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TEXTOLOGIE -ANTHROPOLOGIE
Etudes en épistémologie
Genèse I
27 Dieu (Elohim) créa l'homme
(haAdam) à son image; c'est à l'image
הָ ָאדָ ם-כז וַּיִב ְָרא אֱ ֹלהִ ים אֶ ת de Dieu qu'il le (oto) créa. Mâle et
: ְּב ֶצלֶם אֱ ֹלהִ ים ּב ָָרא א ֹתֹו, ְּב ַצלְמֹוfemelle furent créés à la fois.
ּב ָָרא א ֹתָ ם, ָזכָר ּונְקֵ בָה.
מִ י הִ ּגִיד--ו ַּי ֹאמֶ ר יא 11 Alors il dit: "Qui t'a appris
,הָ עֵ ץ- ּכִי עֵ יר ֹם אָ ּתָ ה; הֲ מִ ן,לְָך que tu étais nu? Cet arbre dont je
--מִ ּמֶ ּנּו-אֲ ׁשֶ ר ִצּוִיתִ יָך ְל ִבלְּתִ י אֲ כָל t'avais défendu de manger, tu en as
ָָא ָכלְּת. donc mangé?"
A partir de cette prise de conscience de la nudité, l'homme est
contraint, condamné à chercher à s'habiller, se confectionner
quelque sorte de tunique. Autrement dit, Dieu aurait voulu cacher
à l'homme qu'il était nu ou si l’on préfère qu’il éprouvât cette
sensation de nudité. C'est le serpent qui révèle cette vérité et d'une
certaine façon, les Israélites – qui sont les auteurs du Livre de la
Genèse, vouent un culte au serpent mais déjà la création, la
construction de la femme par l'homme et non par Dieu devait
conduire à une telle issue. Cela dit, être nu n’est ce pas ne
dépendre, n’être (re)lié, de dépendre de personne ? Tout le
Pentateuque nous montre un dieu tentateur- celui christique,
luciférien d’antithèse- qui fabrique, taille les tables de la loi qui
décrète la circoncision laquelle est une façon pour l'homme de
modifier son état premier, un dieu qui prend le contre- pied du père
à moins que Yahvé-Jupiter ne vienne remettre en question un état
antérieur. Et dans ce sens, Yahvé ne serait -il pas venu pour avertir
les hommes des dangers «écologiques » qui les menacent.
Rappelons cette formule du Jésus de évangiles s'adressant à
Pierre, « je construirai mon Église » L'idéologie chrétienne conduit
à rendre un culte, à croire à sa propre œuvre, y compris à ses
enfants que la femme a « fabriqués ».
Genèse III
הַ ְרּבָה,הָ אִ ּׁשָ ה ָאמַ ר-טז אֶ ל 16 A la femme -(haIsha) il (Dieu) dit:
,ּבְעֶ צֶב--ַארּבֶה עִ ּצְבֹונְֵך ו ְהֵ רֹנְֵך
ְ "J'aggraverai tes labeurs et ta
,אִ יׁשֵ ְך-ּתֵ לְדִ י ָבנִים; ו ְאֶ ל grossesse; tu enfanteras avec douleur;
.ּבְָך- י ִמְ ׁשָ ל, ו ְהּוא,ּתְ ׁשּוקָ תֵ ְך la passion t'attirera, vers ton époux
}{ס (Ishekh), et lui te dominera."
לִי מַ מְ ֶלכֶת-ו ו ְאַ ּתֶ ם ּתִ הְ יּו 6 mais vous, vous serez pour moi une
: ו ְגֹוי קָ דֹוׁש,ּכ ֹהֲ נִים dynastie de pontifes et une nation
, אֲ ׁשֶ ר ּתְ דַ ּבֵר, הַ ּדְ ב ִָרים,אֵ ּלֶה sainte.’ Tel est le langage que tu tiendras
ְּבנֵי י ִׂשְ ָראֵ ל-אֶ ל. aux enfants d'Israël."
Genèse II
18 L’Éternel-Dieu dit: "Il n’est pas bon
,יח ו ַּי ֹאמֶ ר י ְהו ָה אֱ ֹלהִ ים
que l’homme (haAdam) soit
;טֹוב הֱ יֹות הָ ָאדָ ם ְלבַּדֹו-ֹלא
isolé(levado); je lui ferai une aide (ezer)
ְּכנֶגְּדֹו,ּלֹו עֵ זֶר-אֶ עֱ ׂשֶ ה.
digne de lui."
.
Dans le domaine linguistique, nous verrons que l’on peut
tout à fait appliquer une grille darwinienne pour décrire
l’histoire d’une famille de langue, et notamment, faire
apparaître les perturbations majeures que les langues
germaniques auront subi du fait de l’intrusion des langues
latine, à commencer par le français qui va en devenir le fer
de lance, notamment tout au long du deuxième millénaire
(après JC)
L'aliénation technique
Apprendre à lire aura inscrit très tôt l’humanité dans une spirale
d’aliénation technique bien avant les révolutions industrielles Savoir
lire nous apparaît en réalité comme une préparation- comme un
conditionnement- pour chacun d’entre nous- nous rendant
compatibles, utilisables pour toute forme d’agencement, quelque
forme d’asservissement à plus ou moins long terme, il est ainsi des
apprentissages qui aliènent par ailleurs. On nous forme à ce que
nous appellerons le « faire faire » : les gens ne font plus les
choses, ils les font faire ou ils se les font faire. On dit je me suis fait
faire une maison par un maçon tout comme un homme pourrait dire
qu’il s’est fait faire un enfant par une femme. On est dans le
« Jacques a dit ».
L’idée même de lecture nous met en décalage par rapport
au réel – outre que c’est un mode de réception factice à distinguer
d’un mode d’observation authentique. Cette approche du monde
s’y substitue ; on finit par ne plus le connaître que par ce qu’il en
est dit et écrit avec une hyperfocalisaton sur les mots qui décrivent
le réel et une méconnaissance du dit réel. Pour celui qui se base
sur l'écrit, sur ce qui est dit, le présent et le passé s'équivalent
puisque le présent est aussi stérilisé sinon desséché que le passé
dans la mesure où l'on vit le présent de façon décalée.cl
. Le phénomène Internet aura considérablement depuis une
vingtaine d’années renforcé l’importance de l’écrit par rapport à
l’oral – qui n’aurait plus qu’un statut ludique – et même les
téléphones sont désormais envahis par l’écrit
Avec Internet, les mails (courriels), les textos (SMS), on passe à
une réactivité molle. On peut dire des choses sans avoir à subir
immédiatement la réaction d’autrui. C’est donc une prime à ceux qui
ne sont pas ou plus aptes à un vrai dialogue. En ce sens, on a là
affaire à un relationnel pauvre qui a fini par s’imposer tout comme la
nourriture de pauvre a conquis ses lettres de noblesse. On n’en est
même plus au refus de rencontrer l’autre- corvée que l’on
s’épargne- mais même de l’avoir au bout du fil ! En fait, on peut
parler d'une paresse, d'une perte de tonicité, d'une recherche
d'économie au niveau relationnel, qui serait rendue possible par la
technologie. On ne saurait sous-estimer ce besoin de s'économiser
et d'économiser dans le traitement d'autrui, que ce soit au niveau de
la parole qu'à celui de l'alimentation. La machine incite à ce type de
calcul aux dépens d'autrui. On en est au stade avec la récente
vogue des patinettes/trottinettes -où l'enfant apprend très jeune à
s'économiser et à réduire ses efforts, dans tous les domaines.
Bien pis, l'usage de jouets s'inscrit dans le champ du visuel et
risque bel et bien d'être préféré à l'éveil de la pensée, de la
réflexion, qui relève d'une maîtrise du mental et bien plus difficile à
appréhender de l'extérieur par les éducateurs !
L'ARGENT CORRUPTEUR
Ce qui vient compliquer l'analyse que l'on peut faire de la condition
féminine de nos jours – laquelle reste très focalisée -et ce n'est
pas un hasard- sur des enjeux d'emploi - c'est le fait que l'argent
est un signifiant très attractif. Or, nous avons montré que lorsque
l'on est fasciné par un signifiant, on cherche des prétextes pour y
avoir accès.
Autrement dit, les femmes sont prêtes à fournir un certain effort
pour obtenir de l'argent en acceptant notamment tel ou tel
travail sans être spécialement pour autant douées pour celui-ci.
Elles reconnaissent qu’elles louent leur temps qu’elles ont
relativement en abondance, en ce qu’elles sont alimentées
énergétiquement par le cycle hyper court de la Lune. Le temps de
l’homme est relativement plus coûteux mais aussi plus intense
comme le montrent les rôles respectifs dans le processus de
procréation et de fécondation qui n’obéissent aucunement à la
même temporalité, ce qui est le fondement même de la polygamie,
terme à prendre au sens d’une relation qui ne se limite nullement au
seul plan sexuel.
On pourrait parler de rôles de composition. Le film Anastasia illustre
bien un certain syndrome de Pygmalion, avec cette femme qui finit
par se prendre au jeu de l’imposture-à savoir se faire passer
pour l’une des filles du tsar Nicolas II.
A une certaine époque, nous avons dirigé une école et
recruté des enseignants. Au début les enseignants n'étaient pas
payés, on était dans une démarche de bénévolat. Puis, les
rétributions sont devenues plus attractives et semblent avoir
compté davantage que les vocations à enseigner proprement dites.
C'était devenu un gagne-pain. Et nul doute que certaines
personnes sont disposées à se convaincre qu'elles sont capables
de faire ceci ou cela dès lors que la paie leur convient. C'est
pourquoi quand le débat sur l'égalité des sexes se réduit à une
question de travail et de salaire, on a quand même le droit de
faire état d'une certaine perplexité. En ce sens, nous dirons que
l'argent est corrupteur en ce que c'est un signifiant
puissamment attractif. On dit qu'il n'a pas d'odeur, comme si l'argent
qu'il permet d'obtenir permettait de sublimer les moyens qui ont
servi à le gagner, ce qui nous semble sinon immoral, du moins
amoral voire cynique. Si l’on paraphrase la formule dans la
bouche de l’Avare de Molière, à propos du vivre et du manger, la
question qui se pose est la suivante : l’argent, est-ce une fin ou
un moyen ?
Initialement, nous pensons d’ailleurs que le salaire (pas forcément
sous forme d'argent, le mot renvoie d'ailleurs au sel) visait à
indemniser ceux qui acceptaient d'accomplir des tâches
dégradantes. Par la suite, l'idée de se faire payer pour ses services
s'est largement étendue et répandue ; elle s’est généralisée. Tout
travail (mot qui en français implique étymologiquement une certaine
forme de supplice) mérite salaire, dira-t-on, désormais : entendons
toute activité commandée, ordonnée par autrui et exécutée
correctement/ Mais l’argent salarié n’a pas d’odeur et la fiche de
paie est un gage d’honorabilité. On est « en régle» J’ai
fait ce qu’autrui attend de moi ou si l’on préfère j’ai persuadé autrui
qu’il avait besoin de moi, ne pouvait raisonnablement se passer de
mes services, bref qu’il ne pourrait s’en tirer tout seul.
Le système économique actuel ne nous semble pas viable dans son
traitement des hommes et des femmes sur un même pied. Nous
pensons que le salariat devrait être réservé aux femmes alors que
les hommes devraient recevoir un traitement leur permettant de
conduire librement des recherches, ce qui peut d’ailleurs impliquer
un certain encadrement, comme dans le cas des thèses. Le niveau
des diplômes, la quantité et la qualité des « travaux »
devrait déterminer le niveau de traitement, selon l’appréciation de
commissions ad hoc. Cela éviterait notamment aux hommes
d’encombrer le marché du travail salarié lequel devrait être réservé
aux femmes et aux étrangers – d’autant que les salaires sont
imposés et donc permettent de couvrir le montant des traitements.
Ajoutons que les personnes qui ont le plus de potentialités
internes auront le moins besoin d’acquérir des objets, des outils, des
appoints. A chacun selon ses besoins. La nudité est une valeur
majeure face à l'invasion des gadgets. On note ainsi que la statue de
Balzac par Rodin est marquée par la nudité. Le principe même du
débat implique notamment qu'on n'arrive pas avec des textes tout
préparés, à l’avance, et donc indifférents à ce qui pourrait se dire ici
et maintenant. Celui qui lit un texte qu'il a écrit dans la solitude
est dans une posture masturbatoire qui n'exige aucun partenaire. Le
texte est voué à être lu par le lecteur dans l'isolement/
On en arrive à une société où chacun doit gagner sa vie en faisant
ce qui lui a été demandé et est évalué quant à sa capacité à y
parvenir au lieu que chacun fasse ce qu’il ressent, il le fait donc
faire par autrui, ce qui démultiplie les processus de communication
et le « bruit » qui en découle. On est là en face d’une économie
fondée sur des aliénations mutuelles si ce n’est qu’une certaine élite
échappe à un tel schéma et qui est capable de s’auto-référencer,
c’est-à-dire de n’avoir de compte à rendre qu’à elle-même,
échappant ainsi peu ou prou à une certaine logique du « marché»
du travail, un marché de dupes.
Soulignons que le fait d'être payé pour l’accomplissement d’une
tâche n'est pas incompatible avec le fait d'être assisté. On peut
faire des choses pour justifier un salaire et c’est ce qui est envisagé
en contrepartie d’une allocation qui se distinguera de moins en
moins du salaire d’autant que cela sanctifie l’employeur qui
donnerait ainsi son onction au salarié, sous la forme d’une sacro-
sainte feuille de paie, ce qui est un peu paradoxal dans le cadre d
‘une politique qui se voudrait de gauche. L’objectif du plein emploi
tend à se confondre avec celui du droit à une allocation pour
tous. D’ailleurs, le travail donne droit au chômage. En fait,
l'employé exerce un pouvoir sur l'employeur, en quelque sorte
moral. il le met sous sa dépendance et c'est à ce pouvoir que
d'aucuns n'entendent pas renoncer, la situation risquant d'être
renversée si c'est l'employé qui reçoit des « aides ». Au fond, ce
que l'on attend des gens n'est pas tant de travailler au sens de se
faire employer – peu importe à quoi : - mais de consommer
intelligemment avec l'argent qu'on leur donne, ce qui ne se conçoit
que dans le cadre d ‘un modèle économique expérimental, où le
consommateur-cobaye devient un goûteur, un testeur, activité qui
existe d'ailleurs déjà depuis fort longtemps. Le consommateur qui
ne se procure que des produits déjà testés n'est pas intéressant et
ne justifie pas son allocation. Autrement dit- et on rejoint là une
certaine approche keynésienne, le consommateur ne serait «
payé » que pour contribuer à la recherche de nouveaux produits.
Les femmes devraient en tout état de cause rester les « serveurs
» des machines, du moins tant qu'il en est besoin- alors que les
hommes seraient affectés à une tâche d'inventaire des ressources
vives, locales, ce qui impliquerait de rédiger moult rapports, de
réagir au spectacle de l'innovation., ce qui demande d'y passer du
temps, étant bien entendu que chacun serait invité à présenter, à
faire connaître, partager sa propre production On aura compris
que la culture ne serait plus le fait d'enfoncer des portes ouvertes
en célébrant des gloires du passé mais qu'elle aura le regard fixé
sur la contemporanéité. Tout cela ne fait sens que dans une
relation de proximité géographique qui devrait nous émanciper par
rapport à l'Internet, lequel abolit les distances. Rappelons que
l'esprit du Shabbat déconseille tout parcours, tout déplacement qui
passerait par une quelconque machine. Le Shabbat – qui est
essentiellement nocturne - reste une école d'austérité, voire de
pauvreté encore conviendrait-il de distinguer entre la pauvreté quant
aux biens extérieurs et celle qui concerne la richesse intérieure. Et
là encore, le point de vue féminin semble l'emporter – ce qui signifie
que trop souvent l'homme adopte le langage de la femme et ses
valeurs, notamment chez les politiques dépendant du vote féminin,
ce qui s'apparente à une forme particulière de démagogie, tant et si
bien que les femmes n'ont même pas à voter pour des femmes,
tant les hommes ont épousé leur discours, comme on a pu le voir
lors des récentes primaires tant de droite que de gauche, en vue
de 'élection présidentielle de 2017.En ce sens, Benoît Hamon était
un des rares à assumer dans le débat politique une volonté de se
protéger contre les valeurs féminines sur l'emploi comme nec plus
ultra...Notons qu'à force de ne pas vouloir distinguer entre valeurs
féminines et masculines, on casse le baromètre qui aurait permis de
déterminer la progression ou la régression des unes et des autres,
par-delà la question du sexe des personnes étudiées.. On en est
au point où le seul fait d'envisager de mener des recherches dans le
domaine du genre est immédiatement qualifié de discrimination
quand cela n'est pas sanctionné pénalement ! On est plein
terrorisme intellectuel ! Mais apparemment, ce serait le prix à payer
pour certains excès passés. Pour nous un tel prix est tout à fait
exorbitant au regard de la recherche scientifique ;
Tout se passe comme si l'on voulait carrément enrayer la recherche
dans le domaine des sciences sociales, lesquelles il est vrai ont pu
par le passé sous-tendre certaines théories raciales.
Celui qui est aidé est le dominé car il a renoncé ipso facto
à un certain pouvoir. D'ailleurs, l'on sait que nombreux sont prêts à
aider bénévolement, ce qui montre bien que l'emploi peut être
dissocié de la question du salaire, de l'honoraire. Le chômeur ne se
plaint pas seulement ni tellement de ne pas avoir de revenu- et
d'ailleurs il en a un jusqu'à un certain point- mais de ne pas servir,
c'est à dire d'être privé de l'exercice d'un certain pouvoir
(d'achat)... Il importe de comprendre que celui qui « sert », qui
« aide » se voit doter d'un pouvoir, toutes autres considérations
mises à part. En fait, l'emploi est une valeur féminine, du fait
du besoin viscéral de servir et de plus en plus de se servir
d'une machine. Cela dit, on en est à se demander si l’important,
dans notre société, n'est pas plutôt ce qu'on fait de cet argent que
d'où on le tient. Les emplois fictifs existent tout autant que
les droits (à des allocations) fictifs et le Penelopegate est révélateur
de l'indifférence à la justification de la rémunération. Ce qui
compte, c'est la fiche de paie et non ce à quoi cela correspond
comme travail réel mais comme consommateur achetant des biens
bien réels, eux. La finalité du travail, c'est l'achat et la fin justifie les
moyens. Les gens ont des revenus (littéralement ce qui leur
revient, puisque le terme aura été utilisé par Hamon pour les
allocations, ce qui montre que les revenus sont des allocations et
vice versa. On est dans un régime de clientélisme au sens romain
du terme. La machine est indifférente à ce qu'elle fait, du moment
que l'on s'en sert, qu'on l'utilise, que l'on fait appel à elle, que l'on
s'occupe d'elle, d'une façon ou d'une autre, qu'on ne la laisse pas
tomber, qu'elle n'est pas déclarée « hors service », «
hors d'usage », mise au rebut. Il ne s'agit pas de condamner tel ou
tel comportement mais de juger si celui-ci est acceptable au regard
des valeurs qui sont les nôtres et celles du groupe auquel nous
appartenons d'où l'importance d'être jugé par ses pairs et des
relations de groupe à groupe. Un enfant ne sera pas jugé comme
un adulte pour la même infraction et le juge peut décider que tel
inculpé est irresponsable. De même, il existe une immunité du
président de la République ou des parlementaires qui reporte
certaines poursuites ou dont il faut obtenir la « levée » ou encore,
quid de la valise diplomatique qui échappe aux contrôles douaniers
ou des sièges réservés dans les transports en commun à certaines
catégories de personnes ? Or, l'on voit des jeunes se précipiter sur
les sièges vacants ou ne laissant pas leur place à des personnes
âgées ou handicapées, comme si le problème ne se posait même
pas, ce qui confine à l'incivilité. Puisque c'est possible, on le fait
sans retenue et selon nous c'est au père de donner l'exemple de la
retenue..
