Vous êtes sur la page 1sur 7

Cours :

Risque incendie
I. Généralités

1. Définition de l’incendie
L’incendie est une combustion incontrôlée dans le tps. Il s’agit d’une réaction chimique
d’oxydation d’un combustible par un comburant en présence d’une source d’énergie.

2. Paramètres d’évaluation du risque d’inflammabilité

• Point éclair (flash point)


Température (T0) à laquelle un HC émet des vapeurs en quantité suffisante pour que leur
mélange avec l'air soit inflammable. La combustion ne peut pas s'entretenir d'elle-même.
Selon le point d´éclair, on distingue les liquides :

Extrêmement inflammables : PE < 0°C (essence, benzène, acétone, éther)


Facilement inflammables : 0°C < PE< 21°C (éthanol, toluène)
Inflammables : 21° C < PE < 55°C (xylène)
Combustibles : PE > 55°C (Gasoil)

Quelques exemples de PE :
– Essence auto = - 40 °
– Benzène = - 11 °
– Hexane = - 22 °
– Gasoil = + 65 °
– Huile de graissage > 160 °

• Température d’inflammation
Température (T1) à laquelle un HC émet des vapeurs en quantité suffisante pour former
avec l'air un mélange inflammable tel que la combustion puisse s'entretenir d'elle-même.
T1 > T0 de 1 à 3°C environ

• Température d’auto – inflammation


Température (T2) à partir de laquelle les vapeurs émises par un hydrocarbure
s'enflamment spontanément.
• Limites d’inflammabilité
La zone d’inflammabilité est délimitée par deux limites : limite inférieure d’explosivité
(LIE) et limite supérieure d’explosivité (LSE).

3. Modes de propagation de l’incendie

• Conduction
La chaleur est transmise par contact direct entre solides, des parties chaudes vers les
parties froides
• Convection
Transfert de chaleur par mouvement ascendant d’air réchauffé.
• Rayonnement
Plus un matériau a une température élevée, plus il émet d’énergie sous la forme RI. Ce
rayonnement est absorbé, et se transforme en chaleur dans l’élément récepteur.
• Projection
Des objets enflammés emportés par le vent ou projetés par une explosion, peuvent créer
de nouveaux foyers distants.

4. Classes de feu
Feux de classe A : Feux de matériaux solides dont la combustion entraîne la formation
de braises (bois, tissus, carton, papier).
Feux de classe B : Feux de matières liquides inflammables. (Essence, alcool, huile,
vernis, peinture graisse).
Feux de classe C : Feux de gaz combustible (propane, butane, méthane …etc.)
Feux de classe D: ce sont des feux de métaux inflammables, tels le sodium, le
magnésium et l’aluminium. Pour éteindre ces feux, il faut utiliser des poudres spéciales.

5. Les agents extincteurs

a. L’eau
L'eau pulvérisée : pour feu de classe A.
Agit par refroidissement et protection contre l'intensité du rayonnement du foyer en
créant un "écran" protecteur.
Eau pulvérisé + additif pour Feu de classe A, B
Agit par refroidissement + étouffement (grâce à l’additif)
Efficace sur les feux électriques jusqu'à 1000 V.
b. La mousse
• Eau + émulseur + air
• Utilisée pour les feux de type B.
• Efficace pour les feux d’hydrocarbures en nappe.
• Agit par étouffement et refroidissement.

c. Le CO2
• Utilisé pour les feux de type B et C.
• Convient parfaitement pour les feux électriques.
• Agit par soufflage, refroidissement et étouffement.

d. Les poudres
Ce sont des produits chimiques (bicarbonate de sodium, potassium, phosphate
d’ammonium...).

• poudre B C
Composée principalement de bicarbonate de sodium ou bicarbonate de potassium (85-
95 %).
Feux de classe B et C et feux d’origine électrique, agit par inhibition.

• poudre A B C (dite polyvalente)


Composée principalement (jusqu'à 95 %) de sulfate d’ammonium, bicarbonate de sodium
Feux A, B, C et feux d’origine électriques.

• poudre D
Poudres spéciales pour les feux de métaux (Chlorure de sodium, phosphates de calcium)

e. Les halons (HBFC, HCFC, HFC…. Etc.)


Plus efficace que le CO2. Agit par inhibition. Feux B et feux d’origine électrique.

f. Les gaz inertes (Argon, azote)


Agissent par étouffement. Feux d’origine électrique.

g. Le sable
Utilisé pour stabiliser l’écoulement de liquides inflammables.
6. Les Mousses Extinctrices
La mousse est l’agent extincteur le plus utilisé dans le monde de l'industrie pétrolière car
elle est très efficace sur les feux d'hydrocarbures, et aussi sur les feux de solvants et
d'alcools. C’est un mélange : eau + émulseur + air

• Emulseur
L’émulseur est une préparation liquide concentrée qui se dilue dans l’eau à la
concentration d’emploi spécifiée pour former la solution moussante.

