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CHAPITRE 4:

I- L’AÉRATION

1- Fonction de l’air
2- Bilan
2-1 Demande en oxygène OUR
2-2 Offre en oxygène OTR
2-3 Évaluation de la demande en oxygène
Fonctions de l’air:
 Air = exigences métaboliques

 Air = oxygène

 Oxygène? =
- accepteur final des électrons dans
métabolisme énergétique
- anabolisme de certaines molécules (comme
élément constitutif)
Bilan

Quantité disponible dans


Demande en O2 le milieu
(offre)

O2 = facteur limitant de croissance


Demande en oxygène (OUR)
Oxygen Uptake Rate

 Dépend de :
-caractéristiques de la biomasse
-Effectif de la biomasse
Demande en oxygène (OUR)

 Caractéristiquede la biomasse est exprimée


par QO2 (taux d’assimilation spécifique d’O2)

Quantité d’oxygène consommée au cours d’une


fermentation
par unité de biomasse et par unité de temps
Demande en oxygène (OUR)
 Effectif en biomasse donné par X

 Dans une culture en batch:


OUR= QO2 × X
Microorganisme QO2 X OUR
mmole×g-1×h-1 g/l g/l×h
Aspergillus niger 3,0 10 0,96*
Penicillium 3,9 10 1,25
chrysogenum
Saccharomyces 7,7 10 2,50
cerivisiae
Escherichia coli 10,8 10 3,46

*: 0,032 (g de O2/ mmole de O2) * 3,0 (mmole O2/ g de biomasse* h de culture) * 10 (g de biomasse/ L de culture) = 0,96 g de O2 /L h
Offre d’oxygène OTR
 Assurée par l’aération :
- en injectant de l’air
-en injectant de l’O2
 Deux difficultés majeurs interviennent:
Faible solubilité de l’oxygène
dans l’eau
(donnée par la loi de henry) Existence de plusieurs molécules
qui ralentissent le transfert
Pi = Ci Hi Des molécules d’O2 vers les cellules
Pi : pression partielle du gaz
Ci: quantité d’oxygène
Hi: coefficient de Henry pour le gaz
Dissout considéré et le liquide à la
température de travail
Comment? +++ barrières
Enveloppe cellulaire
5
6 Site d’utilisation
3
1 De l’oxygène
Film O2 diffusion
gazeux
4
Film 2 Film
liquide liquide

Bulle d’air cytoplasme

Eau
Vitesse de transfert d’un gaz
vers un liquide
 dCL/dt = KL × a × (C*-CL)
- C*: concentration en gaz dans la phase
liquide à saturation
- CL: concentration en gaz dans la phase
liquide au temps t
- KL: coefficient de transfert (specifique du gaz
et du liquide)
- a: superficie de l’interface gaz/liquide
dCL/dt = KL × a × (C*-CL)

 But de l’opération est d’augmenter dCL/dt


 En augmentant (C*-CL)?
 KL exprime la vitesse avec laquelle les
molécules gazeuse traversent l’espace qui les
séparent du liquide (impossible à faire varier)
 a augmente en diminuant le diamètre des
bulles gazeuses.
Notion de KLa (si on augmente a = petites bulles= KL augmente; les
deux paramètres sont indissociables)
Dans une fermentation;
notion de consommation en O2

 dCL/dt = KL × a × (C*-CL) – QO2X= OTR – OUR


Cette vitesse varie en fonction de la quantité X
II- L’agitation

 1 But
 2 Les systèmes d’agitation
 2-1 agitation mécanique
 2-2 agitation pneumatique
 2-3 agitation hydraulique
 3 Hydrodynamique et performance des
transferts (Nombre de Reynolds, Nombre de
puissance, Nombre d’aération, Nombre de
Froud)
Agitation = homogénéisation
spatiale

 But:
Assurer un contact parfait entre les différentes
phases de la fermentation = maximiser les
possibilités d’échange entre elles.
Les différents transferts:
3 phases: solide liquide gaz

 Transfert gaz →liquide: solubilisation de l’oxygène


de l’air dans le substrat.
 Transfert liquide →gaz: désorption du substrat (CO2
et autres gazs dissouts)
 Transfert liquide → solide: assimilation des
nutriments et de l’O2 en solution présents dans
substrat (liquide) par les cellules (solide)
 Transfert solide →liquide: dissimilation des exo-
métabolites des cellules vers le substrat.
2 les systèmes d’agitation

 Trois types d’agitation:


 Agitation mécanique: à l’aide de pales ou
contre - pales ou hélices;
 Agitation pneumatique: par injection d’air ou
de gaz de fermentation;
 Agitation hydraulique: par pompage ou
circulation.
2-1 agitation mécanique

 Axe central soumis à rotation.