On est en plein nivellement comme une machine qui aurait le
même comportement quel que soit son environnement, étant dans
l'émission et la mission (comme de lire un texte d'un bout à l'autre,
imperturbablement) et non dans l'observation.!. On notera d'ailleurs
une tendance de nos jours à ne pas accepter de dérogation,
notamment dans une queue, notamment de la part des jeunes à
l'égard des personnes âgées. On voudrait évacuer tout effort de
prise en compte de critères de différenciation comme si le logiciel
consistant à regarder autour de soi, en permanence, avait été
cassé, ce qui signifie une sorte de paresse intellectuelle... Premier
arrivé, premier servi. Le fait que « tout le monde » se permette tel
ou tel comportement ne saurait être une excuse. On songe aux
moutons de Panurge. Cela dit, on sera conduit à mieux tolérer
certains manquements de la part de tel groupe que de tel autre du
fait de la prise en considération de certaines faiblesses
ou insuffisances. Et en ce sens, dans bien des cas, telle personne
sera bien contente de pouvoir échapper à une sanction du fait de
son appartenance à tel groupe et non à tel autre, du fait de tel statut
et non de tel autre, optant avec désinvolture et non sans un
certain cynisme, pour telle ou telle attitude selon les cas, au gré des
situations qui se présentent.. Il y a dans la négation d'appartenance
à tel ou tel ensemble une certaine mauvaise foi vers une certaine
incapacité à percevoir ce qui relie, ce qui fait lien. On est alors dans
le « cela n'a rien à voir », « aucun rapport » sous prétexte que
cela n'est pas strictement identique, en tous points. Mais cela peut
signifier aussi que dès lors que l'on signale ou apporte la moindre
différence, on croit pouvoir brouiller les pistes, ce qui est la
pratique des maquignons.
Dans le cas Penelope Fillon, il s'agit de déterminer si son
cas est au moins « normal » au regard d'un groupe donné et par
ailleurs si le comportement du dit groupe est ou non acceptable au
sein de la société plus large au sein de laquelle il s'inscrit et dans ce
cas, c'est le dit groupe qui doit être éventuellement poursuivi et non
tel individu en particulier.
Il y a là ce que nous appellerons le syndrome de l'incomplétude,
remarquablement mis en évidence dans les premiers chapitres du
Livre de la Genèse : on y trouve toute une série de notions qui
relèvent du manque : le sentiment de solitude et d’incomplétude,
de nudité (cette nudité se retrouve avec le corps de Noé, que
voudront dissimuler ses fils) avec ce que cela implique de besoin de
se couvrir, de s’ajouter quelque chose que l’on n’a pas d’entrée de
jeu, de privation, d'aide. C'est ainsi que Dieu craint que l'homme ne
soit bien seul, il crée à ses côtés aux fins de l'aider la femme (isha,
qui plus tard prendra le nom d'Eve), mais celle-ci ne résistera pas à
la tentation de consommer des fruits d'un arbre interdit, ce qui
renvoie à une sensation de manque. Quant à la conscience de leur
nudité, n'est-elle pas encore liée à une impression de manque
, ce qui fait pendant à cette idée de solitude que Dieu
projeta sur Adam? Or, le Shabbat est l'apprentissage, la célébration
du manque, de l'abstinence. Comment dès lors ne pas penser que
le sentiment de manque est lié au serpent, assimilé par les
commentateurs à Satan, à Lucifer , celui qui apporte la lumière, et
c'est ainsi qu'Adam découvrit qu'il était nu ? Le pire tort que l'on
puisse causer à quelqu'un, n'est-ce pas de lui faire perdre confiance
en lui-même, donc en le rabaissant, en lui coupant les ailes
si ce n'est que dans bien des cas, ce manque existe dès le départ,
d'où précisément, la volonté d'instaurer ce sentiment de manque
chez ceux qui ont initialement la grâce de pouvoir compter avant
tout sur eux-mêmes.
Mais dans ce cas, le fait que Dieu ait voulu aider l'homme
dans sa solitude en créant la femme n'est-il pas inspiré par Satan,
laissant entendre à Dieu – le faisant douter - que sa création ne
serait point parfaite, pas accomplie ? Rappelons le cas du Livre
de Job, où Satan suggère à Dieu de tester la foi de Job et Dieu y
consent. Mais on se demandera si le fait d'envisager l'intervention
de Satan ne sert pas d'argument pour rendre probable la chute, la
faute, plaçant ainsi une épée de Damoclès- une incertitude- sur tout
ce que Dieu annonce et promet. En tant qu’historien du
prophétisme moderne, nous n’aurions pu rester indifférent à la
question de l’Antéchrist, dès lors qu’elle s’articule sur une période
de 3 ans et demi ou ce qui revient au même, de 42 mois ou de 1180
jours (cf. le Livre de Daniel et celui de l’Apocalypse de Jean). Une
des formules les plus saisissantes est celle où l’on compte
: un temps, deux temps, et un demi-temps, ce qui revient à 3 et
demi., soit évidemment la moitié de 7. Or, l'on commet
fréquemment l'erreur de ne pas comprendre que des signifiants
différents peuvent correspondre à des signifiés analogues. Certes,
la nouvelle lune ne ressemble-t-elle, ne saurait se confondre avec la
pleine lune mais est-ce à dire pour autant que dans le cadre d’une
systémique, ces deux configurations n'ont pas été considérées
comme équivalentes? Selon nous, toute cyclicité implique
techniquement un tel dualisme des signifiants car pour qu'il y ait
cycle, il faut impérativement qu'existe une symétrie. Autrement dit,
le cycle de 6 ans ne serait en réalité que le redoublement d'un cycle
de3 ans fois six mois ou encore 7 fois.
Selon nous, le récit de la Création ne concernerait
nullement celle de l'Univers mais une intrusion étrangère (donc en
principe extra-terrestre) dans l'Histoire de notre Humanité. Nous
invitons donc à relire le premier chapitre de la Genèse
comme le récit d'un aménagement (cf. infra). : Dieu
apporte la lumière à notre planète (Genèse I), en purifiant son
atmosphère et il apporte à Adam (l’indigène ; littéralement
l'autochtone (chtone du grec pour terre)) une « aide » (Genèse II),
et en ce sens, nous voyons dans une telle intervention
une initiative, une tentation que l'on pourrait qualifier de «
satanique ».
Ne faudrait-il pas plut parler dune humanité préadamite
(cf. l'ouvrage d'Isaac La Peyrère, paru en 1655 Prae-Adamitae)
dont l'Humanité masculine actuelle descendrait alors que
l'humanité adamite correspondrait plutôt à l'Humanité féminine,
celle dont l’émergence est narrée au début du Pentateuque? Au
Chapitre I, 28 nous comprendrons Faisons Adam notre image
(...)Dieu créa l'homme son image comme signifiant
non pas une fabrication de toutes pièces d'Adam mais une
transformation d'un Adam antérieur, en rappelant que le nom
même d'Adam est rapprocher de Adama, la Terre. Les hommes,
souvent désignés en hébreu moderne comme les fils d'Adam
(Bney Adam) ne seraient point nés par l'entremise de ces dieux
(Elohim) mais de la Terre et ce sont ces hommes qui
correspondraient au schéma darwinien.
Le début de la Genèse et ses contradictions
Ce n’est pas parce qu’un texte se place au début d’un ensemble
qu’il ne peut y avoir été ajouté. Or, d’aucuns sont tentés de croire
qu’un tel positionnement conférerait ipso facto un rôle déterminant
et primordial. Bien à tort.
Quand on examine de près les premiers chapitres du Livre de la
Genèse, on voit un Dieu tâtonnant. Il crée le Ciel et la Terre, au
premier verset puis il observe que la terre n’est que chaos, Il crée
Adam puis, il se rend compte qu’il va falloir compléter celui-ci avec
la “Isha”.
Selon nous, les Elohim ne travaillent pas ex nihilo mais bien à partir
d’une terre et d’un Adam produit de cette terre (Adama) qui
préexistent. Ils opèrent certes des transformations mais ce n’est que
cela.
De toute évidence, le premier verset aura été ajouté et l’on peut
dire qu’initialement le Livre de la Genèse débutait par le deuxième
verset. Ce faisant, l’idée même de ces Elohim n’est plus la même.
Dans la version initiale, ils sont intervenus alors que dans la
nouvelle version c’est le monde tout entier qui serait leur œuvre. On
est là dans une surenchère théologique dont les premiers siècles du
christianisme témoignent quant à la personne de Jésus.
Toujours dans le premier chapitre, quand il est dit que les Elohim
“firent” Adam, nous pensons qu’il faut comprendre là encore qu’ils le
remodelèrent. Mais nous préférons penser que c’est la création de
la “Isha” qui correspond à une telle intervention et qu’Adam n’est
pas la création des Elohim. Le rapport des Elohim à la Adama est
à mettre en parallèle avec celui des Elohim à Adam. Dans le
premier cas, les Elohim apportent la lumière face aux ténèbres
préexistants, et dans le second cas, les Elohim offrent à Adam une
auxiliaire.
Gratuité de l’organique
L'instrumentalisation de l'échec
On nous fait comprendre que si les Juifs (yéhoudiens) avaient
reconnu le Fils de Dieu en Jésus, les temps messianiques
auraient pu advenir mais que cela aura été empêché Rappelons
que cette dialectique du Père et du Fils, on la retrouve dans le
champ du politique, avec la notion de vizir, de premier ministre
face au monarque ou au président
. Dans certains cas, le Premier Ministre n'existe que par le
Président mais dans d'autres- notamment sous la Ve République,
dans les années 1980-1990, il s'impose à lui, en s'appuyant sur la
volonté du peuple.
. Pour l'historien du prophétisme que nous sommes, il semble bien
que l'on ait affaire à un procédé visant à expliquer pourquoi les
choses ne se sont pas passées comme prévu et qu'il faudra donc
attendre une prochaine occasion. Mais l'on peut alors se demander
si certains obstacles n'ont pas été inventés de toutes pièces, après
coup, pour expliquer que ce qui avait été clamé et annoncé–à
commencer par la fin des temps (cf. l'Apocalypse de Jean) ne s'est
pas produit On retrouve le recours au bouc émissaire. Autrement
dit, l'anti ne serait pas dû à la mort du Christ mais aurait suscité un
tel récit du déicide. Mais rappelons ce qu’il y a d’intrusif de la part
des non Juifs (yéhoudiens) ou des « Judaïsés »à se
mêler d’affaires qui ne les regardent pas comme le rapport des Juifs
à leur(s) dieu(x) ou à leur Terre ! On connaît le problème de ceux
qui sont plus royalistes que le roi ! Et l’on pourrait en dire autant
des francophones non métropolitains – et donc issus de la
colonisation- qui prétendent avoir un droit de regard sur la langue
française voire sur la société française !
Pour notre part, il importerait de préciser de quoi l'Humanité devrait
être « sauvée » et donc de quels périls elle est menacée. Avec le
recul, il n’apparaît pas que du temps de Jésus, l’Humanité ait été
spécialement en danger et c'est bien plus de nos jours que cette
question semble devoir se poser. On nous parle d'un péché
originel lié à quelque forme de désobéissance mais encore
faudrait-il montrer quelles- ont pu être les conséquences d'une telle
désobéissance ! Saint Augustin est un de ceux qui ont le plus
fortement mis en avant ce prétendu dysfonctionnement primordial
(cf. Gérard Israël, Jésus est-il Dieu?, Paris, Payot, 2007, p. 142l
tel que relaté dans les chapitres II et III de la Genèse et dont nous
avons montré qu'ils étaient des interpolations, ce qui est manifeste
dans leur façon singulière de désigner Dieu.
Nous préférons de loin penser que de tels avertissements, de
telles mises en garde, ont un caractère prophétique. / C'est ce qui
distingue le judaisme du christianisme tient à ce que le
Christianisme situe la faute (celle commise dans le Jardin d’Éden
mais qui se situe dans des chapitres dont l'authenticité est
contestée par nos analyses de textes) et le Messie dans le passé
alors que les Juifs (yéhoudiens) placent les échéances et les
menaces dans le futur. La venue prématurée de Jésus aura conduit
à construire un discours rétroactif. L'échec de Jésus est celui qui
crie au loup, trop tôt ou trop tard. Pour les Juifs (yéhoudiens), est
Messie ( celui qui oint (mashiah), à ne pas confondre avec le oint
(mashouah, ce qui est le fait de nombreux rois tant chez les
Hébreux que chez les Français, à Reims) celui qui parvient à
redynamiser le peuple dont il est issu tout comme il émane
d’Élohim, ce qui équivaut à une filiation. . Notons que David et
Salomon furent des rois ayant une certaine aura messianique. Pour
nous, ce qui est décrit au jardin d’Éden concerne ce qui nous
attend si nous continuons à être aliénés par les machines et le
Shabbat est l'antidote qui permet de nous assurer
périodiquement que nous ne mélangeons pas tout, que nous
savons distinguer le bon grain de l'ivraie, que nous gardons
conscience des différences. Et le respect du Shabbat par les Juifs
(yéhoudiens) les désigne comme les vigies, les sentinelles,
Écologie et Économie
Pour nous, le terme Écologie vaut aussi bien sur le plan matériel
que spirituel et de fait il y aurait une écologie de droite et une autre
de gauche. L'on parle d'un langage « châtié » pour qualifier un
propos bien propre tant sur le fond que sur la forme, étant entendu
que des propos répétés tels quels indéfiniment c'est comme des
vêtements que l'on ne change et ne lave jamais. Nous sommes
favorables à une économie de proximité, bien moins nocive
écologiquement et qui nous émancipe en partie de tout un
appareillage technologique. C’est la distance qui sous-tend
l’emprise de la machine, que ce soit pour le transport des voyageurs
ou des produits culturels. Au lieu de se rencontrer, les gens font
appel à la télévision, à Internet, ce qui permet des audimats de
plusieurs millions, ce qui caractérise une approche quantitative, à
grande échelle. Un cas remarquable concerne l’habitude
d’enregistrer les réactions d’un public sur la bande du film, ce qui se
pratiquait dans les sitcoms du début des années 90, les dites
réactions se substituant en quelque sorte à celles d’un public à
venir.
De même que l’on dit que nous n’utilisons qu’une petite partie de
notre cerveau, nous pensons qu’il y a un énorme gâchis
au regard des ressources humaines quand on privilégie un trop petit
nombre d’options sinon, on bascule dans la duplication, la
démultiplication, ce qui va privilégier les intermédiaires et non les
créatifs. Les femmes, d’une certaine façon, profitent de l’existence
d’un tel système en ce qu’elles ont plus une vocation à
transmettre qu’à initier. D’ailleurs, en cela, elles sont assimilables,
peu ou prou, à des machines, et en tout cas en concurrence avec
elles.
D’un point de vue, plus masculin, recherchant plus les sources
créatives que leur prolongement, nous pensons que chaque
région voire chaque ville, chaque quartier, se doivent
de cultiver une certaine autonomie, une certaine liberté. D’ailleurs le
mot même de quartier indique une division de la cité en 4 parts
comme on l’observe pour la vieille ville de Jérusalem avec son
quartier juif, son quartier arabe, son quartier chrétien et son quartier
arménien. Ceux qui s’offusquent – comme un Eric Zemmour- à
propos de la spécificité de tel ou tel quartier, sont décalés par
rapport à une tradition millénaire ! Il est normal que les gens se
regroupent pour partager un certain mode de vie et une société ne
se bâtit pas sur une collection d’individus, ce qui serait ruineux, tant
économiquement qu’écologiquement. Or, l’on observe que
toute expression d’un « je » au lieu d’un «nous » tend à se
présenter comme « objective » en refoulant son appartenance «
subjective » à telle ou telle communauté. Bien rares sont ceux
qui peuvent se permettre de dire « je » , le « je » étant
en fait la marque-dans la plupart des cas- de l’ignorance et de
l’inculture.
Mieux vaut par ailleurs- même si l’on peut parler de
dilemme -une forme d’apartheid que le rejet d’une vague
d’immigration laquelle est vouée précisément à constituer une entité
pouvant jouir d’une certaine dose d’ autonomie judiciaire,
linguistique, voire religieuse- comme cela se pratiquait au Moyen
Age, ce qui évite d’ailleurs des brassages et des cohabitations
sources de tension et d’ inégalités Cela dit, le mode de vie
matériel doit être découplé du mode de vie intellectuel. Entendons
par là que le fait de partager un même mode de vie sur un certain
plan ne signifie pas que l'on sera sur la même longueur d'onde sur
un autre plan
Ce sont d'ailleurs des pratiques courantes dans des pays
comportant un grand nombre de langues, d’ethnies- on pense
notamment à l'Afrique (exemple en Côte d'Ivoire),- que de voir se
constituer des quartiers, des villes, des provinces,
marqués par la prédominance de telle ou telle coutume, ce qui
correspond à une laïcité non pas fondée sur le rapport
interindividuel mais sur le rapport intercommunautaire..
L'individu ne fait pas sens au niveau éthique, mais le groupe, le
quartier, les pairs et pourquoi ne pas en revenir dans certains
domaines à une justice propre à chaque groupe, comme cela se
pratiqua ici et là par le passé. ? Etymologiquement, selon nous, le
mot individu désigne ce qui est inclassable, qui ne peut se «
diviser » en segments bien définis. Un individu serait donc une
appellation réservée à ce qui est hors norme, aussi bien parce qu’il
est au-dessus du lot que parce qu’il souffre de quelque handicap
l’empêchant de s’inscrire dans la moyenne.
Nous prônons un élargissement de l'espace
communautaire -quitte à ce que cela induise des déplacements de
population- lesquels se produisent d'ailleurs bien souvent
d'eux-mêmes--de sorte que chaque entité puisse vivre selon les
valeurs et les « signes » (ostensibles) qui sont les siens
mais aussi, par voie de conséquence, une limitation de l'espace dit
public qui ne saurait être le lieu de toutes les licences mais celui
d'une certaine retenue et d'une normativité raisonnable.. On entend
en effet que dans l'espace public, chacun peut faire ce qu'il
veut...En fait, il y a beaucoup d'hypocrisie et de déni sur les
questions de société, en ce sens que les gens font finalement dans
la pratique ce qu'ils refusent d'admettre en théorie. En tout état de
cause, la question des signes ostensibles risque d’oblitérer celles
de signes qui ne seraient pas amovibles et que nous sommes
porteurs au niveau anatomique.
On notera qu'autrefois le fait de porter des signes religieux était
perçu comme une vexation voire comme une stigmatisation alors
que de nos jours, les gens se plaignent de ne pouvoir les arborer.
Les temps changent. En tout cas en dépit des revendications
féministes, force est de constater que les femmes restent fort
attachées à leurs privilèges vestimentaires et que ce faisant elles se
démarquent nettement et délibérément des hommes.
Nous ajouterons qu'en pratique, il existe dans les faits
une extrême pluralité de groupes et de sous-groupes bien plus qu'il
ne s'en déclare officiellement. Chaque ensemble de personnes –
aussi restreint soit-il- est soudé par une idiosyncrasie partagée, non
pas tant due au groupe mais fondement et cause de l'existence
même du dit groupe et il y là un travail sociologique qui n'a peut-
être pas encore été mené assez loin, ce qui explique les faux
débats sur le communautarisme étant donné que celui-ci -même s'il
ne dit pas son nom – est récurrent et omniprésent. Il suffit
d'observer autour de soi à quel point-en dépit de tous les dénis que
l'on voudra- les personnes qui se fréquentent se ressemblent, ce
qui fait qu'un groupe tend à aggraver les tendances de ses
membres plutôt qu'à les corriger
Démos et Ethos
Le mot peuple a deux sens, celui qui oppose le peuple (démos) au
chef et celui qui pose un peuple (ethnos) face à un autre, ce qui
conduit à l'empire. La première dialectique a été abordée en termes
de cyclicité, de lutte de classes alors que la seconde tourne autour
de l'idée de peuple élu. Il nous semble aberrant de dissocier
« peuple élu » et « empire » dans la mesure où celle un peuple «
élu»a la légitimité de se placer au centre d'un empire et en ce sens
il nous semble bien que les Hébreux n'ont pas vocation à se
présenter comme « peuple élu » du fait même qu'ils ne se situent
pas au cœur d'un empire mais font partie de tel ou tel empire qui
les accueille en son sein. Un peuple élu est voué à assumer une
mission impériale, d'expansion, d'extension alors que les Juifs
(yéhoudiens) se présentent comme réfractaires à toute forme de
prosélytisme en direction des autres « peuples ». Au XXe siècle, le
terme de « peuple élu » aura été repris par l’église de l’Unification
(Moon) présentant la Corée comme « nation choisie »
: "Comme Israël, la nation choisie moderne devra avoir une histoire
de souffrance; (...)La nation qui répond le mieux aux qualifications
décrites est la Corée”; Nous partageons en tout cas, d'un point de
vue théologique, l'idée selon laquelle Dieu ne peut communiquer
avec l'Humanité que par le biais d'un peuple et non par celui
d'individus décidant ou non de se “convertir”. Il semblerait donc que
les adhérents à la doctrine Moon soient conduits à accepter que la
Corée ait été élue tout comme nous pensons qu'il devrait en être de
même des Chrétiens par rapport aux Juifs Notons que pour la
pensée de l’Unification, l'échec de Jésus, c'est aussi l'échec des
Juifs (yéhoudiens).
