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L’exposé d’aujourd’hui porte sur les moulages d'œuvres antiques grecques. Le moulage de ces
œuvres nous intéresse particulièrement car les originaux grecs existent en très petite quantité, et
ce que nous conservons aujourd’hui ce sont finalement beaucoup des copies romaines, des
moulages d'œuvres originales ou des moulages des copies romaines.
Il s'agit dans un premier temps de prendre une empreinte d'une sculpture qui servira de moule et
ensuite d'y insérer un matériau qui prendra la forme du moule pour permettre de reproduire en
plusieurs exemplaires l'œuvre originale.
donc dans la réalisation d’un moulage il y a une dimension technique, on entend par là que les
moulages ne sont pas faits de la main d’un artiste mais par un procédé technique
et d’autre part, il y a une dimension de série, càd que contrairement à l'oeuvre d'art originale qui se
caractérise par son unicité, le moulage peut être réalisé en plusieurs exemplaires
Par ailleurs, on a eu tendance à ne pas les considérer véritablement comme des œuvres d'art à part
entière mais comme des substituts de l'oeuvre originale
En effet, le moulage est utilisé pour étudier les modèles antiques, pour réaliser des copies, pour la
décoration, pour exposer dans un musée pour remplacer l'œuvre originale inaccessible, etc.
le moulage en quelque sorte remplace l'oeuvre originale qui ne peut être déplacée, ou qui a
disparu
càd prendre sa place, être exposé au même titre que les autres œuvres originales grecques dans les
musées ?
D'un côté ; moulage : reproduction très fidèle de l'oeuvre / contrairement à une copie : il y a une
objectivité dans la reproduction/ pas d'empreinte d'artiste = peut substituer l'oeuvre originale
mais d'un autre côté ce n'est pas forcément les mêmes matériaux, ce n'est pas fait de la main d'un
artiste, c'est une réplique, les moulages sont multiples, …
pose la question : Dans quelles mesures peut-on considérer le moulage comme un substitut à l'art
grec ?
(L’enjeu finalement ici est de chercher à comprendre à partir de quand considère t-on un objet comme une oeuvre d’art ? Est ce que la
copie peut être une oeuvre)
La question du moulage est très vaste = et il est difficile de tout traiter = on s’est concentré
uniquement sur quelque points
Si le moulage constitue un outil permettant de se substituer à l’art grec(I), il pose également la
question jusqu’à quelle point il peut le remplacer (II) mais aussi si ill est nécessaire de cesser de le
voir comme un substitut mais plutôt comme une oeuvre d’art à part entière (III)
Intro
Par ailleurs, à partir du XVIe → le nouvel engouement pour l’Antique, avec les découvertes sorties
des fouilles → stimuler la demande de copies
en France par exemple François Ier souhaite se façonner une “Italie française” à Fontainebleau= pour
cela va commander des moulages de grandes sculptures grecques et romaines pour les faire couler
ensuite en bronze → moulage n’est donc encore une fois qu’un substitut pour réaliser ensuite une
copie en bronze.
→ Il substitue mais n’est pas pour autant élevé au rang d’oeuvre d’art, ce n’est seulement un
moyen pour copier
DONC: Le moulage a l’avantage de reproduire de manière très fidèle l’oeuvre originale. Ce qui
permet donc de remplacer l’originale que les copistes ne peuvent avoir dans leur atelier par un
moulage. Il substitue mais n’est pas pour autant élevé au rang d’oeuvre d’art, ce n’est seulement un
moyen pour copier.
On peut rajouter qu’en revanche à partir du XVIIIe siècle, on remarque de plus en plus de moulages
dans les cours, les habitations particulières = étendent la fonction du moulage dimension décorative/
pas qu’un outil.
