I.4.

Différents types de frottement:

a) Frottement sec:
La première étude sur le frottement est due à Léonard de Vinci (1452-1519) et
à ses contemporains ; elle se résume sous forme de deux lois :
- La force de frottement est indépendante de l’aire apparente de contact.
- La force de frottement est proportionnelle au poids du corps déplacé
sur le plan horizontal et plus généralement à la charge normale
appliquée à la surface.
Le facteur de proportionnalité ou facteur de frottement, , avait été trouvé égal
à 0,25. Cette étude restera enfouie pendant plusieurs siècles dans les carnets de
Léonard de Vinci et c’est Guillaume Amontons (1663-1705) qui, en
s’intéressant au travail des polisseurs de miroirs, va redécouvrir en 1699 les
lois du frottement et trouver un facteur de frottement de 0,33. Ce facteur est
alors considéré comme correspondant à l’effort nécessaire pour soulever les
aspérités des surfaces rugueuses en contact.
mesure des charges électriques (balance de Coulomb] mais il s’est aussi
intéressé aux lois du frottement à travers le lancement des bateaux et, après
avoir confirmé les deux lois précédentes, il en a introduit une troisième :
Le facteur de frottement est indépendant de la vitesse de glissement. Toutefois,
on observe que la force nécessaire pour mettre un corps en mouvement (facteur
de frottement statique, s, ou facteur d’adhérence) est supérieure à la force
pour maintenir le mouvement (facteur de frottement dynamique, d).
Au cours de la première moitié du XXe siècle, il apparut nécessaire d’affiner
les lois d'hantons-Coulomb, malgré les progrès de la lubrification ; on peut
citer, non exhaustivement, les travaux de Bowden et Tabor qui introduisent le
rôle primordial de la déformation plastique des surfaces et ceux de
Rabinowicz qui font intervenir l’énergie libre des surfaces. Ainsi Bowden et
Tabor considèrent que la force de frottement F est la somme de deux forces :
F = FR +Fl (3)
FR = force pour rompre les adhérences,
Fl = force de déformation nécessaire pour labourer les aspérités.
Pour cisailler les adhérences, il faut exercer une force :
F R = Ar .  (4)
la contrainte de cisaillement, , est constante pour tout le matériau. L’aire de
contact réelle est liée à la charge par :
N = Pm. Ar (5)
P, est la pression moyenne dans le contact, limitée par la déformation
plastique,
d’où :

(6)
- Cas particulier du frottement de roulement
Pour faire rouler une sphère reposant sur une surface plane et supportant une
charge N, il faut exercer une force horizontale :
F = r . N (7)
r = facteur de frottement de roulement.
Le facteur de frottement statique de roulement est pratiquement égal au facteur
dynamique de roulement (ordre de grandeur de r : 0,002).
Reynolds a montré que le roulement pur n'existe pas et qu'il s'accompagne
toujours d'un très faible glissement dû à la déformation différentielle de la bille
et du plan ; pendant le mouvement il y a mise en compression en A et
relâchement de la compression en B.

Fig. 5 Frottement de roulement

Dans le cas du frottement sec, il n’y a pas de lubrifiant entre les surfaces
en contact. Le glissement y est le plus difficile et l’usure la plus rapide. De
plus, ce type de frottement est caractérisé par des contacts locaux fréquents sur
les aspérités des surfaces, des échauffements, des arrachements de matière et
des microsoudures.
L’interposition d’un lubrifiant solide tels que : le graphite, le bisulfure
de molybdène ou le téflon entre les surfaces frottantes permet d’améliorer le
glissement et de limiter les frottements.
b) Frottement mixte:
C’est le cas le plus souvent rencontré dans la pratique, les aspérités se
touchent mais un troisième corps est interposé ; il vient de réduire le frottement
et l’usure s’il s’agit d’un lubrifiant, ou au contraire l’augmenter, s’il s’agit d’un
corps abrasif.
c) Frottement hydrodynamique:
Une couche contenue de lubrifiant est maintenue entre les deux surfaces
de contact de manière à ce que les aspérités ne se touche pas ; le frottement est
très réduit et l’usure pratiquement nulle.