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PROCÉDÉS DE FORGEAGE

Objectif pédagogique

Etre capable de maîtriser des techniques de mise en forme des matériaux par forgeage, estampage et
matriçage.

1. Introduction

Le forgeage consiste à obtenir des pièces métalliques de formes et de dimensions diverses, par fluage du
matériau rendu plastique (en le chauffant) sous l’action de chocs importants ou de pression élevée à partir
d’un lopin de matière (fig.1).

(Fig.1)

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2. Forgeage à la main

Le forgeage à la main est un art qui nécessite un long et difficile apprentissage. L’équipement de base est
constitué de :

- Feu de forge (fig.2)

- Enclume, sa table est trempée et est prolongée par deux appendices appelés bigornes (fig.3)

- Différents marteaux (fig.4)

- Différentes pinces de forgeron (fig.5) - Outils accessoires : poinçon etc.

- Instruments de mesure pour travaux de forgeage (fig.6)

- Habillements (tablier en cuir, chaussures, gants, lunettes etc.)

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a) Foyer à grille. b) Plaque du foyer. c) Conduite d’arrivée d’air. d) Grille avec tuyère annulaire. e)
Concasseur de scories. f) Registre du cendrier. g) Registre d’air.
h) Pelle. i) Pique –feu. j) Bac à eau.

(Fig.2)

Enclume : a) Table. b) Bigorne carrée. c) Bigorne ronde. d) Tas à refouler. e) Support.


Accessoires : a) Tranchet. b) Poinçon. c) Bigorne

(Fig.3)

(fig.4) (fig.5)

Tenailles de forgeron : a) Pince plate à mâchoires striées b) Pince à mâchoires carrées

d) Pince ronde. e) Pince rivets.

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Instruments de mesure du forgeron : a) Règle en acier. b) Equerre en acier c) Fausse équerre réglable. d)
Compas d’intérieur. e) Gabarit de forgeron.

3. Mode opératoire

(fig.6)

- Mesure de dureté HV sur l’ébauche


- Austénitiser l’ébauche, déterminer la température d’austénitisation selon la fiche technique
- Mettre l’ébauche dans la forge à charbon ou à gaz, laisser le temps nécessaire
- À l’aide d’un marteau, forger l’ébauche sur l’enclume
- Si nécessaire, répéter cette opération autant de fois, jusqu’à l’étape finale
- Refroidir l’ébauche et faire des mesures de dureté
- Réausténitiser la pièce forgée en vue d’un refroidissement à l’air
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- Faire la mesure de dureté pour contrôler si la fabrication a réussi
- Finition (meulage, affûtage, polissage etc.)

4. Forgeage à la machine

4.1. Différents procédés

Le choix d’un procédé est fonction de la quantité à produire, ce qui conditionne l’outillage à utiliser.

Forgeage libre

Effectué sous chocs sans outillage spécifique à la pièce à obtenir. La déformation du volume de matière
s’effectue dans toutes les directions (fig.7).

(fig.7)

Estampage et matriçage

Effectués sous chocs ou pression, avec un outillage spécifique pour chaque type de pièces à obtenir. La
déformation du volume de matière à forger est orientée et limitée dans une empreinte, la gravure de la
matrice.

Estampage = forgeage des aciers

Matriçage = forgeage des métaux non ferreux qui sont plus forgés en outillage fermé. Formage à chaud
Effectué selon une opération de forgeage (bigornage et rétreinte) et les procédés de filage et fluotournage.
Le matériau est à chaud pour fluer dans l’outillage d’estampage et de matriçage.

4.2. Température de forgeage

Aciers selon pourcentage de carbone : 800 à 1200°C


Alliages légers : 350 à 450°C
Cuivre et bronze : 700 à 900°C

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4.3. Taux de corroyage

L’aptitude au fluage- l’étirement du matériau- est défini par le taux de corroyage pratique :
Section initiale/section produite. Cette valeur est de 3 à 8.
4.4. Fluage du matériau

Le matériau isotherme flue du côté des surfaces qui sont libres ce qui permet de définir : la méthode
opératoire en forgeage libre. Les formes d’ébauche en estampage-matriçage.

4.5. Efforts de forgeage

Ils sont déterminés par excès

F (daN/mm2) = S. p. h

Avec S (mm2) – surface du lopin ou de la pièce après écrasement

p (daN/mm2) - effort spécifique de déformation, fonction de la température de chauffe et du seuil


de plasticité K du matériau compressé.

h – hauteur de la gravure.

K – hauteur obtenue /diamètre d’un lopin cylindrique.

Par excès

Forgeage libre, au marteau-pilon (travail par chocs) ≈ 2,5 F


Forgeage libre à la presse (machine horizontale) ≈ F
Forgeage avec outillage ≈F avec S définie au plan de joint et du cordon de matrices.

4.6. Matériaux de forgeage

- Aciers
- Alliages d’aluminium
- Cupro-alliages
- Laitons

4.7. Machines de forgeage

Moutons et marteaux - pilons

Les machines-outils où le tas mobile est animé pour frapper par chocs importants. Les marteaux-pilons sont
à simple ou double effet, produisant 50 à 100 coups/min (fig.8).

