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Année 2013-2014
Ce fascicule comprend :
La série 4
Le devoir 6 à envoyer à la correction
Le droit de La responsabiLité
Le droit des entreprises en difficuLté
En collaboration avec
le Centre National
d’Enseignement à Distance Marielle MARTIN
Institut de Lyon
W1111-F4/4
Introduction au droit • Série 4
L’auteur :
Marielle MARTIN : Docteur en droit privé et sciences criminelles, maître de conférences au Cnam.
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UE 111 • Introduction au droit
d’un contrat, est un (quasi-)délit civil. Les délits civils sont donc en nombre indé-
terminé. À l’inverse, au plan pénal, les délits pénaux, comme toutes les infractions
dont ils ne sont que l’une des catégories, sont expressément et limitativement
énumérés par la loi.
Il convient de savoir si un comportement donné relève de la responsabilité civile
ou de la responsabilité pénale : tout délit civil ne constitue pas un délit pénal (vio-
lation d’un texte non sanctionné pénalement) ; réciproquement, tout délit pénal ne
cause pas à autrui un dommage et ne constitue donc pas un délit civil (vagabon-
dage, etc.). Mais il arrive que, pour un même événement, l’on soit tenu à la fois de
sa responsabilité civile et de sa responsabilité pénale : certains actes sont des
délits civils et des délits pénaux (coups et blessures involontaires, etc.).
Nous sommes tous confrontés à nos diverses responsabilités, que ce soit en qualité
de simple particulier ou d’intervenant (entreprise, etc.) du monde des affaires. La
responsabilité contractuelle ayant déjà été traitée dans le cadre de la série 3,
nous consacrerons la présente étude à la responsabilité civile délictuelle ou
quasi délictuelle et à la responsabilité pénale.
En ce qui concerne, ensuite, le traitement juridique des difficultés financières
susceptibles de surgir dans le cadre de l’activité d’une entreprise, nous distin-
guerons les modes de prévention de ces difficultés et le traitement judiciaire
de ces difficultés (Partie 2).
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Introduction au droit • Série 4
Lexique 63
Exercices autocorrigés 67
Annexes 71
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Index 77
Devoir 6 79
6
1
partie
Le droit de la responsabilité
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La responsabilité civile délictuelle prend sa source dans un fait quelconque (fait domma-
geable) qui, au plan civil et en dehors de l’inexécution d’un contrat entre cocontractants, a
causé (lien de causalité) un dommage (préjudice) à autrui. Pour être précis, il y a responsa-
bilité civile délictuelle lorsqu’il y a délit civil (l’auteur du dommage a intentionnellement causé
un préjudice à autrui) et il y a responsabilité civile quasi délictuelle lorsqu’il y a quasi-délit
civil (l’auteur du dommage n’a pas agi dans le dessein de nuire, mais le préjudice a été causé
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par sa négligence ou son imprudence). À cette nuance près, la responsabilité civile délictuelle
et la responsabilité civile quasi délictuelle obéissent aux mêmes règles.
Nous envisagerons successivement les conditions de mise en œuvre de la responsabilité civile
(quasi) délictuelle (Chapitre 1), les causes d’exonération de cette responsabilité (Chapitre 2) et
quelques considérations relatives à l’action en responsabilité (Chapitre 3).
Il existe plusieurs sortes de faits générateurs et, par conséquent, plusieurs régimes de respon-
sabilité civile (quasi) délictuelle : les régimes de responsabilité du fait personnel, les régimes
de responsabilité du fait des choses et les régimes de responsabilité du fait d’autrui.
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Introduction au droit • Série 4
Art. 1383 C. civ. :
« Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait, mais
encore par sa négligence ou par son imprudence. »
A. Définition de la faute
La faute peut être commise en connaissance de cause : art. 1382 C. civ. (délit civil), lorsque
l’auteur du dommage a eu la volonté ou la conscience de causer celui-ci. Il n’est pas nécessaire
que l’auteur du dommage ait eu l’intention de nuire à autrui, il suffit qu’il ait envisagé le dommage
comme une conséquence normale de son acte. Il faut donc scruter l’intention de l’auteur du
dommage. Cette recherche de l’intention se fait in concreto, c’est-à-dire qu’il est nécessaire de
rechercher quelle a été la volonté de l’auteur du dommage.
À l’inverse, la faute d’imprudence ou de négligence : art. 1383 C. civ. (quasi-délit civil), est
appréciée in abstracto. Cette faute consiste à ne pas avoir prévu que d’un certain acte ou d’une
certaine omission pouvait résulter un dommage ou, l’ayant prévu, à avoir passé outre. Dans ce
cas, le comportement de l’auteur du dommage est analysé par rapport à une personne idéale, le
bon père de famille des Romains, l’homme raisonnable des Anglais, l’homme d’intelligence et de
diligence moyennes. Ainsi, pour analyser la faute d’imprudence ou de négligence d’un ingénieur
ou d’un ouvrier, on ne se réfère pas au comportement du très bon ou très mauvais ingénieur ou
ouvrier, mais à celui de l’ingénieur ou de l’ouvrier moyen.
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La faute peut résulter de la violation d’un texte législatif ou réglementaire (non-assistance à per-
sonne en péril, violation de la loi réprimant les fraudes dans la vente des marchandises, etc.). La
faute peut même résulter de l’exercice d’un droit. Il y a abus de droit, dès lors qu’un droit est
exercé non pas dans l’intérêt de son titulaire, mais dans le but de nuire à autrui. L’exercice d’un
droit par pure malveillance ou dans une intention déloyale est générateur d’un délit civil. La juris-
prudence est abondante : exécution de fouilles sur ses terres en vue de tarir une source utilisée
par les voisins ; emploi malveillant d’appareils troublant les émissions radiophoniques ; planta-
tions ou constructions abusives supprimant l’éclairage du voisin ; résiliation malveillante d’un
contrat de travail à durée indéterminée ; exercice du droit de grève dans un but de pure mali-
gnité ; exercice d’actions en justice ou de voies de recours révélant une mauvaise foi certaine ou
une erreur grossière équivalant au dol ; concurrence déloyale, etc.
B. Imputabilité de la faute
Une faute n’est reprochable que si elle émane d’une volonté consciente. Ainsi en principe, l’indi-
vidu privé de raison lors du dommage est irresponsable. Par exemple, l’enfant qui n’a pas atteint
l’âge de raison.
Mais, depuis la loi du 3 janvier 1968, les personnes privées de raison par l’effet d’une maladie
mentale ou physique, temporairement ou définitivement, soumises à un régime particulier de
protection ou non, sont responsables dans les termes du droit commun.
De même, sont responsables les personnes dont l’inconscience a été provoquée par leur propre
faute (alcoolisme, etc.).
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UE 111 • Introduction au droit
Il s’agit de la responsabilité du dommage causé par le fait des choses que l’on a sous sa
garde. La victime n’a pas à prouver la faute de l’auteur du dommage, sa faute est présumée
parce qu’il en était le gardien.
Au xixe siècle, la révolution industrielle avait provoqué une multiplication des accidents dus au
machinisme moderne. Aussi, à la fin du siècle, la jurisprudence avait admis l’existence de cette
présomption de faute pour les choses dangereuses soumises à la nécessité d’une garde, mais
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non pas pour les choses actionnées par la main de l’homme, auquel cas il fallait recourir à l’ar-
ticle 1382 C. civ., c’est-à-dire à la preuve de la faute personnelle. Un arrêt de la Cour de cassa-
tion, chambres réunies, du 13 février 1930 applique cette présomption à toutes les choses
quelles qu’elles soient.
