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Expose Francais
Expose Francais
Victor Hugo était un poète et romancier français qui, après une formation d'avocat,
s'est lancé dans la carrière littéraire. Il est devenu l'un des poètes, romanciers et
dramaturges romantiques français les plus importants de son temps, ayant
rassemblé une œuvre massive tout en vivant à Paris, Bruxelles et les îles anglo-
normandes. Hugo meurt le 22 mai 1885 à Paris. Hugo est considéré comme l'un des
écrivains français les plus grands et les plus connus. Victor Hugo est l’auteur de
plusieurs œuvres parmi lesquels Notre Dame de Paris.
Jehan Frollo : le jeune frère de Claude Frollo est un étudiant dissipé qui fréquente les
truands de la Cour des Miracles, mais compte aussi Phœbus de Châteaupers parmi
ses connaissances de taverne. Lors de l'assaut de la cathédrale, il meurt fracassé
contre la muraille de la cathédrale puis jeté dans le vide par Quasimodo.
Clopin Trouillefou : un des chefs de la bande des truands, il occupe une place
importante à la cour des Miracles.
Louis XI : cruel, avare et calculateur, le roi de France n'apparaît que dans quelques
scènes, mais il joue un rôle décisif dans la répression de la révolte des truands qui
tentent de sauver Esméralda. Intéressé par la quête de la pierre philosophale, il vient
à Notre-Dame sous une fausse identité, celle du « compère Tourangeau », pour
s'entretenir d'alchimie avec Claude Frollo. Louis XI apparaît fréquemment comme un
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personnage machiavélique dans les œuvres romantiques du XIXe siècle, et en
particulier dans les romans de Walter Scott2.
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à la ville allemande de Nuremberg, haut-lieu de la diffusion du savoir par
l'imprimerie ;
à Martin Luther, et à sa traduction du Nouveau Testament.
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On est amené à ceci : que l’architecture a été jusqu’au quinzième siècle le registre
principal de l’humanité, que dans cet intervalle il n’est pas apparu dans le monde une
pensée un peu compliquée qui ne se soit faite édifice, que toute idée populaire
comme toute loi religieuse a eu ses monuments ; que le genre humain enfin n’a rien
pensé d’important qu’il ne l’ait écrit en pierre. Et pourquoi ? C’est que toute pensée,
soit religieuse, soit philosophique, est intéressée à se perpétuer, c’est que l’idée qui
a remué une génération veut en remuer d’autres, et laisser des traces. Or quelle
immortalité précaire que celle du manuscrit ! Qu’un édifice est un livre bien
autrement solide, durable, et résistant ! Pour détruire la parole écrite il suffit d’une
torche et d’un turc. Pour démolir la parole construite, il faut une révolution sociale,
une révolution terrestre. Les barbares ont passé sur le Colisée, le déluge peut-être
sur les Pyramides.
Au quinzième siècle tout change.
La pensée humaine découvre un moyen de se perpétuer non seulement plus durable
et plus résistant que l’architecture, mais encore plus simple et plus facile.
L’architecture est détrônée. Aux lettres de pierre d’Orphée vont succéder les lettres
de plomb de Gutenberg.
Le livre va tuer l’édifice.
L’invention de l’imprimerie est le plus grand événement de l’histoire. C’est la
révolution mère. C’est le mode d’expression de l’humanité qui se renouvelle
totalement, c’est la pensée humaine qui dépouille une forme et qui en revêt une
autre, c’est le complet et définitif changement de peau de ce serpent symbolique qui,
depuis Adam, représente l’intelligence.
Sous la forme imprimerie, la pensée est plus impérissable que jamais ; elle est
volatile, insaisissable, indestructible. Elle se mêle à l’air. Du temps de l’architecture,
elle se faisait montagne et s’emparait puissamment d’un siècle et d’un lieu.
Maintenant elle se fait troupe d’oiseaux, s’éparpille aux quatre vents, et occupe à la
fois tous les points de l’air et de l’espace.
Nous le répétons, qui ne voit que de cette façon elle est bien plus indélébile ? De
solide qu’elle était, elle devient vivace. Elle passe de la durée à l’immortalité. On peut
démolir une masse, comment extirper l’ubiquité ? Vienne un déluge, la montagne
aura disparu depuis longtemps sous les flots, que les oiseaux voleront encore ; et,
qu’une seule arche flotte à la surface du cataclysme, ils s’y poseront, surnageront
avec elle, assisteront avec elle à la décrue des eaux, et le nouveau monde qui sortira
de ce chaos verra en s’éveillant planer au-dessus de lui, ailée et vivante, la pensée
du monde englouti.
Et quand on observe que ce mode d’expression est non seulement le plus
conservateur, mais encore le plus simple, le plus commode, le plus praticable à tous,
lorsqu’on songe qu’il ne traîne pas un gros bagage et ne remue pas un lourd attirail,
quand on compare la pensée obligée pour se traduire en un édifice de mettre en
mouvement quatre ou cinq autres arts et des tonnes d’or, toute une montagne de
pierres, toute une forêt de charpentes, tout un peuple d’ouvriers, quand on la
compare à la pensée qui se fait livre, et à qui il suffit d’un peu de papier, d’un peu
d’encre et d’une plume, comment s’étonner que l’intelligence humaine ait quitté
l’architecture pour l’imprimerie ? Coupez brusquement le lit primitif d’un fleuve d’un
canal creusé au-dessous de son niveau, le fleuve désertera son lit.
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CONCLUSION
Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo raconte l’histoire d’un prêtre, Claude Frollo,
qui observe tristement les tours de sa cathédrale. L’histoire du roman se situe au
XVe siècle, après l’invention de l’imprimerie. Jusque-là, les manuscrits étaient
réservés à une élite restreinte de lettrés, et les images d’une cathédrale étaient la
seule chose qui pût faire connaître aux masses les histoires de la Bible, la vie du
Christ et des saints, les principes moraux, voire les épisodes de l’histoire nationale
ou les notions les plus élémentaires de géographie et de sciences naturelles (la
nature des peuples inconnus, les vertus des herbes et des pierres). Une cathédrale
médiévale était une sorte de programme de télévision permanent et immuable,
censé apprendre aux gens tout ce qui était indispensable à leur vie quotidienne et à
leur salut éternel. Or, voici que Frollo a sur sa table un livre imprimé. « Ceci tuera
cela », chuchote- t-il. Autrement dit, le livre tuera la cathédrale, l’alphabet tuera les
images. Le livre détournera les gens de leurs valeurs les plus importantes, tout en
encourageant des informations inutiles, la libre interprétation des Écritures et une
curiosité malsaine. Dans les années 1960, Marshall McLuhan écrivit La Galaxie
Gutenberg, où il annonçait que la forme de pensée linéaire sous-tendue par
l’invention de l’imprimerie était en passe d’être évincée par une forme de perception
et de compréhension plus globale à travers les images de télévision et d’autres types
de procédés électroniques. Sinon McLuhan lui-même, du moins certains de ses
lecteurs montrèrent du doigt l’écran de télévision, puis un livre imprimé en lâchant à
leur tour : « Ceci tuera cela. » Si McLuhan était encore parmi nous, il eût été le
premier à annoncer aujourd’hui quelque chose du style : « Gutenberg contre-attaque.
» Un ordinateur est assurément un instrument qui permet de produire et d’éditer des
images, avec des icônes qui donnent des instructions ; mais il est tout aussi certain
que l’ordinateur est devenu avant tout un instrument alphabétique. Sur l’écran défi
lent des mots et des lignes ; pour se servir d’un ordinateur, il faut savoir lire et écrire.