GUIDE

PROGRAMMATIQUE
DE L’UNICEF

Améliorer le Régime Alimentaire des

Jeunes Enfants Pendant la Période
de l’Alimentation de Complément

SÉRIE D´ORIENTATIONS SUR LA NUTRITION

Remerciements

Cette publication a été préparée par la Section Nutrition de la Division des

programmes de l’UNICEF, New York.

Principaux auteurs : Aashima Garg, France Bégin et Victor Aguayo.

Réviseurs techniques et contributeurs de l’UNICEF (par ordre alphabétique) :

Yousif Almasri, Yarlini Balarajan, Jessica Blankenship, Kudakwashe Chimanya,
David Clark, Michael Emerson Gnilo, Chika Hayashi, Diane Holland, Jo Jewell, Atif
Khurshid, Julia Krasevec, Anne-Sophie Le Dain, Chessa Lutter (consultante), Isabel
Madzorera (consultante), Joan Matji, Vrinda R Mehra, Grainne Mairead Moloney,
Reuel Kirathi Mungai, Zivai Murira, Sheila Murthy (consultante), Louise Mwirigi,
Ana Nieto, Mara Nyawo, Luwei Pearson, Christiane Rudert, Mawuli Sablah, Joseph
Senesie, Ruth Situma, Harriet Torlesse, Megan Tucker, Vilma Tyler, Jessica White
(consultante), Amirhossein Yarparvar et Noel Marie Zagre.

Des contributions ont également été recueillies auprès des gouvernements et des
organisations partenaires dans le cadre des consultations régionales tenues pour
adapter le Cadre d’Action global au contexte régional en Asie de l’Est et dans le
Pacifique, en Afrique de l’Est et en Afrique australe, et en Asie du Sud.

L’UNICEF remercie l’appui du Gouvernement des Pays-Bas et de la Fondation Bill et

Melinda Gates pour l’élaboration de ce guide programmatique pour l’Afrique.

Éditeur : Julia D´Aloisio (Version anglaise)

Traduction : Equipe Nutrition, Bureau Régional UNICEF Afrique de l´Ouest et du

Centre

Designeur : Nona Reuter et Fanny Brelet

Citation : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) Améliorer le

Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de
Complément. Guide Programmatique de l’UNICEF. New York : UNICEF, 2020.

Février 2020

Credits photo: Couverture: ©baolyan/stock.adobe.com; page 8: ©UNICEF/Nina

Gorshkova; page10: © UNICEF/UN0150210/Dejongh; page 13: ©UNICEF/Pirozzi;
page 16: ©ztony1971/stock.adobe.com; page 20: © UNICEF/UNI109215/Pirozzi;
page 23: © UNICEF/UN075308/Kealey; page 24: © UNICEF/UN0253468/Labrador;
page 26: © UNICEF/UN039141/Noorani; page 28: © UNICEF/UN0120487/Sharma;
page 30: © UNICEF/UN0311058/Verweij; page 35: © UNICEF/UN0150302/
Dejongh; page 46: © UNICEF/UN0343201/Pazos; page 50: © UNICEF/UNI235999/
Noorani; page 59: © UNICEF/UNI235461/Willocq
Table des matières

Abréviations 3
Définitions 4

1. Introduction 6

2. Pourquoi l’alimentation des enfants est-elle importante pendant la période de l’alimentation de complément 8

3. Dimensions de l’alimentation des enfants pendant la période de l’alimentation de complément 11

3.1 Que mangent les enfants ? 12
3.2 Quand et comment les enfants sont-ils nourris ? 15

4. Determinants et facteurs de l’alimentation des enfants pendant la période de l’alimentation de complément 18

4.1 Aliments adéquats 19
4.2 Services adéquats 20
4.3 Pratiques adéquates 20

5. Evidences sur l´amélioration du régime alimentaire des jeunes enfants 22

5.1 Conseils en nutrition et communication pour le changement social et comportemental 23
5.2 Conseil et éducation sur l’alimentation active de l’enfant et la stimulation 23
5.3 Accès à des aliments de complément diversifiés et nutritifs au niveau des ménages 23
5.4 Utilisation de suppléments minéraux et vitaminiques dans les contextes de régimes alimentaires
pauvres en nutriments 25
5.5 Accès aux aliments enrichis conformément aux normes internationales et nationales 25
5.6 Accès à des aliments abordables et nutritifs grâce aux programmes de protection sociale et aux
services de conseils 25
5.7 Accès à l’eau potable et à des environnements domestiques propres pour les jeunes enfants 26

6. Cadre d’action pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants pendant la période de l’alimentation de
complément 28
6.1 Éléments du cadre d’action 29
6.1.1 Analyse de la situation pour comprendre le statut et les déterminants de l’alimentation
des jeunes enfants 29
6.1.2 Déterminants et facteurs de l’alimentation des jeunes enfants 31
6.1.3 Mise en œuvre d’actions stratégiques à travers des systèmes 32
6.1.4 Contexte programmatique 32
6.1.5 Suivi, évaluation et apprentissage 32
6.2 Mener des actions stratégiques à travers les systèmes 35
6.2.1 Cadre d’action à travers le système alimentaire 37
6.2.2 Cadre d’action à travers le système de santé 39
6.2.3 Cadre d’action à travers le système d’eau et d’assainissement 41
6.2.4 Cadre d’action à travers le système de protection sociale 43

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   1
7. Suivi, évaluation et apprentissage 44
7.1 Mesurer les progrès dans l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants 45
7.2 Suivi et évaluation du programme 45
7.3 Gestion des connaissances et apprentissage 47

8. Application du guide programmatique 48

Notes de fin 50

Annexes 57
Annexe 1 : Interventions basées sur des évidences pour améliorer l’alimentation de complément
et leur relation avec l’alimentation et la croissance des enfants 58
Annexe 2 : Outils pour un programme sur l’alimentation de complément 62
Annexe 3 : Composantes clés de l’analyse de situation pour un programme sur l’alimentation de
complément 64
Annexe 4 : Évaluation de la disponibilité, la promotion et la perception des aliments de complément,
des collations et des boissons commercialisés 66
Annexe 5 : Ressources, outils et sites Web utiles 67
Annexe 6 : Matrice de résultats illustrative pour guider le suivi et l’évaluation afin d’améliorer l’alimentation
des enfants 68
Annexe Notes de fin 71

2   Guide Programmatique de l’UNICEF

Abréviations

AC Alimentation de complément PRFI Pays à revenu faible ou intermediare

AMS Assemblée Mondiale de la Santé QSE Questions de suivi stratégique

Alimentation du Nourrisson et du SEA Suivi, évaluation et apprentissage

ANJE
Jeune Enfant
Systèmes d’Information de Gestion
AOA Aliments d’origine animale SIGS
Sanitaire
Boissons sucrées (également
BS Suppléments nutritifs à base de lipides
appelées boissons gazeuses) SNL-PQ
en petite quantité
Communication pour le
C4D SRO Solution de réhydratation orale
Développement
Communication pour le Changement T/A ou Indice taille-pour-âge ou longueur-
CCSC L/A pour-âge
Social et de Comportement
Enquêtes Démographiques et de Fonds des Nations Unies pour
EDS UNICEF
Santé l’Enfance

EHA Eau, assainissement et hygiène

Organisation des Nations Unies pour

FAO
l’Alimentation et l’Agriculture
IMC Indice de Masse Corporelle
Régime alimentaire minimum
MAD
acceptable
MDD Diversité alimentaire minimale

MER Module d’évaluation des résultats

Enquêtes par grappes à indicateurs
MICS
multiples
MMF Fréquence minimale des repas

MNT Maladies non transmissibles

NU Nations Unies

ODD Objectifs de Développement Durable

OMS Organisation mondiale de la santé

ONG Organisations non gouvernementales

P/A Indice poids-pour-âge

P/T ou Indice poids-pour-taille ou poids-pour-
P/L longueur
PMN Poudres de micronutriments

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   3
Définitions
Aliments d’origine animale : Aliments provenant
des animaux, tels que les œufs, la viande (bœuf,
poulet, chèvre, etc.) et les produits laitiers (lait,
fromage, yaourt, laits fermentés, etc.).
Substitut du lait maternel : Tout aliment, ou
boisson, commercialisé ou présenté de toute autre
manière comme produit de remplacement partiel ou
total du lait maternel. Les nouvelles recommandations
de l’OMS précisent que les substituts du lait
maternel comprennent tous les laits spécifiquement
commercialisés pour l’alimentation des enfants
jusqu’à l’âge de trois ans.
Norme du Codex Alimentarius : une norme
adoptée par la Commission du Codex Alimentarius
(la partie centrale du Programme mixte FAO/OMS
sur les normes alimentaires) pour protéger la santé
des consommateurs et promouvoir des pratiques
équitables dans le commerce des aliments.
Aliments de complément : Aliments solides,
semi-solides et mous (préparés et commercialisés au
niveau local) fournis aux enfants âgés de 6 à 23 mois
en complément du lait maternel.
Aliments de complément commerciaux :
Aliments de complément enrichis ou non qui sont
transformés à des fins commerciales (localement ou
internationalement) et disponibles sur le marché.
Préparation de suite : Lait ou produit laitier d’origine
animale ou végétale formulé industriellement
conformément à la Norme du Codex Alimentarius
pour les préparations de suite et commercialisé
ou autrement présenté comme approprié pour
l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants
âgés de plus de 6 mois.
4   Guide Programmatique de l’UNICEF
Lait de croissance : Produit laitier commercialisé
pour les enfants âgés de 1 à 3 ans. Ces produits
ne sont pas nécessaires à la nutrition adéquate de
l’enfant.
Préparation pour nourrisson : Lait ou produit laitier
d’origine animale ou végétale formulé industriellement
conformément aux normes nationales, ou à la
Norme du Codex Alimentarius pour les préparations
pour nourrissons et destiné à satisfaire les besoins
nutritionnels des nourrissons pendant les 6 premiers
mois.
Premiers aliments : Voir aliments de complément.
Aliments de complément enrichis : Aliments de
complément spécialement formulés pour fournir de
l’énergie et/ou des nutriments supplémentaires. Ces
aliments peuvent être produits localement ou à des
fins commerciales.
Fortification à domicile : Également appelée
fortification au point d’utilisation. Une approche pour
améliorer la qualité de l’alimentation des groupes
vulnérables sur le plan nutritionnel, tels que les jeunes
enfants, en ajoutant des poudres de micronutriments
(voir poudres de micronutriments) ou des produits
enrichis spécialisés (tels que des suppléments à base
de lipides) aux aliments préparés à la maison.
Poudres de micronutriments (PMN) : Poudre
sèche renfermant des micronutriments (vitamines et
minéraux) qui peut être ajoutée à tout aliment solide,
semi-solide ou mou prêt à la consommation. Les
PMN sont fournis en sachets.
Aliments riches/denses en nutriments : Aliments
à haute teneur en micronutriments par rapport au
poids. Les aliments riches en nutriments contiennent
également suffisamment de macronutriments (par ex.
énergie et protéines). Exemples : les légumineuses,
les noix et les graines, les aliments d’origine animale
et les fruits et légumes vert foncé et orange.
Aliments transformés : Aliments préparés ou
emballés à des fins commerciales par cuisson, mise
en conserve, séchage ou congélation. Tous les
aliments transformés ne sont pas malsains, mais
certains aliments hautement ou ultra-transformés (par
ex., les plats cuisinés et les snacks) contiennent des
taux élevés de sel, de sucre et de graisses malsaines,
qui se sont avérés augmenter le risque de surpoids,
d’obésité et de maladies chroniques.
Alimentation active : Une approche d’alimentation
dans laquelle les donneurs de soins encouragent les
enfants à manger, leur donnent à manger en réponse
aux signaux d’appétit et de satiété des enfants et
les nourrissent avec soin. L’alimentation active aide
les enfants à développer des habitudes alimentaires
saines.
Aliments de rue : Aliments préparés ou cuits
pour consommation immédiate distribués par des
vendeurs dans la rue ou dans d’autres lieux publics.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   5
Boissons sucrées : Tout liquide contenant du sucre
ajouté, comme la cassonade, l’édulcorant à base de
maïs, le sirop de maïs, le dextrose, le fructose, le
glucose, le sirop de maïs riche en fructose, le miel,
le lactose, le sirop de malt, le maltose, la mélasse, le
sucre brut et le saccharose.
Le Code : Le Code International de commercialisation
des substituts du lait maternel et toutes les
résolutions pertinentes ultérieures adoptées
par l’Assemblée Mondiale de la Santé. Le Code
vise à interdire toutes les formes de promotion
des substituts du lait maternel, notamment les
préparations pour nourrissons, les biberons et les
tétines.
Jeune enfant : Un enfant âgé de 6 à 23 mois, dans le
cadre de ce Guide Programmatique.
 1.
Introduction

6   Guide Programmatique de l’UNICEF

Le droit à une alimentation adéquate est un droit
fondamental pour chaque enfant. Les enfants qui reçoivent
suffisamment d’aliments nutritifs, de la manière adéquate,
et au moment approprié de leur développement, ont plus
de chances de survivre, de grandir, de se développer et
d’apprendre. Ils sont mieux équipés pour prospérer, même
lorsqu’ils sont confrontés à une maladie, une catastrophe
ou une crise.
Entre 6 et 23 mois – la période de l’alimentation de
complément – l’allaitement et l’accès à une gamme
diversifiée d’aliments nutritifs fournissent aux enfants
les nutriments, vitamines et minéraux essentiels dont ils
ont besoin pour développer leur plein potentiel physique
et cognitif, avec des avantages qui durent jusqu’à l’âge
adulte 1,2. La période de l’alimentation de complément
est également une importante opportunité pour prévenir
toutes les formes de malnutrition infantile, notamment
le retard de croissance, l’émaciation, les carences en
micronutriments, le surpoids, l’obésité et les maladies
non transmissibles liées à l’alimentation. En outre, les
préférences, les goûts et les habitudes alimentaires sont
souvent établis pendant l’enfance.
Pourtant, dans presque toutes les régions du monde, les
familles sont confrontées à des obstacles économiques,
politiques, commerciaux, sociaux ou culturels pour fournir
une alimentation adéquate, saine, abordable et durable.
Ces défis sont exacerbés dans les situations humanitaires,
où l’accès aux aliments nutritifs, à l’eau potable et aux
services de santé de bonne qualité est limité, de même
que les ressources et les capacités des donneurs de soins.
Les jeunes enfants et les donneurs de soins sont de plus
en plus exposés à des aliments de faible valeur nutritive,
notamment des aliments de complément commerciaux
et des aliments transformés riches en sucre ajouté, en
sel et en gras saturés et trans qui sont peu coûteux,
omniprésents et faciles à donner aux jeunes enfants 3. Il
est donc essentiel d’accélérer les progrès pour améliorer
* Les termes aliments/alimentation de complément et régimes alimentaires pour les jeunes enfants sont utilisés de manière interchangeable
dans ce document.
**Dans les contextes de développement et de programmation humanitaire.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   7
la qualité des aliments de complément et les pratiques
d’alimentation des jeunes enfants 4.
Ce Guide Programmatique, Améliorer le Régime
Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de
l’Alimentation de Complément,* soutient les efforts
mondiaux visant à améliorer l’alimentation des enfants
âgés de 6 à 23 mois dans tous les contextes.** Il est
destiné à être utilisé par le personnel de l’UNICEF
dans le cadre de programmes tels que la nutrition, la
santé, le développement de la petite enfance, l’eau,
l’assainissement et l’hygiène et la politique sociale - dans
les bureaux régionaux, des pays et des zones - pour
soutenir le travail des gouvernements et des organisations
partenaires.
Les directives précédentes de l’UNICEF sur l’alimentation
du nourrisson et du jeune enfant étaient principalement
axées sur des interventions et des stratégies basées
sur des évidences pour l’amélioration des pratiques
d’alimentation de complément au sein du ménage 5.
Ce guide programmatique va au-delà des pratiques
d’alimentation pour articuler des interventions et
des approches visant à améliorer la disponibilité,
l’accessibilité, l’abordabilité et la consommation d’aliments
de complément nutritifs et sains. En outre, ce guide
programmatique décrit les données les plus récentes sur
l’amélioration de l’alimentation de complément, explore les
déterminants et les facteurs de l’alimentation des jeunes
enfants et présente des Cadres d’Action pour atteindre
des résultats nutritionnels pour les enfants à travers les
systèmes alimentaire, de santé, d’eau et d’assainissement
et de protection sociale. Il fournit également des
orientations sur le suivi et l’évaluation des programmes et
des résultats en matiere d’alimentation de complément.
 2.
Pourquoi
l’alimentation
des enfants est-
elle importante
pendant la
période de
l’alimentation de
complément

8   Guide Programmatique de l’UNICEF

La qualité de l’alimentation des enfants est plus
importante avant l’âge de 2 ans qu’à tout autre
moment de la vie 4, 6. Des aliments de compléments
et des pratiques d’alimentation appropriés
contribuent à la survie, à la croissance et au
développement de l’enfant. Ils peuvent également
prévenir les carences en micronutriments, la
morbidité et l’obésité plus tard dans la vie.
La période de l’alimentation de complément, de 6
à 23 mois, est l’une des périodes les plus difficiles
pour répondre aux besoins nutritionnels des enfants.
Même si les estomacs des enfants ne peuvent
contenir qu’une petite quantité de nourriture, leurs
besoins en nutriments atteignent un pic 7, les rendant
ainsi vulnérables à des problèmes de croissance.
Dans la plupart des pays, les diminutions des indices
taille-pour-âge ou longueur-pour-âge (T/A ou L/A)
sont observées principalement pendant la période
de l’alimentation de complément (Figure 1) 1, 8 en
raison de la qualité et/ou de la quantité inadéquates
des premiers aliments, des mauvaises pratiques
alimentaires et d’une augmentation des taux
d’infection 9, 10.
Alors que les premiers aliments doivent être riches
en nutriments, les jeunes enfants sont souvent
nourris avec des repas principalement composés de
céréales, qui sont faibles en énergie, en protéines, en
fer, en zinc et autres nutriments essentiels 11-14. Les
P/A Ecart type
pratiques alimentaires non hygiéniques augmentent
également le risque d’infections et de diarrhée 4, 6
chez les jeunes enfants, qui, combinées à une
mauvaise alimentation, peuvent entraîner un retard
de croissance 15.
Au niveau mondial, les estimations les plus récentes
des pratiques d’alimentation de complément
- basées sur des indicateurs établis par l’OMS -
mettent en évidence une situation préoccupante.
Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire,
la moitié des enfants ne bénéficient pas de la
fréquence minimale des repas (le nombre minimum
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   9
de repas nécessaire pour répondre à leurs besoins
nutritionnels sur une journée) ; plus des deux tiers
des enfants ne bénéficient pas de la diversité
alimentaire minimale (repas comprenant un nombre
minimum de groupes d’aliments) ; et cinq enfants
sur six ne bénéficient pas d’un régime alimentaire
minimum acceptable (la fréquence minimale des
repas et la diversité alimentaire minimale nécessaires
pour réduire le risque de malnutrition) (Figure 2)16.
L’état nutritionnel est tributaire de la qualité de
l’alimentation : les enfants qui bénéficient d’un
régime alimentaire minimum acceptable sont moins
susceptibles de souffrir de retard de croissance ou
d’insuffisance pondérale 17-19.
Malgré un large consensus sur l’importance d’une
bonne nutrition au cours des premières années de la
vie, un nombre alarmant de jeunes enfants souffrent
des conséquences d’une mauvaise alimentation.
Selon la Situation des Enfants dans le Monde, 2019 :
Enfants, nourriture et nutrition, au moins un enfant
âgé de moins de 5 ans sur trois est malnutri ou en
surpoids. Le retard de croissance affecte 149 millions
d’enfants de moins de 5 ans dans le monde 4, 20,
limitant ainsi leur croissance et leur développement
physique et cognitif 20.
Age de l´enfant (mois)
IC Filles
IC Garçons
Figure 1 : Le ralentissement de de la croissance en
taille-pour-âge (T/A) chez les enfants coïncide avec la
période de l’alimentation de complément 8
Les enfants présentant un retard de croissance, dans la vie 22, 27. Les enfants souffrant d’un retard de
souffrent souvent des conséquences du retard croissance peuvent gagner 20 % de moins que les
de croissance une fois adultes 21, et les mères adultes par rapport à leurs pairs qui n’ont pas eu de
qui présentent un retard de croissance sont plus retard de croissance 28, 29, et le retard de croissance
susceptibles d’avoir des enfants qui en souffrent peut réduire le produit intérieur brut d’un pays jusqu’à
également. Au niveau mondial, l’émaciation affecte 3 % 29. Le retard et le défaut de croissance de l’enfant
plus de 49 millions d’enfants de moins de 5 ans, les sont difficiles à inverser, tandis que les déficits
exposant ainsi à un risque accru d’infection et de cognitifs peuvent être permanents après deux ans 7.
décès 20, 22. En effet, la sous-nutrition est responsable
de près de 45 % des décès d’enfants de moins de 5 L’amélioration de l’alimentation des enfants est
ans et est une cause importante de morbidité dans le fondement de sociétés durables et prospères.
cette tranche d’âge 22. Dans le même temps, le Elle est primordiale pour atteindre les Objectifs de
surpoids affecte au moins 40 millions d’enfants de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030,
moins de 5 ans et devrait probablement continuer notamment l’Objectif 2 d’améliorer la nutrition et
à augmenter dans les pays à revenu faible ou de mettre fin à toutes les formes de malnutrition.
intermédiaire, augmentant le risque de maladies non L’amélioration de la nutrition des enfants contribue
transmissibles à l’âge adulte 20, 23, 24. également à atteindre les cibles de l’ODD, à savoir
entre autres, mettre fin aux décès évitables chez les
Une faible croissance de l’enfant au cours des 1000 enfants et éliminer la pauvreté. Enfin, l’amélioration
premiers jours, de la conception jusqu’à l’âge de 2 de l’alimentation des enfants est essentielle pour
ans, l’expose à une survie plus faible 22, 25 et augmente atteindre trois des six objectifs de l’Assemblée
le risque d’obésité et de maladies non transmissibles Mondiale de la Santé (AMS) de réduction du retard
liées à l’alimentation à l’âge adulte. Elle réduit de croissance, de l’émaciation et du surpoids chez les
également les résultats cognitifs et éducatifs 26 et enfants d’ici à 2025.
entraîne des pertes de revenus salariaux plus tard

Age en mois 0 5 6
+ 23 24

Pratiques
recommandées { Mettre au sein
dans l´heure qui
suit la naissance
Allaiter exclusivement
pendant les 6
premiers mois
Donner des aliments sains et nutritionnellement appropriés par rapport à
l’âge, à partir de 6 mois et jusqu´à l’âge de 2 ans ou plus

100

90

80

70

69
60 65
Pourcentage

50
53
40
44 42
30

20
29

10
19
23
0

{
Mise au sein dans Allaitement Introduction Fréquence Diversité Régime Allaitement
Indicateurs l´heure qui suit la maternel exclusif des aliments alimentaire alimentaire alimentaire continu
naissance jusqu´à l’âge de solides, semi- minimum minimum minimum 12-23 mois
6 mois solides ou mous 6-23 mois 6-23 mois acceptable
entre 6 et 8 mois 6-23 mois

Figure 2 : Pourcentage d’enfants bénéficiant des pratiques recommandées d’alimentation du nourrisson et

du jeune enfant
Source : Basé sur les enquêtes MICS, EDS et autres sources représentatives. Note : Les données inclues dans ces moyennes mondiales
sont basées sur les données les plus récentes dans chaque pays pour la période 2013-2028

