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COMPTABILITE FINANCIERE

Cours

Anne RIGOLLET

Département
d’Enseignement à
Distance

Licence 2ème année


Semestre 3
2019-2020

© EAD –FACULTE D’ECONOMIE-UGA-


2019-2020-Tous droits réservés
INTRODUCTION

La comptabilité formalise, du point de vue de l'entreprise, un ensemble de relations avec


d'autres agents économiques. La comptabilité transforme des informations brutes résultant de
l’activité de l’entreprise en un ensemble d’informations structurées permettant d’exprimer le
résultat, de contrôler les opérations et enfin, aux différents utilisateurs des documents
comptables de prendre des décisions raisonnées. La comptabilité permet de garder l’historique
des opérations réalisées, de conserver une trace dans un cadre codifié. C’est un système de
traitement de l’information qui a pour objet de donner une représentation de l’entreprise.

Bien souvent, le terme « comptabilité » est conçu dans le sens restreint de comptabilité
d'entreprise ou comptabilité privée. D’autres formes de comptabilité existent comme la
comptabilité des associations, la comptabilité publique ou encore la comptabilité nationale.

La comptabilité d’entreprise constitue une partie importante des informations utilisées par les
économistes, elle est une des plus abondantes sources d'informations économiques. De plus,
ces statistiques comptables sont hautement fiables et précises. C’est à une explicitation des
méthodes et des concepts de la comptabilité d’entreprise qu’est consacré ce document. Son
objectif est de donner les outils permettant de comprendre quelles informations nous
fournissent les documents comptables.

L’objectif essentiel de la comptabilité est de mesurer. La comptabilité est une technique qui
permet de mesurer les phénomènes économiques en vue du calcul du résultat. Mais la
comptabilité n’est pas une simple technique, elle est constituée d’un ensemble de pratiques
qui évoluent et évolueront en fonction des transformations des entreprises au sein du contexte
économique et social qui constitue leur environnement.

I. Objets de la comptabilité d'entreprise

Une entreprise agit : elle achète, elle produit, elle vend. Pour cela, elle doit disposer de
moyens : investir, employer de la main d'œuvre, financer, s'informer, s'organiser. L'entreprise
est une unité socio-économique. Ses caractéristiques (statut juridique, direction, règles
d'administration…) reflètent les traits du système économique au sein duquel elle se situe. La
définition de l'Insee considère que les entreprises sont des agents économiques dont la
fonction principale est de produire des biens et services destinés à la vente. Cette définition

1
manque l'essentiel. L'entreprise est le lieu de mise en valeur d'un capital en vue d'obtenir un
profit.

L'objet de la comptabilité est d'ordonner les actions de l'entreprise pour les identifier, les
classer et donc les contrôler dans un environnement juridique. Elle doit aussi permettre de
prévoir de façon à ce que l'entreprise anticipe. Les documents comptables peuvent être
interprétés comme une description chiffrée de la vie d'une entreprise. La comptabilité
d'entreprise est, fondamentalement, une méthode pour mesurer le profit et expliquer comment
celui-ci a été obtenu. Les trois objets de la comptabilité générale sont : enregistrer les
valeurs, dégager le résultat périodique, présenter la situation patrimoniale.

II. Repères historiques

Un bref rappel historique indiquera que les techniques comptables ont évolué au cours du
temps en fonction des objectifs poursuivis. Les origines de la comptabilité se perdent dans la
nuit des temps, dès qu'il apparut nécessaire de garder la mémoire des échanges réalisés.
L'évolution de la comptabilité, comme celle des techniques en général, n'est pas linéaire.
Notre courte histoire de la comptabilité commence au Moyen Age et s'achève par la période
contemporaine, elle concerne surtout l'Europe occidentale.
e
Jusqu'au X siècle, il n'existe pas de trace de documents comptables, ce qui ne signifie pas
qu'il n'existait pas de formes de comptabilité. Cette période correspond à un affaiblissement
des échanges marchands et au développement de l'autarcie domaniale. Le renouveau des
échanges au XIIe siècle se traduit par le développement de documents comptables. Ce sont les
villes des Flandres et les villes de l'Italie du Nord (Venise, Gênes, Florence) qui sont les
régions les plus dynamiques avec le développement du commerce. La nécessité de tenir des
comptes se fait sentir au sein des unités économiques que sont les grandes seigneuries et les
ordres religieux. Ceux-ci, puissances financières et économiques importantes, comprennent
rapidement la nécessité de tenir des comptes. Ces grandes organisations, surtout les ordres
monastiques, réinventent des techniques comptables. Ces ordres et quelques autres eurent
donc un rôle non négligeable d'innovations monétaires et donc comptables. La puissance,
ainsi d'ailleurs que l'organisation hiérarchique de ces ordres les conduisent à édicter et
respecter des principes comptables. La comptabilité des ordres est certes très détaillée, mais
reste en partie simple. C'est une comptabilité de recettes et de dépenses, de créances et de

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dettes. Les flux retenus concernent surtout les relations avec l'extérieur, il n'existe pas
d'enregistrement systématique des mouvements patrimoniaux.

La partie simple présente des inconvénients. Elle ne prend pas en compte les éléments qui ne
passent pas par des échanges : apports en nature, usure du patrimoine, variation des stocks. De
plus, toute opération économique s'analyse sous un double point de vue, la partie simple ne
permet pas d'en rendre compte. La partie simple sera remplacée progressivement par une
méthode plus complète qui est celle de la partie double.

L'évolution de la comptabilité s'expliquerait, très largement, par celle du capitalisme selon la


thèse de Sombart. S'il est impossible d'imaginer le capitalisme sans comptabilité, l'inverse est
vrai. La comptabilité est liée aux échanges avant de l'être à l'estimation de la valorisation d'un
capital. Cette position a été critiquée en particulier par Fernand Braudel qui rappelle que le
premier ouvrage sur la comptabilité date de 1211. Les rapports de production capitalistes
étaient quasi inexistants à cette époque.

Les origines et les conditions de l'apparition de la partie double sont un sujet de controverses
entre les historiens. La conception actuelle estime que la partie double a trouvé sa source dans
la pratique quotidienne des activités économiques.

e
Plusieurs principes comptables actuels sont nés au cours du XIX . C'est à cette époque que
naît, en marge de la comptabilité générale, la comptabilité analytique qui répond aux besoins
de la gestion courante et permet d'apprécier les coûts. La distinction entre la comptabilité
générale et la comptabilité analytique est importante.

La comptabilité générale calcule périodiquement le patrimoine de l'entreprise et en mesure les


variations : c'est le rôle du bilan et elle estime le rapport annuel : c'est le rôle du compte de
résultat. Elle est rétrospective et fortement imprégnée de droit et de fiscalité. Le
développement de la technique comptable consiste à intégrer dans la comptabilité non
seulement des éléments sûrs mais aussi des éléments dont la réalisation est incertaine. La
comptabilité analytique, qui dépasse actuellement son objet initial du calcul des coûts, est
devenue un instrument interne d'aide à la décision et de contrôle de gestion. Elle traite des
informations du passé et du futur, elle est donc prospective.

L'époque actuelle est caractérisée par deux mouvements : un mouvement de normalisation et


un mouvement d'institutionnalisation de la comptabilité générale. Dans les différents pays, les
règles comptables sont normalisées. La normalisation comptable est l’ensemble des principes
servant de règles à l’organisation de la comptabilité des entreprises et à la présentation des

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documents de synthèse. Elle facilite l’accès à l’information et donc la compréhension des
comptes. Cette normalisation revient tantôt aux États, tantôt à la profession comptable. En
France, la normalisation comptable prend la forme du Plan Comptable Général. Tous les pays
ont procédé selon leurs spécificités propres à des normalisations comptables. Il existe
également des expériences de normalisation comptable au niveau de l’Union Européenne.

Le Conseil européen de mars 2002 a adopté un règlement rendant obligatoire au premier


janvier 2005, l’application des normes comptables internationales pour l’établissement des
comptes consolidés. Les États membres peuvent aussi autoriser ou obliger les entreprises à
appliquer ce système à leurs comptes annuels.

III. Les destinataires et utilisateurs des documents comptables

Toute entreprise a l'obligation légale d'établir des documents comptables. Les textes qui
rendent obligatoires ces documents, précisent les conditions de la communication et de la
diffusion de ces documents. Cette obligation reconnaît sur le plan du droit les demandes
d’informations des différents acteurs économiques : les propriétaires, les fournisseurs, les
prêteurs de capitaux, les salariés, les administrations. La comptabilité est un des instruments
qui permet aux dirigeants de rendre compte de leurs activités aux différentes parties prenantes
des activités de l’entreprise.

Les informations comptables ont des destinataires privilégiés : les dirigeants de l'entreprise,
les propriétaires actuels ou futurs (ces propriétaires peuvent aussi être les dirigeants), les
prêteurs de capitaux (institutions financières, obligataires…), l'administration fiscale, les
commissaires aux comptes, les comités d'entreprises. Les intérêts et les demandes des uns et
des autres ne sont pas identiques et peuvent être contradictoires.

Les premiers destinataires sont le ou les propriétaires de l'entreprise qui sont désignés comme
associés dans le langage comptable. Les documents comptables seront donc conçus du point
de vue de ceux-ci. Dans une économie capitaliste, les propriétaires des capitaux doivent
connaître le profit et le comparer aux avances réalisées. Il faudrait d'ailleurs nuancer
fortement cette appréciation pour différencier les différentes catégories de propriétaires qui,
s'ils recherchent le meilleur résultat, n'ont pas tous l'objectif de diriger l'entreprise.

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Ces documents sont aussi destinés aux propriétaires potentiels ou futurs dans le cas des
sociétés et en particulier des sociétés anonymes. Les informations fournies par les documents
comptables, la capacité à assurer un profit et donc des distributions de dividendes,
constitueront une incitation à investir.

Ces documents ne sont pas seulement à usage interne, ils sont aussi destinés à l'administration
fiscale. Ils permettront le calcul des impôts, l'administration prélevant une part des bénéfices
comme contrepartie des services non marchands nécessaires à l'activité de l'entreprise (par
exemple, les services de police qui assurent la sécurité des biens, ainsi que les
infrastructures…), pour financer les conditions générales nécessaires au fonctionnement de
l'entreprise.

Ces documents intéressent, bien évidemment, les divers prêteurs de capitaux : les banques et
les obligataires. Ils permettent aux banques de répondre aux demandes de prêts des entreprises
en disposant des éléments conduisant, sur la base d'une analyse raisonnée et informée, à
prendre des décisions qui éviteront les opérations aventureuses. Les résultats et les documents
comptables guideront les obligataires dans leurs choix.

Les salariés disposent également des documents comptables et peuvent en demander une
analyse par des cabinets spécialisés. Ils ont vocation à donner leur avis, via les comités
d'entreprises, sur la gestion et le résultat de l'entreprise.

IV. Les obligations comptables

Afin de remplir correctement son rôle de source d’information et pouvoir constituer un moyen
de preuve dans les litiges entre les différents acteurs, la comptabilité est encadrée par des
règles législatives contraignantes.

Les entreprises françaises, pour la tenue quotidienne de leur comptabilité et pour


l’établissement des comptes, doivent respecter la loi du 30 avril 1983 reprise dans le code de
commerce et le Plan Comptable Général qui constitue le cadre général de la normalisation
comptable et qui est régulièrement mis à jour par les arrêtés de la réglementation comptable
(CRC). Les textes sont conformes à la IVe directive européenne (25/07/1978).

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La construction européenne comme la mondialisation ont rendu nécessaire une harmonisation
des méthodes comptables entre les différents pays de façon à permettre la comparaison des
comptes entre des sociétés de différents pays. Un référentiel comptable international a été
développé sous le nom d’IFRS (International Financial Reporting Standards). Ces normes ne
sont pour l’instant applicables dans l’Union Européenne que pour les comptes consolidés des
entreprises cotées. Il s’agit d’une première étape dans l’application de ce référentiel qui
devrait s’élargir aux comptes de toutes les entreprises.

Le code de commerce impose aux entreprises (quelle que soit leur forme juridique) :

- d’enregistrer, dans l’ordre chronologique, les mouvements affectant leur


patrimoine ;

- de contrôler l’existence et la valeur des éléments du patrimoine par un inventaire


au moins tous les 12 mois ;

- d’établir des comptes annuels au vu des enregistrements comptables et de


l’inventaire. Ces comptes annuels doivent comprendre un bilan, un compte de
résultat et une annexe. (Seuls le bilan et le compte de résultat seront étudiés dans le
cadre de ce cours.)

Les enregistrements comptables doivent se faire à partir de pièces justificatives.

Les livres comptables obligatoires comprennent :

- le livre – journal ;

- le grand – livre ;

- le livre d’inventaire.

La présentation des comptes annuels se fonde sur des conventions, dénommées « principes
comptables » dont le respect est un des éléments de la sincérité des comptes.

Le bilan est un état, à un moment donné, de la richesse de l'entreprise. Il décrit le


patrimoine de celle-ci. Le bilan doit permettre à l'entreprise de connaître :

 ce qu'elle possède, ce qu'on lui doit, ce qu'elle doit ;

 ce que représente son patrimoine net.

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Le compte de résultat fait ressortir :

 le bénéfice ou la perte réalisé;

 la manière dont le bénéfice ou la perte a été obtenu.

Il convient cependant de préciser que cet ensemble de documents (bilan, compte de résultat,
annexe) ne permet pas un suivi de la gestion quotidienne de l'entreprise. D'autres informations
sont nécessaires. En particulier, une analyse des coûts pour chaque produit est indispensable.
Combien coûte et se vend tel produit ? C’est l’objet de la comptabilité analytique qui est un
instrument de gestion et permet, mieux que la comptabilité générale, des classifications
diversifiées dont la signification est souvent plus économique. Contrairement à la
comptabilité générale, la comptabilité analytique n’a pas un caractère obligatoire. Elle est
cependant indispensable à la gestion de l’entreprise.

V. La quantification monétaire

En comptabilité générale, les flux sont estimés en unités monétaires (alors que la comptabilité
analytique mesure aussi des unités physiques).

La quantification monétaire permet d'agréger, d’additionner les valeurs des différentes


opérations. La comptabilité enregistre des droits et des obligations reconnus et quantifiés en
monnaie et les événements qui les modifient.

La seule quantification monétaire laisse de côté les relations internes très importantes. Le
paradoxe du principe de quantification monétaire est de ne tenir compte que des opérations
monétaires alors que d’autres événements peuvent être tout aussi essentiels pour l'activité de
l'entreprise : remplacer un dirigeant compétent par un autre, moins compétent, ne se traduit
par aucun enregistrement comptable ; de même, la plus ou moins grande motivation des
salariés ne modifie en rien les comptes de l'entreprise tout en en modifiant le résultat.

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CHAPITRE I
LE BILAN

Toute entreprise, quelle que soit sa forme juridique, quelle que soit sa taille, quel que soit son
domaine d’activité, doit présenter périodiquement des documents de synthèse composés
d’un bilan, d’un compte de résultat et d’une annexe, ces trois documents formant un tout
indissociable. (Seuls le bilan et le compte de résultat seront étudiés dans le cadre de ce cours.)
Pour cela, les comptes sont arrêtés périodiquement. La période de 12 mois entre deux
arrêtés de compte s’appelle un exercice comptable. Le découpage retenu relève beaucoup
plus des dispositions juridiques (assemblée annuelle des actionnaires à laquelle les comptes
sont présentés) et fiscales (paiement annuel de l'impôt) que du rythme des activités
économiques. Le code du commerce prescrit également un inventaire annuel. La date de fin
d’exercice comptable, qu’on appelle date de clôture de l’exercice comptable est librement
choisie par l’entreprise. La plupart clôture au 31 décembre

I. Présentation générale du bilan

Le bilan décrit aussi fidèlement que possible le patrimoine de l'entreprise, donc la valeur de
l'entreprise. Le bilan se réfère essentiellement au passé. Il décrit les acquis de la société, sa
puissance financière, son crédit, ses moyens d'action. Il n'en décrit pas le fonctionnement. Du
point de vue de la vie économique de l'entreprise, le bilan est secondaire ; ce qui importe c'est
la détermination du résultat. Il est établi conformément au plan comptable. Le bilan nécessite
des opérations d'inventaire. L'inventaire n'est pas une simple opération comptable, il faut
évaluer, apprécier, prévoir. L'inventaire permet d'ajuster les écritures aux faits économiques
qui ne sont pas enregistrés en comptabilité : la valeur d'un stock diminue, la valeur d'un
placement augmente, etc.

« Le bilan est une représentation conventionnelle de la situation d'un


patrimoine, c'est une évaluation établie en vertu de certaines conventions qui
ne sont pas simples et dont les unes résultent des règles de la technique
comptable, les autres de la technique budgétaire. »1

1
Jean FOURASTIE, La comptabilité, Paris : PUF, Que sais-je ? 1979 p 112

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Le bilan peut être défini comme une description synthétique du patrimoine d’une
entreprise à une date donnée, le patrimoine étant constitué de l’ensemble des biens et
des droits détenus par l’entreprise et de l’ensemble de ses dettes.

L'entreprise réalise des opérations d'investissement et des opérations d'exploitation. Pour son
activité, l'entreprise a besoin de ressources financières : apport personnel de l'entrepreneur ou
des associés, emprunts, dettes auprès des fournisseurs… Ces ressources constituent le mode
de financement des moyens mis en œuvre : terrains, constructions, matériels de production,
stocks… Le bilan synthétise la situation financière de l'entreprise.

A. Les opérations d'investissement

Ces opérations constituent des engagements longs de l’entreprise, au-delà d’une année. Les
opérations d'investissement comprennent notamment l’acquisition des moyens de production
(terrains, bâtiments, matériels, outillages…), ce sont des immobilisations qui peuvent être
financées :

 à l'aide de capitaux propres à l'entreprise

 par des dettes envers les prêteurs (dettes financières)

Le tableau suivant synthétise le développement précédent.

Tableau schématique de l’analyse des immobilisations


Investissement Financement
Immobilisations Capitaux propres
Dettes financières (capitaux empruntés)

B. Les opérations d'exploitation

Ces opérations se déroulent en fonction des besoins de fonctionnement de l’entreprise, leur


horizon temporel est, le plus souvent, inférieur à l’année.

 acquisition de biens, transformés ou revendus en l'état : matières premières,


marchandises ; ce sont les stocks.

 opérations avec des tiers : dettes et créances.

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C. Représentation schématique du bilan (1)

ACTIF PASSIF
ACTIF IMMOBILISE CAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporelles Capital
Immobilisations corporelles Réserves
Immobilisations financières Résultat de l’exercice
ACTIF CIRCULANT DETTES
Stocks Dettes financières
Créances Dettes d'exploitation
Disponibilités (banque, caisse)
TOTAL ACTIF TOTAL PASSIF

(1) Pour une présentation complète et détaillée du bilan, cf. p 105

Pour comprendre le bilan quelques précisions s’avèrent nécessaires.

Toute dépense représente un emploi, certains emplois ne figurent pas au bilan car ils ne
correspondent pas à un avoir, à une richesse : les salaires, les impôts, les achats de matières
premières. Ce sont des emplois définitifs, des charges, qui participent à la détermination du
résultat. D'autres dépenses, au contraire, représentent des emplois provisoires récupérables à
plus ou moins long terme (argent en caisse, créances, matériels). Seuls les emplois
provisoires s'inscrivent à l'actif du bilan.

Toute recette représente une ressource, il faut distinguer les ressources définitives (les
ventes, les intérêts reçus), qui constituent des produits et qui permettent de déterminer le
résultat et les ressources provisoires à plus ou moins long terme (capital, réserves, dettes)
qui constituent des moyens de financement et figurent au passif du bilan.

Le bilan retrace les emplois et les ressources provisoires de l'entreprise, tout ce qui permet à
l'entreprise de poursuivre son activité. Les éléments du bilan sont donc susceptibles
d'évolution au cours des périodes.

Pour faciliter la lecture et l'analyse du bilan, la comptabilité fixe des règles de présentation.
Ces règles ont pour but d'unifier les intitulés ainsi que l'ordre des différentes rubriques du
bilan.

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Etat de synthèse établi à la fin de chaque exercice comptable pour décrire la situation
patrimoniale d'une entreprise, le bilan vérifie l'équation patrimoniale suivante :

Capitaux propres = Actif (total) – Dettes

La formalisation comptable traduit cette égalité en un tableau à deux colonnes : l'actif


(colonne de gauche) et le passif (colonne de droite).

Le passif, à droite, décrit les ressources financières, l'origine des capitaux utilisés pour
acquérir les différents éléments de l'actif. Il est composé des capitaux propres et des dettes.

L'actif, à gauche, décrit les emplois des capitaux, l'ensemble des biens ou des droits dont
l'entreprise est propriétaire : détention de marchandises, d'argent ou de promesses d'argent (les
créances). Il est composé de l’actif immobilisé et de l’actif circulant.

Le bilan permet de connaître les ressources financières et les affectations ou emplois donnés à
ces ressources. Comme les capitaux sont considérés sous deux points de vue différents,
l'égalité de l'actif et du passif est une tautologie. Le bilan est donc toujours équilibré :

Actif (total) = Passif (total)

Pour le Plan Comptable Général 57, les ressources sont classées par ordre d'exigibilité
croissante, les emplois le sont par ordre de liquidité croissante. Dans le Plan Comptable
Général 82, les ressources sont classées en fonction de leur nature juridique, les emplois le
sont en fonction de leur destination économique. Dans le bilan, on distingue des sous-
ensembles qui facilitent l'analyse financière. Le classement des postes répond à la durée
prévisible des emplois provisoires (liquidité) et la durée de la disponibilité des ressources
provisoires (exigibilité). C'est une représentation, imparfaite, de la situation économique et
financière de l'entreprise. En effet, le bilan ne donne pas d'indications sur la manière dont le
résultat a été obtenu.

