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Texte à contracter : à rendre le 9 avril

(pro note ou mail veronique.durand29200@gmail.com)

Historien, Tzvetan Todorv fut comissaire de l'exposition « Lumières ! Un héritage pour


demain » à la BNF, il répond ici à une journaliste du Monde (2006)

1) Lire et comprendre le texte ; rechercher le sens du vocabulaire souligné.

2) Repérer l'organisation des réponse de l'historien et reformulez les idées essentielles.

3) Retravaillez votre texte reformulé afin de soigner la formulation et comptez les mots
(essayez d'en avoir 70)

D'autres projets des Lumières sont-ils à parachever ?

Les Lumières sont destinées à rester à tout jamais inachevées. On a beaucoup dit,
mais à tort, qu'elles se confondaient avec l'idée de progrès. Pourtant, leurs plus grands
protagonistes n'ont nullement cru à un progrès automatique et linéaire. Rousseau, dans son
Discours sur l'inégalité, expose une vision de l'histoire dans laquelle chaque progrès dans
une direction s'accompagne d'une perte dans une autre. Le fait que nos voitures nous
transportent de plus en plus vite mais qu'en même temps leurs pots d'échappement nous
asphyxient : constatation qui n'aurait pas surpris Rousseau. Le moindre progrès se paye, et
souvent chèrement. L'obscurité ne disparaîtra jamais définitivement.

Débarrassons-nous aussi de ce cliché selon lequel les Lumières voulaient tout


soumettre à la raison, rationalisme aride que nous aurions battu en brèche en découvrant
l'inconscient. Les penseurs des Lumières savaient que l'homme est conduit par ses passions,
mais aussi que la raison est l'instrument donné en partage à tous. Pour engager le dialogue,
nous devons faire appel à ce qui nous est commun, cette capacité de raisonner et
d'argumenter. Idée fausse encore : les Lumières pécheraient par trop d'abstraction. Or les
Lumières ont inventé à la fois l'histoire et l'anthropologie, qui exigent toutes deux la
reconnaissance de la singularité des sociétés. Il est vrai qu'elles ont maintenu aussi l'héritage
de l'école du droit naturel, à savoir que les êtres humains, en tant que tels, étaient pourvus de
droits, valables quels que soient le régime, le lieu ou le climat.

(260 mots)

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