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G.M.I.

JUIN 2008

ENV. NOTE N°12

SÉCURITÉ AU TRAVAIL

COMMENT GÉRER LE TRAVAIL ISOLÉ ?

Certains salariés, notamment ceux des petites entreprises,


peuvent être amenés à travailler seuls.

Le Code du travail n’interdit pas le recours au travail isolé,


mais celui-ci est prohibé dès lors qu’il présente un danger pour les salariés.

Un salarié doit être considéré comme isolé toutes les fois


qu’il est hors de vue ou de portée de voix des autres travailleurs de l’entreprise.

Aussi, pour qualifier un poste de travail isolé, deux facteurs sont à prendre en compte.
Il s’agit du temps d’isolement et de la dangerosité de l’activité.

Même s’il est recommandé de ne pas affecter une personne seule


à un poste de travail dangereux ou essentiel à la sécurité des autres travailleurs,
pour certains de vos salariés,
ce mode de travail constitue leur mode habituel de travail.

C’est pourquoi, nous vous invitons à prendre connaissance des dispositions ci-dessous
afin de vous mettre en conformité avec vos obligations.
I - Quels sont les postes concernés ?

Le travail isolé n’est pas dangereux en lui-même.


Il peut toutefois être un facteur d’aggravation de certaines situations et devenir
réellement risqué dans certains cas ou lorsque des circonstances particulières viennent
troubler un salarié habitué à travailler seul.

C’est la raison pour laquelle la loi place les salariés isolés sous la surveillance d’autres
salariés lorsque leur activité est dangereuse.

Aussi, nous ne saurions que trop vous recommander :

− de ne jamais laisser un salarié travailler seul à un poste dangereux ou essentiel à


la sécurité de ses collègues,
− d’assurer la surveillance directe ou indirecte de tout salarié (ou équipe de salariés)
isolé du reste de l’entreprise, de jour comme de nuit.

II - Quels sont les postes pour lesquels le travail isolé est


interdit ?
Il s’agit des postes mettant en jeu la sécurité du salarié et/ou celle de ses collègues. Dans
un tel contexte, certaines dispositions (R.4323-41- R.4323-59, etc.) du Code du travail
soumettent ces salariés à la surveillance obligatoire d’autres.

De manière plus générale, cette surveillance est prévue par décret. La liste n’est pas
exhaustive, mais les principaux postes concernés sont ceux liés :

- aux ascenseurs, monte charge, escaliers mécaniques ou roulants et installations


de parcage automatique de véhicules,
- aux manœuvres des véhicules et engins de chantier,
- aux installations électriques,
- aux maniements de matériels pyrotechniques,
- à différents modes de transport.

Attention : le salarié assurant la surveillance doit être qualifié, formé et disposer des
moyens nécessaires pour assurer la sécurité de ses collègues.
III - Quelles sont les obligations de l’employeur face au travail
isolé ?

L’absence de textes généraux relatifs au travail isolé n’implique pas qu’il n’existe aucune
obligation de le prendre en compte. En effet, il appartient à l’employeur lui-même de
déterminer les mesures qui permettront de prévenir les risques encourus par un
travailleur isolé.

Ainsi, l’obligation générale de sécurité comme l’obligation de secours font naître, à


l’égard des chefs d’établissement, des obligations de résultat à atteindre (obligations de
garantir la sécurité et la santé physique et mentale des travailleurs).

Au terme de ces dispositions, l’évaluation des risques professionnels constitue le point


d’ancrage de la démarche de prévention dans l’entreprise.

IV - L’évaluation du risque professionnel

Il convient de limiter au maximum le travail isolé. Une action sur l’organisation du


travail permet de réduire ou d’éliminer bon nombre de situations de travail isolé
(modification des horaires d’intervention, planification des équipes de travail,
constitution différentes des groupes, etc.).

Il convient d’analyser toutes les situations et circonstances de travail isolé, afin de


prendre les mesures préventives adaptées pour celles qui ne peuvent être évitées.

Les principaux points suivants devront être analysés :

− la durée de l’isolement,
− les moyens de communication : modes de communication disponibles ? Est-il
possible de voir ou d’entendre le travailleur ?
− le lieu de travail : est-il isolé ou éloigné ? Faut-il un moyen de transport pour s’y
rendre ?
− la nature du travail : quels sont les outils, matériels, produits et machines utilisés ?
Les activités sont elles à hauts risques ?
− le travailleur isolé : possède-t-il une expérience et une formation suffisante pour
exercer l’activité concernée ? A-t-il des antécédents médicaux ?

Néanmoins, les circonstances ne sont jamais les mêmes et il faut donc adapter l’analyse
décrite ci-dessus à chaque situation rencontrée dans votre entreprise.
V - Quel dispositif peut-on mettre en place pour assurer la
sécurité des travailleurs isolés ?

Au-delà de l’organisation du travail, il est envisageable de mettre à la disposition des


agents un Dispositif d’Alarme pour Travailleur Isolé (DATI), il est appelé aussi « homme-
mort ».
Ces systèmes, qui permettent la détection de l’état physique du salarié isolé et sa
localisation, sont constitués au minimum d’un émetteur porté par le travailleur isolé et
un récepteur placé dans la collectivité, pour recevoir l’alarme et la transmettre aux
secours.

Ces appareils transmettent automatiquement une alerte en cas de :


− perte de verticalité (chute du salarié, le DATI se trouve en position horizontale),
− perte de mouvement (notamment en cas d’inconscience du porteur).

VI - Dans quel cas la responsabilité civile et pénale du chef


d’entreprise peut-elle être engagée ?

L’employeur peut voir sa responsabilité engagée si le salarié travaillait seul et que cette
isolation fut l’une des causes de l’accident.

A titre d’exemples, plusieurs employeurs ont déjà été condamnés au civil comme au
pénal pour avoir laissé travailler seul un salarié aux commandes d’un appareil de
levage.

Néanmoins, le fait de faire travailler des salariés en binôme ou d’adjoindre en cours de


tâche un second salarié au premier peut permettre à l’employeur de prouver le respect
de son obligation de sécurité, si d’autres négligences ou imprudences n’ont pas été
commises.

En revanche, l’affectation de salarié travaillant précédemment en binôme à un poste


isolé relève d’un acte de gestion courante de l’entreprise et n’entraîne pas de
conséquence pour l’employeur, sous réserve que cette affectation ne rende pas plus
dangereuse la tâche pour le salarié.

Attention : le travail en équipe ne décharge pas l’employeur de son obligation de


sécurité. En effet, lorsqu’il forme une équipe de travail, le chef d’entreprise doit
encore s’assurer qu’elle est apte à réaliser le travail dans les meilleures conditions
possibles.

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