10   Guide Programmatique de l’UNICEF

3.
Dimensions de
l’alimentation
des enfants
pendant la
période de
l’alimentation
de complément *

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   11
Pendant la période de l’alimentation de complément,
la qualité des régimes alimentaires des enfants
est déterminée par les aliments que les enfants
consomment et les comportements alimentaires des
donneurs de soins. Cette section décrit ce que les
enfants doivent manger entre 6 et 23 mois ; et quand
et comment ils doivent être nourris par les donneurs
de soins pour répondre à leurs besoins en nutriments
pour leur croissance et leur développement.* Elle décrit
également les principaux facteurs sous-jacents qui
influencent les comportements alimentaires optimaux,
tels que la disponibilité, l’accessibilité, l’abordabilité et la
durabilité des aliments, ainsi que les évidences sur ces
dimensions.
3.1 QUE MANGENT LES ENFANTS ?
L’OMS et l’UNICEF recommandent que les nourrissons
soient exclusivement allaités dès la naissance jusqu’à
l’âge de 6 mois. À 6 mois, les enfants doivent être
initiés à des aliments de complément adaptés à leur
âge, nutritifs et sains, tout en continuant l’allaitement.
Une alimentation adéquate pendant la période de
l’alimentation de complément doit être riche en
nutriments, sans excès d’énergie, de graisses saturées
et trans, sucres libres ou sel.
Une alimentation adéquate pour les jeunes
enfants pendant la période de l’alimentation de
complément se caractérise par :
3.1.1 Diversité alimentaire : Les jeunes enfants
doivent consommer une variété d’aliments afin de
répondre à leurs besoins en nutriments et les exposer à
divers goûts et textures. Un régime alimentaire diversifié
comprend des repas composés d’aliments provenant
d’une variété de groupes d’aliments chaque jour : (1)
lait maternel ; (2) grains, racines et tubercules ; (3)
légumineuses, noix et graines ; (4) produits laitiers (lait,
yaourt, fromage); (5) aliments carnés (viande, poisson,
volaille et foie ou abats); (6) œufs ; (7) fruits et légumes
riches en vitamine A (carottes, mangues, légumes à
feuilles vert foncé, citrouilles, patate douce orange); et
(8) autres fruits et légumes. Les enfants qui bénéficient
d’une gamme variée d’aliments sont plus susceptibles
de répondre à leurs besoins en micronutriments,
notamment les besoin en vitamine A, fer, calcium,
* Au moment de publier le Guide Programmatique, des discussions
étaient en cours pour mettre à jour les directives de l’OMS pour
l’alimentation de complément ; cependant, peu de changements sont
attendus après cette mise à jour.
12   Guide Programmatique de l’UNICEF
thiamine, folate, zinc, vitamines B6 et B12.30, 33
3.1.2 Densité nutritionnelle : Les jeunes enfants
ont une capacité gastrique limitée ; par conséquent, ils
doivent manger de petits repas riches en nutriments
pour maximiser la nutrition à chaque bouchée. La
viande, les œufs et les autres aliments d’origine animale
et légumineuses, tels que les arachides sont des
exemples d’aliments locaux de forte valeur nutritive. Les
bouillies à base de céréales ou autres végétaux peuvent
soulager la faim, mais à elles seules, ne fournissent
pas suffisamment d’énergie, de protéines et de
micronutriments pour répondre aux besoins nutritionnels
de l’enfant non couverts par le lait maternel 34. La
qualité des graisses dans l’alimentation des enfants est
importante 35: Les acides gras polyinsaturés à longue
chaîne, en particulier les acides gras oméga 3, que l’on
trouve dans les poissons (comme la truite, le maquereau
et les sardines), les fruits de mer, les noix, les graines, le
soja et les huiles végétales - favorisent le développement
cognitif et moteur des enfants 36. Les gras trans, souvent
présents dans les aliments transformés, doivent être
évités étant donné leur lien avec l’inflammation chez les
enfants et les maladies chroniques chez les adultes 37.
Les aliments riches en nutriments et énergétiques
doivent être donnés en tenant compte de l’âge et à
travers des portions non excessives.
3.1.3 Inclusion d’aliments d’origine animale, de
légumes et de fruits : Les aliments d’origine animale
(comme les œufs, la viande, la volaille, le poisson et les
produits laitiers) sont une bonne source de protéines
de haute qualité et d’acides gras essentiels. Ils doivent
être introduits tôt, car étant l’un des premiers aliments
que mangent les enfants. Ils sont également une
source importante de nutriments clés, tels que le zinc,
le fer,** la vitamine B12 et le calcium.38, 39 De nouvelles
évidences ont montré que la consommation d’au moins
cinq groupes d’aliments, dont les aliments d’origine
animale, est associée à une réduction du risque de
retard de croissance chez les jeunes enfants.19, 40 Les
fruits et légumes sont des composants essentiels
d’une alimentation adéquate et une source importante
de vitamines, de minéraux, de fibres alimentaires et
d’antioxydants.41 La consommation quotidienne d’une
variété de fruits et légumes contribue à assurer un apport
adéquat de nombreux nutriments essentiels.
** À l’exception des œufs et des produits laitiers, qui ne sont pas de
bonnes sources de fer.
3.1.4 Inclusion d’aliments enrichis ou de
suppléments de vitamines et de minéraux, si
nécessaire : Même si les aliments riches en nutriments,
préparés à la maison et disponibles localement sont
toujours préférables42, il peut être difficile de répondre
aux besoins en nutriments des jeunes enfants dans
des contextes en proie à une insécurité alimentaire
ou à une crise humanitaire, et dans des contextes de
régime principalement végétarien. Dans ces contextes,
les aliments enrichis en vitamines et minéraux qui
contiennent du fer peuvent combler les lacunes
nutritionnelles, et des poudres de micronutriments
(PMN) peuvent être ajoutées pour améliorer la qualité
des aliments préparés à la maison (voir section
5.4).43 Les aliments enrichis commercialisés pour
les nourrissons et les jeunes enfants (par ex. les
céréales enrichies en vitamines ou en minéraux)
peuvent également être une source importante de
micronutriments dans certains contextes. La promotion
des aliments de complément enrichis et abordables doit
toujours être en conformité avec les normes nationales
et internationales (c’est-à-dire le Code international de
commercialisation des substituts du lait maternel et la
Résolution 69.9 de l’Assemblée Mondiale de la Santé).44   Les données montrent que les enfants âgés de 6 à
3.1.5 Éviter les aliments et les boissons à faible
valeur nutritive : Les donneurs de soins doivent éviter
de fournir aux enfants des boissons ou des aliments à
faible valeur nutritive, tels que les boissons sucrées, les
bonbons, les chips et d’autres aliments riches en sucre,
en sel et en gras trans. Cette « malbouffe » contribue un
peu plus à l’énergie, tout en réduisant la consommation
de lait maternel et en diminuant l’appétit de l’enfant
pour des aliments plus nutritifs. La consommation de
boissons sucrées par les jeunes enfants est associée
à une augmentation de la prise de poids, de l’indice
de masse corporelle (IMC) et du risque de surpoids
et d’obésité.45 Les jus de fruits, en particulier ceux
transformés, doivent également être consommés
avec modération car ils sont souvent riches en sucres
ajoutés. Les aliments de complément commercialisés
Ce que les enfants doivent manger
Lait maternel Aliments diversifiés et Aliments d´origine
denses en nutriments animale, fruits et
Pour atteindre une diversité légumes
alimentaire minimum, 5 à 8
groupes alimentaires sont
nécessaires
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   13
ont tendance à avoir le même goût (sucré) et la même
texture, et lorsqu’ils sont consommés régulièrement,
les enfants peuvent être moins intéressés à essayer la
nourriture familiale et à découvrir de nouveaux goûts
et textures. L’encadré 1 présente le nombre croissant
d’évidences sur la promotion inappropriée des aliments
de complément commercialisés pour les jeunes enfants.
3.1.6 Éviter les sucres ajoutés : Dans de nombreux
contextes, les donneurs de soins ajoutent du sucre aux
aliments et aux boissons faits maison pour améliorer le
goût. Le sucre peut contribuer à un apport énergétique
excessif et aussi provoquer des caries dentaires. La
consommation d’aliments sucrés contribue également
à une préférence pour ces aliments, avec le potentiel de
définir des préférences gustatives à vie pour le sucre.
3.1.7 Allaitement continu : Les enfants doivent
continuer l’allaitement fréquemment et à la demande
jusqu’à 2 ans ou plus. La poursuite de l’allaitement tout
au long de la période de l’alimentation de complément
fournit les graisses, les protéines et d’autres nutriments
essentiels qui sont importants dans tous les contextes.
23 mois qui ne sont pas allaités sont plus exposés au
risque de mortalité toutes causes confondues et de
mortalité liée à l’infection que les enfants allaités.46 Des
études dans des pays à revenu élevé ont montré que
l’allaitement au-delà de 4 mois est associé à un risque
plus faible de surpoids et d’obésité chez l’enfant.47, 49
L’allaitement est également associé à un meilleur
développement cognitif.50 Les enfants qui ne sont
pas allaités pendant la période de l’alimentation de
complément doivent recevoir des produits laitiers tels
que du lait d’origine animale, du lait fermenté ou du
yaourt. L’utilisation de préparation de suite ou de laits de
croissance n’est pas nécessaire et est souvent trop riche
en sucres tels que les sirops de glucose déshydraté ou
d’autres édulcorants caloriques ajoutés.51
Aliments fortifiés, Eviter de donner Eviter d´ajouter du
suppléments en des boissons ou sucre à des
vitamines et aliments qui ont aliments ou
minéraux une faible densité boissons préparées
(au besoin) en nutriments à la maison
Encadré 1
Questions liées aux
aliments commerciaux
destinés aux jeunes
enfants 52
Dans le commerce, les ventes d’aliments
pour bébés et tout-petits ont augmenté
rapidement ces dernières années. 53
Le rôle de ces produits dans une
alimentation de complément adéquate a été largement débattu. 54 Cependant, il est de plus en plus évident que la
promotion des aliments commerciaux pour les nourrissons et les jeunes enfants peut compromettre une nutrition
optimale pendant la période de l’alimentation de complément. Ces questions sont résumées ci-dessous :
Composition nutritionnelle
Les taux de gras saturés ou trans,
de sucres libres et de sel dans
certains aliments commercialisés
pour bébés sont trop élevés et
peuvent prédisposer l’enfant à des
maladies non transmissibles.55-62
Les édulcorants artificiels et autres
additifs alimentaires dans les
aliments pour bébés sont également
liés à des problèmes de santé car ils
peuvent favoriser une plus grande
consommation de sucre plus tard
dans la vie 63.
Goût et texture
Le goût extrêmement sucré des
aliments commercialisés pour les
jeunes enfants peut influencer leurs
préférences et habitudes gustatives
ultérieures 64-66. La purée de fruits
est souvent l’ingrédient principal de
ces aliments, et même les produits
ostensiblement salés ou à base de
légumes présentent les fruits comme
premier ingrédient en termes de
volume. Étant donné que les saveurs
de fruits sucrés masquent le goût
des composants végétaux, il a été
avancé qu’un mélange de produits
moins sucré aiderait les bébés à
accepter et à aimer une plus grande
variété de saveurs 34. De même, il
y a des inquiétudes par rapport à
l’introduction des goûts salés chez
les jeunes ainsi que des saveurs qui
ne sont généralement pas utilisées
dans les aliments faits maison ou
recommandées dans les directives
alimentaires pour les jeunes enfants
(par ex. chocolat ou vanille).
La présentation des aliments
dans des sachets peut encourager
14   Guide Programmatique de l’UNICEF
les enfants à sucer les aliments
directement à partir de la base
du sachet (même si ce n’est pas
recommandé par le fabricant). La
facilité et la rapidité d’une telle
alimentation peuvent amener
les enfants à consommer trop de
calories trop rapidement et favoriser
des caries dentaires 67. De nombreux
aliments pour bébés et tout-petits
vendus dans le commerce ont une
consistance très lisse 61. Vu que
ces aliments sont commercialisés
sans limite d’âge supérieure, ils
n’encouragent pas la progression
vers des aliments de textures
différentes 68. Ils n’ont pas non plus
le goût, la texture et l’apparence
authentiques des aliments simples
faits maison et peuvent influencer
négativement l’acceptation de
ces aliments plus tard pendant
l’enfance57.
Certains produits disponibles sur
le marché, tels que les biscuits, les
gaufrettes, les pâtes feuilletées,
bouffées, les barres, les bouchées
et les formes de fruits, encouragent
les grignotages et leur promotion
et commercialisation les présentent
souvent comme des éléments
souhaités et appropriés au régime
alimentaire de l’enfant. Cependant, à
bien des égards, ils sont similaires à
la confiserie sur le plan nutritionnel34.
Commercialisation inappropriée :
La promotion des aliments
commercialisés pour nourrissons
et jeunes enfants peut empêcher
l’allaitement exclusif et continu
en favorisant l’introduction de ces
aliments avant l’âge de 6 mois ou
en alléguant qu’ils sont meilleurs
au lait maternel. De nombreux
produits sur le marché indiquent sur
l’étiquette qu’ils conviennent aux
nourrissons de moins de 6 mois et
contiennent une variété d’allégations
nutritionnelles et de santé, qui sont
contraires aux recommandations de
l’UNICEF/OMS et aux directives du
Codex Alimentarius 69. Certains de
ces produits sont commercialisés en
utilisant des marques, des étiquettes
et des emballages très similaires à
ceux utilisés pour les préparations
pour nourrissons, favorisant ainsi
indirectement ces substituts du lait
maternel (connus sous le nom de
promotion croisée).
La commercialisation des aliments
pour les nourrissons et les jeunes
enfants peut minimiser la valeur
des aliments préparés à la maison
(généralement moins chers),
décourager les donneurs de soins
à leur fournir une alimentation
variée et créer une dépendance
vis-à-vis des produits commerciaux.
Cela peut également diminuer la
confiance des donneurs de soins sur
le fait qu’une alimentation basée sur
des aliments faits maison entraînera
les mêmes résultats en matière de
santé ou d’éducation.
De plus amples informations sont
disponibles dans les Directives
pour mettre fin à la promotion
inappropriée des aliments pour
nourrissons et jeunes enfants de
l’OMS (Encadré 4).
Ce que les enfants doivent manger et quand
Introduction des "1ers Fréquence des repas Quantité appropriée Consistance appropriée
aliments" en temps appropriée en fonction de l'âge en fonction de l'âge en fonction de l'âge
opportun

à partir de 6 mois
2 ou 3 fois/jour
+ 2 à 3 cuillères pleines Transition vers 1/2 tasse

3/4 de tasse 1 tasse

Préparation, stockage et utilisation saines Alimentation et soins actifs Alimentation pendant et après la maladie

3. 2 QUAND ET COMMENT LES ENFANTS solides ou mous (ou aliments lactés) pour les
SONT- ILS NOURRIS ? enfants non allaités de 6 à 23 mois, dont au moins
un repas avec des aliments solides, semi-solides ou
3.2.1 Introduction en temps opportun des mous 33.
premiers aliments : À l’âge de 6 mois, les enfants
3.2.3 Quantités adaptées à l’âge : Les donneurs
doivent être initiés aux premiers aliments mous, semi-
de soins doivent d’abord les initier à de petites
solides ou solides 42. L’introduction en temps opportun
quantités de nourriture et augmenter progressivement
des premiers aliments est essentielle, car le lait
la quantité de chaque repas à mesure que
maternel seul ne suffit plus pour répondre aux besoins
l’enfant grandit. Les quantités appropriées à l’âge
d’un enfant pour une croissance et un développement
recommandées par repas pour les enfants allaités et
optimaux.34
non allaités sont les suivantes 42:
• Commencez avec 2 à 3 cuillères à café de
3.2.2 Fréquence des repas adaptée à l’âge : Les
nourriture et passez à environ ½ tasse** par repas
donneurs de soins doivent augmenter le nombre de
pour les enfants âgés de 6 à 8 mois.
repas donnés aux enfants tout au long de la journée
à mesure qu’ils grandissent. Le nombre approprié de • Donnez ½ tasse par repas aux enfants âgés de 9 à
repas dépend de la densité énergétique de l’aliment 11 mois.
et des quantités consommées à chaque repas. L’OMS
• Donnez ¾ à 1 tasse par repas aux enfants âgés de
recommande la fréquence minimale de repas suivante
12 à 23 mois.
pour un enfant en bonne santé en moyenne :* 5, 70
• Deux repas par jour d’aliments solides, semi-solides
ou mous pour les nourrissons allaités âgés de 6 à 8 3.2.4 Consistance alimentaire adaptée à l’âge : La
mois ; consistance alimentaire doit évoluer progressivement
(de molle à semi-solide et solide) avec l’âge, en
• Trois repas par jour d’aliments solides, semi-solides
fonction des besoins et des capacités de l’enfant. Les
ou mous pour les enfant allaités âgés de 9 à 23
jeunes enfants passent de la purée, à des aliments
mois ;
à consommer avec les doigts, puis aux aliments
• Quatre repas par jour d’aliments solides, semi- familiaux au moment où ils atteignent leur première
année. Une consistance inappropriée peut réduire
* Les tétées ne sont pas incluses comme repas pour les enfants l’apport en nutriments, car les enfants ne peuvent
allaités, car la fréquence recommandée est basée sur une consomma-
tion moyenne présumée de lait maternel. Les donneurs de soins peu- consommer qu’une petite quantité. Dans le même
vent offrir une ou deux collations saines à l’enfant, comme un morceau
de fruit, tout en faisant preuve de prudence pour éviter de réduire la
consommation de lait maternel dans l’alimentation de l’enfant. ** Une tasse de nourriture représente environ 250 ml.

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   15
Encadré 2

Prise en compte des besoins des enfants ainsi que des donneurs de soins
présentant un handicap pendant la période de l’alimentation de complément
La malnutrition peut causer un handicap et en retour le handicap peut également favoriser la malnutrition,
créant ainsi un cercle vicieux 80. Certains enfants handicapés sont plus susceptibles de souffrir de
malnutrition en raison de leurs difficultés à avaler et à se nourrir, de souffrir de maladies fréquentes,
d’avoir des difficultés d’absorption des nutriments, de manque de connaissances du donneur de soins sur
l’alimentation et de négligence 81.
Les difficultés physiques liées à l’alimentation peuvent
allonger les heures de repas et nécessiter des dispositifs
d’assistance et outils fonctionnels, tels que des mortiers,
des moulins, des mixeurs et d’autres robots culinaires
manuels utilisés pour préparer des aliments mous en
purée. Les donneurs de soins peuvent donc avoir besoin de
formation et de soutien pour pouvoir nourrir leurs enfants
en toute sécurité et de manière appropriée. Par exemple,
une position stable et droite avec un support pour manger
et boire est l’un des facteurs les plus importants pour
déglutir en toute sécurité. Des oreillers en forme de cale ou
des fauteuils d’angle, fabriqués par des menuisiers locaux,
peuvent faciliter cette position pendant les repas 82. Les
cuillères et fourchettes à poignée pliante ou plus épaisse
sont plus faciles à tenir et à porter à la bouche pour les
enfants, tandis qu’une assiette ergonomique facilite le repas
pour les enfants non/mal voyants ou à mobilité réduite car
les bords aident à placer les aliments sur la cuillère ou la
fourchette.

Les enfants handicapés sont plus susceptibles d’être

négligés dans les programmes et services destinés à
l’ensemble de la population. Une analyse de la situation
doit donc spécifiquement prendre en compte les besoins
et les droits des enfants handicapés - avec une analyse
systématique de l’état, des tendances et des déterminants
de la mauvaise alimentation des enfants handicapés - afin
de pourvoir fournir un soutien ciblé.

Les ménages dirigés par des personnes handicapées se

heurtent souvent à des obstacles pour accéder aux moyens
de subsistance et aux activités génératrices de revenus.
Cela affecte leur sécurité alimentaire et rend difficile
l’achat d’aliments de complément nutritifs. Pour faire face
à ces situations, les programmes de protection sociale
doivent chercher à inclure les enfants et les donneurs de
soins handicapés. En outre, la mobilité peut être limitée
pour certains enfants ou donneurs de soins vivant avec
un handicap, ce qui limite leur capacité à rechercher des
services, des informations, des conseils et du soutien,
en particulier lorsque les services de vulgarisation
communautaire sont limités.

Les donneurs de soins et les enfants handicapés dans

les contextes humanitaires sont confrontés à des défis
uniques. Ils peuvent ne pas bénéficier des programmes
de distribution de vivres, travail rémunéré en vivres
ou de subsistance, ce qui limite davantage leur accès à
des aliments nutritifs. Les rations alimentaires peuvent
également ne pas répondre aux besoins alimentaires
particuliers, tels que la consistance des aliments modifiés83.
Ashley, 19 ans, porte son fils de 18 mois, Jaycean, qui a
Ces obstacles sont aggravés lorsque le donneur de soins
présente également un handicap. une paralysie cérébrale, dans la maison de sa grand-
mère, au Bélize. © UNICEF/UN0148774/Mendez

16   Guide Programmatique de l’UNICEF

temps, la dilution des aliments de complément pour
en réduire la viscosité peut également réduire leur
densité énergétique 71, ce qui est une préoccupation
croissante avec la prolifération des sachets d’aliments
en purée (voir Encadré 1). Bien que les aliments en
purée soient nécessaires pour les enfants avec des
besoins spéciaux (Ex. ceux dont l’alimentation ou la
consommation des aliments est rendue difficile par
des handicaps ou des retards de développement qui
rendent difficile de manger et de boire), dans la plupart
des cas, l’utilisation prolongée des aliments en purée
peut retarder la consommation d’aliments de textures
et de consistances variées.72
3.2.5 Préparation, conservation et utilisation en
toute sécurité : Les aliments de complément doivent
être préparés, conservés et donnés de manière
hygiénique avec des mains, de la vaisselle et des
ustensiles propres. Les donneurs de soins doivent se
laver les mains avec du savon et pratiquer une bonne
hygiène (y compris après les selles de l’enfant) et une
manipulation appropriée des aliments (y compris la
séparation des aliments crus et cuits).73 La nourriture
se gâte rapidement après un contact avec des
germes ; ainsi, les enfants doivent être nourris dans un
plat de service séparé et les restes jetés. L’exposition
à des aliments et à de l’eau insalubres augmente le
risque de contamination microbienne et entraîne chez
l’enfant une diarrhée et une perte de nutriments. Pour
éviter la détérioration des aliments et la contamination
par les insectes, les animaux et les bactéries :
• Les aliments doivent être couverts ;
• Les aliments cuits ne doivent pas être laissés à
température ambiante pendant plus de deux heures ;
• Les aliments doivent être conservés à basse
température (moins de 5° C) et de préférence au
frais 74 ;
• Les aliments crus et cuits doivent être conservés
séparément ;
• Les fruits et légumes crus doivent être lavés avec
de l’eau propre et conservés dans un endroit frais.
3.2.6 Alimentation active de l’enfant : L’alimentation
nécessite une relation réciproque entre les enfants
et les donneurs de soins. L’alimentation active de
l’enfant est composée de quatre étapes : (1) l’enfant
manifeste la faim ou la satiété par des actions et
des expressions ; (2) le donneur de soins reconnaît
les signes ; (3) la réponse du donneur de soins est
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   17
rapide, stimulante et adaptée au développement ; et
(4) l’enfant ressent la réponse du donneur de soins.
L’alimentation active aide les enfants à développer
l’autorégulation de la consommation d’aliments
et facilite leur transition vers une alimentation
indépendante.75 Les interactions sociales entre le
donneur de soins et l’enfant (comme parler à l’enfant,
chanter et l’encourager) stimulent également les
connexions dans le cerveau de l’enfant et favorisent
le développement cognitif. Plusieurs études ont
montré une association positive entre l’alimentation
active et une meilleure nutrition de l’enfant.76 Il a été
constaté que les pratiques d’alimentation active, au
cours desquelles les donneurs de soins interagissent
avec l’enfant et répondent à ses signaux de faim et de
satiété, améliorent l’acceptation des aliments par les
enfants et une alimentation adéquate.76, 77
3.2.7 L’alimentation pendant et après une
maladie : Les donneurs de soins doivent augmenter
leur apport hydrique pendant la maladie (notamment
en allaitant fréquemment) et encourager l’enfant
à manger (par ex. en offrant des aliments mous,
appétissants ou préférés). Après la maladie, elles
doivent fournir des repas plus fréquemment que
d’habitude et encourager l’enfant à manger plus.18, 78
Les enfants dans des circonstances particulières (par
ex. ceux présentant des anomalies congénitales, des
allergies et des handicaps) qui ont des nécessités et
des besoins alimentaires spécifiques, auront besoin
d’un soutien personnalisé (voir Encadré 2).
Les enfants doivent avoir un accès continu à une
alimentation adéquate et saine, à un prix abordable,
obtenue et préparée de manière durable.79 Les
familles pauvres consacrent une grande partie de
leur budget à l’alimentation et peuvent acheter des
aliments à bas prix pour se permettre d’autres achats
pour le ménage.79 Dans de nombreux contextes, les
aliments et snacks malsains et pauvres en nutriments
sont moins chers que les aliments sains. Les régimes
alimentaires durables sont ceux qui sont accessibles,
culturellement acceptables, abordables, nutritionnels,
adéquats et sains. Ils sont produits à partir de
systèmes alimentaires qui protègent la biodiversité et
les écosystèmes, tout en limitant la dégradation de
l’environnement due à la production alimentaire.79*
* Ce Guide Programmatique souligne l’importance des régimes
alimentaires durables. Cependant, il n’aborde pas cette question de
manière globale. Ce domaine de travail sera exploré davantage dans
les prochaines éditions pendant que l’UNICEF continue de développer
son approche pour fournir des régimes alimentaires durables à travers
des systèmes alimentaires.
 4.
Déterminants
et facteurs de
l’alimentation des
enfants pendant
la période de
l’alimentation de
complément

18   Guide Programmatique de l’UNICEF

Les déterminants de l’alimentation des jeunes enfants
pendant la période de l’alimentation de complément
sont les aliments de complément adéquats, les
pratiques alimentaires adéquates et les services de
nutrition adéquats (Figure 3). Ces déterminants sont
influencés par des facteurs spécifiques au contexte.
Les déterminants et des facteurs de l’alimentation des
jeunes enfants caractérisent la capacité des enfants à
profiter d’une alimentation adéquate, saine, abordable
et durable qui protège, encourage et soutient la survie,
la croissance et le développement.
nutritifs réduisent leur disponibilité dans les ménages
et les marchés et impliquent l’augmentation de leur
prix.84 Les vulnérabilités et les chocs du système
alimentaire dus au changement climatique, aux
fluctuations saisonnières, aux maladies, aux conflits,
à l’instabilité politique, au chômage et à la hausse
des prix des denrées alimentaires peuvent également
avoir un impact sur la disponibilité alimentaire et la
production animale et végétale.85 La disponibilité
limitée d’aliments nutritifs est un obstacle à la
consommation, même lorsque les donneurs de soins
en ont les moyens.

