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Jacques Halbronn

TEXTOLOGIE -ANTHROPOLOGIE

Etudes en épistémologie

Tome second Entre Nature et Culture


'Toutes ces substitutions, prothèses, tromperies qui pourtant
rendent la vie matérielle, parfois plus facile (.)  Sont sans  danger
si le fait de la relation réelle de cette personne-substitut  est
constamment souligné comme n  »étant pas de droit  naturel mais
d'un prenant place  du parent absent'  »
(Françoise Dolto, Préface au Premier Rendez-vous avec le
psychanalyste. L'enfant à la rencontre de lui-même,  de Maud
Mannoni, Paris  Denoël)

«  Nul ne pourra être proposé à Sa Majesté pour les places de


pensionnaire ou d’associé, s’il n’est connu par quelque ouvrage
considérable imprimé, par quelque cours fait avec éclat, par
quelque machine de son invention, ou par quelque découverte
particulière » .Article XIII  du règlement de l'Académie Royale des
Sciences (Janvier 1699)
 
 
 
 
On ne saurait œuvrer dans le domaine du cyclique sans avoir pu
réaliser une description anatomique pertinente de la structure
concernée. C'est bien là notamment que le bât blesse en ce qui
concerne l'astrologie dont l'anthropologie se réduit le plus souvent
à des données mythologiques et symboliques au lieu de s'ancrer et
s'articuler sur une approche du monde tel qu'il se présente à nous.
Il importe en effet de mettre en évidence tant les processus
cycliques et les processus de corruption étant entendu que si l'on
parle d'évolution, il importe d'en préciser les étapes, faute de quoi
on risquerait fort de se perdre dans une apologétique paresseuse
de quelque statu quo, aveu d'une impuissance à dégager le passé
de ses scories.

Pour nous, la troisième théologie est intermédiaire entre la Nature et la


Culture, car elle n'est ni une Nature transcendantale ni une Culture
immanente mais une « Nature-Culture' qui relève d'une autre dimension.
Ce qui signifie ipso facto une autre idée de dieu ; Cette Nature -Culture
englobe l'idée de machine mais il s(agit d'une Machine hors de portée de
l'homme, à l'instar des astres entourant notre planète. En ce sens, les
leaders comporteraient une dimension mécanique intrinsèque bien
distincte du reste de l'Humanité, laquelle est vouée à se servir d'une
mécanique extrinsèque.
Dans la plupart des cas, tout au long de l’Histoire, les machines sont
actionnées par des humains et ce n’est que relativement récemment
qu’elles sont devenues plus ou moins autonomes. Il n’est évidemment pas
question pour nous de ne nous en tenir qu’à cette dernière phase, ce qui
serait fortement restrictif et fausserait les perspectives.
C’est dire que l’empire de la machine s’avère des plus vastes notamment
en ce que celle-ci est instrumentalisée au service d’un certain égalitarisme
revendiqué par les femmes et les étrangers, notamment, ce qui en fait un
Cheval de Troie. C’est ainsi que plus un ensemble est dépendant de la
machine, et plus l’intégration des étrangers en sera facilitée et vice versa,
la résistance à l’invasion mécanique déterminera la résistance à l’invasion
de populations venues d’ailleurs.
Karl Marx écrivait en 1865 (Salaire, prix et profit)
« Un homme qui ne dispose d'aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples in-
terruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail
pour le capitaliste, est moins qu'une bête de somme. C'est une simple machine à produire de la
richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute
l'histoire de l'industrie moderne montre que le capital, si on n'y met pas obstacle, travaille sans
égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d'extrême dégradation. »

Cent Cinquante ans plus tard, la machine reste, certes, un signe


distinctif mais son emprise s’est considérablement amplifiée et
seule une petite minorité –une élite- semble encore pouvoir lui
échapper. Il revient à une écologie axée non plus sur la protection
de la planète mais de l’humanité elle-même, de faire passer le mes-
sage. Or, force est de constater que le courant écologique dominant
ne pointe aucunement le péril mécanique. Pour nous, l’âme importe
ici plus que le corps. La machine, c’est ici une ligne de clivage au sein
même de l’Humanité entre ceux qui sont à son service ou qui s’en servent-
ce qui revient au même- et ceux qui tiennent à s’en démarquer, quitte à
passer par quelque forme de médiation. Cette machine qui au regard de la
Troisième théologie est diabolisée ; génératrice de toutes sortes de faux
semblants, vecteur de tentation et d’aliénation.La machine est liée à l'ar-
gent : à la fois parce que sa fabrication a un coût et à la fois parce qu'il
faut rémunérer les gens qui servent la dite machine, fixant strictement leur
lieu et leur temps de travail. Il importe de distinguer nettement la per-
sonne appareillée et celle qui ne ne l'est pas tout comme celle qui est
payée et celle qui ne l'est pas. La machine et celui qui la sert ne sont pas
des interlocuteurs à part entière,
Ils conviennent à notre besoin de solitude (phase conjonctionnelle en As-
tro-horoscopie, cf Partie II Tome II). Quand le leader est fatigué – ce qui
tient aux phases de son cycle intrinsèque, donc plus subjectivement qu'ob-
jectivement) de la compagnie de son entourage, il fera appel à la machine
ou à l'argent, au salaire qui transforme l'homme en machine..
Autrement dit, le recours à la machine relèverait d'une forme de misan-
thropie, privilégiant le passé par rapport au futur, ce qui est au cœur de la
dialectique cyclique..
Inversement, même le processus électoral offre une dimension méca-
nique qui peut lasser et notamment le leader en phase de disjonction qui
préférera dialoguer avec des gens identifiables que de dépendre du comp-
tage, susceptible de fraude, d' une masse de bulletins anonymes

Cette machine apparaît, d’ailleurs, en contrepoint du premier chapitre du


Livre de la Genèse dans les chapitres suivants, où l’on voit se manifester
une Création –Bis, elle sous -tend toutes formes de mimétisme et par voie
de conséquence elle génère du faux, de la contrefaçon et là encore, en
effet, il importe de faire tampon et de s’en protéger, d’où une écologie
que nous préconisons mettant en avant l’âme avant le corps, l’homme
avant la planète car une écologie qui immergerait l’homme dans la Nature
viserait en vérité à un nivellement par le bas.
Le Dieu qui nous aura intéressé dans notre premier volet est une entité
qui s’est incarnée et impliquée dans l’Histoire de notre Humanité et à
laquelle nous avons des comptes à rendre. Nous serions, à vrai dire, bien
en peine, de préciser à quelle époque une telle intervention a pu avoir
lieu si ce n’est que ce fut relativement tardivement dans un monde déjà
largement menacé par la Machine. C’est là tout le processus de la
Troisième Création et on aura compris que cela met en échec ou en tout
cas vient défier le darwinisme. Rappelons, une fois pour toutes, que le
judaïsme - on emploie ce terme par commodité car il est fort possible
qu’il se révèle anachronique - ne serait nullement un premier mais bien
un stade ultime d’une certain processus religieux, ce qui sous - tend, nous
semble-t-il, une véritable révolution copernicienne, non plus dans l’ordre
du synchronique mais dans celui du diachronique. Quant à l’idée de
« Nouvelle Alliance »,(cf notre Volet I) véhiculée par le prophète Jérémie,
au cœur de la Bible- mais probablement bien antérieure à son temps-elle
sous-entend la mise en place d’une Subconscience aux dépends d’une
Surconscience et soulignons-le elle n’annonce aucunement quelque
changement de programme, de plan, concernant les Juifs mais seulement
une autre façon de les préparer à leur mission. Et comme, on  l’aura
compris, l’accès à la Subconscience est une porte bien plus étroite que
celui à la Surconscience, l’une étant de l’ordre du génétique, l’autre de
l’ordre d’une transmission de capital, d’héritage culturel.
Le chef –selon notre deuxième volet- est le moteur astral installé par
Dieu, afin d’impulser notre Humanité en instaurant une relation
systémique entre le Ciel et la Terre, comme indiqué au tout début du
Livre de la Genèse, ce qui rend vain tout argument qui voudrait
qu'astrologie et judaïsme ne soient point compatibles en l'assimilant aux
mancies interdites. (cf. le Monde juif et l'astrologie, Milan, 1985) Enfin,
quant au présent volet, le troisième, il traite du monde créé par notre
Humanité elle-même, un monde non prévu dans le plan « divin » originel
et donc quelque part en porte à faux. C’est le champ de la Deuxième
Création, de l’anthropocène, se dressant face aux deux autres Créations.
Nous nous trouvons ainsi face à trois paradigmes dont nous espérons
avoir réussi à cerner les contours. Ce troisième volet est marqué par
l’observation sociologique de notre monde, tel qu’il se présente à nous en
ce qui concerne les machines et ceux qui les servent et dont l’avenir est
menacé à terme par de nouvelles générations/mutations de machines; il
vient ainsi compléter les deux premières démarches largement fondées
sur l’analyse de textes. Nous avons dans le précédent volet abordé la
question du Droit et de la Loi, ce qui constituait déjà une transition, un
enchaînement, vers ce qui sera traité à présent dans la mesure où ces
domaines juridiques comportent assurément une certaine dimension
mécanique, du fait de leur mimétisme par rapport à l’Astrologie.
Chaque théologie peut d’ailleurs être caractérisée du point de vue de son
rapport à la machine. En 1979, dans notre thèse de troisième cycle, en
Études Orientales, «  La problématique astrologique chez les principaux
penseurs juifs du Moyen Age Espagnol », nous avions tenté de montrer
que chaque penseur juif pouvait être appréhendé quant à son rapport, à
son positionnement par rapport à l’Astrologie. On peut dire aussi que
toute société peut s’aborder de par son rapport à la machine.
Notre rapport à la machine est fort ambivalent et cela explique
pourquoi certaines sociétés se refusent à toute action comportant
un coté machinal, répétitif, ce qui les conduit à importer des
populations n'ayant pas cette appréhension et cette défiance  Pour
nous, la machine est doublement liée à l'aliénation en ce qu'elle
est à la fois aliénante et aliénée. Elle est aliénante en ce qu'elle
détermine de la dépendance et elle est aliénée en ce qu'elle se
prête au mimétisme, elle est dans l'imitation et favorise une certaine
forme de nivellement.
Nous passons par des périodes qui nous poussent à faire appel à
l'extérieur, à l'étranger en raison de quelque vide intérieur . C'est
alors que nous nous embarquons imprudemment, non sans
quelque dose d' inconséquence - et cette dualité vaut tant pour les
hommes que pour leurs dieux - dans des unions, des alliances, des
empires. On est dans l'entropie. Et il semble que nous ne cessions
d'osciller entre ces deux temps. (cf Réparer II) . Nous dirons que
nos sociétés et nos chefs alternent entre un tropisme de
souveraineté et un tropisme d'alliance., ce qui conduit des dénis,
à des reniements mais aussi – ce qui en est le corollaire des
appropriations successives que l'on aurait bien tort de stigmatiser,
de dramatiser puisque nous sommes intrinsèquement marqués par
la dualité comme il est écrit dans le Livre de la Genèse, en son
premier chapitre : à vrai dire cette dualité n'a rien à voir avec le
couple extérieur mais bien avec une polarité intérieure 
androgynale : on notera l'usage du singulier (oto, lui) , suivi d'un
pluriel (otam). Visiblement, le texte aura été corrigé en vue
d'harmoniser les deux premiers chapitres, le deuxième traitant de la
création de la femme. Or il y a bien là quelque tour de passe-
passe, ce qui trahit une réécriture – on passe au sein d'un même
verset (Genèse II, 23) d'Adam à Ish , alors qu' Adam l'androgyne
est d'une toute autre dimension que Ish tout content de voir se
former sa Isha  :

Genèse I
27 Dieu (Elohim) créa l'homme
(haAdam) à son image; c'est à l'image
‫הָ ָאדָ ם‬-‫כז וַּיִב ְָרא אֱ ֹלהִ ים אֶ ת‬ de Dieu qu'il le (oto) créa. Mâle et
 :‫ ְּב ֶצלֶם אֱ ֹלהִ ים ּב ָָרא א ֹתֹו‬,‫ ְּב ַצלְמֹו‬femelle furent créés à la fois.
‫ ּב ָָרא א ֹתָ ם‬,‫ ָזכָר ּונְקֵ בָה‬. 

,‫ ז ֹאת הַ ּפַ עַ ם עֶ צֶם מֵ עֲ צָמַ י‬,‫ָאדם‬ ָ ָ‫ ה‬,‫כג וַּי ֹאמֶ ר‬


‫ ּכִי מֵ אִ יׁש‬,‫ּובָׂשָ ר מִ ּבְׂשָ ִרי; לְ ז ֹאת י ִּקָ ֵרא אִ ּׁשָ ה‬
Genése II 23  .‫ּז ֹאת‬-‫ לֻ קְ חָ ה‬Et l’homme (Adam)
dit: "Celle-ci, pour le coup, est un
membre extrait de mes membres et
une chair de ma chair; celle-ci sera
nommée Icha, parce qu'elle a été prise
de Ich." 24 C'est pourquoi l'homme (Ish)
,‫אִ יׁש‬-‫ י ַעֲ זָב‬,‫ּכֵן‬-‫כד עַ ל‬ abandonne son père et sa mère; il s'unit à
‫אִ ּמֹו; ו ְדָ בַק‬-‫ ו ְאֶ ת‬,‫ָאבִיו‬-‫אֶ ת‬ sa femme (Ishto) et ils deviennent une
‫ ו ְהָ יּו ְלבָׂשָ ר אֶ חָ ד‬,‫ּבְאִ ׁשְ ּתֹו‬.  seule (Ehad) chair.

Mais nous ne sommes pas synchronisés comme le voudrait une


certaine astrologie mondiale, et au même moment nous ne nous
situons pas nécessairement sur la même longueur d'onde, ce qui
garantit un certain équilibre et une circulation des énergies au sein
du corps social comme l’on peut parler des composantes
sanguines.
Les phases de la Lune nous enseignent que de la nouvelle lune
l'on passe au premier quartier comme de la pleine lune au dernier
avant d'accéder à la nouvelle lune suivante, ce qui n'est pas sans
faire penser au Rocher de Sisyphe. Passage de la nuit, des
ténèbres à la lumière- comme il est dit au tout début du Livre de la
Genèse- et vice versa, indéfiniment, ce qu’exprime le croissant de
Lune.
La Bible nous délivre un message brouillé par le syncrétisme,
comme cela aura été mis en évidence en notre premier volet. Ce
corpus devient une auberge espagnole. En effet, on y trouve tout
et son contraire  : immanence et transcendance, céleste et
terrestre, Le lecteur ne sait plus, à force, à quel saint se vouer Cela
tient à un mélange entre deux théologies, l'une centrée sur Dieu,
l'autre sur l'homme, ce qui, selon nous, caractérise, au final,
l'opposition entre judaïsme et christianisme, en rappelant que ce
dernier s'enracine dans le monde israélite, adversaire du monde
Judée.
On ne saurait faire -on l'a vu - l'économie de l'approche
théologique, à savoir la compréhension des attentes propres à tout
créateur par rapport à sa création. Mais on ne peut davantage se
dispenser d'aborder d'autres phénomènes : qu'est-ce qu'une
machine, comment se comporte-t-elle ?Car tant que l’on n’a pas
compris comment elle se comporte, l’on risque fort de se rendre
incapable d’établir certaines comparaisons avec la Femme, d’où le
danger de cloisonner les domaines et les époques ! Est-ce que la
machine peut être qualifiée d'autiste ? Pour nous l'autiste, est un
réactif, il répond aux ordres, aux demandes explicites, en revanche
il n'est pas prévenant,ni obligeant il n'offre pas ses services à qui
ne l'en prie pas en ce sens, il ne prend pas d'initiative, ne va pas au
devant des attentes de l'autre. Cela fait qu'il manque d'envergure, ,
ne pressent pas les situations et les laisse pourrir. ; il faut lui mettre
les points sur le « i ». A l'opposé, la personne qui devance, devine
les attentes non formulées révèle une toute autre forme de
sensibilité encore qu'elle puisse éventuellement, à tort ou à raison,
être accusée de « viol ». Il y a le principe de l'échange de bons
procédés qui est un art difficile exigeant un sens de l'équité,
impliquant un certain dosage assez subtil, de gestes, d'attentions,
de surprises, de réciprocités dans le non dit, dans l'entente tacite.
Celui qui n'entre pas honnêtement dans ce jeu exigeant du « fair
play », de la générosité, du respect, de la gratuité, qui ne supporte
pas les manquements, les retards et les indélicatesses, se verra tôt
ou tard rejeté, jugé indésirable. C'est dire que la prévenance est à
double tranchant et qu'il ne faut rien prendre pour acquis, sans
contre- partie. C'est tout un art de vivre qui nourrit et conditionne
l'amour de la femme pour l'homme..Mais pour qu'il y ait des gens
prévenants, encore faut -il qu'il y en ait de « prévenables », c'est à
dire qui acceptent qu'on les aborde, qu'on les surprenne sans se
sentir agressés, voire violés dans leur « territoire », leur « espace ».
Encore convient -il de préciser que nombreux sont ceux qui offrent
des services dont on a nullement besoin. Ce sont des fâcheux qui
vous enseignent ce que vous savez déjà pour simplement montrer
ce qu'ils savent . On peut même penser que certains animaux ont
pris le goût de produits fabriqués par l'homme comme le pain pour
les oiseaux. Celui qui est prévenant peut se révéler tentateur,
générateur d'addictions qui n'auraient pas germé toutes seules sans
l'interférence humaine et notamment masculine. Le pouvoir est
nourri par la prévenance et celui qui en manque n'accédera pas au
pouvoir car il manque de générosité, ne sait pas prendre les
devants, tâche généralement réservée, à leurs risques et périls,
aux hommes dans leur rapport avec les femmes. Il faut ici faire la
part du mimétisme social qui conduit à imiter l'autre, à vouloir faire
comme lui.(cf Pablo Sévigne), ce qui crée de la surcharge chez
l'imitateur. Il y a des cadeaux empoisonnés !
Comment le dieu de la Bible perçoit-il, apprécie-t-il ce que
l'homme fabrique de lui-même, ce qui est au cœur de la troisième
Création ? On pense à l’Arche de Noé, au chapitre VI et à la Tour
de Babel, au chapitre XI, soit deux événements contradictoires,
puisque Dieu décourage les humains d’aller plus avant dans leur
édification dans un cas et au contraire va les aider à se sauver du
Déluge par le biais d’une construction qui sera relayée avec le
Temple de Jérusalem ! S’agit-il chaque fois de la même idée de
dieu ? Pourquoi, donc, ne pas accepter et assumer
théologiquement et socialement une certaine diversité plutôt que de
prôner et défendre une unité factice à tous les niveaux ? Sans un tel
bagage, il nous semble difficile de comprendre ce que signifie la
Femme, présentée comme une « aide » pour Adam, ne serait-ce
que théologiquement. Question tournant autour de l'aliénation de
l'homme par l'homme, c'est à dire du culte que l'homme voue à sa
propre création, à ses œuvres, à ses engins ce qui comporte des
enjeux écologiques, un autre volet de l'altérité étant à traiter à
propos de l’idolâtrie de la Loi des hommes pour les hommes.En fait
, l'homme oscillera tout au long de sa vie entre la femme maîtresse
et la femme secrétaire, ce qui tient à la dualité même de la femme.
Ce n'est pas la femme qui change mais l'homme, au prisme de sa
cyclicité intrinsèque, du moins chez les leaders.
Selon nous, la création de la Femme, au sens du chapitre II de la
Genèse, n'est pas- comme on nous le présente- le fait de Yahvé
mais bien de l'homme du Ish créant «  sa  » Isha (Genèse II-III)
ne parvenant pas à l'autosuffisance, si l'on admet que la fabrication
d'objets d'outils  d'instruments est la marque d'un manque, d'une
« nudité  » (arom) à recouvrir, à cacher d 'urgence, pour
reprendre l'expression du Jardin d’Éden  :

Genèse Chapitre III


8  Ils entendirent la voix de
  ‫קֹול י ְהו ָה‬-‫ וַּיִׁשְ מְ עּו אֶ ת‬l'Éternel-Dieu, parcourant le jardin du
;‫לְרּוחַ הַ ּיֹום‬--‫ מִ תְ הַ ּלְֵך ַּבּגָן‬,‫ אֱ ֹלהִ ים‬côté d'où vient le jour. L'homme et sa
‫ מִ ּפְ נֵי י ְהו ָה‬,‫ וַּיִתְ חַ ּבֵא הָ ָאדָ ם ו ְאִ ׁשְ ּתֹו‬compagne se cachèrent de la face de
‫ עֵ ץ הַ ּגָן‬,‫ ּבְתֹוְך‬,‫אֱ ֹלהִ ים‬.  l'Éternel-Dieu, parmi les arbres du
jardin.

,‫וַּיִקְ ָרא י ְהו ָה אֱ ֹלהִ ים‬  ‫ ט‬9  L'Éternel-Dieu appela


‫ אַ ּיֶּכָה‬,‫הָ ָאדָ ם; ו ַּי ֹאמֶ ר לֹו‬-‫אֶ ל‬.  l'homme, et lui dit: "Où es-tu?"

10  Il répondit: "J'ai entendu


‫קֹלְָך‬-‫ אֶ ת‬,‫ו ַּי ֹאמֶ ר‬  ‫י‬
ta voix dans le jardin; j'ai eu peur,
,‫עֵ יר ֹם ָאנֹכִי‬-‫ירא ּכִי‬
ָ ִ‫ׁשָ מַ עְ ּתִ י ַּבּגָן; ו ָא‬
parce que je suis nu (Arom), et je me
‫ו ָאֵ חָ בֵא‬. 
suis caché."

‫מִ י הִ ּגִיד‬--‫ו ַּי ֹאמֶ ר‬  ‫יא‬ 11  Alors il dit: "Qui t'a appris
,‫הָ עֵ ץ‬-‫ ּכִי עֵ יר ֹם אָ ּתָ ה; הֲ מִ ן‬,‫לְָך‬ que tu étais nu? Cet arbre dont je
--‫מִ ּמֶ ּנּו‬-‫אֲ ׁשֶ ר ִצּוִיתִ יָך ְל ִבלְּתִ י אֲ כָל‬ t'avais défendu de manger, tu en as
ָ‫ָא ָכלְּת‬.  donc mangé?"
A partir de cette prise de conscience de la nudité, l'homme est
contraint, condamné à chercher à s'habiller, se confectionner
quelque sorte de tunique. Autrement dit, Dieu aurait voulu cacher
à l'homme qu'il était nu ou si l’on préfère qu’il éprouvât cette
sensation de nudité. C'est le serpent qui révèle cette vérité et d'une
certaine façon, les Israélites – qui sont les auteurs du Livre de la
Genèse, vouent un culte au serpent mais déjà la création, la
construction de la femme par l'homme et non par Dieu devait
conduire à une telle issue. Cela dit, être nu n’est ce pas ne
dépendre, n’être (re)lié, de dépendre de personne ? Tout le
Pentateuque nous montre un dieu tentateur- celui christique,
luciférien d’antithèse- qui fabrique, taille les tables de la loi qui
décrète la circoncision laquelle est une façon pour l'homme de
modifier son état premier, un dieu qui prend le contre- pied du père
à moins que Yahvé-Jupiter ne vienne remettre en question un état
antérieur. Et dans ce sens, Yahvé ne serait -il pas venu pour avertir
les hommes des dangers «écologiques » qui les menacent.
Rappelons cette formule du Jésus de évangiles s'adressant à
Pierre, «  je construirai mon Église  » L'idéologie chrétienne conduit
à rendre un culte, à croire à sa propre œuvre, y compris à ses
enfants que la femme a « fabriqués ».

Genèse III
‫ הַ ְרּבָה‬,‫הָ אִ ּׁשָ ה ָאמַ ר‬-‫טז אֶ ל‬ 16 A la femme -(haIsha) il (Dieu) dit:
,‫ּבְעֶ צֶב‬--‫ַארּבֶה עִ ּצְבֹונְֵך ו ְהֵ רֹנְֵך‬
ְ "J'aggraverai tes labeurs et ta
,‫אִ יׁשֵ ְך‬-‫ּתֵ לְדִ י ָבנִים; ו ְאֶ ל‬ grossesse; tu enfanteras avec douleur;
 .‫ּבְָך‬-‫ י ִמְ ׁשָ ל‬,‫ ו ְהּוא‬,‫ּתְ ׁשּוקָ תֵ ְך‬ la passion t'attirera, vers ton époux
}‫{ס‬ (Ishekh), et lui te dominera."

L'Eglise - la cathédrale, le temple-est aussi un monument,


En tout état de cause, la création de la femme, dans le deuxième
chapitre de la Genèse, marque, signe la conflictualité entre
création adamique qui fait d'Adam le gardien de l’œuvre de
Yahvé et création humaniste qui fait de l'homme la mesure de
toute chose, cette dernière étant caractérisée par une humanité
fascinée et aliénée par sa propre production, ce qui est
vigoureusement dénoncé par le discours de Yahvé. La lignée
d'Adam aura été, selon nous, programmée pour échapper à
l'emprise des objets fabriqués par les hommes, ce qui n'est pas le
cas de la lignée, de la «  maison  » d’Israël  laquelle prône les
représentations de Dieu par le génie technique des hommes .Or,
une telle programmation exige un mode de fonctionnement
cérébral, de repérage différent, qui s'acquiert par la naissance, le
sang et non par sa seule volonté ni par quelque mode éducatif.
Celui qui ne jouit pas -qui n'a pas reçu la grâce- d'une telle
programmation sera condamné à la dépendance, mu
instinctivement par un besoin de recourir à des éléments extérieurs
à lui. En ce sens, le commandement d'aimer son prochain, c''est à
dire autrui, ne serait en fait que l'aveu d'une aliénation et il n'est
dès lors pas surprenant que l'on ait fait de cette nécessité une vertu 
! D'où notamment le besoin de parler, souvent compulsif –
notamment chez les femmes - et que l'on qualifie un peu vite de
sociabilité alors que l'on se sert de l'autre pour s'épancher, ce qui
est notamment ce qui se passe avec un thérapeute.

La femme est le cheval de Troie de la machine et d'ailleurs, c'est


par la machine, qu'elle entretient ses revendications égalitaires, ce
qui conduit à un transhumanisme si ce n'est que la femme est
menacée par la machine, laquelle est susceptible de la remplacer
de par ses performances supérieures. Sur la base de ce que nous
avons pu établir au volet II, le cas de la femme reste ambigu, ce qui
renvoie à une structure ternaire de médiation : la femme s'inscrit-
elle pour l'homme dans sa phase de disjonction ou de conjonction, !
La femme fait-elle écran entre l'homme et son environnement
mécanique ou humain ou bien fait-elle partie de cet environnement
dont périodiquement l'homme se lasse ? That is the question 
Elle est dans le multiple, à l'instar du pianiste dont le répertoire
englobe toute une kyrielle de compositeurs alors que le
compositeur personnifie une unité d'inspiration. Il est un soleil
entouré de ses satellites, de ses hypostases .En ce sens, tout
leader met en évidence la nécessité d'une centralité, mais le
monde a besoin d'un grand nombre de chefs, d'animateurs dont
l'ensemble constitue une sorte de «  peuple élu  », non pas un bloc
compact d'entrée de jeu mais une synergie qui se mesure, se
jauge statistiquement avec le temps., ce qui n'empêche pas que
cette élite puisse présenter une certaine unité génétique. C'est
ainsi que les femmes ne deviennent pas femmes parce qu'on le leur
a dit, enseigné mais parce qu'elles le découvrent par elles-mêmes,
et ce individuellement. Leur problème, c'est qu'elles sont fascinées
par ce que les hommes créent et ne trouvent pas le chemin de leur
propre dynamique. Même les enfants que les hommes leur font et
qu'elles portent en leur sein les ravissent et en même temps les
dispersent . En tout état de cause, l'on observe que dans les cas de
rejet de telle ou telle théorie, il ne faudrait pas jeter trop tôt le bébé
avec l'eau du bain : ce n'est pas parce que les explications
avancées, à un moment donné, sont discutables,que cela justifie
que l'on ferme définitivement le dossier, comme d'aucuns seraient
tentés de le faire de nos jours. On est alors en présence d'un
égalitarisme par défaut !
De même qu'il importe de comprendre les intentions des dieux, il
convient, à l'autre extrémité du spectre de deviner quelle est la
raison d'être des machines / Sans un tel travail anthropologique
en amont comme en aval, l'on risque de ne pas appréhender
correctement la mentalité du leader pas plus que celle de la femme.
Toute impasse tant dans l'espace que dans le temps risquerait fort,
en effet, d’hypothéquer notre entreprise. D'où l'importance de la
prise de conscience des processus sous-jacents nécessaires au
bon fonctionnement des sociétés. Il y a d'ailleurs là quelque
paradoxe quand nous comparons une société à une mécanique
plus ou moins bien huilée si ce n'est que dans un cas, il s'agit de
l’œuvre des dieux et dans l'autre de celles des hommes  ! Enjeu
théologique majeur  ! La question n'est pas la création en soi mais
la qualité de son auteur. On notera que certaines sociétés
éprouvent quelque répulsion à l'encontre de tout ce qui est
machinal, réservant cette occupation à des étrangers n'ayant pas
une telle attitude, ne voyant pas d'autre avenir que par le service
de la machine et de son propriétaire, ce qui nous renvoie à la
question de la propriété des moyens de production. (Marx)

Le Livre de la Genèse nous soumet en ses cinq premiers


chapitres (à) un double questionnement  : qui est Adam et qui
est la femme, la Isha ?
Nous répondrons ainsi  : Adam est le père non pas de l'Humanité
mais du «  peuple juif  «  c'est à dire des «  fis d'Adam,
des adamites. » stricto sensu, et nous dirons que c'est là un
peuple de prêtres (mamlekhet Cohanim), c'est à dire de leaders
chargé de conduire les nations. Nous avons tendance à penser que
lorsqu'il est question d'un singulier dans la Bible, il faut entendre un
pluriel.
Quant à la femme, elle serait un ajout qui symbolise ce que les
hommes sont en mesure de construire et ce que font les hommes
est détestable pour Yahwé. À ses yeux, ce qui est censé le
prolonger, l'augmenter ( Ezer  : l'aide) Le dieu qui suggère à
l'homme de sortir de sa nudité, de son isolement, est Satan, le
tentateur, le serpent.
Pour exposer nos thèses, il nous faudra impérativement d'une part
préciser la notion de «  leader  » et de l'autre la problématique
de l'outil dont les humains peuvent se saisir. Symboliquement,
l'image du sac nous semble assez heureuse pour décrire le
processus de l'aliénation  : dans un même sac, on peut mettre tout
et n'importe quoi, en vrac. Le sac est un contenant dont le contenu
est indifférent, aléatoire, soumis au hasard, à la fortune, à la
rencontre. On ramasse et on amasse, on accumule tout ce qui se
présente. Tout est à l'avenant. L'occasion fait le larron. Et cela vaut
pour le sac qu'est notre estomac ou pour la femme son utérus. Et
ce sac, il se remplit et puis se vide et ce indéfiniment. Un grenier
est aussi une sorte de sac. Il y a là de l'inconséquence aux effets
des actes et des propos.
Exode (adressé aux Israélites) Chapitre 19  : le peuple élu (Am
segoula)
5 Désormais, si vous êtes dociles à ma
‫ׁשָ מֹועַ ּתִ ׁשְ מְ עּו‬-‫ אִ ם‬,‫ה ו ְעַ ּתָ ה‬
voix, si vous gardez mon alliance (Brith),
--‫ּב ְִריתִ י‬-‫ אֶ ת‬,‫ ּוׁשְ מַ ְרּתֶ ם‬,‫ּבְקֹלִי‬
vous serez mon trésor entre tous les
,‫הָ עַ ּמִ ים‬-‫ו ִהְ י ִיתֶ ם לִי סְ ֻגּלָה מִ ּכָל‬
peuples (Segoulat ben kol haAmim)!
‫ָארץ‬
ֶ ָ‫ה‬-‫לִי ּכָל‬-‫ּכִי‬. 
Car toute la terre est à moi,

‫לִי מַ מְ ֶלכֶת‬-‫ו ו ְאַ ּתֶ ם ּתִ הְ יּו‬ 6 mais vous, vous serez pour moi une
 :‫ ו ְגֹוי קָ דֹוׁש‬,‫ּכ ֹהֲ נִים‬ dynastie de pontifes et une nation
,‫ אֲ ׁשֶ ר ּתְ דַ ּבֵר‬,‫ הַ ּדְ ב ִָרים‬,‫אֵ ּלֶה‬ sainte.’ Tel est le langage que tu tiendras
‫ ְּבנֵי י ִׂשְ ָראֵ ל‬-‫אֶ ל‬.  aux enfants d'Israël."

Genèse II
18 L’Éternel-Dieu dit: "Il n’est pas bon
,‫יח ו ַּי ֹאמֶ ר י ְהו ָה אֱ ֹלהִ ים‬
que l’homme (haAdam) soit
;‫טֹוב הֱ יֹות הָ ָאדָ ם ְלבַּדֹו‬-‫ֹלא‬
isolé(levado); je lui ferai une aide (ezer)
‫ ְּכנֶגְּדֹו‬,‫ּלֹו עֵ זֶר‬-‫אֶ עֱ ׂשֶ ה‬. 
digne de lui."

‫כב וַּיִבֶן י ְהו ָה אֱ ֹלהִ ים‬


22 L’Éternel-Dieu organisa en une femme
‫לָקַ ח‬-‫הַ ֵּצלָע אֲ ׁשֶ ר‬-‫אֶ ת‬
la côte qu’il avait prise à l’homme,(haAdam)
, ָ‫ לְאִ ּׁשָ ה; וַיְבִאֶ ה‬,‫הָ ָאדָ ם‬-‫מִ ן‬
et il la présenta à l’homme.(haAdam)
‫הָ ָאדָ ם‬-‫אֶ ל‬. 

23 Et l’homme (haAdam)dit: "Celle-ci, pour


‫ ז ֹאת‬,‫ הָ ָאדָ ם‬,‫כג ו ַּי ֹאמֶ ר‬
le coup, est un membre extrait de mes
‫ ּובָׂשָ ר‬,‫הַ ּפַ עַ ם עֶ צֶם מֵ עֲ צָמַ י‬
membres et une chair de ma chair; celle-ci
,‫מִ ּבְׂשָ ִרי; לְז ֹאת י ִּקָ ֵרא אִ ּׁשָ ה‬
sera nommée Icha, parce qu'elle a été prise
‫ּז ֹאת‬-‫ּכִי מֵ אִ יׁש לֻקְ חָ ה‬. 
de Ich."

La France est-elle malade de la francophonie  ? C’est une question


que l’on est en droit de se poser, nous semble-t-il. En effet,  le
francophone d’outre- mer - qu’il soit ou non  de nationalité française
- n’aura pas à passer par un processus d’apprentissage au même
titre que le non  francophone, il  va être tenté de brûler les étapes
de son intégration en métropole, d’autant qu’il rejoindra une
communauté des personnes  ayant le même profil. Bien pis,  ce
francophone  risque fort, en revanche,  de ne pas  offrir 
vraiment la même apparence visuelle (signes religieux 
ostensibles, couleur de peau  etc.). alors que le non francophone 
européen chrétien sera victime de sa non familiarité avec la langue
française même si par ailleurs sa présence muette détonera moins
dans le paysage. Le problème se pose également au regard du
déclin de l’exogamie, ce qui évite aux femmes de se retrouver en
situation d’étrangère, sur le plan linguistique, alors même que sur
d’autres plans,  leur intégration ne sera pas nécessairement
résolue. En fait, une francophonie peut en cacher une autre  : la
francophonie basique rassemble des locuteurs maîtrisant peu ou
prou  l’usage de la langue française. Mais il en existe une autre
laquelle concerne les langues elles-mêmes, celles qui ont été
pénétrées, à des degrés divers, par la dite langue française, par le
biais notamment d’emprunts et de calques. Cela dit,  il est attesté
que la francophonie la plus ancienne est celle qui est passée par
l’emprunt de mots et la plus récente celle qui a adopté la langue
française d’un seul tenant, en bloc. Toute la question est de savoir
si la France a plus intérêt à jouer la carte de l’une ou l’autre des
francophonies ainsi décrites. Mais le plus raisonnable serait
d’englober et de coordonner  ces diverses formes de
francophonies ( cf la partie III infra)
On aura compris que nous aborderons la question de la machine
par le biais des dangers qu’elle représente écologiquement, non
pas tant par les dommages que toute forme d’industrie détermine
pour la planète en général que, plus spécifiquement, par ceux
qu’elle génère pour l’Humanité en tant que telle. D’où nos
développements sur les étrangers et les femmes – ce qui nous
ramènera aux premiers chapitres du Livre de la Genèse- en
terminant par une étude d’ordre linguistique, en mettant notamment
l’accent sur les perspectives unificatrices et impérialistes.

.
Dans le domaine linguistique, nous verrons que l’on peut
tout à fait appliquer une grille darwinienne pour décrire
l’histoire d’une famille de langue, et notamment, faire
apparaître les perturbations majeures que les langues
germaniques auront subi du fait de l’intrusion des langues
latine, à commencer par le français qui va en devenir le fer
de lance, notamment tout au long du deuxième millénaire
(après JC)

Nous sommes ici confrontés à un double obstacle


épistémologique qui risque de rendre notre propos
quasiment inaudible. D'une part, la question des femmes
et de l'autre celle des cycles. Sur ces deux grands thèmes,
il nous apparaît qu'il existe un double déficit de la réflexion
qui hypothèque la culture de l'homme «  moderne  » 
lequel est censé considérer inintéressant ou suspect,
digne des qualificatifs les plus désobligeants tout discours
sur la spécificité du comportement féminin et qui également
est censé mépriser tout ce qui touche de près ou de loin au
savoir astrologique dont il est de bon ton de ne pas y
accorder d'intérêt- de n'avoir rien à en connaître- quand
bien même serait-ce pour l'analyser. Tout est fait pour
dissuader, décourager toute tentative d'approfondir ces
domaines que l'on pourrait qualifier de «  maudits  »,
de tabous pour l'honnête homme du XXIe siècle. Dans les
deux cas, ce serait une affaire classée, dépassée- digne en
quelque sorte d'ignorance, d'indifférence – dont on pourrait
même se vanter- sur laquelle il ne serait pas pertinent de
revenir. Si l'écologie est apparue au XXIe siècle comme
une priorité , une urgence, l'astrologie – et bien
évidemment l'on verra qu'un tri draconien s'impose- aura
été également, trop longtemps, un point aveugle, l'objet
d'un déni épistémologique. On ne peut pas décréter que
l'on passera ainsi, à telle date, du septennat au
quinquennat sans trahir une désinvolture effarante à
l'égard de la structure du temps social. Le droit
constitutionnel ne peut faire l'économie d'une cyclologie
qui ne soit pas factice comme celle qu'il véhicule depuis
deux siècles et qui ne se confirme que par le processus de
la self fulfiling prophecy, (effet d'annonce) en ce sens que
l'on génère artificiellement des événements. L'on est en
droit de se demander si le droit constitutionnel n'est pas
un cache-misère, une sorte de panacée qui permet de
compenser les manques en matière non seulement de
cyclicité mais aussi d'appartenance. Pour notre part, nous
ne voyons pas ce qu'il y a de si scandaleux à réserver
l'exercice du pouvoir à une certaine «  caste  » », à
une «  aristocratie  » et d'ailleurs la fin de la
monarchie, ou sa marginalisation, c'est bien le rejet d'une
telle conception des choses et son remplacement par le
dispositif juridique que l'on connaît. C’est pourquoi notre
volet II associera l’astrologique et le politique, le juridique
et le phénomène du leader.

PREMIERE PARTIE ORAL ET ECRIT


Le leader passe alternativement et indéfiniment au cours de son
existence par l'oral et par l'écrit, Avec l'oral, il se contente
d'impulser une dynamique que d'autres devront prolonger dans le
temps et dans l'espace tandis qu'avec l'écrit, il fournit tout sur un
plateau et n'a plus besoin que d'esclaves, de serviteurs. On peut
dire qu'une humanité machine correspond aux femmes et une
humanité liée à l'oralité correspond aux hommes. Autrement dit, il y
a une phase où le leader préférera la compagnie des femmes et
une autre celles des hommes. Nous montrerons que les femmes
sont plus à l'aise avec l'écrit achevé et parachevé et les hommes
avec l'oral toujours en progrès lequel leur laisse plus les coudées
franches. Les femmes resteront donc bien plus près de la littéralité
du texte comme on leur a enseigné à l'école quand il s'agissait
d'apprendre à lire. Nous distinguons le français « parlé », spontané,
improvisé et le français « lu »
La machine va alternativement attirer et repousser : quand le
leader se rapproche de la machine, c'est à dire des objets, de tout
ce qui a été produit par l'homme mais qui se substitue à lui, il est
un peu comme Robinson Crusoé dans son île et quand le leader est
las de cette solitude, il cherchera de la compagnie. Que dire in fine
du Shabbat ? A qui s'adresse-t-il ? On est en droit de se demander
s'il ne concerne pas les non Juifs car ce sont les non Juifs qui ont le
plus à redouter des machines tout comme l'on observe de nos
jours à quel point les dites machines menacent l'emploi des moins
doués. Or, nous avons vu que le Pentateuque était avant tout
l’œuvre des Israélites qui prêchent pour leur chapelle. Les Dix
Commandements lesquels incluent le Shabbat ne sont-ils pas à
destination des gens d’Israël ? En ce sens, notre travail mériterait
bien de s'appeler le Guide des Égarés au sens de Maimonides. Il
n'est pas bon d'adopter des valeurs qui ne nous correspondent
pas ! Ce qui est bon pour les uns ne l'est pas nécessairement pour
les autres ! Le doute doit prévaloir quant à l'interlocuteur visé par tel
ou tel passage de la Bible.
Nous montrerons que le mimétisme a partie liée avec le progrès
technique, qu'il s'agisse de « faire » comme l'autre, de s'assimiler,
c'est à dire de se donner une apparence de similitude ou de
retrouver une apparence de normalité par l'usage de prothèses .
D'où le personnage de l'étranger marqué par une certaine forme
d'imposture car l'étranger n'est pas ici celui qui nous ignore mais
celui qui convoite ce que nous sommes ou ce que nous avons.
Dix Commandements
Exode XX 1-17
« Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne
convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa
servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne
à ton prochain. »

« Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu


ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur,
ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. »
La langue et la religion sont des outils d'intégration, de conversion
tout comme d'ailleurs le Droit et l'Argent. Mais ce sont là des
modalités « surconsciences » qui ont leurs limites.
Réduire la condition d’étranger au seul niveau de la Surconscience 
serait  quelque part  faire  fausse route  car il existe une
communication subconsciente ne passant point par  le truchement
de la parole. En ce sens,  Il vaut mieux une société hétérogène sur
le plan «  culturel  »  mais homogène racialement, Les guerres de
religion sont un moindre mal comparées aux dégâts du colonialisme
lorsque celui-ci entraîne un exode vers la métropole.

. Mais l’on a évidemment bien moins de prise sur la Surconscience


que sur la Subconscience. Si l’on prend le cas  d’Israël, force est
de constater que la diversité des provenances est peu ou prou
compensée par une certaine intelligibilité des visages, des faciès
alors qu’en France, le poids de la francophonie ne saurait effacer 
les différences raciales entre blancs,  jaunes et noirs.  C’est
pourquoi nous plaiderons en faveur d’une nouvelle idée de la
francophonie, celle de la présence massive de mots français dans
telle ou telle langue, plutôt que sur la question des locuteurs
francophones.
  La communication serait donc plus fluide, tout  compte
fait, entre des européens partageant un lexique commun au sein de
langues différentes qu’avec des Africains ou des Asiatiques même
ayant appris le français ou de nationalité française. En effet, la
communication ne se limite pas à l’oralité mais repose largement
sur le contact visuel «  sans paroles  ». En vérité,  le sentiment
d’étrangeté  s’origine non pas au niveau de la langue mais bien
de la structure du visage. D’où  notre  conviction que les
clivages religieux ne posent problème que dans la mesure où ils
sont liés à des problématiques raciales et intercontinentales,  On
peut se convertir mais on ne peut changer son apparence physique
mais seulement son «  habit  ». Dès lors, selon nous, la présence
islamique  en France est bien moins préoccupante que  ne l’est
l’étrangeté raciale, ce qui pose le problème de la cohabitation 
physique. Le religieux  a bon dos pour refouler la question de la
race ou en tout cas du physique et de l’origine géographique. Si
l’immigration d’origine européenne s’est mieux déroulée que celle
en provenance du  Maghreb, cela tient à une question de l’ordre
du visuel et non à quelque carence de l’État.. C’est aussi selon ce
même critère qu’il nous faut expliquer les raisons profondes du
conflit israélo arabe.
. Il apparaît ainsi que les Juifs  puissent plus aisément se fondre
dans le paysage «  blanc  », «  caucasien  » de par leur
morphologie que les Arabes  et ce serait donc faire fausse route
que de vouloir se situer sur le plan religieux mais comme on sait
cela ne fait que déplacer le problème en en aggravant les données,
ce dont nous sommes conscient  ! La preuve en est que la chasse
aux Juifs trouva son assise au niveau administratif, à l'état civil et
non dans le contrôle au faciès, d'où le port de l'étoile jaune ou de
quelque élément vestimentaire obligatoire, d'où la vraisemblance,
selon nous, de la  thèse «  khazare  »,qu’il est un peu facile de
récuser sur tel ou tel point – mais il n’y a pas de fumée sans feu -
alors qu’elle comporte probablement un fonds de vérité non pas
tant à propos de la conversion que d'une certaine résurgence.
Quant à la question de l’exil des Judéens aux premiers siècles de
l’ère chrétienne il s’agirait en fait bien plus tôt d’un retour vers leur
continent d’origine, l’Europe, ce qui sera confirmé par la place
éminente des Juifs dans l’histoire  moderne du dernier demi-
millénaire et cela en dehors du créneau de l’orthopraxie religieuse,
ce qui rejoint l’esprit de la Nouvelle Alliance (cf notre tome Ier).
Nous ajouterons qu’une société  fondée sur la parole ne
développera pas les mêmes valeurs qu’une société fondée sur la
gestuelle. La première donnera la primeur à la parole et sera peu ou
prou indifférente à la gestuelle alors que ce sera l’inverse pour la
seconde. Autrement dit   l’une sanctionnera, condamnera  plus
sévèrement les excès  de l’ordre de la parole et moins ceux qui
relèvent du contact physique  et ce sera le contraire pour l’autre.
Une telle différence expliquerait les problèmes d’adaptation. Une
personne marquée par le contrôle des propos et par la liberté des
affrontements corporels  aura bien du mal à vivre dans  un monde
où les valeurs sont  opposées  !
. Et ce n’est pas parce qu’il est plus aisé – épistémologiquement -
de parler de différences religieuses que raciales qu’il  serait justifié
de  focaliser le débat sur  les unes plutôt que sur les autres  ; les
différences raciales  étant selon nous plus rédhibitoires en termes
d’intégration et d’assimilation. Il y a là quelque paradoxe à présenter
un réflexe viscéral de rejet ou de mise à distance sous l'habit de
quelque controverse théologique  sophistiquée ! Il est vrai que
l'antijudaïsme, pour sa part, passe bel et bien par
des considérations hautement théologiques.

Autrement dit, on ne saurait sous-estimer la part du non -verbal


dans les relations humaines, ce qui à la fois simplifie et complexifie
les choses. Les populations qui ont le sentiment que l’on ne peut
différencier, reconnaître, décrire, les individus en leur sein ne
risquent-elles pas de développer  un certain sentiment
d’irresponsabilité, d’impunité  ? Ce qui ne dépend pas de nous  ne 
serait—il pas plus authentique, moins sujet à manipulation que ce
que nous pouvons  modifier tout à loisir  ? Il est plus aisé de
reconnaître quelqu’un que de le connaître.
La langue et le droit  sont liés à la problématique de l’étrangeté  :
on apprend une langue, on se fait naturaliser. Mais est-ce assez
pour être pleinement intégré ou bien en reste-t-on au niveau de ce
que nous appellerons la culture «  impériale », celle instaurée par
toute société qui a engagé une relation avec d’autres sociétés, soit
en subissant une situation par l’accueil de migrants, soit en la
provoquant par la conquête.  En tout état de cause,  l’immigré 
peut tout à fait être en règle d’un point de vue juridique sans pour
autant être intégré socialement sinon  au  sein d’une communauté
particulière de personnes de même origine ; est-ce qu’un juif  arrivé
en Israël dans le cadre de la loi du retour (1950) sera ipso facto
déclaré  intégré sous prétexte d’avoir obtenu  sa carte d’identité 
est- ce qu’il échappera  pour autant au déracinement, ? Est-ce que
ce juif « de retour  » aura la langue hébraïque «  dans le sang  »  à
l’instar de quelque science infuse  ou ne devra-t-il pas l’apprendre
comme une langue «  étrangère »  Nous dirons que le Droit est
incapable de façonner mais aussi de défaire les liens entre les êtres
et entre les choses et les êtres. Le mariage ne saurait évacuer le
passé pas plus d'ailleurs que le divorce. Comme disait Proudhon,
« la propriété c'est le vol » .Or, la propriété, sous toutes ses formes
n'est-elle pas sous-tendue par le Droit , supposé garant d'un certain
ordre des choses ? Est ce qu'un pays peut devenir indépendant du
jour au lendemain par la magie du droit  ou cesser de l'être  du fait
d'une conquête, d'une annexion, comme dans le cas de la Pologne,
à divers moments de son Histoire ?Personne n'irait d'ailleurs
contester à un auteur la paternité de son œuvre sous prétexte de
quelque cession et un contrat qui stipulerait un tel transfert serait
illégal. On ne peut pas tout instituer par contrat. Mais le Droit n'est il
pas la formalisation de ce que l'on aura observé et voulu
systématiser, institutionnaliser au lieu de laisser l'ordre sous -jacent
faire son œuvre ?Au fond, le Droit ne serait-il pas le fer de lance de
l'anthropocéne ?
En tout état de cause, l'étranger, d’où qu’il vienne, toutes origines
confondues, se fera toujours plus facilement repérer  que celui qui
est parfaitement au fait de ce qui se pratique et qui pourra produire
ainsi du «  vrai faux  ». L'étranger ne fait pas un bon escroc car il
n'a pas suffisamment intégré les apparences de la norme pour
pouvoir en jouer et il manquera d'humour si par là on entend le fait
de faire semblant de se tromper auprès de gens qui savent à quoi
s'en tenir.et ne sont pas dupes, d'où le  rire . En réalité, chaque
groupe développe, décline  sa forme d’humour et ce qui passe
dans un groupe ne passera pas dans un autre et vice versa.
L’humour nous apparaît comme une prise de risque, on fait
semblant de se tromper, de ne pas savoir ce que l’on fait mais ce
n’est là qu’un jeu – ce qui exige une certaine complicité - et il ne
faut pas prendre l’autre « au sérieux  » mais à ses risques et périls.
Quand l’autre plaisante-t-il ? That is the question  ! Comme on dit, il
y a des choses à propos desquelles on ne plaisante pas  mais tout
dépend, in fine,  du point de vue où l’on se place. Mais est-ce que
la condition d’étranger n’est pas déjà en soi une forme d’imposture,
de mystification  ?  L'étranger est un intrus – surtout s'il est
envahisseur par tel ou tel biais- et il ne saurait y avoir de symétrie
entre l'étranger qui débarque et l’indigène qui est pour cet étranger
lui aussi un étranger, si ce n'est que le dit indigène-autochtone- ne
s'est pas mis en position d'étranger.  Bien pis, l’étranger est privé
de ses garde-fous que constitue son écosystème d’origine, avec
ses contrepoids et qui rend possible un certain contrôle. Placé dans
un autre environnement, l’étranger ne sera en mesure ni de se
modérer ni de modérer autrui. Mais rappelons qu’être étranger n'est
pas un fait structurel mais bien conjoncturel, il ne correspond pas à
un clivage fonctionnel comme dans le rapport hommes-femmes.,
mais il est le résultat d'une transgression, qu'il soit dans la position
du conquis (de l'occupé) ou dans celle du  conquérant ( ce qui peut
être le cas de l'immigré).  L’étranger semble voué  à un rêve
d’universalité qui risque bien souvent de se briser ou de se réduire à
un dénominateur commun très basique, en passant par une
intégration superficielle voire artificielle. L’étranger considérera ce
qu’il perçoit de l’extérieur comme un objet immuable et il aura bien
du mal à en capter la dynamique diachronique, optant plus
volontiers pour une approche  synchronique. Une  telle  idéalisation
n’est évidemment pas sans conséquence au niveau cognitif.
Attention, comme dit le photographe, on ne bouge plus !
  La société d’accueil lui pose problème et il  fait problème
pour celle-ci. Quelque part, la situation de l’étranger favorisera une
certaine pente vers la schizophrénie car moins on capte autrui, plus
ce qu’il est nous indifférera  ! Tôt ou tard  il risque d'y avoir une
rechute, une régression, du fait que l'existence de l'autre n'est
perçue que comme une convention qu'il faut bien faire mine de
reconnaître jusqu'à un certain point mais cela n'empêchera pas, le
cas échéant, de considérer tout accord avec autrui comme sujet à
caution et susceptible  de déni (-déniable) de consentement tant
l'autre n’apparaît que comme une sorte de fiction n'ayant de réalité
qu'autant qu'on le voudra bien, l'hyper égo reprenant le dessus.
Il nous faut mettre en garde contre le déni de l’étrangeté, tant du
côté de l’étranger que de l’autochtone. Cela passera par le recours
à une grille psychologique. On tentera de présenter le
comportement de telle personne étrangère comme l’expression de
son individualité, de sa personnalité. «  Il est comme ça  ! ».
L’intérêt d’une telle présentation  vise à minimiser la question de
l’appartenance à un certain stéréotype collectif, ce qui serait le cas
si l’on se référait à une certaine communauté de gens ayant peu ou
prou la même conduite. De fait, il peut sembler plus facile d’insister
sur une singularité (psychologie) que sur une culturalité (sociologie).
Si la xénophobie peut faire sens,  il n’en est pas de même du rejet
de son prochain – ce qui renvoie à de la misanthropie-  on voit
donc combien une telle posture psychologisante peut être
avantageuse. La même recette peut évidemment s’appliquer au
traitement des femmes, en insistant sur ce qui est propre à un
individu et non à un groupe..( cf. Pierre Bourdieu, La Domination
masculine, Paris, Seuil, 1998)
Selon nous, la place de la femme ne se situera plus au
cours du XXIe siècle dans le cadre étroit de la famille mais
dans celui de la société, y compris au regard de la
procréation. La complémentarité des sexes n'est pas à
appréhender au prisme du couple petit bourgeois mais à
celui de la division du travail à une toute autre
échelle. .Ajoutons que la femme a un destin collectif,
qu’elle ne fait sens que par le nombre, le quantitatif. Ce qui
fait le succès de quelqu’un passe par sa capacité à
rassembler D’un côté un personnage unique et de l’autre,
une convergence nécessaire de comportements. D’où une
évidente asymétrie  ! Mais rappelons que ce sont les chefs
qui permettent à une société d’exister, de se former.(cf
Tome II)

La famille est une sorte de huis clos, un lieu de


promiscuité pouvant se révéler des plus toxiques du fait
des différences de sexe, de race et d’âge, et de la diversité
des valeurs propres à chaque catégorie. On notera que
l’oralité conduit à la promiscuité davantage que l’écrit car
parler, c’est partager un même espace avec quelqu’un, être
éventuellement à la même table et donc, quelque part, se
mettre à son niveau, ce qui est source de malentendu.

Une certaine endogamie semble souhaitable, l’intégration


dans une famille devant se faire très jeune, -car comme le
souligne Bourdieu avec son «  habitus  », l’on reste
marqué par son milieu d’origine -quitte à adopter des
enfants en bas âge sans accueillir pour autant leur mère.
En ce sens, nous serions assez favorables à ce qu’un
enfant mâle soit élevé dans un milieu masculin et un enfant
femelle dans un milieu féminin. En vérité, une société ne
saurait fonctionner heureusement sans un certain esprit de
solidarité et de coopération avec les proches, ce qui
soulagerait d'autant l’État aux dépenses sociales
démesurées. Si cette solidarité était encouragée,
notamment par des mesures fiscales, le fait que certaines
personnes bénéficient de revenus importants serait
compensé par l'usage qu'elles en font par rapport à leurs
réseaux. En tout état de cause, l'entreprise, en créant des
emplois, en recrutant du personnel, participe de facto à la
mise en place d'une solidarité, d'un partage, ce qui n'est
pas vraiment reconnue en tant que tel. Face à la dynamique
de l'entreprise, il y a celle de la famille. Encore que les
deux entités puissent se superposer par le biais de l'emploi
familial. Les femmes en obtenant leur indépendance
financière auront perturbé durablement le processus de
solidarité sociale. Que penser de la cellule familiale  ? Le
chef d'entreprise recoupe en partie le chef de famille. Les
aides, qu'elles se fassent par le biais de l'allocation ou du
salaire, ne sauraient s'opposer comme on le fait trop
souvent. La demande d'emploi et d'aide se recoupent dans
bien des cas, même si elles ne sont pas perçues -dans tous
les sens du terme - de la même façon. L'entreprise comme
la famille n'en sont pas moins des espaces de promiscuité,
de rencontre entre des éléments très différents, à
commencer par le critère sexuel ou celui de l'âge, des
origines sociales. Il est clair que la constitution d’un
couple implique d’assumer les effets de la promiscuité et
c’est déjà en soi une preuve d’amour. Plus le niveau, la
qualité des échanges baissera, déclinera et plus le
groupe aura l'impression d'être ouvert, d'où la recherche
du plus petit commun dénominateur. Mais il est des lieux
où la promiscuité est flagrante comme dans les grandes
bibliothèques de recherche où les chercheurs ont affaire à
un personnel qui exerce un certain pouvoir de par sa
fonction, et dont le niveau professionnel est très médiocre
(agents de sécurité, préposés au vestiaire, caissières,
magasiniers chargés de délivrer les ouvrages demandés
etc.) Le problème de la mixité, c'est notamment que les
codes, les marqueurs et les signes d'approbation et de
désapprobation ne sont pas partagés, ce qui peut être
cause – par- delà le manque de temps et d'espace- de
toutes sortes de frustrations et d’illusions mais aussi de
viols et de violences, selon que l’on se méprenne sur les
intentions de l’autre, qu’elles soient favorables
(consentement) ou hostiles (rejet). Il s’agit en fait d’une « 
violation  » de domicile et quelque part, viscéralement,
nous vivons très mal toute attitude visant à nous imposer
par la contrainte une action sur le plan physique- ce qui
dépasse largement le plan purement sexuel stricto sensu -
alors que nous la tolérons davantage sur le plan moral.

Celui qui ne correspond pas à tel ou tel mode sera


fréquemment traité de «  fou  », ce qui est avant tout
une sanction visant à décourager le maintien d’une certaine
pratique jugée incompatible avec l’appartenance à un
groupe donné. En un temps de mixité sociale, de
promiscuité, de parité, les risques de friction abondent et
cela ne pourrait-il constituer, au vrai, des circonstances
atténuantes au regard de la Loi  du fait de quelque
malentendu  ? Mais est-ce que cela n’implique dans
notre rapport à autrui plus de vigilance et de retenue lors
de tout passage à l’acte  ? En tout état de cause, les « 
cellules  » du couple, de la famille voire de l’entreprise
ne sont certainement dépourvues d’une certaine dose de
toxicité, due à une promiscuité des âges, des sexes, des
statuts sociaux. Il serait donc bon d’instaurer en
contrepartie des espaces de ressemblance, qui éviteraient
toute forme de mixité, permettant une compréhension
immédiate et donc un rythme rapide des échanges, sans
pour autant tomber dans une relation «  basique  » et
simpliste, mais permettant, tout au contraire, d’accéder à
un niveau supérieur d’intelligence et d’interactivité. L’idée
du café philo a pu prétendre remplir, à la fin du siècle
dernier, un tel rôle maïeutique mais en optant pour la
mixité, il n’est pas parvenu à vraiment décoler, tant les
niveaux de langage pouvaient différer.

On remarquera que nous sommes bien plus tolérants voire


indifférents quant aux apparences (vue) que pour ce qui
touche à l’ouïe, à l’odorat ou au goût, ce qui confirmerait le
fait que fondamentalement l’humanité n’aura connu la vue
et la lumière que tardivement dans son évolution tout
comme le langage n’a pas été conçu pour une transmission
écrite laquelle ne nous renseigne pas sur la nature du
locuteur, notamment dans le cas de l’usage des possessifs
(cf. infra). On retrouve ici le mythe de la Caverne
(République de Platon). Il est évident que dans l’obscurité,
la parole est reine. Or, il semble que les pratiques de parole
aient perduré jusqu’à nos jours alors que le contexte a
totalement changé. Autrement dit, des comportements
appropriés à une situation donnée ne sont plus de saison
et ne se justifie plus guère  ; d’ailleurs, au XXIe siècle,
l’essor de l’Internet aura d’ailleurs montré que la
communication «  visuelle  » (SMS, mails etc. ) est
souvent préférée, ce qui permet (cf. notre tome II) de ne
pas être limité à telle ou telle forme de prononciation de
l’écrit.. Selon nous l’enfant apprend plus facilement à
dessiner et à comprendre des dessins qu’à produire ou à
reconnaitre des mots et l’exercice de la dictée est une
initiation à un tel exercice de passage de l’oral vers l’écrit.
On notera que l’on accepte tout à fait que l’on puisse
corriger un texte écrit alors que l’on criera à l’imposture si
l’on changer les propos tenus à l’oral sur un
enregistrement.

Tout se passe comme si certaines sociétés de femmes


étaient semblables à un monde d’aveugles, ne pouvant
communiquer que par le verbe, ce qui serait un phénomène
atavique conduisant à une certaine incontinence. A noter
que le chanteur peut être capté par un mal entendant de
par sa dimension visuelle. Celui qui se fie à la parole, à ce
qui se dit, lui est dit, est en position d’esclave alors que
celui qui observe le monde par lui-même, est en position
de maître. En fait, l’esclave vit dans un monde virtuel alors
que le maître vit dans un monde réel, tout en étant
responsable du monde virtuel qui dépend de lui. Ce qui
vient fausser l’appréhension du phénomène sensoriel en
rapport avec le sexe  tiendrait selon nous au fait que
chacun s’efforce de parler le langage de l’autre, la femme
se fera belle parce que l’homme est très sensible au visuel
et l’homme soignera son langage –le châtiera- parce que la
femme est réactive aux stimuli auditifs, ce qui n’’est pas
sans entretenir un certain malentendu. Nous dirons que ce
qu’on appelle intuition féminine serait liée à la sensibilité
olfactive du «  deuxième sexe », dans la mesure où
l’odeur échappe à la vision.

On peut aussi se demander si l’importance de la parole


dans les milieux africains ne serait pas liée à une plus
faible lisibilité, de la grossièreté des traits du visage ou/et
du fait de la couleur de la peau Il ne s’agit pas ici de
beauté mais d’expressivité de la face et ce non pas tant de
façon volontaire mais surtout involontaire, ce que le
visage nous raconte  ; de quel message il est porteur
visuellement et par-delà l’intention et le contrôle de la
personne. On peut lire dans Science et Vie (https://www.science-
et-vie.com/corps-et-sante/evolution-le-nez-a-change-de-forme-pour-s-adapter-au-climat-
8125) que l’on a «  constaté que la largeur des narines et de la base
du nez était liée à l'origine géographique et donc au climat au sein
duquel ont vécu les aïeux de ces femmes. Les nez aux narines
larges sont en effet plus communs dans les zones chaudes et
humides, tandis que les nez étroits sont plus répandus dans les
climats froids et secs  ». Allons plus loin et demandons-nous
si la domination de l’homme blanc n’est pas liée à un critère
esthétique, tout se passant comme si, aux yeux des colonisés,
l’homme blanc apparaissait comme un dieu du fait de son
physique avantageux, ce qui ne fera qu’être souligné par le
cinéma, où l’on peut se rendre compte de l’extrême diversité et
donc richesse des visages chez les blancs en comparaison de
l’uniformité relative à observer chez les gens d’autres couleurs de
peau. La négritude des visages produit de l’insignifiance, d’où
l’importance accordée aux parures et aux signes de toutes sortes
qui viennent ainsi tenter de pallier l’interchangeabilité. On
notera que l'étranger jouit en effet d'une sorte d'anonymat en ce
que la société d'accueil le reconnait comme étranger mais comme
une étranger parmi d'autres étrangers. Cette situation permet
d'ailleurs à l'étranger d'accepter d'accomplir certaines activités
jugées dégradantes – voire de progfiter d'une certaine forme
d'impunité sociale ou juridique, du fait qu'elle ne touche pas
stricto sensu à la personne de façon spécifique. Si ce n'est toi c'est
donc ton frère (Le loup et l'agneau)

On parlera de différence sensorielle plutôt que de race


sachant que la race se caractérise par une sensorialité
spécifique d’ordre anatomique  : une race peu
différenciée au niveau du visage ne développera pas la
même acuité visuelle sur le plan social et s’en tiendra plus
à l’oralité qu’à l’écriture, laquelle exige un certain éclairage.
Or, si le visuel n’est dans ce cas pas déterminant, cette
race ne recherchera pas un mode de vie favorisant la
visibilité. Ajoutons que face à un émetteur assez pauvre
sur le plan visuel, cela ne favorisera pas le développement
de récepteurs particulièrement subtils sur ce plan.

En définitive, peu nous importe que l’on puisse ou non


expliquer la question des races en amont, l’important pour
nous étant d’observer la sensorialité liée au
développement des récepteurs faciaux (le faciès) et
notamment de l’appendice nasal avec les conséquences
qui en dérivent. Rappelons que le plus souvent il y a
désaccord non point tant sur les faits observés que sur les
explications qui en sont données. Sur le plan
astronomique, nous voyons bel et bien le soleil se lever et
se coucher mais l’on disputera autour de la présentation
du dit phénomène.

C’est pourquoi l’on pourra remplacer le cas échéant le mot


race par celui de sensorialité.

Nous dirons qu’il existe des faunes et des flores plus ou


moins riches et variées, ce qui nous conduit à rapprocher
paysage et visage. Il nous apparait que les visages propres
à certaines races sont bien plus uniformes que chez
d’autres races et il peut ainsi être frustrant pour un blanc
de vivre au milieu de noirs, tout comme celui qui est
habitué à une végétation très diverses s’ennuiera face à
une nature terriblement répétitive. Le nez, les narines, le
profil, par leur dessin, leur forme, peuvent constituer une
précieuse information/nourriture visuelle- ce qui exige de
la clarté, de la lumière- dans la (re)connaissance d’autrui
sans qu’il soit aucunement besoin de passer par la parole,
laquelle introduit un élément d’artifice, laquelle parole joue
un rôle énorme dans le monde obscur et souterrain des
grottes et des cavernes. En ce sens, les «  caucasiens 
»,au long nez  ; et ce quelle que soit la langue parlée
pourraient mieux communiquer entre eux qu’avec des
Africains ou des Asiatiques au nez court, quand bien même
il y aurait une langue commune. Selon nous, les Juifs sont
à placer au sein du monde caucasien alors que les Arabes
appartiendraient, visuellement, par -delà la question de la
couleur de peau, au monde africain, ce qui expliquerait
pourquoi les originaires du monde arabe rencontrent les
plus grandes difficultés pour s’intégrer en Europe. Nous
sommes en principe assez favorable aux thèses qui situent
l’origine des Juifs dans ce continent, sans entrer dans le
débat sur les Khazars. Le seul constat visuel nous suffit à
ce stade et on ne saurait en sous-estimer l’impact par-delà
la question des explications demandées lesquelles
constituent à nos yeux un processus de déni lié à des
prétentions unitaires utopiques.

Quand on parle de contrôle d’identité, cela concerne non


pas la religion mais bien l’apparence physique et force est
de constater que cette situation s’applique aux arabes et
aux noirs et non aux Juifs, sauf en case de signes
ostensibles d’appartenance.

Quant au silence, il serait ainsi perçu comme absence


voire comme mort par la population de la caverne, qui ne
profite pas des stimuli visuels à commencer par ce qu’on
appelle la nature, à savoir les plantes, lesquelles sont
silencieuses et qu’il convient de contempler et non
d’écouter. On retrouve là l’expression «  sois belle et tais-
toi  !»

Dans certaines sociétés, la connaissance d’autrui passe


par le son plus que par la vue, d’où un malaise ressenti
chez leurs membres immigrés dans des sociétés taiseuses
prisant et encourageant l’économie de la parole,
fonctionnant selon d’autres critères, quand le contact
n’est pas sonore. La parole est d’argent mais le silence est
d’or. Le bavard,- le moulin à paroles- dans ces milieux
«occidentaux  », sera souvent stigmatisé tout comme
celui qui parle et rit trop fort. L’usage des téléphones
portables aura aggravé une telle incompatibilité
comportementale. On dit que les cordonniers sont
toujours les plus mal chaussés, ce qui sonne comme un
paradoxe. Celui qui écrit n’est pas nécessairement un
dévoreur de livres, celle qui est bien habillée n’attache pas
forcément de l’importance à l’apparence  mais se fiera à
son couturier. Certaines sociétés valoriseront davantage
tel sens que tel autre, pour des raisons climatiques par
exemple, et l’émigré risque fort de vouloir perpétuer des
critères qui n’auront point cours ailleurs et de ne pas
respecter ceux de la société dans laquelle il débarque.
Nous dirons que le monde de l’homme est celui du silence
et de la magie du «  non-dit  », des questions qui ne se
formulent que par le langage des regards, à la fois
émetteurs et récepteurs. Souvent, cette magie se dissipe à
l’occasion du passage à une formulation trop explicite,
qu’elle soit orale ou écrite (ce qui inclue ce qui passe par
Internet)

L’écrit – et a fortiori quand il se présente sous la forme d’un


imprimé (cf. notre étude sur les éditions des Centuries,
infra) confère une apparence de cohérence, d’unité à ce qui
en manque cruellement. L’écrit, en outre, peut se faire
passer abusivement pour de l’oral – dont il est issu-
lorsqu’il fait l’objet d’une lecture à haute voix. Nous
ajouterons que l’écrit permet de tricher avec la
chronologie, avec l’agencement du récit, du raisonnement 
: on pense au lecteur qui irait lire les dernières pages d’un
roman policier, ce qui ne pourrait être le cas face à un
conteur que l’on est bien obligé de suivre pas à pas, sans
sauter les étapes, ce qui correspond à l’esprit de la
maïeutique. Selon nous, la philosophie ne ferait que
développer en nous une certaine connectivité, c’est-à-dire
qu’elle mettrait en contact des données que nous aurions
malencontreusement isolées les unes des autres. Avant de
se connecter à autrui, il est bon de veiller à son propre
réseau intérieur. Même un enregistrement, un «  replay »
permet de ne pas respecter la chronologie de l’exposé  !
Il est clair que l’enregistrement d’une expression orale
n’est pas comparable à un spectacle en «  live  » et
s’apparente à plus d’un titre à un écrit, que l’on peut suivre
à son propre rythme. Or, ce qui nous importe, c’est la
faculté de l’élite à se prêter à l’exercice du «  temps réel  »,
ce qui exige une concentration, une qualité d’écoute sans
commune mesure avec ce qui passe par tout support
matériel, quel qu’il soit  . C’est pourquoi, nous
recommandons pour les tests d’évaluation du «  quotient
intellectuel  » de mettre en place des épreuves orales car
ne proposer que de l’écrit faussera singulièrement
l’appréciation des aptitudes et favorisera injustement les
personnes insuffisantes au niveau de la réception, à
commencer par les femmes.(cf. infra) Nous dirons que
l’écrit constitue un point de départ pour un nombre illimité
d’oralités. Cela dit, l’oralité ne permet pas d’appréhender la
spécificité de chaque membre d’un groupe quand on
s’exprime en public. Seul l’écrit le permet car il préserve
celle-ci.

C’est ainsi qu’un même poème donnera naissance à une


multitude de lectures – dans tous les sens du terme  : on
passera de l’écrit à l’oral et l’on voit bien que l’écrit est
premier, on en part et on y revient, inexorablement. En ce
sens, l’écrit est masculin et l’oral féminin. D’ailleurs, rares
sont ceux qui remettent en question la chose écrite en
amont, se contentant, en aval, d’y apporter leur
interprétation aléatoire et personnelle. On dira qu’il
importe absolument de dissocier l’écriture et la lecture,
l’une étant pour les hommes et l’autre pour les femmes,
qu’il s’agisse de la lecture silencieuse ou à voix haute et
cela vaut aussi pour les machines. A contrario, les hommes
seraient plus réceptifs dans l’oralité que dans l’écrit et plus
émetteurs dans l’écrit que dans l’oral. Rappelons que l’écrit
est visuel et l’oral auditif. Il faut ainsi assimiler la semence
masculine à un message (ADN) écrit, codé et l’homme est
physiologiquement capable de générer un tel produit. Mais
il faut souligner que savoir écrire exige un talent particulier,
celui d’accéder à une certaine perfection, dès lors que
l’écrit échappera à son auteur, vivra sans lui, lui survivra, à
la différence de l’oral. De même, le sperme que reçoit la
femme devra se suffire à lui-même. Les femmes ont
absolument besoin de l’écrit pour fonctionner mais seul
l’homme est capable de leur fournir un écrit viable  ; Il
importe par ailleurs de souligner à quel point l’écrit est un
compromis entre le signe et le verbe. Le premier mode de
communication sera probablement passé par le recours à
un visuel, celui que l’on pouvait observer dans la nature
ou celui que l’on pouvait produire techniquement. Les
fresques, les temples sont des manifestations de ce visuel
et nous restons sensibles à ce niveau d’expression,
comme dans le cas du code de la route avec ses différents
icones, à commencer par les feux de signalisation (rouge.
Vert) ou les «  sens interdits  » qui désormais
s’adressent aussi aux piétons. Le stade suivant, l’oralité,
permet d’évoquer ce qui est distant, lointain. Le dernier
stade est l’écrit qui n’évoque rien pour celui qui n’y a pas
été initié, à la différence du visuel du premier stade.
L’alphabet, d’ailleurs, dérive de la représentation de
certaines réalités comme la maison avec, par exemple, la
lettre Beith (maison) ou la Lettre Daleth (porte), en hébreu,
que l’on retrouve en grec avec Beta (cf. notre  »alphabet 
» et Delta. Le visuel s’inscrit dans l’espace tandis que
l’auditif a besoin du temps, l’un est plus primaire (comme
les arts plastiques), l’autre plus secondaire (comme la
musique), au regard de la caractérologie. Cela dit, l’on ne
saurait confondre le visuel avec la lecture ni l’ouie avec la
parole, car il ne s’agit là que de sous-produits virtuels,
pouvant convenir au monde des machines et des
populations qui leur sont attachées. Il est bon selon nous
d’exercer sa vue et son ouie sur d’autres plans que le
langage codifié, comme les arts plastiques, la danse, la
pantomime ou la musique  ;.

Dans cet essai, nous n'hésiterons pas à repenser certains


savoirs, à réformer quelques codes. On ne saurait se
contenter d'aménager- il n'est plus temps- ce qui est
advenu mais bien de remonter vers la provenance, la
cohérence- initiale et ce qui est initial est cohérent et ce
qui n'est pas cohérent n'est pas initial. Telle sera notre
boussole au cours de notre périple. Il ne s’agira pas tant
pour nous de se fonder sur les Écritures que de montrer
que celles-ci sont compatibles avec notre anthropologie
puisqu’elles en sont le reflet plus ou moins fidèle,
diffracté.

Chassons le naturel, il revient au galop: notre vie politique n'est-elle


pas rythmée par la succession des élections, mais ce faisant ne
substitue-t-on pas le virtuel au réel au nom de la bonne
gouvernance  ? C’est ainsi que notre temps sera marqué par
une succession de célébrations de centenaires et autres
bicentenaires qui sont des simulacres de cyclicité. On se
demandera si la Ve République ne s’est pas construite sur un
certain déni du réel, en diabolisant l’Ive République  comme s’il
était préférable de «  truquer  » les résultats pour obtenir
une majorité stable, par le jeu d’un scrutin accordant une prime
exorbitante au vainqueur. Certes, depuis la fin du XVIIIe siècle tout
cela a-t-il été institutionnalisé, constitutionnalisé mais cela n'a pu
prendre que parce que cela faisait écho à une certaine réalité
subconsciente,-et en quelque sorte organique - ce qui correspond
à la thèse de la sociobiologie mais aussi à l’esprit de l’«  Alliance
Renouvelée  » telle qu’exposée dans les deux Testaments
(cf. infra). pourrait ajouter que l’anarchie suppose un ordre sous-
jacent, transcendant, rendant superfétatoire l’instauration d’un
ordre institutionnel/constitutionnel, immanent. Encore existe-t-il
certainement, peu ou prou, une dialectique entre Surconscience et
Subconscience, chacune interférant avec l’autre.

Les rapports de l'homme avec sa maisonnée sont


complexes et délicats. La maisonnée -que l’on peut
qualifier de système - est susceptible de se révolter, de se
rebeller contre le joug du pouvoir central, voire de le
subvertir. Un livre (adapté en films) comme La Planète des
singes de Pierre Boulle (1963) rend bien une telle hantise
où ceux qui étaient en base dominent comme dans les
pratiques des saturnales, sorte de carnaval. Mais l'on
pense aux révoltes d'esclaves avec comme personnage
emblématique Spartacus, aux enjeux de la Guerre de
Sécession (aux USA, au milieu du XIXe siècle). Mais la
question de la maisonnée pose aussi la question de notre
rapport à la technique. L'homme qui n'est pas appareillé,
équipé de quelque armement, voire tout simplement d'un
véhicule (des Twin Towers ( 2001) au camion ravageant
tout sur son passage à Nice, sur la promenade des
Anglais, lors du carnaval de juillet 2016) est désormais
perçu comme plus rassurant, relativement plus inoffensif –
sauf dans le cas du viol- que celui qui voit son pouvoir
décuplé , démultiplié par la machine que ce soit sous ses
formes les plus primaires ( le coupe-coupe pour le
génocide des tutsis) ou les plus industriels (camps
d'extermination nazis, bombe atomique). Ajoutons que
l’appareillage aliénant englobe également les parures, les
accessoires comme les lunettes, voire les animaux
domestiques, non seulement au prisme de leur utilité
intrinsèque mais du fait même de leur nouveauté, ce qui
tranche avec les stigmates de vieillissement de leurs
propriétaires. On notera que les cheveux sont la seule
partie du corps à laquelle l’on sera parvenu, jusqu’à
présent, à conférer un air de jeunesse, à tout âge. Nous
dirons que l’enfant doit avant tout apprendre à se servir de
son corps avant de se servir de quelque outil extérieur –
comme une patinette ou un jeu vidéo) car la première
activité exige une bien plus grande intelligence de soi-
même que la seconde laquelle se situe à l’extérieur, dans le
champ du visible. D’où la portée du Connais-toi toi-même
(Γνῶθι σεαυτόν) du Temple de Delphes.

Signalons que le mythe d’Icare met en garde contre toute


adjonction, avec ces ailes qui se découlent sous l’action du
soleil. Icare, c’est le roi nu. Les femmes sont tentées
d’englober ce qui leur est extérieur, car elles fonctionnent
plus dans l’espace que dans le temps, elles s’étendent
plutôt qu’elles n’approfondissent, elles adoptent plus
qu’elles ne créent..

La femme, à plus d’un titre, apparaît comme actionnée par


un processus qui se déroule en elle mais sans qu’elle en
ait le contrôle, si ce n’est en décidant de l’interrompre. On
veut évidemment parler de ce qui touche à l’activité
sexuelle (menstruations, procréation). Cela la rapproche
de la machine. D’ailleurs, traditionnellement, dans une
maison, le domaine réservé à la femme n’est-il pas la
cuisine, équipée de toutes sortes d’appareils (électro-
ménager), et plus largement la gestion de la vaisselle, de la
toilette (salle de bains) de la lessive, de la couture, sans
parler du devoir de veiller à la propreté de tous ces objets,
ce qui revient à la « femme de ménage  »  ? L’esclave
ne se conçoit pas en fait sans un certain équipement
extérieur plus ou moins sophistiqué –et cela vaut même
pour une simple feuille de papier- alors que le maître peut
et devrait se contenter de son seul verbe. Cet équipement
inclue d’ailleurs le corps, dans le cas de la femme au
prisme de la «  gestation ». On dira que le maître doit
avoir les mains libres et ne rien transporter, le sac ayant
longtemps été l’apanage des femmes. Il va de soi que tout
cet appareillage dévolu au serviteur posera de plus en
plus des problèmes d’ordre écologique au regard des
ressources et de la pollution.

Par-delà les dangers de pollution matérielle, la maisonnée


présente un caractère parasitaire qui menace l’intégrité du
centre, quant à la conscience même de sa propre identité.
Or, c'est précisément le servant qui se voit doté de ces « 
superpouvoirs  » qui lui sont offerts par l'ingéniosité de
l’élite humaine, laquelle peut seule -paradoxalement- se
passer de telles béquilles. En fait la maisonnée est le fruit
de la conquête mais comme l’Histoire nous le montre, elle
peut être ressentie, par moments, comme un fardeau, un
boulet dont on aimerait se délester. Adam, le personnage
au centre de la maisonnée, n’aura pas à s’épuiser
nerveusement en s’occupant de tout, il doit déléguer, du
moins à certains moments, en lâchant prise (cf. la phase
yin, infra),

La décolonisation est souvent le fait du colonisateur mais


les empreintes qu’elle laisse derrière elles sont
généralement à mettre sur le compte du colonisé, que l’on
songe à l’Angleterre ou à l’Algérie, après le retrait des
dominants  ! Mais cette prise de distance du
colonisateur par rapport au colonisé a souvent lieu trop
tard, ce qui permet au colonisé d’avoir prise sur le
colonisateur, comme dans le cas de l’immigration de
populations colonisées qui refluent mais on rappellera que
le judaïsme a lui aussi colonisé voire asservi des
populations environnantes, ce qui a abouti à l’idée d’un
dieu dont les dites populations se sont emparées au point
de vouloir en déposséder le colonisateur  ! L'on
remarque que l'immigration issue d'un pays colonisé par la
métropole est distincte de celle d'un pays qui n'a pas
souffert du fait de la colonisation du pays d'accueil : c'est
le cas de la population turque en Allemagne. Le colonisé
entretiendra toujours une certaine rancœur – un
ressentiment pour parler comme Nietzsche- à l’égard de
celui qui l’aura séduit subjugué,, placé sous son joug, ce
qui n’est pas sans rappeler à quel point il est perçu comme
injurieux de laisser entendre qu’un homme a été traité
comme une femme (cf. le «  fuck  » des Américains et
d’autres termes imagés comme «  enculé  ») Selon nous,
le rire (le rire et le faire-rire, avec sa bouffonnerie, sa
rigolade, ses «  gros mots  » (caca boudin)  , sa
pitrerie, ses «  histoires drôles ») est le mode
d’expression du colonisé (on l’observe notamment chez les
noirs), du subalterne alors que le sourire serait celui de la
classe supérieure. Cela dit, dans bien des cas, c’est le
colonisé qui profite du colonisateur plutôt que l’inverse,
l’élève qui entend dépasser le maître, voire se substituer à
lui, comme cela s’observe en Asie (Chine, Corée, Japon) y
compris dans le domaine religieux  : on pense aux
prétentions de la famille Moon à revendiquer un héritage
qui aurait été confisqué aux «  blancs  » sur la base des
«  fautes  » relatées dans l’Ancien comme dans le
nouveau testaments et désormais dévolu à l’Extrême
orient et à l’Afrique sub-saharienne. Revanche sur un
Occident colonisateur.. Le christianisme se trouverait ainsi
dans la situation de l’arroseur arrosé  , se voyant à son
tour dépossédé de son alliance, du fait d’une forme de
divorce.

Pour nous, toute société comporte deux volets  : une


société première et une société seconde lesquelles n’ont ni
les mêmes droits ni les mêmes devoirs. On ne saurait
attendre de l’une ce qu’on attend de l’autre. La société
seconde est censée venir compléter la société première en
se chargeant de tâches que la société première ne souhaite
pas ou plus avoir à accomplir, ce qui peut conduite à un
processus d’instrumentalisation. Sous le terme de société
seconde, on englobera bien évidemment les machines et
la plupart des tâches lourdes, répétitives, contraignantes,
immobilisantes que l’on pourra demander à des
populations importées, immigrées dans ce but.

Mais on ne saurait oublier que la question des frontières


d’un empire est plus complexe qu’on veut bien le croire et
il ne suffit pas que telle entité se détache formellement
d’un empire pour lui échapper totalement. D’où le spectre
du néo-colonialisme. Celui qui s’est endetté– le débiteur -
peut-il se désendetter au regard de son créancier (qui lui
aura fait confiance, accordé du crédit, des créances) ou se
défaire de sa dette- ce qui renvoie au verbe devoir-  ou
bien est-il stigmatisé définitivement, au regard de l’Histoire
et des traces que l’on ne saurait effacer  ? C’est peut-
être dans le domaine linguistique (cf. infra) que l’on peut
observer la pérennité des liens.