Deux conditions sont requises : la garde et le fait de la chose.
1. La garde
Lorsque le propriétaire de la chose est connu, il est présumé gardien de la chose à moins
qu’il ne prouve que la garde a été transmise par lui à un autre ou a été usurpée par un tiers.
La responsabilité incombera à celui qui avait l’usage (utilisation), la direction (maîtrise) et le
contrôle (surveillance) de la chose à condition qu’il exerce cette garde à titre indépendant, c’est-
à-dire sans recevoir d’instruction ou d’ordres. En outre, s’agissant des choses dangereuses, la
jurisprudence tend à subordonner le transfert de la garde (d’un propriétaire à un emprunteur,
etc.) à une information suffisante donnée à l’utilisateur de la chose.
Ainsi, par exemple, seront responsables : le propriétaire gardien ; le détenteur (locataire,
emprunteur, dépositaire, etc.) ; le possesseur de bonne ou de mauvaise foi.
Au contraire, ne sera pas responsable le préposé (salarié, etc.) du propriétaire ou du détenteur
(sauf cas du préposé infidèle).
À noter, par ailleurs, que le manque de discernement n’est pas incompatible avec la qualité de
gardien. Un très jeune enfant ou une personne dont les facultés mentales sont altérées peuvent
donc être gardiens au sens de l’article 1384 al. 1er du Code civil.
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Introduction au droit • Série 4
Le repérage du gardien s’avère parfois difficile, spécialement lorsque plusieurs personnes ont
agi sur la seule chose, objet du dommage. Or, en pareil cas, notre système juridique n’admet pas
l’hypothèse d’une garde collective !
Ce n’est qu’à titre d’exception que la jurisprudence a pu retenir une garde collégiale mais seule-
ment pour des personnes exerçant en même temps, au moment de la survenance du préjudice,
une garde individuelle identique sur des choses identiques : fusils ayant servi à tirer une salve à
l’occasion d’un mariage (Cass. civ. 2e, 15 déc. 1980) ; allumettes et bouts de cigarettes jetés par
un groupe de mineurs et ayant entraîné un incendie (Cass. civ. 2e, 14 juin 1984).
De plus, en principe, un gardien-victime ne peut se retourner contre les co-gardiens sur le fon-
dement de l’article 1384 al. 1er du Code civil.
2. Le fait de la chose
Cela concerne toute chose qui n’est pas visée par un régime spécial de responsabilité du fait des
choses. Par ailleurs, peu importe la manière dont la chose a causé le dommage. Un contact
matériel avec la chose n’est pas nécessaire (caillou projeté par une automobile dans une vitrine ;
survenance inopinée d’un bruit ayant surpris le gardien de la chose et ipso facto provoqué une
fausse manœuvre ; etc.). Le dommage provoqué par la chose peut donc avoir été provoqué par
contact, par émanation de gaz, par émission de radiations, par trépidation, par projections, par
transmission d’un courant électrique, etc. Toutefois, lorsque le dommage est né d’un contact
avec la chose, la présomption ne jouera pas si la chose n’a qu’un rôle purement passif, c’est-à-
dire lorsque la chose n’a fait que subir une action étrangère laquelle a été la véritable cause du
dommage (véhicule en stationnement régulier projeté sur des passants par un autre).
Remarques
• La présomption ne s’applique pas au cas où le dommage est causé par la communication d’un
incendie qui a pris naissance dans un bien meuble ou immeuble sous la garde du défendeur.
• La présomption ne dispense pas la victime de toute preuve, elle devra démontrer l’interven-
tion de la chose dans la réalisation du dommage.
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B. Les régimes spéciaux de la responsabilité du fait des choses
Conformément au programme officiel régissant l’UE d’Introduction au droit, nous n’étu-
dions ici que la responsabilité du fait des produits défectueux dont le régime résulte de la loi
n° 98-389 du 19 mai 1998 qui a transposé en droit interne, avec retard, la directive européenne
du 25 juillet 1985 relative à la responsabilité du fait des produits défectueux et qui a inséré dans
le Code civil les articles 1386-1 à 1386-18 (Titre IV Bis du Livre III du Code civil). Pour une plus
grande conformité à la directive, cette transposition a été modifiée notamment par la loi n° 2004-
1343 du 9 décembre 2004 et par la loi n° 2006-406 du 5 avril 2006.
Cette législation institue une présomption de responsabilité du producteur du produit dont
le défaut cause un dommage.
Le producteur, au sens de la loi, est le fabricant du produit fini ou de l’une de ses compo-
santes, ainsi que le distributeur qui se présente comme producteur ou l’importateur.
Art. 1386-6 C. civ. :
« Est producteur, lorsqu’il agit à titre professionnel, le fabricant d’un produit fini, le produc-
teur d’une matière première, le fabricant d’une partie composante.
Est assimilée à un producteur pour l’application du présent titre toute personne agissant
à titre professionnel :
1° Qui se présente comme producteur en apposant sur le produit son nom, sa marque ou
un autre signe distinctif ;
2° Qui importe un produit dans la Communauté européenne en vue d’une vente, d’une
location, avec ou sans promesse de vente, ou de toute autre forme de distribution… »
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UE 111 • Introduction au droit
L’article 1386-3 du Code civil définit ce qu’il faut entendre par produit pour l’application de ces
dispositions :
« Est un produit tout bien meuble, même s’il est incorporé dans un immeuble, y compris
les produits du sol, de l’élevage, de la chasse et de la pêche. L’électricité est considérée
comme un produit. »
Le défaut du produit à l’origine du dommage doit être une anomalie intrinsèque portant atteinte
à la sécurité (à ne pas confondre avec les éventuelles insuffisances du produit au regard de
l’usage auquel il est destiné).
Art. 1386-4 al. 1er C. civ. :
« Un produit est défectueux au sens du présent titre lorsqu’il n’offre pas la sécurité à
laquelle on peut légitimement s’attendre. »
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La législation dont il s’agit s’applique si le dommage causé par le produit défectueux est une
atteinte à la personne ou à un bien autre que le produit défectueux lui-même. Toutefois, dans le
cas d’une atteinte à un bien, depuis la loi n° 2004-1343 du 9 décembre 2004, la réparation n’est
due que si le dommage est supérieur à un certain montant. Le décret n° 2005-113 du 11 février
2005 a fixé ce montant à 500 euros.
Art. 1386-2 C. civ. :
« Les dispositions du présent titre s’appliquent à la réparation du dommage qui résulte
d’une atteinte à la personne.
Elles s’appliquent également à la réparation du dommage supérieur à un montant déter-
miné par décret, qui résulte d’une atteinte à un bien autre que le produit défectueux
lui-même. »
La responsabilité du fait des produits défectueux ne peut être engagée qu’à partir de la mise
en circulation du produit ; or (art. 1386-5 al. 1er C. civ.) :
«
Un produit est mis en circulation lorsque le producteur s’en est dessaisi
volontairement. »
La loi du 19 mai 1998 se singularise en ce qu’elle permet à la victime du dommage causé par
un produit défectueux, d’une part, de se retourner au plan extra-contractuel contre le pro-
ducteur, qu’elle soit ou non liée avec lui par un contrat (art. 1386-1 C. civ.) et, d’autre part, de
préférer invoquer, le cas échéant, les autres régimes de responsabilité civile qui pourraient
recevoir application (art. 1386-18 C. civ.). Pareille option dilue la stricte distinction entre la res-
ponsabilité contractuelle et la responsabilité délictuelle et va à l’encontre du principe du non-
cumul de ces deux responsabilités !