Nous allons décrire les postes de l'actif puis les postes du passif de façon détaillée.

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II. Les postes de l'actif

L'actif synthétise les emplois provisoires. Lors de leur entrée dans le patrimoine, les éléments
du bilan sont valorisés au coût historique c'est-à-dire, à leur coût d’acquisition si les éléments
sont achetés par l’entreprise ou à leur coût de production si les éléments sont fabriqués par
l’entreprise. Ainsi, un stock de matières premières sera exprimé en coût d’achat alors qu’un
stock de produits finis sera exprimé en coût de production. Les éléments du bilan sont donc
exprimés en unités monétaires à la date à laquelle ils entrent dans le patrimoine. Certains
postes du bilan peuvent faire l'objet d'amortissements ou de dépréciations que nous
exposerons dans le chapitre VI. L’actif du bilan donne pour chaque élément la valeur brute, la
valeur des amortissements ou dépréciations éventuels et la valeur nette (valeur brute –
amortissements ou dépréciations).

A. L'actif immobilisé

L’actif immobilisé est composé d’éléments destinés à servir de façon durable à l’activité de
l’entreprise. Ils ne se consomment pas par le premier usage.

Dans le cadre de son activité, l'entreprise a besoin d'installations, de machines, de terrains,


d'éléments indispensables à son existence.

Ces éléments transmettent leur valeur aux produits, au cours de plusieurs cycles de
production. Une fraction seulement de la valeur de ces éléments s'incorpore à la valeur des
produits fabriqués au cours d'un cycle de production. Ce sont des éléments dont la valeur n'est
pas entièrement transmise aux produits au cours d'un exercice comptable. Ces éléments sont
indispensables au fonctionnement de l'entreprise ; ils ne peuvent être vendus sans mettre en
cause son existence même.

Les emplois réalisés sont durables, quasi permanents. Les capitaux qui représentent la
contrepartie de ces biens sont immobilisés durablement.

Pour déterminer si un bien acquis par une entreprise constitue ou non une immobilisation, ce
n’est pas la nature du bien qui est en cause, c'est son utilisation dans l'entreprise.

Exemples :

- une entreprise fait l’acquisition d’ordinateurs : si l’entreprise a pour activité le négoce en


matériel de bureau, les ordinateurs acquis constituent un stock de marchandises ; si

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l’entreprise n’a pas pour activité le négoce en matériel de bureau, les ordinateurs constituent
des immobilisations ;

- Une entreprise détient des véhicules. Si l’entreprise est un négociant en véhicules, les
véhicules détenus constituent un stock de marchandises. Si l’entreprise est un fabricant de
véhicules, les véhicules détenus constituent un stock de produits finis. Dans les autres cas, les
véhicules détenus constituent des immobilisations.

Le Plan Comptable Général distingue plusieurs catégories d'immobilisations.

1. Les immobilisations incorporelles

Ce sont des capitaux immobilisés qui attribuent des droits sur d'autres personnes ou d'autres
entreprises. Ces droits ne prennent pas la forme de biens matériels. C’est le cas des brevets,
des licences, des marques de fabrique.

a. Les frais d'établissement

Ils constituent les dépenses liées à la création de l'entreprise : droits de mutation, honoraires,
frais d'actes… Ce sont des frais importants engagés par l'entreprise au moment de sa
constitution ou au cours de son existence, pour son développement (augmentation de capital,
création d'un établissement nouveau…). Ces frais conditionnent l'existence de l'entreprise
sans qu'ils puissent être affectés à des productions de biens ou de services déterminés. Ce sont
des actifs fictifs, ils doivent être amortis avant toute distribution de bénéfice, au demeurant
avant cinq ans. Ce sont des dépenses non répétitives.

b. Les frais de recherche-développement

Ils représentent des frais qui correspondent à l'effort de recherche et développement engagé
par l'entreprise pour son propre compte. Ces dépenses peuvent être importantes pour certaines
branches (informatique, aéronautique…), il s'agit d'un véritable investissement. Ces dépenses
n'apparaissent au bilan que si les projets de recherche et développement sont nettement
individualisés, leurs coûts distinctement établis, les chances de réussite technique et de
rentabilité financière sérieuses. Si ces conditions ne sont pas réunies, les dépenses de
recherche et développement sont inscrites au compte de résultat. Lorsque ces dépenses sont
inscrites au bilan, elles sont amortissables sur une période maximum de cinq ans.

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c. Les concessions, brevets, licences, marques, logiciels

Ce sont des éléments incorporels, qui correspondent à des droits d'usage souvent exclusifs.
Les brevets, les logiciels, qu’ils soient acquis ou créés par l’entreprise, y sont comptabilisés.
Ces différents éléments sont amortis sur une durée correspondant à leur protection juridique.

d. Le fonds commercial

En cas de rachat ou succession, une entreprise achète non seulement des biens matériels mais
aussi une clientèle, une image de marque, un renouvellement de bail. Il s'agit d'emplois
durables non amortissables. En fait, il s'agit d'un partage des bénéfices futurs espérés, entre
celui qui vend et celui qui achète. Un “ fonds de commerce ” se revend. Le fonds de
commerce ne figure au bilan que s'il a été acquis. Une entreprise qui se crée sans rachat de
fonds n'aura pas de compte ni de valeur fonds de commerce, même si, au bout d'un certain
temps d'activité, ce fonds peut représenter une valeur importante. Il y a là un profit en attente,
une plus-value occulte, qui participe de la sous-estimation de la valeur de l'entreprise.

e. Les autres immobilisations incorporelles

C'est un poste pour comptabiliser les cas non prévus. Cette rubrique permet de comptabiliser
les droits d’entrée au propriétaire d’un local commercial, l’acquisition d’un contrat de crédit-
bail, le droit d’exclusivité géographique, les droits d’occupation du domaine public, les frais
de films publicitaires utilisés sur plus d’un an.

2. Les immobilisations corporelles

Ce sont des droits sur des biens matériels, des biens présents dans l'entreprise et dont
l'entreprise est propriétaire. On trouve les différentes rubriques suivantes dont le sens est
explicite :

a. Les terrains

Ce poste comprend outre les terrains, les agencements et aménagements des dits terrains.

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b. Les constructions

Les constructions sur les terrains de l'entreprise ou sur le sol d'autrui sont comptabilisées sous
cette rubrique.

c. Les installations techniques, matériels et outillages industriels


(ITMOI)

C'est l'ensemble des matériels et outillages possédés par l'entreprise.

d. Les autres immobilisations corporelles

Nous trouvons ici, les matériels de transports, les matériels et mobiliers de bureau, le matériel
informatique, le mobilier, le cheptel, …

e. Les immobilisations corporelles en cours

Il s'agit de dépenses réalisées par l’entreprise pour fabriquer des immobilisations pour elle-
même et qui ne sont pas achevées à la clôture de l’exercice comptable (bâtiment en
construction et inachevé au moment de la clôture de l'exercice, par exemple).

f. Les avances et acomptes (sur commandes d'immobilisations


corporelles)

Ce sont des sommes versées par avance pour l'acquisition d'immobilisations corporelles.

3. Les immobilisations financières

Elles représentent des emplois durables de capitaux constitués par des titres d'autres
entreprises ou des créances durables.

a. Les participations

Ce sont des titres dont la possession durable est estimée utile à l'activité de l'entreprise,
notamment parce qu'elle permet d'exercer une influence sur la société qui a émis les titres ou
d'en assurer le contrôle. Ce sont en particulier les titres représentant au moins 10 % du capital
d'une entreprise et les titres acquis par O.P.A. (Offre Publique d'Achat) ou O.P.E. (Offre

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Publique d’Échange). On parle de participation quand l'entreprise possède au moins 10 % du
capital d'une autre entreprise et de filiale quand elle possède au moins 50 % du capital d'une
autre entreprise.

b. Les créances rattachées à des participations

Ce sont des créances nées des prêts à des sociétés dans lesquelles l'entreprise possède des
participations (participations ou filiales).

c. Les titres immobilisés de l’activité de portefeuille (TIAP)

Ce sont des titres destinés, par une entreprise, à l’activité de portefeuille, activité qui consiste
à investir tout ou partie de ses actifs dans un portefeuille de titres pour en retirer, à plus ou
moins longue échéance, une rentabilité satisfaisante et qui s’exerce sans intervention dans la
gestion des entreprises dont les titres sont détenus.

d. Les autres titres immobilisés

Ce sont des titres que l’entreprise a l’intention de conserver durablement (c’est à dire qu’elle
n’a pas l’intention ou pas la possibilité de revendre). Ils sont représentatifs de parts de capital
(actions, par exemple) ou de placements à long terme (obligations, par exemple). Ces titres ne
relèvent pas des deux catégories de titres précédentes (titres de participation ou titres
immobilisés de l’activité de portefeuille) parce que leur détention n’est pas jugée utile à
l’activité de l’entreprise ; il s’agit le plus souvent de titres dont la détention durable est subie
plutôt que voulue.

e. Les prêts

Cette rubrique regroupe les prêts accordés à des tiers à moyen et long terme remboursables
sur plusieurs années. Il n'y rentre aucun prêt à moins d'un an.

f. Les autres immobilisations financières

Les dépôts et les cautionnements apparaissent sous cette rubrique.

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Un actif immobilisé important traduit des investissements nombreux et donc une probabilité
forte d'un appareil de production moderne. À l’inverse, un actif immobilisé faible signifie soit
des conditions de production spécifiques, soit un potentiel de production vieilli et donc
largement amorti. Ce n'est qu'une analyse plus détaillée qui permet de trancher.

Des immobilisations incorporelles élevées sont le signe soit d'un fonds de commerce d'origine
élevé, soit de dépenses de recherche et développement importantes donc d'une dynamique
innovatrice.

Des immobilisations financières importantes sont significatives de prises de participations et


donc de l'influence de l'entreprise sur les décisions d'autres unités économiques.

Les éléments de l'actif sont sujets à des pertes de valeur dues à l'usage des matériels ou à des
risques estimés. Les pertes de valeur sont soit sûres et irréversibles (ce sont des
amortissements), soit réversibles ou incertaines (ce sont des dépréciations). Les
amortissements concernent les immobilisations corporelles ou incorporelles, les dépréciations
affectent les immobilisations financières. Nous examinerons plus en détail ces pertes de
valeur des immobilisations au chapitre VI.

B. L’actif circulant

Par opposition aux emplois affectés de façon durable, il existe des emplois dont la forme
change très souvent. L'argent en caisse ou en banque permet d'acheter des matières premières,
de payer des salaires. La vente à crédit occasionne l'apparition de créances. L'actif circulant
récapitule l'ensemble de ces opérations.

1. Les stocks et en cours

Ils sont constitués par l'ensemble des biens qui interviennent dans le cycle d'exploitation de
l'entreprise pour être soit vendus en l'état (marchandises et produits finis) ou au terme d'un
processus de transformation à venir ou en cours (matières premières, en-cours de production),
soit consommés au premier usage (approvisionnements). Ainsi, on trouvera principalement :

- des stocks de marchandises dans les entreprises commerciales, c'est-à-dire celles qui
achètent et revendent en l’état, sans aucune transformation. Les marchandises sont des
éléments achetés donc valorisés en coût d’achat ;

17
- des stocks de matières premières, d’en-cours et de produits finis dans les
entreprises industrielles, c'est-à-dire celles qui ont une activité de production. Si les
matières premières sont des éléments achetés, donc valorisés en coût d’achat, les en-
cours et les produits finis sont eux des éléments fabriqués par l’entreprise elle-même
et donc valorisés en coût de production ;

- des stocks d’autres approvisionnements (approvisionnements autres que les


matières premières) tant dans les entreprises commerciales, qu’industrielles ou encore
prestataires de services. Les autres approvisionnements sont consommés dès le
premier usage mais, contrairement aux matières premières, ne sont pas incorporés aux
produits finis fabriqués (exemples : combustible, produits d’entretien, fournitures de
bureau….). Les autres approvisionnements sont des éléments achetés donc valorisés
en coût d’achat.

Les stocks et en cours peuvent faire l'objet de dépréciations. La valeur réelle des éléments en
stock peut être inférieure à la valeur comptabilisée. Cette situation peut s'expliquer par
diverses raisons : détériorations, produits périmés…

2. Les avances et acomptes versés sur commandes

Il s'agit d'avances et d'acomptes versés à des fournisseurs pour des achats de matières ou de
marchandises non reçues.

3. Les créances d'exploitation

Ce sont des prêts, des emplois provisoires nés de l'activité de l'entreprise. Elles résultent de
ventes ou de prestations de services. Lorsqu'une entreprise vend des biens ou des services à
crédit, le montant est inscrit dans un compte client. Cette créance disparaît lors du paiement.

4. Les valeurs mobilières de placement

Ce sont des titres acquis en vue de réaliser un gain à brève échéance. (Actions, SICAV …).
Ces achats correspondent à un placement temporaire. Il s'agit le plus souvent de titres cotés en
bourse et donc susceptibles d'être vendus très rapidement. Ces valeurs peuvent faire l'objet de
dépréciations.

18
Deux rubriques enregistrent ces opérations :

- les actions propres : actions émises par la société et rachetées par elle-même.
L'entreprise peut, dans certains cas très particuliers, acheter ses propres actions pour
distribution aux salariés ou pour régulariser le cours de la bourse. Elle ne peut détenir
plus de 10 % de ses propres actions.

- les autres titres : titres ordinaires de placement (actions ou obligations).

5. Les disponibilités

Les disponibilités comprennent les comptes débiteurs ouverts dans les établissements
financiers et les montants en caisse.

Un actif circulant important peut être le signe de stocks pléthoriques, d'une politique de
crédits à la clientèle particulièrement laxiste, de l'absence de valorisation de la trésorerie.

III. Les postes du passif

Le passif constitue une description des ressources financières de l'entreprise. La logique de


classement est juridique. Les ressources provisoires sont classées de haut en bas en fonction
décroissante de l'échéance de remboursement. Les ressources financières sont regroupées en
trois catégories :

- les capitaux propres ;


- les provisions pour risques et charges ;
- les dettes.

A. Les capitaux propres

Il s’agit de ressources provenant des apports des propriétaires de l’entreprise ou de bénéfices


mis en réserve au cours du temps.

Ce sont des capitaux appartenant aux propriétaires de l'entreprise, ils leur seraient versés en
cas de liquidation de la société. Ils ne comprennent pas uniquement les apports des
propriétaires, ils comprennent aussi les bénéfices laissés en réserve. Des capitaux propres

19
élevés représentent des mises de fond de la part des associés ou une politique
d'autofinancement ambitieuse par mise en réserve des bénéfices.

1. Le capital

Dans les sociétés, le capital, à l'origine, représente le montant des apports (en nature ou en
numéraire) effectués par les associés (qui peuvent être d'autres sociétés) à la création de
l’entreprise. Par la suite, ce capital peut être augmenté par de nouveaux apports ou par la
transformation de réserves ou de bénéfices en capital. Il peut être réduit par le remboursement
d'argent aux associés mais aussi pour éponger des pertes. Le capital représente la valeur
nominale des actions ou des parts sociales. Cette valeur est différente de la valeur du titre. Le
capital social d'une société est divisé en titres représentant des droits de propriété sur la
société. Selon la forme juridique de la société, ces titres sont appelés actions ou parts sociales.
Dans les sociétés anonymes ou les commandites par actions, les titres sont des actions. Dans
les sociétés à responsabilité limitée ou les sociétés en nom collectif, les titres sont des parts
sociales.

Tout propriétaire d'actions a le droit, en principe, de participer à la gestion de l'entreprise en


votant à l'assemblée générale des actionnaires et en élisant les dirigeants. En fait, les
détenteurs de quelques actions ne se déplacent pas et donnent leur pouvoir aux dirigeants. Un
groupe ne possédant qu'une minorité d'actions peut diriger une société. Il faut distinguer entre
les actionnaires de contrôle et les autres qui font un placement2. Cette dilution du capital ne
doit pas s'interpréter comme une dilution du pouvoir.

2. Les primes d'émission, de fusion, d'apport

Les primes correspondent à des apports non représentés dans le capital social. La prime
d’émission est constituée par l’excédent du prix d’émission sur la valeur nominale des actions
ou des parts sociales. En cas de conversion d’obligations en actions, la valeur nominale des
obligations converties est souvent supérieure à celle des actions remises en échange ; la
différence est inscrite au passif du bilan.

2
CHEVALLIER (J.M.) L'économie industrielle en question

20
3. Les réserves

Les réserves sont, en principe, des bénéfices réalisés au cours d'exercices comptables
précédents et affectés durablement à l'entreprise pour permettre son développement jusqu'à
décision contraire des organes compétents.

4. Le report à nouveau

Cette rubrique recouvre soit des bénéfices laissés temporairement dans l'entreprise, soit une
perte inscrite au bilan avec un signe négatif dans l'attente d'éventuels bénéfices la compensant.

5. Le résultat de l'exercice

En fin d’exercice comptable, le passif a deux présentations : avant et après répartition.

Le passif du bilan avant répartition du résultat met en évidence, dans les capitaux propres,
le résultat de l'exercice qu’il soit bénéficiaire avec un signe positif, ou déficitaire avec un
signe négatif.

Si le résultat de l’exercice est un bénéfice, cela crée des ressources nouvelles pour la
société. C'est une ressource potentielle pour l'entreprise, elle est inscrite au passif du bilan
avant répartition du résultat, dans les capitaux propres, avec un signe positif. L’Assemblée
Générale réunie pour la répartition du résultat peut décider de distribuer le bénéfice aux
associés (dividendes), de le laisser durablement ou définitivement dans l’entreprise (réserves),
ou bien encore de le laisser temporairement en report à nouveau ;

Si le résultat de l'exercice est une perte, il est inscrit au passif du bilan avant répartition du
résultat, dans les capitaux propres, avec un signe négatif. L'Assemblée Générale réunie pour
la répartition du résultat décide, le plus souvent, de laisser cette perte en attente en espérant un
bénéfice ultérieur. Dans le bilan après répartition, il n'y a plus de résultat et la perte figure en
soustraction des capitaux propres sous la rubrique « Report à nouveau ». La perte peut aussi
être compensée en réduisant les réserves antérieures.

Le passif du bilan après répartition du résultat permet la mise en évidence de la situation


nette de l’entreprise.

21
Illustration :

Le 31.12.N, création d’une société par 3 associés qui apportent chacun 15 000 €. Présentons
le bilan au 31.12.N :

ACTIF PASSIF
Actif circulant Capitaux propres
Disponibilités 45 000 Capital 45 000
TOTAL GENERAL 45 000 TOTAL GENERAL 45 000

Au 31.12.N+1, l’actif immobilisé s’élève à 60 000 €, l’actif circulant à 50 000 € et les dettes à
40 000 €. Présentons le bilan au 31.12.N+1, avant répartition du résultat :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé 60 000 Capitaux propres
Capital 45 000
Actif circulant 50 000 Résultat de l’exercice (bénéfice) (1) 25 000
Dettes 40 000
TOTAL GENERAL 110 000 TOTAL GENERAL 110 000
(1)
Le résultat de l’exercice est obtenu par différence entre le total général et les autres postes du passif.

L’Assemblée Générale décide de répartir le résultat de l’exercice N+1 de la façon suivante :


- 15 000 € mis en réserves ;
- 10 000 € distribués aux associés (dividendes)

Présentons le bilan au 31.12.N+1, après répartition du résultat :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé 60 000 Capitaux propres
Capital 45 000
Actif circulant 50 000 Réserves 15 000
Dettes (40 000 + 10 000) 50 000
TOTAL GENERAL 110 000 TOTAL GENERAL 110 000

Au 31.12.N+2, l’actif immobilisé s’élève à 70 000 €, l’actif circulant à 30 000 € et les dettes à
60 000 €. Présentons le bilan au 31.12.N+2, avant répartition du résultat :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé 70 000 Capitaux propres
Capital 45 000
Actif circulant 30 000 Réserves 15 000
Résultat de l’exercice (perte) (1) - 20 000
Dettes 60 000
TOTAL GENERAL 100 000 TOTAL GENERAL 100 000
(1)
Le résultat de l’exercice est obtenu par différence entre le total général et les autres postes du passif.

22
L’Assemblée Générale décide d’affecter le résultat de l’exercice N+2 (perte) en report à
nouveau.

Présentons le bilan au 31.12.N+2, après répartition du résultat :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé 70 000 Capitaux propres
Capital 45 000
Actif circulant 30 000 Réserves 15 000
Report à nouveau - 20 000
Dettes 60 000
TOTAL GENERAL 100 000 TOTAL GENERAL 100 000

B. Les ressources venant de l’extérieur

Elles représentent des ressources, qui peuvent être durables, provenant soit d’incertitudes sur
l’activité de l’entreprise (provisions), soit de dettes financières (obligations, dettes
financières), fournisseurs, fiscales, sociales….

1. Les provisions pour risques et charges

Ce sont des ressources qui tiennent à l’incertitude touchant certaines opérations de


l’entreprise.

Les risques et charges, nettement précisés quant à leur objet, que des évènements survenus ou
en cours rendent probables, entraînent la constitution de provisions. Les provisions sont des
passifs dont l’échéance ou le montant n’est pas fixé de façon précise. Elles comprennent les
provisions pour litiges (sommes que l’entreprise risque de payer à l’issue du litige), pour
garanties données aux clients, pour pertes sur des marchés à terme, pour pertes de change,
pour indemnités de licenciement, pensions, impôts, congés payés…Ces provisions seront
exposées au chapitre VI.

2. Les dettes

L'ensemble des dettes correspond à des ressources financières pour l'entreprise. Le montant
des dettes donne des indications de stratégie financière, appel aux crédits fournisseurs ou
endettement auprès des banques.

23
a. Les emprunts obligataires

Ce sont des emprunts représentés par des titres négociables : les obligations. Celles-ci ne
donnent pas le droit de participer à la gestion de la société, mais permettent de recevoir une
rémunération fixée au moment de l’émission.