Au bout du compte, comment savoir qui influence qui, qui domine


qui, qui sème et essaime à tout vent. Nous recourrons à la parabole
du réseau des autobus parisiens (RATP). Comment distinguer entre
la station de départ et la station d’arrivée  ? Le critère est le
suivant  : de la station de départ partent plusieurs lignes de bus
alors que le plus souvent, la station d’arrivée ne comporte qu’une
ligne. A Paris, la numérotation des bus obéit à la règle suivante  :
le premier chiffre détermine la station de départ  : par exemple, de
la gare Saint Lazare, partent les bus avec le 2 pour premier chiffre
mais ces bus ont des destinations diverses. Autant de bus ayant
en commun la dite gare  : 20,21,22,24, 26 ,27,28,29,/ Dans
certains cas, la règle ne s’applique plus car le trajet de la ligne aura
été modifié. Si l’on applique ce critère au niveau linguistique, l’on
voit bien que le point commun, ce qu’elles ont reçu –au cours de
leur histoire, en partage, entre plusieurs langues (anglais,
allemand, russe etc. ) est bien la langue française.
  Au sein de tout pays, les divers ensembles sont « 
étrangers  » les uns aux autres et l’on ne passe pas impunément
d’une sphère A à une sphère B et vice versa. Il ne suffit donc pas
que tous les citoyens reconnaissent une certaine autorité commune,
mêmes symboles (drapeau, armée,  langue, monnaie etc.) pour
oublier tout ce qui peut par ailleurs les diviser et inversement, le
refus de partager  certains éléments  ne signifie pas pour autant
qu’il n’y ait, par ailleurs, un fort consensus social. Plus une société
est divisée et plus elle tentera de donner le change et moins elle
l’est, et plus elle pourra se permettra d’afficher des désaccords.
Mais, le fait d'adhérer à tel ou tel emblème est l'arbre qui ne saurait
cacher la forêt des différences et des divergences, ce n'est bien
souvent là qu'un artifice, un subterfuge qui ne résout rien en
profondeur et le socle d'une communauté relativement restreinte
constitue une réalité autrement plus crédible. D’ailleurs, nous
prônons une théologie restreinte à l’opposé d’un panthéisme
régnant. Pour nous, le  Livre de la Genèse  n’a qu’une portée
restreinte, ne vaut que pour notre monde et au sein de celui-ci que
pour le peuple hébreu. En cela nous rejoignons le préadamisme
d’un Isaac de La Peyrère lequel considère Adam et non Abraham
comme la matrice du peuple hébreu, ce qui suppose l’existence
d’une humanité antérieure, les pré-adamiques tout comme il y aurait
selon nous  un monde voire un dieu antérieur au nôtre, le « 
Deus Faber  », non pas un dieu tout puissant et omniprésent- ce
qui l’assimilerait à une forme de panthéisme- mais un dieu
technicien issu de la Nature et non à son origine. On rejoint ici l’idée
gnostique du Démiurge, opposé  à un dieu originel, infini
(Ein Soph). On parlera d’une théologie du fini face à une théologie
de l’infini tout comme il  y a une astrologie du fini face à une
astrologie de l’infini. Il est toujours plus facile de parler de l’infini que
du fini dans la mesure où l’on n’a pas à circonscrire l’objet étudié ni
dans le temps ni dans l’espace. On est alors dans le tout ou rien.
Ajoutons que dans bien des cas, ce qui unit un groupe ce
ne sont pas tant ses acquis que ses manques, perçus au prisme de
ce qui caractérise un autre groupe que l'on sera tenté d'imiter voire
de remplacer.  Non point ce qu'on est mais ce qu'on n'est pas (ou
pas encore) et en ce sens, cela passe par une complicité, une
mauvaise conscience partagée.
On pense notamment à la société israélienne qui se
retrouve sur certains points  comme l’armée, alors qu’elle est par
ailleurs fortement clivée. En fait, le nationalisme a d'abord été une
valeur de gauche, visant à unifier un ensemble assez hétérogène
ou niant ou relativisant  sa diversité interne, on est dans
l'horizontalité (égalité) mais avec un refus de l’étranger. de
l'immigré.. Le nationalisme de droite place telle nation au-dessus
des autres, on est dans la verticalité. (inférieur/supérieur), ce qui
peut impliquer la colonisation et l'occupation  d'autres espaces
avec l'intégration forcée de populations avec des statuts divers.
Selon nous, la Droite croit en la Subconscience  et  la Gauche à la
Surconscience, cela signifie que l’important pour le première est 
de comprendre et de révéler le monde , alors que pour la seconde,
ce qui compte, c’est de le changer, de le transformer notamment au
moyen de la Loi., laquelle serait inspirée par des critères de justice
et de justesse, d’égalité et d’équité, autant de termes qui nous
semblent marqués par une approche mathématique du monde. que
l’on pourrait qualifier de  psychorigide. On résumera notre position
en disant que la Gauche entend imposer un certain discours au
réel  et la Droite  substituer le réel au discours. En tout état de
cause, affirmer que l’on en serait arrivé au point de ne pouvoir
distinguer sa gauche et sa droite correspond à un déni de dualité
qui ne saurait correspondre à la réalité.  On insistera sur un point
qui sera récurrent tout au long du présent essai, à savoir qu’au
respect de la diversité des groupes devra correspondre celui de la
diversité des périodes, des époques, ce qui d’ailleurs sous-tend,
inspiré le processus d’alternance «  démocratique  ». En sociologie
politique (cf. M. Duverger), l’on dira qu’il n’y a d’alternance que si la
société elle-même reconnaît la légitimité d’un régime bipartisan,
comme aux États Unis. Le diversité des périodes est affirmée dans
l’Ecclésiaste  : il y a un temps pour chaque chose. Cela implique
l’existence d’une science de la cyclicité dont on trouve les traces
avec l’astrologie (cf. infra)
Nous verrons les problèmes que pose l’étranger aux gens de
souche et à son idée de Dieu mais il est clair qu’au sein d’une
société, des données lui échapperont, qui ne passent pas
nécessairement par le langage lequel peut se révéler fort trompeur
d’où cette lancinante question qui ne cessera de interpeller  »qui est
qui  ?  », qui est l’autre  ? En ce sens, la présence d’étrangers
risque fort de générer de l’imprévisible dans le rapport  à autrui, à la
fois parce que l’étranger anticipe mal et parce que l’on a du mal à 
capter.
Car pour l’étranger, celui qu’il côtoie hors de son milieu
d’origine  ne laisse d’être lui aussi un étranger, ne serait-ce que par
les traits du visage quand le décalage n’est pas seulement culturel
mais racial, quand il lui est difficile de distinguer entre les membres
d’un même groupe auquel il n’appartient pas. Hors de son milieu,
l’étranger échappera à un certain surmoi, ce qui peut expliquer qu’il
risque fort d’être à terme en difficulté avec la justice du pays
d’accueil. Rappelons que nous sommes «  visuels  », et cela vaut
quand bien même la « Science  » et les «  scientistes  » 
ne valideraient pas nos catégories opérationnelles, relevant de l’Art,
de la Technique, du Langage (sémiologie, signal etc.)
Il importe, à ce propos, de distinguer deux formes de
transgression, celle qui s’affirme ouvertement et celle qui se
pratique à la dérobée. La première est celle de l’homme de souche,
qui ne craint pas de se démarquer, notamment par ses déclarations,
la seconde est celle de l’étranger qui n’entend transgresser qu’en
secret, dans la mauvaise conscience, commettant des délits en
espérant ne pas se faire prendre.
Il nous semble devoir opposer approche physique et approche
mathématique du monde. L'une est fondée sur le visuel  tandis que
l'autre  l'est sur le calcul, ce qui  génère des objets que l'on peut
qualifier  de fictifs, à l'instar de toutes sortes de divisions de l'espace
que le calcul peut aisément instaurer  et instituer  mais qui ne
correspondent à aucune réalité. La mathématique n’est-elle pas
avant tout une formalisation, à l’instar du solfège, de l’harmonie 
? Cela ne saurait faire oublier toutefois que stade se situe en aval
d’une  véritable intuition du monde et que l’on peut être musicien
sans savoir écrire de la musique tout comme être scientifique sans
maîtriser le langage mathématique et vice versa.
A la longue, ces objets mathématiques risquent d'être mis
sur le même pied que les objets physiques. De même, le langage
peut-il attribuer des noms différents  à des objets en soi identiques,
générant ainsi des distinctions factices qui seront prises autant au
sérieux que de véritables différences. L'astrologie fournit nombre
d'exemples de telles dérives, depuis la diversification des planètes
du seul fait des noms qui leur ont été attribués jusqu'aux  divers
découpages qui peuvent s'effectuer selon toutes sortes de critères
numériques, par deux, par trois, par quatre  (cf.  infra)  ? Mais ces
dénominations et subdivisions ne font problème que lorsqu'on
commence à leur attribuer quelque forme de signification par-delà
une fonction purement pratique et utilitaire. Encore faut-il s'assurer
que la cohérence initiale à  l'élaboration de telles structures, aussi
artificielles seraient-elles, n'aura pas été, avec le temps, corrompu
car dans ce cas, l'on  est en présence de constructions qui ne sont
recevables ni au regard de la physique ni à celle de la logique.
Notre propos  n'est pas de corriger les erreurs (cf. notre texte
Éloge/créativité de l'erreur, in Éloges (avec Alain Kieser et Anne 
Rose, Ed. Lierre et coudrier 1990) de nos aïeux au prisme de notre
savoir et de nos approches actuels mais d'en assumer, en quelque
sorte, les conséquences dans  la mesure où celles-ci auront
profondément marqué notre héritage  génétique. Toute idée
d'actualisation d'une tradition est pour nous irrecevable, sauf si l'on
peut prouver que telle ou telle donnée n'était pas accessible à une
époque donnée. A contrario, toute proposition de réforme qui serait
fondée sur la volonté de pallier des ignorances ou des
méconnaissances anciennes  ne ferait guère sens à nos yeux. Dès
lors, si d'aucuns, d'aventure, se hasardaient à  contester nos
travaux au prétexte que  ceux-ci  ne respecteraient pas telle ou
telle exigence  de la science actuelle, nous leur répondrions 
que ce n'est pas notre affaire.  Au Livre d’Ézéchiel, chapitre 18,
versets 1 à 9: on peut lire  «  La parole de l'Éternel me fut
adressée, en ces mots: Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le
pays d'Israël: Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents
des enfants en ont été agacées? « (trad. Segond) On ne défait pas
aisément ce qui a été instauré sous prétexte que l'on aurait pris
conscience qu'une erreur aurait été commise,  ce qui peut être vrai
pour une personne (psychanalyse)  ne l'est guère à une autre
échelle. D'ailleurs  la notion d'erreur nous semble relever de ce que
nous appellerons "médiation » à savoir  une interface faisant écran
entre le sujet et l'objet. (cf. notre Linguistique de l'erreur) C’est ainsi
que l’étranger constitue une source majeure d’erreurs et nous
renvoie une image de désordre laquelle est directement liée à son
étrangeté et au fait qu’il soit trop pressé d’en arriver à pouvoir nier
sa condition.
L’erreur est une notion qui fait problème pour tous ceux qui veulent
(se) persuader que les choses suivent nécessairement leur cours et
que tout évolution obéit à une nécessité. Cela explique les attitudes
apologétiques des exégètes entendant nous expliquer que tout est
pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.   
Tout va très bien, Madame la Marquise. Ce que les choses sont
devenues semble devoir primer sur ce que les choses avaient été
pensées au départ, ce qui tend à valider et à entériner toutes les
dérives et corruptions. Fuite en avant ! Il  faudrait nécessairement
une «  happy end (ing)». Or, pour nous,  l’évolution monothéiste de
l’idée de Dieu vers une entité toute puissante et universelle, qui
n’aurait aucune raison de se polariser sur un seul peuple constitue
littéralement un contre sens - théologique majeur. C’est ainsi que le
judaïsme  ne saurait être considéré comme un corpus d’un seul
tenant, indivisible car ce serait se condamner à concilier
l’inconciliable ! Et il en est de même dans le traitement d’une langue
: est-ce que, par exemple, l’anglais tel qu’il est devenu ne  relève
pas d’une forme de pathologie, d’aliénation  ? Il est vrai que les
linguistes semblent préférer éviter de traiter de la question des
origines  :.en 1866, la Société de Linguistique  de  Paris  stipulait
en son article 2  : -  » La Société n’admet aucune communication
concernant, soit l’origine du langage  soit la création d’une langue
universelle  »
Admettre l’éventualité d’une erreur de copie, de
transmission,  c’est laisser entrer le virus du doute. Or, le présent
travail est constamment en train de signaler la probabilité d’erreurs,
et plus généralement de tout ce qui a pu dénaturer, défigurer  un
état initial réputé idéal parce qu’obéissant à une construction
logique, symétrique, propre au virtuel/ Ne pas reconnaître le poids
de l’erreur, de la corruption, de l’addition, c’est risquer fort de
générer un décalage croissant entre le réel et le virtuel si l’on admet
qu’au départ,  virtuel et réel forment couple (cf. notre Essai de
description critique du système du français, op. Cit, .pp. 415  et
seq). Quelque part,  le réel nous apparaît comme parasité par le
virtuel et nous ne sommes pas  éloignés  de voir dans le virtuel une
manifestation «  diabolique  » avec cette dualité- de par son
étymologie- que comporte en soi le mot diable, à savoir un monde
parallèle  qui occulte peu ou prou le monde réel mais qui n’en induit
pas moins une forme contrefaite de réalité parfois plus puissante
que le modèle imité, copié.  Le diable ne renverrait-il donc pas à
un monde parallèle qui relèverait non pas tant du savoir objectif 
que  du vouloir subjectif, générant ainsi  une réalité plus vraie que
nature et s’y substituant  ? Et en ce sens,  n’est-on pas en droit de
se demander si  Satan- artisan d'une technologie faisant pendant à
celle de la Première Théologie- ne serait  pas plutôt du côté des
Chrétiens que des Juifs!
Au  cœur de notre démarche, une certaine  vision de
l'épistémologie autour de l'idée de comparaison dans le temps et
dans l’espace  Nous sommes censés être capables de distinguer
des situations, de les opposer et le langage avec sa galerie
d'antonymes ne cesse de nous y inviter dès le plus jeune
âge. Toute la question est de savoir si nous sommes en mesure
d'indiquer à quel moment un changement se produira ou à quel
endroit passe la frontière entre deux groupes au comportement si
différent sans oublier que le comportement de tel ou tel groupe peut
changer avec le temps ou en tout cas passer par une certaine
cyclicité. Pour répondre à ces deux interrogations, il convient de
disposer de critères qui permettent de s'y retrouver et ces critères
visuels  doivent être mis en corrélation. Ainsi, il ne suffira pas
d'observer, de remarquer mais de relier un plan avec un autre : ce
changement temporel coïncide-t-il  avec de nouvelles
configurations célestes-comme de relier la présence du soleil avec
le jour et celle de la Lune avec la nuit  ? Ces différences de
comportement, d'habitudes,  ne faut-il pas les relier avec des
caractéristiques sexuelles objectives, ou des différences d'âge
(lesquelles existent avant tout au niveau visuel de façon immédiate-
ce  qui «  saute aux yeux  ») voire de couleur (pour ne pas dire de
race) ou tout simplement  de langue, d'habillement ? Mais  un tel
processus ne risque-t-il pas par voie de conséquence de  
déterminer des normes faisant apparaître chez telle personne
quelque forme de déviance ? L'individu se sent alors menacé quand
il craint de ne pas être en conformité avec le groupe ou l'époque qui
sont censés être les siens, d'où des échappatoires qui passent par
le déni, qui tentent d'échapper à toute forme de comparaison, de
connexion, en prônant une approche au cas par cas, en
démultipliant  à l'envi , dans l'ubris, le nombre de possibilités
existantes..
La notion d'altérité  est  au cœur de notre travail. Les différences
entre les entités se révèlent non pas au prisme de la conscience
qu'elles ont d'elles-mêmes en tant qu'ensemble mais à celui de la
conscience qu'elles expriment par leur regard extérieur aux autres
entités. C'est ainsi que tel groupe ne supportera pas qu'on
généralise à son propos mais ne se privera pas de le faire par
rapport aux autres groupes et ce faisant  affirmera sa différence par
un tel biais, sans s'en rendre compte. Tout discours sur un certain 
collectif démontre que l'on n'en fait pas partie et tout refus du
discours de l'autre sur notre propre appartenance  est un aveu de
la dite appartenance. Encore faudrait-il distinguer entre
appartenance verticale et appartenance horizontale  : la première
relève d'une ascendance/descendance alors que la seconde  tient à
un processus de migration, de conversion, de déplacement dans
l'espace voire de conquête, d’annexion, de  colonisation au nom de
valeurs universelles, ce qui dispense de prendre en compte les
particularismes.  On verra que le  judaïsme tient au premier type et
le christianisme au second. Cela dit, l’élite a une problématique
d’appartenance assez délicate qui peut friser la trahison et en ce
sens  le personnage de Juda (un des rares Judéens autour du
Galiléen Jésus)  dans les Évangiles, correspondrait peu ou prou à  
un tel profil.  L’élite est assimilable à un certain peuple qu’elle
représente voire qu’elle incarne et en même temps, elle se méfie de
ce peuple attaché à des pratiques qui lui semblent dépassées et
dont il faudra bien qu’elle le « détache  », et parfois cela se passera
dans la douleur. En ce sens, toute élite souffrira peu ou prou d’être
assimilée à la communauté dont elle a la charge  ! (cf. Emmanuel
Jousse, Les hommes révoltés. Les origines intellectuelles du
réformisme en France (1871-1917) , Paris, Fayard, 2017, p. 313

L'altérité  individuelle est la marque d'une même appartenance


tandis que l'altérité collective- qui passe volontiers par une forme de
médisance - est l'aveu d'une  appartenance  autre. Il ne s'agit
jamais pour un individu que de se situer par rapport à un groupe
donné car  on n'existe pas individuellement en dehors d'un groupe.
Or, il y a des cas où il y a comme un refus de la part d'individus de
se voir assimilé à un groupe qui a une mauvaise image ce qui peut
être le cas de nombre de femmes lesquelles entendent se
démarquer du dit groupe en essayant par tous les moyens d'en
souligner toute l'hétérogénéité au lieu de s'efforcer de changer cette
image. Même les infirmités ne constituent pas des cas particuliers,
l’infirme appartenant ipso facto à l’ensemble des infirmes et l’on
parle de maladies «  orphelines  » pour désigner les cas
exceptionnels d’une maladie très rare. Mais qu’il s’agisse du SIDA
ou du cancer, les personnes atteintes ne sont pas seules dans leur
cas et c’est heureux pour elles car cela permet de mener des
recherches et d’élaborer des traitements. Il en est tout autrement du
créateur qui innove et qui sur le moment est bel et bien seul. C’est
d’ailleurs ce qui distingue l’original unique de la pluralité des copies.
L'idée d' une société n'ayant à gérer que des cas individuels
ou une totalité  de personnes  traitées identiquement, pareillement
est  toxique. Dis-moi sur qui tu médis, et je te dirai à quel groupe tu
n'appartiens pas. On parle de soi et de sa différence- quand bien
même serait-elle niée-  en parlant des autres. En ce sens,  la
médisance est un marqueur identitaire que l'on ne saurait refouler -
socialement - sans fausser la perception de clivages bien réels, à
assumer.
Une technologie mal contrôlée, notamment en ce qui est des
téléphones mobiles (cellulaires) en usage dans l'espace public,
dans la rue, dans les transports en commun, aura certainement 
contribué à exacerber les clivages et les codes culturels, sans parler
de la promiscuité  dans le travail. Ce que les gens ne révélaient que
dans leur milieu, dans leur intérieur, ils l'exposent désormais à
l'extérieur en une sorte d'impudeur, d'obscénité. Il importe en effet
de distinguer les propos susceptibles d’intéresser tout un chacun et
ceux qui revêtent un caractère privé. Il semble que les femmes aient
quelque difficulté à différencier ces deux registres, ce qui est source
de tension, toute parole leur apparaissant comme  équivalente. 
Cela correspond à un surinvestissement des mots, comme servant
de presse-bouton. Cela vaut notamment pour la perception des
étrangers mais aussi des femmes.  La question se pose d'ailleurs
quant à la signification de l'espace public : est-ce un lieu que tout le
monde peut s'approprier ou au contraire celui d'une limitation des
libertés, alors que l'espace privé autorise davantage l'expression de 
la spécificité du groupe. Selon nous, l'espace public, c'est à dire 
l'interaction entre groupes différents, doit se limiter au maximum
dans le temps et fonctionner à l'économie des moyens  En principe,
on ne devrait pas pouvoir s'exprimer dans l'espace public dans une
langue qui n'est pas pratiquée dans le dit espace.  La personne qui
est décalée en ce sens, devra s'isoler au niveau sonore. Nous
résumerons notre pensée en disant que l’espace privé est le lieu où
certaines choses doivent se faire selon des règles propres au 
groupe concerné  tandis que  l’espace public le lieu où certaines
choses ne doivent pas se faire selon la formule qui veut que «  la
liberté s’arrête là où commence celle des autres»
Il n'en reste pas moins que ce dévoilement est une source
précieuse  , constitue un corpus  à exploiter, pour le sociologue  et
l'ethnologue tout comme  d 'ailleurs l'envoi des courriels, notamment
sur des sites comme les réseaux sociaux- avec indication du nom et
donc du sexe-de la part de personnes qui autrement n'auraient pas
laissé de traces écrites à leur expression. Avant l'irruption des
téléphones mobiles, faisant sauter les barrières les garde-fous de
l'espace clos,  la cohabitation  était bien plus concevable qu'à
présent et donc le sentiment d'intrusion était plus flou. Il ne faudrait
pas confondre l'espace public, le vivre ensemble  au sein d'une
communauté à respecter par chacun de ses membres, tous
porteurs de valeurs communes et l'espace public 
intercommunautaire qui implique un comportement collectif aussi
limité que possible, dès lors que chaque communauté atteint un
certain seuil démographique lui permettant une certaine autonomie.
Paradoxalement, plus un groupe croit quantitativement et
démographiquement, plus il sera identifiable  et  amené à se replier
sur lui-même et vivre une certaine forme d’Apartheid à moins que
l'on ne préfère la solution de la « ré-migration » facilité par le
télétravail.. Cette observation devrait relativiser les craintes d'un « 
grand remplacement » . Il importe de distinguer une laïcité pour
laquelle la liberté est dans l'espace public et une autre pour laquelle
la liberté se situerait dans l'espace privé. Toutefois, la présence de
la télévision dans la maison ne constitue-t-elle pas  une intrusion du
public sur le privé, ce qui conduirait en contrepartie à une pulsion
privée dans l'espace public (transports en commun, restaurants
etc)  ? Quant à dire que la religion est une affaire privée, ce serait
oublier que quelque part, elle instaure et impose  dans la sphère
privée des pratiques publiques. Dans les sociétés traditionnelles, 
la religion représente l'espace public. Dire que la religion est une
affaire privée ne fait finalement guère sens puisque la religion est un
lien social collectif..
Le progrès ne passe plus par la refondation l'approfondissement, le
creusement, mais par l'augmentation, non plus par un dépassement
du temps mais de l'espace.  Le  blocage diachronique est
(sur)compensé en quelque sorte par un déblocage synchronique,
spatial (abandon du protectionnisme), autorisant tous les mélanges
et les amalgames  sans parler des migrations. La tendance dans ce
cas est de situer dans l’espace ce qui relève du temps, ce qui
revient à 'tuer' , à castrer la dynamique du temps.. On en a un bel
exemple en astrologie, où un dispositif censé baliser la progression
d’un facteur- traversant les 12 signes du zodiaque- (on parle
d’astrologie mondiale) sera remplacé, dans bien des cas, par la
description de 12 types de personnes  (cf. les horoscopes des
média) ou encore par le principe selon lequel toute personne
comporterait en elle-même ces 12 catégories ( ce qui est la base du
thème natal). On dira qu'il existe une astrologie masculine et une
autre féminine. Nous dirons que si les femmes accordent autant
d’importance à la «  naissance  » d’un être issu de leurs entrailles,
c’est parce qu’elles ne retiennent que ce qui s’est passé au dernier
stade, sans vouloir considérer ce qui se situe plus en amont, ce qui
correspond à une déficience par rapport à la diachronie. Cela pose
la question de la reconnaissance de ce qui se situe avant et devant
et donc de l’ordre des choses.
Les sociétés selon nous sont ballottées entre gratitude et
ingratitude- pour rebondir sur la notion de grâce ; Entendons par là
qu'alterneraient des phases de reconnaissance de l'apport de
certains acteurs déterminants  et jugés incontournables  et des
phases de déni, de mise en cause  de leur importance, ce qui
correspond à un temps d’anamnèse et un temps d'amnésie, où l'on
brûle ce qu'on a adoré un peu plus tôt, quitte à se déjuger...Il est
clair que tous ceux qui se situent en aval sont marqués par un tel
tiraillement.
Le principal message des religions monothéistes, en ce début de
XXIe siècle tient précisément à  leur propos concernant les femmes.
On est invité à ne pas confondre les genres, à  se fier à nos sens
qui ne peuvent manquer d'observer, de reconnaître des différences.
Pour nous, les textes nous aident  décrypter le réel mais  le réel 
nous permet de mieux comprendre les textes. C’est ainsi que nous
relions anthropologie et  textologie. Dans un cas comme dans
l'autre, nous parvenons ainsi à corriger certaines erreurs
d'interprétation tant de ce que nous lisons dans les traditions que de
ce que nous observons ici et maintenant. .En fait, selon nous, nous
serions en présence de populations ayant leurs propres dieux mais
ces deux tutélaires ne sont pas les mêmes. Le dieu d’un peuple
n’est pas celui de tous les peuples, tout comme le créateur d’un
monde n’est pas, pour autant, celui de tous les mondes. Le fait
même que tel dieu soit doté d’un nom, d’un surnom, vise à le
distinguer de ses pareils.
 
Le psaume 82, lié à Assaph,  souligne l’existence d’un ensemble
de dieux  et  notamment son verset 6  :
 
,‫ָאמַ ְרּתִ י‬-‫אֲ נִי‬   6 J’avais dit, moi: "Vous êtes des
    ;‫אֱ ֹלהִ ים אַ ּתֶ ם‬dieux (Elohim) ; tous, des fils (Benéi)
.‫ּו ְבנֵי עֶ לְיֹון ֻּכ ְּלכֶם‬ du Très-Haut!"
 
‫קּומָ ה‬    ‫ח‬
  ֶ ָ‫ ׁשָ פְטָ ה ה‬,‫אֱ ֹלהִ ים‬
  :‫ָארץ‬
Lève- 8.‫הַ ּגֹוי ִם‬-‫ ְּבכָל‬,‫אַ ּתָ ה תִ נְחַ ל‬-‫ּכִי‬
toi, ô Dieu (Elohim), fais
passer la terre en jugement,
car c’est toi qui es le maître
.de tous les peuples
 

Se référer au monothéisme et à l'astrologie pour penser


l'anthropologie de demain peut sembler fort chimérique et « 
ésotérique  » mais nous pensons, pour notre part, que ce filon n'a
pas été  pleinement exploité et  que cela expliquerait certains
retards dans le développement des sciences sociales. En tout « 
état de cause, celui qui n'est pas expert dans un domaine, quel qu'il
soit devrait s'abstenir de discourir à son sujet du moins avec ceux
qui s'y connaissent. Cela dit, une expertise dans un domaine donne
quelque légitimité à traiter d'un autre domaine, s'il apparaît que ces
deux domaines offrent des convergences d'ordre méthodologique
et/ou épistémologique et relèvent au fond d'un même ensemble, par
ailleurs.
Pour ce qui est  de  l'astrologie, elle  nous  renseigne
avant tout sur les «  constitutions  » - au sens moderne du terme-
que certaines sociétés antiques ont pu s'octroyer, ce qui allait les
rendre dépendantes de leur propre création  et ce qui vaut au
niveau technologique  vaut aussi au niveau juridique lequel est
censé s'imposer  à ceux-là mêmes qui ont généré la Loi. Toute
création débouche sur un lâcher prise. Mais, là où les choses se
compliquent  à moins que l'on dise  au contraire qu'elles se
simplifient, c'est quand le technologique et le juridique convergent,
quand  le technologique se met au service de la Loi et lui  donne
les moyens de perdurer, de se perpétuer, ce qui conduit à un
processus  de subconscience, à l'instar de ces machines qui
agissent à notre insu tout comme d'ailleurs notre propre corps 
Cette convergence s'appelle biotechnologie ou encore
sociobiologie. La biologie nous parle de la façon, dont les hommes
se sont programmées, dans un passé lointain, en instrumentalisant ,
en privilégiant certains  éléments de leur environnement et donc en
les intégrant dans leur propre mode de fonctionnement.
On retrouvera probablement quelques formes de
convergence avec l’œuvre d'un Edgar Morin (La Méthode, Ed Seuil)
quant à  ce  qu'il appelle  l'anthropo-sociologie et ses rapports
avec  la physique et la biologie, la physique  étant  dans notre
approche proche de l'astronomie  et la biologie  nous concernant
au prisme des relations entre hommes et femmes. Mais il convient 
d'insister, nous semble-t-il, sur le fait que  notre  réflexion autour
du concept de maisonnée  est nourrie  de nos observations et  non
d'une volonté de construire un modèle comportant un centre et des
éléments  satellisés (atomes, système solaire, maisonnée) mettant
en parallèle sinon en synchronie  divers phénomène
gravitationnels, ce à  quoi, in fine, nous pensons être parvenus. Il y
a là dialectique entre d’une part ce que nous voyons du monde  tel
qu’il s’offre à notre regard  aujourd’hui et de l’autre ce que les
Anciens nous en ont transmis. Selon nous, notre intelligence ne
fonctionne pleinement que lorsqu’elle relie les choses entre elles,
dans le temps et dans l’espace. Lorsqu’elle n’y parvient pas, elle se
met en veilleuse.
Force est de constater que  pour notre part  nous aurions 
échappé à certains obstacles épistémologiques liés à des tabous
aussi divers que ceux concernant le statut des langues(la recherche
de l’origine des langues  est souvent considérée comme
superfétatoire), des dieux, des cycles,  des sexes.  Il nous semble
aussi qu'Edgar Morin  ne tient pas le même discours que nous  sur
la Nature en ce sens que,  jusqu'à un certain point, nous sommes « 
créationnistes  » , d'où l'importance que nous accordons entre le
sujet créant et l'objet créé, ce qui est au cœur du champ
biotechnologique dont la problématique ne concerne nullement
exclusivement le présent et le futur mais aussi très fortement le
passé et un passé  fort lointain..
Nous dirons que le sujet n'a pas besoin de l'objet pour exister alors
que l'objet n'est rien sans le sujet qui lui confère du sens. Le sujet
n'est jamais obligé d'utiliser l'objet, c'est une affaire de choix, de
libre-arbitre, de tentation, de passage de l'unité à la dualité.
Résumons l’esprit de la méthodologie qui sous-tend l’ensemble de
la présente «  somme  »/ Selon nous, on ne peut pas
appréhender un événement, un processus quels qu’ils soient sans
prendre la peine de définir un modèle de référence. C’est ainsi que
traiter de telle ou telle conversion exige de formuler une théorie
générale de la conversion, faute de quoi le chercheur se trouvera
démuni face aux faits bruts. Prenons un exemple d’un policier qui
retrouve un cadavre dont il manque une jambe, il supposera qu’au
départ, la personne concernée devait avoir deux jambes et qu’il en
manque une, c’est ainsi que l’on a pu reconstituer certains
squelettes sur la base de ce que nous savons en général d’un
organisme vivant, ce qui implique l’existence d’une norme. Quand
nous abordons certaines questions d’ordre linguistique, nous
partirons du principe qu’une langue obéit, quand elle se constitue, 
à un certain impératif d’organisation. Si nous percevons un certain
désordre dans la dite langue, nous en concluons qu’elle aura subi
quelque forme de perturbation, par exemple du fait de l’interférence
d’une autre langue. On établira  ainsi un cadre de vraisemblance
pour les travaux engagés, ce qui permettra de déployer une
approche critique des corpus considérés.
. Comment se mit en place notre Humanité  première? Nous
pensons, en  effet, que la lecture de la littérature biblique -Ancien et
Nouveau Testaments- constitue un guide précieux pour comprendre
notre monde et notamment pour ce qui est de ce qui échappe
encore à la Science actuelle. Il est certes tentant de nier certains
faits -non sans une certaine mauvaise  foi  au prétexte que la dite
Science ne pourrait en répondre ici et maintenant. Il  y a ainsi tout
un pan du réel  qui se voit comme refoulé si bien que les sources
religieuses nous apparaissent comme un «  retour du refoulé »En
ce sens, nous nous situerions plutôt dans une approche
néguentropique, et donc dans une certaine quête de l’essence, de
l’origine, du centre. Dans ce tome nous serons confrontés au
mimétisme  : celui de la femme par rapport à l’homme et celui de 
l’israélite par rapport au Juif et aux procédés utilisés pour niveler
voire nier cette différence au nom d’un mythe unitaire  lequel nous
dispenserait de savoir qui est l’autre, puisqu’il n’y aurait, à entendre
certains, d’autre altérité qu’un autre soi-même, qu’un pareil au
même. Mais, au bout du compte, toute fixation d’un point de départ
et d’un point d’arrivée ne pourra que se heurter à notre scepticisme
car l’on peut toujours remonter encore et encore et  se projeter
toujours plus avant. Ce sont là nos deux «  infinis » 
Double  dualité  : la première exposée d’entrée de jeu dans le
premier chapitre de la Genèse mais reformulée sous une autre
forme, dans le deuxième chapitre
. Pourquoi cette dualité  de Dieu et de l’Homme «  à son image  » 
?  On ne saurait comprendre en fait cette dualité sans faire la part
de l’outil, de la technique car rappelons que l’outil  incarne bel et
bien l’émergence du «  non humain  »  - animal, végétal, minéral -
dans la société des hommes. L’étranger se voit ainsi littéralement
instrumentalisé, c’est-à-dire transforme en instrument, sans prise en
compte de sa nature d’origine. La théologie du Deus Faber que
nous développerons tout au long de nos trois tomes, implique le
recours à des matériaux préexistants mais transformés, recrées.
Quant à la seconde dualité, elle vise le peuple hébreu- et elle est
également exposée dans le Pentateuque. La différence entre ces
deux dualités – au regard des leçons de l’Histoire- tient au fait que
la femme veut devenir l’homme par le biais du Droit alors que c’est
le non Juif qui veut devenir Juif, entrer dans l’Alliance, par le biais
du christianisme.
Théologie de la dualité, entre le majeur et le mineur, l’amont et
l’aval,  entre l’oral et l’écrit, le vivant et le mort. L’examen des
matières dont  nous entendons traiter peut déconcerter tant il
pourra paraitre éclectique à certains. Mais précisément, toute
création ne passe-t-elle pas par une «  composition » consistant à
conférer de l’unité, de l’harmonie, de la synergie, à  ce qui semblait
disparate, incompatible. C’est bien là le défi du présent travail visant
à aboutir à une symphonie dont on percevrait in fine non point la
dimension de hasard mais celle de nécessité.

On débouche là sur la problématique de la dette et donc de


l’aliénation. Car la dette est marquée au coin du mimétisme, nous
faisant vivre « au- dessus de nos moyens ». La machine ne doit-elle
pas son existence à celui qui l’a conçue et fabriquée et dans ce cas 
c’est  en l’homme qu’il faut chercher  ce qui confère du pouvoir à 
quelque chose qui en émane, qui en sort (ce qui est  d’ailleurs le
cas de la femme, issue de l’homme, si l’on en croit  les premiers
chapitres du Livre de la Genèse)
Contrairement à ce que d’aucuns affirment,  la meilleure défense
contre la machine n’est pas le religieux mais ce que nous avons
appelé la Subconscience, ce qui implique que ne nous prenions
conscience –et cela doit apparaître dès le plus jeune âge-  de
notre capital  génétique que l’on tend trop souvent, de nos jours, à
dénigrer, à traiter en dérision. Et par définition, ce capital ne doit
rien à la machine ou du moins est déjà en soi une machine qui nous
dispense de faire appel à  un apport extérieur. Quand on éloigne 
la machine, la Subconscience se manifeste avec la plus grande
force mais justement, cela fait aussi apparaître des différences de
potentialités entre les « humains  » et l’on préfère ainsi se
soumettre  à la machine, ce qui apparaît pour certains comme un
moindre mal plutôt que d’admettre le verdict  de  ce  terrible 
«comment ». On connaît cette politique du pire consistant à s’allier
avec l’ennemi pour l’emporter sur  un rival.Quel est le bon usage de
la machine ? Nous dirons qu’elle doit nous servir  pour le passé et
pour le  futur mais ne doit exister dans le présent qu’à l’arrière-
plan.  La machine nous permet de perpétuer l’espèce en
prolongeant l’acte ponctuel de l’homme- lui épargnant ainsi une
contrainte pénalisante, qu’elle le fasse par le biais de l’organisme
féminin- d’un appareil assimilable à une machine- ou par le biais du
laboratoire.  Il ressort que le contact direct avec la machine peut
être subconsciemment perçu comme une forme de déchéance,
condition réservée aux étrangers  (cf. l’idée de «  seconde société 
»)  mais même la femme, au regard de son activité sexuelle, peut
avoir été  appréhendée comme une machine, d’où l’existence de
lois, dans le judaïsme, consacrées à l’impureté  (niddah)
La machine nous permet aussi de maintenir la mémoire du passé,
laquelle nous  ouvre  aux lois de la micro-histoire et notamment en
leur dimension cyclique. Il est avéré, en  effet, que  nous
entretenons une certaine amnésie  par rapport  à un passé que
nous recomposons de façon à nous soulager de ses pesanteurs. En
effet, ce qui nous reste dans le souvenir  est  bien insuffisant
pour  retracer  notre parcours sur des années, des décennies, voire
au niveau collectif sur des siècles.  Ce filtrage du passé s’il est
souhaitable pour vivre dans le présent  constitue un sévère
obstacle épistémologique, d’où l’importance du livre, des écritures
et ce n’est pas par hasard que l’on parle des religions du Livre, des
Saintes Écritures. Toutefois, il nous apparait que ce qu’on appelle
l’Ancienne Alliance est marquée par l’écrit alors que l’ Alliance
Renouvelée (cf. Jérémie XXXIV) est plus liée au Verbe, à ce qui est
«  gravé dans le cœur  » et non sur la pierre, ce qui correspond
donc mieux à l’expression orale laquelle ne recourt à aucun support
que l’on puisse emporter avec soi,. Ancienne Alliance donc dans le
Pentateuque (Exode XXXIV)  : ‘Taille deux tablettes de pierre (..)
Ecris  mes commandements  » . Avec la Nouvelle Alliance, du
moins lors de son avènement- les Hébreux sont voués à dépendre
de leur «  Surmoi  », comme l’a bien formulé Sigmund Freud, ce qui
signifie qu’ils n’ont de compte à rendre qu’à leur seule conscience
et non à quelle autorité supérieure puisque la dite autorité 
s’est greffée en leur «  cœur ». En ce sens, l’esclave est plus libre
que le maître en ce que s’il peut obéir, il peut aussi désobéir, ce qui
n’est pas le cas du dit maître qui n’a pas/plus  le choix de la
désobéissance !
Signalons que déjà dans le Deutéronome (Devarim), donc tout à la
fin du Pentateuque, lequel sera suivi de l’ensemble des Livres
des Prophètes, le second volet de l’Ancien Testament, il est bien
question de l’Alliance, avec le mot «  Brith  »  !  C’est  en quelque
sorte le testament de Moïse tout comme le livre de la Genèse
s’achevait par le testament de Jacob  -29:9 à 29:12.  «Vous êtes
placés aujourd’hui, vous tous, en présence de l’Éternel, votre Dieu:
vos chefs de tribus, vos anciens, vos préposés, tous les hommes
d’Israël,  vos enfants, vos femmes et l’étranger qui est dans ton
camp, du fendeur de bois jusqu’au porteur d’eau;  afin d’entrer
dans l’alliance  de l’Éternel, ton Dieu, et dans son pacte solennel,
par lesquels il traite avec toi en ce jour; voulant t’établir aujourd’hui
comme son peuple, et lui-même se montrer comme ton Dieu, ainsi
qu’il te l’a déclaré, et ainsi qu’il l’avait juré à tes pères Abraham,
Isaac et Jacob. »
 
En tout état de cause le Livre de la Genèse serait - bien que placé
en tête - le plus tardif de tout le Pentateuque et il semble bien
préférable de commencer par le Livre de l’Exode, le contenu du
premier livre  - si important aux yeux des Chrétiens avec
notamment le péché originel commis dans le Jardin d'Eden,  étant
largement emprunté aux  cultures environnantes, dans une
dynamique de plagiat. La bénédiction de Jacob relèverait d'une
solution de continuité.
On  ne saurait réduire le passage de l'Ancienne Alliance à la
Nouvelle à celui de l'abandon de la circoncision et du passage par
le baptême, comme on l'entend fréquemment dans les milieux
chrétiens! Ce n'est pas parce que les Juifs  ont perpétué la pratique
de la circoncision qu'ils auront trouvé grâce auprès de Dieu. On a
noté que la circoncision – ce qui implique une purification par
l’abandon du prépuce-  avait disparu  du Ecoute Israel (cf tome Ier)
et cela tient à son interdiction  faite aux Israélites, ce qui se
retrouve dans l’Epitre aux Ephésiens. L’incirconcis est celui qui aura
gardé son prépuce et le circoncis celui qui a en aura été délivré.
Mais que peut signifier la circoncision du cœur  ? Que doit-on ôter,
soustraire du cœur pour qu’il soit circoncis  ? Rappelons que la
circoncision n’est pas un commandement comme les autres
puisqu’il ne peut ni ne doit  être répété à la différence du Shabbat.
Pas plus que l » Alliance Renouvelée n'exige le moindre
baptême puisqu'il s'agit d'une transformation promise aux Hébreux
le moment venu (Aharit Hayamim Hahem, à rapprocher de Aharon,
dernier) qui n'était pas donc encore fixé du temps de Jérémie. L'on
peut certes admettre que l'on puisse baptiser pour affirmer
pleinement - comme le proposent les Anabaptistes qui n'acceptent
pas que cela ait lieu dans la prime enfance- mais en tout état de
cause, cela devrait être réservé à ceux qui sont  Juifs de naissance.
En revanche, la machine ne peut que perturber notre vie dans d’ici
et maintenant. S’il est légitime que je lise un texte ancien dont on
aurait pu oublier voire nier la teneur, en revanche, il n’est pas
tolérable que je lise en public ce que j’ai à dire ici et maintenant. De
même,  l’acte de procréation  dans sa durée mécanique 
ne saurait  interférer  avec  ce qui se joue dans l’immédiat. Le
présent ne saurait donc être pollué par le passé ni par le futur mais
en même temps par le biais de la machine, à l’arrière-plan, en sous-
main, le passé et le futur ne sauraient être sacrifiés.
Chaque fois que l'on invente de nouvelles machines, c'est une
défaite pour l'humanité car cela  contribuera toujours un peu plus à
brouiller les pistes, à fausser les perceptions, à rendre le monde
illisible. Sans le machinisme, la question des femmes et des
étrangers se présenterait sous un tout autre jour.
Incontestablement , la machine est un instrument particulièrement
performant d’intégration sociale, et rappelons que l’immigration ne
concerne pas exclusivement les étrangers mais vaut également au
sein d’un même pays (ascenseur social). La machine ne nous
permet plus de prendre conscience des vraies aptitudes d’une
personne et cela ne semble pouvoir qu’empirer.
Nous ne sommes le plus souvent que des servants de machines, à
commencer par l’apprentissage de la lecture et de la conduite,
lesquels relèvent de la Surconscience. En ce sens,  pour
paraphraser Esope, la lecture serait la meilleure et la pire des
choses. Le livre est bien une machine comme le serait une
charrette, une « voiture », avant que ce mot ne renvoie d’office à un
engin motorisé. C’est l’animal, l’homme qui a la foi, tire et actionne
la machine. Mais la machine ne saurait offrir plus que ce qu’elle a.
Nous avons déjà dressé le portrait de  cet «  homme machine  »
armé de ce double outil  de l’appareil et du  règlement  et qui  est
l’agent  d’une forme de domination insidieuse exercée par le
pouvoir sur ses « administrés  » et  que l’on peut qualifier de « 
mercenaire» formé à la va-vite  en quelques heures et dont on ne
sait plus s’il faut encore le considérer comme un membre à part
entière de la sociétés ou comme une sorte  de machine avec
laquelle il  faut éviter toute promiscuité  en dépit des apparences.
La question du où et du quand importent souvent plus que le quoi et
le comment. Le «  où » pose la question du milieu dans lequel les
choses se disent et se fond et le « quand  », celle de l’opportunité 
de les accomplir, à l’instant T.
  Toute la question est là : de plus en plus nous
rencontrons des  êtres qui sont en  fait déshumanisés – on pourrait
parler de zombies – mais qui  ne sont pas encore dénoncés comme
tels  alors qu’ils agissent machinalement, tout juste capables qu’ils
sont de lire et de répéter ce que dit la machine  et son mode
d’emploi. L’homme équipé  intérieurement et donc 
organiquement  n’a pas à s’appareiller extérieurement.

Les performances de la machine


La machine démultiplie les actes des hommes.  On peut tuer  cent
personnes avec une kalachnikov dans  le même temps que l’on ne
tuer qu’un homme il y a  mille ans.  Les préceptes des religions  du
livre sont décalés par rapport au pouvoir de la machine.  Du temps
de Mahomet, il n’y avait pas la bombe atomique et donc la capacité
à faire le mal  n’était pas du même ordre. De nos jours, un seul
homme peut  massacrer tout un groupe de gens, ce qui repose la
question du rapport de l’un au multiple. D’ailleurs,  l’État est censé
avoir l’exclusivité de la violence –on ne se fait pas justice soi-même-
ce qui revient à poser la puissance du petit nombre sur le grand
nombre, qui est la base de toute société.  Il est clair que l’on fait
moins de dégât avec ses mains, avec un couteau qu’avec une
mitrailleuse  Et ce point nous semble essentiel car le
commandement « tu ne tueras point  » n’a pas la même portée
humaine quand  il s’agit de tuer une personne ou d’en tuer des
centaines ou des milliers, non plus du fait de toute une armée mais
du fait d’une poignée d’individus. Et il est clair aussi que la machine
abolit les différences de sexe  et remet donc en question une
certaine domination physique de l’homme sur la femme. L'homme
libre  doit de préférence œuvrer  à mains nues, sans tenir quoi que
ce soit ni se tenir à quoi que ce soit. le servant est celui qui est
attaché à un objet et qui le tient en mains, qu'il s'agisse d’une feuille
de papier, d'un ordinateur ou d'un pistolet. En fait, le fait de ne pas
se servir de ses mains ni de son sexe  est la marque de
l'androgynat et le célibat conduit à une forme d'androgynat, Le
'génie adamique est celui qui n’a pas besoin de se relier
physiquement  à autrui ni au monde, il se sert avant tout de ses
yeux pour observer mais aussi pour signifier par son regard, sans
passer par le langage. . ..
Y a-t-il débat sur le fait que les machines ne sont pas « 
humaines  » même si elles sont créées par l’homme  à l'aune de
ses besoins et de ses moyens ? Est-ce que le perfectionnement
des machines les rendra plus «  humaines  »? Il serait temps de se
demander ce qui n’est pas humain  » en ce qui concerne les
machines.
On nous dit que les femmes seraient éventuellement plus aptes que
les hommes pour mener à bien certaines opérations.  En quoi, une
telle proposition  doit-elle déboucher sur  une «  égalité  » entre
hommes et femmes en prenant ici le mot «  égalité  » dans le sens 
d’une même appartenance  ?
Les machines sont  précisément conçues pour  soulager l’homme,
ce qui semble devoir impliquer qu’elles sont  plus solides que lui et
qu’elles sont capables de  réaliser ce qu’il lui  était –au départ -
pénible et désormais- le temps passant- impossible de réaliser par
lui-même, comme de porter sa progéniture 9 mois durant..(cf. 
Catherine Despeux. Immortelles de la Chine ancienne. Taoïsme et
alchimie féminine,  Pardés, 1990). Or, il apparaît que la philosophie
occidentale serait incapable de penser la dualité  du masculin  et
du féminin à la différence du taoïsme (yin  yang) En réalité, cette
impression tient au  fait que cette philosophie grecque  exclue la
femme de son champ et nullement qu’elle prône quelque
indifférence par rapport au sexe. On est dans le non-dit, dans
l’allant de soi tout comme la femme  considère comme évident le
fait qu’elle occupe socialement une position subalterne, qu’elle est
aux ordres, qu’elle a vocation à servir. 
Le taoïsme, dès lors, nous apparaît comme apportant une idée de
centralité laquelle implique dialectiquement  celle de satellisation et
de gravitation qui en est le corollaire. Qu’est-ce qu’un centre qui
serait  isolé  ? C’est ce qui tourne autour du centre qui le désigne
comme centre mais c’est en fait l’élément dominant qui tourne
autour de l’élément dominé, comme l’aigle autour de sa proie même
si la dite proie exerce une certaine force d’attraction, qui peut
s’apparenter au Yin, dans le Tao.
Autrement dit,  une chose est de montrer que les femmes sont plus
performantes pour certaines tâches que les hommes, une autre est
de montrer  que les femmes sont aptes à faire ce que font les
hommes les plus doués et les plus épanouis. Il serait bon que les
féministes ne se trompent pas dans leur argumentation et ne
situent pas le problème  sur des plans qui ne sont pas pertinents.
Nous dirons que les femmes se sont plaintes qu’on ne savait pas
les utiliser et quand on a appris à se servir d’elles,  à définir leur
place dans la société, s’est posée la question de ces hommes qui
faisaient double emploi avec elles et qui  n’avaient pas évacué des
positions désormais promises aux femmes. C’est cette promiscuité
des deux genres  face à des activités identiques qui fait à juste titre
problème et non la question  de la différence entre hommes et
femmes.  Cela montre bien à quel point toute forme de mixité est
problématique. Si les activités des deux sexes étaient clairement
définies, et si l’on cessait de dire que le sexe importait peu, il y a fort
à penser que bien des tiraillements disparaîtraient. Le problème,
c’est que les hommes sont sous-employés et  par conséquent
tentent de se maintenir dans des activités qui devraient être
réservées  aux femmes. Nous pensons, pour notre part, que nous
n’avons pas tous le même rapport à la promiscuité selon notre
mode de vie familial. Si nous avons vécu dans un espace confiné,
où les membres du foyer vivaient les uns sur les autres, on se sera
résigné à un tel état de choses au  point de vouloir l’imposer 
à  autrui, selon le processus bien connu de répétition de scénario.
En revanche, si l’on a vécu dans un espace plus vaste, où chaque
membre de la famille disposait de sa chambre propre, il est
probable que nous n’ayons pas fait de la promiscuité une sorte de
Surmoi auquel il faudrait souscrire.  En d’autres termes, le Surmoi
de promiscuité conduira à l’idée d’une assimilation «  dure  » 
alors que lorsque ce Surmoi n’a pas eu l’occasion de se développer
aussi fortement, cela conduira à l’idée d’une assimilation moins
marquée, plus  «  soft  » préservant une certaine diversité de
pratiques, de mœurs au sein de la société. D’où l’importance de
l’habitat familial ce qui entraînera notamment notre rapport à la
mixité sociale. Nous dirons qu'il y a deux Surmois, l'un incarné par
la mère, extérieur - et i, un Surmoi intérieur, incarné par le père.
L'un pousse à la consommation de tout ce que le monde a à
offrir( hédonisme ) alors que l'autre valorise avant tout ce qui relève
de ce qu'il l faut attendre de son propre génie. Malgré les
apparences, la femme est fascinée par ce qui vient d'ailleurs, de
ce qu'elle a appris, glané, entendu et qu'elle répétera maintes fois,
dans un esprit de diffusion, alors que l'homme est avant tout à
l'écoute de lui-même/ Même quand la femme parle d'elle-même;
c'est surtout ce qui lui est arrivé (participe passé), elle est dans la
transmission plus que dans la projection. La femme est marquée
par un Surmoi du « tout raconter », il faut impérativement que
l'information circule et la garder pour elle serait contraire à sa
programmation : on pense notamment aux récits de « viol » .
L'homme semble plus capable de retenue. On notera que le simple
fait de poser une question contraint autrui à réagir, même le simple
« ça va ? » « comment t'appelles-tu ? » et l'on n'a pas
nécessairement à accepter ce type de relation d'interpellation
même si l'interlocuteur se fâche parce que l'on ne lui a pas répondu
comme si l'on avait appuyé sur un bouton : on n'a pas à entrer dans
son jeu. L'enfant peut être excité par la perspective d'une telle
emprise sur autrui.

L'aliénation technique
Apprendre à lire aura inscrit  très tôt l’humanité dans une spirale
d’aliénation technique bien avant les révolutions industrielles Savoir
lire nous apparaît en réalité comme une préparation- comme un
conditionnement-  pour chacun d’entre nous- nous rendant
compatibles, utilisables  pour toute forme d’agencement, quelque
forme d’asservissement à plus ou moins long terme, il est ainsi des
apprentissages qui aliènent par ailleurs. On nous  forme à ce que
nous appellerons le «  faire faire  »  : les gens ne font plus les
choses, ils les font faire ou ils se les font faire. On dit je me suis fait
faire une maison par un maçon tout comme un homme pourrait dire
qu’il s’est fait faire un enfant par une femme. On est dans le  
« Jacques a dit  ».
  L’idée même de lecture nous met en décalage par rapport
au réel – outre que c’est un mode de réception factice à distinguer
d’un mode d’observation authentique. Cette approche  du monde 
s’y substitue  ; on finit par ne plus le  connaître que par ce qu’il en
est dit et écrit avec une  hyperfocalisaton sur les mots qui décrivent
le réel et  une méconnaissance du dit réel. Pour celui qui se  base
sur l'écrit, sur ce qui est dit, le présent et le passé s'équivalent
puisque le présent est aussi stérilisé  sinon desséché que le passé 
dans la mesure où l'on vit le présent de façon décalée.cl
. Le phénomène Internet aura considérablement depuis une
vingtaine d’années renforcé l’importance de l’écrit par rapport à
l’oral – qui n’aurait plus qu’un statut ludique – et même les
téléphones  sont désormais envahis par l’écrit
Avec Internet, les mails (courriels), les textos (SMS), on passe à
une réactivité molle. On peut dire des choses sans avoir à subir
immédiatement la réaction d’autrui. C’est donc une prime à ceux qui
ne sont pas ou plus aptes à un vrai dialogue. En ce sens, on a là
affaire à un relationnel pauvre qui a fini par s’imposer tout comme la
nourriture de pauvre a conquis ses lettres de noblesse. On n’en est
même plus au refus de rencontrer l’autre- corvée que l’on
s’épargne- mais même de l’avoir au bout du fil !  En fait, on peut
parler d'une paresse, d'une perte de tonicité, d'une recherche
d'économie au niveau relationnel,  qui serait rendue possible par la
technologie. On ne saurait sous-estimer ce besoin de s'économiser
et d'économiser dans le traitement d'autrui, que ce soit au niveau de
la parole qu'à celui de l'alimentation. La machine incite à ce type de
calcul aux dépens  d'autrui. On en est au stade avec la récente
vogue des patinettes/trottinettes -où l'enfant  apprend très jeune à
s'économiser  et à réduire ses efforts, dans tous les domaines.
Bien pis, l'usage de jouets s'inscrit dans le champ du visuel et
risque bel et bien d'être préféré à l'éveil de la pensée, de la
réflexion, qui relève d'une maîtrise du mental et bien plus difficile à
appréhender de l'extérieur par les éducateurs !

C'est la politique et la logique du moindre effort. La résistance à la


machine  se réduit comme peau de chagrin.  Quand la machine
tombe en panne, c'est la panique, on est perdu.
Cela nous rend évidemment tributaires et dépendants de la
machine au point que la personne qui n'est pas appareillée et qui ne
sait pas se servir des outils, apparaît comme marginalisée. 
D'où l'importance croissante, paradoxalement, de ceux qui ont su
préserver leur autonomie, comme le "mentat" dans la saga de
science-fiction Dune de Frank Herbert qui correspond à un retour au
stade androgynal qui précède celui des alliances avec ce qu'elles
ont d'aliénant. On lit dans cette  épopée : « Les hommes ont
autrefois confié la pensée aux machines dans l’espoir de se libérer
ainsi. Mais cela permit seulement à d’autres hommes de les réduire
en esclavage, avec l’aide des machines.»
C'est ainsi  qu’il suffira qu’il se soit glissé une erreur dans un
texte pour que nous perdions le contact avec ce qui se passé-par
manques de repères, de recoupements.  Ainsi, telle erreur dans un
programme de concert ou tel changement non signalé dans le
programme qui sera réellement suivi par les interprètes mettra en
évidence à quel point les spectateurs sont dépendants du texte écrit
sans parler évidemment des interprètes eux-mêmes qui eux aussi
sont liés à des écrits. Le règne de l’écrit est flagrant et des plus
révélateurs.
Si une étiquette  a été déplacée, le «  lecteur  » le plus souvent ne
s’en rendra même pas compte. Imaginons un promeneur dans un
zoo, dans lequel on aurait permuté les panneaux, les signa : il
prendra l’éléphant pour une autruche et vice versa et ce qui est écrit
prévaudra  sur ce que les personnes présentes affirmeront. Cela
tient à l’autorité de la chose écrite, donc de la machine censée être
plus fiable que les humains. Une mère explique ainsi à son enfant
comment on traverse la rue  : on regarde non pas s'il y a ou non des
voitures qui viennent mais si c'est au vert ou au rouge si bien que
l'enfant ne traversera  pas même s'il n'y a aucun véhicule à
l'horizon. Au niveau de la dépense de «  matière grise  », des « 
méninges  », l'enfant se verra ainsi dispenser  d'avoir à repérer, à
extraire l'information utile d'un ensemble bien plus vaste à savoir
tout ce que l'on peut percevoir sensoriellement  puisqu'il n'aura 
qu'à se fixer sur un signal binaire. On est là dans un processus de
nivellement par le bas qui correspond un QI minimal  ! 
Tant et si bien que plus une personne sera assimilable à une
machine, plus on sera amené à lui faire confiance. Le texte imprimé 
primera sur le texte manuscrit, la parole enregistrée sur la parole 
de l’instant. On l’a compris dans les bus où les consignes ne sont
plus  formulées par le machiniste mais par des textes que l’on
déclenche par un bouton. C’est l’écrit qui fera  donc bel et bien
autorité– ou la bande  magnétique que l’on peut repasser
indéfiniment- ce qui nous place dans un rapport hiérarchique par
rapport à l’outil et celui qui le sert  et s’en sert. Respecter l’écrit,
c’est se comporter selon un certain ordre-dans tous les sens du
terme- censé supposé être reconnue par tous les lecteurs, ce à quoi
contribue sa dimension visuelle. La personne qui tient un outil 
s’inscrit dans le visuel plus que celui qui ne peut exhiber d’un outil,
parce que c’est dans sa tête. Et bien entendu, l’oral se contente de
plus en plus de lire à voix haute ce qui est écrit alors que l’écrit 
est initialement tributaire de l’oral dont il est l’extension et le
prolongement. En fait l’écrit est lié à la mort et à l’absence, ce sont
les traces que l’on laisse derrière soi, à l’instar d’un testament, des
«  dernières volontés  » et les femmes ont vocation à gérer l’écrit
en assumant ainsi un prolongement des hommes tant dans le
temps que dans l’espace. Passage de la loi orale à la loi écrite,
chez les Juifs.  On notera que l’hébreu a maintenu clairement le
fait que l’oral précède l’écrit : on ne peut, en effet, lire un texte en
hébreu si l’on ne parle pas «  couramment  » cette langue au
niveau oral. En effet, l’hébreu n’est pas censé s’écrire avec des
voyelles (à la différence du yiddish qui utilise pourtant le même
alphabet)  et dans l’Israël moderne, la lecture de la presse, par
exemple, n’est pas secondée par l’ajout de voyelles. En revanche,
les livres de prière juifs  recourent à un tel procédé, tout comme 
le Pentateuque et ses appendices de l’Ancien Testament (Tanakh),
ce qui permet à des fidèles, incapables, pour la plupart, de
s’exprimer en hébreu, de le prononcer néanmoins, ce qui peut faire
illusion.
En astrologie, la personne qui y croit se définira par l’écrit qui
constitue son thème car il lui sera plus facile de lire son thème que
de se présenter en partant d’elle-même sans l’écran du dit thème.
Elle ne sera pas dans une approche critique de la valeur intrinsèque
du thème mais fascinée par l’esthétique de celui-ci, lequel l’aura
persuadé de s’y lier et relier mais une telle emprise est
éminemment  révélatrice d’une dimension mécaniste de l’être
humain. L’écrit est  en effet-on le sait fort bien de nos jours-
comparable à une sorte de « puce », de «  carte  » magnétique,
qui  quand elles sont introduites dans un appareil –et cela vaut pour
la procréation- enclenche son fonctionnement. L’écrit ne date
évidemment pas d’hier (cf. les Tables de la Loi) ce qui nous conduit
à relativiser fortement  l’idée selon laquelle nous vivrions des temps
nouveaux comme était dit dans l’Ecclésiaste (attribué au roi
Salomon). Il n’y a rien de nouveau sous le Soleil.  Les astrologues
nous rétorquent que le thème astral permet de gagner du temps
dans la connaissance d’autrui en oubliant que dans le champ de la
relation à autrui,  il s’agit qu’autrui prenne conscience de ce qui se
passe en lui  quand bien même le saurait-on d’emblée.
Paradoxalement, nous avons pu noter que les astrologues 
professionnels se servent fort peu de l’astrologie dans leurs
relations entre «confrères  » et dans l’organisation de leur
communauté.  Que penserait-on de professeurs d’anglais qui ne
parleraient jamais «  anglais » entre eux mais seulement de
l’anglais  en tant que savoir à transmettre  ? C’est d’ailleurs là
toute l’ambiguïté d’un tel apprentissage qui passe immédiatement
par une traduction dans une autre langue comme si cette langue
que l’on est censé apprendre ne se suffisait pas à elle-même. On
pourrait ainsi parler d’une instrumentalisation du langage 
(astrologico-astronomique comme de l’hébreu, chez les Juifs
religieux de la diaspora. Dans les deux cas,  ce sont des pratiques
langagières relevant du signifiant plus que du signifié.  On doit
savoir «  lire  » une carte du ciel  avec ses glyphes des planètes,
des signes, des aspects, ou une bénédiction en caractères
hébraïques  ; on est dans le signe mais pas vraiment dans le sens.
Mais «  lire » ne signifie pas  ipso  facto traduire ni interpréter, et
il peut exister un sérieux «  hiatus  » entre  le texte de
référence et ce qu’on lui fait dire.

L'EMPRISE DES MACHINES SUR  LA  SOCIÉTÉ

Il  deviendra de plus en plus difficile d'apprécier en aval la vraie


valeur de quelqu'un, tant  l'intrusion des machines peut fausser le
jeu et notre perception d'autrui selon l'équipement dont il sera ou
non pourvu.  Il est nettement plus aisé pour les gens d'apprécier la
supériorité d'une machine sur une autre que d'un individu sur un
autre. Il serait donc plus facile- à la limite-  d'élire une machine
qu'un homme ; la technique fausse la perception des "dons" les
armes à feu faussent les rapports de force ; on reconnaît la
supériorité des machines pas des personnes. Le cinéma met en
scène le rôle des armes à feu -et l'on pense à un film comme la "
Horde sauvage" (The wild  bunch, 1968) de Sam Peckinpah dont le
deus ex machina est une mitrailleuse. A contrario,  sur le potentiel
physique comme "Le transporteur : héritage",  de Camille
Delamarre (2015), où l'on se bat à mains nues. Selon nous, le
maintien d'une circulation des armes à feu aux États Unis 
est avant tout une revendication féministe, le revolver apparaissant
comme une garantie d'égalité des sexes et comme une sorte de
phallus. Mais, toutes proportions gardées,  quand quelqu’un se
présente, «  armé  » d’un texte qu’il entend réciter d’un bout à
l’autre, cela s’apparente à   nos yeux à  la possession d’un objet
contondant.
Ce qui caractérise le chercheur doté d’un certain esprit scientifique
c'est sa faculté à ne pas se laisser arrêter par certains détails
empêchant la comparaison, le rapprochement.  Il en est ainsi des
langues : il est trop facile de souligner les différences et de refuser
de  saisir les convergences.  On nous parle alors de rigueur quand
on s'oppose à reconnaître des similitudes mais d'un point de vue
scientifique, une telle attitude  rigide de rejet ne saurait être de
mise. Ce sont ceux qui passent outre qui vont plus loin.
Or, on note que désormais les moteurs de recherche sont capables
de signaler des similitudes, de corriger des fautes,  de proposer des
synonymies. En ce sens, ils se révèlent plus intelligents, plus 
interactifs que bien des humains qui butent et sont rebutés au
moindre obstacle et qui au lieu de relier les choses  se complaisent
à les distinguer.

NIVELLEMENT PAR LE BAS DU TRAVAIL.


Nous avons dénoncé les abus de langage qui correspondent à une 
pratique délibérément minimaliste. On dira par exemple que l’on a
trouvé du « travail » en se gardant bien de préciser de quoi il s’agit
car c’est à ce prix qu’une certaine façade égalitaire peut être
maintenue. D’aucuns découvrent très tôt tout l’avantage qu’il y a à
user de telles formules creuses, c’est-à-dire de signifiants sans
signifiés, sans complément.
Le  débat est en partie faussé du fait du taylorisme lequel a joué un
rôle majeur pour l'intégration de populations marginalisées, qu'il
s'agisse d'immigrés, de noirs (aux USA) de femmes voire d'enfants.
Cela tient bien entendu à ce que ce travail ainsi décomposé 
devient ipso facto plus accessible. Cette intégration par le biais d’un
travail machinal n’implique aucunement une véritable appartenance
à la culture ambiante.
Cela vaut même pour le pilotage des avions qui exige de moins en
moins de compétences ce qui peut provoquer des catastrophes en
cas de défaillance technique. Les techniciens remplacent les
ingénieurs ! Ils n’ont pas de marge de manœuvre. On dira que
l’illusion existe  jusqu’à un certain niveau : mais plus l’on monte
dans les sphères les plus exigeantes et plus certains discours font
long feu. L’égalité, il faut le dire vite  et ne pas être trop regardant !
L'égalité correspond à un niveau intermédiaire – d'où une structure
ternaire - accessible aux deux sexes alors que la génialité est
réservée aux hommes et la génitalité aux femmes, selon la formule
d'Antoinette Fouque.
  Et ce processus vaut évidemment pour les machines
elles-mêmes. Mais il  semble qu'il y ait un seuil indépassable si l'on
en croit les historiens lesquels ne retiennent parmi les personnages
marquants du génie adamique humain quasiment que des hommes
et ce y compris pour le XXe siècle comme si les femmes étaient
vouées à rester dans la moyenne, sinon dans la médiocrité mais
elles ont le nombre pour elles du fait de leur faculté de duplication.
Si tout le monde est d’accord, c’est que cela doit être « vrai ». Les
femmes ont aussi l’arme de la rumeur, de ces formules qui se
répètent  encore et encore de bouche à oreille. On notera que ce
qui compte ici ce n’est pas tant le plaisir que l’on peut éprouver au
contact de telle œuvre mais l’impact de la dite œuvre  sur le cours
des choses. Un remake-au cinéma- peut plaire davantage au public
que l’original.  En ce sens, seuls les historiens semblent en mesure
d’apprécier un œuvre à sa juste valeur, de la situer à sa vraie place.
On dira qu’un personnage marquant est celui sera parvenu à se
démarquer de son temps et de son groupe et qu’inversement, celui
ou celle qui n’y parviennent pas sont condamnés à un certain
anonymat posthume, vu qu’ils seront perdus dans la masse ! Cela
dit, une grande partie de nos activités nous semble liée à une
expérience mécanique du déjà vu, ce qui renvoie à des
expériences, des souvenirs de l'enfance ou de l'adolescence dont il
est bien difficile d''échapper à la fascination et qui risquent fort de
prévaloir sur de nouvelles propositions, soit un habitus qui renvoie
aux pesanteurs sociales signalées par Bourdieu. C'est ainsi qu'il
reste encore très rare de voir des noirs ou des arabes, y compris de
deuxième ou troisième génération d'immigration, - on ne parle pas
ici des interprètes sur scène – une hirondelle ne fait pas le
printemps -dans une salle de concert de musique classique, même
quand l'entrée est libre...
La Loi  et la question du genre

Il est important de préciser quand il est question d’une femme si elle


est jeune ou bien âgée et donc dire « les femmes » est peu
pertinent en ce que cela confond, plus ou moins délibérément, deux
populations bien différentes , même si  l’une, l’âgée, est issue de la
jeune. Décalage diachronique donc et non synchronique.
Quand la femme est  jeune, on dira qu’elle est un signifiant qui
existe par lui-même, c’’est à dire qui peut susciter toutes sortes de
lectures, de projections, d’usages et donc de contenus supposés. 
A contrario, quand la femme  s’use, elle va de moins en moins être
en mesure de servir de signifiant. Il ne lui reste plus dès lors à
basculer dans le signifié, c’est-à-dire à ne plus laisser à l’autre le
soin de dire ce qu’elle est. La femme âgée n’est plus un contenant
mais un contenu et la femme jeune qui pouvait se contenter d’être
présente va compenser cette dégradation par une émission, ce qui
la rend quelque part masculine.
Nous dirons que le signifiant  de par sa seule présence est
nourrissant- il nourrit l’âme.  En cela il importe que les femmes
prennent pleinement conscience de cette faculté due à leur seule
présence mais qui tend à s’estomper avec le temps.
La femme  nous apparaît comme la matrice de la machine ou si
l'on préfère la machine tend à se substituer à la femme auprès de
l'homme. Les analogies entre la femme et la machine sont
frappantes.
On  a pu observer que les secrétaires sténodactylo des années
Cinquante ont fini par être remplacées par des machines que les
hommes ont appris à utiliser sans plus passer par des femmes. 
Le champ des femmes est celui qui est le plus accessible aux
machines. La machine à écrire (ancêtre  de  l’ordinateur) qui fut
quelque temps un marqueur du féminin a laissé la place à la
machine à coudre qui reste un domaine réservé dans lequel peu
d’hommes pénètrent.
L'électroménager, ne tend-il pas à se substituer au travail de la
"ménagère"? Même le cinéma fait concurrence aux femmes en
chair et en os en offrant aux hommes une présence féminine
virtuelle. Les  femmes  seraient en fait  des auxiliaires des
hommes ce qui ressort d'une lecture du chapitre II du Livre de la
Genèse. On serait dans le domaine d’une biotechnologie primitive-
une proto-technologie- et il est possible que notre rapport aux astres
passe par le truchement des femmes, dont on connaît la condition
cyclique. Cependant, nous verrons que les opérations liées au
nettoyage constituent un enjeu crucial pour l’Humanité, si l’on se
situe non seulement sur le plan physique mais sur le plan
psychique. Mais il nous faut préciser  que pour nous la
biotechnologie peut être l’œuvre du « bios », dans son aptitude à
créer du lien  entre lui et tel ensemble étranger, éloigné, séparé.
On est certes tenté de se contenter de la thèse de la transmission
des caractères acquis mais  qui reste contestée (voir le néo-
lamarckisme, cf. notre ouvrage L’étrange Histoire de 
l’astrologie op. Cit.) ou encore par la sélection naturelle (à la
Darwin) mais pour notre part nous pencherions plutôt pour 
une dimension biotechnologique impliquant évidemment un savoir
dont nous ne disposons encore que médiocrement mais dont nous
pensons que certaines entités ont pu développer un certain degré
de sophistication, dans le cadre de ce que nous appelons la
Seconde Création, non pas celle due à Elohim qui n’aborde guère
la question des outils  mais celle, plus en aval d’Adam, laquelle
suppose une forme de programmation de son rapport au régné
animal, végétal et minéral, ce qui n’implique aucune transformation 
de ce qui se voit ainsi instrumentalisé, vu que c’est le récepteur qui
intègre dans son propre mode de fonctionnement certains codes,
comme pour prendre un exemple emblématique le chant du coq
servant de réveil matin alors que le coq n’en a ni cure ni
conscience. On est là dans une écologie douce qui n’affecte pas
l’environnement mais lui confère par le biais de l'instrumentalisation
une signification supplémentaire. Autrement dit, le récepteur choisit
ce à quoi il réagira et en ce sens il  se déleste d’un certain pouvoir
sur un objet qui lui est extérieur mais qu’il aura modelé à sa guise,
non pas en le changeant mais en déterminant un nouveau rapport
avec lui.
Le rapport des femmes à la lecture nous semble particulièrement
révélateur de ce qui est commun entre elles et les machines. Ne
parle-t-on pas d'un lecteur de CD? Dans le cas des femmes, la
problématique se situe à deux niveaux : d'une part elles doivent
apprendre à se servir d'objets aussi divers qu'un livre ou une
bicyclette, d'un  téléphone ou d'une casserole  et d'autre part,
les hommes doivent apprendre à se servir au mieux des femme, ce
qui n'est pas encore le cas actuellement par- delà l' initiation à la
danse, ou  à la relation sexuelle, assimilable à une chorégraphie,
bref à conduire une partenaire,  D'où l'importance de la délégation
qui confère du pouvoir à l'autre (qui peut d'ailleurs être tenté d'en
abuser), aux fins de se décharger de tâches «  ancillaires  », de « 
corvées« 

. En fait, les femmes, par précaution, mues par un  souci de


perfection,  préfèrent lire un texte de peur d'oublier un point  tout
comme elles évitent l'oral- lequel  autorise davantage 
l'interruption, laisse plus de liberté à l'interlocuteur- qui peut les
conduire à ne pas réagir  correctement aux propos de
l'interlocuteur  ; Pour les femmes, la situation la plus confortable
(cf. la zone de confort) consiste à ce que chacun s'exprime à tour
de rôle sans rebondir sur ce qui a été dit avant. Les clubs 
de poésie où chacun  récite ce qu'il a apporté,  ui conviennent
mieux que l'atmosphère  des vrais colloques. Ce faisant on en
arrive à un nivellement par le bas en posant des conditions
contraignantes et rigides des prises de parole qui entraveront les
participants les plus dynamiques mentalement. Le fait de parler par
exemple, des affaires, permet de passer de la sphère du haut à
celle du bas et donc de permettre à un maximum de gens de penser
pouvoir porter un jugement non plus sur l'avenir mais sur le passé,
ce qui est beaucoup plus à leur portée.
SELON NOUS, LES FEMMES auraient  VOCATION, UNE FOIS
QUE LES HOMMES ONT ÉTABLI UN NOUVEAU CONSENSUS, A
L’APPLIQUER, A LE METTRE EN PRATIQUE, L’ENTÉRINANT 
NON POINT PAR LE VOTE MAIS PAR  SA MISE EN ŒUVRE. sa «
réalisation », son « exécution ». Elles ont vocation à amplifier. Ce
qui est applicable est la référence bien plus que la valeur
intrinsèque. Autrement dit,  l'humanité - selon une dialectique du
servant et du maître - se diviserait entre ceux qui ont besoin d'un
ordre immuable, préétabli et n'étant plus sujet à variation 
et entre ceux qui, au contraire,  explorent inlassablement de
nouvelles voies. C'est dire que ces deux humanités ne partagent
pas les mêmes valeurs, quand bien même seraient-elles
complémentaires. Est- ce que la machine est identique à son
concepteur alors même qu'il  y  a interdépendance? En fait 
contrairement à un préjugé fort répandu la réalité  est plus
superficielle que la vérité. On peut générer toutes sortes de réalités,
de faits et l'on parle de prophéties auto-réalisatrices  tout comme
l²on dit que ²le vrai n'est pas toujours vraisemblable. Le Droit, la Loi
produisent toutes sortes de réalités comme d'envoyer quelqu'un en
prison pour un certain temps ou installer quelqu'un à l'Elysée.. Les
contrefaçons  sont des objets, des "choses"  (res en latin, qui a
donné réalité) bien réel et pourtant ce sont des  "faux" quand bien
même (cf. nos travaux sur Nostradamus) les vrais qui auront été
copiés, imités auraient disparu. Dire la vérité ne saurait se réduire à
répéter ce que quelqu'un a exprimé: cela relève de l'ordre de la
réalité.  La surconscience  tient au réel et la subconscience au
vrai et il est bien plus aisé de  traiter du réel  que du vrai..
Ne peut-on dire que les femmes sont  fâchées avec l'Histoire? Il est
vrai que celle-ci ne leur  fait pas de cadeau. L'Histoire serait-elle
misogyne? On pourrait le croire en étudiant  la place des femmes
dans les ouvrages d'Histoire de la Musique, de la Peinture, de la
Poésie  de la Philosophie etc. Ce sont là des faits que les femmes
préfèrent  mettre en doute au nom d’une  forme de complotisme
dont elles seraient victimes de longue date.Paradoxalement; une
femme inculte ne prendra pas conscience du génie masculin!
L'Histoire condamne aux oubliettes des œuvres de
femmes, les  place et les situe en marge. On nous rappelle que les
femmes ne  sont que 3 % des Prix Nobel  tout au long du XXe
siècle et cela tient selon nous au fait que la prime est accordée au
premier qui aura découvert quelque chose et non à celui qui aura
pris la suite. Si l’on prenait le problème à l’envers, on aurait une
quantité absolument ahurissante de candidats, ce qui rendrait la
tâche totalement ingérable. Le drame de ceux qui viennent après,
c’est qu’ils sont trop nombreux ;  Si l’on veut  arriver à des quantités
raisonnables  de candidats, force est de ne sanctionner que les tout
premiers. Nous verrons que cycliquement, les sociétés passent par
des périodes  de large partage, participation où l'important 
passe par un maximum d'acteurs alors qu'au cours d'autres
périodes, les sociétés préfèrent  opter pour un temps de «  vérité 
», en  refusant tous les expédients,, les complaisances, 
; les impostures de tous ordres,  ,tout ce qui pourrait s'interposer
dans notre rapport au réel, la question étant de la méthode servant
à repérer les cas d’imposture, notamment en considérant les motifs
et les mobiles des suspects, sachant que toute annonce, toute
prophétie entraine son lot d’impostures, tout comme dans le conte
de Cendrillon, les candidates seront nombreuses à vouloir essayer
la pantoufle  perdue.
Certaines réactions, ripostes  féministes prêtent à sourire comme la
façon dont on a récemment nommé les stations de la ligne de
tramway T3B à Paris en utilisant un maximum de noms de femmes,
ce qui ne saurait être le fruit du hasard, d’autant que l’information
géographique ainsi fournie est quasiment nulle ! On pense ainsi
modifier l'image de la femme! La  présence de noms de femmes sur
les panneaux pour prendre une revanche sur l'Histoire. Où est la
cause, où est l’effet ? D’aucuns prétendent que ce sont les
jugements que l’on porte qui déterminent les résultats. Autrement
dit, il suffirait de changer notre opinion sur les femmes pour que tout
bascule/
Une fois de plus, on ne peut que constater un déni de 
la dépendance des femmes à l'égard des hommes alors que
subconsciemment elles en restent foncièrement tributaires, dans
leur comportement. La grenouille qui se voulait aussi grosse que le
bœuf, elles est «  gonflée  »..
On notera cependant une certaine ambivalence en ce que les
machines échappent au vieillissement de leur apparence et pas les
femmes, même si en se parant d'objets,  en s’accompagnant
d’animaux, elles ont l'illusion de rajeunir. Les femmes sont 
engagées dans un compte à rebours, qui les fait passer de la part
des hommes de la projection, de  la fascination au rejet, au rebut.
En ce sens, les femmes  tendent à développer un sens aigu du
temps qui passe et de son irréversibilité  : après un certain âge,
elles ne peuvent plus enfanter  et perdent peu à peu de leurs
charmes alors que les hommes peuvent rebondir tout au long de
leur vie. Dès lors, la femme serait plus dans la linéarité.
On pourrait soutenir  que – pour les hommes - le paradis est 
peuplée de jeunes femmes (en âge d’enfanter) et l’enfer de
femmes  portant les stigmates – plus ou moins irréversibles - 
de l’âge (et ménopausées)
Le rapport de l'homme à la machine est celui d'un créateur à sa
création et l'on ne peut pas ne pas songer à Pygmalion. Il 
y a là un dilemme: plus le créateur fait progresser sa création et
plus celle-ci est en mesure de se substituer à lui.  Mais alors où cela
nous mène-t-il,  ne risque-t-il pas de se voir dépassé, débordé par
elle? Il y a là comme un jeu de dupes. L’homme serait ainsi son
propre fossoyeur ! En effet, que dire d’un être qui  caresse le rêve
fou –à l’instar d’un Frankenstein ou d’un Maharal de Prague 
(Golem) que de laisser la place à sa propre créature/création. En
dépit des apparences, ce  fantasme de la perpétuation n’est pas
féminin mais bel et bien masculin et la femme ne fait qu’aider
l’homme à le réaliser.
Est- ce que ce sont les femmes qui ont obtenu ce qu'elles voulaient
ou les hommes qui auront joué  aux apprentis sorciers? That is the
question!  Le hic, c'est que le progrès peut se révéler plus comme
le problème que comme la solution. Mais il y a chez certaines
populations une telle détestation de leur propre Histoire qu'elles 
seraient prêtes à ce que l'Humanité en arrivât à se détruire 
ou en tout cas à prendre des risques excessifs car elles considèrent
qu'elles n'ont plus  rien à perdre.  Pour les femmes, il  importe
d’être  respecté pour ce qu'on est individuellement ou
collectivement  de façon standard, universelle ou du point de vue
de notre statut officiel, de nos "fonctions", le terme renvoyant à la
machine, y compris dans le cas de la procréation. Ce sont les
hommes qui ont la charge d'élire les meilleurs d'entre eux  et les
femmes appliquent ces choix, qui permettent de  passer du
singulier au pluriel par démultiplication....
L'enfer c'est les autres, un monde avec uniquement des femmes
pour un homme et vice-versa.  le monde des femmes: tout est déjà
joué: on a une fonction, on a un rôle, on a un appareil à faire
fonctionner. Mais qui a décidé quoi? En haut!
Nous entendons par respect d'autrui, non pas l'exercice d'un
comportement standard qui s'adresserait à n'importe qui mais une
attitude qui tienne compte de la qualité de la personne en vis à vis,
de sa spécificité. On ne traite pas un enfant comme un adulte, un
malade comme une personne bien portante. Celui qui ne perçoit
pas les différences et les diversités entre les gens qu'il rencontre,
qui traite tout le monde sur le  même pied fait selon nous preuve
d'une certaine forme de cécité morale/mentale. 
Normalement,  nous sommes censés sentir  quelle est la bonne
attitude  à adopter  à un instant T  avec tel ou tel interlocuteur.
Qu’est-ce qui distingue la phrase «  je fais ce  travail » de la
phrase « j’ai fait ce travail »,  bref quelle différence y-a-t-il entre le
présent et le passé ? On notera qu’en français, à l’oral, les deux
phrases se ressemblent étrangement et ne diffèrent que par le son
« e » qui devient le son «é»,  ce qui vaut aussi pour l’article défini
masculin et l’article défini pluriel : le et les, à l’oral. A l’oral, 
la forme «  l’étranger  » est parfois comprise par des personnes ne
se référant pas à l’écrit comme «  les trangers», ce qui donnera  « 
le  tranger  », ce qui expliquerait pourquoi toute une série de mots
français sont rendues en anglais dans leur initiale  :
espion  donne «  spy  », épée donne «  spade  »,  étalon
donne «  stalion  », épice donne spice et ainsi de suite. On notera
par ailleurs le cas de l’article arabe «  al  » qui n’est pas séparé en
français du mot qui le suit, comme alchimie. alcool, almanach,
Almageste, amiral  etc
 
. C’est pourquoi nous avons exprimé l’avis que le français fût plus
ergonomique à l’écrit qu’à l’oral. Nous voudrions montrer ici 
qu’une chose est que quelqu’un fasse ce que je fais ou qu’il fasse
ce que j’ai fait. Comme on dit, ce qui est fait n’est plus à faire.
Celui qui est capable de faire ce que j’ai fait n’est pas pour autant
apte à faire ce que je fais.
Le temps  constitue un large fossé méthodologique et
épistémologique, même si cela ne tient qu’à une nuance phonique
fort ténue comme dans « je passe »  et « je passais »,  je pense et
je pensais etc.
On aura compris qu’en terme d’imitation, celui qui entend reproduire
ce que je suis en train de faire n’est pas du tout confronté au même
défi que celui qui se contente de faire ce qui a déjà été fait.

Vers une organisation ternaire de la société


Entre le travail de pure exécution et celui de pure création, il existe
un stade intermédiaire, qu’il conviendrait de développer. Selon
nous,  la vie musicale devrait s’organiser sur trois niveaux 
: le compositeur qui produit le matériau sonore, l’arrangeur qui lui
confère telle ou telle forme et l’interprète qui exécute selon la forme
ainsi choisie Les femmes correspondraient à ce troisième niveau
alors que les hommes se répartiraient entre les deux premiers (cf.
infra). On regrettera donc que l’on ait tendance à réduire les deux
premiers niveaux à un seul, le compositeur ne laissant guère de
place, en général, à l’arrangeur, ce dernier devant, selon nous, 
se spécialiser dans l'orchestration ou la transposition pour d'autres
instruments, ce qui exige en tout état de cause  d'apporter une
certaine valeur ajoutée somme toute plus intéressante que la simple
exécution telle qu'elle leur est fournie par la partition. C'est alors
qu'une véritable collaboration  entre les deux sexes  fait sens. Or,
la situation actuelle  ne favorise guère une situation médiane entre
l'exécution mécanique et appliquée  et la création et nous pensons
que c'est ce créneau intermédiaire que les femmes devront explorer
et exploiter pour ne pas être broyées par la robotisation ou être
frustrées par des espérances mimétiques chimériques. Il revient 
aux femmes  de se brancher sur les hommes, ce qu'elles font
d'ailleurs en pratique mais non en conscience. Entre les génie
adamique et les interprètes, il y a place pour une forme seconde de
création que l’on retrouve dans le théâtre (   et dans une moindre
mesure dans  le cinéma)  avec le metteur en scène. 
Nous placerons la femme entre le maître et l’esclave. Elle
s’apparente au maître, en tant que créateur et non en tant que
consommateur, en ce qu’elle dispose en elle-même d’un certain
nombre d’outils «  internes  », son utérus, son aptitude à
enregistrer, et dans les deux cas cela permet la perpétuation de
l’espèce et du savoir sans passer par la machine «  externe », ce
qui est éminemment souhaitable d’un point de vue écologique. Mais
la femme s’apparente également à l’esclave en ce qu’elle est,
comme lui, au service du maître, si ce n’est que l’esclave, au sens
où nous le définissons ici, est avant tout celui qui actionne  la
machine  On parle du maître des horloges, et en effet le maître est
celui qui marque le temps  social. et l’esclave celui qui adopte,
profite  de  la temporalité du maitre.
. Le seigneur dépend de lesclave en ce quil compte sur lui, ce qui le
libère de toutes sortes de contraintes  : on le reconnait en ce quil
aime se faire servir, alors que l"esclave entend soccuper de tout,
ce qui montre quil se situe non pas en haut de l'échelle sociale du
corps social -  mais en bas. Le verbe pouvoir na pas le meme sens
pour ces deux protagonistes  : pour lesclave, pouvoir, cest avoir la
permission (may, en anglais) tandis que  pour le maitre, pouvoir,
cest  cest-à dire la capacité la compétence. Rappelons que
l'esclave correspond, selon nous, à la partie inférieure du corps, à
savoir non pas la tête mais les bras et les jambes ; Or, la force
physique doit être controlée par le mental, l'intellect 
sinon, littéralement, elle est aveugle puisque les yeux se situent
dans le tête  Inversement, que vaudrait un corps sans tête, un
phallus sans femelle, etc  ? on voit que la contemplation du corps
est porteuse d'un message de dualitéque lon retrouve dailleurs dans
l'/Évangile_selon_Matthieu" selon Matthieu, chapitre 13, versets 24
à 30 :
«  Il (Jésus) proposa une parabole, Le royaume des cieux est semblable
à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais,
pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi
le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie
parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire  :
Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ  ? D'où
vient donc qu'il y a de l'ivraie  ? Il leur répondit  : C'est un ennemi qui a
fait cela. Et les serviteurs lui dirent  : Veux-tu que nous allions
l'arracher ? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez
en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la
moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs 
: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez
le blé dans mon grenier

En réalité,  les rôles des hommes et des femmes relèvent 


d'histoires bien  différentes, d'une part celle des élites, vouées à un
certain brassage,  de l'autre celle des masses, des foules,
prisonnières de pratiques figées. Citons un passage d’un ouvrage
de Florian Parmentier :
« Au créateur du sublime, toujours la foule préférera  les 
comédiens  du sublime (…) Là  où vous aurez vu 
marcher une grande foule, soyez  sur que vous trouverez un
histrion en tête. Il n'y a pas tant  d'amateurs pour suivre les
hommes de génie adamique (.)Les tribus, les peuples; les partis, les
nations ne vivent que d'un seul homme »
Force est de constater qu'une des leçons de l'Histoire, est que les
femmes sont exclues de l'élite, non pas tant de leur vivant qu'au
regard de la postérité. Cela peut d’ailleurs conduire-à son comble, à
la négation, le rejet des domaines qui permettent à l’élite de
s’affirmer, comme les arts et les sciences. Nous dirons que le temps
n’est pas du côté des femmes, que leurs œuvres vieillissent mal,
n’ont guère droit à une gloire posthume,  ce qui explique que l’on
tende à les oublier alors que celles des hommes  se bonifieraient à
l’instar des grands crus.
Tel est l'ordre du monde tel qu'on a le loisir de l’observer
siècle après siècle et la robotisation  accrue du  XXIe siècle ne fait
que mettre en évidence  le fait que les femmes sont plus proches 
dans leur mode de fonctionnement  des machines que des
hommes..  Mais paradoxalement,  plus cette robotisation
s'accentue et plus les femmes fuient  désertent vers le monde
masculin à la façon dont les peuples  fuyaient, refluaient 
devant les envahisseurs, le devenant eux-mêmes, à leur tour.
La question de la Subconscience exige que nous fassions effort
pour distinguer les psychismes masculin et féminin. Ce qui est
mécanique chez la femme, c’est qu’elle a une grande aptitude à
répéter et à se répéter, Ce qui nous frappe, c’est  le caractère
littéralement imperturbable du comportement féminin, comme
imperméable à tout ce qui pourrait faire obstacle à l’action engagée
et qu’elle se doit de mener de bout en bout. On l’entend souvent
dire- quand on cherche à l’interrompre- «  je n’ai pas terminé 
», ce qui ne fait sens que par rapport à un programme préétabli- un
texte à lire par exemple mais qui détonne dans une conversation à
bâtons rompus. Que dire de ce pianiste capable de rejouer les
mêmes morceaux, à la demande  ?  A la différence d'une
prostituée qui se donnerait, se vendrait  à plusieurs hommes, un
tel  pianiste ne se donne pas car ce qu'il donne ne lui appartient
même pas ou plus précisément, ne vient, n'émane pas de lui mais
ne fait que passer par lui, le traverser. On rappellera que ce qui sort
d'un lieu ne nous dit pas que ce lieu en est, en  soi, la source. Au
fond, l’instrumentiste est-il autre chose qu’un technicien plus ou
moins habile de ses mains  et jouissant d’une bonne 
vision «  virtuelle  » dans le déchiffrement des partitions  ?
Il  existe une formule remarquable « on ne s’entend plus
penser » qui signifie que le bruit nous empêche de réfléchir, c’est-à-
dire de dialoguer avec nous –mêmes. Il est clair que celui qui n’est
pas gêné par le bruit extérieur  indique par là une vacuité de son
être intérieur. C’est au demeurant un bon test. On verrait dans un
groupe quels sont ceux qui se plaignent du bruit et les autres. 
Il est clair que plus l’activité cérébrale est médiocre, moins elle sera
perturbée par des bruits et notamment des sons de voix.
Il importe de préciser qu'on ne saurait confondre les premiers
rôles et les seconds rôles. L'historien a vocation à distinguer le bon
grain de l'ivraie. Il est l'agent de la postérité.  En ce sens, il
est le gardien de la Subconscience Le critère nous semble être celui
de la durée  : il y a ce qui dure et  il y a ce qui ne dure pas.
L’homme  éprouve fortement ce dont il  se charge, ce qui le
conduit à repérer  les maillons faibles et à opérer une sélection,
une élimination, un rebut  alors que la femme ménage les choses 
précisément dans l’espoir de les faire durer. Deux stratégies bien
différentes, on en conviendra. On connaît l’adage  : qui
veut voyager loin, ménage sa monture, ce qui nous apparaît plus
relever de la sagesse féminine que masculine. Comment faire
cohabiter des approches aussi différentes de l’existence, celle qui
consiste à  ne prendre que les meilleurs et celle qui implique de ne
pas trop exiger des gens pour qu’ils ne soient pas trop éprouvés 
? C’est là toute la problématique de l’alternance Yin Yang. Le Yin
est ouvert sur le monde, ce qui d’ailleurs peut encourager
l’expansion, la conquête, alors que le Yang est centré sur soi-
même, sur son pays, ce qui s’accompagne de mesures
protectionnistes ainsi que de remise en question des accords
internationaux On retrouve ici peu ou prou la dialectique
conjonction-disjonction (cf volet II). Quand les politiques s’affrontent,
laquelle est dans le vrai, au regard de la cyclicité  et laquelle est
victime d’une programmation, d’une planification relevant du virtuel,
du juridique ? Il  y a un temps pour chaque chose, dit l’Ecclésiaste.
En fait, l’historien s’intéresse au pouvoir. Un génie adamique
est un homme qui exerce un pouvoir, une influence, qui est au
centre d’un réseau, que cela se soit fait ou non à son insu importe
peu. Les anglo-saxons  disent  que certains personnages sont « 
influential  ». , ce qui pourrait signifier que l’on ne comprendrait pas 
une société  si l’on faisait abstraction de tel ou tel auteur ou acteur 
contemporain ou précurseur. on se priverait de clefs  précieuses.
Paradoxalement, si la création est un acte solitaire, cela s’inscrit 
nécessairement à terme dans une dynamique sociale. Et
inversement, celui qui n’est qu’un modeste chaînon au sein d’un tel
réseau  finit par ne compter qu’à titre individuel, à une modeste
échelle. En ce sens, le créateur est un chef d'école, il a des
disciples qui suivent son exemple. qui sont imprégnés, marqués par
son exemple C’est ainsi que les historiens l'identifient en ce que de
nombreuses réalisations remontent à lui, convergent vers lui en
faisceau.

Le fonctionnement binaire des sociétés humaines


. Il y a une analogie –on le sait désormais-  entre le fonctionnement
d'un cerveau humain (d’une extrême complexité)  et celui d'un
groupe. Il est des moments où le progrès de l'humanité dépend d'un
très petit nombre d'hommes. Churchill  parlait de la sorte à propos
des aviateurs britanniques pendant la Bataille d'Angleterre. 
Quand ce type de "surhommes" fait défaut, l'alternative ne peut être
que collective pour prendre le relais. C'est ce que nous avons voulu
montrer dans nos travaux en cyclologie. L’Humanité est ainsi faite
qu’un seul homme peut déclencher toute une série d’effets. Encore
faut-il disposer des bons instruments de mesure car à quelques
secondes près, on bascule dans la répétition. Notre humanité en est
encore, sur certains points, dans la situation  de nos ancêtres
quand ils ignoraient encore le rôle de l’homme dans la procréation
tant l’acte en lui-même était furtif, quasiment imperceptible ou
quand dans les compétitions sportives, on ne pouvait que juger sur
des départs groupés et non pas individuels, faut de chronomètres
de précision appropriés. Avec de meilleurs outils, l’on sera mieux à
même de déterminer l’origine des processus qui activent nos
sociétés, à savoir une infime minorité d’acteurs, elle-même
entérinant souvent la pensée d’un seul d’entre eux.
Nous dirons qu’alternativement, l’élite et le peuple seront « 
humiliés». Tantôt, l’élite devra se soumettre à la Vox populi, 
à la « masse  »  tantôt, c’est le peuple qui devra entendre raison
et reconnaître  à quel point il dépend de la dite élite. Toute la
question est de parvenir à baliser le temps et de déterminer à
l’avance l’ordre de succession des priorités. Mais dans bien des
cas, les mouvements sociaux viseront à maintenir des privilèges et
chaque fois que l’on s’attaque aux particularités de tel ou tel groupe
ou qu’on ne les respecte pas, il faut s’attendre à des protestations
qui peuvent dégénérer.
D'aucuns insisteront sur le fait que le processus égalitaire
constitue en tant que tel un progrès. On joue là sur les mots. Le
progrès social est un nivellement par le bas, un mode de rattrapage,
de remplissage alors que le progrès élitaire est  à terme un
nivellement par le haut.
La lutte des classes, c'est aussi la lutte des sexes, la lutte entre
l'Homme et la Machine,  le héros et le peuple.  C'est ainsi qu'une
conflictualité se manifeste dès lors qu'il s'agit de rétablir un ordre
ancien. On veut aller de l'avant à n’importe quel prix. Ceux qui
craignent que l’on touche à quoi que ce soit  reconnaissent ipso
facto qu’ils seraient bien incapables de rétablir le statu quo ante, si
celui-ci devait être perturbé car ils en ignorent les fondements. Qui
ne sait pas nettoyer évitera de salir. Qui ne sait pas ranger
s’abstiendra de mettre du désordre.
Pour nous, le déni par excellence est celui qui refuse de reconnaître
qu’il y a une lutte des classes qui se joue en permanence. Les gens
d'en bas dénigrent ceux d'en haut et vice versa, les uns ironisent
sur le subjectivisme des "intellectuels" qui développent des "thèses"
d'avant garde (verticalité)  alors que les autres se moquent de la
pensée unique qui soude le peuple autour de consensus hérités,
inlassablement ressassés.(horizontalité) Les gens d'en bas
n'arrivent pas à comprendre que l'élite est faite de personnalités
autonomes les unes par rapport aux autres, qui ne se plient pas à
l'autorité d'un maître mais débattent entre elles en vue de parvenir à
quelque accord  toujours temporaire, ce qui correspond selon nous
à la maïeutique socratique d 'une recherche en commun de la
sagesse (philosophia)  et non d'une sagesse préétablie à
dispenser...Mais, en même temps,  l'exercice même de la 
maïeutique ne présuppose-t-il pas l'existence d'une pensée
intérieure subconsciente dont il convient d'accoucher, donc de
rendre consciente? En ce sens, l'idée de  maïeutique, ici, ne vient-
elle pas s'opposer à celle  de la réception d'un savoir, d'une
culture?  Faire accoucher quelqu’un implique, en effet,  la prise de
conscience de ce qui nous travaille de l’intérieur. En bref,  cette
méthode vaut pour ceux qui n’ont pas été«  cultivés  » et peut faire
participer des personnes très «  simples  », dans la mesure où
chaque individu est porteur d’un certain programme en naissant
par- delà son environnement, lequel programme, il tendra à projeter
sur le monde bien plus qu’il ne sera déterminé par les circonstances
et la conjoncture.  Le corollaire, c’est que nous serions pleinement
responsables, consubstantiels de ce que nous faisons, ce qui
conduit  à relativiser le poids d’une  grille qui serait 
purement  sociologique à l’instar de la «  théorie du genre 
».  Le déni peut conduire à nier les clivages sociaux de tous ordres,
l’opposition entre marginalité, périphérie géographique ou
historique  et centralité (souche, filiation), ce qui correspond à une
posture transgressive, dans tous les sens du terme. En fait, il
importe d’en revenir à la dialectique du fixe et du mobile  :
une société a besoin d’un ancrage (fixité) et d’une forme de
migration (tant immigration qu’immigration).  Autrement dit, il lui faut
constituer une «  seconde société  » de type nomade  :
migrants  venus d’ailleurs ou exode rural entre autres), une
population pouvant être déplacée selon les besoins et devant donc 
disposer de moyens de transport et de logements appropriés alors
que la «  première société  » serait sédentaire  ; on notera
qu’avec la technologie, le nomadisme est mieux intégré  :
on peut être sans domicile fixe ou connu  et  continuer à rester en
contact par le biais du téléphone cellulaire. L’idée même de domicile
n’a plus le même sens, de plus en plus marquée qu’elle est par 
l’entropie..
Selon nous, il importe de respecter ce qui diffère chez autrui
et de ne pas chercher ni à l’imiter ni à le convertir. En revanche, il
convient que chacun connaisse la place qui est la sienne et s’y
tienne. Car, contrairement à ce que  la plupart croient, les propos
que nous tenons  correspondent à une exigence intérieure et non à
quelque choix  de plus ou moins bon goût comme on le ferait dans
un magasin  ! On ne change pas d’avis comme de chemise !
On  peut dire qu’une des croyances les plus  déterminantes est
moins celle en Dieu que dans le chef – quel que soit son statut.
Croire, selon nous, ce n’est jamais que  choisir, se fier à quelque
personnage ou à quelque entité, plutôt qu’à telle autre. La 
croyance astrologique, comme dirait Edgar Morin, est clignotante et
cela dépend précisément d’un processus cyclique que nous avons
exposé. Il convient de démystifier le mot «  croyance  » par le mot « 
incroyable  », c'est à dire ce en quoi on ne peut croire. 
On croit dans la mesure où l'on n'a pas de bonne raison de ne pas
croire, on parle aussi de crédibilité face à un tout ce à quoi on peut
ou non faire confiance (en hébreu amen signifie aussi bien croire
que se fier à). On bascule dans l’irrationnel quand ce à quoi on ne
croit pas semble quand même «  marcher  » et vice versa. Qu'est
ce qui peut améliorer la croyance en ceci ou en cela  ? C'est aussi
une question de vraisemblance et le vrai, comme on dit, n'est pas
toujours vraisemblable. Autrement dit, les faits avérés en aval ne
tiennent pas si cela ne sonne pas juste, si cela ne s'explique pas en
amont... On a vu récemment que la crédibilité pouvait être liée à
une question de «  morale  » financière mais est-ce vraiment là un
critère à retenir pour sous-tendre la croyance en un homme
politique ou un homme de science.  ? Une société peut être victime
de critères de crédibilité inadéquats.
. Périodiquement, les peuples passent par  une crise de la foi en
leurs dirigeants  mais cela tient aussi au fait que ceux-ci ont aussi
perdu la foi en eux-mêmes, ce qui obéit à des lois cycliques. Cette
crise ne dure  d’ailleurs jamais très longtemps  et le capitaine-
prophète peut voir sa cote remonter, si entre temps il n’a pas été
assassiné. Périodiquement, on nous déclare que le temps des «
chefs » est révolu mais ce n’est jamais là qu’un temps de pause.
Sous la IVe République (1946-1958), riche en crises,  on disait
volontiers que les ministres passent mais l’administration- les hauts
fonctionnaires- reste.

