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Cours Audit & contrôle interne Monsieur NDIAYE Amadou

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COURS PRATIQUE D’AUDIT

Préparé et présenté
par :
M. Amadou NDIAYE

Janvier 2022
Cours Audit & contrôle interne Monsieur NDIAYE Amadou
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CHAPITRE 4 : LE CONTROLE DES COMPTES ET LE RAPPORT D’AUDIT


Préambule
* Rappels Comptables
Les états financiers comprennent :
- le bilan,
- le compte de résultat,
- le Tafire, Tableau de flux de trésorerie
- les états annexe.
Ces éléments sont indissociables.
Les documents comptables de base sont :
a. les pièces justificatives : documents internes / externes, document à valeur juridique
(facture, contrat etc.)
b. le journal : achats, ventes, OD etc., comptabilisation par ordre chronologique,
comptabilisation de l’intégralité des écritures (mouvements affectant le patrimoine),
c. le grand livre : déversement du journal, comptabilisation par numéro de compte
comptable.
d. la balance générale et les balances auxiliaires : synthèse du grand livre, récapitulatif des
soldes de grand livre par numéro de comptes.
* Objectif de l’auditeur :
- Formuler une opinion motivée sur :
o La régularité,
o La sincérité ;
o Et l’image fidèle des états financiers.
L’auditeur cherchera à atteindre les objectifs généraux d’audit (appelés assertions d’audit) ci-après
en s’assurant que les opérations comptabilisées par l’entité doivent alors :
- être Exhaustives : toutes les opérations existantes sont inscrites en comptabilité,
- être prises en compte dans la bonne Période : les opérations effectuées près de la date
de fin d’exercice sont comptabilisées dans la bonne période,
- être Imputées au bon compte,
- Concerner l’entité : les montants inscrits appartiennent à l’entité ou à la charge de
l’entité,
- Etre Evaluées correctement : les montants inscrits sont évalués à la valeur appropriée.
- Réelles : les montants présentés sont justifiés.
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- Suffisamment explicitées - présentation de l’Information- les soldes des comptes sont


bien présentés ; et toute information nécessaire à la bonne interprétation des états
financiers est bien présentée.
Problématique ?
Comment récolter suffisamment d’éléments probants pour pouvoir étayer son opinion ? En
respectant les impératifs de délai, de budget de temps, de rentabilité et fiabilité de l’opinion ?
Ex. La société RACINE SA a réalisé un CA de plus de 170 milliards, un résultat net 80 milliards
de FDJ. Probablement des millions d’opérations comptables !
Solutions préconisées :
❑ Adopter un plan d’approche consistant à :
◼ l’identification des zones de risques ;
◼ axer les contrôles sur ces zones ;
◼ Développer un programme de contrôles des comptes en fonction des
zones de risques ;
◼ Organiser les travaux de l’équipe d’auditeur.
Objectifs du chapitre :
- Définir et expliquer les objectifs d’audit,
- Définir et expliquer les techniques d’audit,
- Mettre en œuvre le contrôle des comptes,
- Comprendre et pouvoir formuler une opinion.
Introduction

Le contrôle des comptes a pour objet de rassembler un certain nombre d’éléments probants en vue
d’exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité du bilan et du compte de résultat
d’une entreprise déterminée et bien entendu sur leur image fidèle.

Nous étudierons les points ci-après :


- Objectifs d’audit,
- Stratégie d’audit,
- Techniques d’audit,

3.1. Objectifs d’audit


L’objectif de l’auditeur est d’exprimer une opinion sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle du
résultat des opérations de la période d’audit. Plus précisément, l’auditeur cherchera à s’assurer que
les comptes sont conformes aux conventions de base ou objectifs d’audit ci-après :
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a) Réalité des opérations