B) Le moulage: un outil d’enseignement et d’étude (Lou)
→ il faut montrer dans cette partie, au moyen d’exemples concrets, que les moulages
étaient vus comme un substitut de l’oeuvre originale que ne pouvaient avoir dans leur
atelier les artistes et les étudiants/ enseignants en histoire de l’art. → et donc il leur était
nécessaire d’avoir des moulages pour étudier
→ utiliser des exemples comme l’usage des moulages dans des institutions comme la
Sorbonne ou autre / rechercher des citations ou témoignages
→ les historiens de l’art ne s’intéressent pas aux moulages en eux même mais en ceux
qu’ils disent de l’art grec → kopienkritik ( faire des recherches supplémentaires dessus/
voir si c’est pertinent dans parler) / kopienkritik: qu’est ce que le moulage nous dit de l’art
grec
→ parler de ce que ça nous dit sur l’histoire du goût
Tout cela s’ancre dans un renouveau dans l'intérêt pour l’art grec
→ au XVIII e siècle, Winckelmann réalise une histoire de l’art de l’Antiquité, dans laquelle
il fait une analyse de l’évolution de l’art grec de sa naissance jusqu’à sa maturité. Il répand
l’idée de l’art grec comme modèle absolu auquel les artistes de son temps doivent
s’inspirer. Dans la plupart de ses écrits, il s’adresse clairement aux artistes, et propose aussi
des considérations techniques sur la manière de créer des anciens. Ce sont dans ces
considérations que s'ancrent l’étude et l’enseignement des moulages.
Les collections de Michelet ont ensuite rejoint les écuries du château de Versailles
dans les années 1970 avec les collections du Louvre et des beaux-arts de Paris. Le
projet d’aménagement tel qu’il avait été présenté à la direction des Musées de
France reposait sur la volonté de montrer l’évolution des formes de la sculpture et
de l’architecture, du monde grec et du monde romain avec d’ailleurs une
survalorisation du monde grec
En histoire de l’art et en archéologie, les moulages étaient utilisés dans la
perspective de la Kopienkritik = càd qu’ils étaient analysés pour ce qu’ils
pouvaient indiquer de l’art grec et non pour eux même.
→ monsieur Farnoux avait cité un exemple intéressant = Louis Carré réalise en 1934
une exposition au musée d’Ethnographie intitulée Sculptures du musée de l’Acropole,
Moulages polychromes = dans laquelle il expose des moulages polychromes de
sculptures grecques archaïques = pour montrer la couleur originelle des sculptures= le
moulage apparaît comme didactique
( on a montré dans la première partie que le moulage peut remplacer la forme/ l’apparence
de l’oeuvre originale, à présent on se pose la question dans cette seconde partie: qu’est ce
que le moulage ne peut pas remplacer dans l’oeuvre originale
Puisque le moulage a une apparence très fidèle à celle de l’oeuvre originale → on peut se poser la
question s’il peut la remplacer dans des musées
p 149 – Les moulages en plâtre dans un musée d'archéologie – le cas du musée des Antiquités
nationales des origines jusqu'au début du Xxe siècle »
« Un véritable musée archéologique doit […] tendre à renfermer tous les types d'objets d'art et
d'industrie que chaque époque a produits. Mais l'acquisition d'une semblable collection entraînerait
des frais excessifs et rencontrerait d'ailleurs d'insurmontables difficultés si l'on voulait n'y placer que
des originaux. Un tel programme serait donc irréalisables si l'on n'avait pas dans des moulages
fidèlement exécutés un expédient tout indiqué pour remédier à la pénurie des pièces originales »
Archives du Musée des Antiquités Nationales, dossier « création du MAN ; organisation», Manuscrit
préliminaire d'un premier projet d'organisation des salles en 1886 par M.Bertrand et le Comte de
Reffye »
Moulage va être exposé dans des musées pour remplacer les pièces originales = pénurie, absentes,
trop chères, qu'on ne peut acquérir
on peut donner 'exemple du musée de l'acropole qui a remplacé une partie des marbres du parthénon
qui sont en angleterre par des moulages/ moulages côtoient œuvres originales / mais on a csc que ce
sont des moulages = derrière une volonté politique retour des marbres
→ le moulage peut également la préserver = cette dernière peut faire face à une certaine forme de
dégradation ( due à la pollution, l’usure par le temps, les agents atmosphériques, etc) = exposer des
moulages pour préserver les oeuvres originales grecques
Mais ça pose une question (très bien mis en avant dans l'article de Roland Etienne et Jean-Claude
Mossière- Les musées de moulages) « en Grèce un débat public à poser la question de savoir
jusqu'à quel point on pouvait se sentir autorisé à dénaturer l'aspect « authentique » d'un
monument »,
En effet, si on prend l’exemple des caryatides de l’acropole = elles sont aujourd’hui en ciment pour
conserver au mieux les originaux mais cela se voit / dénature le monument originelle
A-t-on le droit de tout remplacer par des moulages ? Jusqu'où peut- on aller ?
