Vous êtes sur la page 1sur 6

Psychologie de la Communication

SYNTHÈSE
Langage et Pensée
Le Self Transactionnel

Rédigé par RICHARD Claire


21001735
Introduction

L’idée du Self a été longuement analysée sur le plan psychologique. Selon la définition du
Larousse, le Self serait la partie strictement émotionnelle et sentimentale d’un individu. D’ailleurs,
quand on parle de self-control, il s’agit d’une maîtrise de soi sur le plan émotionnel. Mais tandis que les
interactions entre individus se passent, le self agit, même sans la conscience du locuteur. De ce fait,
comment le self transactionnel se forme et se concrétise? C’est au travers du chapitre 4 de Culture et
modes de pensée: l'esprit humain dans ses œuvres (2000), écrit par le psychologue américain Jerome
Bruner, que nous pourrons répondre à cette question. Premièrement, nous allons porter une attention
particulière sur l’instinct et la réalisation du Self. Deuxièmement, nous nous focaliserons sur la portée
du langage par rapport aux transactions.
En premier temps, nous allons mettre en avant l’instinct de l’humain et la manière dont le
“Self” se construit. Jérôme Bruner fait tout d’abord une observation des recherches visant le self
transactionnel. À l’image d’un récapitulatif, il fait l’inventaire des différentes recherches menées par
lui-même, les psychologues ou les anthropologues sur l’influence de l’individualité et de l’instinct lors
d’une transaction. Tout d’abord considéré comme un problème de perception propre à l’individu, ils ont
pu constater que la perception était souvent un indicateur “justifié” et donc potentiellement correcte,
contrairement au hasard. Celà démontre une partie instinctive forte chez l’être humain. Nous sommes
cependant en droit de nous demander comment cet instinct, sorti de notre Self, se construit
exactement.
Grâce aux recherches sur le développement des enfants par les psychologues et les différentes
approches des anthropologues, J. Bruner décrit tout d’abord la présence d’un “effet de groupe” dans le
Self même. En effet, afin d’apporter une stabilité au sein d’un groupe, d’une société, notre self s’adapte
grâce au partage des sensibilisations et des tendances (langagière, psychologique, etc.). Aussi à travers
ses propres travaux avec l’enfant, Bruner a pu remarquer que l’enfant acquière autour des 12 mois de
naissance une capacité à projeter ce que les autres ont en tête et agir en fonction de leur théorie.
L’instinct, ou cette capacité de projection, commence à se former après avoir observé son
environnement et avoir vécu des expériences. En outre, notre self se constitue avec la culture, la
communauté dans laquelle nous vivons et aussi étonnant que celà puisse paraître, par le domaine
artistique.
Le psychologue utilise la culture large “Occidentale” comme exemple avec la vision dîtes
“individualistes”. Pour être plus exact, les occidentaux éprouvent de grands intérêts dans la découverte
de leur enfant intérieur (inner child) et de leur perception individuelle du monde.
Le domaine artistique influence aussi grandement les mentalités, et de ce fait, le Self de
chacun. Tout d’abord, à travers la littérature. Les histoires que l’on trouve dans notre pays sont écrites
par des auteurs généralement de la même nationalité. Ils ont donc une vision du monde qui diffère peu :
la culture et les modes de vie sont quasiment les mêmes, à moins que l’auteur soit culturellement
différent. On revient donc à l’aspect culturel vu plus haut. La peinture, le cinéma, l’animation, la bande
dessinée empreinte également à la culture. J. Bruner précise que les personnages représentent une idée
canonique, soit une norme qui se concrétise même dans leurs actions. Les morales étant là aussi pour
montrer ce qui est possible ou pas de faire dans une société aux normes. L’être humain s’inspire de ces
histoires pour créer sa propre identité, son Self.
Ainsi, un être humain ne peut créer de “Self” sans une empreinte familiale et culturelle. Le psychologue
Jérôme n’approuve donc pas l’approche des philosophes sur le “Self” qui se base sur la métacognition,
la capacité de chaque être à se remettre en question et à faire un bilan de ses aptitudes et
connaissances. Il n’est pas d’accord car il a été démontré que tous n’ont pas les mêmes capacités à
faire de la métacognition. Aussi un point important, cette “métacognition” est une compétence pouvant
être apprise et enseignée.
Le “Self” n’est pas une compétence, mais plutôt une partie que nous avons tous de manière
égale. Bien que le verbe “construire” est utilisé pour le Self, l’humain ne le fait pas forcément de
manière consciente. De cette même façon, chaque individu construit son self à la même allure que tout
autre.
Après avoir étudié ces deux termes, il nous vient de parler de l’égocentrisme. Tout comme l’instinct qui
se révèle grâce aux expériences et aux observations de son environnement, l’égocentrisme surgit
lorsque le sujet n’a aucune représentation passée qui puisse l'aider à comprendre la situation. C’est
comme un mécanisme de contre-attaque. Les enfants, ayant une faible connaissance du monde, restent
assez longtemps au stade de l’égocentrisme. Ils sont cependant peu différents des adultes lorsqu’ils ont
une connaissance de la situation : ils ont acquis une manière de l'appréhender.
J. Bruner faisait référence à l’égocentrisme comme un facteur de “transaction” car il peut faire
obstacle à celle-ci. Nous allons donc aborder l’acte de la transaction et la manière dont le langage
s’utilise pour faire passer un message dans la deuxième partie.

