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AUDITEUR AUDITEUR
Dans l’actualité
BNP PARIBAS : quel impact
INTERNE EXTERNE
pour l'audit interne ? Une coopération nécessaire
Idées et débats
La sociologie au service de
l’auditeur interne
Une nouvelle façon
d’appréhender la valeur
d’une entreprise
Libres propos
L’audit interne dans
les administrations de l’Etat
diffère-t-il de celui du secteur
privé ?
Fiche technique
>> Coordination des activités
d’audit interne et d’audit
externe et partage des
informations : rêve ou réalité ?
Norme 2120 – Management des risques : L'audit interne doit évaluer l’efficacité des processus de
management des risques et contribuer à leur amélioration.
Afin de renforcer la capacité des auditeurs internes à exercer efficacement leurs responsabilités en
matière d’évaluation des processus de management des risques, l’IIA a développé la certification
CRMA (Certification in Risk Management Assurance).
Le CRMA est un examen de 2 heures, composé de 100 Questions à Choix Multiples. Il est conçu pour
les auditeurs internes et les professionnels de la gestion des risques qui interviennent sur les
périmètres de l’évaluation des risques, sur les processus de gouvernance, sur l’évaluation de la qualité
et l’auto-évaluation des contrôles.
DIRECTEUR DE PUBLICATION
D
Farid Aractingi epuis toujours, on s’interroge sur le degré
RESPONSABLE DE LA RÉDACTION de collaboration que l’audit interne doit
Philippe Mocquard avoir avec l’audit externe. Les normes de la
RÉDACTEUR EN CHEF profession en font une obligation, mais comment
Louis Vaurs
cette collaboration se réalise-t-elle sur le terrain ?
RÉDACTION - RÉVISION
Vous en saurez un peu plus en lisant le dossier et la
Jean-Loup Rouff - Béatrice Ki-Zerbo
fiche technique de ce numéro, qui donnent plusieurs
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Eric Blanc - Tél. : 01 40 08 48 02 exemples de bonnes pratiques vues du côté de l’audit interne ou sous l’angle de
Mel : eblanc@ifaci.com l’audit externe.
RÉALISATION
EBZONE Communication Les différentes facettes du commissariat aux comptes, sont parfois assez mal appré-
32, avenue de Beauregard hendées par les auditeurs internes. L’entretien qu’a bien voulu nous accorder René
94500 Champigny-sur-Marne
Tél. : 01 48 80 00 56 Ricol qui fait autorité dans la « profession du chiffre » tant il a été impliqué dans
Mel : ebzone@ebzone.fr son développement, devrait largement y remédier.
IMPRESSION
Imprimerie de Champagne Deux grands sujets d’actualité dans ce numéro :
Rue de l’Etoile de Langres - ZI Les Franchises
• Le litige BNP Paribas/ Etats-Unis et les enseignements qu’on peut en tirer du
52200 Langres
point de vue de l’audit interne.
ABONNEMENT • Le reporting intégré, une nouvelle façon d’appréhender la valeur de l’entreprise
Elsa Sarda - Tél. : 01 40 08 47 84
Mel : esarda@ifaci.com par Mervyn King le président de l’« International integrated reporting council ».
Enfin, dans un libre propos, vous lirez l’histoire d’une prise de position, celle du
groupe professionnel « Administrations de l’Etat », qui a fait siens ces deux vers de
Boileau :
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage
Polissez-le sans cesse et le repolissez
DANS L’ACTUALITÉ
6 BNP PARIBAS :
quel impact pour
l'audit interne ?
Antoine de Boissieu
IDÉES ET DÉBATS
8 La sociologie au service
de l’auditeur interne
Tommaso Capurso
19 Du reporting intégré
aux normes
comptables
Auditeur interne /
internationales,
un vaste tour d’horizon auditeur externe
sur l’actualité des
auditeurs internes et externes Une coopération nécessaire
René Ricol p. 23 à 35
LIBRES PROPOS
A
l'heure où nous leurs transactions en dollars HSBC, accusée de faits simi- des sommes versées
mettons sous presse, aux Etats-Unis. Les transac- laires et, plus grave, d'aide servaient à dédommager les
l'épilogue du litige tions en elles-mêmes n'ont passive au blanchiment tiers lésés. En l'occurrence,
concernant BNP PARIBAS pas été réalisées aux Etats- d'argent sale au profit de BNP PARIBAS est accusée
aux Etats-Unis n'est pas Unis, ni par une banque cartels de la drogue mexi- d'avoir fait perdre de son
encore connu. Selon les située aux Etats-Unis, mais cains, avait transigé fin 2012 efficacité à la politique exté-
informations disponibles, la elles ont été incluses dans le pour 1,9 milliards de dollars. rieure américaine.
banque risquerait une système de compensation Auparavant, ING avait payé
amende d'environ 10 américain, et sont donc 600 millions de dollars pour En outre, le fait de considé-
milliards de dollars, ainsi considérées à ce titre comme régler le même type de litige rer que les opérations
qu'une interdiction provi- relevant du droit américain. avec les autorités améri- compensées aux Etats-Unis
soire d'accéder au marché caines. On estime que le relèvent de la loi américaine
de la compensation en Trois remarques peuvent montant total des amendes est discrétionnaire ; jusqu'en
dollars aux Etats-Unis. être faites : et accords à l'amiable 2006, la compensation était
Les faits reprochés à BNP 1) l'amende est apparem- réglées par les banques ces en effet considérée comme
PARIBAS seraient les ment disproportionnée dernières années aux Etats- un service financier, proposé
suivants. Une filiale suisse par rapport aux faits ; Unis, pour violation d'em- aux banques pour faciliter le
de la banque aurait réalisé 2) l'interprétation du droit bargo ou défauts de lutte règlement de leurs dettes et
de 2002 à 2009 des transac- est très large ; anti-blanchiment, s'élève à 5 créances en dollars. Le fait
tions en dollars pour le 3) BNP PARIBAS a pris un milliards de dollars. En que ce service était réalisé
compte de clients soudanais, risque réglementaire, comparaison, les sanctions aux Etats-Unis n'entraînait
iraniens et cubains. Ces qu'elle a vraisemblable- de BNP PARIBAS semblent pas que les dettes et
transactions correspon- ment mal apprécié. donc disproportionnées. créances sous-jacentes
draient au règlement de tombaient sous le droit
matières premières, essen- La sanction semble L'interprétation est américain. Une jurispru-
tiellement de pétrole. Or, les disproportionnée discrétionnaire dence de 2006 à l'encontre
Etats-Unis avaient à d'ABN Amro a renversé
l'époque décrété un Sur la base des éléments Cette amende très lourde cette interprétation, qui
embargo visant ces pays. Cet parcellaires disponibles dans sanctionne des faits qui ne aboutit à ce que certains
embargo interdisait à toute la presse, le volume de sont pas répréhensibles en commentateurs ont qualifié
société située aux Etats-Unis transactions incriminé serait droit français et en droit « d'extraterritorialité du droit
de réaliser certaines transac- de 30 à 100 milliards de suisse (pays d'implantation américain ».
tions avec les trois pays dollars. Sachant que la de la filiale incriminée). BNP
incriminés, notamment du marge réalisée sur ce type de PARIBAS n'a pas violé de BNP PARIBAS a pris
négoce de pétrole, et ce afin transactions est très faible, sanctions de l'ONU, mais un un risque
de tarir leurs ressources à l'amende serait donc appa- embargo décrété unilatéra- réglementaire
l'exportation. BNP PARIBAS remment 10 à 100 fois supé- lement par les Américains.
est donc accusée d'avoir rieure au gain retiré par BNP Le dommage est nul pour La banque française a
violé l'embargo en réalisant PARIBAS dans cette affaire. les tiers, pour l'économie et cependant joué avec le feu.
des transactions interdites L'interdiction provisoire de les entreprises américaines. Elle aurait, en effet, été mise
avec des sociétés visées par compenser des opérations Cette amende ne peut pas en garde dès 2006 par le
l'embargo. en dollars aux Etats-Unis être comparée à celles sous-secrétaire au trésor
risquerait également de réglées par les banques pour américain de l'époque,
Le droit américain est appli- coûter cher à la banque, en solder les litiges hérités des notamment pour ses rela-
cable à BNP PARIBAS car les provoquant une perte de subprimes, puisque dans ce tions avec des contreparties
banques font compenser clientèle. dernier cas, la majeure partie iraniennes. BNP PARIBAS
La sociologie au service
de l’auditeur interne
Au cours des dernières années, les entreprises ont mis au point des outils, toujours
plus perfectionnés, destinés à les aider à atteindre leurs objectifs. L’audit interne n’a
pas échappé à cette tendance, et malgré cela, l’« arsenal » des mesures de contrôle
reste insuffisant. En effet, si professionnelle soit-elle, l’approche rationnelle ne peut
plus laisser de côté le comportement humain, et l’on assiste à des jeux d’acteurs au
cours desquels l’auditeur interne se mue en un « sociologue » et un « catalyseur de
la confiance ».
L
es entreprises disposent actuelle- un risque ou un problème, le comporte- blement en un « sociologue » et un
ment de nombreux modèles ment des acteurs est d’abord induit par « catalyseur de la confiance3 et de la
managériaux « modernes » et de leurs objectifs propres ; les stratégies coopération interpersonnelle ».
bonnes pratiques, visant à les aider à individuelles sont conditionnées par la
atteindre leurs objectifs. combinaison des ressources à leur dis- Le présent article vise à :
Il en est de même pour l’activité d’audit position, de leurs pouvoirs, de leurs • sensibiliser les auditeurs internes à
interne, normée et de plus en plus pro- contraintes et des zones d’incertitude l’évolution sociologique significative
fessionnelle, qui gagne continûment en perçues. de la pensée managériale des organi-
maturité. Dans ce « jeu des acteurs », décrit et sations depuis environ un siècle ;
Et pourtant, l’arsenal consolidé de analysé par Michel Crozier et Erhard • comprendre les attitudes des divers
« mesures de contrôles internes » ne Friedberg 2, s’ouvre, pour l’auditeur acteurs de l’organisation, face à un
suffit pas toujours, dans un environne- interne, l’opportunité de : problème à résoudre (… un risque,
ment risqué et évolutif (globalisation, • percevoir l’interaction complexe et potentiel), en vue de susciter une coo-
pressions réglementaires accrues, chan- subtile entre les acteurs ; pération accrue ;
gements technologiques…) et en parti- • comprendre comment développer un • proposer l’application d’une grille
culier dans les organisations fragmen- arbitrage possible entre les multiples d’analyse « systémique » dite aussi
tées et/ou fonctionnant « en silos » . facteurs motivationnels ; « stratégique » des organisations, en 5
L’expérience montre qu’il y a lieu de • renforcer son rôle dans la recherche étapes, afin de mieux comprendre les
Hiérarchie Réseau
Caractéristique de l’organisation
Caractéristique de l’organisation
Production de masse Le client est
unique
Part de
Ascendante
l’organisation
l’organisation
Part des
Part des personnes
personnes
SANTÉ JEU DE DÉVELOPPEMENT
LOGIQUE DE FATIGUE EMPOWER- LOGIQUE DE
CONTACTS BESOINS MOTIVA- GROUPES DE LA PERSONNA-
L’INDIVIDU ARGENT MENT L’INDIVIDU
TION D’ACTEURS LITÉ
cation du personnel, de l’amélioration Acteur Celui (individu ou groupe) qui participe à une action et qui a des intérêts communs
continue… pour cette action.