→ pose question puisque les moulages ont surtout été utilisés comme un outil comme on l’a vu
dans la première partie, et pas comme ds oeuvres à part entière / est ce qu’ils peuvent remplacer le
caractère artistique de l’oeuvre originale ? Qu’est ce qui est propre à l’oeuvre d’art originale et
qu’on ne peut retrouver dans les moulages ?
B) Le moulage comme un outil mais pas comme une oeuvre d’art: l’impossible
substitution
Par ailleurs, l'autre limite du moulage est qu'il s'ancre dans un contexte différent de
l'œuvre originale. Cette dernière en effet s'ancre dans un certain contexte historique,
dans un certain lieu, etc qui aident à comprendre et apprécier l'œuvre. Le moulage est
dépossédé de tout cela et s'ancre dans un autre contexte. Si on reprend les termes de
Walter Benjamin dans l'oeuvre d'art à l'époque de la reproductibilité technique : «
encore manque-t-il à la reproduction une chose : le hic et le nunc [l'ici et le
maintenant] de l'oeuvre d'art – l'unicité de son existence au lieu où elle se trouve »
C'est à dire que l'oeuvre originale s'ancre dans un lieu et un temps, ce que ne
connaissent pas les moulages car ces derniers sont multiples, ils ne sont pas uniques,
ils ne s'ancrent pas dans un lieu en particulier mais dans une diversité. Ils ne
parviennent pas à posséder ce que Benjamin appelle l'aura de l'oeuvre originale :
l'authenticité, l'unicité de son existence au lieu où elle se trouve.
Tout cela constitue des éléments qui peuvent justifier la hiérarchie entre l'original grec
et le moulage, et donc qui peuvent expliquer pourquoi le moulage peut difficilement
remplacer l'oeuvre originale./ et pourquoi ça pose question de les voir remplacer les
originaux dans les musées
III) Le moulage non plus comme substitut mais comme oeuvre d'art à part entière
( Dans cette dernière partie nous allons montrer que le moulage se détache progressivement de
son rôle de substitut pour devenir une oeuvre à part entière qui doit être préservée, question)
A) le nouvel intérêt pour les moulages ( Fred)
à partir des années 80 regain d’intéret pour les moulages. Il y a une volonté de la part des
historiens de l’art/ conservateurs de défaire l’image des moulages comme des pauvres
copies mais de s’intéresser à eux non pas comme des moyens pour mieux comprendre l’art
grec mais plutôt comme de véritables oeuvres
aujourd'hui on réévalue l'importance des plâtres avec le développement musées des
moulages par exemple + les nouvelles études au sujet des moulages
on les détache de leur lien avec l’art grec
→ parler des études récentes faits à propos des moulages ( musée des moulages de
l’Université Lumière Lyon 2 + article dans journal perspective,+ différents actes de
colloque + expositions...) (peut être plutôt dans la seconde sous partie)
On constate depuis une trentaine d'années, un véritable regain d'intérêt pour les moulages en plâtre et
les collections de moulages. Il y a une volonté de défaire l'image des moulages comme « des copies
mécaniques réalisées dans un matériaux terne et bon marché » (Baker, Malcolm et al. “Les moulages
en plâtre au xxie siècle.” Perspective) =ils ont souvent été délaissés/ voir détruits. Ils sont vus comme
substitut, dépourvus de toute dimension créative, « les moulages ne cessent de détourner l'attention de
ce qu'ils sont au profit de ce qu'ils représentent »
On note un regain d'intérêt pour les moulages à partir des années 1980 quand les salles des moulages
du victoria and albert museum sont rénovées)+ parution Taste and the Antique de Francis Haskell et
Nicholas Penny = « incité les historiens de l'art à porter un regard renouvelé sur les copies des
sculptures de l'antiquité » + congrès international sur le moulage tenu à Paris en 1987
Avec ces changements, se pose aussi la question des musées des moulages: rappelons le, ils ont été
constitués en France au cours du XIXe siècle, pour l’enseignement de l’art grec. Les moulages dans
ces musées étaient uniquement des outils permettant de faciliter l’étude. Après la Seconde Guerre
mondiale, de nombreuses collections universitaires sont détruites, ou abandonnées dans des entrepôts.
Avec ce nouveau rapport aux moulages les musées de moulages se questionnent sur la nécessité de
conserver les musées de moulages.
