêle à l’air. Du temps de l’architecture,
elle se faisait montagne et s’emparait puissamment d’un siècle et d’un lieu.
Maintenant elle se fait troupe d’oiseaux, s’éparpille aux quatre vents, et occupe à la
fois tous les points de l’air et de l’espace.
Nous le répétons, qui ne voit que de cette façon elle est bien plus indélébile ? De
solide qu’elle était, elle devient vivace. Elle passe de la durée à l’immortalité. On peut
démolir une masse, comment extirper l’ubiquité ? Vienne un déluge, la montagne
aura disparu depuis longtemps sous les flots, que les oiseaux voleront encore ; et,
qu’une seule arche flotte à la surface du cataclysme, ils s’y poseront, surnageront
avec elle, assisteront avec elle à la décrue des eaux, et le nouveau monde qui sortira
de ce chaos verra en s’éveillant planer au-dessus de lui, ailée et vivante, la pensée
du monde englouti.
Et quand on observe que ce mode d’expression est non seulement le plus
conservateur, mais encore le plus simple, le plus commode, le plus praticable à tous,
lorsqu’on songe qu’il ne traîne pas un gros bagage et ne remue pas un lourd attirail,
quand on compare la pensée obligée pour se traduire en un édifice de mettre en
mouvement quatre ou cinq autres arts et des tonnes d’or, toute une montagne de
pierres, toute une forêt de charpentes, tout un peuple d’ouvriers, quand on la
compare à la pensée qui se fait livre, et à qui il suffit d’un peu de papier, d’un peu
d’encre et d’une plume, comment s’étonner que l’intelligence humaine ait quitté
l’architecture pour l’imprimerie ? Coupez brusquement le lit primitif d’un fleuve d’un
canal creusé au-dessous de son niveau, le fleuve désertera son lit.

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CONCLUSION

Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo raconte l’histoire d’un prêtre, Claude Frollo,
qui observe tristement les tours de sa cathédrale. L’histoire du roman se situe au
XVe siècle, après l’invention de l’imprimerie. Jusque-là, les manuscrits étaient
réservés à une élite restreinte de lettrés, et les images d’une cathédrale étaient la
seule chose qui pût faire connaître aux masses les histoires de la Bible, la vie du
Christ et des saints, les principes moraux, voire les épisodes de l’histoire nationale
ou les notions les plus élémentaires de géographie et de sciences naturelles (la
nature des peuples inconnus, les vertus des herbes et des pierres). Une cathédrale
médiévale était une sorte de programme de télévision permanent et immuable,
censé apprendre aux gens tout ce qui était indispensable à leur vie quotidienne et à
leur salut éternel. Or, voici que Frollo a sur sa table un livre imprimé. « Ceci tuera
cela », chuchote- t-il. Autrement dit, le livre tuera la cathédrale, l’alphabet tuera les
images. Le livre détournera les gens de leurs valeurs les plus importantes, tout en
encourageant des informations inutiles, la libre interprétation des Écritures et une
curiosité malsaine. Dans les années 1960, Marshall McLuhan écrivit La Galaxie
Gutenberg, où il annonçait que la forme de pensée linéaire sous-tendue par
l’invention de l’imprimerie était en passe d’être évincée par une forme de perception
et de compréhension plus globale à travers les images de télévision et d’autres types
de procédés électroniques. Sinon McLuhan lui-même, du moins certains de ses
lecteurs montrèrent du doigt l’écran de télévision, puis un livre imprimé en lâchant à
leur tour : « Ceci tuera cela. » Si McLuhan était encore parmi nous, il eût été le
premier à annoncer aujourd’hui quelque chose du style : « Gutenberg contre-attaque.
» Un ordinateur est assurément un instrument qui permet de produire et d’éditer des
images, avec des icônes qui donnent des instructions ; mais il est tout aussi certain
que l’ordinateur est devenu avant tout un instrument alphabétique. Sur l’écran défi
lent des mots et des lignes ; pour se servir d’un ordinateur, il faut savoir lire et écrire.

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