Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Résumé : Cet article vise à décrire d’une part, le régime discursif de la publicité
hyperbolique à la lumière de la situation socioculturelle du consommateur
ivoirien et, d’autre part, les enseignements que le marketing peut tirer d’une
telle pratique sémiotique. Réalisée dans le micro-environnement marketing
ivoirien, cette étude se fonde sur une comparaison entre les promesses
contenues dans les slogans publicitaires de deux sociétés de téléphonie mobile et
la réalité de leurs prestations. Ainsi, à travers un regard croisé : socio-
anthropologique, sémiotique et marketing, nous montrons comment les écarts
révélés à partir de cette comparaison dévoilent le caractère exagéré des
messages que véhiculent ces deux slogans.
Mots clés : publicité hyperbolique, marketing, téléphonie mobile, sémiotique,
slogan.
Abstract : This article aims to describe on the one hand, the discursive regime
of hyperbolic advertising in light of the socio-cultural situation of the Ivorian
consumer and, on the other hand, the lessons that marketing can be learned
from such a semiotic practice. This study, conducted in the Ivorian marketing
microenvironment, is based on a comparison between the promises contained in
the advertising slogans of two mobile phone companies and the services they
really provide. Therefore, through a fresh perspective: socio-anthropology,
semiotics and marketing, we show how the variations found from this
comparison reveal the exaggerated nature of the messages conveyed by these
two slogans.
Keywords: hyperbolic advertising, marketing, mobile, semiotics, slogan.
Introduction
Depuis R. Barthes (1964, 1970), les schèmes d’analyse de la publicité tentent
de rapprocher la sémiotique du marketing. Evoquant l’hypothèse qu’elle
renferme des points d’appui conceptuels et méthodologiques pour décrire le
comportement du consommateur, bien des auteurs vont ériger la sémiotique en
outil de contrôle de la qualité de message (Dano, 1998 ; Sassi, 2007 ;
Mucchielli, 2008).
Nonobstant sa richesse épistémologique, l’approche sémiotique est, peu ou
prou, sollicitée pour décrire la publicité en Côte d’Ivoire.
Selon les tenants de cette théorie (Joannis, 1995 ; Caumont, 1995), elle permet
d’allier la beauté d’un message à son efficacité. Pour Joannis (Idem) qui voit
dans l’hyperbole publicitaire un fort pouvoir d’implication permettant de pousser
la performance du produit ou le bénéfice consommateur au-delà de leurs
représentations réelles, la crédibilité devient élevée lorsque le message
publicitaire idéalise l’offre.
En Côte d’Ivoire, l’hyperbole publicitaire s’est imposée dans le régime
discursif des entreprises avec la complexification de l’activité économique et
commerciale. Mais c’est surtout à la faveur de la libéralisation du secteur de la
téléphonie dans les années 1990 que l’usage de cette forme de publicité semble
avoir atteint son paroxysme1. Les slogans des Compagnies MTN et Moov sont
révélateurs des enjeux que porte l’hyperbole dans la communication publicitaire
d’aujourd’hui.
1.2. Le slogan
Guidère (2000 : 104) définit d’entrée de jeu le slogan comme une « formule
concise et frappante utilisée par la publicité ». La grammaire sémiotique du
slogan faite par Lugrin et Schurter (2001) en distingue trois catégories. On a
d’abord le slogan de marque (ou corporate) qui renvoie à la devise de la marque.
Ensuite, le slogan d’accroche (ou head-line), situé généralement en haut de
l’annonce, traduit la devise du produit. Enfin, le slogan d’assise (ou base-line)
qui explicite généralement la devise de la marque, mais elle peut également
donner des informations supplémentaires sur le produit (Lugrin et Schurter,
2001 ; Adam et Bonhomme, 1997).
Pour Lugrin et Schurter (Idem), si cette distinction constitue un outil
d’analyse relativement pertinent, la réalité se satisfait rarement de ce modèle.
Dans le cadre de cet article, notre choix s’est porté sur les slogans de MOOV et
MTN exprimés discursivement en ces termes :
(1) MTN everywhere you go
(2) Moov… No limit
Deux énoncés qui, dans la terminologie de Lugrin et Schurter (Idem)
correspondent au slogan de marque. Mais, en suivant l’approche faite par
Guidère, Adam et Bonhomme, on se rend compte que ces slogans exploitent les
caractéristiques du base-line, puisque, à y voir de près, MTN fait la promesse
d’accompagner le prospect partout où il va. Alors que Moov s’engage à n’avoir
aucune limite avec son client, à en croire le sous-entendu de son slogan qui
proclame qu’il est ‘’No limit’’ (« pas de limite », en langue française).