Il existe deux types d’émulseurs :


– les émulseurs protéiniques (corne animale)
– les émulseurs synthétiques (tensioactifs)

• Modes d’action des mousses


– Etouffement : Empêche l’apport d’oxygène vers le liquide
– Ecran : Arrête l’émission de vapeurs inflammables
– Refroidissement : grâce à l’eau qu’elle contient

• Valeurs caractéristiques des mousses et émulseurs

a. Le taux de foisonnement (TF)

On appelle taux de foisonnement, le rapport du volume de mousse produite sur le volume


de solution moussante utilisée.

Mousse
TF =
Solution moussante

Bas Foisonnement : TF < 20


Moyen Foisonnement : 20 < TF <200
Haut Foisonnement : TF > 200

 Mousse à BF (TF < 20)


C'est une mousse lourde produite par des lances ou des canons et peut être projetée à de
grandes distances.
Elle est peu sensible aux conditions atmosphériques et assure une couverture résistante.
C’est la mieux adaptée contre les grands feux HC.

 Mousse à MF (20 < TF < 200)


Elle est plus sensible aux intempéries, sa résistance à la ré-inflammation est inférieure à
celle de la mousse BF.
Utilisée pour les déversoirs de cuvette de rétention, pour le noyage de petits volumes
(hauteur de 2m maxi) et dans des petites enceintes confinées.

 Mousse à HF ( TF > 200)


Elle permet de "noyer" de grands volumes, mais résiste moins bien au feu que les autres
mousses et Peut être dispersée par le vent. Elle est donc utilisée en intérieur (ex: entrepôts
de stockage de solvants...).

b. La concentration (C) en %
En règle générale le taux de concentration est de 3 ou 6 %

Emulseur
C=
Solution moussante

6. Effets de l’incendie
a. Fumées et gaz
– Brûlures de la peau ou du système respiratoire par inhalation de gaz chauds.
– Asphyxie due à la Diminution de la concentration d’oxygène dans l’air.
– Gène pour l’évacuation et l’intervention
– Toxicité des produits de la combustion (CO, CO 2, Cl 2 , HN 3 , H 2 S….)
b. Flammes et chaleur
La température des flammes est de 600 à 1200°C, à leur contact, les brulures sont
immédiates:
• 1er degré : atteinte superficielle
• 2eme degré : destruction de l’épiderme
• 3éme degré : destruction de l’épiderme et du derme.
Effet lumineux des flammes sur les yeux.


 Autres effets de l’incendie
- Effets sur les structures : effondrements des bâtiments et des biens de l’entreprise.
- Effets économiques et sociaux : Arrêt temporaire de l’activité (cout + stress)
- Effets sur l’environnement : Pollution des eaux par les produits extincteurs (mousse) et
pollution de l’air par les gaz de combustion.

II. Protection et lutte contre l’incendie


C'est la recherche, l'application et le contrôle des moyens et méthodes permettant d'éviter
l'éclosion et la propagation d'un incendie.

Moyens:
• Prévention
• Détection
• Intervention

1. Prévention
Veiller à ce que le combustible, le comburant et la source d’inflammation ne forment
jamais des conditions favorables à une explosion :

a. Suppression du comburant
- suppression de l’air par des toits flottants dans les bacs d’hydrocarbures,
- substitution par un ciel de gaz neutre pour les liquides hautement inflammables

b. Suppression du combustible
- ventilation suffisante des locaux susceptibles de contenir des gaz inflammables
(maintien du mélange gaz-air en dessous de la LIE),
- détection de fuites de gaz ou de liquides inflammables,
- aspiration des poussières combustibles.

c. suppression de la source d’inflammation


- éloignement ou suppression de toute source de chaleur,
- utilisation de matériels électriques isolés, adaptés aux atmosphères explosibles
(ATEX),
- permis de feu (liste de points à vérifier afin de limiter les incendies et explosions lors
de travaux par point chaud).
2. Détection
La détection nécessite plusieurs appareils. Les phénomènes détectés sont : Fumée,
Flamme, Chaleur.
 Explosimètre
Il permet de détecter la présence d’un gaz ou de vapeurs combustibles dans l’air.
Il permet également de déterminer :
• la LIE,
• le % d’oxygène
• un ou plusieurs toxiques : (H2S, CO, Cl2, NH3).

 Le système de sécurité incendie (SSI)


Il est composé du système de détection incendie (SDI) et du système de mise en sécurité
incendie (SMSI).
SSI = SDI + SMSI
C’est un ensemble d’appareils qui servent à surveiller chaque point de l’installation pour
prévenir instantanément la naissance d’un incendie;
Lorsqu’il a décelé l’incendie, le SSI actionne tous les organes liés à la sécurité incendie.

Exemple:
• fermeture des portes coupe-feu,
• mise en marche des ventilateurs de désenfumage
• alarme etc.…

3. Intervention contre les sinistres


Les extincteurs sont des appareils contenant un agent extincteur (eau, eau + additif,
poudre,
etc.). En fonction de leur masse, ils sont portatifs (inférieur à 16 kg), portables ou sur
roues.
• Extincteur à eau : Feux de classe : A
• Extincteur à poudre : Efficace pour tout type de feux (A B et C)
• Extincteur CO2 : Feux classe B et C, feux d’origine électrique.
 Hydrant : bouche d´incendie, raccordée à une conduite d´eau.
 Dévidoir (R.I.A) : Robinet d’Incendie Armée

Vous aimerez peut-être aussi