On peut dire que les Américains ont développé une
culture de « peuple élu», ce qui sous-tend et suscite un certain
impérialisme. Il est clair que les empires sont voués à s'opposer
entre eux alors qu'ils ont la volonté d'harmoniser et de réguler la
diversité en leur sein. Insistons en effet sur la nécessité d’une forte
verticalité, ce qui peut passer par une base héréditaire, génétique-
pour maitriser la diversité horizontale relevant davantage de la
culture, de la conversion, de l’assimilation.
Mais la véritable opposition est celle qui fait se confronter les
nationalismes et les impérialismes, les uns en quête d'une unité
intrinsèque et les autres d'une unité à construire. En ce sens,
l'Union Européenne est vouée à terme à se couper en deux avec
d'une part les États ayant une histoire coloniale, c'est à dire ceux de
la façade atlantique (Portugal, Espagne, France, Pays Bas,
Angleterre) et les États d'Europe centrale et orientale. On notera
que les puissances coloniales de première importance
correspondent à un Etat centralisé alors que les entités politiques
comme l’Allemagne et l’Italie qui n’ont fait leur « unité » qu’au
cours du second XIXe siècle auront médiocrement réussi à
imprégner le monde. C’est ainsi qu’Adolf Hitler, au départ,
n'entendait pas s'étendre à l'Ouest mais à l'Est de l'Europe d'où le
pacte germano-soviétique. On peut penser à un virage à partir de
1940, lorsque Hitler ne se limite plus à un pangermanisme justifiant
l’annexion de populations germanophones mais s’engage dans un
processus plus global, à l’échelle de tout un continent., d’où
l’invasion de la France et la bataille d’Angleterre (cf infra) Ce sont
les déclarations de guerre du Royaume Uni et de la France, à la
suite de l'invasion de la Pologne -dans le cadre du pacte germano-
soviétique, conséquence d’une mésentente face au danger
allemand entre alliés « occidentaux » et soviétiques - qui auront
brouillé les cartes et abouti à la formation de l'Union Européenne
telle qu'on la connaît de nos jours et dont l'Angleterre s'est détachée
(Brexit), restituant (péninsule ibérique mise à part) le territoire
occupé ou contrôlé par les armées allemandes pendant la
Seconde Guerre Mondiale. L'Union Européenne actuelle est
composite et c'est ce qui fait qu'elle n'a pas de véritable identité. Il
est préférable qu'elle se scinde en deux entités ayant chacune ses
propres enjeux et valeurs. Selon nous, il faut s’attendre à une
résurgence des identités impériales car ce sont les empires qui ont
façonné l’Histoire du Monde et sans le recours à la grille impériale,
on risque fort de ne pas comprendre ce qui s’y trame.
D’ailleurs, même les entités qui ne se présentent pas comme des
empires n’en sont-ils pas néanmoins, ne sont-ils pas dans le déni
de leur passé impérial, au sens d’un regroupement de structures
diverses que l’on aura réussi à réuni au sein d’un même Etat, dans
le double sens de ce mot ? C’est ainsi que la France ne s’est pas
construite en un jour et qu’elle aura intégré peu à peu des
populations diverses. La question de l’immigration s’applique, selon
nous, aux territoires annexés et pas seulement à l’arrivée de
populations arrivant sur le sol français. On connait la formule
dans Le Bossu ou Le Petit Parisien (1858) de Paul Féval : «
Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi !
» Il est donc faux d’affirmer que la France n’a pas connu
l’immigration tout au long de son Histoire dès lors qu’elle n’aura
cessé de s’agrandir ! On distinguera entre une immigration – au
sens d’intégration d’étrangers - voulue et une immigration subie.
Que l’on soit envahi ou que l’on envahisse, le résultat est à peu
près le même !
Nous dirons en nous servant d’une grille ternaire- individu-groupe-
empire- que l’Etat est lié à une prise de pouvoir, d’autorité d’un
élément d’un ensemble sur les autres. L’Etat Nation se constitue
autour d’une personne s’imposant aux autres personnes et l’Etat
Empire autour d’une Nation s’imposant aux autres Nations et
menant une politique fédérale. Méconnaitre une telle « loi », c’est
se condamner à ne pas comprendre comment se forment les
nations et les empires et vouloir croire que la Nation et l’Empire
préexisteraient à ceux qui les organisent, à savoir les Etats, en
prenant le mot Etat comme un point de départ alors que c’est un
objectif pouvant varier, évoluer selon les périodes d’entropie et de
néguentropie. Il n’est pas d’empire qui vaille sans un groupe
dominante et pas de groupe viable sans un chef. Il n’est donc pas
raisonnable de fustiger l’existence d’un pouvoir central capable de
maîtriser les différentes composantes du domaine concerné
en un instant T
Le génie
Quand on aborde la question de la supériorité éventuelle de
certaines personnes, l'on se trouve confronté à l'argument selon
lequel ce ne serait pas "marqué sur le front", ce qui renverrait à
un critère visuel.Comment repérer le génie? En quoi consiste
son don? Nous verrons dans la suite du présent tome, que le
génie est ipso facto un "leader", dépendant d'une cyclicité qui
lui échappe et le dote de certains "pouvoirs" alternativement sur
les gens et sur les choses.
Quelle est la meilleure explication de l’existence, voire de la
persistance du génie ? Il y a 50 ans, nous abordions déjà cette
question et nous proposions de poser le problème à l’envers, à
savoir qu’est ce qui a fait que tous les hommes ne sont pas
ou plus des génie adamiques ? Nous réfléchissions alors sur le sort
des animaux en général et notamment sur la notion d’instinct que
nous percevions comme un ensemble d’habitudes qui se serait figé,
cristallisé et donc qui ne pourrait se renouveler, se « nettoyer ».
Autrement dit, le génie adamique aurait échappé à un tel sort et
permis par là même à l’Humanité de ne pas dégénérer en dépit de
la raréfaction des génies. De là à penser que les génie adamiques
ne pouvaient constituer qu’une élite, il n’y avait qu’un pas que la
plupart d’entre nous n’hésitons pas à franchir, passant ainsi de la
conjoncture à la structure, de la diachronie à la synchronie. Dès
lors, le « monstre » n’était pas le génie adamique mais bien le non-
génie adamique. Mais comment fonctionnerait une société de
génies ? Il est vrai que selon les schémas actuellement en vigueur,
cela semble totalement utopique tant nous tendons à sanctuariser
les modalités qui sont les nôtres qui supposent, implicitement,
qu’une société ne saurait exister sans contraindre la plupart de
ses membres à une obéissance aux codes, notamment par le biais
de l’écrit. On connaît quelques exceptions, comme dans le jazz ou
dans certains sports d’équipe, voire dans certains café-philos qui
sont en fait des clubs de poésie où l'on improvise en prose. Les
colloques nous apparaissent, quant à nous, comme des lieux qui se
prêtent à la multiplicité des idées mais ils sont le plus souvent vidés
de leurs enjeux quand le modérateur est dépassé par la dynamique
du débat et juge de la forme et non du fond. Nous distinguons voire
opposons poésie et philosophie – non pas évidemment que la
poésie ne puisse emprunter à la philosophie mais parce qu’elle
reste par trop dépendante de certains automatismes sémantiques
-un bagage acquis très jeune - qui la dispensent de tout effort de
redéfinition, ce qui convient d’ailleurs à son style lapidaire. La
poésie est une juxtaposition de mots, et/ou de rimes qui se réfère à
un certain patrimoine commun, alors que la philosophie entend
maîtriser le langage et non y être asservie. Nous dirons que la
poésie nous plonge dans le virtuel, le signifiant consensuel, tandis
que la philosophie nous place devant le monde réel que chacun
d'entre nous est censé capter individuellement (cogito ergo sum) La
poésie sied aux aveugles qui ne captent le réel que par le
truchement des mots (cf. aussi le mythe de la Caverne), elle est une
philosophie au rabais, un simulacre de pensée. L’on a affaire à une
population subalterne qui ne connaît le monde que par ce qu’on lui
en dit et non de par son observation directe de ce qui se donne à
voir, sans faire appel à quelque commentaire. Or, l’homme de la
caverne est à la merci du qu’en dira-t-on, de la rumeur, à
l’affût du délit d’opinion, il pratique allégrement le déni de réalité,
par le biais de la bénédiction/malédiction, persuadé que la réalité
obéit et se plie au verbe et qu’il n’y a qu’à vouloir c’est à dire à
proférer, à édicter pour que les choses changent. D’où le maintien
des formules de souhait protecteur: bonne chance, bon voyage
! Selon nous, la Caverne correspond à l’enfance et politiquement à
la Gauche qui fonctionne sur la base non pas de la réalité évidente
et observable mais à partir de discours et de mots.
Or, pour ceux qui ne connaissent le réel que par ce biais, c'est bel
et bien leur réalité et les mots peuvent traumatiser plus sûrement
que les actes dont la perception reste floue pour celui dont la vue
est basse. Bien des thérapies passent par le jeu du langage, de la
psychanalyse à l'astrologie. Encore convient-il de déterminer qui
parle, le patient ou le praticien. Pour nous on classera les
consultations entre celles qui font parler le patient et celles qui font
parler le praticien et nous pensons que tout cabinet de thérapie qui
se respecte se doit de proposer ces deux catégories de "soin", étant
entendu que ce qui passe par la parole est féminin et ce qui s'en
passe est masculin, ce qui implique la présence d'un praticien de
chaque sexe pour traiter des clientèles des deux sexes, étant
entendu que le praticien qui parle est une femme et celui qui ne
parle pas est un homme.
Cela dit, la poésie permet, du fait de ces accouplements de
signifiants, de passer de cette totalité qu'est une langue à une
dynamique de choix, qui est le point de départ de toute création qui
est passage de la puissance à l'acte. On résumera une telle
problématique en proposant qu’en poésie, le signifié est plus
pauvre que le signifiant alors qu’en philosophie, le signifiant est plus
pauvre que le signifié. Or, selon nous, la frontière entre le non-
verbal et le verbal serait celle du signifiant et du signifié. Le mot -
tant à l’écrit qu’à l’oral- ne nous dit pas ce qu’il signifie et c’est le
consensus- donc le verbal- qui fixe le signifié. Autrement dit, l’enfant
(étymologiquement, celui qui ne parle pas), tant qu’il ne fait pas
appel à autrui, se contentera du signifiant et pourra éventuellement
en déduite le sens- le signifié- au moyen de recoupements et de
rapprochements- comme dans le cas des dérivations, des
déclinaisons et autres conjugaisons - de son fait, tout en restant
dans le non verbal. On n’accède au signifié qu’en passant par le
stade du signifiant. Nous préciserons notre pensée en introduisant
une structure épistémologique ternaire, selon le concept de «
médiation » : le sujet qui observe le monde en silence à une
extrémité et à l’autre le monde silencieux qui ne se raconte pas et
entre les deux, le langage, en tant qu’interface, faisant quelque part
écran entre le cogito et le « monde ». On aura compris que pour
nous il n’est pas nécessaire d’acquérir un langage conventionnel
pour que s’établisse un dialogue « muet » entre l’homme- qui
a su garder son âme d’enfant- et le monde qui l’entoure.(cf . la
grammaire générative de Chomsky)
L'acquisition d’ automatismes
On se plaint actuellement de ce que les élèves n'aient pas tous
acquis les automatismes liés à la lecture, au calcul, aux
dates de l'Histoire, au lieu de la géographie propres à la Nation. On
nous dit que c'est la première mission intégrative de l'école de
formater ainsi les jeunes, pour en faire des perroquets sachant leur
leçon sur le bout des doigts. Et l'on parle alors d'échec quand un tel
programme n'a pas pleinement et totalement abouti. Mais ce sont là
des valeurs faisant plus sens pour le monde des femmes que des
hommes, car il s'agit de doter les enfants de tout ce qui leur
permettra d'être des serviteurs fiables, opérationnels. On se plaint
que l'école poursuive de nos jours d'autres objectifs en négligeant
ce qui serait essentiel, incontournable. Or, en réalité, un tel bagage
est bien la chose du monde la mieux partagée et cela relève si l'on
peut dire de l'énergie renouvelable. On touche là à un territoire qui
n'est en vérité ni celui de l'école, ni celui de la famille mais qui
appartient au domaine de la transmission et de l'immersion. Est-ce
que les enfants attendent d'aller à l'école pour apprendre à parler ?
Selon nous, il y a des centaines e milliers de personnes qui
pourraient assurer cette tâche et suppléer tant aux lacunes de la
famille qu'à celle de l'école. Et cela bénévolement, pourvu que ces
personnes aient quelque revenu par ailleurs (pension, allocation
etc.) et en ce sens, cela rentre dans la dynamique du revenu
universel d'existence. Quant au enseignants « professionnels », ils
seraient chargés de s’occuper uniquement des surdoués et des
sous-doués avec ces classes moins lourdes, la « moyenne» des
élèves étant vouée à fréquenter ces structures d'accueil culturel que
l'on vient d'évoquer. Mais nous pensons que dans l'ensemble ce
sont les hommes qui devraient être chargés des plus doués et les
femmes des moins doués, selon le principe d'une économie
sélective qui ne gaspille pas ses budgets à fonds perdus.
Soulignons que nos sociétés se ruinent du fait du refus de prendre
en compte les clivages de temps et le différentiel des potentialités.
Une ignorance qui se présente ingénument sous les traits de la Fée
Égalité ! . A l'opposé, l'on proposerait que les enfants les plus
doués soient séparés de leur famille, à la fin de la première
scolarité et les autres seront invités à participer à des activités
culturelles leur permettant d’acquérir le bagage culturel minimal.
jugé approprié pour sous-tendre une appartenance objective
à un groupe donné, ce qui ne relève pas du choix individuel mais
d'un processus collectif. Cela dit, selon nous, quand les membres
d’une société sont mal différenciés entre eux, pour des raisons de
morphologie, qu’ils ont peu ou prou la « même tête », on ne sera
pas surpris que cela débouche sur de lourdes contraintes sociales.
Le virtuel et le réel
Au carcan culturel vient s'ajouter un carcan juridique et dans les
deux cas, il s'agit de ce que nous avons appelé la Surconscience
(en lien avec la superstructure) alors que l'appartenance elle-même
est fonction d'une certaine réalité objective, celle des origines.
Le Droit nous introduit dans le monde du virtuel, du dit et de
l'interdit. Il entend plaquer sur le monde une certaine sémiologie
Ainsi, les feux de signalisation sont censés nous indiquer si la voie
est ou non libre, ce qui devrait nous dispenser de regarder autre
chose que les dits feux. Les machines sont particulièrement
dépendantes du virtuel et en fait elles ne perçoivent le plus souvent
la réalité que par le biais d'un tel prisme. Dans le registre du virtuel,
le signe est roi. C'est ainsi que l'on déclarera que telle porte est
fermée du seul fait qu'on y apposé un signal en ce sens, quand bien
même la dite porte ne le serait pas réellement et qu'il nous serait
loisible de l'ouvrir tout de même. Dans le monde du virtuel, une
telle distinction ne fait pas sens car le réel se réduit à ce qui en est
dit. Il semble que le Droit doive prendre acte de cela à savoir que
certaines catégories de populations assimilent le réel et le virtuel et
cela vaut notamment pour les femmes et plus largement pour toutes
formes de robots. Il est vrai également que si des populations sont
marquées par un tel phénomène, cela devient bel et bien une réalité
à prendre en compte. Il suffirait de changer le nom d'une chose
pour la faire devenir autre. Par exemple, l'on a décrété en 1860 que
certaines villes ou parties de villes de banlieue seraient annexées à
Paris mais est-ce que cela en fait réellement, pour autant,
du « vrai » Paris ? C'est ainsi que le XIIIE arrondissement
bien que faisant partie intégrante, officiellement, de Paris ne saurait
se comparer aux arrondissements du «vrai» Paris. De même ce
n'est pas parce qu'une femme prend le nom de son époux qu'elle
devient dans la réalité membre à part entière de la famille du dit
époux, même si cela lui donne des droits juridiquement. On ne sera
pas surpris que les femmes réussissent dans des domaines
relevant du Droit, des langues, qui permettent de changer de statut
voire d'identité à bon compte comme on change de chemise, d'un
trait de plume !
Si le virtuel ne rend pas compte du réel, il n'en génère pas moins. Il
reste qu'il existe des lois « scélérates » qui encouragent le déni,
sous prétexte de protection, comme le fait de traiter comme un délit
toute mention d'origine ou d'appartenance d'une personne. A la
limite, on ne peut même plus dire que l'on a affaire à un homme ou
à une femme , sans risquer d'être poursuivi ou de s'interroger sur
la véracité de tel événement, sans être taxé de négationniste.!.
Redéfinir l’État
Il nous apparaît que l’État en tant qu’institution -on ne parle pas ici
de l’État- Nation- est voué à jouer un rôle croissant au XXIe siècle
du fait d’un changement des processus économiques.
D’une part, au niveau de la politique « sociale » en ce que son rôle
de redistribution de la richesse serait considérablement croissant,
si l’on admet que l’allocation deviendra la régle et l’emploi
rémunéré l’exception.
D’autre part, en ce qui concerne la politique « internationale
» en ce que l’État représentera des intérêts économiques que l’on
pourrait qualifier d’historiques, face à ceux des autres États.
Autrement dit, le rôle de l’État se renforcera tant par rapport à
l’intérieur qu’à l’extérieur et au-delà du périmètre géographique qui
est le sien. Nous pensons notamment à la gestion d’enjeux pouvant
couvrir plusieurs siècles en arrière, par exemple sur le terrain
religieux et sur le terrain linguistique.
Dans l’état actuel des choses, l’État gère directement ou
indirectement la question des ressources fossiles, ce qui peut
remonter à des temps extrêmement éloignés bien avant
même l’émergence de l’Humanité sur cette Terre. C’est le cas des
producteurs de pétrole. Mais nous pensons que dans un proche
avenir, des ressources culturelles devront être prises en compte à
un degré bien supérieur à ce qu’il en est présentement.
La question est celle de la légitimité de l’État à se porter garant et
gérant de ressources qui ont pu avoir été« empruntées » de
longue date. On parle de restituer ce qui est arrivé dans les
musées des puissances colonisatrices. Est-ce qu’il y a prescription
? En tout état de cause, ce qui nous semble prioritaire concerne des
emprunts qui continuent à peser fortement sur le mode de
fonctionnement d’autres États, comme l’usage de mots issus d’un
autre espace et qui continuent à être en usage dans le dit espace
auquel il est ainsi emprunté. Nous verrons plus loin que la gestion
de la circulation des mots français, en dehors du champ de ce que
l’on appelle généralement la langue française -terme dont la portée
est à repenser- devrait incomber à l’État France. Lui seul semble
avoir l’autorité pour mener à bien des enjeux stratégiques d’une
telle importance. Il doit exister une Histoire de l’État au sein duquel
ici et maintenant une communauté se trouve, ce qui ne signifie
nullement que toute communauté ne puisse avoir son « quant à
soi » voire sa propre langue.
Droit et anthropologie
On note que le Droit distingue le civil du pénal. Dès qu'il y a
blessure infligée à autrui, on bascule dans le pénal et bien entendu
dès que le processus vital est en jeu. Ce qui montre que porter
atteinte aux biens « extérieurs » est généralement jugé comme
un délit moins grave que ce qui touche à l'intégrité physique de la
personne.
De même, un délit commis sans armes sera moins lourdement
sanctionné que s'il a lieu « à main armée c'est à dire lorsque
l'agresseur ne se limite pas aux seules ressources de son corps.
Une exception toutefois, qui ne concerne que l'homme
: le viol. Il reste que selon nous, l’homme relativisera tout ce qui ne
porte pas atteinte à la vie et qui ne concerne que le vol alors que la
femme sera plus meurtrie par la perte de quelque chose à laquelle
elle tenait même si sa vie n’est pas en jeu. Lors du Shabbat, tout ce
qui n’est que de l’ordre de la possession est reconnu comme
secondaire. C’est pourquoi l’on doit se demander ce que signifie le
commandement qui interdit de voler et qui est mis sur le même plan
que celui qui interdit de tuer. Il nous semble que les
commandements ne nous sont pas parvenus dans leur intégralité/
intégrité et qu’ils n’avaient pas ce caractère de brièveté qui
caractérise certains alors que d’autres sont bien plus
explicités. Selon nous, les commandements comportaient chacun
deux volets: l’un déterminait ce qui pouvait se faire et l’autre
l’exception à la règle. Cela vaut aussi pour d’autres interdits
notamment sur le plan alimentaire où il serait absurde de ne garder
qu’un « tu ne mangeras pas». En effet, l’on trouve des
commandements (relatifs notamment à la kashrouth) autres dans le
Livre du Lévitique (Ch. XI) et là encore c’est Dieu qui s’adresse à
Moïse : :
«Transmettez ces instructions aux enfants d’Israël (pourquoi une
telle référence à ce nom honni par le Royaume de Juda ?) : Voici
les animaux que vous pourrez manger parmi toutes les bêtes qui
vivent sur la terre.