Individu concerné et capable d’intervenir sur un problème donné :
Les « ordres », exprimés en termes de • concerné : à partir des enjeux, on identifie les acteurs impliqués ;
moyens et de procédures à respecter, • capable d’intervenir : l’acteur est d’autant plus influent qu’il peut mobiliser des
font de plus en plus place à la formula- ressources pertinentes.
tion de finalités, d’objectifs à atteindre, Problèmes / Quels sont les enjeux dans une organisation ?
l’individu – mieux formé – prenant des enjeux • aléas (panne de machine…) ;
initiatives prépondérantes dans la (à mettre en • points - clefs (« de quoi dépend la réussite de l’entreprise ») ;
conception des processus et des perspective • tensions et difficultés rencontrées.
avec les Il s’agit des problèmes importants/récurrents non résolus, qui se traduisent par la
moyens, dans l’analyse critique des spé- objectifs non atteinte des objectifs (collectifs / individuels) des acteurs. Pour une personne,
cifications, au sein des organisations individuels) cela concerne ce qu’elle a à gagner ou à perdre.
décentralisées voire fragmentées.
Ressources • Les atouts pour influer sur la situation.
• Les ressources mobilisables par un acteur peuvent prendre de nombreuses
De nos jours, le travail présente une formes.
composante intellectuelle croissante5. Par exemple :
Tous les collaborateurs sont des travail- - hiérarchie (autorité à donner des ordres, infliger des sanctions) ;
- savoir-faire technique (faire fonctionner, réparer) ;
leurs intellectuels ! (« knowledge wor-
- relationnel (accéder à quelqu’un d’important, connaître le client) ;
kers » ou « travailleurs du savoir »). Les - informations, connaissances (savoir analyser, anticiper).
outils, machines et robots ont souvent
Pouvoir • « Le pouvoir de A sur B est la capacité de A d’obtenir que B fasse quelque chose qu’il
remplacé les muscles. Même les fonc-
n’aurait pas fait sans l’intervention de A » (R.Dahl).
tions intellectuelles simples ont été rem- • « C’est un rapport de force, dont l’un peut retirer davantage que l’autre, mais où, éga-
placées par l’informatique. Que reste-t- lement, l’un n’est jamais totalement démuni face à l’autre » (M.Crozier). Il peut donc
il donc, pour les individus, comme type s’agir aussi de la pression possible de celui qui reçoit un ordre sur celui qui le
donne.
de travail à effectuer ? Celui pour lequel • Les ressources du pouvoir :
la plupart des habiletés humaines, intel- - la contrainte ;
lectuelles et sociales sont nécessaires. Ce - la légitimité.
que leur cerveau a de meilleur à offrir, le • Les sources du pouvoir :
- possession d’une compétence difficilement remplaçable (expertise, spécialisa-
management ne peut l’acheter ni l’exi- tion fonctionnelle) ;
ger et doit… le mériter. Ce qui impacte - maîtrise des relations avec l’environnement (maîtrise des perturbations) ;
leur enthousiasme, leur motivation, leur - maîtrise des flux d’information et de communication ;
loyauté, leur comportement fiable, leur - connaissance, compréhension et utilisation des règles organisationnelles
(explicites ou tacites).
bonne volonté face au changement.
L’essence du rôle managérial devient Contraintes • Les handicaps pour influer sur la situation.
ainsi : inspirer, assister, coordonner. • Les limitations des ressources.
Zone • Part d'indétermination que comporte une situation et manière selon laquelle on
L’organisation est considérée aujour- d’incertitude peut agir sur elle.
d’hui – par analogie à un organisme • Ressources dont dispose un acteur :
vivant – comme un système, une - surtout sa marge d'autonomie dans sa mise en œuvre ;
- le « jeu » de pouvoir.
construction sociale, la résultante des • Contrôler (… ou pas) une zone d’incertitude, c’est avoir la liberté d’agir (… ou
actions des individus, soit la combinai- pas).
son des individualismes en interaction / • Un acteur contraint d’agir d’une certaine manière n’a pas de zone d’incertitude !
interdépendance permanentes. • « Plus la zone d'incertitude contrôlée par un individu ou un groupe sera cruciale,
plus celui-ci disposera de pouvoir ».
L’approche est devenue « ascendante ».
Une question sensible se pose dès lors Stratégie • Ensemble cohérent de comportements qu’un acteur adopte en vue de préserver
de façon aigüe pour l’auditeur interne : ses intérêts.
• La stratégie est orientée par les enjeux et zones d’incertitudes contrôlées.
après avoir séparé (structures, organi-
• Toute stratégie est rationnelle aux yeux de celui qui l'utilise… mais il y a plusieurs
grammes, descriptions de fonctions, rationalités « limitées » (selon l’appréhension de la situation, les facteurs cultu-
objectifs différenciés par entité ou indi- rels…).
vidu, règles strictes d’autorisation…),
Système • C’est la résultante des différentes stratégies, des conflits et des alliances que peu-
comment relier, re-connecter les com- d’action vent nouer les acteurs.
posantes interactives – parfois dis- concret • Ensemble de jeux structurés et d’ajustements permanents entre des acteurs
jointes – d’une organisation pour qu’elle (“SAC”) interdépendants, dont les intérêts peuvent être divergents voire contradictoires.
soit efficace et atteigne les objectifs col- • Le SAC recouvre 2 réalités :
- système des alliances et contraintes : des alliances officieuses se nouent au
lectifs assignés ? sein d’un système. Ces alliances sont essentiellement dues aux perspectives
A notre sens, il s’agit essentiellement de nécessairement différentes les unes des autres ; il s’agit alors d’un système
poser un regard systémique sur les généralement provisoire (actions particulières) ;
mécanismes d’interaction du jeu des - système de régulation des relations : règles de relations que se donnent les
acteurs pour résoudre des problèmes quotidiens de l’organisation ; dans ce
acteurs et d’imaginer des pistes créatives cas, le système est plus durable car basé sur des relations stables et régulières.
de coopération collective.
Tableau 2
dans la compréhension du « business fois des décisions sub-optimales pérature, pression, viscosité…). Ces
process ». affectant l’aptitude future de l’outil- réglages fins terminés, il procède à la
lage à réaliser la pièce conçue. production des pièces en série et les
Etape 1 : Description de la situation, • L’acheteur de l’outillage d’injec- livres, au cadencement convenu, à
du problème récurrent tion : personne du service « achats », l’équipementier pour alimenter sa
Dans un contexte de « Just In Time », le chargée d’approvisionner l’outillage ligne d’assemblage.
problème récurrent était la difficulté nécessaire auprès d’un outilleur spé-
pour l’équipementier concerné de res- cialisé à sélectionner. Les interactions entre principaux acteurs
pecter les délais de livraison des pièces, • Le responsable « méthodes » : per- sont modélisées dans le schéma 3. Les
avec pour conséquence, en cas de déra- sonne chargée de la conception du critères, auxquels chaque acteur est sen-
page, la mise en danger, chez le client, processus de production (ligne ou cel- sible, sont indiqués et le cas échéant
de la date de production série des voi- lule d’assemblage) au sein de l’équi- soulignés au droit de chacun d’eux.
tures. pementier. Il doit s’assurer de la Il est intéressant, à ce stade, de
Vu la multiplicité des fournisseurs pour conformité des pièces issues de l’ou- construire également le « socio-
un même véhicule, il est impérieux, pour tillage d’injection, surtout en ce qui gramme » (ou « diagramme d’affini-
chacun d’eux, de respecter le (même) concerne leur capacité de répondre tés »), relatif à la qualité des relations
délai prévu. aux exigences de « DFM » (Design For entre acteurs (échelle de « très positif »
De nombreuses pièces sont produites Manufacturing) (aspect, interchangea- + + à « très négatif » - -, en passant par
par injection plastique (procédé dit de bilité, tolérances dimensionnelles…). le point « neutre » =). Cette méthode,
« plasturgie »). • L’outilleur : concepteur, réalisateur et qui n’est pas décrite dans l’approche ori-
Le respect des délais de réalisation des metteur au point de l’outillage d’in- ginelle Crozier / Friedberg, est un apport
outillages de production série (aussi jection nécessaire à la production en de François Dupuy7. La finalité du socio-
désignés « moules » d’injection), desti- série, sur base des plans et spécifica- gramme est de contribuer à discerner le
nés à cette injection plastique, est, dans tions qui lui sont fournis comme don- « jeu des acteurs », et les conflits ou
le cas analysé, sur le chemin critique. nées d’entrée. alliances qui peuvent se développer
Le schéma générique de planning de Il va s’assurer préalablement de la dans le « Système d’action concret ».
développement est donné ci-contre fabricabilité des pièces telles que des- La grille d’analyse stratégique complète
(schéma 2). sinées et faire ses remarques voire est consolidée pour les étapes 2 à 5 en
demandes de modifications de une seule fois, par souci de concision,
Etape 2 : Identification des acteurs et conception de la pièce auprès de pour éviter des redondances dans le
de leurs interactions l’équipementier lorsque qu’il estimera présent exposé.
• Le client : celui pour lequel travaille que des règles de plasturgie ne sont Les commentaires spécifiques sont
l’entreprise. Nous l’avons écrit entre pas respectées, pour réduire la com- néanmoins circonstanciés par étape (Cf.
parenthèses, car sa voix, qui pourrait plexité de l’outillage (incompatibilité tableau 5).
utilement contribuer aux arbitrages et avec le délai imposé) ou encore pour
à faire collaborer les divers acteurs, ne des raisons de coût. Etape 3 : Identification des objectifs /
se fait pas suffisamment « entendre » • Le « plasturgiste » : une fois l’outil- problème à résoudre ; ressources /
partout à l’intérieur de l’organisation. lage série mis au point par l’outilleur, pouvoirs ; contraintes ; incertitude
• Le chef de projet : responsable d’une il l’intègre sur une machine d’injec- pertinente
structure matricielle, il n’a pas de pou- tion industrielle (presse) et optimise Les objectifs / intérêts individuels et pro-
voir hiérarchique direct – mis à part les paramètres de production (temps blèmes à résoudre pour chaque acteur
son « leadership » personnel et infor- de cycle de production unitaire, tem- s’identifient et s’interprètent, en tenant
mel – sur les ressources spécialisées
(conception, méthodes de production,
achats…) qu’il doit animer. Top R. O. DMS
• Le responsable « études » (design
pièce / produit). Il réalise la concep- Réalisation Montée en cadence
Design
tion sur base d’un environnement (plans)
(fichier électronique « 3D ») et du
Temps
cahier des charges fournis par le
client. Soucieux du travail bien fait, il Mise au point
peaufine les détails de conception des
Off-Tools E. I.
pièces avant de livrer ses plans et spé-
cifications aux autres acteurs (achats,
méthodes…). Sans le savoir, par Glossaire :
manque de connaissance de règles R. O. : Réalisation Outillage
pointues de plasturgie (démoulage E. I. : Echantillons initiaux
des pièces notamment) et de commu- DMS : Date de mise en service
nication avec l’outilleur, il prend par- Off-Tools : Pièces sorties d’outil
Schéma 2
M
ervyn King a un emploi du devait élaborer des lignes directrices sur approche « partielle » vers une approche
temps chargé : « La semaine la gouvernance pour l'Afrique du Sud « globale » en matière de gouvernance.
dernière, j'étais à Vienne, la durant la période qui a immédiatement Comme le précise Mervyn King, un
semaine précédente, en Espagne, suivi la fin de l'apartheid. Le seul rap- modèle partiel est centré sur les action-
aujourd'hui, je suis à Londres, et la semaine port de ce type qui existait auparavant naires, les cours et les résultats, même si
prochaine, je serai à Sydney, puis à était le rapport Cadbury, publié en cette démarche a un impact négatif sur
Bangalore. » Un tel degré de sollicitation décembre 1992 au Royaume-Uni. la société ou sur l'environnement.