Les obligations peuvent parfois être échangées contre des actions selon certaines modalités
fixées par le contrat d’émission.

b. Les emprunts financiers

Il s'agit des emprunts auprès des établissements de crédit. En général, il s'agit de dettes à
moyen et long terme auprès de banques ou d'établissements financiers.

c. Les avances et acomptes reçus sur commandes

Ce sont des sommes versés par des clients qui n'ont pas encore reçu leurs achats.

d. Les dettes fournisseurs

Ce sont des dettes liées à l'exploitation, des ressources provisoires nées de l'activité de
l'entreprise. Elles résultent d’achats de biens (autres que des immobilisations) ou de services.
Lorsqu'une entreprise achète à crédit, le montant est inscrit dans un compte fournisseur. Cette
dette disparaît lors du paiement.

e. Les dettes fiscales et sociales

Ce poste regroupe toutes les dettes de l’entreprise envers le fisc, les organismes de sécurité
sociale et autres organismes sociaux, les organismes du personnel. Ce sont aussi bien les
rémunérations dues au personnel et les congés payés, que les dettes envers le comité
d’entreprise.

f. Les dettes sur immobilisations

Cette ligne regroupe les sommes restant dues aux fournisseurs pour des achats
d'immobilisations incorporelles, corporelles ou financières.

24
g. Les autres dettes

Sous cette rubrique sont comptabilisés les dividendes à verser aux propriétaires dans le bilan
après répartition du résultat (cf. bilan après répartition au 31.12.N+1, p 22). Sont aussi portées
dans cette rubrique, les dettes sur acquisitions de valeurs mobilières de placement.

L'ensemble des postes du passif examinés représente des ressources pour l'entreprise. Les
capitaux propres appartiennent aux propriétaires de l'entreprise, le passif externe doit être
remboursé à des tiers dans des délais variables. Le passif est grevé des mêmes incertitudes
que l'actif, en particulier pour tout ce qui concerne les provisions.

IV. Passage d’un bilan au bilan suivant

Soit le bilan d’une entreprise au 31.12.N (après sa création) :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 500 000
Constructions 300 000 TOTAL I 500 000
ITMOI (1) 150 000
TOTAL I 450 000 Dettes
Emprunts 125 000
Actif circulant TOTAL II 125 000
Stocks de marchandises 75 000
Disponibilités 100 000
TOTAL II 175 000
TOTAL GENERAL 625 000 TOTAL GENERAL 625 000
(1)
ITMOI : Installations techniques, matériels et outillages industriels.

Le 3 janvier N+1, l’entreprise achète pour 15 000 € de marchandises, dont 10 000 € sont
payés immédiatement par chèque, le reste à crédit. Présentons le bilan au 3 janvier N+1.

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 500 000
Constructions 300 000 TOTAL I 500 000
ITMOI 150 000
TOTAL I 450 000 Dettes
Emprunts 125 000
Actif circulant Fournisseurs 5 000
Stocks de marchandises 90 000 TOTAL II 130 000
Disponibilités 90 000
TOTAL II 180 000
TOTAL GENERAL 630 000 TOTAL GENERAL 630 000

25
Le 5 janvier N+1, l’entreprise achète du matériel de transport pour 50 000 €. Pour cela, elle
emprunte 30 000 € auprès d’un établissement de crédit et paie 20 000 € par chèque.
Présentons le bilan au 5 janvier N+1.

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 500 000
Constructions 300 000 TOTAL I 500 000
ITMOI 150 000
AIC (1) 50 000
TOTAL I 500 000 Dettes
Emprunts 155 000
Actif circulant Fournisseurs 5 000
Stocks de marchandises 90 000 TOTAL II 160 000
Disponibilités 70 000
TOTAL II 160 000
TOTAL GENERAL 660 000 TOTAL GENERAL 660 000
(1)
AIC : Autres immobilisations corporelles

NB : les deux opérations précédentes (du 3 et du 5 janvier) ne dégagent ni bénéfice, ni perte.


Elles ne sont pas génératrices de résultat.

Le 10 janvier N+1, l’entreprise vend 20 % de ses marchandises pour 30 000 €, dont 20 000 €
sont payés immédiatement par chèque, le reste à crédit. Présentons le bilan au 10 janvier N+1.

20 % des marchandises correspond à 20 % x 90 000 = 18 000.

En d’autres termes, l’entreprise vend 30 000 € des marchandises acquises 18 000 €.

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 500 000
Constructions 300 000 Résultat (30 000 – 18 000) 12 000
ITMOI 150 000 TOTAL I 512 000
AIC 50 000
TOTAL I 500 000 Dettes
Emprunts 155 000
Actif circulant Fournisseurs 5 000
Stocks de marchandises 72 000 TOTAL II 160 000
Créances clients 10 000
Disponibilités 90 000
TOTAL II 172 000
TOTAL GENERAL 672 000 TOTAL GENERAL 672 000

26
Le 31 janvier N+1, l’entreprise constate et paie, par virement bancaire, les salaires du
personnel : 15 000 €.

Les salaires constituent un emploi définitif et impactent le résultat.

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 500 000
Constructions 300 000 Résultat (12 000 – 15 000) - 3 000
ITMOI 150 000 TOTAL I 497 000
AIC 50 000
TOTAL I 500 000 Dettes
Emprunts 155 000
Actif circulant Fournisseurs 5 000
Stocks de marchandises 72 000 TOTAL II 160 000
Créances clients 10 000
Disponibilités 75 000
TOTAL II 157 000
TOTAL GENERAL 657 000 TOTAL GENERAL 657 000

Toute opération réalisée par l’entreprise modifie son bilan. Or, il est impossible, dans la
pratique, d’établir un nouveau bilan après chaque opération. La comptabilité permet
d’enregistrer dans les comptes les variations des postes du bilan. Le système d’enregistrement
nous fournit les informations à partir desquelles il est possible de présenter un seul bilan, celui
de fin d’exercice.

27
CHAPITRE II
LE COMPTE - LE PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE

Chaque opération réalisée par l’entreprise est enregistrée dans les comptes. Nous aurons alors
autant d’enregistrements que d’opérations, d’où le recours à un schéma de classification des
comptes selon la nomenclature du Plan Comptable Général.

I. Le fonctionnement des comptes

Un compte est un « tableau » dans lequel on enregistre des flux. Ce tableau possède un
intitulé : le nom du compte (exemple : Terrains, Matériel, Clients, Caisse…), un code : celui
du Plan Comptable Général. Ce numérotage est obligatoire, il évite que deux entreprises
utilisent les mêmes intitulés avec des numéros différents. Le numéro de compte permet
l’identification de l’opération enregistrée. La codification permet le tri des opérations par
grandes catégories.

Chaque compte a deux colonnes : une colonne « débit » et une colonne « crédit ». On inscrit à
droite l'origine des valeurs ou ressources, ce sera la colonne « crédit », à gauche, l'emploi des
valeurs, ce sera la colonne « débit ».

Parmi les comptes de bilan, on distingue les comptes d’actif et les comptes de passif.

 Règles de fonctionnement des comptes d’actif :

COMPTES D’ACTIF
DEBIT CREDIT
La colonne du débit La colonne du crédit
sert à enregistrer les sert à enregistrer les
augmentations de diminutions de
l’élément d’actif. l’élément d’actif.

 Règles de fonctionnement des comptes de passif :

COMPTES DE PASSIF
DEBIT CREDIT
La colonne du débit La colonne du crédit
sert à enregistrer les sert à enregistrer les
diminutions de augmentations de
l’élément de passif. l’élément de passif.

28
Le solde d'un compte représente la valeur du compte à la date du calcul. Il est obtenu par
différence entre le total des sommes au débit et le total des sommes au crédit. Il est dit
débiteur (SD) si la somme de la colonne débit est supérieure à la somme de la colonne crédit,
il est dit créditeur (SC) dans le cas inverse. Si les totaux des deux colonnes sont identiques le
compte est dit soldé.

Les comptes d’actif présentent, en principe, des soldes débiteurs (ou nuls).

Les comptes de passif présentent, en principe, des soldes créditeurs (ou nuls).

Il convient cependant de mentionner deux exceptions :

1. Le compte « Banque » dont le solde peut être parfois débiteur, parfois créditeur. Si
son solde est débiteur, il est positionné à l’actif du bilan, dans les disponibilités (actif
circulant). Si son solde est créditeur (ce qui signifie un découvert bancaire), il est
positionné au passif du bilan dans les dettes.

2. Le compte « Résultat » dont le solde peut être parfois débiteur, parfois créditeur.
Si son solde est créditeur, il représente un bénéfice et sera positionné au passif du bilan
avant répartition dans les capitaux propres affecté du signe +. Si son solde est débiteur,
il représente une perte et sera positionné au passif du bilan avant répartition dans les
capitaux propres affecté du signe -.

II. La partie double

Le principe fondamental des enregistrements comptables est celui dit de la partie double que
l'on peut formuler sous la forme de l'axiome suivant : tout emploi est financé par une
ressource, toute ressource finance un emploi. Tout emploi a une origine, provient d'une
ressource ; pour une opération donnée les emplois et les ressources ont une valeur identique.
L'enregistrement se fait en analysant les ressources (la source) ou l'emploi (la destination) des
flux. La comptabilité de l’entreprise constate le départ et l’arrivée de valeur. Lorsqu’un client
règle une vente au comptant de l’entreprise, la ressource nouvelle trouve son origine dans la
vente (crédit), la trésorerie de l’entreprise en constitue l’emploi (débit).

29
Toute opération est enregistrée, simultanément, dans au moins deux comptes :

 un (ou plusieurs) compte(s) est (sont) débité(s) pour traduire les emplois réalisés,
l'utilisation des valeurs, colonne de gauche ;

et

 un (ou plusieurs) compte(s) est (sont) crédité(s) d’un même montant pour
indiquer les ressources, l'origine des flux, colonne de droite.

III. L’organisation et la codification des comptes

Les comptes de la comptabilité générale distinguent les comptes de bilan des comptes de
gestion. Ils sont regroupés selon une nomenclature imposée par le Plan Comptable Général.

On appelle « classe d’un compte », le 1er chiffre du numéro du compte.

Les comptes de bilan (classes 1 à 5) du Plan Comptable Général portent sur des éléments qui
augmentent le patrimoine (matériels, stocks..) ou des éléments qui le diminuent (dettes). Les
opérations retracées dans ces comptes sont provisoires.

Les comptes de gestion regroupent les opérations définitives. Ils correspondent au compte de
résultat. Ce sont les comptes des classes 6 et 7 du Plan Comptable Général. Ces comptes
seront abordés dans le chapitre suivant.

Les classes des comptes de bilan comprennent :

 Classe 1 : comptes de capitaux à savoir les capitaux propres (capital ; primes


d'émission, de fusion, d'apport ; réserves ; report à nouveau ; résultat de l’exercice) ; les
provisions pour risques et charges ; les emprunts obligataires et financiers ;

 Classe 2 : comptes d’immobilisations (valeurs des biens acquis pour un usage durable
dans l’entreprise sur plus d’un exercice) ;

 Classe 3 : comptes de stocks (en attente de transformation, de consommation ou de


vente) ;

 Classe 4 : comptes de tiers. Ce sont les créances et les dettes vis-à-vis des tiers tels
que les fournisseurs, les clients, les salariés, l’État et les organismes sociaux ;

 Classe 5 : comptes financiers à savoir les valeurs mobilières de placement, les


comptes bancaires et la caisse.

30
Chaque classe (compte à un chiffre) peut être subdivisée en 10 comptes à 2 chiffres ; chaque
compte à 2 chiffres peut être subdivisé en 10 comptes à 3 chiffres etc… selon le degré de
précision souhaité.

NB : on utilisera, en règle générale, des comptes à 3 chiffres. Il est indispensable de vous


procurer un plan comptable (liste intégrale des comptes) que vous utiliserez lors de
l’examen.

IV. Application

Soit le bilan d’une entreprise au 01.02 :


ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 120 000
ITMOI 100 000 Réserves 50 000
TOTAL I 100 000 Résultat (de janvier) 2 000
TOTAL I 172 000
Actif circulant
Stocks de marchandises 34 000 Dettes
Créances clients 12 000 Emprunts 30 000
Disponibilités (Banque) 60 000 Dettes fournisseurs 4 000
TOTAL II 106 000 TOTAL II 34 000
TOTAL GENERAL 206 000 TOTAL GENERAL 206 000

Au cours du mois de février, l’entreprise a réalisé les opérations suivantes :

- 02.02 : achat d’un nouveau matériel industriel payé par chèque : 10 000 € ;

- 03.02 : payé par chèque une dette envers un fournisseur : 3 000 € ;

- 05.02 : vente à crédit pour 25 000 € de la moitié des marchandises ;

- 10.02 : constaté et payé, par chèque, des impôts et taxes pour 2 500 € ;

- 14.02 : virement de la banque à la caisse : 800 € ;

- 15.02 : constaté et payé, par chèque, une facture d’électricité de 1 000 €.

Il convient de procéder en 4 étapes :

1. Ouvrir les comptes au 01.02. c'est-à-dire reporter, dans les comptes, les différents
éléments d’actif et de passif ;

2. Enregistrer les opérations dans les comptes ;

3. Clôturer les comptes au 15.02. c'est-à-dire calculer les soldes des comptes ;

4. Présenter le bilan au 15.02.

31
Comptes d’actif
215 ITMOI 37 Stock de marchandises 411 Clients

(01) 100 000 (01) 34 000 17 000 (05) (01) 12 000


(02) 10 000 (05) 25 000

SD = 110 00 SD = 17 000 SD = 37 000

512 Banque 530 Caisse

(01) 60 000 10 000 (02) (14) 800


3 000 (03)
2 500 (10)
800 (14)
1 000 (15)

SD = 42 700 SD = 800

Comptes de passif
101 Capital 106 Réserves 12 Résultat

120 000 (01) 50 000 (01) (10) 2 500 2 000 (01)


(15) 1 000 8 000 (05)

SC = 120 000 SC = 50 000 SC = 6 500

164 Emprunts 401 Fournisseurs

30 000 (01) (03) 3 000 4 000 (01)

SC = 30 000 SC = 1 000

Bilan 15. 02 :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 120 000
ITMOI 110 000 Réserves 50 000
TOTAL I 110 000 Résultat (de janvier) 6 500
TOTAL I 176 500
Actif circulant
Stocks de marchandises 17 000 Dettes
Créances clients 37 000 Emprunts 30 000
Disponibilités (Banque + Caisse) 43 500 Dettes fournisseurs 1 000
TOTAL II 97 500 TOTAL II 31 000
TOTAL GENERAL 207 500 TOTAL GENERAL 207 500

32
CHAPITRE III
LE COMPTE DE RESULTAT

Le compte de résultat permet de comprendre les variations de la valeur du patrimoine de


l’entreprise. En effet, le résultat peut être calculé par comparaison entre deux bilans
successifs; tous les autres postes étant connus, le résultat est la valeur qui permet d'équilibrer
le bilan. Une telle méthode est grossière et ne permet guère de comprendre comment a été
obtenu le résultat.

Une autre méthode est donc utilisée. Cette autre méthode consiste à mesurer le résultat réalisé
par une entreprise au cours d’un exercice comptable par la différence entre :

- les ressources tirées de l’activité d’une part,


et
- les consommations nécessaires à la réalisation de cette activité d’autre part.

 Exemples d’opérations qui constituent des consommations et qui donc diminuent le résultat
de l’entreprise : salaires, impôts, achats consommés de services, de fournitures, de matières
premières.

 Exemples d’opérations qui génèrent des ressources et qui donc augmentent le résultat :
ventes de marchandises (entreprise commerciale), vente de produits finis (entreprise
industrielle), prestations de services, subventions reçues de l’Etat ou des collectivités locales.

 Attention à ne pas confondre le résultat avec ce que l’entreprise a en banque ou en caisse à


un moment donné (c'est-à-dire ses disponibilités). En effet, certaines opérations affectent les
disponibilités mais pas le résultat de l’entreprise : acquisition d’une immobilisation au
comptant par chèque, emprunt auprès d’un établissement de crédit… Ces opérations ne sont
pas génératrices de résultat. A contrario, certaines opérations affectent le résultat de
l’entreprise mais pas ses disponibilités : l’entreprise comptabilise un impôt qui sera payé
ultérieurement.

33
I. Généralités sur le compte de résultat

Le compte de résultat explique la manière dont le résultat (bénéfice ou perte) est obtenu en fin
d’exercice comptable. Il décrit l'activité de l'entreprise au cours de l'exercice et récapitule les
opérations de gestion réalisées dans le cadre d'un exercice comptable.

Le résultat (bénéfice ou perte) est obtenu par comparaison des consommations de valeur au
cours de l’exercice : les charges et des créations de valeur au cours de l’exercice : les
produits.

 Les produits sont pour l’essentiel les ventes issues de l’activité de négoce, de l’activité de
production ou de l’activité de services. Ce sont aussi les produits non liés à l’activité
d’exploitation tels que des dividendes perçus, des intérêts sur prêts, des subventions.

 Les charges correspondent à une consommation de biens ou de services.

Le compte de résultat regroupe les comptes de charges (comptes de la classe 6) et de


produits (comptes de la classe 7). La comptabilité enregistre au fur et à mesure de leurs
apparitions les charges et les produits. Ce n'est qu'en fin d'exercice comptable qu'ils sont
regroupés dans le compte de résultat. Le résultat de l’exercice comptable est déterminé ainsi :

Résultat =  Produits -  Charges

Les comptes de charges et de produits sont appelés comptes de gestion par opposition aux
comptes d’actif et de passif qui sont des comptes de bilan.

Règles de fonctionnement des comptes de gestion et présentation du compte de résultat :

COMPTES DE CHARGES COMPTES DE PRODUITS


DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
La colonne du débit La colonne du crédit La colonne du débit La colonne du crédit
sert à enregistrer les sert à enregistrer les sert à enregistrer les sert à enregistrer les
augmentations de diminutions de diminutions de augmentations de
charges. charges. produits. produits.
(assez rare) (assez rare)
Les comptes de charges présentent, en principe, Les comptes de produits présentent, en principe,
un solde débiteur. un solde créditeur.

COMPTE DE RESULTAT

CHARGES PRODUITS

34
 Si les produits sont supérieurs aux charges, le compte de résultat présente un solde
créditeur. C’est un bénéfice, il est inscrit au passif du bilan avant répartition du résultat, dans
les capitaux propres, avec un signe positif.

 Si les charges sont supérieures aux produits, le compte de résultat présente un solde
débiteur, c’est une perte, elle est inscrite au passif du bilan avant répartition du résultat, dans
les capitaux propres, avec un signe négatif.

Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, le bilan constate la situation financière à une
date donnée et est équilibré. Le compte de résultat récapitule les mouvements de valeurs
pendant une période donnée, il n’est pas équilibré.

Si l'entreprise privée cherche à maximiser son bénéfice, l'entreprise publique peut avoir
d'autres objectifs : équilibrer son résultat ou limiter son déficit en fonction des contraintes de
service public qui sont les siennes.

Comment déterminer le résultat ? Pourquoi ne pas comparer les recettes et les


dépenses ?

Tous les paiements ne représentent pas des charges. Les achats d'équipement ou de titres ne
sont pas des charges, puisque l'argent avancé est théoriquement récupérable. Les charges sont
des emplois définitifs donc irrécupérables. De même, toutes les recettes ne sont pas des
produits : paiements retardés, … Les produits représentent l'apparition de valeurs nouvelles.

La comptabilité procède en deux temps : elle enregistre la charge et la dette (respectivement le


produit et la créance) puis le paiement de la dette (respectivement l'encaissement de la
créance).

Le résultat constitue le solde d’opérations de différentes natures. Comment s'effectue le


classement des charges et des produits ?

Le classement pourrait s'effectuer par fonctions. L'entreprise est découpée en un certain


nombre de fonctions : achats, production, ventes, administration etc… On pourrait ainsi
classer les charges et les produits selon la fonction à laquelle ils se rapportent.

Le classement pourrait s'effectuer par produits ou activités. L'entreprise est subdivisée en


plusieurs activités.

35
La difficulté est grande de savoir à quelle fonction ou à quelle activité imputer certains
salaires ou certaines charges. Des choix, non dépourvus d'arbitraire sont nécessaires.

La solution retenue enregistre les charges et les produits par nature, c'est-à-dire selon leur
catégorie, sans tenir compte de la destination de l'opération. L’analyse de l’activité des
entreprises permet de distinguer des charges et des produits de quatre natures :

- les charges et les produits d’exploitation : ils sont liés à l’activité normale de
l’entreprise et présentent un caractère répétitif. Par exemple, les salaires constituent
une charge d’exploitation et les ventes de marchandises un produit d’exploitation ;

- les charges et les produits financiers : ils sont liés à l’obtention ou au placement de
moyens financiers. Par exemple, les intérêts sur emprunts constituent des charges
financières, les intérêts sur prêts ou les revenus des titres détenus constituent des
produits financiers ;

- les charges et les produits exceptionnels : ils sont sans rapport avec l’activité
normale de l’entreprise et sont occasionnels. Par exemple, une amende constitue une
charge exceptionnelle.

- Les charges de répartition : elles concernent l’attribution d’une partie des bénéfices
réalisés à des agents économiques autres que les propriétaires de l’entreprise, à savoir
les salariés et l’Etat. Ces charges n’existent qu’en présence de bénéfices. Il n’existe
pas de produits de répartition. Les deux seules charges de répartition sont la
participation des salariés aux résultats et l’impôt sur les bénéfices.

Le résultat d’exploitation (=  produits d’exploitation -  charges d’exploitation) constitue


l’indicateur central de la bonne marche de l’entreprise.