1
Pour preuve, les critiques faites par les journaux Fraternité Matin, Le Nouveau Navire et
Indices Qualité, qui reprochent aux entreprises de téléphonie mobile de véhiculer des messages
publicitaires qui sont en porte à faux avec leurs prestations.
Mais cela n’est que « la partie visible de l’iceberg » en ce qui concerne les
caractéristiques sémantiques du slogan. En effet, au-delà de sa fonction phatique,
le slogan publicitaire
« se présente comme une proclamation de l’annonceur en vue de susciter une
réaction spontanée et affective chez son récepteur, dans une régression pulsionnelle qui
agit à la façon d’une formule magique et qui en adopte souvent la tournure. » (Adam et
Bonhomme, Idem, PP. 59-60).
Guidère (2000 : 108) qui soutient ce postulat, affirme qu’il n’existe pas dans
le slogan publicitaire, sans distinction de langue, ni de mots dépréciatifs ni
même des mots neutres. «Tous les mots du slogan sont positifs et valorisants…
Souvent, leur caractère hyperbolique est évident : « perfection, summum,
incomparable ».
Vu sous cet angle, où ne transparait que le superlatif dans sa formulation
énonciative, le slogan devient une « fratrie » de l’hyperbole. Aussi, le mariage
entre le slogan et l’hyperbole dans la publicité devient-il « incestueux », car les
deux ont le même gène de l’exagération. En effet, ce qui caractérise l’hyperbole,
tout comme le slogan, c’est l’exagération. Joannis (1995 : 255) ne dit pas le
contraire quand il affirme que « les phrases hyperboliques crèvent le plafond du
réalisme pour voguer dans l’irréel, la fantastique, le surréalisme ». Toutes ses
caractéristiques se retrouvent bien dans les slogans publicitaires de MOOV et de
MTN. Pour s’en convaincre, il suffit d’effectuer une analyse comparative de
leurs différents engagements avec la réalité de leurs pratiques commerciales ou
marketing. Mais, celle-ci ne saurait se faire sans un inventaire des discours-récits
des consommateurs, discours qui traduisent leurs attentes.
2
A la différence de l’étude quantitative qui se légitime scientifiquement par des chiffres, l’étude
qualitative, dans le domaine commercial consiste à collecter et à analyser les éléments
psychologiques permettant d’éclairer un fait, une opinion, une attitude, un comportement d’un
individu ou des individus impliqué(s) dans un problème marketing à résoudre. La légitimité
d’une étude qualitative n’est pas conférée par des données chiffrées, mieux, nous sommes ici
embarqués dans un travail ayant une double posture : une posture marketing et une posture
sémiotique. Mais c’est la dernière posture qui, de par notre spécialité de linguiste, est beaucoup
plus exploitée. En d’autres termes, l’analyse du sens du slogan ici se veut une analyse
sémantique. Les données chiffrées comptent peu ou pas du tout.
Tableau 1 : Tableau synoptique des attentes des consommateurs face aux slogans
Ce tableau présume d’une certaine façon qu’il existe un écart entre les sous-
entendus des slogans de MTN et Moov et les attentes de leurs clients respectifs.
Mais pour valider cette hypothèse, un décryptage sémantique des engagements
véhiculés par les slogans des deux entreprises est impératif. Ce préalable
permettra de révéler en toute objectivité ces écarts entre les promesses de leur
slogan respectif et la réalité de leurs prestations en dernière analyse en 5.
allez. En plus de la téléphonie mobile, MTN est très présent sur le segment
« Internet » et sur le segment « mobile money » également. MTN l’ami parfait,
le compagnon idéal qui vous accompagne dans tout ce que vous vivez et
entreprenez. Ces différents segments attestent bien que c’est une compagnie qui
s’adapte à l’évolution technologique.
C’est certainement à dessein que MTN choisit un slogan anglais dans un pays
francophone. En effet, le slogan ‘’MTN everywhere you go’’ pourrait rappeler
l’origine sud-africaine de l’entreprise qui est un pays anglophone. Et comme le
stipule Gilles Lugrin, l’anglais dans publicité a une fonction symbolique : c’est
une langue de la technique et de la technologie. Par conséquent, en l’utilisant
dans son slogan, MTN se positionne comme le cerveau de la technologie mobile,
une entreprise qui tutoie le monde de l’innovation technologique pour le bien-
être de ses clients.