témoigne de l'intérêt que portent les
organisations et les pays au reporting Comme le raconte Mervyn King : « En « Nous avons précisé que le conseil doit
intégré – et montre que Mervyn King et 1992, nous étions à l'aube de la démo- identifier les principales parties pre-
ses collègues de l'International Integrated cratie. L'Institut des nantes de l'activité, comprendre
Reporting Council ont réussi à convaincre Administrateurs et les leurs besoins ainsi que les
le monde entier de la pertinence (et de grands organismes de « Le grand public attentes de la société, et
la nécessité) de cette idée. comptabilité sou- est aujourd'hui devenu intégrer ces facteurs
haitaient disposer pour prendre des
Juriste de formation (il fut le plus jeune de lignes direc- actionnaire ; ce statut n'est décisions dans
juge de l'histoire à démissionner de ses trices qui aide- plus réservé à quelques familles l'intérêt de la
fonctions, à tout juste 41 ans), Mervyn raient les res- valeur globale de
King est devenu ensuite administrateur ponsables à
fortunées. Il est du devoir de l'entreprise,
non dirigeant de plusieurs sociétés diriger et à gérer ceux qui gèrent ces fonds de indique-t-il. Le
cotées, ce qui lui a donné, dit-il, une les entreprises, s'interroger sur la pérennité conseil doit exami-
vision peu courante des organisations. car les circuits clas- ner les impacts posi-
« J'ai d'abord travaillé sur la gouvernance siques de l'économie de la société dans laquelle tifs et négatifs de l'or-
en tant qu'avocat, déclare-t-il, puis en tant étaient nouveaux pour ils investissent. » ganisation en termes
qu'administrateur non dirigeant et, sou- la plupart d'entre eux. J'ai financiers, sociaux et envi-
vent, le fait de passer de l'autre côté de la accepté ce projet, en précisant tou- ronnementaux. »
barrière vous donne matière à réflexion. » tefois que nous devions partir sur de nou-
velles bases, car nous étions une nouvelle Le groupe créé pour élaborer le rapport
Il a commencé à s'intéresser de près au nation. J'ai invité des personnes de tous les King ne s'est jamais dissout, et Mervyn
concept de reporting intégré alors qu'il secteurs à participer au groupe de travail, King a pu ainsi tirer parti de l'expérience
Le chantier de la mise en convergence risque ». Que vous inspirent de tels pro- Une expérience variée aide aujourd’hui
entre la Loi Grenelle 2 et le référentiel pos ? à devenir un bon auditeur interne. Cette
de l’IIRC devra être finalisé pour la fin évolution constitue un défi important et
du premier semestre 2014 avec le souci R. R. : Lorsque l’on connaît l’ampleur de une opportunité pour la profession
de ne pas entraîner de surcoût pour les la responsabilité de l’administrateur, on d’auditeurs internes.
entreprises. peut comprendre de tels propos.
Mervyn King met l’accent sur le rôle pri- L. V. : Il y a quelques années, vous avez été
L. V. : Qui doit s’assurer de l’exactitude des mordial joué par l’audit interne au sein président de l’IFAC (International Fede-
données extra financières ? de l’entreprise. ration of Accountants). Quelles relations
L’existence d’un département d’audit aviez-vous établies avec l’IIA ? Et quels
R. R. : Le rapport intégré doit faire l’ob- interne rattaché à la direction générale, enseignements en avez-vous tiré ?
jet d’une vérification par un organisme indépendant et doté de moyens appro-
tiers indépendant accrédité par le priés à la réalisation de ses missions est, R. R. : Lorsque j’étais à la présidence de
Cofrac1 ou par tout autre organisme pour les administrateurs, une garantie l’IFAC, nous collaborions avec l’IIA. Le
signataire de l’accord de reconnaissance de l’implication des dirigeants dans la développement de travaux communs
multilatéral établi par la coordination gestion des risques et du bon fonction- entre les auditeurs internes et les audi-
européenne des organismes d’accrédi- nement des processus internes de l’en- teurs externes présente en effet un inté-
tation. treprise. rêt majeur.
A mon sens, ce sont les com- L. V. : Et quel regard portez-vous Cette collaboration a notamment été
missaires aux comptes qui, aujourd’hui sur une profes- concrétisée en juillet 2013 par la signa-
de par leur connais- sion que vous avez bien ture, par l’IFAC et l’IIA, d’un Memoran-
sance de l’entreprise connue et qui a beau- dum of Understanding portant sur la mise
et des règles d’in- « Le responsable coup évolué ? en place des normes comptables et
dépendance de l’audit interne constitue d’audit internationales, de bonnes pra-
qu’ils doivent R. R. : Dans un tiques de gestion des risques et de gou-
respecter, sont l’un des rares membres du environnement vernance
les plus légi- personnel capable d’avoir économique en
times pour réali- pleine mutation, Les organisations
ser la vérification
une vision globale de le responsable de professionnelles comptables
des rapports inté- l’entreprise » l’audit interne
grés. constitue l’un des L. V. : Contrairement à ce qui existe dans la
En tout état de cause, si rares membres du per- plupart des autres pays, la France dispose
ce ne sont pas les commis- sonnel capable d’avoir une de deux organisations : La Compagnie
saires aux comptes qui remplissent vision globale de l’entreprise. Ce nationale des commissaires aux comptes et
ce rôle, l’organisme concerné doit rem- positionnement lui permet de bénéficier le Conseil supérieur de l’ordre des experts
plir les mêmes exigences en matière de d’excellentes opportunités de carrière au comptables. Des tentatives d’unification se
restriction à la détention d’intérêts sein de l’entreprise. Aujourd’hui, la pro- sont multipliées dans le passé mais n’ont
financiers dans les sociétés qu’il vérifie, fession s’est élargie et s’ouvre progres- pas abouti. Le regrettez-vous ?
de limitation dans la fourniture de sivement à des personnes ayant une
conseils ou prestations de services sus- expérience variée (contrôle de gestion, R. R. : Je pense avoir réussi à mettre en
ceptibles d’affecter son indépendance (y activités de financement, ressources œuvre de nombreuses réformes lorsque
compris à l’intérieur d’un réseau). humaines, risque et conformité, direc- j’ai été président de la Compagnie
tion opérationnelle…). nationale des commissaires aux comptes
L’audit interne (CNCC) et du Conseil supérieur de
Un bon auditeur interne doit toujours l’Ordre des experts comptables
L. V. : Dans un article récent paru dans la bien sûr déployer des qualités d’inté- (CSOEC). Cependant, je n’ai jamais
revue anglaise « Audit&Risks », consacré à grité, de rigueur et avoir une bonne réussi à réaliser la fusion des deux insti-
Mervyn King, et dont nous publions la tra- connaissance des risques de l’entreprise. tutions représentatives des professions
duction, il est rapporté les propos suivants Mais il doit aussi montrer qu’il est capa- d’expert-comptable et de commissaire
tenus par ce dernier : « Jamais je n’aurais ble de s’adapter à un environnement aux comptes. C’est l’un de mes plus
accepté d’être administrateur non diri- mouvant et développer des talents de grands regrets car je considère que le
geant d’une société qui n’aurait pas un communication. Tout cela en étant doté maintien de ces deux organisations est
excellent département d’audit interne. Il d’un courage inébranlable. une aberration absolue.
faudrait être fou pour prendre ce
normes mondiales. Face à cet enjeu, le seraient désormais de 8 sièges sur 16. sentiel qui reste l’établissement d’une
normalisateur ne peut qu’être mondial, Ceux-ci constitueront le principal pilier information financière qui favorise l’in-
il doit également être crédible et légi- du board face aux parties prenantes (8 vestissement de long terme.
time pour pouvoir imposer ses décisions membres comprenant notamment les
à l’ensemble des sociétés faisant appel professionnels comptables et les entre- L. V. : On a discuté bien souvent de la
aux marchés financiers. prises). nécessité de faire converger les normes IFRS
avec les normes américaines US GAAP. Il
Nul doute que l’IASB constitue bien une L. V. : L’une des critiques les plus souvent était même prévu que cette convergence
organisation mondiale. Sa légitimité est faites aux normes IFRS est relative au prin- intervienne mi 2011 mais elle a été ajournée
cependant entachée par le refus des cipe de la « full fair market value » qui sine die. Pour quelles raisons ?
Etats-Unis d’adopter les IFRS dans un affirme qu’il n’y a qu’une juste valeur, la
avenir prévisible. Faut-il pour autant que valeur de marché. Quel est votre senti- R. R. : L’accord entre l’IASB et le FASB
l’Union Européenne se réapproprie le ment ? (Memorandum of Understanding de Nor-
pouvoir de normalisation ? On ne peut folk) a été entériné en 2002 et renouvelé
pas le penser sérieusement, même si les R. R. : Les normes IFRS ont fait la part en 2006 par les deux normalisateurs
relations entre les deux institutions doi- belle à la valeur de marché lorsque l’on comptables en vue de faire converger
vent être profondément revues pour que s’est aperçu que la plupart des interve- leur référentiel normatif.
la voix européenne puisse être mieux nants sur le marché financier étaient La première étape de cette remise en
entendue. devenus des opérateurs à court cause a été l’annonce par la SEC en
terme. novembre 2007 qu’elle supprimait
En mars 2013, le Com- Pour percevoir la réalité l’obligation de réconciliation entre les
missaire européen des choses, et sans US GAAP et les IFRS pour les sociétés
Michel Barnier a « Je n’ai jamais réussi doute par défiance, cotées aux Etats-Unis.
confié à Philippe les normalisa- En effet, depuis cette date, les normes
Maystadt, ancien à réaliser la fusion des deux teurs compta- IFRS ont été de plus en plus critiquées
ministre fédéral institutions représentatives bles ont de l’autre côté de l’Atlantique. Ont
belge, la mission demandé à dis- notamment été invoqués le manque de
de renforcer la
des professions d’expert- poser non pas « solidité » des normes IFRS, le manque
contribution de comptable et de commissaire de la valeur his- d’indépendance de l’IASB et son inca-
l’Union Euro- torique mais de la pacité d’« enforcement ». Les américains
péenne aux normes
aux comptes » valeur de marché. ont toujours considéré que leurs normes
comptables internatio- Si cela peut faire sens étaient les meilleures et que le monde
nales (IFRS) et d’amélio- pour des instruments entier devait les adopter.
rer la gouvernance des organes court terme, cela n’est pas per-
européens qui participent à leur élabo- tinent pour des instruments que l’entre- L. V. : Considérez-vous que cette conver-
ration. prise a vocation à exploiter ou à détenir gence est indispensable ? Et si oui, avez-
sur le long terme. vous bon espoir que les discussions repren-
Le rapport Maystadt propose d’agir sur nent ?
trois leviers : (i) le maintien d’une pro- Par ailleurs, maintenir la valeur de mar-
cédure européenne d’adoption norme ché en période de crise est dangereux R. R. : Encore une fois, l’enjeu est mon-
par norme en incluant la possibilité parce qu’il n’y a plus de marché. Si l’on dial, les entreprises ont besoin d’un lan-
d’accepter ou de refuser une norme pro- prend l’exemple des banques, elles ont gage internationalement reconnu.
duite par l’IASB, (ii) une réorganisation été contraintes de déprécier totalement Les normes IFRS sont certes très sou-
du comité technique qui assiste la Com- la valeur de produits qu’elles avaient vent critiquées en France ou aux Etats-
mission Européenne, l’EFRAG, afin pourtant la capacité de porter parce qu’il Unis, mais il convient de reconnaître
d’accroître sa légitimité et sa représen- n’y avait pas de marché à court terme. qu’elles sont aujourd’hui largement uti-
tativité, (iii) et un renforcement du dia- Cela a impacté leur bilan et donc leur lisées. De grands pays comme la Russie,
logue entre l’ARC, le comité de régle- capacité à accorder du crédit. Cet le Canada, l’Australie et le Brésil ont
mentation comptable, et l’EFRAG. enchaînement est absurde. intégré le référentiel IFRS dans leur
Il est urgent de remettre un peu de bon législation. Les Etats-Unis ne pourront
Je suis favorable à ces propositions et sens économique dans des normes pas rester indéfiniment isolés sur le
notamment à celle qui vise à modifier la certes d’une grande technicité, mais dif- sujet.
composition du board de l’EFRAG en y ficilement applicables. La quête perma-
renforçant la présence des normalisa- nente d’une plus grande sophistication
1 Comité français d’accréditation.
teurs comptables nationaux, qui dispo- technique fait parfois perdre de vue l’es-
Auditeur interne /
auditeur externe
Une coopération nécessaire
27 De quoi parle-t-on ?
Laurent Arnaudo
Quand il s'agit d'audit interne et d’audit externe, le mot osmose ne vient pas spon-
tanément à l'esprit, ou plus exactement ne venait pas à l'esprit. La collaboration
s'est en effet fortement accrue ces dernières années, avec un partage d'informations
de plus en plus fréquent et structuré, contribuant à l'efficacité des missions de cha-
cun. Les normes ISA côté audit externe et IIA côté audit interne facilitent cette colla-
boration, prévoyant le cadre dans lequel chacun peut utiliser pour sa propre mission
les travaux de l'autre – même si dans ce domaine les freins restent importants.