36
II. Application

Au 01.01.N, le bilan d’une entreprise d’une entreprise de transport est le suivant :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 150 000
Constructions 120 000 Réserves 30 000
AIC (Matériel de transport) 30 000 TOTAL I 180 000
TOTAL I 150 000
Dettes
Actif circulant Dettes fournisseurs 35 000
Créances clients 45 000 TOTAL II 35 000
Disponibilités (Banque) 20 000
TOTAL II 65 000
TOTAL GENERAL 215 000 TOTAL GENERAL 215 000

Les opérations résumées du premier trimestre N sont les suivantes :

1. Achat de matériel de transport payé par chèque : 75 000 € ;

2. Règlement de divers clients par chèques : 10 000 € ;

3. Achats de fournitures (essence, fuel…) réglés par chèque : 15 000 € ;

4. Facturation de transports à divers clients, 100 000 € dont la moitié est réglée au
comptant par chèques ;

5. Constatation de diverses taxes qui seront réglées ultérieurement : 12 000 €.

Il convient de procéder en 5 étapes :

1. Ouvrir les comptes au 01.01.N c'est-à-dire reporter, dans les comptes, les différents
éléments d’actif et de passif ;

2. Enregistrer les opérations dans les comptes ;

3. Clôturer les comptes au 31.03.N c'est-à-dire calculer les soldes des comptes ;

4. Présenter le compte de résultat du premier trimestre N ;

5. Présenter le bilan au 31.03.N.

37
Comptes d’actif
213 Constructions 2182 Matériel de transport 411 Clients 512 B anque

(01) 120 000 (01) 30 000 (01) 45 000 10 000 (2) (01) 20 000 75 000 (1)
(1) 75 000 (4) 50 000 (2) 10 000 15 000 (3)
(4) 50 000
SD = 120 000 SD = 105 000 SD = 85 000
SC = 10 000

Comptes de passif
101 Capital 106 Réserves 401 Fournisseurs 447 Autres
Impôts et taxes

150 000 (01) 30 000 (01) 35 000 (01) 12 000 (5)

SC = 150 000 SC = 30 000 SC =35 000 SC = 12 000

Comptes de charges
60 Achats de fournitures 63 Impôts et taxes

(3) 15 000 (5) 12 000

SD = 15 000 SD = 12 000

Comptes de produits
70 Prestations de services

100 000 (4)

SC = 100 000

Le compte de résultat du premier trimestre N (établi à partir des comptes de charges et de


produits) est le suivant :

CHARGES PRODUITS
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Achats de fournitures 15 000 Prestations de services 100 000
Impôts et taxes 12 000 TOTAL I 100 000
TOTAL I 27 000

Total des charges 27 000 Total des produits 100 000


Solde créditeur (Bénéfice) 73 000 Solde débiteur (Perte)
Total général 100 000 Total général 100 000

38
Le bilan au 31.03.N (établi à partir des comptes d’actif et de passif) est le suivant :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles Capital 150 000
Constructions 120 000 Réserves 30 000
AIC (Matériel de transport) 105 000 Résultat (du premier trimestre) 73 000
TOTAL I 225 000 TOTAL I 253 000

Actif circulant Dettes


Créances clients 85 000 Emprunts et dettes auprès des Et. de crédit (1) 10 000
Disponibilités (Banque) / Dettes fournisseurs 35 000
TOTAL II 85 000 Dettes fiscales et sociales 12 000
TOTAL II 57 000
TOTAL GENERAL 310 000 TOTAL GENERAL 310 000
(1)
Il s’agit du solde créditeur du compte « Banque », qui signifie découvert bancaire.

III. Les variations de stocks

Les stocks, au bilan, sont constitués d’éléments soit achetés par l’entreprise (matières
premières, marchandises, approvisionnements) soit fabriqués par l’entreprise elle-même (en-
cours et produits finis).

Tout au long de l’exercice comptable, l’entreprise, selon la nature de son activité, achète des
matières premières qu’elle transforme dans le cadre de son activité de production ou bien
achète des approvisionnements qu’elle consomme ou bien achète des marchandises qu’elle
revend en l’état ou enfin fabrique des en-cours et des produits finis qu’elle vend.

Pour suivre tous ces mouvements, l’entreprise peut utiliser deux méthodes : la méthode de
l’inventaire permanent ou la méthode de l’inventaire intermittent.

A. Méthode de l’inventaire permanent

Cette méthode consiste à enregistrer les mouvements d’entrées et sorties en utilisant le


compte d’actif « Stock ». L'inventaire permanent est appelé ainsi parce qu’il permet de
connaître, à tout moment, le montant des existants en stocks.

Exemple d’une entreprise commerciale :

Le stock de marchandises au 01.01.N est de 5 000 K€.

Au cours de l’exercice comptable N, elle a acheté des marchandises à crédit pour 2 000 K€ ;

39
Au cours de l’exercice comptable N, elle a vendu des marchandises à crédit pour 10 000 K€.
Ces marchandises avaient été achetées 6 000 K€.

Les enregistrements comptables, en inventaire permanent, sont les suivants :

Comptes d’actif
37 Stock de march. 411 Clients

(01.01.N) 5 000 (N) 10 000


(N) 2 000 6 000 (N)

SD = 1 000 SD = 10 000

Comptes de passif
401 Fournisseurs 12 Résultat

2 000 (N) 4 000 (N)

SC = 2 000 SC = 4 000

(Prix de vente – Coût d’achat) des marchandises vendues

La méthode de l’inventaire permanent nous donne un stock final de marchandises (au


31.12.N) de 1 000 K€ et un résultat (Bénéfice) de l’exercice N de 4 000 K€.

Si la méthode de l’inventaire permet de connaître le stock à tout moment, elle présente


cependant un inconvénient majeur : elle est particulièrement lourde à mettre en œuvre car,
pour chaque vente de marchandises, il est nécessaire de connaître le coût d’achat des
marchandises vendues. Ceci est d’autant plus complexe que les entrées ne se font pas toutes
au même coût unitaire.

De la même manière, pour les entreprises industrielles, enregistrer les consommations de


matières premières au jour le jour serait particulièrement lourd.

En comptabilité générale, on n’utilisera donc pas la méthode de l’inventaire permanent mais


plutôt celle de l’inventaire intermittent. En inventaire intermittent, les comptes d’actif
« Stocks » ne sont plus utilisés en cours d’exercice comptable. Les achats sont
enregistrés en charges et les ventes sont enregistrées en produits.

40
B. Méthode de l’inventaire intermittent

Cette méthode rend impossible la connaissance des stocks à une date quelconque. Les stocks
ne sont connus qu’à la date d'arrêté des comptes grâce d’une part, à un inventaire physique
qui permet de quantifier les stocks et d’autre part, à la comptabilité analytique qui permet de
valoriser (en coût d’achat ou en coût de production) les unités en stock en fin d’exercice
comptable.

1. Application aux éléments achetés

On va introduire dans les comptes de charges, un compte correctif, la variation de stocks, pour
faire ressortir au compte de résultat les consommations et non les achats. A la date de
clôture, le compte de charge « Variation de stocks » sera utilisé pour annuler le stock
initial et constater le stock final.

Reprenons le cas précédent de l’entreprise commerciale dont les données étaient les
suivantes :

Le stock de marchandises au 01.01.N (SI) est de 5 000 K€.

Au cours de l’exercice comptable N, elle a acheté des marchandises à crédit pour 2 000 K€ ;

Au cours de l’exercice comptable N, elle a vendu des marchandises à crédit pour 10 000 K€.

NB : pour enregistrer les ventes, il n’est plus nécessaire de savoir à combien les
marchandises avaient été achetées.

Le stock de marchandises au 31.12.N (SF) est évalué, grâce à un inventaire physique et grâce
à la comptabilité analytique, à 1 000 K€.

41
Les enregistrements comptables, en inventaire intermittent, sont les suivants :

Comptes d’actif
37 Stock de march. 411 Clients

(01.01.N) 5 000 (N) 10 000


(31.12.N) 1 000 5 000 (31.12.N)

SD = 1 000 SD = 10 000

Comptes de passif
401 Fournisseurs

2 000 (N)

SC = 2 000
Annulation du Constatation du
stock initial stock final
Comptes de charges
607 Achats de march. 6037 Variation de stock de march.

(N) 2 000 (31.12.N) 5 000 1 000 (31.12.N)

SD = 2 000 SD = 4 000

Comptes de produits
707 Ventes de march.

10 000 (N)

SC = 10 000

Extrait du compte de résultat de l’exercice comptable N :

CHARGES PRODUITS
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Achats de marchandises 2 000 Ventes de marchandises 10 000
Variation de stocks de march. + 4 000 ……..
(SI – SF)
…..

Le résultat obtenu est le même que celui obtenu en inventaire permanent : 10 000 – (2 000 +
4 000) = 4 000

42
Les achats de marchandises (2 000) corrigés de la variation de stocks de marchandises
(+ 4 000) représentent le coût d’achat des marchandises vendues.

Une variation de stock de marchandises positive correspond à un déstockage : SF  SI

Une variation de stock de marchandises négative correspond à un stockage : SF  SI

On peut ainsi calculer la Marge Commerciale (MC) de la façon suivante :

MC = Ventes de marchandises – Coût d’achat des marchandises vendues


avec :
Coût d’achat des marchandises vendues = Achats de marchandises + Variation de
stocks de marchandises (SI – SF)

La marge commerciale est l’indicateur fondamental des entreprises commerciales. Elle se


calcule par la différence entre la valeur des marchandises vendues et la valeur des
marchandises achetées. Elle constitue la principale ressource des entreprises de négoce. Elle
permet des comparaisons dans le temps et dans l’espace.

Précisons enfin que le même raisonnement pourra être appliqué aux matières premières et aux
approvisionnements : on trouvera, dans les charges, les achats de matières premières et autres
approvisionnements corrigés de leur variation de stocks. Mais, on ne trouvera pas, dans les
produits, de ventes relatives à ces éléments.

2. Application aux éléments fabriqués

On va introduire dans les comptes de produits, un compte correctif, la variation de stocks,


pour faire ressortir au compte de résultat la production et non les ventes. A la date de clôture,
le compte de produit « Variation de stocks » sera utilisé pour annuler le stock initial et
constater le stock final.

Prenons le cas d’une entreprise industrielle dont les données sont les suivantes :

Les stocks d’en-cours et de produits finis 01.01.N (SI) sont nuls.

Au cours de l’exercice comptable N, elle a vendu des produits finis à crédit pour 100 000 €.

Le total des charges pour l’exercice comptable N s’élève à 90 000 €.

Les stocks d’en-cours et de produits finis au 31.12.N (SF) sont évalués, grâce à un inventaire
physique et grâce à la comptabilité analytique, respectivement à 12 000 € et 22 000 €.

43
Les enregistrements comptables, en inventaire intermittent, sont les suivants :

Comptes d’actif
33 Stock d’en-cours 35 Stock de prod. finis 411 Clients

(01.01.N) 0 0 (31.12.N) (01.01.N) 0 0 (31.12.N) (N) 100 000


(31.12.N) 12 000 (31.12.N) 22 000

SD = 12 000 SD = 22 000 SD = 100 000

Comptes de passif

Comptes de charges

 Charges = 90 000

Comptes de produits
701 Ventes de prod. finis 7133 Variation de stock d’en-cours 7135 Variation de stock de prod. finis

100 000 (N) (31.12.N) 0 12 000 (31.12.N) (31.12.N) 0 22 000 (31.12.N)

SC = 100 000 SC = 12 000 SC = 22 000

: Annulation des SI

: Constatation des SF

Extrait du compte de résultat de l’exercice comptable N :

CHARGES PRODUITS
Produits d’exploitation
Production vendue 100 000
Production stockée (SF –SI) + 34 000
Total des charges 90 000 …..

La production vendue correspond aux comptes « Ventes de produits finis » et « Prestations


de services ». Nous n’avons, dans cet exemple, que des ventes de produits finis.

La production stockée correspond aux variations de stocks d’en-cours et de produits finis.

Des variations de stocks d’en-cours et de produits finis positives correspondent à un


stockage : SF  SI

44
Des variations de stocks d’en-cours et de produits finis négatives correspondent à un
déstockage : SF  SI

En résumé, si une entreprise est à la fois commerciale, industrielle et prestataire de services,


son compte de résultat fera apparaître les postes suivants :

CHARGES PRODUITS
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Achats de marchandises X Ventes de marchandises X
Variation de stocks de march. X Production vendue (ventes de produits
(SI – SF) finis et prestations de services) X
Achats de mat. prem. et autres appro. X Production stockée (SF – SI, pour
Variation de stocks de mat. premières les produits finis et les en-cours) X
et autres approvisionnements X
(SI – SF)

Une variation positive signifie déstockage. Une variation positive signifie stockage.
Une variation négative signifie stockage. Une variation négative signifie déstockage

Commentaires :

 Achats de marchandises + Variation de stocks de marchandises = Coût d’achat des


marchandises vendues

 Achats de matières premières et autres approvisionnements + Variation de stocks de


matières premières et autres approvisionnements = Coût d’achat des matières premières et
autres approvisionnements consommés

 Chiffre d’affaires (montant total des ventes) = Ventes de marchandises + Production


vendue

 Pour les éléments achetés (marchandises, matières premières et autres


approvisionnements), les stocks et les variations de stocks sont exprimés en coût d’achat.
Pour les éléments fabriqués (en-cours et produits finis), les stocks et les variations de stocks
sont exprimés en coût de production.

 Production vendue + Production stockée = Production de l’exercice.

La production de l’exercice mesure les ressources engendrées par l’activité de production. La


comparaison d'années en années permet d'apprécier l'évolution générale de l'activité de
l'entreprise. Pour évaluer cette production, on ajoute des termes non homogènes puisque la

45
production vendue est exprimée en prix de vente alors que la production stockée est exprimée
en coût de production. En cas d’évolution divergente entre la production de l’exercice et la
production vendue, il convient d’étudier l’évolution de la production stockée.

 Dans une entreprise commerciale, pour déterminer le résultat, on ne compare pas les ventes
aux achats mais les ventes au coût d’achat des marchandises vendues.

 Dans une entreprise industrielle, pour déterminer le résultat, on ne compare les ventes aux
achats mais la production et la consommation correspondante.

IV. Les charges et produits d’exploitation

Ils sont liés à l’activité normale de l’entreprise et présentent un caractère répétitif.

A. Les produits d’exploitation

1. Les ventes de marchandises

Les marchandises sont des biens vendus sans aucune transformation, ce poste comptabilise les
ventes, déduction faite des retours sur ventes.

2. La production vendue

Cette rubrique représente les ventes de produits fabriqués, les travaux et les services vendus,
déduction faite des retours sur ventes.

Rappel : Chiffre d’affaires = Ventes de marchandises + Production vendue

3. La production stockée

La comptabilité mesure la variation des stocks de produits finis et d'en-cours de fabrication.


Cette variation est calculée par différence entre le stock final et le stock initial. Elle est
évaluée en coût de production et non en prix de vente. Selon le signe de cette rubrique, on sait
si l'entreprise a stocké ou déstocké.

46
4. La production immobilisée

Cette rubrique traduit le fait qu'une partie des produits fabriqués dans certaines branches reste
dans l'entreprise à titre d'équipement (immobilisations).

5. Les subventions d'exploitation

Ce sont des sommes versées par les administrations publiques ou par les Communautés
Européennes pour faciliter l'activité normale de l'entreprise.

6. Les autres produits

Ce sont des produits de gestion courante : redevances reçues pour brevets, licences etc...

7. Les reprises sur dépréciations et provisions

Ce sont des produits calculés, c'est-à-dire ne correspondant pas à des échanges effectifs. Ils ne
génèrent pas d’encaissement (ni immédiatement, ni ultérieurement). Ils proviennent de
réajustements en baisse d'une dépréciation ou d’une provision antérieure. Les reprises seront
étudiées au chapitre VI.

B. Les charges d’exploitation

1. Les achats de marchandises

Ce sont les dépenses réalisées pour acquérir des marchandises qui seront revendues en l'état.

2. Les variations de stocks de marchandises

Ces variations sont calculées par différence entre le stock initial et le stock final. Selon le
signe de cette rubrique, on sait si l'entreprise a stocké ou déstocké.

3. Les achats de matières premières et autres approvisionnements

Sous cette rubrique sont regroupés tous les achats de matières et approvisionnements qui sont
nécessaires.

47
4. Les variations de stocks de matières premières et autres
approvisionnements

Comme pour les marchandises, ces variations sont calculées par différence entre le stock
initial et le stock final. Selon le signe de cette rubrique, on sait si l'entreprise a stocké ou
déstocké.

5. Les autres achats et charges externes

Cette rubrique, très large, comprend :

- les achats non stockés de matières et fournitures

Les entreprise sont autorisées à comptabiliser en charges et non en immobilisations,


leurs acquisitions de biens durables de faible valeur, c'est-à-dire dont la valeur unitaire
(HT) est inférieure à 500 €. Les acquisitions de matériel et outillage, de matériel et
mobilier de bureau et de logiciels peuvent donc être comptabilisées en charges, dans
le compte « Achats non stockés de matières et fournitures », et plus précisément le
compte 6063 « Fournitures d’entretien et de petit équipement ».

- les services et autres services extérieurs tels que la sous-traitance, les redevances de
crédit-bail, les locations, les travaux d'entretien, les primes d'assurances, les frais de
documentation, les frais de personnels intérimaires, la rémunération d'intermédiaires,
la publicité, les frais de transports, les frais postaux et de télécommunications…..

6. Les impôts, taxes et versements assimilés

Il s'agit des versements aux administrations publiques au titre de l'activité de production (taxe
d’apprentissage, taxes foncières…).

7. Les salaires et traitements

Les sommes comptabilisées sous cette rubrique correspondent aux salaires et traitements bruts
avant déduction des cotisations sociales à la charge des salariés.

8. Les charges sociales

Ce sont les cotisations sociales versées à divers organismes et calculées en fonction du salaire,
c'est la part des cotisations dites patronales.

48
9. Les autres charges

Il s'agit de charges d'exploitation qui ne rentrent dans aucune des rubriques précédentes.

10. Les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions

Ce sont des charges calculées, c'est-à-dire ne correspondant pas à des échanges effectifs. Elles
ne génèrent pas de décaissement (ni immédiatement, ni ultérieurement). Les dotations seront
étudiées au chapitre VI.

V. Les charges et produits financiers

Ils sont liés à l’obtention ou au placement de moyens financiers.

A. Les produits financiers

Ce sont pour l'essentiel les revenus des capitaux prêtés donc les intérêts des prêts et les
revenus des titres possédés par l’entreprise.

1. Les produits de participations

Sont enregistrés dans cette rubrique, les revenus des titres de participation détenus par
l’entreprise.

2. Les produits d'autres valeurs mobilières et créances de l’actif


immobilisé

Sont enregistrés dans cette rubrique, les revenus des titres immobilisés détenus par
l’entreprise ainsi que les revenus des prêts.

3. Les intérêts et autres produits assimilés

Il s'agit des revenus des autres créances et des revenus des valeurs mobilières de placement.

4. Les reprises sur dépréciations et provisions

Ce sont des produits calculés, c'est-à-dire ne correspondant pas à des échanges effectifs. Ils ne
génèrent pas d’encaissement (ni immédiatement, ni ultérieurement). Ils proviennent de

49
réajustements en baisse d'une dépréciation ou d’une provision antérieure. Les reprises seront
étudiées au chapitre VI.

5. Les différences positives de change

Ce sont des bénéfices provenant de la variation du cours des monnaies étrangères.

6. Les produits nets sur cessions de valeurs mobilières de


placement

Ce sont des plus-values résultant de la revente de valeurs mobilières de placement.

B. Les charges financières

Elles résultent des opérations financières menées par l’entreprise. Ces charges sont, pour
l’essentiel, les intérêts liés aux emprunts et découverts bancaires.

1. Les dotations aux dépréciations et provisions

Ce sont des charges calculées, c'est-à-dire ne correspondant pas à des échanges effectifs. Elles
ne génèrent pas de décaissement (ni immédiatement, ni ultérieurement). Les dotations seront
étudiées au chapitre VI.

2. Les intérêts et autres charges assimilées

Ces versements représentent les intérêts afférents aux capitaux empruntés par l'entreprise et
aux opérations de trésorerie.

3. Les différences négatives de change

Ce sont des pertes provenant de la variation du cours des monnaies étrangères.

4. Les charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de


placement

Ce sont des moins-values résultant de la revente de valeurs mobilières de placement.

50
VI. Les charges et produits exceptionnels

Ils sont sans rapport avec l’activité normale de l’entreprise et sont occasionnels.

A. Les produits exceptionnels


Ce sont des dons ou libéralités reçus, des produits provenant de cessions d’immobilisations,
ou encore des rentrées sur créances qui avaient été antérieurement considérées comme
irrécouvrables.

1. Sur opérations de gestion

Ce poste comprend notamment les libéralités reçues ainsi que certaines subventions.

2. Sur opérations en capital

Il s’agit le plus souvent de ventes d'immobilisations, donc les produits des cessions
d’éléments de l’actif immobilisé. Les cessions d’immobilisations seront étudiées au chapitre
VI.

3. Les reprises sur dépréciations et provisions

Ce sont des produits calculés, c'est-à-dire ne correspondant pas à des échanges effectifs. Ils ne
génèrent pas d’encaissement (ni immédiatement, ni ultérieurement). Ils proviennent de
réajustements en baisse d'une dépréciation ou d’une provision antérieure. Les reprises seront
étudiées au chapitre VI.

B. Les charges exceptionnelles

Elles constatent des charges liées à des événements inhabituels et peu courants.

1. Sur opérations de gestion

Il s'agit de dons et libéralités, pénalités et dédits à la charge de l’entreprise, pénalités et


amendes fiscales, créances clients devenues irrécouvrables (sous certaines conditions), rappels
d’impôts.

51
2. Sur opérations en capital

Il s’agit essentiellement de la valeur comptable nette des immobilisations cédées (valeur


d’origine diminuée des éventuels amortissements). Les cessions d’immobilisations seront
étudiées au chapitre VI.