Le double  besoin d'étrangers


Une société a besoin d'un certain brassage tant pour constituer
son élite que pour constituer son prolétariat. Il s'agit dans les deux
cas  de taches  "ingrates",  qu'il s'agisse de la réforme souvent
douloureuse des pratiques ou des corvées  jugées dégradantes  et
incompatibles  avec un certain idéal  d'humanité. On retrouve
d'ailleurs un tel schéma en Egypte avec les Hébreux chargés de
certains travaux dont  l’État  entendait t dispenser les 
populations locales. Au fond, toute société aurait besoin d'étrangers
pour assumer certaines fonctions.
Les Juifs  ont souvent été instrumentalisés pour mener à bien des
transformations audacieuses  mais susceptibles de rencontrer des
résistances  - on pense  à une Simone Veil  pour l'IVG 
chez Giscard, ou à Léon Blum, à un Pierre Mendés France-avant et
après la Seconde Guerre Mondiale- mais on ne peut pas avoir le
beurre et l'argent du beurre: à savoir se dire "assimilé"  et "intégré"
alors même que c'est parce que le Juif  reste un étranger qu'il peut
se voir confier certaines missions  "impossibles". Que l'on songe au
prêt à intérêt à  intérêt  dévolu aux Juifs du fait de l'existence de
certains interdits chrétiens. Une telle pratique est interdite entre
Juifs  mais non quand il s'agit de prêter  à des Chrétiens.
A l'autre extrémité de l'échelle sociale, nous avons une population
immigrée, au faciès distinct,  qui est chargée  d'assurer des tâches
jugées de bas de gamme, des "corvées" perçues comme 
humiliantes - et là encore, l'on ne saurait se plaindre de la présence
d'une telle population laquelle vient pallier certains interdits
sociétaux, même si d'aucuns tentent de tout expliquer par des
questions, des considérations  liées à  des montants des salaires!
Ces populations  perçues comme étrangères et qui ne trouvent leur
place que par là même, ont quelque mal à se situer. Il semble que 
d'aucuns  ne les acceptent et ne les tolèrent  que contraints  et
forcés, comme d'un mal nécessaire.
Notre modèle  devrait permettre de mieux réguler les
positionnements des uns et des autres, notamment en  parvenant à
reconnaître le rôle social de l'étranger par rapport à ce que les 
"natifs" ne sont pas en mesure d'accomplir.

L'ARGENT CORRUPTEUR
Ce qui vient compliquer l'analyse que l'on peut faire de la condition
féminine de nos jours – laquelle  reste très focalisée -et ce n'est
pas un hasard- sur des enjeux  d'emploi - c'est le fait que l'argent
est un signifiant  très attractif.  Or, nous avons montré que lorsque
l'on est fasciné par un signifiant, on cherche des prétextes pour y
avoir accès.
Autrement dit, les femmes sont prêtes à fournir un certain effort
pour obtenir de l'argent en acceptant notamment tel ou tel 
travail  sans être spécialement pour autant douées pour celui-ci. 
Elles reconnaissent qu’elles louent leur temps qu’elles ont
relativement en abondance, en ce qu’elles sont alimentées
énergétiquement par le cycle hyper court de la Lune.  Le temps de
l’homme est relativement plus  coûteux mais aussi plus intense
comme le montrent les rôles respectifs dans le processus de
procréation et de fécondation qui n’obéissent aucunement à la
même temporalité, ce qui est le fondement même de la polygamie, 
terme à prendre au sens d’une relation qui ne se limite nullement au
seul plan sexuel.
On pourrait parler de rôles de composition. Le film Anastasia illustre
bien un certain syndrome de Pygmalion, avec cette femme qui finit
par se prendre au jeu de l’imposture-à savoir se faire passer 
pour l’une des filles du tsar Nicolas II.
  A une certaine époque, nous avons dirigé une école et
recruté des enseignants. Au début les enseignants n'étaient pas
payés, on était dans une démarche de bénévolat. Puis, les 
rétributions  sont devenues plus attractives et semblent avoir
compté davantage que les vocations à enseigner proprement dites.
C'était devenu un gagne-pain.  Et nul doute que certaines
personnes sont  disposées à se convaincre qu'elles sont capables
de faire ceci ou cela dès lors que la paie leur convient. C'est
pourquoi quand le débat sur l'égalité des sexes  se réduit à une
question de travail et  de  salaire, on a quand même le droit de 
faire état d'une certaine perplexité. En ce sens, nous dirons que
l'argent est corrupteur en ce que  c'est un signifiant 
puissamment attractif. On dit qu'il n'a pas d'odeur, comme si l'argent
qu'il permet d'obtenir permettait de sublimer les moyens qui ont
servi à le gagner, ce qui nous semble sinon immoral, du moins
amoral voire cynique.  Si l’on paraphrase la formule  dans la
bouche de  l’Avare de Molière, à propos du vivre et du manger, la
question qui se pose  est la suivante  :  l’argent, est-ce une fin ou
un moyen  ?
Initialement, nous pensons d’ailleurs  que le salaire (pas forcément
sous forme d'argent,  le mot renvoie d'ailleurs au sel) visait à
indemniser ceux qui acceptaient d'accomplir des tâches
dégradantes. Par la suite, l'idée de se faire payer pour ses services
s'est largement étendue  et répandue ;  elle  s’est généralisée. Tout
travail (mot qui en français implique étymologiquement une certaine
forme de supplice) mérite salaire, dira-t-on, désormais : entendons
toute activité commandée, ordonnée  par autrui et exécutée
correctement/ Mais l’argent salarié n’a pas d’odeur et la fiche de
paie est un gage d’honorabilité.  On est «  en  régle»  J’ai 
fait  ce qu’autrui attend de moi ou si l’on préfère j’ai persuadé autrui
qu’il avait besoin de moi, ne pouvait raisonnablement se passer de
mes services,  bref qu’il ne pourrait s’en tirer tout seul.
Le système économique actuel ne nous semble pas viable dans son
traitement des hommes et des femmes sur un même pied. Nous
pensons que le salariat devrait être réservé aux femmes alors que
les hommes devraient recevoir un traitement leur permettant de
conduire librement des recherches, ce qui peut d’ailleurs impliquer
un certain encadrement, comme dans le cas des thèses. Le niveau
des diplômes, la quantité et la qualité des «  travaux  » 
devrait déterminer le niveau de traitement,  selon l’appréciation de
commissions ad  hoc. Cela éviterait notamment aux hommes
d’encombrer le marché du travail  salarié lequel devrait être réservé
aux femmes et aux étrangers – d’autant que  les salaires sont
imposés et donc permettent de couvrir le montant des traitements.
Ajoutons que les personnes qui ont le plus de potentialités 
internes auront le moins besoin d’acquérir des objets, des outils, des
appoints. A chacun selon ses besoins. La nudité est une valeur
majeure face à l'invasion des gadgets. On note ainsi que la statue de
Balzac par Rodin  est marquée par la nudité.  Le principe même du
débat implique notamment qu'on n'arrive pas avec des textes tout
préparés, à l’avance,  et donc indifférents à ce qui pourrait se dire ici
et maintenant. Celui qui lit un texte qu'il a écrit  dans la solitude 
est dans une posture masturbatoire qui n'exige aucun partenaire. Le
texte est voué à être lu par le lecteur dans l'isolement/
On en arrive à une société où chacun  doit gagner sa vie en faisant
ce qui lui a été demandé et est évalué quant à sa capacité à y
parvenir  au lieu que chacun fasse ce qu’il ressent, il le fait donc
faire par autrui, ce qui démultiplie les processus de communication
et le « bruit » qui en découle. On est là en face d’une économie
fondée sur des aliénations mutuelles si ce n’est qu’une certaine élite
échappe à un tel schéma et qui est capable de s’auto-référencer,
c’est-à-dire de n’avoir de compte à rendre qu’à elle-même,
échappant ainsi peu ou prou à une certaine logique du  « marché»
du travail,  un marché de dupes.
Soulignons que  le fait d'être payé pour l’accomplissement d’une
tâche n'est pas incompatible avec le fait  d'être assisté. On peut
faire des choses pour justifier un salaire et c’est ce qui est envisagé
en contrepartie d’une allocation qui se distinguera de moins en
moins du salaire d’autant que cela sanctifie l’employeur qui
donnerait  ainsi son onction au salarié, sous la forme d’une sacro-
sainte feuille de paie,  ce qui est un peu paradoxal dans le cadre d
‘une politique qui se voudrait de gauche. L’objectif du plein emploi 
tend à se confondre avec celui du droit à  une  allocation pour
tous. D’ailleurs, le travail donne droit au  chômage. En fait,
l'employé exerce  un pouvoir sur l'employeur, en quelque sorte
moral. il le met sous sa dépendance et c'est à ce pouvoir que
d'aucuns n'entendent pas renoncer,  la situation risquant d'être
renversée si c'est l'employé qui reçoit des « aides ». Au fond, ce
que l'on attend des gens n'est pas tant de travailler au sens de se
faire employer – peu importe à quoi : - mais de consommer
intelligemment avec l'argent qu'on leur donne, ce qui ne se conçoit
que dans le  cadre d  ‘un modèle économique expérimental, où le
consommateur-cobaye  devient un goûteur, un testeur, activité qui
existe d'ailleurs déjà depuis fort longtemps. Le consommateur qui
ne se procure que des produits déjà testés n'est pas intéressant et
ne justifie pas son allocation. Autrement dit- et on rejoint là une
certaine approche keynésienne, le consommateur  ne serait «
payé  » que  pour  contribuer à la recherche de nouveaux produits.
Les femmes devraient en tout état de cause rester les «  serveurs 
» des machines, du moins tant qu'il en est besoin- alors que les
hommes seraient affectés à une tâche d'inventaire des ressources
vives, locales, ce qui impliquerait de rédiger moult rapports, de
réagir  au spectacle de l'innovation., ce qui demande d'y passer du
temps, étant bien entendu que chacun serait invité à présenter, à
faire connaître, partager sa propre production  On aura compris
que la culture ne serait plus le fait d'enfoncer des portes ouvertes
en célébrant des gloires du passé mais qu'elle aura le regard fixé
sur  la contemporanéité. Tout cela ne fait sens que dans une
relation de proximité géographique qui devrait nous émanciper par
rapport à l'Internet, lequel abolit  les distances. Rappelons que
l'esprit du Shabbat  déconseille tout parcours, tout déplacement qui
passerait par une quelconque machine. Le Shabbat – qui est
essentiellement nocturne - reste une école  d'austérité, voire de
pauvreté encore conviendrait-il de distinguer entre la pauvreté quant
aux biens extérieurs et celle qui concerne la richesse intérieure. Et
là encore, le point de vue féminin semble l'emporter – ce qui signifie
que trop souvent l'homme adopte le langage de la femme et ses
valeurs, notamment chez les politiques dépendant du vote féminin,
ce qui s'apparente à une forme particulière de démagogie, tant et si
bien que les femmes n'ont même  pas à voter pour des femmes,
tant les hommes ont épousé leur discours, comme on a pu le voir 
lors des récentes  primaires tant de droite que de gauche, en vue
de 'élection présidentielle de 2017.En ce sens, Benoît Hamon était
un des rares à assumer dans le débat  politique  une volonté de se
protéger contre les valeurs féminines sur l'emploi comme nec plus
ultra...Notons qu'à force de ne pas vouloir distinguer entre valeurs
féminines et masculines, on casse le baromètre qui aurait permis de
déterminer la progression ou la régression des unes et des autres,
par-delà la question  du sexe des personnes étudiées.. On en est
au point où le seul fait d'envisager de mener des recherches dans le
domaine du genre est immédiatement qualifié de discrimination 
quand cela  n'est pas sanctionné pénalement  ! On est plein
terrorisme intellectuel ! Mais apparemment, ce serait le prix à payer
pour certains excès passés. Pour nous un tel prix est tout à fait
exorbitant au regard de la recherche scientifique  ;
Tout se passe comme si l'on voulait carrément enrayer la recherche
dans le domaine des sciences sociales, lesquelles il est vrai ont pu
par le passé sous-tendre certaines théories raciales.
Celui qui est aidé  est le dominé car il a renoncé ipso facto
à un certain pouvoir. D'ailleurs, l'on sait que  nombreux sont prêts à
aider bénévolement, ce qui montre bien  que  l'emploi peut être
dissocié de la question du salaire, de l'honoraire. Le chômeur ne se
plaint pas seulement ni tellement de ne pas avoir de revenu- et
d'ailleurs il en a un jusqu'à un certain point- mais de ne pas servir,
c'est à dire d'être  privé de l'exercice d'un certain pouvoir
(d'achat)... Il importe de  comprendre que celui qui «  sert  », qui 
«  aide » se voit doter d'un pouvoir, toutes autres considérations
mises à part. En fait, l'emploi  est une  valeur  féminine, du  fait
du  besoin viscéral  de  servir et de plus en plus de se servir
d'une  machine. Cela dit,  on en est à se demander si l’important,
dans notre société, n'est pas plutôt ce qu'on fait de cet argent  que
d'où on le tient. Les emplois fictifs  existent tout autant que
les droits (à des allocations) fictifs et le Penelopegate est révélateur
de l'indifférence à la justification de la rémunération. Ce qui
compte, c'est la fiche de paie et non ce à quoi cela correspond
comme travail réel mais comme consommateur achetant des biens
bien réels, eux. La finalité du travail, c'est l'achat et la fin justifie les
moyens. Les gens ont des revenus (littéralement ce qui leur
revient,  puisque le terme aura été utilisé par Hamon pour les
allocations, ce qui montre que les revenus sont des allocations et
vice versa. On est dans un régime de clientélisme au sens romain
du terme. La machine est indifférente à ce qu'elle fait, du moment
que l'on s'en sert, qu'on l'utilise, que l'on fait appel à elle, que l'on
s'occupe d'elle, d'une façon ou d'une autre, qu'on ne la laisse pas
tomber, qu'elle n'est pas déclarée «  hors service  », « 
hors d'usage », mise au rebut. Il ne s'agit pas de condamner tel ou
tel comportement mais de juger si celui-ci est acceptable au regard
des valeurs qui sont les nôtres et celles du groupe auquel nous
appartenons  d'où l'importance d'être jugé par ses pairs et des
relations de groupe à groupe. Un enfant ne sera pas jugé comme
un adulte pour la même infraction et le juge peut décider que tel
inculpé est irresponsable.  De même, il existe une immunité du
président de la République ou des parlementaires qui reporte
certaines poursuites ou dont il faut obtenir la «  levée  » ou encore,
quid de la valise diplomatique qui échappe aux contrôles douaniers 
ou des sièges réservés dans les transports en commun à certaines
catégories de personnes  ? Or, l'on voit des jeunes se précipiter sur
les sièges vacants  ou ne laissant pas leur place à des personnes
âgées ou handicapées, comme si le problème ne se posait même
pas, ce qui confine à l'incivilité. Puisque c'est possible, on le fait
sans retenue et selon nous c'est au père de donner l'exemple de la
retenue..
On est en plein nivellement  comme  une machine qui aurait le
même comportement quel que soit  son environnement, étant dans
l'émission  et la mission (comme de lire un texte d'un bout à l'autre,
imperturbablement) et non dans l'observation.!. On notera d'ailleurs
une tendance  de nos jours à ne pas accepter de dérogation,
notamment dans une queue, notamment de la part des jeunes à
l'égard des personnes âgées. On voudrait évacuer tout effort de 
prise en compte de critères de différenciation comme si le logiciel
consistant à regarder autour de soi, en permanence, avait été
cassé, ce qui signifie  une sorte de paresse intellectuelle... Premier
arrivé, premier servi. Le fait que «  tout le monde  » se permette tel
ou tel comportement ne saurait être une excuse. On songe aux
moutons de Panurge. Cela dit, on sera conduit à mieux tolérer
certains manquements de la part de tel groupe que de tel autre du
fait de la prise en considération  de  certaines faiblesses 
ou insuffisances. Et en ce sens, dans bien des cas, telle personne
sera bien contente de pouvoir échapper  à une sanction du fait de
son appartenance à tel groupe et non à tel autre, du fait de tel statut
et non de tel autre, optant  avec désinvolture et non sans un
certain cynisme, pour telle ou telle attitude selon les cas, au gré des
situations qui se présentent.. Il y a dans la négation d'appartenance
à tel ou tel ensemble une certaine mauvaise foi vers une certaine
incapacité à percevoir ce qui relie, ce qui fait lien. On est alors dans
le «  cela n'a rien à voir  », «  aucun rapport  » sous prétexte que
cela n'est pas strictement identique, en tous points. Mais cela peut
signifier aussi que dès lors que l'on signale ou  apporte la moindre
différence, on  croit pouvoir brouiller les pistes, ce qui est la
pratique des maquignons.
Dans le cas Penelope Fillon, il s'agit de déterminer si son
cas est au moins  « normal  » au regard d'un groupe donné et par
ailleurs si le comportement du dit groupe est ou non acceptable au
sein de la société plus large au sein de laquelle il s'inscrit et dans ce
cas, c'est le dit groupe qui doit être éventuellement poursuivi et non
tel individu en particulier.
Il y  a là ce que nous appellerons le syndrome de l'incomplétude,
remarquablement mis en évidence dans les premiers chapitres du
Livre de la Genèse  : on y trouve toute une série de notions qui
relèvent du manque  : le sentiment de solitude et d’incomplétude,
de nudité (cette nudité se retrouve avec le corps de Noé, que
voudront dissimuler ses fils) avec ce que cela implique de besoin de
se couvrir, de s’ajouter quelque chose que l’on n’a pas d’entrée de 
jeu, de privation, d'aide. C'est ainsi que Dieu craint que l'homme ne
soit bien seul, il crée à ses côtés aux fins de l'aider la femme (isha,
qui plus tard prendra le nom d'Eve), mais celle-ci ne résistera pas à
la tentation de consommer des fruits d'un arbre interdit, ce qui
renvoie à une sensation de manque. Quant à la conscience de leur
nudité, n'est-elle pas encore liée à une impression de manque 
, ce qui fait pendant à cette idée de solitude  que Dieu 
projeta sur Adam? Or, le Shabbat est l'apprentissage, la célébration
du manque, de l'abstinence. Comment dès lors ne pas penser que
le sentiment de manque est lié au serpent, assimilé par les
commentateurs à Satan, à Lucifer  , celui qui apporte la lumière, et
c'est ainsi qu'Adam découvrit  qu'il était  nu ?  Le pire tort que l'on
puisse causer à quelqu'un, n'est-ce pas de lui faire perdre confiance
en lui-même, donc en le rabaissant, en lui coupant les ailes 
si ce n'est que dans bien des cas, ce manque existe dès le départ,
d'où précisément, la volonté d'instaurer ce sentiment de manque
chez ceux qui ont initialement la grâce de pouvoir compter avant
tout sur eux-mêmes.
Mais dans ce cas, le fait que Dieu ait voulu aider l'homme
dans sa solitude en créant la femme  n'est-il pas inspiré par Satan,
laissant entendre à Dieu – le faisant douter - que sa création ne
serait point parfaite, pas accomplie  ? Rappelons le cas du Livre
de Job, où Satan  suggère à Dieu de tester la foi de Job et Dieu y
consent. Mais on se demandera si le fait d'envisager l'intervention
de Satan  ne sert pas d'argument pour rendre probable la chute, la
faute, plaçant ainsi une épée de Damoclès- une incertitude- sur tout
ce que Dieu annonce et promet.  En tant qu’historien du
prophétisme moderne, nous n’aurions pu rester indifférent à la
question de l’Antéchrist, dès lors qu’elle s’articule sur une période
de 3 ans et demi ou ce qui revient au même, de 42 mois ou de 1180
jours (cf. le Livre de Daniel et celui de l’Apocalypse de Jean). Une
des formules les plus saisissantes est celle où l’on compte 
: un temps, deux temps, et un demi-temps, ce qui revient à 3 et
demi., soit évidemment la moitié de 7. Or, l'on commet
fréquemment l'erreur de ne pas comprendre que des signifiants
différents peuvent correspondre à des signifiés analogues. Certes,
la nouvelle lune ne ressemble-t-elle, ne saurait se confondre avec la
pleine lune mais est-ce à dire pour autant que dans le cadre d’une
systémique, ces deux  configurations n'ont pas été considérées
comme équivalentes? Selon nous, toute cyclicité implique 
techniquement un tel dualisme des signifiants car pour qu'il y ait
cycle, il faut impérativement  qu'existe une symétrie. Autrement dit,
le cycle de 6 ans ne serait en réalité que le redoublement d'un cycle
de3 ans   fois six mois ou encore 7 fois.
Selon nous, le récit de la Création ne concernerait
nullement  celle de l'Univers mais une intrusion étrangère (donc en
principe extra-terrestre) dans l'Histoire de notre Humanité. Nous
invitons donc à relire le premier chapitre de la Genèse 
comme le récit  d'un aménagement (cf. infra).  : Dieu 
apporte la lumière à notre planète (Genèse I), en purifiant son
atmosphère et il apporte à Adam (l’indigène ; littéralement
l'autochtone (chtone  du grec pour terre)) une «  aide  » (Genèse II),
et en ce sens, nous  voyons dans une telle  intervention 
une initiative, une tentation que l'on pourrait qualifier de  « 
satanique ».
Ne faudrait-il pas plut parler dune humanité   préadamite
(cf. l'ouvrage d'Isaac La Peyrère, paru en 1655 Prae-Adamitae) 
dont l'Humanité masculine  actuelle descendrait alors que
l'humanité adamite correspondrait plutôt à l'Humanité féminine,
celle dont  l’émergence est narrée au début du Pentateuque? Au
Chapitre  I,  28 nous comprendrons Faisons Adam notre image
(...)Dieu créa l'homme son image comme signifiant   
non pas une fabrication de toutes pièces  d'Adam mais une
transformation d'un Adam  antérieur, en rappelant que le nom
même d'Adam est rapprocher de Adama, la Terre.  Les hommes,
souvent désignés en hébreu moderne comme les fils d'Adam
(Bney Adam) ne seraient point nés par l'entremise de ces  dieux
(Elohim) mais de la Terre  et ce sont ces hommes qui
correspondraient au schéma darwinien.
 
Le début de la Genèse et ses contradictions
Ce n’est pas parce qu’un texte se place au début d’un ensemble
qu’il ne peut y avoir été ajouté. Or, d’aucuns sont tentés de croire
qu’un  tel positionnement conférerait ipso facto un rôle déterminant
et primordial. Bien à tort.
Quand on examine de près les premiers chapitres du Livre de la
Genèse, on voit un Dieu tâtonnant. Il crée le Ciel et la Terre, au
premier verset puis il observe que la terre n’est que chaos, Il crée
Adam puis, il se rend compte qu’il va falloir compléter celui-ci avec
la “Isha”.
Selon nous, les Elohim ne travaillent pas ex nihilo mais bien à partir
d’une terre et d’un Adam produit de cette terre (Adama) qui
préexistent. Ils opèrent certes des transformations mais ce n’est que
cela.
De toute évidence, le premier verset aura été ajouté et l’on peut
dire qu’initialement le Livre de la Genèse débutait par le deuxième
verset. Ce faisant, l’idée même de ces Elohim n’est plus la même.
Dans la version initiale, ils sont intervenus alors que dans la
nouvelle version c’est le monde tout entier qui serait leur œuvre. On
est là dans une surenchère théologique dont les premiers siècles du
christianisme témoignent quant à la personne de Jésus.
Toujours dans le premier chapitre, quand il est dit que les Elohim
“firent” Adam, nous pensons qu’il faut comprendre là encore qu’ils le
remodelèrent. Mais nous préférons penser que c’est la création de
la “Isha” qui correspond à une telle intervention et qu’Adam n’est
pas la création des Elohim. Le rapport des Elohim à la Adama  est
à mettre en parallèle avec celui des Elohim à Adam. Dans le
premier cas, les Elohim apportent  la lumière face aux ténèbres
préexistants, et dans le second cas, les Elohim offrent à Adam une
auxiliaire.

Gratuité de l’organique

C'est pourquoi, l'idée d'énergie renouvelable nous parle  : avant


d'attendre quoi que ce soit d'autrui, voyons déjà ce que nous
pouvons produire sans l'aide de quiconque, et notamment sans
l'aide d'aucun objet, d'aucune machine. C'est ainsi que 
ceux qui accomplissent des tâches correspondant à leurs véritables
potentialités n'entrent pas dans un tel système de rétribution à la
façon d'une brebis  ou d'une poule dont on recueillerait le lait ou les
œufs.  On parle alors de générosité, de gratuité.  Cela explique
notamment pourquoi  les auteurs  sont souvent mal rémunérés car
l’on considère qu’ils écrivent par plaisir, que cela est vital pour eux.
Il n’y aurait donc pas de compensation  à faire entrer en jeu. La
machine  reçoit un input pour produire un output  alors que le vrai
créateur n'a pas besoin d'input . D'où une société à deux vitesses, 
celle des travailleurs étant taxée en  nature (ou par troc) 
pour  subvenir aux besoins de la société des  créateurs, sur le
modèle athénien.  Le rôle de l’impôt est le reversement non pas 
tant au bénéfice des handicapés mais bien à celui des chercheurs
et c'est peut-être ce qui distingue la gauche de la droite
Selon nous, l’impôt prélevé sur ceux qui produisent des biens et des
services commercialisables au profit de ceux qui, en amont, 
sont voués à garantir la « santé » morale, mentale du groupe, fait
sens au nom d’un paradoxe de tout échange à savoir que l’on est
en demande de ce qui nous manque, nous fait défaut. 
Celui qui demande de l’argent à celui qui en a le fait parce que le
fait de se vendre ou de vendre un produit ne relève pas des valeurs
qui sont les siennes et inversement, pour celui qui est en attente
d’un enseignement, d’une guidance  sera mû par le besoin
d’obtenir ce à quoi il n’a pas naturellement accès.
On fait de nécessité vertu en affirmant par exemple qu'il faut
s'abstenir de manger de la viande alors que l'on sait très bien que la
viande a longtemps été considérée comme un produit de luxe, qui
se conservait et se transportait  mal  à moins de la sécher, et qu'il
fallait acheter avec parcimonie, en quantité très faible en le
mélangeant avec d'énormes quantités de céréales, acquises à vil
prix.  Selon nous, la nourriture de base idéale doit être la viande et
le lait  et dans le judaïsme , ces deux produits ont un statut
privilégié et l'on connaît la formule tu ne mangeras pas le chevreau
en le préparant dans le lait de sa mère. Cela signifie, selon nous,
qu'il y a un temps pour la viande et un autre pour le lait, la viande
étant à consommer le matin et le lait le soir selon une autre formule 
; le matin, mange comme un prince et le soir comme un pauvre.
Chaque fois que quelqu'un préconise un produit, il est bon de se
demander s'il n'y a pas à la base un souci d'économie, permettant
de satisfaire le plus grand nombre, au moindre coût.  Selon nous, il
est préférable de consommer des produits « naturels », même
élevés dans des conditions problématiques, critiquables quant au
traitement des animaux que des produits industriels artificiels..
Notons que la distinction entre le service public, les
fonctionnaires d'une part  et  la sphère du  secteur privé  semble
bien perpétuer un tel distinguo de statut, avec notamment la
question des nationalisations et des dénationalisations  qui
marquèrent le débat politique  à l'  époque du programme commun, 
dans les années 70-80.

La machine révélatrice des différences


On ajoutera que les avancées technologiques actuelles, si d'un
côté  elles  peuvent  masquer certaines différences entre les sexes,
nous semblent, à l'inverse, les mettre en évidence. On pense à
l'usage qui est fait des SMS, des mails pour communiquer- on se
connecte ou  on se déconnecte par un seul clic - qui souvent se
substitue  à la rencontre- et qui semble avoir la préférence des
femmes. On pense aussi à l'usage  souvent impudique et indiscret
des téléphones portables, en public, qui privilégient l'émission et
soulignent  une totale indifférence à l'égard de ceux qui pourraient
la capter sans être aucunement concernés. En fait, il y  a 
là une émission qui ne se soucie pas de l'individualité d'autrui, de
''interlocuteur, qui ne prend pas la peine de prendre la mesure de ce
qu'il sait déjà, qui a un comportement «  standard. C'est 
d’ailleurs une telle carence qui conduit les femmes à rechercher 
des moyens d'appréhender la spécificité de chacun au moyen
d'outils extérieurs, qu'ils soient  caractérologiques, typologiques,
astrologiques ou  autres.
  Force est de constater que l'on assiste ici à l'immersion
dans un monde de plus en plus compatible avec celui des machines
et où les machines se feraient de moins en moins remarquer. Ceux
qui ont de telles pratiques semblent persuadées que l'on n'a qu'à
"fermer" ses oreilles ou à ne pas se "brancher" sur leur émission!
Les machines, de nos jours,  semblent  mettre fin à toutes sortes
de croyances. C’est ainsi que  le déni des hommes à l'égard des
dieux  s'appelle athéisme. On ajoutera que les avancées
technologiques actuelles, si d'un côté elles  peuvent 
masquer certaines différences entre les sexes, nous semblent, à
l'inverse, les mettre en évidence. On pense à l'usage qui est fait des
SMS, des mails pour communiquer- on se connecte ou  on se
déconnecte par un seul clic - qui souvent se substitue  à la
rencontre- et qui semble avoir la préférence des femmes. On pense
aussi à l'usage  souvent impudique et indiscret des téléphones
portables, en public, qui privilégient l'émission et soulignent 
une totale indifférence à l'égard de ceux qui pourraient la capter
sans être aucunement concernés.  Force est de constater que l'on
assiste ici à l'immersion dans un monde de plus en plus compatible
avec celui des machines et où les machines se feraient de moins en
moins remarquer. Ceux qui ont de telles pratiques semblent
persuadées que l'on n'a qu'à "fermer" ses oreilles ou à ne pas se
"brancher" sur leur émission! Les valeurs inhérentes aux machines
et aux femmes  nous envahissent et cela peut sembler paradoxal
quand, simultanément, les femmes ne cessent de se référer au
modèle masculin. En réalité,  même si elles assument mal d’être
assimilées  à une certaine image de la femme,  leur Subconscience 
perpétue  un instinct très spécifique qui les met en porte à faux avec
leurs déclarations. On est ici en plein dans le non-dit, dans l’allant
de soi (cf. les travaux d’Harold Garfinkel en ethnométhodologie)
dont il s’agirait de prendre conscience.  On assiste à des valeurs qui
se présentent abusivement comme universelles en ce qu’elles 
relèvent d’une sorte d’évidence intérieure  censée valoir pour tout
un chacun.
Autorité et autonomie
Le chef, c’est le souverain (supérieur).  C'est celui qui virtuellement 
est un homme-orchestre, qui maîtrise tout et n'a besoin de
personne. Le  confucianisme  nous semble suivre une telle voie. 
C'est le pianiste face à l'orchestre. Toute la problématique cyclique
tourne autour de ce chef que l'on pourra remplacer, auquel on
pourra périodiquement se substituer par l'équipe, le groupe mais 
vers lequel il faudra revenir  car il incarne l'unité à lui seul, le
groupe n'étant qu'un pis-aller laborieux et besogneux, 
lourdement appareillé  alors que le chef, le capitaine  se doit , par
une sorte de science infuse, de tout maîtriser (maître, master). 
On retrouve un tel processus avec l'élection du président, celui qui
siège devant,  le choix du «  premier ministre  » (Prime Minister en
anglais) lequel pourra déléguer son pouvoir (son potentiel, sa
puissance) – c'est à dire littéralement ce qu'il peut faire, ce dont il
est capable par sa nature d'accomplir. En anglais, le mot « power'
emprunté au  français « pouvoir » n'est  associé à aucun 
verbe, comme en français et donc pas au verbe pouvoir.
Ce qui caractérise le chef, selon nous, c'est  son potentiel
d'autonomie, qui s'oppose en quelque sorte au statut de l'automate.
Un chef  devrait ainsi  dépendre le moins possible d'autrui. Cela
peut sembler paradoxal  mais plus l'on est autonome, plus on 
jouit d'une certaine autorité. Le pouvoir n'est pas tant de
commander à autrui que de se commander soi-même, de tirer, de
secréter, d'extraire un maximum  de ce dont on dispose en soi-
même.  Celui qui se révèle, a contrario, incapable de produite rien
d'intéressant de lui-même, par ses propres moyens, ne saurait
exercer un »capitanat  », un masterat. Rappelons que si le français
a emprunté«  magister  » (avec une finale française en « 
er »), l’anglais a repris «  chef  » (chief) ou «  champion  ». Chief 
est lié au français  chef, du latin caput  et l’on parle d’ailleurs de la
tête de l’Etat, ce qui est très parlant..
Face à une situation de manque, il nous revient non pas de
demander de l’aide,  mais de nous aider nous-mêmes en apprenant
à mieux exploiter nos potentialités et d’ajuster nos désirs sur elles.
En d'autres termes, nous dirons que l'économie  des élites n'est
pas du même ordre que celle du peuple. Cette économie élitique se
révèle  extrêmement économe d'énergie car elle communique peu
et échange peu en termes de produits. Donner des ordres à soi-
même ce n'est aucunement la même chose que donner des ordres
à autrui surtout si cet autrui est multiple. La proximité  avec soi-
même mais aussi avec le voisinage limite le coût de l'échange- ce
qui n'est pas sans lien avec une certaine idée du communisme qui
est la mise en commun des ressources  au sein d'un territoire
restreint.  Proximité dans l'espace qui évite les déplacements et
dans le temps, qui nous préserve de la tentation des 
avancées artificielles recourant à quelque forme de prothèse. Dans
les deux cas, la machine nous apparaît comme le support de telles
transgressions au nom du «  progrès ».Le Shabbat proscrit la
plupart des activités (melakha) outrepassant  ce qui est de l'ordre
de la proximité, tant les déplacements au loin que l'usage
d'appareils. On conviendra que cette proposition d'un circuit court
de l'échange devrait aller de pair avec une certaine diversité des
pratiques voire avec une forme de communautarisme. (Ce qui
correspond assez bien au «  girondisme  » prôné par Michel
Onfray, face au jacobinisme en vigueur). Le girondisme est un
réalisme, il tient compte des origines alors que le jacobinisme veut
que l’on «  monte « à Paris, en  reniant ses racines en vue
d’acquérir une identité virtuelle.
En ce sens, le théâtre nous apparaît comme bien plus
écologique que le cinéma et singulièrement moins coûteux et se
prêtant à une économie de proximité, le cinéma étant en tout état de
cause, le théâtre du pauvre, tout comme le disque (le CD) 
la musique de masse, pouvant se déployer à très grande échelle au
point de se substituer peu ou prou à toute activité locale. Il reste que
le cinéma exige plus de vigilance que la lecture d’un livre, il est
mieux ancré sur le réel : en effet, le livre nous dispense d’observer
le monde, puisque toutes les actions y sont décrites. En revanche,
dans un film, tout ne passe pas par la parole, il y a des scènes
d’action, des gestes que le spectateur saura ou non capter et pour
cette raison, nous pensons que bien des éléments d’un film sont
susceptibles d’échapper au spectateur qui ne serait pas assez
attentif. En ce sens, nous dirons que le cinéma  penche plus du côté
du réel que du virtuel.
Selon nous, le recours à l’argent ne serait qu’un pis-aller du fait
d’être prisonnier de ses manques tant au niveau individuel que
collectif. Dans bien des cas, nous n’exploitons pas pleinement nos
ressources -et cela vaut pour une communauté quelle que soit sa
taille à commencer par une famille, un quartier. Ce qui est vicieux,
c’est de faire croire que dès lors que l’on se fait aider, l’on ferait
marcher l’économie et l’on donnerait du travail à notre prochain, ce
qui serait la garantie de son intégration sociale. On ne cesse de
nous rappeler que le fait de ne pas travailler pour autrui est
humiliant alors même que selon nous il est humiliant de se faite
aider  ! En fait, il faudrait distinguer entre le travail en soi, qui ne
passe pas par autrui et le travail «  pour  » autrui  (genre GPA) qui
est mercenaire et peu ou prou aliénant.  On a l’impression que
nous serions des êtres vides quand nous sommes voués à nous-
mêmes,  à l’instar d’enfants abandonnés et de fait l’on peut se
demander si le travail pour, le fait d’avoir des comptes à rendre à
quelqu’un- au-dessus de nous,  ne relèverait pas de la  nostalgie
puérile d’une enfance mal sevrée. Être adulte, a contrario,
signifierait  apprendre à apprécier ce qui est, dans tous les  sens
du terme, à notre portée. L'éloignement pervertit l'échange et est
source d'aliénation, qu'il soit  lié à un déplacement spatial ou
temporel.
En fait, la logique économique du peuple suppose  une très
grande dépense d'énergie  : il importe qu'un maximum de gens
participe, «  travaille  », soit employé, occupé.  Il faut ainsi partager
le travail, quitte à basculer dans le «  travail en, miettes  », dans le
taylorisme.  Le compliqué  est préféré au simple, le pluriel 
du groupe  à  l'autorité du chef.  Il nous semble ainsi que le
revenu universel  non lié au travail accompli en termes d'heures de
servitude,  est une bonne chose car il  vaut mieux qu'un
maximum de gens autonomes donne le meilleur d'eux-mêmes,
plutôt que  de payer les gens à accomplir des travaux qui pénalisent
en réalité la productivité.  La pension alimentaire est souvent le
prix à payer pour une diversité, ce qui correspond au coût d'une
mise à l'écart, dans l'esprit d'une phase «  yin  ». Mieux vaut être
seul que mal accompagné. Dès lors, la formule des 
allocations nous semble être au bout du compte un moindre mal , 
cela permet  de nourrir les gens sans que la qualité de l'efficience 
se limitant à une certaine élite soit compromise. Selon nous, de
telles solutions ne sauraient, de toute façon, perdurer, mais obéir à
une dynamique cyclique. L'on sait que le marché de l'emploi passe
par des phases de recrutement alternant avec des phases de
licenciement, mariant ainsi cyclicité et flexibilité.  On parle d’ailleurs
d’un Marketing RH (Didier Reinach) axé sur la  guidance, le « 
cochage » des «  mestres  » (en franglais le coaching des masters,
des  leaders) , ressource humaine des plus précieuses( cf. 
Denis Cristol  Leadership et management ! Etre leader ça
s’apprend ! (film de 16 mn) http://www.rebondir-tv.fr/fiche/etre-un-
leader)  Il nous semble essentiel de recenser tous les magisters
dans tous les domaines possibles et s’assurer qu’on les emploie de 
façon optimale. C’est-à-dire là où le besoin s’en fait le plus sentir car
dans bien des cas, la question n’est pas tant le repérage des
magisters que leur mobilisation sur les fronts les plus stratégiques,
ce qui est loin d’être toujours le cas.  Autrement dit,  les magisters
ne doivent pas rester isolés mais se rassembler au sein d’une
communauté étant donné qu’ils ne sont pas opérationnels en
permanence, ce qui exige donc un  roulement bien compris pour
éviter que tel magister intervienne trop tôt ou trop tard par rapport à
son horloge chronobiologique..
Le chômage devrait ainsi être considéré comme une phase
nullement irréversible mais techniquement nécessaire. En effet, il
est un temps pour que le «  haut  » de la société » fasse appel au
«  bas » de la société– on a souvent besoin d'un plus petit que
soi – c'est la phase yin - et un temps  yang pour que le « 
haut» se passe du «  bas » et s'efforce de perfectionner les
modèles, étant entendu que dans l'absolu  si le «  haut  » ne fait pas
progresser la productivité, il ne pourra ni proposer de l'emploi, ni
nourrir la population en dehors même de considérations d'emploi.
On peut également dire que la phase yang tire la base de la société
vers le haut et la phase yin la tire vers le bas.
C'est faire preuve de démagogie que de laisser croire que
tout passe par l'emploi, qui ne saurait qu'alterner avec des temps de
non emploi et de mise à l'écart des responsabilités. La religion du
tout emploi est un mythe détestable et qui fausse les perspectives. Il
revient à la sensibilité socialiste de démystifier une telle croyance et
c'est le drame d'un certain socialisme de ne pas avoir su préparer
l'opinion à accepter que l'emploi cesse d'être la valeur suprême, ce
qui est une valeur propre à la Droite et l'on voit que la Droite ne jure
que par l'emploi. Il importe aussi de comprendre que tout le monde
ne peut pas faire n'importe quoi et certaines tâches subalternes -
certaines corvées - devraient être réservées à une certaine couche
de population. On saluera d'ailleurs au sein de la Gauche française
un certain discours de vérité, tenu notamment par Manuel 
Valls (mais aussi à droite par un Alain Juppé), qui n'hésite ni à
proposer un revenu universel, ni à reconnaître que l'on ne peut
considérer que l'on puisse faire abstraction de ses racines. Or, il
semble qu’il existe un certain consensus selon lequel l’on devrait
pour discourir sur le monde faire abstraction des 
questions d’âge, de sexe, de temps, de lieu. C'est ainsi que dans
une queue, des jeunes vont protester parce qu'une personne âgée
va les doubler, en ne retenant que l'ordre d'arrivée, excluant la prise
en compte de tout autre critère et ce y compris durant la pandémie.
Ce serait là le nec plus ultra de la démarche philosophique  laquelle
nous libérerait de toutes sortes de contraintes. Au fond,  les gens
font comme Monsieur Jourdain avec la prose, ils pratiquent
l’abstraction sans le savoir.
Il est dystopique de laisser croire que l'on puisse pratiquer le déni 
des faits objectifs pour  ne considérer que les buts à atteindre
comme le voudraient les dirigeantes du Front National  qui
voudraient que tout un chacun puisse  assumer n'importe quel rôle,
n'importe quelle fonction, prônant ainsi une flexibilité à toute
épreuve qui sous -tend leur programme, laquelle selon nous
caractérise le psychisme féminin et notamment l'exogamie, marque
d'une extrême adaptabilité, liée à une faculté de se vider, de tourner
la page pour  assumer une nouvelle fonction, une assignation d'un
autre type, les temps changeant... Selon nous, la principale raison
de l’exclusion du FN/RN des alliances  «républicaines  » (UMPS) 
tiendrait à une certaine «  féminité  » qu’il incarnerait sans que
cette dimension n’ait été jusque-là identifiée comme telle, en raison
du retard des recherches dans ce domaine. Force est en tout cas
de constater qu’en France, en tout cas,  les femmes sont parvenues
à devenir les porte-parole attitrés du FN et ce n’est pas, selon nous,
par hasard. On est ici dans le non-dit. Soit l’on prend conscience
des causes de ce clivage qui marque la vie politique française 
de façon de plus en plus frappante et on apprend à le dépasser soit 
l’on considère que ce clivage fait sens et qu’il importe de dénoncer
des valeurs «  populaires  » donc «  féminines  » qui tendent à
nier les clivages socio-culturels (de religion, de sexe, de profession),
perçus comme une invention des « hommes» (cf. la Tour de Babel),
ce qui correspondrait à une guerre entre les tenants d’une cyclicité
mécanique (sociologie) et ceux qui entendent structurer l’espace
(Histoire). L’Histoire, quand elle se veut comparative dérive bien
souvent vers un certain surdimensionnement comme, chez
Zemmour, quand il compare le prétendu «  grand remplacement  »
des Musulmans en France avec la période de Charles Martel  et de
la bataille de Poitiers (732)
  Le peuple nous apparaît comme « féminin » en ce sens
qu’il est marqué à la fois par le nombre et par une certaine
indifférenciation, ce qui fait que pour les magisters du FN 
toute personne se doit d’évacuer son passé et entrer dans le moule
en s’appropriant les valeurs dominantes de l’ici et maintenant. Toute
référence aux origines serait ainsi diabolisée par cette mouvance et
ceux qui se montrent incapables de s’intégrer s’excluent eux-
mêmes. On n’a pas assez diagnostiqué le féminisme inhérent au
discours actuel du FN. Il est clair qu'un certain anti-
communautarisme  n'est jamais qu'une forme déguisée d’anti
d'inspiration chrétienne ou postchrétienne comme l’Église de
l'Unification Moon  devenue Fédération des Familles, qui voit dans
la Corée (son unification attendue serait un signe de la fin des
temps, l'on voit ainsi une instrumentalisation du religieux au service
d'enjeux nationaux)), culture  du Soleil Levant, la nouvelle terre
d'élection pour le Messie du Second Avènement) -dans un monde
qui serait désormais axé non plus sur l’Atlantique (Europe-Afrique)
mais sur le Pacifique, (Asie-Amérique) Voilà quoi aura fini par
aboutir  ce déni de la mission des Juifs  par les païens de la
Méditerranée "blanche",  à voir émerger l'idée d'un nouveau "peuple
élu", aux confins de la Chine "jaune"!  Chaque groupe est tenté de
se présenter abusivement comme l’expression du « peuple» alors
qu’il n’en est jamais qu’une composante parmi d’autres.
 
Ce mouvement est foncièrement antisioniste  : il s'efforce, sur la
base d'une certaine exégèse, de montrer qu'Israël aurait été« 
déchu  «  le  judaïsme aurait  fait son temps-tournons la page
de 6000 ans de déloyauté envers «  Dieu ». Alors même que la
Renaissance de la langue hébraïque  et de l’État Hébreu, marquent 
le XXe siècle au prisme des religions du Livre, , il semble bien que
Moon ait totalement voulu ignorer un tel événement pour se
polariser sur la division de la Corée à la fin de la Seconde Guerre
Mondiale en  se servant de la Bible contre le christianisme 
!, c''est à dire en retournant les textes contre ceux qui les ont
établis  au lieu de se demander dans quel esprit ils ont été
composés. Mais on connaît la formule  : donnez -moi une phrase et
je ferai pendre son auteur  !
Nous répondrons que rien ne prouve que la mission des
Juifs (yéhoudiens)  ne concerne pas, prophétiquement, les temps
futurs et  le Shabbat, tradition poursuivie des millénaires durant 
qui est le signe par excellence de l'alliance des Hébreux avec Dieu,
est- à condition bien entendu que l'on en retrouve et on en respecte
l'esprit- est  plus que jamais d'actualité face aux rapports de
l'homme avec un environnement technologique de plus en plus
envahissant et intrusif. La parabole des mauvais  Vignerons
(Évangile de Mathieu Chapitre 22) illustrerait la trahison des Juifs
(yéhoudiens), tuant le fils du père.
Peut-être le commandement principal d'un véritable judaisme 
consiste non pas tant à ne pas adorer d'autres dieux que Yahvé qu'
à ne pas laisser entendre que Yahvé serait le dieu d'autres peuples
– les Juifs (yéhoudiens) ne sont pas habilités à offrir leur dieu 
à d’autres peuples - et c'est en ce sens que la conversion d'un Juif
(yéhoudien) au christianisme sera jugée sévèrement, comme une
trahison, en ce qu'elle laisse entendre que le dieu des Chrétiens est
Yahvé, dont on observe que son nom figure en lettres hébraïques
dans bien des églises (on pense ainsi à l’Église Saint Merry, à
Paris). Il est infiniment regrettable que  tant de Juifs croient 
bien faire en reconnaissant que les différentes religions du
monothéisme adorent le même dieu.  C’est là un marché de dupes
car il ne s’agit rien de moins que de s’approprier le dieu des Juifs,
Yahwé en lui attribuant une forme d’universalité qui n’était
nullement  de mise au départ (cf le Buisson ardent, Exode III) . 
A coup sûr, le mimétisme nous apparaît comme une tentation à
combattre même s’il est parfois heureux de rechercher une unité
par- delà la diversité. Les effets du mimétisme sur le plan
écologique, économique, sont considérables -on pense aux
moutons de Panurge- en ce que cela tend à écraser la pyramide
sociale,  les gens d’en bas voulant obtenir ce dont disposent les
gens d’en haut, notamment sur le plan alimentaire
( hyperconsommation de viande à l’échelle de la planète, excès
d’importations), professionnel, ce qui conduit à l’exode rural, au
refus de certaines tâches «  basses  »  (d 'où l’immigration/
émigration).
  Rappelons le Chéma Israël  Yahvé est notre Dieu et ce « 
nôtre» (Elohénou)  ne vaut que pour un certain peuple et pour un
certain dieu. Mais ne  vaut-il pas mieux rendre par «  Yahvé, qui est
l’union de  nos dieux  (élohénou) », c’est à dire ceux de nos
patriarches (cf Exode III).  Le possessif  sous- entend le sujet,
lequel tend à devenir abstraction.  Ce  «  nous »  peut être
approprié par n'importe quel groupe profitant des interstices de
l'écrit  puisque l'on ne voit pas qui s'exprime. Et en ce sens, nous
dirons que le possessif comme le démonstratif  ne font sens que
dans une relation de proximité, où l'on sait qui parle et à qui l'on
parle. Tout possessif  a une vertu démonstratif et donc 
restrictive mais  dans nombre de cas nous avons affaire à des
formes sous-entendues comme lorsque l’on parle  du « 
père  »,  sans autre précision, sans qu’il faille comprendre la forme
de façon absolue. Cela pose aussi le problème du sujet qui
s’exprime  :  quand il est dit «  mon peuple»,  quel peuple 
et peuple de qui  ? On voit  à quel point il est aisé et tentant de faire
dire à un texte ce qu’il ne dit pas  :
En fait,  dès lors que l’on précise le mot Elohim, on le 
restreint  : il suffit de signaler duquel des Elohim il est question pour
laisser entendre qu’il en est d’autres.  Ton dieu,, notre dieu, 
le dieu de X ou de Y,, de telles formules  indiquent que l’on extrait
un éléments de l’ensemble Elohim. A contrario, le premier verset de
la Genèse  préserve la dimension globale d’Elohim, ce qui l’oppose
radicalement à l’Elohéi Abraham, Elohei Yitshaq, Elohei Yaakov de
Exode III. Autrement dit,  le Pentateuque est parcouru par deux
visions de Dieu, l’une  générale, l’autre particulière  et c’est bien
un contre sens que d’affirmer que Yahvé et Elohim sont deux noms
qui qualifiaient le dieu des Hébreux, lequel n’est jamais qu’un des
Elohim.
Il ne faudrait surtout pas confondre la forme Yahvé Elohim que l’on
trouve dans certains chapitres de la Genése et la forme Yahvé
Elohékha de l’Exode et du Deutéronome. Dans un cas, il y a
juxtaposition insolite de deux idées de Dieu, Yahvé relevant d’un
hénothéisme et Elohim d’un  Dieu universel et total. Dans la forme
Yahvé Eohéikha du Shéma Israel, cela ne fait qu’indiquer que
Yahvé est l’un des dieux mais l’on peut penser qu’à l’origine, c’est
bien la forme Yahvé Elohoim qui a du exister car cela seul
expliquerait le «  Ehad  », qui suit à savoir l’idée de concilier 
deux approches.
 
Deutéronome  VI,
 
Ecoute, Israel l'Éternel, Chéma Israel�, :‫ יְִׂש ָראֵ ל‬,‫ְׁש מַ ע‬
notre Dieu, l'Éternel est Ado-nay Elo-henou, ,‫י ְהוָה אֱ ֹלהֵ ינּו‬
UN. Ado-naï Ehad' .‫י ְהוָה אֶ חָ ד‬
 
Or,  au départ, selon nous,  il s’agissait bien d’unifier 
Yahvé et Elohim, si bien  que l’arrivée du possessif Elohékha 
ôte  décidément toute portée à une telle affirmation
Cela dit, rien n'empêche les autres peuples d'avoir leurs
propres dieux qui peuvent d'ailleurs êtres les frères de Yahvé.
Même lorsque les musulmans déclarent que leur Allah est le plus
grand, cela ne vaut que pour eux, d'où le caractère suspect de toute
référence chrétienne ou musulmane aux textes relatifs à Yahvé. Le
seul texte qui puisse être commun à toutes les religions
monothéistes est le premier chapitre de la Genèse 
(alliance adamique) et le sixième (alliance noachique) , 
qui traitent  d’Élohim, le « Père  »– encore que le chapitre VI 
soit très composite et tantôt utilise Yahvé, tantôt Élohim mais jamais
les deux termes ensemble- et non de Yahvé, le fils, dieu du seul
peuple juif/.,De même lorsque les nazis clamaient “Ein Volk, ein
Reich, ein Führer” (un peuple, un empire, un Guide), ils se
référaient à eux-mêmes et à eux seuls et non à l'Humanité toute
entière, même si cela n'est pas dit explicitement, cela va de soi,
d'après le contexte! On pourrait en dire de même pour l'usage du
mot “prochain”, qui désigne selon nous celui qui appartient au
même groupe que nous et non tout être humain, indifféremment de
ses origines.
Selon nos catégories, Yahvé se comporterait comme une épouse
demandant à son «  bien aimé  » de l’adorer plus que tout, corps et
âme. Celui qui aime serait plutôt l’élément masculin. Mais Yahvé
n’est-il pas aussi celui qui a «  élu  » le peuple hébreu  ? Il y a là
une contradiction qui nous amène à penser que c’est le peuple
hébreu qui a choisi Yahvé -ce qui n’est évidemment pas son vrai
nom puisqu’il ne prend ce nom que du fait de ce choix- et non
l’inverse.

L’alliance du maitre et de la machine


Le principe de toute cyclologie est qu’elle met en évidence un
mouvement, qu’il n’y a pas une seule voie mais un temps pour
chaque chose
L’organisation de la société ne fait pas exception  : quand nous
mettons l’accent sur la nécessité du plein emploi, de déléguer les
tâches, cela vaut surtout pour le temps «  Yin  et c’est beaucoup
moins  vrai pour le temps « Yang  », l’un correspondant plutôt à la
Gauche et l’autre à la Droite, l’un alternant avec  autre. En effet,  au
début d’un cycle, on a la quantité et l’égalité des participants, sur la
ligne de départ et plus le temps passe, plus le nombre de
compétiteurs est voué à se raréfier. Selon nous, l’universalisme vaut
pour le commencement d’un nouveau cycle et non pour 
l’achèvement d’un cycle à moins, évidemment, de vouloir confondre
le commencement et la fin d’un cycle, à la façon de l’ouroboros. 
Une cyclologie digne de ce nom se doit de montrer sa capacité à
prévoir les changements de phase  et les «  fenêtres » 
favorisant tantôt un camp tantôt un autre. Toutefois, dès lors que
l’on se sert de plus d’un cycle, la lisibilité devient aléatoire et 
il revient aux politiques  d’opérer une synthèse plus ou moins
heureuse.
  Encore faut-il ne pas croire qu’une  hirondelle « 
fasse le printemps  », ce qui risque fort dans ce cas d’entériner des
grilles invalides au prétexte que l’on aura cru percevoir tel signe « 
‘avant –coureur ».  Le prophétisme, sous ses diverses formes, est 
à la merci de fausses alertes d’autant qu’il est instrumentalisé par 
une forme de mimétisme prophétique consistant à  se conformer à
tel ou tel texte à caractère prophétique, c’est notamment le cas 
de  la self-fulfiling prophecy, de l’effet d’annonce ; Ce n’est plus,
dès lors,  la réalité qui viendrait valider la prophétie mais –
notamment dans le cas du christianisme,  la prophétie qui serait 
censée  conforter et définir la réalité en la «préfigurant  »  !.

L'instrumentalisation de l'échec
On nous fait comprendre que si les Juifs (yéhoudiens)  avaient
reconnu   le Fils  de Dieu en Jésus, les temps messianiques
auraient pu advenir mais que cela aura été empêché Rappelons
que cette dialectique du Père et du Fils, on la retrouve dans le
champ du politique, avec la notion de vizir, de premier ministre 
face au monarque ou au président 
. Dans certains cas, le Premier Ministre  n'existe que par le
Président mais dans d'autres- notamment sous la Ve République,
dans les années 1980-1990, il s'impose  à lui, en s'appuyant sur la
volonté du peuple.
. Pour l'historien du prophétisme que nous sommes, il semble bien
que l'on ait affaire à un procédé visant à expliquer pourquoi les
choses ne se sont pas passées comme prévu et qu'il faudra donc
attendre une prochaine occasion. Mais l'on peut alors se demander
si certains obstacles n'ont pas été  inventés de toutes pièces, après
coup, pour expliquer que ce qui avait été clamé et annoncé–à
commencer par la fin des temps (cf. l'Apocalypse de Jean) ne s'est
pas produit On retrouve le recours au bouc émissaire. Autrement
dit, l'anti ne serait pas dû à la mort du Christ  mais aurait suscité un
tel  récit du déicide. Mais rappelons ce qu’il y a d’intrusif de la part
des non Juifs (yéhoudiens) ou des «  Judaïsés »à se
mêler d’affaires qui ne les regardent pas comme le rapport des Juifs
à leur(s) dieu(x) ou à leur Terre  ! On connaît le problème de ceux
qui sont plus royalistes que le roi  ! Et l’on pourrait en dire autant
des francophones non métropolitains – et donc issus de la
colonisation- qui prétendent avoir un droit de regard sur la langue
française voire sur la société française  !
Pour notre part, il importerait de préciser de quoi l'Humanité devrait
être «  sauvée  » et donc de quels périls elle est menacée. Avec le
recul, il n’apparaît pas que du temps de Jésus, l’Humanité ait été 
spécialement en danger et c'est bien plus de nos jours que cette
question semble devoir se poser.  On nous parle d'un péché
originel  lié à quelque forme de désobéissance mais encore
faudrait-il montrer quelles- ont pu être les conséquences d'une telle
désobéissance  ! Saint Augustin est un de ceux qui ont le plus
fortement mis en avant ce prétendu dysfonctionnement primordial
(cf. Gérard  Israël, Jésus est-il Dieu?, Paris, Payot, 2007, p. 142l 
tel que relaté dans les chapitres II et III de la Genèse et dont nous
avons montré qu'ils étaient des interpolations, ce qui est manifeste
dans leur façon singulière de désigner Dieu.
Nous préférons de loin penser que de tels avertissements, de
telles mises en garde, ont un caractère prophétique. / C'est ce qui
distingue le  judaisme du christianisme tient à ce que le
Christianisme situe la faute (celle commise dans le Jardin d’Éden
mais qui se situe dans des chapitres dont l'authenticité est
contestée par nos analyses de textes) et le Messie dans le passé 
alors que les Juifs (yéhoudiens) placent les échéances et les
menaces dans le futur. La venue prématurée de Jésus aura conduit
à construire un discours rétroactif. L'échec de Jésus est celui qui
crie au loup, trop tôt ou trop tard. Pour les  Juifs (yéhoudiens), est
Messie  ( celui qui oint (mashiah),  à ne pas confondre avec le oint
(mashouah, ce qui est le fait de nombreux rois tant chez les
Hébreux que chez les Français, à Reims) celui qui parvient à
redynamiser  le peuple dont il est issu  tout comme  il  émane 
d’Élohim, ce qui  équivaut à une filiation. . Notons que David et
Salomon  furent des rois ayant une certaine aura messianique. Pour
nous,   ce qui est décrit  au jardin d’Éden  concerne ce qui nous
attend si nous continuons à être aliénés par les machines  et le
Shabbat  est l'antidote  qui permet de nous assurer 
périodiquement que nous ne mélangeons pas tout, que nous
savons distinguer le bon grain de l'ivraie, que nous gardons
conscience des différences. Et le respect du Shabbat par les Juifs
(yéhoudiens)  les désigne comme les vigies, les sentinelles, 

Jésus comme «  fils d’Adam »


Il n''y a pas de raison de laisser Jésus aux Chrétiens. Même le récit
de sa naissance merveilleuse (Mathieu, I) s’inscrit dans la lignée
des «  fils d’Adam  », tous nés d’une mère juive et de l’intervention
de quelque entité. Il est ridicule de dire que Jésus s’est fait homme
car le «  fils d’Adam » appartient à une humanité supérieure. (cf 
Mireille Hadas Lebel Une histoire du Messie, Paris,  Albin Michel,
2014, pp  115 et seq)
En ce sens,  à la filiation physique fait pendant une filiation
spirituelle, ce qui explique notamment le mode d’élection du pape,
ce qui l’oppose à la transmission héréditaire de la royauté.
D’ailleurs, même l’empereur  du Saint Empire Romain
Germanique était élu, et c’est ainsi que –au début du XVIe siècle-
François Ier, roi de France, se porta candidat (malheureux) 
contre Charles Quint.
Ce n'est pas parce que Jésus  aura été instrumentalisé par
les «  païens  »  qu'il faut pour autant l'exclure de la liste des
prophètes Juifs  au sein de laquelle il a  tout à fait sa place et où il
ne détone guère dans ses mises en garde et ses menaces « 
prophétiques  ».(cf.  notamment le Livre d’Isaïe si souvent cité par
les Chrétiens, précisément) On peut se demander d’ailleurs si les
Chrétiens seraient si ravis que cela par une telle proposition assez
décoiffante mais qui mettrait fin aux arguments du genre  :
l’Ancien Testament avait annoncé l’arrivée de Jésus.. En fait les
Livres prophétiques de l’Ancien Testament seraient une interface
entre le Pentateuque et les Épîtres de Paul.  Rappelons par
ailleurs, les points communs entre le Livre de Daniel et l’Apocalypse
de Jean. Nous pensons que l'on peut donc parler de quatre et non
trois religions du Livre étant donné que le  originel aura donné
naissance à trois religions, le  prophétique et monarchique, le
christianisme qui se réfère  tant à la dynastie royale qu'au
message des prophètes et l'Islam. On évoquera la scène des
anneaux magiques dans la pièce de Lessing (1779),  Il s'agit  d'un
«  anneau aux dons fabuleux qu’un père doit léguer à son fils
préféré. Espérant ne pas faire de jaloux, il  demande à un orfèvre
de reproduire la bague, et en  lègue un exemplaire à chacun de ses
trois enfants. Après sa mort, les héritiers n’en finissent pas de se
disputer, convaincus que c’est «  l’autre  » qui a reçu  le bon
anneau  » . Il s'avère qu'aucun des trois anneaux n'a les vertus
prétendues et le père aurait en fait légué trois contrefaçons. On
aura compris que, pour nous le seul anneau vraiment magique,
c'est celui du  judaisme du Pentateuque, purgé de diverses
interpolations.
Rappelons que ce que les Chrétiens appellent Ancien Testament
est divis par les Juifs en trois parties (comme une fusée à trois
étages d'o sa désignation  ternaire  Ta.Na. Kh,  savoir 
Torah, Neviim (cf les Nabis en peinture) , Ketoubim (m麥e racine
que l'arabe Mektoub), la Loi, les Prophètes et les Hagiographes. Il
est clair que le deuxième volet est postèrieur au  premier et
correspond une période  marquée par les ambitions messianiques
des premiers rois heureux dont on sait comment elles se terminent. 
Jésus, en tout état de cause, sinscrit dans une filiation davidienne 
(:ノ Evangile
A  l'appui de cette approche, on cite  la « GENEALOGIE DE
JESUS, CHRIST, fils de David, fils d’Abraham :

Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra


Juda et ses frères, Juda, de son union avec Thamar, (...). Jessé est
le père du roi David. David, de son union avec la femme d’Urie,
engendra Salomon, Salomon engendra Roboam, Roboam
engendra Abia, Abia engendra Asa (...), Mattane engendra Jacob,
Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré
Jésus, que l’on appelle Christ. Le nombre total des générations est
donc  : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations 
; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations 
; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations. 
»
Cela fait évidemment écho à une prophétie relative à la «  tige de
Jessé  », annonçant une nouvelle branche.(Isaïe XI, 2) : 
«  une jeune branche sort d’un vieux tronc , à partir de ses racines 
», ce qui est à rapprocher de Jérémie XXXI, 31  :  «  Je vais établir
une Alliance Renouvelée (..)La ville de Jérusalem sera reconstruite 
». Mais cette Alliance Renouvelée, faut-il le préciser, s’inscrit dans
le cadre des descendants de la Sortie d’Egypte et n’est nullement
accessible à ceux qui ne s’y relient pas par leur hérédité.  Dès lors,
l'antisémitisme (ou quelque nom sous lequel il se présente) ne sera-
t-il pas profanateur en ce qu'il s'en prend aux Juifs (yéhoudiens),
lesquels seraient directement inspirés par leur dieu,  dans le cadre
de l »Alliance Renouvelée (Jérémie XXXI) du moins si cet
antiJudaisme émane des tenants d'une des religions du Livre
(comme disent les musulmans)  ? Parmi tous les peuples, c'est le
peuple hébreu qui se détache au regard des dieux, des Elohim. Il
importe de comprendre que la multiplicité des peuples n'obéit à
aucune systémique  - on est dans un  statut d'horizontalité pas plus
d'ailleurs, probablement, que celle des dieux et c'est donc du fait de
l'arbitraire du signe que le système pourra s'élaborer. A contrario,
toute société est vouée à se verticaliser et à se structurer selon les
4 niveaux que nous avons décrits plus haut.
Ajoutons qu'il n'est nullement question dans Jérémie de pardonner
le péché d'Adam et Eve -comme on peut le lire dans la littérature
d'obédience chrétienne, mais bien ceux commis par les Hébreux
dans le cadre de l'Ancienne Alliance. On perçoit dans cette
remontée vers des temps plus anciens une volonté de ne pas se
limiter aux Hébreux mais de couvrir toute l'Humanité, personnifiée
par Adam.
Jérémie  XXXI  :  «  Je pardonnerai leurs fautes  et je ne me
souviendrai plus de leurs péchés », et c'est ce qui aura conduit à la
rupture de l'Ancienne Alliance conclue avec les ancêtres de ces
mêmes peuples. Il ne s'agit pas de sauver l'Humanité mais les
Hébreux car ce sont eux- et eux seuls-  qui ont accepté de se
conformer aux Commandements.*

Le syncrétisme des livres de prières Juifs


On notera que dans les livres de prières, plusieurs
théologies  s’entremêlent. Dans le Kadish qui fait suite à la
récitation du Chéma ne trouve-t-on pas  une référence  au Messie
fils de David (Mashiah ben David),  prudemment édulcoré en
français par «  ton serviteur David  »  mais le texte est bien 
récité en hébreu. Il nous semble souhaitable de concevoir un livre
de prières ayant évacué les éléments davidiens. On ne saurait
évacuer les enjeux d’ordre théologique et il importe que le 
se repositionne , faisant du peuple hébreu l’interface entre
l’Humanité et Yahvé, d’où la nécessité d’une certaine
transcendance. Selon nous, être chrétien implique d’accorder au
peuple hébreu toute son importance sans aucunement chercher à
se substituer à lui.  Or, la posture «  davidienne » d’un dieu pour
toutes les nations ne doit, selon nous, être entendue qu’à la
condition de la reconnaissance  et du respect de l’élection du
peuple hébreu.  Le christianisme est une religion pour les non
Juifs  et cela passe par un certain culte en rapport avec ce « 
peuple élu  » et quelque part, une telle approche se sera perdue et
elle est donc à retrouver et à restituer. Mais que faut-il entendre par
«  peuple élu  »  ? On peut certes penser que Dieu aurait choisi
entre plusieurs peuples mais  nous pencherions plutôt vers
l’existence d’une humanité«  adamique  »,  celle du premier
chapitre de la Genèse. Une autre humanité se serait rajoutée, au
chapitre suivant, que l’on pourrait qualifier d’  »ishique », vouée à
servir Adam et sa descendance. On aurait donc bien tort de traduire
Adam et Ish par le même vocable «  homme  ».André Chouraqui a
raison de traduire ainsi Genèse II, 23  : le Glébeux  (Adama: la
terre), c’est Adam et Ish, l’homme. On notera que Ish n’est pas,
quant à lui, sans rappeler Esh (Aleph Shin) le Feu, ce qui donnerait
une dialectique Terre-Feu. Mais il existe une sorte de parallèle entre
Adam et Adama, d’une part  et Ish et Isha. de l’autre.
«  Le glébeux dit: Celle çi, cette fois,c'est l'os de mes os,la chair
de ma chair, à celle-ci il sera crié femme -isha-:oui,de l'homme -ish-
celle-ci est prise  »

Le problème, c’est que cet  Ish arrive soudainement dans le cours


du texte  et semble ne faire qu’un avec Adam mais c’est là selon
nous l’effet d’un télescopage ou si l’on préfère de quelque
suppression qui rend le développement du chapitre assez peu
compréhensible  ! Cette Isha dont on nous dit qu’elle est issue d’un
Ish dont personne n’avait jusqu’ici entendu parler  ! Selon nous, Ish
et Isha formeraient un couple de domestiques au service d’Adam 
!
Quand il est écrit  en Genèse II, 7  «  L'Eternel Dieu forma
l'homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un
souffle de vie et l'homme devint un être vivant  », ce n’est pas le
même récit que la création d’Adam au chapitre précédent.. Ici, il
faudrait lire «  Ish » alors que l’on trouve haAdam  ! avec le verbe « 
iotser  » (cf le Sefer Yetsira de la Kabbale, livre de la formation) 
Alors que pour Adam,  au chapitre premier, on se sert d’un autre
verbe «  bara » (beréshit bara Elohim, début de la Genèse)/
haAdam devrait être ici remplacé par haIsh  !
Refuser le distinguo Adam/Ish n’est évidemment pas innocent
puisque cela revient à nier ce qui distingue le maître de l’esclave 
! Bien entendu, les traductions ne font guère la différence et se
copient les unes les autres.
Le parallèle est d’ailleurs intéressant entre un Adam, à la fois
masculin (Zakhar) et féminin ( ) et son pendant mis à son service,
en tant qu’auxiliaires, aides ( Ezer, on parle d’une aide- ménagère) 
avec le binôme Ish/Isha que nous associerons – au regard du
tétramorphe ezéchiélien et sphingien- respectivement au bœuf et au
lion : le bœuf parce qu’il tire la charrue qui  fend la terre 
et le lion parce que nous pensons qu’il serait plutôt un dragon,
animal que l’on retrouve dans le zodiaque chinois, alors que
l’homme, ici, devrait être remplacé par le  poisson  (eau, cf. 
aussi le verseau, Ganymède échanson  à la table des dieux) et à
l’aigle. (air). En réalité, à  la lumière de nos travaux sur les cycles
(cf. notre tome III),  nous passons tous par des phases actives et
des phases passives et ce n'est que par  analogie que l'on se
réfère dans le texte biblique au masculin et au féminin, Il est courant
qu'une" formule donnée au figuré soit comprise littéralement, Le
cycle des saisons nous enseigne que la nature passe par une
alternance de phases actives et passives  et Jung ne voulait pas
dire autre chose avec  l'animus et l'anima!.
Pourrait-on en induire que les  hébreux sont issus d’Adam et non
de Ish ? Mais quid, dans ce cas, de la généalogie biblique 
qui part de la descendance de  ce Ish et de cette Isha (surnommée
Eve) pour arriver à Abraham  ? Mais d’un autre côté, est-ce
qu’Adam  n’aurait pas pu enfanter en se servant de «  Isha  »  ? Ce
qui donne toute son importance au géniteur: la Isha servant de
canal tantôt à Adam et tantôt  à Ish.
  L’Évangile de Mathieu nous révèle l'intitulé sous lequel on
désignait du temps de Jésus le corpus Judaïque, à savoir en la
forme d'un diptyque et non d'un triptyque, à savoir la 
Torah et les Prophètes.  Dans Mathieu  VII, 12, on trouve la
référence suivante «  Tout ce  que vous voudrez  que les hommes 
fassent pour vous, faites-le de même pour eux car c'est la Loi et les
prophètes  ». Il faut comprendre que ce précepte est illustré dans un
des livres de la Torah, que l'on peut rendre par «  Loi  » encore que
Torah signifie «  Enseignement'. Cette «Torah  », c'est en fait tout
le Pentateuque et nullement les Dix Commandements  -
c’est toute l’histoire du «  don  » de la  Loi et pas seulement la Loi
stricto sensu et sûrement le décalogue qui tient en une page et il
n'est pas dit non plus d’ailleurs que ce précepte épuise et 
résume tout ce qui est  énoncé dans les 5 livres désignés sous le
nom de « rouleaux de  la  Torah', et que l'on lit le samedi matin
dans les synagogues, selon un découpage en «  péricopes » 
(parashioth). On note que le dispositif en trois volets n'est pas
attesté du temps de Mathieu et qu'il est bien ici question d'un
dispositif à 2 volets, la Torah  et les Prophètes. Selon nous, 
un tel diptyque constitue déjà  une problématique liée à l'idée d'un
Ancien et d'un Nouveau Testaments. Soulignons que les Chrétiens
tendent à publier conjointement les deux volets, ce qui en dit long
sur leur volonté de s’inscrire dans une continuité Judaïque au nom
d’un néo-.judaïsme.
Est- ce que la  Torah c'est la «  Loi  » ou est-ce les cinq livres du
Pentateuque lesquels ne sauraient être considérés uniquement
comme des préceptes juridiques encore que certaines histoires
puissent s'agrémenter de quelque morale à l'instar des Fables d'un
Jean de La Fontaine  ? On pense ainsi que l'histoire des rapports
entre Jacob et Esaü répond assez bien au précepte évoqué dans
l’Évangile de Mathieu Il y a une fâcheuse ambiguïté autour de
l'usage du mot «  Torah  » car celui est tantôt employé pour
désigner les cinq  livres (pentateuque) de la Torah avec une
succession d'histoires plus ou moins édifiantes  et de l'autre a été
traduit en grec par «  nomos  », c'est à dire la Loi alors que le
terme en hébreu signifie enseignement, guide (le Guide des Égarés
de Maimonide se traduit par «  Moré  », ce qui désigne aussi le
maître).  Et certains commentateurs  associent abusivement 
le passage de Mathieu au Décalogue, aux Dix Commandements 
alors que le terme Torah n'y figure pas et c'est celui de 
Mitzva qui y est récurrent. Ils laissent croire que la formule de
Mathieu signifie que la «  loi  » se résume à ce précepte du type « 
aime ton prochain comme toi -même  » alors que le texte selon
nous se contente de dire que ce précepte se trouve dans cet
ensemble qui s'appelle«  Torah-Neviim »,  «  Loi et Prophète  ». On
cherche à faire passer la partie pour le tout. D'ailleurs, si dans ce
verset, l'on associe «  loi  » et «  prophète », cela ne fait sens que
parce que l'on se réfère à un corpus ainsi intitulé, à deux volets (et
non pas à trois car il semble que le troisième volet n'ait pas alors
encore  été ajouté, les Hagiographes). On peut y  voir d'ailleurs
dans cette dualité, déjà en  place la dualité biblique connue sous le
nom, par la suite, d'Ancien et de Nouveau Testament et c'est
pourquoi nous proposons d'intégrer les Évangiles dans le volet « 
Prophètes » de ce diptyque. De fait, avec le volet des Prophètes, le 
franchit une étape, un stade bien avant  la période liée à Jésus,
d'autant que les références aux livres prophétiques  dans le « 
Nouveau  Testament  », au sens habituel du terme ne manquent
pas. C'est avec David que l'on entre dans une ère messianique
avec des victoires militaires que Jésus  n'aura absolument pas
réussi à égaler et qui auront conduit à présenter le dieu des
Hébreux comme le dieu des nations ainsi conquises ou à conquérir,
la conversion religieuse étant couplée avec la domination politique
dans un but d'unité «  impériale » (cf. infra). Il est vrai que l'on
entend souvent des Juifs (yéhoudiens) déclarer que le « 
Décalogue  »  de Moise serait «  la pierre angulaire de la Torah et
du   judaisme ». Or, il s'agit de quelques lignes de l'Exode, 
figurant étrangement quasiment  à l'identique (!) dans le
Deutéronome (sorte d'interface entre la Torah et les Prophètes), 
comparées à l'ensemble «  Torah & Prophètes  ».  On aura
compris que pour nous un tel diptyque peut déjà être réparti entre
un Ancien Testament (la Loi) et un Nouveau Testament (les
Prophètes), surtout si l’on englobe Jésus dans la série des
Prophètes Juifs (yéhoudiens).

La question est de savoir si les Chrétiens sont parvenus à diviniser


le prophète Jésus pour en faire une réalité à l'instar  de Yahvé.
Entendons par là une entité  capable d'intervenir dans l'Histoire tout
comme l'on doit se demander si les astrologues sont parvenus à 
ce que leur instrumentalisation du cosmos  s'est perpétuée à
travers  le Temps. (cf. infra) y compris en ce qui concerne les
nouvelles planètes découvertes à partir de la  fin du XVIIIe siècle
par les astronomes.
Doit-on accepter certains développements  mis en évidence par
telle ou telle confrérie ou inversement doit-on les rejeter 
d’office du fait d'une récupération  ?

L'antijudaïsme au  féminin


Pour le psychisme féminin,  l'idée même d'une mission, d'un rôle,
d'une «  place  » au sein de l'Humanité qui serait propre à un
peuple spécifique ne saurait rester une donnée intangible. Pour
cette sensibilité, l'humanité est fondamentalement une et l'impératif
de temps est bien plus déterminant que l'impératif d'espace.
Nous prônons une économie  de proximité, qui tienne donc compte
de toutes les spécificités spatiales. On ne saurait  donc faire non
plus abstraction des ressources de proximité et notamment des
énergies renouvelables, à commencer par celles inhérentes à 
ce qui se manifeste spontanément, à l'instar d'un arbre qui produit
des fruits, parce que c'est dans sa nature d'agir ainsi. Cela implique
aussi  de savoir apprécier ce dont on dispose à proximité, les
ressources  humaines disponibles,  en termes de créativité, sans
aller  rechercher  des produits à l'autre bout du monde, avec toute
la logistique de transport que cela implique.  Il y  a deux types de
mimétismes  ; certes le mimétisme à l'égard de ceux qui ont ce
qu'on n'a pas mais il y a aussi le mimétisme, empathique, 
à l'égard de ceux qui n'ont pas ce qu'on a et qui est peut-être plus
dangereux et notamment en pratiquant des politiques égalitaires 
qui n'ont pas lieu d'être.  Le mimétisme nous fait parfois songer à
une horloge qui ne marche pas. Nous voyons l’horloge 
sur un bâtiment et nous nous  attendons à ce qu’elle donne l’heure
mais elle est arrêtée.
Ce qui est bon pour les uns ne l'est pas pour les autres. C'est le
principe même des règles monastiques propres à un groupe donné 
et ne s'imposant qu'à ce groupe tout comme les lois sur le mariage
ne valent en principe que pour les couples mariés officiellement et
acceptant les exigences d'un certain contrat. Il y a là le risque d'un
énorme gâchis économique à vouloir faire appliquer partout un seul
et même modèle. La socio-diversité est un facteur incontournable,
selon une grande diversité de critères et donc le terme égalité ne
vaut qu'au sein de telle ou telle communauté et non entre
communautés. Tout se passe comme si l'on voulait pousser à la
consommation en  jouant sur la corde  de la convoitise, ce contre
quoi nous met en garde un des Dix Commandements mais comme
on l'a dit. Faire connaître à autrui on ne sait quelle drogue par
amour du prochain, pour lui apporter plus de bonheur/ Pousser à la
consommation peut être aliénant sous couvert de vouloir aider
autrui.
  Cela dit, il importe de distinguer la politique à mener en
phase yang  et en phase yin en sachant qu’à certains moments, on
est en transition de yang vers yin ou vice versa, ce qui ne peut que
générer de la confusion dans le mode du débat. Aucune posture ne
saurait être valable, viable indéfiniment et dès lors peut en disposer,
enfin, d’un calendrier axiologique,  il est clair qu’aucun
comportement ne saurait valoir une fois pour toutes.  Il est
intéressant de noter qu’actuellement, nous serions dans un temps
intermédiaire avec une  collision entre critères relevant d’approches
bien différentes. La faute en est au système électoral qui ne tient
absolument pas le moindre compte de ces changements de phase
alors que ceux-ci devraient, selon nous, être intégrés dans les
constitutions.
Si les deux équinoxes reviennent au même, pourquoi n'en
serait-il pas de même des deux solstices. ? On sait d'ailleurs qu'en
politique, les partis modérés se ressemblent en bien des points tout
comme les partis des extrêmes. ?. Précisons que notre recours à
une telle terminologie saisonnière ne vaut qu’analogiquement tout
comme d’ailleurs le métalangage de l’astronomie quand elle recourt
elle aussi à une symbolique des mois de l’année, à l’origine de celle
du zodiaque.

Écologie et Économie
Pour nous, le terme Écologie  vaut aussi bien sur le plan matériel
que spirituel et de fait il y aurait une écologie de droite et une autre
de gauche. L'on parle d'un langage « châtié » pour qualifier un
propos bien propre tant sur le fond que sur la forme, étant entendu
que des propos répétés tels quels indéfiniment  c'est comme des
vêtements que l'on ne change et ne lave jamais.  Nous sommes
favorables à une économie de proximité, bien moins nocive
écologiquement et qui nous émancipe en partie de tout un
appareillage technologique. C’est la distance qui sous-tend
l’emprise de la machine, que ce soit pour le transport des voyageurs
ou des produits culturels. Au lieu de se rencontrer, les gens font
appel à la télévision, à Internet, ce qui permet des audimats de
plusieurs millions, ce qui caractérise une approche quantitative, à
grande échelle. Un cas remarquable concerne l’habitude
d’enregistrer les réactions d’un public sur la bande du film, ce qui se
pratiquait dans les sitcoms du début des années 90, les dites
réactions se substituant en quelque sorte  à celles d’un public à
venir.
De même que l’on dit que nous n’utilisons qu’une petite partie de
notre cerveau, nous pensons qu’il y a un énorme gâchis 
au regard des ressources humaines quand on privilégie un trop petit
nombre d’options sinon, on bascule dans la duplication, la
démultiplication, ce qui va privilégier les intermédiaires et non les
créatifs. Les femmes, d’une certaine façon, profitent de l’existence
d’un tel système en ce qu’elles ont plus une vocation à 
transmettre qu’à initier. D’ailleurs, en cela, elles sont assimilables,
peu ou prou, à des machines, et en tout cas en concurrence avec
elles.
D’un point de vue, plus masculin, recherchant plus les sources
créatives que leur prolongement, nous pensons que chaque 
région voire  chaque ville, chaque quartier,  se doivent 
de cultiver une certaine autonomie, une certaine liberté. D’ailleurs le
mot même de quartier indique une division de la cité en 4 parts
comme on l’observe pour la vieille ville de Jérusalem avec son
quartier juif, son quartier arabe, son quartier chrétien et son quartier
arménien. Ceux qui s’offusquent – comme un Eric Zemmour- à 
propos de la spécificité de tel ou tel quartier, sont décalés par
rapport à une tradition millénaire  ! Il est normal que les gens se
regroupent pour partager un certain mode de vie et une société ne
se bâtit pas sur une collection d’individus, ce qui serait ruineux, tant
économiquement qu’écologiquement. Or, l’on observe que 
toute expression d’un «  je  » au lieu d’un «nous  » tend à se
présenter comme «  objective  » en refoulant  son appartenance « 
subjective  »  à  telle ou telle communauté. Bien rares sont ceux
qui peuvent se permettre de dire « je » , le «  je  » étant 
en fait la marque-dans la plupart des cas- de l’ignorance et de
l’inculture.
Mieux vaut par ailleurs- même si l’on peut parler de
dilemme -une forme d’apartheid que le rejet d’une vague
d’immigration laquelle est vouée précisément à constituer une entité
pouvant jouir d’une certaine dose d’ autonomie judiciaire,
linguistique, voire religieuse- comme cela se pratiquait au Moyen
Age,  ce qui évite d’ailleurs des brassages et des cohabitations
sources de tension et d’ inégalités  Cela dit, le mode de vie 
matériel doit être découplé du mode de vie intellectuel. Entendons
par là que le fait de partager un même mode de vie sur un certain
plan  ne signifie pas que l'on sera sur la même longueur d'onde sur
un autre plan
Ce sont d'ailleurs des pratiques courantes dans des pays
comportant un grand nombre de langues, d’ethnies- on pense
notamment à l'Afrique (exemple en Côte d'Ivoire),- que de voir se
constituer des quartiers, des villes, des provinces, 
marqués par la prédominance de telle ou telle coutume, ce qui
correspond à une laïcité non pas fondée sur le rapport
interindividuel mais sur le rapport intercommunautaire.. 
L'individu ne fait pas sens au niveau éthique, mais le groupe, le
quartier, les pairs et pourquoi ne pas en revenir dans certains
domaines à une justice propre à chaque groupe, comme cela se
pratiqua ici et là par le passé.  ? Etymologiquement, selon nous, le
mot individu désigne ce qui est inclassable, qui ne peut se « 
diviser  » en segments bien définis. Un individu serait donc une
appellation réservée à ce qui est hors norme, aussi bien parce qu’il
est au-dessus du lot que parce qu’il souffre de quelque handicap
l’empêchant de s’inscrire dans la moyenne.
Nous prônons un élargissement de l'espace
communautaire -quitte à  ce que cela induise des déplacements de
population- lesquels se produisent d'ailleurs bien souvent 
d'eux-mêmes--de sorte que chaque entité puisse vivre selon les
valeurs et les «  signes  » (ostensibles) qui sont les siens 
mais aussi, par  voie de conséquence, une limitation de l'espace dit 
public qui ne saurait être le lieu de toutes les licences mais celui
d'une certaine retenue et d'une normativité raisonnable.. On entend
en effet que dans l'espace public, chacun peut faire ce qu'il
veut...En fait, il y a beaucoup d'hypocrisie et de déni  sur les
questions de société, en ce sens que les gens font finalement dans
la pratique ce qu'ils refusent d'admettre en théorie.  En tout état de
cause, la question des signes ostensibles risque d’oblitérer celles
de signes qui ne seraient pas amovibles et que nous sommes
porteurs au niveau anatomique.
On notera qu'autrefois le fait de porter des signes religieux était
perçu comme une vexation voire comme une stigmatisation alors
que de nos jours, les gens se plaignent de ne pouvoir les arborer.
Les temps changent. En tout cas en dépit des revendications
féministes, force est de constater que les femmes  restent fort
attachées à leurs privilèges vestimentaires et que ce faisant elles se
démarquent nettement et délibérément des hommes.
Nous ajouterons qu'en pratique, il existe dans les faits 
une extrême pluralité de groupes et de sous-groupes  bien plus qu'il
ne s'en déclare officiellement. Chaque ensemble de personnes –
aussi restreint soit-il- est soudé par une idiosyncrasie partagée, non
pas tant due au groupe mais  fondement et cause  de l'existence
même du dit  groupe et il y là un travail sociologique qui n'a peut-
être pas encore été mené assez loin, ce qui explique les faux
débats sur le communautarisme étant donné que celui-ci -même s'il
ne dit pas son nom – est récurrent et omniprésent.  Il suffit
d'observer autour de soi à quel point-en dépit de tous les dénis que
l'on voudra- les personnes qui se fréquentent  se ressemblent, ce
qui fait qu'un groupe tend à aggraver les tendances de ses
membres plutôt qu'à les corriger 

Démos et Ethos
Le mot peuple a deux sens, celui qui oppose  le peuple (démos) au
chef et celui  qui pose un peuple (ethnos)  face à un autre, ce qui
conduit à l'empire.  La première dialectique a été abordée en termes
de cyclicité, de lutte de classes alors que la seconde tourne autour
de l'idée de peuple élu. Il nous semble aberrant de dissocier 
«  peuple élu  » et «  empire » dans la mesure où celle un peuple « 
élu»a la légitimité de se placer au centre d'un empire et en ce sens
il nous semble bien que les Hébreux n'ont pas vocation à se
présenter comme «  peuple élu  » du fait même qu'ils ne se situent
pas au cœur d'un empire mais  font partie de tel ou tel empire qui
les accueille en son sein.  Un peuple élu est voué à assumer une
mission impériale, d'expansion, d'extension  alors que les Juifs
(yéhoudiens)  se présentent comme  réfractaires à toute forme de
prosélytisme en direction des autres «  peuples ». Au XXe siècle, le
terme de « peuple élu  » aura été repris par l’église de l’Unification
(Moon) présentant la Corée comme «  nation choisie  » 
: "Comme Israël, la nation choisie moderne devra avoir une histoire
de souffrance; (...)La nation qui répond le mieux aux qualifications
décrites est la Corée”; Nous partageons en tout cas, d'un point de
vue théologique, l'idée selon laquelle Dieu ne peut communiquer
avec l'Humanité que par le biais d'un peuple et non par celui
d'individus décidant ou non de se “convertir”. Il semblerait donc que
les adhérents à la doctrine Moon  soient conduits à accepter que la
Corée ait été élue tout comme nous pensons qu'il devrait en être de
même des Chrétiens par rapport aux Juifs Notons que pour la
pensée de l’Unification, l'échec de Jésus, c'est aussi l'échec des
Juifs (yéhoudiens).
  On peut dire que les Américains ont développé une
culture de « peuple élu», ce qui sous-tend et  suscite  un certain
impérialisme. Il est clair que les empires sont voués à s'opposer
entre eux  alors qu'ils ont  la volonté d'harmoniser et de réguler la
diversité en leur sein.  Insistons en effet sur la nécessité d’une forte
verticalité, ce qui peut passer par  une base héréditaire, génétique-
pour maitriser la diversité horizontale relevant davantage de la
culture, de la conversion, de l’assimilation.
Mais la véritable opposition est celle qui fait se confronter les
nationalismes et les impérialismes, les uns en quête d'une unité
intrinsèque et les autres d'une unité à construire. En ce sens,
l'Union Européenne est vouée à terme à se couper en deux avec
d'une part les États ayant une histoire coloniale, c'est à dire ceux de
la façade atlantique (Portugal, Espagne, France, Pays Bas,
Angleterre) et  les États d'Europe centrale et orientale. On notera
que les puissances coloniales de première importance
correspondent à un Etat centralisé alors que les entités politiques
comme l’Allemagne et l’Italie qui n’ont fait leur «  unité  » qu’au
cours du second XIXe siècle  auront  médiocrement réussi à
imprégner le monde. C’est ainsi qu’Adolf  Hitler, au départ,
n'entendait pas s'étendre à l'Ouest mais à l'Est de l'Europe d'où le
pacte germano-soviétique. On peut penser à un virage à partir de
1940, lorsque Hitler ne se limite plus à un pangermanisme justifiant
l’annexion de populations germanophones  mais s’engage dans un
processus plus global, à l’échelle de tout un continent., d’où
l’invasion de la France  et la bataille d’Angleterre (cf infra) Ce sont
les déclarations de guerre du Royaume Uni et de la France, à la
suite de l'invasion de la Pologne -dans le cadre du pacte germano-
soviétique, conséquence d’une mésentente face au danger
allemand entre alliés «  occidentaux  »  et soviétiques - qui auront
brouillé les cartes et abouti à la formation de l'Union Européenne
telle qu'on la connaît de nos jours et dont l'Angleterre s'est détachée
(Brexit), restituant (péninsule ibérique mise à part) le territoire
occupé ou contrôlé  par les armées allemandes pendant la
Seconde Guerre Mondiale. L'Union Européenne actuelle est
composite et c'est ce qui fait qu'elle n'a pas de véritable identité. Il
est préférable qu'elle se scinde en deux entités ayant chacune ses
propres enjeux et valeurs. Selon nous, il faut s’attendre à une
résurgence des identités impériales car ce sont les empires qui ont
façonné l’Histoire du Monde et sans le recours à la grille impériale,
on risque fort de ne pas comprendre ce qui s’y trame. 
D’ailleurs, même les entités qui ne se présentent pas comme des
empires n’en sont-ils pas néanmoins, ne sont-ils pas dans le déni
de leur passé impérial, au sens d’un regroupement de structures
diverses que l’on aura réussi à réuni au sein d’un même Etat, dans
le double sens de ce mot  ? C’est ainsi que la France ne s’est pas
construite en un jour et qu’elle aura intégré peu à peu des
populations diverses. La question de l’immigration s’applique, selon
nous, aux territoires annexés et pas seulement à l’arrivée de
populations  arrivant sur le sol français. On connait la formule 
dans Le Bossu ou Le Petit Parisien  (1858) de Paul  Féval : « 
Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi  ! 
» Il est donc faux d’affirmer que la France n’a pas connu
l’immigration tout au long de son Histoire dès lors qu’elle n’aura
cessé de s’agrandir  ! On distinguera entre une immigration – au
sens d’intégration d’étrangers -  voulue et une immigration subie. 
Que l’on soit envahi ou que l’on envahisse, le résultat est à peu
près le même !
Nous dirons en nous servant d’une grille ternaire- individu-groupe-
empire- que l’Etat est lié à une prise de pouvoir, d’autorité d’un
élément d’un ensemble sur les autres.  L’Etat Nation se constitue
autour d’une personne s’imposant aux autres personnes et l’Etat
Empire autour d’une Nation s’imposant aux autres Nations et
menant une politique fédérale. Méconnaitre une telle «  loi  », c’est
se condamner à ne pas comprendre comment se forment les
nations et les empires et vouloir croire que la Nation et l’Empire
préexisteraient à ceux qui les organisent, à savoir les Etats, en
prenant le mot Etat  comme un point de départ alors que c’est un
objectif  pouvant varier, évoluer selon les périodes d’entropie et de
néguentropie. Il n’est pas d’empire qui vaille sans un groupe
dominante et pas de groupe viable sans un chef. Il n’est donc pas
raisonnable de fustiger l’existence d’un pouvoir central capable de
maîtriser les différentes composantes du domaine concerné 
en un instant T 

Glissement sémantique du mot peuple


Le mot «  peuple  » semble avoir connu une certaine évolution
sémantique. Au XVIIe siècle, l’on parlait des superstitions « 
populaires  »  et un Pierre Bayle se gaussait des croyances
largement répandues (Pensées sur la Comète) mais avec la
Révolution Française – et probablement sous l’influence d’un Jean-
Jacques Rousseau- ce terme est entré dans le discours
philosophique, y trouvant ses lettres de noblesse. On a ainsi oublié 
que peuple correspondait au vulgaire, au vulgus latin (vulgum
pecus, le troupeau servile), donc à la vulgarité, à la vulgarisation.
On a oublié les connotations du mot «  foule  » et la parabole des
moutons de Panurge. La foi dans le peuple est devenue comme
une sorte de nouvelle religion  : Vox populi,  vox Dei qui se présente
volontiers sous le masque de la laïcité.