Certains clients de MTN pensent que l’anglais est une langue de jeunes, qui
s’adresse aux jeunes. Donc utiliser la langue anglaise, permet à MTN de
s’adresser aux jeunes en permettant d’échanger, de partager entre eux un idéal
commun, celui de la communication. L’anglais se veut aussi une langue
transglossique, transnationale c’est-à-dire qui s’adresse à tous. Autrement dit,
MTN, loin d’être un réseau de tri, permet aux jeunes, aux vieux, aux femmes,
aux enfants, à toutes personnes d’ici et d’ailleurs de pouvoir échanger. « MTN
everywhere you go » pourrait aussi signifier que les prix tels que pratiqués par
MTN sur le marché n’exclut personne.
Venons-en maintenant à la déconstruction du slogan de Moov.
3.3. Les engagements du slogan « Moov … No limit »
Ceux qui ont choisi Moov, soutiennent pour leur part, que :
avec Moov vous pourrez faire tout ce à quoi vous n’avez jamais pensé. Moov est un
opérateur de téléphonie parfois en avance sur son temps. Je crois que Moov a été le
premier à lancer les Flottes […] Moov a été également le premier à proposer des
transferts « de connexion internet ». Vous avez une connexion de 30 minutes ? Vous
pouvez la partager, la transférer à un proche qui pourra se connecter de son propre
mobile. Ce que j’aime chez Moov, c’est cette notion de Mouvement, de dynamisme qui
les caractérise sans oublier leur côté branché (à la pointe des nouvelles tendances et
des nouvelles technologies)3.
Tous ces engagements font rêver le prospect. Mais sont-ils tenus dans la
réalité par MTN et Moov ? La réponse à cette interrogation passera par l’analyse
de la réalité de leurs offres afin d’établir la crédibilité des promesses véhiculées
par les slogans publicitaires de ces entreprises.
3
Résumé de discours-récits des enquêtés donnant leur impression des prestations de l’entreprise
Moov-Ci
4
Agence des Télécommunications de Côte d’Ivoire.
efforts doivent être encore consentis par l’ensemble des opérateurs de téléphonie mobile
afin de respecter la totalité»5.
En clair, MTN et Moov n’étant pas encore capable d’offrir des services de
qualité aux clients, se montrent ainsi prétentieux à l’analyse interprétative de
leur slogan respectif. Il faut donc voir du côté des prix pour savoir si l’une ou
l’autre des différentes interprétations faites de ces slogans peuvent trouver leur
justification.
4.2. Le prix
Le coût des communications et celui des cartes SIM constituent ce que nous
rangeons dans la rubrique ‘’prix’’ pratiqué par les opérateurs de téléphonie
mobile. L’analyse de cette rubrique est d’autant plus pertinente dans notre étude
qu’elle est aussi déterminante dans l’évaluation de la crédibilité des promesses
des slogans publicitaires dans son rapport avec la réalité sur le terrain. Mais,
chaque opérateur ayant ses spécificités en la matière, nous avons effectué une
synthèse des tarifs par entreprise, à partir des informations officielles fournies
par le quotidien gouvernemental Fraternité Matin. De cette façon, il est facile de
se faire une idée assez nette de la proportion des engagements pris par nos
opérateurs concernés par l’étude et la réalité de leur pratique. Ainsi, le tour
d’horizon des prix des communications pratiqués par les quatre premiers
opérateurs de téléphonie cellulaire permet de faire le récapitulatif suivant :
Tableau 5 : Récapitulatif des coûts de communication des quatre premiers opérateurs de
téléphonie mobile en Côte d’Ivoire6
Orange MTN Moov Koz-Comium
Coût d’appel national 99F/mn – 35F/mn 120F/mn – 42F/mn 105F/mn – 61F/mn 120F/mn 0f/mn
Coût d’appel international 300 F/mn - 79 F/mn 500F/mn - 83F/mn 200F/mn - 130F/mn 360F/mn-
180F/mn
Coût du sms national 50F/mn- 25F F/mn 50F F/mn-25F F/mn 50F/mn 50F F/mn-40F
F/mn
Coût du sms international 100f /sms-75f/sms 100F/sms 75f/sms 150f/sms-
45f/sms
Coût du mms national 150F/mms-50f/mms ND 150f/mms 150f/mms-
100f/mms
Coût du mms international 500f/mms ND ND ND
Coût dela navigation internet 15/ P; 1F ; 0F : illimité ND ND 1F/kb
national
Coût de la navigation internet ND ND ND ND
international
5
Extrait d’une interview accordée au Magazine de référence qualité, Indice Qualité N°009 de
Septembre 2015, p.12.