En deuxième temps, nous allons nous pencher sur les différentes explications qu’apporte
l’auteur sur la transaction en elle-même et l’importance du langage dans son action. Afin de mieux
comprendre le concept de la “transaction”, Jérôme Bruner l’a défini comme un partage de perception
du monde, de l’esprit, d’action et de communication. Il exprime cependant la difficulté à expliquer le
concept avec des termes qui ne serviront qu’à réduire le sens réel de la “transaction”. Selon lui, ce n’est
pas qu’une question de protocole conversationnel car la transaction nous permet d'émettre des
impressions sur le niveau intellectuel et émotionnel de notre interlocuteur. Ces mêmes impressions
vont entraîner une suite de transaction différente de l’usage que l’on en faisait précédemment.
L’égocentrisme chez l’enfant implique selon les théories en psychologie que l’enfant est dépourvu de
compétence transactionnelle. Dans la partie précédente, nous avons expliqué ce qu’était l’égocentrisme
selon le psychologue Bruner. Il paraît difficile d’appliquer la théorie qui finalement fait une généralité,
puisque les enfants ont eu la possibilité d’observer et expérimenter beaucoup de choses. Pour Jérôme,
la “transaction” est beaucoup plus large que simplement se baser sur les quatres thèses principales,
qui sont entièrement basées sur l’aspect psychologique de la question : la perspective égocentrique, le
solipsisme, le conceptualisme non médié et le tripartisme.
Il rappelle alors que la linguistique peut davantage nous en apprendre plus, en commençant par
la syntaxe. Bien qu’ici encore, de nombreuses théories subsistent sur son acquisition, le psychologue
préfère rester sur les bases même de la structure syntaxique en la définissant comme un système
“abstrait” de régulation d’ordre lexical. Il énumère alors les nombreuses possibilités langagières que la
syntaxe nous offre : une communication fluide grâce au partage d’une même syntaxe, création de
thèmes de discussions et argumentations, émission de points de vue, d’états, tout celà sur un plan de
“réalité” affirmé par la syntaxe et la logique ensemble. Notre “Self” part déjà du principe (et un peu
d’espoir) que les autres emploient les mêmes règles de syntaxe. Notre cerveau est naturellement doté
d’un calibrage transactionnel qui permet la production du langage. La logique aide à comprendre
davantage l’aspect de réalité recherché lors d’une transaction. J. Bruner emploie notamment des mots
très répandus dans le domaine de recherche syntaxique et de logique : des signes qui démontre le
contexte et un référent qui en résulte. Le référent n’est pas forcément présent dans la phrase et peut
être rappelé ou non selon la langue grâce à des déterminants. Quoi qu’il en soit, le référent doit être
connu par le locuteur et l'interlocuteur pour que la phrase soit comprise, et ainsi faire une transaction
réussie. Malgré ce facteur, le psychologue revient sur la capacité de l’enfant à créer ce référent sans
difficulté : très loin de l’égocentrisme, l’enfant est donc capable de faire preuve de solidarité de
manière innée. Cet argument appuie sa définition vue dans la première partie de notre synthèse. À
partir de ce constat, J. Bruner, non sans affirmations, émet l’hypothèse que les êtres humains sont dotés
d’outils innés pour comprendre l’esprit (le leur et celui d’autrui) mais aussi pour comprendre l’espace à
l’échelle de leur réalité. Les langues se comportent souvent avec des ambiguïtés, des subtilités et des
anaphores. Une autre différence de transaction entre un enfant et un adulte est justement dans la
compréhension de ses jeux de paroles.
Enfin, un dernier point qui semble être l’un des principaux points où l’usage du langage est
bénéfique : la constitutivité. En sommes, c’est la créativité qui va au-delà de notre propre réalité. Notre
propre réalité car en effet, l’humain pense que ce qu’il sait de la réalité et ce qu’il voit est la même
chose que pour l’autre. Aussi définis dans ce chapitre comme ceci : “ce qui est privé devient public”. Le
langage permet ainsi de diffuser les histoires dont nous parlions en premier temps. Il permet de
transmettre cet héritage culturel qui crée le Self d'un individu.
Le discours standard se forme au travers des locutions et des allocutions. Afin de l’acquérir, il
faut être baigner dans une culture avec des modalités qui lui sont propres pour faire une phrase.
L’auteur finit donc par conclure que les transactions trouvent leur formation grâce à l’aspect
psychologique, l’aspect linguistique, l’aspect sociologique, tout cela régulé par une éthique commune.
Conclusion

Au travers des différentes parties, nous avons donc pu voir que le self transactionnel comporte
à la fois les modalités transmisent par notre communauté, l’aide de nos propres intuitions, les outils
purement pratique du langage qui sont la syntaxe et la logique, mais aussi par les différentes réalités
qui malgré leur côté fantastique ou simplement irréel, influencent nos désirs. L’importance du vécu
définit également notre capacité de projection de l’esprit d’autrui. Certains aspects plus techniques
comme la phonétique n’ont pas été abordé, ce qui pourrait laisser la possibilité d’ouvrir davantage le
débat sur une observation plus poussé sur de la science pure.

Bibliographie
1. Bruner, J. S. (2000). Culture et modes de pensée: l'esprit humain dans ses œuvres. Retz. Chapitre 4

Vous aimerez peut-être aussi