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WM à l'Mirt Umrallipii
Le monde nouveau, le monde « débarrassé de la
misère, débarrassé de la peur », que l’alliance entre
la démocratie libérale et le communisme soviétique
prétendait avoir créé en 1945, a été secoué sur ses
bases par les événements de mai 1968. La révolte
des étudiants est une conséquence logique d’un en
doctrinement libéral-communiste qui a eu lieu depuis
plus de vingt ans, un endoctrinement, dont les effets
ont été aggravés par les résultats psychologiques de la
concentration des étudiants dans les cités universitaires
modernes. La propagande et la négation systématique
dans tout l’Occident démocratique ont mis en question la
raison d’être de chaque autorité, de chaque tradition na
tionale, de chaque loyauté à une conviction personnelle,
de chaque fidélité aux liaisons humaines ; elles ont abouti
à un libéralisme total, qui a tiré les conséquences de
l’individualisme jusqu’à un anarchisme absurde. On a
commencé avec la Charte atlantique, signée par Roose
velt et Churchill. On a terminé avec la prédication exal
tée de Herbert Marcuse.
Les étudiants, cependant, ne se sont pas révoltés contre
les principes fondamentaux des régimes actuels — c’est
peut-être le trait le plus remarquable dans la situation
d’aujourd’hui. Leur position idéologique n’est rien d’au-
ÉCHAPPER A L’UNIVERS TECHNOCRATIQUE 11
Le développement parallèle
tif dans les pays
tif communistes.
se meuvent prudemment
Il tous les deux. Us ont peur
d’un rapprochement politique. C’est particulièrementII la
propagande chinoise qui empêche un dialogue encore
plus réaliste, un dialogue qui pourrait éliminer
II les pré
jugés communistes autant que capitalistes, un dialogue
dirigé par l'intention de trouver la voie d'une solution
acceptable par l’Est et par l’Ouest. Mais les réalités
structurelles sont indifférentes à la phraséologie propa
gandiste. Les forces motrices de l'histoire travaillent à
une évolution sourde qui ignore notre terminologie poli
tique. Ce fait nous donne peut-être un de nos meilleurs
arguments pour notre espoir, notre optimisme, notre
activité.
Cette régression du communisme en tant que doctrine
unique et ordre social établi ne se présente pas seule
ment
II dans le conflit entre la Russie et la Chine, mais
aussi dans les tendances de dissolution en Europe orien
tale. La distorsion entre le dessein politique
lit stalinien et
la structure réelle d’aujourd’hui a rendu possible
•Il une
résurgence des aspirations nationales de manière que la
Pologne, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Hongrie
envisagent aujourd’hui, chacun pour soi, un chemin
qui correspond mieux à la prédestination historique de
chacun de ces pays.
La dégradation de l’Europe.
La vision corporative.
des masses
ii ouvrières, indispensable si l’on veut créer
un ordre acceptable pour l’Occident.
La participation des ouvriers à la direction et aux bé
néfices de l’entreprise est un moyen pour conserver la
vitalité nationale. Servan-Schreiber affirme
ii qu’une diffé
rence importante entre la vie économique en Europe et
aux Etats-Unis est le désir des Européens d’établir des
liaisons efficaces entre les dirigeants et les spécialistes
d’une part et les masses ouvrières de l'autre, tandis
qu’il n’existe rien d’analogue en Amérique. Le corpora
tisme est l’instrument le plus propre à établir ces liai
sons dont on a besoin, entre l’Etat, les organismesii pro
fessionnels et les individus. Le corporatisme entraîne,
par conséquent, l’abrogation de l’anonymité
il paralysante
dans la vie moderne.
in
Il y a une différence fondamentale entre les organisa
tions de base de la démocratie contemporaine et celles
du corporatisme futur. Les organisations professionnelles
actuelles ont pour
•li but la défense des intérêts de leurs
membres contre les intérêts d’autres organisations, sans >
h
référence véritable à l’intérêt de la communauté entière.
Elles ont, par conséquent, une tâche purement défensive.
Une corporation, au contraire, représente la totalité
d'une certaine branche de la société. Evidemment, elle
a pour tâche la protection de ses membres, mais cette
tâche est subordonnée au sentiment de responsabilité
dont la corporation se sent chargée vis-à-vis de l’ensem h
PER ENGDAHL.
(à suivre) h