Le terrorisme et la question de l'anonymat


L'on voit actuellement  s'exprimer des avocats de l'anonymat. Il
faudrait, à les entendre, condamner les terroristes à  ne pas avoir
de nom ni de visage, pour ne pas en faire des héros, des 
stars.
Une telle requête nous semble assez révélatrice de la guerre des
sexes, puisque la plupart des terroristes sont des hommes. Faire
leur procès, n'est-ce pas, subrepticement, s'en prendre aux
hommes en général, à leur mentalité ?
Ces hommes qui seraient prêts à tout pour que l'on parlât d'eux. Et
au fond,  on pourrait étendre le qualificatif de terroriste  à tous ceux
qui viennent perturber l'ordre établi et qui s'opposent de fait à la
masse des gens. Car le terroriste s'en prend à la foule des
anonymes, c'est elle qui est sa cible et non à des personnalités bien
précises. Le terrorisme  menacerait le peuple, et tous ceux qui en
font partie, aussi insignifiants, « innocents  » (comme dirait Barre)
seraient visés.  Ce qui serait insupportable serait donc qu'au lieu
d'assassiner tel  personnage dont les actions sont bien connues,
l'on préfère éliminer des inconnus qui n'ont, littéralement, « 
rien fait  ». ni de bien, ni de mal, bref des médiocres qui jusqu'à
présent avaient au moins la consolation de ne pas risquer de servir
de cible du fait même de leur nullité. Mais dès lors que le quantitatif
se substitue au qualitatif, qu'il est plus «  payant » d'éliminer cent
personnes anonymes qu'une seule célèbre, tout change, tout
comme le fait de s'en prendre à des civils-  et non à des hommes en
uniformes. Désormais, les femmes et les enfants sont vulnérables
et cela change tout  !, cela remet en question un écosystème. Où
les hommes partaient à la guerre et où les femmes devenaient
veuves, héritières, à l'abri des attaques directes.
En réalité,  tout  ce qui vient menacer l'intégrité d'un groupe – et ce
dans tous les domaines, scientifique, artistique,  religieux, politique
etc.- peut être qualifié de terroriste. Le fait d'un terroriste qui vise
non pas telle personnalité mais la masse  constitue en vérité le
véritable enjeu (World  Trade Center, Bataclan, Promenade des 
Anglais) est perçu comme insupportable par la foule des anonymes,
des «  innocents » (comme dirait Raymond Barre) Le scandale c'est
de s'attaquer à cette masse  et on notera que la réaction au
lendemain de l'attentat du Bataclan aura notamment consisté à
organiser un grand défilé !  Ajoutons que ce terroriste incarne 
le personnage singulier  qui défie un personnage pluriel, le peuple 
C'est dire que le non-dit de la dénonciation du terrorisme serait
selon nous une lutte des classes, des sexes, si l'on admet que la
force des femmes réside dans l'union (qui fait la force) alors que
celle des hommes tient à leur capacité d'ébranler  les fondations sur
lesquelles cette union s'appuie pour exister. Et sous cet angle, la
principale menace ne vient pas des kamikazes qui tuent quelques
centaines voire quelques milliers de «  victimes  » mais bien ceux
qui  s'en prennent à ce qui constitue le ciment d'un peuple, d'une
nation, d'une corporation et pour ce faire, il suffit en effet parfois
d'un seul homme pour que le sol se dérobe. Dénoncer, diaboliser 
le «  terroriste» signifie de façon subliminale  s'en prendre à
l'homme de génie adamique, celui qui par sa faculté créatrice, sa
capacité d'investigation  est en mesure de déstabiliser toute une
société,  toute une tradition, toutes sortes d'acquis  (cf. la Loi
Travail 2016)  Un bon  génie adamique  serait un génie adamique
mort, qui n'est plus en état de nuire  au collectif à l'avenir. Il y a là
quelque duplicité névrotique à son égard  : à la fois l'on sent que sa
présence est salvatrice face au danger de sclérose et à la fois. -
quel dilemme ! il est lui-même perçu comme un danger 
qui rappelle aux femmes  leur condition de dépendance. 
La peste ou le choléra. Les femmes savent dans leur for intérieur
que ce génie adamique que par ailleurs elles considèrent comme
étant aussi leur lot – en tant que partie intégrante de l'humanité
(refusant la dualité homme/maisonnée que nous faisons)- est en fait
un être  maudit capable par son pouvoir, ses pouvoirs,  de les
ramener encore et toujours, indéfiniment,  à une certaine forme
d'esclavage. Ce qui est étonnant, c'est ce «  pouvoir d'achat 
» que l'on met en avant et qui fait que toute personne, du fait qu'elle
dispose d'une certaine somme, exerce un pouvoir sur les choses
comme d'autres ont un pouvoir sur les gens. Lorsque le pouvoir de
choisir un produit plutôt qu'un autre est entravé, l'on bascule de
l'économique vers le politique et revendiquée à outrance la pratique
électorale, à tout bout de champ, ce à quoi correspond peu ou prou
la demande de référendum  d'initiative  citoyenne (RIC)- on choisir
un "élu", un programme,  comme on le ferait d'un produit. Il faut
insister sur le syndrome  juridique qui distingue le référendum  du 
sondage d'opinion  car les gens veulent  que le changement s'en
suive et  s'impose immédiatement, ce  qui nous apparaît comme
une démarche brutale de passage à l'acte tant ce qui est juridique
est marqué par un désir de contraindre autrui dans le temps et dans
l'espace. Ajoutons que le référendum ne saurait se combiner avec
un processus électoral car l’un est binaire (oui ou non) alors que le
second met en concurrence plusieurs partis  ; c’est pourquoi les
élections européennes de 2019  ne pouvaient valoir en tant que
référendum, en raison de la dispersion des voix, à la différence du
vote sur le Brexit  en 2016.
Étrangement,  alors même que les femmes revendiquent une
égalité au sein de cette humanité dont elles se revendiquent – elles
sont tout à fait capables de reconnaître que pour toute chose, il y a
un bas de gamme et un haut de gamme, et nous engageront par
exemple à ne pas prendre un produit de médiocre qualité car il
n'aura pas les mêmes effets, ne rendra pas les mêmes services
qu'un produit de qualité supérieure, souvent nettement plus cher. 
On a souvent remarqué que certaines revendications sur un certain
créneau  ne correspondaient pas à ce qui était vécu sur d'autres
plans. Par exemple, la cliente d'un astrologue (cf. notre étude
L'astrologue face à son client. Ed. La Grande Conjonction 1995)
demandera un «  thème de naissance  » qui sera perçu comme
unique alors que dans la vie courante, il ne lui viendrait pas à l'esprit
d'utiliser un appareil, un produit, un médicament qui n'auraient pas
été testé sur un grand nombre de cas. Deux poids, deux mesures 
!
La  génialité

La question du génie  pose le problème suivant: pourquoi tous les


hommes ne sont-ils pas des "génies  » ?  Bien des obstacles
sont susceptibles d'entraver un tel développement, un tel
épanouissement et il n'est donc pas étonnant qu'il y ait loin de la
coupe aux lèvres, de la puissance à l'acte, d'où une productivité
médiocre et qui pourrait singulièrement s'améliorer à l'avenir si l'on
s'en donne les moyens. Il est probable que le génie adamique de la
plupart des hommes a été tari par un environnement toxique, par
une promiscuité qui lui aura en quelque sorte coupé les ailes. Non
seulement, les femmes ne sont pas vouées à être «  géniales  »
mais en plus, elles contribuent à  leur raréfaction, ce qui, somme
toute, peut les rassurer, le génie étant en quelque sorte le mal par
excellence en ce qu’il leur fait voir leurs limites, les surclasse voire
les humilie et les renvoie à leur condition subalterne. On signalera
toutes sortes de tentations qui conduisent à un tarissement d’une 
énergie impliquant une certaine dualité intérieure  à laquelle
viendrait se  substituer un prétendu androgynat extérieur à savoir le
couple, homme-femme ou homme-machine. Selon nous, l’homme
adamique,  être complet,  n’aurait besoin d’aucune aide si ce n’est
pour se  reproduire en recourant ponctuellement  aux services de la
Isha, tout comme Abraham ou Jacob quand ils firent appel à des
esclaves. Tout se passe,  au regard de notre cyclologie, comme s’il
existait un temps du maître «  adamique «  (Yang) et un temps 
de l’esclave (Ish, Yin) On retrouvera cette dialectique essentialiste
(cf notre tome III) avec la trinité planétaire  Saturne/Jupiter/ Mars,
laquelle induit une certaine verticalité. Nous verrons qu’entre la
génialité saturnienne et la génitalité martienne, l’on trouve un être
intermédiaire, le « jupitérien  » dont on a vu qu'il jouait le rôle
central en astro-horoscopie (volume III) Mais nous verrons dans la
seconde partie de ce tome II, qu'intervient une cyclicité qui fait
alterner le mode de relation avec l'entourage (quadrature versus
conjonction)
En tout état de cause, chacune de ces catégories justifie d’une
éducation appropriée au lieu d’un programme «  unisexe  » sans
parler du problème des familles dites «  monoparentales  ».
On peut multiplier 1 par 3 ou par 4 mais zéro donnera 
zéro quel que soit le multiplicateur. Cependant,  on pourrait parler
d'un enseignement protégé  prenant en compte  la diversité des
enfants du milieu familial - à l'instar de la pratique du kibboutz-
notamment en ce qui concerne le rapport à la Surconscience, à
commencer par un apprentissage de la langue, qui soit axé sur une
approche ergonomique que nous décrivons plus loin. Or, force est
de constater que nos aïeux avaient une conscience plus aiguë des
nuisances et le mot «  vermine  » n'était pas pour eux une
abstraction mais concernait la réalité quotidienne avec laquelle il
fallait bien se confronter  et que la vie moderne a peu ou prou
transformée, du fait de l'hygiène et des règles de propreté qui nous
épargnent  d'avoir à nous occuper de tout un monde de parasites.
(cf.  acariens,  puces, poux, petits rongeurs etc. qui hantaient
autrefois la  nuit  nos lieux de vie.
La psychologie des  dirigeants réformateurs (cf volet II)  n'est pas
sans comporter quelque ambivalence. Il faut qu'ils puissent
assumer une certaine solitude et en même temps, qu'ils s'adressent
au peuple. Comme dit l'Ecclésiaste, il y a un temps pour chaque
chose et les contradictions disparaissent dans la durée et la
cyclicité. Chaque temps comporte une certaine durée
  L'homme  sait s’entourer de toute une maisonnée qui le
sert et le décharge de toutes sortes de corvées Encore faut-il
préciser qu'il garde un fond  génie adamique, du fait de la partie
inférieure de son corps que l'on peut qualifier de féminine, à
commencer par son sexe. ... Toutefois, le temps sabbatique prône
le retour à l’antidrogue, c’est à dire le fait d’échapper à toute
aliénation, y compris par rapport à la maisonnée. En fait, nous
sommes ambivalents  : si l’ascenseur ne marche pas, nous
empruntons l’escalier, si l’ordinateur est hors service, nous 
écrivons sur une feuille de papier ou mieux encore, nous
mémorisons sans recours au moindre support.
Le drame du viol ne fait sens '(cf. le film  La charge des tuniques
bleues)  véritablement  non pas du fait d'une relation sexuelle non
désirée mais  parce que cet acte condamne éventuellement la
femme à enfanter – d'où le viol comme bombe à retardement - c'est
à dire  à redevenir machine, couveuse  (comme le notait Aristote
(au IV siècle avant notre ère) qui  n'y voyait  qu'un 
"réceptacle" à la substance fécondante du mâle, ce que Simone de
Beauvoir lui reprochera dans le Deuxième Sexe)  alors qu'elle
aurait voulu échapper à cette condition, à  cette facette d'elle même
qu'elle abhorre, qui représente un sacrifice plus qu'un sacerdoce.
Bien entendu, tenir de tels propos, à entendre les féministes, ne
sauraient en aucune façon relever d'une quelconque approche
scientifique mais d'une certaine mode désormais totalement
révolue, dépassée. Signalons  que  cette aptitude qu’a l’homme à
se mettre en état de transe pour accomplir l’acte sexuel 
n’existe pas chez la femme et cela vaut aussi pour l’aptitude à se
battre physiquement dans une sorte d’état second. Dans les deux
cas, l’homme «  impuissant  » sera stigmatisé. L'homme se verrait
ainsi soumis à une double contrainte : à la fois il doit être capable
de pénétrer dans la femme par son sexe mais il doit craindre qu'on
l'accuse d'avoir commis un viol tout comme il doit être prêt à se voir
soupçonné d'avoir ou de vouloir avoir des relations avec une autre
femme !
De Gaulle qui d'ailleurs ne se faisait pas forcément une
haute idée des Français n'a pas été bien inspiré en demandant, en
cours de mandat un changement dans le mode d'élection du
président de la République, en changeant l'esprit de la Ve
République et c'est d'ailleurs ainsi que de facto on serait passé,
selon nous, à une Vie République  , ce qui aura contrairement à ce
que De Gaulle espérait affaibli la fonction présidentielle en ouvrant
la voie à des candidats sans parti, puisque de facto le suffrage
universel  relève de la proportionnelle et favorise les candidatures
«  sauvages  ».
. Le public français réduit les enjeux politiques à des problématises
de feuille d’impôt ou de comportement sexuel  et comme dit Fillon,
non sans un certain cynisme, déboucher sur des programmes
aberrants mais présentés par des candidats prêtant moins à la
critique «  privée  »  ? Nous ajouterons que la perspective de
choisir un programme sur la bonne mine de son porte-parole serait
ridicule et quelque part, cela favoriserait éventuellement une
candidature féminine. Il n'y a pas de fumée sans feu  ! Celui qui est
capable d'une certaine puissance de travail n'est pas forcément 
un enfant de chœur et  l'enfant de chœur qui prétend être l'auteur
de telle entreprise audacieuse est un imposteur. Que dire d'un pays
qui prétendrait  disposer de sa propre industrie et qui n'aurait pas
de problème de pollution  ? Il y a toujours un revers à la médaille.
On ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre et c'est ce qu'ont
bien compris les Américains qui semblent bien avoir une conscience
politique plus mature. C'est en fait la France qui est la plus
vulnérable à la démagogie, c'est à dire à une attaque de la classe
politique au nom des valeurs qui sont celles des gens cantonnés à
une vie «  privée » et qui ne voient le monde qu'à leur
prisme...Chaque  groupe a ses propres valeurs et ses propres
arrangements inacceptables aux yeux d'un autre groupe ( la paille
et la poutre). Certaines critiques émanant nécessairement de telle
catégorie de gens,  tendraient à se résorber si tel groupe était 
un peu plus conscient de ses manquements. Qu'est-ce à dire que
tel personnage doit être «  exemplaire  », selon quels critères  ?
Nous avons suffisamment signalé, notamment, à quel point les gens
d'en bas  s'appropriaient les fruits  générés par les gens d'en haut,
et ce sans aucun état d'âme. Quand un groupe s'en prend à un
autre, il faut contre-attaquer et toucher des points sensibles, comme
à la guerre. Quant aux arguments d'ordre juridique, aux contre-
pouvoirs, il nous semble qu'il s'agit là d'un carcan  handicapant,
surtout quand on admet  déjà l'existence  d'un encadrement
cyclique des plus lourds. Il y a là différents niveaux de réalité 
juridique. ce qui nous fait penser au drame d'Antigone. Selon nous,
si la société s'organise, c'est plus du fait de la Subconscience que
de la Surconscience.  C'est une question de stratégie.  Si le
peuple- si souvent assisté, « employé»était plus conscient de ses
limites, il se  permettrait moins de donner des leçons car il coupe la
branche sur laquelle il est perché, et tue la poule aux œufs d'or. A
force d'épargner les critiques à l'égard de ceux qui exploitent les
richesses générées par une minorité, on en arrive à faire émerger
une classe de personnes qui se croient irréprochables alors qu'ils
sont dans le plagiat et l'imitation, en permanence! Il ne faudrait pas
aller trop loin dans la provocation  car on risque de vouloir vous
rabattre votre superbe.
Dans Hamlet, on dit que quelque chose est pourri au Royaume de
Danemark. Tout le monde ne capte pas la puanteur ambiante que
nous qualifierons de morale plutôt que de physique. Pour le , toute
forme de commérage (terme qui renvoie aux femmes), de
colportage de rumeurs y est sévèrement condamné et le fait même
d'y prêter l’oreille  est répréhensible. On parle alors d'impureté et
l'on peut se demander si l'impureté associée à la femme- dans le 
– ce qui limite les temps de fréquentation entre les deux sexes-- ne
serait plus encore morale que physique.
. La vraie pourriture est celle non pas des personnes en leur corps
mais des sociétés lorsque celles-ci ne parviennent pas à se
renouveler, à se changer, à se réformer. Et les hommes dont une
société a besoin sont ceux qui  sont aptes à« laver  », à
récurer  les structures et peu importe qu'ils ne soient pas
irréprochables, «  exemplaires » dans leur vie « privée  », ce qui
compte ici est la gestion de la sphère «  publique  » !  Il importe
donc de réfléchir sur le profil du chef et ne pas s'en tenir à des
considérations inadéquates  , faute de quoi une société se dotera
de chefs inaptes à traiter des vrais problèmes.

Selon nous  en droit constitutionnel, il conviendrait d'alterner les


modes de fonctionnement du pouvoir, avec tantôt des appels au
peuple (référendum, sondages, par exemple) et tantôt  le recours
au 49.3. Actuellement, il semble que la réaction face au rôle
exorbitant du peuple soit vouée à  s'organiser progressivement  en
ce que celui-ci rend impraticable la gouvernance en introduisant des
critères ineptes pour juger des candidats. En juin 68, on rappellera
que les élections législatives, liées à la dissolution par De Gaulle, du
Parlement auront conduit à une majorité de droite et nullement à
une cohabitation comme ce sera le cas en 86 et en 93. Selon nous,
chaque monde, chaque milieu chaque sphère a ses propres valeurs
et il serait vain de chercher à établir une morale unique. Deux poids,
deux mesures. Saluons cet adage  : «chacun sa place, les oies
seront bien gardées! ». La paille et la poutre. Il y  a toutes sortes
d'escroqueries et celles qui sont d'ordre intellectuelle ne sont pas
les moindres même si elles ne font pas l'objet de poursuites, surtout
lorsqu'elles impliquent la complicité d'une large part de la
population, comme c'est le cas du suffrage universel,  âges,  sexes 
et  conditions confondus. On notera qu’en 2008, le traité de
Lisbonne  sera passé outre au vote négatif du référendum « 
populaire » (Mars)  de 2005 en le faisant voter par les seuls
Parlements, c’est  à dire la classe des élus et des notables (Jupiter).
Notons que le pape est élu parmi  et par les cardinaux, tout comme
l’empereur du Saint Empire Romain Germanique l’était par de « 
grands électeurs  » donc par une oligarchie, comme c’était le cas
dans la constitution de la Ve République avant l’amendement de
1962.Quant au président des USA, il est élu au suffrage universel 
indirect.
Comme le note Rousseau dans son Essai sur l'inégalité, la tentation
consiste à faire appel à une aide extérieure et donc aliénante, ne
serait-ce même qu'un outil. Le chapitre II de la Genèse met en
scène une telle tentation quand Élohim propose à Adam une «
aide  » et l'on voit d’allers que le fait d'avoir écouté  ce que lui
suggérait sa « femme  » aura précipité sa chute. C'est selon
nous la vraie morale de cette Histoire que l'on retrouve 
dans la formule de La Fontaine : tout flatteur vit aux dépens de celui
qui l'écoute.  Mais il est vrai qu'en phase yin, les hommes tendent
à prêter l'oreille à ce que suggèrent les femmes, tombent sous leur
emprise et en phase yang prennent conscience d'un tel risque.
L'affaire Fillon  ne s'explique que par l'influence directe ou indirecte
de sa femme, en ce sens qu'il aura souhaité respecter les valeurs
qui étaient les siennes, et qui passent par un certain besoin
d'accumulation de biens.
L’usage de la force –du contact, du toucher- ferait de
l’autre ipso facto un inférieur, un mineur. Dès lors, tous les
prétextes sont bons  pour interdire toute manifestation  de
domination tant physique que morale, toute initiative prise par
l’homme concernant autrui. D’où l’abus du mot « violence »
pour désigner tout geste que l’homme se permettrait de faire,
on passe immédiatement à une accusation de harcèlement. La
femme ne veut plus être prise par surprise par un homme trop
entreprenant qui préférerait  se référer à un regard, que
passer par le langage. Or, pour la femme,  le langage au sens
verbal du terme  est déterminant tout comme il l’est pour la
machine.  Tout doit passer par la parole et  seulement après
par le corps, tel est désormais son credo. Mais le problème,
c'est  que le fait d'obliger autrui à entendre ce qu'il n'a pas
demandé d'entendre s'apparente à un viol, selon nous, tout
autant que ce qui touche au contact physique.  Toute 
émission  verbale est en ce sens condamnable si elle n'a pas
fait l'objet  d'un accord plus ou moins exprès. Se pose ici le
problème de la promiscuité: les codes des hommes ne sont pas
ceux des femmes et tantôt,  ce sont les uns qui prédominent,
tantôt ce sont les autres : cela tient à un certain rapport de
force. Jusqu'à quel point faut-il parler la langue de l'autre? On
notera  que la nuisance verbale  a des effets plus
prolongés  dans le temps et susceptibles  de  toucher
un plus grand nombre de personnes  en un même  instant
que la nuisance physique, plus ponctuelle  et plus
personnelle. Même quand on n'entend pas distinctement les
propos concernés, cela n'en est pas moins gênant en  ce 
sens que l'on ne s'entend pas penser, ce qui porte atteinte à
une certaine qualité de vie, à une certaine performance
mentale, intellectuelle, que cela déconcentre...La nuisance
sonore concerne, au demeurant, davantage la forme que le
fond, et même quand les gens parlent dans une langue que l’on
ne comprend pas, le dommage n’en existe pas moins au niveau
du fonctionnement du cerveau, lequel tend à se mettre en
veilleuse quand l’environnement est par trop bruyant, d’où des
performances diminuées notamment chez les êtres les plus
évolués intellectuellement.
. L'égotisme féminin - qui s'apparente  à l’évidence 
à une forme d'autisme -  (même signification en grec, cette
fois)  conduit la femme à croire que ce qui lui est arrivé devrait
nécessairement passionner son auditoire, ce qui ne va pas sans
une certaine vanité qui n'a d'égal que celle des hommes à se
persuader que leur corps est irrésistible  !  On sait que pour les
autistes, leur monde intérieur est bien plus réel que le monde
extérieur, ce qui explique une certaine indifférence à ce que les
«  gens » peuvent penser d’eux,  réagir, quand ils étalent leur
vie privée en public lors de leurs conversations ou tiennent des
propos manquant sensiblement de tact. Tout se passe comme si 
les autistes  ne pouvaient se payer le luxe de telles
considérations. Il n’est nullement dans notre intention de
considérer les autistes comme des "malades  ». Ils sont
comme ils sont avec leurs limites. Si l’on admet la thèse selon
laquelle  nous aurions affaire à  une nouvelle création venant
prendre la suite de l’ancienne,  force est de constater que celle-
ci se distingue nettement de la précédente, en termes de
performances. D’ailleurs, l’on célèbre volontiers leurs  capacités
de mémoire et d’enregistrement....
Le Livre de la Genèse  en son chapitre II  expose clairement
un tel basculement, remettant en question l’agencement propre
au premier chapitre  :
 
Genèse  chapitre II
‫טֹוב הֱיֹות‬-‫ ֹלא‬,‫ יח וַּי ֹאמֶר יְהוָה אֱֹלהִים‬18 L’Éternel-Dieu (Yahvé Elohim,
 .‫ ְּכנֶגְּדֹו‬,‫ּלֹו ֵעז ֶר‬-‫ הָָאדָ ם ְלבַּדֹו; ֶא ֱעׂשֶה‬sic) dit: "Il n’est pas bon que l’homme
(haAdam et non Adam) soit isolé; je
lui ferai une aide digne de lui."

Ajoutons que le moi de la femme la conduit à s’approprier ce


qui est à autrui et les publicitaires savent jouer  sur cette corde
alors que le moi de l’homme  est bien plus pointilleux sur ce
qui lui revient . En fait, une telle focalisation ostentatoire sur son
«  moi, je  » nous apparait comme la contrepartie d’une forte
identité collective qui n’est possible que du fait de
l’amoindrissement du dit «  moi, je  », ce serait donc un
phénomène de surcompensation. Inversement, chez les
hommes,  la conscience  de l’égo serait bien plus affirmée
et le discours identitaire, ce que le groupe se raconte à lui-
même et de lui-même (cf. l’accounting de l’ethnométhodologie
d’Harold  Garfinkel) serait surjoué. Autant d'attitudes qui
conduisent à différentes formes d'exhibitionnismes plus ou
moins bouffons relevant de la pitrerie et pouvant aller jusqu'au 
viol physique, puisque cela revient à faire le  mal en croyant
faire du bien.  Nous dirons que les femmes ne se lassent pas
de parler de ce qui leur est arrivé, en tant qu’individu, ce
qu’elles connaissent intimement et sans partage.  Nous dirons
qu’elles sont handicapées par une sorte d’hypertrophie
mémorielle, qui les pousses à se remémorer, à se répéter
inlassablement  alors qu’une telle fonction mémorielle chez
l’homme est sensiblement moins envahissante, ce qui lui laisse
du temps pour se forger une tête bien faite plutôt que bien
pleine  . En ce qui concerne le viol, méfions-nous de
l’intervention des hommes dans le débat car ils projettent sur
les femmes des enjeux qui ne correspondent pas, ce qui relève
des dévoiements de la médianité, de la substitution à autrui.
Dans bien des cas, il y a un risque d’instrumentalisation 
: l’homme qui aura subi certaines contraintes se met ainsi en
empathie avec les femmes sans comprendre que celles-ci n’ont
pas la même portée pour les deux sexes  !  Méfions-nous
de ces amis qui nous veulent du bien  et qui ont en fait leur
propre programme  comme dans le cas de ces  Sionistes
chrétiens (cf. la Déclaration Balfour  de 1917)  obnubilés
par le retour à Sion.  Etrangement, au cours du mois d’octobre
1917, nous voyons l’Angleterre, dans leur guerre contre
l’empire ottoman,  promettre aux Juifs un Foyer et
l’Allemagne,  aider Lénine à prendre le pouvoir en Russie,
afin de dégager son front oriental.
Rappelons que l’on use du terme mémoire en informatique au
sens de stockage d’information  Selon nous, les hommes
écrivent pour ne pas avoir à se charger la mémoire et préfèrent
consulter les documents, les archives, d’époque plutôt que de
se fier à leurs souvenirs à la différence des femmes.
Dès lors qu’une autre personne a les moyens d’interférer avec
leur «  savoir  », y aurait un droit de regard, elles se
troublent.  Dès lors, tout discours «  général » leur
insupporte au niveau de leur personne  puisqu’elles n’en ont
plus le monopole. En fait,  l’égotisme féminin se distingue de
l’égocentrisme masculin  en ce que l’un s’intéresse à ce qui
se présente, se passe, lui parvient  en restant  ancré en un
lieu donné et l’autre au rapport qu’il entretient avec un monde
qu’il s’efforce d’appréhender autant que possible dans sa
globalité, ce qui implique une quête, un mouvement. L’égo 
féminin est schizoïde et le masculin plutôt paranoïde, l’un tenté
de réduire le monde à son monde et l’autre d’étendre son
monde au monde.  En fait, si l’homme  au sens du servant-
est voué aux travaux extérieurs (bucheron,  laboureur, maçon 
par exemple), la femme, quant à elle, serait  en quelque sorte
esclave de son propre corps, qu’il s’agisse de ses aptitudes à
porter l’enfant  ou de celles qui la conduisent  à véhiculer, à
émettre, à colporter  inlassablement  de façon assez
mécanique et automatique (un peu comme un perroquet ou
comme une «  concierge  » (en argot pipelette )  des
informations de toutes sortes, processus qu’elle ne parvient
guère à réfréner, notamment quand elle se retrouve avec ses
semblables.
Rappel  : Genèse III, 16 (Dieu)«  dit à la femme :
J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras
avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il
dominera sur toi  ».
En pratique,  la sociabilité féminine 
diffère sensiblement de la masculine et l’on conçoit que les
interlocuteurs de Socrate aient été avant tout des hommes
comme c’est le cas des café-philo «  socratiques »(cf. la série «
café philo mcdo  » sur notre chaine You tube de la
Subconscience)  que nous animons qui ne  consistent pas
dans un compte-rendu de nos dernières impressions par
chacun des participants.  En fait, le débat philosophique vise à
réactiver à nouveaux  frais  le  consensus  sémantique
au lieu de s’en tenir à des représentations figées  . Le vrai
débat vise à déterminer qui est le meilleur, le faux débat 
se contente de  veiller à la participation, selon la devise 
chère à Pierre de Coubertin, ‘l’important, c’est de participer. On
aura compris que c’est ce qui distingue rencontres entre
homme et entre femmes.
Voilà d’ailleurs pourquoi que la notion d’égalité est étrangère à
l’esprit féminin.  Un tel égotisme hypothèque singulièrement les
capacités des femmes à faire de recherches faisant sens  à
grande échelle, vu qu'elle tend à se contenter de ce qui est
nouveau pour elle, à son niveau. A contrario, l’homme semble
disposer d’un logiciel qui le met en demeure de ne pas
s’enfermer dans sa coquille, dans un espace-temps par trop
confiné, où il étoufferait. Si l’homme fabrique des machines, ce
n’est pas pour leur ressembler  mais au contraire pour se
libérer de tout ce qui est machinal  en lui  !
Il y a une difficulté non pas tant à se situer au sein de son
groupe d’appartenance mais à situer le dit groupe par rapport
aux autres groupes. Accéder à une perspective quant à
l’ensemble des groupes constituant une société exige
d’échapper aux limites de son propre groupe.
Sémantiquement, le mot « force  » couvre en tout cas un
champ très large : on le trouve dans effort , renfort, 
et les Anglais emploient « enforce (une forme archaïque du
français constituée à partir de la préposition "en") que l’on
retrouve dans encourage, enflamme, emporte etc. )» pour dire
appliquer, passer de la puissance à l’acte. Fort est synonyme
de très (j’en suis fort aise) et force  de beaucoup.  Il indique
une contrainte qui nous obligé à faire ou à ne pas faire et donc
revêt une dimension morale évidente dans la mesure où les Dix
Commandements, par exemple, comportent aussi bien des
injonctions à faire et à ne pas faire : tu respecteras tes
parents  mais tu ne tueras pas, tu respecteras le Shabbat
mais tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain etc.
Comment donc distinguer ce qui est  de l’ordre de la  force
comme vecteur d’un certain ordre moral et  ce qui est de
l’ordre de la violence, du viol  ?  On pourrait parler d’un
certain mimétisme de la violence par rapport à l a force mais qui
peut aussi jouer en sens inverse, quand la force devient
violence, de par ses abus et ses excès. 
La force tend à faire respecter un certain ordre et quand elle n’y
parvient pas, elle génère de la violence. C’est souvent 
d’ailleurs le manque de force de la part des responsables de
l’ordre- on pense à Ponce Pilate qui «  s’en lave les mains 
»- qui conduit à des mouvements de violence, aux fins de réagir
contre l’injustice.

Le génie
Quand on aborde la question de la supériorité éventuelle de
certaines personnes, l'on se trouve confronté à l'argument selon
lequel ce ne serait pas "marqué sur le front", ce qui renverrait à
un critère visuel.Comment repérer le génie? En quoi consiste
son don? Nous verrons dans la suite du présent tome, que le
génie est ipso facto un "leader", dépendant d'une cyclicité qui
lui échappe et le dote de certains "pouvoirs" alternativement sur
les gens et sur les choses.
Quelle est la meilleure explication de l’existence, voire de la
persistance du génie ? Il y a 50 ans, nous abordions déjà cette
question et nous proposions de poser le problème à l’envers, à
savoir qu’est ce qui a fait que tous les hommes ne sont pas 
ou plus des génie adamiques ? Nous réfléchissions alors sur le sort
des animaux en général et notamment sur la notion d’instinct que
nous percevions comme un ensemble d’habitudes qui se serait figé,
cristallisé et donc qui ne pourrait se renouveler, se « nettoyer ».
Autrement dit, le génie adamique aurait échappé à un tel sort et
permis par là même à l’Humanité de ne pas dégénérer en dépit de
la raréfaction des génies. De là à penser que les génie adamiques
ne pouvaient constituer qu’une élite, il n’y avait qu’un pas que la
plupart d’entre nous n’hésitons pas à franchir,  passant ainsi de la
conjoncture à la structure, de la diachronie à la synchronie.  Dès
lors,  le « monstre » n’était pas le génie adamique mais bien le non-
génie adamique. Mais comment fonctionnerait une société de
génies ? Il est vrai que selon les schémas actuellement en vigueur,
cela semble totalement utopique tant nous tendons  à sanctuariser
les modalités qui sont les nôtres qui supposent, implicitement,
qu’une société ne saurait  exister  sans contraindre la plupart de
ses membres à une obéissance aux codes, notamment par le biais
de l’écrit. On connaît quelques exceptions, comme dans le jazz ou
dans certains sports d’équipe, voire dans certains café-philos qui
sont en fait des clubs de poésie où  l'on improvise en prose. Les
colloques nous apparaissent, quant à nous, comme des lieux qui se
prêtent à la multiplicité des idées mais ils sont  le plus souvent vidés
de leurs enjeux quand le modérateur est dépassé par la dynamique
du débat et juge de la forme et non du fond.  Nous distinguons voire
opposons poésie et philosophie – non pas évidemment que la
poésie ne puisse emprunter à la philosophie mais parce qu’elle
reste par trop dépendante de certains automatismes sémantiques 
-un bagage acquis très jeune - qui la  dispensent de tout effort de
redéfinition, ce qui convient d’ailleurs à son style lapidaire. La
poésie est  une juxtaposition de mots, et/ou de rimes qui se réfère à
un certain patrimoine commun, alors que la philosophie entend
maîtriser le langage et non y être asservie. Nous dirons que la
poésie  nous plonge dans le virtuel, le signifiant consensuel, tandis
que la philosophie nous place devant le monde réel que chacun
d'entre nous est censé capter individuellement (cogito ergo sum) La
poésie sied aux aveugles qui ne captent le réel que par le
truchement des mots (cf. aussi le mythe de la Caverne), elle est une
philosophie au rabais, un simulacre de pensée. L’on a affaire à une
population subalterne qui ne connaît le monde que par ce qu’on lui
en dit et non de par son observation directe de ce qui se donne à
voir, sans faire appel à quelque commentaire. Or, l’homme de la
caverne est à la merci du qu’en dira-t-on, de la rumeur,  à
l’affût du délit d’opinion, il  pratique allégrement le déni de réalité,
par le biais de la bénédiction/malédiction, persuadé que la réalité
obéit et se plie au verbe et qu’il n’y a qu’à vouloir c’est à dire à
proférer, à édicter pour que les choses changent. D’où le maintien
des formules de souhait  protecteur: bonne chance, bon voyage 
! Selon nous, la Caverne correspond à l’enfance et politiquement à
la Gauche qui fonctionne sur la base non pas de la réalité évidente
et observable mais à partir de discours et de mots.
Or, pour ceux qui ne connaissent le réel que par ce biais, c'est bel
et bien leur réalité et les mots peuvent traumatiser plus sûrement
que les actes dont la perception reste floue pour celui dont la vue
est basse.  Bien des thérapies passent par le jeu du langage, de la
psychanalyse à l'astrologie. Encore convient-il de déterminer  qui
parle, le patient ou le praticien. Pour nous on classera les
consultations  entre celles qui font parler le patient et celles qui font
parler le praticien et nous pensons que tout cabinet de thérapie qui
se respecte se doit de proposer ces deux catégories de "soin", étant
entendu que ce qui passe par la parole est féminin et ce qui s'en
passe est masculin, ce qui implique la présence d'un praticien de
chaque sexe pour traiter des clientèles des deux sexes, étant
entendu que le praticien qui parle est une femme et celui qui ne
parle pas est un homme.
Cela dit, la poésie permet, du fait de ces  accouplements de
signifiants,  de passer de cette totalité qu'est une langue à une
dynamique de choix, qui est le point de départ de toute création qui
est passage de la puissance à l'acte. On résumera une telle
problématique en proposant qu’en poésie, le signifié  est plus
pauvre que le signifiant alors qu’en philosophie, le signifiant est plus
pauvre que le signifié. Or, selon nous, la frontière entre le non-
verbal et le verbal  serait celle du signifiant et du signifié. Le mot -
tant à l’écrit qu’à l’oral- ne nous dit pas ce qu’il signifie et c’est le
consensus- donc le verbal- qui fixe le signifié. Autrement dit, l’enfant
(étymologiquement,  celui qui ne parle pas), tant qu’il ne fait pas
appel à autrui, se contentera du signifiant et pourra éventuellement
en déduite le sens- le signifié- au moyen de recoupements et de
rapprochements- comme dans le cas des dérivations, des
déclinaisons et autres conjugaisons - de son fait, tout en restant
dans le non verbal. On n’accède au signifié qu’en passant par le
stade du signifiant. Nous préciserons notre pensée en introduisant
une structure épistémologique  ternaire, selon le concept de « 
médiation  »  : le sujet qui observe le monde en silence à une
extrémité et à l’autre le monde silencieux qui ne se raconte pas et
entre les deux, le langage, en tant qu’interface, faisant quelque part
écran entre le cogito et le «  monde  ». On aura compris que pour
nous il n’est pas nécessaire d’acquérir un langage conventionnel
pour que s’établisse  un dialogue  «  muet » entre l’homme- qui 
a su garder son âme d’enfant- et le monde qui l’entoure.(cf . la
grammaire générative de  Chomsky)
L'acquisition d’ automatismes
On se plaint actuellement de ce que les élèves  n'aient pas tous
acquis les automatismes  liés à la lecture, au calcul, aux 
dates de l'Histoire,  au lieu de la géographie propres à la Nation. On
nous dit que c'est la première mission intégrative de l'école de
formater ainsi les jeunes, pour en faire des perroquets sachant leur
leçon sur le bout des doigts. Et l'on parle alors d'échec quand un tel
programme n'a pas pleinement et totalement abouti. Mais ce sont là
des valeurs faisant plus sens pour le monde des femmes que des
hommes,  car  il s'agit de doter les enfants de tout ce qui leur
permettra d'être des serviteurs fiables, opérationnels.  On se plaint
que l'école poursuive de nos jours d'autres objectifs en négligeant
ce qui serait essentiel, incontournable. Or, en réalité, un tel bagage
est bien la chose du monde la mieux partagée et cela relève si l'on
peut dire de l'énergie renouvelable. On touche là à un territoire qui
n'est en vérité ni celui de l'école, ni celui de la famille mais qui
appartient au domaine de la transmission et de l'immersion.  Est-ce
que les enfants attendent d'aller à l'école pour apprendre à parler  ?
Selon nous, il y a des centaines e milliers de personnes qui
pourraient assurer cette tâche et suppléer tant aux lacunes de la
famille  qu'à celle de l'école. Et cela bénévolement, pourvu que ces
personnes aient quelque revenu  par ailleurs (pension, allocation
etc.) et en ce sens, cela rentre dans la dynamique du revenu
universel d'existence. Quant au enseignants «  professionnels », ils
seraient chargés de s’occuper uniquement des surdoués et des
sous-doués avec ces classes moins lourdes, la « moyenne» des
élèves étant vouée à fréquenter ces structures d'accueil culturel que
l'on vient d'évoquer. Mais nous pensons que dans l'ensemble ce
sont les hommes qui devraient être chargés des plus doués et les
femmes des moins doués, selon le principe d'une économie
sélective qui ne gaspille pas ses budgets à fonds perdus. 
Soulignons que nos sociétés se ruinent du fait du refus de prendre
en compte les clivages de temps et le  différentiel des potentialités. 
Une ignorance qui se présente ingénument sous les traits de la Fée
Égalité ! . A l'opposé, l'on proposerait que les enfants les plus
doués soient séparés  de leur famille,  à la fin de la première
scolarité et les autres seront invités à participer à des activités
culturelles leur permettant d’acquérir le  bagage culturel minimal.
jugé approprié pour  sous-tendre  une appartenance objective 
à un groupe donné, ce qui ne relève pas du choix individuel mais
d'un processus collectif. Cela dit,  selon nous,  quand les membres
d’une société sont mal différenciés entre eux, pour  des raisons de
morphologie, qu’ils ont peu ou prou la «  même tête », on ne sera
pas surpris que cela débouche sur de lourdes contraintes sociales.

Le virtuel et le réel
Au carcan culturel vient s'ajouter un carcan juridique et dans les
deux cas, il s'agit de ce que nous avons appelé la Surconscience
(en lien avec la superstructure) alors que l'appartenance elle-même
est fonction d'une certaine réalité objective, celle des origines.
Le Droit nous introduit dans le monde du  virtuel, du dit et de
l'interdit. Il entend plaquer sur le monde une certaine sémiologie 
Ainsi, les feux de signalisation sont censés nous indiquer si la voie
est ou non libre, ce qui devrait nous dispenser de regarder autre
chose que les dits feux.  Les machines sont particulièrement
dépendantes du virtuel et en fait elles ne perçoivent le plus souvent
la réalité que par le biais d'un tel prisme. Dans le registre du virtuel,
le signe est roi. C'est ainsi que l'on déclarera que telle porte est
fermée du seul fait qu'on y apposé un signal en ce sens, quand bien
même la dite porte ne le serait pas réellement et qu'il nous serait
loisible de l'ouvrir tout de même.  Dans le monde du virtuel, une
telle distinction ne fait pas sens car le réel se réduit à ce qui en est
dit.  Il semble que le Droit doive prendre acte de cela à savoir que
certaines catégories de populations assimilent  le réel et le virtuel et
cela vaut notamment pour les femmes et plus largement pour toutes
formes de robots.  Il  est vrai également que si des populations sont
marquées par un tel phénomène, cela devient bel et bien une réalité
à prendre en compte. Il suffirait de changer le nom d'une chose
pour la faire devenir autre. Par exemple, l'on a décrété en 1860 que
certaines villes ou parties de villes de banlieue seraient annexées à
Paris mais est-ce que cela en fait réellement, pour autant, 
du «  vrai  » Paris  ? C'est  ainsi que le XIIIE arrondissement 
bien que faisant partie intégrante, officiellement, de Paris ne saurait
se comparer aux arrondissements du «vrai» Paris. De même ce
n'est pas parce qu'une femme prend le nom de son époux qu'elle
devient dans la réalité membre à part entière  de la famille du dit
époux, même si cela lui donne des droits juridiquement. On ne sera
pas surpris que les femmes réussissent dans des domaines
relevant du Droit, des langues, qui permettent de changer de statut
voire d'identité à bon compte comme on change de chemise, d'un
trait de plume  !
Si le virtuel ne rend pas compte du réel,  il n'en génère pas moins. Il
reste qu'il existe des lois «  scélérates » qui encouragent le déni,
sous prétexte de protection, comme le fait de traiter comme un délit
toute mention d'origine ou d'appartenance d'une personne. A la
limite, on ne peut même plus dire que l'on a affaire à un homme ou
à une femme  , sans risquer d'être poursuivi ou de s'interroger sur
la véracité de tel événement, sans être taxé de négationniste.!.

Redéfinir l’État
Il nous apparaît que l’État en tant qu’institution -on ne parle pas ici
de l’État- Nation- est voué à jouer un rôle croissant au XXIe siècle
du fait d’un changement des processus économiques.
D’une part, au niveau de la politique «  sociale  » en ce que son rôle
de redistribution de la richesse  serait considérablement croissant,
si l’on admet que l’allocation deviendra la régle et l’emploi
rémunéré l’exception.
D’autre part, en ce qui concerne la politique «  internationale 
» en ce que l’État représentera des intérêts économiques que l’on
pourrait qualifier d’historiques,  face à ceux des autres États.
Autrement dit, le rôle de l’État se renforcera tant par rapport à
l’intérieur qu’à l’extérieur  et  au-delà du périmètre géographique qui
est le sien. Nous pensons notamment à la gestion d’enjeux pouvant
couvrir plusieurs siècles en arrière, par exemple sur le terrain
religieux et sur le terrain linguistique.
Dans l’état actuel des choses, l’État gère directement ou
indirectement la question des ressources fossiles, ce qui peut
remonter à des temps extrêmement éloignés bien avant 
même l’émergence de l’Humanité sur cette Terre. C’est le cas des
producteurs de pétrole. Mais nous pensons que dans un proche
avenir, des ressources culturelles devront être prises en compte à
un degré bien supérieur à ce qu’il en est présentement.
La question est celle de la légitimité de l’État à se porter garant et
gérant de ressources qui ont pu avoir été«  empruntées » de
longue date. On parle de restituer ce qui est arrivé dans les
musées des puissances colonisatrices. Est-ce qu’il y a prescription 
? En tout état de cause, ce qui nous semble prioritaire concerne des
emprunts qui  continuent à peser fortement sur le mode de
fonctionnement d’autres États, comme l’usage de mots issus d’un
autre espace et qui continuent à être en usage dans le dit espace
auquel il est ainsi emprunté. Nous verrons plus loin que la gestion
de la circulation des mots français, en dehors du champ de ce que
l’on appelle  généralement la langue française -terme dont la portée
est à repenser- devrait incomber à l’État France. Lui seul semble
avoir l’autorité pour mener à bien des enjeux  stratégiques d’une
telle importance. Il doit exister une Histoire de l’État au sein duquel
ici et maintenant une communauté se trouve, ce qui ne signifie
nullement que toute communauté ne puisse avoir son « quant à
soi » voire sa propre langue.

Respect des différences et  de l'égalité.


Méfions-nous  des philosophes, des linguistes et des juristes, qui
échafaudent, à coups d'abstractions  et de généralités, un monde à
leur guise qui risque bien souvent d'aboutir à quelque dystopie. 
! Il y a  d'ailleurs quelque paradoxe à vouloir respecter le principe
d'égalité  et en même temps à refuser de respecter les différences.
Celui qui au nom de l'égalité  affirme que les femmes ont les
mêmes «  droits  » que les hommes est le même qui se moque
éperdument de ce qui fait la spécificité des  femmes ! On ne peut
avoir le beurre et l'argent du beurre  !
Si les femmes n'ont pas un rapport évident avec la réalité, au regard
de la conscience, en revanche, elles en font fondamentalement
partie, elles en produisent  et doivent être respectées à ce titre non
pas selon un principe d'égalité mais en raison de leur importance.
Quand il est question du Droit, nous pensons que l'on ne peut se
permettre d'oublier que les femmes sont des marqueurs du Temps,
ce qui implique d'être à leur écoute, tout comme on doit être à l’affût
des  éruptions volcaniques ou des tremblements de terre.  Or
ceux qui construisent des « machins  » censés  baliser l'espace et
le temps sociaux sans tenir compte de déterminismes dont les
femmes sont les vecteurs ne peuvent produire que des châteaux de
cartes.
Sous la Révolution française, les femmes faisaient partie de cet,
que nous appelons, pour notre part, la maisonnée des hommes. 
Elles étaient assimilées à des possessions de l'homme dans un
sens guère éloigné  de celui qui transparaît par exemple dans
l'exposé des Dix Commandements. C'est dire que cette notion de
maisonnée – même si le terme n'était pas employé-  aura été un
des fondements du droit civil  en ce que cela concerne les
possessions de l'homme. Le droit de vote n'était donc aucunement
prévu pour les femmes et ce principe se perpétua jusqu'au milieu du
XXe siècle, en France.  En 2015, on a célébré le cinquantième
anniversaire de la loi  du  13 juillet 1965  qui a autorisé les femmes
mariées à travailler sans l'autorisation de leur époux et à ouvrir un
compte en banque en leur nom propre. ou à signer un contrat de
travail sans l'autorisation de leur mari.
Mais, ces changements juridiques  ont-ils  réellement modifié le
statut de la femme, non pas tant celui qu'on lui accorde mais celui
qu'elle s'accorde à elle-même  ?
Les femmes attendent des hommes qu'ils les programment, qu'ils 
instaurent un ordre, un organigramme. Le principe masculin « 
dit  » les choses, comme on le voit au premier chapitre de la
Genèse  : Vayomer, Et il (Dieu, Elohim)  dit qu'il en sera ainsi. C'est
le Verbe.
Or, dire c'est émettre du son.  Celui qui voit ce que je vois, je n'ai
pas besoin de lui parler. Tout comme je ne me parle pas à moi
même quand je décide d'agiter ma main. Dire, c'est traduire pour
celui qui  ne voit pas.
Dans son rapport à sa maisonnée, l'homme doit dire les choses 
mais il peut aussi les écrire pour qu'à partir de l'écrit (qui peut être
du braille, c'est à dire une écriture en relief que la main peut capter),
cela soit lu à voix haute  et donc dit.
Lorsque l'homme a dit ce qu'il avait à dire, il peut se retirer. On n'a
plus besoin de lui, du moins pour un temps, puisqu'il a laissé des
ordres, un testament.  Mais vient un temps où ce qui a été dit et
écrit  ne fait plus l’affaire fait long feu et c'est alors que le peuple
retourne vers son chef pour recevoir de nouvelles instructions, et le
mot même d’Évangile (en grec, une « nouvelle «  bonne) 
indique l'idée d'un nouveau message (Nouveau Testament)
 
La propriété intellectuelle
Le langage est la chose du monde la mieux partagée. Peut-on juger
quelqu'un sur ce qu'il dit, sans savoir s'il n'est pas simplement en
train de répéter ce qui a déjà été dit, ou écrit, ne serait-ce que
quelques minutes voire quelques secondes plus tôt.  ? Seule la
maîtrise du temps permet d'y voir clair et c'est ce qu'ont permis les
chronométrés toujours  plus performants dans le domaine sportif,
quand les écarts se mesurent en dixièmes de secondes.
La compétence à situer les choses dans le temps est une fonction
essentielle pour le maintien d'un certain ordre social et cela implique
notamment la science historique qui reste une science de la genèse
des activités, ce qui implique une certaine aptitude à remonter le
temps, cela exige un sens aigu de la chronologie. Faute de quoi,
cela favoriserait l'imposture, la contrefaçon et donc les erreurs de
perspective quant aux rôles joués par les uns et les autres dans tel
ou tel domaine.  D'où l'importance de la propriété intellectuelle au
niveau juridique.
Force est de constater que la plupart des gens sont totalement
démunis au regard des enjeux chronologiques car cela exige une
connaissance très étendue de tout ce qui a été déjà dit par le passé
y compris dans un passé très lointain mais aussi très récent. Il
semble cependant que l'informatique, les réseaux sociaux devraient
permettre de trancher sur cette questions des premières émissions
reprises par d’autres dans un deuxième temps. D'aucuns diront
qu'une telle recherche est sans importance du moment que le
message est passé ! Mais avec de telles affirmations, on en arrive à
ne pas localiser la source, la semence, le point initial de diffusion et
cela ne saurait être sans conséquence, ce serait confondre le rôle
des organes au sein d'un corps, ignorer dans quel ordre  les
choses se font et donc  ne pas réussir à identifier  les éléments les
plus vitaux dont tout le reste dépend.et bien entendu l'on
transposera cela au niveau du corps social. Nous avons, pour notre
part, consacré beaucoup d'énergie et de temps à rétablir certaines
représentations chronologiques au regard notamment de l'Histoire
des textes et l'on peut dire que nous sommes un chronologiste, ce
qui correspond à une discipline qui n'a peut-être pas  été
reconnue,  jusqu'à présent, à sa juste importance stratégique.
Il est clair que si l'on se fiait à des impressions,  l'on pourrait
carrément accorder, par l'absurde, le mérite de ses propos à une
machine mais les gens ne sont quand même pas assez naïfs pour
tomber dans le panneau  ! Mais on dit que parfois le vrai n'est pas
toujours vraisemblable. Mais si l'on passe de la machine qui parle à
la femme qui parle, est-ce que là l’illusion n’est-elle pas plus difficile
à discerner de sorte que l'on risque de prendre des vessies pour
des lanternes  ? La sagesse populaire nous montre bien  à quel
point il importe d'être vigilant.
Un critère qui nous semble assez fiable est celui de la
démultiplication du même propos. Généralement, on passe d'un
stade où un seul tient tel discours au stade où le même discours est
tenu  et donc  repris  par un nombre croissant de « locuteurs  »
de toutes sortes. D’aucuns soutiendront que cela ne prouve rien et
que les grands esprits se rencontrent, ils plaideront en faveur de la
thèse selon laquelle les mêmes formules puissent survenir à peu
près au même instant en plusieurs endroits à la fois, sans qu'il y ait
eu concertation. C'est un argument qui peut faire sens, au niveau
de personnes  obéissant aux mêmes programmations et nous
avons vu que certaines cyclicités liées à certains signaux pouvaient
être à l’œuvre mais dans ce cas,  il conviendra d'identifier le
programme comme étant la source, quand bien même ce
programme serait intégré et ne passerait pas par la parole mais
seulement par le code, par un déclic s'adressant à des robots.
Autrement dit, le discours  qui sort de la bouche ou de la plume de
quelqu'un ne permet pas d'en déterminer l'origine. Un imbécile peut
s'approprier les propos les plus pertinents tout comme il peut se
procurer les objets les plus remarquables. On est dans une logique
d’acquisition, d’emplettes, de shopping.  Le discours dès lors qu'il
ne s'origine pas ne serait  plus qu'une affaire de goût, bon ou
mauvais, un vêtement comme un autre et ceux qui le tiennent
ressemblent à un défilé de mannequins...Mais derrière, à l'arrière-
plan, il y a le couturier, il y a le designer. Or, d'aucuns prennent
argument de cette faculté à  arborer tel ou tel propos comme une
preuve d'égalité mais cette égalité n’existe qu'au niveau des
consommateurs, et le fossé entre le concepteur et l'utilisateur
demeure.  C'est pourquoi, il faut toujours garder en mémoire que
tout discours ne fait sens qu'au sein d'un groupe donné et n'est pas
voué à l'export. Ce que les membres d'un groupe se disent doit être
réservé à un usage interne et ne supporte pas un regard extérieur.
Si un groupe a développé des «  valeurs  » d'appropriation,- ce
qui crée une certaine complicité- cela fait partie intégrante de son « 
éthique  ». laquelle ne saurait s'imposer à d'autres groupes. D'où
l'importance qu'il y a  à déterminer son appartenance pour ne pas
être en porte à faux en adoptant des valeurs qui ne nous
correspondent pas.  C'est ainsi que nous avons préconisé une
thérapie d'appartenance -ou communautaire- visant à s'assurer que
la personne  est bien en phase avec l'identité qu'elle entend
assumer. Zemmour a raison de rappeler que la Déclaration des
Droits de l'homme est aussi celle du citoyen, ce qui implique une
appartenance laquelle donne des droits du fait de notre
appartenance à un ensemble donné qui nous «  contient 
». Par- delà les différences, il importe de capter les ressemblances 
. Il nous faut en effet à la fois nous raccorder à un groupe de gens
qui nous ressemblent et à la fois apprendre à nous distinguer des
autres membres du dit groupe. Il reste que la plupart des textes sont
exclusifs et non inclusifs et ne sauraient s'appliquer allégrement aux
populations non concernées même s'il est tentant de le faire comme
dans le cas du Décalogue ou de la Déclaration  des  Droits de
l'homme. Or, force est de constater que c'était avant tout à des
hommes (blancs) et non à des femmes lorsque ces textes
s'adressaient comme le confirment les pratiques de l'époque
n'accordant aux femmes qu'un statut marginal et mineur. C'est ainsi
que pendant longtemps, le suffrage universel n'ouvrit pas le vote
aux femmes ce qui fut le cas tant en France, notamment en 1848.
Ce n'est qu'en 1920 que les femmes obtinrent le droit  de vote aux
Etats Unis. Le fait de jouer sur instrumentalisation  du 
recours grammatical  en français notamment au genre masculin
même quand les mots concernés sont certains  au masculin 
et d'autres au féminin a pu autoriser toutes les dérives de type 
unisexe (cf.  le film  Une femme d'exception) Droit premier 
et droit moderne Il importe de ne pas confondre  deux 
type de «  lois  »  celles qui ont été instaurées il y a très longtemps
par les sociétés humaines et celles que nous pouvons instituer et
instaurer de nos jours. Cela dit, la Loi est faite pour les plus
vulnérables physiquement et/ou psychiquement, pour les protéger
d'autrui et/ou d'eux -mêmes.

 Un tel amalgame entretient bien des confusions et alimente la


tentation du déni en prenant les unes pour les autres alors que le « 
Droit premier » est devenu une  «  seconde nature »,  avec ce
que cela comporte d’irréversible tandis que le «  Droit moderne »
se prête à toutes sortes d’aménagements, d’aggiornamentos (mise
à jour). En écoutant le discours propre à une certaine utopie
féministe, l’on ne peut qu’observer une sorte de tour de passe-
passe, consistant à vouloir  raiter les lois de la Subconscience
comme celles de la Surconscience. On notera la dimension
hyperféministe du «  dernier jedi  » de la série Star Wars, avec
une prise de relais systématique par les femmes  aux dépens du
pouvoir masculin.
Mais l’on peut se demander si contrairement à l’idée généralement
admise, les lois des hommes n’ont pas précédé celles de la Nature.
On évitera donc les anachronismes. De nos jours, le rapport de
force semble s’être inversé : que valent les lois des sociétés en
comparaison de celles de la techno science ? Le rôle de la théorie
de la Subconscience consiste précisément à  souligner à quel point
notre humanité présente a été déterminée pat les lois de nos
lointains ancêtres, lesquelles auront fini par constituer une Seconde
Nature, une antinature se caractérisant par l’instauration d’un ordre
qui semblait alors faire défaut à la Nature.  Ce serait en réalité par
référence à l’ordre social  que les hommes auraient cherché un tel
ordre dans la Nature et non l’inverse.  Il était au départ bien plus
facile d’instaurer, d‘inventer des lois que de les découvrir.
.Peut-on véritablement vouloir fonder le Droit sur les cycles astraux 
ou bien, au bout du compte, n’est-il pas légitime que les hommes
décrètent eux- mêmes de leur avenir sans se référer
nécessairement aux données de la cyclicité féminine  ?  Dans le
Talmud, il est précisé par certains sages qu’Israël n’est pas
concerné par le Mazal,(Ein mazal  leIsraël) c’est-à-dire par les
signaux célestes. (Traité Shabbat). (  Bibl. Marcel Marceau
Guez,Torah et Astrologie,  Ed Thélés  2008, Jean Jacques Bitton 
Judaisme et Astrologie :  Entente impossible?  Texte tiré des
conférences du Dr David G. Temstet, Nice 1997) La science
politique se doit à terme de prendre en compte  une cyclologie qui
rende compte du comportement féminin puisque les femmes sont 
désormais une partie importante de l’électorat, avec le suffrage
universel total. Cela dit, on peut se demander s’il ne serait pas utile
de distinguer le vote des hommes et celui des femmes. Si celui des
hommes n’est pas en soi déterminé comme celui des femmes, le
résultat final ne peut qu’être marqué par le cycle féminin, tel que
nous l’avons analysé,  puisque ce résultat intègre indifféremment
les votes des deux genres. Bien évidemment, le vote des femmes 
suffit à marquer fortement l’issue du vote. Il suffit de maîtriser une
des composantes pour être raisonnablement en mesure de prévoir
le processus global. Mais il importe que l'homme politique du XXIe
siècle  montre qu'il voit à long terme et cela exige une maîtrise de
la cyclicité.  Le public doit comprendre que le meilleur candidat est
celui qui a une représentation de la société  qui tienne compte des
enjeux dialectiques, bref qu'il ait une connaissance  aussi 
entière que possible  de l'anatomie sociale avec la compréhension
des processus  qui la parcourent de façon à pouvoir baliser 
le cours des choses. Mais on aura compris que cela exige 
de disposer de certaines données «  projections aléatoires. En
1968-(loin de l'agitation de Mai 68) voilà donc une cinquantaine
d’année, alors que nous étudions la science politique, nous 
organisions des débats  sur le campus de l'Université Hébraïque de
Jérusalem en signalant  déjà que l'on ne pouvait faire l'impasse sur
l'astrologie, quitte, bien entendu, à ne pas la laisser -chose trop
sérieuse- à la merci des astrologues...(cf. infra). Mais nous avions
mis fin à  notre première expérience israélienne, dès l’année
suivante, comprenant que nous n’y serions jamais qu’un citoyen de
seconde zone, conscient de l’appauvrissement produit par toute
forme d’immigration. On serait ainsi en droit de comparer diaspora
et immigration: paradoxalement,  le Juif de la diaspora, quand il est
dit de souche, c’est çà dire établi depuis  de nombreuses
générations, sera moins atteint par le syndrome de l’immigration
que le juif israélien fraîchement débarqué !  En ce sens, le juif 
enraciné familialement dans un milieu donné, dans la longue durée,
sera en meilleure position. Or, une telle condition  est devenue en
ce début de XXIe siècle  l’exception, du fait des effets du sionisme, 
de l’antisémitisme, de la décolonisation, de la réunification (de
l’Allemagne), du remembrement familial etc.La France a la chance
de disposer d’une proportion de Juifs «  de souche  » non
négligeable  par rapport aux USA ou à Israël, même si cette
catégorie -là n’en est pas moins minoritaire au sein de la
communauté juive  française prise dans son ensemble, du fait de
l'immigration. Or, selon nous, l’immigration génère un syndrome qui
nuit à l’expression critique en ce sens que l’immigré est dans le déni
de sa condition et cherchera à donner le change en n’éveillant pas
les soupçons car il n’aura pas la conscience tranquille. A contrario,
le Juif de souche ne craindra pas d’émettre des doutes sur tel ou tel
consensus. On notera que les grands Juifs de culture allemande
des deux derniers siècles, n’étaient pas des immigrés de première
ou deuxiéme génération, issus d’une autre langue, d’un autre
environnement,.
En effet,  l’étranger s’habitue à vivre dans un certain  flou,
renonçant à  bien comprendre ce qui se passe  autour de lui – tout
comme une personne atteinte de surdité se résigne à deviner
approximativement ce qui se dit autour de lui, quand cela ne lui est
pas adressé directement. Cela développe un certain complexe
d'infériorité, un manque d'assurance, de confiance en soi. Même si
cette personne le nie, .elle  ne parvient pas bien à déterminer ce
qui  est ou n’est  pas «  normal » dans la société au sein de
laquelle il entend s’intégrer ou se faire intégrer.  Elle ne peut pas
juger par elle-même car elle n'en a pas la compétence, elle dépend
du quand dira-t-on.  Cela ne peut que nuire à son acuité de
perception. Le choix de l’alphabet hébreu a selon nous été une
erreur pour un pays ambitionnant, en principe, d’accueillir un grand
nombre d’émigrants. Que l’on songe à la Turquie optant pour
l’alphabet latin  en 1928 ! Bien pis, il nous apparaît que tant à la
synagogue qu'en Israël, au XXe siècle,  le maintien de l'hébreu
aura placé bien des Juifs en situation d'étrangers au sein même de
leur propre monde identitaire, ce qui vaut aussi pour l'émigration
juive vers Israël qui  en fait des étrangers par rapport à la société
dominante forcément inégalitaire. Il y a un siècle, en Palestine,
quand tout était nouveau,  il en était probablement autrement  mais
de nos jours, il  y a des israéliens de souche (les «  sabras ») et les
immigrés («Olim,  ceux qui sont montés -  Alya)) qui trébuchent
sur un alphabet hermétique qui n'est propre qu'à Israël...En fait,
l'étranger l'est d'abord à lui-même ou plutôt à son conditionnement
premier à l'instar de sa langue « maternelle », dans la mesure où
son déplacement spatial implique, plus ou moins consciemment,
dans son esprit, une forme d'adaptation, de mise en conformité
minimale avec un nouvel environnement, pour comprendre et se
faire comprendre. L'étranger, au lieu de passer de l'oral à l'écrit, du
savoir vivre à la loi, suivra le chemin inverse en croyant tenir le bon
bout, illusion ; leurre, marché de dupes qu'entretiendra, que mettre
en scène un enseignement supposé permettre la transition,
l'intégration, la « Qlita » dans le vocabulaire sioniste, ce qui désigne
un ministère...
Une autre forme d’immigration concerne le rapport non plus à
l’espace mais au temps  : la personne se projette dans un futur, ce
qui la décale par rapport au présent. On passe à un certain
féminisme utopique niant le présent au prisme d’un passé ou/et 
d’un futur imaginaires et fantasmés. Le fait de vouloir s’approprier
une histoire «  nos ancêtres les Gaulois  » qui n’est pas celle de sa
famille mais du lieu d’immigration peut aussi causer certains
troubles  du fait d’une double contrainte  : on prétend relever d’un
passé commun avec des personnes qui ne nous ressemblent 
pas  et qui,  donc, ne devraient pas avoir la même origine 
!. Autant d’éléments conduisant à  une tendance au déni de réalité 
, en s’en tenant à  des facteurs superficiels comme le Droit et la
Langue., voire à l’Argent et ce qu’il permet de se procurer.

Droit et anthropologie
On note que le Droit distingue le civil du pénal. Dès qu'il y a
blessure infligée à autrui, on bascule dans le pénal et bien entendu
dès que le processus vital est en jeu. Ce qui montre que porter
atteinte aux biens «  extérieurs  » est généralement jugé comme
un délit moins grave que ce qui touche à l'intégrité physique de la
personne.
De même, un délit commis  sans armes sera moins lourdement
sanctionné que s'il a lieu «  à main armée  c'est à dire lorsque
l'agresseur ne se limite pas  aux seules ressources de son corps.
Une exception toutefois, qui ne concerne que l'homme 
: le viol. Il reste que selon nous, l’homme relativisera tout ce qui ne
porte pas atteinte à la vie et qui ne concerne que le vol alors que la
femme sera plus meurtrie par la perte de quelque chose à laquelle
elle tenait même si sa vie n’est pas en jeu. Lors du Shabbat, tout ce
qui n’est que de l’ordre de la possession  est reconnu comme
secondaire. C’est pourquoi l’on doit se demander ce que signifie le
commandement qui interdit de voler et qui est mis sur le même plan
que celui qui interdit de tuer. Il nous semble que les
commandements ne nous sont pas parvenus dans leur intégralité/
intégrité et qu’ils n’avaient pas ce caractère de brièveté qui
caractérise certains alors que d’autres sont bien plus 
explicités. Selon nous, les commandements comportaient chacun
deux volets: l’un déterminait ce qui pouvait se faire et l’autre
l’exception à la règle. Cela vaut aussi pour d’autres  interdits
notamment sur le plan alimentaire où il serait absurde de ne garder
qu’un  « tu ne mangeras pas».  En  effet,  l’on trouve des
commandements (relatifs notamment à  la kashrouth) autres dans le
Livre du Lévitique (Ch. XI) et là encore c’est Dieu qui s’adresse à
Moïse : :
«Transmettez ces instructions aux enfants d’Israël (pourquoi une
telle référence à ce nom honni par le Royaume de Juda ?) : Voici
les animaux que vous pourrez manger parmi toutes les bêtes qui
vivent sur la terre.
3 Vous pourrez manger de tout animal qui a le sabot fendu ou le
pied fourchu et qui rumine. 4 En revanche, vous ne mangerez
aucun de ceux qui ruminent seulement ou qui ont seulement le
sabot fendu. Ainsi, vous ne mangerez pas le chameau, qui rumine
mais n'a pas le sabot fendu; vous le considérerez comme impur etc.
« 
On aimerait connaître le complément d’objet du verbe ainsi visé 
!  Autrement dit, plusieurs de ces «  mitszvoth » (commandements)
nous seraient parvenus tronqués. Selon nous, il pourrait s’agir de
formulations mnémotechniques renvoyant à une tradition orale si
bien que les «  tables » figurant dans chaque synagogue, ne
feraient qu’évoquer des textes dont nous n’avons plus exactement
connaissance tout comme d’ailleurs l’alphabet hébreu et arabe ,
lesquels  situent et cantonnent les voyelles dans une sorte d’oralité,
l’écrit restant hermétique aux non-initiés. En principe, ces
commandements, s’imposent  aux enfants  mâles juifs devant 
«  bar Mitzvah, c’est-à-dire soumis aux mitzvoth, dont les principales
se trouveraient reprises dans le Décalogue..
N’oublions pas la règle de la  «  shehita», l’abattage rituel juif, qui
est une condition restrictive -un «  mais » - par rapport au
commandement «  positif  » de manger de la viande, certainement
plus important que le fait de ne pas mélanger la viande et le lait.
D'une façon plus générale,  la ce qui «  ajoute  » quelque chose à
l'homme, en ce qu'il peut ainsi saisir un objet qui le prolongera. Le
travailleur «  manuel  » est celui qui n'existe que par l'appareil dont
il se sert- il est  perdu – déshonoré - si on le lui prend, si on l’en
prive - à la différence de l'intellectuel qui peut se passer du secours
de quelque objet que ce soit et qui peut dicter son propos à un
scribe, à une secrétaire voire à une machine.  Les gens 
d’en haut perdent leur pouvoir en passant de l’oral à l’écrit, lequel
permet l’appropriation par la base. (Se) mettre par écrit
correspondrait à une sorte de suicide, dans tous les sens du terme
puisqu’une œuvre «  vivante », «  en progrès  » va se figer et donc
mourir. Mais ce faisant, les gens d’en bas pourront en quelque sorte
ressusciter le texte «  mort  » en lui redonnant vie comme
lorsqu’on  rend à l’oralité un texte mais que vaut un tel «  revival 
»? On pense aux zombies  aux «  morts vivants ». En ce sens,
ramener ce qui est  mort à la vie correspond  à un fantasme des
classes inférieures. Autrement dit, le texte meurt mais il existe une
vie après la mort  dès lors que le pianiste  e nos jours va faire
revivre telle sonate d’un compositeur du XIXe siècle, ce qui
correspondrait à une sorte de miracle !.
On  notera que ce clivage est moins sensible actuellement du fait
de la généralisation de l'ordinateur qui dote chacun de nous d'un
clavier mais il est à prévoir qu'à l'avenir, de plus en plus,  il ne sera
plus nécessaire de toucher le clavier pour se faire entendre de la
machine, ce  qui rétablira une meilleur conscience des différences
entre le manuel et l'intellectuel, seul le manuel devant être en
rapport avec l'objet, étant entendu que nos mains peuvent nous
servir à saisir des aliments sans utiliser des couverts ou à frapper
sur un piano ou quelque percussion sans avoir à le «  tenir  »
(maintenir)., ce qui n'est pas le cas des instruments à cordes ou à
vents (bois, cuivres). En ce sens, le violoniste est plus appareillé
que le pianiste, ce dernier ne transportant pas sur lui son instrument
et habitué à jouer sur des pianos qui ne lui appartiennent pas. Cela
dit,  l’interprète ne  connaît  la musique que de seconde main à la
différence du compositeur. Et quant à l’auditeur, son rapport à la
musique est encore plus indirect.
On doit par ailleurs distinguer deux sens du toucher,  quand on
touche un objet et quand un objet vous touche, par exemple, si je
me cogne quelque part, on voit que la main n'a nullement le
monopole du toucher et que le toucher n'est pas nécessairement lié
à un acte volontaire de notre part. Il est regrettable que nous ne
nous touchions pas le plus souvent notre corps directement mais
uniquement par le biais du gant de toilette qui s'interpose avec nos
doigts, ce qui ne nous permet pas les mêmes sensations, la même
précision. Il est donc souhaitable que nous apprenions à nous
frotter le corps avec nos doigts. .D'où la formule ; ne rien savoir
faire de ses dix doigts. En fait, il y a comme un interdit à se toucher
directement le corps, dont celui de la masturbation, de la « veuve
poignet ». Cela vaut aussi pour la façon de se nourrir sans avoir
contact avec ce que l'on mange sinon par le biais des couverts ou
du pain, le pain, jouant le rôle d'interface avec son contenu.-
(hamburger, sandwich) .On apprend aux enfants à ne pas
« toucher » et c'est encore plus vrai en temps de pandémie où l'on
ne se sert plus la main « Pas touche ! ». Mais on ne leur apprend
pas à se servir de leurs doigts dans un but de propreté.
Ne vaudrait-il pas mieux parler de six sens d'autant que  dans
notre rapport à notre environnement, nous combinons souvent deux
informations sensorielles. La main interviendra notamment, dans un
deuxième temps,  à la suite d'un contact avec notre peau venant de
l'extérieur mais la main ou plutôt les doigts de la main, en particulier
le pouce et l'index, dans le cas de l'épouillage chez les primates) 
peut aussi intervenir pour toucher un objet  (animé ou non) qui
n'était pas entré de lui-même en contact comme lorsque l'on joue
d'un instrument. Ne peut-on d'ailleurs penser que l'épouillage aura
contribué à développer le sens du toucher  lequel joue un rôle
majeur dans les relations sexuelles ou dans la pratique de la
musique  instrumentale  étant entendu que les doigts ne sont pas
les seuls organes du toucher, la langue, les lèvres et le phallus
(chez les mâles) faisant partie de notre appareillage tactile ?  Le
mâle dominant  serait celui qui jouit de la plus grande faculté dans
ce domaine du toucher, qui ne passe pas par la vue- l'épouillage
exige une grande sensibilité  des doigts qui servent en quelque
sorte de radar- à commencer par la séduction des femelles. A
contrario, l'  usage de la vue ferait régresser celui du toucher. Or, la
vue nous connecte au virtuel  comme on peut le relever  de nos
jours avec l'invasion des écrans de toutes sortes dans notre vie
quotidienne, ces écrans impliquant une médiation. Ajoutons que
l'usage de la douche et du savon tend à nous dispenser de recourir
au toucher digital, ce qui peut avoir des conséquences notamment
au niveau du rapport du musicien  à son instrument, en particulier
dans le cas des instruments à corde et du piano. En effet, le contact
avec tout objet fait intervenir le cerveau et provoque une réponse,
positive ou négative, tout cela se jouant , se déroulant  en un temps
extrêmement bref. En fait, la main c'est notre altérité,  je me
touche le nez signifie en fait main touche mon nez. Sans la main,
l'homme perd l'exercice de sa dualité, donc son autonomie et
devient dépendant d'autrui plus encore que s'il perd la vue ou tout
autre sens. Le toucher est d'ailleurs un sens qui couvre un champ
bien plus étendu que les autres sens. Force est de constater que le
fait de se servir de ses mains pour saisir sa nourriture peut être
considérée par certains comme une régression nous faisant
retourner à un état animal  ! Il importe de se protéger contre un tel
type de discours conduisant tout droit vers le transhumanisme.
Selon nous, la main pourrait être assimilée à un cerveau, comme on
le dit aussi de l’estomac. Pour paraphraser la formule d’Anaxagore,
l’homme penserait parce qu’il a une main. Quant à la langue, en
tant qu’organe, elle est le moyen de recourir à cet outil que sont les
langues. La main manifeste notre dualité, notre réflexivité. Se laver
ce n’est pas la même chose que se faire laver, ce qui sera perçu
comme une perte d’autonomie. On notera que l’on capte beaucoup
mieux dans le public la question de l’autonomie physique que celle
de l’autonomie mentale. C’est probablement là  un état premier de
l’activité dite musicale et qui n’exige le recours à aucun instrument
extérieur au corps, ce qui vaut aussi pour le sifflement «  naturel  »
ainsi que pour les percussions, quand  on ne recourt pas à un
clavier. C’est ainsi que nous avons imaginé une «  floor music 
», une musique «  au plancher» où l’instrument n’est autre qu’un
parquet en bois frappé par la paume de la main, ce qui pourrait
constituer une première initiation pour l’enfant et un moyen, de
détecter au plus jeune page ses dispositions sans  le risque de
tricher en recourant à un balisage préalable.
La main est un « organe » qui n’est ni réductible à une seule entité
pas plus d’ailleurs que les doigts ne font sens isolément. On dira
qu’elle est une sorte d’hydre à plusieurs têtes «chercheuses »,
pouvant épouser un terrain accidenté à l’instar d’un tank. Elle se
révèle  singulièrement précieuse dans le rapport sexuel et dans
l’improvisation musicale, dans les deux cas l’on caresse l’objet. Pas
de bon amant et de bon musicien sans une main intelligente et
subtile  On rappellera quelques expressions comme «  donner sa
main à couper  »,  qui souligne l’importance de ce «  membre  »
que nous avons d’ailleurs en double. Selon nous, la musique fait
appel aux quatre membres  :les mains sont censées frapper sur les
cuisses, mais aussi l’usage des doigts  d’une main frappant sur le
dos des doigts de l’autre main, d’où l’importance de l’exercice
physique, de la pratique de la course pour que les cuisses soient
suffisamment musclées pour permettre une bonne percussion, une
résonance  de qualité,  notamment en position assise ( en  tailleur
ou non) Rappelons que dans la percussion que l’on pourra appeler 
physique, la cuisse repliée (membre inférieur) est l’élément fixe et la
main (membre supérieur) l’élément mobile.
Mais la main ne serait-elle pas diabolique, c’est à dire porteuse de
la tentation par tout ce qu’elle a à offrir, du fait de tous les objets
qu’elle permet de saisir et d’utiliser à commencer par tous ceux qui
peuvent  donner la mort  tel un revolver  , une «  arme à feu 
» et ce n’est pas par hasard que l’on passe des menottes aux
personnes jugées dangereuses. On peut certes tuer à mains nues,
mais cela n’a pas d’effet aussi immédiat et soudain. La
masturbation n’est pas faite pour les manchots. Veuve poignet
Jeux de mains, jeux de vilains. A contrario, ce qui passe par notre
bouche ne peut porter atteinte que moralement et non
physiquement même s’il est possible de mordre ou de ronger
comme le font tant d’animaux.
Dans le rapport sexuel, se servir de ses mains serait le propre de
l'impuissance et il n'y a pas de vraie sexualité sans un sexe
d'homme en érection, la main ne pouvant remplacer la verge sans
qu'une certaine magie ne disparaisse car l'érection est une forme
de transe, d'état second qui ne saurait mentir à la différence de la
main et de la bouche.
On notera que nous ne pouvons saisir avec les mains que ce qui
est froid ou tiède, la chaleur du feu n’est pas conseillée d’où la
formule «  mettre sa main au feu  ». Ce qui est chaud contraint la
main à s’équiper d’une fourchette et en cela ce qui est froid  ou
refroidi est moins aliénant. Pour notre part, nous préconisons de ne
manger que ce que nous pouvons attraper  à«  mains nues  ».
Droit structurel  et droit conjoncturel
Les lois  astrales sont censées être immuables, accompagner
l’humanité tout au long de son Histoire  tandis que les lois édictées
par le verbe sont  temporaires, révisables. Ces lois sont au
contraire  préventives, elles ont vocation à nous protéger contre
tout ce qui est aliénant comme la convoitise, la dépendance de la
machine, ce contre quoi lutte le Shabbat. En fait, selon nous, il
existe un état intermédiaire entre le conjoncturel et le structurel, qui
est le cyclique. Le conjoncturel est trop ponctuel et risque de grossir
un fait assez insignifiant comme pouvant être la cause d’un
événement d’une certaine gravite et le structurel, a contrario, 
serait trop ample dans ses perspectives, en remontant trop haut
dans le temps. Entre ces deux extrêmes, le cyclique nous apparait
comme plus raisonnable, situant les choses à leur juste mesure, en
analogie avec le cycle des saisons ou celui qui fait alterner le diurne
et le nocturne.

Face à ces «  lois  »  cycliques, les sociétés humaines auraient,


selon nous, instauré d’autres lois, d’autres rythmes qui ne sont en
fait que des règles – on pense à ceux de nos démocraties
modernes, depuis 1787 pour les États Unis- ne respectant pas les
dites lois.  Mais l’on peut aussi penser que les « commandements 
» figurant dans l’Ancien Testament  visent à faire contrepoids à un
tel ordre cyclique, qu'ils nous enjoignent de pratiquer une certaine
discipline de vie de façon à éviter à terme d'être dominés par un
environnement mécanique. Le Shabbat est évidemment le meilleur
entraînement, une ascèse recommandée, qui demande à l'homme
de prendre ses distances par rapport à son entourage.
Étrangement, le temps, le cycle, déterminent  ici  l'espace,
l'éloignement. On retrouve d'ailleurs un tel modèle dans le monde
religieux  quand il y est mis en avant des valeurs de pauvreté et de
chasteté, sans que celles-ci ne doivent nécessairement s'imposer à
tous. L'idéal kantien d'une éthique universelle nous semble des plus
dommageables même à l'échelle d'une personne car celle-ci est
vouée à un processus cyclique, ce qui exige de pouvoir fonctionner
selon  des régimes successifs.
D’où notre lecture des « Dix Commandements  » et de quelques
autres, où nous insistons sur le fait qu’un commandement comporte
deux volets  : ce qui est permis suivi de ce qui est prohibé. Le
commandement instauré dès Genèse II concernant la
consommation des fruits des arbres du Jardin d’Éden (notons que le
mot paradis vient d’un mot persan signifiant verger, pardés) laquelle
est autorisée à l’exception toutefois de celle des fruits de l’arbre de
la science du Bien et du Mal. Selon nous, tous les commandements
comportent au départ ces deux facettes mais dans de nombreux
cas, cette dualité aura été supprimée, ce qui en fait une liste
incompréhensible. En instaurant de telles exceptions – l’exception
qui confirme la règle, dit-on- on brise une certaine routine
systématique quant à leur application. Et en ce sens, ces
commandements ont vocation à détecter en quelque sorte les
androïdes, à l’instar des tests sur Internet visant à repérer des
processus automatiques et donc suspects. Il y aurait donc dans
l’instauration de lois une dimension subversive, ce qui fait penser à
la formule de Blaise Pascal: « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur
au-delà  » (Pensées, n° 294, parues en 1670). Les automatismes
ont besoin de règles à caractère «  universel  » ou du moins
s’appliquant systématiquement au sein d’un périmètre donné. En ce
sens, l’on peut concevoir une juxtaposition d’ensembles
fonctionnant chacun à sa manière mais ne communiquant pas entre
eux. Le rôle des empires consiste justement à abolir les frontières e
ntre de tels ensembles, ce qui implique selon nous l’instauration de
nouvelles lois pour tous, ce que par exemple la bloc communiste 
avait tenté d’instaurer dans l’Est de l’Europe jusqu’en 1989, lorsque
la Russie entendit changer son fusil d'épaule comme la France
l'avait fait en 1960, envisageant d'autres perspectives. .Il s’agit là
d’une réaction  nationale  contre la dérive impériale. Un tel sursaut
émane-t-il  des pays annexés ou bien de l’instance annexante
laquelle entend renoncer à certains développements jugés
toxiques? En fait, la volonté semble bien être partagée car les
parties en présence  ne supportent plus d'être englobées dans un
seul et même ensemble, ce qui prend le contre-pied  d'autres
moments où le désir  serait précisément d'être englobés, de ne pas
être exclus ou séparé.  Tropismes inversés et donc voués à
alterner et à se succéder, selon un  calendrier et un modus vivendi 
dont il s'agirait de fixer les modalités (cf. infra) Il est un temps pour
renforcer l’unité impériale et un autre pour en alléger le joug et ces
temps sont voués à alterner indéfiniment. On note donc la mise en
œuvre, le déroulement d’une dialectique faisant alterner des
périodes inclusives et exclusives,  celles qui englobent de la
diversité au sein d’un seul et même système et celles qui préfèrent 
mettre cette diversité à distance, hors du système. C’est ainsi- à
titre d’exemples-  que l’Algérie après 1962 ne fera plus partie de
l’ensemble France alors que la Crimée- au début du XXIe siècle, en
2014, sera réintégrée au sein de l’ensemble Russie. Il faudrait en
tout cas ne pas se laisser tromper par l’illusion de croire que les
structures juridiques que l’on pourrait instaurer, à tel ou tel moment,
seraient en mesure de contrecarrer ou de neutraliser un certain
ordre «  naturel » des choses. Or, c’est une telle chimère que
semblent vouloir instrumenter des capitaines «  populistes  » 
selon laquelle il suffirait d’un coup de baguette «  juridique 
pour changer radicalement l’ordre du monde  !
 
Pour une nouvelle équité
A la lumière de nos analyses, il convient,  en effet,  de distinguer
entre repères  structurels et conjoncturels. Trop souvent, le
conjoncturel  vient se substituer au structurel  alors qu’il ne s’agit
là que d’un pis-aller, d’un palliatif. Se référer à un état conjoncturel 
permet d’évacuer la question du structurel et c’est bien ce qui se
passe et se trame de nos jours. Il est vrai qu’il est plus aisé de faire
un cliché d’un état donné, à un moment donné que de réfléchir sur
des niveaux plus profonds.
C’est ainsi que le clivage entre hommes et femmes sera qualifié par
nous de structurel, que l’ensemble des hommes tout comme celui
des femmes le sera également alors que toute réunion, tout
rassemblement  se produisant et se présentant ici et maintenant
sera  dit conjoncturel.
Il nous semble urgent de réintroduire du structurel au nom même de
ce que d’aucuns appellent  parité, le terme même impliquant une
binarité, une «  paire  » (ce qui a donné  en anglais outre « 
pair » pour désigner deux objets –du fait d’un très ancien emprunt
au français - « fair» comme dans «  fair play  »), ce qui revient à la
notion d’équité et donc d’équilibre.
Ainsi, nous dirons que même si dans un groupe, en un instant T, il
peut exister une majorité d’hommes ou de femmes,  il conviendra
de laisser autant de temps au groupe des hommes qu’à celui des
femmes, quand bien même un des deux groupes y serait sous-ou
surreprésenté Qu’au sein d’un groupe structurel donné, puisse
s’organiser un vote n’est en revanche pas à exclure mais cela ne
servira que pour élire le représentant du dit groupe structurel au
sein d’un groupe conjoncturel  donné.
On aura compris qu’il s’agit ici de délester toute forme
d’organisation- dont le Droit est l’expression obligée-  d'’un
parasitage conjoncturel, introduisant une dimension aléatoire
exorbitante.

Les interrelations Surconscience/Subconscience

On ne saurait nier, pour autant,  l’éventualité de  passages entre


ces deux instances/topiques.  Au-delà de quel seuil,  ce qui a été
instauré peut-il être ou ne plus être remis en cause ? On sait à quel
point- comme il a été montré - cette question hante le débat
théologique autour de la question de l’Alliance entre un peuple et «
son » dit » Et cela vaut aussi pour le débat sur le genre si l’on
admet que Dieu a d’abord conclu une alliance avec Adam en situant
Eve en position seconde, supplétive, auxiliaire. En ce sens,  les
Témoins de Jéhovah ne transigent pas, au nom de la modernité, sur
cette différence de statut qui fait l’objet de tant de dénis.
Peut-on donc défaire ces deux alliances comme le prétendent
les tenants de la Surconscience en recourant au biais juridique ? De
même, en ce qui concerne de très anciennes pratiques cycliques –
qui se retrouvent au sein du corpus astrologique- ne peu-t-on
passer outre, demandent certains au nom de la modernité dont la
Surconscience semble vouloir avoir le monopole.
Mais, les tenants de la Subconscience  peuvent contre-attaquer. Ils
reprocheront notamment aux juristes de  vouloir statuer  sans
avoir pris connaissance des données relevant du dit domaine.
Qu’est-ce ainsi qu’un droit constitutionnel qui entendrait fixer un
calendrier sur la base d’une certaine idée de la durée optimale des
dispositifs ? C''est ainsi que le 17 septembre 1787, la Constitution
américaine prévoit, en son article II que «  Le pouvoir exécutif sera
confié à un Président des États-Unis d'Amérique. Il occupera ses fonctions
pendant un mandat de quatre ans et, avec le Vice-président, dont le mandat
sera de même durée, sera élu de la manière suivante «  En 1848, la
Deuxième République reprendra cette durée de 4 ans pour le
Président Français, ce qui ne s'appliquera qu'au seul Louis
Napoléon Bonaparte.. Mais la Troisième République optera pour
une durée de sept ans. Le Premier Ministre britannique était , quant
à lui, lié à la durée d'une législature, soit cinq ans.
Qui ne voit que chaque État ne fait sa propre cuisine/cuisson en la
matière sans d’ailleurs que personne n’y voit rien à redire ? Quelle
cacophonie ! Et ils s’interrogeront aussi sur la désinvolture
consistant à décréter l’égalité entre les hommes et les femmes. On
sait que chassez le naturel, il revient au galop. On parlera
d’irresponsabilité, d’apprentis sorciers à propos de ces prêtres de la
Surconscience, laquelle  apparaît comme quelque tentation
diabolique.
Les hommes ont su apprivoiser  certains animaux, les domestiquer
pour les mettre à leur service  mais aussi pour sa consommation.
Selon le principe que nous avons posé,  seule une minorité
d’espèces ont été «élues » par les hommes. Les lois alimentaires 
attestent de l’existence de critères. Elles ont une portée religieuse
dans le  judaïsme et dans l’Islam- notamment à propos du porc,
du rituel d’abattage, du sacrifice,  sans parler de l’hindouisme et de
ses vaches sacrées. On notera que l’apparition du serpent dans le
Jardin d’Éden pourrait correspondre à cette tentation de faire appel
à l’animal au lieu de s’en tenir aux seules potentialités humaines.
Les végétariens s’insurgent contre  le rapport des humains aux
animaux en oubliant les tenants et les aboutissants de toute
problématique d’alliance Il est clair que toute alliance a ses
contreparties. Si nous ne consommions pas de viande, nous
n’élèverions pas d’animaux et donc  ceux-ci ne seraient pas
encouragés à exister et surtout à se multiplier et il n’y aurait pas de
prairies pour les accueillir. Un film de Howard Hawkes, comme la
Rivière Rouge, témoigne de l’importance vitale de la viande pour la
qualité de vie avec l’arrivée  de troupeaux attendue comme le
Messie.
D’une façon générale, ces diverses alliances dont il sera ici question
auront contribué à l’essor des catégories concernées, voire à leur
profusion.
Mais la grande  question que pose le Droit nous semble 
être la suivante au regard de notre dialectique Subconscience-
Surconscience : faut-il faire une loi pour nous inciter à boire ou à
manger, à dormir ou à évacuer nos déchets internes, à marcher ou
à copuler ? Il semble au contraire que dans ces  cas, la loi vise à
réguler nos activités et non à la constituer. Or, si l’on prend les
pratiques religieuses comme la circoncision ou le respect
hebdomadaire du Shabbat, peut-on dire que cela fasse partie
intégrante de nos « instincts » ? En ce sens, de tels  rituels  ne
sauraient faire partie de la Subconscience. En revanche, si l’on
reste sur le terrain de la question juive, l’on peut se demander si 
les Juifs  et notamment dans la diaspora, c’est-à-dire quand ils
sont minoritaires quelque part- ne sont pas portées à se réunir
d’une façon ou d’une autre, par-delà toute considération religieuse
consciente.

