Samedi 08 Avril 2023

Travaille à faire.
Module de “Métiers et formation”
Société civile et financement de l’action public locale

Les formes d’articulation entre etat et société civile

1. La société civile comme partenaire de l’etat

L'État et la société civile peuvent interagir de différentes manières, et leur relation peut
évoluer avec le temps. La société civile est souvent considérée comme un allié de l'État, car
elle peut aider à renforcer la légitimité du pouvoir politique et promouvoir la paix sociale.
Les ONG, les associations et autres groupes organisés peuvent jouer un rôle clé dans la
collaboration avec l'État pour encourager la participation citoyenne, la gestion participative
des populations locales, et les espaces de dialogue et de concertation.
Les régimes totalitaires ont tendance à empêcher ou à détruire les formes d'expression de la
société civile, tandis que dans les régimes démocratiques, les relations entre l'État et la
société civile sont souvent caractérisées par une interdépendance favorable à la création
d'institutions de dialogue social.

2. La société civile comme relais entre l’etat et les citoyens

La société civile joue un rôle important dans la régulation et le contrôle de l'Etat et de la

société en général. Les organisations non gouvernementales, les associations et les
groupes organisés peuvent servir de relais entre les citoyens et le pouvoir central pour faire
entendre leurs revendications et participer à la définition des lois et règles.
La société civile peut également être mobilisée par l'Etat pour une mise en œuvre efficace
de ses politiques publiques. La régionalisation avancée est un exemple de cette
collaboration, qui vise à valoriser les potentialités et les ressources propres à chaque région
en mobilisant les différents acteurs locaux et en renforçant l'attractivité des régions.

Positionnement de la société civile dans la gestion financière de la chose local.

Chapitre 1 : L'action social dans le contexte de la société marocaine :

1. Qu'est que nous entendons par « action sociale » ?

Le terme "action sociale" est polysémique et peut avoir différentes significations selon le
contexte. Il peut faire référence aux initiatives collectives menées dans le cadre de
mouvements sociaux, mais également aux moyens mis en place par des individus ou des
organisations dont le travail social n'est pas la vocation première.
Globalement, l'action sociale englobe toutes les mesures et les dispositifs mis en œuvre par
une société pour maintenir sa cohésion et soutenir les personnes et les groupes les plus
vulnérables à s'adapter à leur environnement social.
Ces actions peuvent être appuyées par des réglementations et des lois, ainsi que par des
initiatives individuelles ou collectives visant à améliorer les conditions de vie et l'autonomie
des personnes concernées.

Hamza ESSAFI
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Société civile et financement de l’action public locale

2. Les nouvelles orientations pour refonder l'action publique locale :

Le Maroc a connu des avancées significatives dans le domaine de l'action sociale et

solidaire depuis l'accession de S.M. le Roi Mohammed VI au trône il y a 13 ans.
Les entités décentralisées ont un rôle clé dans la gestion locale et la reconstruction des liens
de solidarité entre les composantes de la société, en particulier les municipalités qui sont
considérées comme des acteurs de la société civile.
Bien que la dimension sociale ait toujours été une préoccupation des pouvoirs publics au
Maroc, des déficits importants ont été relevés dans les indicateurs sociaux.
Dans les années 90, la dimension sociale du développement a pris de l'ampleur sous
l'impulsion des plus hautes autorités de l'Etat et de la mobilisation croissante de la société
civile.
Les associations ont multiplié leurs interventions dans des domaines insuffisamment
couverts par les pouvoirs publics, avec le soutien de l'Etat qui leur a accordé différents
avantages fiscaux et financiers.
L'Etat prévoit également de mettre en place un programme de partenariat avec les ONG
pour accroître leurs capacités et mobiliser davantage de ressources en faveur du
développement.

Chapitre 2 : Gouvernance financière local au maroc

1. Participation des organisations de la société civile à Refondre les finances

locales :

La vague de démocratisation en Afrique a permis aux organisations de la société civile d'agir

sur plusieurs secteurs de la vie publique.
Le triomphe du libéralisme économique a également encouragé le développement de
l'initiative privée et de la société civile dans l'espace économique et politique.
Ainsi, la société civile peut influencer l'élaboration des politiques publiques en poussant les
gouvernants à tenir compte de leurs points de vue.