A
uditeurs externes et auditeurs der son opinion sur les comptes.
internes ont chacun leur place et Contrairement à ce qui existe par exem-
un rôle bien défini au service de ple dans le cadre de SOX aux Etats-Unis
l’entreprise, l’un est une fonction à part sur le domaine comptable et financier,
entière de l’entreprise, l’autre, un acteur sa mission ne consiste cependant pas à
indépendant de l’entreprise. exprimer une opinion sur les procédures
de contrôle interne.
L’auditeur externe, Les entités peuvent également deman-
un acteur indépendant der d'autres interventions comme, par
exemple, faire un examen des comptes
En France, il existe une obligation légale prévisionnels, faire un audit d'acquisi-
qui prévoit, pour certaines entités, l’in- tion d’une société cible avant une éven-
tervention d’un commissaire aux tuelle opération d’achat.
comptes avec pour mission de certifier
les comptes annuels. Pour former son L’audit interne,
opinion sur les comptes, le commissaire la 3ème ligne de maîtrise
aux comptes procède à un audit en
appliquant les normes d'exercice profes- L'audit interne, fonction mise en place
sionnel (NEP) homologuées par le à l’initiative de l’entreprise, est amené à
Diplômé d’un DESS de finance et Garde des Sceaux, normes qui sont réaliser des revues des dispositifs de
informatique et d’une maîtrise en compatibles avec les normes internatio- gestion des risques et de contrôle
sciences économiques, nales (ISA). interne, à un rythme propre à chaque
Jean-Pierre Hottin a rejoint PwC Comme le précisent les NEP, le commis- entreprise – sans avoir l’obligation de
en 2001 et a aujourd’hui près de saire aux comptes acquiert une connais- porter une opinion formelle globale
vingt ans d’expérience en risques, sance suffisante de l'entité, notamment annuelle (précisons toutefois que cer-
contrôle interne et audit interne. de son contrôle interne, afin d'identifier tains pays ont engagé des réflexions sur
et d'évaluer le risque d'anomalies signi- ce dernier point notamment dans le sec-
Il dirige, en France, les activités
ficatives dans les comptes et ainsi de teur financier). Les normes établies par
« services à l’audit interne » de
concevoir et de mettre en œuvre des l’IIA, et relayées en France par l’IFACI,
PwC. procédures d'audit permettant de fon- aident à normaliser et à structurer la
profession, qui est vraiment reconnue des procédures complémentaires, qui l’accès aux programmes et aux docu-
par les entreprises comme une véritable nécessitent d’accéder aux dossiers de ments de travail.
troisième ligne de maîtrise face à un travail et de « refaire » une partie des En pratique, l’audit interne pourrait ainsi
environnement de risques de plus en travaux sur base de sondages pour s’as- limiter ses interventions sur des élé-
plus complexe. En pratique, les missions surer que les mêmes conclusions ments de l’univers d’audit, et pourrait
réalisées peuvent être de natures très seraient atteintes. améliorer la couverture d’assurance pré-
différentes selon les organisations, allant sentée aux organes de gouvernance.
de périmètres stratégiques ou opéra- La norme ISA 610 donne des exemples De manière générale, les deux acteurs
tionnels à des missions davantage foca- de travaux pouvant être utilisés, notam- tiendront compte de leurs conclusions
lisées sur la conformité ou le contrôle ment : respectives pour adapter l’étendue de
interne comptable et financier. • tests sur l’efficacité opérationnelle des leur mission, notamment lorsque des
Ainsi, des rôles différents pour l’auditeur contrôles ; faiblesses auront déjà été constatées,
interne et l’auditeur externe, mais in fine • procédures substantives ne nécessi- soit par exemple, côté auditeur externe,
une convergence d'intérêt évidente – ils tant qu’une part limitée de jugement ; pour mener des travaux substantifs plus
ont naturellement des périmètres d'in- • assistance aux inventaires physiques ; approfondis, soit, côté auditeur interne,
tervention qui se recoupent lorsqu’il • suivi de transactions au sein du sys- pour s’assurer d’un suivi approprié des
s'agit de revoir les dispositifs de contrôle tème d’information relatif au reporting points relevés par les auditeurs externes.
interne et de gestion des risques en lien financier ; Les conditions semblent donc réunies
avec l’information comptable et finan- • tests de conformité par rapport aux pour une coopération effective de ces
cière. Pour autant, peuvent-ils et doi- contraintes réglementaires. deux acteurs au service d’une meilleure
vent-ils travailler de manière complé- gouvernance. Qu’en est-il dans la réa-
mentaire en échangeant et en s'ap- Les normes de la profession d’audit lité ?
puyant sur leurs travaux respectifs ? interne – et en particulier la norme 2050
et la MPA 2050-1 – encouragent spéci- Quelles bonnes pratiques
La complémentarité et fiquement l’audit interne à se coordon- observe-t-on ?
la collaboration sont prévues ner avec l’auditeur externe, au même
et encadrées par les normes titre qu’avec les « autres prestataires Nous avons constaté ces dernières
professionnelles internes et externes d’assurance ». Elles années une évolution vers plus de col-
prévoient la possibilité de s’appuyer sur laboration entre ces deux acteurs dans
Que prévoient ces normes ? les travaux de l’auditeur externe pour les grandes entreprises cotées.
« avoir une assurance sur des activités Quelles sont les grandes lignes de cette
Les normes ISA prévoient la possibi- comprises dans le périmètre de l’audit évolution ? Principalement une com-
lité pour l’auditeur externe d’utiliser les interne », sous réserve que certaines munication accrue, sur les périmètres et
travaux de l’audit interne, après avoir au conditions soient remplies, notamment les conclusions.
préalable évalué la fonction d’audit
interne, en :
• s’assurant que l’organisation de cette Les 3 lignes de maîtrise
fonction et ses procédures permettent
de garantir son objectivité ;
Conseil d’administration / Comité d’audit
• évaluant la compétence de ce service ;
• déterminant si l’audit interne adopte
une approche systématique et métho- Direction générale
dique ainsi que des procédures de
contrôle de la qualité.
1ère ligne de maîtrise 2ème ligne de maîtrise 3ème ligne de maîtrise
L’auditeur externe doit ensuite détermi- S.I.
management des risques
Audit externe
Parmi les bonnes pratiques que l’on aux travaux de l’auditeur externe – et rières linguistiques peuvent limiter – au-
observe : inversement. Il n’est pas rare non plus delà de la forme – l’utilisation par les
• la discussion, au niveau du comité qu’auditeurs externes et auditeurs auditeurs externes locaux de la docu-
d’audit mais également au niveau de internes aient des échanges avant les mentation des travaux de l’audit interne
la direction générale et de la direction comités d’audit pour anticiper les central.
financière, du degré de collaboration questions liées à leur collaboration.
entre auditeurs externes et auditeurs Les auditeurs internes, eux, vont rare-
internes – obligatoire selon les Que pourrait-on améliorer ? ment plus loin que la prise de connais-
normes ISA si l’auditeur externe sou- sance des conclusions des auditeurs
haite s’appuyer sur les travaux de l’au- La collaboration s’est indiscutablement externes. L’un des freins est le respect
dit interne ; améliorée, mais pourrait encore pro- des règles de secret professionnel intro-
• le partage des plans d’audit respectifs. gresser. duites par la loi (par exemple en France,
Il s’agit souvent, en pratique, de mieux le commissaire aux comptes est soumis
organiser les interventions de chacun La notion de quatrième ligne de maî- au secret professionnel).
dans l’année, pour l’entité auditée. A trise est de plus en plus utilisée pour
minima, il s’agit de prendre en consi- qualifier l’assurance apportée par des Malgré ces limites bien réelles, la colla-
dération l’appréciation que chacun tiers. Peut-on intégrer l’audit externe boration s’est accrue et on ne peut
fait des risques ; dans cette quatrième ligne de maîtrise ? qu’encourager la mise en œuvre des
• une meilleure coordination entre En effet, il ne s’agit pas pour autant d’as- bonnes pratiques mentionnées ci-avant.
équipe d’audit interne (le plus sou- similer l’audit externe à l’un des dispo-
vent centralisée), et auditeurs externes sitifs que doit mettre en œuvre une * *
locaux, en particulier pour les groupes entreprise pour maîtriser ses risques. *
internationaux. Cette coordination Mais il faut que l’entreprise et son audit
prend toute sa valeur en phase de interne – en tant que troisième ligne de Bien qu’ils aient des rôles différents, les
préparation de la mission pour les maîtrise – les prennent en compte pour auditeurs externes et internes exercent
auditeurs internes – elle permet forger leur niveau d’assurance et en des missions présentant de grandes
notamment d’appréhender le exploiter les conclusions. similitudes, même s’il faut garder à l’es-
contexte et les risques spécifiques prit que le positionnement de l’auditeur
avant la réalisation des travaux. Pour La recherche d’efficience est également externe reste celui d’un acteur externe
les auditeurs externes (maison mère un argument clef pour inciter chacun par rapport au dispositif mis en œuvre
et filiale), il s’agit le plus souvent de des acteurs à s’appuyer sur leurs travaux par l’entreprise.
collecter les conclusions des derniers respectifs – et pas seulement à partager
travaux réalisés par l’audit interne en leurs conclusions. Mais on constate dans La collaboration entre l’audit interne et
lien avec leur mission pour adapter ce domaine des freins bien réels. l’auditeur externe n’est pas seulement
leur approche audit ; une bonne pratique, elle est une néces-
• un partage accru des travaux. Côté auditeur externe, en pratique, l’uti- sité afin de renforcer l’efficience d’en-
L’auditeur externe a, par nature, accès lisation des travaux des auditeurs semble des ressources, ainsi que la clarté
à l’ensemble des informations néces- internes reste encore très limitée, en rai- et la cohérence des messages véhiculés
saires à l’exercice de sa mission. son des contraintes posées par les auprès des organes de gouvernance, sur
L’accès aux rapports et travaux d’audit normes ISA. Plusieurs fonctions audit les aspects de contrôle interne.