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Introduction au droit • Série 4
Remarque
Le législateur a élaboré d’autres régimes spéciaux de la responsabilité du fait des choses mais
qui n’entrent pas dans le programme d’étude de notre UE : la responsabilité du fait des ani-
maux (art. 1385 C. civ.) ; la responsabilité du fait des bâtiments (art. 1386 C. civ.) ; la responsa-
bilité du fait des véhicules terrestres à moteur (loi n° 85-677 du 5 juillet 1985 tendant à
l’amélioration de la situation des victimes d’accidents de la circulation et à l’accélération des
procédures d’indemnisation).
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B. La responsabilité des maîtres et commettants
(art. 1384 al. 5 C. civ.)
Le Code civil édicte une présomption de faute, défaut de direction ou de surveillance (ou encore
faute de choix) à l’encontre des maîtres et commettants pour les dommages causés par
leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés. Cette
responsabilité suppose la réunion de 3 conditions : un lien de préposition, une faute du pré-
posé, une faute commise dans l’exercice des fonctions du préposé.
1. Un lien de préposition
Ce lien suppose un lien de subordination caractérisé par le pouvoir du commettant de don-
ner des ordres et instructions au préposé sur la manière de remplir ses fonctions. Mais ce
lien de subordination ne suffit pas pour définir les notions de commettant et de préposé, il faut
encore que celui qui commande ne soit pas lui-même subordonné, qu’il n’exerce pas son
pouvoir de commandement par délégation d’une autorité supérieure tel un contremaître, l’ingé-
nieur ou le chef de chantier. Généralement, le lien de préposition dérive d’un contrat de travail,
mais cela n’est pas nécessaire, il suffit que l’autorité et la subordination existent en fait (femme
d’un commerçant assistant son mari dans l’exploitation d’un fonds de commerce, voisin don-
nant bénévolement son aide pour un travail, etc.).
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UE 111 • Introduction au droit
Remarques
L’article 1384 alinéa premier du Code civil est traditionnellement cité comme la source du
régime général de responsabilité civile délictuelle du fait des choses. Il dispose pourtant éga-
lement que :
« On est responsable… du dommage… causé par le fait des personnes dont on doit
répondre. »
Longtemps, cette formule a été considérée comme une annonce des divers régimes de res-
ponsabilité civile délictuelle du fait d’autrui ; limitativement visés ensuite aux alinéas 4, 5 et 6
du même article :
« Le père et la mère, en tant qu’ils exercent l’autorité parentale, sont solidairement respon-
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sables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux. » (Art. 1384 al. 4
C. civ.)
« Les maîtres et les commettants, du dommage causé par leurs domestiques et préposés
dans les fonctions auxquelles ils les ont employés. » (Art. 1384 al. 5 C. civ.)
« Les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs élèves et apprentis pendant
le temps qu’ils sont sous leur surveillance. » (Art. 1384 al. 6 C. civ.)
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Introduction au droit • Série 4
Section 2. Le dommage
Un dommage doit résulter de tout fait générateur de responsabilité civile. Pour être réparable, ce
dommage doit présenter certains caractères. Il peut revêtir différents aspects.
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vache malade ? Le dommage direct, c’est-à-dire la valeur du troupeau. Il n’est pas responsable
des conséquences médiates de sa faute.
Le dommage doit être la conséquence du fait générateur, il doit y avoir un rapport de cause
à effet entre la faute et le dommage. Or, il est bien rare qu’un dommage n’ait qu’une seule
cause : laquelle ou lesquelles retenir ? La doctrine est divisée. Les uns tiennent pour la théo-
rie de l’équivalence des conditions : toutes les causes qui ont contribué à la réalisation du
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UE 111 • Introduction au droit
dommage doivent être retenues sans distinction. Les autres, la majorité, tiennent pour la théorie
de la causalité adéquate : il faut distinguer entre les causes principales (dites génériques) et les
causes secondaires. Il ne faudra retenir que les premières qui ont provoqué le dommage et sans
lesquelles il ne se serait pas produit, et faire abstraction des autres.
La jurisprudence est incertaine ; toutefois, il semble qu’en matière de responsabilité du fait per-
sonnel, elle se fonde sur la théorie de l’équivalence des conditions, car les données du litige sont
généralement simples. Au contraire, en matière de responsabilité du fait des choses ou du fait
d’autrui où les données des procès sont généralement plus complexes, elle paraît se montrer
plus favorable à la thèse de la causalité adéquate.
Lorsque la victime a pu réunir la preuve des trois conditions de mise en œuvre de la responsabi-
lité civile, le responsable peut tenter de s’exonérer de sa responsabilité.
Quelles sont ces causes d’exonération et comment s’appliquent-elles selon les régimes de
responsabilité ?
C. Le fait de la victime
C’est un acte de la victime, fautif ou non qui est la cause exclusive ou partielle du dommage ;
d’où une exonération simplement partielle le cas échéant. En principe, ce fait doit aussi revêtir
les caractères de la force majeure.
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Introduction au droit • Série 4
Remarques
L’absence de faute, d’une part, et le rôle passif de la chose, d’autre part, peuvent parfois aussi
être considérés comme des causes exonératoires de responsabilité civile.
• L’absence de faute est-elle exonératoire de responsabilité ? En d’autres termes, peut-on
s’exonérer en prouvant que l’on n’a commis aucune faute, que le dommage a été provoqué
sans aucune intervention de sa part, que l’on a pris toutes les précautions qu’aurait pris un
bon père de famille ? Le problème ne se pose pas lorsque la victime a dû déjà démontrer la
faute de l’auteur du dommage (responsabilité du fait personnel). La question ne fait pas
davantage de difficulté lorsque la jurisprudence a posé une présomption irréfragable de res-
ponsabilité (ex. : régime général de responsabilité du fait des choses). Quant au régime
général de responsabilité civile du fait d’autrui, issu de l’interprétation jurisprudentielle de
l’article 1384 al. 1er du Code civil, il semble également que seule la preuve d’une cause
étrangère (force majeure) soit exonératoire. La preuve d’une absence de faute n’est donc pas
exonératoire. En réalité, pendant longtemps, l’absence de faute n’a été un moyen de défense
supplémentaire que pour les père et mère et les artisans. Mais, dorénavant, les père et mère
ne pourront plus invoquer leur absence de faute car la Cour de cassation a instauré une
responsabilité de plein droit à leur encontre et seule la preuve de la force majeure ou de la
faute de la victime pourra les exonérer de leur responsabilité du fait des dommages causés
par leurs enfants mineurs habitant avec eux (Cass. 2e civ., 19 février 1997, Bertrand
c/ Domingues et a.). L’absence de faute ne s’appliquerait donc plus qu’aux artisans.
• Le rôle passif de la chose est-il exonératoire de responsabilité ? Une partie de la doc-
trine s’appuyant sur certains arrêts estime que le gardien d’une chose peut s’exonérer en
démontrant que la chose n’a joué qu’un rôle purement passif et a seulement subi une action
étrangère génératrice du dommage. Une chose aurait un rôle passif lorsqu’au moment de
l’accident, elle était placée et utilisée dans des conditions normales.