4.1 ALIMENTS ADÉQUATS 4.1.2 Accessibilité géographique : Les longues

distances vers les marchés, les mauvaises routes
L’adéquation des aliments pour l’amélioration de et infrastructures ainsi que les crises humanitaires
l’alimentation des jeunes enfants est déterminée par la peuvent rendre difficile l’accès des familles à des
disponibilité, l’accessibilité physique et économique, et aliments nutritifs. Le caractère saisonnier de la
le caractère attractif de ces aliments. production a également un impact sur la disponibilité
d’aliments nutritifs et diversifiés.86-88 Les conflits
4.1.1 Disponibilité : Une production, un stockage peuvent entraver l’accès aux activités de production,
et une distribution de mauvaise qualité des aliments telles que la plantation, la récolte et le déplacement
du bétail. L’accès des enfants à des aliments nutritifs
est également influencé par la commercialisation des
produits alimentaires et la présence ou l’absence de
ADEQUATE
ALIMENTS politiques de protection (Encadré 4).
FOODS
ADÉQUATS
4.1.3 Accessibilité economique : Les aliments
à forte valeur nutritive - en particulier les aliments
Régimes d’origine animale - peuvent être trop coûteux pour de
Good diets
alimentaires nombreuses familles, entraînant une faible diversité
for young
adéquats pour les alimentaire chez les enfants.40, 89, 90 Les aliments
jeunes enfants
children de complément enrichis sont également chers par
6-23months
6–23 mois rapport aux céréales non enrichies.40 Le pouvoir
d’achat des ménages est souvent déterminé par
le revenu, l’allocation intra-ménage des ressources
financières et le soutien apporté par les programmes
PRATIQUES SERVICES de filets sociaux. Les crises humanitaires peuvent
ADÉQUATES ADÉQUATS également entrainer une augmentation considérable
des prix des denrées alimentaires en limitant la
production alimentaire et l’approvisionnement en
aliments diversifiés.
Figure 3 : Déterminants de l’alimentation des
jeunes enfants

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   19
4.1.4 Caractère attractif : Les aliments transformés
et ultra transformés, snacks et boissons sucrées à
bas prix sont de plus en plus disponibles et attractifs,
et leur consommation augmente chez les enfants.91-93
Les aliments à faible valeur nutritive coûtent souvent
moins chers très chargés en calories et ont tendance
à être choisis par les ménages avec un faible statut
socio-économique.94, 95 Les aliments vendus dans la
rue et les aliments transformés sont pratiques, peu
nutritifs et facilement disponibles pour ceux qui ont
des contraintes de temps.96, 97
4. 2 SERVICES ADÉQUATS
Les services de santé, de nutrition, d’eau et
d’assainissement et de protection sociale jouent
un rôle essentiel dans l’influence de la qualité de
l’alimentation des enfants. L’adéquation de ces
services est déterminée par leur disponibilité, leur prix
abordable, leur utilisation et leur qualité.
4.2.1 Disponibilité, abordabilité et utilisation des
services de santé et de nutrition : La disponibilité
limitée de services préventifs et curatifs au sein du
système de santé, tels que le conseil en nutrition,
la supplémentation en micronutriments et les soins
aux enfants malades, peut limiter les pratiques
d’alimentation de complément et l’utilisation de ces
services par les familles.98, 99 L’accès aux services de
santé et de nutrition peut être encore réduit lors des
crises humanitaires. Lorsque des services de santé
et de nutrition sont disponibles, les coûts élevés
peuvent décourager leur accès et leur utilisation.100
Les frais d’utilisation peuvent rendre les services de
santé et de nutrition infantile inabordables pour les
ménages vulnérables, limitant ainsi les contacts avec
le système de santé et les possibilités de conseils sur
l’alimentation de complément.
4.2.2 Qualité des services de santé et de nutrition :
Il ne suffit pas que les services soient disponibles ;
ils doivent également être fournis avec qualité. Des
services de conseil en nutrition de haute qualité
pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants
impliquent une transmission cohérente de messages
et un soutien à travers multiples opportunités
de contact avec les donneurs de soins.101, 102 Des
services de santé et de nutrition de mauvaise qualité
ne permettent pas de modifier les comportements
alimentaires et peuvent réduire la demande et
l’utilisation de ces services par les familles.102
20   Guide Programmatique de l’UNICEF
Les connaissances limitées, les compétences
inadéquates et les idées reçues des agents de santé
et les messages incohérents peuvent entraîner
des conseils de mauvaise qualité 6, 99. La capacité
des agents de santé à fournir des services de
qualité dépend de plusieurs facteurs, notamment la
méthodologie de formation, la supervision formative,
la disponibilité d’outils et de travail, l’accès à des
ressources humaines adéquates, la rémunération, la
régularité des paiements et la charge de travail 103.
4.2.3 Disponibilité, qualité et utilisation des
services de protection sociale : Les programmes
de protection sociale peuvent améliorer le pouvoir
d’achat et la sécurité alimentaire des ménages,
augmentant la probabilité de la disponibilité des
aliments nutritifs pour les jeunes enfants.104, 105 De
tels programmes pour les ménages vulnérables sont
particulièrement importants en période de soudure
ou de chocs.106, 107 La fourniture de bons alimentaires
pour les ménages avec enfants, par exemple, peut
fournir un soutien vital pour améliorer l’alimentation
des enfants pendant les urgences.108 Les programmes
de protection sociale peuvent également être utilisés
pour encourager l’utilisation des services de santé
et de nutrition. La qualité de ces programmes est
essentielle : des programmes de protection sociale
bien planifiés, conçus et mis en œuvre sont les plus
efficaces pour cibler les ménages vulnérables et en
situation d’insécurité alimentaire et influencer les
comportements.
4.2.4 Disponibilité, qualité, abordabilité et
utilisation des services d’eau et d’assainissement :
L’accès aux services de base d’eau, d’assainissement
et d’hygiène (EHA) dans les ménages, les
communautés et les structures de santé améliore
les comportements d’hygiène et d’assainissement
et garantit la sécurité sanitaire des aliments de
complément. La disponibilité d’installations sanitaires,
de collecte d’ordures, d’eau potable et d’autres
services d’assainissement réduit le risque de
contamination des ustensiles d’alimentation et des
aliments de complément. En revanche, les longues
distances à parcourir jusqu’à une source d’eau
potable et les coûts élevés des services d’eau et
d’assainissement peuvent limiter l’accès et conduire
les donneurs de soins à utiliser des services de faible
qualité.
4.3 PR ATIQUES ADÉQUATES

Les pratiques d’alimentation, de soins et

d’hygiène des donneurs de soins sont
des déterminants clés de la qualité de
l’alimentation des jeunes enfants. Ces
pratiques dépendent des connaissances
et du temps des donneurs de soins, de la
dynamique des ménages et des normes
sociales.

4.3.1 Connaissances des donneurs de soins :

Les connaissances et les comportements des
donneurs de soins sur la façon de produire,
de conserver, de transformer et d’utiliser
des aliments nutritifs sont un déterminant
important de l’alimentation des enfants.109
Le manque de connaissances et d’expérience
réduit la capacité des donneurs de soins à
prendre des décisions d’achat appropriées et
limite leur acceptation et utilisation de divers
aliments.110

4.3.2 Temps des donneurs de soins :

Les responsabilités professionnelles et
domestiques limitent le temps des donneurs
de soins et affectent leur capacité à préparer
et à donner des aliments nutritifs à la
fréquence recommandée. Les femmes sont
les principaux donneurs de soins des jeunes
enfants dans la plupart des contextes et
généralement, leur temps est consacré aux
tâches ménagères, tels que la collecte de
bois de chauffage ou d’eau, le travail agricole
et d’autres emplois non agricoles, ce qui leur
laisse peu de temps et d’énergie pour la garde
des enfants. Dans les zones urbaines, les
parents qui travaillent ont des contraintes de
temps importantes pour préparer des repas
nutritifs et nourrir fréquemment leurs enfants.
Le choix des aliments de complément est
donc souvent influencé par la commodité et
le désir d’équilibrer le temps de préparation
des aliments avec les autres exigences du
ménage.
4.3.3 Dynamique des ménages :
L’alimentation des enfants est déterminée
par la distribution de nourriture au sein du
ménage, la priorité accordée aux régimes
alimentaires nutritifs pour les enfants, le
pouvoir de décision des femmes dans l’achat de nourriture
et les préférences de genre pour l’alimentation des enfants.
La capacité du donneur de soins à fournir une alimentation
et des soins appropriés à son jeune enfant est également
influencée par des facteurs tels que le stress, le bien-
être émotionnel et la santé mentale.111 Cette dynamique
intra-ménage peut être améliorée avec le soutien des
programmes de protection sociale, des interventions pour
soutenir les soins aux donneurs de soins, ainsi que par le
biais de programmes de santé et de nutrition sensibles au
genre qui favorisent l’autonomisation des femmes et la
participation des hommes à l’alimentation, aux soins et à
l’éducation des enfants.112
4.3.4 Normes sociales : Les normes sociales et culturelles
influencent ce que les enfants mangent, le moment et la
façon dont ils sont nourris.106, 113, 114 Les connaissances, les
croyances et les comportements des membres de la famille
(en particulier les mères, les pères, les grands-mères et
les femmes âgées) influencent fortement les pratiques
d’alimentation de complément 115, 116 et la demande de
services de santé.

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   21
 5.
Evidences sur
l´amélioration
du régime
alimentaire des
jeunes enfants

22   Guide Programmatique de l’UNICEF

Cette section présente les principales interventions pour
améliorer l’alimentation des jeunes enfants et décrit
les évidences qui les sous-tendent. L’annexe 1 résume
des évidences supplémentaires de l’efficacité de ces
interventions pour améliorer la croissance de l’enfant.
5.1 CONSEILS EN NUTRITION ET
COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT
SOCIAL ET COMPORTEMENTAL
Les conseils en nutrition et la communication pour
le changement social et comportemental (CCSC)
impliquent l’utilisation stratégique d’approches de
communication à travers divers canaux pour promouvoir
des changements dans les connaissances, les attitudes,
les normes, les croyances et les comportements.117
À ce jour, le conseil en nutrition et la CCSC ont été
les principales approches utilisées pour améliorer les
pratiques d’alimentation de complément.
Les conseils en nutrition et la CCSC, donnés seuls
ou en combinaison avec d’autres interventions, sont
efficaces pour améliorer les pratiques d’alimentation
de complément, les connaissances des donneurs de
soins sur les pratiques d’alimentation et les résultats
nutritionnels 118, 119. Ils sont également efficaces pour
améliorer la diversité alimentaire, la consommation
d’aliments riches en fer, la consommation d’un régime
alimentaire minimum acceptable et la croissance de
l’enfant (tels que le T/A et le P/A) 99, 101, 120-124. Bien que
les conseils en nutrition et la CCSC puissent améliorer
l’alimentation de complément, leur efficacité dépend
de l’accès à des aliments diversifiés et nutritifs pour les
ménages 101.
Pour avoir un impact, les conseils en nutrition et la CCSC
doivent être intensifs, soutenus, orientés vers l’action
et intégrés dans la prestation de services de santé
de routine 99, 122. Cela comprend des messages clairs,
fournis avec la cohérence et l’intensité souhaitée via
plusieurs canaux de communication. L’Encadré 3 donne
un aperçu des meilleures pratiques basées sur des
évidences soutenant le conseil en nutrition et la CCSC
pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   23
5.2 CONSEIL ET ÉDUCATION SUR
L’ALIMENTATION ACTIVE DE L’ENFANT ET
LA STIMULATION
L’alimentation active de l’enfant se produit lorsque les
donneurs de soins encouragent les enfants à manger,
leur donnent à manger en réponse à leurs signaux
d’appétit et de satiété et les nourrissent avec soins. Des
conseils sur l’alimentation active peuvent permettre
à l’enfant de s’alimenter seul, améliorer l’apport en
nutriments et réduire le risque de sous-nutrition et de
surpoids 77, 125, 126. La croissance et le développement
du cerveau dépendent d’une bonne nutrition, d’une
stimulation et d’une réactivité émotionnelle du donneur
de soins. Par conséquent, aider les donneurs de soins à
utiliser les repas comme une opportunité d’interaction
sociale peut améliorer la croissance et le développement
de l’enfant 76, 127. Des évidences supplémentaires sont
nécessaires pour comprendre comment les interventions
d’alimentation active de l’enfant peuvent être intégrées
et élargies dans le cadre de programmes d’alimentation
de complément dans divers contextes, et comment une
alimentation non réactive peut contribuer au surpoids
chez l’enfant 75, 128, 129.
5.3 ACCÈS À DES ALIMENTS DE
COMPLÉMENT DIVERSIFIÉS ET NUTRITIFS
AU NIVEAU DES MÉNAGES
Les interventions visant à améliorer l’accès à des
aliments nutritifs au niveau des ménages sont
essentielles pour soutenir une croissance et un
développement optimaux des jeunes enfants. Une
étude réalisée dans un contexte de taux élevé de
retard de croissance, a montré que le fait de donner un
œuf par jour aux jeunes enfants pendant une période
de six mois a amélioré leur croissance (L/A et P/A) et
diminué le retard de croissance 130. Un suivi longitudinal
après deux ans a montré une réduction continue du
retard de croissance. Cependant, les effets sur la
croissance linéaire n’ont pas été durables 131. Dans
d’autres contextes, les suppléments de viande 132 et
les modifications alimentaires (par la production et la
consommation d’aliments d’origine animale et de fruits
Encadré 3
Bonnes pratiques pour améliorer l’efficacité des conseils en nutrition
et de la CCSC dans l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants
 Identifier les comportements
prioritaires d’alimentation
de complément à l’aide de
recherches formatives et
d’approches qualitatives pour
comprendre les déterminants
sous-jacents d’une mauvaise
alimentation et des mauvaises
pratiques alimentaires, l’accès
à des aliments de complément
nutritifs et abordables et les
principaux facteurs influençant
les comportements.
 Concevoir des interventions
et hiérarchiser les actions pour
éliminer les principaux obstacles
à une alimentation de qualité
pour les jeunes enfants.
 Tester les principales
approches de programmation,
les messages, le contenu de
formation et de communication
et les outils de faisabilité,
d’acceptabilité et de clarté,
avant la mise en œuvre à grande
échelle.
 Sélectionner plusieurs
canaux de communication pour
délivrer des messages cohérents
et obtenir la couverture, la
qualité, l’intensité et l’échelle
souhaitées99; intégrer les outils
24   Guide Programmatique de l’UNICEF
existants (par ex. les vidéos
sur les premiers aliments)
et l’utilisation d’approches
innovantes (par ex. les médias
numériques et sociaux), lorsque
c’est possible.
 Aligner les messages clés sur
le renforcement des capacités
des prestataires de services,
des agents de première ligne
et d’autres influenceurs clés
au niveau des ménages, des
communautés et des structures
de santé, en ciblant les capacités
techniques et fonctionnelles ;
et effectuer des évaluations
continues des besoins, une
supervision et un suivi de
soutien.
 Initier le conseil en nutrition
et la CCSC avant que les enfants
n’atteignent l’âge de 6 mois
pour aborder l’introduction en
temps opportun des aliments
et continuer les messages
adaptés à l’âge jusqu’à 24 mois,
notamment avec les membres de
la famille qui sont impliqués dans
l’alimentation ou influencent
l’environnement alimentaire et
domestique.
 Mener des sessions de
conseils en nutrition de facon
individuelle ou en groupe, en
fonction du contexte, et inclure
des démonstrations culinaires
sur l’alimentation et des
opportunités de résolution de
problèmes entre pairs (par ex.
via des groupes de soutien aux
mères).
 Promouvoir la collaboration
entre le personnel de santé
rémunéré, les agents de
première ligne et les bénévoles
pour atteindre le nombre
souhaité de séances de counseil
en nutrition.
 Mettre en œuvre le conseil
en nutrition et la CCSC en
collaboration avec d’autres
interventions basées sur
des évidences, telles que
des approches basées
sur l’alimentation ou des
interventions de renforcement
des systèmes.
 Maintenir des conseils en
nutritions compréhensifs et des
approches de CCSC pendant au
moins deux ans, avec un suivi et
des ajustements continus 122, et
documenter les apprentissages.
rouge orangé comme les papayes et les mangues)
ont amélioré la diversité alimentaire. Ces interventions
ont également amélioré la croissance linéaire et réduit
l’anémie et d’autres carences en micronutriments 124.
Des évidences supplémentaires prenant en compte
différents contextes programmatiques sont nécessaires
pour comprendre la façon dont ces interventions peuvent
être mises à l’échelle pour améliorer l’alimentation des
enfants.
L’amélioration de la production agricole d’aliments
nutritifs est un autre moyen d’améliorer l’accès aux
régimes alimentaires diversfiés des enfants. Le soutien
par le biais des intrants agricoles et des services de
vulgarisation, du petit élevage et de la production
alimentaire de subsistance a montré qu’il améliorait
la disponibilité d’aliments de complément nutritifs et
sains 84, 133, 134. La production agricole à elle seule ne
peut pas suffire pour améliorer les résultats nutritionnels
des enfants. Cependant, lorsqu’elle est combinée à des
conseils en nutrition, à la CCSC, à des visites à domicile
et à des démonstrations culinaires, les interventions
agricoles peuvent améliorer les connaissances des
donneurs de soins, améliorer les pratiques d’alimentation
et augmenter la probabilité que les enfants reçoivent
le régime alimentaire minimum acceptable 84, 135, 136.
Il a également été démontré que ces interventions
améliorent la croissance, les niveaux d’hémoglobine et
l’apport en nutriments des jeunes enfants 133, 135-137.
5.4 UTILISATION DE SUPPLÉMENTS
MINÉRAUX ET VITAMINIQUES DANS LES
CONTEXTES DE RÉGIMES ALIMENTAIRES
PAUVRES EN NUTRIMENTS
Lorsqu’ils sont intégrés dans des programmes
visant à améliorer l’alimentation de complément, des
suppléments de vitamines et de minéraux tels que
les poudes de micronutriments (PMN) peuvent être
ajoutés aux aliments préparés à domicile pour améliorer
la qualité de l’alimentation des enfants en fournissant
des nutriments adéquats pour prévenir les carences en
micronutriments. * L’OMS recommande la fortification
à domicile avec des PMN contenant du fer pour les
jeunes enfants dans les milieux où les aliments riches
en nutriments sont inaccessibles ou inabordables, ou
lorsque la prévalence de l’anémie chez les enfants est
supérieure à 20 % 138. L’intégration des PMN dans
* Certains pays peuvent intégrer dans leurs programmes l’utilisation
d’autres suppléments de minéraux et de vitamines tels que les sirops
de micronutriments multiples ou les comprimés à croquer pour les
jeunes enfants. Cependant, cela n’est pas abordé par le Guide Pro-
grammatique.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   25
les programmes d’ANJE doit toujours être combinée
avec des conseils sur leur utilisation et une éducation
nutritionnelle pour améliorer les pratiques d’alimentation
de complément.
Il existe des évidences solides pour soutenir l’efficacité
des PMN dans la prévention de l’anémie et de la
carence en fer chez les enfants âgés de 6 à 23
mois 139, 143. Il a été démontré que l’intégration des
PMN dans les programmes d’ANJE encourage la
participation 144, augmente les connaissances des
donneurs de soins sur une alimentation de complément
appropriée142, 145, améliore la cohérence des aliments de
complément 146, 147, favorise l’introduction opportune des
aliments solides à l’âge de 6 mois, améliore la diversité
alimentaire et les indicateurs d’alimentation basés sur
la population 142, 148. Cela peut également augmenter la
croissance linéaire chez les enfants 149. Les stratégies de
mise en œuvre des PMN ne doivent pas être mises en
œuvre isolément mais intégrées dans tous les domaines
du programme d’ANJE, notamment l’élaboration de
politiques, la recherche formative, les mécanismes
de prestation, la CCSC et le suivi et l’évaluation pour
garantir qu’ils renforcent les pratiques d’alimentation de
complément appropriées 150.
5.5 ACCÈS AUX ALIMENTS ENRICHIS
CONFORMÉMENT AUX NORMES
INTERNATIONALES ET NATIONALES
Les aliments enrichis peuvent améliorer l’alimentation de
complément et l’état nutritionnel des enfants dans les
contextes où les régimes sont souvent de faible valeur
nutritive et l’accès à une diversité d’aliments est limité.7
La promotion de l’accès à des aliments de complément
enrichis, avec ou sans conseils nutritionnels, peut
améliorer la croissance linéaire des enfants dans les
situations d’insécurité alimentaire 123, bien que davantage
d’évidences soient nécessaires dans les contextes de
sécurité alimentaire. Les aliments composés enrichis
contenant des céréales et des légumineuses disponibles
localement (comme le mélange maïs-soja) se sont
révélés particulièrement efficaces dans les interventions
humanitaires 151, 152. La fourniture de produits enrichis
spécialisés, tels que des suppléments nutritifs à base de
lipides en petite quantité (SNL-PQ), en combinaison avec
des conseils en nutrition et la CCSC, peut également
améliorer les pratiques alimentaires, bien que leur
impact sur l’amélioration de la diversité alimentaire soit
limité 153. Les données récentes des pays à revenu
faible ou intermédiaire 154 montrent que les SNL-PQ
intégrés dans l’alimentation de complément, ont le
potentiel d’améliorer les résultats de croissance (retard
de croissance, émaciation et insuffisance pondérale)
et l’anémie chez les jeunes enfants. Cependant, ces
produits sont coûteux et leur intégration dans un
programme peut entraîner des coûts prohibitifs.

Les interventions visant à améliorer l’accès aux aliments

de complément enrichis doivent être mises en œuvre
conformément aux réglementations internationales
et nationales, notamment le Code international de
commercialisation des substituts du lait maternel et les
résolutions pertinentes de l’AMS, et les Orientations
de l’OMS destinées à mettre un terme aux formes
inappropriées de promotion des aliments pour
nourrissons et jeunes enfants de 2016 (Encadré 4).