3. Les dotations aux dépréciations et provisions

Ce sont des charges calculées, c'est-à-dire ne correspondant pas à des échanges effectifs. Elles
ne génèrent pas de décaissement (ni immédiatement, ni ultérieurement). Les dotations seront
étudiées au chapitre VI.

VII. Les charges de répartition

Elles concernent l’attribution d’une partie des bénéfices réalisés à des agents économiques
autres que les propriétaires de l’entreprise, à savoir les salariés et l’Etat. Ces charges
n’existent qu’en présence de bénéfices. Il n’existe pas de produits de répartition. Les deux
seules charges de répartition sont la participation des salariés aux résultats et l’impôt sur les
bénéfices.

A. La participation des salariés aux résultats

Ce sont les versements légaux obligatoires pour les entreprises de plus de 50 salariés et
facultatifs en deçà, en vue de faire participer les salariés à l'accroissement de valeur de
l'entreprise et de favoriser les rapports entre salariés et entrepreneurs.

B. L'impôt sur les bénéfices

Cet impôt n'apparaît que dans les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés. Le taux
d'imposition est actuellement de 33,1/3%. Le bénéfice soumis à l’impôt n'est pas le bénéfice
comptable mais le bénéfice fiscal.

52
VIII. Le résultat de l’exercice

Il découle du total des charges et des produits et s’obtient par :  Produits -  Charges. Le
résultat ne comporte aucun élément provenant de la valeur nette du patrimoine en début
d’exercice. Cette contrainte explique le traitement des amortissements, des dépréciations et
des provisions qui sera exposé au chapitre VI. Le résultat est le maximum qui peut être
distribué aux propriétaires sans diminuer la valeur du patrimoine d’ouverture de l’entreprise3.

Deux présentations du compte de résultat sont possibles :

 Présentation en compte (1) :

CHARGES PRODUITS
Charges d'exploitation Produits d'exploitation
Charges financières Produits financiers
Charges exceptionnelles Produits exceptionnels
Participation des salariés aux résultats
Impôts sur les bénéfices
Total des charges Total des produits
SC (bénéfice) SD (perte)
TOTAL GENERAL TOTAL GENERAL

(1) Pour une présentation complète et détaillée du compte de résultat, cf. p 106

Présentation en liste :

Produits d'exploitation (1)


Charges d'exploitation (2)
(1) – (2) = RESULTAT D’EXPLOITATION (I)
Produits financiers (3)
Charges financières (4)
(3) – (4) = RESULTAT FINANCIER (II)
(I) + (II) = RESULTAT COURANT (III)
Produits exceptionnels (5)
Charges exceptionnelles (6)
(5) – (6) = RESULTAT EXCEPTIONNEL (IV)
Participation des salariés aux résultats (7)
Impôts sur les bénéfices (8)
(III) + (IV) - (7) - (8) = RESULTAT DE L’EXERCICE

3
André Vanoli, Nomenclatures et systèmes comptables, Encyclopédie économique, Cujas

53
CHAPITRE IV
LE SYSTEME COMPTABLE (JOURNAL, GRAND-LIVRE, BALANCE)

Ce chapitre a pour objet de présenter le système d’organisation comptable élémentaire,


indispensable :

- au traitement des écritures comptables au sein de ce système,

- au contrôle des écritures comptables pour aboutir à l’établissement des documents


de synthèse,

dans le respect des principes et des règles du Plan Comptable Général.

Ce système peut être schématisé ainsi :

Faits comptables

Pièces justificatives

Traduction comptable

- Bilan
Journal Grand livre Balance - Compte de
résultat

Travaux journaliers Travaux Travaux


périodiques annuels

I. Les pièces justificatives

Elles fournissent les données introduites dans le système d’organisation comptable.

D’après le Plan Comptable Général, chaque écriture s’appuie sur une pièce justificative datée,
établie sur un support papier ou sur un autre support assurant la fiabilité, la conservation et la
restitution en clair de son contenu pendant les délais requis.

Tout enregistrement comptable doit préciser les références de la pièce justificative qui
l’appuie.

54
En conséquence, la pièce justificative permet l’enregistrement comptable des données et de
vérifier par la suite, la validité de l’écriture.

Les pièces justificatives sont :

- créées par l’entreprise comme documents internes (par exemple : factures destinées
aux clients, pièces de caisse concernant les encaissements et décaissements en espèces,
bulletins de paie établis aux salariés, chèques et ordres de virement établis par
l’entreprise….)

- créées par des tiers comme documents externes (par exemple : factures émises par les
fournisseurs, extraits de compte expédiés par les banques, chèques ou virements reçus
des clients…)

Elles doivent être conservées pendant 10 ans.

II. Les livres comptables obligatoires

Selon l’article 410-6 du Plan Comptable Général, toute entreprise doit tenir :

 un livre - journal ou journal général

Le journal est destiné à enregistrer chronologiquement les opérations à partir des


pièces justificatives.

En pratique, l’enregistrement au journal s’effectue :

 « au jour le jour ». Cette chronologie ne permet donc pas de reprendre


plusieurs journées différentes (par exemple de ventes) dans une seule
écriture.

 « opération par opération ». Il n’est pas permis de globaliser les


mouvements jour par jour sans que l’on puisse retrouver dans la
comptabilité elle-même un enregistrement de chaque opération.

 un grand - livre

Le grand-livre regroupe l’ensemble des comptes d’une entreprise. Les comptes sont
alimentés à partir du journal. Le grand-livre éclate donc les écritures du journal dans
les différents comptes concernés.

55
 un livre d’inventaire

Un inventaire doit être réalisé au moins tous les douze mois, à la clôture de l’exercice.

Le livre d’inventaire regroupe les éléments actifs et passifs en quantité et en valeur


relevés lors de l’inventaire.

Pour les comptabilités informatisées, le caractère définitif des enregistrements est assuré par
une procédure de validation qui interdit toute modification ou suppression d’enregistrement.

Les livres comptables obligatoires doivent être conservés pendant 10 ans dans un lieu
accessible permettant tout contrôle par l’administration fiscale, le commissaire aux comptes…

III. La balance

La balance n’est pas un document obligatoire au regard de la réglementation comptable mais


elle constitue l’un des moyens de contrôle dont le commissaire aux comptes doit pouvoir
disposer.

La balance est un tableau dans lequel sont reportés les comptes du grand livre dans l’ordre du
Plan Comptable Général, avec pour chacun d’eux :

 le numéro du compte ;
 l’intitulé du compte ;
 le solde de début de période (solde nul, débiteur ou créditeur) ;
 le total des mouvements de la période (en débit et en crédit) ;
 le solde de fin de période (solde nul, débiteur ou créditeur).

La balance est établie périodiquement, généralement tous les mois.

La balance est :

 un instrument de contrôle

La balance fait ressortir les égalités suivantes :

Total des débits de la balance = Total des crédits de la balance

Total des soldes débiteurs de la balance = Total des soldes créditeurs de la balance

56
Notons toutefois que la vérification arithmétique ne permet pas d’affirmer l’exactitude de la
balance. Une opération a pu être oubliée, des erreurs peuvent se compenser, des erreurs
d’imputations, c'est-à-dire de choix des comptes lors de l’enregistrement au journal, peuvent
exister.

 un instrument de gestion

La balance permet :

- d’étudier l’évolution ou la situation de certains comptes « phare » tels que les comptes
de trésorerie, les comptes représentant le chiffre d’affaires…

- d’avoir une première idée du résultat en comparant les produits et les charges.

 un instrument d’établissement des comptes annuels

La balance permet d’établir :

- le bilan, à partir des soldes des comptes de bilan (classes 1 à 5) ;

- le compte de résultat, à partir des soldes des comptes de gestion : les charges (classe 6)
et les produits (classe 7).

A la clôture de l’exercice, une première balance, appelée balance avant inventaire, est établie.
Elle regroupe tous les comptes mouvementés durant l’exercice.

Les travaux d’inventaire comportent :

- les travaux extra-comptables qui consistent à recenser et à évaluer les éléments actifs
et passifs (par exemple, évaluation des stocks finals) ;

- les travaux comptables qui consistent à enregistrer les corrections résultant des travaux
extra-comptables (par exemple, l’annulation des stocks initiaux et la constatation des
stocks finals). D’autres travaux d’inventaire seront étudiés au chapitre VI.

A l’issue des travaux d’inventaire, une seconde balance, appelée balance après inventaire, est
établie.

57
IV. Application

Soit le bilan après répartition suivant au 31.12.N-1 :

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations corporelles 90 000 Capital 100 000
TOTAL I 90 000 Réserves 25 000
TOTAL I 125 000
Actif circulant
Stock marchandises 28 000
Créances clients 10 000 Dettes
Disponibilités (Banque) 2 000 Dettes fournisseurs 5 000
TOTAL II 40 000 TOTAL II 5 000

TOTAL GENERAL 130 000 TOTAL GENERAL 130 000

Au cours de l’exercice comptable N, l’entreprise a réalisé les opérations suivantes :

1. Achat d’une camionnette à crédit : 15 000 € ;

2. Achats de marchandises à crédit : 7 000 € ;

3. Ventes de marchandises au comptant par chèques : 12 000 € ;

4. Règlement d’une dette fournisseur par chèque : 3 000 €.

Au 31.12.N, le stock de marchandises est de 30 000 €.

Enregistrement des opérations au journal :

01.01.N (débit) (crédit)


21 Immobilisations corporelles 90 000
37 Stock de marchandises 28 000
411 Clients 10 000
512 Banque 2 000
101 Capital 100 000
106 Réserves 25 000
401 Fournisseurs 5 000
Réouverture des comptes au début de l’exercice
(1)
21 Immobilisations corporelles 15 000
404 Fournisseurs d’immobilisations 15 000
(2)
607 Achats de marchandises 7 000
401 Fournisseurs 7 000
(3)
512 Banque 12 000
707 Ventes de marchandises 12 000
(4)
401 Fournisseurs 3 000
512 Banque 3 000

58
31.12.N
6037 Variation de stocks de marchandises 28 000
37 Stocks de marchandises 28 000
Annulation du stock initial
31.12.N
37 Stocks de marchandises 30 000
6037 Variation de stocks de marchandises 30 000
Constatation du stock final

Avantage du journal : il permet d’enregistrer les opérations par ordre chronologique.


Inconvénient du journal : il ne permet pas de connaître, à tout moment, le solde d’un compte.

Présentation du grand – livre :

Comptes d’actif
21 Immo. corporelles 37 Stock de march. 411 Clients 512 Banque

(01.01) 90 000 (01.01) 28 000 28 000 (31.12) (01.01) 10 000 (01.01) 2 000 3 000 (4)
(1) 15 000 (31.12) 30 000 (3) 12 000

SD = 105 000 SD = 30 000 SD = 10 000 SD = 11 000

Comptes de passif
101 Capital 106 Réserves 401 Fournisseurs 4 04 Fournisseurs
d’immobilisations

100 000 (01.01) 25 000 (01.01) (4) 3 000 5 000 (01.01) 15 000 (1)
7 000 (2)

SC = 100 000 SC = 25 000 SC = 9 000 SC = 15 000

Comptes de charges
607 Achats de march. 6037 Variation st. de march.

(2) 7 000 (31.12) 28 000 30 000 (31.12)

SD = 7 000 SC = 2 000

Comptes de produits
707 Ventes de march.

12 000 (3)

SC = 12 000

59
Le grand-livre, qui éclate les écritures du journal dans les différents comptes concernés,
permet de connaître, à tout moment, le solde d’un compte.

Présentation de la balance au 31.12.N, après inventaire :

Soldes initiaux Mouvements


Comptes Soldes au 31.12.N
( au 01.01.N) de la période
N° Intitulés Débiteurs Créditeurs Débit Crédit Débiteurs Créditeurs
101 Capital 100 000 100 000
106 Réserves 25 000 25 000
21 Immobilisations corporelles 90 000 15 000 105 000
37 Stock de marchandises 28 000 30 000 28 000 30 000
401 Fournisseurs 5 000 3 000 7 000 9 000
404 Fournisseurs d’immobilisations 15 000 15 000
411 Clients 10 000 10 000
512 Banque 2 000 12 000 3 000 11 000
6037 Variations de stocks de marchandises 28 000 30 000 2 000
607 Achats de marchandises 7 000 7 000
707 Ventes de marchandises 12 000 12 000
Totaux 130 000 130 000 95 000 95 000 163 000 163 000

La balance après inventaire permettra de présenter le compte de résultat de l’exercice N et le


bilan au 31.12.N.

60
CHAPITRE V
LE PLAN COMPTABLE GENERAL (PCG)

Le PCG est le document de caractère réglementaire qui constitue la clef de voûte de la


normalisation comptable française. Les définitions et principes contenus dans le PCG
s’imposent à toutes les entités tenues légalement de présenter des comptes. Des adaptations
sectorielles tiennent compte de certaines spécificités en fonction de l’activité ou de la forme
de l’entité qui l’utilise, comme les associations, les entreprises agricoles ou encore les
établissements financiers.

Le PCG est mis à jour de manière continue, en fonction des nouveaux règlements publiés par
l’Autorité des normes comptables.

I. Les principes comptables

Les principes comptables sont des pratiques qui ont été reconnues puis théorisées
ultérieurement à travers les processus de normalisation et d'institutionnalisation. Les comptes
annuels doivent répondre à des positions de principe : la régularité (conformes aux règles en
vigueur), la sincérité (application de bonne foi des règles et procédures) la fidélité
(prépondérance de la réalité sur les apparences).

« Des comptes annuels réguliers et sincères donnant une image fidèle du patrimoine, de
la situation financière et du résultat de l'entreprise doivent être établis. »

L’image fidèle ne pourra être atteinte que par le respect des principes comptables
fondamentaux.

A. Le principe de l'entité

La délimitation de l’unité détermine la frontière entre elle-même et les tiers. De quelle unité
construit-on la comptabilité ? C'est le droit qui conditionne l'application de ce principe, l'entité
est définie juridiquement. L'actif d'une entité sera son patrimoine juridique. Pour délimiter
l’entité retenue, la comptabilité s’appuie plus sur le droit que sur l’économie.

61
Pour la quatrième directive européenne, ce sont les sociétés revêtant une forme commerciale,
pour la loi française toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant 4. On
retient généralement l’entité juridique sous la forme d’une société ou d’une entreprise
individuelle. Les droits et obligations de cette unité sont distincts de ceux des autres unités.
L'application est plus ou moins difficile selon que l'entreprise est une entreprise individuelle
ou un groupe, c'est-à-dire un ensemble de sociétés soumises à un même centre de décision.

Pour une entreprise individuelle, le patrimoine de l’entreprise et celui de son propriétaire en


tant que chef de ménage ne sont pas distingués. Pour les sociétés, la détermination de l'entité
est parfois plus simple grâce à la distinction juridique entre personne physique et personne
morale. L'entreprise dispose de la personnalité morale juridiquement autonome de ses
propriétaires.

B. Le principe des coûts historiques (ou du nominalisme monétaire)

Pour évaluer un bien, plusieurs critères sont disponibles : son prix d'acquisition, son coût de
production, son prix de revente, son coût de reproduction, la valeur actuelle des revenus qu'il
est susceptible de fournir dans le futur… Pour être efficace, le critère doit être général, aussi
indépendant que possible de celui qui évalue. Parmi les critères cités, beaucoup ne répondent
pas à ces contraintes ; par exemple, pour nombre de produits, il n'existe pas de marché de
l'occasion.

Le critère retenu est celui du coût historique : les éléments du patrimoine de l'entreprise sont
comptabilisés à leur coût d'entrée, à savoir, le coût d'acquisition pour les biens acquis et le
coût de production pour les biens fabriqués.

C'est l’un des principes les plus controversés. Il consiste à respecter la valeur nominale de la
monnaie sans tenir compte des variations de son pouvoir d'achat. Il suppose donc que l'unité
monétaire est une unité de mesure stable et que l'on peut additionner les unités monétaires de
différentes époques.

Exemple :

Un terrain acquis il y a 15 ans pour 30 000 € continuera à figurer pour cette valeur dans les
comptes de l’entreprise même si la conjonction de l’inflation et de la hausse des prix du
foncier amène sa valeur à un montant largement supérieur.

4
Commerçants : personnes qui exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle.

62
C. Le principe de prudence

Il s'agit de l'appréciation raisonnable des faits afin d'éviter le risque de transfert sur l'avenir
d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et les résultats de l'entreprise. Il
consiste à anticiper des charges prévisibles (ce sont les provisions pour risques et charges qui
seront étudiées au chapitre VI), les produits n’étant comptabilisés qu'au moment de leur
réalisation effective. De même, les diminutions de valeur des éléments d’actif doivent être
enregistrées dès qu'elles apparaissent probables (ce sont les dépréciations qui seront étudiées
au chapitre VI), les augmentations de valeurs, en revanche, ne sauraient être enregistrées
avant qu'elles ne se soient effectivement réalisées (par exemple, fonds de commerce)

Il faut tenir compte immédiatement d'événements futurs susceptibles d'affecter négativement


le patrimoine. Le principe de prudence est un moyen de traiter l'incertitude.

Exemple :

Des titres ont été acquis en N par une entreprise pour 50 000 €. A la fin de l’année N, si les
cours boursiers portent leur valeur à 70 000 €, le gain potentiel n’est pas constaté en
comptabilité. En revanche, si les cours boursiers font apparaître une valeur de 40 000 €, la
perte potentielle (50 000 – 40 000 = 10 000 €) devra être constatée en comptabilité.

D. Le principe de continuité d'exploitation

Les comptes annuels doivent être établis et interprétés dans la perspective que l’entité
poursuive ses activités.

En conséquence, on doit se placer dans la perspective d'une continuité de l'exploitation et non


d'une liquidation sauf, bien entendu, pour les éléments du patrimoine qu'il a été décidé de
liquider ou si l'arrêt ou la réduction de l'activité est prévisible, qu'elle résulte d'un choix ou
d'une obligation.

Ce principe est à la base des règles d’évaluation. Les états comptables seraient
fondamentalement différents si ce principe n’existait pas.

E. Le principe d'indépendance des exercices

Ce principe découle du découpage de la vie continue des entreprises en périodes d’une durée
de 12 mois (exercice comptable). Le découpage en exercice conduit à rattacher à chaque

63
période ce qui lui est propre, et uniquement cela. Les produits et les charges doivent être
affectés à l'exercice où ils trouvent leurs origines. En effet, le PCG précise que pour calculer
le résultat par différence entre les produits et les charges de l'exercice, sont rattachés à
l'exercice, les produits acquis à cet exercice et les charges supportées par cet exercice. Il
conviendra donc de rattacher à chaque exercice les charges et les produits qui le concernent
effectivement, et ceux-là seulement. Il est donc nécessaire de prévoir des comptes pour
répondre aux problèmes de décalage posés par le découpage.

F. Le principe de permanence des méthodes

La présentation des comptes annuels et les méthodes d'évaluation retenues ne peuvent être
modifiées d'un exercice à l'autre.

Cependant, il est possible de déroger au principe de permanence des méthodes si un


changement exceptionnel intervient dans la situation de l'entreprise ou si l'adoption d'une
autre méthode conduit à une meilleure information. Dans ce cas, les modifications devront
être justifiées et décrites dans l'annexe.

La permanence des méthodes est nécessaire pour que la situation et les performances de
l'entreprise puissent être comparées dans le temps.

G. Le principe de non compensation

Aucune compensation ne peut être opérée entre les postes d’actif et de passif du bilan ou entre
les postes de charges et de produits du compte de résultat.

Exemple :

Dans une entreprise, au 31.12.N, le compte « Banque – Société Générale » présente un solde
débiteur de 20 000 € alors que le compte « Banque – Crédit Agricole » présente un solde
créditeur de 8 000 €. Dans le bilan établi au 31.12.N, le compte « Banque – Société
Générale » sera placé à l’actif, dans les disponibilités (20 000) alors que le compte « Banque –
Crédit Agricole » sera placé au passif, dans les dettes (8 000).

Faire apparaître dans les disponibilités, à l’actif, 12 000 € (20 000 – 8 000) est faux : cela
revient à compenser un solde débiteur avec un solde créditeur.

64
II. Les différentes présentations des comptes annuels

Le PCG permet une souplesse dans l’emploi des comptes et la présentation des documents
annuels (bilan, compte de résultat et annexe) qui en résulte.

En effet, le PCG prévoit trois systèmes qui permettent de détailler plus ou moins les
informations selon la taille de l’entreprise :

Système Caractéristiques Liste des comptes

De base Système de référence qui peut être adopté par Comptes en noir sur le PCG
toute entité (en gras ou non)
Abrégé Système simplifié, réservé aux PME Comptes en noir gras sur le PCG

Développé Comptes en noir et en bleu sur le


Système détaillé et complet
PCG

Les documents doivent être fournis en présentation de base. Toutefois, les petites entreprises
peuvent adopter une présentation simplifiée des documents à partir d’une comptabilité tenue
en système abrégé.

L’utilisation du système développé n’est jamais obligatoire au niveau réglementaire mais elle
peut être nécessaire pour répondre aux besoins d’information des grandes entreprises.

Les critères fixant les différentes présentations possibles dépendent à la fois de la forme de
l’entreprise (personne morale ou personne physique) et de seuils qui définissent sa taille (total
du bilan, chiffre d’affaires, nombre moyen de salariés).

65
CHAPITRE VI
LES TRAVAUX D’INVENTAIRE

I. Généralités sur les travaux à effectuer

EXERCICE COMPTABLE (12 mois)


01.01 Enregistrements comptables 31.12

« 12e balance »
(à fin décembre)
BALANCE AVANT INVENTAIRE

TRAVAUX D’INVENTAIRE
Entre le 31/12 à "24h" et le 1/1 à "0h",
en pratique dans les 3 mois de la clôture
de l’exercice.