interne concernant des interventions interne obtiennent une certification de
en rapport avec sa mission est donc conformité à leurs normes profession- Si l’on devait retenir trois idées ou
une pratique répandue. Elle va de la nelles (IIA). Ceci permet de répondre en recommandations essentielles, à la fois
mise à disposition, en lecture, des partie aux conditions préalables requises pour les auditeurs internes et les audi-
synthèses des rapports, à l’envoi de par ISA 610 (existence au sein de la teurs externes :
copies de l’ensemble des rapports fonction d’audit interne de procédures • discutez avec la direction générale et
détaillés. Cet accès est facilité dans les de contrôle de la qualité) mais cela ne le comité d’audit du niveau de colla-
entreprises ayant un audit interne suffit pas pour l’auditeur externe, qui boration attendu ;
centralisé. Côté auditeurs externes, les doit s’appuyer sur une documentation • abordez ouvertement les freins par
processus structurés de remontée des adaptée à ses besoins et « refaire » une rapport aux attentes exprimées et
conclusions des auditeurs des filiales partie des travaux. En effet, c’est souvent identifiez les possibilités d’améliora-
permettent, lorsque l’entreprise le l’aspect documentation qui vient limiter tion, que ce soit en matière de coordi-
souhaite, de partager ces dernières l’utilisation de ces travaux par l’auditeur nation, de communication ou de par-
avec l’audit interne ; externe, en raison des exigences de ses tage d’information ;
• une communication mieux coordon- propres normes professionnelle. • définissez ensemble, dans le cadre de
née avec les organes de gouvernance. Ainsi l’auditeur externe juge souvent vos missions respectives, comment
Au-delà des communications obliga- plus efficace de réaliser lui-même l’en- mettre en œuvre ces possibilités
toires, les directeurs de l’audit interne semble des procédures d’audit néces- d’améliorations.
sont régulièrement conviés aux ses- saires à l’émission de son opinion. Enfin,
sions du comité d’audit consacrées dans les groupes internationaux, les bar-
De quoi parle-t-on ?
La coopération entre auditeurs internes et auditeurs externes est un vrai sujet, tou-
jours actuel, car cette coopération est aujourd’hui admise et reconnue pour le bien
de tous, l’entreprise au premier chef. Chez Sodexo, l’audit interne et l’audit externe
travaillent en étroite relation, même si les champs de couverture ne sont pas tou-
jours les mêmes. Nos relations se font dans une grande transparence mutuelle.
les comptes » sans oublier le fameux nent l’efficacité et l’efficience des opéra-
« nous nous ignorons et cela marche tions. Il s’agit notamment des objectifs
très bien depuis des années ». de performance opérationnelle et finan-
cière ainsi que de la sauvegarde des
Alors oui, contrairement à ce que je pen- actifs notamment.
sais, les relations entre les auditeurs b) Objectifs liés au reporting : ils concer-
internes et externes sont toujours un nent le reporting interne et externe,
sujet d’actualité qui mérite bien financier et extra financier (depuis la
quelques lignes pour partager nos expé- sortie du nouveau COSO en 2013). Ils
riences. peuvent viser les délais, la fiabilité des
états financiers, etc.).
Laurent Arnaudo Mais de quoi parle-t-on c) Objectifs liés à la conformité : ils concer-
Directeur de l’audit interne, vraiment ? nent le respect des lois et règlements (en
Groupe Sodexo interne ou externe de l’entreprise).
L’audit interne et l’audit externe ne tra-
vaillent pas toujours sur les mêmes Le contrôle interne ne se limite donc pas
domaines. Mais nous avons un grand à un ensemble de procédures ni aux
intérêt commun à coordonner nos tra- seuls processus comptables et finan-
La coopération entre vaux et ce, pour le bien de nos entre- ciers.
auditeurs internes et externes, prises. Pour faire un peu de théorie avant
est-ce vraiment encore un de passer à la pratique chez Sodexo et L’audit interne
sujet ? au sein d’autres entreprises que j’ai pu
côtoyer au cours de ma carrière, il L’audit interne travaille sur l’ensemble
Lorsque l’IFACI m’a proposé de travail- convient de se référer au COSO, qui de ces domaines. Il évalue le bon fonc-
ler sur les relations entre les auditeurs définit les fondamentaux du contrôle tionnement du dispositif de contrôle
internes et les auditeurs externes, je dois interne. interne et fait des recommandations
avouer que ma première réaction a été pour l’améliorer. Il le fait grâce au péri-
de penser que ce sujet était banal et sur- Le contrôle interne mètre de ses missions qui doivent cou-
tout avait déjà été traité à plus de 100 vrir les trois objectifs du contrôle
reprises. J’ai commencé à regarder Le contrôle interne est un processus mis en interne.
autour de moi, et à interroger des per- œuvre par le conseil, le management et les
sonnes dans la profession et j’ai été sur- collaborateurs d’une entité, destiné à four- L’audit externe
pris d’entendre et de voir des pratiques nir une assurance raisonnable quant à la
très différentes sur les relations audit réalisation d’objectifs liés aux opérations, Les auditeurs externes eux, ne sont pas
interne / audit externe. Cela allait du au reporting et à la conformité. partie prenante dans le dispositif de
« nous ne faisons pas le même travail et Le référentiel établit trois catégories d’ob- contrôle interne et de gestion des
nous ne travaillons pas sur les mêmes jectifs permettant de prendre en compte dif- risques le l'entreprise. Mais ils prennent
sujets » au « nous leur prêtons toutes férents aspects du contrôle interne : connaissance de ce système pour en
nos ressources pour les aider à certifier a) Objectifs liés aux opérations : ils concer- obtenir une meilleure compréhension et
se faire une opinion sur son fonctionne- car nos entreprises publient de plus en Les sujets échangés sont variés. Ils peu-
ment. Leur champ d’intervention est plus d’indicateurs extra financiers sur les vent être regroupés de la façon sui-
naturellement plus orienté sur le troi- risques, sur la responsabilité sociale et vante :
sième et surtout le deuxième objectif du environnementale, sur la sécurité, etc. • Interviews avec les auditeurs externes
contrôle interne, c’est-à-dire les objec- Ces informations, essentielles à une dans le cadre de la préparation du
tifs liés au reporting et plus particulière- bonne gouvernance, tombent sous le plan d’audit interne annuel pour par-
ment celui sur la fiabilité des informa- périmètre de revue des auditeurs tager et échanger sur la cartographie
tions comptables et financières. externes, dès lors qu’elles sont publiées. des risques, identifier les risques nou-
veaux.
Pour illustrer ce point, nous pouvons Comment cela fonctionne-t-il • Partage du plan d’audit interne
prendre un exemple sur la gestion des chez Sodexo ? annuel après approbation par le
stocks. Quand l’audit interne chez comité d’audit ainsi que des dates
Sodexo examine le processus de gestion Chez Sodexo, l’audit interne et l’audit prévisionnelles d’intervention.
des stocks, il va porter un jugement sur externe travaillent en étroite relation. • Communication de la liste des rap-
plusieurs aspects : Même si nous reconnaissons que nos ports d’audit interne émis en cours du
champs de couverture ne sont pas tou- dernier trimestre : les auditeurs
• Est-ce que les stocks tels que remon- jours les mêmes, il y a un véritable sens externes peuvent sélectionner les rap-
tés dans nos outils de reporting et donc à partager. Nos relations se font dans ports d’audit qui les intéressent sur le
dans nos états financiers existent bien une grande transparence mutuelle : contrôle interne et faire une demande
sur les sites ? l’audit interne fournit et prend des auprès du directeur de l’audit interne
informations à l’audit externe et vice pour en obtenir une copie sous forme
• Est-ce que ces stocks reportés sont versa. Les informations à partager sont électronique.
correctement évalués en respectant la connues à l’avance, délimitées dans le • Pour certains audits, analyse des prin-
méthode en vigueur chez Sodexo et périmètre (informations comptables et cipales faiblesses d’audit interne rele-
en prenant en compte les déprécia- financières) et approuvées. Chacun de vées.
tions nécessaires sur les références à nous comprend bien comment l’autre • Participation de l’audit interne aux
faible rotation, par exemple ? utilise l’information communiquée. Et réunions de clôture des auditeurs
ce point est fondamental pour initier externes.
Toutes ces questions sont aussi impor- une bonne relation. Tant que les deux • Discussion sur le processus d’identi-
tantes pour les auditeurs externes qui parties ne comprennent pas qu’il existe fication des fraudes et des cas rencon-
doivent émettre une opinion sur la fia- un domaine commun d’intervention et trés au cours de l’année.
bilité des informations comptables et ne se font pas confiance sur l’utilisation • Réception par l’audit interne des
financières. Elles concernent les objectifs de l’information partagée, alors la coo- recommandations des auditeurs
de « conformité » et de « Reporting » du pération ne fonctionne pas. Et donc, la externes sur l’amélioration du
COSO (c/ et b/ ci-dessus). communication et la confiance respec- contrôle interne.
tive sont clés dans ce processus de par- • Utilisation par l’audit interne du
Mais l’audit interne va aller plus loin par tage… réseau des auditeurs externes mon-
rapport à l’auditeur externe et poser des Il nous apparaît fondamental que les dialement reconnu pour obtenir des
questions sur l’objectif a/ du COSO auditeurs externes disposent d’une études, des analyses, des benchmarks
« Efficacité des opérations » . vision précise des travaux réalisés par sur la gouvernance, la gestion des
l’audit interne qui concernent la revue risques et le contrôle interne ou sur
• Est-ce que le niveau des stocks sur les du contrôle interne comptable et finan- des thèmes d’audit assez novateurs,
sites est optimisé, c’est-à-dire suffi- cier. Ils certifient les comptes et, dans ce comme par exemple, la gestion de
sant pour garantir la satisfaction des cadre, peuvent aussi identifier des crise, l’audit du développement dura-
clients tout en optimisant les coûts de risques significatifs et des faiblesses ble, etc.
possession ? majeures de contrôle interne suscepti- • En étroite liaison avec la direction
bles d’avoir une incidence significative financière du groupe, l’audit interne
Cette question est assez difficile car elle sur l’information comptable et finan- de Sodexo :
requiert une connaissance opération- cière. Le comité d’audit de Sodexo est - discute et revoit les instructions
nelle de nos activités. Elle n’intéresse d’ailleurs le premier bénéficiaire d’une d’audit des auditeurs externes,
généralement pas les auditeurs externes bonne communication entre ces deux notamment la partie sur les points
car ce n’est pas une information que instances de contrôle car il en tire une à risque de l’année ;
nous publions à l’extérieur, dans notre vision beaucoup plus complète et plus - participe à la négociation et au
document de référence par exemple. Il intégrée de la gestion des risques du contrôle des honoraires des audi-
faut bien prendre en compte la spécifi- groupe. De leur côté, les opérationnels teurs externes, pays par pays et au
cité du rôle de l’audit interne, lié à l’en- bénéficient également d’une meilleure global ;
semble des risques de l’entreprise par coordination entre l’audit externe et - réceptionne les demandes des
rapport à celui de l’auditeur externe lié l’audit interne, les missions redondantes auditeurs externes pour les services
à la fiabilité et la sincérité des comptes. ou complémentaires sont évitées ou « non-audit », vérifie les plafonds et
Mais attention, tout cela évolue très vite mieux programmées. seuils et s’assure qu’il s’agit de ser-
vices autorisés, selon la loi avant sont souvent des revues de type « Post pouvoir s’appuyer sur le travail de
d’obtenir l’autorisation du comité implementation SAP », où l’objectif, par l’autre afin d’émettre une opinion
d’audit ; exemple, est de s’assurer que la commune globale. Bien souvent, les
- pilote le processus d’appel d’offre migration du back office Finance vers auditeurs externes s’occupent des
des auditeurs externes, lorsque SAP s’est bien opérée. Il faut alors processus les plus risqués, comme la
nécessaire. regarder le processus de migration, les revue de la comptabilité générale et
• Identification enfin des sujets com- interfaces et tester des contrôles des clients. L’audit interne travaille sur
muns et mise en place d’un pro- applicatifs liés au processus compta- les immobilisations et la comptabilité
gramme de coopération : il en est ble. Le travail de préparation avec les fournisseurs. Mais cela permet aussi
ainsi lorsque des risques ou thèmes auditeurs externes devient alors cri- de contenir les honoraires des audi-
d’audit apparaissent en commun dans tique pour garantir le succès de la teurs externes …
les plans d’audit respectifs ou lors des mission et la satisfaction de toutes les
discussions sur les risques, l’audit parties, y compris celle des audités qui L’échange de ces informations prend, la
interne et l’audit externe rentrent ne doivent pas être dérangés deux fois plupart du temps, la forme de réunions.