5.6 ACCÈS À DES ALIMENTS ABORDABLES

ET NUTRITIFS GRÂCE AUX PROGRAMMES
DE PROTECTION SOCIALE ET AUX
SERVICES DE CONSEILS

Les programmes de protection sociale peuvent améliorer

l’accès à des aliments de complément abordables et
nutritifs et à des services de conseils en nutrition pour
les ménages vulnérables. Les services de protection
sociale sensibles à la nutrition, tels que les transferts
monétaires, le microcrédit intégré et l’éducation
5.7 ACCÈS À L’EAU POTABLE ET À DES
nutritionnelle peuvent améliorer la sécurité alimentaire
ENVIRONNEMENTS DOMESTIQUES
des ménages, la diversité alimentaire et l’autonomisation
PROPRES POUR LES JEUNES ENFANTS
des donneurs de soins 105, 155. Ils s’attaquent également
à certaines des causes fondamentales de la malnutrition
Les conseil en nutrition et la CCSC sur les pratiques
infantile en réduisant les écarts d’accès économique et
d’alimentation recommandées, ainsi que l’accès aux
en encourageant la prise de décisions par les femmes.
services EHA de base pour les ménages, peuvent
Certains types de programmes de protection sociale,
améliorer les connaissances des donneurs de soins
tels que les transferts monétaires, peuvent augmenter le
sur les comportements d’hygiène et d’assainissement
budget des ménages pour l’achat de nourriture, ce qui à
recommandés et réduire la contamination fécale des
son tour influence ce que les enfants mangent 156. Dans
aliments de complément 162-165.
les contextes humanitaires, les transferts monétaires
peuvent empêcher des réponses d’adaptation négatives
Les évidences montrent que l’accès à l’assainissement
à la pénurie alimentaire (comme la réduction du nombre
au niveau communautaire a un impact plus important
de repas par jour), améliorer l’apport alimentaire et
sur les résultats nutritionnels que l’accès au niveau
l’accès à une diversité d’aliments pour les enfants 157.
des ménages 166. Ainsi, les approches nutrition et EHA
à l’échelle communautaire peuvent être essentielles
L’intégration du conseil en nutrition et de la CCSC dans
pour réduire considérablement la contamination
les programmes de protection sociale est essentielle
de l’environnement et améliorer l’alimentation des
pour s’assurer que les ressources fournies aux ménages
enfants. Il est essentiel de comprendre lesquelles
soient utilisées pour améliorer l’alimentation des
des voies fécales/orales sont les plus déterminantes
jeunes enfants. Les approches courantes incluent la
dans un contexte donné et de s’assurer qu’elles sont
combinaison de transferts monétaires avec des conseils
correctement ciblées dans la conception du programme.
en nutrition 158, 159, et la fourniture d’aliments enrichis,
Des évidences supplémentaires sont nécessaires à
de services de santé curatifs et préventifs (tels que les
partir de la recherche opérationnelle et des contextes
vaccinations), la promotion de la croissance 160, les visites
programmatiques pour comprendre la conception et la
de routine 161, et les PMN 158.
mise à l’échelle les plus efficaces de ces programmes
intégrés.

26   Guide Programmatique de l’UNICEF

Encadré 4

Lutter contre la promotion inappropriée des aliments pour

nourrissons et jeunes enfants
En 2016, l’OMS a élaboré les Directives pour mettre fin à la promotion inappropriée des aliments pour
nourrissons et jeunes enfants 44, 167. Le Guide couvre tous les aliments et boissons commercialisés comme étant
appropriés à l’alimentation des enfants âgés de 6 à 36 mois. Les produits sont considérés comme « vendus
comme étant appropriés » pour ce groupe d’âge s’ils :

• sont étiquetés avec les mots
bébé/nourrisson/enfant en bas
âge/jeune enfant ;
• recommandent un âge de
consommation inférieur à 3
ans ;
• utilisent une image d’un
enfant qui semble avoir 3 ans
ou moins ou qui se nourrit
avec un biberon ; ou
• sont présentés de toute autre
manière comme appropriés
aux enfants de moins de 3
ans.
Le Guide définit la « promotion
» comme la communication
de messages conçus pour
persuader ou encourager l’achat
ou la consommation d’un
produit ou pour faire connaître
une marque. Cela comprend
les activités et les supports
publicitaires, les promotions
non publicitaires (telles que les
affichages spéciaux, les ventes,
les coupons de réduction et les
remises, les produits d’appel
et les ventes liées), ainsi que
l’étiquetage, l’emballage et les
allégations. Le Guide contient
sept recommandations :
1. Une alimentation optimale du
nourrisson et du jeune enfant
doit être encouragée sur la base
des principes directeurs de
l’alimentation de complément et
de l’alimentation des enfants non
allaités âgés de 6 à 24 mois, en
mettant l’accent sur les aliments
riches en nutriments, préparés
à la maison et disponibles
localement.
2. Les produits qui fonctionnent
comme substituts du lait
maternel ne doivent pas être
promus.
3. Les aliments pour nourrissons
et jeunes enfants qui ne
fonctionnent pas comme des
substituts du lait maternel
ne doivent être promus que
s’ils répondent à toutes les
normes nationales, régionales
et internationales pertinentes
en matière de composition, de
sécurité sanitaire, de qualité
et de valeur nutritive, et s’ils
sont conformes aux directives
alimentaires nationales.
4. Les messages utilisés pour
promouvoir les aliments pour les
nourrissons et les jeunes enfants
doivent soutenir une alimentation
optimale et ne pas inclure des
messages inappropriés.
5. Il ne doit pas y avoir de
promotion croisée des substituts
du lait maternel indirectement
via la promotion d’aliments pour
nourrissons et jeunes enfants.
6. Les entreprises qui
commercialisent des aliments
pour nourrissons et jeunes
enfants ne doivent pas créer
de conflits d’intérêts dans les
structures de santé ou dans
l’ensemble des systèmes de
santé. Les agents de santé,
les systèmes de santé, les
associations des professionnels
de la santé et les organisations
non gouvernementales doivent
éviter de tels conflits d’intérêts.
7. L’ensemble des
recommandations de l’OMS
sur la commercialisation des
aliments et des boissons
non alcoolisées destinés aux
enfants 168 doit être pleinement
mis en œuvre, en veillant
particulièrement à ce que les
lieux de rassemblement des
nourrissons et des jeunes enfants
soient exempts de toute forme
de commercialisation d’aliments
riches en graisses, en sucres ou
en sel.

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   27
 6.
Cadre d’action
pour améliorer
l’alimentation
des jeunes
enfants pendant
la période de
l’alimentation de
complément

28   Guide Programmatique de l’UNICEF

Pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants, les pays
doivent mettre en œuvre des programmes reposant sur
des interventions basées sur des évidences (décrites
dans la section 5) à grande échelle, avec qualité et équité.
Pour obtenir l’impact souhaité, ces interventions doivent
être conçues et mises en œuvre pour répondre aux
déterminants spécifiques au contexte sur l’alimentation
des enfants. Ces interventions seront mises en œuvre
à travers un ou plusieurs systèmes - alimentaire, santé,
eau et assainissement et protection sociale (détails à la
section 6.2).
Le Cadre d’Action pour améliorer l’alimentation des
jeunes enfants pendant la période de l’alimentation de
complément (ci-après dénommé le Cadre d’Action) est
un outil pour faciliter la programmation afin d’améliorer
l’alimentation des enfants âgés de 6 à 23 mois.
L’application du Cadre d’Action facilite une analyse
systématique des déterminants spécifiques au contexte
de régimes alimentaires inadéquats pendant la période
de l’alimentation de complément et priorise les actions
stratégiques pour y remédier à travers des systèmes
pertinents (Figure 4). Le Cadre d’Action permet au
personnel de l’UNICEF travaillant dans les bureaux
régionaux et des pays d’appuyer les gouvernements et
les partenaires dans la conception, la mise en œuvre et
le suivi des programmes basés sur des évidences en
vue d’améliorer l’alimentation des jeunes enfants.
6.1 ÉLÉMENTS DU CADRE D’ACTION
Le Cadre d’Action comprend sept éléments qui
interagissent pour faciliter la conception et la mise
en œuvre de programmes basés sur des évidences.
Cette section décrit ces éléments et la façon dont ils
contribuent aux résultats d’une alimentation adéquate,
saine, abordable et durable (régime alimentaire adéquat)
pour les jeunes enfants.
6.1.1. Analyse de la situation pour comprendre le
statut et les déterminants de l’alimentation des
jeunes enfants
L’analyse de la situation est la première étape de la
conception d’un programme basé sur des évidences.
Une solide analyse de la situation aide l’équipe nationale
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   29
à identifier les déterminants spécifiques au contexte
sur l’alimentation des enfants et à prioriser les actions
stratégiques. L’analyse de la situation des programmes
d’alimentation de complément implique une analyse
systématique du statut, des tendances et des facteurs
de mauvaise alimentation des jeunes enfants. Elle doit
se faire par une analyse des données quantitatives
et qualitatives (par ex. enquêtes démographiques
et de santé, enquêtes nationales de nutrition,
d’autres enquêtes et études nationales et locales),
l’environnement politique, la prestation de services de
programme existante et des entretiens avec des acteurs
au sein du gouvernement, des agences des Nations
Unies et des organisations non gouvernementales.
Les obstacles à une alimentation adéquate doivent
être évalués par une analyse du marché des aliments
disponibles localement, notamment leur disponibilité et
leur promotion, et les perceptions du public concernant
les aliments de complément commercialisés (voir les
Annexes 3 et 4). Une cartographie des acteurs et des
partenariats dans le pays est un élément essentiel
de l’analyse de la situation. Elle doit être entreprise
à travers un processus de recherche de consensus
avec le gouvernement et les partenaires. L’implication
des acteurs nationaux dans ce processus favorise
l’appropriation nationale et la durabilité du programme.
Les évidences sur les modes de consommation
alimentaire, le coût de l’alimentation et les analyses
des carences nutritionnelles chez les enfants âgés de
6 à 23 mois doivent également être considérés pour
comprendre l’ampleur des contraintes alimentaires
169-171
. L’annexe 2 décrit certains outils disponibles pour
faciliter ces analyses. Dans les contextes d’urgence, il
est également important de comprendre les carences
nutritionnelles préexistantes par rapport à celles qui
ont été exacerbées par la situation. Il est également
nécessaire de comprendre les risques inhérents
aux contextes d’urgence et d’identifier les actions
nécessaires pour renforcer les systèmes ou améliorer
la préparation afin de garantir une extension ou une
réduction des programmes dans le cadre de la réponse
(voir Encadré 7).
 Cadre d’Action pour l’Amélioration des Régimes Alimentaires des
Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément

DÉTERMINANTS A C T I O N S S T R AT É G I Q U E S M I S E S E N Œ U V R E À T R AV E R S L E S S Y S T È M E S R É S U LTAT

ALIMENTS SYSTÈME SYSTÈME

ADÉQUATS SYSTÈME SYSTÈME
EAU & ASSAI- PROTECTION Régime

30   Guide Programmatique de l’UNICEF

ALIMENTAIRE SANTÉ
NISSEMENT SOCIALE alimentaire
Améliorer la Améliorer la Améliorer la Améliorer la adéquat pour les
disponibilité, disponibilité, la disponibilité, la disponibilité, la jeunes enfants
l'accessibilité qualité, qualité, qualité, 6–23 mois
géographique et l'accessibilité l'accessibilité l'accessibilité
SERVICES
financière, le financière et financière et financière et
ADÉQUATS l'utilisation de l'eau
caractère l'utilisation des l'utilisation
potable, des
attractif des services de services et des d'aliments et de
aliments pour santé et de pratiques services
les jeunes nutrition pour adéquats pour Amélioration
d'hygiène et
durable de l'accès
enfants les jeunes d'assainissement les jeunes
et de la consommation
PRATIQUES enfants pour les jeunes enfants
enfants d’aliments
ADÉQUATES nutritifs, sains
AVEC DES Institutionnel Communautaire/
ACTIONS Politique
et abordables
(Public et privé) Ménage/Individuel pour les jeunes

ANALYSE DE LA SITUATION
AU NIVEAU:
enfants

C O N T E X T E P R O G R A M M AT I Q U E
Évaluer les principaux gaps, (Situation de la sécurité alimentaire, Crises Humanitaires, Instabilité politique et économique, etc..)
goulots et barrières
S U I V I , E VA L UAT I O N & A P P R E N T I S S AG E

Figure 4 : Cadre d’Action pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants pendant la période de l’alimentation de complément
Analyse de la situation
Revue des données quantitatives et qualitatives

1. 2. 3. 4.
Indicateurs sur Analyse des politiques Mise en œuvre des Offre de services relatifs
l´alimentation de dans les secteurs de la programmes aux connaissances
complément santé, nutrition, protection
(Statut, tendances et sociale et agriculture (et
prédicteurs) autres si pertinent)

5. 6. 7. 8.
Cartographie des Consommation Barrières à un accès Composition et
acteurs alimentaire, gap en adéquat à des aliments de commercialisation des
nutriments et coût des complément - sur les aliments de complément
régimes alimentaires marchés et au niveau des produits localement et
ménages commercialisés

Figure 5 : Principales composantes de l’analyse de la situation pour les programmes visant à améliorer
l’alimentation des jeunes enfants

Les principaux éléments d’une analyse de la situation
de l’alimentation de complément sont illustrés
à la Figure 5. L’Annexe 3 fournit des questions
d’orientation clés pour chacune de ces composantes.
6.1.2 Déterminants et facteurs de l’alimentation
des jeunes enfants
Comme indiqué à la section 4, des aliments adéquats,
des services adéquats et des pratiques adéquates
sont les déterminants sous-jacents d’une alimentation
adéquate pour les jeunes enfants. Ces déterminants
proviennent des facteurs contextuels (par ex. vecteurs)
qui permettent ou empêchent l’accès à l’enfant et la
consommation régulière d’une alimentation adéquate,
saine, abordable et durable.
Une analyse approfondie des gaps, des goulots
d’étranglement et des obstacles à des aliments, des
pratiques et des services adéquats est essentielle
pour cerner les raisons pour lesquelles l’alimentation
des jeunes enfants ne s’améliore pas dans un contexte
particulier. Idéalement, ce processus doit être intégré
à l’analyse de la situation du pays et prendre en
compte : (1) l’environnement politique (politiques,
législation, collaboration multisectorielle, redevabilité) ;
(2) la capacité institutionnelle à planifier, financer
et mettre en œuvre ; et (3) les comportements au
niveau du ménage (l’autonomisation des femmes, la
dynamique intra-ménage et les rôles de genre).
L’analyse de la situation dans un pays peut mettre
en évidence le manque d’accès à une diversité
d’ aliments au niveau des ménages comme
déterminant clé d’une alimentation inadéquate
des enfants. Une analyse plus approfondie peut
révéler que les politiques nationales ne répondent
pas aux besoins des enfants, les lacunes dans les
capacités institutionnelles limitent la prestation de
services, l’absence de directives alimentaires limite
la production d’une diversité d’aliments et le rôle des
femmes dans l’agriculture restreint leur temps pour
l’alimentation et les soins des enfants.

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   31
 Encadré 5
Renforcement des systèmes pour améliorer
l’alimentation des jeunes enfants
Le renforcement des systèmes est un principe
directeur de programme de l’UNICEF dans
tous les contextes. Il s’agit de développer la
capacité institutionnelle du gouvernement
à mettre en œuvre et suivre les actions
visant à améliorer l’alimentation des enfants,
notamment en soutenant le développement
des capacités en ressources humaines, à
améliorer la prestation de services, à élaborer
6.1.3 Mise en œuvre d’actions stratégiques à
travers des systèmes
La mise en œuvre d’actions stratégiques pour
atteindre les résultats d’une alimentation adéquate
pour les jeunes enfants nécessitera que l’UNICEF
influence et exploite le potentiel de quatre
systèmes : alimentaire, santé, eau et assainissement,
et protection sociale. La section 6.2 explore de façon
plus détaillée ces actions spécifiques au système.
Les actions stratégiques visent à combler les
lacunes, les goulots d’étranglement et les
obstacles propres à une alimentation adéquate des
jeunes enfants. En donnant la priorité aux actions
stratégiques, les bureaux de pays de l’UNICEF
doivent tenir compte des interventions basées sur
des évidences pour l’amélioration de l’alimentation
des jeunes enfants, du contexte programmatique
(décrit ci-dessous), de l’avantage comparatif de
l’UNICEF, des ressources humaines et financières,
de l’accès aux ressources dans le pays et des
activités prévues par les partenaires et acteurs.
Les actions priorisées au niveau des pays
doivent être spécifiques, chiffrées et inclure des
redevabilités pour les différents acteurs, notamment
le gouvernement et les partenaires. Cela devrait se
faire par le biais d’un processus de consultation,
de préférence via les plateformes nationales de
coordination de la nutrition telles que le mouvement
Scaling Up Nutrition et les plateformes de Cluster
Nutrition.
Au niveau politique, les actions peuvent impliquer le
32   Guide Programmatique de l’UNICEF
des normes et des directives, à établir des
systèmes d’information et de redevabilité, et
à améliorer la gouvernance et le financement.
Lorsque les efforts de renforcement des
systèmes sont maintenus pendant les
situations d’urgence, ils peuvent promouvoir
la résilience des communautés et aider à
institutionnaliser les actions visant à améliorer
l’alimentation des enfants à long terme.
plaidoyer en faveur de politiques, législations, plans,
budgets, coordination, partenariats et mécanismes de
redevabilité pour améliorer l’alimentation des jeunes
enfants. Ce sont des éléments essentiels pour un
environnement favorable renforcé qui peut catalyser le
changement au niveau pays (voir Encadré 6).
Au niveau institutionnel, les actions peuvent impliquer
le renforcement des systèmes afin de booster la
capacité institutionnelle du gouvernement à fournir et
à suivre des actions basées sur des évidences pour
améliorer l’alimentation des enfants (voir Encadré 5).
6.1.4 Contexte programmatique
Le contexte programmatique est défini comme le
cadre dans lequel le programme national est mis
en œuvre. Il prend en compte les caractéristiques
contextuelles telles que l’insécurité alimentaire,
les urgences, l’urbanisation et l’instabilité politique
et économique. L’Encadré 7 illustre comment
l’insécurité alimentaire, les crises humanitaires
et le double fardeau de la malnutrition peuvent
influencer la priorisation des actions stratégiques
au niveau national.
6.1.5 Suivi, évaluation et apprentissage
Le suivi, l’évaluation et l’apprentissage (SEA) sont
au cœur de la conception et de la mise en œuvre
des programmes d’alimentation de complément.
De plus amples informations sont fournies à la
section 7.
Encadré 6

Les éléments fondamentaux d’un environnement favorable pour

l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants
Cadres politique et légal favorables
Une analyse des politiques est une première
étape importante pour identifier les lacunes
dans les politiques et les cadres légaux
influant sur des résultats de l’alimentation
de complément et plaider auprès du
gouvernement pour les combler (Annexe 3).
Fournir un soutien technique au gouvernement
est également essentiel à la formulation
de politiques et de législations nationales
complètes, ainsi qu’à leur mise en œuvre, leur
suivi, leur application et leur évaluation.
Renforcement de la coordination institutionnelle
L’amélioration de l’alimentation des jeunes
enfants implique une prestation de services
coordonnée dans tous les secteurs, tels
que la santé, l’agriculture, la protection
sociale, l’eau et l’assainissement et le secteur
privé. Cela implique le renforcement des
plans multisectoriels, des budgets et de la
coordination, ainsi qu’une cartographie des
acteurs et une définition claire des rôles et des
responsabilités des acteurs gouvernementaux
et non étatiques dans la réalisation des
résultats prévus.
Comprendre et modifier les normes sociales et
culturelles sur l’alimentation des jeunes enfants
L’amélioration de l’alimentation des jeunes
enfants implique également d’analyser et
d’essayer de changer les normes sociales et
culturelles néfastes, notamment celles liées
aux rôles de genre et à la stigmatisation liée au
handicap. Une analyse de la situation peut aider
à identifier les principales normes sociales,
les croyances et les tabous qui entravent
les pratiques adéquates d’alimentation des
enfants et à les résoudre à l’aide de la CCSC.
Les principales composantes du changement
social sont la durabilité à travers l’appropriation
locale ; le renforcement de la communication ;
l’accent sur le dialogue, le débat et la
négociation ; et l’accent sur les communautés
et les familles comme agents de leur propre
changement.

Mobilisation des ressources financières

L’amélioration de l’alimentation des jeunes
enfants, implique une mobilisation des
ressources financières pour mettre en œuvre
des actions prioritaires aux niveaux national
et décentralisé dans les secteurs concernés.
Cela implique un plaidoyer et un soutien
technique au gouvernement dans l’élaboration
de plans d’action chiffrés et un plaidoyer
auprès des partenaires pour investir dans des
actions pertinentes aux niveaux national et
décentralisé.

Conception et mise en œuvre renforcées de

programmes axés sur les résultats
Fournir un soutien technique à un éventail de
ministères peut aider à renforcer les plans,
stratégies, budgets et systèmes de suivi
nationaux pour améliorer l’alimentation des
jeunes enfants. Cela comprend la promotion
de la cohérence et des liens entre les plans,
stratégies et budgets sectoriels orientés vers un
résultat nutritionnel commun.