3 Vous pourrez manger de tout animal qui a le sabot fendu ou le
pied fourchu et qui rumine. 4 En revanche, vous ne mangerez
aucun de ceux qui ruminent seulement ou qui ont seulement le
sabot fendu. Ainsi, vous ne mangerez pas le chameau, qui rumine
mais n'a pas le sabot fendu; vous le considérerez comme impur etc.
«
On aimerait connaître le complément d’objet du verbe ainsi visé
! Autrement dit, plusieurs de ces « mitszvoth » (commandements)
nous seraient parvenus tronqués. Selon nous, il pourrait s’agir de
formulations mnémotechniques renvoyant à une tradition orale si
bien que les « tables » figurant dans chaque synagogue, ne
feraient qu’évoquer des textes dont nous n’avons plus exactement
connaissance tout comme d’ailleurs l’alphabet hébreu et arabe ,
lesquels situent et cantonnent les voyelles dans une sorte d’oralité,
l’écrit restant hermétique aux non-initiés. En principe, ces
commandements, s’imposent aux enfants mâles juifs devant
« bar Mitzvah, c’est-à-dire soumis aux mitzvoth, dont les principales
se trouveraient reprises dans le Décalogue..
N’oublions pas la règle de la « shehita», l’abattage rituel juif, qui
est une condition restrictive -un « mais » - par rapport au
commandement « positif » de manger de la viande, certainement
plus important que le fait de ne pas mélanger la viande et le lait.
D'une façon plus générale, la ce qui « ajoute » quelque chose à
l'homme, en ce qu'il peut ainsi saisir un objet qui le prolongera. Le
travailleur « manuel » est celui qui n'existe que par l'appareil dont
il se sert- il est perdu – déshonoré - si on le lui prend, si on l’en
prive - à la différence de l'intellectuel qui peut se passer du secours
de quelque objet que ce soit et qui peut dicter son propos à un
scribe, à une secrétaire voire à une machine. Les gens
d’en haut perdent leur pouvoir en passant de l’oral à l’écrit, lequel
permet l’appropriation par la base. (Se) mettre par écrit
correspondrait à une sorte de suicide, dans tous les sens du terme
puisqu’une œuvre « vivante », « en progrès » va se figer et donc
mourir. Mais ce faisant, les gens d’en bas pourront en quelque sorte
ressusciter le texte « mort » en lui redonnant vie comme
lorsqu’on rend à l’oralité un texte mais que vaut un tel « revival
»? On pense aux zombies aux « morts vivants ». En ce sens,
ramener ce qui est mort à la vie correspond à un fantasme des
classes inférieures. Autrement dit, le texte meurt mais il existe une
vie après la mort dès lors que le pianiste e nos jours va faire
revivre telle sonate d’un compositeur du XIXe siècle, ce qui
correspondrait à une sorte de miracle !.
On notera que ce clivage est moins sensible actuellement du fait
de la généralisation de l'ordinateur qui dote chacun de nous d'un
clavier mais il est à prévoir qu'à l'avenir, de plus en plus, il ne sera
plus nécessaire de toucher le clavier pour se faire entendre de la
machine, ce qui rétablira une meilleur conscience des différences
entre le manuel et l'intellectuel, seul le manuel devant être en
rapport avec l'objet, étant entendu que nos mains peuvent nous
servir à saisir des aliments sans utiliser des couverts ou à frapper
sur un piano ou quelque percussion sans avoir à le « tenir »
(maintenir)., ce qui n'est pas le cas des instruments à cordes ou à
vents (bois, cuivres). En ce sens, le violoniste est plus appareillé
que le pianiste, ce dernier ne transportant pas sur lui son instrument
et habitué à jouer sur des pianos qui ne lui appartiennent pas. Cela
dit, l’interprète ne connaît la musique que de seconde main à la
différence du compositeur. Et quant à l’auditeur, son rapport à la
musique est encore plus indirect.
On doit par ailleurs distinguer deux sens du toucher, quand on
touche un objet et quand un objet vous touche, par exemple, si je
me cogne quelque part, on voit que la main n'a nullement le
monopole du toucher et que le toucher n'est pas nécessairement lié
à un acte volontaire de notre part. Il est regrettable que nous ne
nous touchions pas le plus souvent notre corps directement mais
uniquement par le biais du gant de toilette qui s'interpose avec nos
doigts, ce qui ne nous permet pas les mêmes sensations, la même
précision. Il est donc souhaitable que nous apprenions à nous
frotter le corps avec nos doigts. .D'où la formule ; ne rien savoir
faire de ses dix doigts. En fait, il y a comme un interdit à se toucher
directement le corps, dont celui de la masturbation, de la « veuve
poignet ». Cela vaut aussi pour la façon de se nourrir sans avoir
contact avec ce que l'on mange sinon par le biais des couverts ou
du pain, le pain, jouant le rôle d'interface avec son contenu.-
(hamburger, sandwich) .On apprend aux enfants à ne pas
« toucher » et c'est encore plus vrai en temps de pandémie où l'on
ne se sert plus la main « Pas touche ! ». Mais on ne leur apprend
pas à se servir de leurs doigts dans un but de propreté.
Ne vaudrait-il pas mieux parler de six sens d'autant que dans
notre rapport à notre environnement, nous combinons souvent deux
informations sensorielles. La main interviendra notamment, dans un
deuxième temps, à la suite d'un contact avec notre peau venant de
l'extérieur mais la main ou plutôt les doigts de la main, en particulier
le pouce et l'index, dans le cas de l'épouillage chez les primates)
peut aussi intervenir pour toucher un objet (animé ou non) qui
n'était pas entré de lui-même en contact comme lorsque l'on joue
d'un instrument. Ne peut-on d'ailleurs penser que l'épouillage aura
contribué à développer le sens du toucher lequel joue un rôle
majeur dans les relations sexuelles ou dans la pratique de la
musique instrumentale étant entendu que les doigts ne sont pas
les seuls organes du toucher, la langue, les lèvres et le phallus
(chez les mâles) faisant partie de notre appareillage tactile ? Le
mâle dominant serait celui qui jouit de la plus grande faculté dans
ce domaine du toucher, qui ne passe pas par la vue- l'épouillage
exige une grande sensibilité des doigts qui servent en quelque
sorte de radar- à commencer par la séduction des femelles. A
contrario, l' usage de la vue ferait régresser celui du toucher. Or, la
vue nous connecte au virtuel comme on peut le relever de nos
jours avec l'invasion des écrans de toutes sortes dans notre vie
quotidienne, ces écrans impliquant une médiation. Ajoutons que
l'usage de la douche et du savon tend à nous dispenser de recourir
au toucher digital, ce qui peut avoir des conséquences notamment
au niveau du rapport du musicien à son instrument, en particulier
dans le cas des instruments à corde et du piano. En effet, le contact
avec tout objet fait intervenir le cerveau et provoque une réponse,
positive ou négative, tout cela se jouant , se déroulant en un temps
extrêmement bref. En fait, la main c'est notre altérité, je me
touche le nez signifie en fait main touche mon nez. Sans la main,
l'homme perd l'exercice de sa dualité, donc son autonomie et
devient dépendant d'autrui plus encore que s'il perd la vue ou tout
autre sens. Le toucher est d'ailleurs un sens qui couvre un champ
bien plus étendu que les autres sens. Force est de constater que le
fait de se servir de ses mains pour saisir sa nourriture peut être
considérée par certains comme une régression nous faisant
retourner à un état animal ! Il importe de se protéger contre un tel
type de discours conduisant tout droit vers le transhumanisme.
Selon nous, la main pourrait être assimilée à un cerveau, comme on
le dit aussi de l’estomac. Pour paraphraser la formule d’Anaxagore,
l’homme penserait parce qu’il a une main. Quant à la langue, en
tant qu’organe, elle est le moyen de recourir à cet outil que sont les
langues. La main manifeste notre dualité, notre réflexivité. Se laver
ce n’est pas la même chose que se faire laver, ce qui sera perçu
comme une perte d’autonomie. On notera que l’on capte beaucoup
mieux dans le public la question de l’autonomie physique que celle
de l’autonomie mentale. C’est probablement là un état premier de
l’activité dite musicale et qui n’exige le recours à aucun instrument
extérieur au corps, ce qui vaut aussi pour le sifflement « naturel »
ainsi que pour les percussions, quand on ne recourt pas à un
clavier. C’est ainsi que nous avons imaginé une « floor music
», une musique « au plancher» où l’instrument n’est autre qu’un
parquet en bois frappé par la paume de la main, ce qui pourrait
constituer une première initiation pour l’enfant et un moyen, de
détecter au plus jeune page ses dispositions sans le risque de
tricher en recourant à un balisage préalable.
La main est un « organe » qui n’est ni réductible à une seule entité
pas plus d’ailleurs que les doigts ne font sens isolément. On dira
qu’elle est une sorte d’hydre à plusieurs têtes «chercheuses »,
pouvant épouser un terrain accidenté à l’instar d’un tank. Elle se
révèle singulièrement précieuse dans le rapport sexuel et dans
l’improvisation musicale, dans les deux cas l’on caresse l’objet. Pas
de bon amant et de bon musicien sans une main intelligente et
subtile On rappellera quelques expressions comme « donner sa
main à couper », qui souligne l’importance de ce « membre »
que nous avons d’ailleurs en double. Selon nous, la musique fait
appel aux quatre membres :les mains sont censées frapper sur les
cuisses, mais aussi l’usage des doigts d’une main frappant sur le
dos des doigts de l’autre main, d’où l’importance de l’exercice
physique, de la pratique de la course pour que les cuisses soient
suffisamment musclées pour permettre une bonne percussion, une
résonance de qualité, notamment en position assise ( en tailleur
ou non) Rappelons que dans la percussion que l’on pourra appeler
physique, la cuisse repliée (membre inférieur) est l’élément fixe et la
main (membre supérieur) l’élément mobile.
Mais la main ne serait-elle pas diabolique, c’est à dire porteuse de
la tentation par tout ce qu’elle a à offrir, du fait de tous les objets
qu’elle permet de saisir et d’utiliser à commencer par tous ceux qui
peuvent donner la mort tel un revolver , une « arme à feu
» et ce n’est pas par hasard que l’on passe des menottes aux
personnes jugées dangereuses. On peut certes tuer à mains nues,
mais cela n’a pas d’effet aussi immédiat et soudain. La
masturbation n’est pas faite pour les manchots. Veuve poignet
Jeux de mains, jeux de vilains. A contrario, ce qui passe par notre
bouche ne peut porter atteinte que moralement et non
physiquement même s’il est possible de mordre ou de ronger
comme le font tant d’animaux.
Dans le rapport sexuel, se servir de ses mains serait le propre de
l'impuissance et il n'y a pas de vraie sexualité sans un sexe
d'homme en érection, la main ne pouvant remplacer la verge sans
qu'une certaine magie ne disparaisse car l'érection est une forme
de transe, d'état second qui ne saurait mentir à la différence de la
main et de la bouche.
On notera que nous ne pouvons saisir avec les mains que ce qui
est froid ou tiède, la chaleur du feu n’est pas conseillée d’où la
formule « mettre sa main au feu ». Ce qui est chaud contraint la
main à s’équiper d’une fourchette et en cela ce qui est froid ou
refroidi est moins aliénant. Pour notre part, nous préconisons de ne
manger que ce que nous pouvons attraper à« mains nues ».
Droit structurel et droit conjoncturel
Les lois astrales sont censées être immuables, accompagner
l’humanité tout au long de son Histoire tandis que les lois édictées
par le verbe sont temporaires, révisables. Ces lois sont au
contraire préventives, elles ont vocation à nous protéger contre
tout ce qui est aliénant comme la convoitise, la dépendance de la
machine, ce contre quoi lutte le Shabbat. En fait, selon nous, il
existe un état intermédiaire entre le conjoncturel et le structurel, qui
est le cyclique. Le conjoncturel est trop ponctuel et risque de grossir
un fait assez insignifiant comme pouvant être la cause d’un
événement d’une certaine gravite et le structurel, a contrario,
serait trop ample dans ses perspectives, en remontant trop haut
dans le temps. Entre ces deux extrêmes, le cyclique nous apparait
comme plus raisonnable, situant les choses à leur juste mesure, en
analogie avec le cycle des saisons ou celui qui fait alterner le diurne
et le nocturne.
Le malthusianisme au féminin
Il nous semble que les femmes se comportent face à la culture
comme face aux ressources du sous-sol., comme face à des
acquis extrêmement ancien qu'il importe de gérer au mieux, à la
façon de Malthus. On pourrait parler du syndrome des héritiers qui
exploitent ce qui est transmis par le passé mais qui ne comptent
pas trop sur l'apport du futur comme porteur de nouvelles données.
Autrement dit, pour les femmes, les richesses appartiennent au
domaine de la mort, des objets inanimés et ceux qui annoncent
des innovations sont des faux prophètes qui cherchent avant tout à
accéder au pouvoir.
Les femmes semblent fasciner par les objets inanimés, par ce qui
ne bouge plus, qui s'est déshumanisé, cela les rassure. A l'inverse,
elles voient d'un mauvais œil ce qui est mouvement, en progrès
car qui dit mouvement dit locomotive suivi de son train. Et la
locomotive prend la tête, l'ascendant, le pouvoir. Le non-dit des
femmes selon nous pourrait ainsi se résumer : ce qui est mort
est la vraie richesse de notre planète. Que ferait-on sans le
charbon, le gaz, le pétrole mais aussi n’existe-t-il pas déjà dans
notre culture des trésors inépuisables, tant et si bien que la
modernité est bien peu de chose en comparaison de tout ce qui a
déjà été accumulé. Il s'agit donc là de minimiser la créativité
masculine à venir en montrant que ce qui existe déjà, ce qui est
connu suffit et que le jeu n'en vaut pas la chandelle qui consiste à
pratiquer le changement pour le changement. Les humains
seraient donc des nantis qui n'auraient qu'à gérer les acquis.
Une sorte de créativité zéro ou plutôt d'une créativité articulée sur le
recyclage, qui fera que l'on s'extasiera devant un concert Chopin et
en quelque sorte indépassable . Et d'ailleurs, ce qui est mort ne
devient-il pas « immortel » ? De même, ce qui est froid n'a plus à
se refroidir, ce qui est sec n'a plus à se dessécher à la différence du
chaud et de l'humide. Cela expliquerait pourquoi, sur le plan
alimentaire, l'on préfère servir dans les réceptions des boissons et
des mets froids et secs, qui ne posent pas de problème de
maintenance comparables à ce qui est chaud et frais. L'on dit de
quelqu'un qui a été tué qu'il a été refroidi.
Le temps du goûter
Un des symptômes les plus palpables d'une dérive alimentaire
certaine concerne le temps du goûter, du "quatre heures" - les
anglais préfèrent parler du "five o'clock"- qui constitue un des 4
temps alimentaires de la journée avec le petit déjeuner, le déjeuner
et le dîner (trois mots qui signifient la fin du jeune (breakfast). Le
goûter - qu'on l'appelle ainsi ou autrement- correspond à une pause
dans l'après-midi entre le déjeuner et le dîne. Il marque la vie des
écoliers mais aussi fait partie intégrante du programme des
colloques et autres réunions. C'est un entracte.
Le personnage principal de cette "pause" nous semble devoir
être le fruit. Or, force est de constater que le goûter est souvent
dépourvu d'un tel aliment et couramment remplacé par quelque
biscuit, une viennoiserie, un cake, un gâteau. Il faudrait mener
des statistiques dans ce domaine, notamment à la sortie des
écoles, lorsque les parents viennent chercher leurs enfants,
en milieu d'après-midi. On y observerait que le nombre de
produits à base de céréales dépasse très largement celui des
fruits. Nous prônons l'instauration d'une vente de fruits à
proximité immédiate des écoles et l'on note que même les
marchands fruitiers (de 4 saisons) ambulants que l'on trouve
notamment à la sortie des métros sont absents à celle des
écoles. Mais en amont, l'instituteur/la maîtresse d'école et au-
delà tout au long de la scolarité - doivent animer des activités
de sensibilisation autour du fruit: comment les choisir, quels
sont les fruits de saison, où les fruits poussent-ils? L'enfant sait
qu'il vient du ventre de sa mère mais a-t-il déjà vu un cerisier
ou un groseillier? Dans les années 50 du siècle dernier,
Mendés France avait lancé une campagne autour de la
distribution de lait dans les écoles. De nos jours, le fruit nous
apparaît comme une priorité d'autant que l'on peut s'en
procurer à bas prix, à la fin des marchés et les distribuer
quelques heures plus tard selon des modalités à définir. Mais
rappelons que le fruit est aussi exemplaire du fait qu'il est
autosuffisant quand il est bien mûr et ne nécessite aucune
addition, aucun travestissement, aucune préparation
compliquée, à commencer par le raisin dont la saison
correspond à la rentrée des classes et qui devrait donc être à
la fête au mois de et des vendanges.
Faisons l’expérience suivante : prenons deux groupes de 50
personnes chargées de famille ayant des profils assez semblable
– le « panier de la ménagère- faisant ses courses dans un
supermarché au rayon alimentation. Le premier groupe devra régler
ses dépenses alors que l’autre n’aura pas à payer pour ses achats.
On observera que le contenu des paniers des deux groupes
différera sensiblement. Dans le premier cas, l’impératif budgétaire
dictera sa loi surtout s’il faut nourrir toute une famille alors que dans
le second, le choix correspondra davantage à un choix idéal au
regard de l’alimentation et non plus du budget. Maintenant, si l’on
demande aux personnes de justifier leurs choix, il faut s’attendre à
ce que le premier groupe fasse de nécessité vertu, quand il s’agira
d’expliquer l’achat de produits à vil prix, genre gâteaux, pâtes,
semoule, trouvant ainsi prétexte pour ne pas avoir acheté des fruits
frais et de la viande autre que de la charcuterie.
Le besoin d’homogénéité
Les femmes comme les Juifs (Yéhoudiens) - deux thèmes
abordés par Sartre et Beauvoir au sortir de la Seconde Guerre
Mondiale- ne sauraient ainsi renoncer à exister en tant
qu’ensemble spécifique. Ils ne peuvent que changer
l’image que l’on colle sur celui-ci, ce qui correspond en effet à un
salutaire nettoyage de saison. Cela dit, il importe d'éviter le travers
consistant à vouloir tout expliquer d'une personne du fait de son
appartenance à tel ou tel groupe ou encore de généraliser le cas
d'une personne à tout le groupe dont elle partage un certain
paramètre identitaire! Il importe d’’éviter- tout de même-
de se laisser envahir par un certain sociologisme lequel
vise à étouffer l’approche ontologique. Certes, la soumission,
l’oppression, la persécution, génèrent des « conditions »
sociales qui peuvent être étudiées mais encore faudrait-il expliquer
pourquoi telle ou telle population aura connu un tel sort. On
évitera de prendre les conséquences pour les causes !
En refusant de se positionner collectivement, l’on risque fort de
produire des réactions viscérales de rejet car notre corps sait – et
c’est là un enjeu vital - à quel point il doit se méfier de ces virus
qui tendent à brouiller nos perceptions. Il en est de même pour le
corps social et cela peut certes prendre des formes extrêmes
comme avec le « judenrein » de Hitler - littéralement lavé de ses
« Juifs ou la « limpieza de sangre » (littéralement la propreté du
sang) des Espagnols, ou encore la constitution d'un ghetto à
Rome à la demande d'un pape- cette volonté de purification raciale,
mais c’est bien là la formule susceptible de clarifier le débat.
L’image d’un jardin nous parait bien illustrer notre propos : il s’agit
d’élaguer, d’enlever ce qui est mort pour ne garder que ce qui est
vivant. Mais ce qui est relativement aisé quand il s’agit d’un jardin,
l’est beaucoup moins face à un savoir et bien plus rares sont ceux
qui sont capables de déceler ce qui est mort au sein d’une tradition,
d’une société.
Le langage courant à perpétué une telle dialectique : on parlera
d’un « sale type », d’une « sale affaire », on dira « c’est du propre
», «à proprement parler », « au sens propre » (par opposition à«
sens figuré») , sans que cela renvoie nécessairement à un
problème de propreté ou se saleté, au premier degré.