Toutes les opérations comptabilisées au cours de l’exercice sont justifiées. Cela signifie que
l’auditeur devra s’assurer que, pour chaque écriture, il existe un fait économique la justifiant.
b) Exhaustivité
Toutes les opérations économiques de l’entreprise ont été comptabilisées.
c) Exactitude des enregistrements
Les enregistrements sont corrects à la fois dans leur montant et dans leur affectation.
d) Evaluation
Le patrimoine de l’entreprise est correctement protégé et l’évaluation qui en est faite à la clôture
respecte le principe de prudence, notamment concernant les amortissements et les provisions.
Les méthodes d’évaluation choisies sont conformes aux textes en vigueur ; elles sont appliquées
d’une manière constante tout au long de l’exercice et d’un exercice à l’autre.
e) Spécialisation des exercices ou coupure des exercices
Les produits et charges sont correctement rattachés à l’exercice concerné.
D’autre part les événements postérieurs à la clôture de l’exercice doivent être pris en compte s’ils
ont une cause directe dans des situations ou événements existants à la clôture de l’exercice.

f) Présentation
Les comptes annuels sont présentés conformément aux règles de Plan comptable Syscoa et de
façon constante d’un exercice à l’autre :
- il n’y a pas de compensation entre les charges et les produits ou entre des créances et des
dettes ;
- les postes des documents de synthèse sont détaillés autant que nécessaire pour donner une
bonne information.
g) Information
L’information donnée doit permettre au lecteur des comptes de se faire une opinion sur la
réalité de l’entreprise. Elle doit donc être :
- complète c'est-à-dire comprendre non seulement les informations obligatoires, mais aussi
celles non prévu par les textes mais qui seraient significatives ;
- exacte, être conforme aux autres documents annuels ou à la réalité de l’entreprise ;
- constante d’un exercice à l’autre.
3.2. Détermination de la stratégie de révision
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La documentation et l’évaluation des procédures et systèmes de la société auxquelles nous aurons


procédé lors de la phase 2 permettront de dégager les forces et faiblesses du contrôle interne du
client et par la suite d’élaborer une stratégie de révision.

 Elle est propre à chaque opération traitée par la société et pour laquelle le flux comptable sera
rattaché à un cycle spécifique :
▪ Achats / fournisseurs,
▪ Revenus / clients,
▪ Trésorerie,
▪ Immobilisations,
▪ Paie, personnel,
▪ etc.

 Il faut le faire en optant pour l’un des deux chemins de révision possibles :

1. Se reposer sur les procédures de contrôle interne jugées satisfaisantes après avoir testé leur
fonctionnement effectif et réduire l’étendue des travaux de contrôle des comptes ;
2. Ne pas se fier au contrôle interne et réviser de façon approfondie les états financiers.

La notion de stratégie de révision telle qu’entendue par notre méthodologie interne se caractérise
par sa souplesse et son dynamisme :

3.3. Les techniques d’audit


Pour fonder son opinion sur la sincérité des informations financières, le réviseur doit s’appuyer sur
des preuves suffisamment pertinentes ; une part essentielle de sa mission est donc consacrée à la
collecte de preuves à l’aide de quatre techniques principales :

3. 3.1. L’examen analytique


L’examen analytique est un ensemble de procédures de révision consistant à :
- faire des comparaisons entre les données résultant des comptes et des données antérieures,
postérieures ou prévisionnelles de l’entité ou des données d’entités similaires afin d’établir
des relations entre elles ;
- analyser les variations significatives et les tendances ;
- étudier et analyser les éléments résultant de ces comparaisons.
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A) Principales techniques de la procédure d’examen analytique