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RESPONSABILITÉ (QUASI) DÉLICTUELLE
Responsabilité Responsabilité du fait des choses
du fait personnel Choses régime général Produits défectueux
1382-83 C. civ. 1384 al. 1er C. civ. 1386-1 à 1386-18 C. civ.
Force majeure X(1) X X
Fait d’un tiers X X
Fait de la victime X X X
Absence de faute
Rôle passif de la chose X
(1) Jouera très rarement dans la mesure où la victime aura dû prouver la faute.
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UE 111 • Introduction au droit
En revanche, la victime d’un délit peut opter, le cas échéant, entre l’un ou l’autre régime du Code
permettant la réparation du dommage. Par exemple, une personne a été renversée par un
cycliste de 14 ans. La victime pourra notamment invoquer l’article 1383 (voire 1382) ou l’ar-
ticle 1384 al. 1er du Code civil : son choix sera fonction de la facilité de prouver la faute, de la
solvabilité de l’éventuel responsable, des causes d’exonération que l’on peut lui opposer.
Quelles sont les principales caractéristiques de l’action en responsabilité civile (quasi)délictuelle
et comment le dommage est-il réparé ?
Section 1. L’action
Quelles sont les juridictions compétentes, les personnes pouvant agir et la prescription de l’action ?
I. Compétence
Il convient d’appliquer les règles procédurales de droit commun (revoir la série 1). Cependant, à
noter qu’en matière de responsabilité délictuelle :
• l’action en réparation des dommages causés par un véhicule quelconque (même de l’Adminis-
tration) est de la compétence exclusive des tribunaux de grande instance et d’instance ;
• lorsque le délit civil est en même temps un délit pénal, le tribunal compétent pour statuer sur
l’action publique peut statuer sur l’action civile s’il en a été requis par la victime.
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Introduction au droit • Série 4
sauf dispositions législatives particulières. Ainsi, par exemple, on a signalé supra les délais
spécifiques prévus par la loi du 19 mai 1998 relative à la responsabilité du fait des produits
défectueux. Bien entendu, il doit être tenu compte des éventuelles causes d’interruption ou de
suspension de l’action.
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Quels sont le montant et le mode de réparation ?
I. Montant de la réparation
Le montant de la réparation doit en principe être égal au montant du préjudice subi.
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UE 111 • Introduction au droit
Titre 2. L’entreprise
et la responsabilité pénale
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Quiconque outrepasse la « loi » pénale commet une infraction, engage de ce fait sa responsabi-
lité pénale et encourt les peines corrélatives. Devoir rendre compte de sa responsabilité pénale
envers la Nation n’est pas anodin. C’est pourquoi le droit pénal encadre très précisément la
qualification d’infraction qui est le fait générateur de la responsabilité pénale (Chapitre 1), la
détermination des personnes tenues pour pénalement responsables (Chapitre 2) et la mise en
œuvre de la responsabilité pénale (Chapitre 3).
Le critère retenu dans cette classification est donc celui de la gravité de l’infraction commise.
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I. Les contraventions
Les contraventions sont les infractions les moins graves. Elles sont elles-mêmes classées en
cinq classes (catégories).
Exemples
• Art. R. 623-2 C. pénal :
« Les bruits ou tapages injurieux ou nocturnes troublant la tranquillité d’autrui sont punis
de l’amende prévue pour les contraventions de la 3e classe… »
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Introduction au droit • Série 4
Exemples
Délit de vol (art. 311-1 C. pénal), délit d’escroquerie (art. 313-1 C. pénal), délit d’abus de
confiance (art. 314-1 C. pénal), etc.
Exemples
Meurtre (art. 221-1 C. pénal), viol (art. 222-23 C. pénal), etc.
Remarque
Les infractions pénales peuvent être classées à partir d’autres critères.
• Infractions de commission et infractions d’omission : selon que l’infraction consiste à faire ce
qui est interdit (voler, etc.) ou à ne pas faire ce qui devrait l’être (non-assistance à personne
en danger, etc.).
• Infractions instantanées et infractions continues : selon que l’infraction est commise en une
seule unité de temps (vol, etc.) ou sur une certaine période (séquestration, etc.).
• Etc.
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l’abus de confiance), mais pour qu’il y ait infraction, quelle qu’elle soit, trois éléments consti-
tutifs généraux doivent être réunis : l’élément légal, l’élément matériel et l’élément moral
de l’infraction.
I. L’élément légal
D’après la règle de légalité des infractions et des peines, nul ne peut être poursuivi du chef
d’une infraction et puni d’une peine qui ne sont pas expressément prévues par la « loi ».
La branche du droit pénal appartient au droit public (cf. série 1), c’est à la collectivité dans son
ensemble qu’il est porté atteinte lorsqu’une personne est victime d’une infraction. Être
reconnu coupable d’une infraction pénale est à ce point infamant, que les juges compé-
tents (juridictions répressives) pour se prononcer sur l’action publique (action en justice
exercée au plan pénal) ne peuvent librement interpréter les textes en vigueur ou mener des
raisonnements par analogie ; contrairement aux matières relevant d’autres branches du droit
(droit civil, etc.). Le juge pénal est strictement tenu de vérifier si le comportement dont il
doit connaître fait ou non l’objet d’une « loi » pénale. Dans l’affirmative, il y a lieu de
condamner (dans la limite des peines légalement indiquées). Dans le cas contraire, il n’y a
pas infraction pénale.
Les contraventions sont, en réalité, créées par les règlements (décrets, arrêtés ministériels,
préfectoraux, municipaux).
20
UE 111 • Introduction au droit
Les crimes et délits sont créés par la loi stricto sensu ou par les ordonnances du
Gouvernement (on sait, en effet, que ces ordonnances ont force de loi).
Art. 111-2 C. pénal :
« La loi détermine les crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs auteurs.
Le règlement détermine les contraventions et fixe, dans les limites et selon les distinctions
établies par la loi, les peines applicables aux contrevenants. »
Art. 111-3 C. pénal :
« Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne sont pas défi-
nis par la loi, ou pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis par le
règlement.
Nul ne peut être puni d’une peine qui n’est pas prévue par la loi, si l’infraction est un crime
ou un délit, ou par le règlement, si l’infraction est une contravention. »
Art. 111-4 C. pénal :
« La loi pénale est d’interprétation stricte. »
Exemples
• L’article R. 623-2 du Code pénal est l’élément légal de la contravention de tapages
nocturnes.
• L’article 311-1 du Code pénal est l’élément légal du délit de vol.
• L’article 313-1 du Code pénal est l’élément légal du délit d’escroquerie.
• L’article 314-1 du Code pénal est l’élément légal du délit d’abus de confiance.
• L’article L. 242-6 du Code de commerce est l’élément légal, entre autres, du délit d’abus de
biens sociaux dans les sociétés anonymes (une loi, même non pénale, peut donc être source
de droit pénal).
• L’article 222-23 du Code pénal est l’élément légal du crime de viol.
EXEMPLES
• La contravention prévue par l’article R. 623-2 du Code pénal se manifeste par des « bruits
ou tapages injurieux ou nocturnes troublant la tranquillité d’autrui ».
Un bruit qui ne serait pas nocturne ou qui ne troublerait pas la tranquillité d’autrui ne consti-
tuerait pas ladite contravention.
• Le délit de vol mentionné à l’article 311-1 du Code pénal est constitué par :
« La soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. »
L’élément matériel du vol consiste donc à s’emparer du bien de quelqu’un d’autre, sans en
avoir été mis en possession par cette personne. À cet égard, le vol ne doit pas être confondu
avec l’escroquerie ou encore l’abus de confiance dont l’élément matériel est fort différent.