En 1994, se tient une table ronde tenue par Jean-Claude Mossière qui s’intéresse aux moulages
Bernard Deloche pendant la table ronde met avant qu’ “Il y a une conception humaniste et
sacralisante de l'art qui persiste, et qui place les moulages comme de pâles copies des originaux.
Aujourd'hui c’est remis en question” et les musées des moulages exposent des moulages au même
titre que des oeuvres d’art / On se pose d’ailleurs les même questions que pour des véritables oeuvres:
comment exposer les moulages, comment les restaurer, pourquoi faut-il sauver les musées des
moulages ?
Il y a par exemple, entre 2004 et 2014 une phase de restauration des moulages au musée des
moulages du Château de Versailles Ce projet œuvre tout d’abord à la restauration et à la présentation de
ces oeuvres
on observe surtout à partir du XX e siècle (et même avant) un nouveau rapport à l’art = la notion de
beauté est questionnée ( depuis le XVIIIe siècle)/ la notion d’unicité, d’universalité, de sacralité de
l’oeuvre d’art est remise en question / toutes les hiérarchies, les grands principes qui régissaient l’art =
tout cela est remise en question = dans ce contexte que le moulage va être considéré progressivement
comme une oeuvre d’art
apparu dans la deuxième moitié du XXe siècle = “désenchantement du monde” / on ne croit plu sà
tout ce que promettait la modernité/ génération désenchantée
Postmodernisme dans l’art = caractérise notamment par l’hybridation: art transgresse toutes les
normes/ les catégories qui avaient été mises en place auparavant/ on mélange les registres nobles et
bas / tout est oeuvre d’art
→ le moulage apparaît comme une oeuvre d’art = avant = on ne le considérait pas puisque plâtre =
moins noble que le marbre ou le bronze / avec le postmodernisme la pauvreté du plâtre ne pose plus
problème = et peut aussi bien être une oeuvre d’art
càd avant: valorisation de l’originalité de l’artiste, il doit se réinventer constamment / faire oeuvre de
ses mains,...
→ le moulage : valorisation de l’oeuvre originale contrairement au moulage qui est fait par les mains
de l’artiste, preuve de son originalité, // VS moulage = simple reproduction,...
Avec postmodernisme : l’artiste postmoderne n’a plus besoin d’être original = il peut reproduire ce
qui avait été fait avant/ plus besoin que ce soit fait de sa main, il peut utiliser la reproduction
technique
→ le moulage s’ancre dans cela = il n’y a plus de hiérarchie entre l’original et la copie/ le caractère
multiple du moulage, le fait qu’il utilise un procédé technique = plus un problème
il a fait appel à un atelier de moulages en Europe = puis il y ajoute une boule bleue = très utilisée pour
la décoration des jardins en Pennsylvanie
il mêle statues classiques avec un élément produit en grande masse / fait dialoguer l’ancien et le
contemporain / l’art classique et l’art populaire ( post modernisme) = Jeff koons interroge sur le statut
de l’oeuvre d’art / le rapport entre l’original et la copie / on ne connaît finalement les oeuvres d’art
grecque que par des copies d’époque romaine ou des moulages
“En répliquant à son tour ces statues, Jeff Koons ne fait que remettre au goût du jour une technique qui à
joué un rôle majeur dans la reproduction et la diffusion des œuvres d’art et participe activement à la
(re)découverte par le grand public des beautés de la sculpture gréco-romaine.”
Conclusion:
Pour conclure et pour répondre à la problématique qui était rappelons le: “dans quelles mesures peut-on
considérer les moulages commes des substituts de l'œuvre grecque originale?” On peut répondre que les
moulages ont été employés comme de véritables substituts à l'œuvre originale qui est unique, qui ne peut
pas forcément être déplacée, ou qui a disparu. Il sont apparus pendant longtemps comme de véritables
outils pour réaliser des copies, ou pour l’enseignement, ce qui a d’ailleurs permis la création de musées de
moulages. Ils étaient certes considérés comme des outils mais pas comme des œuvres à part entière: le
culte de l’original persistait. Pourtant aujourd’hui, la perception des moulages a changé, les historiens de
l’art commencent à s’y intéresser en tant que tels, les musées de moulages se posent la question de la
restauration, de la préservation de leurs moulages, tandis que l’art contemporain s’en empare, en les
élevant au rang d’oeuvre d’art.