A-1) La revue de vraisemblance
« La revue de vraisemblance consiste à procéder à un examen critique des composantes d’un solde
pour identifier celles qui sont a priori anormales »
Cette technique utilisée par l’auditeur permet d’examiner les opérations ou groupe de comptes dont
les mouvements semblent anormaux. On peut citer à titre d’exemple :
- importance du solde d’un compte ;
- compte dont le solde est dans un sens inhabituel (par exemple compte caisse créditeur) ;
- écritures sans libellés…
A-2) La comparaison de données absolues
Cette technique consiste à faire des analyses de données de l’exercice par rapport :
- à celles des périodes antérieures pour déterminer si l’évolution est cohérente ;
- à celles issues d’un budget pour savoir si les objectifs fixés ont été atteints, sinon pour en
connaître les motifs ;
- aux mêmes données dans les entreprises comparables pour identifier les particularités de
l’entreprise.
Ces comparaisons ne sont significatives que si :
- il existe une logique dans l’évolution d’un compte d’une période sur l’autre ;
- les composantes n’ont pas été volontairement modifiées pour respecter les prévisions ;
- les entreprises similaires établissent leurs comptes sur la base des mêmes.
Cette revue peut être faite à partir de l’ensemble des documents financiers tels que balances ou
journaux comptables. Elle est néanmoins limitée dans le sens où elle ne peut, à elle seule, prouver
qu’un compte ou un document ne contient pas d’anomalies.
A-3) La comparaison de données relatives
Il s’agit principalement de déterminer et d’analyser des ratios significatifs (ratios d’exploitation,
ratios de structure de bilan, ratios de rotation), d’où la nécessité qu’il existe une relation directe
entre une donnée et un élément de référence et que cette relation reste fixe. Cette technique se
révèle plus précise que la précédente, dans la mesure où elle fait référence à plusieurs données
obtenues de façon indépendante.
A-4) L’analyse des tendances
A ce stade, cet examen consiste à procéder à l’analyse des différents résultats, issus de la
comparaison de données absolues ou relatives, en essayant d’en tirer des règles plus précises sur les
résultats qui existent entre les données utilisées.
B) Les moments de l’examen analytique
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Les procédures d’examen analytique peuvent être utilisées à divers niveaux de la mission de
l’auditeur :
- lors de la prise de connaissance générale de l’entreprise et de la planification de la mission.
A ce stade, l’examen analytique peut aider l’auditeur à mieux connaître l’entreprise et à
identifier les domaines de risque potentiel, contribuant ainsi à une meilleure planification
de la mission ;
- lors du contrôle des comptes ;
- lors de l’examen des comptes annuels, dans la phase finale de sa mission d’audit, en vue
de conforter sa conviction.
C) Utilisation de l’examen analytique par l’auditeur
L’examen analytique est fondé sur l’existence de relations entre les données retenues et sur
l’hypothèse de leur maintien en l’absence de raisons contraires.
Lorsque l’application des procédures permet à l’auditeur de déceler des fluctuations et des éléments
inhabituels, c’est à dire faisant apparaître des relations inattendues ou qui ne se concordent pas avec
les informations obtenues d’autres sources, l’auditeur doit faire des recherches à ce sujet.
3.3.2) L’entretien
C’est la technique la plus simple et la plus souvent utilisée par le réviseur ; sa limite principale est le
faible degré de force probante ; les affirmations ont besoin d’être corroborées par d’autres
techniques de contrôle.

C’est cependant une technique essentielle pour le réviseur qui l’utilise avec trois objectifs possibles :

- Recherche d’une preuve : la bonne foi des interlocuteurs ne peut être systématiquement
mise en doute ; leurs affirmations permettront au réviseur de se faire une opinion sur la sincérité
des comptes.
Pour donner plus de poids aux informations, le réviseur peut demander une confirmation écrite ;
cette procédure sera souvent utilisée à l’égard du chef d’entreprise, dans le cadre d’une « lettre
d’affirmation.

- Recherche d’indices : le réviseur est souvent tenté d’utiliser la technique des entretiens,
davantage pour mettre sur la voie d’erreurs possibles que pour confirmer l’exactitude des comptes.
- Recoupement d’une autre information : le réviseur peut chercher à confronter un
renseignement obtenu par un tiers, au cours d’un entretien ou sur un document :
Exemple : L’information donnée par le chef comptable sur le calcul des provisions sur stocks de produits finis
peut être recoupée par un entretien avec le vendeur, avec certains clients, avec d’autres professionnels, avec le magasinier,
etc.
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Le réviseur mènera ses entretiens :