Il y a là quelque paradoxe quand on sait que les femmes ont
souvent été vouées à tout ce qui visait à nettoyer : vaisselle,
lessive, ménage et encore de nos jours, les femmes semblent
souvent plus qualifiées, mieux formées pour veiller à la propreté,
encore que de nos jours, l’électro-ménager tende à
relativiser le problème. Mais toute addition s’oppose à l’idée de
propreté, est artifice comme l’est le maquillage et à
plus généralement toute appropriation, tout emprunt. Qui vole un
œuf vole un bœuf. Il y a un temps pour « compléter » et un
temps pour évacuer. En 1966, nous écrivions : « Non seulement les
gens s’approprient des théories qui ne sont pas les leurs mais en
plus ils ne les comprennent pas et c’est pour cela qu’elles ne sont
pas leurs. ». Faut-il rappeler cependant comme le rappelle l'adage
: ne pas vider le bébé avec l'eau du bain que tout nettoyage
génère paradoxalement de la saleté à commencer par celui que
nous opérons quand nous nous soulageons de toutes nos
impuretés. Inversement, celui qui n'éprouve pas le besoin de se
nettoyer épargnera son environnement On est bien là face à un
dilemme qui interpelle tout particulièrement les femmes, dont on
a dit à quel point elles avaient besoin de se vider sur autrui
de tout ce qui les encombre, traitant l'autre, en quelque sorte,
comme une poubelle, ce à quoi servent souvent les confesseurs et
les thérapeutes de tous bords.
LE MOUVEMENT « SLOW »
Nous sommes assez proches de ce qu'on appelle actuellement le
mouvement "slow". Nous préférons une bonne ergonomie
qui laisse à chacun le soin de découvrir progressivement par lui-
même ce qu'il en est d'un système donné, c'est à dire sans une
aide (aliénation) extérieure laquelle pourrait certes accélérer les
choses (tout en compromettant nos facultés d’autonomie) mais
c'est justement à cette tentation qu'il ne faut pas céder. De même,
il est préférable de laisser mûrir les choses que d'intervenir
prématurément en recourant à telle ou telle forme d'addition,
d'ajout, ce qui peut constituer un raccourci qui s’avère à terme
desséchant. Mais cela vaut surtout pour les personnes de sexe
masculin qui devront avant tout apprendre à exploiter au
maximum leurs potentialités internes. Il faudra impérativement que
ces personnes ne cessent jamais d'être à l'écoute d'elles-mêmes,
en résonance avec leur « vie intérieure ». Quand nous disons cela,
il ne s'agit évidemment pas de satisfaire ses pulsions, ses envies
mais bien de se laisser guider par son intelligence, ses dons pour
résoudre les problèmes qui se posent ou que l'on se pose.
Le problème pour les femmes éducatrices, c’est qu’elles ont
instinctivement besoin de repères et qui dit repères dit se conformer
et ce qui existe déjà, d’où leur contrôle du respect normatif de la
partition, de la grammaire, de tel ou tel code, à la façon d’un nageur
qui ne pourrait quitter le petit bain de peur de perdre pied. Quand le
niveau de l’eau monte, comme dans une piscine, c’est alors que
l’on peut juger de la vraie valeur de quelqu’un et s’il est capable
de se débrouiller par lui-même, sans recourir à quelque bouée de
secours, donc à un objet fabriqué extérieur à son propre corps. Plus
le niveau de l’eau monte et plus ceux qui ne savent pas bien
nager vont déclarer forfait . Or, l’on peut comparer le niveau de
l’eau et le niveau d’un débat ; On voit qu’à un certain stade,
nombreux sont ceux qui sont « noyés » et en quête désespérée
de quelque bouée de sauvetage, par exemple d’un dictionnaire qui
fige le sens des mots, oubliant qu’un dictionnaire sert également à
recenser toutes les acceptions d’un mot en en soulignant les
polysémies.
Il nous apparaît que la politique d’éducation doit tenir compte des
potentialités de l’ensemble auquel un enfant appartient. L’on peut
certes s’intéresser au fait que tel ensemble ne soit pas favorisé
au niveau socioprofessionnel mais la priorité la plus raisonnable
devrait concerner les membres d’un ensemble ayant fait ses
preuves mais avec des résultats très inégaux. Si l’on emploie le
terme de ‘suspicion », nous dirons que l’on peut soupçonner un
jeune garçon d’avoir plus de chances de devenir un génie
adamique qu’une petite fille. Aucun policier, pour filer le mot, n’irait
soupçonner des personnes totalement extérieures à un meurtre, et
ayant alibi ne leur permettant que très improbable ment
d’avoir pu y jouer un rôle. Dans un système où les moyens seraient
infinis, une présélection ne s’imposerait pas mais ce n’est jamais le
cas. Parier sur les femmes au plus haut niveau serait de fort
mauvaise gestion des ressources humaines.
En tout état de cause, il importe de préserver la diversité des
expériences éducatives, en optant notamment pour des
encadrements ciblés sur des groupes homogènes, tant du fait du
sexe que du fait de certaines hérédités, quand bien même ne
pourrait-on les expliciter scientifiquement. La Science ne parvient
pas nécessairement à expliquer nos explications mais cela ne
saurait justifier le déni de ce que nos yeux voient. De même, le
préjugé -ce qui exige de percevoir des points communs,
de comparer- nous semble une fonction tout à fait légitime et
comporte une dimension d'anticipation découlant de ce qui a été
observé jusque-là. Si l'on note que telle catégorie de personnes
agissant d'une certaine manière est de telle ou telle origine, de telle
ou telle couleur de peau, de tel ou tel sexe, cela ne signifie pas
que l'on soit parti de ce critère car l'observation se situe à deux
niveaux : d'abord j'observe que tant de personnes se
rassemblent, de par tel ou tel comportement, tel trait de caractère
puis, dans un second temps. que ces mêmes personnes se
ressemblent physiquement, visuellement, ne serait-ce que par leur
habillement, leur accoutrement et donc on peut être tenté de penser
que les personnes qui ressemblent à celles que l'on aura
observées seront susceptibles d'avoir le même comportement. On
sait très bien que le problème musulman en France ne saurait
s’appréhender qu’en introduisant deux autres paramètres
: d’une part l’apparence physique particulière et de l’autre la
culture du pays d’origine transmise par le milieu familial et qui ne
saurait être assimilée d’entrée de jeu avec le Coran. De même, la
question « noire » ne peut être dissociée des pratiques
ancestrales des pays d’origine( Afrique mais aussi Antilles).
D’aucuns s’ingénient à faire passer de la xénophobie pour du
racisme et vice versa. L’ignorance de la géographie politique de
l’Afrique aboutit à ce qualificatif de « noir », d’où l’importance
qu’il y aurait à délivrer un enseignement lié au passé impérial de la
France et à ses avatars modernes. Il n’est pas normal qu’un
jeune Français ne maîtrise pas une certaine « histoire-géo
» française, dépassant singulièrement le cadre de l’hexagone. On
distinguera racisme et judéophobie en ce que l’un est lié à une
perception visuelle et l’autre à une réaction face à un discours, à un
« on –dit » qui n’est pas « marqué sur le front », ce qui
relève de l’ouïe.
La subconscience, c'est aussi la prise de conscience que
ce qui se manifeste ne trouve pas nécessairement immédiatement
d'explication, ce qui n'est pas une raison pour un déni au nom de la
surconscience, qui est un savoir qui n'est ni garant d'une
connaissance du passé ni de celle que le futur nous réserve. Il
importe de ne plus raisonner systématiquement en fonction d'un
certain espace "national" et d'admettre en son sein de la diversité,
ce qui est d'ailleurs le cas de l’État d'Israël, confronté notamment
à une immigration russophone massive .Toute forme de mixité
en matière éducative- à commencer par le sexe - nous apparaît
comme problématique alors que l'on juge actuellement que cela doit
être la norme. L'école est un espace de promiscuité dont il importe
de prendre la mesure, elle tend à exacerber l'affirmation des
différences identitaires, ce qui sert d'argument aux adversaires de
l'immigration et aux sceptiques de l'intégration.
Selon nous, on ne saurait nier que les gens éprouvent un besoin
viscérale de se retrouver "entre eux", c'est à dire avec ceux qui leur
ressemblent déjà physiquement, visuellement. C'"est là un tropisme
identitaire qu'il faut respecter et apprendre à gérer. Or, le plus
souvent, ces rassemblements entre ceux qui se ressemblent ont
lieu en dehors des modèles reconnus. Chassez le naturel, il revient
au galop. La mixité, en ses diverses modalités, ne saurait,
ne devrait être que résiduelle, l'exception plutôt que la règle. Elle
est le problème plutôt que la solution.
Nous pensons que l’unanimité convient aux groupes
homogènes alors que la règle de la majorité s’impose pour les
groupes hétérogénie adamiques, ce qui correspond à une pseudo-
unanimité assez factice, propre au suffrage universel sous la forme
qui est la sienne en France depuis la Seconde Guerre Mondiale.
UNE FAUSSE UNANIMITÉ
Quand des femmes se retrouvent entre elles, elles risquent
bel et bien d'avoir l'illusion que le monde entier pense, fonctionne
comme elles, et les occasions où un groupe est constitué d'une
grande majorité de femmes tendent à se multiplier, ce qui tend à
entretenir et à perpétuer une telle illusion d'optique.
En effet, si l'on part du principe que nous sommes tous des
individus libres de toute appartenance à un ensemble limité donné,
si donc l'on ne tient pas compte notamment du sexe des
participants, ne sera-t-il pas tentant de conclure que la majorité, la
convergence qui se dégagent du groupe considéré est
représentative de l'Humanité toute entière? Autrement dit, le
postulat de départ va conditionner le constat puisque l'on a décidé
d'office de faire abstraction d'un facteur déterminant, qui est celui du
sexe.
En d'autres termes -et nous avons fréquenté un grand nombre de
groupes à forte dominante féminine- les femmes vont développer
une vision biaisée du monde. Et même les hommes entrent dans
leur jeu comme c'est le cas lorsque l'on entend communiquer avec
autrui! On est là dans une forme de cercle vicieux!
Partage ou compétition ?
Le problème se pose en vérité très différemment dans une société
d'hommes et dans une société de femmes. Chez les hommes, il est
éminemment souhaitable que chacun se développe de façon
personnelle, à son rythme. Chez les femmes, en revanche,
l'impératif veut que tout le monde soit sur la même longueur
d'ondes, soit d'accord sur des tas de choses - ce qu'on appelle un
consensus- c'est dire que les enjeux ne sont pas tout à
fait les mêmes. Chez les femmes, l'individualité est une affaire
personnelle qui ne doit pas interférer avec le Surmoi collectif. Chez
les hommes, l'individualisation/individuation est une affaire majeure
qui détermine le rôle social de chacun. Par-delà les exigences
d'ordre collectif qui ne sauraient entraver l'essor du Moi, considéré
comme l'affirmation optimale des potentialités humaines.
La vision féminine de l'économie se caractérisera par une
interdépendance avec un état d'esprit qui s'apparente à celui des
termitières, des fourmilières, de la ruche alors que la vision
masculine de l'économie sera avant tout de l'ordre de la
compétition, de l'émulation, ce qui explique le refus de passer par
autrui autant que faire se peut. L’individu, au sein du groupe
d’hommes n’a pour raison d’être que le bien du groupe, ce qui en
fait une « vigie ». L’homme reste toujours sur le qui-vive. Il
doit pallier les défaillances éventuelles des autres membres du
groupe. Les femmes ont tendance – c’est dans leur Subconscience
–à dire que l’on ne peut pas « faire mieux »/ Tout ce qui
risquerait de mettre la barre plus haut et générer une hiérarchie
dans les performances serait mal venu. On pense aux records
de saut à la perche par opposition à des pratiques de nivellement
des différences conduisant à une médiocratie – au «à la portée de
tous « - à la vulgarisation, favorisant le népotisme et le piston dans
la mesure où tout le monde se vaut et donc pourquoi ne pas
préférer des proches ?. On construit ainsi des sociétés où
les seules différences sont celles qui sont assignées par l’autorité et
non par les dons personnels, ce qui mettrait à mal le pouvoir de
ladite autorité qui ne servirait plus qu’à valider des « faits ». Ce qui
constitue désormais le pouvoir, c’est justement la faculté, le droit
d’instaurer une réalité fictive. On veut ainsi nous convaincre que
l’improvisation cela n’existe pas –même pas de « par cœur » mais
du « lu »- pas de « sans filet » - et qu’il faut s’en tenir à suivre le
schéma proposé, pour éviter tout dérapage, et de noter la faculté
de reproduction, ce qui crée ainsi une nouvelle forme de hiérarchie.
Cela vaut aussi dans l’aptitude à se servir d’un appareil, d’un
programme. Quand un joueur d’échecs comme Bobby Fisher (cf. le
film Le Prodige) improvise, invente de nouvelles combinatoires, ses
adversaires (russes)- qui jouent selon des schémas répertoriés
sont déconcertés.
Cela fait penser quelque peu à la monade selon Leibnitz. En
fait, dans le système masculin, il suffit qu'une seule de ces
monades parvienne à un épanouissement optimal pour que le
système fonctionne. Il importe de resituer une telle
problématique au sein d’une société. Tout chercheur-
subconsciemment- sait pertinemment qu’il œuvre dans l’intérêt du
groupe, quand bien même et surtout s’il se considère en position de
« sauveur ». Le système masculin – un pour tous pas moins «
collectif » dans ses finalités que le système féminin- tous pour un –
tel que nous l’avons décrit. Ce sont les moyens qui divergent
sensiblement. Pour les hommes, le centrifuge est plus à même de
guider le groupe, pour les femmes, c’est le centripète qui est le
garant du dit groupe. On retrouve là peu ou prou l’opposition
traditionnelle entre Occident et Orient, telle qu’elle était observable
notamment au XIXe siècle.
En revanche, pour les femmes, c'est l'ensemble des
membres qui est viable, l'union - le maintien à tout prix de
l’harmonie - faisant la force mais ne serait-ce point là une
tentation totalitaire ? La femme intervient plus pour dire qu’elle est «
d’accord » que pour se démarquer, quitte à répéter mot pour mot ce
qu’on a dit avant elle, ce qui n’est pas sans produire de la
redondance. Dans un groupe, les femmes cherchent la
convergence et considèrent la divergence comme indésirable car
elles se situent plus dans l’espace que dans le temps.
On est ici face à des valeurs diamétralement opposées.
On dira que l’économie masculine a vocation à alimenter l’économie
féminine, y compris dans le domaine de la procréation.
On dira que la production masculine est comparable à
une poudre qu’il faudrait réhydrater, ce qui incomberait aux
femmes, dans leur ensemble.
L’importance du signifiant rend la question du signifié
aléatoire si ce n’est que nous sommes responsables de ce que
nous associons aux signifiants de notre choix.
Il importe de privilégier le proche par rapport au lointain, apprendre
à placer nos signifiés dans des signifiants qui ne soient point hors
de portée et donc apprendre à aimer (car on aime un signifiant que
l’on a chargé de signifiés comme un homme aime une femme qui
porte son enfant) ce qui nous est proche au lieu de singer ce qui
est éloigné de nous en recourant à de faux semblants, à des
imitations lesquelles au départ ne sont jamais qu'un jeu à l'instar de
ces enfants qui jouent à prendre des airs de « grande personne
».. Les contrefaçons sont dénoncées qui permettent d'obtenir
certaines choses à bas prix. Notons que le mot « faux » a deux
sens : on dit que tel propos est faux en ce qu’il comporte une erreur
mais on dit aussi que tel objet est « un faux », en ce qu’il est une
contrefaçon, une imitation. « La cible de Barthes, note Corinne
François Denéve, est cette petite bourgeoisie qui n’a pas les
moyens de la bourgeoisie mais en singe les comportements
» (Mythologies, pp. 78 et seq)
La privation est plus qualitative que quantitative. Tout le monde
sait bien qu'il existe des produits de substitution comme le "simili
cuir", les diamants en toc, la verroterie, mais c'est au niveau de la
qualité des services que les excès et les abus perdurent quand le
public ne sait plus distinguer le vrai du faux, le tout-venant, le
n'importe quoi de l'exceptionnel, du remarquable et cela vaut
même pour une élite qui s'est résignée à une certaine médiocrité-
qui a démissionné- de ce qu'on lui sert, sur le plan culinaire ou sur
le plan musical, notamment. Car quand une société est en
dysfonctionnement, cela tient à la carence de ceux qui doivent
rechercher l'excellence et qui en ont les moyens. Il ne s'agit pas tant
de partager ce qui est rare, "important", entre tous mais de
donner au moins l'exemple de la qualité supérieure. Nivellement
qualitatif par le haut (on pense à un Mazarin) ou quantitatif par le
bas, tel est bien l'enjeu. Pour profiter des avantages accordés aux
plus démunis, aux plus handicapés, d’aucuns sont tentés de se
faire passer pour eux, voire de se mutiler. Il y a là quelque cercle
vicieux qui nous entraîne vers le bas.
Il est essentiel d’élever le niveau des exigences actuelles
sur tous les plans, de placer la barre plus haut. Le comment est
aussi important que le quoi. Cela permet de distinguer le faux et
l’authentique. Ce qui est faux sonne faux. Il faut faire la chasse
à toute forme de contrefaçon, de succédané, de faux semblant, de
trompe l'oeil. Il est impératif, en tout état de cause, que l’on ne
confonde pas le bas de gamme et le haut de gamme en ce qui
concerne les « services », les torchons et les serviettes, les
vessies et les lanternes.. Il est clair que tout ce qui émane de la
machine ne saurait être qu’un piètre pis-aller quand on n’a pas les
moyens de faire mieux. Doit-on accepter, se résigner à
une civilisation où les gens ne se distingueraient que par les
appareils dont ils sont dotés et qu’ils servent ? L’avoir se
substituerait ainsi à l’être ou l’être se réduirait à l’avoir.
Aveu d’échec de notre aptitude à apprécier ce que nous avons
hérité de nos ancêtres. Il y a à l’évidence un déni d’un tel
héritage génétique qui fascine les catégories de
personnes qui considèrent qu’il est temps d’effacer les acquis du
passé, générateurs d’inégalités et la machine mettrait ainsi tout le
monde d’accord mais à quel prix ?
Les gens sont de plus en plus naïfs et crédules et se
laissent berner par ceux qui font semblant ; qui se donnent des
airs. Il nous semble que l’on prend de plus en plus tout au premier
degré et que l’on ne cherche plus à distinguer entre l’apparence
et la réalité comme le suggérait l’adage selon lequel l’habit ne fait
pas le moine.
Selon nous, ce qui est « vivant » nous inspire, nous revitalise,
ce qui n’est pas le cas d’une alimentation factice, de substitution.
Celui qui s’exprime ici et maintenant devant nous, avec tout son
corps et toute son âme ne diffusera pas la même énergie que celui
qui ne fait que répéter et se répéter., lire et se relire
Nous dirons que lorsqu’une intelligence est à l’œuvre, elle
communique avec les autres intelligences, elle les dynamise, non
pas en leur inculquant quelque savoir mais en les engageant à
poursuivre dans la voie qu’ils sont en train de parcourir.
Au niveau éthique, nous pensons que le pouvoir ne saurait être
évacué par le vouloir. Or, le pouvoir c’est ce que nous avons reçu
(la grâce) et le vouloir ce que nous entendons obtenir, ce qui signifie
en fait la spoliation d’autrui, sa négation. S’approprier le bien-
physique ou spirituel d’autrui - relève de ce que nous avons
appelé l’anachorisme comme lorsque l’on déclare un peu vite
« ton dieu est mon dieu » sous prétexte qu’il n’y aurait qu’un
seul dieu, ce qui justifie toutes les conquêtes et colonisations. Si
tout est semblable, je n'ai pas besoin de connaître autrui puisque je
le connais déjà.
Nous sommes persuadés qu'une certaine dose de protectionnisme
est souhaitable – - tant au niveau d'une collectivité qu'à un niveau
personnel et en cela nous serons assez proche des positions d’un
Pierre Rabhi avec sa «sobriété heureuse», En tout cas, le fait de
ne pas accepter d'apports extérieurs peut se révéler bénéfique
pour le corps ne pas consommer de sucre “externe” conduit
notre organisme à en produire et en consommer génère des
surplus, des stocks de graisse et par voie de conséquence
du surpoids Et il en est de même pour le cops social.