6
Une présentation plus détaillée des différents prix pratiqués par les quatre premiers opérateurs
téléphoniques de la Côte d’Ivoire est dressée par Fraternité Matin, Spécial Tic de juin 2013, page
25 à 30.
7
Propos accompagnant les offres promotionnelles chez Moov.
8
Commission Dialogue Vérité et Réconciliation
réalité des actions entreprises par MTN-CI et Moov-CI. Pris secteur par secteur,
il est à noter qu’aucune des promesses promulguées par leur slogan respectif
n’est tenue dans sa totalité. En effet, chacun de ces deux opérateurs présentent
des insuffisances dans chacune de ses obligations et engagements vis-à-vis du
prospect.
D’abord le slogan « MTN … Everywhere you go » dont l’analyse sémiotique
implique sémantiquement que MTN ‘’est présent partout où vous allez’’
s’éloigne de la réalité du moment où le réseau MTN ne couvre pas une bonne
partie du territoire ivoirien. De là s’en suit les autres manquements qui font que
MTN ne peut pas se dire ‘’l’ami parfait, le compagnon idéal qui vous
accompagne dans tout ce que vous vivez et entreprenez’’. Car, même très
présent sur les segments « Internet » et « Mobile money », en ces zones où la
couverture réseau est absente, cet autre engagement ne pourrait être tenu.
Ensuite, l’utilisation de l’Anglais pour se positionner comme un cerveau de la
technologie mobile, une entreprise qui tutoie le monde de l’innovation
technologique pour le bien-être de ses clients n’est qu’un leurre. Le contraire
aurait voulu que MTN soit certifié pour cette qualité. Or à ce jour, seul
l’opérateur Moov a reçu une certification en ce sens. Enfin, les prix tels que
pratiqués par MTN sur le marché, qui semble n’exclure personne, est également
trompeur car, à l’analyse, les prix des communications sont les plus chers avec
cet opérateur. En définitive, l’écart entre la réalité des pratiques de MTN et ses
propres projections publicitaires, à travers son slogan, est grand et suffisamment
grand pour que le qualificatif de publicité hyperbolique se justifie ici.
Quant à l’entreprise MOOV qui se veut ‘’No limit’’, elle n’échappe
également pas à ce constat puisqu’elle enregistre aussi des limites à bien des
égards. Son réseau téléphonique ne couvre pas l’ensemble du territoire ivoirien.
En pareilles circonstances vous ne pourrez pas faire ‘’tout ce à quoi vous n’avez
jamais pensé’’. Du coup, l’opérateur se montre incapable d’être en avance sur
son temps’’ comme promis par son slogan. Même si Moov a été le premier à
lancer les Flottes permettant de communiquer gratuitement entre abonnés de la
même flotte, la modification constante des clauses de cette offre conduit souvent
à des désagréments chez le client. Découlant de ce manquement, la modification
de certaines offres sans préavis est une faiblesse qui vient ternir cette notion de
mouvement, de dynamisme tant apprécié de certains clients et qui caractériserait
l’opérateur.
Enfin, son côté branché, lui conférant le statut d’opérateur à la pointe des
nouvelles tendances et des nouvelles technologies, est un trompe œil car Moov
ne fait que suivre l’évolution, sinon les mouvements de ces prédécesseurs en
montrant qu’il peut anticiper sur ce qui pourrait être proposé par ceux-ci. Pour ce
faire, l’opérateur multiplie des publicités hyperboliques pour se rendre plus
attrayant, plus intéressant à l’analyse sémiotique du prospect. En effet, dès son
lancement, l’opérateur Moov s’est également investi dans une vaste campagne
de publicités hyperboliques à travers des images qui mettaient en scène des
hommes trainant de gros téléphones cellulaires dont la taille dépassaient celle de
son détenteur. Quelques fois, c’était l’image de touts petits téléphones mobiles
qui tenaient entre les deux doigts d’une même main.
Ces images publicitaires étaient produites par Moov pour tourner en ridicule
respectivement deux réalités du moment. D’abord le coût très élevé des
communications pratiquées par Orange et MTN, ses prédécesseurs et ensuite
montrer la possibilité de la réduction du prix de la communication téléphonique
au strict maximum dont son entreprise a gagné le pari. Mais tout cela relève de
l’hyperbole publicitaire, car très éloigné de la réalité. En effet, on l’a vu, Moov
n’a pas le meilleur prix sur le marché de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire.