• Le délit d’escroquerie mentionné à l’article 313-1 du Code pénal consiste en :
« Le fait, soit par l’usage d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit par l’abus d’une
qualité vraie, soit par l’emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une personne
physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’un tiers, à
remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir
un acte opérant obligation ou décharge. »
201111TDPA0413 21
Introduction au droit • Série 4
L’élément matériel de l’escroquerie consiste donc à tromper (par un faux nom, des
manœuvres,…) une personne afin que celle-ci fournisse à l’escroc un bien ou un service.
• Le délit d’abus de confiance mentionné à l’article 314-1 du Code pénal consiste en :
« Le fait par une personne de détourner, au préjudice d’autrui, des fonds, des valeurs ou
un bien quelconque qui lui ont été remis et qu’elle a acceptés à charge de les rendre, de
les représenter ou d’en faire un usage déterminé. »
L’élément matériel de l’abus de confiance apparaît dans le cadre de l’exécution d’un contrat
(dépôt, travail,…) correctement formé, alors même qu’il vient à l’idée de celui qui détient de
manière provisoire (dépositaire, salarié,…) un bien quelconque (corporel ou non) appartenant
à son cocontractant (déposant, employeur,…), de détourner le bien en question. L’auteur du
détournement de bien abuse ainsi de la confiance qui lui avait été accordée par son
cocontractant devenu victime.
• Le délit de faux en écriture prévu par les articles 441-1 et suivants du Code pénal est consti-
tué par :
« Une altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par
quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée
qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant
des conséquences juridiques. »
Ne constituerait pas un tel faux en écriture l’altération d’un écrit qui ne serait pas susceptible
de porter préjudice…
Exemple
Le délit de faux en écriture prévu par les articles 441-1 et suivants du Code pénal est constitué
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par « une altération frauduleuse de la vérité… ».
Remarque
Par exception, l’élément moral est absent dans certaines infractions dites non intention-
nelles qui se réalisent sans intention coupable (coups et blessures involontaires, etc.). En ce
sens, la loi n° 2000-647 du 10 juillet 2000 tendant à préciser la définition des délits non inten-
tionnels énonce qu’il peut y avoir délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d’imprudence
ou de négligence.
Par conséquent, une infraction n’est punissable que si, au moment des faits, elle est caractéri-
sée par un élément légal, ainsi que par l’élément matériel et l’élément moral correspondants.
Mais qui encourt les sanctions pénales ?
22
UE 111 • Introduction au droit
Si la responsabilité pénale des personnes physiques a toujours été envisagée, ce n’est qu’avec
l’entrée en vigueur du nouveau Code pénal, le 1er mars 1994, que la responsabilité pénale des
personnes morales a fait son apparition.
« Les personnes morales, à l’exclusion de l’État, sont responsables pénalement, selon les
distinctions des articles 121-4 à 121-7 des infractions commises, pour leur compte, par
leurs organes ou représentants.
Toutefois, les collectivités territoriales et leurs groupements ne sont responsables pénale-
ment que des infractions commises dans l’exercice d’activités susceptibles de faire l’objet
de conventions de délégation de service public.
La responsabilité pénale des personnes morales n’exclut pas celle des personnes phy-
siques auteurs ou complices des mêmes faits, sous réserve des dispositions du qua-
trième alinéa de l’article 121-3. »
Que l’on soit personne physique ou personne morale, il y a diverses façons de prendre part à une
infraction et donc d’engager sa responsabilité pénale.
201111TDPA0413 23
Introduction au droit • Série 4
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
tance, en a facilité la préparation ou la consommation.
Est également complice la personne qui, par don, promesse, menace, ordre, abus d’auto-
rité ou de pouvoir aura provoqué à une infraction ou donné des instructions pour la
commettre. »
Art. 121-6 C. pénal :
« Sera puni comme auteur le complice de l’infraction, au sens de l’article 121-7. »
Remarques
• La loi ne mentionne pas en termes généraux la complicité de contravention. Cette complicité
doit pourtant être punissable si l’élément légal de telle ou telle contravention le prévoit.
• La complicité ne doit pas être confondue avec le délit pénal de recel qui est une infraction à
part entière, ne contribuant pas à la réalisation d’une autre infraction, et qui est ainsi définie
par l’article 321-1 du Code pénal :
« Le recel est le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire
office d’intermédiaire afin de la transmettre, en sachant que cette chose provient d’un
crime ou d’un délit.
Constitue également un recel le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout
moyen, du produit d’un crime ou d’un délit.
Le recel est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. »
24
UE 111 • Introduction au droit
Il ne peut y avoir tentative que pour les crimes ou, si la loi le prévoit expressément, pour
les délits.
La tentative est en principe punie des mêmes peines que l’infraction consommée. Les
juges peuvent néanmoins moduler les sanctions.
L’infraction étant qualifiée, les protagonistes étant repérés, comment la responsabilité pénale
est-elle mise en œuvre ?
Les règles procédurales énoncées dans la série 1 du présent cours peuvent être ici rappelées et
précisées.
A. En matière de contraventions
Pour toutes les contraventions, du point de vue de la compétence d’attribution au premier degré,
est compétent le tribunal de police (pour les contraventions de la cinquième classe ; à savoir
les contraventions les plus graves) ou la JDP (juridiction de proximité, pour les quatre premières
classes de contraventions) du lieu où la contravention a été commise, du lieu de sa consta-
tation ou du lieu de la résidence du prévenu (compétence territoriale).
Devant la cour d’appel (Chambre des appels correctionnels) territorialement compétente,
il peut être interjeté appel du jugement rendu par le tribunal de police ou par la JDP.
Devant la Cour de cassation (Chambre criminelle), il peut être formé pourvoi contre les déci-
sions rendues par les juridictions pénales du fond.
201111TDPA0413 25
Introduction au droit • Série 4
B. En matière de délits
Au premier degré, est compétent le tribunal correctionnel (compétence d’attribution) du lieu
où le délit a été commis, du lieu de la résidence du prévenu ou du lieu de son arrestation
(compétence territoriale).
Devant la cour d’appel (Chambre des appels correctionnels) territorialement compétente,
il peut être interjeté appel du jugement rendu par le tribunal correctionnel.
Devant la Cour de cassation (Chambre criminelle), il peut être formé pourvoi contre les déci-
sions rendues par les juridictions pénales du fond.
C. En matière de crimes
La juridiction qui, au cours d’un procès, rend la première décision en matière de crimes, est la
cour d’assises (compétence d’attribution) du lieu où le crime a été commis, du lieu de la
résidence de l’accusé ou du lieu de son arrestation (compétence territoriale).
La loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d’innocence et les
droits des victimes a opéré une importante réforme en instituant, entre autres, une sorte
d’appel en matière criminelle contre les arrêts de condamnation (mais pas contre les arrêts
d’acquittement) prononcés par les cours d’assises. Il s’agit d’un « appel circulaire » dit aussi
« tournant » car les arrêts de condamnation rendus par les cours d’assises statuant en
premier ressort peuvent désormais faire l’objet d’un appel devant une autre cour d’assises
et désignée par la Chambre criminelle de la Cour de cassation.
Devant la Cour de cassation (Chambre criminelle), il peut être formé pourvoi contre les déci-
sions rendues par les cours d’assises.