- Avec les dirigeants : c’est une phase importante de la révision ; les dirigeants doivent avoir
normalement une bonne connaissance de l’entreprise ; l’entretien peut porter :
o Sur les méthodes d’évaluation ;
o Sur les évènements marquants de l’exercice (activité, organisation, produits,
concurrents) ;
o Sur les principaux risques (litiges, …) ;
o Sur les évènements postérieurs à la clôture de l’exercice.
- Avec les principaux conseils : expert-comptable, conseils juridiques, avocats.
- Avec le personnel comptable : il pourra renseigner le réviseur sur les principaux problèmes
existants dans l’organisation, les méthodes d’évaluation et notamment leur permanence.
- Avec le personnel de l’entreprise : les magasiniers, les vendeurs, les secrétaires, qui
permettront de donner souvent des informations précieuses sur les faits économiques propres
à l’activité de l’entreprise, par exemple : litiges avec un client, stocks ne tournant pas, matériel
hors d’usage…
- Avec des tiers : les informations obtenues par le réviseur peuvent être confrontées à des
renseignements externes à l’entreprise : syndicat professionnel, organismes de financement par
exemple.

3.3.3. Le contrôle documentaire


L’auditeur va donc être amené à faire une inspection des documents de base et des livres
comptables en vue d’obtenir, dans le cadre de son audit, des éléments probants plus ou moins
fiables en fonction de leur nature et de leur source, ainsi que de l’efficacité des contrôles internes
appliqués au traitement de l’information qu’ils contiennent.
Examen de la force probante des documents de base

A) Nature des pièces justificatives


* Les pièces créées à l’extérieur de l’entreprise et conservées par elle
Ex : factures fournisseurs, BC clients, relevés de banque, correspondance reçue des tiers.
La force probante de ces documents est bonne si l’entreprise n’y a pas apporté de modification.
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* Les pièces créées par l’entreprise et qui porte la marque d’une circulation extérieure
Ex : les effets à recevoir acceptés, les bordereaux de remise de chèques visés par la banque, le
double des bordereaux de livraison émargés par les clients.
La force probante de ces documents peut être assimilée à celle des documents créés et
conservés par l’entreprise.
* Les pièces créées par l’entreprise et adressées à des tiers
La force probante de ces documents est moindre : il faut analyser si ces documents sont
confirmés par des documents créés par des tiers (règlements clients par exemple).
B) Techniques de contrôle des documents
Le contrôle formel, qui se fait généralement à l’occasion d’autres contrôles, permet à l’auditeur
de s’assurer que les pièces justificatives sont correctement établies, qu’elles ne portent aucune
trace d’altération ou de surcharge, en fait qu’elles n’ont pas été falsifiées.
Le contrôle substantiel est un contrôle plus délicat puisque l’auditeur devra apprécier si
l’opération faisant l’objet d’une pièce justificative entre bien dans le cadre de l’objet social et y
trouve sa justification.
B.1) Rapprochement des pièces justificatives
Un des premiers aspects de ce contrôle documentaire est de s’assurer :
- du bon fonctionnement du système comptable à partir des pièces justificatives ;
- de sa correspondance avec un fait économique appréhendé par des documents internes.
Le réviseur devra en conséquence :
- Rapprocher le bilan de la balance et du grand livre pour s’assurer que les montants sont
exacts ;
- Vérifier que le grand livre résulte bien de la centralisation des journaux auxiliaires (contrôle
des totaux, des mouvements et, par sondage, contrôle de certains reports) ;
- Vérifier que les écritures portées sur les journaux sont justifiées par une pièce comptable et
sont correctement totalisées ;
- Vérifier que la pièce comptable correspond à un fait économique réel et le traduit
correctement ; ce contrôle sera effectué le plus souvent à l’aide de bons de livraison, bons de
réception (pour les achats, ventes, immobilisations), de contrôles d’existence (salariés,
immobilisations).
B.2. Contrôle de l’apurement
Une technique souvent utilisée parce que rapide, est de se faire une opinion sur la sincérité d’un
compte en examinant la façon dont les opérations se sont dénouées au cours de l’exercice suivant :
- contrôle des règlements reçus par des clients,
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- contrôle des factures fournisseurs réglées au cours de la période suivante,