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   33
Encadré 7
Priorisation des actions stratégiques en fonction du contexte
programmatique
A. Insécurité alimentaire
La sécurité alimentaire - mesurée
par la disponibilité, l’accessibilité,
l’utilisation et la stabilité de ces
dimensions dans le temps - est
un déterminant sous-jacent de la
mauvaise alimentation des jeunes
enfants 85. L’insécurité alimentaire
peut être chronique ou transitoire,
et peut persister à travers des
sécheresses, des famines, des
pénuries alimentaires localisées,
des prix alimentaires élevés et des
variations saisonnières 172.
Les programmes conçus dans
le contexte de l’insécurité
alimentaire doivent mettre l’accent
sur l’élimination des obstacles
à la disponibilité, à l’accès et à
l’utilisation d’aliments nutritifs
abordables, en tenant compte
des fluctuations saisonnières et
de la capacité des systèmes à
les fournir. Les actions peuvent
inclure l’amélioration des options
de stockage, de transformation et
d’emballage des aliments riches
en nutriments, la stimulation de la
production alimentaire en période
de soudure (par ex. grâce au jardin
familial), la fourniture d’aliments
enrichis ou de suppléments de
vitamines et minéraux, et le
renforcement des liens avec les
programmes de protection sociale
et des conseils en nutrition.
B. Crises humanitaires
Les situations humanitaires sont
caractérisées par un accès limité
à des aliments sains et à de l’eau
potable et une interruption des
services de santé de base.173 Les
problèmes de sécurité, le stress, le
manque d’accès aux combustibles
* Le double fardeau fait référence à l’existence simultanée de multiples formes de sous-nutrition et de surpoids au sein des individus, des
ménages et des populations à différents moments du cycle de vie.
34   Guide Programmatique de l’UNICEF
de cuisson et le manque d’accès
à un environnement propre
peuvent affecter la capacité
des donneurs de soins à fournir
des aliments de complément
sains et nutritifs aux enfants.
L’amélioration de l’alimentation
des enfants pendant les situations
d’urgence nécessite une réponse
basée sur une solide analyse de
la situation, des systèmes avec
les capacités requises et les
ressources disponibles. L’approche
doit impliquer le renforcement
des capacités institutionnelles
et le soutien au gouvernement
pour atténuer les effets de la
crise humanitaire et favoriser une
reprise durable.
Dans les situations d’urgence
soudaines, les réponses
immédiates peuvent inclure une
assistance alimentaire, de l’eau
potable et du matériel de cuisine.
En cas de migration, la fourniture
d’aliments de complément
riches en nutriments à travers
les programmes d’alimentation
de complément sur place et la
distribution de rations alimentaires
pour les ménages avec de jeunes
enfants peuvent être une priorité.
Dans les situations d’urgence
économiques et à évolution
lente, garantir un accès durable
à des aliments de complément
adéquats et sains peut nécessiter
le recours à des transferts
monétaires (ou des programmes
similaires), qui peuvent être utilisés
pour augmenter les ressources
des ménages en nourriture et
améliorer l’accès aux services de
nutrition.
C. Le double fardeau
de la malnutrition
Le double fardeau de la
malnutrition * est dû à une
transition alimentaire caractérisée
par des aliments raffinés et
transformés riches en sucre, en
matières grasses et en sel et à
faible densité nutritionnelle 174.
Cela a ensuite entraîné une
augmentation de la consommation
de calories, en particulier dans
les zones urbaines des pays à
revenu faible et intermédiaire,
entraînant une augmentation des
taux du surpoids chez les enfants,
de l’obésité et des carences en
micronutriments.
L’analyse de la situation doit
évaluer à la fois la sous-nutrition et
les facteurs liés au surpoids et leur
répartition par zone géographique,
statut socio-économique et genre.
Les politiques visant à lutter contre
le double fardeau peuvent se
concentrer sur la réglementation
de la teneur nutritive des
aliments de complément
commercialisés en conformité
avec les directives alimentaires.
En outre, la promotion de régimes
alimentaires diversifiés peut
prévenir aussi bien le surpoids que
la sous-nutrition chez les enfants.
Les pays doivent également
envisager des politiques visant
à améliorer l’environnement
alimentaire extérieur (telles que
les taxes sur les boissons sucrées),
pouvant réduire le risque de
surpoids. Enfin, il est essentiel
de comprendre les motivations
derrière les décisions des
donneurs de soins à acheter des
aliments malsains.
Influencer de multiples systèmes pour assurer
des régimes alimentaires adéquats
SYSTÈME
ALIMENTAIRE
SYSTÈME
DE SANTÉ
SYSTÈME
DE MISE
SYSTÈME D´EAU,
EN ŒUVRE HYGIÈNE ET
ASSAINISSEMENT
SYSTÈME
PROTECTION
SOCIALE
6. 2 MENER DES ACTIONS STR ATÉGIQUES
À TR AVERS LES SYSTÈMES
Pour l’UNICEF, une approche systémique vise à
tirer parti du potentiel des systèmes alimentaires,
de santé, d’eau et d’assainissement et de protection
sociale * et à les rendre plus redevables des résultats
pour la nutrition des jeunes enfants. Plutôt qu’une
simple coordination entre les systèmes, une
approche systémique nécessite une vision partagée,
une planification et un suivi communs. Tirer parti
de la force de plusieurs systèmes augmente les
opportunités d’atteindre les enfants et d’améliorer
leur alimentation de manière plus complète et
systématique. En effet, chaque système a un rôle à
jouer pour atteindre les résultats d’une alimentation
adéquate pour les jeunes enfants (Figure 4).
Le Cadre d’Action peut être appliqué à chacun
des quatre systèmes afin d’identifier des actions
stratégiques pour lutter contre les barrières
de l’alimentation des enfants. En fonction des
déterminants spécifiques au pays, des actions
stratégiques et du contexte programmatique, le
pays doit identifier le ou les systèmes à utiliser pour
* Le système éducatif n’influence pas directement l’alimentation des enfants âgés de 6 à 23 mois étant donné que ces enfants ne fréquentent
pas encore l’école/le préscolaire. Par conséquent, il n’est donc pas abordé dans ce guide. Cependant, dans la mesure du possible, certaines
actions indirectement liées au système éducatif ont été intégrées dans l’ensemble du document.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   35
R É S U LTAT
Régimes alimentaires
de qualité pour les
jeunes enfants
agés de 6 à 23 mois
Accès et consommation
d´aliments nutritifs,
sains, abordables
et durables
amélioré
pour les jeunes
enfants
obtenir les résultats d’une alimentation adéquate
pour les jeunes enfants. Par exemple, l’amélioration
de l’alimentation nécessite un système alimentaire
capable de produire divers aliments locaux accessibles
aux ménages ; un système de santé avec du personnel
au niveau des structures sanitaires et communautaires
pour fournir une éducation et des conseils sur les
bonnes pratiques d’alimentation de complément ; un
système d’eau et d’assainissement qui permet une
préparation hygiénique des aliments et qui fournit de
l’eau potable comme composante essentielle d’une
alimentation saine ; et un système de protection
sociale qui aide les familles pauvres à acheter une
variété d’aliments nutritifs, à accéder aux services
essentiels de santé et de nutrition et à adopter
des pratiques positives d’alimentation, de soins et
d’hygiène.
La section ci-dessous présente un Cadre d’Action
pour chaque système. Même si chaque cadre peut
être appliqué isolément, les actions illustrées
seront souvent mises en œuvre conjointement
avec des actions à travers d’autres systèmes pour
s’attaquer aux déterminants de l’alimentation des
jeunes enfants.
 Actions à travers le Système Alimentaire
A C T I O N S S T R AT É G I Q U E S
(en collaboration avec le gouvernement, NU et autres par tenaires)

Politique Institutionnel (Public & Privé) Communautaire/Ménage/Individuel R É S U LTAT

CHAÎNE ALIMENTAIRE • Plaider auprès des ministères de l’Agriculture, • Élaborer des directives et des systèmes de suivi • Exploiter les partenariats pour soutenir l’agriculture Amélioration durable
du Commerce, de l’Industrie et des partenaires pour améliorer la mise en œuvre des politiques sensible à la nutrition, les moyens de subsistance
pour diversifier la production alimentaire avec des et soutenir la production et l’accès à des et le traitement post-récolte afin d’améliorer

36   Guide Programmatique de l’UNICEF

aliments riches en nutriments ;
• Soutenir le développement de politiques de
production, de stockage, d’enrichissement et de
biofortification des aliments locaux et commerciaux
• Influencer la production, l’emballage et la
distribution par le secteur privé des aliments de
complément convenables, nutritifs, abordables
et enrichis.
ENVRIONNEMENT • Favoriser la coordination des politiques et la
collaboration entre les secteurs afin de promouvoir
ALIMENTAIRE l’accès à des aliments diversifiés et riches en
nutriments ;
• Renforcer la législation sur les restrictions de
commercialisation, les exigences en matière
d’étiquetage, les taxes et les subventions pour les
aliments nutritifs ;
• Etablir des partenariats pour renforcer
l’environnement politique et améliorer l’accès (en
lien avec le Code et la resolution WHA 69.9).
COMPORTEMENTS DES
• Renforcer les politiques et les plans visant à
DONNEURS DE SOINS influencer la demande d’aliments nutritifs et sains
et à soutenir la prise de décision des femmes ;
• Harmoniser les stratégies et la communication
CCSC pour s’attaquer aux determinants dles
comportements des donneurs de soins ;
• Renforcer les liens avec la prestation de services de
santé et de protection sociale, y compris la CCSC.
aliments de complément nutritifs et sains ;
• Plaider auprès des ministères et des partenaires
afin d’identifier des solutions réalisables
pour renforcer l’efficacité de la chaîne
d’approvisionnement et l’enrichissement par la
recherche et le développement.
• Évaluer les marchés et les pratiques de
commercialisation pour comprendre les obstacles
à la disponibilité et à l’accès à des aliments nutritifs
et abordables ;
• Influencer les directives nationales en matière
d’alimentation pour qu’elles reflètent les besoins
nutritionnels des jeunes enfants ;
• Faciliter l’application, la réglementation et le
contrôle de la sécurité sanitaire, de la composition
nutritionnelle et des normes de commercialisation
des aliments de complément.
• Soutenir la recherche formative sur les gaps en
matière de connaissances, de compétences,
de pratiques, d’acceptabilité, d’opportunité et
d’accessibilité financière.
• Renforcer les capacités nationales et
décentralisées et les points de contact au sein
des systèmes agricoles pour faciliter des conseils
qualifiés ;
• Renforcer les liens avec d’autres plateformes de
prestation de services afin de fournir des conseils
qualifiés.
l’accès à des aliments diversifiés et abordables ;
de l’accès et de la
• Générer des évidences en faveur de la mise à
l’échelle des interventions intégrées en matière
consommation
d’agriculture, de nutrition et de moyens de
subsistance visant à améliorer l’accès à des d’aliments nutritifs,
aliments de complément diversifiés et abordables.
sains et abordables
pour les jeunes enfants
• Développer la capacité des plateformes (6–23 mois)
communautaires à accroître la demande des
consommateurs pour des aliments nutritifs, sains
et sans danger ;
• Générer des évidences en faveur de la mise à
l’échelle des innovations visant à améliorer l’accès
à des aliments nutritifs, sains et abordables,
avec le gouvernement et les petites et moyennes
entreprises locales.
Disponibilité,
• Exploiter les partenariats et générer des évidences
accessibilité
en faveur de la mise à l’échelle des approches
novatrices et communautaires visant à combler géographique et
les gaps en matière d’achat et d’utilisation des
aliments, de prise de décision par les femmes et de financière,
distribution au sein des ménages ;
• Promouvoir l’information des parents et des
personnes qui s’occupent des enfants sur la façon
et caractère attractif
de naviguer sur les étiquettes alimentaires et les
informations nutritionnelles pour l’alimentation de des aliments pour
complément.
les jeunes enfants

ANALYSE DE LA SITUATION
C O N T E X T E P R O G R A M M AT I Q U E
Évaluer les principaux gaps, Situation de sécurité alimentaire, crises humanitaires, instabilité politique et économique, etc.
goulots et barrières

S U I V I , E VA L UAT I O N & A P P R E N T I S S AG E

Figure 6 : Actions pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants à travers le système alimentaire
6.2.1 Cadre d’action à travers le système
alimentaire*
Le système alimentaire englobe tous les éléments
et activités liés à la production, la transformation,
le stockage, la distribution, la commercialisation, la
préparation et la consommation des aliments 175,
176
. Le système alimentaire comprend la chaîne
d’approvisionnement alimentaire ; l’environnement
alimentaire ; et les comportements des donneurs de
soins à l’égard des aliments qu’ils achètent et donnent à
leurs enfants 175.
Lorsque les systèmes alimentaires tiennent comptent
des enfants, ils peuvent rendre les aliments plus
disponibles, abordables, acceptables et sains. Cela
facilite les choix d’aliments nutritifs pour les donneurs
de soins 177. Lors de l’engagement avec des partenaires
pour façonner le système alimentaire, la prudence est
recommandée pour éviter les conflits d’intérêts des
entreprises qui commercialisent des aliments pour
nourrissons et enfants, comme décrit dans les Directives
de l’OMS pour mettre fin à la promotion inappropriée
des aliments pour nourrissons et jeunes enfants 178.
Cette section présente des exemples de déterminants
liés au système alimentaire qui doivent être
considérés pour améliorer l’alimentation des jeunes
enfants et complète la discussion de la section 4.
Chaîne d’approvisionnement alimentaire :
• Absence de politiques, programmes et plans
d’investissement sensibles à la nutrition ;
• Technologie et incitations limitées pour produire des
cultures riches en nutriments ;
• Limitations de technologies appropriées de gestion
post-récolte (par ex. manque d’accès au transport, à la
réfrigération, au stockage et à d’autres méthodes de
traitement, et facteurs de saisonnalité).
Environnement alimentaire :
• Disponibilité et accessibilité financières limitées des
aliments nutritifs sur les marchés locaux ;
• Mauvaise réglementation des aliments de
complément commercialisés et commercialisation
inappropriée des aliments à valeur nutritionnelle
limitée ;
• Coût élevé des aliments de complément nutritifs et
diversifiés.
* Le Cadre d’Action à travers le système alimentaire approfondit le cadre
conceptuel de Innocenti sur le système alimentaire et illustre les actions
stratégiques pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   37
Comportements des donneurs de soins :
• Préférences culturelles qui limitent l’acceptabilité des
pratiques d’alimentation recommandées ;
• Temps limité des donneurs de soins et charge de
travail élevée, ce qui rend difficile la préparation de
repas nutritifs ;
• Préférences du donneur de soins ou des membres de
la famille pour la commodité et l’attrait des aliments
malsains.
Actions stratégiques pour activer le système alimentaire
afin d’améliorer l’alimentation des jeunes enfants
Le Cadre d’Action illustre les actions stratégiques que
l’UNICEF peut entreprendre en collaboration avec le
gouvernement et ses partenaires aux niveaux politique,
institutionnel et communautaire/des ménages pour
s’attaquer aux déterminants de l’alimentation des enfants
à travers le système alimentaire (Figure 6). Les actions
proposées dans le Cadre d’Action sont plutôt illustratives
qu’exhaustives et doivent être adaptées et mises à
l’échelle en fonction du contexte du pays.
Au niveau politique, les actions visant à
influencer le système alimentaire peuvent inclure le
plaidoyer, l’élaboration de politiques et la promotion
de la coordination entre les secteurs concernés pour
améliorer l’accès à des aliments de forte valeur nutritive
pour les jeunes enfants ; le renforcement de la législation
de protection sur la commercialisation des aliments et
des boissons destinés aux enfants ; et la promotion en
conformité avecr les normes et standards internationaux
(par ex. le Code et la résolution 69.9 de l’AMS).
Au niveau institutionnel, les actions visant
à influencer le système alimentaire peuvent inclure le
soutien à l’élaboration de directives sur les régimes
alimentaires, le renforcement des systèmes de suivi, une
meilleure compréhension des marchés, le renforcement
des capacités dans tous les secteurs et l’utilisation
de stratégies de marketing innovantes pour créer une
demande de marché pour des choix d’aliments sains :
Au niveau communautaire/ménage/
individuel, les actions visant à influencer le système
alimentaire peuvent inclure la mise à profit des
plateformes communautaires pour augmenter la
demande des consommateurs en aliments nutritifs, la
collaboration avec des influenceurs clés, la promotion
de partenariats pour passer à l’echelle des approches
communautaires et le soutien d’une agriculture et des
moyens de subsistance sensibles à la nutrition.
 Actions à travers le Système Santé
A C T I O N S S T R AT É G I Q U E S
(en collaboration avec le gouvernement, NU et autres par tenaires)

Politique Institutionnel (Public & Privé) Communautaire/Ménage/Individuel R É S U LTAT

SERVICES DE SANTÉ • Renforcer les politiques, la législation, les • Renforcer la prestation de services de santé et • Renforcer la prestation de services et Amélioration durable
NUTRITION stratégies, les plans et les budgets nationaux de nutrition aux niveaux national et décentralisé, de mécanismes de nutrition à base
pour assurer l’inclusion et la cohérence notamment la qualité des soins au niveau communautaire afin de générer une demande de l’accès et de la

38   Guide Programmatique de l’UNICEF

des actions essentielles visant à améliorer
l’alimentation des jeunes enfants ;
• Renforcer l’intégration des actions visant à
améliorer l’alimentation des jeunes enfants
dans le paquet destiné aux agents de santé
communautaires, et dans les plans de soins de
santé universels et de lutte contre les maladies
non transmissibles ;
• Renforcer les mécanismes de redevabilité au
niveau national pour la mise en œuvre d’actions
visant à améliorer l’alimentation des jeunes
enfants.
des centres de santé et des communautés, la
gestion de la chaîne d’approvisionnement et les
systèmes de données et d’information ;
• Renforcer les capacités nationales et
décentralisées des cadres de santé par une
formation initiale et continue et une supervision
de soutien pour des conseils qualifiés ;
• Renforcer le suivi des plans d’action visant à
améliorer l’alimentation des jeunes enfants
au sein des systèmes de santé et assurer
l’alignement avec les autres systèmes.
et d’améliorer la disponibilité, l’accessibilité
financière et la qualité des services pour les consommation
jeunes enfants ;
• Renforcer les liens avec les programmes de d’aliments nutritifs,
protection sociale et d’aide sociale afin de
réduire les obstacles financiers au niveau de sains et abordables
la communauté et des ménages ;
• Générer des évidences en faveur de la mise pour les jeunes enfants
à l’échelle des approches communautaires
mises en œuvre par le système de santé (6–23 mois)
afin d’améliorer l’accès à des régimes
alimentaires nutritifs et sains.

COMPORTEMENTS DES
DONNEURS DE SOINS
• Soutenir la recherche formative et harmoniser
les politiques et plans nationaux pour améliorer
les comportements alimentaires inappropriés et
promouvoir des normes sociales positives
• Réviser et renforcer les stratégies, plans et
budgets nationaux en matière de CCSC et
d’alimentation des enfants afin d’y inclure des
messages, des plateformes de diffusion et des
canaux testés et spécifiques au contexte pour
améliorer l’alimentation des jeunes enfants.
• Cartographier et prioriser les points de contact
des services de conseil et les plateformes de
communication ;
• Faciliter l’intégration de la CCSC pour améliorer
l’alimentation des jeunes enfants dans le
renforcement des capacités, les outils de conseil
et autres ressources pour les travailleurs de
première ligne et les donneurs de soins ;
• Faciliter l’alignement de la CCSC du secteur de
la santé avec d’autres secteurs, notamment
l’agriculture, la protection sociale et le secteur
EHA.
• Exploiter les partenariats et générer des
évidences en faveur de la mise à l’échelle les
approches de CCSC en utilisant de multiples
canaux et plateformes (traditionnels, locaux, Disponibilité, qualité,
numériques et autres) afin d’éliminer les
obstacles à l’accès à des aliments nutritifs, accessibilité
sains et abordables (dans des contextes de
sécurité alimentaire et de sécurité intérieure) financière
et utilisation des
services de santé et
de nutrition pour
les jeunes enfants

ANALYSE DE LA SITUATION
C O N T E X T E P R O G R A M M AT I Q U E
Évaluer les principaux gaps, Situation de sécurité alimentaire, crises humanitaires, instabilité politique et économique, etc.
goulots et barrières

S U I V I , E VA L UAT I O N & A P P R E N T I S S AG E

Figure 7 : Actions pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants à travers le système de santé
6.2.2 Cadre d’action à travers le système de santé
Un système de santé solide comprend des services
préventifs et curatifs, soutient des pratiques optimales
de santé, de nutrition et d’hygiène et contribue à des
résultats de santé équitables pour tous les enfants.
Le système de santé a toujours œuvré pour améliorer
l’alimentation de complément. C’est une plateforme
clé pour la prestation de services de santé et de
nutrition tels que des conseils qualifiés, une éducation
nutritionnelle, des services de sensibilisation et de
CCSC.5 Il fournit également des points de contact
importants, tels que des visites pour les enfants bien
portants et les enfants malades, le suivi et la promotion
de la croissance et des visites de vaccination, qui
peuvent servir pour la promotion des comportements
optimaux d’alimentation de complément. S’engager
avec le système de santé offre donc des opportunités
importantes pour améliorer la disponibilité, la qualité,
l’accessibilité financière et l’utilisation des services de
santé et de nutrition au niveau des structures sanitaires
et communautaires.
Cette section présente des exemples de déterminants
liés au système de santé qui doivent être considérés
pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants et
complète la discussion de la section 4.
Services de santé et de nutrition :
• Faible capacité des prestataires de services de
santé et de ceux qui fournissent des services de
vulgarisation communautaire, ainsi qu’un nombre
limité d’agents de santé, ce qui limite l’adoption de
pratiques appropriées ;
• Accès limité aux services de nutrition et soins de
santé abordables, notamment de longues distances
pour atteindre les centres de santé.
Comportements des donneurs de soins :
• Connaissances inadéquates des donneurs de soins
et attitudes et croyances néfastes, qui peuvent
également être influencées par d’autres personnes,
telles que les belles-mères et les leaders
communautaires ;
• Comportements inappropriés non favorables à la
santé des donneurs de soins, de leurs ménages et
de leurs communautés, qui limitent leur capacité à
accéder aux services de santé et de nutrition ;
• Dynamique des ménages, comme le manque de
temps et la mauvaise distribution des aliments.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   39
Actions stratégiques pour activer le système de
santé afin d’améliorer l’alimentation des jeunes
enfants
Le Cadre d’Action illustre les actions stratégiques que
l’UNICEF peut entreprendre en collaboration avec le
gouvernement et ses partenaires aux niveaux politique,
institutionnel et communautaire/des ménages pour
s’attaquer aux déterminants de l’alimentation des
enfants à travers le système de santé (Figure 7). Les
actions proposées dans le Cadre d’Action sont plutôt
illustratives qu’exhaustives et doivent être adaptées et
mises à l’échelle en fonction du contexte du pays.
Au niveau politique, les actions visant à
influencer le système de santé peuvent inclure le
renforcement des politiques, stratégies, plans et
budgets liés à la santé et à la nutrition ; le renforcement
des plateformes de diffusion et les canaux de
communication dans les stratégies et plans nationaux
de CCSC en utilisant des messages de CCSC testés
et spécifiques au contexte ; l’intégration de la nutrition
des enfants dans les programmes de soins de santé
universels et de maladies non transmissibles ; et
le renforcement des mécanismes nationaux de
redevabilité.
Au niveau institutionnel, les actions visant
à influencer le système de santé peuvent inclure le
renforcement des capacités du système de santé à
fournir des services de qualité ; le renforcement des
capacités d’analyse, de priorisation, de planification,
de budgétisation et de coordination multisectorielle
basées sur des évidences ; le plaidoyer pour une
formation initiale et continue innovante, un mentorat et
une supervision formative des agents de santé ; et le
renforcement des mécanismes de suivi pour améliorer
la qualité des services.
Au niveau communautaire/ménage/
individuel, les actions visant à influencer le système
de santé peuvent inclure le renforcement de la
prestation des services de nutrition communautaires ;
le renforcement des capacités des plateformes
communautaires pour générer la demande et améliorer
l’accès à des services de santé et de nutrition de
qualité ; le renforcement des liens avec les programmes
de protection sociale pour réduire les obstacles
financiers ; et la génération des évidences en faveur
des approches communautaires visant à améliorer
l’alimentation des enfants.
 Actions à travers le Système EHA
A C T I O N S S T R AT É G I Q U E S
(en collaboration avec le gouvernement, NU et autres par tenaires)

Politique Institutionnel (Public & Privé) Communautaire/Ménage/Individuel R É S U LTAT

SERVICES ET • Renforcer la cohérence des politiques, • Donner la priorité aux services EHA et de • S’engager avec le gouvernement local et les
MATÉRIELS EHA stratégies et plans en matière d’eau, nutrition dans les zones géographiques où les partenaires pour faciliter l’accès durable aux
Amélioration durable
d’assainissement et d’hygiène, de nutrition, de prévalences du retard de croissance et des matériels et services essentiels en matière

40   Guide Programmatique de l’UNICEF

santé et de protection sociale afin d’assurer des
liens solides pour de meilleurs résultats ;
• Renforcer les politiques de traitement des
maladies infectieuses pour s’assurer qu’elles
incluent des actions sur l’alimentation pendant
la maladie et la disponibilité de zinc et de
solution de réhydratation orale (SRO) pour le
traitement de la diarrhée ;
• Intégrer l’hygiène environnementale dans les
politiques, stratégies et plans EHA.
maladies liées au EHA sont les plus élevées ; de l’accès et de la
de EHA au niveau de la communauté et des
• Faciliter l’intégration des actions visant à ménages. consommation
améliorer la couverture des services d’eau
potable, d’hygiène et d’assainissement dans d’aliments nutritifs,
les plans de santé, de nutrition et d’eau et
d’assainissement ; sains et abordables
• Renforcer les capacités de gestion
décentralisées pour une analyse, une pour les jeunes enfants
priorisation, une planification et un suivi basés
sur des évidences, des actions intégrées EHA- (6–23 mois)
nutrition visant à améliorer l’alimentation des
jeunes enfants.

• Renforcer les stratégies et les plans nationaux
COMPORTEMENTS DES
de CCSC sur l’eau, l’assainissement et la
DONNEURS DE SOINS nutrition afin d’intégrer les comportements clés
• Collaborer avec le ministère de la santé et
SAVON l’Autorité alimentaire et pharmaceutique sur
la révision et le renforcement des normes
nationales de sécurité sanitaire des aliments.
• Faciliter l’intégration et l’alignement de la CCSC
entre les secteurs en matière de renforcement
des capacités nationales et décentralisées,
d’outils de conseil et de ressources.
• Renforcer les capacités nationales et
décentralisées en matière de conseils de WASH
et de nutrition ;
• Soutenir l’intégration de l’alimentation pendant
et après la maladie, l’utilisation de SRO et
de zinc, le lavage des mains et l’hygiène
alimentaire dans les plans institutionnels liés à
l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène.
• Exploiter les partenariats pour développer
les services intégrés de nutrition et d’hygiène
au niveau communautaire et promouvoir les
comportements recommandés ; Disponibilité, qualité,
• Générer des évidences en faveur de la mise
à l’échelle des approches globales reliant accessibilité financière
les comportements EHA recommandés (par
exemple, l’élimination des contaminants et utilisation de l'eau
fécaux de l’environnement) aux actions
visant à améliorer l’accès à des aliments de potable, des services et
complément sains et nutritifs au niveau des
ménages (par exemple, l’utilisation sans des pratiques
danger des déchets fécaux dans l’agriculture).
d'hygiène
et d'assainissement

ANALYSE DE LA SITUATION
Évaluer les principaux gaps,
goulots et barrières
pour les jeunes enfants
C O N T E X T E P R O G R A M M AT I Q U E
Situation de sécurité alimentaire, crises humanitaires, instabilité politique et économique, etc.