En somme, toutes ces pratiques de la publicité hyperbolique observées aussi
bien chez MTN que chez Moov ont atteint leurs objectifs car elles ont eu une
influence sur l’agir commercial de l’ivoirien. En effet, bien que hyperbolique,
car loin de la réalité, ces actions publicitaires ont suscité l’adhésion de l’ivoirien
à s’acquérir des biens de consommation téléphonique chez ces opérateurs. La
preuve est qu’en peu de temps le nombre d’abonnés aux réseaux de ces seconds
nés du secteur était en passe d’égaler ceux du leader Orange. Pour preuve, au 31
décembre 2012, Orange CI comptait 7 494 579 abonnés, MTN CI en comptait
6 023 200 et l’opérateur Moov CI, installé 9 ans après le deuxième opérateur,
totalisait déjà 4 005 159 d’abonnés. Les trois dernières compagnies restent
encore à la traine avec 1 452 374 abonnés pour Comium, 353 588 pour GreenN
et 42 937 pour café mobile, le dernier né des opérateurs du secteur9.
9
Ces informations sont le résultat d’un tableau synthétique du nombre d’abonnés des opérateurs
du réseau mobile au 31/12/2012 dressé par le quotidien Fraternité Matin, Spécial TIC de Juin
2013 à la page 30.
Or, on sait avec Aristote10 qu’il existe trois piliers pour bâtir la
confiance/crédibilité : l’expertise, la sincérité et la bienveillance. En nous basant
sur ces trois variables, les résultats des analyses montrent qu’aucune des
promesses promulguées par le slogan de Moov et celui de MTN n’est tenue dans
sa totalité. En effet, pris secteur par secteur, il y a comme une contradiction entre
ce que disent les slogans étudiés et ce que font exactement ces entreprises.
Pourtant, une chose est certaine dans le monde du marketing, c’est le fait qu’un
positionnement réussi consiste à aboutir à une parfaite similitude au niveau du
conçu et du perçu. Le conçu ici est le slogan et le reçu, l’interprétation que le
prospect a du contenu du slogan en rapport avec son opérationnalité. Dès lors,
nous nous posons la question de savoir si cette distorsion sémantique, qui frise
l’opérationnalité de ces entreprises telle qu’elle est perçue par le prospect, ne
relève-t-elle pas de la responsabilité des services R&D des deux entreprises qui,
à en juger ces résultats, semblent évoluer entre les quatre murs sans recourir aux
avis de spécialistes avisés. Par exemple, les linguistes sémiologues, connus pour
leur professionnalisme dans le diagnostic des supports ou des actions de
communication d’une organisation.
Références bibliographiques
Adam J.-M., 1991 : Le récit, Paris, Presses universitaires de France, 285p
Adam J.-M. et M. Bonhomme, 1997 : L’Argumentation publicitaire. Rhétorique
de l’éloge et de la persuasion, Paris, Nathan université, 238 p.
Adou H., 2013 : Orange, Mtn, Moov, 3 leaders sous pression, Fraternité Matin,
Spécial Tic, juin 2013, Abidjan, pp. 5-6:
Assi Y. R., 2009 : Téléphonie mobile/Interconnexion, Orange-MTN-Moov-Koz-
GreenN La grande escroquerie, Le nouveau navire, hebdomadaire économique,
portuaire, aéroportuaire, des transports et des assurances, n°141 du 4 au 10
Mars 2009, Abidjan, p. 8.
le12/09/2009,http://www.unilim.fr/theses/2007/lettres/2007limo2015/sassy_h.pd
f, 540p
Simprini A., 1995 : La marque, Paris, QSJ, PUF, 128p
Simprini A., 199 : Le marketing de la marque, approche sémiotique, Paris, Les
Editions Liaisons, 186 P.
Usunier J.- C., 1998 : Equivalence et non- équivalence entre contextes culturels :
l’approche linguistique, Revue française du marketing, Vol. 3-4, n°168/16, Paris,
pp.123-139.
Vielfaure C., 1980 : L’écriture publicitaire, Perez Y. et Richaudeau F., Le savoir
écrire moderne, Retz, Paris, Les encyclopédies du savoir moderne, pp. 439-481.
Whittaker S., 2006 : La publicité pseudo comparative : sur les constructions
comparatives dans le discours publicitaire, Consulté le 20/06/2010,
http://magenta.ruc.dk/cuid/publikationer/publikationer/XVI-SRK-
Pub/KFL/KFL21 Sunniva_Whittaker/, 12 p.