- contrôle de l’apurement des montants en rapprochement de banque.
Ce contrôle est possible essentiellement sur les postes du bas du bilan à renouvellement rapide
(clients, fournisseurs, banques, créances et dettes diverses.
B.3) Les contrôles par recoupements internes
Ces contrôles se font par rapprochement d’informations internes provenant de différentes
origines :
- rapprochement entre amortissements et provisions au bilan et dotations et reprises au
compte de résultat ;
- rapprochement entre les charges comptabilisées dans le poste « charges de personnel »
avec les éléments de la déclaration annuelle des salaires ;
- rapprochement entre les déclarations de taxes sur le chiffre d’affaires, les montants
comptabilisés dans le compte « état » et les montants comptabilisés dans les différents
postes de charges et de produits ;
3.3.4) Les contrôles par recoupements externes : confirmation directe.
A) Objectifs
La confirmation permet de répondre aux principaux objectifs de révision :
- réalité d’un actif, d’un passif ou d’une opération ;
- propriété d’un actif ou d’une dette ;
- exactitude d’un solde ou d’une opération.
L’intérêt de cette technique repose sur trois constatations :
- cette procédure est d’une mise en œuvre facile et donc peu coûteuse ;
- le degré d’évidence obtenu est important ;
- elle constitue un outil efficace de recherche d’éléments non comptabilisés.
B) Domaines d’application
Cette procédure peut être envisagée dans les cas suivants :
- Terrains et constructions :
Confirmation de l’existence et de la propriété auprès de la conservation des hypothèques. Ces
confirmations donnent en outre des informations sur l’existence de garanties d’un emprunt par
exemple.
- Matériel et outillage :
Confirmation de matériel et outillage en dépôt chez un tiers (fournisseurs ou sous-traitants).
- Immobilisations financières :
Confirmation des prêts auprès des débiteurs : existence, solde et modalités.
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- Stocks et en-cours :
Confirmation de l’existence, de la nature et des quantités de biens appartenant à l’entreprise et en
dépôt chez des tiers, ou de biens appartenant à des tiers et en dépôt dans l’entreprise.
Confirmation auprès des tiers des avances et acomptes versés sur commandes.
- Créances clients et acomptes rattachés et autres créances :
Confirmation de l’existence du compte, de l’exactitude de la créance et de la réalité du tiers.
- Disponibilités :
Confirmation par la banque :
- De l’existence des comptes et de l’exactitude des soldes bancaires ;
- d’opérations réalisées pour le compte de l’entreprise telles que : garanties, cautions, titres
en dépôts… ;
- d’informations sur le fonctionnement des comptes et des signatures autorisées.
- Emprunts et dettes financières de toute nature :
Confirmation de l’existence des comptes, de l’exactitude des soldes et des modalités des contrats
d’emprunts, découverts et autres concours financiers : plafonds, échéances, taux d’intérêt, garanties
et autres conditions d’utilisation.
- Dettes fournisseurs et comptes rattachés et autres dettes :
Confirmation de l’existence réelle du créancier, des comptes et de l’exactitude des soldes.
Confirmation de conditions attachées aux opérations, par exemple : clause de réserve de propriété.

- Engagement hors bilan et passif éventuel :


Confirmation des assurances : biens et montants couverts, garanties accordées…
Confirmation ou obtention d’information sur l’existence de procès et litiges en cours et le montant
des passifs éventuels concernés. Cette confirmation peut également fournir des informations sur
le, montant comptabilisé des prévisions pour risques.
Confirmation par le greffe du Tribunal de commerce des nantissements et privilèges divers.