Le régime des vaches maigres


.
Nous mettrons l’accent sur ce que nous appelons la «malbouche 
» et la question de la maltraitance alimentaire, c’est-à-dire de 
la qualité  de ce que nous donnons à autrui.  Les images d’ordre
alimentaire nous inspirent en ce qu’elles  sont transposables à
différents niveaux et notamment à celui de la communication. Ce
qui pose le problème du vrai et du faux. 
L'alimentation est en prise directe avec la notion de cycle  : nous
absorbons des éléments étrangers à notre organisme et puis nous
les rejetons, les évacuons.
Nous utiliserons volontiers le mot 'pauvre" lequel  n'en est pas
moins ambivalent. Paradoxalement, le pauvre peut être richement
doté en toutes sortes de "biens" qui viennent compenser et
masquer ses faiblesses et le "riche «-selon notre optique- est celui
qui n'a besoin d'aucune addition pour lui-même et qui ne l'accepte
pas chez autrui.  Le "pauvre"  est celui qui veut se faire passer
pour ce qu'il n'est pas ou plus, qui est dans un processus
mimétique. Mais là encore, évitons certains pièges sémantiques:
une chose est de se développer en suivant l'exemple de ceux qui
nous ont précédé, une autre de se contenter de reproduire, de
s'approprier, ce que d'autres ont  accompli avant nous. Il y a un
mimétisme de la Subconscience et un autre de la Surconscience.
Cela dit, si la faculté de parler est héréditaire et génétique, le choix
de la langue est d'ordre sociologique. Pour innover dans un
domaine, il faut se démarquer de ce qui existe déjà car on ne peut
être l'égal de nos prédécesseurs qu'en nous retrouvant dans la
même  situation qu'eux  mais dans un autre temps, sinon l'on
bégaie. C’est-à-dire qu’il faut remonter à la Subconscience, aux 
facultés  « brutes » et évacuer l ou en tout cas dépasser les acquis.
Il y a un adage diététique bien connu qui recommande de manger le
matin comme un prince et le soir « comme un pauvre », ce qui
montre bien que l'on savait alors faire la distinction entre deux types
d'alimentation ainsi qu'entre ce qui se mange en début et en fin de
journée. Le pauvre se contente, se satisfait de peu mais l’élite, elle,
est réservée aux « happy few », ce qui regroupe peu de gens. (few
dérivé de peu, comme review de revue). C'est ainsi que la
consommation de pain conduit au déchaussement des dents, ce qui
conduit  à une population de "sans dents".
Or, il semble que de nos jours, la plupart des gens serait bien en
peine de conférer un contenu à une telle directive  hormis peut-être
le fait qu'il faut manger plus « léger » le soir. En réalité, derrière un
tel adage, se profile une typologie alimentaire bien précise que nous
entendons expliciter.
Manger comme un riche, c'est consommer des produits frais, qui ne
se conservent que durant un bref laps de temps, comme les fruits et
les viandes. Inversement, manger comme un pauvre c'est se nourrir
de produits de vil prix, de longue conservation comme les céréales,
que l'on stocke dans des silos. On notera que les pigeons parisiens
raffolent de céréales et ne consomment pas de fruits. En ce sens,
nous dirons que nous ne voulons pas être des pigeons ! Au cours
de la période de  la Pâque juive, la consommation de céréales est
défendue. (Hametz). La viande, selon nous, est le fruit de l’hiver. 
L’animal est une sorte d’arbre qui traverse la mauvaise saison et
que l’on prépare d’ailleurs en recourant au feu, qui est le soleil de
l’hiver. On notera aussi que le mot capital vient de cheptel, c’est-à-
dire le nombre de têtes d’un troupeau  (caput en latin, qui a donné
chef, capitaine et cheptel mais aussi  chape (Capet), cheptel,
capuchon, chaperon). On parle des « fruits » du capital.
Refuser les céréales lors de la Pâque juive,  n’est-ce pas
finalement un rejet des valeurs féminines ?  A contrario, le rejet de
la viande nous apparaît comme le rejet du vivant et l’on notera en
français  à quel point viande et vivant sont des mots qui se
ressemblent. La viande pose la dialectique du vivant et du mort 
alors que l’on offre volontiers des fleurs coupées, donc mortes –
quand bien même le bouquet serait-il artistiquement confectionné-
comme le sont les cheveux d'une perruque comme si, au fond, on
ne tuait pas ces fleurs en les cueillant Ce passage du vif au mort
serait un rappel insupportable pour le psychisme féminin lequel
refuserait en quelque sorte une telle dialectique car pour la
machine, cette dualité ne fait guère sens puisque la machine peut
se réparer, on peut en changer indéfiniment les pièces à l’instar de
la Tour Eiffel.  D’où le rejet plus général de toute forme
d’improvisation, c’est à dire de ce qui n’est pas  du déjà-vu. Or, la
répétition n’est-elle pas le propre de toute forme de cyclicité, l’avenir
n’étant  plus que la duplication du passé ? L'acte de lire relève
selon nous d'un phénomène d'aliénation, de recours à un objet
extérieur alors que le fait de parler  renverrait à une oralité
organique avec une toute autre implication écologique. Improviser
est pour nous lié à la parole et non à l'écriture et lire, ce n'est pas
parler, même si dans les deux cas, cela passe éventuellement par
le même orifice, la bouche tout comme ce qui sort de l'utérus n'est
pas de même nature, selon qu'il s'agit d'un garçon ou d'une fille, ce
qu'ont bien compris certaines sociétés. (cf. Bénédicte Manier, .
"Quand les femmes auront disparu. L’élimination des filles en Inde
et en Asie" Éditions La Découverte)
On trouve en fait des formules hybrides mariant une nourriture de
pauvre avec quelques ingrédients « riches »  et cela a donné 
naissance à une très grande diversité de « plats » qui exigent une
préparation assez ingénieuse. L’expression «  manger des nouilles
»  indiquait une nourriture marquée au sceau d’une économie
forcée, contrainte, de restriction mais  de nos jours, probablement
sous l’influence italienne ou chinoise, les pâtes ont acquis leurs
lettres de noblesse !  Victoire de la Surconscience sur la
Subconscience. Ce qui compte n’est plus le produit mais la façon
dont on le travaille, le travestit, l’habille.
En fait,  il semble bien que la consommation de viande soit apparue
au sein d’une société, d’une culture données avec par conséquent 
un impact écologique limité à l’échelle de la planète et que
progressivement,  une telle pratique alimentaire se soit largement
étendue au-delà des limites de ladite société. On peut ainsi penser
que chez les Hébreux, la consommation de viande était la coutume 
et sa réglementation même –avec les interdits que cela implique- ne
fait qu’attester de l’existence d’une telle pratique. Par la suite, 
du fait d’un processus mimétique,  la dite pratique a pu s’étendre 
à  d’autres cultures,  avec les effets que l’on imagine aisément, ce
qui conduit à une condamnation pure et simple de la consommation
de viande dans les positions de certains contempteurs. Or leur
argument repose sur la thèse d’une universalisation alors même
que la sagesse voudrait de limiter une expérience à un ensemble
limité.  Le changement d’échelle peut rendre une pratique
indéfendable ne serait-ce que parce que cela tend à compromettre
une certaine division du travail, un certain équilibre des énergies. 
Tels sont les dangers de toute approche unidimensionnelle qui
serait sous-tendue par un principe égalitaire. On notera que du fait
de l'universalisme, l'on est condamné à être étranger  au modèle qui
est ainsi mis en avant et qui ne peut que privilégier ceux pour qui le
dit modèle est  pleinement intégré, de longue date. Le drame de
l'immigration est indissociable  de l'adoption d'un modèle unique
dont l'existence va miner  les appartenances plus locales 
et plus proches...
Au XIXe siècle, les philosophes français- en un temps où l’on savait
la valeur des choses, se  gaussaient d’un Kant ou d’un Hegel en
comparant leur œuvre à une énorme platée de légumes surmontée
d’une mince tranche de viande. Que nous révèle cet échantillon de
viande, sinon qu’on veut avoir le goût de la viande sans être prêt à
en payer le prix ? Hommage du vice à la vertu. De nos jours,  on 
tend à privilégier la convivialité sur la qualité de ce que l’on mange,
l’important serait d’avoir quelque chose à partager  entre tous,
même si le produit ainsi proposé est d’une extrême médiocrité.
D’ailleurs, cette convivialité  est souvent marquée au coin d’une
certaine  forme de pingrerie, de mesquinerie tant la tentation est
grande de faire de économies quand  on est nombreux. Cela vaut
autant pour les économies de produits mais aussi de temps.
On ne saurait confondre  les fruits et les légumes. Les fruits sont
l’aliment idéal qui n’a besoin d’aucun traitement pour être
consommé à la différence de la plupart des légumes. En effet, la
cuisine n’est-elle pas  une sorte d’alchimie s’efforçant de 
transmuter le plomb  en or, donc un matériau vil en quelque chose
de bien plus précieux ? Mais toute cuisine n’est-elle pas «
diabolique », à savoir  une symbolique qui prétend s’incarner ? La
tentation consiste ici  à perfectionner les artifices ; les adjuvants, au
lieu d'améliorer la qualité du produit à commencer par soi—même-
auquel les artifices s'appliquent. Toutefois, il convient de tempérer
un tel jugement au prisme de ce que nous avons appelé le stade
antithétique qui peut se définir comme une  sorte de contre-pied de
la Nature voire comme un pied de nez à son encontre voire un bras
d’honneur. En ce sens, il serait bon de ne pas juger trop
sévèrement les diverses recettes alimentaires qui émaillent nos
civilisations.
Nous vivons  objectivement sur un mode pénurique – on fait de
nécessité vertu - et la Surconscience est  bien souvent  une série
de recettes (de cuisine ou autres) pour accommoder  des produits
de piètre qualité au moyen d'additions qui perdurent indéfiniment
alors qu'il ne s'agissait que de solutions temporaires. 
Nous délivrons, sans état d'âme, à autrui, à notre prochain, 
des services et des produits de médiocre qualité, ce qu’il faut bien
mettre sur le compte d’une avarice, d’un rationnement chroniques,
épidémiques lesquels  sont  le prix à payer pour échapper aux
affres de l’endettement de type yin. Il y a un temps pour chaque
chose mais le plus souvent l’on s’en aperçoit avec retard, sinon
quand il est trop tard.  En cela, on peut parler de maltraitance car
traiter mal quelqu’un c’est lui faire du mal. L’incurie crée du manque
et du manquement et l’incurie est liée à un manque d’hygiène
physique et morale, ce qui correspond à un relâchement du contrôle
que nous exerçons sur nous-mêmes/. Employer des mots grossiers
relève de la maltraitance tant envers autrui  qu’envers soi-même,
ce qui d’ailleurs se recoupe. Selon nous, le fait de mal se nourrir 
trahirait  fréquemment un certain refus de causalité, une tentative
pour  découpler l’acte et ses conséquences, s’apparenterait donc à
une forme de déni.
Dans le domaine politique, les scandales actuels sont la
conséquence d’un manque d’hygiène sociale. Il vaut mieux prévenir
que guérir. On ne doit pas attendre que quelqu’un soit non
seulement mis en examen mais en outre condamné pour prendre
des mesures. C’est bien plus en amont qu’il faut intervenir et un
partie politique qui aura attendu trop longtemps pour réagir face à
un risque dévoile son imprévoyance. Gouverner, c’est prévoir. 
Il en est  de même que pour l’hygiène liée aux conditions de vie- ce
qui est lié à la pauvreté ou  à des habitudes contractées  à un
certain moment et perpétuées -  lesquelles peuvent générer un
terrain propice aux maladies et aux épidémies. L’exigence de
propreté est au cœur de l’hygiène sous toutes ses formes.
D’ailleurs, l’on entend dire que l’on «  se bouche le nez  » face à
certaines rumeurs. Cela vaut au sens propre comme au figuré.
L’essentiel du propos du présent essai s’inscrit dans une
problématique d’hygiène mais force est de constater que dans bien
des cas, on ne prend pleinement conscience du problème que
lorsque la situation se sera gravement  dégradée, en aval. 
La suspicion se situe en amont. Certains  préfèrent attendre que
celle-ci se confirme pour intervenir. L’hygiène, c'est de ne pas
attendre. Rappelons que toute hypothèse peut s'assimiler 
à une prévision et tous les pionniers  sont quelque part des
prophètes.

Vertus d'une économie de substitution


On peut certes parfois ironiser sur les  pis allers, les  succédanés
(on, disait des ersatz (ce qui prend la place) pendant l'Occupation)
mais ce sont là des solutions  parfois fort innovatrices d'où l'idée de
ne  pas subir la pénurie mais de la susciter, comme ce fut le cas du
blocus continental sous l'Empire.(culture de la betterave comme
substitut à la canne à sucre) On parle aussi de faire de nécessité
vertu et de fait la pénurie demande de renoncer à certaines
habitudes, de repenser certains besoins mais aussi peut en susciter
de nouveaux. En effet, qu'est-ce que la pénurie, sinon une invitation
à  faire l'inventaire de ce dont on dispose et de s'en contenter, ce
qui implique de mettre fin  à certaines dépendances, voire à
certaines addictions.
Un des domaines où la pénurie semble avoir inspiré une certaine
ingéniosité est le domaine vital de l'alimentation car une société a
impérativement besoin de se nourrir pour survivre. C'est ainsi que
sous l'Occupation, on s'est mis à aimer le rutabaga et le 
topinambour, du fait des privations liées au pillage allemand. 
Avec les rebuts alimentaires, l'ion se met à  confectionner, à
concocter  toutes sortes de mets tant salés que sucrés, où ce qui
est bas de gamme sera sauvé par quelque supplément comme
lorsque l'on dit mettre du beurre dans les épinards. Un produit farci
(une épaule farcie) est celui dont le contenu n'est pas celui auquel
on pouvait s'attendre en ne se  fiant qu'aux apparences, lequel
contenu est bien plus pauvre que son emballage, sa 
« garniture »...Nous suivrons  Gauthier Chapelle (Le vivant comme
modèle, Paris, Albin Michel, 2015) quand il met en  avant 
les effets positifs de la pénurie  .)  la coopération  se déploie
plutôt sur les sites  en situation  de pénurie (….  La compétition 
étant une  relation  qui coûte de l'énergie à tous  ceux 
qui la pratiquent, il n'est pas illogique  qu'elle  soit un luxe réservé 
aux  situations d'abondance »'
La pénurie  peut conduire à recourir à toutes sortes d'expédients,
qui visent souvent à  remplacer ce que l'on n'a pas ou plus par 
des substituts. En vérité, quand on observe un groupe quel qu'il soit
l'on constate qu'il tend  à masquer ou à nier certains manques, des
pertes, des absences. D'où  des  procédés qui ne sont parfois que
des tours de passe- passe, des farces, des mascarades, des
trompe -l’œil, des faux semblants, autant de termes qui montrent
que l'on sait de longue date détecter l'imposture. Notre organisme
lui – même pourrait-il survivre s'il ne repérait pas  très vite ce qui
cherche à s'infiltrer ?.
Mais cela vaut aussi pour des savoirs faire  comme les
lignes de la main ou le tarot (chez les Gitans), le marc de café (chez
les femmes juives de Turquie) et qui se servent de quelques
données symboliques récupérées ici et là. Tout cela constitue une
sous-culture voire une contre-culture qui trouve son bonheur dans
ce que les hommes ont délaissé ou abandonné, en fouillant les
poubelles de la société.  Par le biais de la traduction, par le verbe
de la voyante,  des symboles abscons  deviennent porteurs. . Il
en est de même de l'habitat, de la décoration, qui permet de
transfigurer des lieux misérables en petits palais. Nous sommes en
faveur de la polyvalence des lieux de vie, ce qui signifie une
certaine périodicité plutôt qu'au principe des pièces/chambres
spécialisées et ne servant qu'à des moments précis, ce qui implique
l'usage de tréteaux, de meubles de rangement permettant un
roulement des activités au sein d'un espace relativement limité, ce
qui serait une solution aux problèmes de logement. On pense à une
certaine humanité qui se nourrissait, à une certaine époque, de
charognes, de carcasses, d'abats, de tout ce que les plus forts 
abandonnaient derrière eux, comme sans valeur.  Dans nos
sociétés actuelles,  on peut se demander si la perpétuation d'une
nourriture pauvre, à base de farine,  alors que le contexte
alimentaire a changé, ne correspond pas à un certain atavisme des
bas-fonds sociaux.
Quid des personnes qui sont limitées dans leurs capacités  ? Il leur
faut trouver des parades, Même quand la pénurie a cessé, certaines
pratiques vont perdurer parce qu'elles font partie intégrante d'une
certaine culture, d'un modus vivendi...Nous sommes favorables à
des périodes de restriction qui obligent à innover et à trouver des
modes d'autosuffisance, ce qui  permet à des esprits ingénieux de
se faire connaître. Pour nous, en dépit des apparences, le
végétarisme génére de la dépendance en ce que les produits
concernés ne sont, in fine, consommables qu'au prix d'adjonctions
d'épices (d'où l'épicier), de condiments, de sauces à commencer
par le sel, autrefois soumis à l'impot de gabelle du sel etc A
contrario, les périodes de vaches grasses  ne permettent pas de
faire des choix, de faire émerger une certaine élite particulièrement
inventive et créatrice. (cf. infra).Instinctivement, les femmes
préféreront les vaches grasses car elles sentent que la 
restriction des ressources disponibles ne peut  que tourner  à
l'avantage des hommes. Ce qui tend  à favoriser l'inégalité, la
hiérarchie du moins dans un premier temps. En ce sens, nous
croyons à la dynamique de quartiers autonomes, chaque quartier
explorant à sa manière des méthodes et des moyens originaux- on
pense à l'Italie et à l'Allemagne, comportant un grand nombre
d'entités de petite taille avant de faire leur unité, bien après la
France.
Il est avéré que lorsque nous sommes comblés par ce qui nous est
donné par autrui, notre organisme tend à se relâcher, à perdre en
tonicité, à s'engourdir, voire à s'abrutir et inversement, lorsque notre
activité intérieure est intense, notre sociabilité   tendra à décliner. 
C'est ainsi que lorsque l'on a froid, notre corps puisera dans ses
stocks.
 
Culture et agriculture «  bio  »
La culture comme l’écologie ne sauraient se limiter au plan matériel.
Et de fait, il existe bel et bien un clivage entre ceux qui vivent « 
bio  » et ceux qui se contentent d’une qualité de vie de second
ordre. Mais force est de constater que si le public a été sensibilisé à
certaines alertes alimentaires – et plus largement à tout ce que l’on
absorbe par la bouche- ce qui englobe les médicaments- en
revanche, en ce qui concerne les «  nourritures  »  intellectuelles,
il reste encore beaucoup à faire et cela concerne des enjeux en
rapport avec ce que nous avons appelé la maisonnée laquelle
englobe tous nos automatismes tant physiologiques que mentaux.
Nous n’entendons nullement demander qu’un modèle exigeant
s’impose à tous, uniformément car cela serait certainement ruineux
et nous ne pensons pas, à la différence d’un Kant, qu’il faille 
généraliser un «  impératif » pour que cela fasse sens mais nous
pensons que la conscience d’une telle alternative doit être
transmise à tous. Dans bien des cas,  les personnes se contentent
d’une «alimentation » culturelle de second ordre alors qu’ils
pourraient s’épanouir si on les avait averties, en temps utile,
notamment dans leur jeunesse, qu’il existait d’autres options 
et donc d’autres valeurs. On ne saurait nier que certains
environnements peuvent se révéler toxiques pour les uns et
favorables pour d’autres et cela ne vaut pas au seul niveau
individuel, ce qui ne permettrait aucune réglementation générale 
mais pour des catégories tout à fait identifiables d’entrée de jeu et
en fait dès la naissance voire avant celle-ci, par l’échographie. Or,
tout se passe comme si l’on en restait au stade  de l’éducation
unisexe, qui est en fait  du moins dans un premier temps celle qui
correspond plus à la fille qu’au garçon – puisque l’on est en plein
dans le «  verbal », dans l’apport extérieur -alors que par la suite,
comme nous le verrons, au fil des pages, les exigences demandées
aux hommes n’ont pas à être identique à celles  requises des
femmes, au regard notamment des «  œuvres  ».  Comme l’a noté
Jacques Attali, les sociétés se ruinent par leurs dépenses
d’éducation, de santé et de défense. Mais comment pourrait-on faire
admettre de nos jours que l’on doit consacrer plus d’argent et de
temps  à  la formation des garçons qu’à celle des filles  ? Les
sociétés qui auront compris cela prendront  à terme une avance
considérable.
Or, c’est la mise en évidence de ce double niveau qui devrait
permettre, au XXIe siècle, d’abandonner définitivement le mythe de
l’égalité entre hommes et femmes, du moins en certaines régions
du monde. Quand on aura compris que le plus souvent ce que les
femmes ont à offrir ne vaut que pour une culture de second ordre, 
le débat prendra une toute autre tournure, étant entendu -comme on
le verra tout au long du présent essai – que notre société, tout
comme notre corps physique- a besoin d’automatismes et ne peut
constamment innover. Il y a un temps pour chaque chose et il y a 
besoin d’alternative et d’alternance dans le temps comme dans
l’espace.
Force est de constater d’ailleurs que les performances des femmes
sont bien plus évidentes et indéniables dans le domaine des
activités de transmission, d’interprétation que dans celles de
véritable création(mot bien galvaudé  ) et d’innovation impliquant
une remise en question des dits automatismes. Or, on ne peut
guère être à la fois au four et au moulin  On a toujours besoin d’un
plus petit que soi.
Certes, entre le haut et le bas des activités, il y a un phénomène
d’écho, de miroir. Mais c’est  justement là que le bât blesse, du fait
de la confusion  et du malentendu que cela génère. On sait très
bien que dans une entreprise, on ne peut demander à une
employée de «  bas étage »  de prendre les responsabilités qui
relèvent de ses dirigeants. Or, notre Humanité est à considérer
globalement telle une entreprise.
Comment se fait-il dans ce cas que tant de gens se contentent
d’une culture de seconde main qui ne saurait avoir les mêmes
vertus énergétiques qu’une culture « vivante ». Tout se passe
comme si la plupart des gens ne faisaient pas la différence entre un
produit culturel «  frais  » et un produit culturel « réchauffé  », que
l’on ressert pour la énième fois, en boucle. Jacques Attali a bien
raison de préférer parler sans notes car lire un texte, c’est se
décaler par rapport à son public et n’importe qui peut le lire à sa
place. Le paradoxe de l'auteur d'un ouvrage par exemple, c'est qu'il
fabrique un objet  qui servira à quelqu'un qui fonctionne autrement
que lui. L'auteur part du vivant pour le figer et le lecteur part du mort
pour lui donner un semblant de vie  ! Un tel paradoxe conduit à des
discours  étranges : l'homme secrète de son sang le sperme qui en
lui-même est très concentré et non viable en l'état alors que 
la femme «  donne vie  »à ce sperme né de la vie et qui lui a 
été transmis de façon virtuelle pour qu'elle puisse  l'utiliser. Mais le
tourne-disque aussi donne vie à l'enregistrement  qu'on y place en
apparence  muet- si on le laisse tel quel- alors que cet
enregistrement est lui- même né de la vitalité de ses auteurs 
!. Il y a là une ambivalence dont d'aucuns n'hésitent pas à se servir
pour fausser la perception des choses.

Le malthusianisme au féminin
Il  nous semble que les femmes se comportent face à la culture
comme face aux  ressources du sous-sol.,  comme face à des
acquis extrêmement ancien qu'il importe de gérer au mieux, à la
façon de Malthus.  On pourrait parler du syndrome des héritiers qui
exploitent  ce qui est transmis par le passé mais qui ne comptent
pas trop sur l'apport du futur comme porteur de nouvelles données.
Autrement dit,  pour les femmes,  les richesses appartiennent au
domaine de la mort, des objets inanimés et  ceux qui annoncent
des innovations  sont des faux prophètes qui cherchent avant tout à
accéder au pouvoir.
Les femmes semblent fasciner par les objets inanimés, par ce qui
ne bouge plus, qui s'est déshumanisé, cela les rassure. A l'inverse,
elles voient d'un mauvais œil  ce qui est mouvement, en progrès
car qui dit mouvement dit locomotive suivi de son train. Et la
locomotive  prend la tête, l'ascendant, le pouvoir. Le non-dit des
femmes selon nous pourrait ainsi se résumer  : ce qui est mort 
est la vraie richesse de notre planète. Que ferait-on sans le
charbon, le gaz, le pétrole mais aussi n’existe-t-il pas déjà dans
notre culture des trésors inépuisables, tant et si bien que la
modernité est bien peu de chose en comparaison de tout ce qui a
déjà été accumulé. Il s'agit donc là de minimiser la créativité
masculine à venir en montrant que ce qui existe déjà, ce qui est
connu suffit et que le jeu n'en vaut pas la chandelle qui consiste à
pratiquer le changement pour le changement.  Les humains
seraient donc des nantis qui n'auraient qu'à gérer les acquis. 
Une sorte de créativité zéro ou plutôt d'une créativité articulée sur le
recyclage, qui fera que l'on s'extasiera devant un concert Chopin et
en quelque sorte indépassable  . Et d'ailleurs, ce qui est mort ne
devient-il pas «  immortel  » ? De même, ce qui est froid n'a plus à
se refroidir, ce qui est sec n'a plus à se dessécher à la différence du
chaud et de l'humide. Cela expliquerait pourquoi, sur le plan
alimentaire, l'on préfère servir dans les réceptions des boissons et
des mets froids et secs, qui ne posent pas de problème de
maintenance comparables à  ce qui est  chaud et frais. L'on dit de
quelqu'un qui a été tué qu'il  a  été refroidi.

Dans les domaines les plus divers, on ose et nous osons 


parfois servir un matériau de second ordre –à prix vil -et cela va de
ce que l’on nous donne à manger à ce que l’on nous donne à voir, à
entendre.  Mettre quelqu’un dans les mains d’une personne
incompétente, parce que moins douée ou moins formée, et donc
moins rare, moins coûteuse, c’est se moquer du monde. On aura
compris que si un produit ou un service ne peuvent être
consommés ou effectués  qu'au prix d'artifices, ils en deviennent
ipso facto suspects ainsi que ceux qui le proposent.
En ce sens, nous dirons que la contrefaçon doit être fille de
l’avarice, de la mesquinerie.  C’est là un mobile du mimétisme. On
imite pour faire des économies,  pour pallier la rareté de la qualité. 
On est passé du compositeur à l’interprète et maintenant de
l’interprète au DJ qui comme son nom l’indique (disc-jockey) fait
passer des disques. On passe de la deuxième main (second hand) 
à la troisième main. Et cependant,  l’on peut aussi faire l’apologie de
l’économie,  comme l’illustre le rasoir d’Occam. Bien  plus,  il peut
être légitime de préférer  payer de sa personne, en nature, que de
devoir acheter tel ou tel présent.  Le temps (qui est  la richesse
principale de la femme, l'homme étant avare de son temps-il n’a pas
de temps à perdre)  est une énergie renouvelable, les gens ont,
comme on dit, du temps à«  revendre  » et c'est ce temps que les
gens louent (loi des 35 h) et non pas tant ce qu'ils en font.  Celui
qui a le sentiment qu’il peut apporter quelque bien  de par sa
présence, de par ce qui émane de lui, peut  rechigner à  passer
par  les  fourches caudines de la consommation. Quand une
femme attend d’un homme qu’il  lui achète, lui paye  ceci ou cela,
n’est-ce point là une forme de muflerie ou  bien est-ce en
compensation d’une certaine impuissance ?
On nous propose désormais des cartes "illimité ; à volonté, à gogo , pour 
nous rendre au cinéma. Ce sont là des loisirs qui ne coûtent pas grand choses
à la société -souvent des produits d'importation -et l'on repasse les films en
boucle. Rien à voir avec les spectacles "live". Le cinéma est le parent pauvre
du théâtre depuis plus d'un siècle. Ne parlons pas de la radio et de la 
télévision et  des programmes  qui tournent en boucle ! Le cinéma est le
théâtre du pauvre : une pièce peut être mise en scène un nombre
considérable de fois – on y distingue nettement le texte de base et le rôle des
décors et des acteurs, à telle ou telle époque, alors qu’au cinéma, le signifiant
et  le signifié semblent ne faire qu’un  ensemble indissociable.
La chaîne de restaurants Flunch,  aussi, propose des légumes
"chauds" en illimité, à volonté mais certainement ni des fruits, ni de
la viande "à  gogo", seulement des légumes, des céréales, 
des féculents parce que comme les films, cela se stocke. Panem et
circenses, du pain et du cirque, tel est le mot d'ordre (romain) pour
nourrir et distraire le bon peuple, à peu de frais lequel va communier
en se rassemblant dans de vastes stades. Le pain est par
excellence l’occasion de tous les mélanges. Ce n’est aucunement
un  aliment « pur » comme le fruit. Le pain azyme est un pain sans
levain  que l’on consomme lors de la fête juive de Pâques
(¨Pessah) Pour nous, le restaurant comme l'hôtel étaient au départ
destinés aux sans domiciles fixes, aux pèlerins vers Saint Jacques
de Compostelle  ?
Seule les élites a droit à de la vraie nourriture, à de la vraie culture,
qui ne soient ni réchauffées, ni stockées. Le vivant vaut bien plus
cher que le mort. Or,  les conserves comme les films, c'est mort
mais cela donne l'illusion de  la vie. On s'y croirait.  Ce sont là des
produits de substitution qui n’existent que par référence à un
modèle  jugé à tort ou à raison inaccessible (cf. Baudrillard). Mais
cela ne concerne pas uniquement les nourritures terrestres mais
aussi les intellectuelles. En fait,  on dira qu’il y a des plats chauds et
des plats froids. Quand on nous sert des choses déjà connues, on
est dans le  froid, quand on nous lit un texte à haute voix, on est
dans le froid ou en tout cas dans le tiède, quand on tente de
réchauffer ce qui est refroidi. Que penser par exemple d'un
président «  jupitérien  » qui devant le Congrès «  lit  » son texte 
en faisant semblant de ne pas le lire  ? Il y a là contradiction dans
la posture présidentielle  , puisque ce faisant on est en face d'une
preuve manifeste d'un manque de confiance en soi, d'une peur
d'oublier, d'avoir un «  trou  », ou encore de dire des choses qu'il
ne faut pas dire parce que l'on n'aura  pas réfléchi, assez vite, sur
le moment aux conséquences.. Celui qui est ainsi appareillé est
sous influence et se fait passer, il est la «  voix de son maître 
» alors qu'il se prétend être au sommet. Improviser, c'est démontrer
que l'on se suffit à soi-même et le faire sans le recours à quelque
support ou instrument que l'on tient dans les mains, c'est encore
mieux  !. Plus généralement, le verbe «  tenir  » ou se tenir à
quelque chose (y compris dans un bus) est  un signe de faiblesse,
d'une perte ou d'un manque. Cela dit, notre approche est cyclique et
qu'il importe de capter l'évolution d'une personnalité et de ne pas 
figer la représentation.
Pendant l’Occupation, les gens savaient qu’ils ne se nourrissaient
pas convenablement mais  ensuite, on aura fait de nécessité vertu,
la privation de viande  désormais présentée comme un idéal, ce
qui ferait bien rire nos ancêtres qui ne seraient pas dupes ! On note
d’ailleurs que l’obésité est le propre des pauvres, qui ne peuvent se
nourrir de viande fraîche, ce qui  condamne ces derniers à la
déformation, à la difformité du corps, à l’instar d’une femme
enceinte.  Mais cela dénote aussi le besoin de fonctionner que  de
(se) faire fonctionner, et ce  à n’importe quel prix,  aussi bien en
tant que producteur que consommateur, en étant payé ou en
payant, ce fonctionnement pouvant aussi bien être celui d’une
machine que celui de notre propre corps. En ce sens, on ne saurait
oublier que l’homme comporte une dimension mécanique, ce qui
constitue une dualité dans son comportement, la part inférieure
étant ce qui tire l’homme vers le bas et à laquelle il ne saurait
s’asservir  .
Si l’on juge les choses  à l’aune de la forme et du risque de la
perdre, l’on aboutit à une éthique  d’un autre type. On  aime se « 
remplir  »  le ventre, avoir le ventre rond: que l'on soit  obèse ou
femme enceinte. Dans les deux cas, il y a relâchement aliénation, 
perte de contrôle, de maîtrise musculaire et notamment au niveau
abdominal..
Dans la vraie vie, on n’a pas de « trou de mémoire » ou du moins
cela ne crée pas de panique comme chez celui qui est perdu s’il
oublie ce qu’il a à dire, ce qui montre  à quel point  cela ne vient
pas de lui ou plutôt qu’il dépend du passé– voire de son propre
passé car l’on peut se plagier soi-même – et qu’il n’existe pas
vraiment dans le présent.
On sait que la pénurie  suscite des solutions de substitution, des
expédients souvent d’ailleurs  des plus  ingénieux. On remplace
la vraie nourriture  par un simulacre, un succédané  On notera
que si l’on applique notre modèle ternaire, il y a un temps pour voir
la viande, un temps pour la toucher, la palper  avec ses mains  et
un temps pour la manger. C’est probablement le temps
intermédiaire qui reste le plus intéressant tout  comme la durée de
la présence du phallus dans le vagin prime sur l’érection et
l’éjaculation, laquelle annonce  la fin de  la dite présence, d’où
certains rituels sexuels (dans le taoïsme, notamment) qui excluent
l’éjaculation, perçue comme un échec. Selon nous, le phallus se
présente bel et bien comme un objet, comme un outil, pour la
femme si ce n’est qu’elle ne peut s’en emparer, se l’approprier que
très ponctuellement –la castration n’étant pas en l’occurrence une
solution. Si le phallus était détachable, l’homme n’apparaîtrait plus
comme indispensable à la femme, ce qui est déjà le cas pour 
tous les outils forgés par l’homme qu’elle aura pu accaparer.
Moins on a de culture, plus on l'étale. Cette formule est
intéressante car elle fait le lien entre culture et nourriture en
empruntant une image à une tartine sur laquelle on n'aurait pas
grand-chose à mettre.  La pénurie, ce sont les vaches maigres. 
On tente de tirer le meilleur parti du peu dont on dispose. Et même 
en temps de vaches grasses (en analogie avec les «  bonnes
saisons  », Printemps et Été par opposition au «  mauvaises
saisons, soit l'Automne et l'Hiver)), on aura du mal à  renoncer à
certaines pratiques faisant de nécessité vertu  tant  au niveau de
la malbouffe que de ce que l’on pourrait appeler la malculture,  la 
culture du pauvre comme on parle de la table du pauvre.  En cela,
nous rejoignons le point de vue des Témoins de Jéhovah qui
souligne le danger et l’imposture qu’il y aurait  à  mélanger des 
éléments de qualité très inégale tant sur le plan alimentaire
qu’intellectuel mais cela vaut aussi, en ce qui nous concerne, au
niveau de nos fréquentations. Mais faut-il rappeler que ce qui nourrit
notre intellect doit émaner, du moins pour l'élite, de l'intérieur bien
plus que de l'extérieur, d'où le premier sens de «  se cultiver  ». 
Quant aux nourritures matérielles, il est bon  d'apprendre à cultiver 
des plantes, d'avoir son jardin, son potager  ou à élever des
animaux en les domestiquant voire à pratiquer soi -même la pèche
ou la chasse, même si cela n'a qu'une valeur symbolique comme
quand on collectionne les papillons ou récolte des mûres.
On pense ainsi à ceux qui s’obnubilent sur une phrase sans se
référer à un contexte parce qu’ils se sont formés dans des
conditions  de  précarité, où l’on n’a pas le loisir  de prendre le
temps d’aller s’informer et ce en dépit d’Internet dont  l’usage n’a
pas réellement changé certains comportements. On nous sert alors 
des jugements hâtifs, mal renseignés. Le rôle de l’historien  est de
parvenir à tenir des jugements pertinents et avertis. Mais la
tentation est grande pour certains de nous servir une Histoire au
rabais ce qui s'apparente à de la contrefaçon mais les principaux
responsables ne sont-ils pas ceux qui sont incapables de se
prémunir  et de nous prémunir  , nous prévenir contre de tels faux
semblants,  une telle farce  ? Le fait est que nous nous contentons
de produits  de plus en plus vils quant à la valeur ajoutée humaine.
que nous ne savons plus distinguer  entre l'authentique et le toc.
Or, la maisonnée  ne survit que par des expédients, elle ne vaut
rien par elle-même mais par ce qu'on veut bien lui attribuer. ; D’où
une certaine vacuité ontologique.  D'une certaine façon, la
Science « dure»  tente d'accéder à l'essence des choses – en nous
disant ce que sont les astres par eux-mêmes et non par le
truchement des astrologues. Mais les Sciences Humaines ont
donné leurs lettres de noblesse  à l'invention (par opposition à la
découverte). C'est ce qui correspond à la « Seconde Nature  », qui
est pétrie d'erreurs et d'aléas.  Comme le Canada dry, cela ne fait
que ressembler. , L’opposition entre les riches et les pauvres  a
toute sa justesse, comme les  vaches grasses et les vaches
maigres. Nul ne saurait cependant contester  la part d'ingéniosité
liée à la pénurie ni même l'intérêt à assumer la pénurie plutôt que
de faire appel à un apport extérieur.
Or, la privation organisée,  c'est par excellence  le Shabbat 
; une pénurie certes organisée   On parlera d'une ascèse du
Shabbat.
Genèse  II :
2Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu'il avait faite : et il se
reposa au septième jour de toute son œuvre, qu'il avait faite
3. Dieu Yahvé le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour
il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant.
Au fond, on a parfois l'impression que notre société se « 
shabbatise  ». Cela dit, l’enseignement principal de ce
commandement tient au fait qu’il englobe même les hommes non
Juifs dans l’interdit, ce qui montre bien que la société qui accueille
un tel commandement comporte des étrangers, des non Hébreux, à
l’instar de la plupart des sociétés qui comportent une partie
d’esclaves (comme à Athènes). On se demandera donc si les « 
païens  » qui rejoignirent  le christianisme n’étaient pas pour la
plupart déjà présents dans la société juive,  ce qui confère au
phénomène une certaine  dimension de révolution sociale (cf. les
Saturnales qui confondent pour une brève période de l’année
maîtres et esclaves), et  l’Épître aux Éphésiens  va dans ce sens 
.(Ch. II)
2.  «  C'est pourquoi, vous autrefois Gentils dans la chair,
appelés incirconcis par ceux qu'on appelle circoncis et qui le sont
en la chair par la main de l'homme,
3.  souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ,
privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la
promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.
4.  Mais maintenant, en Jésus Christ, vous qui étiez jadis
éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ.
5.  Car il est notre paix, lui qui des deux groupes n'en a fait
qu  un (utraque unum) etc
Selon nous, ces deux groupes sont les Judéens et les « brebis
perdues d’Israël «  et non point les « païens ». lesquels ne
partagent pas une histoire et un passif commun. Si ce sont des
païens, ils n'ont pu pécher, désobéir puisqu'ils n'avaient pas eu
connaissance de la Loi. Or au verset premier du dit chapitre II  il
est fait mention «  de vos fautes et de vos péchés ». Cela ne peut
viser que des hérétiques et des apostats auxquels il faudra bien
pardonner. L'on ne saurait donc assimiler ce peuple à réunir à un
autre peuple à des païens  Le texte prête vraiment à confusion
comme si l'on avait voulu utiliser asse gauchement un texte
s'adressant initialement aux Israélites pour le destiner à un autre
public !.
Mais, on aura compris, le nettoyage dont il s’agit ici –même si l’on
songe à Hercule détournant le fleuve Alphée pour nettoyer les
Écuries (puantes) d’Augusta, lors de l’un de ses Travaux- n’est pas
uniquement matériel. Rappelons la formule « ne pas jeter le bébé
avec l’eau du bain » qui renvoie, elle aussi, directement, à l’idée de
toilette.
La tâche des hommes nous apparaît notamment au niveau cyclique
: il faut régulièrement  dégager la structure de ce qui a pu s’y
incruster de façon à ce que celle-ci puisse resservir à la façon d’une
assiette. Faute de quoi, l’on va devoir se résigner à  garder les
choses dans un état  qui ne pourra que s’aggraver avec le temps.
Que propose Descartes, dans son Discours de la Méthode, si ce
n’est un grand nettoyage ? Tout ce qui échappe à notre
entendement doit être mis sur la touche. On peut se demander si la
saleté, l’encrassement ne sont pas une épée de Damoclès pour
l’Humanité et l’idée de salut n’impliquerait-elle pas que l’on soit
ainsi « sauvé» d’un tel embourbe ment ?
L’homme est constamment sur le qui-vive, à l’affût de tout ce qui
pourrait se maintenir indéfiniment et sans « raison ».
Selon nous,  toute activité« scientifique » tend à nettoyer mais n’en
est-il pas de même de toute religion, de toute éthique ? La quête de
pureté est commune à ces différents domaines. La souillure n’est-
elle pas assimilable au péché ? Le « Sauveur » n’est-il pas celui qui
est en mesure de réparer le mal qui a été fait, à commencer par
guérir d’une maladie, d’une infirmité ?
Les femmes ne font là que se plier à une exigence masculine mais
cela ne correspond nullement à leur nature qui consiste tout au
contraire à ajouter, à augmenter  bien plus qu’à soustraire. 
On aura compris que cette propreté ne se limite pas  à entretenir
ce qu’on a mais à s’en délester éventuellement car quelque part
toute possession menace notre propreté. La circoncision, on le
notera, correspond à une soustraction.
Il semble que l’on ait de plus en plus conscience de l’urgence de ce
nettoyage (clean up) qui est aussi associé, chez les Anglo-saxons,
à celle de «clear » (du français clair, éclairer, clarification), pour dire
que tout est en ordre ou a été réglé. On notera qu’en anglais clean
et clear sont à la fois  verbe et adjectif

 Comment nier que sur le plan alimentaire il existe  une politique


de substitution qui remplace de bons produits par des
succédanés ?  Mais on observe une « double peine » : non
seulement les  gens se nourrissent mal mais ils  nient qu’ils se
nourrissent mal. Ils s’abrutissent ainsi doublement.
On ne saurait, par ailleurs, confondre la pénurie avec le jeune ou
l’abstinence. Le terme même de « déjeuner » (que traduit l’anglais
breakfast (et que l’on retrouve d’ailleurs dans le dîner) indique la fin
du jeune nocturne (par le « petit déjeuner »). Le jeune n’est possible
que parce qu’il fait suite à un repas, cela tient à des réserves, à un
stockage.
En ce qui concerne les discours sur l’alimentation,  il semble que
l’on oublie trop souvent à quel point notre organisme fonctionne
comme une usine de transformation. Une chose est de déterminer
ce dont notre corps a besoin, une autre de déterminer ce dont 
l’homme doit se nourrir car entre ces deux niveaux, il se produit
toutes sortes de transmutations et une alimentation que l’on pourrait
qualifier d’insuffisante fera tout à fait l’affaire si notre organisme est
en mesure de la traiter et de la retraiter.
Il faudrait aussi parler d’une justice au rabais- et ce qui est au rabais
rabaisse-  qui ne serait qu’une parodie de justice. Mais chaque
personne qui porte des jugements sur autrui, à l’emporte pièces,
sans  avoir pris la peine de s’informer pleinement, sert, ce faisant, 
des propos mal ficelés, un travail  bâclé.
  Ce qui ne peut qu’affecter la qualité de vie offerte par 
une société tout comme une société qui n’est pas équipée pour
corriger, nettoyer, bride la liberté de chacun et crée un climat de
peur de mal faire, de mal dire. Ce n’est pas la peur d’être corrigé qui
fait problème mais la peur de ne pas l’être. Les séries télé montrent
constamment des personnes s’efforçant de travestir la vérité et des
préposés à la reconstitution de celle-ci en déconstruisant les
mensonges.
On peut,  selon nous, parler d’escroquerie intellectuelle quand il y a
tromperie sur la marchandise, quand un produit de qualité inférieure
est mis sur le même  pied qu’un produit de qualité supérieure. On
peut aussi dire que certains se laissent manipuler, leurrer en
ingurgitant des produits trafiqués, qui ne sont pas ce qu’ils semblent
être mais cela vaut aussi pour la propension de ces personnes à 
tromper leur prochain, au moyen de divers expédients, ce qui
permet de se faire passer pour ce que l’on n’est pas.
On retiendra que dès lors qu’existe une alternative, la tentation est
grande de chercher à faire des économies aux dépends de la
qualité de vie. La fausse monnaie chasse la bonne. Autrefois, on
disait à un enfant de ne pas manger des choses qui pourraient lui
ôter l'appétit. Le rôle des hors d'œuvre est de remplir le ventre avant
le plat principal pour que l'appétit soit déjà émoussé et que l'on se
contente de peu. On parle d'amuse-gueules/ De nos jours, on a
l'impression que dès la plus tendre enfance on s'habitue à manger
une sous-nourriture, ce qui risque de nous marquer tout au long de
notre vie comme associé à la nostalgie de nos premières années.
L’idée d «'État nation, le brassage social, auront contribué à
valoriser les  valeurs d’en bas comme faisant partie intégrante d’un
héritage collectif. D’où  la sanctuarisation de plats régionaux qui
n’ont de raison d’être que mimétiques en référence aux pratiques
d’une élite. Il s’agit alors de faire avec les moyens du bord (système
D (ersatz) pendant l’Occupation et à la Libération, avec son
rationnement), de montrer de l’ingéniosité en rendant mangeable ce
qui ne l’est guère. Et de fil en aiguille,  ce sont les gens eux-mêmes
que l’on arrive à rendre ainsi présentables, au moyen d’expédients.
Or, force est de constater la tentation du déni : on commet une
infraction  mais on  fait tout pour ne pas avoir à le reconnaître à
l’instar du héros du film  de Woody Allen, Irrational Man, qui 
à la fois instrumentalise sa pulsion de mort mais souhaite en même
temps l’impunité pour son acte. Pas vu, pas pris.
Il y aurait là comme un déni de causalité, le refus d’assumer les
conséquences de ses actes,  le découplage entre le « méfait » et
ses effets. Et cela serait  bel et bien un encouragement à
commettre des actes qui satisfont nos fantasmes  sans que cela
soit sanctionné.  Le criminel  naîtrait dans un environnement qui
dissocierait la cause et l’effet et c’est pour cette raison que la
plupart de ceux qui commettent des délits cherchent à tout prix à
échapper  à la justice car s’ils avaient cru que l’on ne pouvait y
échapper, ils ne les auraient sans doute pas commis.
 
 
Les  dangers d'une alimentation médiocre
Quand une société se nourrit mal, elle dépérit.  Il importe d'exiger
une nourriture exigeante, qui fasse travailler le corps et l'esprit – qui
donne du grain à moudre, qui fasse fonctionner les méninges- alors
qu'une nourriture médiocre ne peut que se révéler abrutissante à
l'usage avec des personnes qui se contentent d'une activité
machinale donc peu en prise sur l'auditoire, qui se montre incapable
d'intervenir, de corriger, de créer une véritable émulation., .Les
femmes sont  en nombre disproportionné dans l'enseignement
primaire et secondaire et cela ne saurait être sans conséquence, ne
serait-ce que parce qu'elles ne sauraient constituer un exemple
pertinent pour les élèves de sexe masculin.. En standardisant
l'enseignement, on fait des économies sur le dos des élèves , et on
rend l''enseignement accessible à des professeurs sans véritable
bagage, ce qui s'apparente à une sorte de travail à la chaîne 
voué d'ailleurs à être assuré à terme par des robots ou par des
vidéos 
Or, bien souvent, pour faire des économies de matériel et/ou de
personnel, on  recourt à des stimuli de faible envergure, notamment
au niveau des éducateurs et cela donne une génération qui ne sera
pas parvenue à s'épanouir pleinement, de se muscler l'esprit le te
corps.

LES DÉVIANCES ALIMENTAIRES


Nous accordons une grande importance à la façon dont les gens se
nourrissent. Dis-moi ce que tu manges  (malbouffe)  et je te dirai
qui tu es et notamment quel rapport tu entretiens avec toi-même. 
Es-tu à l'écoute de  ce qui se passe en toi physiquement mais
aussi mentalement?  Jusqu'à quel point ne cherche-t-on pas à se
tromper soi-même, à contourner  nos propres défenses? 
Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger. Le plaisir
immédiat doit laisser la place  à une satisfaction  sur le long 
terme.  Pour nous, le problème commence avec tout processus
d’addition d’un élément extérieur censé  sauver la mise et donner le
change par un apport d’ingrédients. Bien des aliments seraient
immangeables si l’on n’y ajoutait quelque pincée de ceci ou de cela
et cela se  transpose évidemment en ce qui concerne les
personnes si on ne les gratifiait de quelque support.
  La nourriture peut devenir un facteur de maltraitance de
soi ou/et d'autrui. La journée peut être considérée à l'instar d'une vie
entière : le matin, nous pouvons nous dépenser et le soir, nous
devons nous ménager, c'est à dire manger aussi peu et aussi léger
que possible.
On peut être sali de l'extérieur mais aussi  de l'intérieur, notamment
en se nourrissant  mal à divers titres, par de piètres denrées 
ou des  loisirs vulgaires. On notera que la cuiller  est plus usitée 
que le couteau ou la fourchette -tous ces couverts se substituent à
nos mains comme si nous étions manchots -  ce qui nous permet
d’absorber toutes sortes de bouillies, de  bouillons, de
bouillabaisses, de potages, d’où l’expression «à la louche » qui
désigne une approche grossière des choses. Il serait bon de faire
des expériences dans le cadre d’une alimentation gratuite pour
étudier le poids des considérations pécuniaires. C’est ainsi que 
ce n’est pas parce que je trouve « bons »  divers objets, que cela
signifie que ceux-ci seront compatibles entre eux. Or, la dynamique
de l’avoir génère une telle aporie. A contrario, celle de l’être, donc
d’une source unique, devrait pouvoir échapper à un tel travers.
Au nom de l'économie, on aura inventé toutes sortes de brouets
que l'on sert par exemple dans les prisons,  hôpitaux, les écoles
(restauration collective) mais qui ont fini par être adoptés par des
populations plus vastes au point d'acquérir des lettres de noblesse
au regard de l'UNESCO. Ces inventions peuvent de fait servir dans
les cas de famine mais n'ont pas lieu d'être dans une société qui ne
vit pas dans la privation et le rationnement,  sous prétexte que cette
alimentation serait un fait culturel ou traditionnel transfiguré par la
nostalgie des origines. On notera que le problème s'est également
posé pour l'alimentation  le champ de la Subconscience. On
notera que le talon d’Achille de la Subconscience, ce sont les
aberrations génétiques, les malformations, ce qui permet à la
Surconscience d’avoir prétexte pour intervenir  alors qu’il s’agit
d’exceptions.  venant confirmer la règle.
Une chose est d’être raciste  du fait de l’éducation
(Surconscience), une autre de l’être viscéralement 
(Subconscience), ce qui correspond à des clivages bien plus
profonds et il en est de même de la misogynie. La Subconscience
nous inspire des comportements qui nous dépasse mais qui
relèvent d’une forme d’instinct atavique que l’on ne saurait éluder.
Autant que faire se peut, il est conseillé de ne recourir à aucun
instrument pour se saisir de ce que nous mangeons. C’est tout à fait
possible pour les fruits, cela l’est nettement moins pour les légumes,
d’une part parce qu’ils sont souvent servis chaud et de l’autre parce
qu’ils ne sont pas d’un seul tenant. Il est plus facile de manger 
avec la main une pomme que des petits pois. Bien plus, nous
pensons que les mains  appartiennent en quelque sorte à notre
dynamique digestive et que nous nourrissons déjà notre corps en
touchant la nourriture que nous touchons  de nos mains. Celui
qui ne touche pas avec ses mains à ce qu’il mange  - mais se
sert de pain, de couverts –ne mange pas pleinement. Manger avec
ses mains implique que l’on doive les laver avant et après avoir 
pris son repas. L’usage de nos mains nous rappelle que nous
sommes outillés de par notre corps  (nos mains mais aussi 
nos dents) sans avoir besoin de quelque appareillage additionnel.
On doit distinguer celui qui se sert d’un outil  - qui est  « 
serviteur  »et celui qui sert d’outil car on ne  peut empêcher
quelqu’un de vous instrumentaliser à votre insu, en votre absence et
/ou après votre mort  :
Ce qui nous frappe, c’est le fait de finir par accepter d’ingurgiter des
produis dont on ignore la provenance, la composition et cela vaut
aussi pour toutes sortes de médicaments, de remèdes, qui se
substituent aux anciennes préparations à base d’herbes que l’on
allait cueillir, ramasser.
On soulignera le fait  qu’à la différence de tant d'aliments que nous
ne consommons que parce qu'ils ont du "goût", nous buvons de
l''eau par nécessité et parce que notre corps en éprouve quelque
joie. En revanche, bien des choses que nous ingurgitons ne
conviennent guère à notre corps et il ne les absorbe le plus souvent
qu'au prix de quelque subterfuge, du fait de quelque addition qui
trompera le dit corps sur ce qu'il va devoir recevoir.
Selon nous, notre mode d’alimentation serait révélateur de notre
rapport à notre Subconscience. Si notre subconscience est pauvre,
elle sera sauvée par des additions qui lui donneront du goût. Et
toute addition relève de la Surconscience. Tous les produits
pauvres qui servent de soubassement à la plupart des «  plats » de
la gastronomie internationale, incarnent  une telle pénurie de la
Subconscience et quelque part, ce type d’alimentation 
fonctionne en miroir d’un état psychique qui  compense le manque
d’être par un surplus d’avoir.
La famille est, au demeurant, le lieu de toutes les tentations
consistant à nourrir un grand nombre avec peu de dépenses. En ce
sens, une personne isolée mangera mieux qu’un groupe dans la
mesure où si on est 4 personnes ou plus, on  sera à la merci des
bonnes vielles solutions d’antan où la quantité se substitue à la
qualité. C’est dire que la convivialité s’accompagne souvent de
malbouffe. Les sociétés les plus conviviales sont en fait celles qui
se nourrissent le plus mal. Il est plus facile de partager un plat de
pâtes que des steaks.
Que dire de ceux qui ne cessent de se leurrer  eux-mêmes ? Celui
qui se leurre  ne peut qu'affaiblir son potentiel et sa lucidité, il se
dérègle. . On se leurre en trichant avec soi-même. Si l'on mange
une chose  mais qu'on la fait passer  à son propre corps 
pour autre chose en la travestissant, de  par l’ajout d’un produit
qui fera croire que l'on mange autre chose que ce que l'on mange
en réalité, on se trompe soi- même. Se tromper, ce n'est pas
seulement faire erreur mais aussi s'induire soi-même délibérément
en erreur, c’est fausser ses propres perceptions. C’est en fait
devenir un mauvais outil, perdre en fiabilité. Celui qui ne veut pas
commettre d’erreur s’astreindra à lire ce qui est écrit,
éventuellement par d’autres, de façon à limiter sa part de
responsabilité. Or, refuser le risque d’erreur, c’est ne pas supporter
d’être corrigé et donc de donner prise au pouvoir de celui qui relève
l’erreur de fond et pas seulement de forme, qui signale les oublis.
Refuser l’erreur, c’est refuser le regard de l’autre.
Au nom  de l'égalitarisme,  on se contraint à ne pas voir les
différences et l'on retrouve la subversion du signifiant par le signifié.
Ne considère pas ce que tu vois mais ce qu'on te dit de voir, tel 
semblerait  devoir  être désormais le mot d'ordre.
On pourrait représenter par un dessin humoristique l’incongruité
actuelle. Un groupe de femmes visiblement assez âgées et toutes à
peu près semblables,  avec dans la bulle "de nos jours, il n’y 
a  plus de différences d’âge ni de  sexe » Qui se ressemble
s’assemble !
On ne comprend pas l'histoire de l'alimentation si l'on ne fait pas la
part de la pénurie, ce qui conduit notamment à étaler un produit
goûteux sur une tranche de pain - c'est la tartine. Comme disait
Édouard Herriot, à propos de la culture, moins on en a, plus on
l'étale. La pénurie nous conduit à délayer. mais elle  n'est pas
seulement de l'ordre d'une alimentation "matérielle" mais concerne
également  notre nourriture intellectuelle. On observe la tendance à
dire peu de choses en beaucoup de temps.
Nous parlerons volontiers de malbouffe au niveau du signe pour
désigner tous les produits visant à enrichir un matériau vil, ce qui
renvoie à une certaine forme d’alchimie du manque.
Si l’on apprend à faire la cuisine, en partant d’un matériau vil – toute
cuisine est née d’un processus de compensation-, l’on peut dire tout
aussi bien qu’il existe une cuisine du symbole qui permet de pallier
certaines carences et cela touche en fait à tout usage d’un langage
codifié et qui n’est compris que si on y a été initié par opposition à
un langage « naturel » qui selon nous ne passe pas par des
symboles lesquels sont culturels et non pas issus de la
Subconscience. Quand je suis en temps avec quelqu’un, je n’ai
besoin d’aucune symbolique.  En cela la Subconscience ne saurait
être assimilé à l’Inconscient Collectif avec ses archétypes et ses
symboles. Apprendre la cuisine comme apprendre  à 
lire, c’est  se former à l’école de l’imposture et/ou  de la
servitude. Pour la plupart d'entre nous, l'important est de répéter ce
qui est généralement admis et celui qui ne le fait pas est taxé
d'ignorance. Il ne sait pas ce qu'il faut savoir. Mais il est également
possible que ce désaccord soit au contraire le fait de quelqu'un qui
dénonce des erreurs. Comment distinguer l'ignorant et le
chercheur?
  Partager qui semble une valeur si importante est au
contraire, selon nous, la porte ouverte à tous les déraillements 
car  on partage volontiers ce qui ne nous appartient pas ou ce qui
est sans valeur.
En cela, il importe de distinguer ce qui se joue à la première
personne et ce qui se joue à la deuxième personne. 
Stricto sensu,  si je veux faire tel geste, je fais tel geste. En
revanche, si je veux qu’un autre accomplisse ce geste, je vais
devoir le lui faire comprendre.  Le seul fait de ne pouvoir agir par
moi –même fait déjà en soi problème.
On ne saurait confondre une vraie alchimie qui  intervient dans le
registre de la Subconscience et une fausse alchimie  qui se
contente de plaquer quelque vernis.  Et on sait que l’alchimie ne
cesse de nous interpeller sur la question du vrai et du faux, 
de l’apparent. Il reste que l’alchimie  entend partir d’un produit
vil, quelconque, pour le transfigurer.
Ce qui nous interpelle, c’est la façon dont l’absence est gérée,
aménagée. Toute présence symbolique  est la marque d’une
absence, d’une mort. On parle alors de « représentation », c’est-à-
dire d’une présence de l’absence. Le langage notamment 
ne sert que pour « traduire » ce qui n’est pas compris sans mots,
d’où le rôle de l’écrit qui par sa nature même peut se transporter,
s’envoyer. Cela vaut aussi pour l’image – qui a fait l’objet de
condamnations- iconoclastes- religieuses- et qui tend à 
prolonger, à perpétuer une présence disparue.
  Comme dans bien des cas,  le génie adamique humain-
son savoir-faire- se sera manifesté  du fait d’une pénurie et
apparaît comme un « plan B », faute de mieux. Et ce plan B tend à
devenir le nec plus ultra ! Je ne peux ainsi communiquer avec une
machine que par  une signalétique alors qu’avec un autre être
humain, il y a la perspective-du moins en principe-  d’un agir
ensemble comme si l’autre était branché sur moi.
 
 
La problématique de la salivation
Il nous semble intéressant de comparer le fonctionnement et le
dysfonctionnement d’un corps physique à celui d’un corps social,
d’une « personne morale » et  rien ne nous semble plus propice à
la réflexion que  de traiter du rôle de la salivation. Que se passe-t-il
quand  il y a un défaut de salivation ? 
Le premier point est évidemment qu’il s’agisse d’une production
interne à la différence par exemple du dentifrice ou du ‘’bain de
bouche ». qui sont des apports extérieurs, produits artificiellement, «
in vitro » et non « in vivo ». Or, ce processus salivaire  aux
fonctions tant digestives qu’immunitaires, antiseptiques, 
risque fort, selon nous, dès lors précisément que l’on recourt aux
produits signalés plus haut, ce qui est susceptibles de fragiliser la
fonction d’irrigation et d’assimilation. On compare souvent la salive
à de l’eau : « l’eau m’en vient à la bouche ».On dit aussi de
quelqu’un qu’il en  a bavé. (bavoir)  ou qu’il bave d’admiration.
Plus largement,  on peut se demander si nous avons besoin
d’absorber des liquides alors que nous sommes capables de
transformer des solides en liquides. Est-ce que le liquide que nous
produisons n’est pas plus assimilable que celui  que nous
importons. ? Ajoutons que la salive joue un rôle  majeur dans le
baiser profond au niveau des relations sexuelles de type buccal.
Il convient de distinguer les secrétions internes et externes. L’eau
n’est pas secrétée par l’homme mais par une « source » extérieure.
Toutes le secrétions internes ne sont cependant de la même
importance. On ne saurait non plus mettre sur le même plan le
sperme de l’homme et le liquide vaginal de la femme,  vu que le
sperme est porteur d’une information  bien plus 
essentielle. L’urine ne saurait davantage être comparée au sperme
ni à la salive.
Si l’on transpose comme on l’a annoncé sur le plan de l’espace
social,  qu’est-ce que l’on pourrait comparer à  cette substance
qu’est la salive ? Ou encore, qu’est ce qui pourrait provoquer une
carence « salivaire »  sur ce plan ? On aura deviné que nous
visons les substituts qui ont vocation à aider au bon fonctionnement
de l’organisme mais  qui n’ont pas les vertus d’un produit 
« fait maison ».  Bien pis,  de tels produits ne risquent-il pas de
tarir  ceux qui émanent du « corps » ? Le mieux est l’ennemi du
bien !  La purification passe aussi par la suppression de certains
adjuvants, censés aider mais qui finalement ont des effets
pernicieux.
On notera que les ongles et les cheveux constituent aussi des
secrétions, c’est  à dire des productions qui se renouvellent
périodiquement, ce qui est à la base de toute cyclicité. 
L’on coupe les cheveux et ils repoussent tout comme  les
hommes émettent du sperme et  se rechargent au bout d’un
certain temps. (cf. l’histoire de Samson et de Dalila. Il nous semble
que les cheveux occupent une place intermédiaire entre notre corps
et nos vêtements. On peut les couper, les raser sans porter atteinte
au corps stricto sensu et ils repoussent sans que l’on ait besoin de
s’en procurer comme c’est le cas pour un vêtement. En ce sens, le
fait de laisser pousser ses cheveux et plus largement son système
pileux, serait un acte  faisant débat et pouvant servir de marqueur
social à l’instar des barbes que le tsar Pierre Le Grand entendait
interdire (1699) ou en tout cas taxer  ..Il est clair que cela visait
exclusivement les hommes.

UNE CIVILISATION  D’EXPÉDIENTS


Le mélange des genres est toujours suspect ; c'est ainsi que l'on
peut aimer la musique et aimer écrire mais il n'est pas bon d'écrire
« en musique » car l'on fausse alors les deux expériences. Le
mélange condamne à la médiocrité mais la fait accepter, supporter.
Prenons une image empruntée aux pratiques culinaires.  Celles-ci
sont marquées par  la nécessité du partage. Comment nourrir dix
personnes avec ce qui était initialement  prévu pour seulement 
trois? La solution consistera  à utiliser une nourriture vile et
abondante qui servira de substrat à ce qui était initialement prévu.
Une forme de multiplication (Évangile) en quelque sorte. Une
grande part de la gastronomie populaire s'origine dans de tels
procédés du couscous à la choucroute, de la pizza au cassoulet, 
de la moussaka  à  la bouillabaisse , de la paella au 
hachis Parmentier sans oublier –dans cette visite du musée des
horreurs – la galette aux contenus les plus divers ou le chausson
aux pommes  et le  chile con carné en passant par le sandwich,
les tourtes (le pie anglais, le samosa indien) et le hamburger) et que
dire de tous ces breuvages  concoctés par les médecin et que
l’on prend désormais sous la forme de pilules ? C'est la "table du
pauvre", qui est marquée par un certain sens de l'hospitalité, du
partage de ce que l'on a, si ce n'est que cela se fait fréquemment
aux dépens de la qualité. On peut ne partager que des choses de
médiocre valeur, peu favorables tant à la santé physique que
mentale. L'alternative, c'est de préserver la qualité  quitte à n'en
faire profiter qu'une minorité, capable de tirer la société vers le
haut.  Nivellement par le bas ou par le haut  ? Le quantitatif
passe en effet par une forme de dilution de ce qui a de la valeur au
milieu d'un ensemble dont la substance est foncièrement médiocre.
Un morceau de viande pour une personne  traité avec ingéniosité,
en le hachant (d'où le hachis Parmentier, le hamburger) 
pourra en nourrir dix, en  le mélangeant avec de la farine, de la
semoule, des pommes de terre...C'est l'art de traiter les « 
petits riens  »  dans ces savoirs faire  traditionnellement 
réservés à l'éducation des jeunes filles,  de la cuisine ou de la
couture,  du maquillage, ou encore un certain art de la
conversation (tchat)  ce qui passe par un certain recyclage, une
réhabilitation de produits de  piètre valeur.. La cuisine a ceci de
commun avec la langue, qu’elle   peut s’agrémenter d’emprunts à
des corpus  valorisants : c’est le cas lorsque l’arabe dialectal
maghrébin vient  s’orner de mots français- suivant en cela l’exemple
de l’anglais ou du russe-  tout comme tel ou tel plat de quelques
morceaux de viande venant se greffer sur de la semoule, du chou
ou  des haricots blancs. Cela met du beurre dans les épinards.
Dans les deux catégories, cuisine et langue,  le «  plat  » ainsi
généré risque fort de se perpétuer des siècles durant.
. Ce  qui  n'était qu'un pis-aller devient le nec plus ultra de la
cuisine, classé au patrimoine de l’Humanité!  Le changement
d’alimentation est certainement un vecteur d’assimilation-
communion (ce qui i va au delà de l'a simple intégration- survie) .
Cette cuisine nous fait penser à une sorte d’alchimie où il 
suffirait d’ajouter quelque  «poudre » pour changer le plomb en or,
en l’occurrence, quelque sauce, une pincée de sel, du curry,
quelques herbes et ce qui aurait été jugé immangeable deviendrait 
soudainement délicieux !  On dira, non sans quelque cynisme,
que ces diverses préparations  conviennent à des populations très
démunies. De nos jours, l’Occident ne saurait être prisonnier de son
passé et sanctuariser des plats de misère dot il est si fier mais rien
ne l’empêche de les exporter vers des zones plus défavorisées.
Mais n’est-ce pas tromper son propre corps, le leurrer ? Nous
verrons que toute langue implique une certaine cuisine qui peut la
relever.
C’est magique ! On pense à ce parfum,  cet arôme, ce filtre
d’amour, qui rendrait irrésistible un être qu’autrement l’on n’aurait
probablement  jamais  abordé. (Tristan et Yseult)
On mettra sur le même plan ce que nous appelons la culture 
non plus du pis-aller mais du handicap. Ce qui était censé 
servir à ceux qui sont  défavorisés, qui souffrent  d'un manque
quelque part se voient proposer une aide pour y remédier, 
pallier. Mais peu à peu ce  système  D  tend à devenir la norme. 
On peut parler de nivellement par le bas. Rappelons que l’on
reconnaît un invalide à ses béquilles mais quid des hauts talons
auxquelles recourent certaines femmes ?
Quand un capitaine -prophète  naturel  disparaît,  on tente
souvent de le remplacer par un collège, par une équipe, par un
système censé produire des « présidents »,  comme si le collectif
des personnes pouvait rivaliser avec les méandres d'un  seul
cerveau en pleine possession de ses moyens jusqu'à ce que, de
façon cyclique,  il y ait à nouveau recours au chef, au guide, au
génie adamique.
Nous dirons que la marche est à la course ce que la parole est au
chant, un état inférieur accessible à tous, même aux malades, 
par opposition  à un état de grâce qui n’est accessible qu’à ceux
qui parviennent à se dépasser. Le passage d’un état à l’autre nous
apparaît comme un excellent  mode de sélection et d’évaluation.
 
Le fléau  de la  malbouche 
Nous préférons le terme « malbouche »à celui de « malbouffe » car
cela englobe autant la maltraitance de soi-même et d’autrui, tant
pour ce qui est des nourritures matérielles que l’on  absorbe que
des nourritures intellectuelles que l’on délivre à autrui. Dans les
deux cas, il s’agit de produits  que l’on peut resservir indéfiniment
du fait de leur durée de conservation.  On est là à l’opposé 
de produits « frais ».  Une économie de pénurie qui s’impose ainsi
alors même qu’il existe des forces vives, tant au niveau de
l’agriculture que de la culture.  Préférer guérir que prévenir relève
à l'évidence de la pénurie  : on n'a pas assez de moyens ni de
connaissances pour prévenir et l'on se contentera de réagir, comme
dans le cas du terrorisme, on  est dans l'après-coup. En ce sens,
prévoir est un luxe et un progrès..
On devra distinguer une économie de type yin, nationaliste et
populiste, qui prône l'unité Maisonnée-Elite- au profit évidemment
de la maisonnée -  et la négation des deux niveaux- ce qui conduit 
à la domination d'un modèle sur les autres, parce que le dit modèle
est prétendument le seul valable, laquelle économie est marquée
par l'importation, l'ajout et une économie de type yang qui parie sur
les ressources propres à chaque «  camp ». L'une s’accroît en
s'étendant et l'autre en approfondissant, en creusant, dans tous les
sens du terme.
  La mentalité de type  yin  génère  des  familles dont
les enfants sont appareillés de sorte que règne une certaine égalité.
Non pas parce qu'ils sont infirmes et ont besoin de béquilles, mais
parce que de la sorte les enfants  ont la même mobilité que les
parents qui eux n'ont besoin ni de trottinettes, ni de bicyclettes. Dès
le plus jeune âge, l’enfant  est placé dans cette machine qu’est son
landau, sa poussette même si certaines femmes – notamment  en
Afrique- portent leur enfant  sur le dos. Est-ce là une bonne
éducation pour les enfants surtout si l'on ajoute l'appareillage
électronique  ?  Les enfants comptent de plus en plus sur un apport
extérieur et deviennent étrangers à leurs propres potentialités.  On
en voit de plus en plus jeunes  portant des lunettes.  Il est vrai que
le langage entretient une telle confusion: on dit "j'ai deux mains"
comme on dit "j'ai un livre ». On connaît la plaisanterie : on
oublierait sa tête si elle ne nous était pas fixée au corps. Le film «
Jurassic World » met sur le tapis  la question des armes 
animales- sortes de dinosaures-  comme alternative aux armes
mécaniques.  Cela dit, les membres d'un groupe ne sont pas dupes
des expédients utilisés et qui ne font sens qu'au sein du groupe,
d'où le problème du regard intrusif, non complice  ; La petite fille qui
promène sa poupée dans une poussette sait parfaitement qu'il ne
s'agit là que d'un jeu, d'un simulacre, de la même façon, dans tout
groupe, il faut faire la part de la fiction mimétique à usage interne.
On veut faire semblant d'y  croire et cela devient un jeu  complice 
du groupe pour le groupe.
  Autrement dit, l'autre qui est imité de façon fantasmatique 
se doit d'être absent puisqu'il est représenté. sa présence  réelle
serait un trouble-fête.  Tout groupe tendrait ainsi à se constituer
dans une posture de déni voire de mépris  de ce que lui renvoie le
regard étranger au groupe et c'est en ce sens qu'il assume une
forme de liberté permettant à chacun de (se) croire à  ce qui
l'arrange. D'où la nécessité  pour le groupe de rester le plus
souvent possible «  entre soi  », ce qui joue un rôle protecteur mais
aussi sclérosant, d’où l’intérêt  de s’ouvrir à la pénétration d’un
étranger au groupe. Il y a une certaine toxicité du fait de la présence
intrusive d'un corps étranger car le problème n'est pas tant qu'on ne
le comprenne pas mais que lui-même ne comprenne pas bien ce
qui se passe autour de lui, devant se contenter de constater les
effets, de suivre le mouvement. C'est d'ailleurs un syndrome (cf
notre tome II) qui conduit à recourir au service de l'astrologie perçue
comme palliatif à une mauvaise captation des informations..
D’ailleurs, nous dirons que ce qui peut se dire «  en interne 
», tant négativement sur autrui  - on lit ainsi dans le Talmud des
propos  peu  amènes sur les Chrétiens- que positivement sur 
soi-même –comme lorsque les femmes déclarent qu’elles « 
donnent la vie  » ou que tel peuple se déclare supérieur, ne saurait
se dire «  en externe  »,ce qui reviendrait à une forme
d’obscénité . Il faut s’attendre d’ailleurs à de fausses déclarations,
inventées de toutes pièces  (cf.  les Protocoles des Sages de
Sion)- qui font se scandaliser le lecteur  . Or, selon nous,  le rôle
du chef  est de protéger contre cet «  entre soi  »  fusionnel, ce qui
est le rôle du placenta paternel. , d’empêcher les gens de tourner en
rond. Quand un groupe  tend à se protéger contre une telle
intrusion, il se condamne  à la sclérose. Mais l’on ne saurait
confondre l’intrusion d’un homme  avec  le processus de
l’immigration massive laquelle d’ailleurs bascule dans le
communautarisme du fait même qu’elle se ferme sur elle-même. 
D’ailleurs,  une société n’ a pas besoin d’importer des éléments de
l’extérieur dans la mesure où elle comporte à l’intérieur d’elle-
même  sa propre diversité d’âge, de sexe, de fortune, source de
brassage. Paradoxalement, un groupe donné  s’imposera d’autant
plus que ses membres parviendront à se répartir dans toutes les
couches de la société plutôt que de rester entre eux  ! . 
Méfions-nous, donc,  de ceux qui sont si attachés à la propreté
qu'ils font tout pour ne pas (se) souiller.  Mieux vaut, pensent
certains, ne pas (se) tâcher car ainsi on n’aura pas à nettoyer :
approche préventive qui refuse la dialectique selon laquelle il  y a un
temps pour chaque chose.
  Or, une chose est d'éviter de  (se) salir, une autre
d'apprendre à se nettoyer. En outre salir donne du travail à ceux qui
sont payés pour nettoyer,  et cela vaut  tout à fait pour les
historiens qui ont pour mission de dégager  la « vérité» des mythes
qui la souillent. L’idée est de restituer l’état premier du système
avant qu’il  ne se soit dégradé, corrompu, faussé, abâtardi. Or
qu’est-ce que la bâtardise sinon le fruit  hybride d’un mélange des
genres ?
  Mais il en est qui évitent de (se) salir afin de ne pas
laisser de prise, d’emprise, d’empire, à ceux qui ont pour fonction de
nettoyer, de purifier, de passer au peigne fin,  de dénuder,
d’évacuer, de frotter, de gratter.  Le refus de la dialectique, c’est 
le rejet de l’autre dans la cadre d’un processus d’alternance mais
c'est aussi le rejet de ce que l'on a pu être en un autre temps, d'où
une certaine forme de schizoïdie et en ce sens, la cyclologie peut se
révéler précieuse pour mettre en perspective nos 
existences
Ce n'est pas pour rien que nous avons des "laveries", des lavoirs, 
et plus récemment des machines à laver le linge ou  la vaisselle.
Ne dit-on pas "je m'en lave les mains" (Pilate) Qu'est-ce que la
confession si ce n'est une façon de se dégager l'esprit? 
Se laver, c'est aussi  faire son deuil.  Dans la religion hébraïque,
le « miqvé» marquant, c’est le bain rituel, et bien entendu le
baptême (terme qui implique l’ablution) passe par  une certaine
immersion, déjà attestée lors de la conversion au . Rappelons que
le Déluge, dans l’ancien Testament, autour de Noé, évoque  le rôle
purificateur de l’eau. On notera que la femme non  juive  se
convertissait par l'immersion dans l'eau, ce qui s'apparente  au
procédé du baptême tel qu'il était pratiqué par Jean Le Baptiste, du
temps de Jésus lequel se prêtera à ce rituel..
Les mains sont faites pour se salir alors que l'intérieur de notre
corps, doit en permanence rester propre, même s'il dispose de
systèmes internes de purification (digestif, circulatoire). Il n'est donc
pas tolérable, par exemple, que pour éviter de se salir les mains
(d'où l'importance des rince-doigts), l'on se  résigne à manger des
produits qui ne tachent pas, notamment dans les réceptions mais
qui vont charger péniblement notre  corps intérieur avec toutes
sortes de produits de substitution assez nocifs. On parle beaucoup
de nos jours  de (grand)   »remplacement  » (selon la formule de
Renaud Camus) quand on laisse entendre qu'à terme telle
population prendra la place de telle autre..  On notera que nous
pouvons saisir un fruit ou une viande avec nos mains mais que
nous avons besoin d’un ustensile pour les céréales, tant pour les
contenir  que pour les saisir à moins de  se servir directement de
sa bouche pour les ingurgiter comme le ferait un animal.  Nous
dirons que le développement des mains aura conduit l’homme à
abandonner les légumes au profit des fruits et de la chasse.  Être
végétarien,  c’est vouloir en revenir à une humanité qui n’a pas
encore de mains voire qui ne se dresse pas encore sur ses pieds.
Les enfants doivent certes apprendre la propreté mais non pas
comme un état à préserver à tout prix en permanence mais bien à
restituer, à  savoir restaurer périodiquement, d'où la toilette
(douche) matinale qui n'aurait point de sens si nous n'avions le
sentiment que nous avons perdu de notre propreté au cours d'une
journée. Ne pas jeter le bébé avec l'eau du  bain est un conseil qui
nous met toutefois  en garde contre tout excès dans ce sens.
Toute la question est précisément de déterminer où passe la
frontière entre le conjoncturel, le contextuel et le structurel, le
fondamental.  Or,  une telle aptitude  s’avère être une ressource
humaine extrêmement précieuse, même si le moindre détergeant
est capable d’y parvenir  à son niveau.
Il est des domaines où l’on respecte la valeur des produits et où l’on
est disposé un prix supérieur pour les obtenir et d’autres où la seule
sanction est quantitative, on pense ainsi aux vins. Ainsi en peinture, 
tel tableau sera estimé à une somme considérable alors qu’en
musique l’on dira que l’on a vendu tant d’albums. D’une façon
générale, on distinguera les activités qui se relient à des objets que
l’on peut emporter et qui ont un certain caractère d’unicité de celles
où l’on ne fait qu’acquérir un exemplaire d’une œuvre (cinéma,
théâtre, musique, opéra etc.). De même on trouve des musées
consacrés aux arts plastiques mais rien d’équivalent pour la
musique en dehors de la présentation d’instruments et autres objets
qui ne permettent pas le contact avec une œuvre donnée. Nous
souhaitons que la création musicale soit perçue comme un
événement rare auquel on peut être invité à assister comme à un
accouchement, une expérience mémorable et marquante.
En fait, le critère le plus décisif nous semble être celui du travail
fourni pour assimiler une nourriture quelle qu’elle soit. 
Plus le travail demandé sera médiocre, «  peu qualifié  » (réservé à
80% à des femmes), plus cela révélera un certain mépris de l’autre.
Sans aller jusqu’à adopter la formule sinistre du « Arbeit macht frei
», nous pensons que celui qui ne nous utilise pas au mieux, qui
nous laisse dans un état d’abrutissement et de désœuvrement
n’aime pas son prochain. En ce sens, faire du bien à autrui en le
laissant dans un état de somnolence psychique et/ou physique ne
nous semble nullement  un exemple à suivre ! Rappelons que
notre organisme ne cesse de travailler. Il importe de ne pas limiter
la notion de travail (étymologiquement un instrument de torture ) à
la seule activité professionnelle consciente.  Tout ce qui encourage
la paresse, sous quelque forme que ce soit, est toxique. En cela, la
nouveauté est en soi une bonne chose et nous évite de nous
assoupir, ce qui vaut évidemment pour les effets de toute réforme.

Le temps du goûter
Un des symptômes les plus palpables d'une dérive alimentaire
certaine concerne le temps du goûter,  du "quatre heures" - les
anglais préfèrent parler du "five o'clock"- qui constitue un des 4
temps alimentaires de la journée avec le petit déjeuner, le déjeuner
et le dîner (trois mots qui signifient  la fin du jeune (breakfast). Le
goûter - qu'on l'appelle ainsi ou autrement- correspond à une pause
dans l'après-midi entre le déjeuner et le dîne. Il marque la vie des
écoliers mais aussi  fait partie  intégrante du programme des
colloques et autres réunions. C'est un entracte.
Le personnage principal de cette "pause" nous semble devoir
être le fruit. Or, force est de constater que le goûter est souvent
dépourvu d'un tel aliment et couramment remplacé par quelque
biscuit, une viennoiserie, un cake, un gâteau. Il faudrait mener
des statistiques dans ce domaine,  notamment à la sortie des
écoles, lorsque les parents viennent chercher leurs enfants, 
en milieu d'après-midi. On y observerait que le nombre de
produits à base de céréales dépasse très largement celui des
fruits.  Nous prônons l'instauration d'une vente de fruits à
proximité immédiate des écoles et l'on note que même les
marchands  fruitiers (de 4 saisons) ambulants que l'on trouve
notamment à la sortie des métros sont absents à celle des
écoles. Mais en amont, l'instituteur/la maîtresse d'école et au-
delà tout au long de la scolarité - doivent animer des activités
de sensibilisation autour du fruit: comment les choisir, quels
sont les fruits de saison, où les fruits poussent-ils? L'enfant sait
qu'il vient du ventre de sa mère mais a-t-il déjà vu un cerisier
ou un  groseillier? Dans les années 50 du siècle dernier,
Mendés France avait lancé une campagne autour de la
distribution de lait dans les écoles. De nos jours, le fruit nous
apparaît comme une priorité d'autant que l'on peut s'en
procurer à bas prix, à la fin des marchés et les distribuer
quelques heures plus tard selon des modalités à définir. Mais
rappelons que le fruit est aussi exemplaire du fait qu'il est
autosuffisant quand il est bien mûr et ne nécessite aucune
addition, aucun travestissement, aucune préparation
compliquée, à commencer par le raisin dont la saison
correspond à la rentrée des classes et qui devrait donc être à
la fête au mois de  et des vendanges.
Faisons l’expérience suivante : prenons deux groupes  de 50
personnes chargées de famille  ayant des profils assez semblable
– le « panier de la ménagère-  faisant ses courses dans un
supermarché au rayon alimentation. Le premier groupe devra régler
ses dépenses alors que l’autre n’aura pas à payer pour ses achats.
On observera que le contenu des paniers des deux groupes
différera sensiblement. Dans le premier cas, l’impératif budgétaire
dictera sa loi surtout s’il faut nourrir toute une famille alors que dans
le second, le choix correspondra davantage à un choix idéal au
regard de l’alimentation et non plus du budget. Maintenant, si l’on
demande aux personnes de justifier leurs choix, il faut s’attendre à
ce que le premier groupe fasse de nécessité vertu, quand il s’agira
d’expliquer l’achat de produits  à vil prix, genre gâteaux, pâtes,
semoule, trouvant ainsi prétexte pour ne pas avoir acheté des fruits 
frais et de la viande autre que de la charcuterie.

Travail au masculin et au féminin


II existe deux types de dynamiques  : celle des femmes
qui est programmée par avance et celle des hommes qui doit se
renouveler en permanence, en une sorte d’improvisation. Quand ce
n’est pas le cas, la société  se sclérose comme cela peut être
observé dans diverses sociétés dites « primitives  ».  Pour la
femme, le travail  consiste à servir, à se sentir utile, à être fiable –
ce qui rejoint clairement le «  psychisme  » de la machine- si tant
est qu'on veuille bien lui en accorder un – alors que pour l'homme,
le travail, c'est apprendre à se faire  fonctionner soi-même, c'est à
dire sa tête, son cerveau et non à faire fonctionner une machine ou
à conduire à  bien le processus de procréation, en dessous de la
ceinture. Selon nous, la femme serait marqué par une forte dualité
assez bien décrite par Simone de Beauvoir dans le Deuxième sexe 
comme si elle était un être intermédiaire entre l'homme et la
machine, ce qui entretiendrait en elle un sentiment d'étrangeté à soi
même. Cela expliquerait cette sorte d'étonnement, de non
reconnaissance, de non identification, de distanciation, voire
d'irresponsabilité ( on pense à l'étrange formule d'une ministre) par
rapport à ce qu'elle peut dire ou faire, à ce qui se passe en elle. Des
formules comme « je m'en veux », « j'ai envie », «  je n'ai pas pu
m'en empêcher » apparaissent comme des constats non assumés
comme chez une sorte de Dr Jekyll et Mister Hyde. Tout se passe
comme si certaines femmes avaient une sorte d'égo à leur charge
quasiment comme s'il s'agissait d'un enfant :
On ne saurait éviter la dialectique nietzschéenne  du Maître et de
servant, du serviteur, c’est-à-dire celle de l’employeur et de
l’employé, Et d’ailleurs, que revendique le peuple sinon un emploi et
même n’importe lequel du moment que cela occupe son temps et lui
confère un statut économique  ?
La Genèse nous met pourtant en garde contre ceux qui veulent
nous aider, nous conseiller (mais les conseilleurs ne sont pas les
payeurs) et nous montre ce qu'il en coûte de prêter l'oreille à celui-ci
ou à celui-là (comme le Serpent ou la femme) Nos sociétés 
dépendent  des créateurs d’entreprise qui donnent du travail à
d’autres. Mais il importe de comprendre le terme « entreprise » et le
terme « travail »  tout comme le terme « employeur » de façon
plus large qu’on ne le fait coutumièrement. L'employé offre avant
tout de son temps, ce qui correspond à une énergie renouvelable
dont il dispose naturellement tant qu'il est en vie, énergie qui ne lui
coûte rien mais qu'il s'efforcera de se faire payer, au temps passé.
Toute communauté est une entreprise et toute entreprise est une
communauté. Toute activité exploite des techniques, des outils qui
ont été conçus par des inventeurs, que ce soit dans le domaine
artistique, technique, scientifique, philosophique.  Or, notre
système économique  rétribue prioritairement les acteurs qui
s’inscrivent explicitement dans le cadre de l’entreprise, stricto
sensu.  Un système de taxation est censé combler certaines
lacunes en reversant des sommes à ceux qui ne bénéficient pas
pleinement des retombées de leurs  initiatives. Ce qui pose le
problème de la solidarité au sein de toute communauté et c’est à ce
niveau qu’il convient de gérer nombre de problèmes car c’est ici que
l’on est en mesure d’apprécier la  qualité de la contribution de
chacun, selon les codes et les repères propres à toute
communauté, qu’elle soit religieuse, professionnelle, 
artistique ou autre. Selon nous, l’employeur est certes aidé par ses
employés mais également il les aide à s’occuper, à travailler alors
que parfois il pourrait assumer lui-même certaines tâches.
Le nouvel Adam  se caractérise par son aptitude à employer
autrui et plus largement à le faire travailler. La notion de travail doit
être revisitée car elle concerne en réalité l’ensemble de nos
activités, qu’elles soient rémunérées ou non, qu’elles s’opèrent
consciemment ou non.
En effet, au regard de ce que nous avons appelé Subconscience,
notre organise fonctionne, donc travaille, en quelque sorte à notre
insu et en permanence. Si notre corps ne travaille plus, cela
s’appelle la mort.
Le nouvel Adam –celui du Chapitre II de la Genèse- donne du
travail à autrui, le distribue. Mais cela vaut pour toute véritable 
création dont le décryptage par l’autre exige un effort. Ne pas faire
travailler autrui n’est-il pas le crime par excellence bien plus que ne
pas l’aimer  ou bien l’aimer n’est-ce pas l’employer – c’est-à-dire
employer ses facultés ? Dès lors que je lui ‘mâche » le travail, n’est-
ce pas porter atteinte à sa vitalité ?  Le bon employeur est celui qui
sait mobiliser au mieux les énergies d’autrui, tant dans le domaine
professionnel que dans celui des loisirs, tant dans la vie publique
que dans la vie privée, depuis le  temps du repas qu’à celui du
spectacle ou du rapport sexuel – programme classique des « sorties
» nocturnes.
La  délégation d’Adam au profit  de la Isha conduit à  un
dilemme : faut-il ou non se décharger, se libérer, s’émanciper, 
du poids de son passé  en instrumentalisant  ceux qui ont
développé à notre égard une sorte de fétichisme ? Mais alors 
est-ce que ceux qui  sont obsédés par nos vestiges  ne sont
pas eux-mêmes tentés d’éliminer des témoins gênants, ces derniers
risquant, en quelque sorte,  de brouiller une Histoire sacralisée,
idéalisée ? On a le même problème en musique où les mélomanes 
dans leur culte  de la musique préfèrent une musique « confite » 
et historicisée pour l’éternité à une musique en train de se faire et
imprévisible. En réalité, toute musique de par sa 
nécessaire rythmicité est prévisible pourvu qu’on la « 
comprenne  ». Un authentique mélomane se reconnait de par son
aptitude à« suivre  », à« entrer  », dans  n’importe quelle œuvre
musicale.
  A toute communauté confrontée à un tel défi d’adoration
de se prémunir de façon à continuer à vivre. Même la communauté
des hommes ne serait-elle pas au bout du compte l’objet d’un culte
de la part des femmes d’où leur  culte des grands hommes du
passé et leur refus de reconnaître le génie adamique masculin
contemporain. Il y  a là une contradiction qu’il est aisé d’expliciter 
et qui fait que l’on préfère ce qui est mort à ce qui est vivant, ce qui
est achevéà ce qui est en train de se faire. En fait, plus l’on fait
confiance à l’auditeur et plus on peut lui fournir un matériau brut
qu’il lui reviendra de travailler. On retrouve là la dimension créatrice
que nous  attribuons au récepteur.
Nous dirons que la musique peut être châtrée lorsqu’on lui enlève
ses dissonances car pour nous la musique aurait été initialement
une arme de guerre visant à effrayer l’adversaire tout comme les
étendards et autres  figures de proue sur le plan visuel. En effet,
pour nous, il y aurait une guerre des mondes, en tant que guerre
des sexes, que nous plaçons dans la perspective du Mythe de la
Caverne.  En fait,  il  existe une musique « virile » caractérisée
par le rôle des percussions (dont le piano). On y trouve des «
marches » qui à l’évidence sont des activités de plein air 
et qui, selon nous, ne s’adressent pas seulement à l’ouïe mais 
qui  atteignent le corps en son entier, du fait des vibrations. Cette
musique naît du mouvement du corps et de son contact rythmé
avec le sol. Ce n’est pas la musique de la caverne, des lieux
confinés. Encore convient-il de préciser que l'usage des
percussions n'exige pas le recours à un objet ou à un support
extérieur car l'on peut frapper sur ses cuisses, quand on se tient en
"tailleur", ce qui a pour effet de contracter les muscles de cette
partie du corps, renforcée par la pratique  de la course à pied.
C'est dire que la musique exige une tonicité tant des membres
supérieurs qu'inférieurs..
  Ce basculement est bien illustré par la vision du prophète
Ézéchiel, dès le premier chapitre consacré à l’apparition des quatre
«êtres vivants ». On notera que le nom d’Eve  désigne aussi 
la notion de vie (Hava, Hayim, Hayoth). En réalité, il nous apparaît
que la Isha (au pluriel Nashim alors que Ish donne au pluriel
Anashim) correspondrait à l’Adam premier  s’unissant au second
Adam  qui a su s’émanciper de son statut androgynal qui
l’encombrait.
Pour  faire image, nous dirons qu’avant que l’homme ne se serve
pour prolonger son action de tel ou tel objet, de tel ou tel être vivant,
il aurait développé de nouvelles potentialités. C’est ainsi que pour
nous la main est un outil intégré dans notre corps par opposition au
bâton, par exemple, En fait,  un outil est ce qui est fabriqué par
l’homme de ses mains. Un fruit n’est pas un outil. L’homme a besoin
pour vivre de fruits mais pas d’outils, ce qui montre que son
aliénation à l’outil n’est pas de l’ordre de la Subconscience mais
bien de l’ordre de la Surconscience. L’outil n’apparaît que
relativement tardivement dans notre évolution même si cela date
déjà de très longtemps. Tout est relatif. On notera cependant que si
la vigne  n’a pas besoin de l’homme pour pousser, il n’en est pas
de même du pain, que l’homme doit fabriquer  en recourant à des
outils. Étrangement, les deux bénédictions alimentaires chez les
Juifs concernent l’une la vigne  (et non le vin) créée par Dieu, 
et le pain (que Dieu fait sortir de terre)- le blé conviendrait mieux ;
ce qui a d’ailleurs abouti- chez les Chrétiens -  à l’eucharistie avec
le vin et l’hostie.  En fait, le vin et le pain sont tous fabriqués par
l’homme à partir du raisin et de céréales. On confond là quelque
peu ce qui est naturel et ce qui  est  transformé à  l’« extérieur
de l’homme à la différence de l’enfant « fruit des entrailles » de la
femme (selon la formule du credo chrétien)
  Nous dirons que ce qui caractérise l’outil, c’est son
omniprésence. Mais celle-ci n’est pas pour autant une omnipotence.
L’outil n’est qu’un outil, sinon il y a abus, c’est à dire littéralement 
un usage  qui va au-delà de ce qu’on attend et peut attendre de lui.
On  a une belle illustration d’un tel glissement avec le film 
« The Servant «. Celui qui nous sert  nous met ipso facto en
situation de dépendance, ce qui lui confère une forme de pouvoir
que nous lui accordons, lui concédons, tout en le plaçant en
position d’infériorité, de marginalité. (cf.  Paulin Ismard. La
démocratie contre les experts. Les servants publics en Grèce
ancienne, Paris, Seuil, 2015)
Où se trouve l’axe central de notre Humanité ?  La question mérite
certainement d’être posée étant donné qu’autour de cet axe 
auront gravité, au cours des âges, nombre de « satellites » qui s’y
sont agglutinés et que nous étudierons dans notre deuxième partie. 
La réponse est l’Adam II, qui est central du fait même qu’il emploie
toute une population censée le prolonger alors que l’Adam I, du fait
même de son autonomie, n’a besoin de personne et vit en circuit
fermé avec sa seule Subconscience interne.
On peut parler d’une révolution copernicienne en ce que le
récepteur l’emporte ici sur l’émetteur. Ce n’est plus le récepteur qui
tourne autour de l’émetteur mais l’inverse et ce récepteur impose sa
temporalité. Entendons par là que le moment où le récepteur 
confère  à un objet  une fonction, il le fait  en rapport avec ses
connaissances et ses besoins en cours. Il serait donc anachronique
de décréter que ce récepteur s’est trompé car ce qui importe c’est
ce qu’il a pris et compris pour son entreprise en un instant T. La
psychanalyse ne nous dit pas autre chose et l’erreur -si l’on veut
user de ce terme- est créatrice.(cf. Éloge de la souffrance, de
l'erreur et du péché / Anne Rose, Alain Kieser, Jacques Halbronn, : 
Paris : Lierre et Coudrier, 1990)  Quand on structure ou se
structure, ce qui compte, c’est la façon dont on  traite le 
matériau dont on se sert et cela dépend de deux variables : 
d’une part, la nature du matériau,  et de l’autre la façon dont on en
fait usage. Dans les deux cas, on est dans la subjectivité puisque ce
matériau on  le situe forcément dans un certain cadre spatio-
temporel et qu’on en use  que par rapport à des besoins et à des
finalités qui émergent  et se projettent dans notre conscience. C’est
la notion d’instrumentalisation  qui résume une telle
problématique. Il n’y a aucune obligation à épuiser l’essence du
matériau, ce qui en fait un signifiant auquel il m’est loisible
d’assigner  ce que bon me semble. Le fait que par la suite, 
ce matériau apparaisse autrement qu’il n’aura été perçu est ici 
sans incidence. A contrario,  le risque existe que la vocation
première et sa formulation première se soient perdues en cours de
route et c’est alors qu’il y aura tentation de restituer  le dit
matériau au prisme de connaissances et de motivations plus
tardives. Nous dirons que certaines distinctions visuelles 
ne sont pas nécessairement signifiantes en soi mais qu’elles sont
vouées à être instrumentalisées ; qu’elles peuvent faire l’objet d’un
choix. En cela, on pourrait parler d’une épistémologie du 
visuel, de l’externe qui se surimposerait à une épistémologie «
interne ». L’astrologue appréhende les astres selon leur extériorité
alors que l’astrophysicien entend accéder à leur intériorité. D’où un
certain dialogue de sourds. Le visuel est nécessairement
simplificateur mais il est en temps avec un certain vécu collectif dont
on ne saurait sous- estimer l’impact social. A contrario,  ce qui est
trop individuel n’aura guère de visibilité, ce qui hypothèque tout 
travail  se situant  à  cette micro-échelle.
Il est dit, que « Dieu »  réalisa qu’Adam, ce faisant, était bien seul :
on trouve le terme hébraïque  "lévad"  pour désigner la 
prétendue solitude de l'Adam génie adamique. Précisons qu’un
génie adamique n’est pas celui qui est doté d’un phallus mais au
contraire qui n’en possède pas puisqu’il n’a pas à pénétrer dans le
corps d’un autre être. En ce sens, la femme correspondrait mieux
anatomiquement à un état androgynal de par l’absence de phallus
mais son -couple topographiquement avec son utérus-  ne fait
sens que par rapport au phallus masculin. Il reste que l’élaboration
du phallus relève d’une opération bien plus complexe que celle du
vagin.  Hâtons-nous de préciser que le baiser buccal (French kiss) 
nous semble plus déterminant au niveau de l'attirance entre deux
êtres que la pénétration et là l'homme et la femme sont totalement à
égalité. Après tout, le baiser est une affaire bien plus personnelle
que la pénétration «  sexuelle  », encore que le baiser soit aussi une
forme de pénétration. Si l'un des deux partenaire souffre d' une
mauvaise haleine, cela ne nuit pas au «  coït  » mais c'est
rédhibitoire pour ce qui est du baiser et d'ailleurs, les prostituées
évitent le baiser. Le corps de la femme comporte deux « trous » la
bouche et le vagin et celui de l'homme un seul, sa bouche. Avec
son sexe, l'homme pénétré le vagin de la femme et avec son
clitoris, la femme pénétré la bouche de l'homme, lors de l'acte de
léchage avec la langue appelé cunnilingus et les deux actes
peuvent d'ailleurs se dérouler simultanément.(position de 69), ce qui
n'est pas possible dans une relation homosexuelle. La bouche de
la femme peut se substituer à son propre vagin par le processus de
fellation.
Le phallus est l'organe de la procréation alors que le baiser établit le
véritable lien physique entre un homme et une femme mais aussi
entre deux hommes ou entre deux femmes. D'ailleurs, on peut se
masturber seul (et parvenir à l'orgasme) mais pas se  «  baiser 
» soi -même, au sens où nous l'entendons ici. Nous dirons que le
baiser ne débouche, nullement sur une instrumentalisation de la
femme et c'est bel et bien le rapport sexuel stricto sensu  (le
coït)  enclenche l'utilisation de celle-ci.
Quelle cohabitation?
Une fois admis une certaine sociodiversité, cela ne signifie point
qu’il n’y ait point de centre. C’est d’ailleurs le principe sous-jacent à
la notion de maisonnée laquelle  permet d’intégrer une grande
diversité d’éléments, tant animaux  que mécaniques au service d’un
personnage central autour duquel  ils gravitent à l’instar de
satellites au sein  d’un système solaire. On retrouve cette idée
dans Genèse II, lorsque Dieu juge bon d’associer à l’homme un
facteur auxiliaire. Pour éviter tout malentendu,  la mention du nom
Adam  peut prêter à confusion comme c’est le cas dans la vision
d’Ézéchiel où l’un des «  êtres vivants  » a une tête d’Adam, ce
qui ne peut désigner qu’un élément gravitant autour de l’Homme.
(Ish).  En fait, selon nous, ce qu’Élohim  associe à Adam, c’est
bel et bien , à travers la Isha,  toute la maisonnée -celle évoquée
dans les Dix Commandements sous le nom de Bayit 
(terme que l’on retrouve dans Bethléem)-  dont la «  isha 
» n’est qu’un élément et nous avons montré la complexité des
relations entre l’homme et sa maisonnée.
. Contrairement aux précisions du journal Le Monde, on n'aura pas
assisté en règle générale, à des triangulaires qui sont véritablement
l'enjeu du second tour.  Voilà ce qu'on pouvait lire au lendemain
des présidentielles dans ce quotidien  Avec quatre blocs tr鑚
proches en nombre de voix au premier tour de la présidentielle En
marche !, le Front national, Les Républicains et La France insoumise ,
même avec 40 % d »abstention, il pourrait y avoir 82 triangulaires
En effet, les triangulaires permettent aux partis politiques de
s'organiser ; C'est ainsi que François Barouin avait annoncé bien
vainement qu'il y aurait des désistements à l'encontre du candidat
du FN, ce qui montre que le résultat du premier tour des législatives
s'est révélé totalement imprévisible.  Il eut fallu  n'appliquer la
régle des 12% qu'au -delà des trois premiers arrivés. On nous dit
après coup que c'est l'effet Macron,  ce serait plutôt l'effet
abstention et vote blanc! C'est dire que la constitution dans son état
actuel est devenue un outil bien peu fiable pour engendrer une
gouvernance légitime et une représentation équitable des forces en
présence. Le fait qu'aucune alliance ne soit nécessaire pour le
gouvernement nous semble malsain au vu du résultat du premier
tour des présidentielles et d'ailleurs Macron, lui-meme, avait pri son
parti  la veille des ections législatives,  de rechercher des
convergences, dans le respect d'un certain principe de r饌lit mais
c'est la dimension virtuelle qui aura tout balayé. ..On pense à
l « attitude de Philippe dOrléans, en 1715, la mort de Louis XIV,
renvoyant tous les ministres pour ne plus avoir affaire qu des sous
fifres. Cela se termina avec la faillite de Law  !
  D'aucuns, actuellement, nous déclarent que le clivage a
changé de nature et que cela ne recoupe plus celui associé à la
Droite et à la Gauche. Or nous pensons au contraire que ces
notions ont ainsi pu se ressourcer: la Droite est bien  du côté de
l’élite  qui produit  de nouveaux outils, en prenant le terme dans
un sens très large- et la Gauche du côté du peuple qui consomme,
en échange d'un  emploi, plus ou moins fictif,  se réduisant
souvent à un temps de présence, lequel emploi est  censé fourni
par la dite Élite ou, à défaut, remplacé par une allocation de
chômage, ce qui peut parfois s'apparenter à un racket. En ce sens,
le revenu universel d'existence s'apparente à une épreuve de force:
face à la robotisation croissante des tâches les plus humbles, la
Gauche se préparant ainsi  (de Hamon à Mélenchon)  à mettre
en place des conditions qui permettront au peuple de survivre 
sans plus avoir à travailler et cela passera notamment par le
chantage sur un suffrage universel pris en otage et sur une
démographie devenue un sujet tabou. Le problème, c’est que le
gouvernement qui résulte du vote populaire  se retrouve tôt ou tard 
en butte  avec ceux-là même qui l’ont élu, en raison même de
l’impact des réformes du programme qui avait été mis en avant. On
a ainsi l’impression, à entendre certains, qu’il faudrait vivre dans un
régime de démocratie directe, ne fixant par avance aucune
échéance, aucune durée à un mandat sauf à vider celui-ci de tout
contenu  ! Ajoutons que dans tous les cas de figure, soit l’on
procède en aval à l’élection de députés, soit l’on sélectionne au
départ les membres de l’électorat  (selon le «  cens 
» ou le  «=sexe  , l’âge)
  Il est clair que les constitutions instaurent une structure de
temps purement virtuelle, à laquelle un Michel Onfray semble bien
rigidement attaché, coûte que coûte  reprochant aux gouvernants
de ne  pas s’en tenir, s’en être tenus,  à leurs projections sur
l’avenir. En dehors d’un empirisme fait d’ajustements successifs qui
laisseraient les gouvernants apprécier à leur guise les mesures à
prendre au vu de la situation  et d’un constitutionnalisme borné, 
il ne reste plus que le recours à une cyclologie dont le statut
scientifique n’est pas  reconnu officiellement.
L’idée selon laquelle plusieurs formes d’humanités coexisteraient
est défendue par certains auteurs tels que Boris Moravie. (cf. 
«  Gnosies/ Étude et commentaire s sur la tradition 
ésotérique de l’orthodoxie orientale. Tome III  Cycle ésotérique».
Paris La Colombe,  1965,  pp. 156  et seq ) et le débat tourne 
autour de l’humanité adamique face à une humanité pré-adamique.
Selon Mouravieff (mort en 1966), l’humanité adamique est l’ivraie-
ce sont des « anthropoïdes  »- ce qui correspond à ce que nous
appelons des «  androïdes  » et celle qu’il appelle pré-
adamique le «  bon grain  »
Moravie  déclare  que ‘l’humanité terrestre se compose en parties
égales (..) d’adamiques et de pré-adamiques, l’équilibre étant
automatiquement ajusté  suivant les fluctuations des incarnations
des âmes adamiques  » On lit par ailleurs chez cet auteur « 
Lors de la création, les deux humanités avaient été placées sous
une autorité différente  » Mais il parle aussi d’un «  mélange des
deux races  »
Nous ne partageons pas les analyses de ce chercheur mais force
est de constater qu’il  semble nous avoir précédé dans une
certaine  exégèse  scripturaire en prise avec l’anthropologie.
  Pour nous la femme est réceptrice par exception et
émettrice le plus souvent alors que pour l’homme c’est l’inverse 
: il capte, il observe et de façon ponctuelle- au bout d’un long
processus- il formule et décrit. Mais étrangement,  il semblerait
que celui qu’on appelle «  ish  » corresponde à la femme
(c’est-à-dire Adam) et «  isha  »à l’homme, d’où un quiproquo en
hébreu qui fait que l’on s’adresse à une femme avec le pronom « 
At  » et à un homme (et à Dieu)  par le pronom  «  Ata  ».
.L’enjeu des prochaines décennies, des prochains siècles est
fonction des rapports de force entre ces humanités et il revient à la
France de jouer un rôle pionnier à ce propos, ce qui passe
évidemment par une prise de conscience.
Or, la lecture du Livre de la Genèse peut aisément induire en erreur
en matière de chronologie. Quel lecteur n’est pas poussé à
considérer un Abraham (Abram au départ)  faisant suite à un
Adam. Or, une telle filiation est à rejeter absolument. L’émergence
d’Adam, telle qu’elle est narrée dans les premiers chapitres du
premier livre du  Pentateuque,  est une histoire qui ne 
vaut  que pour une certaine humanité , à l’instar de la formule « 
Nos ancêtres les Gaulois  ». Quand Yahvé s’adresse à Abram, il
a changé de camp, il  a quitté celui des Élohim et des androïdes
adamiques pour celui des humains pré-adamiques, les premiers
occupants de la Terre. Comme nous l’avons signalé,  en ce XXIe
siècle,  la problématique reste tout à fait actuelle en la personne
des femmes, descendantes de l’Humanité adamique et des
hommes, issus de l’Humanité pré-adamique.
Nous avons signalé  dans nos travaux sur les éditions des
Centuries de Nostradamus, le fait que des textes appartenant à des
camps différents, en l’occurrence catholiques romains et réformés
avaient été finalement réunis. De même, la « Bible  » des Hébreux
aurait- bien avant-  réuni des textes correspondant à des récits 
visant deux humanités distinctes, ce que la critique biblique avait
signalé- à partir du XVIIe siècle-  en distinguant le recours croisé à
Yahvé et à Élohim. Tout comme on aurait bien tort d’attribuer les
Centuries à un seul et même auteur, sauf à le considérer comme un
compilateur, de même l’idée d’un  rédacteur unique de la Bible ne
viserait qu’à masquer son manque d’unicité.
Le film Blade Runner  (d’après Philip  K.  Dick) nous
sensibilise à la chasse aux androïdes. Comment démasquer un
androïde très réussi  ? C’est bien là l’occasion de mieux définir
notamment ce qu’il faut entendre par «  génie adamique  », ce qui
ne saurait s’assimiler à l’idée de miracle yahviste pas plus qu’à celle
de cyclicité élohiste. Nous dirons que l’androide n’est pas en
mesure de distinguer entre le «présent  » (du latin praesse, ce
qui  se présente) , ce qui est donné à voir  -cela exige un certain
sens de l'observation qui n'est pas partagé également par tous pour
paraphraser Descartes,  par- delà toute description  et sa
représentation, virtuelle. Et c’est pourquoi nous ne réduisons
nullement le féminin du génie adamique (Adam) à la femme, ce qui
n’est pour nous qu’une image, une analogie et rien d’autre. Or, l’on
sait que dès que l’on se sert d’une image, d’une comparaison pour
formuler sa pensée, le risque est grand que l’on prenne la formule
«  à la lettre  ». Toujours, en brodant sur  Descartes, il est bien
rare que les gens reconnaissent ne pas avoir «  compris 
» quelque- chose  .
  Le génie adamique est en quelque sorte le prophète
moderne et c’est un personnage qui reste assez mythique
notamment dans l’esprit des femmes, en ce qu’un tel statut semble
leur être inaccessible. Croire qu’il aurait suffi  ou suffirait
d’instaurer des conditions plus favorables aux femmes pour que l’on
puisse- enfin  ! - accueillir des génies adamiques femmes nous
semble un leurre et relever du mythe de Pygmalion. Il est temps que
l’on cesse de nier les différences entre les humains mais aussi entre
les dieux.  On voit bien que l’on est confronté à un discours « 
unitaire  » qui nie  mordicus en bloc, envers et contre tout, 
toute différence d’aucune sorte.