Nous dirons qu'il est préférable que nous ajustions nos
besoins sur nos ressources et cela vaut dans les deux sens: il faut
apprendre à jouir de ce qui est à notre portée, à en tirer le meilleur
parti. On ne vivra pas de la même façon à la ville et à la campagne,
à telle époque qu’à telle autre, à tel âge qu’à tel autre et celui qui ne
change pas ses habitudes en changeant de cadre, de statut
compromet son autonomie et entre dans une spirale importatrice,
de dépendance par rapport à ce qui n'est pas aisément accessible
et a donc un coût en termes de transport.
Cela exige de faire l'inventaire de ce qui nous est donné et de ce
qui ne nous est pas donné ici et maintenant. Mais cela peut
impliquer de mener des recherches, des explorations pour avoir
connaissance de ce qui est dans la proximité géographique, le
voisinage, dans notre quartier plutôt que de désirer des choses
éloignées, "hors de portée". On saisit les convergences avec les
préoccupations écologiques, qui dénoncent le coût
énergétique de l’importation de produits venus de loin. Cela confère
toute leur importance aux PME (Petites et moyennes
entreprises) et explique leur popularité. Nous dirons que le
quartier doit devenir l'unité économique par excellence. Cessons de
stigmatiser la dynamique de quartier, assimilé au ghetto, lequel n’a
pas que de mauvais côtés, par-delà le souvenir des ghettos et des
pogroms, laquelle doit prévaloir sur celle du repli
individuel ou familial ou sur celle d'un espace public censé
s'imposer à tous tout comme à un autre niveau, nous avons
préconisé la dynamique impériale de préférence au cadre national
ou à la mondialisation. La France, plus peut être que la plupart des
États a vocation à assumer une identité impériale -l'anglais est
plombé par son statut de langue colonisée par le français- et il est
inacceptable que tel responsable politique (comme Emmanuel
Macron) qualifie la colonisation française de l'Algérie de «
crime contre l'Humanité », ce n'est pas à la France de se
solidariser avec les peuples colonisés. L’attitude du colonisé, quel
que soit le domaine, tend à évoluer d’un rejet du colonisateur au
déni même de la colonisation car reconnaître que l’on a pu être
colonisé est déjà en soi humiliant ! C’est ainsi que les
anglophones (et cela englobe tous ceux qui apprennent l’anglais)
semblent bel et bien disposés à minimiser autant que faire se peut
l’influence exercée sur l’anglais par le français en se persuadant
que les mots non germaniques en anglais viennent directement
du latin, en faisant abstraction de la réalité historique et du
voisinage géographique symbolisé par le tunnel sous la Manche
!
Mais après tout, chaque groupe peut s’inventer un
discours à usage interne, ce qui vaut notamment pour les États
ayant eu une autre histoire et assumons pleinement notre
identité impériale puisque de toute façon, elle ne saurait s'effacer de
notre présent, tant il est vrai que l'espace-temps de la France ne
saurait être étriqué. En réalité, il y a des peuples colonisateurs et
d’autres « colonisables » et la France est certainement un
peuple colonisateur, à bien des titres. Est-ce un hasard, au
demeurant, si les populations colonisées n’appartiennent pas
à la race dite caucasienne, n’est-ce pas l’aveu d’une étrangeté
irréductible, tenant notamment à une morphologique
comparativement peu expressive des visages ? Selon nos
observations, tant en France qu’en Israël, les Juifs seraient à
rattacher à la race caucasienne en ce qu’ils offrent une
diversité de faciès bien plus riche que celle observable chez les
arabes et c’est cette différence qui expliquerait l’échec de leur
intégration au Proche Orient, et ce en dépit de l’adoption d’une
langue proche de l’arabe ! Nous verrons que le leader s'il doit
affirmer sa différence par rapport au groupe sur lequel il a jeté son
dévolu ne saurait porter les stigmates de l'étranger tant pour ce qui
est de la langue que de la race.
Le XXIe siècle ne saurait continuer à mettre tous les peuples sur un
seul et même plan, il importe que certains peuples y assument un
rôle central avec toutes les responsabilités que cela implique. La
question de l’immigration est d’ailleurs un signal fort de l’impérialité
; Ces mêmes peuples colonisés auront dans un premier temps fait
appel au colonisateur puis lorsque celui-ci s’est retiré, auront réédité
leur appel par le processus de l’immigration. De même l’anglais
aura dans un premier temps subi la domination franco-normande
puis dans un second temps aura importé massivement les mots
français en son sein, ce qui aboutira à un franglais (franglais) qui de
nos jours peine à s’avouer comme tel (cf. Anthony Lacoudre.
L’incroyable histoire des mots français en anglais, ou comment les
Anglais parlent français sans le savoir, Walworth Publ.
Scarsdale, NY, 2016). Il importe de comprendre la dimension «
diasporique » du français à savoir la présence de ses «
mots « au sein de divers ensembles . Ne pas tenir compte de
cette diasporicité, c’est ne pas prendre la juste mesure de
l’impact de cette langue que l'on peut certainement qualifier de
masculine. Il en serait de même si à l’avenir, l’on ne tenait compte
que de la population juive de l’Etat hébreu en faisant abstraction
d’une diaspora d’ampleur équivalente dans le monde ;
En fait, il semble que l’on ait bien du mal, de nos jours, à penser la
notion d’empire, laquelle notion, il conviendrait de réhabiliter
en ce qu’elle exprime l’entropie s face à la néguentropie ,
nationaliste et populiste soucieuse de fixer les choses à tout
jamais, ce qui en fait une valeur de droite assumant la diversité
et le dépassement des clivages traditionnels. Le paradoxe de
l’empire, c’est que son moteur est voué à être minoritaire du fait
même de son extension et de sa pénétration, ce qui constitue à la
fois sa force et sa faiblesse, sa fragilité ;
L’économie de quartier, de secteur, permet d’éviter les excès
d’une standardisation inadaptée. Une telle économie sait rester
dans ses limites, et vivre optimalement avec les moyens du bord.
Il n’est pas nécessaire de viser les populations les moins douées en
tant que référence mais de cibler tel groupe, dès lors qu’il est
localisable, comme dans les maisons de retraite. Ainsi, telle
personne ayant une mauvaise vue se plaindra d’équipements qui
conviennent pourtant au plus grand nombre. Certaines dépenses
ne font sens qu’à l’intention de tel ou tel groupe particulier et n’ont
donc pas à être généralisées.
Bref, nous préconisons un juste milieu, dans le respect
des différences mais sans que cela signifie un rétrécissement
étriqué. On notera que dans certains pays, la diversité est liée à la
multiplicité des langues, notamment en Afrique où au sein d'une
même « nation », cohabitent parfois des dizaines de langues,
liées à autant d'ethnies, un phénomène que nous avons du mal à
concevoir en France, par exemple, du moins de nos jours. Autant
de raisons pour reconnaître le droit de chaque communauté -quel
que soit le contenu que l'on y mette- à vivre selon les critères qui lui
sont propres, ce qui implique absolument un découpage adéquat de
l'espace qui ne devrait pas être stigmatisé comme on le fait par trop
souvent. Dès lors, la notion d'empire nous apparaît comme la
structure la plus convenable et qui confère à l’État son vrai rôle de
régulateur et à la laïcité sa véritable portée, ce qui ne saurait être le
cas pour un ensemble homogène, à l'instar précisément de la
communauté. Autrement dit, un État ne saurait fonctionner comme
le fait une communauté mais a vocation à connecter les
communautés entre elles. En outre, la structure impériale est celle
qui est la plus appropriée, la plus viable sur le plan économique, en
constituant un espace à la fois suffisamment régulé et suffisamment
vaste. On pourrait même avancer que la fonction principale d'un
empire- et l'Union Européenne est qu'on le veuille ou non un empire
serait l'organisation du marché parallèlement à celle d'une
certaine solidarité entre les entités qui le constituent.
Selon nous, le malaise face à l'idée de groupe, de communauté
s'ancre dans une confusion morphosémantique : l'emploi de «
votre » pour s'adresser à une seule personne (cf. l'emploi du
vous dans les Fables de La Fontaine : Le Corbeau et le Renard,
la Cigale et la Fourmi ne se tutoient point ou chez Molière et le
célèbre « Cachez ce sein que je ne saurais voir)
Autrement dit, le moi singulier jouit d'entrée de jeu d'un traitement
pluriel : le vous. Or, entre le « je », le « tu »
et le 'ils », il y a le nous et le vous. En hébreu, le problème ne se
pose pas car le marqueur de nombre empêche de s'adresser au
pluriel à une personne seule pas plus d'ailleurs que de s'adresser à
une femme comme lorsque l'on s'adresse à un homme.
Nous subissons donc en France une confusion tant du genre que
du nombre ! Et cela vaut encore plus pour l'anglais, qui ne connaît
même pas de deuxième personne du singulier et encore moins de
possibilité d'en préciser le genre ! Cette évolution de la langue est
due à l'intégration par le peuple des codes sociaux réservés
à l'adresse des dominés vers les dominants quand on ne distingue
plus les uns des autres, que l'on ne sait plus qui parle à qui, au seul
prisme du langage. On retrouve là les positions d’un René Guénon
(cf. ch. VII La révolte des Kshatriyas, in Autorité spirituelle et
pouvoir temporel, Paris, Trédaniel, 1984).
«
Selon nous, l'idée que l'on se fait de l’État, de son rôle, de sa
fonction serait le corollaire de l'idée que l'on se fait de son Moi.
Si j'ai une vision étriquée de mes activités, je développerai une
vision étriquée de l’État. Entendons par là que si je m'enferme dans
une spécialisation, dans un savoir-faire lié à l'usage d'un certain
outil, j'aurai tendance à vouloir que l’État soit limité
géographiquement et historiquement. De toute façon l'idée d'État
ne sera pas la même en haut et en bas de l'échelle sociale et il n'est
pas nécessaire qu'il en soit autrement car nous pensons devoir
respecter les valeurs de tout groupe tant qu'elles restent
cantonnées à ce groupe et le dynamisent que l'on n'essaie pas de
les imposer à un autre groupe. Mais bien évidemment, ceux qui
sont à la tête de l’État doivent dépasser de tels clivages et c'est
pour cela que nous sommes opposés au suffrage universel que
nous tendons à opposer à l'élection de représentants, qui ont fait
leurs preuves sur le plan local c'est à dire des personnes qui
littéralement représentent un groupe donné mais n'ont pas
vocation à diriger l’État. En revanche, le collège des représentants
(députés) est amené à élire le chef de l’État. On aura compris que
nous avons une approche plus girondine à la base et plus jacobine
au sommet. En ce sens, le Président ne tiendrait plus son pouvoir
du peuple mais d’un collège de notables, de députés, de sénateurs.
.
La vie politique s’articule sur la diversité des activités économiques
et la verticalité du pouvoir, ce qui conduit les attentes d’en bas à
obtenir une réponse et une solution de la part des responsables
d’en haut.
Une telle vision de l'économie implique un ressourcement, un
examen de conscience quant aux ressources et aux besoins de
telle ou telle entité géographique- dans un esprit « girondin
», de décentralisation. Cela passe par le respect des différences, -
ce qui va au-delà de la « 'tolérance » condescendante- par un
certain compartimentage à l'instar d'un appartement où chacun
aurait droit à un espace propre, sans que l'on ait à vivre
les uns sur les autres. Cela exige toutefois de renoncer à
certains mimétismes qui nous pousseraient à convoiter ce qu'a
l'autre par identification à celui-ci. Et l'on renverra en ce sens à l'un
des Dix Commandements, mettant en garde contre toute forme de
convoitise de ce qui appartient à la « maison » d'autrui.
Il revient à l’État d'organiser ce vivre ensemble dans la
différence des âges, des sexes, des coutumes, des langues, ce qui
doit notamment conduire à faire émerger des élites capable de
dépasser les clivages et les automatismes de la base, d’où l'essor
de la sélection et de la création d'écoles sur le modèle de l'ENA
(École Nationale d’Administration). permettant de faire contrepoids
à la une nécessaire diversité. Un État ne peut trouver sa cohésion
que par le haut.
Et cela passe aussi par une meilleure connaissance de soi-même,
de ce que l'on peut attendre de nos propres potentialités. Mais notre
prochain, ici, est celui qui appartient au même groupe que nous et
c'est lui qu'il nous faut aimer parce qu'il est dans le même bateau
et non ceux qui ont d'autres besoins et d'autres critères, d'autres
valeurs que les nôtres. Et la femme ne saurait être le «
prochain » de l'homme et vice versa. En ce sens, toute société
est multiculturelle si l’on admet que les hommes et les femmes
naissent avec des repères différents. D'ailleurs, on observe une
certaine sexuation professionnelle dans les activités les moins
qualifiées, comme si la seule chose qui comptait pour le
recrutement était le sexe tout comme la couleur de la peau pour
certains postes notamment dans le domaine de la sécurité, ce qui
fait jouer une discrimination positive. En fait, le choix de gens
perçus comme interchangeables -puisque l'on n'arrive pas à les
différencier- se défend en ce que cela s'inscrit dans le processus
d'interchangeabilité des appareils utilisés.
A ce propos, la sécurité est censée s'opérer discrètement
alors que la vigie noire joue le rôle d'un épouvantail immédiatement
repéré. D’ailleurs, l’on est en droit de se demander si la place
accrue à la chromatique dans la signalisation des
écrans, des claviers, des tableaux de bord, n’aura pas favorisé
une certaine propension à jouer sur la diversité des faciès
humains/ On regrettera, en effet, que pour assurer notre sécurité,
l’on fasse appel à des gens qui ne sont pas les mieux préparés à
l’identification des comportements suspects du fait même qu’un tel
personnel est lui- même peu ou prou marginalisé.
Bien pis, on demande des personnes marginalisées de
faire la police, de faire respecter l'ordre alors quelles en sont
socialement incapables, quelles n'ont pas en elles-mêmes
l »autorité nécessaire, qu'elles ne peuvent établir un lien social
efficient avec le public.. Les sociétés de sécurité recrutent ainsi
un personnel en grande partie socialement incompétent et qui plus
est assez semblable aux personnes suspectes. Mais plus
généralement, il est tentant de confier des fonctions et des
statuts diffèrents à des populations aisément reconnaissables. Cela
peut expliquer le choix de tel sexe, de telle classe d'âge ou de
telle appartenance religieuse pour tenir certains rôles, ce qui revient
accorder tel groupe un statut neutre confiant un certain pouvoir
au demeurant, mais pouvant en faire des boucs émissaires. On
pense la fonction de préteur sur gages réservé à une certaine
époque, aux Juifs (. (cf. Gérard Nahon, Le crédit et les Juifs dans
la France du XIIIe siècle , Société Civilisations, 1969 Volume 24)
Le couple et la famille sont le théâtre du brassage des
âges et des sexes ais aussi des classes sociales, sans oublier la
problématique de l’exogamie, c’est dire que le refus de la
multiculture est fonction du déni de la différence des âges et de
sexes, ce qui correspond à la phase yin dont la dynamique est
unitaire, dans le déni conjonctionnel des différences et des limites et
notamment au regard de la hiérarchie de l'âge, de l'expérience
ai l'occasion de changer de créneau, avec de nouvelles règles
du jeu, et de tenter sa chance sur un autre plan que celui où l'on
est déjà confirmé ». En fait, au commencement, on est dans
l'indifférencié et ce n'est qu'avec le temps que l'espace se structure,
l’on passe , du peuple à l'élite, du grand nombre au petit nombre,
du pluriel au singulier si ce n’est qu’à la fin d’un cycle s’en
amorce un nouveau- à l’instar d’une nouvelle course - et ainsi de
suite, selon la dialectique de la puissance à l’acte. En tout état de
cause, un groupe est toujours constitué d’une élite et d’une base,
et donc sera amené à tenir deux discours / Il est clair que nos
propos sont plus à la portée d’une certaine élite que des praticiens
ou pratiquants de base.
Dans bien des cas, ce que l’on craint pour le futur
appartient déjà à notre présent et à notre passé. A chaque
groupe de déterminer les valeurs qui seront à privilégier et/ou
celles dont on pourra le cas échéant se délester, voire celles que
l'on peut se permettre de sacrifier. Autrement, l'on risque de
vivre au-dessus de ses moyens quand on convoite ce que l'on n’a
pas et qu'il faut payer et que l'on n'apprécie pas ce que l'on a
gracieusement, du fait d'une échelle des valeurs inadéquate. Mais
on ne saurait oublier jusqu'à quel point, tout engagement amoureux
est réducteur et en quelque sorte contre nature, qu'il s'agisse de
l'homme par rapport à la femme, ou de Dieu par rapport à un
peuple. La pièce de Molière, le Misanthrope, illustre
remarquablement un tel dilemme, un tel cas de conscience.
Pour nous, le protectionnisme, c'est la volonté de ne pas importer
des fruits mais d’importer des arbres. Pour nous le
protectionnisme ne saurait être un mimétisme, qui se contenterait
de copier la concurrence en recourant à des produits bon marché
qui auront l’apparence du modèle. Il s’agit bien plutôt de cultiver une
certaine idiosyncrasie en phase avec un certain espace-temps.
Celui qui dispose de ressources intérieures –tant au niveau
individuel que collectif- serait-il éthiquement contraint de se
placer en demande par rapport à autrui ? Ne vaut-il pas mieux qu’il
donne sans contrepartie pour ne pas partager le sort de ceux qui
font appel à lui ou en tout cas profitent de sa richesse. Dois-je faire
payer ce qui ne me coûte rien puisque cela fait tout simplement
partie de mon mode de vie ? Nous avons expliqué que toute
personne qui vend quelque chose ou qui se vend elle-même et
notamment son temps, se prostitue cherche un « emploi »
s’efforcera de persuader un acheteur, un employeur qu’il ne peut ni
s’en passer, ni constituer ce qu’il lui manque par lui-même. C’est là
une forme d’abus de faiblesse. Toute société peut se diviser entre
ceux qui cherchent des employés et ceux qui cherchent un emploi,
ce qui serait la base d'un certain contrat social. ; Dans un cas, il
s’agit d’une humanité« phallique » qui vise à se décharger des
corvées et dans l’autre d’une humanité« androgynale » qui est en
quête de totalité et donc que tout intéresse, sans distinction, sans
crainte de saturation.
La démographie est un luxe que tout le monde ne peut se permettre
de cultiver. Ne vivons pas au-dessus de nos moyens, sachons
apprécier ce qui est présent au lieu de nous laisser fasciner par
l’absence à commencer par un passé révolu et que l’on cherche
désespérément à perpétuer par toutes sortes d’expédients ! Pour
notre part, les temps approchent où l'on importera et exportera des
enfants, selon un processus de délocalisation, sans avoir à
supporter les parents, les enfants en bas âge pouvant infiniment
mieux s'intégrer que les parents...
Cela dit, nous avons par ailleurs mis en garde contre les
solutions de substitution, notamment dans le domaine alimentaire.
Pour certains, l’isolement a une vertu heuristique et les incitera à
puiser en eux-mêmes tandis que pour d’autres, il s’agira de
succédanés donc de mimétisme.
La mise en œuvre d'une politique protectionniste se situe tant à
l'échelle collective qu'individuelle. Elle implique donc le respect
d'une certaine éthique. Il ne s'agit pas, en effet, de recourir à des
imitations car celles-ci ne font sens que du fait d'un processus
d'appropriation; on veut avoir, posséder, ce qu'a l'autre - ou ce
qu'on avait autrefois - mais sans en avoir encore les moyens.
On note que dans bien des cas, la quantité vient suppléer à la
qualité : c’est ainsi que les lecteurs qui passent du temps à la BNF
sont de plus en plus ceux du « haut de jardin » qui ne profitent
aucunement de ses collections, la BNF tend à devenir une
énorme salle de lecture pour des étudiants et les salles de « rez de
jardin »- sans parler de la réserve des livres rares- sont désertées.
Nous sommes pour une économie qui se contente des potentialités
de la Subconscience tant interne qu’externe, à savoir les ressources
dont nous disposons génétiquement et celles que nous sommes en
mesure d’exploiter du fait de notre environnement le plus
immédiat, en incluant sous ce terme tous les auxiliaires humains,
animaux, mécaniques avec lesquels nous avons établi des liens de
subordination.
L'homme n'a pas à fabriquer un appareil génital, il naît avec. Il
n’a pas besoin de se procurer des armes, il en dispose de par son
propre corps. Cela nous renvoie au champ de la Subconscience.
L'homme n'a donc pas à disposer d'argent pour acquérir ce qu'il a
déjà en lui ou autour de lui, en son environnement, il n'a pas besoin
de véhicule de transport, s'il se situe dans une dynamique de
proximité. Il doit puiser dans ses ressources et en tirer le meilleur
parti, d'où l'importance d'une exploitation optimale des potentialités.