Remarques
• Des étapes procédurales peuvent précéder la saisine des juridictions répressives de juge-
ment. Ainsi, un juge d’instruction (à la fois juge et enquêteur) intervient parfois en matière
de contraventions et de délits et obligatoirement en matière de crimes, avant que ne se
prononcent les juridictions compétentes. Le juge d’instruction décide notamment de la
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poursuite (ordonnance de mise en examen) ou non (ordonnance de non-lieu) de la pro-
cédure pénale. À noter qu’il peut être fait appel, devant la chambre de l’instruction, des
ordonnances ou décisions rendues dans le cadre de l’instruction.
• Il existe des juridictions pénales spécialisées : Cour de justice de la République (compé-
tente pour statuer en matière de crimes et de délits commis par les membres du Gouvernement
dans l’exercice de leurs fonctions) ; juridictions pour enfants…
• Il convient de mentionner également l’existence d’instances pénales internationales. Ainsi, la
France a-t-elle signé le 18 juillet 1998 le traité relatif à la Cour pénale internationale (juridic-
tion permanente et indépendante, reliée au système des Nations unies, ayant compétence à
l’égard des crimes les plus graves qui touchent à l’ensemble de la communauté internatio-
nale) ; ce qui a donné lieu, le 8 juillet 1999, au vote de la loi constitutionnelle n° 99-568 insé-
rant au titre VI de la Constitution française un article 53-2 afin que le traité précité ne soit pas
contradictoire avec ladite Constitution : « La République peut reconnaître la juridiction de la
Cour pénale internationale dans les conditions prévues par le traité signé le 18 juillet 1998 »
(art. 53-2 Constitution du 4 octobre 1958).
26
UE 111 • Introduction au droit
A. En matière de contraventions
Le délai de prescription de l’action publique est de 1 an.
B. En matière de délits
Le délai de prescription de l’action publique est de 3 ans.
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C. En matière de crimes
Le délai de prescription de l’action publique est de 10 ans.
Par exception, par exemple, l’action publique relative aux crimes contre l’humanité est imprescriptible.
Remarques
• Les délais de prescription de l’action publique courent à dater de la réalisation de l’infraction
(cas des infractions instantanées) ou à dater du moment où l’infraction prend fin ou est
constatée (cas des infractions continues).
• L’exercice des voies de recours obéit, en matière pénale, à des délais particuliers (ex. : délai
de 5 jours francs pour former un pourvoi en cassation…).
• Si l’infraction cause à la victime un préjudice au plan civil et que l’action publique est pres-
crite, il est toujours possible pour la victime d’exercer l’action civile devant la juridiction non
répressive compétente tant que cette action civile n’est pas prescrite.
Pour chaque catégorie d’infractions, la loi indique une échelle des peines ; lesquelles peuvent
être modulées.
201111TDPA0413 27
Introduction au droit • Série 4
Remarques
• Dans le but de contribuer au désencombrement des tribunaux tout en apportant une nouvelle
réponse répressive à certaines infractions, le législateur a adopté la loi n° 99-515 du 23 juin
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1999 renforçant l’efficacité de la procédure pénale. Ce texte institue notamment la composition
pénale. Il s’agit d’une procédure intermédiaire entre le classement sans suite et le jugement
traditionnel, par la faculté offerte au procureur de la République, tant que l’action publique n’a
pas été mise en mouvement, de proposer à une personne majeure qui reconnaît avoir commis
des contraventions ou délits limitativement visés, de se plier à des mesures précises (amende
de composition, travail non rémunéré au profit d’une collectivité, etc.). Lorsque l’auteur des
faits donne son accord aux mesures proposées, le procureur de la République saisit le pré-
sident du tribunal qui valide ou non la composition. Dans l’affirmative, les mesures décidées
doivent être mises en œuvre et l’exécution de la composition pénale par l’auteur des faits éteint
l’action publique. En cas d’échec de la composition pénale (refus par l’intéressé des mesures
proposées, non-validation de ces mesures par le président du tribunal, non-exécution des
mesures acceptées et validées), le parquet décide des poursuites à engager.
• Institué par la loi n° 2005-1549 du 12 décembre 2005, le placement sous surveillance élec-
tronique mobile peut être ordonné à l’encontre d’une personne majeure condamnée à une
peine privative de liberté d’une durée au moins égale à sept ans (ou d’une durée au moins
égale à cinq ans, lorsque la personne a été condamnée pour un crime ou un délit commis
une nouvelle fois en état de récidive légale) et dont l’expertise médicale a constaté la dange-
rosité. Cette mesure est prononcée lorsqu’elle apparaît indispensable pour prévenir la réci-
dive à compter du jour où la privation de liberté prend fin. Le placement sous surveillance
électronique mobile, qui doit être accepté par le condamné, emporte pour celui-ci l’obliga-
tion de porter pour une durée de deux ans, renouvelable une fois en matière délictuelle et
deux fois en matière criminelle, un émetteur permettant à tout moment de déterminer à dis-
tance sa localisation sur l’ensemble du territoire national.
28
UE 111 • Introduction au droit
Exemple
Art. 313-1 al. 2 C. pénal :
« L’escroquerie est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 € d’amende. »
Il s’ensuit que les peines prononcées par les juges peuvent être inférieures à ces peines maxi-
males (mais ne peuvent leur être supérieures !).
Cependant, dans leurs décisions, les juges doivent prendre en considération l’influence de divers
facteurs dont certains alourdissent les peines tandis que d’autres les allègent.
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1. La récidive
Est récidiviste la personne qui, après avoir été déjà condamnée définitivement au plan
pénal, commet à nouveau une infraction (selon les cas : la même infraction ou une autre, dans
un délai limité ou non).
Lorsque la loi le prévoit, la récidive entraîne une augmentation des peines encourues.
Exemples
• Art. 132-10 C. pénal :
« Lorsqu’une personne physique, déjà condamnée définitivement pour un délit, commet,
dans le délai de cinq ans à compter de l’expiration ou de la prescription de la précédente
peine, soit le même délit, soit un délit qui lui est assimilé au regard des règles de la réci-
dive, le maximum des peines d’emprisonnement et d’amende encourues est doublé. »
201111TDPA0413 29
Introduction au droit • Série 4
• Art. 132-14 C. pénal :
« Lorsqu’une personne morale, déjà condamnée définitivement pour un délit, engage sa res-
ponsabilité pénale, dans un délai de cinq ans à compter de l’expiration ou de la prescription
de la précédente peine, soit par le même délit, soit par un délit qui lui est assimilé au regard
des règles de la récidive, le taux maximum de l’amende applicable est égal à dix fois celui qui
est prévu par la loi qui réprime ce délit en ce qui concerne les personnes physiques. »
a. La bande organisée
La bande organisée est tout groupement formé ou toute entente établie en vue de la prépa-
ration, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’une ou plusieurs infractions.
b. Le guet-apens
Il consiste dans le fait d’attendre un certain temps une ou plusieurs personnes dans un lieu
déterminé pour commettre à leur encontre une ou plusieurs infractions.
c. La préméditation
C’est le dessein, formé avant l’action, de commettre un crime ou un délit déterminé.
d. L’effraction
L’effraction consiste dans le forcement, la dégradation ou la destruction de tout dispositif de
fermeture ou de toute espèce de clôture (est assimilé à l’effraction, l’usage de fausses clefs,
de clefs indûment obtenues ou de tout instrument frauduleusement employé pour actionner un
dispositif de fermeture sans le forcer ni le dégrader).
e. L’escalade
C’est le fait de s’introduire dans un lieu quelconque, soit par-dessus un élément de clôture,
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soit par toute ouverture non destinée à servir d’entrée.