Le besoin d’homogénéité
Les femmes comme  les  Juifs (Yéhoudiens) - deux thèmes
abordés par Sartre et  Beauvoir au sortir de la Seconde Guerre
Mondiale- ne sauraient ainsi  renoncer à exister en tant
qu’ensemble spécifique. Ils ne peuvent que changer 
l’image que l’on colle sur celui-ci, ce qui correspond en effet à un
salutaire nettoyage de saison. Cela dit, il importe d'éviter le travers
consistant à vouloir tout expliquer d'une personne du fait de son
appartenance à tel ou tel groupe ou encore de généraliser le cas
d'une personne à tout le groupe dont elle partage un certain
paramètre identitaire!  Il importe d’’éviter- tout de même- 
de se laisser envahir par un certain sociologisme lequel 
vise à étouffer l’approche ontologique. Certes, la soumission,
l’oppression, la persécution, génèrent des «  conditions  »
sociales qui peuvent être étudiées mais encore faudrait-il expliquer
pourquoi telle ou telle population  aura connu un tel sort. On
évitera de prendre les conséquences pour les causes  !
En refusant de se positionner collectivement,  l’on risque fort de
produire des réactions viscérales de rejet  car notre corps sait – et
c’est là un enjeu vital - à quel point il doit se méfier  de ces virus 
qui tendent  à brouiller nos perceptions. Il en est de même pour le
corps social et cela peut certes prendre des formes extrêmes 
comme avec le « judenrein » de Hitler - littéralement lavé de ses 
«  Juifs ou la « limpieza de sangre » (littéralement la propreté du
sang)  des Espagnols, ou encore la constitution d'un ghetto à
Rome à la demande d'un pape- cette volonté de purification raciale,
mais  c’est bien là la formule susceptible de clarifier le débat.
L’image d’un jardin nous parait bien illustrer notre propos : il s’agit
d’élaguer, d’enlever ce qui est mort pour ne garder que ce qui est
vivant. Mais ce qui est relativement aisé quand il s’agit d’un jardin,
l’est beaucoup moins face à un savoir et bien plus rares sont ceux
qui sont capables de déceler ce qui est mort au sein d’une tradition,
d’une société.
Le langage courant à perpétué une telle dialectique : on parlera
d’un « sale  type », d’une « sale affaire », on dira « c’est du propre
», «à proprement parler », « au sens propre » (par opposition à«
sens figuré») , sans que cela renvoie nécessairement à un
problème de propreté ou se saleté, au premier degré.
Il y a là quelque paradoxe quand on sait que les femmes ont
souvent été vouées à tout ce qui visait à nettoyer : vaisselle, 
lessive, ménage et encore de nos jours, les femmes semblent
souvent  plus qualifiées, mieux formées pour veiller à la propreté,
encore que de nos jours, l’électro-ménager tende à 
relativiser le problème. Mais toute addition s’oppose à l’idée de
propreté,  est artifice comme l’est le maquillage et à 
plus généralement toute appropriation, tout emprunt. Qui vole un
œuf vole un bœuf. Il y a un temps pour « compléter » et un 
temps pour évacuer. En 1966, nous écrivions : « Non seulement les
gens s’approprient des théories qui ne sont pas les leurs mais en
plus ils ne les comprennent pas et c’est pour cela qu’elles ne sont
pas leurs. ». Faut-il rappeler cependant comme le rappelle l'adage 
: ne pas vider le bébé avec l'eau du bain  que tout nettoyage
génère paradoxalement de la saleté à commencer par celui que
nous opérons quand nous nous soulageons de toutes nos
impuretés. Inversement, celui qui n'éprouve pas le besoin de se
nettoyer épargnera son environnement On est bien  là face à un
dilemme qui interpelle tout particulièrement  les femmes, dont on
a dit à quel point elles avaient besoin de se vider sur autrui 
de tout ce qui les encombre,  traitant l'autre, en quelque sorte,
comme une poubelle, ce à quoi servent souvent les confesseurs et
les thérapeutes de tous bords.

L’absence d’hommes capables de mener à bien un tel 


nettoyage au sein d’un groupe conduit à une sclérose, à une
cristallisation, avec le maintien inconsidéré d’éléments qui auront
perduré, traîné, bien au-delà du temps qui leur avait été imparti.
L'idée de catharsis est essentielle et on la trouve notamment chez
les Cathares. (cf. Jean Blum. Mystère et message des Cathares 
Ed Du Rocher, 1989, pp 90 et seq)
La couleur noire  nous apparaît ainsi comme une sorte de défi à la
mission de nettoyage. Celui qui recourt à cette couleur croit ainsi
empêcher qu’on  note son état de propreté puisque le noir est la
couleur de la saleté. S’habiller en noir  et non pas en blanc signifie
que l’on se refuse à exposer sa noirceur.
Sauf à inventer des logiciels capables de mener à bien de telles
opérations de décrassage,  il semble que les femmes  se
manifestent avant tout comme une force de résistance et c’est en
quelque sorte le fondement des tensions entre les deux sexes. Une
chose est de nettoyer ce  qui nous est extérieur, une autre de le
faire pour ce qui nous est intérieur.
Rappelons que pour nettoyer un objet, il faut être capable
d’observer ce qu’il est, ce qui s’y est ajouté.  On porte un regard
mais l’on peut aussi faire preuve  * de mégarde. Chacun sait que
des assiettes sales issues d’un même service se distinguent alors
que lorsqu’elles sont propres, on ne parvient plus à les distinguer
les unes des autres, ce qui permet de percevoir des constantes
qu’occultait la saleté. Quand nous disons, en français, au sens 
propre, cela signifie dans son sens premier, par opposition au sens
« figuré». En cela, nous dirons que nettoyer, c’est déconstruire,
démonter, dénouer mais aussi dégager.
On voudrait insister sur le point suivant : le nettoyeur  est un peu
un inspecteur des « travaux finis », il intervient pour corriger ce qui
ne va pas et seulement si cela ne va pas.  Il se manifeste donc
dans un deuxième temps pour éventuellement corriger le tir.
Autrement dit,  il faut que quelque chose se soit dégradé pour
justifier son intervention.
On peut juger du bon fonctionnement, de la qualité d’organisation
interne d'une société à l'aune de la propreté de ses installations.
Cela ne signifie pas que les gens ne salissent pas, n’abîment pas,
mais cela indique qu'il en existe d'autres qui passent régulièrement
derrière eux pour rétablir  et maintenir- on parle de maintenance-
un certain ordre et il faut bien comprendre que la première catégorie
est bien plus nombreuse que la seconde. Il suffit de quelques
personnes vigilantes et compétentes pour  éviter le délabrement,
le pourrissement.
Cela dit, il nous apparaît que nous devons payer quand il s’agit de
nos « droits » et être payé quand il s’agit de nos devoirs. Nous
avons le droit de  consommer, donc de détruire (consumer) et
nous devons payer pour cela et en contrepartie, nous avons le
devoir de préserver  le bon état des choses et être payé en
contrepartie. Tel est en tout cas le principe que nous posons.
L’argent qui est payé par le consommateur  servira donc à payer
le producteur mais plus largement celui qui maintient un certain
ordre des choses, qui remet de l’ordre dans les affaires. Et le
producteur  emploiera à son service des personnes pour 
développer ses activités, ce qui  leur conférera un certain pouvoir
d’achat qui permettra d’enrichir le dit producteur lequel sera en
mesure de payer des salaires et ainsi de suite. Mais pour nous le
producteur est d’abord quelqu’un qui est conduit à renouveler, donc
à nettoyer et c’est en cette qualité qu’il trouvera sa place sur le
marché.  En effet,  celui qui lance un nouveau produit 
va permettre d’évacuer l’ancien quand on ne sait pas le réparer. Le
producteur est donc par essence un novateur et c’est en ce sens
qu’il est justifié à être payé alors que le consommateur est voué à 
salir, à souiller, à  détruire et à corrompre ce dont il se sert ; ce qui
explique qu’il devra payer, en compensation pour que ce qui a été
abîmé soit remplacé ou réparé.
On est payé pour laver et pour  recueillir les déchets- y compris le
psy qui écoute ses patients-  et  on paie pour salir, pour user,
pour  casser, pour polluer, pour se décharger physiquement et
psychiquement. Nous sommes payés pour rétablir, pour ranger ce
qui a été dérangé, pour réparer ce qui a été abîmé, pour nettoyer ce
qui a été sali car c’est là une activité vitale pour une société que de
maintenir en bon état  ses divers dispositifs et cela va de la
femme de ménage  au plombier , de l’historien  à l’éboueur. A
contrario,  quand nous sommes en situation de salir, d’abîmer,
cela vient au débit de ce que la société nous doit par ailleurs pour 
notre activité de nettoyage. On notera toutes les campagnes pour la
propreté notamment auprès des propriétaires de chiens, lesquels
sont priés de ramasser les immondices laissés dans la rue 
par  leurs compagnons.  Il ne s’agit nullement d’éviter de salir,
au demeurant mais de disposer d’un personnel capable de nettoyer
en temps utile. C’est alors que l’on peut parler d’une bonne
organisation. Dans certaines villes, il est évident que trop de gens
salissent et pas asses ne nettoient et cela vaut évidemment 
au propre comme au figuré. Ajoutons que l’État  a le droit de
percevoir des impôts, des « contributions » dans la mesure où il
assure un certain nombre de services d’hygiène, à toutes sortes de
niveaux , tant sur le plan matériel que moral et qu’il vise donc à
éviter tout pourrissement, toute dégradation au-delà d’une certaine
limite de temps. Mais selon nous, l’Etat central autour duquel gravite
les diverses composantes qu’il a su englober  en un instant T, 
a la charge de traiter non pas directement avec les citoyens mais en
passant par les structures collectives au sein desquelles les
individus s’inscrivent, selon toutes sortes de critères, religieux
régionaux, professionnels.  Quant à l’intégration des personnes,
elle ne saurait s’effectuer en dehors  des dites structures, que ce
soit sur le plan social ou fiscal. Selon nous, l’État a pour tâche de
fixer les redevances et les services  dus par chacun de ces
ensembles, les dits ensembles devant répartir les contributions
entre leurs membres, selon une économie de proximité et en
passant par une forme de démocratie directe qui ne fait sens que
dans un cadre spécifique. D’ailleurs, ce système fiscal   
aura notamment fonctionné pour les communautés juives taxées
collectivement par l’État, tant en France que dans les territoires
avignonnais du Pape..
. La vague actuelle de terrorisme  a conduit- préventivement- à 
développer l’idée de population  à risques mais cela vaut aussi
dans d’autres domaines où les chances de sucés  professionnel
remarquable  apparaissent comme infimes pour tel groupe. 
D’un point de vue économique, on est obligé de travailler sur des
probabilités sinon on  est obligé d’attendre que  le pronostic soit
ou non  infirmé ou confirmé, ce qui est un luxe  hors de prix. On
sera donc bien obligé de classer les gens dans des catégories
offrant – aussi bien positivement que négativement- des
probabilités. Le temps des investissements  effectués
indistinctement, notamment sur le plan scolaire,  ne fait plus guère
sens désormais.
Pour nous, le génie adamique est celui qui est capable de réveiller
le génie adamique assoupi d’un monde. Il est celui qui enclenche
un nouveau processus et  ne serait donc confondu avec ceux qui
lui emboîtent le pas et qui eux relèvent d’un génie adamique
collectif – comme on parle du génie adamique du christianisme. Les
femmes ne font sens qu’au regard de ce génie adamique collectif,
elles n’enclenchent pas par elle-même un renouvellement et ne
peuvent que l’accompagner et le prolonger.
 
 
Pour un statut des  personnes à haut potentiel
On dit  « mieux  vaut prévenir que guérir » mais force est de
constater que cela correspond à des démarches fort 
différentes, car prévenir  requiert bien plus de moyens que guérir 
car cela concerne un bien plus grand nombre de personnes, en
amont.  Guérir serait donc un pis-aller, une pratique au rabais, 
n’exigeant pas de travailler sur les probabilités.
  Quand une activité est assurée par une majorité de
femmes  et de machines, cette activité doit être classée "à faible
potentiel», étant entendue que c'est la façon dont cette activité est
conduite qui est en  cause. Par exemple, une majorité de femmes
rabbins conduirait à  penser que cette activité est conduite de
façon trop mécanique, routinière. Avoir une majorité de femmes
quelque part serait donc une victoire à la Pyrrhus et la présence
d'hommes serait dès lors jugée indésirable ou désigner des
hommes en crise de potentialité. On retrouve la notion de
"dérogation"; Telle activité jugée dérogatoire ferait perdre le statut
de "fort potentiel" pour des hommes. Napoléon  avait compris que
l’effort devait se focaliser sur une élite, le bas peuple étant voué à
se contenter de quelques fondamentaux.
  Il est hors de question que des hommes fassent un travail
qui peut être laissé aux femmes pour des raisons purement
matérielles. C'est le travail des femmes et des machines qui doit
permettre de prendre en charge les personnes à haut potentiel.
Nous avons indiqué plus haut que le temps politique devait
comporter alternativement une dimension extravertie de forte
consommation, de croissance du «  pouvoir d'achat  »,
de crédit accordé aux ménages (au prix de baisse de la fiscalité
pour les plus riches)  et une dimension introvertie d'austérité, de
recentrage sur l'exploitation du potentiel  intérieur, ce qui passe
par une certaine gratuité..
  Cela dit, il suffit d’un très petit nombre d’»éveillés » pour
que l’Humanité soit « sauvée » et « lavée ».  Le contrôle qu’une
élite exerce sur la masse, tant sur le plan politique, économique,
scientifique, artistique, permet de maintenir l’ordre mais force est de
constater que périodiquement  l’on bascule dans le désordre. 
Mais le désordre se présente sous des aspects qui peuvent faire
illusion  : le refus de tout a priori sur le sexe, la race est-ce que
cela ne génère pas du désordre  en ce sens que l'on s'interdit de
prévoir et de prévenir, que l'on se condamne à réagir après coup 
? A  partir du moment où l'on ne veut rien savoir à l'avance, pour
éviter tout «  préjugé  », il est loisible d'imposer n'importe quelle
utopie puisque le passé n'a pas à être connu, pris en considération,
en compte, respecté, ce qui conduit à des régimes totalitaires de
gauche, c'est à dire qui ne supportent  et ne tolèrent, du moins en
principe,  aucun clivage.. Quant au national-socialisme, il
combine à la fois à l'extérieur, une forte affirmation nationaliste et à
l'intérieur,  une vision fasciste de la société.
Pour les femmes, c’est le nombre qui  est le fondement du
pouvoir,  leur instinct les persuadant qu’un individu seul n’a pas de
poids,  les hommes, au contraire, savent, tout aussi
instinctivement  que la qualité prime sur la quantité et qu’un
homme au meilleur de lui-même tiendra tête à toute une armée de
femmes. La force de cet homme, c’est sa capacité de
déconstruction – on parlera ici de la fonction « rétro » qui s’en prend
à la Surconscience-  qui lui permettra de réduire à néant 
les positions tenues par les femmes et dont il devine les failles. 
Il conviendra de distinguer entre exigences extérieures, celles de la
surconscience et  intérieures, celles de la Subconscience. 
Celui qui se plie aux exigences extérieures  est indifférent à ce
qu’on lui fait faire tandis que celui qui se plie aux exigences
intérieures est indifférent à ce qu’on attend de lui et privilégiera  ce
qui émane de lui –même,  et qui le poussera instinctivement  dans
le sens de l’intérêt général/ Pour l’un, les difficultés sont dans
l’accomplissement de ce qu’on attend de lui, notamment  aux
contraintes  de temps imposées, ce pour quoi il est payé alors que
pour l’autre,  les difficultés seront liées  à la complexité même du
traitement des données.
On notera que dans le langage courant, il est des produits que l’on
achète nécessairement en nombre et d’autres à l’unité. On ne vend
pas une tomate, une fraise  mai des tomates, des fraises alors
que l’on achète une maison, une voiture. Le singulier et le pluriel
nous apparaissent  ici comme des marqueurs qualitatifs. L’usage
du singulier pour désigner tout un groupe est  caractéristique d’une
tentative pour le groupe de marcher « comme un seul homme », au
prix d’un certain embrigadement qui réduit ses membres à des
godillots, comme on dit pour les partis politiques, « le » Parti.
L’homme est un pompier pyromane, et c’est là la clef de son
pouvoir.
Il remet en question, il mine le consensus en vigueur, le discrédite
et ensuite il s’offre à en trouver un nouveau. On n’a rien trouvé de
mieux pour le neutraliser que de perpétuer les anciens consensus
pour n’avoir pas à faire appel à ses services.  Toute remise en
question du statu quo apparaît  pour les femmes comme une
menace, avec la crainte du retour du mâle dominant. La seule 
forme de progrès  à laquelle les femmes adhèrent est celle qui 
vise à étendre le consensus à tous, à partager ce qui est
disponible.  Les femmes s'inscrivent dans un monde déjà là, qui lui
préexiste. Elles militent  en faveur du partage du gâteau, c'est
leur seule revendication, leur seule critique. L’égalité impliquerait
des parts égales. En fait, l’égalité  est fonction d’un certain niveau
à atteindre tant vers le haut que vers le bas, ce qui débouche sur un
nivellement. Il s’agirait en  fait d’arriver à un « bon niveau », à une
norme, c’est notamment le rôle des  puéricultrices,  des
éducatrices.  L’égalité exige donc  effectivement  de fournir
un certain travail, une certaine progression, de suivre un certain «
régime », un « programme », ce  qui  exige de savoir d’où l’on part
et de déterminer où l’on va, le but  à atteindre, de définir les
obstacles à franchir, et les handicaps à combler. Il ne s’agit pas de
se polariser sur le but final mais de connaître  les étapes à 
franchir  sans mettre la charrue devant les bœufs.
Le  partage conduit à une détérioration de ce qui est ainsi réparti.
Plus on est nombreux et plus la tentation d’économiser sera
croissante. Si j’économise sur une personne, cela ne vaut guère la
peine alors que si j’économise à une grande échelle de temps et
d’espace, on aura bien du mal à résister à une telle option. La
qualité de vie – c’est-à-dire une vie de qualité- déclinera en
proportion de l’ampleur du partage et ce qui ne se partagera pas ne
sera guère recherché. La surconscience se partage car elle nous
est extérieure, pas la subconscience qui est une affaire intérieure.
On nous parle de qualité de vie alors que de plus en plus 
l'on s'aperçoit que ce qui compte, c'est de travailler et non de 
quel travail  il s'agit , de manger  et non ce qu'on mange, ce qui
correspond à un nivellement par le bas as des valeurs et des
attentes. . La quantité (au sens de combien en espagnol cuanto) se
substitue à la qualité (au sens de quel?)
Il nous apparaît que tous ceux qui sont engagés dans  un
processus égalitaire- qui part précisément d’un état qui ne l’est pas-
sont tentés par  l’abstraction voire par la philosophie lesquelles
semblent incapables d’appréhender les spécificités puisque leur
vocation serait d’unifier. On a certes les mots « homme » et «
femme » mais on dispose aussi de la formule «être humain » qui
semble  vouloir abolir un tel distinguo. Il nous semble, en tout cas,
que celui qui nie  les différences de potentiel entre les deux sexes
sera conduit a fortiori à nier ce qui peut distinguer les Juifs des non
Juifs alors même qu’aucune différence anatomique n’est patente.
On nous répondra que les différences culturelles sont indéniables
mais pas celles qui ne seraient que du domaine de la nature,
comme si nous avions vocation à remettre en question ce qui est de
cet ordre ! Le féminisme s’inscrirait alors dans une démarche de
subversion de la Nature, ce qui semble assez peu compatible avec
une posture écologique. Nous retrouvons le conflit entre deuxième
et troisième créations, la deuxième création remettant en question
l'ordre primordial en guettant l’apparition de signes annonciateurs
de temps nouveaux, dont la jeune polonaise devenue Marie Curie
aurait été instrumentalisée comme figure de proue, à propos de la
radioactivité mise en évidence par Henri Becquerel en 1896, avec
lequel elle partagera en 1903 un Prix Nobel tout comme Michel
de Nostredame l'avait été, au prix de fausses éditions antidatées,
pour incarner, personnifier le néo-prophétisme..
  Est-ce’ là un progrès ou une régression que  de préférer
les expressions les plus vagues, les plus générales qui sont le
propre de l'usage de toute langue, dès lors qu'elle ne recourt pas
aux adjectifs et aux adverbes ? Le débat se retrouve sur le plan
juridique lorsque l’on met en avant la nationalité, la citoyenneté
française comme la « preuve » d’une certaine égalité de tous ceux
qui peuvent la revendiquer. On peut aussi considérer que tous les
livres se valent puisqu’ils sont tous désignés à l’identique. 
C’est pourquoi nous avons développé une théorie linguistique (cf. 
infra) qui  implique que tout  nom ou verbe soit complété par un
adjectif ou un adverbe, d’où la nécessité d’un binôme 
nom+ adjectif  et verbe + adverbe, dont  la tradition grammaticale
perpétue le principe. Ajoutons les pronoms personnels: si dix
personnes disent « ma voiture », est-ce que cela signifie pour
autant  qu’elles parlent de la même voiture, d’une seule et même
voiture ?
Le fantasme égalitaire des femmes, c’est que  tout le monde soit
logéà la même enseigne, que ce qui est  bon pour l’un l’est pour 
l’autre , ce qui autorise de se répéter à l’infini face aux personnes
les plus diverses comme une machine qui veut que l’autre s’adapte
à elle et non l’inverse !
Les femmes se persuadent que ce qui vaut pour l’un vaut pour
l’autre, sans considération du contexte, de l’espace-temps. 
Elles appliquent la même méthode, le même traitement à tous.
C’est en ce sens qu’elles vivent leur demande d’égalité.
 
Comprendre le génie adamique
Le génie adamique reste un personnage mystérieux mais il s'agit
en fait de l'homme (non de la femme). Il a besoin  de silence, de
solitude, puisqu'il a déjà en lui- même ce qu'il lui faut. On peut dès
lors se demander quelle est la véritable portée de la proposition par
« Dieu  » (Genèse II) de pallier l'état d'isolement d'Adam, génie
adamique. Rappelons d'ailleurs comme on dit qu'il y a des activités
du corps que l'on ne saurait déléguer  : je ne peux manger ou
boire à la place de mon prochain et selon nous l'on ne peut non plus
penser à sa place, ce qui exige que je laisse du temps à mon
prochain pour qu'il gère ses propres affaires tout seul.
Selon nous,  une telle démarche visait en fait, ni plus ni moins,,
qu'à affaiblir le dit génie adamique pour l'empêcher de parvenir à un
maximum de puissance. On retrouve la même démarche avec
l'arrêt de la construction de la Tour de Babel.(Genèse XII) 
On notera cette formule de Genèse III, 22 «  Yahvé Élohim  dit 
: Voici  Adam  devenu  comme l'un de nous (KiEhad miménou) 
» Il s'agit bien là d'une hantise récurrente face aux potentialités
d'Adam si l'on n'y met point quelque frein. Mais cela montre surtout
qu’Elohim est réellement un pluriel et désigne un ensemble de
dieux.
 
On aura compris que l'génie adamique ne peut qu'être perturbé par
toute présence extérieure, que cela lui fait perdre une partie de ses
moyens. Inversement, Isha  »  n'a pas ce problème en ce
qu'elle se nourrit de ce qui lui arrive, de ce qui lui parvient et advient
et la remplit, l'occupe. C'est dire à quel point le mode de vie idéal
des deux populations diffère, voire est incompatible..
Dieu est donc constamment partagé  : il crée Adam mais
immédiatement après, il le conduit à produire lui-même sa propre « 
création  » de façon à rétablir une certaine égalité. Tout comme
Dieu est encombré par ce qu'il a créé, il faudrait qu'Adam le soit, à
son niveau, d'où la «  formation  » par Adam avec l'aide de Dieu 
de la «  Isha  » qui est en fait un être neutre,  non affecté
par ce qu'il véhicule..
 
 
 
UNE DYNAMIQUE D’UBIQUITÉ
 
L’homme a  besoin de se  démultiplier et  il est certes 
important qu’une découverte, une invention  faite par un individu 
puisse se diffuser le  plus largement possible. L’instrument de cette
ubiquité  est  la femme et  c’est un rôle qui n’est nullement mineur
sur le plan quantitatif sinon sur le plan qualitatif. La femme seule
n’est rien mais les femmes prises dans leur ensemble sont un
acteur majeur de l’Histoire. La grève est typiquement un acte qui ne
fait sens  que s’il est suivi par  un certain nombre de personnes. 
A un certain stade, c’est le nombre qui importe et non la qualité de
celui-ci ou celui-là. D’où le décalage des critères entre ceux qui sont
« dans la salle » et ceux qui sont ‘sur scène » et qui reste marqué
peu ou prou par une dialectique masculin/féminin. D'ailleurs le 
» présocratique  » Héraclite insistait sur le fait que la réalité est une
dynamique des contraires.
La tentation existe de compenser le manque de qualité par
l’abondance, le vide par le remplissage, ce qui signifie souvent une
forme de plagiat. C’est vrai pour la nourriture qui « tient bien
l’estomac » mais cela vaut aussi pour nos comportements. Ce qui
renvoie aux moutons de Panurge. On préférera une opinion
médiocrement  étayée mais largement partagée. Mais qu’est-ce
qu’une opinion si ce n’est quelque ornement du langage que l’on se
sera approprié en quelque magasin de prêt à porter intellectuel et
dont on n’a pas à connaître le mode de fabrication pas plus que
lorsque l’on achète quelque objet dans le commerce ?
De nos jours, on parle beaucoup de délocalisation et  c’est là une
expression  très intéressante  en ce qu’elle  implique un
changement de lieu. En ce sens, ne peut—on dire que les hommes
auraient pu, à un moment donné de leur histoire, délocaliser 
certaines de leurs fonctions en les reportant sur les femmes à
commencer par le travail très astreignant  lié à la procréation de
9 mois qui fait d’elles  des couveuses recueillant et cultivant 
le sperme masculin.  La femme préexiste à l’alliance avec l’homme
tout comme le peuple hébreu précède-selon nous- sa rencontre
avec son dieu. Il y a 50 ans, nous formulions ainsi notre position : «
si le peuple  Juif  (sic) a été choisi, c’est qu’il existait auparavant
». Au départ, il y a toujours l’embarras du choix et ce n’est qu’avec
le temps que les choses se décantent, on passe de l’universel au
singulier et pas l’inverse, comme on peut l’observer pour toute
forme d’élection et de sélection. En ce sens, le christianisme qui
entend ouvrir le  à tous irait à contre-courant d’une telle logique.
Tout au plus, peut-on dire que ceux qui sont mis en avant agissent
dans l’intérêt  général à condition de ne pas confondre l’émetteur
et le récepteur  !
Notons que ce « travail » n’exige aucune formation de la part du
milieu mais  relève d’un processus  interne qui s’apparente à
l’instinct et que nous situons dans le champ de la Subconscience. 
D’aucuns soutiennent, non sans une certaine mauvaise foi, que les
nouveau-nés incarnent le futur et l’inconnu : au regard de
l’anatomie, les enfants qui naissent aujourd’hui sont identiques à
ceux qui naquirent il y a plusieurs siècles. On rappellera que 
le fœtus est doté de sa propre dynamique et que la femme ne fait
que lui offrir un environnement approprié susceptible d’être assuré 
par d’autres moyens. Signalons aussi que  tout être vivant 
est doté d’un appareil lui permettant d’assurer sa survie, à
commencer par ce qui concerne sa digestion laquelle ne se
distingue pas radicalement de la procréation. Dès que l’on absorbe
un aliment, s’enclenche automatiquement tout un processus et le
sperme est-il  fondamentalement autre chose pour le corps de la
femme  qu’un « aliment »  dont le traitement lui échappe
heureusement  et dont  la maîtrise n’est  réaffirmée qu’au
final, lors du stade d’évacuation lequel  permet de passer du non
visuel  au visuel, qu’il s’agisse d’excréments ou  d’un 
petit d’animal, d’où l’importance accordée au résultat final, à la
façon dont la plupart des utilisateurs d’appareils  ignorent leur
fonctionnement mais se contentent d’en connaître le mode d’emploi,
ce qui n’est pas du tout la même chose.  Il semble heureux que 
bien des processus se déroulent sans que nous n’en assurions le
suivi car cela  multiplierait certainement les risques d’échec. A
titre de comparaison,  celui qui joue d’un instrument extérieur est
bien plus maître de ce qu’il fait que s’il se repose sur un
fonctionnement interne. Cela dit, entre ces deux extrêmes,  il 
reste des fonctions intérieures sur lesquelles nous avons une
certaine prise du commencement à la fin du processus et pas
seulement au commencement et à la fin. Par exemple, 
quand  on  interprète un morceau de musique,  il nous faut
maintenir  une attention constante laquelle cependant n’est pas la
même que lorsque l’on improvise, au regard du rôle de certains
automatismes. Le mot même d’interprétation n’est-il pas au
demeurant galvaudé quand il désigne de simples exécutants, des «
lecteurs » ? L’interprétation  n’implique-t-elle pas une traduction,
une transcription, un commentaire ? On notera que la plupart des « 
grands interprètes  » sont des hommes.
L’ubiquité permet de se décharger, de s’épargner  des 
tâches pénibles, usantes – en mobilisant des forces environnantes
– en constituant  une forme de symbiose, de synergie. Toute
pratique  prolongée et routinière est éprouvante et  l’élite 
a vocation à la déléguer.  On se demandera si la distinction
classique entre le corps et l'esprit n'est pas celle entre  ce que
nous gérons en toute conscience et ce qui  se met en place par le
biais d'automatismes. On aura compris que nous distinguons
nettement entre automatismes intérieurs et automates extérieurs et
l'on peut classer dans le domaine des automates tout ce qui est
censé obéir à notre volonté mais qui ne fait pas partie intégrante de
nous-mêmes. Il nous apparait que l’humanité aurait ainsi maintenu
le principe –du moins pour son élite laquelle autrement dérogerait-
de ne pas être au contact direct de la machine, entendons pas là de
tout outil forcément aliénant qui viendrait prolonger notre capital
génétique  ?
Ce faisant, cette élite (oligarchie, selon Aristote) 
démultiplie son pouvoir dans le temps et dans l’espace.
Avec cette notion d’ubiquité– que l’on retrouve quelque part dans la
pratique de la polygamie-  on comprend que les hommes aient
vocation à être minoritaires au sein d’une société, ce qui n’est 
pas le cas de nos jours et fausse les perspectives. Or,  les
régimes  démocratiques conduisent à donner le pouvoir à une
majorité, tous sexes confondus,  ce qui génère un perpétuel
mécontentement par rapport à ceux qui sont censés représenter les
électeurs, d’autant qu’en cours de mandat, les priorités peuvent
changer. Il est naïf de croire qu’un programme voté à un certain
moment doive impérativement être appliqué tout au long de la durée
du mandat. Mais littéralement, la démocratie est le pouvoir 
rendu au peuple, qui en dépossède les dirigeants.  La
démocratie ne fait sens que dans le cadre d’une lutte des classes.
Aristote a montré dans sa Politique (Livres VII  et  VII) quelles
pouvaient en être les dérives comme d’ailleurs pour le cas de figure
opposé, celui de l’aristocratie, le pouvoir des meilleurs. (Oligarchie,
démagogie)
 
Comment est-il dès lors possible de trouver un équilibre viable dans
de telles conditions ? Rappelons qu’un romancier ne choisit pas ses
lecteurs alors que ses lecteurs le choisissent, tout simplement parce
que le nombre de romanciers est plus petit que celui  de lecteurs.
On ne saurait  toutefois confondre le profil du romancier avec celui
de ses lecteurs pas plus que celui du thérapeute avec celui de ses
patients. Le romancier peut ne pas aimer lire des romans et le
thérapeute n'est nullement forcé de pratiquer pour lui-même ce qu'il
pratique pour autrui. Ce qui est lié à la question du contre-transfert.
Pour notre part, nous pensons que la bigamie est un pis- allé 
et que l’on en a fait de nécessité  vertu. Il est important que l’on
sache distinguer l’exception et la règle,  la norme et
l’arrangement temporaire, le point de départ et ses déviances, le
structurel et le conjoncturel  mais en pratique on finit souvent 
par ne plus en être capable, Une  fois n’est pas coutume.
  Un tel  passage à la bigamie  a pu ainsi  être dû à
un excédent d’hommes, lié à l’immigration. Chez les Juifs
(yéhoudiens), c’est au XIe siècle, en milieu ashkénaze que la
polygamie cessera  bien avant  qu’il en soit ainsi dans le monde
séfarade.  Il nous apparaît que la bigamie est au cœur de la
problématique égalitaire  actuelle, dont elle constituerait une sorte
de matrice.  Elle ne respecte pas le principe de la dialectique du
singulier au pluriel et véhicule une vision faussée de la marche du
monde. On notera que les sociétés qui  favorisent la polygamie 
favorisent ipso facto l’homosexualité masculine, qui est le lot de
ceux des hommes exclus d’un tel régime qui rassemble les femmes
autour d’une minorité. On perçoit là nettement la distinction  entre 
la fonction génitrice et la seule quête du plaisir qui n’implique pas
nécessairement le recours à la femme, sans parler évidemment de
la masturbation à laquelle se réduit peu ou prou la relation
homosexuelle.  En pratique, les femmes préfèrent partager un
bon amant que de se réserver  l’exclusivité  d’un mauvais.
Le  judaisme quand il s’interroge sur le célibat en arrive d’ailleurs 
à la que l’homme peut faire le vœu de célibat mais non la femme,
ce que nous comprenons ainsi : l’homme existe sans la femme mais
l’inverse n’est pas vrai. De même l’homme peut exister sans sa
voiture mais qu’est –ce qu’une voiture qui ne servirait pas ?
  Nous dirons que le mot sexe désigne avant tout
l'organe masculin éminemment visible et que c'est par abus que
l'on emploie le même terme pour la femme., dont la présence se
fait plus discrète à l'instar des la prise de courant.. (cf l 
»article «  pénis humain  » sur wikipedia)
 
 
SOCIÉTÉS MASCULINES  ET SOCIÉTÉS FÉMININES
 
Il nous semble utile d'étudier le mode de fonctionnement de
groupes d'hommes  en comparaison de celui de groupes de
femmes. Nous formulerons à leur sujet les  hypothèses suivantes
à partir de nos propres réflexions et observations,  le nombre de
groupes presque exclusivement féminins allant, nous semble-t-il,
croissant, même si l'on doit reconnaître que la problématique n'est
pas tant quantitative que  qualitative, un homme au milieu de
femmes ou une femme au milieu d'hommes pouvant constituer des 
cas de figure particuliers. En fait, force est de constater que ce qui
se ressemble s’assemble irrésistiblement et donc qu’un groupe
tendra à exclure ce qui ne lui ressemble pas ou du moins
s’imposera une majorité d’un certain type  générant une minorité
d’un autre type qui devra se résigner à accepter peu ou prou les
valeurs de  la dite majorité.  De fait, les groupes à dominante
féminine ne semblent  pas être les plus cotés.  On notera
d’ailleurs le caractère unisexe de nombre de films, comme le très
récent The Great Short sur les milieux boursiers mais cela vaut
aussi pour les milieux de marins. Inversement, dans certains
milieux, la présence féminine est écrasante. Ce que l’on peut
concevoir à terme, c’est un système paritaire qui respecterait les 
valeurs des deux sexes, quand bien même il y aurait à un moment
donné une majorité de l’un  des sexes  de façon à 
faciliter l’évolution vers un certain équilibre. Encore, pour cela,
faudrait-il s’entendre sur ce que l’on met sous ces valeurs sans
tomber dans des clichés.
Officiellement, il n’y a pas de groupes trop « typés » mais en
pratique, force est de constater une tendance à l’uniformisation de
chaque groupe, tout en niant les faits au nom du projet affiché à
l’origine. En fait, il est intéressant de déterminer ce qui fait que le
groupe considéré existe au départ en ce que cela constitue un
double bind  : d’une part, son recrutement initial et de l’autre son
instrumentalisation. C’est ainsi que des gens qui se rencontraient
pour telle activité, d’un certain marqueur sociologique, 
vont se recycler autour d’une toute autre sans que le premier
marqueur ne disparaisse pour autant. C’est ainsi qu’un groupe peut
comporter un socle se situant sur un plan différent de sa raison
d’être mise en avant. Si la société française a instauré une dose de
laïcité et de diversité, de tolérance –au lendemain déjà des guerres
de religion-  qui étaient des guerres civile s- c’était sur la base
d’une société par ailleurs homogène et la question est de savoir si
le principe reste valable sans cette réalité sous-jacente. 
La Laïcité  comporte une dimension entropique  et impériale en
ce qu’elle permet d’englober des populations diverses et en ce
sens, le fait qu’une langue soit dominante ne saurait pour autant
mettre fin à l’existence de langues locales. Une telle langue finit par
ne plus pouvoir être associée avec une nation  au sens étroit du
terme, elle devient une super-langue, comme en Afrique pour le
français, permettant  de dépasser les clivages tribaux mais ne
suffisant pas à les effacer.
  En fait, le groupe ne se perpétue que s’il  se trouve un
substrat « objectif », ce qui implique une certaine similitude formelle
de ses membres,  avec ce que l’on pourrait appeler une prise de
pouvoir d’un élément qui  prétendrait  à une pseudo-
universalité. Nous avons ainsi pu observer dans tel groupe Juif
(yéhoudien) que la « table du Sabbat » est devenue la « table du
sabbat », c’est-à-dire qu’elle est devenue le lieu de rencontre de
femmes septuagénaires (donc des « sorcières »)  qui, font fuir les
autres catégories ;une personne, il, elle), comme la machine, 
indifférente à ce qu'elle véhicule, ce qui fait à la fois sa force et sa
faiblesse par rapport à l'homme. En ce sens, les femmes
correspondent à une constante basique, interchangeable d'une
culture à une autre, d'où la pratique de l'exogamie. Les femmes –
du fait qu’elles sont assimilables à des outils -  n'ont aucun mal à
s'intégrer à une nouvelle culture, quelle qu'elle soit, puisqu'elles
incarnent  ce qui est commun à toutes les cultures. Elles ne
sauraient être les marqueurs d'une culture donnée, ou si l'on préfère
elles peuvent se mettre au service de n'importe laquelle......
  Nous pensons que de toute façon, on ne saurait  nier les
différences entre valeurs masculines et féminines et il ne s’agit pas
que les uns l’emportent sur les autres au nom d’on ne sait quel 
processus « majoritaire » qui n’est nullement en mesure de gérer la
mixité. Il n’existe pas un modèle unique, « total » mais un 
dialogue entre le « nous » et le « vous », dans la prise de
conscience que toute  position comporte son contraire, aussi bien
dans le temps que dans l’espace. On peut même dire que d’entrée
de jeu, il est dit que l’homme est duel, masculin et féminin (ce qui
est repris dans Genèse V), ce qui ne permet pas de concevoir
d’égalité entre les sexes. (Genèse I, ce qui correspond à la
première alliance, laquelle précède celle avec Noé avec chaque fois
l’annonce d’une progéniture. Mais cette alliance s’opère, au nom
d’Élohim,  avec un homme alors que dans l’Exode, elle sera
conclue,  au nom de Yahvé, avec un peuple, Moïse n’étant plus
qu’un intermédiaire.
. Les minorités doivent être respectées en toute circonstance et ne
pas dépendre de quelque vote. Pour notre part,  nous pensons
qu’à ce revenu universel garanti  pour tous a priori, 
devra s’ajouter  un complément sanctionnant, a posteriori, les
réalisations de chacun, ce qu’il a fait du temps qui lui a été ainsi
offert et l’on pense à la parabole des talents (Évangiles) : qu’as-tu
fait de ce que l’on t’a donné ? ».
A l’avenir, la société devrait se stratifier au  fur et à mesure que
l’on comprendra le processus de sélection des meilleurs. Selon
nous,  l’éducation pour tous est souhaitable à condition de
comprendre –c’est bien là le revers de le médaille - que c’est le
moyen de repérer les meilleurs et donc de mettre sur le côté les
éléments les moins performants. L’éducation ne façonne pas tant
les personnes qu’elle ne les révèle quant à leur véritables
potentialités. La priorité est  bien de repérer les forces vives -et
notamment celles que nous qualifions d’adamiques- plutôt que
d’investir  à  fonds perdus sur des populations sans grand
potentiel, ‘l’éducation ne faisant pas de miracle  ! Ne pas le
comprendre, c’est pratiquer des politiques ruineuses et peu
effectives. On ne peut se contenter de philosopher sur l’Homme, il
convient de respecter un certain ordre des choses, ce dont la
philosophie et la linguistique semblent incapables de garantir 
; sinon par un  nivellement qui n’est qu’un cache-misère.
Certaines sociétés sont malades d’un déni de hiérarchie si bien que
certaines activités sont condamnées à être occupées par des
étrangers moins sensibles à un fantasme de dérogation..
  Le métier de testeur, de goûteur devrait apparaître
comme de plus en plus demandé. Il n’existe actuellement qu’à la
marge. Une partie de plus en plus importante de la population sera
payée pour essayer les produits et cela ne saurait être confondu
avec l’activité de consommateur lequel ne se voit proposé que des
produits déjà testés. Le testeur est un « consommateur » payé–et
non payant- pour consommer. C’est en quelque sorte une nouvelle
classe moyenne qui se profile à l’horizon que celle des «  goûteurs 
» en tous genres, ce qui ne se limite nullement à l’alimentation ou à
la pharmacie/cosmétique mais qui englobera aussi la culture en ses
divers aspects. Les gens seront ainsi  rémunérés pour donner leur
avis sur des musiques, sur des livres, ce qui se fait quelque part sur
les réseaux sociaux de façon assez empirique. L’enjeu, ici, c’est de
répertorier les ressources humaines dans une ville, dans une région
données. Ces personnes en charge ne seront plus engagées dans
des activités mimétiques en vue de décrocher un job, sans en avoir
les compétences nécessaires et prenant de ce fait la place de ceux
qui ont un vrai potentiel.
L’histoire de l’Humanité ne saurait se réduire à quelques vainqueurs
qui  monopoliseraient une dynamique ;  il faut considérer 
tout un peloton  d’auxiliaires comme dans le Tour de France. Le
sport  n'est pas censé-du moins en principe-  être 
truqué comme au théâtre où les rôles sont distribués d'entrée de
jeu. En d’autres  termes,  ceux qui arrivent en tête ont dû se
battre et triompher et leurs adversaires avaient toutes leurs chances
de l’emporter.  Le sport perpétue une matrice qui vaut dans la
plupart des domaines mais il le fait de façon caricaturale et
artificielle en privilégiant l'instant.  Pour un chercheur, il y a 
un moment où il avance dans son travail et cela reste un acquis
alors que dans le sport, tout est toujours remis en question de façon
souvent très aléatoire et une performance y  est relative aux
adversaires que l'on rencontre à un moment donné  bien plus
qu'ailleurs. Cela dit, ce n'est en principe pas un seul match qui
jouera mais une série de rencontres. Que vaut dès lors une
compétition pouvant se jouer sur un seul match , à élimination
directe?
  Bien plus,  il nous faut parler d’une « cité scientifique »
qui a pour impératif  d’accorder la palme au plus méritant, quoi
qu’il puisse en coûter à ceux qui n’ont pas décroché la timbale.
Monde certes cruel mais marqué par un certain fair-play : il faut être
beau joueur et laisser la place aux meilleurs, dans l’intérêt général.
Il est clair que si une population perd de son utilité, elle risque pour
le moins d’être réduite à la portion congrue à termes : on songe à la
diminution de la consommation de viande ou à la fin du rôle des
femmes dans la procréation.
Deux approches ici s'opposent  et en fait sont vouées à alterner,
l'une qui  pense que le collectif  vaut mieux que l'individuel 
et l'autre qui soutient que l'important est le choix du chef, de la tête.
Les astrologues distinguent la Lune qui symboliserait la foule et le
Soleil qui serait en analogie avec l’individu. Or, la Lune est une
valeur féminine et le soleil, une valeur masculine du moins dans
l’astrologie traditionnelle. On notera que  la richesse  est
collective et que c'est donc un mauvais procès de soutenir que l'on
prend aux plus pauvres puisque  le peuple par lui-même est riche/
même si ses composantes ne le sont pas  tout comme 
le vote massif  est puissant même si chaque personne qui vote 
ne l'est pas individuellement.
On dira qu’il convient de distinguer un clivage diachronique et un
clivage synchronique : dans le premier cas,  cela couvre la
question de l’âge, lequel  tend naturellement à évoluer mais aussi
de la carrière qui prendra telle ou telle tournure avec plus ou moins
de bonheur  ou encore les  questions migratoires, celles liées
aux modifications  de frontières, notamment du fait des guerres, 
et celles de conversion  (de mariage) et dans le second cas, 
cela couvre la question du sexe et de la race voire de la religion
lequel constitue un clivage irréductible.
Il est clair que dans le cas des clivages diachroniques, il y 
a  de nombreuses  tensions au sein d’une population
homogène sur le plan synchronique. Mais ces tensions ne sont pas
du même ordre que celles qui touchent aux clivages synchroniques
et qui sont plus radicales, dans le plein sens du terme. Le monde
des hommes est darwinien et sélectif, celui des femmes n'est que
normatif.
 
 
CYCLICITÉ ET ÉPISTÉMOLOGIE DE L'HISTOIRE
Il importe selon nous de distinguer très clairement sciences dures et
sciences "humaines" et ces dernières ont souffert d'avoir pris trop
souvent modèle sur les premières. Nous pensons que 
l'humanité est indissociable de l'idée de système et  de cyclicité,
ce qui associe synchronie et diachronie.  Parler de cyclicité
implique, selon nous,  une révolution périodique, c’est-à-dire une
purification périodique d'un système qui s'est encrassé entre temps.
L'image du dieu  Saturne-Kronos dévorant ses enfants – en raison
d’un accord  dynastique- nous évoque ce besoin de faire le deuil
de ce qui s'est accumulé au cours d'un cycle. Mais n’oublions pas 
l’épisode du sacrifice- de la ligature- du Fils dans la Genèse
(reprise dans le Coran  avec Ismaël  et dans les Evangiles
avec Jésus
Genèse  Chapitre XXII  :
 
,‫ ו ְהָ אֱ ֹלהִ ים‬,‫ ַאחַ ר הַ ּדְ ב ִָרים הָ אֵ ּלֶה‬,‫ א וַי ְהִ י‬1 Il arriva, après ces faits, que
‫ ַאב ְָרהָ ם‬,‫ַאב ְָרהָ ם; ו ַּי ֹאמֶ ר אֵ לָיו‬-‫ נִּסָ ה אֶ ת‬Dieu (haElohim) éprouva
 .‫ו ַּי ֹאמֶ ר הִ ּנֵנִי‬ Abraham. Il lui dit: "Abraham!" Il
répondit: "Me voici."
‫י ְחִ ידְ ָך‬-‫ ִּבנְָך אֶ ת‬-‫נָא אֶ ת‬-‫ב ו ַּי ֹאמֶ ר קַ ח‬ 2 Il reprit "Prends ton
‫אֶ ֶרץ‬-‫ אֶ ל‬,‫לְָך‬-‫ וְלְֶך‬,‫יִצְחָ ק‬-‫ אֶ ת‬, ָ‫ָאהַ בְּת‬-‫ אֲ ׁשֶ ר‬fils’(Benkha), ton fils unique, celui
‫ עַ ל ַאחַ ד‬,‫ לְעֹלָה‬,‫ הַ ּמ ִֹרּיָה; ו ְהַ עֲ לֵהּו ׁשָ ם‬que tu aimes, Isaac; achemine-toi
 .‫ אֲ ׁשֶ ר א ֹמַ ר אֵ לֶיָך‬,‫הֶ הָ ִרים‬ vers la terre de Moria et là offre-le
en holocauste sur une montagne
que je te désignerai."

Sous cet angle, le rôle de l'historien consiste notamment à


restaurer, à reconstituer  les systèmes tels qu'ils nous ont été
transmis par le biais  de  traditions  sous une  forme plus ou
moins corrompue, que ce soit du fait de pertes ou au contraire du
fait  d'additions, d'adjonctions. Il convient de distinguer nettement
entre des perturbations accidentelles et conjoncturelles et des
changements structurels et périodiques qui ne viennent nullement 
mettre en péril le système, à l'instar du cycle des saisons. Mais
nous irons plus loin en disant que l'Humanité  telle que nous la
connaissons constitue un système et cela signifie que les
distinctions visuelles  sont censées correspondre à des fonctions
spécifiques. D'aucuns protestent contre une telle vision des 
choses  notamment en ce qui concerne les rôles respectivement
attribués aux hommes et aux femmes voire aux blancs et aux noirs.
En revanche, ces mêmes protestataires n'accepteraient
certainement pas que sur un appareil des touches différentes 
correspondent aux mêmes fonctions. Certes,  on peut toujours 
protester contre telle  convention qui aura associé telle forme à
telle fonction  mais  sans cette convention, toutes sortes de
formes n'existeraient point. Dieu n'aurait pas créé la femme si cela
n'avait point été pour remplir certaines fonctions tout comme nous
n'élèverions pas certains animaux si ce n'était pas pour les
consommer  ou  qu’ils  nous servent, dans tous les sens du
terme. Autrement dit, ils ne seraient même pas en vie.
En ce début de XXIe siècle,  la notion de cyclicité n'est toujours pas
bien comprise. Chaque période est vécue comme définitive alors
que par ailleurs,  nous sommes habitués au processus d'alternance
qui remet les pendules à l'heure, après avoir donné l'illusion que l'on
ne reviendrait pas au point de départ.  Robert Muchembled 
écrit "Chaque fois  que le fossé parait se combler, quelque chose
se passe  dans le tréfonds de la société pour rétablir une distance
«. La notion de cyclicité correspond à un flux et à un reflux, elle ne
saurait donc être appréhendée  ponctuellement, pour un instant T.
Josy Eisenberg nous éclaire en traitant du Shabbat: "Dans le , le
Shabbath  n'est  pas  seulement le septième jour de la semaine,
c'est  aussi son milieu. Il y a trois jours avant Shabbath et trois
jours après mais ces jours n'ont pas la même signification. On dit
généralement que les trois  jours qui le précédent constituent la
préparation du Shabbath alors que les trois jours qui le suivent
bénéficient des  énergies du sabbat».  On notera qu'au Congo, 
il existe une pratique appelée Kwembali qui compte les jours quatre
par quatre, à la fin du troisième jour, lorsque la nuit est tombée,
s'instaure une pause semblable à celle du Shabbat. 
Incontestablement, le Shabbat est un hymne à la nuit, comme en
témoigne la bénédiction d'avant le Écoute  , où l'on remercie Dieu
de «  faire descendre la nuit  » (maariv aravim  ; on retrouve cette
racine dans Arvith, un autre nom de l’Office du soir), -Dieu est en
fait décrit comme «  Maariv  »- ce qui, a contrario, présente le
jour comme un temps de joug – l’office du soir ne s’appelle—t-il
pas  tout bonnement ainsi «  maariv  «  ?-  et c'est pourquoi
nous pensons que l'Office du Samedi matin- le jour s'étant levé- 
correspond à la fin du Shabbat, d'où la présence des rouleaux de la
Torah, qui restaient enfermés jusque-là. Etrangement, Maariv,
nonobstant, est rarement mis en avant spontanément par les Juifs
comme l’un des principaux attributs de  Yahvé même si dans la
pratique, cela ne cesse d’être affirmé  pour désigner l’objet même
du Chéma. On trouve un peu plus haut une autre formule " qui fait
passer  (maavir) le jour  et  venir la nuit " (bénédiction avant le
Chéma")
Précisons toutefois, pour éviter tout risque de malentendu,
que Yahvé n’est aucunement le «  créateur  » des luminaires pas
plus que celui qui a instauré l’alternance du jour et de la nuit. 
Yahvé accomplit des miracles, c’est à dire ce qui sort de l’ordinaire,
il est l’opposé de l’ordre naturel de la Création. En revanche, Yahvé
peut agir sur les esprits et générer des «  mirages  ». on
notera que dans l'épisode du combat de Jacob avec l'ange, dans  
Genèse XXXII, 24, il est conté que «  Jacob étant resté
seul, un homme lutta avec lui, jusqu'à ce que l'aube du jour fût levée
«  , ce qui confirme le caractère nocturne de la théologie hébraïque
Selon nous, la vue  est le propre du servant et l'ouïe  le
privilège du maître. le servant peut être sourd et le maitre aveugle.
Le maître pour communiquer avec le servant  doit passer par l'écrit,
le signe et pour cela il lui faut un intermédiaire, un messager qui
puisse à la fois  voir et entendre. c'est le scribe  qui écrit sous la
dictée.  On comprend pourquoi la nuit  est favorable au maître
car elle disqualifie le servant et vice  versa. L'Occident, le
couchant est le domaine du maitre et l'Orient, le levant, celui du
servant.  Il va de soi que de nos jours,  de nombreux objets sont
lumineux, ce qui permet à le servant de ne plus avoir à cesser de
travailler mais le feu permettait déjà de ne plus dépendre de la
lumière  du jour. C'est pourquoi le Shabbat, il est interdit d'allumer,
et ce point n'est pas respecté grâce à certains expédients. 
Un temps sans que l'on touche aux rouleaux et un temps où on les 
brandit et les utilise. Voilà qui selon nous met en évidence une
dualité oubliée. On notera que les Musulmans accordent une
grande importance à la prière nocturne. La sortie des rouleaux 
marquerait  en effet, selon nous,  le début de la semaine plutôt
que  la  fin du Shabbat contrairement à l'idée que l'on s'en fait
de nos jours quand on annonce la fin du Shabbat à la tombée du
jour suivant (samedi soir), ce qui est absurde., Le vendredi soir
serait ainsi pour les hommes et le samedi matin pour les femmes
avec l’arrivée de la lumière, ce qui permet la lecture de la Torah,
impossible dans l’obscurité qui devrait être de mise le vendredi soir
et qui malheureusement est fort peu respectée, du fait d’expédients
techniques. Il nous semble nécessaire de préserver de nos jours 
la dualité de l’ombre et de la lumière en ce que cela constitue un
gage d’équilibre et l’on peut penser que le fait que cette différence
s’estompe du fait de l’éclairage artificiel  rejaillit sur notre
incapacité croissante à penser la dualité.

Le Maître  est couronné par la nuit


Le Shabbat nous enseigne que la nuit  est l'heure de vérité, la fin
des faux semblants. Le jour précède la nuit mais c'est la nuit qui a le
dernier mot, c'est la fin, l'arrivée de la course. Avec le jour, on était
dans une illusion d'égalité  comme aux premiers temps d'une
compétition Mais quand la nuit approche, les expédients ne
fonctionnent plus car ils passent par la vue et donc par la lumière
naturelle ou artificielle.
Avec la nuit,  l'on ne peut plus donner le change, en se faisant
aider de quelque écrit, de quelque appareil. Le roi est nu! Saluer,
chez les Juifs l'avènement de la nuit, c'est  ne plus avoir à subir
l'imposture  alimentée par la vue, c'est le retour aux vraies
valeurs, la dénonciation des tricheries.
Tout ce qui est en analogie avec la nuit, sur le plan cyclique (cf.
l'Astrologie programmatique), va renforcer le pouvoir de ceux qui ne
dépendent pas d'un apport, d'un emprunt  extérieurs et c'est ce
qui va désigner le chef!
Mais bien entendu,  à la nuit  va succéder à nouveau le jour 
et le monde d'en bas savourera le retour  de l'assistanat, 
des béquilles, des prothèses, du moins jusqu'au moment du retour
de la nuit  et ainsi de  suite. Bien entendu, rappelons que le
Shabbat en soi ne saurait durer que le temps que dure la nuit 
et ce principe n'est nullement respecté par les Juifs qui considèrent
que le Shabbat se poursuit le samedi matin et ce jusqu'au soir alors
que dès que le jour se lève, l'on bascule dans une autre dynamique,
ce qui explique que les rouleaux de la Torah - que l'on va lire- et la
lecture  est  à la portée  de  tous  indifféremment-
remplaçant la parole libre,  authentique -  ne seront
accessibles  que lorsqu’il sera jour! Or, cette nuit qui revient est
toujours au fond la même nuit, elle n’est pas plus « 
nouvelle  » que la «  Nouvelle Lune  », d’où l’ambiguïté du
mot « nouveau  »
Notons que les Mille  et Une Nuits corresponde à cet esprit,
Shéhérazade cessant de raconter  ses histoires au lever du jour.
Ce n'est pas non plus sans faire songer aux vampires craignant la
lumière naturelle. On reviendra sur  la dimension nocturne du 
judaisme   et rappelons que le Shabbat débute à la tombée de la
nuit  ; Autrement dit,  il y aurait comme une diabolisation de la
lumière qui  ne serait plus  perçue, décrite  comme un danger,
une tentation. On notera cette pensée attribuée à la femme d'Adam 
:  «  l’arbre ..) était attrayant pour la vue  ». et il n'y a pas de vue
sans lumière et c'est aussi par la vue que la nudité  est perçue et
qu'Adam cache celle-ci à la vue  au moyen de  feuilles de figuier.
Or, dans le premier chapitre de la Genèse, on utilise le même verbe
hébraïque pour voir (Vayara.Il (Elohim) vit,  vaTira, elle (La
femme) vit). On notera que certains rapprochements ne peuvent
s'effectuer qu'au vu de l'original car les traducteurs rendent souvent
le même verbe en ses occurrences successives par des termes
différents.
Sylviane  Agacinski aborde  dans  Métaphysique des sexes 
le débat autour du possible androgynat de l'Adam du premier
chapitre de la Genèse, "à l'image de Dieu".  Cela pose la question
de la fonctionnalité des femmes, conçues comme ""auxiliaires" (en 
hébreu)  d'Adam, comme pièce rapportée. pour soulager
notamment Adam de certains fardeaux à commencer par la
gestation menant à l'accouchement, ce qui était son lot à l'état du
génie adamique. Notons cependant que si la «  isha  », 
est un clone élaboré par Élohim (Genèse III), celle-ci devenue
femme  sous le nom d'Eve, enfantera Caïn avec l'aide de ce même
Élohim.(Genèse IV,  1)
Il importe de comprendre la mentalité des femmes en ne
l'assimilant point à celle des hommes. Si l’on admet que la
Subconscience vise à soulager l’homme de tâches tendant à
devenir mécaniques,  automatiques, routinières, l’on dira que les
femmes sont un élément constitutif de la Subconscience de
l’homme, et notamment de par leur nombre  qui ne fait sens que
par rapport à une certaine singularité masculine.  Pour reprendre
la notion jungienne d’animus et d’anima,  pour ce qu’elle vaut,
nous dirons que l’animus nous pousse à nous singulariser et l’anima
développe un certain esprit de troupeau sur le mode Panurge :
l’union étant censée ici  faire la force.  Un seul homme au
sommet de ses facultés vaudrait toute une société de femmes tout
comme un seul cerveau atteint à une complexité extrême, comme
cela est observé en anatomie et en neurologie. Mais chacune de
ces femmes se croit unique parce que leur ego est tellement
surdimensionné que le moindre apport émanant d'elles, 
prime largement  sur ce à quoi il s'ajoute.  Autrement dit, à tous
les niveaux, même de la façon la plus infime,  les êtres ont 
le sentiment, sinon l’illusion d’une certaine marge de manœuvre, 
y compris le captif dans sa prison. Mais on a toujours besoin, dit-on,
d’un plus petit que soi et celui qui sert  peut croire dominer son
maître, puisqu’il l’a déjà persuadé que ce dernier avait besoin de
lui !
Tout processus d'ascension sociale; toute insatisfaction sur sa
condition est susceptible de créer des perturbations.
Paradoxalement, cela va produire une réaction en sens inverse: on
s'aperçoit en effet qu'il ne suffit pas de vouloir,  de dire  « 
je le veux  » ce qui nous renvoie  à la problématique de la
Subconscience, c'est à dire de ce qui ne s'acquiert pas mais se
cultive. La question n'est pas tant que nous n'aimions pas les
femmes mais plutôt que les femmes en sont arrivées  à ne pas
s'aimer telles qu'elles sont et à vivre dans une certaine forme
d'insatisfaction, de jalousie, d'envie de ce qu'a l'autre et qu'elles
n'ont pas comme si tout n'était qu'une question de répartition et de
distribution en aval (au niveau de l'avoir) et non de dons en amont.
Vouloir est la manifestation de l’ego  qui se fonde sur son désir.
C’est le contraire du cogito,  qui produit des propositions se
prêtant à la discussion. On aurait bien tort de confondre le « je
pense » et le « je veux » et autre ‘j’ai envie », « j’ai (le) droit (à) »
etc. Ajoutons que lorsque le moi n'est pas en dialectique avec le
réel  et s'épanouit dans le seul  virtuel, lequel n'est pas à
l'épreuve des faits,  il peut devenir disproportionné et exacerbé.
Selon nous, le cogito correspond à un examen de conscience non
pas au regard de l’éthique du bien et du mal mais de celle du vrai et
du faux, de l’authentique et de la contrefaçon, de la cohérence et de
l’incohérence. Mais qu’est- ce au vrai que la conscience si ce n’est 
une recherche intérieure et qui n’exige nullement un interlocuteur
extérieure. Science sans conscience, c’est-à-dire  une science qui
ne réfléchit pas sur elle-même et par elle-même.
En fait, l'émergence du cogito annonce l »avènement de la dite
prophétiisé par Jérémie, autour du VIIe siècle avant l »ère
chrétienne. Cela dit, le cogito aurait emprunté au philosophe
espagnol Mez Pereira dans un texte paru en  1554, dont la famille aurait
été dénoncée comme juive.(cf. wikipedia) Et c’est justement de ce 
XVIe siècle que nous tendons à dater émergence d'une nouvelle
ère jérémienne , qui voit les Juifs s'éloigner du judaisme
proprement religieux et accéder une véritable dimension
universelle, du fait même de cet  exil  identitaire, la création même
d un Etat Juif  ne correspondant nullement un retour de
l'orthopraxie en tout cas dans l’esprit d'un Théodore Herzl.

La transmission des caractères acquis


On a trop vite enterré la transmission des caractères acquis en se
fondant sur ce que l'on peut observer de nos jours  alors que le
problème se pose à une toute autre échelle.
Il est clair qu'anatomiquement, il  y a eu une progression du moins
jusqu'à une certaine époque, déjà fort éloignée - laquelle aura été
relayée par le progrès technique externe, ce dont Rousseau 
était parfaitement conscient. Donc le lamarckisme vaut 
pour l'ère qui précède l'incursion des outils non organiques, par
opposition au développement de la main par exemple.
Il importe de comprendre que ce qui n’est pas envisageable de nos
jours a fort bien pu se produire dans le passé , du fait de la
différence des conditions existantes et vice versa.
Le décalage entre Subconscience et Surconscience est avant tout
diachronique, il correspond à un autre temps, où l'humanité s'est
épanouie par sélection naturelle de ses éléments mutants les plus
performants. Le temps de la Surconscience a pris le relais de celui
de la Subconscience et la question est celle de l'articulation et de la
cohabitation entre ces deux plans. La Subconscience 
reprend le dessus à chaque nouveau cycle, à chaque "révolution».
Elle se vide de ses précédents contenus pour se retrouver "pleine"
de nouveaux contenus.
On rappellera que nous vivons sur deux plans : d’une part le
présent, tel qu’il nous apparaît  au regard de notre connaissance
actuelle de la Nature mais aussi de ce qui nous est délivré ici et
maintenant par la Culture  et d’autre part,  le temps de la
Structure qui correspond  à un état fort différent et de notre
rapport à la nature et à la culture. La plupart de nos contemporains
semblent vouloir ne connaître le passé qu’à l’aune du présent et en
cela, selon nous, ils font fausse route au regard de l’histoire de
notre humanité. On doit parler ici d'anachronisme  qui se double
souvent d'un anachorisme (cf. la chorographie,  du grec signifiant
territoire, il existe une  géographie sacrée qui attribue ainsi tel
pays à tel signe zodiacal, cela a donné chorégraphie), qui consiste 
à appliquer ce qui vaut dans un espace x à un espace y.
En ce qui concerne l’évolution de l’Humanité,  nous pensons que
les choses sont un peu plus compliquées que ce que nous en dit
Darwin. Séparer radicalement le progrès technique et le progrès du
corps humain, n’est-ce pas  faire l’impasse sur la
biotechnologie ? Un tel questionnement  pourrait conduite à un
nouveau type de créationnisme, à savoir l’éventualité d’une
intervention « divine » - mais en fait issue d’un autre monde- sur le
développement de l’Humanité. On pourrait parler d’un «
interventionnisme » plutôt que d’un créationnisme, dont les liens
entre les hommes et les astres pourraient être une des expressions
les plus problématiques.

LE MOUVEMENT « SLOW »
Nous sommes assez proches de ce qu'on appelle actuellement le
mouvement "slow". Nous préférons une bonne ergonomie 
qui laisse à chacun le soin de découvrir progressivement par lui-
même ce qu'il en est d'un système donné,  c'est à dire sans une
aide (aliénation)  extérieure laquelle pourrait certes accélérer les
choses (tout en  compromettant nos facultés d’autonomie) mais
c'est justement  à cette tentation qu'il ne faut pas céder. De même,
il est préférable de laisser mûrir les choses que d'intervenir
prématurément  en recourant à telle ou telle forme d'addition,
d'ajout, ce qui peut constituer un raccourci qui s’avère à terme
desséchant.  Mais cela vaut surtout pour les personnes de sexe
masculin  qui devront avant tout  apprendre à exploiter au
maximum leurs potentialités internes. Il faudra impérativement que
ces personnes ne cessent jamais d'être à l'écoute d'elles-mêmes,
en résonance avec leur « vie intérieure ». Quand nous disons cela,
il ne s'agit évidemment pas de satisfaire ses pulsions, ses envies 
mais bien  de se laisser guider par son intelligence, ses dons pour
résoudre les  problèmes qui se posent ou que l'on se pose.
Le problème pour les femmes éducatrices,  c’est qu’elles ont
instinctivement besoin de repères et qui dit repères dit se conformer
et ce qui existe déjà, d’où  leur  contrôle du respect normatif de la
partition, de la grammaire, de tel ou tel code, à la façon d’un nageur
qui ne pourrait quitter le petit bain de peur de perdre pied. Quand le
niveau de l’eau monte,  comme dans une piscine, c’est alors que
l’on peut juger de la  vraie valeur de quelqu’un et s’il est capable
de se débrouiller par lui-même, sans recourir à quelque bouée de
secours, donc à un objet fabriqué extérieur à son propre corps. Plus
le niveau de l’eau monte et  plus ceux qui ne savent pas bien
nager vont déclarer forfait  . Or, l’on peut comparer le niveau de
l’eau et le niveau d’un débat  ; On voit qu’à un certain stade,
nombreux sont ceux qui sont «  noyés  » et en quête désespérée
de quelque bouée de sauvetage, par exemple d’un dictionnaire qui
fige le sens des mots, oubliant qu’un dictionnaire sert également à
recenser toutes les acceptions d’un mot en en  soulignant les
polysémies.
Il nous apparaît que la politique d’éducation  doit tenir compte des
potentialités de l’ensemble auquel un enfant appartient. L’on peut
certes  s’intéresser au fait que tel ensemble ne soit pas favorisé
au niveau socioprofessionnel mais la priorité la plus raisonnable
devrait concerner les membres d’un ensemble ayant fait ses
preuves mais avec des résultats très inégaux. Si l’on emploie le
terme de ‘suspicion », nous dirons que l’on peut soupçonner un
jeune garçon d’avoir plus de chances de devenir un génie
adamique qu’une petite fille. Aucun policier, pour filer le mot, n’irait
soupçonner des personnes totalement extérieures à un meurtre, et
ayant alibi ne leur permettant que très improbable ment 
d’avoir pu y jouer un rôle. Dans un système où les moyens seraient
infinis, une présélection ne s’imposerait pas mais ce n’est jamais le
cas. Parier sur les femmes au plus haut niveau serait  de fort
mauvaise gestion des ressources humaines.
En tout état de cause,  il importe de préserver la diversité des
expériences éducatives, en optant notamment pour des
encadrements ciblés sur des groupes homogènes, tant du fait du
sexe que du fait de certaines hérédités, quand bien même ne
pourrait-on les expliciter scientifiquement. La Science ne parvient
pas nécessairement à expliquer nos explications mais cela ne
saurait justifier le déni de ce que nos yeux voient. De même, le
préjugé -ce qui exige de percevoir des points communs, 
de comparer- nous semble une fonction tout  à  fait légitime et
comporte une dimension d'anticipation découlant de ce qui a été
observé jusque-là. Si l'on note que telle catégorie de personnes
agissant d'une certaine manière est de telle ou telle origine, de telle
ou telle couleur de peau, de tel ou tel sexe,  cela ne signifie pas
que l'on soit parti de ce critère car l'observation se situe à deux
niveaux : d'abord j'observe que tant de personnes se
rassemblent, de par tel  ou tel comportement, tel trait de caractère 
puis, dans un second temps. que ces mêmes personnes se
ressemblent physiquement, visuellement, ne serait-ce que par leur
habillement, leur accoutrement et donc on peut être tenté de penser
que les personnes qui ressemblent à celles que l'on aura
observées  seront susceptibles d'avoir le même comportement. On
sait très bien que le problème musulman en France ne saurait
s’appréhender qu’en introduisant deux autres paramètres 
:  d’une part l’apparence physique particulière  et de l’autre la
culture du pays d’origine transmise par le milieu familial et qui ne
saurait être assimilée d’entrée de jeu avec le Coran. De même, la
question «  noire  » ne peut être dissociée des pratiques
ancestrales des pays d’origine( Afrique mais aussi Antilles).
D’aucuns s’ingénient à faire passer de la xénophobie pour du
racisme et vice versa. L’ignorance de la géographie politique de
l’Afrique aboutit à ce qualificatif de «  noir  », d’où l’importance
qu’il y aurait à délivrer un enseignement lié au passé impérial de la
France et à ses avatars modernes. Il n’est pas normal qu’un 
jeune Français ne maîtrise pas une certaine «  histoire-géo 
» française, dépassant singulièrement le cadre de l’hexagone. On
distinguera racisme et  judéophobie en ce que l’un est lié à une
perception visuelle et l’autre à une réaction face à un discours, à un
«  on –dit  » qui n’est pas «  marqué sur le front  », ce qui
relève de l’ouïe.
La subconscience, c'est aussi  la prise de conscience que
ce qui se manifeste ne trouve pas nécessairement immédiatement
d'explication, ce qui n'est pas une raison pour un déni au nom de la
surconscience, qui est un savoir qui n'est ni garant d'une
connaissance du passé ni de celle que le futur nous réserve. Il
importe de ne plus raisonner systématiquement en fonction d'un
certain espace "national" et d'admettre en son sein de la diversité,
ce qui est d'ailleurs le cas de l’État d'Israël,  confronté notamment
à une immigration  russophone massive .Toute forme de mixité
en matière éducative- à commencer par le sexe -  nous apparaît
comme problématique alors que l'on juge actuellement que cela doit
être la norme. L'école est un espace de promiscuité dont il importe
de prendre la mesure, elle tend à exacerber l'affirmation des
différences identitaires, ce qui sert d'argument aux adversaires de
l'immigration et aux sceptiques  de l'intégration.
Selon nous, on ne saurait nier que les gens éprouvent un besoin
viscérale de se retrouver "entre eux", c'est à dire avec ceux qui leur
ressemblent déjà physiquement, visuellement. C'"est là un tropisme
identitaire qu'il faut respecter et apprendre à gérer. Or, le plus
souvent, ces rassemblements entre ceux qui se ressemblent ont
lieu en dehors des modèles reconnus. Chassez le naturel, il revient
au galop. La mixité, en ses diverses modalités,  ne saurait, 
ne devrait  être que résiduelle, l'exception plutôt que la règle. Elle
est le problème plutôt que la solution.
  Nous pensons que l’unanimité  convient aux groupes
homogènes alors que la règle de la majorité s’impose pour les
groupes hétérogénie adamiques, ce qui correspond à une pseudo-
unanimité assez factice, propre au suffrage universel sous la forme
qui est la sienne en France depuis la Seconde Guerre Mondiale.
 
 
UNE FAUSSE  UNANIMITÉ
Quand des femmes se retrouvent entre elles, elles risquent 
bel et bien d'avoir l'illusion que le monde entier pense, fonctionne 
comme elles,  et les occasions où un groupe est constitué d'une
grande majorité de femmes tendent  à se multiplier, ce qui tend à
entretenir et à perpétuer une telle illusion d'optique.
En effet,  si l'on part du principe que nous sommes tous des
individus libres de toute appartenance à un ensemble limité donné,
si donc l'on ne tient pas compte notamment du sexe des
participants, ne sera-t-il pas tentant de conclure que la majorité, la
convergence qui se dégagent du groupe considéré est
représentative de l'Humanité toute entière? Autrement dit, le
postulat de départ va  conditionner le constat puisque l'on a décidé
d'office de faire abstraction d'un facteur déterminant, qui est celui du
sexe.
En d'autres termes -et nous avons fréquenté un grand nombre de
groupes à forte dominante féminine-  les femmes vont développer
une vision biaisée du monde. Et même les hommes entrent dans
leur jeu comme c'est le cas lorsque l'on entend communiquer avec
autrui! On est là dans une forme de cercle vicieux!

LES VICISSITUDES D’UNE CULTURE DU VOYAGE


Les rois de France  furent longtemps  des nomades qui
passaient d'une demeure à une autre en transportant leur 
» mobilier  ». (par opposition à la maison, l'immobilier) On peut
trouver dans le voyage, un divertissement, une distraction mais cela
vaut aussi pour les «  récits de voyage  » -on pense à Marco
Polo- qui nous changent les idées, qui forment la jeunesse. 
Mais la culture du voyage, de l'exotisme,  a un coût, génère une
certaine culture  marquée par  le manque ou l'absence de fixité
(SDF). Écouter autrui raconter ce qui lui est arrivé (par exemple à la
télévision), c'est quelque part se dépayser sinon se disperser ou
s'égarer.
Ainsi, les voyages ne favorisent-ils  guère une nourriture saine et 
l’on pense à ces biscuits que l’on embarquait pour  partir au loin et
qui sont devenus par la suite  la base des goûters.
La rue correspond à cette même problématique, dès lors que l’on
ne dispose pas des conditions nécessaires pour préparer un repas
digne de ce nom.  Tout ce qui  passe par le sandwich 
est lié à la nécessité de contenir un produit, de le transporter
commodément.  Cela vaut aussi pour ce que les ouvriers devaient
emporter avec eux  quand il fallait manger sur place, au champ ou
à l’usine. Mais cette culture hors de la maison aura fini par nous
envahir et à pénétrer la maison, d’où  ces pizzas que l’on se fait
livrer.
Même  l’auberge (le restaurant),  s’adressait initialement au
voyageur, au pèlerin  faisant halte sur sa route, en chemin. Plus
généralement, celui qui n’a pas de chez soi ou qui ponctuellement
n’y a pas accès est voué à de tels expédients.
Mais notre corps n’est pas dupe et  il a vite fait de protester sous la
forme de l’obésité, de dérèglements intestinaux.
Or,  ce pis- aller  a fini par devenir la norme, notamment 
pour les écologistes, qui  préfèrent que l’on s’empoisonne plutôt
que –prétendent-il- empoisonner la planète.
Nous sommes, pour notre part, en faveur de produits que l’on peut
saisir avec les mains voire avec la bouche, sans devoir aussi
consommer l’emballage, l’enveloppe  (le pain). Cela convient
pour ce qui est de manger de la viande ou des fruits, sans aucun 
ajout car ces  produits  ont leur propre jus. . En revanche, 
quand on passe aux légumes, l’on s’aperçoit qu’il faut les faire cuire
et les contenir dans des récipients, les manger avec des
instruments (baguettes, fourchettes, cuillers etc.), les assaisonner,
ce qui nous semble très artificiel. On ajoutera que notre organisme
gère parfaitement l’absorption de la nourriture carnée.
Ce qui vaut pour la nourriture, vaut également pour le recours à un
objet  (peigne, brosse) quand il s’agit de s’occuper de nos
cheveux. Là encore,  il est préférable de se servir de ses mains
pour se coiffer.

LE  PROLONGEMENT  IMMÉDIAT DU PRÉSENT.


L'astrologue comme le prophète  sont particulièrement à leur aise
dans un temps qui n'est ni vraiment le passé, ni vraiment le futur, ni
vraiment le présent et qui est une projection du présent vers 
son prolongement immédiat.
Dans un  grand nombre de cas, il y a effet d'annonce: on décrit un
futur qui n'est pas encore advenu mais qui est censé être sur le
point de se manifester, que l'on sent ou pressent se pointer à
l'horizon. C'est dans cet interstice entre le présent et le futur qu'irait
se nicher la prédiction, c'est à dire ce que l'on dit qu'il va arriver. 
Ce que prédisent ainsi les Évangiles relevait, à l’époque d’un futur 
imminent, à portée de mains qui appartient encore à la dimension
d'un présent et donc qui semble probable au regard des signes
perceptibles ici et maintenant. Ajoutons qu’une prédiction de ce type
commence toujours par être confirmée dans un premier temps tant
elle correspond à une perception présente.  Mais .à mesure que le
temps passe,  la prédiction fait souvent long feu à l'instar de ces
coureurs  qui finissent par  s'épuiser à et se surmener 
à mesure que l'on s'éloigne de la ligne de départ. Il y a selon nous
une certaine épaisseur du présent qui englobe tant le passé que le
futur immédiat.
Selon nous, le prophétisme  prospère dans ce présent extrapolé et
ce n’est que dans un deuxième temps, lorsque ce qui a été annoncé
n’a finalement  pas eu lieu que l’on repousse les échéances,
encore et encore, indéfiniment, de  génération en génération.
On ne va pas chez un voyant impunément en se disant « 
on verra bien « car ce qu'il nous dira influera sur nos
représentations et risque de nous perturber dans notre jugement en
se substituant à notre ressenti propre de ce qui se passe autour de
nous. On ne devrait aller  voir un voyant que si l’on se perçoit soi-
même comme « non voyant ». Ce n’est alors que le jeu peut
sembler valoir la chandelle. En effet,  ce que nous dit le voyant
va exiger  une certaine attente étant entendu que  sur un temps
très court, les chances de réussite sont plus nombreuses que sur le
temps long mais ces confirmations sont souvent éphémères. En
vérité, si nous devons recevoir des messages de la part de telle ou
telle entité ou instance, ne faudrait-il pas commencer par guetter,
par nous-mêmes, les signes dans notre vie quotidienne ?
En ce sens ce qui est dit sur le moment n'aura  pas  eu le temps
d'être pris en défaut. C'est l'esprit de l'escalier -comme disait Jean
Jacques Rousseau- quand on descend l'escalier en sortant  qui
nous permet de commencer à entretenir les premiers doutes. Il faut
le temps de la réflexion La nuit porte conseil.. Bien des
constructions se révèlent fragiles à l'usage.  Les impostures font
souvent long feu. On pense au film « Marguerite »  où le
personnage féminin s’illusionne sur sa carrière de cantatrice en
corrompant son entourage lequel devient complice. Et cela vaut
aussi pour  le cas du vainqueur du Tour de France Lance
Armstrong, à propos du dopage : ici les performances sont bien là 
mais elles n’en sont pas moins truquées.
Il y a le temporaire qui n’est pas censé durer trop longtemps mais
l’on sait à quel point le temporaire risque de perdurer. Or, il est
souhaitable que ce temporaire soit en quelque sorte 
précaire, c’est même ce qu’on attend de lui. On ne saurait donc
reprocher à ceux qui sont préposés à faire du provisoire de ne pas 
construire en dur, puisque ce n’est pas ce qu’on attend d’eux. 
Ce qui fait problème, c’est quand on nie les faits, on nie le «
comment », et que l’on affirme que ce qui a été fait est fait pour
durer alors que ce n’est pas le cas. En éliminant la question du
comment, d’aucuns  s’imaginent qu’ils  sont à égalité avec ceux
qui sont programmés pour  des travaux autrement plus durables.
Ce serait comme comparer la solidité d’une maison avec celle de
ses meubles. Dans toute société certains seront voués à des
activités à très court terme et dans un champ étroit – avec des
propos et des réactions excessifs (risque de sur-réagir) et ce sont
les femmes qui incarnent le mieux cette dimension du court terme
dans un monde qui se doit d’être vigilant par rapport aux énergies
susceptibles de les submerger quand elles en perdent le contrôle,
C’est le cas d’un assassinat qui se déroule en quelques secondes
capable de bouleverser l’ordre institutionnel, d’Henri IV à  JFK.
sans parler des attentats commis par quelques kamikazes et qui
peuvent terroriser toute une  ville, voire tout un pays  !
Tel interlocuteur qui nous semble brillant  finit par s’essouffler, et
l’on s’aperçoit alors qu’il ne fait que répéter, reprendre 
quelques bribes dont il n’a pas la maîtrise Dans certains pays, le
candidat, en soutenance de thèse, doit être capable de résister
pendant une heure  (hora est  finita) aux questions d’un jury. 
Parfois,  il suffit de compulser quelques textes pour se rendre
compte qu’il y a eu plagiat ou que les données avancées sont 
erronées. Avec Internet, le temps nécessaire pour ce faire ne cesse
de se réduire. Le principe que nous posons est le suivant  :
selon la vitesse de la planète, son espace-temps variera et cela
affectera ceux qui en dépendent

UNE ÉCONOMIE  DE DÉLOCALISATION DE HAUT EN BAS.