A. L’espace socio-économique :

La présence de la société civile dans l'espace économique est une caractéristique des
sociétés démocratiques libérales, où l'État cède une partie de son champ d'action pour
encourager les citoyens à participer à la construction du pays.
Au Maroc, des associations de femmes, de groupements d'intérêt économique de
producteurs, d'exploitants forestiers, d'agriculteurs, etc. participent à la santé économique du
pays, en se substituant en partie à l'État.

Depuis les années 90, l'émergence de conditions favorables à l'intervention de la société

civile dans l'espace économique national a été constatée au Maroc, à la faveur du
désengagement de l'État dans certains domaines de l'activité sociale et économique en
raison de l'accroissement de la pauvreté résultant de la mal gouvernance et des politiques
d'ajustement structurels des institutions de Bretton Woods.

Hamza ESSAFI
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Société civile et financement de l’action public locale

Les associations d'ONG de diverses natures ont proliféré dans le paysage national pour
répondre aux besoins spécifiques des populations victimes des conséquences de la mal
gouvernance de l'État et de l'échec des politiques d'ajustement structurels.
Le poids économique de la société civile favorise sa crédibilité face à la société politique et
renforce sa capacité d'action auprès des politiques. Les femmes et les jeunes constituent la
majorité sociale au Maroc et sont prépondérants dans la société civile.
Cependant, malgré les nombreuses décisions prises concernant la promotion économique
des organisations de la société civile, leur application n'est pas toujours effective.
L'économie informelle dans laquelle se meut la société civile participe partiellement à la
défense des intérêts nationaux battus en brèche par la mondialisation.

B. L'espace politique :

La société civile au Maroc est un acteur incontournable dans l'élaboration de la politique

publique, portant les demandes et les revendications des citoyens et interpellant les
décideurs publics. Bien que l'espace politique soit marqué par une prééminence de l'Etat et
des acteurs politiques, la société civile trouve également son champ d'action.
La frontière entre la société civile et la société politique est poreuse et peut parfois conduire
à une osmose entre les deux.
Les prises de position tranchées de la société civile sur les enjeux sociaux et politiques
contribuent à la fonder comme un pôle aux yeux de la société politique.
Ce rapprochement s'explique par la similitude entre les itinéraires politiques et sociaux des
leaders de la société civile et des dirigeants politiques, qui peuvent partager les mêmes
aspirations pour une société plus juste.
En somme, la société civile se déploie pleinement dans l'espace politique en portant les
aspirations des populations aux changements et en représentant une voix forte et tranchée.

C. La société civile comme contre-pouvoir :

La société civile est un contrepouvoir clé des mouvements démocratiques et populaires en

Afrique.
Après l'échec postcolonial des politiques gouvernementales, les mouvements sociaux de la
société civile ont émergé pour exiger une économie nationale saine, une bonne
gouvernance, de nouvelles institutions et le libre choix des représentants.
Les organisations de la société civile remettent en question les régimes en place, rejetant le
constitutionnalisme des pères de la nation et réclamant un État de droit et la démocratie
depuis le lendemain des indépendances.
La vie associative contribue à faire reculer l'autoritarisme et l'arbitraire, en exerçant des
pressions efficaces en faveur de la démocratie et de la bonne gouvernance.

Hamza ESSAFI
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Société civile et financement de l’action public locale

3. L'émergence d'action publique autonome :

Cette troisième partie aborde l'émergence d'une action publique autonome dans les pays en
voie de développement.
Elle souligne que le manque d'autonomie financière des organisations de la société civile
peut entraîner du clientélisme et de la corruption, menaçant ainsi la démocratie.
Les ONG bénéficiant d'une source de financement indépendante de l'État sont
potentiellement épargnées de ce risque, mais peuvent néanmoins être confrontées à des
entraves réglementaires émanant de l'État.
La société civile a un rôle crucial dans la contestation des politiques gouvernementales,
comme l'illustrent les grandes révolutions démocratiques en Occident.
Elle peut ainsi inspirer les organisations de la société civile africaines à s'affranchir des
entraves étatiques pour être un véritable contre-pouvoir.

Conclusion :

L'article souligne également que la société civile doit être outillée pour répondre aux
exigences d'un monde qui s'éloigne de plus en plus de la démarche solitaire de l'Etat.
Cela souligne l'importance de mettre en place des structures de proximité pour informer et
impliquer les habitants dans les choix collectifs, tout en garantissant l'apolitisme de la
société civile pour préserver son image valorisante et son impartialité.
En fin de compte, l'article encourage une approche collaborative et inclusive pour atteindre
les objectifs de développement socio-économique et de bonne gouvernance urbaine au
Maroc.

Hamza ESSAFI