 La forme des pièces en mouvement influence
l’efficacité.
 Agitation = -assurer que tout le volume est agité;
- éviter d’abimer les microorganismes
par cisaillements
 Agitation radiale: pale/contre pale
 Agitation axiale: hélice
Agitation radiale – agitation axiale

Mouvement du fluide en fonction du type d'agitation


2-2 agitation pneumatique
 Absence totale de cisaillements
2-3 agitation hydraulique
3 Hydrodynamique et performances
de transfert
cas des Cuves mécaniquement agitées

contenu
Mobile
d’agitation
contenant

Système = hydro-machine
Régimes hydrodynamiques.
Puissance consommée

 Le mouvement d’un liquide newtonien dans


une cuve agitée est caractérisé par le nombre
de Reynolds qui représente le rapport entre
les forces d’inertie et de viscosité :

Avec:
da (m) diamètre de l’agitateur
N (tr/s) vitesse de rotation
ρl (kg/m3) masse volumique du liquide
µl (Pa/s) viscosité du liquide
Pour des nombres de Reynolds inférieurs à 10, le régime
d’écoulement est laminaire, l’amplitude du régime
intermédiaire dépend du mobile d’agitation, mais, au-dessus
d’un nombre de Reynolds de 10 000, le régime est turbulent
quel que soit le mobile.

Np = P /(ρl × N3 × da5)

Np le nombre de puissance
P puissance mécanique consommée
3-1 Cuves mécaniquement agitées
aérées
 Le mobile d’agitation a ici un double rôle :
 il doit mélanger la phase liquide,
 disperser les bulles d’air injectées dans la cuve et éviter leur
coalescence.
 Les mobiles cisaillants sont les seuls utilisés, car les
contraintes mécaniques qu’ils génèrent permettent,
en cassant les bulles de gaz, d’obtenir des bulles de
petites tailles et donc une aire d’échange
interfaciale gaz-liquide importante.
3-1-1 Régimes hydrodynamiques,

 Il existe trois régimes hydrodynamiques dépendant


de la vitesse de rotation du mobile et du débit de
gaz injecté dans le réacteur :
— engorgement (les bulles de gaz ne sont pas
affectées par l’agitation) ;
— charge (les bulles de gaz sont mélangées au-dessus
de l’agitateur) ;
— dispersion (les bulles de gaz sont cassées et
mélangées dans toute la cuve).
 Les transitions entre ces régimes sont caractérisées
par les valeurs de deux nombres sans dimension :
— le nombre d’aération :
Na = G/ (N da3), [G: (m3/s) débit volumique du gaz)
Ce nombre caractérise l’aération en terme de volume
de gaz par volume de liquide et par minute (VVM)

— le nombre de Froude :
Fr = N2 da/ g, [g= 9,81 m/s2 accélération de la
pesanteur]
3-1-2 Puissance mécanique
consommée (Pg)

 Pg consommée par une cuve aérée est inférieure


à la puissance P consommée par une cuve non
aérée de même configuration, agitée à la même
vitesse et renfermant le même liquide.
 Ce phénomène s’explique par la présence des
cavités de gaz qui diminuent la traînée des pales
dans le liquide.
Chapitre 5:
LES BIOCONVERSIONS
1. Définition
2. Production et extraction des enzymes
3. Immobilisation des enzymes
4. Exemples de bioconversions
1. Définitions
 Bioconversion = Transformation spécifique de
molécules réalisée par:
 Une cellule entière (=complexe enzymatique)
libre ou immobilisée*
 Une enzyme libre ou immobilisée*

(*: intérêt immobilisation= réutilisation des catalyseurs)


Divers types de réactions de
bioconversion:
 Hydrolyse, oxydation, réduction,
glycosylation, N-acetylation………………..

 La substance à transformer =
 Substance pure
 Solution concentrée dans un solvant à
toxicité minimale
2- production et extraction
des enzymes
 Origines des enzymes utilisées en bioindustries:
 Une origine végétale
(Enzymes d’extraction)
 Une origine animale
 Une origine microbienne (enzymes de fermentation)
Origine végétale

Spécialement des protéases (par ordre d’interêt):


 Papaine (Carica papaya L.)
 Broméline (ananas)
 Ficine (figue)
Origine animale

 Pepsine bovine et porcine (muqueuse


gastrique)
Origine microbienne
Avantages :
 Une production indépendante des contraintes
saisonnières et géographiques;

 Une possibilités d’utilisation de matières premières


bon marché;

 Rendements de production pouvant être augmentés


de façon importante par l’amélioration des souches
microbiennes et l’optimisation des conditions de
fermentation.
Origine microbienne

Inconvénients: (liés aux industries de fermentation)


 Lourd investissement,
 Consommation d’énergie,
 Risques de contaminations…….
Principe général de la
production d’une enzyme de
fermentation
Culture du microorganisme dans
exoenzyme un milieu approprié; après
production = extraction