C) Mise en œuvre
1. Date de confirmation
Elle peut se faire à la date de clôture des comptes sociaux ou bien en cours d’exercice ; dans ce
dernier cas, le réviseur devra s’assurer, par d’autres techniques, de la réalité des opérations pour la
période courant jusqu’à la clôture.
2. Méthode de confirmation
Le réviseur peut soit demander l’accord sur un solde, soit demander au correspondant le détail de
son solde (méthode dite "ouverte).
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3. Sélection des comptes


Dans certains cas, le contrôle sera exhaustif (banques, avocats, greffe du Tribunal). Pour les
comptes clients et fournisseurs, le réviseur doit procéder à une sélection des comptes à confirmer ;
en fonction de l’objectif recherché, il choisira soit de confirmer des comptes en nombre limité
(dans ce cas, il ne tirera des conclusions que sur les soldes confirmés), soit d’extrapoler ses
conclusions à l’ensemble des comptes : il devra alors sélectionner son échantillon en tenant
compte :
- du niveau des soldes et des cumuls,
- de la représentativité
Auparavant, le réviseur doit s’assurer que la comptabilité présente un minimum de garantie
concernant l’exhaustivité des comptes ; à défaut ; toute tentative d’extrapolation sur une population
incomplète est vouée à l’échec.
Cf. Annexe 5 : Modèles lettre de confirmation de soldes

3. 3.5. L’inspection physique


L’inspection physique consiste, pour le réviseur ; à valider lui-même l’existence des actifs,
documents ou procédures de l’entreprise ; elle peut se rapporter par exemple :
- aux stocks,
- aux immobilisations,
- aux titres et aux valeurs mobilières de placement,
- aux effets en portefeuille,
- aux sommes détenues en caisse,
- aux documents (livres légaux).
La mise en œuvre de cette technique permettra de répondre à plusieurs objectifs du réviseur :
- exhaustivité : après un comptage des existants, il s’assurera que ceux-ci se trouvent dans les
comptes ;
- réalité : inversement, il vérifiera que les actifs comptabilisés existent réellement.
Dans le déroulement de cette procédure, le réviseur devra prendre deux précautions essentielles :
• Sur le sens des contrôles : il est nécessaire d’effectuer des contrôles dans deux sens :
- à partir des existants en se rapprochant des comptes,
- à partir des comptes en recherchant les existants, ceci en vue de répondre aux deux objectifs
de réalité et exhaustivité
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• Sur l’organisation comptable : une inspection physique n’a de valeur que dans une entreprise
présentant une bonne organisation comptable ; il est nécessaire d’avoir une bonne
présomption ;
- que l’ensemble des actifs se trouve regroupés dans l’entreprise,
- qu’ils sont correctement classés et référencés,
- que les actifs détenus par les tiers sont connus et répertoriés
Cf. annexe 6 : Contrôle de comptes
3.3.6. Illustration : contrôle d’un compte fournisseur par des vérifications documentaires
Les contrôles suivants sont possibles :
- Rapprochement du compte avec les factures (montant, date, imputation, T.V.A…),
- Rapprochement des factures avec les faits économiques (bons de réception, visa…),
- Analyse des factures reçues l’année suivante,
- Examen du relevé fournisseur envoyé à la date de clôture,
- Analyse du compte pour rechercher des sommes anormales ou anciennes (supérieures à un
an),
- Vérification des additions de la balance, rapprochement avec le compte collectif.
3.4. L’examen des comptes annuels et les travaux de fin de mission
L’auditeur effectuera certains contrôles particuliers, puis il s’assurera que les faits économiques
affectant la vie de l’entreprise qui ont pris naissance au cours de l’exercice, mais qui ne sont connus
qu’entre la date de clôture du bilan et la date à laquelle il a été établi, ont été pris en compte.

- Contrôles à réaliser relatifs aux comptes annuels


L’auditeur doit :
- rapprocher les postes du bilan et du compte de résultat définitif avec le dossier de
contrôle ;
- s’assurer qu’aucun poste n’a été omis ;
- si cela n’a pas été fait au niveau de chaque poste, ou si des redressements ont été apportés,
vérifier que les comptes annuels concordent avec les données de la comptabilité (pointage
avec la balance finale) ;
- vérifier la cohérence entre les notes de l’annexe et le bilan et le compte de résultat ;
- vérifier les chiffres de l’exercice précédent avec les comptes annuels précédents.
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3.5. Le rapport d’audit