Inventaire extra comptable


 Ecritures de régularisation comptables :
Variations de stocks, Amortissements,
Dépréciations, Provisions,
Régularisation des comptes de gestion

« 13e balance » (fin décembre) :


BALANCE APRES INVENTAIRE ET
AVANT DETERMINATION DU RESULTAT
Caractéristiques de la balance :
- Les stocks sont les stocks finals ;
- Les amortissements, les dépréciations et les provisions de l’exercice ont été
comptabilisés.

« 14e balance » (fin décembre) :


BALANCE APRES INVENTAIRE ET
APRES DETERMINATION DU RESULTAT
Les charges et les produits ont été
virés dans le compte : 12 Résultat.

Bilan, Compte de Résultat, Annexe.

66
Un premier travail d’inventaire a déjà été étudié au chapitre III : les variations de stocks,
méthode de l’inventaire intermittent. Nous allons, dans ce chapitre, étudier d’autres travaux
d’inventaire : les amortissements, les dépréciations, les provisions (pour risques et charges) et
la régularisation des charges et des produits.

II. Les amortissements des immobilisations

A. Principes

Le PCG distingue deux catégories d’immobilisations : les immobilisations amortissables et


les immobilisations non amortissables.

1. Les actifs amortissables

Un actif amortissable est un actif dont l’utilisation est déterminable, c’est à dire que son
usage attendu par l’entité est limité dans le temps, par exemple pour une des raisons
suivantes :

- critère physique : usure physique, par usage ou passage du temps ;

- critère technique : évolution technique entraînant l’obsolescence de l’actif ;

- critère juridique : utilisation limitée dans le temps, par une période de protection légale ou
contractuelle.

Un actif non amortissable n’a pas pour autant une durée d’utilisation infinie, mais la date de
fin d’utilisation n’est pas prévisible.

Toutes les immobilisations corporelles sont amortissables sauf les terrains (à l’exception des
carrières, gisements qui eux sont amortissables). Quelques immobilisations incorporelles
(brevets, logiciels…) le sont également. Les immobilisations financières sont non
amortissables.

2. L’amortissement

Définition : l’amortissement d’un actif est la répartition systématique de son montant


amortissable sur sa durée prévue d’utilisation.

67
Montant amortissable = Valeur brute – Valeur résiduelle (si elle est significative et
mesurable)

avec :

Valeur brute = valeur d’entrée dans le patrimoine = valeur d’origine ;

Valeur résiduelle = prix de cession probable à la fin de l’utilisation.

A la date d’entrée du bien dans l’actif, il faut déterminer un plan d’amortissement. Le plan
d’amortissement est la traduction comptable de la répartition du montant amortissable d’un
actif selon le rythme de consommation des avantages économiques attendus en fonction de
son utilisation probable. Il intègre plusieurs variables qui permettent de déterminer le montant
de l’amortissement, et qui sont :

 le montant amortissable encore appelée base amortissable (cf. ci-dessus).

 la durée d’amortissement : l’amortissement comptable se fait sur la durée


d’utilisation du bien et c’est aux caractéristiques propres de l’entreprise qu’il
convient de se référer pour déterminer la durée (et le mode) d’amortissement.

 le mode d’amortissement : le mode d’amortissement retenu doit traduire au


mieux le rythme de consommation des avantages économiques attendus par
l’entreprise. Il pourra être linéaire, croissant ou décroissant (unités de temps) ou
calculé en fonction d’unités d’œuvre (nombre de kilomètres parcourus, de pièces
produites, d’heures de travail…) si cette référence est plus apte à mesurer le
rythme de consommation des avantages économiques. Toutefois, à défaut de mode
mieux adapté, le mode linéaire est appliqué.

Le plan d’amortissement prévoit la part d’amortissement (appelée dotation ou annuité) de


chaque exercice comptable compris dans la durée d’utilisation.

A la clôture de chaque exercice, une dotation aux amortissements est comptabilisée


conformément au plan d’amortissement, même en cas d’absence ou d’insuffisance de
bénéfices.

En cas de modification significative de l’utilisation prévue, le plan d’amortissement peut être


modifié ultérieurement.

68
B. Les plans d’amortissement

1. Terminologie

a. Valeur d’Origine (ou Valeur Brute)

La valeur d’origine (ou valeur brute) d’une immobilisation amortissable (qui figure au débit
du compte 2XX Immobilisation) correspond au coût d’acquisition, si l’immobilisation a été
acquise par l’entreprise ou au coût de production, si l’immobilisation a été produite par
l’entreprise elle-même.

b. Annuité d’amortissement

L’annuité d’amortissement d’une immobilisation est le montant de l’amortissement pratiqué à


la fin d’un exercice donné.

c. Valeur comptable nette

Le PCG appelle valeur comptable nette, la différence entre la valeur d’origine et le total
des amortissements pratiqués.

VCN = VO -  amortissements

2. Les différents modes d’amortissement

Plusieurs modalités peuvent être retenues pour établir le plan d’amortissement :

 l'amortissement linéaire ;

 l'amortissement décroissant ;

 l’amortissement selon les unités d’œuvre (nombre d’heures de fonctionnement,


nombre de pièces fabriquées, nombre de km parcourus…).

Le PCG indique cependant que « le mode linéaire est appliqué à défaut de mode mieux
adapté ».

69
a. L'amortissement linéaire

 Principe

L’annuité d’une année complète se calcule en appliquant un taux fixe (taux linéaire) à une
valeur fixe également (le montant amortissable défini ci-dessus). Les annuités sont constantes.

 Tableau d’amortissement

Exemple :

Un matériel est acquis le 01/01/N pour 250 000 € et mis en service le jour même. Il est
amortissable en linéaire sur 5 ans, ce qui correspond à sa durée d’utilisation et au système
d’amortissement que l’entreprise considère comme le mieux adapté. A l’issue des 5 ans, sa
valeur résiduelle est estimée à 30 000 €. L’entreprise clôture ses comptes le 31/12.

Base amortissable = Valeur d’origine – Valeur résiduelle = 250 000 – 30 000 = 220 000 €

Tableau d’amortissement du matériel


Amortissements
Années Calculs Annuités Valeur comptable nette (2)
cumulés
N 220 000 x 20 % (1) 44 000 44 000 206 000
N+1 220 000 x 20 % 44 000 88 000 162 000
N+2 220 000 x 20 % 44 000 132 000 118 000
N+3 220 000 x 20 % 44 000 176 000 74 000
N+4 220 000 x 20 % 44 000 220 000 30 000 (valeur résiduelle)
(1)
Taux d’amortissement linéaire = 100 / Nombre d’années = 100 / 5 = 20 %
(2)
Valeur comptable nette = Valeur d’origine – Amortissements cumulés

 Acquisition en cours d’exercice

La première annuité se calcule prorata temporis, c’est à dire proportionnellement au temps


écoulé entre la date de mise en service de l’immobilisation et la date de clôture de l’exercice.

Le point de départ de l’amortissement linéaire est la mise en service de l’immobilisation.

Le calcul se fait en jours en prenant en compte 12 mois de 30 jours soit une année de 360
jours.

1ère annuité = Base amortissable x Taux linéaire x Nombre de jours /360

Le plan d’amortissement linéaire s’étale sur n années de date à date, donc n+1 exercices en
cas d’acquisition en cours d’année.

70
Exemple :

Le matériel précédent a été mis en service le 18 avril N.

Tableau d’amortissement du matériel


Amortissements
Année Calculs Annuités Valeur comptable nette
cumulés
N 220 000 x 20 % x 252 / 360 (1) 30 800 30 800 219 200
N+1 220 000 x 20 % 44 000 74 800 175 200
N+2 220 000 x 20 % 44 000 118 800 131 200
N+3 220 000 x 20 % 44 000 162 800 87 200
N+4 220 000 x 20 % 44 000 206 800 43 200
N+5 220 000 x 20 % x 108 / 360 (2) 13 200 220 000 30 000 (valeur résiduelle)
(1)
252 jours = (30 – 18) + (30 x 8)
(2)
108 jours = (30 x 3) + 18

b. L'amortissement décroissant

Cette méthode pourra être retenue, par exemple, pour des biens dont l’utilisation conduit, du
fait de leur obsolescence rapide, à une consommation importante des avantages économiques
attendus, au cours de leurs premières années d’utilisation.

Exemple :

Pour un matériel acquis 100 000 € et dont la durée d’utilisation globale est de 4 ans,
l’entreprise pourra, compte tenu de l’utilisation envisagée, décider par exemple, de l’amortir
de 40 % la première année, 35 % la deuxième année, 15 % la troisième année et 10 % la
quatrième année. Le plan d’amortissement sera alors le suivant, si sa valeur résiduelle au bout
des 4 ans est considérée comme nulle :

Années Dotations aux amortissements


1 100 000 x 40 % = 40 000
2 100 000 x 35 % = 35 000
3 100 000 x 15 % = 15 000
4 100 000 x 10 % = 10 000
Total 100 000

71
c. L’amortissement selon les unités d’œuvre c’est à dire faisant
référence à un index quantitatif

Cet index pourra être, par exemple :

- le nombre d’heures de fonctionnement ou le nombre de pièces fabriquées pour un


matériel industriel ;

- le nombre de kilomètres parcourus pour un véhicule…

Exemple :

Pour un matériel acquis 100 000 €, d’une capacité globale de fonctionnement de 8 000 h,
d’une valeur résiduelle nulle au bout des 8 000 h et dont le temps de fonctionnement prévu est
de 2 000 h la première année, 2 200 h la deuxième année, 2 300 h la troisième année et
1 500 h la quatrième année, le plan d’amortissement sera le suivant :

Années Dotations aux amortissements


1 100 000 x 2 000 / 8 000 = 25 000
2 100 000 x 2 200 / 8 000 = 27 500
3 100 000 x 2 300 / 8 000 = 28 750
4 100 000 x 1 500 / 8 000 = 18 750
Total 100 000

C. Comptabilisation

Exemple :

Plan d’amortissement du matériel industriel


Date Mode
Valeur
d’acqui- Nature d’amortissement N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 N+6
d’origine
- sition
14/04/N Mat. A 12 000 Linéaire – 20 % 1 700 2 400 2 400 2 400 2 400 700 /

01/01/N+3 Mat. B 12 000 Linéaire – 25 % 3 000 3 000 3 000 3 000

15/04/N+4 Mat. C 12 000 Linéaire – 10 % 850 1 200 1 200


…….. …….. …….. …… …….. …….. ……..
TOTAUX 1 700 2 400 2 400 5 400 6 250 4 900 4 200
CUMULS 1 700 4 100 6 500 11 900 18 150 23 050 27 250

L’amortissement est une charge d’exploitation. On parle aussi d’amortissement économique


justifié. Les comptes utilisés pour enregistrer la dotation aux amortissements de l’année sont :

- au débit : compte 681 Dotations aux amortissements (sur immobilisations incorporelles


et corporelles) – Charges d’exploitation

72
- au crédit : compte d’immobilisation; on intercale un 8 en 2ème position dans le numéro de
compte de l’immobilisation pour indiquer qu’il s’agit d’un compte d’amortissement. Par
exemple, pour une construction enregistrée en 213 Constructions, on utilise le compte
d’amortissement 2813 Amortissements des constructions.

 Comptabilisation au 31/12/N+4, par exemple :

31.12.N+4
681 Dotations aux amortissements, charge d’exploitation 6 250
28154 Amortissements du matériel industriel 6 250

 Présentation des comptes concernés au 31/12/N+4 après travaux d’inventaire :

2154 MATERIEL INDUSTRIEL 28154 AMORT. DU MAT. IND. 681 DOT- CHARGES D'EXPLOIT
14/04/N 12 000 1 700 31/12/N 31/12/N+4 6 250
01/01/N+3 12 000 2 400 31/12/N+1 (uniquement la
15/04/N+4 12 000 2 400 31/12/N+2 charge de l’année)
---------- 5 400 31/12/N+3
36 000 6 250 31/12/N+4
----------
18 150 (cumul)

 Présentation des documents de synthèse :

Présentation du compte de résultat (Extrait)


12 - RESULTAT EXERCICE N+4

EXPLOITATION 6 250

FINANCIER

EXCEPTIONNEL

PARTICIPATION
MPOT S/ BENEFICES

Présentation du bilan (Extrait)


ACTIF BILAN AU 31.12.N+4
N+4 N+3
BRUT AMORT. NET NET

Actif immobilisé
Immobilisations corporelles
Matériel industriel 36 000 18 150 17 850 12 100

24 000 – 11 900

73
 Comptabilisation au 31/12/N+5, par exemple :

31.12.N+5
681 Dotations aux amortissements charge d’exploitation 4 900
28154 Amortissements du matériel industriel 4 900

 Présentation des comptes concernés au 31/12/N+5, après travaux d'inventaire :

2154 MATERIEL INDUSTRIEL 28154 AMORT. DU MAT. IND. 681 DOT - CHARGES D'EXPLOIT
15/04/N : 12 000 1 700 31/12/N 31/12/N+5 : 4 900
01/01/N+3 : 12 000 2 400 31/12/N+1 (uniquement la
15/04/N+4 : 12 000 2 400 31/12/N+2 charge de l’année)
--------- 5 400 31/12/N+3
36 000 6 250 31/12/N+4
4 900 31/12/N+5
-----------
23 050 (cumul)

 Présentation des documents de synthèse :

Présentation du compte de résultat (Extrait)


12 - RESULTAT EXERCICE N+5
EXPLOITATION 4 900
FINANCIER
EXCEPTIONNEL
PARTICIPATION
IMPOT S/ BENEFICES

Présentation du bilan (Extrait)


ACTIF BILAN AU 31.12.N+5
N+5 N+4
BRUT AMORT. NET NET
Actif immobilisé
Immobilisations corporelles
Matériel industriel 36 000 23 050 12 950 17 850

74
D. Cessions d’immobilisations amortissables

1. Principes de comptabilisation

a. La vente elle-même

Le jour de la cession, l’enregistrement comptable est le suivant :

- le prix de cession constitue un produit exceptionnel (sur opérations en capital), il


est comptabilisé au crédit du compte 775 Produits des cessions d’éléments
d’actif ;

- en contrepartie, on utilise au débit soit le compte 512 Banque (si la vente est au
comptant), soit le compte 462 Créances sur cessions d’immobilisations (si la
vente est à crédit).

b. Le complément d’amortissement jusqu’à la date de cession

Une immobilisation doit être amortie jusqu’à la date de cession. A la clôture de l’exercice de
cession, on comptabilise un amortissement calculé du début de l’exercice jusqu’à la date de
cession. Si l’immobilisation a été amortie en linéaire, le prorata temporis se calcule en jours
jusqu’à la date de cession.

c. La sortie de l’actif

Une immobilisation vendue ne doit plus apparaître au bilan. Or, le compte d’immobilisation
et le compte d’amortissements correspondant ont été mouvementés pendant que le bien était
propriété de l’entreprise. Ces deux comptes doivent être soldés à la date de clôture de
l’exercice de cession. Lorsque l’immobilisation n’est pas totalement amortie, la différence
entre la valeur d’origine et la somme des amortissements pratiqués est enregistrée au débit
d’un compte de charge exceptionnelle sur opérations en capital : compte 675 Valeur
comptable des éléments d’actif cédés.

VCN = VO -  amortissements pratiqués

75
2. Application

Un véhicule acheté le 2/5/N pour 90 000 € est amorti suivant le mode linéaire en 5 ans et sa
valeur résiduelle est considérée comme nulle au bout des 5 ans. Il est revendu le 30/11/N+1
pour 60 000 €. Présentons toutes les écritures concernées.

02/05/N
2182 Matériel de transport 90 000
404 Fournisseurs d’immobilisations
90 000
ou 512 Banque
31/12/N
681 Dotations aux amortissements – Charge d’exploitation 12 000
28182 Amortissements du matériel de transport 12 000
90 000 x 20 % x 8 / 12 = 12 000
30/11/N+1
462 Créances sur cessions d’immobilisations
60 000
ou 512 Banque
775 Produits des cessions d’éléments d’actif 60 000
31/12/N+1
681 Dotations aux amortissements - Charge d’exploitation 16 500
28182 Amortissements du matériel de transport 16 500
90 000 x 20 % x 11 / 12 = 16 500
31/12/N+1
675 Valeurs comptables des éléments d’actif cédés 61 500
28182 Amortissements du matériel de transport (12 000 + 16 500) 28 500
2182 Matériel de transport 90 000

On peut déterminer un résultat de cession de la façon suivante :

Résultat de cession = Compte 775 – Compte 675

Si ce résultat est positif, il y a une plus-value sur la vente.


Si ce résultat est négatif, il y a une moins-value sur la vente.
Dans l’application ci-dessus, le résultat de cession est une moins-value de 1 500 €.

3. Les cessions d’immobilisations et les documents de synthèse

 Compte de résultat (extrait)


CHARGES PRODUITS
Charges d’exploitation
…….
Dotations aux amortissements Cpte 681
…….
Charges exceptionnelles Produits exceptionnels
Sur opérations en capital Cpte 675 Sur opérations en capital Cpte 775

76
 Bilan
Dans le bilan, les immobilisations cédées en N n’apparaissent plus dans les colonnes de
l’exercice N : les comptes 2XX et 28XX ont été soldés par les écritures de sortie du
patrimoine.

Dans la colonne « N-1 », on retrouve la valeur nette au bilan précédent, c’est à dire la valeur
d’origine moins le cumul des amortissements pratiqués jusqu’au 31 / 12 / N-1, pour les
immobilisations propriété de l’entreprise à cette date.

III. Les dépréciations des actifs non amortissables

A. Généralités

Les dépréciations découlent de l’application du principe de prudence qui impose d’établir la


comptabilité « sur la base d’appréciations prudentes, pour éviter le risque de transfert, sur des
périodes à venir, d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le résultat de
l’entité ».

1. Définition

Les dépréciations concernent les immobilisations non amortissables (fonds de commerce,


terrains, immobilisations financières) ainsi que d’autres éléments de l’actif circulant tels que
les stocks, les créances clients, les valeurs mobilières de placement.

Une dépréciation peut être définie comme une perte de valeur probable, non définitive, d’un
élément d’actif, à la suite d’évènements non prévus à l’origine.

Elle est évaluée à la clôture de l’exercice, lors des travaux d’inventaire, par comparaison entre
la valeur d’origine de l’élément d’actif et sa valeur actuelle (valeur d’inventaire).

En application du principe de prudence, les dépréciations des éléments d’actif doivent être
comptabilisées afin de donner une image fidèle du patrimoine. Elles constituent pour
l’entreprise des charges calculées imputées sur le résultat, qui viennent amoindrir la valeur
des éléments d’actif concernés. (Rappel : les augmentations de valeurs ne sont pas
enregistrées tant qu’elles ne sont pas effectivement réalisées, cf. principe de prudence p 63.)

77
En raison de leur caractère révisable, les dépréciations font l’objet d’un suivi à chaque
inventaire afin de procéder aux ajustements nécessaires.

2. Exemple

A l’actif du bilan de fin d’exercice N de l’entreprise X, figurent 10 actions de la société Z,


acquises au cours de l’année N pour 2 560 €. Au cours du dernier mois de l’exercice N, le
cours de ces actions n’a été en moyenne que de 242 €.

Leur valeur à la fin de l’exercice est donc inférieure à leur prix d’acquisition : il est prudent
d’inscrire ces actions dans le bilan pour 2 420 € seulement et de comptabiliser la moins-value
latente.

Cette moins-value n’a pas un caractère définitif, la baisse du cours pouvant n’être que
temporaire ; c’est pourquoi l’on enregistre cette perte probable de valeur dans un compte
« Dépréciations » qui est un compte d’actif soustractif, présenté dans le bilan, comme et avec
les amortissements.

On peut ainsi lire dans le bilan :

- le prix d’acquisition des titres : 2 560 €

- la dépréciation estimée : (256 – 242) x 10 = 140 €

- la valeur comptable nette des actions, soit : 2 560 – 140 = 2 420

ACTIF BILAN AU 31.12.N


N N-1
AMORTISSEMENTS &
BRUT NET NET
DEPRECIATIONS
Actif circulant
VMP 2 560 140 2 420 /

3. Les comptes concernés

La numérotation des comptes « Dépréciations » s’obtient en rajoutant un 9 en 2ème position


des comptes d’actif concernés :

29 Dépréciations des immobilisations


39 Dépréciations des stocks
49 Dépréciations des comptes de tiers
59 Dépréciations des VMP

78
4. Comptabilisation et conséquences sur les documents de
synthèse

a. Comptabilisation

 Constatation ou réajustement à la hausse d’une dépréciation :

681 Dotations aux dépréciations, charges d’exploitation


ou 686 Dotations aux dépréciations, charges financières X
ou 687 Dotations aux dépréciations, charges exceptionnelles
29 Dépréciations des immobilisations
ou 39 Dépréciations des stocks
ou 49 Dépréciations des comptes de tiers X
ou 59 Dépréciations des VMP

 Annulation ou réajustement à la baisse d’une dépréciation :

29 Dépréciations des immobilisations


ou 39 Dépréciations des stocks
ou 49 Dépréciations des comptes de tiers X
ou 59 Dépréciations des VMP
781 Reprises sur dépréciations, produits d’exploitation
ou 786 Reprises sur dépréciations, produits financiers X
ou 787 Reprises sur dépréciations, produits exceptionnels

b. Conséquences sur le compte de résultat

Compte de résultat (en compte)


Charges Produits
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
………. ……….
Dotations aux amortissements et dépréciations : Reprises sur dépréciations 781
Sur immobilisations : dotations aux amortissements
Sur immobilisations : dotations aux dépréciations 681
Sur actifs circulants : dotations aux dépréciations
……
Charges financières Produits financiers
………. ……….
Dotations aux amortissements et dépréciations 686 Reprises sur dépréciations 786

Charges exceptionnelles Produits exceptionnels


………. ……….
Dotations aux amortissements et dépréciations 687 Reprises sur dépréciations 787
………

79
c. Conséquences sur le bilan

Actif Bilan au ……….