dans une phase de coopération beau- par deux interlocuteurs différents sur Tous les mois l’audit interne et l’audit
coup plus approfondie. L’objectif est le même sujet. Nous nous mettons externe ont une réunion d’une heure,
alors d’identifier comment nous pou- donc très en amont d’accord sur un programmée à l’avance. En fonction de
vons travailler ensemble de façon programme de travail, puis répartis- la quantité des sujets à aborder, cette
intelligente (pour nous et pour les sons les rôles, domaine par domaine réunion peut être annulée la veille. Mais
opérationnels de Sodexo). Différentes et contrôle par contrôle. Nous nous les périodes de préparation des plans
formes peuvent apparaitre. La plus mettons aussi d’accord sur la taille des d’audit, de présentation des cartogra-
courante chez Sodexo est l’interven- échantillons à tester, puis chacun phies des risques et de discussion des
tion jointe, en prenant soin au préala- effectue ses tests et documente ses honoraires génèrent des réunions beau-
ble de bien nous partager les tâches. travaux. Nos documents de travail coup plus denses.
Il s’agit rarement de plus de 2 ou 3 sont à la disposition des auditeurs
missions d’audit par an. Ces missions externes pour leur revue. Le but est de
Siân Williams
Jean-Claude
Grynberg Jean Sandler Directrice audit,
contrôle &
Directeur Directeur management des
contrôle interne, adjoint audit, risques,
Groupe Orange Groupe Orange Groupe Orange
certaines conditions sur les travaux matérialisé par la rédaction d’un guide échanges : les commissaires aux
menés par l’entreprise. de bonnes pratiques de contrôle interne, comptes en permettant de documenter
sous forme de questionnaires théma- leur évaluation du risque de fraude et
En 2006, première année de la certifica- tiques. Les éléments relatifs à l’environ- l’adaptation de leur stratégie d’audit, et
tion Sarbanes-Oxley pour les sociétés nement de contrôle interne sur le repor- l’audit interne qui bénéficie d’alertes sur
non américaines cotées aux USA, dont ting financier requis pour Sarbanes- des situations à risque.
Orange, l’ampleur des travaux deman- Oxley ont été intégrés dans ces Ceci permet d’analyser et de partager les
dés par les auditeurs externes, sur la questionnaires. meilleures pratiques du domaine et de
base du standard d’audit AS n°2 du les intégrer dans l'approche d’Orange,
PCAOB (équivalent américain du H3C) Une évaluation par niveau, en fonction afin d’enrichir régulièrement le contenu
était très importante, ce qui conduisait à des réponses, permet à l’entité comme du programme. Ainsi, le COSO 2013 et
un dispositif de contrôle interne parti- aux fonctions centrales d’orienter, si le renforcement de la prise en compte
culièrement détaillé. L’évaluation, besoin, la démarche pour améliorer la des risques de fraude dans le dispositif
menée par l’entreprise, se devait d’être maîtrise de leurs opérations. Elle permet de contrôle interne, conduit à la réalisa-
particulièrement probante et requérait de déployer rapidement une auto-éva- tion conjointe d’une analyse des impacts
un substantiel investissement en testing luation sur un thème jugé prioritaire par de la mise en place de ce nouveau cadre
de la part de l’audit interne (près de le management, comme ce fut le cas en de référence, mettant en évidence la
100 % du périmètre). 2013 sur la prévention de la corruption, bonne adéquation de notre programme
le management des risques, les revenus en termes de prévention de la fraude.
En 2007, le PCAOB a remplacé ce stan- prépayés…
dard par l’auditing standard n°5, insistant Transparence et confiance
moins sur les aspects procéduraux et Collaboration avec comme facteurs clés de succès
mettant l’accent sur une approche par les auditeurs externes sur
les risques et un lien plus perceptible la stratégie fraude du groupe La deuxième ligne de maîtrise a donc
entre l’audit financier et l’audit du des échanges réguliers avec les commis-
contrôle interne (y compris l’impact Dans le cadre de la mise en œuvre du saires aux comptes pour répondre à
potentiel sur les états financiers). programme d'environnement de l’ensemble de ces missions. Le fonction-
Le dispositif mis en œuvre a été révisé contrôle pour la prévention de la fraude, nement au sein d’une même direction
et redimensionné pour toutes les parties Orange échange régulièrement avec les permet à l’ensemble des acteurs de par-
prenantes (opérationnels, contrôleurs auditeurs externes sur les aspects essen- tager un même niveau d’information.
interne, audit interne, commissaires aux tiels de la stratégie anti-fraude du Les réunions animées par le contrôle
comptes), tout en observant une amé- groupe, pour s’assurer que le dispositif interne sont l’occasion pour les mana-
lioration notable de sa qualité. Les com- répond au mieux aux exigences règle- gers de l’audit de s’approprier les préoc-
missaires aux comptes se sont de plus mentaires (SOX, prévention du blanchi- cupations des auditeurs externes et de
en plus appuyés sur les équipes internes ment…) et aux risques émergents vus les prendre pour l’établissement et l’exé-
pour produire leur propre dossier d’ana- ailleurs, dans une logique d’améliora- cution du plan d’audit. Cette coopéra-
lyse, et la confrontation des démarches tion continue. Les deux parties s’enri- tion permet d’alimenter notre vision des
respectives a contribué à renforcer la chissent mutuellement de ces risques, ces échanges apportant un
technicité de chacun et à améliorer de
façon continue l’approche d’audit du
contrôle interne.
L’implication des équipes de l’audit
interne s’est graduellement réduite au
profit de celle des opérationnels et des
contrôleurs internes, au fur et à mesure
que le dispositif de contrôle interne se
révélait plus efficace.
Un vaste champ
de collaboration
Entreprise historique héritière des arsenaux de Richelieu, DCNS est aujourd’hui un
leader du naval de défense et un innovateur dans l’énergie. Le groupe s’est fixé des
objectifs ambitieux de croissance à l’horizon 2020. Dans ce contexte, la direction de
l’audit et des risques a vu son rôle renforcé pour soutenir DCNS dans l’atteinte de
ses objectifs de performance. Elle a saisi l’occasion de la publication du COSO 2013
pour optimiser son dispositif de contrôle interne et consolider sa collaboration avec
les commissaires aux comptes.
D
CNS, à 400 ans, apporte la réalise 40 % de son chiffre d’affaires à
preuve que « le temps ne fait l’international.
rien à l’affaire », quand on sait
évoluer et adapter son organisation aux La direction de l’audit et
grands enjeux économiques et socié- des risques : un levier pour
taux. Le groupe se réinvente en perma- mieux maîtriser les risques
nence et poursuit son évolution pour et sécuriser le plan à moyen
Sylvain Rousseau répondre aux nouveaux défis qu’il faut terme (PMT)
relever sans cesse. La direction de l’audit
Directeur de l’audit & des risques, et des risques (DAR) constitue un levier A l’image de DCNS, la DAR a su évoluer
DCNS pour mieux maîtriser les risques et sécu- et s’adapter pour accompagner le
riser le plan à moyen terme. groupe dans sa mutation. Son rôle est
d’autant plus crucial aujourd’hui compte
Se renouveler sans cesse : tenu des exigences accrues des marchés
la clé de la longévité sur lesquels DCNS évolue : baisse des
budgets de la défense en France, forte
Convaincu que la mer est l’avenir de la concurrence sur les marchés du naval de
planète, DCNS invente des solutions de défense et de l’énergie à l’international.
haute technologie pour la sécuriser et la La DAR a pour mission de donner une
valoriser durablement. En ayant forgé assurance raisonnable à la direction
Sylvain Rousseau est diplômé de très tôt sa capacité à mener des transfor- générale et au comité d’audit, des
Sup’Aero et d’HEC. Il est aussi titu- mations profondes,
laire d’un DEA en automatique et DCNS a acquis un
informatique industrielle. atout de premier ordre.
Après des expériences riches de Leader mondial dans le
direction de centre de profit, achat, domaine des sous-
marins, des navires de
direction de projets au sein de
surface et des services
groupes industriels (EADS, associés, le groupe
Thomson, Ingenico et Alstom propose également un
Power), il rejoint DCNS en 2010 large panel de solu-
comme directeur des achats, fonc- tions dans l’énergie
tion qu’il occupera jusqu’à fin 2013, nucléaire civile et les
date de sa nomination à la direc- énergies marines
tion de l’audit et des risques. renouvelables. DCNS
est présent dans une
quinzaine de pays et
normes de la profes-
sion. Certifié IFACI
depuis 2012 et mem-
bre de l’AMRAE,
autre association pro-
fessionnelle reconnue
en matière de gouver-
nance, DCNS se situe
donc au niveau des
meilleurs standards
internationaux.
Après avoir recentré
ses missions sur la
maîtrise de l’exécu-
tion des activités du
groupe, l’accompa-
gnement du change-
ment et la sécurisa-
tion du PMT, la DAR
renforce aujourd’hui
sa coopération avec
les auditeurs externes,
© DCNS
toujours dans un
souci d’efficacité.
comptes et des risques du conseil d’ad- repose sur l’identification, l’évaluation Les relations avec les
ministration sur la maîtrise que le des risques (processus, entités et pro- commissaires aux comptes
groupe a de ses activités à court et grammes) et le suivi des plans de maî- (CAC) : un pilier du progrès
moyen termes. Elle joue également un trise. Afin de favoriser l’atteinte des
rôle de conseil et se focalise aujourd’hui objectifs stratégiques et opérationnels DCNS dispose d’un collège de CAC
davantage sur l’amélioration des opéra- du groupe, la DAR a récemment ajouté composé de Mazars et EY, avec lesquels
tions et la création de valeur. à sa grille d’évaluation des risques l’im- la société fonctionne conformément aux
pact que ces derniers peuvent avoir sur normes de gouvernance. La DAR a
Ses missions principales le business à moyen terme. décidé d’aller plus loin dans sa relation
avec ces derniers pour avoir une meil-
Réalisation d’audits internes Animation des activités de contrôle leure maîtrise de la gestion des risques
sur des sujets à enjeux interne de l’organisation. Cette évolution
La DAR réalise une vingtaine d’audits La DAR anime la démarche de contrôle répond à un double objectif :
internes par an sur tous les sujets pou- interne du groupe : pilotage des activi- • Efficacité : renforcer le dispositif de
vant représenter un risque pour le tés, définition des outils, lien avec l’ana- maîtrise des risques de DCNS par une
groupe (offres et programmes, filiales, lyse des risques, pilotage du réseau des couverture plus large et optimisée des
processus, nouvelles activités, organisa- animateurs de contrôle interne. Sa mis- risques majeurs.