Le non- respect de l’autosuffisance -non pas tant sur le plan
financier mais bien quant à notre faculté de produire ce dont nous
avons besoin- est aliénant. Importer les fruits et non l’arbre, les
machines et non les usines et les ingénieurs qui les fabriquent,
c’est se condamner à ne pas savoir explorer et reconnaître les
ressources humaines à côté de chez soi. C’est consommer
et non quelque part, tel un athanor, se consumer. L’argent est
corrupteur en ce qu’il conduit à accepter des tâches que l’on
n’aurait pas acceptées si l’on n’était pas payé, ce qui se nomme
prostitution laquelle instaure des relations qui n'auraient pas
existé autrement
Il est temps que les femmes prennent conscience
de ce que l'homme secrète l'essence nécessaire à leur fonction
véhiculaire.
On s'opposera à l'idée d'exportation et d'importation et lui préférera
celle d'immigration, voire d'intégration au sein d'un empire, ce qui
n'exclue pas un certain isolationnisme, paradoxalement. Il convient
aussi de prendre en compte la question des délocalisations qui
correspond à une forme d’annexion de la force de travail
au-delà des frontières.
Le cas des USA est emblématique: voilà un pays qui s'est construit
sur une dynamique d'expansion territoriale (vers l'Ouest, d’où le
western) et d'immigration. Encore de nos jours, il assume une
politique d'autonomie énergétique avec le gaz de schiste. On
aura compris que nous privilégions l’expansion territoriale et
l’importation de main d’œuvre à l’importation. (voire l’exportation)
de biens. Certes, la production locale peut avoir un cout
écologique comme dans le cas des mines, des usines.
L’immigration(cf volume III) est certainement une cause de «
déformation », de perturbation, pour une société, notamment en ce
qui concerne les migrations successives de même provenance. La
première migration est consciente de l’effort à fournir pour
s’assimiler mais la seconde vague profite de la première pour
échapper à certaines contraintes et conduit même la première à
faire machine arrière. Un tel schéma vaut pour toutes sortes de
cas de figure, depuis les vagues successives de migration
maghrébine en France jusqu’au comportement des femmes dans
les sociétés occidentales. Il est clair que les enjeux n’apparaissent
plus tout à fait les mêmes pour les migrations de deuxième ou de
troisième génération, pour les mères comme pour les filles. En fait,
le risque est grand pour une communauté donnée, au sein d’un
pays donné de devoir accueillir des membres venant d'autres
communautés censées être du même ordre, mais évoluant dans un
autre contexte socio-politique. En effet, ces nouveaux arrivants
offrent certes des ressemblances mais tout autant d'importantes
différences. On pense à l'arrivée sur le territoire métropolitain de
Juifs ou de Musulmans étrangers ou d'Antillais issus de
DOM Toms, ayant adopté, véhiculant d'autres mentalités, d'autres
codes identitaires. Dès lors qu'un groupe est composé d'éléments
par trop hétérogènes, il en est réduit à fonctionner selon des critères
minimaux, comme l'argent (et tous les biens que cela peut
procurer, y compris la "possession" d'une femme ou la force
physique.
Il est des périodes où un seul homme travaille mieux que toute
une équipe et dans ce cas il vaut mieux payer les gens en surplus à
ne rien faire plutôt que de devoir absolument passer par eux.
Évitons la double peine : payer les gens et en plus devoir les subir
puisque les utiliser, les employer.
On peut certes accepter ponctuellement d’être aidé mais cela ne
saurait être qu’exceptionnel alors qu’il nous semble bien justement
que cela soit devenu la règle au point d’être considéré
pour un postulat économique. Mais on ne saurait appliquer ce
principe pareillement aux hommes et aux femmes. Ces dernières se
situent doublement dans une relation d’aide : d’une part en ce
qu’elles doivent se rendre utile et de l’autre en ce qu’elles ont
besoin de recourir elles-mêmes à des aides, d’où l’importance de
leur rapport aux machines.
Le protectionnisme suppose la biodiversité et évite de ne disposer
au niveau mondial que d’un seul système. Mais par là nous
comprenons non seulement les produits mais aussi les modes de
production et donc les structures socio-politiques, socioculturelles.
Or, il nous semble que l’on tende terriblement vers l’idée d’un
modèle unique avec des valeurs qui seraient strictement les mêmes
sur toute la planète. Pour beaucoup de gens, on a l’impression
que les valeurs auxquelles ils adhèrent ne font sens, à leurs yeux,
que s’ils revêtent une dimension universelle. On voudrait ainsi que
le statut des femmes soit identique, aligné, partout, que le
mode de désignation des dirigeants le soit également et ainsi de
suite, ce qui sous-tend une certaine idée de la laïcité. Or, une
société peut tout à fait fonctionner avec des populations ayant des
statuts différents.
Cela n’empêche pas que l’on puisse réfléchir sur des repères
communs à toutes les sociétés- nous préférons parler de sociétés
que de personnes ! – par-delà leur diversité. La nécessité d’une
certaine hygiène à la fois physique et psychique nous parait ainsi
devoir s’imposer. On peut porter les vêtements que l’on veut pourvu
qu’ils soient propres. La notion de cyclicité est pour nous cruciale
avec tout ce que cela implique et on aura compris que le souci
de propreté est intimement lié à la dite notion.
Les conséquences économiques d'un manque de consensus au
sein d'une communauté autour de nouveaux produits sont
considérables : elles condamnent une société à importer soit de
l'étranger soit du passé. D'où l'importance, reconnue par les
économistes, du marché intérieur qui est le stade à gérer avant
de passer à l'exportation car ce marché intérieur génère un
consensus et c'est le dit consensus qui sera en fait exporté. Une
médiocre faculté à créer un nouveau consensus pénalise
et hypothèque les capacités de rayonnement économique et
culturel d'une population.
L’argent corrupteur
L’argent confère de la valeur à ce qui n’en a pas nécessairement.
C’est le fait même d’accorder de la valeur qui en donne à un
objet donné. L’argent change ainsi le plomb en or dans la mesure
où tout objet vaudra par le fait même qu’il ait un prix. Un travail sans
intérêt qui se voit rémunéré acquerra ainsi une valeur non par lui-
même mais par l’argent qu’on est prêt à dépenser pour l’obtenir.
Un travail rémunéré de la sorte perd ipso facto de sa qualité
intrinsèque. En ce sens, l’argent joue ici le rôle des épices pour
donner du goût à un mets fade ou celui du parfum et des bijoux
pour une femme qui a perdu ses attraits. Il y a tout un art de
l’embellissement, de ce qui rend beau. On peut raisonnablement
penser que toute personne qui se ferait payer pour son travail
n’accomplirait pas celui-ci si elle n’était pas dédommagée pour le
temps passé car ; en définitive, on est payé en rapport avec le
temps que l’on vend, durant lequel on se vend, ce qui est donc
compensé par une « récompense ». Les Franc maçons qualifient un
tel attirail de parures par le terme de « métaux » dont il faut,
lors d’une initiation, se défaire, se dépouiller, pour retrouver une
certaine « nudité ».
Selon nous, on s’achemine vers une société dans laquelle seuls les
étrangers travailleraient et seraient payés en conséquence. En
quoi l'étranger est-il assimilable à une machine ? En ce qu'il perd
ses facultés de récepteur pour ne plus conserver que ses facultés
émettrices. Quand on dit qu’Un tel parle une certaine langue, cela
signifie qu'il peut tenir des propos dans cette langue- qu'il peut
éventuellement lire ce qui s'écrit dans cette langue mais en
revanche son taux de compréhension de ce qu'il lit et de ce qu'il
entend reste très médiocre par rapport aux locuteurs « naturels »
de cette langue. On ne sait jamais exactement ce qu'il aura
vraiment compris même s’il déclare avoir « compris ». La
machine également est bien plus « douée » pour émettre que
pour intégrer des informations venant du milieu extérieure, dès lors
du moins qu'elles atteignent un certain niveau de complexité et de
subtilité. En ce sens, l'étranger est ainsi réduit à l'état de machine et
peut être utilisé comme telle car l'activation de la fonction de
réception – au-delà de quelques codes minimaux- allongerait
considérablement le modus operandi. Rappelons que nous avons
tous plus ou moins vécu une telle diminution de nos moyens quand
nous avons affaire à une langue étrangère, même relativement
familière car la dépense d'énergie nerveuse exigée par une
attention soutenue finit par être exorbitante, ce qui tend à mettre
notre cerveau en veilleuse.
Quant aux « indigènes », aux autochtones, ils vivraient
sans argent, des fruits d’une productivité de plus en plus
performante. Ils feraient fonctionner, vivre en quelque sorte la
société, la culture, ce qui ne serait pas le cas de la main d’œuvre
étrangère. Ils en seraient l’âme.
On sait que l’idée d’accorder un revenu minimal à tous les
ressortissants d’un pays fait son chemin, notamment au nord de
l’Europe et ce sans considération d’emploi rémunéré.
Au nom du plein emploi, c’est-à-dire de la division du travail, on
va demander à plusieurs personnes d’accomplir la tâche d’une
seule. Or, nous distinguerons entre communication interne et
externe, l’une se situe dans la tête d’une personne, l’autre au sein
du groupe, ce qui correspond à une logistique plus lourde et plus
frustre. C’est ainsi que nous pensons que l’orchestre qui se
substitue au soliste –et le concerto met en exergue cette dualité-
correspond à une considérable dépense- à un gaspillage- d’énergie
qui conduit à inhiber l’improvisation. Le cas extrême est le ballet
avec un orchestre suivant docilement une partition, puis le corps de
ballet -très largement féminin (on pense à la Belle au Bois
Dormant de Tchaïkovski)- danse au rythme de l'orchestre. On a
donc deux groupes de pantins : les membres de l'orchestre et
les danseurs. Mais la danse est le fait du corps, ce qui se partage
beaucoup mieux que ce qui est instrumental ; chacun ayant un
corps et non un violon ! Mais le principal attrait de la danse, c'est
l'instrumentalisation du corps, le dépassement de ses fonctions
premières, d'où la gestuelle surréaliste des danseurs, aux
mouvements totalement décalés. La danse, peut -être plus que
tout art, témoigne de la liberté de l'Homme par rapport à la
Nature et nullement sa soumission à celle-ci. A contrario, le cinéma
nous apparaît comme se pliant à un certain souci de réalisme
manquant singulièrement d'audace du moins au regard du signifiant
sinon du signifié. Plus on descend dans la hiérarchie sociale, plus
l'on glisse du qualitatif vers le quantitatif, de l'élite vers la masse. Or,
on ne saurait avoir le beurre et l'argent du beurre, celui qui ne fait
que répéter ce qui est fait par d'autres, qui n'est qu'un parmi tant
d'autres, ne peut se targuer d'une quelconque unicité, si ce n'est
en privilégiant une créativité un degré dérisoire et infime,
microscopique..
. On est là face à une forme de taylorisme qui met en concurrence
une énorme quantité de candidats, d’où une baisse des salaires,
d’où le recrutement de marginaux (étrangers, femmes, enfants).
Tout cela au nom du plein emploi ! Mieux vaut un seul bon
chanteur qu'un chœur de voix médiocres Mieux vaut payer
les gens à ne rien faire que de risquer de tout gâcher. C’est un
monde qui finalement a peur du vivant, de la vie en donnant le
change par une dynamique artificielle et décalée.
Le véritable chef d’orchestre est, en réalité, celui qui improvise et
auquel l’orchestre emboîte le pas. Faute de quoi, on se limite à
un texte écrit et donc mort mais dont on niera qu’il l’est au
moyen d’expédients de fortune.
On devrait aller au concert en costume d’époques et jouer la
scène du petit Mozart trois siècles après. Le pianiste joue le rôle de
Mozart et le public fait semblant de venir le découvrir. On est dans
la reconstitution du passé faute d’assumer les défis du présent. En
relisant nos écrits d’il y a cinquante ans, nous trouvons un texte
sur la musique qui se termine ainsi « : il faut que j’apprenne la
musique », ce qui montre qu’à l’époque, nous n’imaginions pas que
nous pouvions y parvenir par nous –mêmes, tant la formule «
apprendre » sous entendait ici acquérir quelque savoir préétabli.
Une telle attitude aura considérablement retardé notre accès à
l’expression musicale alors que le seul fait de se procurer un
instrument est en soi une condition nécessaire et suffisante et
bien plus intéressante que d’accéder à des enregistrements.
CHÔMAGE ET STANDARDISATION
Comment apprécier la valeur de quelqu'un? Ce qu'il dit peut ne
pas être de lui, ce qu'il fait peut tenir à une méthode, à une
technique (dans tous les sens du mot) que n'importe qui peut
appliquer avec un succès comparable. On dira qu'Un tel fait
l'affaire, qu'il est "fiable" mais il y a des pièces de rechange le cas
échéant. Le chômage touche surtout le bas de gamme, les gens
qui sont le plus interchangeables et dont le recrutement dépend
moins de leur potentiel que de leur "qualification", de leur calibrage
de leur formation, ce qui peut n'exiger que peu de temps pour
s'acquérir, se mettre au courant. En fait, la plupart d'entre nous
faisons fonctionner gratuitement les appareils, nous faisons déjà
partie de leur mode d'emploi bien que cela soit un non-dit.
Autrement dit, les deux populations qui posent problème sont celles
des sous doués et des surdoués. Entre ces deux extrêmes, le
problème réside non pas dans tel ou tel cas particulier mais dans
les statistiques du chômage, lié à la croissance de la productivité et
de la démographie de telle classe d'âge.
La techno-critique n'a probablement pas assez souligné le fait que
le système actuel est plus favorable aux femmes qu'aux hommes
et pourtant dès le milieu du XIXe siècle, dans le Manifeste du
Parti Communiste, il avait été signalé que le progrès technique
mettait les femmes en concurrence avec les hommes avec le risque
de faire baisser les salaires, les femmes accomplissant le même
travail à meilleur marché ou parce que le travail devenait de plus
en plus accessible avec un minimum de compétence.
Les familles monoparentales ont accentué la pression
féminine sur le marché du travail, avec une forme de
complémentarité hommes-femmes entre les cadres masculins et le
personnel de base féminin. On dira que face au machisme qui
pèse sur la condition féminine, il y a le machinisme, qui
pourrit la condition masculine. Un système qui réussit mieux aux
filles qu'aux garçons devrait nous renseigner sur ce qui les
distingue.
De la même façon que le nombre de bouches à nourrir pèsera sur
le choix de nourriture qui sera proposé. Plus il faut partager avec un
grand nombre et plus l’on sera tenté de baisser le niveau de qualité
des produits – choix notamment de produits de longue conservation
ce qui est le contraire des produits « frais ». Il en sera de même
pour l’emploi. Plus il faut répartir le travail entre un grand nombre de
personnes –division du travail- et plus le type de travail proposé
sera de médiocre valeur. Il est clair que la solution du problème des
importations ne tient pas au rapatriement de certains emplois mais
à l'essor technologique, vitrine de l'Occident, quitte à renoncer au
principe révolu du plein emploi, de l'emploi à tout prix, comme une
sorte d'impératif moral d'autant que cet emploi est de plus en plus
asservi à la machine. Or l’emploi est lié à la natalité et donc à
l’usage de la femme. Donc, fabriquer des machines, c’est remettre
en question ce rôle procréateur, de « génitrice » des femmes
quand bien même celles-ci bénéficieraient-elles de l’appui des dites
machines pour augmenter leur potentiel. Quel dilemme, en effet ,
faut il avouer ! La spirale démographique actuelle nous oblige à
remettre en question, par ailleurs, cette fonction de la femme à
produire de nouvelles générations et ce n’est pas l’argument
vaseux du système des « retraites » qui pourra longtemps suffire à
justifier une telle inflation aux effets économiques et écologiques
désastreux !
On se demandera si l’État a vocation à être employeur, ce qui
conduit à accroître la masse salariale des « fonctionnaires » (ceux
qui fonctionnent, dont on a le mode d'emploi, langage emprunté au
monde des machines). En voulant créer par lui-même des emplois,
il se substitue aux « communautés » qu'il englobe – alors qu'il
devrait se contenter d'accorder des allocations et de procéder à des
redistributions, ce qui lui éviterait de s'engager dans des entreprises
coûteuses, nonobstant évidemment sa vocation à renégocier ses
frontières, en englobant éventuellement de nouveaux territoires
placés sous sa responsabilité..
Il est clair que sous le nom global de « Juifs », il convient de
distinguer la face féminine et la face masculine, la première étant
vouée à la concentration, à faire - ce sont les Israélites constituant
un État -une sorte de veau d'or- alors que la seconde conduisant à la
dispersion, chaque Juif étant voué à évoluer au milieu de non –Juifs
en leur apportant une dynamique salutaire, ce qui passe par la
multiplication des groupes autour de leaders respectifs..
De même que selon nous, nous aurions basculé dans une nouvelle
Ère de « renaissance » qui voit le « retour » des Juifs dans
l’Histoire du monde depuis environ cinq siècles, de même pensons-
nous que la nouvelle Terre promise aux Juifs n’est pas la Palestine
mais l'Europe à condition que celle-ci assume pleinement son «
impérialité », ce qui implique d’accueillir et de contenir en son sein
– comme cela s’impose à tout empire digne de ce nom – une
diversité d’entités et rappelons que jusqu’à la déclaration
d’indépendance de l’État d’Israël en mai 1948, à Tel Aviv, le projet
sioniste était conçu comme s’inscrivant au sein d’une structure
impériale ou fédérale et d’allers, il était clair, au départ, en novembre
1947, lors du vote de l’Assemblée Générale, que l’ONU entendait
intégrer le nouvel État au sein d’une communauté d’États. .Même
Staline en instaurant le Birobidjan, au fin fond de la Sibérie, incluait
une telle entité au sein de l’URSS tout comme le mandat britannique
sur la Palestine, entériné par la Société des Nations en 1923,
s’inscrivait au sein d’un Empire. C’est dire que pour nous le XXIe siècle
verra le renouveau des empires en tant qu’unité la plus appropriée
pour maîtriser les enjeux de la planète. Rappelons que lorsque Cyrus
ramena les Judéens dans leur pays, c'était dans le cadre de son
empire tout comme le Foyer Juif annoncé en 1917 s'inscrivait bel et
bien au sein de l'empire britannique. En 1947, le nouvel État était
censé être placé sous la houlette de l’ONU
Romains XI, 24
Or, l’enjeu est de taille car selon nous, le Schisme lequel ne faisait
que mettre fin à une pseudo-unité – ce qui est le lot de toute
entreprise impériale générant du mimétisme - aura conduit à terme
à l’émergence du christianisme. Les Israélites ont été dominés,
asservis par les Judéens de Jérusalem -jusqu’à la révolte
sécessionniste survenue à la mort de Salomon- mais ne sont pas de
la même race contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire par
des expédients administratifs comme celui du découpage du
territoire en référence aux 12 tribus, d'autant que cette division
s'articula e sur le Pentateuque œuvre des Israélites.
Jérémie XXXI
,י ְהוָה; ְוכ ַָרּתִ י- נְאֻם, ל ִהּנֵהיָמִים ָּב ִאים30Voici, des jours vont venir, dit Yahvé où
--ּבֵיתי ְהּודָ ה-ּבֵיתיִׂש ְָראֵל ְואֶת- אֶת je conclurai avec la maison d'Israël et la
ּב ְִריתחֲדָ ׁשָה. maison de Juda une alliance nouvelle,(Brith
Hadasha)
,אֲבֹותָ ם- ֲאׁשֶרּכ ַָרּתִ יאֶת, לאֹלא ַכּב ְִרית31qui ne sera pas comme l'alliance que j'ai
,ּבְיֹום ֶה ֱחז ִי ִקי ְבי ָדָ ם conclue avec leurs pères le jour où je les ai
: לְהֹוצִיָאם ֵמא ֶֶרץ ִמצ ְָרי ִםpris par la main pour les tirer du pays
,ּב ְִריתִ י- ֵהּמָה ֵהפֵרּואֶת-ֲאׁשֶר d’Égypte, alliance qu'ils ont rompue, eux,
י ְהוָה-נְאֻם--וְָאנֹכִי ָּב ַעלְּתִ יבָם. alors que je les avais étroitement unis à
moi, dit Yahvé
ִ ּבֵיתי-לבּכִיז ֹאת ַהּב ְִרית ֲאׁשֶר ֶאכְר ֹתאֶת 32Mais voici quelle alliance je conclurai
,י ְהוָה- נְאֻם,ׂש ְָראֵלַאח ֲֵרי ַהּיָמִים ָההֵם avec la maison d'Israël, au terme de cette
,ּתֹורתִ י ְּבק ְִרּבָם
ָ -נָתַ ּתִ יאֶת époque, dit Yahvé Je ferai pénétrer ma loi
; ִלּבָם ֶאכְּתְ ֶבּנָה-ְועַל en eux, c'est dans leur cœur que je
,ְו ָהי ִיתִ י ָלהֶםלֵאֹלהִים l'inscrirai; je serai leur Dieu '(Elohim) et ils
לִי ְלעָם- ְו ֵהּמָהיִהְיּו. seront mon peuple.