Amortissements
Brut & Net
Dépréciations
ACTIF IMMOBILISE
X
X

ACTIF CIRCULANT
X
X

B. Les dépréciations des comptes de tiers : cas des clients

Les clients peuvent être classés en 3 groupes lors des travaux d’inventaire :
1. Les clients solvables : aucun enregistrement à constater.
2. Les clients insolvables : la créance est virée dans le compte 654 Pertes sur
créances irrécouvrables.

Exemple :

Le client PHYNY, qui nous devait 8 000 € et nous a réglé 4 200 € récemment ne nous réglera
plus rien, sa liquidation étant close.

654 Pertes sur créances irrécouvrables 3 800


411 Client PHYNY 3 800
Pour solde du client PHYNY (8 000 – 4 200)

3. Les clients douteux ou litigieux :

Il s’agit des créances certaines dans leur principe que l’entreprise possède à l’encontre de
clients dont la solvabilité apparaît douteuse ou avec lesquels l’entreprise est en litige.

Leur créance est reclassée dans le compte 416 Clients douteux ou litigieux et une
dépréciation est alors constatée.

Exemple :

Le 31/12/N notre cabinet-conseil nous avise que le client PACLERC qui nous doit 50 000 €
semble en difficulté ; il ne faut prévoir un règlement que de 40%.

80
31/12/N
416 Clients douteux ou litigieux 50 000
411 Client PACLERC 50 000
31/12/N
681 Dot aux dép, charges d’exploitation 30 000
50 000 x 60 %
491 Dépréciations des comptes clients 30 000

Sachant que les clients solvables doivent 354 657 €, le bilan au 31.12.N se présentera ainsi :

ACTIF BILAN AU 31/12/N (Extrait)

Brut Amortissements Net


et Dépréciations

Actif circulant
Clients & comptes rattachés 404 657(1) 30 000 374 657
(1)
404 657 = 354 657 + 50 000

Le 15/3/N+1 le client PACLERC règle 40 000 € pour solde de tout compte.

15/03/N+1
512 Banque 40 000
416 Clients douteux ou litigieux 40 000
15/03/N+1
654 Pertes s/ créances irrécouvrables (50 000 – 40 000) 10 000
416 Clients douteux ou litigieux 10 000
Pour solde du client douteux PACLERC
31/12/N+1
491 Dépréciations des comptes clients 30 000
781 Reprises s/ dép, produits d’exploitation 30 000
Annulation de la dépréciation devenue sans objet

Conséquences :

12-RESULTAT N 12-RESULTAT N+1

(681) 30 000 (654) 10 000 30 000 (781)

du résultat N de 30 000 du résultat N+1 de 20 000

81
C. Les dépréciations des stocks

Lorsque la valeur probable de revente d’un élément en stock est inférieure à sa valeur
d’entrée, une dépréciation est créée pour la différence entre ces deux valeurs. Dans le cas
contraire, on ne comptabilise aucune écriture en vertu du principe de prudence.

Exemple :

Dans la balance par soldes avant inventaire, les comptes se présentent ainsi :

BALANCE AU 31/12/N AVANT INVENTAIRE


Soldes débiteurs Soldes créditeurs

31 Stocks de matières premières (1) 124 500
355 Stocks de produits finis (1) 83 500
37 Stocks de marchandises (1) 234 000
391 Dépréciations des matières premières 12 000
397 Dépréciations des marchandises 32 600
…..
(1)
Rappel : la balance étant avant inventaire, il s’agit des stocks initiaux au 01 / 01 / N.

Les renseignements fournis par l’inventaire extra-comptable N sont les suivants :


Valeurs brutes des stocks au 31/12/ N :
Stock de matières premières (coût d’achat) 88 540
Stock de produits finis (coût de production) 86 500
Stock de marchandises (coût d’achat) 260 900
Valeurs d’inventaire (c'est-à-dire valeur probable de revente) au 31 / 12 / N :
Stock de matières premières…………………… 90 000
Stock de produits finis……………………………….. 79 500
Stock de marchandises………………………………. 240 900

 Ecritures relatives aux variations de stocks


31/12/N
6031 Variation de stock de matières premières 124 500
6037 Variation de stock de marchandises 234 000
7135 Variation de stock de produits finis 83 500
31 Stock de matières premières 124 500
37 Stock de marchandises 234 000
35 Stock de produits finis 83 500
Annulation des SI (en valeur brute)

82
31/12/N
31 Stock de matières premières 88 540
37 Stock de marchandises 260 900
35 Stock de produits finis 86 500
6031 Variation de stock de mat premières 88 540
6037 Variation de stock de marchandises 260 900
7135 Variation de stock de produits finis 86 500
Constatation des SF (en valeur brute)

 Ecritures relatives aux dépréciations des stocks


31/12/N
391 Dépréciations stock matières premières 12 000
397 Dépréciations stock marchandises 32 600
781 Reprises s/ dép, produits d’exploitation 44 600
Annulation des dépréciations sur SI
31/12/N
681 Dotations aux dép, charges d’exploitation 27 000
395 Dépréciations stock produits finis (86 500 – 79 500) 7 000
397 Dépréciations stock marchandises (260 900 – 240 900) 20 000
Constatation des dépréciations sur SF

 Présentation des documents de synthèse


 Le bilan se présente ainsi :
ACTIF Bilan au 31/12/N (Extrait)
Amort. Net
Brut Net
& Dép. N-1
Actif circulant
Stocks de mat. premières 88 540 88540 112 500 (1)
Stocks de produits finis 86 500 7 000 79 500 83 500
Stocks de marchandises 260 900 20 000 240 900 201 400 (2)
(1)
112 500 = 124 500 – 12 000
(2)
201 400 = 234 000 – 32 600

 Le compte de résultat se présente ainsi :


Compte de résultat de l’exercice N (Extrait)
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Achats de m/ses X Production vendue Z
Variation de stocks march. (1) - 26 900 Production stockée (3) + 3 000
Achats de matières premières Y …..
Variation de stocks mat. prem.(2) 35 960
......
Dotations aux dépréciations 27 000 Reprises sur dépréciations 44 600
(1)
– 26 900 = 234 000 – 260 900 Il s’agit d’un stockage.
(2)
35 960 = 124 500 – 88 540 Il s’agit d’un déstockage.
(3)
Variation de stocks de produits finis : 3 000 = 86 500 – 83 500 Il s’agit d’un stockage

83
D. Les dépréciations des titres

Pour chaque catégorie de titres (titres de participation, autres immobilisations financières,


valeurs mobilières de placement), on compare le coût historique (à l’entrée dans le
patrimoine) et la valeur d’inventaire : en application du principe de prudence, les moins-
values latentes sont comptabilisées sous forme de dépréciations, les plus-values latentes ne
sont pas comptabilisées.

Une dépréciation des titres se calcule en regroupant les titres en lots homogènes (titres
donnant les mêmes droits dans la même entreprise), quels que soient leurs dates et cours
d’achat. Pour chaque lot de titres identiques, on calcule une éventuelle dépréciation, en
comparant la valeur d’achat (valeur brute au bilan) globale du lot avec sa valeur
d’inventaire globale.

Exemple :

La balance avant inventaire se présente ainsi :

Balance par soldes au 31/12/N avant inventaire


Numéros Noms des comptes Soldes débiteurs Soldes créditeurs

261 Titres de participation 870 000
271 Titres immobilisés 150 000
2961 Dépréciations des titres de participation 20 000
2971 Dépréciations des titres immobilisés 12 000
503 V.M.P. – Actions 8 560

Les valeurs d’inventaire sont les suivantes :


- Titres de participation : 835 000
- Titres immobilisés : 165 000
- V.M.P. - Actions : 3 500

 Ecritures d’inventaire au 31.12.N.


31/12/N
686 Dotations aux dépréciation, charges financières 15 000
2961 Dépréciations des titres de participation 15 000
870 000 – 835 000 = 35 000
Dotation de 35 000 – 20 000 = 15 000
31/12/N
2971 Dépréciations des titres immobilisés 12 000
786 Reprises s/ dépréciations, produits financiers 12 000
Valeur d’inventaire  Valeur brute
 plus de dépréciation nécessaire

84
31/12/N
686 Dotations aux dépréciations, charges financières 5 060
5903 Dépréciations des VMP 5 060
8 560 – 3 500 = 5 060
Dotation de 5 060

 Présentation du bilan au 31.12.N.

ACTIF Bilan au 31/12/N (Extrait)


Amort.
Brut & Dép. Net
Actif immobilisé
Immobilisations financières
Titres de participation 870 000 35 000 835 000
Autres titres immobilisés 150 000 150 000
…….
Actif circulant
…..
VMP 8 560 5 060 3 500

COMPLEMENT SUR LES CESSIONS DE TITRES

 Cessions de titres enregistrés en immobilisations financières (titres de participation et


autres immobilisations financières)

Jour de la cession
512 Banque Px cession
ou 462 Créances sur cessions d’immobilisations
775 Produits des cessions d’éléments d’actif Px cession
Date d’inventaire
675 Valeur comptable des éléments d’actif cédés Val d’origine
261 / 27 Titres… Val d’origine

Si les titres cédés avaient fait l’objet d’une dépréciation, il convient de l’annuler par l’écriture
suivante :
Date d’inventaire
29 Dépréciations des titres X
786 Reprises s/ dépréciations, produits financiers X

85
 Cessions de titres enregistrés en Valeurs Mobilières de Placement

1er cas : le prix de cession est supérieur à la valeur d’origine : il y a une plus-value enregistrée
au crédit du compte 767 Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement.

Exemple :

Le 10/09/N, des VMP acquises 10 000 € sont cédées 12 000 €.

10/09/N
512 Banque 12 000
ou 465 Créances sur cessions de VMP
50 VMP 10 000
767 Produits nets sur cessions de VMP 2 000

2ème cas : le prix de cession est inférieur à la valeur d’origine : il y a une moins-value
enregistrée au débit du compte 667 Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de
placement.

Exemple :

Le 12/09/N, des VMP acquises 10 000 € sont cédées 9 000 €.

12/09/N
512 Banque 9 000
ou 465 Créances sur cession de VMP
667 Charges nettes sur cessions de VMP 1 000
50 VMP 10 000

Dans les 2 cas, si les titres cédés avaient fait l’objet d’une dépréciation, il convient de
l’annuler par l’écriture suivante :

Date d’inventaire
59 Dépréciations des VMP X
786 Reprises s/ dépréciations, produits financiers X

86
IV. Les provisions pour risques et charges

A. Généralités

Les provisions pour risques et charges découlent de l’application du principe de prudence


qui impose d’établir la comptabilité « sur la base d’appréciations prudentes, pour éviter le
risque de transfert, sur des périodes à venir, d’incertitudes présentes susceptibles de grever le
patrimoine et le résultat de l’entité ».

1. Définition

Les provisions pour risques et charges correspondent à des charges comportant quelques
incertitudes quant à leur montant et parfois, quant à leur existence même.
Ces charges sont simplement probables mais, étant nées au cours de l’exercice qui s’achève,
elles doivent être comptabilisées en fin d’exercice pour que le résultat obtenu soit aussi exact
que possible.
Dans le cadre des travaux d’inventaire, en application du principe de prudence, l’entreprise a
l’obligation d’évaluer, de comptabiliser et de suivre l’évolution des provisions, afin de donner
une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise.
Des provisions doivent donc être constatées pour couvrir les risques et charges considérés
comme dettes probables.
Le Plan Comptable Général distingue deux catégories de provisions :
- les provisions pour risques (provisions pour litiges, provisions pour garanties
données aux clients, provisions pour pertes de change….)
- les provisions pour charges (provisions pour impôts, provisions pour charges à
répartir….)

2. Exemple

Au cours de l’exercice, nous avons effectué une livraison à un client, Mr Nivaud, avec un
retard important et cela, malgré plusieurs rappels de sa part. Mr Nivaud a intenté contre nous
une action en dommages et intérêts auprès du tribunal de commerce ; le jugement n’est pas
rendu, mais nous estimons que Mr Nivaud obtiendra probablement les 3 000 € de dommages
et intérêts qu’il réclame.

87
Nous devons donc tenir compte, dans le calcul du résultat, de la charge correspondante qui
incombe à l’exercice qui s’achève.
Il serait toutefois prématuré de créditer M. Nivaud de 3000 €, puisque notre dette n’est
encore que probable. Nous noterons donc ce passif éventuel au crédit d’un compte créé à cet
usage : Provisions qui figure au passif du bilan de fin d’exercice entre les capitaux propres et
les dettes.

3. Les comptes concernés

Compte général : 15 Provisions


- Provisions pour risques : 151
- Provisions pour charges : autres comptes 15 (par exemple : compte 155 Provisions
pour impôts)

4. Comptabilisation et conséquences sur les documents de


synthèse

a. Comptabilisation

 Constatation ou réajustement à la hausse d’une provision :

681 Dotations aux dépréciations, charges d’exploitation


ou 686 Dotations aux dépréciations, charges financières X
ou 687 Dotations aux dépréciations, charges exceptionnelles
15 Provisions pour risques et charges X

 Annulation ou réajustement à la baisse d’une provision :

15 Provisions pour risques et charges X


781 Reprises sur dépréciations, produits d’exploitation
ou 786 Reprises sur dépréciations, produits financiers X
ou 787 Reprises sur dépréciations, produits exceptionnels

88
b. Conséquences sur le compte de résultat

Compte de résultat (en compte)


Charges Produits
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
………. ……….
Dotations aux amortissements et dépréciations : Reprises sur dépréciations et provisions 781
Sur immobilisations : dotations aux amortissements
Sur immobilisations : dotations aux dépréciations 681
Sur actifs circulants : dotations aux dépréciations
Dotations aux provisions

Charges financières Produits financiers


………. ……….
Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 686 Reprises sur dépréciations et provisions 786

Charges exceptionnelles Produits exceptionnels


………. ……….
Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 687 Reprises sur dépréciations et provisions 787
……. ……

c. Conséquences sur le bilan

Actif Bilan au ………. Passif


Amortissements
Brut & Net
Dépréciations
ACTIF IMMOBILISE CAPITAUX PROPRES
X ……
X Provisions réglementées (1) X

ACTIF CIRCULANT PROVISIONS


X Provisions pour risques X
X Provisions pour charges X

DETTES
(1)
Les provisions réglementées sont des provisions à caractère purement fiscal que les entreprises ont
la possibilité de constituer dans certains cas. Elles ont en réalité le caractère de « RESERVES ». A ce
titre, elles sont placées au bilan dans les capitaux propres. Elles ne seront pas étudiées dans le cadre de
ce cours.

B. Les provisions pour risques

Exemple :

Le 31/12/N, une lettre de notre avocat précise que le litige avec un salarié sera probablement
perdu, les dommages et intérêts à verser sont estimés à 10 000 €.

89
31/12/N
681 Dotations aux prov. charges d’exploitation 10 000
ou 687 Dotations aux prov. charges exceptionnelles
1511 Provisions pour litiges 10 000

Le compte de résultat se présente ainsi :

12 Résultat N

(681 ou 687) 10 000

du résultat de N de 10 000

Le bilan se présente ainsi :

Bilan au 31/12/N PASSIF


CAPITAUX PROPRES

PROVISIONS
Provisions pour risques 10 000

DETTES
….

Le 25/03/N+1, l’entreprise verse l’indemnité fixée par le conseil des Prud’hommes à


12 500 €.

25/03/N+1
6414 Indemnités et avantages divers 12 500
ou 6718 Autres charges exceptionnelles s/ opérations de gestion
512 Banque 12 500
Mon chèque n°…..
31/12/N+1
1511 Provisions pour litiges 10 000
781 Reprises s/ provisions, produits d’exploitation 10 000
ou 787 Reprises s/ provisions, produits exceptionnels
Annulation de la provision devenue sans objet

Le compte de résultat se présente alors ainsi :

12 RESULTAT N+1

(6414 ou 6718) 12 500 10 000 (781 ou 787)

du résultat N+1 de 2 500

90
C. Les provisions pour charges

Nous traiterons ici le cas des provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices.

Ces provisions sont utilisées par les entreprises pour comptabiliser les programmes
d’entretien et de réparation des immobilisations.

Elles permettent d’étaler sur plusieurs exercices des charges futures dont on ne connaît pas
encore le montant de façon certaine.

 Les charges concernées

Il s’agit des dépenses faisant l’objet de programmes pluriannuels de gros entretien ou de


grandes révisions et ayant pour seul but de vérifier le bon fonctionnement des installations et
d’y apporter un entretien sans prolonger la durée de vie au-delà de celle prévue initialement.

Exemple :

- entretien des couvertures et traitement des charpentes


- réparation des menuiseries
- curage des égouts

Les grosses réparations doivent obligatoirement être anticipées :


- si les travaux peuvent être prévus et planifiés sur la durée de vie de
l’immobilisation ;
- si les travaux résultent d’une obligation à la clôture de l’exercice, du fait de la loi,
de règlements ou de pratiques antérieures de l’entreprise ;
- si une sortie de ressource est probable à l’inventaire.

 Comptabilisation

Le montant à provisionner correspond à la quote-part des dépenses futures, rapportées


linéairement à l’usage passé. L’année de l’acquisition du bien concerné, la provision sera
réduite prorata temporis. La provision est enregistrée dans la compte 15 Provisions, et plus
précisément 1572 Provisions pour gros entretien ou grandes révisions. En contrepartie, on
utilise des comptes de dotations ou de reprises de provisions.

91
Exemple :

01/05/N : acquisition d’une machine : 50 000 €, amortie sur 6 ans.

Compte tenu des contraintes de sécurité, une révision est prévue après 3 ans d’utilisation, soit
en mai N+3. Montant probable de la révision : 9 000 €.

Au 31/12/N, constatation d’une dotation aux provisions de 9 000/3 x 8/12 = 2 000 €


(étalement sur 3 ans à partir du 01/05/N)

31/12/N
681 Dotations aux provisions, charges d’exploitation 2 000
1572 Provisions pour gros entretien ou grandes révisions 2 000

Au 31/12/N+1 et N+2, constatation d’une dotation aux provisions de 9 000 / 3 = 3 000 €.

31/12/N+1 et N+2
681 Dotations aux provisions, charges d’exploitation 3 000
1572 Provisions pour gros entretien ou grandes révisions 3 000

En mai N+3, la révision a finalement coûté 9 500 € à l’entreprise. Elle a été comptabilisée en
6156 Maintenance. A la clôture de l’exercice N+3, on reprend la provision pour :
2 000 (N) + 3 000 (N+1) + 3 000 (N+2) = 8 000 €.

31/12/N+3
1572 Provisions pour gros entretien ou grandes révisions 8 000
781 Reprises s/ provisions, produits d’exploitation 8 000

Reste à la charge de l’exercice N+3 : 9 500 (charge) – 8 000 (reprise s/ provisions) = 1 500 €.

V. La régularisation des charges et des produits

En fin d'exercice, il convient de constater un certain nombre d'écritures, afin de s'assurer que
les charges et les produits de la période écoulée sont correctement comptabilisés.

92
Ces écritures dites « de régularisation » correspondent à l'application du principe
d'indépendance des exercices, qui est à la base de la détermination du résultat comptable.

Il s'agit de retenir toutes les charges et tous les produits concernant un exercice, et ceux-là
seulement.

Deux cas peuvent être rencontrés :

- des charges et des produits comptabilisés au cours de l'exercice concernent des exercices
futurs : il faut les "ressortir" du résultat. Il s’agit dans ce cas de charges ou produits
constatés d’avance.

Exemple : la prime d'assurance constatée en N couvre la période 1/10/N - 30/9/N+1 ; au


31/12/N, 9/12ème de la charge comptabilisée sur l'exercice sont à rejeter sur l'exercice
suivant.

- des charges et des produits concernant l'exercice qui s'achève n'ont pas été comptabilisés : il
faut les "rattacher" au résultat. Il s’agit dans ce cas de charges à payer ou de produits à
recevoir.

Exemple : la facture d'eau du dernier trimestre ne parviendra qu'en mars prochain ; un


relevé du compteur permet une bonne appréciation du montant à régulariser.

Les écritures de régularisation vont permettre un ajustement dans le temps des charges et des
produits, elles vont permettre en même temps une régularisation de l’actif et du passif en
ajustant les créances et les dettes.

A. Les charges et les produits constatés d’avance

Principe général

Il s'agit d'éléments de résultat à "rejeter" sur l'exercice suivant :

I N I N+1 I
charge ou produit
comptabilisé(e)

93
On utilise :

- en contrepartie des comptes de gestion concernés (classes 6 et 7)


(Ils fonctionnent ici dans le sens inverse de leur sens "habituel")
- des comptes de régularisation :
486 - Charges constatées d'avance
487 - Produits constatés d'avance,
qui apparaissent sur une ligne particulière au bilan, en fin d'actif ou de passif

Remarque: ces écritures sont des écritures de régularisation de fin d'exercice : elles doivent
être contre-passées (c’est à dire annulées) à l'ouverture de l'exercice suivant.

1. Les charges constatées d’avance

EXEMPLE 1

Vous relevez l’écriture suivante :


1/10/N
613 Locations 9 000
512 Banque 9 000
Loyer du 1/10 /N au 30/9/N+1

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
486 Charges constatées d’avance 6 750
613 Locations 6 750
9 000 / 12 x 9
Régularisation du loyer du 1/1 au 30/09/N+1

613 LOCATIONS 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N

9 000 6 750 2 250 ACTIF


Charges constatées d’avance 6 750
SD = 2 250
(3 mois)
ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
613 Locations 6 750
486 Charges constatées d’avance 6 750
Contrepassation écriture de régularisation
Montant viré au résultat N+1 qui reçoit sa quote-part de loyer.

94
EXEMPLE 2

Vous relevez l’écriture suivante :


22/12/N
607 Achats de marchandises 5 000
401 Fournisseurs 5 000
Sa facture n° 333
et vous constatez le 31/12/N que les marchandises ne sont toujours pas livrées.