3. 5.1. La structure
Cf. Supra Normes d’audit – Normes de rapport
* Obligation de produire un rapport rendant compte de l’exécution de sa mission.
* Le rapport doit :
- identifier le bilan, le compte de résultat et documents annexes sur lesquels a porté l’audit ;
- indiquer si ces documents ont été établis conformément aux principes comptables
généralement admis ou, dans le cas contraire, mentionner la nature et l’effet des différences
constatées ;
* signaler, lorsqu’il s’agit de documents périodiques, les modifications d’évaluation ou le mode de
présentation ;
* faire état de l’opinion de l’auditeur sur la régularité et la sincérité de ces documents – en précisant
et en chiffrant l’incidence des réserves éventuellement formulées – ou, le cas échéant, exposer les
raisons pour lesquelles une telle opinion ne peut être exprimée. (Voir art. 710, 711 & 715 AU.
OHADA).
3.5.2. Appréciation générale de la régularité, de la sincérité et de l’image fidèle : Seuil de
signification
Il s’agit de la tache la plus délicate de l’auditeur parce que laissée au jugement professionnel de
l’auditeur.
Néanmoins, certaines règles dégagées par la doctrine comptable peuvent lui faciliter la tache.
 LA REGULARITE : c’est la conformité à la réglementation ou, en son absence, aux principes
généralement admis. La réglementation se compose des textes législatifs ou réglementaires mais
aussi des règles fixées par la jurisprudence et des normes élaborées par les organisations
professionnelles compétentes.

 LA SINCERITE : le plan comptable précise que c’est l’application de la bonne foi des règles et
procédures en fonction de la connaissance que les responsables de comptes doivent
normalement avoir de la réalité et de l’importance des opérations, événements et situations. La
sincérité, qui suppose la bonne foi des dirigeants a évolué progressivement vers une notion de
sincérité objective. Selon la Commission des Opérations de Bourse (C.O.B.), « la sincérité résulte
de l’évaluation correcte des valeurs comptables ainsi que d’une appréciation raisonnable des risques et de
dépréciation de la part des dirigeants ».

 L’IMAGE FIDELE : la 4ème directive européenne prescrit que « les comptes annuels doivent donner une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière ainsi que des résultats de la société ». L’image fidèle sert
de référence lors de l’établissement des comptes annuels.

Le plan comptable reprend ce principe en précisant que « à l’effet de présenter des états reflétant une
image fidèle de la situation et des opérations de l’entreprise, la comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la
règle de prudence, aux obligations de régularité et de sincérité ».
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Ainsi, dans le respect des règles comptables, cette image fidèle se matérialise par des
informations supplémentaires comprises dans l’annexe donnant aux différents destinataires des
comptes annuels des renseignements complémentaires au bilan et au compte de résultat.
L’image fidèle constitue la référence à retenir pour effectuer des choix lorsque plusieurs
méthodes peuvent être utilisées pour établir les comptes annuels ou en cas.

3.5.2.1. Les constatations significatives


Elles peuvent porter sur :
* Evaluation d’un élément :
- divergence d’appréciation dans l’évaluation d’un élément (Par exemple, l’auditeur estime
devoir provisionner à 90% une créance que l’entreprise n’a déprécié qu’à 60%).
- application d’un principe comptable non conforme aux principes généralement admis.
(Exemple : Application méthode LIFO par entreprise.)
* Présentation :
- mauvais classement d’une information. (Exemple dettes sur immobilisations portées dans
les fournisseurs ordinaires).
- omission d’une information (Exemple : Absence de mention d’une garantie relative à une
dette dans les annexes).
*Contrôle d’un élément : lorsque l’auditeur conclut que les vérifications faites sur un poste ne
sont pas satisfaisantes en raison d’un contrôle interne défectueux, ou que les pièces justificatives
ne sont pas probantes.

Dans tous les cas, l’auditeur s’efforcera de quantifier l’incidence des constatations sur les
états financiers.

3.5.2.2. Appréciation de l’importance relative


L’appréciation du caractère significatif des constatations implique deux démarches successives :

* Première démarche: elle est de caractère quantitatif. Elle consiste à rapprocher


l’estimation faite du poste concerné d’une part, et du montant du résultat d’autre part, et ce pour
en mesurer l’importance relative.