tion…). Jusqu’en 2013, les audits étaient sion est de s’assurer de l’atteinte des • Productivité : réduire le coût de ce dis-
principalement focalisés sur la confor- objectifs fixés par la direction générale et positif par la synergie des ressources
mité, ils portent aujourd’hui majoritai- de la mise en œuvre efficace de ses déci- de DCNS et des CAC.
rement sur des sujets cruciaux pour le sions dans le respect des contraintes
groupe tels que les programmes (tenue (lois et normes, coûts, qualité…). Pour Cette collaboration renforcée bénéficie
du budget, délais, qualité…). En com- répondre aux nouvelles exigences du également aux opérationnels : elle per-
plément, la DAR coordonne toutes les groupe, la DAR fait évoluer le contrôle met en effet de limiter les travaux redon-
autres formes d’audit pratiquées chez interne vers plus de valeur ajoutée et a dants, d’optimiser les plannings et de
DCNS (qualité, inspection nucléaire, décidé d’adopter le COSO 2013 comme produire des plans d’actions plus perti-
sécurité…) rendant plus efficace la troi- standard de référence pour la concep- nents grâce au partage et à la confron-
sième ligne de maîtrise, ce qui est bien tion, la mise en œuvre et l’évaluation de tation des conclusions d’audit.
accueilli par les opérationnels. son dispositif de contrôle interne. Les Cette démarche s’inscrit en parfaite
objectifs et les modalités sont en cours cohérence avec les exigences des
Pilotage intégré de la gestion des de définition pour un déploiement pro- normes de l’IIA et du COSO 2013 qui
risques gressif dès septembre 2014. préconisent notamment d’intégrer dans
La DAR anime la démarche de maîtrise Pour mener à bien ses missions, la DAR le processus d’évaluation du système les
permanente des risques du groupe qui veille à être en conformité avec les travaux réalisés par des tiers (certifica-
« La relation entre le collège des CAC et la direction de l’audit et des risques de DCNS s’est renforcée.
Cette collaboration étroite est gage de pertinence et d’une plus grande efficacité des audits externes
et intérims réalisés. Elle permet d’optimiser le dispositif de maîtrise des risques de DCNS. »
Le collège E&Y et Mazars
tion des comptes, certification ISO, Travaux sur les systèmes d’information cière (DAF), les CAC peuvent former
assurance sur le niveau de sécurité, ins- (SI) et sensibiliser les équipes internes aux
pections…). Les SI sont à la fois un support à l’audit nouveautés normatives, bonnes pra-
et au contrôle interne et une zone de tiques et benchmark relevés auprès
Le champ de collaboration risques qu’il faut maîtriser. Les travaux d’autres entreprises concernant le
des auditeurs externes sur le SI permet- contrôle interne.
La mission des CAC porte sur l’audit des tent de couvrir ces domaines moins sou-
risques et du système de contrôle vent traités par la DAR, tels que : Toutes ces collaborations entre la DAR
interne des processus concourant à • la détection de fraudes et d’erreurs sur et les CAC ont lieu en complément des
l’élaboration des comptes du groupe. La les opérations diverses en comptabi- relations naturelles et organisées qui
DAR couvre ce même périmètre mais lité générale à partir d’analyse de existent entre la DAF et les CAC.
aussi les sujets en lien avec la gouver- données ;
nance d’entreprise, les aspects opéra- • les tests sur des activités de contrôle
tionnels et de conformité. Chaque partie métier ;
conserve son indépendance et sa res- • la gestion des droits d’accès aux sys-
ponsabilité conformément aux textes.
« La démarche de collaboration permet
d’optimiser le dispositif sans rompre les
tèmes produisant les comptes du
groupe ;
• les contrôles des processus informa-
3 questions
à Sylvain Rousseau
évités. Quand les thématiques com- De nombreux axes de collaboration sont « Techniquement, oui, mais
munes sont abordées, les angles d’ap- mis en œuvre sur le contrôle interne : cela demande d’établir un pro-
proche sont choisis entre les auditeurs • Les CAC doivent disposer d’une tocole de relations clair et des
externes et la DAR afin d’avoir des vision précise des travaux réalisés par
rituels. Cela ne représente pas
visions complémentaires. Ces échanges la DAR concernant la revue du
permettent une couverture efficace des contrôle interne, conformément au
de surcharge de travail ».
sujets à enjeux.
Avant chaque audit interne, la DAR
demande au collège Mazars et EY de
cadre de référence de l’AMF et de la
8ème directive de la Commission euro-
péenne.
3. Est-ce un dispositif figé ?
« C’est une excellente étape
partager ses conclusions d’audit, ses • La DAR collabore avec les CAC sur
dans l’évolution de nos pra-
points d’attention et ses attentes. La l’évolution du questionnaire de
DAR enrichit ainsi son plan de travail et contrôle interne.
tiques de contrôle interne.
renforce la pertinence des recommanda- • La DAR prend connaissance des ano- Nous ferons le bilan dans un
tions qu’elle émet. En retour, les CAC malies ou faiblesses majeures de ou deux exercices pour évaluer
peuvent compléter leur mission d’audit contrôle interne identifiées par les ensemble le dispositif et déci-
avec un diagnostic plus complet ali- CAC. der des axes complémentaires
menté par les rapports d’audit commu- • Enfin, sur demande de la DAR ou de d’amélioration ».
niqués par la DAR. la direction administrative et finan-
S
i toutes les histoires commencent
par « il était une fois », la nôtre Après une première expérience dans le secteur civil, alternant des postes à
pourrait débuter ainsi : il était une dominante opérationnelle ou fonctionnelle à la direction générale de l’arme-
fois l’audit interne dans les administra- ment (ministère de la défense), directeur des opérations aéronautiques de
tions de l’Etat. Pour n’être parfois pas mobilité terre-marine et directeur du programme d’hélicoptères NH90 puis res-
jeune, son histoire récente a connu
ponsable de la cellule d’audit de régularité-gestion à l’inspection de l’arme-
quelques faits marquants devenant
ment, Jean-François Charbonnier rejoint mi-2008 le secrétariat général pour
l’administration pour y créer une mission d’audit interne.
autant de points de repères que nous
allons parcourir avant de nous intéresser
à la gouvernance de l’audit interne. le secteur public, limité aux administra- gent vers une nécessaire transposition
tions de l’Etat, et le secteur privé déjà des normes. Dans les faits, il s’agit pour
Un groupe professionnel doté de normes professionnelles qui eux d’identifier les différences majeures
engagé dans une démarche constituent un cadre de référence pour entre l’organisation d’entreprise et l’or-
de think tank sur l’audit la réalisation des audits. ganisation des services de l’Etat, de les
interne au sein des expliquer et, sur cette base, d’adapter
administrations de l’Etat Décembre 2008 et octobre 2009 : deux avec pragmatisme le CRIPP pour qu’un
rapports2 de l’inspection générale des lecteur étatique se l’approprie plus faci-
Juin 2008 : constitution du groupe finances, l’un tourné vers la pratique de lement. Ainsi fait débat la transposition
professionnel « administrations de l’audit interne dans différents pays et des notions propres au secteur privé
l’Etat »1. Quelques passionnés d’audit institutions internationales, l’autre dans telles que « gouvernement d’entre-
interne relevant des services de l’Etat les ministères français, aboutissent à une prise », « direction générale » et « conseil
sont réunis par l’IFACI avec pour objec- proposition majeure de structuration de d’administration » ; font aussi débat des
tif de « mettre en exergue, à travers des l’audit interne dans les services de l’Etat. notions telles que « indépendance »,
commentaires des Normes professionnelles Ces circonstances stimulent l’activité du « niveau de rattachement », « valeur
de l’audit interne, les particularités des groupe. ajoutée » ou encore « code de déontolo-
administrations de l’Etat dans la démarche gie » et « comité d’audit interne » sans
de l’audit » tout en visant « la profession- Mars 2010 : Cadre de Référence oublier le triptyque « audit interne, ins-
nalisation de l’audit interne public en met- International des Pratiques Profes- pection et contrôle »… A quelques amé-
tant en avant des bonnes pratiques qui ont sionnelles de l’audit interne – Trans- nagements près, le groupe professionnel
déjà fait leurs preuves. » En d’autres position dans les administrations de conclut à l’adéquation des normes au
termes, le groupe veut identifier les l’Etat et bonnes pratiques. Les mem- contexte de l’Etat. Une première étape
écarts en matière d’audit interne entre bres du groupe professionnel conver- de convergence est donc franchie.
C’était cependant sans compter sur une Tout ceci dans le respect de l’organisa-
relecture externe au groupe, par le tion propre à chaque ministère, et c’est
comité de lecture de l’IFACI, qui a bien là l’enjeu d’un tel document.
conduit à reposer un questionnement
fort justifié montrant que la convergence L’essai est marqué, il reste à chacun
en matière de gouvernance devait d’œuvrer pour le transformer par une
encore progresser malgré les avancées mise en pratique qui lui sera propre.
que le groupe considérait comme…
significatives. Le groupe a donc été chal- Au final, l’audit interne dans
lengé sur ses propres travaux. les administrations de l’Etat
diffère-t-il de celui du secteur
En dernier lieu, si une année a été privé ?
nécessaire pour établir un total consen-
sus entre les membres, au final, le travail Si chaque lecteur a sa propre perception,
en vaut la peine, ne serait-ce que pour au-delà des débats sémantiques et de la
l’échange d’expérience. En effet, si cha- nécessaire appropriation des normes par
cun a progressé dans la connaissance de les acteurs étatiques, la différence essen-
l’autre et de son organisation ministé- tielle réside dans la gouvernance de
rielle, cette progression très exigeante l’audit interne.
pour tous a permis de stabiliser un
document concis dont la prise en La prise de position de mai 2014 a donc
compte des recommandations devrait l’ambition d’apporter une contribution
permettre : aux réflexions en cours en précisant les
• que la mission ministérielle d’audit rôles possibles de chacun des interve-
interne soit reconnue en tant que telle nants dans la mise en œuvre de l’audit
et exerce son rôle en toute légitimité interne.
ressé tour à tour au positionnement et à afin de donner une assurance sur le
l’identification respectifs de la mission degré de maîtrise des opérations face Ces échanges ont également permis de
ministérielle d’audit interne et du res- aux enjeux du département ministé- consolider la nécessité que les adminis-
ponsable de l’audit interne, et au rôle du riel ; trations publiques puissent se doter
comité ministériel d’audit interne, en • que le responsable de l’audit interne rapidement d’une vraie cartographie des
visant à émettre des recommandations (RAI), quel que soit son positionne- risques, d’asseoir une relation cruciale
pratiques et réellement applicables dans ment dans le ministère, soit un vrai entre le contrôle et l’audit internes, au-
un contexte étatique. RAI au sens des normes profession- delà des exigences comptables qu’elles
nelles ; doivent supporter, et donc de s’engager
Sans pour autant les nier, les débats sur • que le comité d’audit interne soit un vers une vraie professionnalisation de
« audit interne », « inspection géné- comité d’audit digne de cette appella- l‘audit interne, rejoignant un mouve-
rale », « conseil général », « inspection » tion répondant aux principaux critères ment de fond dont les dimensions euro-
ou « contrôle » ont été placés au second le caractérisant, en particulier ceux péennes et internationales sont égale-
plan, leur réalité étant néanmoins prise relatifs à sa composition et à ses mis- ment essentielles.
en compte. A l’évidence, les cultures sions.
préexistantes en matière d’inspection et
de surveillance administrative étant 1 Citations extraites du préambule du Cadre de Référence International des Pratiques Professionnelles de
ancrées de longue date dans l’ADN de l’audit interne – Transposition dans les administrations de l’Etat et bonnes pratiques (IFACI – mars 2010).
certains départements ministériels, cha- 2 Missions pilotées par l’IGF Henri Guillaume :
cun a pu avancer ses particularismes - Décembre 2008 : rapport de la mission de comparaisons internationales relative à l’audit et l’évalua-
pour s’assurer que le texte les couvre tion dans les administrations de cinq pays de l’OCDE et de la commission européenne ;
- Octobre 2009 : rapport relatif à la structuration de la politique de contrôle et d’audit internes de l’État.
bien, ou a minima n’y fait pas obstacle. 3 Citation extraite du chapitre introduction des normes du CRAIE.