Microorganisme
Culture du microorganisme dans
endoenzyme un milieu approprié; après
production = traitement de la
Biomasse pour extraction
La production industrielle
d’enzymes suppose un certain
nombre d’étapes
1. Définition de l’enzyme recherchée
2. Sélection d’une souche microbienne et
amélioration par
 Mutations
 Génie génétique
3. La production proprement dite
1. Définition de l’enzyme
recherchée
= Déterminer les propriétés que l’enzyme à produire
devra posséder:
 La spécificité = selon la biocatalyse visée

 L’optimum de pH = à quel pH l’enzyme doit réaliser sa catalyse

 L’optimum de température: en général, on recherche toujours les


enzymes thermorésistantes

 Propriétés spécifiques = telle qu’une dépendance à certains ions (contrôle


de la catalyse)

 Efficacité catalytique en milieu industriel (activité catalytique)


2. Sélection d’une souche
microbienne
Stratégie:
 Rechercher le microorganisme dans le milieux naturels;
 Isoler les souches intéressantes
 Purifier

Caractéristiques de la souche isolée:


 Se développer sur milieu simple et bon marché
 Produire le moins possible de métabolites secondaires
 Excréter l’enzyme de façon à ce celle-ci soit facilement
séparée et purifiée
 Ne pas conduire à différents polluants
 Ne pas être pathogène ou produire des composés
toxiques
2. Sélection d’une souche
microbienne
Amélioration des souches isolées:

A. Les mutations:

Mutations visant à obtenir des souches produisant des


enzymes à moindre coût (inducteur de production
couteux réduit ou supprimé…)

Suppression de caractéristiques de la souches sauvages


gênantes pour la production (antibiotique, sporulation..)
 Amélioration des souches isolées:
B. Le génie génétique:

 Clonage d’un gène codant pour une enzyme intéressante provenant


d’un microorganisme incompatible avec une production
industrielle, dans un microorganisme adapté à la production

 Clonage d’un gène responsable de la synthèse d’enzymes chez un


organisme animal ou végétal dans un microorganisme facile à
produire

 Augmentation du nombre de copies d’un gène dans une même


souche qui permet d’augmenter le rendement de production de
l’enzyme considérée

 Modification d’un gène d’intérêt afin d’obtenir une enzyme


possédant une caractéristique améliorée (pH, T°C, etc)
La production

 Fermentation industrielle dans un bioréacteur


Extraction et purification des enzymes produites
Traitements A B C D
floculation + +
centrifugation + +
filtration + +
chimique + +
physique
lyse enzymatique
sels + + +
précipitation solvants
chromatographie
ultrafiltration + + +
électroosmose
dialyse
dessalage gel-filtration
ultrafiltration + + +
évaporation
concentration congélation
sels diluants
glycérol-sorbitol + + + +
standardisation antimicrobiens
et stabilisation anto-oxydants
atomisation
lyophilisation + +
deshydrataion séchage
 A: exoenzyme conditionnée sous forme
liquide concentré
 B: exoenzyme conditionnée sous forme de
poudre
 C: endo ou exoenzyme ayant subi une
purification poussée, conditionnée sous
forme lyophilisée
 D: endoenzyme utilisée sous forme insoluble
3. Immobilisation des
enzymes
 L'un des principaux avantages des enzymes
immobilisées est leur ré-utilisation.

 De plus, leur stabilité structurale est augmentée :


cela permet d'effectuer des réactions à des
températures plus élevées que dans le cas de
l'enzyme libre en solution.

 En revanche, leur activité est parfois diminuée car


une partie des sites actifs peuvent être masqués.
Méthodes d'immobilisation
 adsoption sur une résine.

 Par liaison a un support : liaisons ioniques ou covalentes, une


chélation.

 réticulation ("cross-linking") : en utilisant des réactifs


bifonctionnels (liaison de 2 molécules d’enzymes) ou
multifonctionnels (liaison de plusieurs molécules d’enzymes)

 par "piège" ("entrapment") : enzyme incorporée dans le réseau


d'un gel semi-perméable ou dans une membrane polymère semi-
perméable (collagène, polyacrylamide, ...)

 par encapsulation : aérogel de silice, fibres


Méthodes d'immobilisation
Comparaison de différentes méthodes d'immobilisation
Liaisons Liaisons "Cross- "Piège"
Caractéristiques Adsorption
ioniques covalentes linking" ("Entrapment")

Préparation Facile Facile Difficile Difficile Difficile


Coût Faible Faible Elevé Modéré Faible
Modérée
Forces des liaisons Faible Fortes Fortes Fortes
s
Régénération Oui Oui Non Non Non
----------- ----------
Perte d'enzyme Oui Non Oui
-- ---
Activité Modéré
Faible Elevée Elevée Elevée
enzymatique e
Gamme
Etroite Modérée Modérée Etroite Large
d'applications
----------- ----------
Effets de matrice Oui Oui Oui
-- ---
Protection contre ----------- ----------
Non Non Oui
les microbes -- ---

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