S U I V I , E VA L UAT I O N & A P P R E N T I S S AG E

Figure 8 : Actions pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants à travers le système d’eau et assainissement
6.2.3 Cadre d’action à travers le système d’eau • Limitations de la demande de services EHA, la
et assainissement volonté et la capacité de payer pour des services, et
Le système d’eau et assainissement est constitué de l’utilisation de latrines et d’autres services au niveau
politiques, de programmes, de services et d’acteurs de la communauté et des ménages.
qui garantissent à la population l’accès à l’eau potable
et à l’assainissement et son utilisation. Ce système
Actions stratégiques pour activer le système d’eau et
est essentiel pour protéger l’alimentation des jeunes
assainissement afin d’améliorer l’alimentation des
enfants, car une eau, un assainissement et une
jeunes enfants
hygiène inadéquats peuvent exposer les enfants à des
agents pathogènes qui causent la diarrhée et d’autres
Le Cadre d’Action illustre les actions stratégiques que
infections et peuvent entraîner une entéropathie
l’UNICEF peut entreprendre en collaboration avec le
environnementale, favorisant une altération de
gouvernement et ses partenaires aux niveaux politique,
la structure et de la fonction de l’intestin grêle.179
institutionnel et communautaire/des ménages pour
Un meilleur accès aux services de base d’eau et
aborder les déterminants de l’alimentation des enfants
d’assainissement peut réduire le risque de diarrhée 180,
à travers le système d’eau et assainissement (Figure 8).
et helminthiases,181 de dysfonctionnement entérique
Les actions proposées dans le Cadre d’Action sont plutôt
environnemental (entéropathie),182 et d’anémie.
illustratives qu’exhaustives et doivent être adaptées en
Les plateformes et les points de contact
fonction du contexte du pays.
communautaires offrent des opportunités importantes
pour promouvoir les comportements liés à l´eau,
Au niveau politique, les actions visant à
l´hygiène et l´assainissement (EHA) recommandés
influencer le système d’eau et d’assainissement
au niveau de la communauté, des ménages et
peuvent inclure le renforcement des politiques intégrées
des établissements. Des systèmes d’eau et
EHA, nutrition et santé ; la révision des stratégies et
d’assainissement solides sont donc essentiels pour
plans nationaux de CCSC dans tous les secteurs pour
améliorer la disponibilité, la qualité, l’accessibilité
s’assurer que les comportements EHA et nutritionnels
financière et l’utilisation de l’eau potable, les services
recommandés soient intégrés ; et le suivi des indicateurs
d’hygiène et d’assainissement pour les jeunes enfants.
de nutrition et EHA dans les systèmes de suivi de tous
les secteurs concernés.
Cette section présente des exemples de
déterminants liés au système d’eau et
Au niveau institutionnel, les actions visant
assainissement qui doivent être considérés pour
à influencer le système d’eau et d’assainissement
améliorer l’alimentation des jeunes enfants et
peuvent inclure le renforcement des capacités d’analyse
complète la discussion de la section 4.
factuelle, la priorisation, la planification et le suivi des
actions intégrées de nutrition EHA pendant la période
Matériels et services EHA :
d’alimentation de complément ; l’élaboration des
• Disponibilité limitée de toilettes fonctionnelles, de
outils et des ressources de counseling pour les agents
traitement des déchets et d’autres fournitures et
de première ligne et les donneurs de soins ; et le
services EHA ;
renforcement des capacités pour les plateformes de
• Faible accès aux fournitures EHA, comme le savon conseil et de sensibilisation.
pour le lavage des mains ;
• Difficultés d’accès à des sources d’eau potable, Au niveau communautaire/ménage/
notamment la distance à parcourir, ce qui influe sur individuel, les actions visant à influencer le système
le temps que les donneurs de soins consacrent aux d’eau et d’assainissement peuvent inclure le plaidoyer
activités ménagères. pour un accès cohérent aux fournitures essentielles
EHA ; l’exploitation des partenariats pour mettre à
l’échelle les approches intégrées de CCSC nutrition-
Comportements des donneurs de soins : EHA ; et la génération des évidences sur les approches
• Connaissances et compétences limitées des communautaires qui associent les comportements EHA
donneurs de soins et des membres de la famille sur recommandés aux actions pour améliorer l’accès à des
la manipulation sans danger des matières fécales aliments de complément sains et nutritifs.
animales et humaines, la préparation des aliments
et leur conservation, et le lavage des mains avec du
savon ;

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   41
 Actions à travers le Système Protection Sociale
A C T I O N S S T R AT É G I Q U E S
(en collaboration avec le gouvernement, NU et autres par tenaires)

Politique Institutionnel (Public & Privé) Communautaire/Ménage/Individuel R É S U LTAT

• Renforcer les politiques, les stratégies, les • Renforcer la mise en oeuvre des programmes • Renforcer la capacité des plateformes Amélioration durable
SERVICES ET PROGRAMMES services, les plateformes de prestation et les de protection sociale afin d’améliorer la communautaires et des familles à demander,
DE PROTECTION SOCIALE budgets de protection sociale afin de garantir disponibilité, la qualité, l’accessibilité financière accéder et utiliser des services intégrés de

42   Guide Programmatique de l’UNICEF

des actions ciblées et de soutien pour accroître
l’accès à une alimentation abordable et nutritive
pour les jeunes enfants ;
• Favoriser la cohérence politique et budgétaire
de la protection sociale avec d’autres secteurs
(par exemple, l’agriculture, la santé, l’eau,
l’assainissement et l’autonomisation des
femmes) ;
• Influencer la conception et le ciblage des
programmes et services de protection sociale
pour qu’ils répondent aux besoins alimentaires
des jeunes enfants.
et la consommation des aliments pour les
jeunes enfants ;
• Renforcer les capacités nationales et
décentralisées des plateformes de prestation
identifiées (protection sociale, santé/nutrition,
agriculture, EHA) pour faciliter la prestation
de services intégrés de protection sociale et
d’actions de nutrition ;
• Renforcer les systèmes nationaux et
décentralisés de suivi des services intégrés de
protection sociale et de nutrition.
de l’accès et de la
protection sociale et de nutrition
consommation
• Exploiter les partenariats et générer des
évidences en faveur de la mise à l’echelle d’aliments nutritifs,
des approches innovantes des programmes
intégrés de protection sociale; inluant la CCSC, sains et abordables
un meilleur accès à des aliments diversifiés et
des interventions visant à renforcer la prise de pour les jeunes enfants
décision des femmes.
(6–23 mois)

COMPORTEMENTS DES
DONNEURS DE SOINS
• Soutenir la recherche formative afin d’aligner
les politiques et programmes nationaux
de protection sociale sur les gaps des
connaissances et les comportements
alimentaires limitant l’alimentation des jeunes
enfants ;
• Renforcer les liens entre les stratégies et les
programmes nationaux de CCSC visant à
améliorer l’alimentation des jeunes enfants
et les services de protection sociale et les
plateformes de prestation.
• Évaluer et prioriser les plateformes de
prestation de services et les points de contact
pour la protection sociale afin de transmettre
les messages clés ;
• Soutenir la conception et l’intégration de
la CCSC dans les outils et ressources de
renforcement des capacités et de conseil en
matière de protection sociale ;
• Faciliter l’alignement des interventions de CCSC
visant à améliorer le régime alimentaire des
enfants dans le cadre de la protection sociale
avec d’autres secteurs (santé/nutrition, EHA,
agriculture, etc.).
• Autonomiser les femmes grâce à des
programmes qui favorisent la prise de décision
en matière d’achat et d’alimentation avec des
aliments de complément nutritifs ; Disponibilité, qualité,
• Générer des évidences en faveur de la mise
à l’échelle des interventions intégrées de accessibilité
protection sociale et de CCSC afin de combler
les gaps en matière de connaissances financière et
sur les achats alimentaires, les pratiques
d’alimentation et l’utilisation des ressources utilisation d'aliments
pour nourrir les jeunes enfants.
et de services
adéquats pour les

ANALYSE DE LA SITUATION
Évaluer les principaux gaps,
goulots et barrières
jeunes enfants
C O N T E X T E P R O G R A M M AT I Q U E
Situation de sécurité alimentaire, crises humanitaires, instabilité politique et économique, etc.

S U I V I , E VA L UAT I O N & A P P R E N T I S S AG E

Figure 9 : Actions pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants à travers le système de protection sociale
6.2.4 Cadre d’action à travers le système de
protection sociale
Le système de protection sociale fait référence à un
ensemble de politiques et de programmes visant à
protéger toutes les personnes contre la pauvreté, la
vulnérabilité et l’exclusion sociale tout au long de la vie,
en mettant l’accent sur les groupes vulnérables.183 Les
services de protection sociale sensibles à la nutrition,
couplés à des conseils et une éducation nutritionnelle,
peuvent améliorer la sécurité alimentaire des
ménages, la diversité alimentaire et l’autonomisation
des donneurs de soins.105, 155
Le système de protection sociale peut accroître
les ressources des ménages et réduire le coût des
services alimentaires et nutritionnels grâce à des
transferts sociaux (par ex. nourriture, espèces, bons),
des programmes pour assurer l’accès économique
et social aux services, des services de soutien social
et de soins, ainsi que des lois et politiques contre la
discrimination dans l’accès aux services et aux moyens
de subsistance. Les services destinés à renforcer
l’autonomisation des femmes et la prise de décisions
sur les dépenses des ménages peuvent également
améliorer l’accès à des aliments de complément
nutritifs. Le système de protection sociale est donc
essentiel pour améliorer la disponibilité, la qualité
et l’accessibilité financière d’une alimentation et de
services adéquats pour les jeunes enfants.
Cette section présente des exemples de
déterminants liés au système de protection
sociale qui doivent être considérés pour améliorer
l’alimentation des jeunes enfants et complète la
discussion de la section 4.
Programmes et services de protection sociale :
• Faible disponibilité, couverture et efficacité des
programmes de protection sociale ;
• Ciblage inadéquat des programmes qui empêchent
les ménages vulnérables avec de jeunes enfants de
recevoir une assistance.
Comportements des donneurs de soins :
• Manque de temps et des normes et préférences
culturelles qui influencent négativement l’achat, la
préparation et la distribution des aliments ;
• Connaissances insuffisantes sur les programmes de
protection sociale et leur relation avec les pratiques
d’alimentation, et pouvoir de décision limité sur
l’argent et les biens.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   43
Actions stratégiques pour activer le système de
protection sociale afin d’améliorer l’alimentation
des jeunes enfants
Le Cadre d’Action illustre les actions stratégiques
que l’UNICEF peut entreprendre en collaboration
avec le gouvernement et ses partenaires aux niveaux
politique, institutionnel et communautaire/des ménages
pour aborder les déterminants de l’alimentation des
enfants à travers le système de protection sociale
(Figure 9). Les actions proposées dans le Cadre
d’Action sont plutôt illustratives qu’exhaustives et
doivent être adaptées en fonction du contexte du
pays.
Au niveau politique, les actions visant à
influencer le système de protection sociale peuvent
inclure le renforcement de la conception et du
ciblage des programmes et services ; l’amélioration
des politiques, des stratégies et des budgets et la
promotion de la cohérence entre les secteurs ; et
veiller à ce que les programmes de protection sociale
et les plateformes de prestation soient soutenus par
des stratégies nationales adéquates de CCSC.
Au niveau institutionnel, les actions visant à
influencer le système de protection sociale peuvent
inclure le renforcement de la capacité des plateformes
de prestation à fournir des interventions intégrées
de protection sociale, de santé, d’agriculture et de
nutrition ; la priorisation des plateformes de prestation
de services et les contacts pour fournir des conseils
en nutrition et la CCSC de facon alignée avec d’autres
secteurs ; l’intégration de l’utilisation des ressources
de communication disponibles (par ex. vidéos sur
les «premiers aliments») ; et le renforcement des
systèmes de suivi.
Au niveau communautaire/ménage/
individuel, les actions visant à influencer le système
de protection sociale peuvent inclure le renforcement
de la demande de services intégrés de protection
sociale et de nutrition ; l’autonomisation des femmes
à prendre des décisions concernant l’achat de denrées
alimentaires et l’utilisation d’aliments de complément
nutritifs et sains ; et la génération des évidences en
faveur de la mise à l’échelle des programmes intégrés
visant à combler les gaps dans les connaissances
concernant l’achat de nourriture, les pratiques
d’alimentation et l’utilisation des ressources.
 7.
Suivi,
évaluation et
apprentissage

44   Guide Programmatique de l’UNICEF

La génération, la documentation, le partage et
l’application continus des connaissances sont essentiels
pour établir une base solide d’évidences sur les bonnes
pratiques pour l’amélioration de l’alimentation des
jeunes enfants. Le suivi, l’évaluation et l’apprentissage
(SEA) sont donc essentiels à la mise en œuvre efficace
et à la réalisation des objectifs du programme. Le
suivi, l’évaluation et l’apprentissage (SEA) reposent
généralement sur des questions telles que : Quel est
l’état de la mise en œuvre du programme (notamment
le rythme, les progrès par rapport aux étapes clés) ?
Le programme est-il en voie d’atteindre les résultats
attendus ? Quelles mesures correctives, le cas échéant,
sont nécessaires ?
L’étendue des activités de SEA pour les programmes
d’alimentation de complément doit refléter le large
éventail de déterminants et de facteurs influant sur
l’alimentation des jeunes enfants. Les plans de SEA
peuvent ensuite montrer les facteurs susceptibles
de limiter la capacité des enfants à consommer des
aliments de complément nutritifs, abordables et sains,
dans tous les secteurs.
7.1 MESURER LES PROGRÈS DANS
L’AMÉLIORATION DE L’ALIMENTATION DES
JEUNES ENFANTS
Afin de faciliter une évaluation, un ciblage, un suivi et
une étude appropriés des programmes d’ANJE, un
ensemble d’indicateurs clés d’ANJE* liés aux pratiques
recommandées d’alimentation de complément ont été
définis et publiés par l’OMS en 2008.184 Ces indicateurs
ont ensuite été adoptés comme norme internationale
et intégrés dans les enquêtes nationales auprès des
ménages telles que les Enquêtes Démographiques et
de Santé (EDS), les Enquêtes par grappes à Indicateurs
Multiples (MICS) et les enquêtes nationales de nutrition
et de santé, pour suivre les progrès des pratiques
* Ces indicateurs ne sont pas les mêmes que les recommandations.
Par exemple, l’indicateur de diversité alimentaire minimale ne doit pas
être interprété comme signifiant que seuls cinq groupes d’aliments sur
huit (y compris le lait maternel) sont nécessaires pour une alimenta-
tion saine. Les nourrissons et les jeunes enfants doivent idéalement
recevoir quotidiennement des aliments issus de tous les groupes
d’aliments.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   45
d’ANJE aux niveaux national, régional et mondial.
Ces indicateurs sont utilisés dans les évaluations
spécifiques de programme pour suivre les résultats ou
l’impact.70, 184
Récemment, les définitions des indicateurs
spécifiques à la fréquence des repas, à la diversité
alimentaire et à la poursuite de l’allaitement pendant
la période d’alimentation de complément ont
été légèrement modifiées.32, 33** Des indicateurs
supplémentaires ont également été développés pour
prendre en compte la consommation d’aliments
d’origine non laitière, la consommation de fruits
et de légumes, la consommation de boissons
sucrées et la consommation d’aliments malsains.
Le tableau 1 présente les définitions des indicateurs
standard nouveaux et révisés relatifs à la période de
l’alimentation de complément.
Le suivi de ces indicateurs standard est le pilier du
SEA au niveau des résultats (ou de l’impact) des
programmes visant à améliorer l’alimentation des
jeunes enfants. Pour assurer un suivi efficace, les
gouvernements doivent s’assurer que des données
fiables et complètes sur l’alimentation de complément
sur ces indicateurs standard internationaux soient
communiquées tous les trois à cinq ans. L’UNICEF
dispose d’une base de données globale16 avec des
estimations nationales sur tous les indicateurs standard
d’ANJE ; cependant, ces indicateurs ne sont pas
destinés à répondre à tous les besoins du programme
en matière de SEA. En effet, ils mettent l’accent sur
les pratiques d’alimentation et ne saisissent pas les
informations relatives à l’accès et à la disponibilité
d’aliments sains et nutritifs. Les programmes doivent
compléter ces indicateurs standard par des indicateurs
de processus plus spécifiques au contexte pour refléter
les activités et les objectifs prévus (discutés plus en
détail plus loin dans cette section).
** Une des raisons de ces révisions a été la reconnaissance du fait
que les indicateurs originaux ne reflétaient pas correctement la qualité
de l’alimentation des enfants.
7. 2 SUIVI ET ÉVALUATION DU PROGR AMME
La mise en œuvre d’actions prioritaires implique le
suivi des progrès et la mesure des changements
dans l’alimentation des jeunes enfants aux niveaux
décentralisé et national à travers un ensemble
d’indicateurs. Les indicateurs doivent porter sur les
activités et les cibles au niveau résultats, effets et
impact. Afin de s’assurer que les indicateurs et les
activités de suivi et d’évaluation soient en mesure de
d’estimer efficacement les progrès du programme
aux plans de mise en œuvre, leur conception doit être
étroitement alignée sur la théorie du changement
de leur programme.185 Une théorie du changement
pour un programme visant à améliorer l’alimentation
des jeunes enfants doit identifier les principaux
déterminants de l’alimentation de complément et
illustrer comment les actions dans chacun de leurs
secteurs respectifs contribuent aux effets ou aux
résultats attendus.
Les indicateurs et activités spécifiques de suivi
et d’évaluation du programme - liés aux actions
prioritaires sur les déterminants - doivent être inclus
dans le plan national de nutrition, ou clairement définis
dans les plans nationaux ou décentraisés pertinents.
Les activités de suivi et d’évaluation doivent être
pluriannuelles, avec des activités planifiées à toutes
les étapes du cycle de vie du programme.185 Une
matrice de résultats illustrative avec des indicateurs
génériques à tous les niveaux est présentée à l’annexe
6 et peut servir d’outil utile qui peut être contextualisé
au besoin.

Tableau 1: Indicateurs standard révisés pour l’alimentation de complément

Indicateur Définition

Allaitement continu Pourcentage d'enfants âgés de 12 à 23 mois allaités le jour précédent

Introduction d'aliments solides, Pourcentage de nourrissons âgés de 6 à 8 mois ayant été nourris avec des aliments
semi-solides ou mous solides, semi-solides ou mous le jour précédent

Pourcentage d'enfants âgés de 6 à 23 mois ayant reçu le jour précédent des aliments
Diversité alimentaire minimale
d'au moins cinq des huit * groupes d’aliments définis

Fréquence minimale des repas
Fréquence minimale
d'allaitement pour les enfants
non allaités
Pourcentage d'enfants âgés de 6 à 23 mois ayant reçu le jour précédent des aliments
solides, semi-solides ou mous (dont des aliments lactés pour enfants non allaités) le
nombre minimum de fois ou plus
Proportion d'enfants de 6 à 23 mois ayant reçu au moins deux tétées le jour précédent

Régime alimentaire minimum Pourcentage d'enfants âgés de 6 à 23 mois ayant reçu le jour précédent un régime
acceptable alimentaire minimum acceptable

Consommation d'aliments Pourcentage d'enfants de 6 à 23 mois ayant consommé des œufs et/ou de la viande le
d'origine non laitière jour précédent

Consommation de boissons
Enfants de 6 à 23 mois ayant consommé une boisson sucrée le jour précédent
sucrées

Consommation d’aliments Pourcentage d'enfants de 6 à 23 mois ayant consommé le jour précédent certaines
malsains catégories d'aliments malsains

Aucune consommation de Pourcentage d'enfants de 6 à 23 mois n'ayant pas consommé de légumes ou de fruits le
légumes ou de fruits jour précédent

* 1) lait maternel ; (2) grains, racines et tubercules ; (3) légumineuses et noix ; (4) produits laitiers (lait, préparation pour nourrissons, yaourt,
fromage) ; (5) les aliments à chair (par ex. viande, poisson, volaille, abats) ; (6) œufs ; (7) fruits et légumes riches en vitamine A, et ; (8) autres fruits
et légumes.

46   Guide Programmatique de l’UNICEF

Des méthodes quantitatives et qualitatives peuvent
être utilisées pour collecter les indicateurs de suivi
identifiés.* Les principales sources de suivi des
données au niveau national sont les Systèmes
d’Information de Gestion de Sanitaire (SIGS), les
systèmes d’information sur la gestion de la logistique/
approvisionnements et les dossiers cliniques. Ces
types de données internes sont idéales pour le suivi
du programme étant donné leur intégration dans
les systèmes nationaux existants et la collecte de
routine. Cependant, il peut être difficile de plaider
avec succès pour l’inclusion d’indicateurs nouveaux/
actualisés et la qualité des indicateurs est souvent
médiocre. Néanmoins, dans de nombreux cas, les
systèmes d’information nationaux sont la seule
source de données disponibles pour le suivi. Il est
donc essentiel de renforcer les systèmes de suivi de
routine (nationaux et décentralisés) pour suivre de
manière adéquate les activités de nutrition,** et plus
spécifiquement l’alimentation de complément.186
Lorsque la modification ou l’utilisation des indicateurs
du système national n’est pas possible, un suivi
externe peut être utilisé pour collecter les indicateurs
sélectionnés.
L’évaluation du programme peut concerner : (1)
l’impact (que s’est-il passé ?) ; (2) l’efficience
(combien cela a-t-il coûté ?) ; (3) la couverture (qui a
été atteint ?) ; (4) le processus (comment cela s’est-il
produit) ; et, (5) la causalité (pourquoi est-ce arrivé
?). La conception et les objectifs de l’évaluation
doivent être basés sur la théorie du changement
du programme, le contexte local et les ressources
disponibles. Les évaluations peuvent être coûteuses
et prendre du temps, et les pays peuvent ne pas
avoir les ressources ou la capacité nécessaires pour
entreprendre une évaluation autonome. Dans de tels
cas, des sources de données secondaires avec une
collecte de données primaires peuvent être utilisées
pour combler les lacunes en données. Bien qu’elles ne
soient pas idéales, les enquêtes nationales existantes
au niveau des pays sont souvent utilisées pour évaluer
les résultats du programme. Dans de tels scénarios,
* Le suivi du programme est défini ici comme le processus continu
de collecte, d’analyse, d’interprétation et de communication des
indicateurs pour déterminer dans quelle mesure un programme est
exécuté par rapport aux objectifs prévus [202].
** Au moment de la publication de ce guide de programmation, des
efforts étaient en cours dans certains pays pour piloter l’intégration
d’indicateurs d’alimentation de complément adaptés à l’âge dans le
SIGS.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   47
l’UNICEF doit plaider pour l’intégration de mesures
sur l’alimentation de complément dans les enquêtes
nationales pour guider les décisions au niveau des
pays et mieux suivre la mise en œuvre du programme
au niveau mondial. Quelles que soient les méthodes,
l’évaluation doit fournir des résultats fiables et utiles
pour permettre l’intégration des évidences dans
le processus décisionnel des programmes et des
politiques.187
7.3 GESTION DES CONNAISSANCES ET
APPRENTISSAGE
Les données générées par les activités de suivi et
d’évaluation doivent éclairer la stratégie du programme
et la prise de décision, identifier les lacunes qui
justifient des recherches. Elles doivent également
être diffusées pour faciliter l’apprentissage à travers
les pays et les régions. La génération, l’utilisation et
la communication de données sur les déterminants
de l’alimentation des enfants (détaillées à la section 4)
constituent donc un élément essentiel de SEA et
doivent être renforcées tout au long du cycle de vie du
programme.
Des programmes d’apprentissage et de gestion des
connaissances doivent être inclus dans la conception
des programmes d’alimentation de complément.
Les programmes doivent inclure la génération
d’évidences, la documentation, l’échange et la
dissémination des connaissances et les priorités de
recherche. La documentation pour faire la chronique
des expériences du programme et des leçons apprises
est particulièrement essentielle - mais trop souvent
négligée. Les activités d’échange et de diffusion des
connaissances doivent être soigneusement planifiées
pour s’assurer que la documentation parvienne au
bon public, dans le bon format, au bon moment.
Le niveau estimé de rigueur et de ressources pour
chaque activité de gestion des connaissances et
d’apprentissage doit être planifié en conséquence
pour garantir le soutien nécessaire à la mise en œuvre.
 8.
Application
du guide
programmatique