C’est un premier pas en matière de gou- 4 Citation extraite du préambule de la Transposition des Normes Professionnelles de l’audit interne et
vernance de l’audit interne au profit des bonnes pratiques – édition spéciale Administration de l’Etat (juillet 2011).
services de l’Etat. 5 Extrait de la prise de position IFACI relative à la gouvernance de l’audit interne au sein des services de l’Etat (mai
2014). Vous trouverez cette prise de position sur le site de l’IFACI www.ifaci.com, rubrique « Prise de position ».
Réaliser une cartographie des risques 3j 1 675 € 1 875 € 20-22 17-19 12-14 9-11 12-14 11-13 7-9 17-19 6-8 12-14 8-10
Elaborer le référentiel de maîtrise des activités 2j 1 200 € 1 350 € 23-24 20-21 17-18 14-15 15-16 17-18 10-11 23-24 9-10 18-19 15-16
Piloter un dispositif de maîtrise des activités et de contrôle interne 2j 1 200 € 1 350 € 27-28 25-26 19-20 16-17 19-20 19-20 25-26 13-14 20-21 17-18
Le contrôle interne des systèmes d’information 2j 1 200 € 1 350 € 29-30 24-25 23-24 20-21
Maîtrise des activités, contrôle interne et communication 2j 1 200 € 1 350 € 18-19 21-22 7-8 18-19 22-23 11-12
S’initier à l’audit interne 2j 950 € 1 125 € 9-10 5-6 6-7 3-4 6-7 3-4 1-2 11-12 2-3 13-14 3-4
Conduire une mission d’audit interne : la méthodologie 4j 1 950 € 2 150 € 13-16 11-14 10-13 8-11 12-15 10-13 1-4 15-18 6-9 18-21 8-11
Maîtriser les outils et les techniques de l’audit 3j 1 625 € 1 775 € 20-22 17-19 17-19 14-16 19-21 16-18 7-9 22-24 13-15 24-26 15-17
Maîtriser les situations de communication orale de l’auditeur 2j 1 050 € 1 150 € 23-24 20-21 20-21 17-18 22-23 19-20 8-9 25-26 16-17 27-28 18-19
Réussir les écrits de la mission d’audit 2j 1 050 € 1 150 € 27-28 24-25 24-25 22-23 26-27 23-24 10-11 29-30 20-21 25-26 18-19
Exploiter les états financiers pour préparer une mission d’audit 3j 1 525 € 1 675 € 29-31 17-19 26-28 22-24 19-21
Désacraliser les systèmes d’information 3j 1 525 € 1 675 € 26-28 2-4 17-19 1-3
Détecter et prévenir les fraudes 2j 1 050 € 1 150 € 26-27 24-25 25-26 25-26 22-23 4-5
Le management
Piloter un service d’audit interne 2j 1 300 € 1 450 € 18-19 5-6 6-7
Préparer l’évaluation externe du service d’audit interne 2j 1 300 € 1 450 € 20-21 12-13 24-25
Audit de performance de la gestion des Ressources Humaines 3j 1 525 € 1 675 € 2-4 4-6
Pratiquer l’audit interne dans le secteur public 4j 1 950 € 2 150 € 1-4 16-19 9-12
Pratiquer l’audit interne dans le secteur des assurances 4j 1 950 € 2 150 € 4-7 23-26 20-23 2-5
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FICHE TECHNIQUE
L
es normes IFACI disent que « Le responsable de
l’audit interne doit partager les informations et
coordonner les activités avec les autres prestataires
internes et externes de services d’assurance et de conseil,
de manière à assurer une couverture adéquate des travaux
et à éviter dans toute la mesure du possible les doubles
emplois ». Cette coordination peut sembler quelquefois
un peu théorique. L’adhésion de tous les acteurs est
nécessaire pour une bonne mise en œuvre de cette
norme : à titre d’exemple la coordination des commis-
saires aux comptes.
des directions support (DRH, informatique…). Inter- Préalablement à la rédaction de la lettre de mission,
locuteur privilégié, la direction de l’audit est un facili- la direction de l’audit organise une réunion de lance-
tateur dans la mission des commissaires aux comptes ment réunissant les acteurs concernés (commissaires
sur l’ensemble des entités du groupe (environnement aux comptes, directions comptable, financière, tech-
complexe composé de plusieurs entités, plusieurs acti- nique, directions opérationnelles de gestion, direc-
vités…) pour assurer le partage d’informations, la tions supports selon les thèmes retenus). L’objectif de
couverture adéquate de leur travaux et limiter les cette réunion est de préciser les faits marquants de
doubles emplois. l’année, de définir le périmètre de la mission de
contrôle pour un exercice donné, de cadrer les dates
En France, le commissaire aux comptes est nommé, d’intervention. Les thèmes sont choisis d’un commun
pour six ans. Le choix se fait au niveau des conseils accord avec les directions concernées, la direction de
d’administration. Les membres du comité d’audit l’audit et le commissaire aux comptes, selon les dili-
doivent participer au choix des commissaires aux gences qui leur appartiennent, en fonction des risques
comptes, avec tout ce que cela implique : le droit de et en prenant en compte notamment les missions
veto notamment. La nomination elle-même est faite réalisées par la direction de l’audit.
au niveau de l’assemblée générale et la décision
appartient à celle-ci. Le rôle de la direction de l’audit est de coordonner les
travaux et d’établir une feuille de route à l’attention
Des critères et des formalités d’échanges des commissaires aux comptes et des directions
concernées qui peuvent être nombreuses. De tous ces
Le choix des commissaires aux comptes passe par une acteurs, il faut connaître le rôle et ce qu’ils doivent
procédure d’appel d’offres – voire même selon la fournir comme documents, pour permettre aux
réglementation, par une procédure d’appel d’offres commissaires aux comptes de réaliser correctement
européen. Les critères d’attribution et de sélection leurs interventions (périmètre, couverture, interlocu-
proposés font l’objet d’une analyse à laquelle le teurs, délais…).
comité d’audit participe, s’assurant notamment de
l’indépendance des commissaires aux comptes. De Cela part d’un planning définissant les jalons majeurs
façon opérationnelle, la direction de l’audit a géré incluant la date de lancement des missions, les
l’appel d’offres, avec l’appui de la direction des achats, périodes d’intervention des auditeurs ainsi que les
puisqu’il s’agit là d’un achat de prestations. Sont inter- réunions de synthèse des travaux d’intérim, les dates
venues également les directions concernées dont, la de remise des documents dont le rétro planning de
direction comptable – interlocuteur privilégié – qui a clôture ; ce dernier étant bien sûr de la responsabilité
également participé à la sélection. totale de la direction comptable. Mais il appartient à
Ce processus doit être anticipé et intégrer les impéra- la direction de l’audit, en revanche, de s’assurer que
tifs réglementaires notamment l’avis favorable des ces jalons sont respectés et, en particulier, que les
autorités de tutelles adéquates dans des délais prédé- documents sont fournis à temps aux commissaires aux
finis. comptes et que les contrôles qui vont être faits par ces
L’appel d’offre permet de gérer un budget pendant derniers vont rentrer dans ce planning. Il y a là un vrai
toute la durée du mandat des commissaires aux rôle d’accompagnement de la part de l’audit... qui
comptes de six ans à isopérimètre... : honoraires des peut s’avérer délicat car difficile à faire accepter par les
vacations selon les types d’intervenants, nombre de différents acteurs, surtout quand il s’agit d’effectuer
vacations, vacations supplémentaires… des relances en cas de retard dans la remise de docu-
ments.
Tous les ans, le commissaire aux comptes rédige une
lettre de mission pour cadrer la mission de son Les lettres de mission établies par les différents
mandat de contrôle sur un exercice donné, sur une commissaires aux comptes sont validées et signées par
entité donnée. la direction de l’audit.
C’est pourquoi il est nécessaire d’avoir des échanges des constats et réponses apportées. Les documents
réguliers avec les commissaires aux comptes. Et s’ils sont structurés par thème et les recommandations
ressentent des difficultés ou des réticences, ils peuvent priorisées. Cela permet une cohérence avec les
librement les exprimer à un tiers interne. C’est une rapports d’audit interne (ex : 4 niveaux de priorité :
étape intermédiaire, de façon à ce qu’en cas de diffi- alerte, vigilance, à suivre, satisfaisant).
cultés, elles puissent immédiatement être remontées
aux directions concernées et, si nécessaire auprès de Jouer le jeu
la direction générale et du comité d’audit.
La relation entre les commissaires aux comptes et la
Par ailleurs, comme cela a déjà été indiqué, les direction de l’audit est basée sur la confiance
commissaires aux comptes ont connaissance des mutuelle. Il est important que cela soit cadré par des
travaux que l’audit interne a mené dans le cours de normes.
l’exercice tant en terme de mission que de suivi.
Comme nous l’avons vu, chacun y trouve son compte.
Efficacité et performances des CAC Cette interlocution de l’audit interne a pour objet la
coordination des travaux entre les différents acteurs
Le responsable de l’audit interne doit s’assurer, en de l’entreprise. La direction de l’audit n’est pas là pour
continu, de l’efficacité et des performances des CAC. se substituer à l’interlocution que les commissaires
aux comptes ont avec les directions comptable, finan-
A partir du moment où le commissaire aux comptes a cière et technique ou d’autres directions opération-
identifié l’audit comme étant le coordonnateur, quand nelles : surtout pas !!
il rencontre des difficultés en termes de budget, de
suivi de la documentation, de fourniture d’éléments, L’audit est là pour encadrer cette relation, en toute
etc., il a un interlocuteur à qui s’adresser. Il faut que indépendance et transparence. Il facilite le partage
cet acteur ait du poids pour faire « bouger les lignes ». d’informations, la bonne couverture d’intervention, la
gestion efficiente du temps passé par les audités lors
Lors des interventions des commissaires aux comptes, des contrôles.
des échanges réguliers sont menés entre les directions A une entité correspond un commissaire aux comptes.
opérationnelles et la direction de l’audit permettant Ainsi, plus une entreprise est complexe, plus le
d’appréhender les travaux menés et les difficultés nombre de commissaires aux comptes augmente et
rencontrées ; cela permet d’avoir un retour de la part donc plus la nécessité de l’action de l’audit se fait
des directions auditées. sentir.
Cet exemple des commissaires aux comptes peut se
Au cours des réunions de synthèse, c’est l’occasion de dupliquer avec d’autres prestataires (audit externe,
faire le point avec les opérationnels sur les travaux des contrôle périodique des autorités externes de
commissaires aux comptes, le fonctionnement de leur contrôles…).
intervention… : cela permet de capitaliser pour l’exer-
cice suivant. En conclusion, la coordination des actions et le
partage des informations entre la direction de l’audit
A cette occasion, on évalue également la pertinence et les autres prestataires internes et externes de
des constats, des priorités, des recommandations et services d’assurance et de conseil, est bien une réalité
du suivi des recommandations. Dans les choix qui nécessaire et indispensable à condition que tous les
sont faits on s’assure de la pertinence et de l’efficacité acteurs directs ou indirects adhèrent au dispositif mis
de leurs travaux. en place.