30
UE 111 • Introduction au droit
j. La proche parenté
Dans les cas prévus par la loi ou le règlement, les peines encourues pour un crime, un délit
ou une contravention sont aggravées lorsque l’infraction est commise par le conjoint, le
concubin ou le partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité ; mais aussi par
l’ancien conjoint, l’ancien concubin ou l’ancien partenaire lié à la victime par un pacte civil
de solidarité.
1. Le sursis
Le juge décide de la suspension de l’exécution d’une peine lorsqu’il prononce celle-ci avec
sursis. Le sursis peut être révoqué si son bénéficiaire commet de nouvelles infractions.
2. La dispense de peine
En matière de contraventions (sauf exceptions) ou de délits, la juridiction qui a déclaré cou-
pable un prévenu peut le dispenser de sa peine lorsqu’il apparaît que le reclassement du
coupable est acquis, que le dommage causé est réparé et que le trouble résultant de l’in-
fraction a cessé.
3. La prescription de la peine
Il y a prescription d’une peine, c’est-à-dire que cette peine ne peut plus être appliquée, quand
elle n’est pas exécutée au-delà d’un certain délai à dater de la condamnation définitive.
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4. La grâce
La grâce peut être accordée par le président de la République. Elle emporte dispense d’exé-
cuter tout ou partie d’une peine.
5. L’amnistie
L’amnistie résulte d’une loi. Elle efface des condamnations et entraîne la remise des peines
qui ont été prononcées.
6. La réhabilitation
La réhabilitation emporte disparition de la condamnation pénale et de ses conséquences.
Elle est acquise soit de plein droit (lorsque, à certaines conditions, la personne condamnée n’a
pas commis de nouvelles infractions pendant un temps minimum), soit par décision de
justice.
201111TDPA0413 31
Introduction au droit • Série 4
Ces causes emportant limitation ou exonération de responsabilité pénale sont liées à la per-
sonne de l’auteur de l’infraction ou au contexte de l’action.
B. La minorité
En principe, toute personne âgée de moins de dix-huit ans révolus est présumée pénalement
irresponsable. Cependant, des mesures spéciales peuvent être prises concernant les mineurs
délinquants (assistance, surveillance, etc.) et des condamnations pénales peuvent parfois être
prononcées à leur encontre (mineurs de plus de treize ans…).
A. La contrainte
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N’est pas pénalement responsable la personne qui agit sous l’empire d’une force irrésistible (à
laquelle elle ne peut absolument pas résister) et imprévisible (que l’on ne peut absolument pas
prévoir). La contrainte s’apparente à la notion de force majeure du droit civil.
32
UE 111 • Introduction au droit
E. La légitime défense
N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-
même ou autrui, ou face au commencement d’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien,
accomplit dans le même temps un acte de défense nécessaire proportionné à la gravité de
l’atteinte.
F. L’état de nécessité
N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent
menaçant elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la
personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de
la menace : personne qui vole un pain pour ne pas mourir de faim, etc.
L’état de nécessité se distingue d’une part, de la contrainte car la personne qui agit pourrait faire
autrement (demander un pain, etc.) et, d’autre part, de la légitime défense car la personne qui
agit ne riposte pas à une attaque.
Remarque
La législation prévoit, en outre, des cas d’immunité familiale concernant certaines
infractions.
Art. 311-12 C. pénal :
« Ne peut donner lieu à des poursuites pénales le vol commis par une personne :
1° Au préjudice de son ascendant ou de son descendant ;
2° Au préjudice de son conjoint, sauf lorsque les époux sont séparés de corps ou autori-
sés à résider séparément.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables lorsque le vol porte sur des
objets ou documents indispensables à la vie quotidienne de la victime, tels que des docu-
ments d’identité, relatifs au titre de séjour ou de résidence d’un étranger, ou des moyens
de paiement. »
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Les entreprises doivent donc assumer leurs responsabilités civile et pénale et doivent égale-
ment, le cas échéant, faire face à leurs difficultés financières selon des règles prévues par le droit
en vigueur.
201111TDPA0413 33
2
partie
Le droit des entreprises
en difficulté
Au fil du temps, dans sa formulation comme dans ses dispositions, le droit s’intéressant aux diffi-
cultés financières des entreprises (difficultés dues, par exemple, à l’augmentation des coûts de
production, à la stagnation ou la diminution des ventes, etc.) a évolué d’un droit de la sanction
(« droit de la faillite ») à un « droit des entreprises en difficultés » qui a pour objectif de maintenir
en activité, autant que faire se peut, l’entreprise qui connaît des difficultés (le « débiteur ») en
conciliant ses intérêts et ceux de ses partenaires (créanciers, etc.) et qui distingue les mesures
de prévention (Titre 1) et, à défaut, le traitement judiciaire des difficultés des entreprises (Titre 2).
Ce droit est inscrit dans le Livre sixième du Code de commerce (art. L. 610-1 s.), dont les modi-
fications les plus récentes résultent essentiellement de la loi n° 2005-845 du 26 juillet 2005 de
sauvegarde des entreprises, de l’ordonnance n° 2008-1345 du 18 décembre 2008 portant
réforme du droit des entreprises en difficulté, de la loi n° 2010-1249 du 22 octobre 2010 de
régulation bancaire et financière et de l’ordonnance n° 2010-1512 du 9 décembre 2010 portant
adaptation du droit des entreprises en difficulté et des procédures de traitement des situations
de surendettement à l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée.
Le droit relatif aux entreprises en difficultés s’articule, entre prévention et traitement judi-
ciaire des difficultés, essentiellement autour de l’état de cessation des paiements de l’en-
treprise ; à savoir : son « impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif
disponible » (art. L. 631-1 al. 1er C. com.).
L’ensemble de ces dispositions s’applique à toute personne physique exerçant une activité
professionnelle indépendante (commerçant, artisan, agriculteur, professionnel libéral) et à
toute personne morale de droit privé commerciale ou non (sociétés, associations, GIE, etc.).
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En premier ressort, la juridiction compétente est soit le tribunal de commerce, pour tout
« débiteur » inscrit au Registre du commerce et des sociétés ou au Répertoire des métiers,
soit le TGI pour tout autre « débiteur ».
Le législateur prévoit divers moyens destinés à anticiper les difficultés financières des entre-
prises (Chapitre 1) et à éviter qu’elles ne s’amplifient (Chapitre 2). Selon les cas, les juges, par
les décisions qu’ils prennent, n’interviennent pas ou interviennent peu dans ces procédures.
201111TDPA0413 35
Introduction au droit • Série 4
Aucun document procurant des informations sur la situation de l’entreprise ne doit être
négligé, y compris, lorsqu’ils existent, les documents de gestion et les documents de ges-
tion prévisionnelle. Ainsi, par exemple, dans le cadre des dispositions communes aux diverses
sociétés commerciales, s’agissant des comptes sociaux, le législateur exige notamment
que les dirigeants (selon les cas, conseil d’administration ou directoire de société anonyme,
gérant de SARL, etc.) établissent par écrit, à la clôture de chaque exercice, un rapport de
gestion qui « expose la situation de la société durant l’exercice écoulé, son évolution prévisible,
les événements importants survenus entre la date de la clôture de l’exercice et la date à laquelle
il est établi, ses activités en matière de recherche et de développement » (art. L. 232-1 II C. com.).