48   Guide Programmatique de l’UNICEF

Ce Guide Programmatique de l’UNICEF vise à améliorer
la qualité des aliments de complément et des pratiques
d’alimentation en favorisant la mise à l’échelle des
programmes basés sur des évidences à travers une
approche systémique. Le guide répond au besoin
d’évidences sur la mise en œuvre de programmes
multisectoriels d’alimentation de complément et explique
comment les bureaux de pays peuvent mieux les
concevoir, les mettre en œuvre, les suivre et les évaluer.
Le guide présente les Cadres d’Action comme un outil
pour faciliter la programmation axée sur l’action afin
d’améliorer l’alimentation des jeunes enfants âgés de
6 à 23 mois. Il reconnaît que les bureaux de pays de
l’UNICEF sont à différents niveaux programmatiques
et l’application de ces Cadres d’Action impliquera
de prioriser un ou plusieurs systèmes de prestation,
selon le contexte du pays. Le système alimentaire, qui
a longtemps été négligé, doit être la priorité dans la
plupart des cas, en plus des autres systèmes pertinents.
Par exemple, si la disponibilité limitée d’aliments de
complément diversifiés et abordables est un determinant
de l’alimentation des jeunes enfants, les pays peuvent
prioriser les actions stratégiques pour influencer le
système alimentaire au niveau politique, institutionnel et
communautaire, tout en associant des actions à travers
les programmes de protection sociale (pour influencer
l’accessibilité financière aux aliments) et les systèmes
de santé (pour établir l’environnement réglementaire
nécessaire en matière de sécurité sanitaire et de
commercialisation des aliments et pour renforcer les
capacités du personnel de santé).
Au niveau des pays, le Guide Programmatique peut être
utilisé pour renforcer l’environnement politique visant à
améliorer l’alimentation des jeunes enfants en influençant
les politiques, stratégies et plans d’action nationaux
chiffrés dans plusieurs systèmes. Il peut également
être utilisé pour renforcer les capacités des systèmes
pertinents à fournir des services de qualité et à lever les
obstacles liés à la demande au niveau de la communauté
et des ménages. Les bureaux pays de l’UNICEF
doivent recourir à un processus consultatif impliquant le
gouvernement et d’autres acteurs concernés à chaque
étape du programme. Le Guide Programmatique doit
également être utilisé pour renforcer le SEA dans le but
de générer des évidences, de documenter les résultats et
d’améliorer la redevabilité à plusieurs niveaux et à travers
* Au moment de la publication de ce Guide de programmation, le
Cadre d’action a déjà été adapté au contexte régional dans quatre
des sept régions de l’UNICEF. Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   49
plusieurs systèmes.
Lorsqu’il est adapté au niveau régional, le Guide
Programmatique peut aider à l’élaboration d’un
programme régional et d’une feuille de route pour
l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants
à travers un appui de qualité aux pays. Les Cadres
d’Action doivent être adaptés au contexte régional * à
travers un processus consultatif de mobilisation des
partenaires, notamment les agences des Nations Unies,
les commissions économiques régionales, les réseaux
de la société civile et les plateformes de coordination
existantes (telles que SUN et les groupes de travail
régionaux sur la nutrition).
L’application du Guide Programmatique aux niveaux
national et régional s’agira de :
• Influencer les gouvernements et les partenaires à
établir des priorités et à investir dans l’amélioration
de l’alimentation des jeunes enfants en renforçant les
plans d’action et stratégies nationaux de nutrition ;
• Renforcer la coordination et les partenariats pour lever
les multiples obstacles et goulots d’étranglement à
l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants ;
• Établir des partenariats avec le ministère de
l’Agriculture, du Commerce, de l’Industrie etc. pour
renforcer les systèmes alimentaires et rendre les
régimes nutritifs disponibles et abordables ;
• Créer des synergies au sein du système de santé afin
d’optimiser les possibilités de combiner les services
de santé, de nutrition et EHA pour améliorer la qualité
de l’alimentation des jeunes enfants ;
• Influencer la prise en compte de la nutrition dans
les programmes nationaux de protection conçus et
destinés à améliorer l’alimentation des jeunes enfants ;
• Renforcer la cohérence et la synergie dans les
politiques, les budgets et les services conçus pour
améliorer les résultats nutritionnels des jeunes enfants.
Ces actions ont le pouvoir de catalyser les progrès
aux niveaux national, régional et mondial pour prévenir
toutes les formes de malnutrition en promouvant des
aliments, des services et des pratiques adéquats et, par
conséquent, assurer un meilleur avenir aux enfants et à
leurs familles.
Notes de fin
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56   Guide Programmatique de l’UNICEF

 ANNEXES
Annexe 1
Interventions basées sur des
évidences pour améliorer
l’alimentation de complément et
leur relation avec l’alimentation
et la croissance des enfants

Annexe 2
Outils pour un programme sur
l’alimentation de complément

Annexe 3
Composantes clés de
l’analyse de situation pour un
programme sur l’alimentation de
complément

Annexe 4
Évaluation de la disponibilité,
la promotion et la perception
des aliments de complément,
des collations et des boissons
commercialisés

Annexe 5
Ressources, outils et sites Web
utiles

Annexe 6
Matrice de résultats illustrative
pour guider le suivi et
l’évaluation afin d’améliorer
l’alimentation des enfants

Annexe Notes de fin

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   57
 Annexe 1 : Interventions basées sur des évidences pour améliorer l’alimentation de
complément et leur relation avec l’alimentation et la croissance des enfants*
(discutées dans la section 5 du Guide Programmatique)
Retard de
Introduc- Régime
Consommation d'aliments croissance et
tion en Diversité Fréquence alimentaire Sécurité et hygiène
Alimentation Autres résultats
Intervention d'origine animale (AOA), de croissance
temps alimentaire d'alimentation minimum
activealimentaires nutritionnels
légumes et de fruits linéaire (L/A
opportun acceptable
ou T/A)

58   Guide Programmatique de l’UNICEF

1. Améliorer les conseils en nutrition et la communication pour le changement social et de comportement (CCSC) pour améliorer la qualité de l’alimentation des jeunes
enfants
Éducation et conseils en nutrition aux
donneurs de soins (sur l’introduction en
temps opportun d’aliments, les types et   
la quantité d’aliments de complément et
l’hygiène)1, 2
Dans les contextes de sécurité alimentaire, Amélioration de
des conseils sur une alimentation de  l’indice poids-
complément appropriée 3, 4 pour-âge (P/A)
 Le
Communication interpersonnelle, retard de
activités agricoles sensibles à la croissance
  
nutrition, mobilisation communautaire a diminué
et médias de masse 5 d’au moins
5%
Conseils personnalisés pour les mères 6  
Programme communautaire « amis
des bébés », CCSC, y compris les chefs 
religieux 7, 8
Amélioration
Formation en nutrition des agents de de l’apport
 
santé 9 énergétique
quotidien
Conseils interpersonnels intensifs,
Consommation accrue
mobilisation communautaire et médias   
d’aliments riches en fer
de masse 10
Les besoins
Conseils sur l’ANJE lors des contacts Consommation de foie, des enfants en
avec les services de santé et des poulet, poisson, œufs matière d’énergie,
démonstrations culinaires 11 plus élevée à 6–8 mois de fer et de zinc
sont atteints

* Les études répertoriées dans le tableau sont celles montrant un impact significatif sur les variables
 Retard de
Introduc- Régime
Consommation d'aliments croissance et
tion en Diversité Fréquence alimentaire Sécurité et hygiène Alimentation Autres résultats
Intervention d'origine animale (AOA), de croissance
temps alimentaire d'alimentation minimum alimentaires active nutritionnels
légumes et de fruits linéaire (L/A
opportun acceptable
ou T/A)
2. Promouvoir une meilleure disponibilité et accessibilité d’aliments de complément diversifiés et nutritifs au niveau des ménages
Modification du régime alimentaire :
Hémoglobine plus
i) Production d’aliments riches en
élevée, anémie
nutriments et d’AOA ii) Stimulateurs Augmentation de la
plus faible,
d’absorption du fer, du zinc et de la  consommation de
carences réduites
vitamine A dans les régimes alimentaires poisson
(protéines, zinc
des ménages ; iii) Plus faible teneur en
vitamine B-12)
phytate du maïs et des légumineuses12
 Le retard
Un œuf par jour pendant 6 mois aux de croissance Augmentation
jeunes enfants 13 a diminué de du P/A
47%
Croissance linéaire
Supplément de viande par rapport aux plus importante
céréales pour nourrissons 14 dans le groupe de
viande
Augmentation de
CCSC intégrée de santé et d’agriculture
la consommation
pour la nutrition, le renforcement
 d’aliments riches en  
des systèmes et la coordination
provitamine A, d’autres
multisectorielle 15, 16
fruits et légumes
Intrants et formation en CCSC pour
  P/A plus élevé
l’aviculture et le jardinage familial 17
Production avicole sensible à la Augmentation de la
nutrition, CCSC, maraîchage 18 consommation d’œufs

Effet protecteur
CCSC, fourniture d’intrants de Augmentation vis-à-vis de
production alimentaire, par ex. de la consom- l’émaciation
vulgarisation agricole, semences et mation de dans le groupe
petit bétail 11, 19 légumineuses/ d’intervention
noix
Les familles/agriculteurs reçoivent 
des vaches laitières, des chèvres, des Amélioration
moutons, des porcs, des poulets, du de la
poisson; des intrants de vulgarisation production
agricole et des conseils d’ANJE dans les alimentaire/
communautés 11 groupe CCSC
Production alimentaire de subsistance
 Augmentation de la Diminution de
améliorée : (1) potager, graines ; (2)
 Uniquement consommation de fruits l’anémie chez les
formation en production de volaille et
en hiver et légumes riches en enfants âgés de
de poussins ; (3) soutien technique ; (4)

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   59
vitamine A 12 à 48 mois
groupes de soutien ; (5) CCSC 20
 Retard de
Introduc- Régime
Consommation d'aliments croissance et
tion en Diversité Fréquence alimentaire Sécurité et hygiène
Alimentation Autres résultats
Intervention d'origine animale (AOA), de croissance
temps alimentaire d'alimentation minimum alimentaires
active nutritionnels
légumes et de fruits linéaire (L/A
opportun acceptable
ou T/A)
3. Promouvoir l’utilisation de poudres de micronutriments dans le cadre des programmes d’ANJE pour améliorer la qualité de l’alimentation des jeunes enfants
Taux
d’hémoglobine
Fourniture de PMN via des plateformes
amélioré par
sanitaires et communautaires 21-24
rapport au placebo ;
et anémie réduite
Amélioration de
Interventions intégrées de PMN et

60   Guide Programmatique de l’UNICEF

la consistance
d’alimentation de complément (avec 
des aliments de
CCSC) 25
complément
Interventions intégrées de
  
micronutriments et d’ANJE 23, 26
Programme nutritionnel de conseil et
  
fourniture de PMN 27
4. Promouvoir une meilleure accessibilité à un prix abordable des aliments de complément nutritifs à travers des programmes de protection sociale et des services de
conseils
Transferts monétaires conditionnels,
Les nourrissons
aliments enrichis (pour les femmes
ont pris 0,76 kg
enceintes et allaitantes et les enfants 
supplémentaires
âgés de 6 à 23 mois) et services de
et le P/T amélioré
santé curatifs 28
Transfert de l’aide alimentaire en

espèces 29
Réduction de
Transfert de sécurité alimentaire tous
l’insuffisance
les deux mois, sujet à la présence des 
pondérale chez les
enfants aux visites médicales 30
enfants de 6,2 %
Résultats mitigés :
Réduction du re-
tard de croissance
avec les transferts
monétaires
Transferts monétaires conditionnels et conditionnels [30],
non conditionnels 31 P/A plus élevé
[32]. Transferts
monétaires non
conditionnels :
Peu d’effet sur
le T/A
5. Promouvoir un meilleur accès à des aliments de complément enrichis et nutritifs commercialisés, ainsi que la réglementation de la promotion inappropriée des aliments
pour nourrissons et jeunes enfants
Réduction
Consommation d’aliments enrichis en du risque
fer 33 d’insuffisance
pondérale
 Retard de
Introduc- Régime
Consommation d'aliments croissance et
tion en Diversité Fréquence alimentaire Sécurité et hygiène Alimentation Autres résultats
Intervention d'origine animale (AOA), de croissance
temps alimentaire d'alimentation minimum alimentaires active nutritionnels
légumes et de fruits linéaire (L/A
opportun acceptable
ou T/A)
Suppléments d’aliments de complément  Dans les Léger effet sur
(par ex. lait, pois chiche ou mélange contextes le P/LZ (score Z
de maïs-soja, aliments thérapeutiques d’insécurité de poids-pour-
prêts à l’emploi) et éducation à la CCSC 4 alimentaire longueur)

Suppléments à base de lipides 34, Amélioration de

l’apport en fer et en
suppléments nutritifs à base de lipides
  zinc, en hémoglobine
en petite quantité avec ou sans conseils et réduction de
sur l’ANJE 35, 36 l’anémie
Augmentation de
la consommation
d’aliments
Lait et céréales enrichis en
enrichis en fer ;
micronutriments pour l’alimentation de
augmentation de
complément 37 l’hémoglobine
et diminution de
l’anémie
Bouillies enrichies en micronutriments 38 Meilleur P/T
6 . Promouvoir un meilleur accès et utilisation des aliments de complément sains, de l’eau et d’un environnement domestique propre pour les jeunes enfants
 Réduction de la con-
Intervention d’éducation à l’hygiène 39 tamination des aliments
Les enfants ont eu
Promotion intensive du lavage des
moins de jours de
mains 40 diarrhée

Messages encourageant l’application  Réduction de la

contamination des
des mesures d’hygiène 41 aliments

Interventions d’éducation pour les  Amélioration des

donneurs de soins 1 pratiques d’hygiène
7. Promouvoir le conseil et l’éducation sur la parentalité réactive, l’alimentation active et la stimulation
Programmes éducatifs sur l’auto-alimentation Aucune différence
 de gain de poids
des enfants et la réactivité maternelle 42
Alimentation active dans la Poids et gain de
 poids plus élevés
communauté et éducation43
Augmentation de
la consommation
d’énergie, de
Conseil et éducation à l’alimentation
 protéines, de
active 44 vitamine A, de
calcium, de fer et
de zinc

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   61
Annexe 2 : Outils pour un programme sur l’alimentation de
complément
Outils
Propan
www.paho.org/propan
Email: propan@paho.org
ProPan aide à
développer des
stratégies et des activités
visant à changer les
comportements de la
population cible.
Optifood
https://www.
spring-nutrition.org/
publications/tool-
summaries/optifood
Optifood fournit
des conseils pour
l’élaboration de
recommandations
alimentaires.
62   Guide Programmatique de l’UNICEF
Description et utilisation
Propan peut être utilisé pour 45 :
(a) Identifier les problèmes d’allaitement et
d’alimentation de complément de la population
cible ;
(b) Définir le contexte dans lequel les
problèmes surviennent ;
(c) Identifier les obstacles et les facilitateurs
des comportements et pratiques idéaux
d’alimentation ;
(d) Formuler, tester et sélectionner
des recommandations de changement de
comportement et des recettes nutritives et
développer des interventions pour lever les
obstacles ;
(e) Concevoir des systèmes de suivi et
d’évaluation pour mesurer les progrès vers les
objectifs de l’intervention ;
(f) Identifier les aliments disponibles
localement qui fournissent la plus grande quantité
d’énergie et de nutriments au moindre coût.
Une programmation linéaire pour identifier les
« nutriments problématiques » (c’est-à-dire
ceux qui sont inadéquats dans les régimes
alimentaires actuels) et proposer des régimes
optimaux basés sur les aliments locaux 45:
Optifood peut être utilisé pour :
(a) Identifier les nutriments problématiques ;
(b) Identifier les régimes alimentaires optimaux,
en fonction des aliments disponibles
localement, notamment des combinaisons
d’aliments riches en nutriments et/ou d’autres
interventions (par ex. l’enrichissement des
aliments) ;
(c) Tester des interventions alternatives à base
alimentaire dans des essais communautaires.
Données requises
Les exigences pour utiliser l’outil sont 45 :
(a) Une enquête auprès des donneurs
de soins sur l’alimentation de
complément ;
(b) Le contexte de l’alimentation ;
(c) Un rappel alimentaire de 24 heures
et anthropométrie (apport alimentaire
et pratiques d’alimentation de
complément; poids de l’enfant, taille,
périmètre brachial);
(d) Une étude de marché, notamment
l’analyse de :
i. L’accessibilité comme raison potentielle
d’une consommation limitée des
aliments ;
ii. Les aliments disponibles localement
fournissant la plus grande quantité
d’énergie et de nutriments au moindre
coût (rapport nutriments/coût) ;
iii. La saisonnalité et disponibilité d’aliments
spécifiques fréquemment consommés
par les enfants âgés de 6 à 23 mois.
Les exigences pour utiliser l’outil sont 45:
(a) Une liste des aliments consommés par la
population cible ;
(b) Pour chaque aliment : nombre minimum
de portions, portion quotidienne de taille
moyenne (g/jour), portion hebdomadaire
maximale (g/semaine), coût par gramme,
catégorie de groupe alimentaire et contenu
énergétique et nutritif ;
(c) Une étude de marché/sources secondaires
pour les données sur les prix des aliments.
Outils Description et utilisation
Cost of the Diet (CotD) Une programmation linéaire pour calculer
https://www. une combinaison d’aliments disponibles
securenutrition.org/ localement qui répondent aux besoins en
resource/cost-diet- énergie, en macro et micronutriments des
tool-v2 enfants au meilleur coût possible.
L’outil Cost of the Diet peut être utilisé pour 45:
CotD est avant (a) identifier les individus et menages qui
tout un outil pour peuvent accéder localement aux aliments
comprendre les barrières nécessaires pour répondre à leurs besoins
économiques à l’accès spécifiques en matière d’énergie, de
à une alimentation protéines, de lipides et de micronutriments ;
nutritive et équilibrée (b) Calculer la plus simple combinaison
d’aliments nécessaire pour répondre aux
besoins spécifiques des enfants en énergie,
protéines, lipides et micronutriments;
(c) Déterminer la proportion de la population
pouvant accéder à un régime alimentaire
répondant à ces besoins spécifiques ;
(d) Permettre aux scenarios « hypothétiques »
d’analyser l’effet des interventions sur les
coûts.
Fill the Nutrient Gap Un cadre pour une meilleure analyse de la
(FNG) situation afin de mieux comprendre la situation
https://www.wfp. nutritionnelle, notamment les outils de
programmation linéaire, tels que CotD, pour
org/content/2017-fill-
nutrient-gap modéliser les interventions visant à améliorer
l’accès à des régimes nutritifs.
Le cadre peut être utilisé pour 45:
(a) Identifier les politiques et programmes
spécifiques au contexte à travers une
analyse de situation solide ;
(b) Parvenir à un consensus parmi les
principaux acteurs du pays sur les obstacles
à un apport adéquat en nutriments et
identifier les solutions possibles.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   63
Données requises
Les exigences pour utiliser l’outil sont 45:
(a) Des études de marché ou données
secondaires détaillées sur les prix des
denrées de tous les aliments disponibles
pour le ménage ;
(b) Des entretiens et des discussions de
groupe pour déterminer les habitudes
alimentaires ;
(c) Des données de base sur les sources de
production propre ;
(d) Une définition des données sur la richesse,
les revenus et les dépenses (pour mesurer
l’accessibilité financière).
Des données secondaires requises, liées à
(a) La malnutrition ;
(b) La disponibilité d’aliments nutritifs sur le
marché local ;
(c) L’accès à des aliments nutritifs pour les
ménages ;
(d) L’apport en nutriments pour les groupes
cibles ;
(e) Les pratiques locales sur l’apport en
nutriments des aliments ;
(f) L’environnement favorable, les
programmes, la réglementation ;
(g) Les intrants pour une programmation
linéaire : revenu et prix du marché.
Annexe 3 : Composantes clés de l’analyse de situation pour
un programme sur l’alimentation de complément

Principales
composantes de Type d’analyse Questions illustratives pour guider l'analyse Sources de données
l'analyse de situation
Données sur Analyse • Quelle est la situation des indicateurs d’alimentation Enquêtes nationales
les indicateurs approfondie des de complément * et quelles sont les tendances au et décentralisées,
d’alimentation ensembles de cours de la dernière décennie ? notamment EDS,
de complément, données nationales • Que nous disent les données sur les principaux MICS et enquêtes
notamment l’état, (quantitatives) indicateurs de l’alimentation des jeunes enfants ? nutritionnelles
les tendances et les
indicateurs • Quelles régions ont des inégalités ou un taux plus
importants ? (Dans la mesure du possible, analysez la
répartition des données par sexe, milieu rural/urbain,
groupe d’âge)
Analyse des Analyse secondaire Les instruments suivants comprennent-ils des actions Documents
politiques de santé, des politiques pour améliorer l’alimentation des jeunes enfants ? approuvés par les
de nutrition, de disponibles à • Politiques ministères
protection sociale l’aide de la matrice
et d’agriculture des politiques • Législation
(autres selon le cas) (qualitatives) • Programmes
• Budgets
• Les politiques de santé, de nutrition, de protection
sociale, d’agriculture, de commerce (et autres selon le
contexte du pays) comprennent-elles des actions pour
améliorer l’alimentation des enfants de 6 à 23 mois ?
• Y a-t-il une cohérence dans les actions entre les
politiques de différents secteurs ?
• Quelles sont les gaps dans les politiques et les
législations qui doivent être corrigés ?
• Est-il nécessaire de formuler de nouvelles politiques
ou de renforcer les politiques existantes pour garantir
des actions synergiques entre les différents systèmes
de prestation ?
Prestation des Analyse des • Quels services du programme sont offerts aux Rapports internes de
services du données du enfants âgés de 6 à 23 mois ? l’UNICEF et rapports
programme programme • Quels autres services sont fournis au-delà du conseil gouvernementaux
(quantitatives et pour les enfants âgés de 6 à 23 mois ?
qualitatives)
• Quelles plateformes de prestation sont utilisées pour
fournir ces services ?
• Quelles sont les lacunes en matiere de ressources
humaines ?
• Existe-t-il des données sur la couverture des services
du programme pour les enfants âgés de 6 à 23 mois ?
Si oui, que nous disent les données ?
• Existe-t-il des services de programme pour les jeunes
enfants fournis par les départements de la protection
sociale et de l’agriculture ?
Connaissances, Analyse des • Quels comportements et pratiques clés facilitent ou Rapports basés sur
attitudes et rapports existants entravent l’alimentation de complément ? des évaluations de
pratiques (CAP) (qualitatif) • Quels normes sociales et culturelles facilitent ou l’UNICEF ou celles
entravent l’alimentation de complément ? des partenaires ;
et des évidences
• Quels comportements et pratiques prioritaires publiées, dont les
facilitent ou entravent l’alimentation de complément ? enquêtes CAP

* Les indicateurs peuvent inclure l’introduction en temps opportun d’aliments; MDD, MMF et MAD; consommation d’aliments d’origine
animale/d’aliments riches en fer; consommation de légumes et de fruits; et pratiques malsaines

64   Guide Programmatique de l’UNICEF

Principales
composantes de Type d’analyse Questions illustratives pour guider l'analyse Sources de données
l'analyse de situation
Cartographie des Revue de l’analyse • Quels partenaires œuvrent à l’amélioration de Cartographie des
intervenants existante couplée l’alimentation de complément et que font-ils ? intervenants si
à des discussions • Comment le secteur privé est-il présent dans le possible ; ou en
avec les partenaires contexte de la production d’aliments de complément entreprendre une à
(qualitative) commercialisés ? l’aide d’une matrice
simple
• Quelles sont les plateformes existantes pour
coordonner le travail des différents intervenants ?
• Quelle est l’étendue du chevauchement géographique
et thématique entre les intervenants ?
• Quelles opportunités de partenariat peuvent être
identifiées et exploitées pour maximiser la couverture
et les résultats ?
Comprendre les Analyse de marché • Existe-t-il des obstacles à la disponibilité et à l’accès à Rapports basés sur
obstacles à l’accès et discussions de des aliments de complément nutritifs et sains ? des évaluations de
à des aliments groupe • Quels sont les obstacles à l’accès au niveau du l’UNICEF et/ou celles
de complément (qualitative) marché ? des partenaires
nutritifs, sains,
abordables et • Quels sont les obstacles à l’accès au niveau du
acceptables (dans ménage ?
les marchés et les
ménages)
Comprendre Analyser • Quels sont les modes de consommation des Rapports basés sur
les modes de les rapports différents groupes d’aliments pour le groupe d’âge de des évaluations de
consommation disponibles et les 6 à 23 mois ? l’UNICEF et celles
alimentaire, évidences publiées • Quels sont les nutriments, les aliments et les groupes des partenaires
les carences (quantitatives et d’aliments qui limitent l’alimentation des enfants de 6
en nutriments qualitatives) à 23 mois ?
et le coût de
l’alimentation des • Quels sont les groupes d’aliments abordables pour ce
jeunes enfants groupe d’âge ?
• Est-il possible de répondre aux besoins nutritionnels
des jeunes enfants grâce à des aliments locaux non
fortifiés ?
• Existe-t-il des preuves de la faisabilité de l’utilisation
des PMN et/ou d’autres aliments de complément
enrichis ?