Cela ne signifie pas que l'alliance cesse une fois pour toutes
mais qu'elle est suspendue par un besoin périodique d'ouverture :
l'alliance menace l'alliance si ce n'est qu' à terme, elle devra être
rescellée, repensée, et cela vaut dans tous les domaines,
psychologique, sociologique, politique, théologique. On comprend
qu'il est bon de connaître un tel agenda, une telle feuille de route,
tout comme l'on est averti de l'alternance du jour et de la nuit ou des
saisons de l'année. La sagesse sera de ne jamais conclure
définitivement quoi que ce soit en termes d 'alliance, de pacte, de
couple, puisque tout est voué à reprendre, à recommencer, tôt ou
tard.; au bout d'un certain intervalle de temps. Le monde a besoin
de respiration. Rappelons l'adage "Il ne faut jamais dire : fontaine, je ne boirai
plus de ton eau »Signalons en passant que notre nom signifie en
allemand "fontaine". Méfions- nous de ceux qui jouent les
moralistes et jugent leurs prochains lorsqu'ils relèvent un
changement de cap! On peut être élu sur telle orientation et devoir
un jour en changer. On risque alors de parler un peu vite de
"faute". C'est bien mal connaître la nature humaine. Il est vrai
qu'une certaine lecture de la Bible entretient souvent une telle
espérance – passion triste- de voir l’aîné laisser la place au puîné !
D’où des lectures abusives et complaisantes chez les Chrétiens
culminant avec le discours d’un Sun Myung Moon dont l’Église fut
fondée en 1954 et qui veut voir dans la Corée un nouvel Israël, la
Corée étant elle-même confrontée à une division nord-sud à l’instar
de la situation du temps des Prophètes. Tout groupe, sur n’importe
quel continent, quelle que soit la race, en arrive ainsi à se croire
l’ultime destinataire de la parole, de la prophétie biblique, puisque
l’écrit ne désigne jamais clairement à qui il s’adresse (cf. notre tome
II), ce qui permet à tout un chacun de se l’approprier, de sentir visé et
ce sans trop de scrupules. Ajoutons que l'écrit joue un rôle de
stockage, de magasin, d'enregistrement: c'est un facteur féminin par
rapport à l'oral. Même le fait d'enregistrer de l'oral est assimilable à
de l'écrit tout comme le fait de lire à voix haute de l'écrit reste de
l'écrit. En résumé, l’on passe du geste à la parole quand le visuel n’est
plus accessible et de la parole à son enregistrement, qui pourra être
stocké et conservé, notamment dans des bibliothèques, ce qui
correspond à trois temps successifs. Dans le cas du coronavirus, on
aurait pu espérer que les gens désinvestissent la parole contaminante
mais le fait de porter des masques fermait la voie au visuel. Il eut été
préférable de demander de s'exprimer par gestes, mimiques, signes,
ce qui aurait évité le masque absent au départ, d'ailleurs. Or, force est
de constater que les gens n'ont aucunement appris à se passer de
leur bouche, du recours à telle ou telle langue pour communiquer, ce
qui est en soi aliénant. Car l’emprunt n’est pas sans péril en ce sens
que l’on ne prend pas nécessairement l’entière mesure de sa teneur
et de la diversité de ses composantes ! Il est vivement conseillé de
procéder à son inventaire. Emprunter se révèle toujours une
entreprise hasardeuse car elle crée des liens factices avec la source
et une fausse genèse. L'emprunt se rapproche aisément du plagiat
et la question se pose de parvenir à le mettre en évidence; ce qui
nous semble possible dès lors que l'emprunteur tend à figer ce qu'il
s'est approprié ponctuellement alors que le "préteur" présente une
dimension spatio-temporelle sensiblement plus ample. Entendons
par là que le mot en question s'inscrit dans un ensemble plus ramifié
et en évolution, ce qui est le cas du français par rapport à l'anglais
tant et si bien que l'historien se félicite de l'emprunt en ce qu'il
permet de restituer des stades qui ont été paradoxalement dépassés
au niveau de la source.
07 Le Seigneur dit: « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui
est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants.
Oui, je connais ses souffrances.
09 Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai
vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens.
Mathieu Ch. I :
Genèse 37
…8Ses frères lui (à joseph) dirent: Est-ce que tu régneras sur nous?
Est-ce que tu nous gouverneras? Et ils le haïrent encore davantage, à
cause de ses songes et à cause de ses paroles. 9Il eut encore un autre
songe, et il le raconta à ses frères. Il dit: J'ai eu encore un songe! Et
voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. 10
Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda, et lui
dit: Que signifie ce songe que tu as eu? Faut-il que nous venions, moi,
ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi?… »
Notons que ce joseph est le premier des fils de Rachel et donc d’un
autre lit que les fils de Léa, la sœur aînée, laquelle avait été
imposée par son père Laban, à Jacob contre sa volonté: on voit que la
problématique de l’aîné, vaut aussi pour les filles :
“ Dieu vit que la lumière était une bonne (hébreu, tov) chose.
Alors, il sépara, la lumière de l'obscurité” Or, pour nous, il s'agit
bien là d'une addition, ce qui montrerait qu'auparavant, le
monde était sans lumière. Cela n'est pas sans nous faire penser
au chapitre III quand le Serpent incite la femme d'Adam à
consommer du fruit défendu?) Le serpent dit que grâce au fruit
leurs yeux 's'ouvriront”, ce qui laisse entendre que ce n'était pas
le cas avant et donc qu'ils ne connaissaient pas la lumière. “La
femme se dit : les fruits de cet arbre sont beaux, ils doivent être
bons. (tov)” (Genèse III, 6). On retrouve le qualificatif du
premier chapitre, elle jugea que le fruit était bon (“tov”) tout
comme Elohim avait jugé que la lumière était “bonne”.
Mais, l’on peut aussi bien -le cas des centuries de Nostradamus
est flagrant- rechercher dans le vivier des textes de tel ou tel
corpus des « annonces »- des préfigurations, quelle qu'elle ait
pu être - non programmées comme l’arrestation de Varennes en
1791 qui fait écho à un quatrain comportant ce nom, par le fait
de quelque coïncidence, ce qui inspira un commentaire à
Georges Dumézil. Certes, par exemple, existe-t-il un certain
consensus quant à la réalité de la crucifixion de Jésus, qui aurait
été attestée à l’époque. Nous répondrons que c’est justement
cette crucifixion qui aura conduit à rapprocher Jésus du psaume
22 et en faire le personnage que l’on sait. On n’invente jamais
de toutes pièces et il faut bien qu’il y ait eu un élément
déterminant au départ de certains parallèles ! Mais l'on peut
aussi penser que si Jésus n'avait pas été crucifié on aurait puisé
dans l'océan des psaumes, d'autres passages en rapport avec
sa vie. Nous avons de nos jours le cas de certaines prédictions
de l’astrologue André Barbault concernant l’année 1989 et qui
auront produit un certain effet dans le petit monde des
astrologues. Cette année avait été mise en avant par Barbault
36 ans plus tôt comme devant constituer une échéance
majeure pour la Russie. Or, il nous apparaît que 1989
appartiendrait bien plutôt à l’histoire de l’Europe Centrale dès
lors que l’on s’aperçoit que la chute de l’empire des tsars est
contemporaine de celle de l’Autriche Hongrie mais aussi de
l’empire ottoman ! On aura compris que selon nous toute
prophétie doit donner lieu à une investigation du fait même que
nous doutons de l’aptitude des hommes à prévoir au-delà du
champ cyclique propre à l’astrologie telle que nous l’avons
définie encore que nous nions pas la possibilité que le destin
de certains personnage soit établi par avance, ce qui relève
plus du délit d'initié que de la voyance. En cas de réussite, la
probabilité est grande de trouver quelque forme de tricherie, de
tromperie sur la marchandise. Cela nous fait penser à ces
charlatans qui répartissent des enveloppes comportant des
réponses différentes pour ne tirer que l'une d'entre elles comme
si c'était la seule qu'ils avaient proposée.
Décalogue :
A notre sens, les Juifs constituent une strate, une caste, une
classe, la dimension nationale relevant de ce que Marx appelle
le « pour soi », à savoir la conscience de former un groupe
spécifique, ce qui génère une certaine histoire. Mais
fondamentalement, la réalité juive est d’abord celle de l’’’en soi
», c’est-à-dire un comportement individuel relevant de la devise
du Connais- toi toi- même- et non de la Surconscience -
laquelle est délivrée par autrui ; Par ailleurs, l’exercice du
pouvoir est nécessairement minoritaire et diasporique, et le
rassemblement des Juifs s’avère donc en contradiction avec un
tel exercice. On dira que le sionisme est une façon pour les
Juifs de protester, de faire grève mais ne saurait correspondre à
une fin en soi. En vérité, rien n’est plus destructeur pour l’âme
juive que toute forme de concentration, du ghetto à Auschwitz
ou de la loi imposée à tous les Juifs qu’elle soit celle du Talmud
ou celle d’un « État juif ». Chaque Juif - comme l’annonce le
Livre de Jérémie (chapitre XXXI) annonce la libération de toute
emprise extérieure et le passage à une prise de conscience
intérieure C’est déjà un fait en soi, il suffit de rejeter tout ce qui
pourrait l’occulter, l’entraver.
En fait, nos différents dossiers traitent de ce qui peut s’observer
et il ne s’agit pas de demander ou de prédire quelque
changement que ce soit mais de s’assurer du bon ordre du
monde. L'astrologie ne saurait se prêter à des spéculations
téléologiques, messianiques. Le dilemme, c’est que dès lors
que l’on décrit un phénomène se produisant de façon plus ou
moins subconsciente, l’on risque de voir s’ériger une
Surconscience qui s’efforcera d’en contrecarrer, d’en nier les
effets. Pour nous, la subconscience ne passe pas par la
connaissance véhiculée par une parole standardisée, orale
ou écrit- ce qui est le cas de la Surconscience, rejetée par la
prophétie de la Nouvelle alliance jérémienne mais par l'action
et l'observation immédiates permises par notre hérédité, notre
sang. Car l'objet étudié, « désigné » ne devrait pas savoir ce
qu'on dit, attend de lui car cela fausse les conditions de
l'expérience. Il n'est au départ qu'un »numéro » , que l'élément
au sein d'une population portant le même désignant. C'est alors
qu'intervient la statistique pour faire ressortir des constantes,
des récurrences propres à tel groupe dans des situations
comparables. Épistémologiquement, seule la diversité , la
dispersion permet de faire émerger scientifiquement des
répétitions. Cela revient, en quelque sorte, à créer des sociétés
mélangées pour observer si à terme, cela débouche ou non sur
des regroupements entre personnes ayant un même désignant.
Avec un groupe homogène, a contrario, l'on ne pourra parvenir
à des conclusions viables.
Est-il interdit de refuser les fantasmes des femmes se voulant
au regard d’un futur proche, les égales des hommes ou les
manœuvres de ceux qui les manipulent ? Est-il scandaleux de
ne pas souscrire non plus aux vaticinations de ces païens
côtoyant les Juifs, en Palestine et ailleurs, lesquels voulaient
croire que le temps était advenu de la fin des différences ?
Pour certains, ce qui compte, c'est le devoir sacré pour
l'homme de construire ; tel est bien, en effet, l'impératif
catégorique de la Deuxième Création. Mais par ailleurs, avons-
nous le droit d’affirmer que le peuple juif adamite n’est pas un
peuple « comme les autres -puisqu’il se situe dans la
verticalité et non dans l'horizontalité » ou que le français n’est
pas non plus une langue ' comme les autres » ? Par ailleurs,
nous dirons que si la dispersion a une valeur heuristique, c'est
aussi le cas sur le plan spatial : en effet, l'astrologie
horoscopique prévoit des phases déterminant des
changements d'orientation, ce qui correspondra à la
fréquentation de nouveaux lieux et milieux ; soit en s' éloignant
de ses origines soit en y revenant, y retournant, après une
certaine absence. Espace et temps ici sont ici intimement liés.
Autrement dit, l'astrologie horoscopique est vouée à étudier des
glissement d'ordre spatial dans la vie d'une personne, soit en
quittant un lieu, soit en se séparant d'un proche lequel sera prié
d'aller voir ailleurs, que ce soit sur le plan privé ou
professionnel, ou les deux. Un tel processus est le fait d'une
pulsion intérieure qui ne saurait s'expliquer objectivement par
des éléments extérieurs. Cela aura été ainsi le cas d'Emmanuel
Macron quand il aura jugé bon au début de l’Été 2020, de se
séparer de son Premier Ministre, alors que d'un point de vue
constitutionnel, rien ne l'y contraignait à la différence de ce qui
est déterminé par une nouvelle élection.
Voilà résumé en quelques formules les principaux enjeux qui
sous-tendent notre travail. D’un côté, désaccord sur les
échéances quant à un changement de condition des femmes et
des (judéo) païens, de l’autre, l’affirmation d’une réalité déjà fort
ancienne dont il s’agirait de prendre toute la mesure. qui est à
assumer et à endosser. La notion de « pour soi » (Hegel,
Sartre) qui se présente comme une prise de conscience est
susceptible d’alimenter toutes les illusions car cela signifie
dévoiler et découvrir ce qui était caché, occulté. On est donc
confronté au choix suivant: soit le pour soi qui reconnaît une
réalité (en soi) soit le pour soi qui invente un temps et un
espace fictifs.
On connaît l’histoire de la lettre volée, une célèbre nouvelle d’Edgar
Poe, traduite en français par Charles Baudelaire (en anglais the
purloined letter, purloin venant du français « « éloignée) dont voici
un extrait du récit qu’en donna le chevalier Dupin :
« « Je prolongeai ma visite aussi longtemps que possible, et tout en
soutenant une discussion très vive avec le ministre sur un point que je
savais être pour lui d’un intérêt toujours nouveau, je gardais
invariablement mon attention braquée sur la lettre. Tout en faisant
cet examen, je réfléchissais sur son aspect extérieur et sur la manière
dont elle était arrangée dans le porte-cartes, et à la longue je tombai
sur une découverte qui mit à néant le léger doute qui pouvait me
rester encore. En analysant les bords
du papier, je remarquai qu’ils étaient plus éraillés que nature. Ils
présentaient l’aspect cassé d’un papier dur, qui, ayant été plié et foulé
par le couteau à papier, a été replié dans le sens inverse, mais dans
les mêmes plis qui constituaient sa forme première. Cette découverte
me suffisait.
Il était clair pour moi que la lettre avait été retournée comme un
gant, repliée et recachetée. Je souhaitai le bonjour au ministre, et je
pris soudainement congé de lui, en oubliant une tabatière en or sur
son bureau.
« Le matin suivant, je vins pour chercher ma tabatière, etc
»
Pour nous, le cadran de nos montres serait en quelque sorte
une autre illustration de la morale de la Lettre Cachée. On y
trouve exprimée aux yeux de tous la dialectique entre le fixe (le
cadran des chiffres) et le mobile les aiguilles en constant
mouvement. Deux cas de figure : soit l'aiguille considérée se
pose sur l' un des 4 angles du cadran, et cela active la
maisonnée et renforce son potentiel d'attraction par rapport à
l'androgynat, soit l'aiguille se situe à mi-chemin et dans ce cas,
le pouvoir de la maisonnée s'en trouve sensiblement amoindri,
ce qui laisse toute latitude au dit androgynat, qui réaffirme son
autonomie...
On notera que cette dialectique correspond au niveau
graphique dans l'alphabet grec (ionique) au yang et au yin (c'est
à dire le grand O « Oméga ») lesquels évoquent
respectivement un nœud et une balance. Les glyphes du bélier
et de la balance, dans le zodiaque, correspondant
respectivement à l'équinoxe de printemps et à celui d'automne,
dans l'hémisphère nord, semblent en outre correspondre
graphiquement à ces deux lettres extrêmes, chères à Teilhard
de Chardin « La tradition chrétienne assimile souvent Jésus à
l'alpha et à l’oméga en référence au nom de la première et de
la dernière lettre de l'alphabet grec classique (ionique) . Cela
symbolise l'éternité du Christ, qui serait au commencement de
toit mais aussi présent à la fin du monde '(Apocalypse)
notamment chez Saint Jean » (wikipedia).
Le rituel périodique des élections montre que les choses ne sont pas
figées en termes de lutte des classes, sinon les résultats seraient
toujours peu ou prou les mêmes et l’alternance ne pourrait être
envisagée. Il nous faut impérativement accepter que les gens puissent
changer d’opinion, n’en déplaise à ceux qui voudraient figer les votes
une fois pour toutes, ce qui serait contraire à l’idée même d’élection
périodique. Cela fait songer à ces partis qui ne prônent la démocratie
que jusqu’au moment où ils parviennent au pouvoir !
Encore faut-il rappeler que le calendrier des élections devrait être
calé sur une cyclologie digne de ce nom. En tout état de cause, nous
prônons une société plurielle qui permette à chaque groupe de se
développer à sa façon, à son rythme, tout en conférant une autorité à
un centre synoptique, seul apte à disposer d’une vision d’ensemble,
englobante alors que chaque groupe se contente de « voir midi à sa
porte ». Mais ce centre correspond au plus haut degré de la
pyramide sociale et ne saurait être géré que par une minorité, le
peuple au sens romain de populus, s’opposant au Sénat- ne devant
intervenir qu’au niveau local, dans le cadre d’une « démocratie
directe ». Comme l’écrit Blaise Pascal :
« Puisqu'on ne peut être universel et savoir tout ce qu'on peut
savoir sur tout, il faut savoir un peu de tout. Car il est bien plus beau
de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose cette
universalité est la plus belle. »
Les temps changent et les gens changent et les époques sont parfois
traversées de tendances contradictoires :
relâchement au niveau national mais rigueur au niveau familial,
tension au niveau fédéral mais tolérance au niveau national, tout
étant à l’avenant car même au niveau cosmique, les choses évoluent
sur des plans différents : Mars, Jupiter ou Saturne, chacun de ces
plans étant lui-même sujet à des oscillations alternativement
centrifuges et centripètes. Cela dit, l’astrologie horoscopique telle
que nous la concevons a pour principal message une certaine
représentation du monde, sa dimension proprement prévisionnelle
étant, en quelque sorte, la cerise sur le gâteau. En effet, cette
astrologie nous explique comment nos sociétés fonctionnent mais
elle nous démontre par la même occasion – en une sorte de double
bind- que l’on ignore où cela peut conduire en un instant T. C’est à
nous de donner du sens, dans toutes les acceptions du terme, de
tenir le gouvernail (cybernétique). L’astrologie a vocation à décrire les
lois régissant le fonctionnement des sociétés, dans la longue durée et
non à pointer une date « mémorable » au regard de l’Histoire.
L’astrologie ne saurait donc se donner pour mission de circonscrire un
événementiel fatalement aléatoire et en cela nous rejoindrons la voie
ouverte par la Nouvelle Histoire si ce n’est que nous insistons
fortement sur le rôle insigne des biographies des chefs pour baliser le
Temps et en ce sens la Nouvelle Histoire aura jeté le bébé avec l’eau
du bain !. Les leaders les « stars » sont les pendants du monde
d'en haut Encore faut-il préciser que ce qui caractérise le dit chef,
c’est son histoire et ses rebondissements et revirements, autrement
dit, il importe de pouvoir suivre la personne sur une certaine période
de temps, tout comme il faut deux points pour tracer une droite. En
tout état de cause, tout système comporte une forme de cyclicité, de
veille et de sommeil, de pause et celui qui ignore son
fonctionnement risque fort de crier à la crise à un certain moment
alors qu’en réalité cela correspond Cela se produit notamment quand
le système n’a pas été inventé par les hommes (‘Deuxième création)
mais instauré par les dieux (Troisième Création).
Le mot clef que nous proposons pour le XXIe siècle est celui de
Réparation, ce qui dans le langage hébraïque des Kabbalistes, se dit
Tikoun. En effet, le mot réparation – cela rejoint l’idée de
néguentropie- comporte une certaine dimension technique : on
répare une machine, un appareil, un système. Il ne s’agit pas de
laisser les choses en l’état mais de les réformer, c’est-à-dire de
retrouver, de restituer leur forme originelle à ce que les sociétés ont
élaboré au cours des âges et qui nous est souvent parvenu jusqu’à
notre époque en piètre état