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Chapitre 2 : Généralités Sur La Résistance des Matériaux

Enseignant : Dr. Noui Abdelkader


Institut des Séances de la terre et de L’univers, Université Batna 2
Batna 05078, Algérie

La résistance des matériaux a pour but d’étudier la résistance 1.1 Forces et tensions intérieures
et la rigidité des pièces de machines et des constructions
métalliques. La résistance des matériaux s’occupe de l’étude des corps
La résistance est la propriété d’un matériau de supporter les déformables. Les forces extérieures appliquées à un corps
charges appliquées sans rupture. déformable provoquent des modifications de sa forme
La rigidité est la propriété d’un matériau de résister aux géométrique et de ses dimensions.
déformations. Les déformations sont dites élastiques si elles
disparaissent complétement lorsque l’on supprime l’action
des forces extérieures et le contraire. Par contre, lorsque le
1. Action des forces extérieurs sur les matériaux corps ne reprend pas sa forme et ses dimensions initiales, la
déformation est dite plastique.
Pour calculer la résistance et la rigidité d’un matériau, il faut La variation de la position des particules constituant le
connaitre en premier lieu la grandeur des forces appliquées à ce corps pendant sa déformation sous l’action des forces
dernier. extérieures s’accompagne de la variation des forces de
Les forces (charges extérieures) peuvent être statiques ou l’action réciproque entre ces particules (atomes). La force
dynamiques, concentrées ou distribuées, actives ou réactives. intérieure (tension) (Fig. 3) est la mesure de l’intensité de
Les forces statiques conservent continuellement leur l’action réciproque entre les particules. Les forces intérieures
grandeur et leur direction (exemple : le poids propre d’une tendent à équilibrer les forces extérieures et la déformation
poutre). du corps cesse dès que les forces intérieures équilibrent les
La charge est dite concentrée si son domaine d’application forces extérieures.
est assez petit relativement aux dimensions du corps (Fig. 1).

Fig. 1 Force concentrée


Fig. 3 Forces et tensions intérieures
La charge distribuée peut être spatiale (volumique),
L’intensité de la force intérieure agissante sur une unité
superficielle ou linéaire. Les forces spatialement réparties
de surface est appelée contrainte. Pour déterminer les forces
agissent sur tout le volume du corps (exemple : force de gravité,
intérieures (contrainte) qui apparaissent au cours des
force d’attraction magnétique). Les charges superficielles sont
déformations, on utilise la méthode connue dite la méthode
appliquées sur la surface du corps (exemple : l’action de la
des sections.
pression de vapeur sur la surface du piston). Les charges
linéaires sont distribuées suivant une bande étroite (ligne) du
1.2 Méthode des sections
corps (exemple : l’effort sur les dents des roues dentées) (Fig.
2).
La méthode des sections considère l’équilibre de l’une
des deux parties d’un corps coupé en pensée sous l’action de
toute les forces y compris les forces intérieures.
Considérons un corps en équilibre sous l’action des
forces extérieures, découpons-le en deux parties. Chaque
partie est en équilibre sous l’action des forces extérieures qui
lui sont déjà appliquées et des réactions exercées de la part
Fig. 1 Force répartie de la partie rejetée (forces intérieures) (Fig. 3).
Chapitre 2 : Généralités Sur La Résistance des Matériaux

On réduit les efforts intérieurs au centre de gravité de la La contrainte normale moyenne se détermine par :
section en vecteur résultant R et un moment résultant M (Fig.
4) dont les composants sont :  n = N / S (1)

La contrainte normale est la limite du rapport lorsque ΔS


tend vers zéro.

 n = lim N / S (2)

La contrainte tangentielle se détermine de la même


manière :
Fig. 4 Efforts intérieurs au centre de gravité
 = Q / S (3)
⃗ 𝑥, 𝑄
𝑅⃗ (𝑄 ⃗ 𝑦, 𝑄
⃗ 𝑧)
Où :  = lim Q / S (4)
• Qx, Qy : Efforts tranchants ; Connaissant les grandeurs des composantes on peut
• Qz : Effort normale. trouver la contrainte totale :