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   65
Annexe 4 : Évaluation de la disponibilité, promotion et
perception des aliments de complément, des collations et
des boissons commercialisés
Il est bien établi que la promotion des produits alimentaires peut avoir une influence négative sur l’alimentation des nourrissons et
des jeunes enfants 46-48. Le Code et les Directives de l’OMS en vue de mettre un terme aux formes inappropriées de promotion des
aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants réglementent la publicité et la promotion des substituts du lait maternel (SLM)
et des aliments de complément commercialisés. Cependant, il y a souvent peu d’évidences dans les pays sur les types d’aliments de
complément, de collations et boissons commercialisés disponibles dans les magasins de vente en détail, la mesure dans laquelle ces
produits sont explicitement promus auprès des donneurs de soins des jeunes enfants, et la manière dont ces produits sont utilisés et
perçus par les donneurs de soins.

L’évaluation de la disponibilité, de la promotion et de la perception des aliments de complément, des collations et des boissons
commercialisés est un élément essentiel d’une analyse de situation sur les facilitateurs de l’alimentation des jeunes enfants. Les
domaines clés qui nécessitent une enquête et les méthodes qui ont été testées pour leur exploration sont résumés ci-dessous :

1. La disponibilité et les pratiques promotionnelles 2. Perceptions des donneurs de soins et facteurs

des aliments de complément, de collations et de
boissons commercialisés dans les magasins de
vente en détail (points de vente)
Évaluer la mesure dans laquelle ces produits sont disponibles
et promus dans les magasins de vente en détail peut aider à
estimer la probabilité d’exposition des enfants (directement
et indirectement) à la commercialisation de collations et de
boissons pauvres en nutriments. En outre, il est nécessaire de
comprendre l’étendue du marketing dans ces points de vente en
détail pour l’élaboration et le renforcement des réglementations
nationales sur la promotion inappropriée d’aliments 49. Des
exemples de questions de recherche sont énumérés ci-dessous,
ils pourraient être approfondis en fonction du contexte.
Questions de recherche :
• Les types d’aliments de complément, de collations et de
boissons commercialisés disponibles dans les magasins de
vente en détail.
• Les groupes d’âge ciblés par les produits promus.
• L’ampleur et le type d’activités promotionnelles utilisés
auprès des donneurs de soins et des jeunes enfants pour
commercialiser les aliments de complément, de collations et
de boissons
• Les profils nutritionnels des aliments de complément, des
collations et des boissons commercialisés.
• L’intérêt des détaillants à promouvoir activement des aliments sains.
Méthodes :
• Analyse des points de vente en détail et profilage du marché.
Cela comprend l’échantillonnage de différents points de
vente en détail (des petits magasins informels jusqu’aux
grandes épiceries) et la collecte de données dans ces lieux
sur la disponibilité, le type et la qualité des produits. De plus,
les activités promotionnelles dans les magasins peuvent être
observées, catégorisées et enregistrées pendant la collecte
des données 49.
• Des entretiens structurés ou semi-structurés peuvent
également être menés avec des détaillants et des
consommateurs sur les activités promotionnelles.
influençant l’utilisation et la consommation
d’aliments de complément, de collations et de
boissons commercialisés
Comprendre les facteurs à l’origine des décisions des donneurs
de soins d’acheter et d’utiliser ces produits peut aider à
identifier les moyens de réduire les taux de consommation 50.
Des exemples de questions de recherche sont énumérés ci-
dessous, ils pourraient être approfondis en fonction du contexte.
Questions de recherche :
• Profil de l’utilisation faite par les donneurs de soins des
aliments de complément, des collations et des boissons
commercialisés pour nourrir les enfants.
• Éléments justifiant le fait de donner aux enfants des
aliments de complément, des collations et des boissons
commercialisés.
• Opinions des donneurs de soins sur la qualité et l’utilité de
différents types d’aliments de complément, de collations et
de boissons commercialisés.
• Les facteurs qui influencent l’achat d’aliments de
complément, de collations et de boissons commercialisés.
• Les facteurs qui influencent la consommation par les enfants
des aliments de complément, des collations et des boissons
commercialisés.
Méthodes :
• Une approche de méthodes mixtes peut être employée, en
utilisant à la fois des méthodes qualitatives et quantitatives.
• Discussions de groupe et exercices participatifs avec les
donneurs de soins (mères non actives, mères actives et
grands-mères ou autres membres de la famille).
• Entretiens approfondis avec les informateurs clés.
• Enquête transversale auprès des donneurs de soins avec
nourrissons et jeunes enfants.50

De plus amples informations et des exemples de sujets de recherche pertinents et de méthodes pour évaluer la disponibilité, la
promotion et la perception des aliments de complément, des collations et des boissons commercialisés sont disponibles dans
les différentes publications de Recherche et Évaluation sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ARCH) (voir : https://
archnutrition.org/resources/ ).
66   Guide Programmatique de l’UNICEF
Annexe 5 : Ressources, outils et liens utiles liés à
l’amélioration de l’alimentation des jeunes enfants
Renforcement des capacités
Premiers Aliments pour les Jeunes Enfants : Une série de
vidéos sur l’alimentation de complément (2018)
https://www.unicef.org/nutrition/102823_The%20video%20
series.html
Programme sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant
: Course en ligne de UNICEF-Cornell (Redirigé de Cornell vers
Agora en 2019)
https://agora.unicef.org/course/info.php?id=16009
Hub d’apprentissage en ligne sur l’alimentation du nourrisson
et du jeune enfant : Cours en ligne de Alive & Thrive sur
l’ANJE (2019) https://www.iycfhub.org/
Documents d’orientation
Stratégie globale sur l’alimentation du nourrisson et du jeune
enfant. OMS/UNICEF (2003). http://www.who.int/nutrition/
publications/infantfeeding/9241562218/en/index.html
Principes directeurs pour l’alimentation des enfants non-
allaités de 6–24 mois. OMS (2005). http://www.who.int/
nutrition/publications/infantfeeding/guidingprin_nonbreastfed_
child.pdf
Principes directeurs pour l’alimentation de complément des
enfants allaités. PAHO (2003).
https://www.who.int/nutrition/publications/guiding_principles_
compfeeding_breastfed.pdf
Alimentation de complément : Repas familiaux pour les
enfants allaités. OMS (1998).
http://www.who.int/nutrition/publications/infantfeeding/
WHO_NHD_00.1/en/index.html
Alimentation du nourrisson et du jeune enfant dans les
situations d’urgence (Version 3.0)
Guide opérationnel pour les personnels et responsables de
programmes d’aide humanitaire. IFE Core Group (2017).
https://www.ennonline.net/attachments/2671/Ops-G_2017_
WEB.pdf
Guide de planification pour la Mise en œuvre Nationale de la
Stratégie Globale sur l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune
Enfant. OMS (2007). http://www.who.int/child_adolescent_
health/documents/9789241595193/en/index.html
Mises à jour sur le VIH et l’alimentation du nourrisson:
Directives. OMS (2016).
https://apps.who.int/iris/bitstream/hand
le/10665/246260/9789241549707-eng.pdf?sequence=1
Alimentation du nourrisson dans les zones de transmission du
virus Zika: Directives. OMS (2016).
* Ces documents sont mis à jour par l’OMS.
Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   67
https://apps.who.int/iris/bitstream/
handle/10665/208875/9789241549660_eng.pdf?sequence=1
Directives afin de mettre un terme à la promotion inappropriée
des aliments pour les nourrissons et les jeunes enfants:
Manuel de mise en œuvre. OMS (2017).
https://apps.who.int/iris/bitstream/han
le/10665/260137/9789241513470-eng.pdf?sequence=1
Actions Essentielles de Nutrition: intégration de la nutrition
tout au long de la vie. OMS (2019).
https://www.who.int/nutrition/publications/essential-nutrition-
actions-2019/en/
Outils pour la recherche formative et l’évaluation de
la situation
Module de programmation linéaire de NutriSurvey. OMS/
London School of Hygiene & Tropical Medicine.
http://www.nutrisurvey.de/lp/lp.htm
Manuel ProPAN : Progrès pour la promotion de l’alimentation
de l’enfant. PAHO (2003). http://www.paho.org/common/
Display.asp?Lang=E&RecID=6048
Programmes de santé et de nutrition maternelle, du nouveau-
né et de l’enfant. Guide C4D. UNICEF (2016).
https://www.unicef.org/cbsc/index_43099.html
Suivi et évaluation
Standardized Monitoring and Assessment of Relief and
Transitions (SMART). Méthodologie et Enquêtes. SMART
(2006).
https://smartmethodology.org/survey-planning-tools/smart-
methodology/
Indicateurs pour l’évaluation des pratiques d’alimentation du
nourrisson et du jeune enfant. Partie 1: Définitions. WHO,
UNICEF, USAID, AED, UCDAVIS, IFPRI (2008). *
http://www.who.int/nutrition/publications/
infantfeeding/9789241596664/en/index.html
Indicateurs pour l’évaluation des pratiques d’alimentation
du nourrisson et du jeune enfant. Partie 2: Mesures. WHO,
UNICEF, USAID, AED, UCDAVIS, IFPRI (2010).*
http://whqlibdoc.who.int/publications/2010/9789241599290_
eng.pdf
Indicateurs pour l’évaluation des pratiques d’alimentation
du nourrisson et du jeune enfant. Partie 3: Profils de pays.
UNICEF, USAID, AED, UCDAVIS, IFPRI (2010).*
https://apps.who.int/iris/bitstream/
handle/10665/44368/9789241599757_eng.pdf?ua=1
Annexe 6 : Matrice de résultats illustrative pour guider le suivi
et l’évaluation afin d’améliorer l’alimentation des enfants
Une matrice de résultats articulant les indicateurs
identifiés au niveau de l’impact, des résultats et des
produits est un outil utile pour faciliter le suivi, l’évaluation
et l’apprentissage dans le cadre de programmes
d’alimentation de complément. Une matrice de résultats
illustrative avec des indicateurs génériques à tous les
niveaux est présentée ci-dessous. La matrice répertorie
les indicateurs de résultats de chacun des facteurs et est
basée sur des actions stratégiques sélectionnées dans les
cadres d’action d’alimentation de complément. Les pays
doivent adapter cette matrice de résultats à leurs besoins
spécifiques, aux objectifs et actions du programme et au
contexte local.*
Une matrice de résultats doit également inclure des
cibles pour les indicateurs, des calendriers de progrès,
la fréquence de la collecte/communication des
données, des instruments de collecte des données et
l’organisation en charge de la collecte des données. Des
indicateurs pour les systèmes alimentaire, de santé,
d’eau et d’assainissement et de protection sociale qui
sont pertinents pour l’alimentation de complément,
pourraient être déjà collectés et communiqués par d’autres
secteurs. Ces secteurs doivent donc être consultés
lors du processus d’élaboration des activités de suivi et
d’élaboration d´une matrice de résultats pour assurer la
complémentarité et éviter les doublons.

Niveau de résultats INDICATEURS

Chaque enfant survit et s’épanouit Pourcentage d’enfants souffrant de :
(Résultats partagés basés sur les
indicateurs de niveau d’impact ODD
et AMS)
Source(s) potentielle(s) de
données : EDS, MICS, enquêtes
nationales ou programmatiques
Fréquence de collecte : tous les 3
à 5 ans
RÉSULTAT
Alimentation adéquate pour les a. Pourcentage de nourrissons âgés de 6 à 8 mois ayant été nourris avec des
jeunes enfants (6-23 mois) aliments solides, semi-solides ou mous le jour précédent
(Résultats partagés au niveau des
résultats sur la base d’indicateurs
standard pour l’alimentation de
complément)
Sources de données : EDS, MICS,
enquêtes nationales sur la santé et
la nutrition, utilisation des modules
d’indicateurs standards d’ANJE
Fréquence de collecte : tous les 3 à
5 ans
(a) Retard de croissance (Objectif 2.2.1)
(b) Émaciation (Objectif 2.2.2)
(c) Surpoids (Objectif 2.2.2)
Pourcentage d’enfants souffrant de :
(a) Anémie (telle que déterminée par l’analyse biochimique)
INDICATEURS
b. Pourcentage d’enfants âgés de 6 à 23 mois ayant reçu des aliments d’au moins
cinq des huit groupes alimentaires définis le jour précédent
c. Pourcentage d’enfants âgés de 6 à 23 mois ayant reçu des aliments solides, semi-
solides ou mous (dont des aliments lactés pour enfants non allaités) le nombre
minimum de fois ou plus le jour précédent
d. Pourcentage d’enfants âgés de 6 à 23 mois ayant reçu un régime alimentaire
minimum acceptable le jour précédent
e. Pourcentage d’enfants âgés de 12 à 23 mois allaités le jour précédent
Indicateurs supplémentaires à considérer en fonction de la conception du
programme**:
f. Proportion d’enfants de 6 à 23 mois ayant reçu au moins deux tétées le jour
précédent
g. Pourcentage d’enfants de 6 à 23 mois ayant consommé des œufs et/ou de la
viande le jour précédent
h. Pourcentage d’enfants de 6 à 23 mois qui ont consommé une boisson sucrée le
jour précédent
i. Pourcentage d’enfants de 6 à 23 mois ayant consommé certaines catégories
d’aliments malsains le jour précédent
j. Pourcentage d’enfants de 6 à 23 mois n’ayant pas consommé de légumes ou de
fruits le jour précédent

* Les programmes nationaux de nutrition de l’UNICEF collectent et communiquent certains de ces indicateurs présentés dans la matrice de résul-
tats proposée à l’aide de plateformes internes de communication des données telles que le module d’évaluation des résultats (MER), NutriDash,
les questions de suivi stratégique (QSE) et la base de données mondiale sur les indicateurs d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant de
l’UNICEF. Les directives de l’UNICEF sur les indicateurs standard du Module d’évaluation des résultats (MER) fournissent plus de détails sur la
mesure et la communication des indicateurs de nutrition.

** Certains de ces indicateurs supplémentaires ont été récemment définis et ne sont donc pas encore disponibles pour les enquêtes. D’autres
indicateurs peuvent être utilisés à la place jusqu’à ce qu’ils soient disponibles.

68   Guide Programmatique de l’UNICEF

PRODUITS :
• Environnement favorable renforcé pour soutenir une alimentation adéquate pour les jeunes enfants
• Disponibilité et utilisation de services de qualité pour les jeunes enfants garanties par les systèmes
alimentaire, de santé, d’eau et d’assainissement et de protection sociale
• Utilisation constante de l’offre et des services pour les jeunes enfants par les ménages
(Contributions directes de l’UNICEF et des partenaires)
Source (rapports administratifs, systèmes de données de routine, SGIS, activités de suivi externes, enquêtes)
Fréquence de collecte : annuelle/semestrielle, ou via un suivi de routine

INDICATEURS
Système alimentaire
• Réglementation sur la promotion inappropriée des aliments
pour nourrissons et jeunes enfants, adoptée/mise en œuvre
• Normes alimentaires pour les jeunes enfants (<2 ans)
qui rendent les aliments sains disponibles et limitent la
disponibilité des aliments malsains, adoptées/mises en
œuvre.
• Nombre de ménages atteints par les programmes visant à
accroître l’accès aux aliments de complément enrichis pour
les enfants âgés de 6 à 23 mois.
• Nombre d’agents de vulgarisation agricole formés à la
nutrition et à l’éducation et au conseil en ANJE.
Système de santé
• Code international de commercialisation des substituts du
lait maternel et résolutions pertinentes ultérieures de l’AMS,
adoptés/mis en œuvre
• Stratégie nationale de communication pour le changement de
comportement visant à améliorer la diversité et la qualité de
l’alimentation des enfants âgés de 6 à 23 mois, élaborée et
mise en œuvre.
• Actions politiques ou programmatiques pour la prévention du
surpoids et de l’obésité chez les enfants, intégrées dans la
stratégie nationale de nutrition et mises en œuvre.
• Plans d’action nationaux/décentralisés chiffrés pour améliorer
la diversité de l’alimentation des jeunes enfants, en place/mis
en œuvre.
• Normes nationales de sécurité sanitaire des aliments,
élaborées/mises en œuvre.
• Programme d’amélioration de l’alimentation du jeune enfant,
intégré dans le cadre des mécanismes/structures nationaux/
décentralisés de coordination multisectorielle pour la nutrition.
• Conseils et soutien à l’alimentation de complément inclus
dans les programmes de formation initiale des médecins et
des infirmières.
• Nombre d’indicateurs d’alimentation de complément inclus
dans le système national de gestion de l’information.
• Nombre/pourcentage d’agents de santé et de nutrition formés
pour fournir des conseils sur une alimentation de complément
adéquate et saine, conformément aux normes nationales.
• Nombre/pourcentage d’agents de santé et de nutrition formés
pour fournir des conseils qui favorisent la parentalité réactive,
l’alimentation active et la stimulation pendant la petite
enfance.
• Nombre/pourcentage de points de prestation de services
(structure sanitaire et/ou communautaire) qui fournissent des
conseils sur l’alimentation de complément (dans les situations
de développement et humanitaires).
Nombre/pourcentage de structures de santé ayant aucune
rupture de stock de suppléments en micronutriments
(par ex. PMN, sirops de fer, etc.).
• Nombre de donneurs de soins d’enfants âgés de 6 à
23 mois bénéficiant de conseils sur l’alimentation de
complément (dans les situations de développement et
humanitaires).
• Nombre d’enfants âgés de 6 à 23 mois qui reçoivent des
PMN.
• Nombre d’enfants âgés de 6 à 23 mois ayant reçu des
aliments de complément enrichis.
Système d’eau et assainissement
• Politique et stratégie nationale du secteur de l’eau,
de l’assainissement et de l’hygiène mises à jour pour
inclure des actions visant à promouvoir une alimentation
de complément saine dans les structures sanitaires et
communautaires et au niveau des ménages.
• Plans nationaux/décentralisés pour la santé et la nutrition
mis à jour pour inclure des actions visant à améliorer la
couverture des services d’eau potable et des conseils
sur l’alimentation de complément saine.
• Nombre d’indicateurs EHA sensibles à la nutrition inclus
dans le système national de gestion de l’information.
Système de protection sociale
• Stratégie et/ou politique nationale de protection sociale
mises à jour pour inclure des actions visant à améliorer
l’alimentation des jeunes enfants.
• Conception du programme national ou décentralisé de
protection sociale mise à jour pour inclure les services
pour les enfants de moins de 2 ans.
• Nombre de ménages avec enfants de moins de 2
ans bénéficiant de transferts monétaires et d’autres
services de protection sociale, y compris des conseils
nutritionnels
• Nombre de ménages avec enfants de moins de 2
ans atteints ayant bénéficié des bons alimentaires et
d’autres services de protection sociale, y compris des
conseils nutritionnels
• Nombre d’indicateurs de protection sociale sensibles à
la nutrition inclus dans le système national de gestion de
l’information.

Améliorer le Régime Alimentaire des Jeunes Enfants Pendant la Période de l’Alimentation de Complément   69
Suivi interne des actions stratégiques et mesure des
progrès
Des indicateurs de processus doivent également être
élaborés pour le suivi interne des activités requises pour
atteindre les produits, les résultats et l’impact prévus. Les
progrès des actions stratégiques doivent être surveillés
en interne pour suivre la mise en œuvre par rapport aux
objectifs et aux délais prévus. Ce suivi interne permet
aux responsables de programme d’évaluer et d’identifier
les problèmes de mise en œuvre et de prendre des
mesures correctives en temps opportun. Les indicateurs
de processus doivent être définis sur la base des actions
spécifiques au pays mises en œuvre à travers les
systèmes. Ci-après quelques exemples d’indicateurs
de processus liés aux quatre systèmes :
Système alimentaire
• Des évaluations des marchés et des pratiques de
commercialisation sont menées pour comprendre les
obstacles à la disponibilité et à un accès durable à des
aliments de complément sains, abordables et nutritifs.
• Une cartographie des politiques, de la législation et
des acteurs influençant la disponibilité des aliments, le
coût des aliments et l’environnement alimentaire est
effectuée.
• Des partenariats/groupes de travail avec le ministère de
l’Agriculture et les partenaires concernés sont établis et
fonctionnels pour permettre le renforcement des liens
entre les politiques, la CCSC et les programmes avec la
nutrition.
• Une recherche formative visant à éclairer la conception
et/ou la mise à l’échelle des approches communautaires
est menée pour relever les défis et les gaps dans
la disponibilité des aliments, l’accessibilité ou
l’environnement alimentaire.
Système d’eau et assainissement
• Une revue et une évaluation des politiques, stratégies et
plans EHA, nutrition et santé sont effectuées.
• Une revue et une évaluation des stratégies et plans
nationaux de CCSC sur l’inclusion d’actions visant
à améliorer l’alimentation des jeunes enfants sont
effectuées.
• Une cartographie de la disponibilité et de l’accès aux
services EHA par rapport à la prévalence du retard de
croissance et à la prévalence des maladies liées à l’eau
et l’assainissement est réalisée.
• Des indicateurs de nutrition sensibles à l’eau et
l’assainissement à inclure dans les systèmes nationaux
de suivi de l’information sont élaborés.
Système de protection sociale
• Une cartographie et une revue des politiques, des
services, des budgets et des plateformes de protection
sociale influençant l’accès aux aliments nutritifs sont
effectuées.
• Des partenariats/groupes de travail avec les entités
gouvernementales et les partenaires concernés de la
protection sociale pour permettre le renforcement des
liens entre les politiques, la CCSC et les programmes
avec la nutrition sont établis.
• Une recherche formative sur les goulots d’étranglement
critiques dans l’accès au niveau des ménages, la
disponibilité et l’accessibilité financière des aliments
nutritifs dans les communautés vulnérables est menée.
• Des indicateurs de protection sociale sensibles à la
nutrition à inclure dans les systèmes nationaux de suivi
de l’information sont élaborés.

Système de santé
• Des politiques, législations, stratégies, plans et budgets
liés à la santé et à la nutrition au niveau national sont
revus et les gaps et les actions visant à améliorer
l’alimentation des enfants sont identifiées.
• Des indicateurs d’alimentation de complément à inclure
dans les systèmes nationaux de suivi de l’information
sont élaborés.
• Une recherche formative visant à éclairer la conception/
mise à l’échelle des approches communautaires et du
système de santé est menée pour améliorer l’accès
à des aliments nutritifs, sains et abordables pour les
enfants.
• Des formations pour les agents de santé et de nutrition
sont organisées dans les structures sanitaires et
communautaires pour fournir des services de conseil en
alimentation de complément.

70   Guide Programmatique de l’UNICEF

Annexe notes de fin
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© United Nations Children’s Fund (UNICEF)

Février 2020

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Publié par :
UNICEF
Section Nutrition, Division des Programmes
3 United Nations Plaza
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