Nous avons rappelé  la vision de Rousseau mettant en garde
contre tout appel à  toute forme de technologie externe. Il importe
de souligner que la puissance est liée à la capacité de faire les
choses par soi-même et  se concilie mal avec quelque processus
de dépendance quel qu'il soit. Le monde se partage entre les « 
puissants  », qui ont su exploiter leurs propres ressources – ce qui
correspond assez bien à la notion d'autodidacte- et les 
«dépendants  » condamnés à importer, à acheter  et cela vaut 
autant sur le plan macroéconomique que microéconomique. Dans
bien des cas, d'ailleurs, le sentiment de dépendance  a 
été généré artificiellement par des gens qui cherchent  à se
rendre utiles, comme chez ceux qui tentent de se faire employer. 
Rapports économiques le plus souvent marqués par un certain
abus de faiblesse. Une personne en persuade - à tort ou à raison -
une autre qu'elle a ou aura/aurait besoin de quelque chose dont elle
ne dispose pas.
Une économie puissante ne devrait compter que sur 'exploitation 
de ses propres potentialités.  C'est De Gaulle  avec 
l'énergie nucléaire, ce sont les USA de nos jours avec le gaz de
schiste. Moins on importe, mieux cela vaut . On l'a vu récemment
avec la pandémie du Coronavirus. . Chaque fois que l'on fait appel
à un facteur extérieur, l'on s'affaiblit dans le sens où l'on renonce à
trouver en soi les moyens, les forces nécessaires.  L'éveil des
facultés permet à un individu d’être avant tout à l'écoute de lui-
même, d'exiger un maximum  de son propre organisme. Ainsi,
apprendre à chanter serait préférable à aller écouter autrui chanter
– en live ou en enregistrement.  Connaître ce que font les autres
doit nous encourager très vite à  apprendre à se développer soi-
même, à échapper à toute forme d'aliénation. Et cela vaut à toutes
les échelles, de la plus personnelle à la plus collective  , ce qui
signifie que le collectif  se doit de recenser en son sein les
ressources les plus prometteuses,  les ressources humaines 
et culturelles – et notamment linguistiques- étant aussi
déterminantes que les ressources minérales ou végétales. Que
l'Angleterre (-et par voie de conséquence les USA) ait contracté une
dette linguistique colossale envers la France n'est nullement une
affaire secondaire tout comme d'ailleurs  tout pays qui aura subi
une forme de colonisation laquelle se sera substituée à un effort 
«  interne  » de croissance. Le discours de Jean  Jacques
Rousseau sur les méfaits de tout recours  du corps humain à
quelque outil qui n'émanerait pas de lui-même, qui ne serait pas
généré par  son propre «  génie adamique  »,  est 
certainement  transposable au niveau d'une société, d'une
culture.  Pour revenir sur notre idée du pouvoir,  celui qui tient
son pouvoir d'autrui  n'exerce pas réellement le pouvoir, il n’en
est pas le maître, il n'en est que le dépositaire. Le vrai pouvoir 
est reconnu de facto, comme un  «  fait  », il n'est pas
accordé. Exporter ses ressources est la marque du pouvoir, donc 
le «  faiseur de rois  » (de ministres)  montre qu'il est bien la
source du pouvoir, celui-ci pouvant être retiré à tout moment et
confié à un autre, comme l'ont montré plusieurs présidents de la Ve
République quant à leur premier ministre. Le pouvoir au féminin
n'est le plus souvent que de l'ordre de la délégation  reçue,
confiée et en ce sens il est factice.

Partage ou compétition  ?
Le problème se pose en vérité très différemment dans une société
d'hommes et dans une société de femmes. Chez les hommes, il est
éminemment souhaitable que chacun se développe de façon
personnelle, à son rythme. Chez les femmes, en revanche,
l'impératif veut que tout le monde soit sur la même longueur
d'ondes, soit d'accord sur des tas de choses - ce qu'on appelle un
consensus-  c'est dire que les enjeux ne sont pas tout à 
fait les mêmes.  Chez les femmes, l'individualité est une affaire 
personnelle qui ne doit pas interférer avec le Surmoi collectif. Chez
les hommes, l'individualisation/individuation est une affaire majeure
qui détermine le rôle social de chacun. Par-delà les exigences
d'ordre collectif qui ne sauraient entraver  l'essor du Moi, considéré
comme l'affirmation optimale des potentialités humaines.
La vision féminine de l'économie se caractérisera par une
interdépendance avec   un état d'esprit qui s'apparente à celui des
termitières, des fourmilières, de la ruche alors que la vision
masculine de l'économie sera avant tout de l'ordre de la
compétition, de l'émulation, ce qui explique le refus de passer par
autrui autant que faire se peut. L’individu, au sein du groupe
d’hommes n’a pour raison d’être  que le bien du groupe, ce qui en
fait une « vigie ». L’homme reste toujours sur le qui-vive. Il 
doit pallier les défaillances éventuelles des autres membres du
groupe. Les femmes ont tendance – c’est dans leur Subconscience
–à dire que l’on ne peut pas «  faire mieux  »/ Tout ce qui
risquerait de mettre la barre plus haut et générer une hiérarchie
dans les performances  serait  mal venu. On pense aux records
de saut à la perche par opposition  à des pratiques de nivellement
des différences conduisant à une médiocratie – au «à la portée de
tous «  - à la vulgarisation, favorisant le népotisme et le piston dans
la mesure où  tout le monde se vaut et donc pourquoi  ne pas 
préférer  des proches ?. On construit ainsi des sociétés où 
les seules différences sont celles qui sont assignées par l’autorité et
non par les dons personnels, ce qui mettrait à mal le pouvoir de
ladite autorité qui ne servirait plus qu’à valider des « faits ». Ce qui
constitue désormais le pouvoir, c’est justement la faculté, le droit
d’instaurer une réalité fictive. On veut ainsi nous convaincre que
l’improvisation cela n’existe pas –même pas de « par cœur » mais
du « lu »- pas de « sans filet » - et qu’il faut s’en tenir à suivre le
schéma proposé, pour éviter tout dérapage,  et de noter la faculté
de reproduction, ce qui crée ainsi une nouvelle forme de hiérarchie.
Cela vaut aussi dans l’aptitude à se servir d’un appareil, d’un
programme. Quand un joueur d’échecs comme Bobby Fisher (cf. le
film Le Prodige) improvise, invente de nouvelles combinatoires, ses
adversaires (russes)- qui  jouent selon des schémas répertoriés
sont déconcertés.
Cela fait penser quelque peu à la monade selon Leibnitz. En 
fait, dans le système masculin, il suffit qu'une seule de ces
monades parvienne à un épanouissement optimal pour que le
système fonctionne.  Il importe de resituer  une telle
problématique au sein d’une société. Tout chercheur-
subconsciemment- sait pertinemment qu’il œuvre dans l’intérêt du
groupe, quand bien même et surtout s’il se considère en position de
« sauveur ».  Le système masculin – un pour tous pas moins «
collectif » dans ses finalités que le système féminin- tous pour un –
tel que nous l’avons décrit. Ce sont les moyens qui divergent
sensiblement. Pour les hommes, le centrifuge est plus à même de
guider le groupe, pour les femmes, c’est le centripète qui est le
garant du dit  groupe. On retrouve là peu ou prou l’opposition
traditionnelle entre Occident et Orient, telle qu’elle était observable
notamment au XIXe siècle.
  En revanche, pour les femmes,  c'est l'ensemble des
membres qui est viable, l'union  - le maintien à tout  prix de
l’harmonie - faisant la force mais ne  serait-ce point  là une
tentation totalitaire ? La femme intervient plus pour dire qu’elle est «
d’accord » que pour se démarquer, quitte à répéter mot pour mot ce
qu’on a dit avant elle, ce qui n’est pas sans produire de la
redondance. Dans un groupe, les femmes cherchent  la
convergence et considèrent la divergence comme indésirable car
elles se situent plus dans l’espace que dans le temps.
  On est  ici face à des valeurs diamétralement opposées.
On dira que l’économie masculine a vocation à alimenter l’économie
féminine, y compris dans le domaine de la procréation. 
On dira que la production masculine est comparable à 
une poudre  qu’il faudrait  réhydrater, ce qui incomberait aux
femmes, dans leur ensemble.
L’importance du signifiant  rend  la question du signifié
aléatoire  si ce n’est que nous sommes responsables de ce que
nous associons aux signifiants de notre  choix.
Il importe de privilégier le proche par rapport au lointain, apprendre
à placer nos signifiés dans des signifiants qui ne soient point hors
de portée et donc apprendre à aimer (car on aime un signifiant que
l’on a chargé de signifiés comme un homme aime une femme qui
porte son enfant) ce qui  nous est proche  au lieu de singer ce qui 
est éloigné de nous en recourant à de faux semblants, à des
imitations lesquelles au départ ne sont jamais qu'un jeu à l'instar de
ces enfants qui jouent à prendre des airs de «  grande personne 
».. Les contrefaçons sont dénoncées qui permettent d'obtenir
certaines choses à bas prix.  Notons que le mot « faux » a deux
sens : on dit que tel propos est faux en ce qu’il comporte une erreur
mais on dit aussi que tel objet est « un faux », en ce qu’il est une
contrefaçon, une imitation.  «  La cible de Barthes, note Corinne
François Denéve, est cette petite bourgeoisie qui n’a pas les
moyens de la bourgeoisie mais  en singe les comportements 
» (Mythologies, pp. 78 et seq)
La privation  est plus qualitative que quantitative.  Tout le monde
sait bien qu'il existe des produits de substitution comme le "simili
cuir", les diamants en toc, la verroterie,  mais c'est au niveau de la
qualité des services que les excès et les abus perdurent quand le
public ne sait plus distinguer le vrai du faux, le tout-venant, le
n'importe quoi de l'exceptionnel, du remarquable et cela vaut
même pour une élite qui s'est résignée à une certaine médiocrité-
qui a démissionné- de ce qu'on lui sert, sur le plan culinaire ou sur
le plan musical, notamment. Car quand une société est en
dysfonctionnement, cela tient à la carence de ceux qui doivent 
rechercher l'excellence et qui en ont les moyens. Il ne s'agit pas tant
de partager ce qui est rare, "important",  entre tous mais de
donner au moins  l'exemple de la qualité supérieure. Nivellement 
qualitatif par le haut (on pense à un Mazarin) ou quantitatif par le
bas, tel est bien l'enjeu.  Pour profiter des avantages accordés aux
plus démunis, aux plus handicapés, d’aucuns sont tentés de se
faire passer pour eux, voire de se mutiler. Il y a là quelque cercle
vicieux qui nous entraîne vers le bas.
Il est essentiel d’élever le niveau des exigences actuelles 
sur tous les plans, de placer la barre plus haut. Le comment est
aussi important que le quoi. Cela permet de distinguer le faux et
l’authentique.  Ce qui est  faux sonne faux.  Il faut faire la chasse
à toute forme de contrefaçon, de succédané, de faux semblant, de
trompe l'oeil. Il est impératif, en tout état de cause, que l’on ne
confonde pas le bas de gamme et le haut de gamme en ce qui
concerne les « services », les torchons et les serviettes, les
vessies et les lanternes.. Il est clair que tout ce qui émane de la
machine ne saurait être qu’un piètre pis-aller quand on n’a pas les
moyens de faire mieux. Doit-on accepter, se résigner à 
une civilisation où les gens ne se distingueraient que par les
appareils dont ils sont dotés et qu’ils servent ?  L’avoir se
substituerait ainsi à l’être ou l’être se réduirait à l’avoir. 
Aveu d’échec de notre aptitude à apprécier ce que nous avons
hérité de nos ancêtres. Il y a à l’évidence un déni d’un tel 
héritage génétique qui fascine les catégories de 
personnes qui considèrent qu’il est temps d’effacer les acquis du
passé, générateurs d’inégalités et la machine mettrait ainsi tout le
monde d’accord mais à quel prix ?
  Les gens sont de plus en plus naïfs et crédules et se
laissent berner par ceux qui font semblant ; qui  se donnent des
airs. Il nous semble que l’on prend de plus en plus tout au premier
degré et que l’on ne cherche plus à distinguer  entre l’apparence
et la réalité comme le suggérait l’adage selon lequel l’habit ne fait
pas le moine.
Selon nous,  ce qui est « vivant »  nous inspire, nous revitalise,
ce qui n’est pas le cas d’une alimentation factice, de substitution. 
Celui qui s’exprime ici et maintenant devant nous, avec tout son
corps et toute son âme ne diffusera pas la même énergie que celui
qui ne fait que répéter et se répéter., lire et se relire 
Nous dirons que lorsqu’une intelligence est à l’œuvre, elle
communique avec les autres intelligences, elle les dynamise, non
pas en leur inculquant quelque savoir mais en les engageant à
poursuivre dans la voie qu’ils sont en train de parcourir.
Au niveau éthique, nous pensons que le pouvoir ne saurait être
évacué par le vouloir. Or, le pouvoir c’est ce que nous avons reçu
(la grâce) et le vouloir ce que nous entendons obtenir, ce qui signifie
en fait la spoliation d’autrui, sa négation. S’approprier le bien-
physique ou  spirituel d’autrui - relève de ce que nous avons
appelé l’anachorisme comme lorsque l’on déclare un peu vite 
«  ton dieu est mon dieu  »  sous prétexte qu’il n’y aurait qu’un
seul dieu, ce qui justifie toutes les conquêtes et  colonisations. Si
tout est semblable, je n'ai pas besoin de connaître autrui puisque je
le connais déjà.
Nous sommes persuadés qu'une certaine dose de protectionnisme
est souhaitable – - tant au niveau d'une collectivité  qu'à un niveau
personnel et en cela nous serons assez proche des positions d’un 
Pierre Rabhi avec  sa «sobriété heureuse», En tout cas, le fait de
ne pas accepter d'apports extérieurs peut se révéler bénéfique 
pour le  corps  ne pas consommer de sucre  “externe” conduit 
notre organisme à en produire et en consommer  génère des
surplus, des stocks de graisse  et par voie de conséquence 
du surpoids  Et il en est de même pour le cops social.
  Nous dirons qu'il est préférable que nous ajustions nos
besoins sur nos ressources et cela vaut dans les deux sens: il faut
apprendre à jouir de ce qui est à notre portée, à en tirer le meilleur
parti. On ne vivra pas de la même façon à la ville et à la campagne,
à telle époque qu’à telle autre, à tel âge qu’à tel autre et celui qui ne
change pas ses habitudes en changeant de cadre, de statut
compromet son autonomie et entre dans une spirale importatrice,
de dépendance par rapport à ce qui n'est pas aisément accessible
et  a donc un coût en termes de transport.
Cela exige de faire l'inventaire de ce qui nous est donné et de ce
qui ne nous est pas donné ici et maintenant. Mais cela peut
impliquer de mener des recherches,  des explorations pour avoir
connaissance de ce qui est dans la proximité géographique, le
voisinage,  dans notre quartier plutôt que de désirer des choses
éloignées, "hors de portée".  On saisit les convergences avec les
préoccupations écologiques, qui dénoncent le coût 
énergétique de l’importation de produits venus de loin. Cela confère
toute leur importance aux PME (Petites et moyennes 
entreprises) et explique leur popularité. Nous dirons que le
quartier doit devenir l'unité économique par excellence. Cessons de
stigmatiser la dynamique de quartier, assimilé au ghetto, lequel n’a
pas que de mauvais côtés, par-delà le souvenir des ghettos et des
pogroms,  laquelle doit prévaloir sur celle du repli 
individuel ou familial ou  sur celle d'un espace public censé
s'imposer à tous tout comme à un autre niveau, nous avons
préconisé la dynamique impériale de préférence au cadre national
ou à la mondialisation. La France, plus peut être que la plupart des
États a vocation à  assumer une identité impériale -l'anglais est
plombé par son statut de langue colonisée par le français- et il est
inacceptable que tel responsable politique (comme Emmanuel
Macron) qualifie la colonisation française de l'Algérie de « 
crime contre l'Humanité  », ce n'est pas à la France de se
solidariser avec les peuples colonisés. L’attitude du colonisé, quel
que soit le domaine, tend à évoluer d’un rejet du colonisateur au
déni même de la colonisation car reconnaître que l’on a pu être
colonisé est déjà  en soi humiliant  ! C’est ainsi que les
anglophones (et cela englobe tous ceux qui apprennent l’anglais) 
semblent bel et bien disposés à minimiser autant que faire se peut
l’influence exercée sur l’anglais par le français en se persuadant
que les mots  non germaniques en anglais viennent directement
du latin, en faisant abstraction  de la réalité historique et du
voisinage géographique  symbolisé par le tunnel sous la Manche 
!
Mais après tout,  chaque groupe  peut s’inventer un
discours à usage interne, ce qui vaut notamment pour les États
ayant eu une autre histoire  et assumons pleinement notre
identité impériale puisque de toute façon, elle ne saurait s'effacer de
notre présent, tant il est vrai que l'espace-temps de la France ne
saurait être étriqué. En réalité, il y a des peuples colonisateurs et
d’autres «  colonisables  » et la France est certainement un
peuple colonisateur, à bien des titres.  Est-ce un  hasard, au
demeurant, si les populations  colonisées  n’appartiennent pas
à la race dite caucasienne, n’est-ce pas l’aveu d’une étrangeté
irréductible, tenant notamment à une morphologique
comparativement  peu expressive des visages  ?  Selon nos
observations, tant en France qu’en Israël,  les Juifs seraient à 
rattacher à la race caucasienne en ce qu’ils offrent  une
diversité de faciès bien plus riche que celle  observable chez les
arabes et c’est cette différence qui expliquerait l’échec de leur
intégration  au Proche Orient, et  ce en dépit de l’adoption d’une
langue proche de l’arabe  ! Nous verrons que le leader s'il doit
affirmer sa différence par rapport au groupe sur lequel il a jeté son
dévolu ne saurait porter les stigmates de l'étranger tant pour ce qui
est de la langue que de la race.
Le XXIe siècle ne saurait continuer à mettre tous les peuples sur un
seul et même plan, il importe que certains peuples y assument un
rôle central  avec toutes les responsabilités que cela implique. La
question de l’immigration est d’ailleurs un signal fort de l’impérialité 
; Ces mêmes peuples colonisés auront dans un premier temps fait
appel au colonisateur puis lorsque celui-ci s’est retiré, auront réédité
leur appel par le processus de l’immigration. De même l’anglais
aura dans un premier temps subi la domination franco-normande
puis dans un second temps aura importé massivement les mots
français en son sein, ce qui aboutira à un franglais (franglais) qui de
nos jours peine à s’avouer comme tel  (cf. Anthony Lacoudre.
L’incroyable histoire des mots français en anglais, ou comment les
Anglais parlent français sans  le savoir,  Walworth Publ.
Scarsdale, NY, 2016). Il importe de comprendre la dimension « 
diasporique  » du français  à savoir la présence de ses « 
mots «  au sein de divers ensembles  . Ne pas tenir compte de
cette diasporicité, c’est ne pas prendre  la juste mesure de
l’impact de cette langue que l'on peut certainement qualifier de
masculine. Il en serait de même si à l’avenir, l’on ne tenait compte
que de la population  juive de l’Etat hébreu en faisant abstraction
d’une diaspora d’ampleur équivalente  dans le monde  ;
En fait, il semble que l’on ait bien du mal, de nos jours, à penser la
notion d’empire, laquelle notion, il conviendrait de réhabiliter 
en ce qu’elle exprime l’entropie s face à la néguentropie ,
nationaliste et populiste soucieuse de fixer  les choses  à tout
jamais, ce qui en fait une valeur de droite  assumant la diversité
et le dépassement des clivages traditionnels. Le paradoxe de
l’empire, c’est que son moteur est voué à être minoritaire du fait
même de son extension et de sa pénétration,  ce qui constitue à la
fois sa force et sa faiblesse, sa fragilité  ;
L’économie de quartier, de secteur, permet d’éviter les excès
d’une standardisation inadaptée. Une telle économie sait rester
dans ses limites, et vivre optimalement avec les moyens du bord. 
Il n’est pas nécessaire de viser les populations les moins douées en
tant que référence mais de cibler tel groupe, dès lors qu’il est
localisable, comme dans les maisons de retraite. Ainsi, telle
personne ayant une mauvaise vue se plaindra d’équipements qui
conviennent pourtant au plus grand nombre. Certaines dépenses
ne font sens qu’à l’intention de tel ou tel groupe particulier et n’ont
donc pas à être généralisées.
  Bref, nous préconisons un juste milieu, dans le respect
des différences mais sans  que cela signifie un rétrécissement
étriqué. On notera que dans certains pays, la diversité est liée à la
multiplicité des langues, notamment en Afrique où au sein d'une
même «  nation  », cohabitent parfois des dizaines de langues,
liées à autant d'ethnies, un phénomène que nous avons du mal à
concevoir en France, par exemple, du moins de nos jours. Autant
de raisons pour reconnaître le droit de chaque communauté -quel
que soit le contenu que l'on y mette- à vivre selon les critères qui lui
sont propres, ce qui implique absolument un découpage adéquat de
l'espace qui ne devrait pas être stigmatisé comme on le fait par trop
souvent. Dès lors, la notion d'empire nous apparaît comme la
structure la plus convenable et qui confère à l’État son vrai rôle de
régulateur et à la laïcité sa véritable portée, ce qui ne saurait être le
cas pour un ensemble homogène, à l'instar précisément de la
communauté. Autrement dit, un État ne saurait fonctionner comme
le fait une communauté mais  a vocation à  connecter les
communautés entre elles. En outre, la structure impériale est celle
qui est la plus appropriée, la plus viable sur le plan économique, en
constituant un espace à la fois suffisamment régulé et suffisamment
vaste. On pourrait même avancer que la fonction principale d'un
empire- et l'Union Européenne est qu'on le veuille ou non un empire
serait  l'organisation du marché  parallèlement à celle d'une
certaine solidarité  entre les entités qui le constituent.
Selon nous, le malaise face à l'idée de groupe, de communauté
s'ancre dans une confusion morphosémantique  : l'emploi de « 
votre  »  pour s'adresser à une seule personne  (cf. l'emploi du
vous dans les Fables de La  Fontaine  : Le Corbeau et le Renard,
la Cigale et la Fourmi ne se tutoient point ou chez Molière et le
célèbre «  Cachez ce sein que je ne saurais voir) 
Autrement dit, le moi singulier jouit d'entrée de jeu d'un traitement
pluriel  : le vous. Or, entre le «  je  », le «  tu  » 
et le 'ils  », il y a le nous et le vous. En hébreu, le problème ne se
pose pas car le marqueur de nombre empêche de s'adresser au
pluriel à une personne seule pas plus d'ailleurs que de s'adresser à
une femme comme lorsque l'on s'adresse à un homme. 
Nous subissons donc en France une confusion tant du genre que
du nombre  ! Et cela vaut encore plus pour l'anglais, qui ne connaît
même pas de deuxième personne du singulier et encore moins de
possibilité d'en préciser le genre  ! Cette évolution de la langue est
due à l'intégration par le peuple des codes sociaux réservés 
à l'adresse des dominés vers les dominants quand on ne distingue
plus les uns des autres, que l'on ne sait plus qui parle à qui, au seul
prisme du langage. On retrouve là les positions d’un René Guénon
(cf.  ch. VII  La révolte des  Kshatriyas, in  Autorité spirituelle et
pouvoir temporel, Paris, Trédaniel, 1984).
« 
Selon nous,  l'idée que l'on se fait de l’État, de son rôle, de sa
fonction  serait  le corollaire de l'idée que l'on se fait de son Moi.
Si j'ai une vision étriquée de mes activités, je développerai une
vision étriquée de l’État. Entendons par là que si je m'enferme dans
une spécialisation, dans un savoir-faire lié à l'usage d'un certain
outil, j'aurai tendance à  vouloir que l’État  soit limité
géographiquement et historiquement. De toute façon  l'idée d'État
ne sera pas la même en haut et en bas de l'échelle sociale et il n'est
pas nécessaire qu'il en soit autrement car nous pensons devoir
respecter les valeurs de tout groupe tant qu'elles restent
cantonnées à ce groupe et le dynamisent que l'on n'essaie pas de
les imposer à un autre groupe. Mais bien évidemment, ceux qui
sont à la tête de l’État doivent  dépasser de tels clivages et c'est
pour cela que nous sommes opposés au suffrage universel que
nous tendons à opposer à l'élection de représentants, qui ont fait
leurs preuves sur le plan local c'est à dire des personnes qui
littéralement  représentent un groupe donné mais n'ont pas
vocation à diriger l’État. En  revanche, le collège des représentants
(députés) est amené à élire le chef de l’État. On aura compris que
nous avons une approche plus girondine à la base et plus jacobine
au sommet. En ce sens, le Président ne tiendrait plus son pouvoir
du peuple mais d’un collège de notables, de députés, de sénateurs.
.
La vie politique s’articule sur la diversité des activités économiques
et la verticalité du pouvoir, ce  qui conduit les attentes d’en bas à
obtenir une réponse et une solution de la part des responsables
d’en haut.
Une telle vision de l'économie implique un ressourcement, un
examen de conscience quant aux ressources et aux besoins de
telle ou telle entité géographique- dans un esprit «  girondin 
», de décentralisation. Cela passe par le respect des différences, -
ce qui va au-delà de la «  'tolérance  » condescendante- par un
certain compartimentage à l'instar d'un appartement où chacun
aurait droit à un espace propre, sans que l'on ait à vivre 
les uns sur les autres.  Cela exige toutefois de renoncer à
certains mimétismes qui nous pousseraient à convoiter ce qu'a
l'autre par identification à celui-ci. Et l'on renverra en ce sens à l'un
des Dix Commandements, mettant en garde contre toute forme de
convoitise de ce qui appartient à la «  maison  » d'autrui.
  Il revient à l’État d'organiser ce vivre ensemble dans la
différence des âges, des sexes, des coutumes, des langues, ce qui
doit notamment conduire à faire émerger des élites capable de
dépasser les clivages et les automatismes de la base, d’où l'essor
de la sélection et de la création d'écoles sur le modèle de l'ENA 
(École Nationale d’Administration). permettant de faire contrepoids
à la une nécessaire diversité. Un État ne peut trouver sa cohésion
que par le haut.
Et cela passe aussi par une meilleure connaissance de soi-même,
de ce que l'on peut attendre de nos propres potentialités. Mais notre
prochain, ici, est celui qui appartient au même groupe que nous et
c'est lui qu'il nous faut aimer parce qu'il est dans le même bateau 
et non ceux qui ont d'autres besoins et d'autres critères, d'autres
valeurs que les nôtres. Et la femme ne saurait être le « 
prochain  » de l'homme  et vice versa. En ce sens, toute société
est multiculturelle si l’on admet que les hommes et les femmes
naissent avec des repères différents. D'ailleurs, on observe une
certaine sexuation professionnelle dans les activités les moins
qualifiées, comme si la seule chose qui comptait pour le
recrutement était le sexe  tout comme la couleur de la peau pour
certains postes notamment dans le domaine de la sécurité, ce qui
fait jouer une discrimination positive. En fait, le choix de gens
perçus comme interchangeables -puisque l'on n'arrive pas à les
différencier- se défend en ce que cela s'inscrit dans le processus
d'interchangeabilité des appareils utilisés.
  A ce propos, la sécurité est censée s'opérer discrètement
alors que la vigie noire joue le rôle d'un épouvantail immédiatement
repéré. D’ailleurs, l’on est en droit de se demander si la place
accrue à la chromatique  dans la signalisation  des 
écrans, des claviers, des tableaux de bord,  n’aura pas favorisé 
une certaine propension  à jouer sur la diversité des faciès
humains/ On regrettera, en effet, que pour assurer notre sécurité,
l’on fasse appel à des gens qui ne sont pas les mieux préparés à
l’identification des comportements suspects du fait même qu’un tel
personnel est lui- même peu ou prou  marginalisé.
  Bien pis, on demande des personnes marginalisées de
faire la police, de faire respecter l'ordre  alors quelles en sont
socialement incapables, quelles n'ont pas en elles-mêmes
l »autorité nécessaire, qu'elles ne peuvent établir un lien social
efficient avec le public.. Les sociétés de sécurité recrutent ainsi 
un personnel en grande partie socialement incompétent et qui plus
est assez semblable aux personnes suspectes. Mais plus
généralement,  il est tentant de confier des fonctions et des
statuts diffèrents à des populations aisément reconnaissables. Cela
peut  expliquer  le choix de tel sexe,  de telle classe d'âge ou de
telle appartenance religieuse pour tenir certains rôles, ce qui revient
accorder tel groupe un statut   neutre  confiant un certain pouvoir
au demeurant, mais pouvant en faire des boucs émissaires. On
pense la fonction de préteur sur gages réservé à une certaine
époque, aux Juifs (. (cf. Gérard Nahon,   Le crédit et les Juifs dans
la France du XIIIe siècle , Société Civilisations, 1969 Volume 24)
  Le couple et la famille sont le théâtre du brassage des
âges et des sexes ais aussi des classes sociales, sans oublier la
problématique de l’exogamie, c’est dire que le refus de la
multiculture est fonction du  déni de la différence des âges et de
sexes, ce qui correspond à la phase yin  dont la dynamique est
unitaire, dans le déni conjonctionnel des différences et des limites et
notamment  au regard de la hiérarchie  de l'âge, de l'expérience 
ai l'occasion  de changer de créneau, avec de nouvelles règles
du jeu,  et de tenter sa chance sur un autre plan que celui où l'on
est déjà confirmé  ». En fait, au commencement, on est dans
l'indifférencié et ce n'est qu'avec le temps que l'espace se structure,
l’on passe , du  peuple à l'élite, du grand nombre au petit nombre,
du pluriel au singulier si ce n’est qu’à la fin d’un cycle  s’en
amorce un nouveau- à l’instar d’une nouvelle course - et ainsi de
suite, selon la dialectique de la puissance à l’acte. En tout état de
cause,  un groupe est toujours constitué d’une élite et d’une base,
et donc sera amené à tenir deux discours / Il est clair que nos
propos sont plus à la portée d’une certaine élite que des praticiens
ou pratiquants de base.
Dans bien des cas,  ce que l’on craint pour le futur
appartient déjà à notre présent et à notre passé.  A chaque
groupe de déterminer les valeurs  qui seront à privilégier et/ou
celles dont on pourra le cas échéant se délester, voire celles que
l'on peut se permettre  de  sacrifier. Autrement, l'on risque de
vivre au-dessus de ses moyens quand on convoite ce que l'on n’a
pas et qu'il faut payer  et que l'on n'apprécie pas ce que l'on a
gracieusement, du fait d'une échelle des valeurs inadéquate. Mais
on ne saurait oublier jusqu'à quel point, tout engagement amoureux
est réducteur et en quelque sorte contre nature, qu'il s'agisse de
l'homme par rapport à la femme, ou de Dieu par rapport à  un
peuple. La pièce de Molière, le Misanthrope, illustre
remarquablement un tel dilemme, un tel cas de conscience.
Pour nous, le protectionnisme, c'est la volonté de ne pas importer
des fruits  mais d’importer des arbres. Pour nous le
protectionnisme ne saurait être un mimétisme, qui se contenterait
de copier la concurrence en recourant à des produits bon marché
qui auront l’apparence du modèle. Il s’agit bien plutôt de cultiver une
certaine idiosyncrasie en phase avec un certain espace-temps.
Celui qui dispose de ressources intérieures –tant au niveau
individuel que collectif- serait-il éthiquement  contraint de se
placer en demande par rapport à autrui ? Ne vaut-il pas mieux qu’il
donne sans contrepartie pour ne pas partager le sort de ceux qui
font appel à lui ou en tout cas profitent de sa richesse. Dois-je faire
payer ce qui ne me coûte rien puisque cela  fait tout simplement
partie de mon mode de vie ? Nous avons expliqué que toute
personne qui vend quelque chose ou qui se vend elle-même et
notamment son temps, se prostitue cherche un « emploi »
s’efforcera de persuader un acheteur, un employeur qu’il ne peut ni
s’en passer, ni constituer ce qu’il lui manque par lui-même. C’est là
une forme d’abus de faiblesse.  Toute société peut se diviser entre
ceux qui cherchent des employés et ceux qui cherchent un emploi,
ce qui serait la base d'un certain contrat social. ; Dans un cas, il
s’agit d’une humanité« phallique » qui  vise  à se décharger des
corvées et dans l’autre d’une humanité« androgynale » qui est en
quête de totalité et donc que tout intéresse, sans distinction, sans
crainte de saturation.
La démographie est un luxe que tout le monde ne peut se permettre
de cultiver. Ne vivons pas au-dessus de nos moyens, sachons
apprécier ce qui est présent au lieu de nous laisser fasciner par
l’absence à  commencer par un passé révolu et que l’on cherche
désespérément à perpétuer par toutes sortes d’expédients !  Pour
notre part, les temps approchent où l'on importera et exportera des
enfants, selon un processus de délocalisation, sans avoir à
supporter les parents, les enfants en bas âge  pouvant infiniment
mieux s'intégrer que les parents...
Cela dit, nous avons par ailleurs mis en garde contre les 
solutions de substitution, notamment dans le domaine alimentaire. 
Pour certains, l’isolement a une vertu heuristique et les incitera à
puiser en eux-mêmes tandis que pour d’autres, il s’agira de
succédanés donc de mimétisme.
La mise en œuvre d'une politique protectionniste se situe tant à
l'échelle collective qu'individuelle. Elle implique donc le respect
d'une certaine éthique. Il ne s'agit pas, en effet, de recourir à des
imitations car celles-ci ne font sens que du fait d'un processus
d'appropriation; on veut avoir, posséder, ce qu'a l'autre - ou ce
qu'on avait autrefois - mais sans en avoir encore les moyens. 
On note que dans bien des cas, la quantité vient suppléer à la
qualité : c’est ainsi que les lecteurs qui passent du temps à la BNF
sont de plus en plus ceux du  « haut de jardin » qui ne profitent
aucunement de ses collections, la BNF  tend à devenir une
énorme salle de lecture pour des étudiants et les salles de « rez de
jardin »- sans parler de la réserve des livres rares- sont désertées.
Nous sommes pour une économie qui se contente des potentialités
de la Subconscience tant interne qu’externe, à savoir les ressources
dont nous disposons génétiquement et celles que nous sommes en
mesure d’exploiter du fait de notre environnement le plus
immédiat, en incluant sous ce terme tous les auxiliaires humains,
animaux, mécaniques avec lesquels nous avons établi des liens de
subordination.
L'homme n'a pas à fabriquer un appareil  génital, il naît avec. Il
n’a pas besoin de se procurer des armes, il en dispose de par son
propre corps. Cela nous renvoie au champ de la Subconscience. 
L'homme n'a donc pas à disposer d'argent pour acquérir ce qu'il a
déjà en lui ou autour de lui, en son environnement, il n'a pas besoin
de véhicule de transport, s'il  se situe dans une dynamique de
proximité.  Il doit puiser dans ses ressources et en tirer le meilleur
parti, d'où l'importance d'une exploitation optimale des potentialités.
Le non- respect  de l’autosuffisance -non pas tant sur le plan
financier mais bien  quant à notre faculté de produire  ce dont nous
avons besoin- est aliénant. Importer les fruits  et non l’arbre,  les
machines et non les usines et les ingénieurs qui les fabriquent,
c’est  se condamner à ne pas savoir explorer et reconnaître  les
ressources  humaines  à côté de chez soi. C’est  consommer
et non  quelque part,  tel un athanor, se consumer. L’argent est
corrupteur en ce qu’il conduit à accepter des tâches que l’on
n’aurait pas acceptées si l’on n’était pas payé, ce qui se nomme
prostitution laquelle instaure  des relations qui n'auraient pas
existé autrement
  Il est temps que les femmes prennent conscience 
de ce que l'homme secrète l'essence  nécessaire à leur fonction
véhiculaire.
On s'opposera à l'idée d'exportation et d'importation et lui préférera
celle d'immigration, voire d'intégration au sein d'un empire, ce qui
n'exclue pas un certain isolationnisme, paradoxalement. Il convient
aussi de prendre en compte la question des délocalisations qui
correspond à une forme d’annexion de la force de travail 
au-delà des frontières.
Le cas des USA est emblématique: voilà un pays qui s'est construit
sur une dynamique d'expansion territoriale (vers l'Ouest, d’où le
western) et d'immigration.  Encore de nos jours,  il assume une
politique d'autonomie énergétique avec le gaz de schiste.  On
aura compris que  nous privilégions  l’expansion territoriale et
l’importation de main d’œuvre à l’importation. (voire l’exportation) 
de biens. Certes, la production locale peut avoir un cout
écologique comme dans le cas des mines, des usines.
L’immigration(cf volume III) est certainement une cause de «
déformation », de perturbation, pour une société, notamment en ce
qui concerne les migrations successives de même provenance. La
première migration  est consciente de l’effort  à fournir pour
s’assimiler  mais la seconde vague  profite de la première pour
échapper à certaines contraintes et conduit même la première à
faire machine arrière. Un tel schéma vaut  pour toutes sortes de
cas de figure, depuis les vagues successives de migration
maghrébine en France jusqu’au comportement des femmes dans
les sociétés occidentales. Il est clair que les enjeux n’apparaissent
plus  tout à fait les mêmes pour les migrations de deuxième ou de
troisième génération, pour les mères comme pour les filles. En fait, 
le risque est grand pour une communauté donnée, au sein  d’un
pays donné  de devoir accueillir des membres venant d'autres
communautés censées être du même ordre, mais évoluant dans un
autre contexte socio-politique. En effet, ces nouveaux arrivants
offrent certes des ressemblances mais tout autant d'importantes
différences. On pense à l'arrivée sur le territoire métropolitain de
Juifs  ou de Musulmans  étrangers  ou d'Antillais issus de 
DOM Toms, ayant adopté, véhiculant d'autres mentalités, d'autres
codes identitaires. Dès lors qu'un groupe est composé d'éléments
par trop hétérogènes, il en est réduit à fonctionner selon des critères
minimaux, comme l'argent  (et tous les biens que cela peut
procurer, y compris la "possession" d'une femme ou la force
physique.
Il est des périodes où  un seul homme travaille mieux que toute
une équipe et dans ce cas il vaut mieux payer les gens en surplus à
ne rien faire plutôt que de devoir absolument passer par eux. 
Évitons la double peine : payer les gens et en plus devoir les subir
puisque les utiliser, les employer.
On peut certes accepter  ponctuellement d’être aidé mais cela ne
saurait être qu’exceptionnel alors qu’il nous semble bien justement
que cela soit devenu la règle au point d’être considéré 
pour un postulat économique. Mais on ne saurait appliquer ce
principe pareillement aux hommes et aux femmes. Ces dernières se
situent doublement dans une relation d’aide : d’une part en ce
qu’elles doivent se rendre utile et de l’autre en ce qu’elles ont
besoin de recourir elles-mêmes à des aides, d’où l’importance de
leur rapport aux machines.
Le protectionnisme  suppose la biodiversité et évite de ne disposer
au niveau mondial que d’un seul système. Mais par là nous
comprenons non seulement les produits  mais aussi les modes de
production et donc les structures socio-politiques, socioculturelles.
Or, il nous semble que l’on tende terriblement vers l’idée d’un
modèle unique avec des valeurs qui seraient strictement les mêmes
sur toute la planète.  Pour beaucoup de gens, on a l’impression
que les valeurs auxquelles ils adhèrent ne font sens, à leurs yeux,
que s’ils revêtent une dimension universelle. On voudrait ainsi que
le statut des femmes soit  identique,  aligné,  partout, que le
mode de désignation des dirigeants le soit également et ainsi de
suite, ce qui sous-tend une certaine  idée de la laïcité. Or, une
société peut tout à fait fonctionner avec des populations ayant des
statuts différents.
Cela n’empêche pas que l’on puisse réfléchir sur des repères
communs à toutes les sociétés- nous préférons parler de sociétés
que de personnes ! – par-delà leur diversité. La nécessité d’une
certaine hygiène à la fois physique et psychique nous parait ainsi
devoir s’imposer. On peut porter les vêtements que l’on veut pourvu
qu’ils soient propres.  La notion de cyclicité est pour nous cruciale
avec tout ce que  cela implique et  on aura compris que le souci
de propreté  est  intimement lié à la dite notion.
Les conséquences économiques d'un manque de consensus au
sein d'une communauté autour de nouveaux produits sont
considérables : elles condamnent une société à importer soit de
l'étranger soit du passé. D'où l'importance, reconnue par les
économistes, du marché intérieur  qui est le stade à gérer avant
de passer à l'exportation car ce marché intérieur génère un
consensus et c'est le dit consensus qui sera en fait exporté. Une
médiocre faculté à créer un nouveau consensus pénalise 
et hypothèque les capacités de rayonnement économique et
culturel  d'une population.

L’argent corrupteur
L’argent confère de la valeur à ce qui n’en a pas nécessairement.
C’est le fait même d’accorder de la valeur qui en  donne à un
objet donné. L’argent change ainsi le plomb en or dans la mesure
où tout objet vaudra par le fait même qu’il ait un prix. Un travail sans
intérêt qui se voit rémunéré acquerra ainsi une valeur non par lui-
même mais par l’argent  qu’on est prêt à dépenser pour l’obtenir.
Un travail rémunéré de la sorte perd ipso  facto de sa qualité
intrinsèque. En ce sens, l’argent joue ici le rôle des épices pour
donner du goût à un mets fade ou celui du parfum et des bijoux
pour une femme qui a perdu ses attraits. Il y a tout un art de
l’embellissement, de ce qui rend  beau. On peut raisonnablement
penser que toute personne qui se ferait payer  pour son travail
n’accomplirait pas celui-ci si elle n’était pas dédommagée  pour le
temps passé car ; en définitive, on est payé en rapport avec le
temps que l’on vend, durant lequel on se vend, ce qui est donc
compensé par une « récompense ». Les Franc maçons qualifient un
tel attirail de parures par  le terme de «  métaux  » dont il faut,
lors d’une initiation, se défaire, se dépouiller, pour retrouver une
certaine «  nudité  ».
Selon nous, on s’achemine vers une société dans laquelle seuls les
étrangers travailleraient et seraient  payés en conséquence. En
quoi l'étranger est-il assimilable à une machine  ? En ce qu'il perd
ses facultés de récepteur pour ne plus conserver que ses facultés
émettrices. Quand on dit qu’Un tel parle une certaine langue, cela
signifie qu'il peut tenir des propos dans cette langue- qu'il peut 
éventuellement lire ce qui s'écrit dans cette langue mais en
revanche son taux de compréhension de ce qu'il lit et de ce qu'il
entend reste très médiocre par rapport aux locuteurs «  naturels  »
de cette langue. On ne sait jamais exactement ce qu'il aura 
vraiment compris même s’il déclare avoir «  compris  ». La
machine également est bien plus «  douée  » pour émettre que
pour intégrer des informations venant du milieu extérieure, dès lors
du moins qu'elles atteignent un certain niveau de complexité et de
subtilité. En ce sens, l'étranger est ainsi réduit à l'état de machine et
peut être utilisé comme telle car l'activation  de la  fonction de
réception – au-delà de quelques codes  minimaux- allongerait
considérablement le modus operandi. Rappelons que nous avons
tous plus ou moins vécu une telle diminution de nos moyens quand
nous avons affaire à une langue étrangère, même relativement
familière car la dépense d'énergie nerveuse exigée par une
attention soutenue finit par être exorbitante, ce qui tend à mettre
notre cerveau en veilleuse.
  Quant aux « indigènes », aux autochtones,  ils vivraient
sans argent, des fruits d’une productivité de plus en plus
performante. Ils feraient fonctionner, vivre  en quelque sorte la
société, la culture, ce qui ne serait pas le cas de la main d’œuvre
étrangère. Ils en seraient l’âme.
  On sait que l’idée d’accorder un revenu minimal à tous les
ressortissants d’un pays fait son chemin, notamment au nord de
l’Europe et ce sans considération d’emploi rémunéré.
Au nom du plein emploi, c’est-à-dire  de la division du travail, on 
va demander à plusieurs personnes d’accomplir la tâche d’une
seule. Or, nous distinguerons entre communication interne et
externe, l’une se situe dans la tête d’une personne, l’autre au sein
du groupe, ce qui correspond à une logistique plus lourde et plus
frustre. C’est ainsi que nous pensons que l’orchestre qui se
substitue au soliste –et le concerto met en exergue cette dualité-
correspond à une considérable dépense- à un gaspillage- d’énergie
qui conduit à inhiber l’improvisation. Le cas extrême est le ballet
avec un orchestre suivant docilement une partition, puis le corps de
ballet  -très largement féminin (on pense à la Belle au Bois
Dormant de Tchaïkovski)-  danse au rythme de l'orchestre. On a
donc deux groupes de pantins  : les membres de l'orchestre et 
les danseurs. Mais la danse est le fait du corps, ce qui se partage
beaucoup mieux que ce qui est instrumental  ; chacun ayant un
corps et non un violon  ! Mais le principal attrait de la danse, c'est
l'instrumentalisation du corps, le dépassement de ses fonctions
premières, d'où la gestuelle surréaliste des danseurs, aux
mouvements  totalement décalés. La danse, peut -être plus que
tout art,  témoigne de la liberté de l'Homme par rapport à la
Nature et nullement sa soumission à celle-ci. A contrario, le cinéma 
nous apparaît comme se pliant à un certain souci de réalisme
manquant singulièrement d'audace du moins au regard du signifiant
sinon du signifié. Plus on descend dans la hiérarchie sociale, plus
l'on glisse du qualitatif vers le quantitatif, de l'élite vers la masse. Or,
on ne saurait avoir le beurre et l'argent du beurre, celui qui ne fait
que répéter ce qui est fait par d'autres, qui n'est qu'un parmi tant
d'autres,  ne peut se targuer d'une quelconque unicité, si ce n'est
en privilégiant une créativité un degré dérisoire et infime,
microscopique..
. On est là face à une forme de taylorisme qui  met en concurrence
une énorme quantité de candidats, d’où une baisse des salaires,
d’où le recrutement de marginaux (étrangers, femmes, enfants).
Tout cela au nom du plein emploi !  Mieux vaut un seul bon
chanteur  qu'un chœur de voix médiocres  Mieux vaut payer 
les gens à ne rien faire que de  risquer de tout gâcher.  C’est un
monde qui finalement a peur du vivant, de la vie en donnant le
change par une dynamique artificielle et décalée.
Le véritable chef d’orchestre est, en réalité, celui qui  improvise et 
auquel l’orchestre emboîte le pas. Faute de quoi,  on se limite à 
un texte écrit et  donc mort mais dont on niera qu’il l’est  au
moyen d’expédients de fortune.
On devrait aller au concert en costume d’époques et  jouer la
scène du petit Mozart trois siècles après. Le pianiste joue le rôle de
Mozart et le public fait semblant de venir le découvrir. On est dans
la reconstitution du passé faute d’assumer les défis du présent. En
relisant nos écrits d’il y a cinquante ans,  nous trouvons un texte
sur la musique qui se termine ainsi « : il faut que j’apprenne la
musique », ce qui montre qu’à l’époque, nous n’imaginions pas que
nous pouvions  y parvenir par nous –mêmes, tant la formule «
apprendre » sous entendait ici acquérir quelque savoir préétabli.
Une telle attitude aura considérablement retardé notre accès à
l’expression musicale alors que le seul fait de  se procurer un
instrument  est en soi une condition nécessaire et suffisante et
bien plus intéressante que d’accéder à des enregistrements.

Une économie d’échelle


Si les gens  se donnaient pour impératif  de ne consommer que
ce qui leur est offert  gracieusement par la nature, leur nature –
pas seulement la nature extérieure mais aussi la nature intérieure
(ce qui renvoie à la Subconscience), ils dépendraient beaucoup
moins de ce qui est lointain et se concentreraient sur leur entourage
immédiat, à commencer par les membres de leur famille. Le
mariage, d’ailleurs, avait une fonction économique, en ce qu’il
constituait une extension du champ des possibles de ce marché de
proximité. On ajoutera que le fait de communiquer avec autrui
constitue dans bien des cas un terrible gaspillage d’énergie et de
temps d’autant que cette communication est une nuisance pour
ceux auxquels on ne s’adresse pas mais qui sont pollués par celle-
ci.
En ce sens, toute forme de traduction nous apparaîtra comme
suspecte et s’apparente à une forme d’immigration. 
Pourquoi  dépenser de l’énergie à traduire des œuvres
étrangères d’autant que nous ne pourrons jamais les appréhender
comme il conviendrait, dans le contexte sémantique qui est le leur
et cela vaut notamment pour l’industrie du cinéma et de la
télévision. . D’où l’importance de la démographie « interne » qui
évite de faire appel à des apports extérieurs et forcément peu ou
prou décalés.
Le protectionnisme ne fait sens que si l’on  cesse  d’être 
fasciné par ce qui  ne nous appartient pas, n’appartient pas à notre
environnement social, à notre entourage. Cette envie de préférer ce
qu’ont les autres plutôt que d’explorer, d’approfondir les ressources
locales, est le nerf d’une économie vouée à faire long feu.
Répétons-le,  la priorité devrait être  aux ressources intérieures
et non extérieures. ce qui implique  de grands progrès en
termes d’exploration et d’exploitation des richesses propres.
On nous objecte que si nous n’importons pas, les partenaires
commerciaux, par mesure de rétorsion,  ne se procureront 
plus nos produits.  Or, ce qui nous parait décisif, c’est l’attractivité
du groupe  - c’est ce qui a donné les grandes concentrations
urbaines. Ce que nous devons importer ce ne sont pas les fruits
mais les arbres, c’est-à-dire les personnes. Nous pensons que les
humains ont vocation à circuler. Ce ne sont pas les produits qui
doivent venir à eux mais eux qui doivent aller vers les produits. Si
une société n’est pas attractive, elle est condamnée à se dépeupler,
à l’exode (rural). Il importe de revaloriser l’immigration  et
l’annexion  qui sont les deux mamelles de la puissance et qui
obéissent à d’autres lois que celles de l’importation et de
l’exportation. Certes, ce qui fait obstacle à une politique
d’intégration d’éléments humains allogènes –à la différence de
l’obtention de produits – on préfère de loin  importer les gens que
les choses ! – tient à une certaine conception de la politique et de la
société. Et certains États, comme Israël, ont montré les limites de
l’exercice d’annexion  non pleinement assumé (depuis notamment
1967) mais cela fut aussi le cas pour la France en Algérie et son
échec final, voilà plus d’un demi-siècle. En ce sens, nous dirons que
l’économique est indissociable du sociopolitique. Ajoutons que la
séparation  peut émaner des deux parties ou d'une seule et on
peut toujours s'interroger sur  les  responsabilités respectives
en case de rejet, de décrochage. .
Au vrai,  la France avec la laïcité ne se donna-t-elle pas les
moyens d’une ouverture à des apports étrangers, n’ouvrit-elle 
pas le champ libre  pour des conquêtes ?
Cela n’est possible que si  la société se renouvelle  à des
intervalles de temps  brefs – on a proposé ici des périodes de 
42 mois, soit somme toute assez près des 4 ans du rythme des
élections nord- américaines.  . Et c’est d’ailleurs prévu par les
constitutions qui organisent l’alternance, le rejet des éléments 
dévalués, selon un calendrier défini à l’avance. Le hic, c'est que
cette possibilité d'alternance ne se présente que sous la forme
d'une alternative. Autrement dit, rien n'interdit à un même parti
politique de se maintenir au pouvoir, en changeant éventuellement
de candidat (comme on a pu le voir en Russie avec le tandem
Poutine/ Medveev). Or, il importe justement pour nous d'instaurer
l'alternance et non pas seulement l'alternative, tout en sachant
qu'un même  parti peut changer de programme . Il n’y a pas
d’égalité  véritable sans liberté, c’est-à-dire si une société n’est
pas bloquée, verrouillée. Rappelons que le cycle de 7 ans est en
analogie évidente avec le cycle de 7 jours et que le respect du
Shabbat fait bien plus sens, au regard de la Cité,  à l’échelle de 7
années qu’à celle de 7 jours. Or, il nous apparaît qu’au regard du
droit constitutionnel, ce cycle de 7 ans devrait occuper une place
centrale qui semble d’ailleurs lui avoir été implicitement réservée,
quand on examine la gestion du temps qui est un marqueur
fondamental -avec un découpage prédéterminé-  de tout «  Etat
de Droit » si ce n’est que pour l’heure, en ce début de XXIe siècle,
la «  science politique  » n’aura pas été à même - jusque là-   
pensant probablement pouvoir s’en passer -en structurant le temps
selon sa fantaisie-  de fournir un outil cyclologique viable, du fait de
son refus de principe de mener des recherches dans le domaine de
l’astrologie, ce qui constitue un obstacle épistémologique de
première grandeur.
Rappelons les conseils de l’Hébreu Joseph à Pharaon 
quant à la succession des vaches maigres dévorant les vaches
grasses, sur la base de deux périodes égales de 7 ans. Mais nous
pensons également  à l’enseignement mythologique 
Zeus  décide que Perséphone  «  passera six mois (les
périodes automnale et hivernale) aux côtés de son époux en tant
que reine des Enfers. Les six autres mois de l'année, (donc
printemps et Été) elle retournera sur Terre et dans l'Olympe en tant
que Coré aider sa mère pour le printemps et l'été. Déméter, elle,
voulait pouvoir profiter de sa fille plus que 6 mois par an. Elle
négocia donc en donnant comme argument que Perséphone était
sa fille, à ce qu'elle reste 8 mois sur terre et 4 mois aux Enfers.
Zeus et Hadès acceptèrent  ».(source Wikipedia)
Si nous ne voulons pas nous endetter indéfiniment, il importe que
les sociétés se comportent comme il est conseillé  par les
diététiciens  : faire un repas de prince le matin  et un repas de
pauvre le soir, ce qui revient peu ou prou à jeûner, le repas du matin
étant un déjeuner, où l'on brise le jeune (breakfast). Jeûner affirme
ici la reconnaissance d'une binarité du temps, d'une dialectique de
la présence et de l'absence, des vaches grasses et des vaches
maigres alors que le refus de jeuner va dans le même sens que la
disparition progressive de la conscience du jour et de la nuit, ce qui
conduit justement au fait de manger le soir- le dîner  étant une
contraction du déjeuner, alors qu'il ne fait suite à aucun jeûne mais
se présente comme le troisième repas de la journée!- et donc de ne
pas  intégrer le jeûne dans son quotidien..
Si l'on transpose un tel modèle à une autre échelle, on dira
qu'il faut trois ans et demi  de «jeûne  » et trois ans et demi de
déjeuner. Faute de quoi, l'on risque fort l'obésité. On notera que
l'habitude qui consiste à socialiser en soirée (on va au restaurant,
on reçoit chez soi, on réveillonne etc.) est des plus fâcheuses. Il est
évidemment souhaitable qu'une telle règle soit respectée à un
niveau mondial.  Sur le plan écologique, nul doute que cela aurait
des effets positifs et qu'une période de trois ans et demi de « 
repos  » (comme on parle d'une pelouse au repos) correspond à
une unité de temps raisonnable à l'échelle des États, qui ne saurait
être la même que pour le corps, lequel a besoin de
s’approvisionner) un rythme bien plus court, celui d'une journée. On
rappellera que cela signifie que pendant la moitié du temps, nous
vivrions sur un mode masculin et l'autre moitié sur un mode féminin
et c'est cela que nous appellerons un équilibre. On est là dans une
logique d'alternance qui est sous-jacente au système des élections
si prisé par ailleurs. à condition toutefois de respecter réellement
cette alternance structurelle et de ne pas la laisser au hasard des
conjonctures et des contingences, ou à la merci des manipulations 
de l’opinion publique..  On voit que la dualité Yin Yang implique une
division en 4 temps, du fait de la nécessité d'un passage d'un état à
un autre, passage du yang au yin  et du yin au yang.. D’où le point
noir sur fond blanc et le point blanc sur fond noir. . . . D’où
notamment la théorie dite du genre selon laquelle les différences
comportementales liées au sexe ne seraient que le fruit de
conventions  aléatoires, ce qui n’est peut -être pas faux si l’on
remontre vraiment très loin en arrière –pourquoi pas au big bang
mais qui ne tient guère à échelle humaine  de temps raisonnable.
C'est ce que nous appelons croire aux miracles. En revanche,
tout groupe humain fonctionne à peu près selon le même schéma.
De même, les langues peuvent être diverses mais  offrir un
processus interne assez proche, notamment au regard de la
phonologie.

CHÔMAGE ET STANDARDISATION
Comment apprécier la  valeur de quelqu'un? Ce qu'il dit peut ne
pas être de lui, ce qu'il fait peut tenir à une méthode, à une
technique (dans tous les sens du mot) que n'importe qui peut
appliquer avec un succès comparable.  On dira qu'Un tel fait
l'affaire, qu'il est "fiable" mais il y a des pièces de rechange le cas
échéant.  Le chômage touche surtout le bas de gamme, les gens
qui sont le plus interchangeables et dont le recrutement dépend
moins de leur potentiel  que de leur "qualification", de leur calibrage
de leur formation, ce qui peut n'exiger que peu de temps pour
s'acquérir, se mettre au courant.  En fait,  la plupart d'entre nous 
faisons fonctionner gratuitement les appareils, nous faisons déjà
partie de leur mode d'emploi bien que cela soit un non-dit.
Autrement dit,  les deux populations qui posent problème sont celles
des sous doués et des surdoués. Entre ces deux extrêmes, le
problème réside non pas dans tel ou tel cas particulier mais dans
les statistiques du chômage, lié à la croissance de la productivité et
de la démographie de telle classe d'âge.
La techno-critique n'a probablement pas assez souligné le fait que 
le système actuel est plus favorable aux femmes qu'aux hommes
et  pourtant  dès le milieu du XIXe siècle,  dans le Manifeste du
Parti Communiste,  il avait été  signalé que le progrès technique
mettait les femmes en concurrence avec les hommes avec le risque
de faire baisser les salaires, les femmes accomplissant le même
travail à meilleur marché ou parce que le travail  devenait  de plus
en plus accessible  avec  un minimum de compétence.
  Les familles monoparentales ont accentué la pression
féminine sur le marché du travail, avec une forme de
complémentarité hommes-femmes entre les cadres masculins et le
personnel de base féminin. On dira que face au machisme qui 
pèse sur la condition féminine, il y a le machinisme, qui 
pourrit la condition masculine. Un système qui réussit mieux aux
filles qu'aux garçons  devrait nous renseigner sur ce qui les
distingue.
De la même façon que le nombre de bouches à nourrir pèsera sur
le choix de nourriture qui sera proposé. Plus il faut partager avec un
grand nombre et plus l’on sera tenté de baisser le niveau de qualité
des produits – choix notamment de produits de longue conservation
ce qui est le contraire des produits « frais ». Il en sera de même
pour l’emploi. Plus il faut répartir le travail entre un grand nombre de
personnes –division du travail- et plus le type de travail proposé
sera de médiocre valeur. Il est clair que la solution du problème des
importations ne tient pas au rapatriement de certains emplois mais
à l'essor technologique, vitrine de l'Occident,  quitte à renoncer  au
principe révolu du plein emploi, de l'emploi à tout prix, comme une
sorte d'impératif moral d'autant que cet emploi est de plus en plus
asservi à la machine. Or l’emploi est lié à la natalité et donc à
l’usage de la femme. Donc, fabriquer des machines, c’est remettre
en question ce rôle procréateur,  de «  génitrice  » des femmes
quand bien même celles-ci  bénéficieraient-elles de l’appui des dites
machines  pour augmenter leur potentiel. Quel dilemme, en effet ,
faut il avouer ! La spirale démographique actuelle nous oblige à
remettre en question, par ailleurs, cette fonction de la femme à
produire de nouvelles générations et ce n’est pas l’argument 
vaseux du système des «  retraites  » qui pourra longtemps suffire à
justifier une telle inflation aux effets économiques et écologiques
désastreux  !
On se demandera si l’État a vocation à être employeur, ce qui
conduit à accroître la masse salariale des «  fonctionnaires  » (ceux
qui fonctionnent, dont on a le mode d'emploi, langage emprunté au
monde des machines). En voulant créer par lui-même des emplois,
il se substitue aux « communautés  » qu'il englobe – alors qu'il
devrait se contenter d'accorder des allocations et de procéder à des
redistributions, ce qui lui éviterait de s'engager dans des entreprises
coûteuses, nonobstant évidemment sa vocation à renégocier ses
frontières, en englobant éventuellement de nouveaux territoires
placés sous sa responsabilité..
 
Il est clair que sous le nom global de « Juifs  », il convient de
distinguer la face féminine et la face masculine, la première étant
vouée à la concentration, à faire - ce sont les Israélites constituant
un État -une sorte de veau d'or- alors que la seconde conduisant à la
dispersion, chaque Juif étant voué à évoluer au milieu de non –Juifs
en leur apportant une dynamique salutaire, ce qui passe par la
multiplication des groupes autour de leaders respectifs..

De même que selon nous, nous aurions basculé dans une nouvelle
Ère de «  renaissance » qui voit le «  retour  » des Juifs dans
l’Histoire du monde depuis environ cinq siècles, de même pensons-
nous que la nouvelle Terre promise aux Juifs n’est pas la Palestine
mais l'Europe à condition que celle-ci assume pleinement son « 
impérialité  », ce qui implique d’accueillir et de contenir en son sein
– comme cela s’impose à tout empire digne de ce nom – une
diversité d’entités et rappelons que jusqu’à la déclaration
d’indépendance de l’État d’Israël en mai 1948, à Tel Aviv, le projet
sioniste était conçu comme s’inscrivant au sein d’une structure
impériale ou fédérale et d’allers, il était clair, au départ, en novembre
1947, lors du vote de l’Assemblée Générale, que l’ONU entendait
intégrer le nouvel État au sein d’une communauté d’États. .Même
Staline en instaurant le Birobidjan, au fin fond de la Sibérie, incluait
une telle entité au sein de l’URSS tout comme le mandat britannique
sur la Palestine, entériné par la Société des Nations en 1923,
s’inscrivait au sein d’un Empire. C’est dire que pour nous le XXIe siècle
verra le renouveau des empires en tant qu’unité la plus appropriée
pour maîtriser les enjeux de la planète. Rappelons que lorsque Cyrus
ramena les Judéens dans leur pays, c'était dans le cadre de son
empire tout comme le Foyer Juif annoncé en 1917 s'inscrivait bel et
bien au sein de l'empire britannique. En 1947, le nouvel État était
censé être placé sous la houlette de l’ONU

Déjà au XVIE siècle un Guillaume Postel, professeur au Collège Royal,


sous François Premier, hébraïsant et commentateur de la Bible avait
prêché à propos de la destinée remarquable de la France (cf. François
Secret. G. Postel,  Le Thrésor des Prophéties de l'Univers, La
Haye : M. Nijhoff (Archives internationales d'histoire des
idées 27), 1969). Il est clair, selon nous, que la présence des
Juifs dans le tissu social français (I¨% de la population semble
un bon dosage) et plus largement dans le monde dit « 
occidental  » blanc- constitue un atout majeur pour l’avenir,
une ressource à apprendre à exploiter au mieux et ce, dès le
plus jeune âge. C’est dire que la concentration des Juifs en
un seul et même lieu nous apparaît comme une aberration
et si les Juifs sont le «  sel de la terre  », il faut bien qu’un
mélange s’effectue sinon c’est immangeable.

On ne saurait certes dissocier totalement l'Europe de ses anciennes


colonies, en Afrique comme en Amérique mais ce serait s'égarer si l'on
croyait que ces trois continents sont porteurs d  »un seul et même
destin. Que l'Afrique soit francophone ne saurait en aucun cas
justifier une quelconque unité en raison même des différences raciales
dont nous avons dit à quel point elles devaient primer sur la question
de la langue. La colonisation Outre -Mer nous apparaît
rétrospectivement comme une erreur, une faute historique  et l'on pu
constater que les empires coloniaux n'ont même pas su sauver les
Juifs de l'holocauste au congrès d'Evian de 1938  quand il s’est agi de
trouver une solution à la volonté de l’Allemagne d’évacuer ses Juifs
de son «  espace  »/ Même la solution palestinienne sous mandat
britannique avait fait long feu. Mais est-il possible de corriger
certaines erreurs ou en est-on victime indéfiniment  ? On nous parle
d’un retour de la culture africaine conservée en Occident vers son
berceau  ? Certes, mais ne faudrait-il pas envisager à terme, sur un
siècle, par exemple, le retour des populations africaines vers leur
continent d’origine  ?
.On retrouve ici la problématique de la dépendance/ indépendance. Il
ne s'agit pas, en l’occurrence, d'attribuer à telle planète telle valeur et
une autre valeur à une autre planète, erreur souvent commise par les
astrologues, les plus mal chaussés mais de comprendre qu'un seul et
même vecteur peut être animé par des forces antagonistes, ce qui est
d'ailleurs aussi le propre de la condition humaine, vouée à toutes
sortes de manifestations tout au long de notre existence individuelle.
L'astrologie est à rapprocher ici de la physique quantique du fait d'une
telle polyvalence du vecteur étudié mais elle nous fait aussi penser à
la chute des corps, à la force gravitationnelle, quand on observe le
lâcher prise, lié à la position de Jupiter quand il passe à 90° de la
position de l'ascendant de naissance si ce n'est que toute chute y est
suivie d'un retour, d'une révolution  . La Roche Tarpéienne est
proche du Capitole. (cf deuxième partie du présent tome)
On pense au «  programme commun  » de la Gauche, dans les années soixante-dix du siècle
dernier, rassemblant socialistes, communistes et radicaux, ce qui conduisit à la victoire de
1981, ce qui rééditait peu ou prou ce qui s’était passé avec le Front Populaire de Léon Blum.
(1936)On n’a pas trouvé le pendant à droite pour « unifier  » les forces diverses de
l’échiquier, ce qui selon nous est dû à l’absence de saturniens capables de faire converger
des éléments disparates. C’est ainsi que le Rassemblement Nationale (ex Front National)
sera resté hors-
jeu, à la différence du PC, du fait d’une carence
saturnienne à droite, qui ne saurait être palliée par des jupitériens. À
l’envergure plus limitée. Dans le domaine religieux, il y aurait
certainement besoin aussi d’un apport saturnien en vue, notamment,
de faire avancer le dialogue judéo-chrétien mais aussi quant au statut
de l’astrologie laquelle, bien refondée comme nous l'avons proposé
(volume II) conférerait la maîtrise de l'alternance des phases de
rapprochement et de distanciation socio- politique (autour du cycle de
Jupiter) tout comme l'on maîtrise l'alternance des jours et des nuits et
celle des saisons, ce qui fait partie intégrante du calendrier judaïque,
qu'il s'agisse du Shabbat ou du renouvellement (Hodesh) des mois à
la nouvelle lune ou de diverses fêtes comme la Pâque (Pessah) ou la
Nouvelle année (Rosh haShana) situées l'une au Printemps et l'autre à
l'automne.

Les trois théologies sont, en tout état de cause, dans


l’interdépendance. Nous sommes envahis par le monde du virtuel,
cela tient à l’instrumentalisation, au mimétisme, à l’appareillage
propre au régime de la Création humaniste, ce qui conduit une
population toujours plus importante et aux facultés limitées à
n’exister que par référence à un modèle extérieur. Ce ne sont pas les
tentations qui manquent que de se laisser aller à croire que l’on
pourrait se passer de l’une ou de l’autre, aucune de ces créations ne
pouvant exister isolément. Toute l’ambiguïté à propos des Chrétiens
tient au fait qu’ils ne savent plus très bien s’ils sont les fils spirituels
du Royaume d’Israël, de ces «  brebis perdues d’Israël  », fondé à la
mort de Salomon ou s’ils sont des païens convertis. Mais selon nous,
la maison d’Israël aura été greffée sur celle de Juda, bien avant que
ne vienne se poser la greffe des Chrétiens, telle que la met en scène
le Nouveau Testament. La thèse d’un soulèvement social pour
rendre compte du Schisme tend à occulter un clivage historique voire
ethnique.

Or, selon nous, l’on ne peut comprendre l’antijudaïsme chrétien sans


le raccorder à l’antijudaïsme –stricto sensu- israélite, tant les Israélites
furent stigmatisés par les Prophètes – que l’on songe au «  Écoute
Israël  » qui n’est autre qu’un réquisitoire contre la maison d’Israël et
que les Juifs ne cessent de ressasser semaine après semaine, depuis
des millénaires, dans leurs synagogues  tout comme les Chrétiens ne
cessèrent jusqu’à récemment de s’en prendre dans leurs offices, aux
Juifs  «  perfides  »   Orémus et pro perfidis Judaeis. C'est
actuellement le secret le mieux gardé de la Chrétienté que
l'opposition entre Juifs et Israélites, tant le nom même d’Israël
aura fini par désigner abusivement les Juifs y compris d'ailleurs
dans la littérature talmudique!

Rappelons la parabole de l’olivier  :

Romains XI, 24

24  Si toi, tu as été coupé de l’olivier sauvage selon sa nature, et


greffé contrairement à ta nature sur l’olivier franc, à plus forte raison
eux seront-ils greffés selon leur nature sur leur propre olivier.  »

Les Chrétiens sont la cause majeur de la persécution des juifs alors


qu’ils mettent les malheurs des juifs sur le compte de leurs fautes,
selon leur rhétorique habituelle qui voudrait que tout s’explique par
la désobéissant à «  Dieu  » (à commencer par les chapitres II et III
du Livre de la Genèse) alors qu’ils sont les véritables agents des dits
malheurs  ! Quant à Jésus, le Judéen, n’est-il pas un traître en
adoptant le parti de l’ennemi israélite et donc galiléen, lié notamment
au Lac de Tibériade  ? D’où cette formule désabusée  : «  nul n’est
prophète en son pays  » qui est la devise des traîtres 

Or, l’enjeu est de taille  car selon nous, le Schisme lequel ne faisait
que mettre fin à une pseudo-unité – ce qui est le lot de toute
entreprise impériale générant du mimétisme - aura conduit à terme
à l’émergence du christianisme. Les Israélites ont été dominés,
asservis par les Judéens de Jérusalem -jusqu’à la révolte
sécessionniste survenue à la mort de Salomon- mais ne sont pas de
la même race contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire par
des expédients administratifs comme celui du découpage du
territoire en référence aux 12 tribus, d'autant que cette division
s'articula e sur le Pentateuque œuvre des Israélites.

De là, à soutenir comme Daniel Boyard (Le Christ Juif, Paris Ed du


Cerf, 2013) que le judaïsme du temps de Jésus aurait évolué vers les
positions qui seront celles du christianisme, l’on commettrait un grave
contre-sens. Ce qui est vrai, c’est que le Talmud utilisera volontiers le
terme d’Israël pour désigner l’ensemble des Juifs comme dans la
célèbre formule du traité Shabbat, «  Ein Mazal le Israël  », que l’on
traduit généralement comme signifiant que les Juifs ne dépendraient
pas de l’influence des astres. (cf. notre ouvrage Le monde juif et
l’astrologie ; histoire d’un vieux couple, Milan, Arché, 1985)

C’est ne pas comprendre toutes les implications du dit Schisme et par


là même ne pas interpréter correctement les Livres prophétiques qui
sont le cœur même de l’Ancien Testament, bien plus que ne le serait
le Pentateuque, lu à la Synagogue, de semaine en semaine  aux
dépends d'ailleurs des Livres Prophétiques qui en sont réduits à la
portion congrue, ce qui évite de s'apercevoir de ce que le
Pentateuque leur doit. On notera que la récitation en hébreu de la
totalité des textes de référence pourrait bien avoir été une obligation
imposée aux Juifs de façon à ce que les recoupements entre
judaïsme et christianisme soient aussi peu manifestes que possible en
maintenant d'ailleurs de facto par le biais d'une langue qui leur est
étrangère au niveau cognitif les Juifs dans une distance par rapport à
leur propre héritage. Il semble qu’il faille pour renouveler le dialogue
judéo-chrétien conférer au Royaume d’Israël la place qui lui revient,
aussi bien à l’endroit des Juifs que des Chrétiens. Certes, nous avons
mis l’accent sur la pérennité d’un phénomène mais cela ne saurait
nous interdire de porter un regard critique sur les inévitables
déviances et dérives qui le marqueront. Inversement, ces évolutions
ne sauraient légitimer le déni de la dépendance des hypostases par
rapport à la matrice du dit phénomène  ! On connaît la fable de la
mouche du coche  : la moindre variante suffirait à s’approprier la
strate précédente en tentant de ramasser la mise  ! C’est ainsi que
l’on peut espérer se désendetter en modifiant à la marge un texte, à
la façon d’un maquignon, brouillant ainsi les pistes. Le rôle de
l’historien serait donc ici de rendre à César ce qui est à César et de ne
pas se laisser berner par quelque forme de déni. C’est ainsi que nier
le « mazal » nous semble suspect car c’est mettre en question un
certain ordre du monde et ne peut venir que de populations
dominées voulant se libérer de leur joug. On distinguera deux types
de domination, l'une conjoncturelle du fait de l'âge, de la culture ou
du fait du déplacement géographique , l'autre structurelle du fait du
sexe et de la race, à savoir des données permanentes et persistantes,
irréversibles. Or, dans bien des cas, ces deux catégories peuvent être
tentées par une alliance reportant sine die ce qui les divise.

En ce sens, comment appréhender la femme sans le modèle masculin


selon la dialectique du multipliant et du multiplié – quand on veut
multiplier zéro, on obtient zéro - le christianisme sans référence au
judaïsme -puisqu'il s'y réfère – ce qui brouille les pistes - ou l’anglais
sans référence au français  mais aussi le monde sans référence au
Ciel et à l’astrologie ? Il importe de clarifier de telles situations
bancales et c’est ce que nous espérons être parvenus à garantir. Pour
ce faire, il importe que chaque État – au sens d’administration - se
charge de réguler un tel marché d’import-export s’étalant sur de
nombreuses générations.

Dans le monde du virtuel qui est aussi celui de l’universel on change


de statut comme de chemise alors que dans le monde du réel, les
seuls changements sont ceux qui ont été programmés et qui de toute
façon sont cycliques et non linéaires  ! C’est bien là un clivage majeur.
On parlera de choc matriciel quand le monde virtuel rencontre le
monde réel (cf. le film Matrix des frères/sœurs Wachowski)

D’une part, il nous apparaît que le monde chrétien se sera finalement


développé comme parallèlement au monde juif, en quelque sorte
dans une autre dimension, que nous serions tentés de qualifier de
virtuelle. Tout mimétisme n’est-il point voué à générer ainsi des
réalités situées sur des plans différents ? Il en est de même du monde
francophone lequel englobe des entités qui ont été «  conquises  »
comme lorsque l’on dit que l’on a été conquis par telle ou telle
personne  , sans que le prétendu colonisateur ait pour autant fait
preuve du moindre prosélytisme.

D’autre part, l’astrologie qui est selon nous l’épine dorsale de la


Troisième Création ; l'adamique, une fois que l’on a reconnu
pleinement son existence - telle du moins que nous la concevons-
semble bien vouloir nous enseigner que les uns et les autres ne
suivent pas le même calendrier, même si les phases sont les mêmes.
Voilà qui remet en cause toute praxis qui voudrait ignorer, dépasser
l’existence de tels clivages dans l’espace et dans le temps. L’astrologie-
ou plutôt l'horoscopie- est avant tout une certaine représentation du
monde par- delà toute pratique car ce n’est certainement pas la
pratique qui la validera mais bien le modèle qui donnera sens à la
pratique et d’ailleurs ceux qui viennent à la dite astrologie sont
d’abord marqués et motivés par l’approche qu’elle propose de la
société en tant que philosophie et ce n’est qu’en ce sens que l’on peut
parler d’une Astrologie au singulier  ce qui est toujours la marque
d'une conceptualisation par -delà toute pratique spécifique - alors
même que ses diverses applications divergent et se contredisent. Il
serait vain de prétendre maîtriser une telle systémique constituant
ainsi une sorte de kaléidoscope l’important étant de savoir que cela
existe, que c’est en œuvre, grâce au rôle dévolu à un petit nombre
d’agents, de chefs. Au fond, ce qui compte, c’est avant tout de
combattre le péril de la sclérose, et cela exige la protection de ceux
qui sont capables de garantir un certain mouvement de la société, à
commencer par les Juifs (cf. notre tome Ier) Il faut comprendre que
cette aptitude ne saurait relever d’une transmission livresque de
quelque savoir mais doit passer par la génétique, ce qui remet en
question toute idée de récupération –sous quelque prétexte que cela
soit- d’un quelconque savoir là où il s’agit de «  pouvoir  », au sens
plein du terme. Cette mission ne relève pas du virtuel mais du réel.
Nous avons compris que toute idée d'alliance et quelque part
d'aliénation obéit à une certaine cyclicité structurelle. Rien n'est
jamais définitivement joué, gagné ou perdu. Les rebondissements
sont en quelque sorte inévitables mais aussi éminemment
prévisibles, selon les lois de l'horoscopie telles que nous les avons
restaurées.

Jérémie XXXI

,‫י ְהוָה; ְוכ ַָרּתִ י‬-‫ נְאֻם‬,‫ ל ִהּנֵהיָמִים ָּב ִאים‬30Voici, des jours vont venir, dit Yahvé où
--‫ּבֵיתי ְהּודָ ה‬-‫ּבֵיתיִׂש ְָראֵל ְואֶת‬- ‫אֶת‬ je conclurai avec la maison d'Israël et la
‫ּב ְִריתחֲדָ ׁשָה‬.  maison de Juda une alliance nouvelle,(Brith
Hadasha)
,‫אֲבֹותָ ם‬-‫ ֲאׁשֶרּכ ַָרּתִ יאֶת‬, ‫ לאֹלא ַכּב ְִרית‬31qui ne sera pas comme l'alliance que j'ai
,‫ּבְיֹום ֶה ֱחז ִי ִקי ְבי ָדָ ם‬ conclue avec leurs pères le jour où je les ai
 :‫ לְהֹוצִיָאם ֵמא ֶֶרץ ִמצ ְָרי ִם‬pris par la main pour les tirer du pays
,‫ּב ְִריתִ י‬-‫ ֵהּמָה ֵהפֵרּואֶת‬-‫ֲאׁשֶר‬ d’Égypte, alliance qu'ils ont rompue, eux,
‫י ְהוָה‬-‫נְאֻם‬--‫וְָאנֹכִי ָּב ַעלְּתִ יבָם‬.  alors que je les avais étroitement unis à
moi, dit Yahvé
ִ ‫ּבֵיתי‬-‫לבּכִיז ֹאת ַהּב ְִרית ֲאׁשֶר ֶאכְר ֹתאֶת‬ 32Mais voici quelle alliance je conclurai
,‫י ְהוָה‬-‫ נְאֻם‬,‫ׂש ְָראֵלַאח ֲֵרי ַהּיָמִים ָההֵם‬ avec la maison d'Israël, au terme de cette
,‫ּתֹורתִ י ְּבק ְִרּבָם‬
ָ -‫נָתַ ּתִ יאֶת‬ époque, dit Yahvé Je ferai pénétrer ma loi
;‫ ִלּבָם ֶאכְּתְ ֶבּנָה‬-‫ְועַל‬ en eux, c'est dans leur cœur que je
,‫ְו ָהי ִיתִ י ָלהֶםלֵאֹלהִים‬ l'inscrirai; je serai leur Dieu '(Elohim) et ils
‫לִי ְלעָם‬-‫ ְו ֵהּמָהיִהְיּו‬.  seront mon peuple.

Cela ne signifie pas que l'alliance cesse une fois pour toutes
mais qu'elle est suspendue par un besoin périodique d'ouverture :
l'alliance menace l'alliance si ce n'est qu' à terme, elle devra être
rescellée, repensée, et cela vaut dans tous les domaines,
psychologique, sociologique, politique, théologique. On comprend
qu'il est bon de connaître un tel agenda, une telle feuille de route,
tout comme l'on est averti de l'alternance du jour et de la nuit ou des
saisons de l'année. La sagesse sera de ne jamais conclure
définitivement quoi que ce soit en termes d 'alliance, de pacte, de
couple, puisque tout est voué à reprendre, à recommencer, tôt ou
tard.; au bout d'un certain intervalle de temps. Le monde a besoin
de respiration. Rappelons l'adage "Il ne faut jamais dire : fontaine, je ne boirai
plus de ton eau »Signalons en passant que notre nom signifie en
allemand "fontaine". Méfions- nous de ceux qui jouent les
moralistes et jugent leurs prochains lorsqu'ils relèvent un
changement de cap! On peut être élu sur telle orientation et devoir
un jour en changer. On risque alors de parler un peu vite de
"faute". C'est bien mal connaître la nature humaine. Il est vrai
qu'une certaine lecture de la Bible entretient souvent une telle
espérance – passion triste- de voir l’aîné laisser la place au puîné  !
D’où des lectures abusives et complaisantes chez les Chrétiens
culminant avec le discours d’un Sun Myung Moon dont l’Église fut
fondée en 1954 et qui veut voir dans la Corée un nouvel Israël, la
Corée étant elle-même confrontée à une division nord-sud à l’instar
de la situation du temps des Prophètes. Tout groupe, sur n’importe
quel continent, quelle que soit la race, en arrive ainsi à se croire
l’ultime destinataire de la parole, de la prophétie biblique, puisque
l’écrit ne désigne jamais clairement à qui il s’adresse (cf. notre tome
II), ce qui permet à tout un chacun de se l’approprier, de sentir visé et
ce sans trop de scrupules. Ajoutons que l'écrit joue un rôle de
stockage, de magasin, d'enregistrement: c'est un facteur féminin par
rapport à l'oral. Même le fait d'enregistrer de l'oral est assimilable à
de l'écrit tout comme le fait de lire à voix haute de l'écrit reste de
l'écrit. En résumé, l’on passe du geste à la parole quand le visuel n’est
plus accessible et de la parole à son enregistrement, qui pourra être
stocké et conservé, notamment dans des bibliothèques, ce qui
correspond à trois temps successifs. Dans le cas du coronavirus, on
aurait pu espérer que les gens désinvestissent la parole contaminante
mais le fait de porter des masques fermait la voie au visuel. Il eut été
préférable de demander de s'exprimer par gestes, mimiques, signes,
ce qui aurait évité le masque absent au départ, d'ailleurs. Or, force est
de constater que les gens n'ont aucunement appris à se passer de
leur bouche, du recours à telle ou telle langue pour communiquer, ce
qui est en soi aliénant. Car l’emprunt n’est pas sans péril en ce sens
que l’on ne prend pas nécessairement l’entière mesure de sa teneur 
et de la diversité de ses composantes  ! Il est vivement conseillé de
procéder à son inventaire. Emprunter se révèle toujours une
entreprise hasardeuse car elle crée des liens factices avec la source
et une fausse genèse. L'emprunt se rapproche aisément du plagiat
et la question se pose de parvenir à le mettre en évidence; ce qui
nous semble possible dès lors que l'emprunteur tend à figer ce qu'il
s'est approprié ponctuellement alors que le "préteur" présente une
dimension spatio-temporelle sensiblement plus ample. Entendons
par là que le mot en question s'inscrit dans un ensemble plus ramifié
et en évolution, ce qui est le cas du français par rapport à l'anglais
tant et si bien que l'historien se félicite de l'emprunt en ce qu'il
permet de restituer des stades qui ont été paradoxalement dépassés
au niveau de la source.

C'est ainsi que lorsque les astronomes empruntent l'iconographie des


mois de l'année, ils enclenchent tout un processus qui conduit à la
question de la précession des équinoxes, alors que cet emprunt
relevait du métalangage. Les astrologues, sous la coupe de
l'astronomie, auront pris cette symbolique à la lettre, ce qui les aura
entraîné dans une sacrée galère!

Encore conviendrait-il de mettre fin à cette bien fâcheuse hostilité du


judaïsme (adamisme) à l’encontre de l’astrologie (cf. notre ouvrage,
le monde juif et l’astrologie  ; Histoire d’un vieux couple, Milan,
Arché 1985) car, selon nous, les vraies tables de la loi- relèvent de
l’astrologie – comme nous le déclarions déjà en 1968 sur le Campus
de l’Université Hébraïque de Jérusalem, où l’on nous connaissait sous
le nom de l’Astrologue - et ce que l’on nous propose comme contenu
– le Décalogue - dans l’Ancien Testament, est dérisoire et n’a rien de
bien transcendantal  ! Le véritable contenu renvoie, selon nous, aux
lois de l’astrologie lesquelles traitent du fonctionnement des sociétés
humaines. Le «  don de la Torah  » serait donc à venir et
probablement imminent si l’on admet que cela concerne la nouvelle
astrologie que nous préconisons, dépouillée de toutes sortes
d’oripeaux. Déjà en 1968, sur le campus de l’Université Hébraïque de
Jérusalem où nous publiâmes notre premier article dans le bulletin
des étudiants en juin 1969, nous avions interpellé les étudiants dans
cet esprit. Notons que c’est en Israël, au lendemain de la Guerre des
Six Jours que nous avions fait nos premières armes en astrologie.
Selon nous, c’est en Mésopotamie, berceau de l’Astrologie, que les
Hébreux auront longtemps vécu car tout peuple s’inscrit, s’ancre dans
un territoire, mais ce n’est là qu’un point de départ et non, selon
nous, de retour. Un peuple «  normal  » aura été métamorphosé
par un «  Dieu  » venu d’ailleurs, le Deus Faber, ce qui correspond à
notre description du leader que l’on pourrait comparer à un coucou
venant substituer ses œufs à ceux d’un autre oiseau en pondant dans
son nid. Ne dépendant pas d’une culture externe mais interne, ce
peuple allait être en mesure de se disperser, ce qui fait toute sa
spécificité en résistant aux sirènes de la « normalité  » et de la « 
sécurité  «  mais aussi d'une idolâtrie aliénante En ce sens, ce dieu
ne fait sens que pour sa «  création  » et ne saurait être suivi par
d’autres «  peuples  »  si ce n’est à distance, à la façon d’un satellite.
En aucune façon, les étoiles ne sauraient être déclarées "idoles»
comme le voudrait l’acception usuelle d’adorateurs des étoiles dans le
discours juif. S’il y a bien une chose que l’homme ne saurait être
tenté de s’approprier, c’est bien le Ciel  !

Quand les configurations se formant entre les hommes et les astres


ne sont pas au rendez-vous il importe de ne pas provoquer le peuple
avec des projets non portés par le plan cosmique mais encore faut-il –
pour ne pas encourir la vindicte du dit peuple- ne pas le décevoir
quand les astres sont forts Le peuple est l'espace et le chef est le
temps. Il y a là tout un art de la politique à enseigner aux élites de
demain. Et l’on aura compris que nous sommes bien en présence
d’une dialectique des topiques freudiennes mais aussi marxiste au
cœur de la lutte des classes et ce n’est certainement pas par hasard
que Freud tout comme Marx soient d’ascendance juive, pour peu que
l’on ait admis que l’être juif n’est plus lié à quelque rituel collectif,
qu’il soit synagogal ou dans le cadre d’un «  État juif ».  ? Et pour ceux
qui douteraient encore que les Juifs d’aujourd’hui ne soient les
héritiers, les légataires, légitimes de la promesse jérémienne, nous
dirons que les faits parlent d’eux-mêmes et que la dite promesse s’est
bel et bien accomplie et cela devrait être aussi une «  Bonne
Nouvelle » pour les nations. Mais évitons ici toute espèce de
malentendu. On ne saurait confondre l’émetteur, les Juifs adamites et
le récepteur, les «  Nations  » (Goyim) comme on ne saurait mettre
sur le même pied au prisme de notre santé le cœur ou le cerveau,
tout minoritaires qu’ils soient au sein de notre corps et nos membres
(bras, jambes)  lesquels nous distinguent moins nettement des
animaux. Se profile ainsi un judaïsme de la Nouvelle Alliance mettant
en cause les prétentions du christianisme tout comme celle du
judaïsme traditionnel pour englober notamment les juifs dits laïcs
(secular Jews), ces derniers vivant selon la nouvelle alliance telle que
nous l’avons redéfinie mais sans avoir compris que leur démarche
était en résonance avec le prophétisme jérémien. Au fond, les Juifs
Laïcs seraient en quête, plus ou moins consciemment et
délibérément d’une nouvelle théologie. Quelque part, le fait de
continuer à se dire Juifs, sans l'appui d'un lieu spécifique n'est-il pas la
preuve, la marque d'une foi  ? Mais ce qui importe, c’est que le Juif se
découvre d’abord comme individu et non comme appartenant à tel
ou tel ensemble. Ce n’est que dans un deuxième temps, qu’il fera la
connexion, en évacuant ce qui ne lui semble pas pertinent et en ne
renonçant pas à ce qui ne lui est pas signalé par la tradition mais dont
il a pleine conscience en lui-même. Rapport du signifié et du
signifiant. Selon nous, l’on commence son existence par une
conscience individuelle et au fur et à mesure de notre expérience,
s’établiront des connexions qui nous conduiront à nous identifier à
tel ou tel groupe, selon tel ou tel critère d’âge, de sexe, de religion, de
lieu de vie etc., ce qui n’exclue pas que l’on ait été parallèlement,
associé, relié à tel ou tel ensemble par autrui. Un tel processus se
poursuivra tout au long de notre vie, du fait des changements
intervenus successivement. La théorie du genre pèche en ce qu’elle
semble ignorer que l’individu ne peut s’empêcher, dès sa naissance,
d’établir des corrélations, des rapprochements au prisme de ce qui lui
ressemble ou parait lui ressembler, tant au niveau du signifiant que
du signifié, ce qui n’est tributaire qu’accessoirement de ce que telle
culture lui imposera. C'est pour cela que nous insistons sur le besoin
de désigner sans pour autant signifier. Il faut certes pour user d'un
même désignant que les éléments ainsi regroupés offrent quelque
point commun forme comme d'être d'ascendance juive mais cela
n'impliquera pas ipso facto que cela corresponde statistiquement au
même type de signifié.

Comme dans une fratrie, où chacun reçoit un prénom permettant de


différencier sans pour autant que le prénom par lui même nous
informe sur ce qu'est la personne concernée en soi. Soutenir que le
"désignant" aura influé sur le devenir de la personne nous apparaît
comme abusif et de mauvais foi, comme une excuse facile.

Il est urgent qu’émerge un judaïsme adamique qui sache séparer le


bon grain de l’ivraie et n’accepte pas le «  Premier Testament  »
comme un tout d’un seul tenant en traitant notamment le
Pentateuque comme l’œuvre des Israélites ennemis du Royaume
dominateur dit de Judah
. Alors que le deuxième Livre - celui des Prophètes ' (Neviim) du dit
Testament est un réquisitoire contre les Israélites, ce que les
Chrétiens se refusent à admettre car cela les arrange bien trop de
laisser entendre que les prophètes s'en prennent aux Juifs adamites
comme ci ces derniers avaient donné des verges pour se faire
fouetter dans leurs propres Écritures  !

Par ailleurs, ceux qu’on nommé «  antisémites  » en ce qu’ils


entendent relever certaines spécificités du nouveau fait juif
contribuent de facto à une certaine prise de conscience chez les Juifs
eux-mêmes de ce que leur judéité aura connu une certaine mutation.
Et en ce sens, ces antisémites contribuent au décryptage de l’idée de
Nouvelle Alliance. Traiter du «  pouvoir  » juif, n’est-ce pas en vérité
mettre le doigt sur ce qui caractérise fondamentalement la présence
juive au monde. On nous objectera que tous les Juifs n’exercent pas
de pouvoir significatif, ce qui montre que la notion de «  peuple juif 
» peut aisément induire en erreur. En ce sens, la famille nous apparaît
comme la cellule appropriée en ce qu’elle s’étend dans le temps et
non pour ce qui est du peuple dans l’espace. A contrario, il nous faut
dénoncer ceux qui entendent –comme Shlomo Sand- réduire les Juifs
à un croyance, à un culture et leur nient le statut de «  race  » -
terme qui, à nos yeux, n’est aucunement péjoratif, cela revient à nier
aux Juifs leur appartenance à la Troisième création en les assimilant
en bloc à la condition propre à la Deuxième, soit un monde crée par
l’homme et non par Dieu, non pas le dieu aveugle de la Première
Création mais le dieu réformateur de la Troisième.

Cette expérience nouvelle implique que le Juif découvre sa judéité au


prix d’un itinéraire personnel qui ne saurait par avance être référé à
quelque ensemble que ce soit et ce n’est que dans un deuxième
temps, que le juif – le vrai- sera conduit à se repérez au sein d’un
collectif. Cela dit, force est de constater que l’on observe souvent un
processus inverse, à savoir l’affirmation d’une appartenance à un
groupe avant même d’avoir pu appréhender une dimension
personnelle, c’est là d’ailleurs le résultat d’un processus mimétique
qui débouche sur une impasse.

Le problème qui se pose est celui de ce désaveu systématique du


droit d’aînesse, du «  premier né  » (et cela vaut aussi pour les filles,
avec Léa et Rachel, l’aînée se voyant rejetée). Autrement dit, tout ce
qui touche dans le Pentateuque à déloger celui qui a précédé, devient
ipso facto suspect à nos yeux et ne saurait être entériné plus
longtemps car c’est un ferment, au sens littéral du terme, de
l’antijudaïsme ou de la judéophobie. On peut certes s’étonner de voir
le texte biblique ainsi «  retourné  », perverti, sans qu’il n’y ait eu de
protestation  , du moins à notre connaissance si ce n’est avec jésus
présenté comme relevant de la lignée, de la dynastie de David 
(Mathieu I) En fait, selon nous, ceux qu’on appelle «  Juifs  »
correspondraient à une forme d’aristocratie, destinée à diriger le
peuple d’Israël. Le chef, pour exister, a besoin de se trouver un
groupe, une communauté d’une certaine ampleur. On s’inscrit ici
dans une lutte des classes.