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Presses à forger

Ce sont des machines travaillant par pression avec des efforts et une faible vitesse d’avance (1m/s). Elles
sont de conception verticale ou horizontale.

Presses verticales avec des efforts de 50000 à 10 000 000 daN.

Presses horizontales ou machines à forger horizontales peuvent être à chauffage électrique intégré et sont
automatisables (fig.9).

(fig.8) (fig.9)

Unité de production

Comprend un four de chauffe, une machine d’ébauche (marteau-pilon ou laminoir) une machine de finition
(marteau-pilon ou presse), une presse d’ébavurage –débouchage.

5. Forgeage libre

C’est le forgeage à chaud d’un lopin de matière ou d’une pièce semi-ouvrée située entre deux tas, sous
l’action de chocs importants.

Les principales opérations de forgeage sont : étirage, estampage, refoulement, dégorgeage, poinçonnage,
mandrinage, rétreinte, élargissement.

Étirage

Allongement d’un lopin ou d’une pièce semi-ouvrée par diminution de sa section (fig.10).

Estampage

Mise en rond d’un lopin par forgeage entre tas de forme ou étampes (fig.11). (fig.11)
Refoulement

Augmentation de section d’une zone d’un lopin, tout en réduisant sa longueur (fig.12).

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(fig.10) (fig.11)

(fig.12)

Dégorgeage

Réalisation d’une ou deux gorges sur un lopin, afin de situer et permettre, par étirage, une modification
de section (fig.13). Poinçonnage

Réalisation dans un lopin d’un trou non calibré (fig.14).

Mandrinage

Calibrage d’un trou obtenu préalablement par poinçonnage (fig.15).

(fig.13) (fig.14)

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(fig.15)

Bigornage

Accroissement de diamètre d’une couronne métallique provoquant un fibrage circulaire


(fig.16)

Rétreinte

Diminution de diamètre d’un lopin tubulaire, avec son allongement (fig.17)

Élargissement

Élargissement d’une extrémité de lopin ou d’un semi-ouvré généralement après dégorgeage


(fig.18).

(Fig.16) (fig.17)

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(fig.18)

6. Estampage et matriçage

Roulage

Répartition de la matière en sections élémentaires qui doivent correspondre aux différentes sections de la
pièce à obtenir, par forgeage du lopin dans une empreinte spécifique de la matrice ou par laminage à chaud
entre des galets de forme (fig.19).

(fig.19)

Cambrage

Déformation du lopin après roulage, suivant une courbe de grand rayon (cintrage) ou de faible rayon
(coudage).

Allongement du lopin effectué, en première opération, lorsque les sections de la pièce sont très différentes.

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Gravures d’estampage et de matriçage

Les outillages comprennent des gravures pour les différentes opérations de forgeage nécessaires à une pièce
: étirage, roulage, renvoi ou cambrage, estampage ébauche, estampage finition.

Joints de matrices

Le joint des deux matrices constitutives de l’outillage peut être plan, brisé (fig.20) et (fig.21), polyédrique,
courbe.

(fig.20) (fig21)

7. Estampage horizontal

Operations s’effectuant par refoulement sur presses horizontales à forger, en production de grande série de
pièces terminées (brut de forge, sans reprise ultérieure) à partir de barres ou de lopins de section
généralement cylindrique (fig.22). La barre ou le lopin énergiquement entre les deux matrices est estampé
à une extrémité par un poinçon plein ou creux (bouterolle).

L’extension de la pièce estampée est obtenue par ouverture de l’outillage (une machine étant ouverte).

(fig.22) (fig.23) (fig.24)

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Mise en œuvre

Estampage épaulement grand diamètre

Effectuer en plusieurs opérations avec bouterolles produisant des troncs de cônes successifs. Première
bouterolle. Sa conicité varie suivant en fonction de la longueur du brut à refouler.
D = 1,5 d pour l ≥ 3 d ; D = 1,2 d pour l ≈ 10 d avec D = grand diamètre du cône de bouterolle ; d = petit
diamètre du brut (petit diamètre du cône) (fig.23).

Estampage de trous

S’obtient avec un outil poinçon appointé, produisant le fluage périphérique (fig.24).

Estampage à déboucher

Pour séparer la pièce du brut (barre) utiliser des diamètres poinçon et barres identiques.

8. Formage à chaud

Bigornage ou laminage circulaire

Utilisation sur machine spécifique de bagues à partir d’ébauches cylindriques plates poinçonnées
préalablement en estampage (fig.25).

Rétreinte

Obtention sur machine spécifique à rétreindre, de pièces cylindriques épaulées pleines et creuses, à partir
d’ébauches cylindriques (pleines ou tubulaires (fig26).

Filage à chaud

Fluage du matériau chauffé dans la filière (fig.27).

Fluotournage à chaud

Le matériau flue sous la pression de galet- presseur (fig.28).

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(fig.25) (fig.26)

(Fig.27)

(Fig.28)

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