* Deuxième démarche, de nature qualitative. Il s’agit de corriger éventuellement le


caractère significatif de l’anomalie par la prise en considération d’autres éléments tels que :
l’environnement économique de l’entreprise, sa situation financière, son évolution dans le temps
etc.
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5.3. Formulation de l’opinion de l’auditeur


Les conclusions de l’auditeur constituent essentiellement des opinions et non des affirmations de
faits incontestables. La formulation de l’opinion de l’auditeur doit refléter son avis personnel.

Plusieurs types d’opinions :


- En cas de constatations significatives, l’auditeur doit selon la gravité des faits
* Soit formuler des réserves (ces réserves doivent être précises quant à leur objet
et si possible quantifiées quant à leur incidence sur les états financiers),
* Soit refuser de certifier,
* Soit constater qu’il lui est impossible de formuler un avis, s’il juge que
l’entreprise ne lui a pas fourni suffisamment d’éléments pour lui permettre d’accomplir ses
contrôles.
Dans ces cas, l’auditeur doit préciser les motifs des réserves ou du rejet.
- En cas d’anomalies non significatives ou d’absence d’anomalies, l’auditeur certifie que
les comptes sont fiables.

Annexe 7 : Modèle de rapport d’audit


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CHAPITRE 4 : OBLIGATIONS DE L’AUDITEUR


Objectifs
- Comprendre les obligations de l’auditeur.

4.1. L’organisation du dossier de travail

Les travaux de révision justifient l’utilisation de plusieurs dossiers que l’on peut distinguer de la
manière suivante :

 Les dossiers permanents ;


 Les dossiers annuels.

Un dossier permanent proprement dit regroupe toutes les informations générales relatives à la

société auditée et utile tant à la connaissance de l’entreprise dans son ensemble qu’aux contrôles à

effectuer dans les différents domaines de l’Audit. Il contient des informations économiques,

financières, comptables, juridiques, fiscales. Il comprend également une description des

procédures de contrôle interne dans l’entreprise.

Les dossiers annuels regroupent les documents servant de support à l’émission d’une opinion sur

les états financiers d’un exercice donné. Ces dossiers sont constitués au fur et à mesure du

déroulement de la mission. Ils seront réutilisés lors de l’exercice suivant comme éléments de

référence, notamment pour les analyses comparatives.

4. 2. L’expression d’une opinion motivée

L’ Auditeur doit exprimer une opinion qui consiste à dire si les états financiers de l’organisation dans leur
ensemble présente fidèlement de manière significative la situation financière de l’organisation à la clôture de
l’exercice ainsi que les résultats de ces opérations.

4.3 Responsabilités

4.3.1 Responsabilité civile

Pour que la responsabilité civile de l’auditeur soit mise en cause, il faut que trois éléments existent :
 Une faute ;
 Un préjudice ;
 Un lien de causalité suffisamment direct entre la faute et le préjudice.
Cours Audit & contrôle interne Monsieur NDIAYE Amadou
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4. 3.2 Responsabilité pénale


La responsabilité pénale de l’auditeur est engagée s’il est l’auteur, co-auteur ou complice d’une
infraction.
3.3 Responsabilité disciplinaire
L’auditeur est susceptible de faire l’objet d’une action disciplinaire en cas d’infraction aux lois,
règlements et règles professionnelles. Dans le cadre légal, le Commissaire aux Comptes ne doit pas
s’immiscer dans la gestion. Cependant son rôle ne se limite pas à l’appréciation à posteriori des
comptes annuels. Le caractère permanent de sa mission et les contacts civils avec les dirigeants
l’amènent à formuler des avis et des conseils. Ces derniers présentent un caractère préventif qui
doit contribuer à une meilleure qualité de l’information.

Dans un cadre contractuel, l’expert comptable peut intégrer à sa mission des aspects
complémentaires tels que des réorganisations comptables ou des études de gestion, mais il dépasse
alors la révision des documents financiers.

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