La Bible est le champ d’une confrontation entre le peuple rassemblé


dans le Royaume du Nord et son élite repliée dans le petit Royaume
du Sud, une sorte de Jérusalem- Versailles. Mais rappelons que selon
les valeurs de la Deuxième Création, de l'homo faber et non du Deus
Faber le Temple de Jérusalem censé avoir été construit sous Salomon
peut être comparé à la Tour de Babel. Ce sont les Israélites qui vont
se voir reprocher d’avoir érigé des statues fabriqués de main
d’homme, ce qui nous conduit à penser que c’est le Ciel lui-même qui
devrait être le siège du culte de Yahvé et non quelque tabernacle.

On pense aux Centuries de Nostradamus comportant deux volets


appartenant à des camps opposés  ou encore à cet Édit de Nantes de
1598 mettant fin, en principe, aux hostilités sans pour autant en
éradiquer les traces  ; Une telle confusion est fâcheuse et il est temps
d’y mettre fin voire – s'il le faut -en expurgeant l’Ancien Testament de
tout ce qui touche au royaume d’Israël. Comment ne pas voir que le
christianisme aura emboîté le pas à cet «  ismaélisme  » - dont on a
vu qu’il était mis en garde par Yahvé dans le Livre d’Ézéchiel quand les
«  montagnes d’Israël  » sont dans son collimateur-, un ismaélisme,
soucieux de faire tomber l’aîné de son piédestal, à tel point que le
récit biblique semble s’articuler tout au long du livre de la Genèse, sur
une succession de chutes, de génération en génération  . Il importe
donc de réhabiliter Ismaël, Esaü en lieu et place d’Isaac et de Jacob,
tous deux cités dans Exode III comme deux des trois patriarches 
outre que l’on y réitère cette formule «  fils d’Israël  » (et non
d’Ismaël comme il se devrait) :

06 Et (Dieu) déclara  : «  Je suis le Dieu de ton père, le Dieu


d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.  » Moïse se voila le
visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.

07 Le Seigneur dit: «  J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui
est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants.
Oui, je connais ses souffrances.

08 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le


faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays,
ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le
Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen.

09 Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai
vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens.

10 Maintenant donc, va  ! Je t’envoie chez Pharaon  : tu feras sortir


d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël.  »
Tout se passe comme si le texte biblique d’origine avait été remplacé
par celui qui nous est parvenu. Le christianisme nous apparaît comme
la revanche du Royaume du Nord et ce n’est pas par hasard qu’il aura
mis en avant, en quelque sorte sacralisé, cette version de l’ancien
Testament  . La sortie d’Égypte symbolise ici
l’émancipation d’Israël par rapport au pouvoir adamique! Trop
souvent, il nous aura été donné d’entendre que puisque les Juifs
doivent s’ouvrir au monde, la frontière entre Juifs et non Juifs serait
vouée à disparaître (cf. Épître aux Éphésiens).Est- ce que celui qui
joue du Beethoven deviendrait ipso facto Beethoven  ? Celui qui boit
le lait ne devient pas la vache, celui qui boit l’eau du fleuve ne devient
pas la source. Une chose est de consommer un fruit, une autre de
s’approprier l’arbre dont il est issu, ce qui pose la question des
transferts de technologie. Curieusement, la sagesse populaire, à
notre connaissance, ne nous a pas légué d’adage à ce sujet et nous
nous voyons ainsi contraints de forger nos propres paraboles. Rien,
certes, n’est définitivement acquis et à chaque génération, il faut les
personnes appropriées pour veiller tout comme à chaque génération,
jusqu’à nouvel ordre, il faut des femmes pour faire des enfants. C’est
là tout l’enjeu du processus de régénérescence, ce qui nous renvoie à
la formule de l’Abbé Grégoire  : Essai sur la régénération physique,
morale et politique des Juifs ; Ouvrage couronné par la Société
royale des Sciences et des Arts de Metz, le 23 Août 1788. Or,
de nos jours, l’on nous présente l’évolution sans que celle-ci ne
soit compensée par un retour à l’état originel. C’est le triomphe
du virtuel sur le matriciel, de l’entropique sur le
néguentropique,de la Science (Saturne) sur la Technique supra
humaine (Jupiter) du Deus Faber et humaine plus en aval
(Mars), en passant par des cycles de plus en plus courts.
L’astrologie qui devrait être le fer de lance de la Deuxième
Création est passée du côté de la Première Création, en
adoptant notamment les nouvelles données du système solaire,
quitte à se brûler les ailes avec le déclassement de Pluton !
Selon nous, il convient de comprendre certaines
problématiques au prisme de l’être plutôt que celui de l’avoir  :
les dons – nos «  talents »- constituent un «  capital  », un
«héritage  », un «  pouvoir  », transmis par l’hérédité et non
par quelque dévolution ou donation juridique; Or, force est de
constater la tendance consistant à nier une telle dimension « 
ontologique  », «  essentialiste  », ce qui permet de
relativiser les mérites de ceux qui disposent de certains «
pouvoirs  »  au sens de facultés en ne voulant voir là qu’un
apport extérieur . Tout cela conduit à négliger la valeur des
ressources humaines au nom d’un a priori égalitariste, « 
communiste  »  voué à sous-estimer délibérément le facteur
humain  lié à la naissance, à la filiation, à la descendance et
dans ce cas le fait d’avoir des enfants deviendrait un enjeu
mineur, puisqu’on ne leur transmettrait qu’une certaine
éducation. En ce sens, nous mettons en question le «Capital »
selon Karl Marx, qui n’entend se situer que sur le plan « 
matérialiste  » de l’avoir, ce qui tend à minimiser le rôle de
l’hérédité, de la génétique, ce qui le fait passer à côté de la
véritable portée du facteur juif 
Ajoutons qu’il serait temps de ne plus se payer de mots  : il ne
suffit pas d’agiter des «  valeurs  » (comme le progrès), encore
faudrait-il que celles-ci fussent véritablement incarnées ne
serait-ce que par une minorité. C’est là toute la différence entre
l’original et la copie, entre l’authentique et l’imitation.
Il revient aux Juifs du XXIe siècle de faire la preuve de l’importance de
leur présence au monde dans le cadre d’une certaine verticalité. La
bonne volonté; donner le change ou des gages ne saurait suffire à
pallier l'absence de la grâce, des dons sans lesquels toute mission est
vouée à l'échec.

Pour notre part, tel est l’exposé du rapport de l’Humanité terrestre


au cosmos dont elle dépend, certainement pas tout le cosmos-
comme le voudraient d’aucuns – mais seulement quelques facteurs,
qui auraient été à déceler comme une aiguille dans une meule de
foin, si l’on n’était pas aidé par l’examen critique des traditions, ce qui
exige quelque fil d’Ariane et peut être- qui sait- quelque forme de
réminiscence, au sens où Platon l’entend dans le Ménon.
Certes, nous n’ignorons pas à quel point l’astrologie en ce
début de XXIe siècle est «  déconsidérée, «  ghettoïsée  » et
jugée nullement indispensable à la bonne gouvernance. Or, à
nos yeux, une certaine astrologie -rendue à l'horoscopie -est la
condition même d’une vie politique de qualité, d'une bonne
conduite de la Cité. Nous irons jusqu’à dire que l’astrologie
sous sa forme «  horoscopique » est le
point aveugle dont on croit- bien à tort - pouvoir se passer. (cf. à
propos de la sociologie de Max Weber, «  La transformation du
charisme et le charisme de fonction  », in Revue française de science
politique 2013/3-4 (Vol.63), Or, il est grand temps de comprendre
que nous ne pourrons affronter les défis qui se présentent sans
prendre connaissance de notre mode d’emploi. La véritable
Torah n’est pas constituée d’une accumulation de préceptes
éthiques mais bel et bien d’une certaine connaissance des lois
cosmiques dont nous dépendons mais encore faut-il que nous
sachions élire et placer les bonnes personnes, les bons
conducteurs – dans tous les sens du terme - au bon moment.
Ce qui est «  bon » au regard du temps doit primer dans le
judaïsme sur ce qui l’est au prisme de l’espace. La «  bonne
personne  » est une qualification variable  : nul n’est
indéfiniment tel  ! On est là dans un relativisme éthique. C’est
ainsi que tel acte permis à tel moment ne le sera plus à tel
autre, comme dans le cas du respect , de l’observance du
Shabbat  ! Et encore cela dépend pour qui. Le jeune du
mois du Ramadan ne vise que les Musulmans pratiquants.
Tel acte produit positivement par une même personne à une
certaine date pourra se révéler malheureux à telle autre. Les
seuls commandements qui font sens pour les Juifs sont ceux
relatifs au temps car ils en sont les porteurs en quelque sorte
dans leurs gènes alors que les autres sont à la portée de tout
un chacun/ Le temps est lié à l’être, l’espace à l’avoir. Ajoutons
qu’il est étonnant de devoir noter à quel point le judaïsme
adamique du moins tel qu’il nous est parvenu, fait si peu
référence au Ciel. Or, comment aborder la question du temps
sans passer par le Ciel  ? Tout au plus, accorde –t-on quelque
importance à la tombée du jour pour débuter le Shabbat ou à
l’apparition d’un premier croissant de lune pour passer à un
autre mois de l’année. Même le début du mois ne correspond
plus chez les Chrétiens à une nouvelle lune  !Or, il est clair,
du moins pour ce qui nous concerne, que l’éthique juive ne
saurait se limiter au respect des fêtes dites religieuses et
notamment celles de pèlerinage. Notons que la nouvelle lune
correspond à une nuit noire ou en tout cas à peine éclairée
par un mince filet (croissant) de lumière

Il est vrai que l’astrologie, elle –même, au sens d’une


communauté internationale - n’aura pas su se doter de l’élite lui
permettant de sortir de son isolement tout simplement parce
qu’elle aura perdu les clefs du savoir qu’elle était censée
véhiculer. Elle n’aura pas su se délester de la plupart des
facteurs dont elle fait usage de nos jours, dans une fuite en
avant qui l’aura conduit à intégrer de nouvelles planètes alors
même qu’elle aurait dû renoncer à vouloir se servir de la totalité
du «  septénaire  » (du soleil jusqu’à Saturne, que l’on retrouve
dans le nom des 7 jours de la semaine) Nous n’avons cessé de
dénoncer l’idéologie selon laquelle tous les savoirs sont voués à
progresser, à«  évoluer  » car pour nous cela recouvre un
délabrement, une corruption. L’astronomie aura joué ce rôle de
tentatrice à l’endroit de l’horoscopie jusqu’à la convaincre de
recourir à de nouveaux astres du système solaire, inconnus des
Anciens, en raison même de leur distances  ;

Mais comment séparer le bon grain de l’ivraie  ? nous


demandera-t-on. Or, faut-il nécessairement s’aligner sur la
Science  pour appréhender les textes traditionnels  ? N’ont-ils
vraiment rien à nous enseigné  à condition, certes, de savoir les
nettoyer, les purger des scories  ? Or, un tel discours
réformateur sera souvent qualifié d’hostile chez ceux qui ne
savent pas distinguer entre ceux qui entendent «  sauver  »
l’astrologie et ceux qui se seraient mis en tête de l’éradiquer 
comme une superstition d’un autre âge. Ne devrait-on pas être
interpellé d’avoir à constater que les chiffres de la Lune
coïncident avec ceux de Saturne, est-ce que cela n’est pas le
signe que quelque part Saturne serait également, sur un autre
plan, notre satellite  ? Mais comment mettre une telle relation
sur e compte d’un agencement «  naturel  »  ? On est bien là,
pensons-nous, face à ce qu’il faut bien appeler un
aménagement après coup, ce qui exige une technologie bien
plus avancée que celle dont notre humanité dispose
présentement. On voit quel est le véritable enjeu de la
reconnaissance ou non d’une astrologie qui ne serait pas le fruit
de la «  Nature  »  d’autant que les astrosceptiques eux-
mêmes nient une telle éventualité d’une influence des astres,
stricto sensu  ! En fait, le discours anti-astrologique nous
apparaît comme marqué par un certain dépit de la part du
monde saturnien au vu de son impuissance à comprendre le
fonctionnement des sociétés humaines, ce qui dépend- il est
vrai- d’une approche jupitérienne. Les astronomes se heurtent
ici aux limites de leur propre science et cela est frustrant.
Autrement dit, quand on échoue, la tentation est grande à
disqualifier le domaine que l’on entendait couvrir. Les
astronomes n’y arrivent pas et donc personne ne doit y
parvenir  ! Les raisins sont trop verts. De la même façon,
l’antijudaïsme ne serait-il pas alimenté, lui aussi, par un certain
dépit à l’encontre du refus des Juifs adamites de se convertir au
christianisme israélite ou à l’Islam  au lieu de servir la
troisième Création ? Le paradoxe, c'est que la nouveauté se
situait du coté des adamites et non de celui des Israélites et de
nos jours, l'on se rend compte de toute la valeur prophétique
du vrai message de la Troisième Création.

Nous prônons une «  théologie matérielle », du réel par


opposition à une théologie «  spirituelle», fantasmatique et pour
tout dire virtuelle. Entendons par là que pour nous, il importe de
tabler sur le Ciel des astres et sur le peuple des Juifs tels qu’il
nous est loisible de les observer, l’un et l’autre, en tant que
pierres angulaire d’une nouvelle théologie et non sur un Ciel et
un peuple abstraits voire imaginaires. Par voie de
conséquence, nous ne croyons pas en un dieu omniprésent
mais bien plutôt en un dieu agissant par l’intermédiaire, par la
Présence (Shekhina) du dit Ciel et du dit Peuple

Encore ne s’agit-il pas de valider n’importe quelle connaissance


se présentant sous le label de l’Astrologie pas plus que
n’importe quel ensemble se prétendant le destinataire de
quelque Alliance.

Les adversaires de l’astrologie devront, en tout cas, revoir leur


stratégie car leurs arguments actuels éculés ont fait long feu.
Nous nous situons, on l’aura compris, dans le cadre de la
troisième Création laquelle n’obéit pas aux mêmes critères que
la Première. Sous prétexte que l’astrologie se situait à
l’interface entre ces deux plans, on aura voulu lui appliquer les
principes de la dite Première Création, y compris parmi les
astrologues. Or, pour nous, le ciel vu de la Terre n’est jamais
qu’un tableau de bord, un écran lequel n’est censé nous
influencer que par le biais de notre faculté à lui conférer du
sens et non du fait de ses vertus propres. Cela explique que les
étoiles fixes puissent être prise en compte non au regard de
leur distance mais sous le seul angle de leur visibilité, ce qui
n’est pas un critère retenu par l’astronomie et
malheureusement, les astrologues eux-mêmes, de nos jours,
auront fini par ne plus s’y référer sous prétexte qu’ils
souhaitaient s’en tenir au seul système solaire.

Il est clair que le fait - pour l'astrologie- de prendre en compte


les étoiles du firmament constituerait un casus belli, une
provocation par rapport à l'astronomie mais cela affirmerait que
la dite astronomie ne fait qu'être instrumentalisée, c'est à dire
qu'elle ne nous intéresse pas pour ce qu'elle est mais pour ce
qu'elle représente dans le cadre d'un nouveau régime, celui de
la troisième Création. Le mystère de l'astrologie est le
fondement même de la dite Création puisque cela implique de
réfléchir sur l'identité de l'architecte d'un tel dispositif, exigeant
un savoir faire cosmobiologique tout à fait unique., Au fond, la
croyance en l'astrologie serait le fondement de cette ultime
théologie. C'est pourquoi nous relisons le premier chapitre de la
Genèse comme décrivant non pas l'origine de l'univers mais
bien plus modestement de notre monde terrestre et d'une
nouvelle humanité adamique, Adam n'étant pas le premier
homme mais le père de cette nouvelle humanité dont les Juifs
seraient les seuls héritiers et descendants. Les astrologues
actuels font fausse route en pariant sur la grille de la Première
Création au lieu d'opter pour celle de la Troisième. Mais le pire,
c'est que même les Juifs tendent à confondre ces deux
niveaux de création pour n'en faire qu'un, ce qui les place en
porte à faux avec leur dieu.

Selon nous, l’astrologie aura souffert, depuis un quart de


siècle- d’une pénurie dans son recrutement et donc d’une
certaine médiocrité de ses nouveaux tenants, se résignant à
n’être que des épigones des pionniers d’une renaissance
annoncée, au début du siècle dernier. On sera passé du stade
des ingénieurs à celui des techniciens et l’informatisation des
calculs aura contribué à baisser la barre des conditions d’accès 
!

Au vrai, un “Anti” peut en cacher un autre. C'est ainsi que sous


couvert d'antiracisme se tapit un antisémitisme car nier la race
revient à s'en prendre à l'essence des choses, c'est vouloir se
passer de tout étalon, de tout repère fixe, objectif. La race et le
sexe , c’est ce qui résiste au rouleau-compresseur de l’État
Léviathan. Ce sont des facteurs d’individuation bien plus sûrs
que l’acquisition de quelque culture ou religion que ce soit, ce
qui ne peut être qu’un deuxième stade passant par le langage.
De même,  la conscience de la polysémie
des objets et des personnes précède-t-elle celles des mots.

Il suffit de refuser tout ce que la Science se déclare incapable,


incompétente pour fournir une explication. Le scientisme va
ainsi servir à motiver un refus de ce qui nous insupporte. On ne
cesse de nous ressasser que la race n'existe pas, que le sexe
n'est qu'un attribut secondaire, négligeable en quelque sorte,
que l'on ne peut rien prévoir car rien n'est écrit (mektoub) par
avance, qu'il n'y a pas de destin, bref que tout ne serait
qu'affaire de subjectivité et de volonté d'être ceci plutôt que cela,
de choix existentiel Tout ne serait qu’affaire de culture alors
que selon nous la culture n’est pas la cause mais l’expression
d’une différence ne serait-ce que visuelle. En réalité, le prévoir
permet de limiter le vouloir  : on ne peut pas toujours faire ce
qu’on veut, ce qui ne signifie pas que tout soit écrit à l’avance.
On pourrait aller jusqu’à dire que les prévisions devraient être
formulées négativement en déterminant des limites imposées
par une phase donnée.

En instrumentalisant la Science, l'on en arrive étrangement au


déni du réel, dès lors que ce qui ne s'explique pas n'aurait pas
de réalité légitime et reconnue, alors même que l'on sait
pertinemment que la Science n'aura cessé d'évoluer, de
progresser et qu'elle peut encore nous surprendre autrement
que par le déni de ce qui s'offre à notre conscience. Science
sans conscience n'est que ruine de l'âme, cela signifie qu'une
science qui ferait fi de ce dont nous sommes spontanément
conscients par ailleurs, néanmoins, serait monstrueuse. Pour
en revenir à Satan, la planète de par sa mobilité incarne le
virtuel, ce qui peut changer à vue d'œil tandis que l'étoile, de par
sa fixité, nous rappelle qu'il existe des fondamentaux, des
fondations, des fondements immuables et que l'on ne doit pas
couper la branche sur laquelle l'on se tient. Le modèle qui sous-
tend le thème astral est un kaléidoscope aux facettes se
renouvelant indéfiniment et en cela il se situe à l'opposé du
cycle qui se doit d'offrir un paradigme d'un seul tenant et
toujours égal à lui-même. Au lieu de relever le défi d’un modèle
simple compatible avec une réalité en apparence complexe,
l’on aura préféré complexifier le dit modèle pour ne l’appliquer
qu’à des cas isolés au nom de l’unicité de la personne ! Ce qui
fait penser aux épicycles ayant précédé la révolution
copernicienne.
Il y a des comptes à régler dans l'esprit de ceux qui ont été
asservis et la meilleure stratégie n'est-elle pas de chercher à
faire imploser la puissance dominante de par ses propres
contradictions, comme dirait Marx? Est-ce que tout pouvoir
n'est pas condamné, à terme, à s'autodétruire de par son succès
même, son expansion impériale (cf. infra)? Et l'on entend ainsi,
ici et là, de bonnes âmes qui nous expliquent que le peuple juif,
cela n'existe pas, car il y a eu, n'est-ce pas, des conversions,
que le peuple arabe n'est rien sans l'Islam qui le dépasse et le
transcende. On assiste là à une sorte de conspiration des gens
d'en bas contre ceux d'en haut: l'homme n'est rien, le Juif n'est
rien, l'Arabe n'est rien, le centre n'est rien et n'existerait que par
sa périphérie, féminine, chrétienne, islamique et de toute façon,
il ne peut qu'être minoritaire, ce qui au prisme de l'idéologie
démocratique et démagogique serait une faille rédhibitoire, ce
qui fait apparaître un autre “anti”, qui s'oppose notamment à la
monarchie , au principe dynastique. On aura compris que, dans
notre esprit, le clivage est assez clair entre ce qui relève ou non
de Satan, du “diable”. En fait, ce n'est peut- être pas par hasard
que ces deux peuples s'expriment dans des langues
sémitiques, ce qui donnerait une portée plus large à la notion
d'antisémitisme, comme réaction des dominés parlant dans des
langues dites aryenne contre les dominants sémitiques, au
point d'affirmer que les peuples sémitiques seraient inférieurs.
Cela dit, le critère de la langue doit être relativisé. C’est ainsi
que des peuples fort différents sont susceptibles d’avoir adopté
la même langue. Dès lors, rapprocher Juifs et Arabes par le
biais de langues appartenant à une même famille, le sémitique,
en l’occurrence, ne saurait évacuer l’hypothèse d’origines fort
différentes, en amont de ces populations. Cela dit, il est
possible que l’Islam se soit calqué sur le judaïsme et
notamment sur le personnage de Moïse, ce qui relativiserait
quelque peu la portée d’un tel rapprochement. Quand des
langues se ressemblent, il est possible que l'une ait imité l'autre
plutôt que de supposer une origine commune. La question des
emprunts, on l’aura compris, constitue une problématique
récurrente pour notre travail avec la perspective d’un choc en
retour dans la mesure où le préteur, le plagié, le piraté, est
quelque part la cause de l’emprunt ne serait-ce que par la
fascination qu’il exerce et qu’il exacerbe car cela conduit à des
affirmations mimétiques au nom d’une conversion ouverte à
tous. Un corpus est marqué par l’emprunt quand on remarque
toutes sortes d’anachronismes (inconsistances en termes de
temps) et d’anachorismes (inconsistances, invraisemblances
en termes de lieu) Il faut réussir à séparer ce qui a été mélangé
et reconnecter ce qui avait été séparé. Évitons -dans la
mesure du possible, de nous comporter tel un éléphant dans
un magasin de porcelaines  ! Pour revenir sur une de nos thèses
principales, celle de la fabrication du Pentateuque par les Israélites,
l'on notera que la référence dans le Livre de la Genèse (chapitre
36, verset 31)) aux premiers Rois d'Israël, à propos de la
descendance d'Esaü  ce qui ne débute qu'à la mort de Salomon est
une fausse note que l'historien se doit de signaler à toutes fins
utiles.

Il suffirait, à entendre certains, que celui-ci ou celui -là ait été


quelque peu, quelque part, imprégné par le discours dominant
en vigueur pour pouvoir prétendre faire partie de la
communauté en question  ! Toute intrusion ferait foi  On
bascule dans le «  ce qui est à toi est à moi  !  » Dès que l’on
impose une règle à quelqu’un, il risque de s’imaginer qu’il est
partie prenante à part entière de l’ensemble qui l’accueille ou
qui l’englobe.
On notera l'émergence d'un nouvel antisémitisme visant
conjointement Juifs et Musulmans ( judéophobie et
islamophobie), auxquels il est reproché d'être envahissants et
dominateurs de par leur mentalité.

«  Pendant qu'ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de


Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix
pour qu'il la porte derrière Jésus  ». (Évangile de JC selon Saint
Luc 23, 26)

L'antijudaïsme a souvent coutume de reprocher aux Juifs leurs


«  superstitions  » parmi lesquelles il place volontiers le
respect du Shabbat, reprenant ainsi un positionnement du
christianisme censé rejeter tout un réseau de (613) préceptes. A
entendre ses tenants, Le juif qui se convertit se libérerait ainsi
de tout un carcan pesant. Parfois, les chrétiens s'imaginent que
c'est le Nouveau Testament qui aurait établi les Dix
Commandements  , allant jusqu'à parler des «  dix
commandements catholiques  »  alors que ceux-ci figurent à
deux reprises dans le Pentateuque (Exode, Deutéronome).
Cela dit, on ne peut exclure que les Dix Commandements aient
pu constituer un résumé des préceptes à l'intention des
populations non juives/ Rappelons que la place des miracles
dans le Livre de l’Exode, œuvre des Israélites, annonce celle
des miracles dans les Évangiles, le miracle correspondant, pour
nous, à une remise en question du pouvoir du dieu des Juifs.

Cela dit, il reste que le Shabbat est éminemment porteur des


valeurs écologiques de la Troisième Création face à celle de la
Deuxième, déjà présente, contre laquelle le dit Shabbat
proteste. Le Shabbat ne prétend pas mettre fin au « travail  »
mais témoigner d’une alternative, d’une trêve  déjà mise en
place au chapitre Ier de la Genèse lors de la Création, ce qui
constituerait un précédent, :
Si le judaïsme adamique– (cf. les Protocoles des Sages de
Sion) peut éventuellement servir de grille de lecture de ce qui
se passe dans le monde, à l’instar du marxisme, entre autres,
l’antisémitisme n’est-il pas aussi en mesure de remplir un tel
rôle  ? En fait, selon nous, le peuple a besoin qu'il existe une
caste supérieure qui soit responsable de tous ses maux- un
bouc émissaire', de toutes ses déficiences voire de tous ses
choix d'où l'usage abusif de la sociologie pour contrer toute
approche "essentialiste". Le peuple n'es jamais disposé à
assumer ses responsabilités, c'est toujours la faute des autres.
Par ailleurs, le peuple tend à mettre tous les Juifs dans le même
sac - si ce n'est toi, c'est donc ton frère - car il n'arrive pas à
penser le fonctionnement de l'élite, de la minorité éclairée, dans
toute sa diversité et donc dans tous les camps. Ainsi, pour le
peuple, l'élite est inaccessible du fait même qu'elle ne cesse de
varier dans le temps et dans l'espace. Si l'on s'en tient à la
prophétie Jérémienne, la Nouvelle Alliance n'est pas à vivre
collectivement et comme un seul homme, à l'instar de
l'Ancienne mais de façon individuelle, personnelle d'où le
tutoiement du Chéma Israël, ce qui sera "gravé dans ton cœur".
alors que la prière débute par un "Écoute Israël" visant tout un
peuple et non un personnage de ce nom. Le passage du
pluriel au singulier est révélateur montre bien que les Juifs sont
avant tout une élite qui ne saurait avoir la mentalité de l'esclave
se pliant à un diktat d'en haut. Mais force est de constater que
l’Ancienne Alliance perdure dans les milieux juifs religieux,
toutes tendances confondues, alors même que l'on y récité le
Chéma qui tient un autre discours plus proche d'ailleurs de celui
de Jésus. Il est vrai qu'il serait décidément bien imprudent de
considérer le corpus judaïque, tant scripturaire que liturgique -
tel qu'il se présente comme parfaitement homogène! Il est donc
souhaitable de faire preuve d’un minimum d’esprit critique face
au texte de la Genèse, en particulier, notamment quant à la
problématique de la fratrie, avec la diabolisation systématique/
systémique du premier né qui se voit carrément exclu de la
sphère hébraïque  : Esaü étant décrit –peu ou prou- comme le
prototype du Chrétien et Ismaël du Musulman, alors que ce
sont les enfants respectivement d’Isaac et d’Abraham. Il
importe de rétablir un Pentateuque expurgé de telles
malversations, qui s’étalent de Caïn à Juda. On notera d’ailleurs
que les Évangiles (et notamment le chapitre premier de
l’Évangile selon Mathieu) attestent d’un courant davidien issu
de Juda, ce qui le met en porte à faux avec un Pentateuque
transformé en diatribe contre tout ce qui touche au Royaume de
Juda  ? Encore faut-il rappeler l’ambivalence du dit chapitre,
lequel fait cohabiter une généalogie davidienne et une
naissance miraculeuse de Jésus. Or, Jésus y est présenté dès
le premier verset comme «  fils de David  », (né comme lui à
Bethléem), descendant de Juda, un des fils de Jacob. On lit
même «  Jacob engendra Juda et ses frères  », ce qui met
Joseph, le frère qui l’avait, mis sur la touche et qui n’est même
pas cité  :

Mathieu Ch. I  :

GENEALOGIE DE JESUS, CHRIST, «  fils de David, 


…)

02 Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra


Juda et ses frères,

03 Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès


engendra Esrom, Esrom engendra Aram, (.;.) Jobed engendra Jessé,
06 Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme
d’Ourias, engendra Salomon,

07 Salomon engendra Roboam, (  )

15 Elioud engendra Eléazar, Eléazar engendra Mattane, Mattane


engendra Jacob,

16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré


Jésus, que l’on appelle Christ.

17 Le nombre total des générations est donc  : depuis Abraham


jusqu’à David, quatorze générations  ; depuis David jusqu’à l’exil à
Babylone, quatorze générations  ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au
Christ, quatorze générations.

18 Or, voici comment fut engendré Jésus Christ  : Marie, sa mère,


avait été accordée en mariage à Joseph  ; avant qu’ils aient habité
ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. »

Il est donc assez clair, a contrario, que le Nouveau Testament


nous apparaît , contre toute attente -comme fortement « 
davidien  » à l’opposé de l’Ancien Testament, marqué par un
sentiment hostile à la maison de David, à partir de -928  ; d’où
le cri de rupture (cf (1 Rois 12:16; 2 Chroniques 10:16) , Israël
désignant de façon univoque, la résistance à l’héritier de la
maison de David  : quelle part avons- nous avec David ( ma
lanou Heleq beDavid  ? (…) Pourvois
désormais à ta maison, David (Beitekha David) 
»

On voit bien, ici, que le nom Israël s’oppose à la lignée issue de


Jessé  ! Rappelons qu’Israël est l'antithèse du Dieu créateur de
l'univers, tout comme Jupiter (étymologiquement le jeune)
s'oppose à son père Saturne.
Et cela conduit évidemment à un rejet de ce qui touche à
Juda, que nous retrouvons au prisme d’une rhétorique
hostile aux frères aines, signe de ralliement des dominés,
des colonisés  ;

Rappelons ce qui est dit au sujet de Joseph dans le


Pentateuque 

Genèse 37
…8Ses frères lui (à joseph) dirent: Est-ce que tu régneras sur nous?
Est-ce que tu nous gouverneras? Et ils le haïrent encore davantage, à
cause de ses songes et à cause de ses paroles. 9Il eut encore un autre
songe, et il le raconta à ses frères. Il dit: J'ai eu encore un songe! Et
voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. 10
Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda, et lui
dit: Que signifie ce songe que tu as eu? Faut-il que nous venions, moi,
ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi?… »

Notons que ce joseph est le premier des fils de Rachel et donc d’un
autre lit que les fils de Léa, la sœur aînée,  laquelle avait été
imposée par son père Laban, à Jacob contre sa volonté: on voit que la
problématique de l’aîné, vaut aussi pour les filles  :

Genèse 29, 16-30

«  Laban avait deux filles  : l’aînée s’appelait Léa et la cadette,


Rachel. Les yeux de Léa étaient délicats, tandis que Rachel avait
belle allure et beau visage.
Et Jacob se mit à aimer Rachel. Il dit «  Je te servirai sept ans
pour Rachel, ta fille cadette. »
Laban répondit  : «  Je préfère te la donner à toi plutôt qu’à un
autre  ; reste donc chez moi.  »
Jacob travailla sept ans pour Rachel – sept ans qui lui
semblèrent quelques jours, tellement il l’aimait. Jacob dit alors
à Laban  : «  Donne-moi ma femme car les jours que je te
devais sont accomplis et je veux m’unir à elle.  »
Laban rassembla tous les gens de l’endroit et fit un festin.
Le soir venu, il prit sa fille Léa, l’amena à Jacob et Jacob s’unit à
elle. Laban mit au service de sa fille Léa une de ses servantes,
nommée Zilpa.
Au matin, voilà que c’était Léa et non Rachel  ! Et Jacob dit à
Laban : «  Que m’as-tu fait là ? N’est-ce pas pour Rachel que je
t’ai servi  ? Pourquoi m’as-tu trompé  ?  »
Laban répondit  : «  Cela ne se fait pas chez nous de marier la
cadette avant l’aînée  ! Achève la semaine de noces de celle-ci
et nous te donnerons aussi celle-là pour le service que tu feras
encore chez nous pendant sept autres années.  »
Jacob agit ainsi  : la semaine achevée, Laban lui donna sa fille
Rachel pour qu’elle devienne sa femme.
Laban mit au service de sa fille Rachel une de ses servantes
nommée Bilha. Jacob s’unit aussi à Rachel et il aimait Rachel
plus que Léa. « 

Or, il existe un débat (notamment au sein du Talmud) à propos de


deux messies, l’un fils de joseph et l’autre fils de David  ; d’aucuns ont
cru pouvoir lire que cela concernait Jésus «  fils de joseph  » mais
selon nous, il s’agit bien d’un autre Joseph, à savoir le fils de Jacob  ,
ce qui correspond à la scission en question, survenue au Xe siècle
avant l’ère chrétienne.

Et si le christianisme n’était jamais qu’un habit de


l’antisémitisme, à savoir une sorte d’alibi pour en vouloir aux
Juifs  ? On observe ainsi que lorsque un Juif débat avec un
Chrétien antisémite, ce dernier, lorsqu’il voit que le
christianisme ne tient pas le discours antijuif qu’il avait cru
comprendre, en viendra à des attaques contre les Juifs de nos
jours, révélant ainsi ses véritables motivations et tombant le
masque. Le chrétien antisémite ne se contentera pas ainsi de
dire que les Chrétiens ont jugé bon, à un certain stade, à la suite
de Saint Paul "l'apôtre des païens" (Épître aux Galates), de
s'adresser aussi aux non juifs, il lui faudra absolument insister
sur le fait que les Juifs auraient démérité, en ne reconnaissant
pas unanimement la mission de Jésus ceci expliquant cela! En
fait, les païens auront été instrumentalisés pour devenir Juifs
tout comme les immigrés l’auront été pour devenir citoyens d’un
pays qui n’est pas le leur  :

Et si l’hostilité des arabo-musulmans à l’encontre des Juifs


n’était pas une façon pour des voyous de conférer à leurs actes
crapuleux une certaine aura religieuse  ? Et si
l’instrumentalisation des attaques contre les Juifs (affaires
Sarah Halimi, Mireille Knoll) par le gouvernement, n’était pas
une façon de préparer l’opinion à des mesures répressives par
rapport à la communauté musulmane en France  ? Et si
l’insistance sur la qualification aggravante d’antisémite de tel ou
tel crime sur des individus bien précis –avec toutes les
ambiguïtés que cela comporte- et non sur des populations ne
risquait pas d’alimenter un certain antisémitisme lequel y verrait
prétexte pour mettre en évidence l’existence de quelque
complot anti-islamique  ? Quant à l'antisionisme, n'est-il pas un
habillage de l'antisémitisme à l'instar d' engagements religieux
aux motivations douteuses même s'il est en soi tout à fait
légitime de questionner telle ou telle décision politique, ce qui
constitue précisément un fort bel alibi, permettant de contourner
certains interdits?. Cela dit, cela ne signifie pas que le sionisme
– et notamment celui affectant la Palestine au sens du mandat
de la SDN- ait été et soit la bonne "solution" pour le sort des
Juifs-

Dans un autre registre, certaines personnes expliquent qu'elles


sont rejetées en raison de leur message alors qu'elles le sont
du fait de leur comportement mais il est plus flatteur et plus
rassurant pour les dites personnes de croire que c'est la nature
de leurs propos qui indispose.

En fait, le dénigrement d’un groupe peut aussi consister à ne


pas vouloir distinguer l’élite de sa base., d'aplatir, de réduire le
groupe à ses éléments certes les plus nombreux mais les
moins qualifiés. Refus vicieux de reconnaître la dualité, la
dialectique en toute chose y compris dans la nécessité de
rejeter- ce qui est une forme d'émission- ce qui a été
ingurgité, chose admise au niveau anatomique mais contestée,
niée sur le plan social.

Lutte des classes – problématique de la verticalité - qui ne


peut que viser les Juifs, dont le pouvoir ne saurait être légitime
mais usurpé, que l'on se situe sur le plan théologique ou
politico-économique  L’on note ainsi une propension à décrire
des pratiques «  basiques  » et figées et une volonté plus ou
moins sournoise d’ignorer les travaux d’une élite de chercheurs,
au prétexte que cela serait le fait d’une minorité
quantitativement négligeable et qui plus est ne parviendrait pas
à s’entendre  ! Un tel procédé constitue, à nos yeux, un contre-
sens d’ordre sociologique comme si l’on déclarait que le
premier Français de base venu était représentatif de la France
dans son ensemble  ! Au fond, l’on se demandera si d’aucuns
ne chercheraient pas tout simplement à s’en prendre aux élites
en les assimilant à leurs groupes respectifs d’appartenance
considérés au niveau le plus primaire, en leur imposant une
promiscuité dégradante  D'où la tentation de faire basculer les
Juifs de la verticalité vers l'horizontalité en confondant sciemment,
délibérément les deux cas de figure !

Notons que le Shabbat célèbre la tombée de la nuit laquelle


annonce son commencement et la lumière n'est-elle pas une
tentation aliénante? C’est Paris by night, ce qui est évidemment
fort peu écologique  !

Satan, c'est Lucifer, le porteur de lumière, celui qui offre aux


hommes de la première Création de devenir eux-mêmes des
dieux, ce qui est la tentation majeure. Le serpent laisse
entendre que les hommes pourront devenir les égaux des
dieux  ?

Dans la seconde Lettre aux Corinthiens, on lit : "Satan lui-


même se déguise bien en ange de lumière." (, XI, 14, )

On nous objectera qu'au premier chapitre de la Genèse, la


lumière est célébrée comme un bienfait :

“ Dieu vit que la lumière était une bonne (hébreu, tov) chose.
Alors, il sépara, la lumière de l'obscurité” Or, pour nous, il s'agit
bien là d'une addition, ce qui montrerait qu'auparavant, le
monde était sans lumière. Cela n'est pas sans nous faire penser
au chapitre III quand le Serpent incite la femme d'Adam à
consommer du fruit défendu?) Le serpent dit que grâce au fruit
leurs yeux 's'ouvriront”, ce qui laisse entendre que ce n'était pas
le cas avant et donc qu'ils ne connaissaient pas la lumière. “La
femme se dit : les fruits de cet arbre sont beaux, ils doivent être
bons. (tov)” (Genèse III, 6). On retrouve le qualificatif du
premier chapitre, elle jugea que le fruit était bon (“tov”) tout
comme Elohim avait jugé que la lumière était “bonne”.

Il conviendrait de revisiter le mythe de la Caverne de Platon,


marqué au fond par un certain paganisme (révérant
Déméter /Cérès) et rejetant Hadès-Pluton dans les ténèbres. Le
monothéisme ne serait-il pas justement la revalorisation du
nocturne? Les femmes seraient liées au diurne et les hommes
au nocturne, et de fait Déméter est une déesse et Hadès un
dieu, qui vont s'opposer. Pour les uns, la lumière apporte un
plus; pour les autres, elle conduit l'homme sur le chemin de
l'aliénation, de la fascination pour tout ce que le monde a à
nous offrir, tant sur le plan de la Nature que de la Culture; elle
fait sortir l'homme de lui-même. La lumière agresse bien plus
que la pénombre tout comme la présence de certaines femmes
provoque un éblouissement capable de troubler les esprits. La
nuit, la femme ne peut plus rayonner – et le voile joue ce
même rôle d'empêchement -et l’esprit des hommes ne risque
plus d’être troublé par sa présence d’autant que dans la nuit,
elle est réduite à l’impuissance en ce qu’elle ne peut plus puiser
dans les écrits existants et n’est pas en mesure d’improviser
des propos remarquables de son propre cru. La nuit, l’on ne
voit plus la couleur des habits et des parures. Et d’ailleurs,
l’habit ne fait pas le moine. En fait, la femme ne cesse de jouer
sur une dialectique de la présence et de l’absence et d’ailleurs
la vie sociale n’est-elle pas régie par ce principe, tant dans le
domaine privé que professionnel  ? I faut faire acte de présence
tant dans le mariage (quitter le foyer conjugal est une faute) que
dans le travail et toute absence est sanctionnée. La femme fait
payer sa présence et peut en faire l’objet d’un chantage.

Avec la nuit, doivent impérativement régner le silence, le calme


qui seront de rigueur. Et l'on notera que c'est là une vérité
encore très largement respectée, en quelque sorte un
commandement primordial et universel. D'ailleurs, la vie privée
se vit très largement la nuit et s'achève par le “petit déjeuner”,
au lever du jour. En ce sens, nous trouvons absurde de
prolonger le Shabbat au -delà de la fin de la nuit tant les valeurs
de jour et de nuit sont antagonistes, les confondre, c'est
s'exposer à la double contrainte, à la chimère de mixer des
notions qui s'excluent mutuellement. Comme dit l’Ecclésiaste, il
y a un temps pour chaque chose et il ne faut pas vouloir tout
accomplir en un seul et même temps. Pour marcher, il faut bien
décider quel pied avancer avant l'autre – ce qui implique une
chronologie - et ne pas mettre ses deux pieds dans un même
sabot et un tel enseignement est censé devoir être fourni par
l'astrologie.

Et si la première humanité n'avait pas connu la lumière et si


cette lumière avait été apportée par les “dieux” en
réaménageant notre environnement, lequel aurait jusque- là fait
écran avec le soleil. C'est ainsi que nous entendons lire ce
premier chapitre de la Genèse qui traite justement de la lumière
et des luminaires. Et si la vue était un sens nouveau pour cette
humanité dont elle avait pu fort bien se passer. Et si la lumière
était la voie vers le virtuel... Car pour savoir si un objet est bien
réel, il faut pouvoir le toucher, le tâter, le palper; le sentir, le
goûter, et cela ne suffit pas de le voir ou de l'entendre. De
même celui qui joue d'un instrument active son sens du toucher,
ce qui n'est pas le cas de son auditoire qui se limitera à ce que
lui offrent et lui permettent la vue et l’ouïe. Dès lors, l'on peut se
demander si le peuple hébreu n'appartient pas au départ à cette
humanité de l'ombre préexistant à l'aménagement décrit au
premier chapitre de la Genèse et qui aurait notamment
conservé un rituel millénaire repris par une partie de ses
descendants, chaque semaine, dans un shabbat célébrant le
retour de la nuit. Ne pourrait-on penser que les femmes
appartiennent à ce nouveau monde de la Lumière qui appartient
à cette Création qui n'est nullement selon nous ex nihilo? D'où
l'importance accordée par les femmes au vestimentaire alors
que leur parole est infiniment moins contrôlée à l'inverse des
hommes, ce qui les conduit à prendre toutes sortes de
précautions pour ne pas être victime d'un tel relâchement,
comme de préparer les textes à lire en évitant l'improvisation et
le débat.

En définitive, il nous apparaît que ce qu’on appelle Shabbat


comporterait deux volets, un diurne et un nocturne. La
séparation spatiale à la synagogue entre hommes et femmes,
serait en fait liée à une séparation temporelle  : le vendredi soir,
veillée pour les hommes, le samedi matin pour les femmes
alors que les hommes se reposent de leur activité nocturne.

On en conclura que le toucher précède et prime sur la vue


car ce qui est donné à voir peut faire illusion, ce que montre
bien le cinéma. C''est le sens du toucher, lequel n'est pas
localisé à un organe en particulier à la différence des quatre
autres, qui nous relie le plus sûrement au réel. La bouche et la
main en sont les vecteurs principaux et notamment en ce qui
concerne la vie sexuelle, en tous ses aspects.

Revenons au shintoïsme: plusieurs éléments nous invitent à


aborder les convergences avec le judaïsme (cf. Tudor Parfitt,
The Lost Tribes of Israël: The History of a Myth, Phoenix,)
D’une part, l’idée de peuple élu, qui marque fortement les deux
“confessions” et qui s’ancrent sur une géographie et une
histoire dépassant et transcendant les choix individuels.

D’autre part, le culte des ancêtres. Rappelons que Yahvé se


présente à Moïse comme le “dieu” de trois patriarches dont le
Livre de la Genèse traite

L’on voit ce que le rapprochement entre shintoïsme et judaïsme


peut apporter à la compréhension des Écritures”. Selon nous, le
shintoïsme peut avoir conservé et préservé, des éléments qui
auraient été estompés voire évacués du canon “biblique” et
nous aider ainsi à restituer un judaïsme dans sa cohérence
originelle.

Car force est de constater- et ce dans les domaines les plus


divers- d’où notre approche transdisciplinaire- que la tendance
actuelle consiste à entériner ce qui est devenu plutôt qu’à
rechercher ce qui était entendu au départ. Faisant ainsi de
nécessité vertu, tant les gens sont convaincus qu'il est plus
facile de construire et d'inventer que de comprendre et de
découvrir

Le parallèle entre les Évangiles et les deux premiers livres du


Pentateuque est assez flagrant pour celui qui a des yeux pour
voir comme disait Jésus.

D’un côté, on trouve la filiation d’Isaac par rapport à Abraham et


de l’autre la filiation de Jésus par rapport d’une part à Joseph et
de l’autre à Marie.

D’un côté, Jacob donne naissance à 12 fils, ce qui n’est


probablement pas sans rapport avec les 12 mois du calendrier
(quant aux 4 évangélistes, ne sont-ils pas associés aux 4
figures (Hayoth) du tétramorphe?) et de l’autre, Jésus est
entouré de 12 apôtres. (cf. la Cène) D'un côté le Miracle de la
traversée de la Mer Rouge, de l'autre les guérisons que Jésus
réalise. Passage de la verticalité à l’horizontalité déjà marquée
par l’encouragement à différents personnages à se multiplier.

On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit là d’une


symbolique et non de quelque réalité  ! Comment débrouiller le
symbolique qui se présente comme réalité de la réalité perçue
comme symbolique ? Quant au récit de la crucifixion qui aurait
été«  préfiguré  » dans le psaume 22, ou 21 selon les canons)
l’on est assez tenté de penser qu’on assiste là à une volonté
d’aligner Jésus sur certaines prophéties, ce qui remettrait par là
même en question l’historicité même de la dite crucifixion, ce
qui ne signifie pas pour autant qu’un certain Jésus n’ait pas joué
un rôle important à l’époque. Il nous semble bien que la
préfiguration est le corollaire du prophétisme, marquant
fortement la méthodologie exégétique. Le problème, c’est que
cette méthodologie ne fait que rentrer dans le jeu truqué des
rédacteurs (cf. notre ouvrage Papes et prophéties op.cit). C’est
en effet sciemment que les rédacteurs sèment des indices à
l’intention des interprètes lesquels d’ailleurs ne les décodent
pas nécessairement. Le conflit entre les deux royaumes
hébraïques aurait ainsi été délibérément «  préfiguré  » et « 
prophétisé  » par les rivalités fraternelles  : Abel et Caïn, Jacob
et Esaü– voire Léa et Rachel épouses de Jacob, l’une se
substituant à l’autre comme Jacob s’était substitué à Esaü- ou
encore Joseph face à ses frères. La morale de ces histoires,
c’est le renversement de situation auquel il fallait s’attendre et
se préparer dans le futur.

Mais, l’on peut aussi bien -le cas des centuries de Nostradamus
est flagrant- rechercher dans le vivier des textes de tel ou tel
corpus des «  annonces  »- des préfigurations, quelle qu'elle ait
pu être - non programmées comme l’arrestation de Varennes en
1791 qui fait écho à un quatrain comportant ce nom, par le fait
de quelque coïncidence, ce qui inspira un commentaire à
Georges Dumézil. Certes, par exemple, existe-t-il un certain
consensus quant à la réalité de la crucifixion de Jésus, qui aurait
été attestée à l’époque.  Nous répondrons que c’est justement
cette crucifixion qui aura conduit à rapprocher Jésus du psaume
22 et en faire le personnage que l’on sait. On n’invente jamais
de toutes pièces et il faut bien qu’il y ait eu un élément
déterminant au départ de certains parallèles  ! Mais l'on peut
aussi penser que si Jésus n'avait pas été crucifié on aurait puisé
dans l'océan des psaumes, d'autres passages en rapport avec
sa vie. Nous avons de nos jours le cas de certaines prédictions
de l’astrologue André Barbault concernant l’année 1989 et qui
auront produit un certain effet dans le petit monde des
astrologues. Cette année avait été mise en avant par Barbault
36 ans plus tôt comme devant constituer une échéance
majeure pour la Russie. Or, il nous apparaît que 1989
appartiendrait bien plutôt à l’histoire de l’Europe Centrale dès
lors que l’on s’aperçoit que la chute de l’empire des tsars est
contemporaine de celle de l’Autriche Hongrie mais aussi de
l’empire ottoman ! On aura compris que selon nous toute
prophétie doit donner lieu à une investigation du fait même que
nous doutons de l’aptitude des hommes à prévoir au-delà du
champ cyclique propre à l’astrologie telle que nous l’avons
définie encore que nous nions pas la possibilité que le destin
de certains personnage soit établi par avance, ce qui relève
plus du délit d'initié que de la voyance. En cas de réussite, la
probabilité est grande de trouver quelque forme de tricherie, de
tromperie sur la marchandise. Cela nous fait penser à ces
charlatans qui répartissent des enveloppes comportant des
réponses différentes pour ne tirer que l'une d'entre elles comme
si c'était la seule qu'ils avaient proposée.

Là réside toute la question de la genèse d’un texte. Peut-on,


ainsi, par exemple, indéfiniment ajouter des éléments à la
constitution de 1958 ou bien doit-on se décider à en mettre en
chantier une nouvelle  ? Une constitution, à nos yeux, on l’aura
compris, est un outil et le propre d’un outil est d’être à la fois
bien repérable quand il n’est pas utilisé et de se prêter à de
multiples applications dans le temps et dans l’espace. Force est
de constater que l’outil conçu notamment par Michel Debré sera
passé par les mains les plus diverses. Dont acte.

Mais est-ce une raison pour ne pas proposer un nouvel outil,


soixante ans plus tard  ? Nous avons suffisamment insisté sur
les failles des divers projets qui se sont succédé en France et
ailleurs, y compris aux USA, pour déclarer que notre approche
révolutionne le Droit Constitutionnel. Il est vrai que la Loi des
hommes doit se soumettre à celles des astres, instaurée par
quelque « Deus Faber  ». En tout état de cause, il serait bien
vain de prétendre remettre en question certains fondamentaux -
comme la différence de fonction entre hommes et femmes –au
nom de quelque délire démiurgique  même si l’on peut
comprendre que ceux qui sont en bas rêvent d’égalité voire de
remplacement, d’abolition des privilèges comme s’il suffisait de
vouloir pour pouvoir et savoir. Que l’on songe au vol d’Icare  !

Il s’agit ni plus ni moins que de renoncer à la prétention à


pouvoir structurer, baliser le temps à notre guise, à devenir le « 
maître des horloges  ».

Dans son Introduction à la Psychanalyse (Ed Payot, p. 266),


Sigmund Freud énonçait trois célèbres remarques 
:

1) "Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme


naïf de l'humanité deux graves démentis. La première fois, ce
fut lorsqu'elle a montré que la terre, loin d'être le centre de
l'univers, ne forme qu'une parcelle insignifiante du système
cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la
grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous
au nom de Copernic, bien que la science alexandrine' ait déjà
annoncé quelque chose de semblable.
2) Le second démenti fut infligé à l'humanité par la recherche
biologique, lorsqu'elle a réduit à rien les prétentions de l'homme
à une place privilégiée dans l'ordre de la création, en établissant
sa descendance du règne animal et en montrant
l'indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution
s'est accomplie de nos jours, à la suite des travaux de Ch.
Darwin, de Wallace' et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont
provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains.
3) Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine
par la recherche psychologique de nos jours qui se propose
montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre
maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements
rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa
conscience, dans sa vie psychique.
4) Les psychanalystes ne sont ni les premiers ni les seuls qui
aient lancé cet appel à la modestie et au recueillement, mais
c'est à eux que semble échoir la mission d'étendre cette
manière de voir avec le plus d'ardeur et de produire à son appui
des matériaux empruntés à l'expérience et accessibles à tous.
D'où la levée générale de boucliers contre notre science, l'oubli
de toutes les règles de politesse académique, le déchaînement
d'une opposition qui secoue toutes les entraves d'une logique
impartiale".

Aurions-nous sérieusement la prétention, la présomption, de


proférer à présent, un quatrième «  démenti  »  ? Depuis la fin du
XVIIIe siècle, nous avons pu croire qu’il nus était loisible de
structurer le temps à notre guise, en fixant la durée des
mandats et donc leur commencement et leur fin, à telle et telle
date. Encore de nos jours, on estime que le peuple « 
souverain  » a élu des représentants pour mener à bien un
certain programme, envers et contre tout, sur une période bien
déterminée. Il est question de légitimité démocratique. Or, nous
avons montré que tout groupe est par nature condamné à
tomber sous la coupe d'un chef s'il veut exister tout comme
une femme aura besoin d'un homme pour enfanter, ce qui est
un objectif qui lui donne du sens.

On nous objectera que ce nouvel outil astrologique que nous


proposons est une sorte d’Ovni comme le formule Carl Jung 
;

«  Les philistins de la culture croyaient récemment encore que


l'Astrologie était quelque chose dont on pouvait impunément se
moquer. Mais, aujourd'hui, remontant des profondeurs
populaires, elle frappe à la porte des universités dont elle avait
été bannie trois siècles auparavant  ».

Ce nouvel outil astrologique- horoscopique relève par certains


côtés de cette astronomie révolutionnée par Copernic, il se
réfère aux représentations de la Création du monde, à l’instar
d’un Darwin et bien entendu il apporte de nouveaux éclairages
sur le processus de notre psychisme  , comme le revendique
Freud lui-même.

.. Il est donc étonnant que dans le cas de l’astrologie, l’on ne


veuille pas comprendre que ce qui compte, ce n’est pas la
réalité de l’astre mais le rôle qui lui est octroyé par un récepteur
dûment programmé pour ce faire -imposant sa loi à
l’émetteur, tout comme le sculpteur le fait pour le matériau dont
il se sert et qu’il s’est choisi parmi tant d’autres qu’il aura laissé
pour compte. Quant à la notion d’influence, il est évident qu’il
convient de faire la part de ce qui revient au récepteur quand il
s’agit de capter celle-ci. Même dans le domaine de la physique,
un corps ne sera soumis à la gravitation que s’il se prête en
quelque sorte à un tel processus. Dans notre approche de
l’astrologie, la phase d’alliance met le chef sous la dépendance
du peuple, des femmes et il ne retrouve ses pleins pouvoirs
qu’à la phase androgynale suivante.

Quand bien même l’homme se soumettrait il au pouvoir de la


femme, le dit pouvoir n’existe que par sa volonté, son bon
vouloir. . Il en est de même pour la femme qui n’existe en vérité
que par le regard amoureux de l’homme connaisseur. L’amour
est une grande force et c’est pour cela que Dieu attend avant
tout de l’homme, comme il est dit dans le Écoute Israël la
manifestation, l’expression d’un tel Amour «  Tu aimeras Dieu
de toute ton âme etc.  » et ce n’est pas par
hasard qu’on lit le vendredi soir de Pessah et dans certaines
communautés chaque semaine, des passages du Cantique des
Cantiques de Salomon  car pour nous cette femme (Isha) que
Dieu offre à Adam est en quelque sorte sa Présence (Shekhina)
auprès de lui, d’où l’importance du mariage chez les Juifs
notamment en ce qui concerne les responsables religieux. On
retrouve là une dimension tantrique. Mais selon nous, «  Dieu 
» - contrairement à ce que laisse entendre un texte, à nos yeux,
tronqué, aura doté Adam d’un couple de serviteurs et pas
seulement d’une servante  car tout va par couple  comme dans
l’Arche de Noé  :

Décalogue  :

«  Mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu: tu


ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton
serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside
chez toi. (…) Tu ne convoiteras pas la maison(Bayit) de ton
prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni
son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de
ce qui lui appartient. »

Il est clair que nous avons bien ici affaire à un triangle 


: le destinataire des Commandements et ceux qui forment sa
maisonnée, Ish et Isha, les serviteurs mâle et femelle. Pourquoi
le chapitre II de la Genèse a-t-il été ainsi «  trafiqué  » sinon
pour passer du 3 au 2, Adam se voyant ainsi rabaisser au
niveau de Ish  ? Or, il nous apparaît que toute la Bible (Ancien
comme Nouveau Testaments) est parcourue par des enjeux de
lutte de classe (maître/esclave), de rapports entre colonisateur
et colonisé, liés l’un à l’autre dialectiquement (cf. Hegel), l’un ne
pouvant exister sans l’autre.

Or, si pour Descartes, il importe de s’en tenir au départ à une


certaine simplicité, à une exigence de clarté– ce qui n’est pas sans
faire penser à Occam- quitte à aller vers une complexité
croissante, en revanche, pour l’astrologie actuelle, tout se
passe comme si l’on procédait à l’envers, à savoir que l’on part
de la complexité pour accéder à une sorte d’évidence qui
pourrait se limiter à oui ou non  . Autrement dit,
pour les uns ce qu’ils maîtrisent ce sont les principes et pour les
autres les résultats. Le passage de la puissance à l’acte n’est-il
pas une quête d’unicité à partir d’une infinité de possibles  ? Or,
la méthode cartésienne inverse le processus en menant à bien
la décantation pour en faire le fondement d’un ensemble voué à
se complexifier. Il est vrai qu’il existe deux approches, l’une qui
se projette sur un devenir  , à une fin, une finalité et l’autre qui
est en quête de quelque plan originel aux lignes idéales, ce
dernier projet semblant bel et bien hors de portée du commun
des mortels et n’étant certainement pas – pour paraphraser
Descartes- la chose du monde la mieux partagée.

Il importait de rétablir le judaïsme dans sa forme originelle pour


être en mesure de comprendre à quel point le christianisme se
calque sur le judaïsme. Pour y parvenir, il aura fallu passer par
une approche analytique de décomposition – en séparant le
bon grain de l’ivraie- afin de viser à une synthèse permettant de
prendre la mesure du plan d’ensemble, en ses différentes
strates. Il importe de cesser de croire qu’il faille sanctifier les
Écritures au nom de sa foi. La Bible n’est pas un objet d’un seul
tenant, à prendre ou à laisser.

Cela vaut également pour le rétablissement d’une astro-


horoscopie, fortement corrompue de par la domination du point
de vue astronomique  ; Or le mieux est l’ennemi du bien  ! Le
paradoxe, c’est que le personnage de jésus s’inscrit dans un
passage d’un dieu universel à un dieu ancré dans une
humanité juive, ce qui place les Chrétiens dans une situation de
double contrainte du fait même de la dualité même de la
genèse du christianisme.; Rappelons que Jupiter- Jove/Yahvé
est en situation de fils par rapport à Saturne, un fils rebelle au
demeurant qui échappe à la vindicte paternelle  envers sa
progéniture et d’ailleurs est ce qu’en ressuscitant au lendemain
de la crucifixion, Jésus ne remet-il pas en question le verdict
paternel , ne passe-t-il point outre en ne trépassant pas  ?
L’étymologie de Jove n’est-elle pas liée à la jeunesse à la « 
jouvence  », C’est le junior face au senior, En espagnol, jeune
se dit «  joven  » (jeunesse joventud, cf. aussi juventus) En
français, on aura surtout retenu l’idée de «  jovialité  » qui est
bien moins parlante  mais il convient de rapprocher Jove de
jouvenceau, de juvénile. Le passage –dans notre système
solaire- de Saturne à, Jupiter, on l’a dit c’est celui d’un
rétrécissement de l’orbite autour du Soleil, avec le passage de
29 ans à seulement 12 ans, ce qui s’articule sur les 12 mois de
l’année, eux-mêmes déterminés par la relation soli-lunaire.
Décidément, le judaïsme – lequel par son initiale se rapproche
de ce qui est «  jeune  »- a tout intérêt à se référer au Fils
plutôt qu’au Père  ! Il y a là un piège historique  : ce n’est pas
parce que le judaïsme serait plus ancien qu’il devrait
nécessairement se voir comme la religion du Père ! Si l’on
rapproche Yahvé de Jove (qui a donné le Jeudi en français, le
Jueves en espagnol), il conviendrait peut être alors de renoncer
à notre lecture (cf. tome Ier) qui reliait ce nom au radical
hébraïque signifiant remercier  ;

Par ailleurs, la corruption du judaïsme tel qu'il est devenu – du


fait de l’emprise d’enjeux politiques (le schisme entre royaumes
du nord et du sud) empêchait d'établir tous les recoupements
souhaitables. Une purge s’imposait. Les savoirs que nous
traitons ne sont pas des astres morts mais des étoiles bien
vivantes., non pas l'arrière garde mais bien l'avant garde. Or,
souvent, les attaques visent ce qui est figé, ce qui ne bouge
plus !
On pourrait en dire autant pour la relation entre le français et
l'anglais (cf. notre mémoire Langue et Culture Essai de
description critique du système du français à la lumière des
relations interlinguistiques). On peut parler dès lors de « 
contre-attaque  » et l’on dit que la meilleure défense, c’est
l’attaque. Il nous semble que les Juifs sont trop sur la défensive
et que cela doit changer. On aura compris que nous comptons
interpeller les Chrétiens issus de la lignée israélite sur leurs
véritables motivations et sur leurs procédés visant à « 
remplacer  » les Juifs  adamiques ? Quel rapport de Jésus
avec l’idée de Nouvelle Alliance  ? Est-il possible qu’il ait cru à
tort que le temps était déjà venu d’un certain basculement
comme celui annoncé par Jérémie  des siècles plus tôt ?
Toute la question est de savoir qui est vraiment visé, impliqué
par cette Nouvelle Alliance. On ne cesse dans le « Nouveau
Testament  » de déclarer – c’est la «  Bonne Nouvelle  »- que
les temps sont «  proches , mais pour qui  ?

«  Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est


proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.» Marc
1:15
«  De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que
le Fils de l’homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité,
cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive. 
» Matthieu 24  : 33-34
«  Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une
autre. Je vous le dis en vérité, vous n’aurez pas achevé de
parcourir les villes d’Israël que le Fils de l’homme sera venu. »
Matthieu 10:23

Finalement, le personnage de Jésus apparaît bien plus proche


de celui de Moise qu'on avait pu le penser généralement, une
fois que l'on a compris que tout messager est le «  fils  », le
prolongement, de celui qui l'envoie. Jésus est envoyé vers les
Israélites comme l'avait été Moise, en son temps vers les
Beney Israël et il se réfère d'ailleurs explicitement aux Dix
Commandements dont il est cité plusieurs à la suite dans les
Évangiles. D'où une impression de «  déjà vu  ». Mais le
messager n’est ni l’expéditeur, ni le destinataire et certainement
pas le message et en ce sens, ne faisant que transmettre, il
n’est pas l’élément principal, étant le médium et non le message
(cf. Macluhan). Dès lors le fait qu’il puisse être sacrifié, comme
dans le cas de Jésus mais aussi, quelque part, dans celui du
fils, Isaac, de Sarah, épouse d’Abraham, peut se comprendre.
Le messager (l’ange, en grec, le messager, d’où l’Évangile, le
bon Message, la Bonne Nouvelle) est la partie de la fusée qui
est évacuée en vol une fois la mission accomplie. De même
Moïse, ne pourra – pénétrer en terre de Canaan, et s’arrêtera
au Mont Nébo, devant passer le relais à un certain Josué dont
le nom n'est pas sans évoquer celui de Jésus, en hébreu. Or,
à un certain moment, le messager risque de se prendre pour
celui qui l’a mandaté tout comme le récepteur pour l'émetteur.
Il n’est plus porteur d’un message, il est devenu le message, en
une sorte de surenchère, d’escalade tout comme la femme se
prend pour l’homme au regard de la procréation. Nous dirons
que le christianisme n'est pas l’héritier de l'Ancien Testament
dans son ensemble mais de la seule partie marquée par la
Maison d'Israël (cf volume Ier) Quant au Livre de l'Exode qui
campe Moïse, nous avons montré qu'il s'agit d'un récit fictif et
polémique ne faisant sens qu'à la lumière du conflit israélo-
judéen.

A notre sens, les Juifs constituent une strate, une caste, une
classe, la dimension nationale relevant de ce que Marx appelle
le «  pour soi  », à savoir la conscience de former un groupe
spécifique, ce qui génère une certaine histoire. Mais
fondamentalement, la réalité juive est d’abord celle de l’’’en soi 
», c’est-à-dire un comportement individuel relevant de la devise
du Connais- toi toi- même- et non de la Surconscience  -
laquelle est délivrée par autrui ; Par ailleurs, l’exercice du
pouvoir est nécessairement minoritaire et diasporique, et le
rassemblement des Juifs s’avère donc en contradiction avec un
tel exercice. On dira que le sionisme est une façon pour les
Juifs de protester, de faire grève mais ne saurait correspondre à
une fin en soi. En vérité, rien n’est plus destructeur pour l’âme
juive que toute forme de concentration, du ghetto à Auschwitz
ou de la loi imposée à tous les Juifs qu’elle soit celle du Talmud
ou celle d’un « État juif  ». Chaque Juif - comme l’annonce le
Livre de Jérémie (chapitre XXXI) annonce la libération de toute
emprise extérieure et le passage à une prise de conscience
intérieure C’est déjà un fait en soi, il suffit de rejeter tout ce qui
pourrait l’occulter, l’entraver.
En fait, nos différents dossiers traitent de ce qui peut s’observer
et il ne s’agit pas de demander ou de prédire quelque
changement que ce soit mais de s’assurer du bon ordre du
monde. L'astrologie ne saurait se prêter à des spéculations
téléologiques, messianiques. Le dilemme, c’est que dès lors
que l’on décrit un phénomène se produisant de façon plus ou
moins subconsciente, l’on risque de voir s’ériger une
Surconscience qui s’efforcera d’en contrecarrer, d’en nier les
effets. Pour nous, la subconscience ne passe pas par la
connaissance véhiculée par une parole standardisée, orale
ou écrit- ce qui est le cas de la Surconscience, rejetée par la
prophétie de la Nouvelle alliance jérémienne mais par l'action
et l'observation immédiates permises par notre hérédité, notre
sang. Car l'objet étudié, « désigné  » ne devrait pas savoir ce
qu'on dit, attend de lui car cela fausse les conditions de
l'expérience. Il n'est au départ qu'un  »numéro  » , que l'élément
au sein d'une population portant le même désignant. C'est alors
qu'intervient la statistique pour faire ressortir des constantes,
des récurrences propres à tel groupe dans des situations
comparables. Épistémologiquement, seule la diversité , la
dispersion permet de faire émerger scientifiquement des
répétitions. Cela revient, en quelque sorte, à créer des sociétés
mélangées pour observer si à terme, cela débouche ou non sur
des regroupements entre personnes ayant un même désignant.
Avec un groupe homogène, a contrario, l'on ne pourra parvenir
à des conclusions viables.
Est-il interdit de refuser les fantasmes des femmes se voulant
au regard d’un futur proche, les égales des hommes ou les
manœuvres de ceux qui les manipulent  ? Est-il scandaleux de
ne pas souscrire non plus aux vaticinations de ces païens
côtoyant les Juifs, en Palestine et ailleurs, lesquels voulaient
croire que le temps était advenu de la fin des différences ?
Pour certains, ce qui compte, c'est le devoir sacré pour
l'homme de construire  ; tel est bien, en effet, l'impératif
catégorique de la Deuxième Création. Mais par ailleurs, avons-
nous le droit d’affirmer que le peuple juif adamite n’est pas un
peuple «  comme les autres  -puisqu’il se situe dans la
verticalité et non dans l'horizontalité » ou que le français n’est
pas non plus une langue ' comme les autres  »  ? Par ailleurs,
nous dirons que si la dispersion a une valeur heuristique, c'est
aussi le cas sur le plan spatial : en effet, l'astrologie
horoscopique prévoit des phases déterminant des
changements d'orientation, ce qui correspondra à la
fréquentation de nouveaux lieux et milieux  ; soit en s' éloignant
de ses origines soit en y revenant, y retournant, après une
certaine absence. Espace et temps ici sont ici intimement liés.
Autrement dit, l'astrologie horoscopique est vouée à étudier des
glissement d'ordre spatial dans la vie d'une personne, soit en
quittant un lieu, soit en se séparant d'un proche lequel sera prié
d'aller voir ailleurs, que ce soit sur le plan privé ou
professionnel, ou les deux. Un tel processus est le fait d'une
pulsion intérieure qui ne saurait s'expliquer objectivement par
des éléments extérieurs. Cela aura été ainsi le cas d'Emmanuel
Macron quand il aura jugé bon au début de l’Été 2020, de se
séparer de son Premier Ministre, alors que d'un point de vue
constitutionnel, rien ne l'y contraignait à la différence de ce qui
est déterminé par une nouvelle élection.
Voilà résumé en quelques formules les principaux enjeux qui
sous-tendent notre travail. D’un côté, désaccord sur les
échéances quant à un changement de condition des femmes et
des (judéo) païens, de l’autre, l’affirmation d’une réalité déjà fort
ancienne dont il s’agirait de prendre toute la mesure. qui est à
assumer et à endosser. La notion de «  pour soi  » (Hegel,
Sartre) qui se présente comme une prise de conscience est
susceptible d’alimenter toutes les illusions car cela signifie
dévoiler et découvrir ce qui était caché, occulté. On est donc
confronté au choix suivant: soit le pour soi qui reconnaît une
réalité (en soi) soit le pour soi qui invente un temps et un
espace fictifs.
On connaît l’histoire de la lettre volée, une célèbre nouvelle d’Edgar
Poe, traduite en français par Charles Baudelaire (en anglais the
purloined letter, purloin venant du français « «  éloignée) dont voici
un extrait  du récit qu’en donna le chevalier Dupin  :
«  « Je prolongeai ma visite aussi longtemps que possible, et tout en
soutenant une discussion très vive avec le ministre sur un point que je
savais être pour lui d’un intérêt toujours nouveau, je gardais
invariablement mon attention braquée sur la lettre. Tout en faisant
cet examen, je réfléchissais sur son aspect extérieur et sur la manière
dont elle était arrangée dans le porte-cartes, et à la longue je tombai
sur une découverte qui mit à néant le léger doute qui pouvait me
rester encore. En analysant les bords
du papier, je remarquai qu’ils étaient plus éraillés que nature. Ils
présentaient l’aspect cassé d’un papier dur, qui, ayant été plié et foulé
par le couteau à papier, a été replié dans le sens inverse, mais dans
les mêmes plis qui constituaient sa forme première. Cette découverte
me suffisait.
Il était clair pour moi que la lettre avait été retournée comme un
gant, repliée et recachetée. Je souhaitai le bonjour au ministre, et je
pris soudainement congé de lui, en oubliant une tabatière en or sur
son bureau.
« Le matin suivant, je vins pour chercher ma tabatière, etc 
»
Pour nous, le cadran de nos montres serait en quelque sorte
une autre illustration de la morale de la Lettre Cachée. On y
trouve exprimée aux yeux de tous la dialectique entre le fixe (le
cadran des chiffres) et le mobile les aiguilles en constant
mouvement. Deux cas de figure  : soit l'aiguille considérée se
pose sur l' un des 4 angles du cadran, et cela active la
maisonnée et renforce son potentiel d'attraction par rapport à
l'androgynat, soit l'aiguille se situe à mi-chemin et dans ce cas,
le pouvoir de la maisonnée s'en trouve sensiblement amoindri,
ce qui laisse toute latitude au dit androgynat, qui réaffirme son
autonomie...
On notera que cette dialectique correspond au niveau
graphique dans l'alphabet grec (ionique) au yang et au yin (c'est
à dire le grand O «  Oméga ») lesquels évoquent
respectivement un nœud et une balance. Les glyphes du bélier
et de la balance, dans le zodiaque, correspondant
respectivement à l'équinoxe de printemps et à celui d'automne,
dans l'hémisphère nord, semblent en outre correspondre
graphiquement à ces deux lettres extrêmes, chères à Teilhard
de Chardin «  La tradition chrétienne assimile souvent Jésus à
l'alpha et à l’oméga en référence au nom de la première et de
la dernière lettre de l'alphabet grec classique (ionique) . Cela
symbolise l'éternité du Christ, qui  serait au commencement de
toit mais aussi présent à la fin du monde '(Apocalypse)
notamment chez Saint Jean  » (wikipedia).
Le rituel périodique des élections montre que les choses ne sont pas
figées en termes de lutte des classes, sinon les résultats seraient
toujours peu ou prou les mêmes et l’alternance ne pourrait être
envisagée. Il nous faut impérativement accepter que les gens puissent
changer d’opinion, n’en déplaise à ceux qui voudraient figer les votes
une fois pour toutes, ce qui serait contraire à l’idée même d’élection
périodique. Cela fait songer à ces partis qui ne prônent la démocratie
que jusqu’au moment où ils parviennent au pouvoir  !
Encore faut-il rappeler que le calendrier des élections devrait être
calé sur une cyclologie digne de ce nom. En tout état de cause, nous
prônons une société plurielle qui permette à chaque groupe de se
développer à sa façon, à son rythme, tout en conférant une autorité à
un centre synoptique, seul apte à disposer d’une vision d’ensemble,
englobante alors que chaque groupe se contente de «  voir midi à sa
porte  ». Mais ce centre correspond au plus haut degré de la
pyramide sociale et ne saurait être géré que par une minorité, le
peuple au sens romain de populus, s’opposant au Sénat- ne devant
intervenir qu’au niveau local, dans le cadre d’une «  démocratie
directe  ». Comme l’écrit Blaise Pascal :
«  Puisqu'on ne peut être universel et savoir tout ce qu'on peut
savoir sur tout, il faut savoir un peu de tout. Car il est bien plus beau
de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose cette
universalité est la plus belle. »

Il convient donc d’accorder une certaine importance aux fluctuations


cyclologiques lesquelles transcendent les clivages socioculturels en
générant un changement périodique des mentalités. Il est temps de
prendre conscience que nous ne changeons pas du fait de conditions
externes mais aussi en raison de facteurs internes à condition
d'admettre que les astres fassent partie intégrante de nous Citons
Kant qui ne croyait pas si bien dire :  «  Deux choses remplissent
mon esprit d'une admiration et d'un respect incessants : le ciel étoilé
au dessus de moi et la loi morale en moi :  »

C’est ainsi que l’heure de la récréation va sonner quel que soit le


travail entrepris, que l’adolescent sortira de sa «  crise  » -il faut bien
que jeunesse se passe/se fasse-, dit-on - et ne sera plus mû par les
mêmes pulsions pas plus que le passage de la nuit au jour dépendra
de notre comportement.

Les temps changent et les gens changent et les époques sont parfois
traversées de tendances contradictoires  :
relâchement au niveau national mais rigueur au niveau familial,
tension au niveau fédéral mais tolérance au niveau national, tout
étant à l’avenant car même au niveau cosmique, les choses évoluent
sur des plans différents  : Mars, Jupiter ou Saturne, chacun de ces
plans étant lui-même sujet à des oscillations alternativement
centrifuges et centripètes. Cela dit, l’astrologie horoscopique telle
que nous la concevons a pour principal message une certaine
représentation du monde, sa dimension proprement prévisionnelle
étant, en quelque sorte, la cerise sur le gâteau. En effet, cette
astrologie nous explique comment nos sociétés fonctionnent mais
elle nous démontre par la même occasion – en une sorte de double
bind- que l’on ignore où cela peut conduire en un instant T. C’est à
nous de donner du sens, dans toutes les acceptions du terme, de
tenir le gouvernail (cybernétique). L’astrologie a vocation à décrire les
lois régissant le fonctionnement des sociétés, dans la longue durée et
non à pointer une date «  mémorable  » au regard de l’Histoire.
L’astrologie ne saurait donc se donner pour mission de circonscrire un
événementiel fatalement aléatoire et en cela nous rejoindrons la voie
ouverte par la Nouvelle Histoire si ce n’est que nous insistons
fortement sur le rôle insigne des biographies des chefs pour baliser le
Temps et en ce sens la Nouvelle Histoire aura jeté le bébé avec l’eau
du bain !. Les leaders les «  stars  » sont les pendants du monde
d'en haut Encore faut-il préciser que ce qui caractérise le dit chef,
c’est son histoire et ses rebondissements et revirements, autrement
dit, il importe de pouvoir suivre la personne sur une certaine période
de temps, tout comme il faut deux points pour tracer une droite. En
tout état de cause, tout système comporte une forme de cyclicité, de
veille et de sommeil, de pause et celui qui ignore son
fonctionnement risque fort de crier à la crise à un certain moment
alors qu’en réalité cela correspond Cela se produit notamment quand
le système n’a pas été inventé par les hommes (‘Deuxième création)
mais instauré par les dieux (Troisième Création).

Mais comme le temps semble long quand on ne connaît pas les


règles du jeu  !Nous nous savons tous mortels mais nous ignorons
quand nous allons mourir. Notre système démocratique prend certes
en compte la possibilité d’une alternance et cela suffit à relativiser
nos certitudes. De même, nous savons que tout est cyclique et donc
duel sans que nous ayons impérativement à connaître exactement
quand un changement aura lieu. Comme Monsieur Jourdain avec la
prose, nous pratiquons la cyclicité sans le savoir L’astrologie,
paradoxalement, entretient le doute face à toute assurance qui se
voudrait définitive. D’aucuns voudraient que le vote populaire dans le
cas d’un référendum (2005 en France, 2016 au Royaume Uni) soit
irrévocable alors que le principe même du vote périodique montre
qu’il n’en est rien. Il y a de la déconstruction dans toute idée de
cyclicité

Nous dirons que le passé et le futur constituent deux infinis 


: la recherche des causes est sans fin et c’est le problème de l’œuf et
de la poule mais celles des effets ne l’est pas moins car ils peuvent se
répartir dans le temps et dans l’espace. C’est pourquoi dès que l’on
cherche à baliser le passé ou l’avenir, l’on se heurte à des obstacles
épistémologiques qui risquent fort de rendre nos efforts assez vains,
comme dit l’Ecclésiaste  : vanité, des vanités, tout est vanité  !

Revenons sur la question du «  ruissellement  »  : la notion de Don


devait être repensée  du fait de notre reformulation du
tétragramme, passant de Yahvé à Yahoud, même si nous relions aussi
Yahvé à Jove (Jupiter), à savoir au Fils, au «  junior  », au
jouvenceau.. Doué (on parle de douance) est celui qui donne, et celui
qui reçoit de Dieu –qui lui en rend grâce- doit donner à son tour et
ainsi de suite, selon un processus de ruissellement, étant entendu
que les choses ne se font pas à contre-courant, d’aval vers l’amont
mais bien d’amont vers l’aval, ce qui peut se représenter par une
pyramide dont la base sera évidemment bien plus large que le
sommet. Il faut arrêter de dire que ce qui est en haut dépend de ce
qui est en bas. Or, c’est cette illusion d’optique qu’entretient le
processus électoral, comme si le peuple était devenu Dieu. C’est le
peuple qui élirait et non Dieu qui choisirait ceux auxquels il a décidé
de conférer le pouvoir et les dons qui vont avec. S'il est vrai que le
chef a besoin de se poser sur un corps, qu'est ce qu'un corps sans
tête  ? Le chef trouvera toujours un terrain d'action mais il est des
terrains où les chefs ne poussent pas  !

Mais avec la démocratie, le plus grand nombre aurait forcément


raison, ce qui ne peut avoir que des effets pervers sur la bonne
conduite des affaires humaines. La démocratie a été inventée par les
hommes, ce qui l’inscrit dans la Deuxième Création face à la
Troisième Création qui se manifeste dans tout processus dynastique,
héréditaire. Et on notera que la papauté correspond du fait de
l’élection du souverain pontife à la Deuxième Création si ce n’est que
le pape reste au pouvoir jusqu’à sa mort, encore que récemment un
pape ait démissionné.

Comment préserver le pouvoir d’une minorité martienne par rapport


à une majorité jupitérienne quand cette minorité –celle des élus – se
voit délégitimer par ses électeurs dès lors qu’elle n’applique pas les
directives de ses «  représentés  », de ses mandataires (aux dires
d’un Étienne Chouard)  , à moins de croire que le peuple aurait la
science infuse, serait infaillible comme on le disait du pape  ? Selon
nous, la démocratie serait bel et bien une nouvelle religion avec
l’exercice de son culte, que d’aucuns entendent ouvrir aux
référendums d’initiative citoyenne  ! On serait ainsi passé, comme le
dit Jean-François Colosimo, d’une hétéronomie, d’une loi venant de
l’extérieur à une autonomie, à une loi que les peuples se
constitueraient eux-mêmes, ce qui définit assez bien ce qui distingue
la Troisième de la Deuxième Créations. Pour nous, cela signifie
l’abandon du référentiel astrologique au profit de la démarche
'constitutionnelle » laquelle fixe, détermine, plaque, projette
arbitrairement et non sans entêtement une temporalité fictive,
factice tout en établissant un processus d’élection du peuple de Dieu,
en remplacement de celui prévu au départ.
Certes, les ouvriers – ou plutôt ceux qui ont épousé leur cause-
soutiennent-ils qu’il n’est pas normal qu’ils ne puissent- le plus
souvent - pas profiter des objets haut de gamme qu’ils fabriquent, -
mais n’est-ce point -là l’expression d’un certain type de «  contrat  »
entre le haut et le bas en contrepartie du ruissellement  ? - mais il
n’en reste pas moins que la survie des gens d’en bas dépend
largement de l’ingéniosité des gens d’en haut et que lorsque ces
derniers ne sont pas à la hauteur, c’est toute la société qui se trouve
pénalisée. Autrement dit, il ne serait pas heureux que des gens peu
doués vinssent occuper des places stratégiques, ce qui signifie que les
dominés ont intérêt à ce que la sélection de dominants soit aussi
performante que possible, sinon le pays concerné ne pourra pas
exporter et sera condamné à importer, aux dépens de sa balance
commerciale et de son niveau d’endettement. Mais n’est-ce pas un
mauvais exemple pour ses citoyens qu’un État vivant au-dessus de ses
moyens  ? Cela reviendrait à construite une maison avec de mauvais
matériaux. C’est pourquoi nous attachons la plus grande importance
aux «  ressources humaines  » qui constitueront la richesse
principale d’une nation et seront certainement l’objet de plus en plus
d’un marché d’import-export. Ces ressources correspondent à ce
dont une région dispose naturellement, comme une sorte de don du
ciel et que la dite région pourra ainsi troquer, échanger, contre les
ressources d’autres régions, sans que cela lui coûte. Bien entendu, il
est tout à fait possible que le produit ainsi fourni ne corresponde pas
aux besoins du partenaire et dans ce cas, il faudra rechercher un tiers
acquéreur et ainsi de suite, ce qui peut passer par une forme de « 
bon  », de «  crédit  susceptible de circuler de main en main, ce qui,
à la longue, aura pu aboutir à la création de monnaie. Il reste qu’il
nous semble toujours préférable d’en revenir à des échanges gracieux
entre deux personnes, chacun offrant ce qu’elle peut se procurer
aisément et sans effort. Mais encore faut-il connaître de façon
exhaustive quelles sont les richesses propres à chaque protagoniste
et dont il n’a pas toujours conscience dans la mesure notamment où
cela ne lui aura rien coûté. C’est ce qu’on appelle «  payer en nature 
».

Le XXIe siècle sera selon nous très attentif au potentiel de chaque


individu et ne mettra pas tout le monde sur le même pied,
privilégiant en matière d’éducation et de santé (longévité) les groupes
les plus prometteurs, d’autant que plus le nombre d’élus est limité,
plus la dépense sera faible alors qu’inversement toute politique
investissant dans le grand nombre se révélera ruineuse. L’éducation,
ne vise pas l’égalité mais sous- tend la sélection. On assistera
certainement à une multiplication des modèles économiques afin de
sélectionner les plus performants et il est inconcevable qu’à l’avenir,
l’on s’en tienne à un seul et unique système pour toute l’Humanité 
! Mais la diversité des dispositifs peut être envisagée au sein d’un
même État, lequel sera d’ailleurs voué à adopter une politique
d’ouverture de type «  empire  » au sens où nous l’avons défini,
notamment en ce qui concerne le traitement des femmes et des Juifs.
Selon nous, il importe d’encourager les expérimentations,
l’émergence de toutes sortes de modèles, de contribuer à les
optimaliser en partant du principe que l’un de ces modèles
l’emportera sur les autres, comme cela peut s’observer tout au long
de l’Histoire. La France est un bon exemple d’une Nation qui
l’emporte sur les autres et c’est en ce sens qu’elle a pu être appelée,
notamment en Allemagne, «  Grande Nation  » («  die grosse
Nation  ») tout comme au sein d’une société il y a de «  grands
hommes  », des «  hommes forts  » qui s’imposent et occupent
une position centrale. Il n’est pas d’empire qui ne repose pas sur une
nation dominante, sur un plan ou sur un autre, culturel, linguistique,
artistique, historique, intellectuel, militaire, économique,
géographique etc. et la France peut certes cocher plusieurs cases à ce
propos. Autrement dit, la diversité sous-tend, conduit
dialectiquement à l’élection. Inversement, sans diversité entropique,
sans pluralisme- ce qui correspond à l’inverse à de la néguentropie-
pas besoin d’élection, pas besoin de laïcité, ce qui confère à l’état un
rôle supplétif.

Dans le monde, il y a ceux qui donnent et il y a ceux qui reçoivent


mais qui en fait bien souvent prennent. Ou en tout cas rongent.
L’enfant veut avant tout apprendre et comprendre donc prendre alors
que l’homme parvenu à maturité donnera plus qu’il ne recevra car il a
compris que ce qu’il y a de plus précieux est ce qui est encore à
découvrir. La femme doit être fécondée pour pouvoir œuvrer, ce qui
exige que l’homme lui fasse le don de quelque chose qui émane de
ses entrailles, pour paraphraser le credo catholique.

Le mythe de la Caverne est lié à l'immaturité de celui qui ne connaît


le monde qu'au travers de ce qu'on lui en dit: l’enfant ne connaît le
passé tout comme le futur que par des textes, que par le biais d’une
langue et ce n’est qu'avec l’âge qu'il appréhendera les choses par lui-
même et saura construire sa pensée à partir de sa perception directe
du monde, ce qui lui évitera de poursuivre bien des chimères dont il
aura pu constater, avec le temps, qu’elles faisaient long feu. Avec la
maturité, l’on prendra conscience de la médiocre qualité des outils
dont on nous aura pourvu, à commencer par les mots dont les
significations se révèlent souvent beaucoup plus équivoques qu’on
avait pu le croire, selon les contextes, selon les dérivations (passage
du verbe au substantif, à l’adjectif etc.)

A l’instar d’un certain égalitarisme. Par ailleurs, l'on risque de ne


connaître le monde que par ce qu'il est devenu et non au prisme d'un
projet initial à restituer ce qui distingue le masculin du féminin
lequel se veut aboutissement et accomplissement.(selon la formule
des Évangiles) Le policier nous apparaît comme celui qui enclenche
alors que le juge est celui qui conclut, qui a le dernier mot.

. Descartes désignait l’enfance comme la porte ouverte à toutes les


aliénations  ; à tous les préjugés, les «  prêts à penser  », du fait de
la soumission de l’enfant à toute une culture à commencer par
l’apprentissage du langage. Est-ce que nous pensons parce que nous
avons appris à parler ou est-ce que nous sommes en mesure de
parler parce que notre cerveau le permet  ? That is the question.
L’œuf et la poule  !

Le mot clef que nous proposons pour le XXIe siècle est celui de
Réparation, ce qui dans le langage hébraïque des Kabbalistes, se dit
Tikoun. En effet, le mot réparation – cela rejoint l’idée de
néguentropie- comporte une certaine dimension technique  : on
répare une machine, un appareil, un système. Il ne s’agit pas de
laisser les choses en l’état mais de les réformer, c’est-à-dire de
retrouver, de restituer leur forme originelle à ce que les sociétés ont
élaboré au cours des âges et qui nous est souvent parvenu jusqu’à
notre époque en piètre état

Il ressort d’ailleurs qu’à l’instar de toute langue l’hébreu est une


langue corruptible qui doit donc être «  réparée » ce qui n’est
pas sans conséquence jusque dans les prières vouées à la
divinité. Plus généralement, nous dirons que les Juifs
adamiques ont mission de réparer non pas le monde physique
mais de veiller à l'ordre social, ce qui passe déjà au premier
chef par sa description et la correction des erreurs et des
dérives à son propos, qui ne manquent pas de survenir avec le
temps. Selon nous, l'avenir de l'Occident passe par un divorce
entre l'Europe et l'Afrique, remettant en question une alliance -
selon un processus longuement évoqué lié à une nécessaire
cyclicité de rapprochement et d'éloignement- ce qui nourrit un
sentiment d'imposture, une mauvaise foi, d'où une complicité
avec les dites populations africaines. Quant à l"Islam, c'est
une religion du verbe puisque l'on devient musulman au moyen
d'une déclaration subjective,, la "chahada" « témoignage » -
on retrouve la même racine en hébreu Ed (‫ )עֵד‬- une profession
de foi impérativement formulée en langue arabe et non sur la
base d'une appartenance objective. Les cultures se distinguent
à l'aune du rapport à ce qui est "dit" et répété. Moins le visuel
est important, plus le verbe devient déterminant et vice versa.
Pour notre part, nous sommes très sceptiques sur toute
mutation liée à l'acquisition de tel ou tel savoir
(Surconscience). On nous objectera que la conversion est un
"fait", mais n'importe quoi peut être ainsi qualifié à bon
compte! On touche là à un enjeu éthique: il y a des faits qui ne
dépendent pas de ma volonté et d'autres qui sont fonction de
ma demande ou de celle de mon milieu. Selon nous, le vrai
judaïsme est réticent envers tout ce qui est "homme made",
donc à toute forme d'immanence. Affirmer qu'il suffit à un
homme de se déclarer comme ceci ou comme cela pour qu'il en
soit ainsi nous semble être une piètre imitation du récit de la
Création (Genèse I) Le verbe de l'homme ne saurait être
comparable, sans abus, à celui de Dieu.
Pour mener à bien une telle entreprise, il nous semble que les
Juifs de souche, de la métropole -et non pas ceux issus d'une
immigration de quelques générations à peine, qui plus est
immergés de longue date dans le monde arabo-musulman-sont
les mieux taillés, en ce qu'ils sont les plus décomplexés,
échappant à la fois aux affres d'une arrivée récente et aux
stigmates d’un israélisme en quête de pardon, sinon
d'expiation.
Selon nous, on ne répare le passé qu’au prisme du présent.
Celui qui n’est pas à l’aise dans le présent ne saurait corriger le
passé puisqu’il ne peut s’appuyer sur ce qu’il perçoit du monde.
Il ne peut avoir l’outrecuidance de critiquer ce qui lui est
transmis du passé et se condamne ainsi ipso facto à se
contenter d’une approche apologétique et structuraliste, où il
justifiera les choses telles qu’elles sont devenues plutôt que de
chercher à restituer un plan originel mis à mal par la diachronie.
C’est ainsi qu’il ne s’agit pas de juger l’astrologie sous l’aspect qui est
devenu le sien – ce serait jeter le bébé avec l’eau du bain- mais de
restaurer son stade premier car selon nous –et cela relève de ce que
nous appelons l’épistémologie projective- tout système est cohérent
lors de sa conception et les incohérences signalent des déformations,
des distorsions qui indiquent que l’on s’est éloigné de la formulation
de départ, celle qui est intervenue à une période fondatrice.
L’épistémologie martienne ne correspond ni à l’épistémologie
saturnienne, celle d’un univers supra-humain ni à l’épistémologie
jupitérienne celle de la technique humaine  . Elle est prise en
sandwich entre ces deux approches tout comme le fut la Lotharingie
entre la Francie et la Germanie  à la mort de l’empereur
Charlemagne. Cette épistémologie intermédiaire à laquelle aurait pu
souscrire un René Guénon - ne se réduit ni à ce que notre humanité
est en mesure de réaliser ni à ce que la «  Nature  » peut valider au
regard de la science «  physique  ». Cette approche est par ailleurs
confrontée aux manipulations, aux corruptions, aux contrefaçons, aux
dénis car elle traite d’objets- les humains- susceptibles de réagir, de
protester contre ce qu’on en dit, à la différence d’un astre ou de
quelque outil. C’est tout le champ des sciences sociales qui est
concerné dès lors que l’on aura compris que l’organisation de nos
sociétés ne dépend ni du champ saturnien ni du champ martien mais
bien du champ jupitérien.
Il ne s’agit pas ici de renvoyer aux textes réputés les plus anciens - de
retracer minutieusement nos propres lectures - se faisant ainsi
historien de notre propre histoire -mais de reconstituer
éventuellement des états antérieurs aux dits textes, ce qui signifie des
états qui ne nous sont connus que par le raisonnement, le rapport
induction/déduction. Rappelons que toute addition à un texte tend à
en modifier la portée, la perspective non seulement du fait de
quelque interpolation mais par le seul ajout d’un appendice comme
dans le cas de la greffe d’un  » Nouveau Testament  » à la suite
d’un «  Ancien  » ou d’un Deutéronome au sein du Pentateuque, sas
parler de la mise en place du Livre de la Genèse, avant celui de
l’Exode. Toute invraisemblance est susceptible de mettre sur la piste
d’une intervention un esprit exigeant et confiant dans ses propres
perceptions, sans dépendre de l’avis d’autrui..

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