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
486 Charges constatées d’avance 5 000
607 Achats de marchandises 5 000
Régularisation marchandises non reçues au 31/12

Le résultat N ne sera pas modifié (aucune marchandise dans les achats ou dans les
variations de stocks) ; à l’actif du bilan figurera le compte « charges constatées
d’avance » (de même que la dette fournisseurs au passif).

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
607 Achats de marchandises 5 000
486 Charges constatées d’avance 5 000
Contrepassation écriture de régularisation
Montant viré au résultat N+1 qui reçoit la charge correspondant aux
marchandises livrées.

EXEMPLE 3

Le 31/12, il reste pour 34 € de timbres postes et 150 € (HT) de fournitures de bureau


non stockées (A ne pas confondre avec stockées Variation des stocks).

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
486 Charges constatées d’avance 184
626 Frais postaux et de télécom. 34
606 Achats non stockés 150
Charges diverses non consommées

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
626 Frais postaux et de télécommunications 34
606 Achats non stockés 150
486 Charges constatées d’avance 184
Contrepassation écriture de régularisation

95
2. Les produits constatés d’avance

Même raisonnement avec les comptes de produits et le compte 487 PRODUITS


CONSTATES D’AVANCE.

EXEMPLE 1

Vous relevez l’écriture suivante :


01/06/N
512 Banque 1 200
7083 Locations 1 200
Loyer du 1/06/N au 31/5/N+1

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
7083 Locations 500
487 Produits constatés d’avance 500
1 200 / 12 x 5
Régularisation du loyer du 1/1 au 31/05/N+1

7083 LOCATIONS 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N

500 1 200 700 PASSIF


Produits constatés d’avance 500
SC = 700
(7 mois)

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
487 Produits constatés d’avance 500
7083 Locations 500
Contrepassation écriture de régularisation
Montant viré au résultat N+1 qui reçoit sa quote-part de loyer.

EXEMPLE 2

Vous relevez l’écriture suivante :


02/11/N
512 Banque 1 500
7626 Revenus des prêts 1 500
Intérêts du 1/11/N au 30/4/N+1

96
ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
7626 Revenus des prêts 1 000
487 Produits constatés d’avance 1 000
1 500 / 6 x 4
Régularisation intérêts du 1/1/N +1au 30/04/N+1

7626 REVENUS DES PRETS 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N

1 000 1 500 500 PASSIF


SC = 500 Produits constatés d’avance 1 000
(2 mois)

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
487 Produits constatés d’avance 1 000
7626 Revenus des prêts 1 000
Contrepassation écriture de régularisation
Montant viré au résultat N+1 qui reçoit sa quote-part d’intérêts.

B. Les charges à payer et les produits à recevoir

Principe général

Il s'agit d'éléments de résultat à rattacher à l'exercice qui s'achève :

I N I N+1 I
charge ou produit
comptabilisé(e)

1. Les charges à payer

Il s’agit de charges se rattachant à l’exercice qui n’ont pas été comptabilisées. Il convient
donc d’augmenter (DEBITER) les comptes de charges des montants concernant l’exercice qui
s’achève.

EXEMPLE 1

La facture des réparations du camion n’étant pas parvenue le 31/12/N, on estime les
travaux effectués à 1700 €.

97
ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
615 Entretien et réparations 1 700
408 Fournisseurs, factures non parvenues 1 700
Suivant devis

615 ENT & REP 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N


PASSIF
1 700 1 700 DETTES
Dettes fournisseurs et comptes
SD = 1 700 rattachés : 1 700

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
408 Fournisseurs, factures non parvenues 1 700
615 Entretien et réparations 1 700
Contrepassation écriture de régularisation

ECRITURE NORMALE :
La facture est reçue le 10/01/N+1, conforme à la prévision :
10/01/N+1
615 Entretien et réparations 1 700
401 Fournisseurs 1 700
Sa facture n°….

EXEMPLE 2

Des marchandises d’une valeur de 1000 € ont été reçues le 23/12/N. Le 31/12/N, la
facture du fournisseur n’est toujours pas parvenue.

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
607 Achats marchandises 1 000
408 Fournisseurs, factures non parvenues 1 000
Marchandises reçues sans facture

607 ACHATS MARCH 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N


Achats march 1 000 ACTIF PASSIF
1 000 Variation de stock DETTES
de marchandises ACTIF CIRCULANT Dettes fournisseurs
(SI – SF) – 1 000 Stock march : 1 000 et comptes
SD = 1 000 Résultat = 0 rattachés : 1 000

98
ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
408 Fournisseurs, factures non parvenues 1 000
607 Achats marchandises 1 000
Contrepassation écriture de régularisation

ECRITURE NORMALE :
La facture, d’un montant de 1 100 €, parvient le 14/01/N+1 :
14/01/N+1
607 Achats marchandises 1 100
401 Fournisseurs 1 100
Sa facture n°…..

EXEMPLE 3

Un emprunt de 300 000 € à 12% l’an a été contracté le 01/11/N. Le premier


remboursement interviendra le 01/11/N+1. Il sera remboursé en 5 amortissements
constants.

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
661 Charges d’intérêt 6 000
16884 Intérêts courus sur emprunts 6 000
300 000 x 12 % x 2 /12
Régularisation des intérêts nov et déc

661 CH D’INT. 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N

6 000 6 000 PASSIF


DETTES
SD = 6 000 Emprunts et dettes auprès des
établissements de crédit : 306 000
(300 000 + 6 000)

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
16884 Intérêts courus sur emprunts 6 000
661 Charges d’intérêt 6 000
Contrepassation écriture de régularisation

ECRITURE NORMALE :
A l’échéance :
Remboursement : 300 000/ 5 = 60 000
Intérêts : 300 000 x 12 % = 36 000

99
01/11/N+1
164 Emprunts 60 000
661 Charges d’intérêt 36 000
512 Banque 96 000

2. Les produits à recevoir

Il s’agit de produits se rattachant à l’exercice qui n’ont pas été comptabilisés. Il convient donc
d’augmenter (CREDITER) les comptes de produits des montants concernant l’exercice qui
s’achève.

EXEMPLE 1

Des marchandises d’une valeur de 8 400 € ont été expédiées à un client. Le 31/12/N, la
facture n’a toujours pas été établie (panne d’ordinateur).

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
418 Clients, produits non encore facturés 8 400
707 Ventes de marchandises 8 400
Marchandises livrées sans facture

707 VENTES MARCH 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N


ACTIF
8 400 8 400 ACTIF CIRCULANT
Créances clients et comptes
SC = 8 400 rattachés : 8 400

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
707 Ventes marchandises 8 400
418 Clients, produits non encore facturés 8 400
Contrepassation écriture de régularisation

ECRITURE NORMALE :
La facture est envoyée le 05/01/N+1 (ordinateur réparé), d’un montant de 8 550 €.
05/01/N+1
411 Clients 8 550
707 Ventes marchandises 8 550
Ma facture n°……

100
EXEMPLE 2

Un prêt de 24 600 € à 10% a été consenti à TOUBON le 01/04/N. Il réglera les intérêts
annuels le 01/04/N+1 pour la 1ère fois.

ECRITURE DE REGULARISATION :
31/12/N
27684 Intérêts courus sur prêts 1 845
7626 Revenus des prêts 1 845
24 600 x 10 % x 9/12
Régularisation intérêts d’avril à décembre N

7626 REV DES PRETS 12 RESULTAT N BILAN AU 31/12/N


ACTIF
1 845 1 845 ACTIF IMMOBILISE
Immobilisations financières
SC = 1 845 Prêts : 26 445
(24 600 + 1 845)

ECRITURE DE CONTREPASSATION :
01/01/N+1
7626 Revenus des prêts 1 845
27684 Intérêts courus sur prêts 1 845
Contrepassation écriture de régularisation

ECRITURE NORMALE :
A l’échéance:
01/04/N+1
512 Banque 2 460
7626 Revenus des prêts 2 460
(24 600 x 10 %)
Son chèque n°……

101
En résumé :

- CHARGES ET PRODUITS CONSTATES D’AVANCE : régularisation des


charges avec le compte 486 et des produits avec le compte 487.

- CHARGES A PAYER ET PRODUITS A RECEVOIR : régularisation en


passant une écriture identique à celle de la comptabilité usuelle (« normale »)
mais avec des comptes de régularisation pour les créances et les dettes comme,
par exemple : 408 « Fournisseurs, factures non parvenues » ; 418 « Clients,
produits non encore facturés…)

Lorsque des achats sont stockés, ils sont ajustés par :


603 Variations des stocks (et 3. Stock de …)

! Lorsqu’ils sont « non stockés » ils sont « ajustés » par :


486 charges constatées d’avance (cas des comptes 606,
61, 62).

102
CONCLUSION

La comptabilité est confrontée aux transformations des entreprises et à des demandes


provenant des acteurs économiques et sociaux. Elle doit évoluer et elle évolue pour répondre à
ces nouvelles interrogations. Généralement, ces modifications se traduisent au plan interne par
des modifications des règles de présentation des documents et du calcul de certains postes.
Deux exemples suffisent pour montrer l'ampleur des questions posées. La croissance du
recours au travail intérimaire minore les dépenses salariales dans le compte de résultat,
puisque ces dépenses sont comptabilisées en charges externes. L'importance de la sous-
traitance oblige à s'interroger sur l'application du principe d'entité. Des préoccupations sociales
et environnementales ont conduit au développement de documents tel le bilan social ou des
formes de comptabilité vertes. Ces documents restent pour l’instant marginaux dans le système
d’information comptable, ils tendent néanmoins à se banaliser.

Pour assurer la gestion de l’entreprise, les responsables ne peuvent se contenter de la


comptabilité générale même si celle-ci constitue le fondement des développements. Des
compléments et des méthodes complémentaires de compréhension des résultats comptables
apportent des éclairages différents.

La comptabilité générale est historique en ce sens qu'elle se préoccupe surtout du passé, bien
que des éléments budgétaires, donc prévisionnels (les provisions par exemple), existent. Une
entreprise est un centre de décision et, en ce sens, elle ne peut pas ne pas faire des prévisions.
Elle anticipe et, pour fonder aux mieux ces anticipations, elle doit s'appuyer aussi sur une
comptabilité prospective. La gestion prévisionnelle compare les prévisions et les réalisations,
analyse les écarts, en recherche les causes.

La comptabilité analytique regroupe différentes méthodes de calculs des coûts dans le cadre de
l’analyse des résultats d’une entreprise. Ces calculs constituent des éléments importants
facilitant et donnant des fondements quantifiés aux décisions de gestion.

L’analyse financière est une démarche qui utilise l’information comptable et financière fournie
par l’entreprise à destination des tiers. L’objectif est d’apprécier le plus objectivement possible
les performances économiques (rentabilité) et financières (niveau d’endettement), la
solvabilité et le patrimoine de l’entreprise. L’analyse financière consiste à analyser une
entreprise sur le plan financier en utilisant des documents comptables et mobilisant des

103
informations économiques de l’entreprise ou de son environnement. L’analyse permet de
comparer les performances d’une entreprise à celles de ses concurrents. Cette information est
utile à des titres très différents aussi bien pour le chef d’entreprise lui-même, que pour les
propriétaires actuels ou futurs, les clients et les fournisseurs, pour les prêteurs et pour les
salariés. L’analyse financière est constituée par un ensemble de concepts et de méthodes qui
permet de formuler une appréciation relative à la situation financière d’une entreprise et aux
risques qui l’affectent.

104
Bilan au …
ACTIF Exercice N Exercice N-1 PASSIF Exercice N Exercice N-1
Brut Amort & Dép. Net Net
Actif immobilisé (2) Capitaux propres (1)
Immobilisations incorporelles (20) Capital 101
Frais d’établissement 201 2801 Primes d’émission, de fusion, d’apport 104
Frais de recherche et développement 203 2 803 Réserves 106
Concessions, brevets, licences, marques, procédés, Report à nouveau
logiciels, droits et valeurs similaires 205 2805 / 2905 (110 en + ou 119 en-) 11
Fonds commercial 207 2807 / 2907 Résultat de l’exercice
Autres 208 2808 / 2908 (Bénéfice : 120 en + ou Perte : 129 en -) 12
Immobilisations corporelles (21) TOTAL I
Terrains 211 2911
Constructions 213 2813 Provisions pour risques et charges (15)
ITMOI 215 2815 Provisions pour risques
Autres 218 2818 Provisions pour charges
Immobilisations corporelles en cours 231 2931 TOTAL II
Avances et acomptes 238
Immobilisations financières (26 ; 27) Dettes (1 ; 4 ; 5)
Participations 261 2961 Emprunts obligataires 161 / 163
Créances rattachées à des participations 267 / 268 2967 / 2968 Emprunts et dettes auprès des
TIAP 273 2973 établissements de crédit 164 / 16884
Autres titres immobilisés 271 / 272 2971 / 2972 et 512 (SC)
Prêts 274 / 27684 2974 Avances et acomptes reçus sur commandes 4191
Autres 275 2975 Dettes fournisseurs et comptes rattachés 401 / 408
TOTAL I Dettes fiscales et sociales 42 / 43 / 44 / 45
Dettes sur immobilisations et comptes
Actif circulant (3 ; 4 ; 5) rattachés 404
Stocks et en-cours : Autres
Matières premières et autres approvisionnements 31 / 32 391 / 392 Produits constatés d’avance 487
En cours de production (biens et services) 33 / 34 393 / 394 TOTAL II
Produits finis 35 395
Marchandises 37 397
Avances et acomptes versés sur commande 4091
Créances :
Créances clients et comptes rattachés 411 / 416 / 418 491
Autres 462 /465/…..
Valeurs mobilières de placement 50 59
Disponibilités 512 (SD) 530
Charges constatées d’avance 486
TOTAL II
TOTAL GENERAL TOTAL GENERAL

105
Compte de résultat (présentation en compte) de l’exercice…
CHARGES (6) PRODUITS (7)
Charges d’exploitation (60 65 ; 681) Produits d’exploitation (70 75 ; 781)
Achats marchandises 607 Ventes marchandises 707
Variation de stocks marchandises 6037 Production vendue (biens et services) 701 / 706 / 708
Achats de mat. premières et autres approvisionnements 601 / 602 Chiffre d’affaires
Variation de stocks de mat. prem. et autres approvisionnements 6031 / 6032 Production stockée 713
Autres achats et charges externes 606 / 61 / 62 Production immobilisée 72
Impôts taxes et versements assimilés 63 Subventions d’exploitation 74
Salaires et traitements 641 Reprises sur dépréciations et provisions 781
Charges sociales 645 Autres produits 75
Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 681 Total des produits d’exploitation
Autres charges 65
Total des charges d’exploitation Produits financiers (76 ; 786)
De participation 761
Charges financières (66 ; 686) D’autres valeurs mobilières et créances de l’actif immobilisé 762
Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 686 Autres intérêts et produits assimilés 764
Intérêts et charges assimilées 661 Reprises sur dépréciations et provisions 786
Différences négatives de change 666 Différences positives de change 766
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement 667 Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement 767
Total des charges financières Total des produits financiers

Charges exceptionnelles (67 ; 687) Produits exceptionnels (77 ; 787)


Sur opérations de gestion 671 Sur opérations de gestion 771
Sur opérations en capital 675 Sur opérations en capital 775
Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions 687 Reprises sur dépréciations et provisions 787
Total des charges exceptionnelles Total des produits exceptionnels

Participation des salariés aux résultats 691


Impôts sur les bénéfices 695

Total des charges Total des produits


Solde créditeur (Bénéfice) Solde débiteur (Perte)
Total général Total général

106
Table des matières
Introduction p. 1
I. Objets de la comptabilité d’entreprise p. 1
II. Repères historiques p. 2
III. Les destinataires et utilisateurs des documents comptables p. 4
IV. Les obligations comptables p. 5
V. La quantification monétaire p. 7

Chapitre I. Le bilan p. 8
I. Présentation générale du bilan p. 8
A. Les opérations d’investissement p. 9
B. Les opérations d’exploitation p. 9
C. Représentation schématique du bilan p. 10
II. Les postes de l’actif p. 12
A. L’actif immobilisé p. 12
1. Les immobilisations incorporelles p. 13
2. Les immobilisations corporelles p. 14
3. Les immobilisations financières p. 15
B. L’actif circulant p. 17
1. Les stocks et en-cours p. 17
2. Les avances et acomptes versés sur commandes p. 18
3. Les créances d’exploitation p. 18
4. Les valeurs mobilières de placement p. 18
5. Les disponibilités p. 19
III. Les postes du passif p. 19
A. Les capitaux propres p. 19
1. Le capital p. 20
2. Les primes d’émission, de fusion, d’apport p. 20
3. Les réserves p. 21
4. Le report à nouveau p. 21
5. Le résultat de l’exercice p. 21
B. Les ressources venant de l’extérieur p. 23
1. Les provisions pour risques et charges p. 23
2. Les dettes p. 23
IV. Passage d’un bilan au bilan suivant p. 25

Chapitre II. Le compte – Le principe de la partie double p. 28


I. Le fonctionnement des comptes p. 28
II. La partie double p. 29
III. L’organisation et la codification des comptes p. 30
IV. Application p. 31

Chapitre III. Le compte de résultat p. 33


I. Généralités sur le compte de résultat p. 34
II. Application p. 37
III. Les variations de stocks p. 39
A. Méthode de l’inventaire permanent p. 39
B. Méthode de l’inventaire intermittent p. 41
1. Application aux éléments achetés p.41
2. Application aux éléments fabriqués p. 43
IV. Les charges et produits d’exploitation p. 46
A. Les produits d’exploitation p. 46
1. Les ventes de marchandises p. 46
2. La production vendue p. 46
3. La production stockée p. 46
4. La production immobilisée p. 47

107
5. Les subventions d’exploitation p. 47
6. Les autres produits p. 47
7. Les reprises sur dépréciations et provisions p. 47
B. Les charges d’exploitation p. 47
1. Les achats de marchandises p. 47
2. Les variations de stocks de marchandises p. 47
3. Les achats de matières premières et autres approvisionnements p. 47
4. Les variations de stocks de matières premières et autres approvisionnements p. 48
5. Les autres achats et charges externes p. 48
6. Les impôts, taxes et versements assimilés p. 48
7. Les salaires et traitements p. 48
8. Les charges sociales p. 48
9. Les autres charges p. 49
10. Les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions p. 49
V. Les charges et produits financiers p. 49
A. Les produits financiers p. 49
1. Les produits de participation p. 49
2. Les produits d’autres valeurs mobilières et créances de l’actif immobilisé p. 49
3. Les intérêts et autres produits assimilés p. 49
4. Les reprises sur dépréciations et provisions p. 49
5. Les différences positives de change p. 50
6. Les produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement p. 50
B. Les charges financières p. 50
1. Les dotations aux dépréciations et provisions p. 50
2. Les intérêts et autres charges assimilées p. 50
3. Les différences négatives de change p. 50
4. Les charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement p. 50
VI. Les charges et produits exceptionnels p. 51
A. Les produits exceptionnels p. 51
1. Sur opérations de gestion p. 51
2. Sur opérations en capital p. 51
3. Les reprises sur dépréciations et provisions p. 51
B. Les charges exceptionnelles p. 51
1. Sur opérations de gestion p. 51
2. Sur opérations en capital p. 52
3. Les dotations aux dépréciations et provisions p. 52
VII. Les charges de répartition p. 52
A. La participation des salariés aux résultats p. 52
B. L’impôt sur les bénéfices p. 52
VIII. Le résultat de l’exercice p. 53

Chapitre IV. Le système comptable (Journal, Grand-livre, Balance) p. 54


I. Les pièces justificatives p. 54
II. Les livres comptables obligatoires p. 55
III. La balance p. 56
IV. Application p. 58

Chapitre V. Le Plan Comptable Général p. 61


I. Les principes comptables p. 61
A. Le principe de l’entité p. 61
B. Le principe des coûts historiques p. 62
C. Le principe de prudence p. 63
D. Le principe de continuité d’exploitation p. 63
E. Le principe d’indépendance des exercices p. 63
F. Le principe de permanence des méthodes p. 64
G. Le principe de non compensation p. 64
II. Les différentes présentations des comptes annuels p. 65

108
Chapitre VI. Les travaux d’inventaire p. 66
I. Généralités sur les travaux à effectuer p. 66
II. Les amortissements des immobilisations p. 67
A. Principes p. 67
1. Les actifs amortissables p. 67
2. L’amortissement p. 67
B. Les plans d’amortissement p. 69
1. Terminologie p. 69
2. Les différents modes d’amortissement p. 69
C. Comptabilisation p. 72
D. Cessions d’immobilisations amortissables p. 75
1. Principes de comptabilisation p. 75
2. Application p. 76
3. Les cessions d’immobilisations et les documents de synthèse p. 76
III. Les dépréciations des actifs non amortissables p. 77
A. Généralités p. 77
1. Définition p. 77
2. Exemple p. 78
3. Les comptes concernés p. 78
4. Comptabilisation et conséquences sur les documents de synthèse p. 79
B. Les dépréciations des comptes de tiers : cas des clients p. 80
C. Les dépréciations des stocks p. 82
D. Les dépréciations des titres p. 84
IV. Les provisions pour risques et charges p. 87
A. Généralités p. 87
1. Définition p. 87
2. Exemple p. 87
3. Les comptes concernés p. 88
4. Comptabilisation et conséquences sur les documents de synthèse p. 88
B. Les provisions pour risques p. 89
C. Les provisions pour charges p. 91
V. La régularisation des charges et des produits p. 92
A. Les charges et les produits constatés d’avance p. 93
1. Les charges constatées d’avance p. 94
2. Les produits constatés d’avance p. 96
B. Les charges à payer et les produits à recevoir p. 97
1. Les charges à payer p. 97
2. Les produits à recevoir p. 100

Conclusion p. 103

Modèle de bilan p. 105


Modèle de compte de résultat p. 106

109

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