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Procédés stylistiques

Les tonalités
La tonalité (on parle aussi de registre littéraire) d’un texte est définie par l'effet produit par ce texte sur le
lecteur et qu’a le plus souvent recherché l’auteur. Les tonalités sont liées à certains types de procédés
stylistiques, mais aussi à des thèmes privilégiés qui déterminent la réception du texte par les lecteurs.

En général, une tonalité prédomine dans un texte. Cependant, d’autres tonalités peuvent aussi s’y
retrouver.

Remarque : Les tonalités en italique sont moins propices de ce se retrouver dans un essai.

Procédés et explications Effets

La tonalité réaliste :
Cette tonalité donne l’illusion du réel, sans La tonalité réaliste crée un effet de précision,
embellissement, sans recherche de valorisation d’authenticité et de crédibilité.
esthétique.
Elle favorise l’identification du lecteur au héros.
La tonalité fantastique :
Cette tonalité développe un imaginaire extravagant. Le La tonalité fantastique installe une ambiguïté
fantastique provoque l’effroi ou le sentiment d’une entre le réel et l’irrationnel.
inquiétante étrangeté.
Elle crée un climat d’inquiétude, une sensation
de mystère.

Elle développe un imaginaire extravagant.

La tonalité lyrique :
Cette tonalité traduit des sentiments intimes communs
à tous les hommes. Le ton lyrique vise à communiquer
au lecteur l’exaltation éprouvée par l’auteur, qui parle
de lui-même et de son rapport au monde qui l’entoure.

La tonalité épique :
Cette tonalité traduit le dépassement des êtres et des La tonalité épique met en relief le caractère
événements. Le ton épique est celui de l’épopée, où les extraordinaire, surhumain des personnages.
héros sont entraînés dans des événements, le plus
souvent historiques, qui les dépassent. Elle permet à
l’auteur d’insister sur le nombre, la démultiplication et
elle est caractérisée par l’agrandissement,
l’aggravation, l’exagération.

La tonalité tragique :
Cette tonalité traduit la gravité du destin qui s’acharne La tonalité tragique met en évidence la situation
sur l’homme voué au désespoir et à la mort. Le ton de victime d’un être qui affronte des forces qui
tragique provoque une émotion plus contenue que le dépassent.
dans le ton pathétique. L’émotion tragique naît du
caractère inéluctable d’une issue malheureuse, le plus
souvent la mort.
La tonalité dramatique
La tonalité dramatique provoque une émotion intense La tonalité dramatique entretient le suspens.
liée à la narration d’actions tendues, d’événements
violents qui se succèdent sans laisser au lecteur ou au Elle aiguise l’intérêt du lecteur ou du
spectateur le temps de reprendre haleine. spectateur.

La tonalité pathétique :
Cette tonalité attendrit par l’expression exacerbée des La tonalité pathétique est caractérisée par la
sentiments. La tonalité pathétique provoque l’émotion volonté d’inspirer au lecteur ou au spectateur
par la description des souffrances humaines. Le but de une forte émotion devant une situation
la tonalité pathétique est d’émouvoir le lecteur ou le inhumaine.
spectateur en mettant en scène des situations tristes
ou douloureuses.

La tonalité burlesque :
La tonalité burlesque désigne un comique outré où La tonalité burlesque permet à l’auteur de
l’auteur ridiculise ses semblables. Sous sa forme caricaturer une situation à outrance.
substantivée, il désigne un style très prisé au XVIIe
siècle qui traitait un sujet noble de manière familière. Cette tonalité crée un décalage entre le propos
Très voisin, le registre héroï-comique traite, lui, un sujet et le style ou le niveau de langue.
vulgaire de manière noble.
Elle provoque la réflexion.
La tonalité comique :
Cette tonalité provoque amusement et rire. Il y existe La tonalité comique déforme la réalité au
un déplacement de l’ordre habituel des choses. Le ton moyen de situations qui provoquent le rire.
comique peut prendre diverses formes : l’humour, la
parodie, ou encore l’ironie. On y trouve une remise en cause de la logique
du langage, des gestes et des comportements
par des ruptures inattendues.
La tonalité humoristique :
Cette tonalité met en évidence le ridicule en exploitant La tonalité humoristique permet à l’auteur de
les aspects plaisants et insolites d’une réalité. mettre en évidence le ridicule.

L’humour est plus allusif; le comique fait rire, l’humour, Elle permet de railler subtilement.
sourire.

L’humour se moque sans méchanceté : le paradoxe,

l’allusion, le décalage entre le propos et le niveau de
langue, ou entre les mots et la situation sont quelques-
unes de ses marques. On parle d’humour noir quand
ces mêmes procédés fonctionnent dans des situations
qui touchent au macabre ou au sordide.

La tonalité parodique :
Cette tonalité se trouve lorsque l’auteur imite de façon La tonalité parodique est caractérisée par un
moqueuse une personne ou un sujet sérieux. décalage entre le fond et la forme.

La tonalité ironique :
Dans cette tonalité, l’auteur dénonce l’inacceptable par La tonalité ironique permet de dénoncer
une raillerie qui consiste à dire le contraire de ce qu’on l’inacceptable.
veut faire entendre.
La fonction de l’ironie est de créer un état de
surprise, qui vise à déstabiliser en vue d’une
remise en question.

La tonalité satirique On trouve dans la tonalité satirique des

Cette tonalité consiste à dénoncer de façon acerbe. déformations de type caricatural.
Dans le ton satirique, l’auteur utilise des procédés
identiques à ceux de la tonalité ironique, mais il les
met au service d’une critique morale, sociale ou
politique. L’auteur insiste sur les défauts d’un être,
l’absurdité d’une situation, l’incohérence d’un
comportement.

La tonalité polémique : La tonalité polémique permet à l’auteur de

Dans cette tonalité, l’auteur soulève le débat et chercher à convaincre et de critiquer les
convainc par l’usage d’arguments souvent critiques positions adverses.
(attaques).

La tonalité didactique : La tonalité didactique est caractérisée par les

Cette tonalité permet à l’auteur d’instruire en ayant nombreuses prescriptions et incitations.
recours à un vocabulaire spécialisé, à une syntaxe et à
une composition logiques.

Bibliographie :

PILOTE, Carole. Guide littéraire, Montréal, Beauchemin, 2007, 140 p.