⃗⃗ (𝑀
𝑀 ⃗⃗ 𝑥 , 𝑀
⃗⃗ 𝑦 , 𝑀
⃗⃗ 𝑧 )
Où :  =  2 + 2 (5)

• Mx, My : Moments tranchants ;


• Mz : Moment normale. 2. Hypothèses principale de la résistance des
matériaux
Pour déterminer les efforts intérieurs, on procède dans
l’ordre suivant : Nous avons vu que les forces extérieures qui agissent sur les
corps élastiques font apparaitre des tensions internes entre les
• Calculer les réactions des appuis (corps en
particules du corps. Les forces internes s’opposent aux forces
équilibre sous l’action des forces extérieurs) ;
extérieures et la grandeur de cette résistance dépend des
• Couper en pensée le corps en deux parties et
déformations c’est-à-dire des propriétés physico-mécaniques du
rejeter l’une des deux en la remplaçant par les
matériau composant le corps. Les matériaux ont des propriétés
forces intérieures ;
physico-mécaniques diverses et compliquées pour l’étude
• Placer un système de coordonnées dont le théorique de l’état de contrainte du corps sans hypothèses
troisième axe est perpendiculaire à la section en correspondantes
son centre de gravité ;
• Etablir les équations d’équilibre statique et 2.1 Hypothèse de l’homogénéité et la continuité
calculer les forces intérieurs (Qx, Qy, Qz, Mx, My,
Mz). L’hypothèse consiste en ce que les propriétés physico-
Selon l’axiome de l’égalité de l’action et de réaction, les mécaniques du matériau sont estimés identiques en tout le
forces intérieurs sont égales sur les deux parties du corps, volume du corps. De tels corps sont appelés isotropes.
mais de sens opposé.
2.2 Hypothèse des sections planes
1.3 Contrainte
La section reste droite (plane) même après l’application
Soit un élément de surface ‘ΔS’ de la surface de de la force (après déformation) (Fig. 6).
séparation des deux parties et ‘ΔR’ la force élémentaire qui
lui est appliquée. ‘ΔN’ et ‘ΔQ’ les composantes normale et
tangentielle de ‘ΔR’ suivant la direction normale n et
tangentielle t à la surface ‘ΔS’ (Fig. 5).
Fig. 6 Hypothèse des sections planes

2.3 Hypothèse de la petitesse des déformations

L’hypothèse consiste en ce que les dimensions du corps


déformé sont considérées comme égales aux dimensions du
corps non déformé, autrement dit les déformations sont
négligeables relativement aux dimensions du corps. Cette
Fig. 5 Les composantes normale et tangentielle de la hypothèse est vérifiée pour les déformations élastiques (Fig.
contrainte 7).
Master : Géotechnique Résistance des Matériaux

Fig. 7 Petitesse de déformation

On résistance des matériaux on introduit le principe des


dimensions initiales. En vertu de ce principe, lorsqu’on compose
les équations d’équilibre statique, on suppose que le corps n’a
pas été déformé et qu’il a les mêmes dimensions géométriques
avant d’être soumis à l’action des forces extérieurs. Ce principe
ne peut être appliqué dans le cas des grandes déformations.
En résistance des matériaux existe le principe
d’indépendance de l’action des forces. En vertu de ce principe
le résultat de l’action d’un système de forces, ne dépend pas de
l’ordre d’application des forces, est égale à la somme des
résultats de l’action de toutes les forces appliquées séparément
(Fig. 8).

Fig. 8 Principe d’indépendance de l’action des forces

En résistance des matériaux, une force ne se déplace pas le


long de sa direction. Un système de forces ne peut pas être
remplacer par sa résultante (Fig. 9).

Fig. 9 Principes en résistance des matériaux

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