Autre exemple : dans les sociétés commerciales qui, à la clôture d’un exercice social,
comptent au moins 300 salariés ou dont le montant net du chiffre d’affaires est au moins
égal à 18 000 000 €, les dirigeants sont aussi tenus d’établir une situation de l’actif réali-
sable et disponible et du passif exigible, un compte de résultat prévisionnel, ainsi qu’un
tableau de financement et un plan de financement prévisionnel (art. L. 232-2 et R. 232-2
C. com.).
Quoi qu’il en soit, la nouvelle législation insiste sur l’importance de respecter les obliga-
tions en matière de tenue et d’exploitation des comptes annuels. Elle encourage même les
entreprises à recourir à l’analyse de tous leurs documents que peuvent leur fournir les
Groupements de prévention agréés.
Exemple
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Art. L. 232-23 C. com. (dans sa rédaction issue de la loi n° 2012-387 du 22 mars 2012) :
« I – Toute société par actions est tenue de déposer, au greffe du tribunal, pour être
annexés au registre du commerce et des sociétés, dans le mois suivant l’approbation des
comptes annuels par l’assemblée générale des actionnaires ou dans les deux mois sui-
vant cette approbation lorsque ce dépôt est effectué par voie électronique :
1° Les comptes annuels, le rapport de gestion, le rapport des commissaires aux comptes
sur les comptes annuels, éventuellement complété de leurs observations sur les modifica-
tions apportées par l’assemblée aux comptes annuels qui ont été soumis à cette dernière
ainsi que, le cas échéant, les comptes consolidés, le rapport sur la gestion du groupe, le
rapport des commissaires aux comptes sur les comptes consolidés et le rapport du
conseil de surveillance ;
2° La proposition d’affectation du résultat soumise à l’assemblée et la résolution d’affec-
tation votée. […] »
Or, à la veille de l’entrée en vigueur de la loi précitée du 26 juillet 2005 qui a réformé le droit
des entreprises en difficulté, les statistiques conduisaient à un double constat : nombreuses
étaient les entreprises qui ne déposaient pas ou déposaient tardivement leurs comptes et
ce sont ces mêmes entreprises qui, souvent, ont dû déposer leur bilan (le dépôt de bilan
est la formalité qui consiste, pour un débiteur en cessation des paiements, à saisir le tri-
bunal compétent en vue de l’ouverture d’une procédure judiciaire de traitement de ses
difficultés financières ; procédure qui aboutit parfois à la liquidation de l’entreprise : sur le
traitement judiciaire des difficultés des entreprises, voir chapitre suivant).
36
UE 111 • Introduction au droit
En ce sens :
« Dans une ville comme Paris, presque la moitié des débiteurs ne déposent pas leurs
comptes spontanément, même après une ou deux relances. De nombreuses raisons
peuvent expliquer le non-dépôt des comptes mais les statistiques sont édifiantes : 90 %
des SARL et 70 % des SA qui déposent leur bilan ont arrêté de produire leurs comptes
sociaux pour les deux années qui ont précédé leur dépôt de bilan. Il y a donc une corréla-
tion étroite entre les difficultés de l’entreprise et le non-dépôt des comptes. »
(Extrait des propos tenus par Albert Reins, Président de chambre honoraire du tribunal de com-
merce de Paris et Président de la commission Traitement des difficultés des entreprises de la
conférence des juges consulaires de France, lors d’une table ronde reproduite dans le Cahier de
droit de l’entreprise n° 1, de janvier-février 2006, p. 14).
Afin de sensibiliser les entreprises à l’outil précieux que constituent les comptes annuels
pour la détection des difficultés financières, la loi du 26 juillet 2005 prévoit notamment que,
en cas de carence de la part de ces entreprises, le Président du tribunal peut leur enjoindre
sous astreinte de produire les comptes sociaux (art. L. 611-2 II C. com.) :
« Lorsque les dirigeants d’une société commerciale ne procèdent pas au dépôt des
comptes annuels dans les délais prévus par les textes applicables, le président du tribunal
peut leur adresser une injonction de le faire à bref délai sous astreinte. »
D’ailleurs, pour renforcer l’information que reçoit à ce sujet le Président du tribunal, la loi n° 2012-
387 du 22 mars 2012 a créé l’article L. 232-24 du Code de commerce ainsi rédigé :
« Le greffier, lorsqu’il constate l’inexécution du dépôt prévu au I des articles L. 232-21 à
L. 232-23 informe le Président du tribunal de commerce pour qu’il puisse faire application
du II de l’article L. 611-2. »
Il demeure que, si cette mesure contraint davantage à la tenue et au dépôt de ces comptes, elle
ne rend pas leur compréhension plus aisée par les chefs d’entreprise. C’est la raison pour
laquelle la loi incite ces derniers à s’entourer de l’aide des groupements de prévention agréés.
Outre des avantages fiscaux liés à l’adhésion à un groupement de prévention agréé et qui
excèdent le cadre de ce cours, le législateur insiste sur l’intérêt informationnel qu’ont les
entreprises à adhérer à un tel groupement.
En effet, ce groupement, qui peut prendre la forme de toute personne morale de droit privé
et qui, lorsqu’il répond aux exigences du législateur (art. D. 611-1 s. C. com.), est agréé par
arrêté du représentant de l’État dans la région (l’agrément, après examen de la demande
déposée par le groupement, est accordé par le préfet de la région dans laquelle le groupement
a son siège), a pour mission de fournir à ses adhérents, de façon confidentielle, une analyse
des informations économiques, comptables et financières que ceux-ci s’engagent à lui
transmettre. Mieux, lorsque le groupement relève des indices de difficultés, il en informe le
chef d’entreprise et peut lui proposer l’intervention d’un expert (art. L. 611-1 C. com.).
Il convient cependant de souligner d’une part, que l’adhésion à un groupement de prévention
agréé est une faculté et non une obligation et, d’autre part, que l’adhérent n’est pas obligé
de suivre les avis formulés par le groupement.
Qu’elle adhère ou non à un groupement de prévention agréé, l’entreprise peut et parfois doit être
alertée par d’autres protagonistes des difficultés qu’elle connaît.
201111TDPA0413 37
Introduction au droit • Série 4
Dans les autres sociétés (sociétés civiles, sociétés commerciales de personnes telles que les
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sociétés en nom collectif), il y a obligation de désigner un commissaire aux comptes si, à la
clôture de l’exercice social, au moins deux des critères suivants sont atteints : le total du
bilan s’élève à 1 550 000 €, le montant hors taxes du chiffre d’affaires s’élève à 3 100 000 €,
le nombre moyen de salariés s’établit à 50 (ex. : pour les SNC, ces règles figurent aux articles
L. 221-9 et R. 221-5 du Code de commerce).
L’obligation de désigner un commissaire aux comptes repose sur d’autres critères dans
d’autres groupements. Ainsi, un ou plusieurs commissaires aux comptes doivent être désignés
dans un GIE (groupement d’intérêt économique) qui compte 100 salariés ou plus à la clôture
d’un exercice (art. L. 251-12 C. com.).
Cela étant, les entreprises qui n’atteignent pas les seuils susvisés peuvent toujours choisir
de désigner un commissaire aux comptes.
38
UE 111 • Introduction au droit
• En cas d’inobservation de ces dispositions ou s’il constate qu’en dépit des décisions prises la
continuité de l’exploitation demeure compromise, le CAC établit un rapport spécial et invite par
un écrit (dont la copie est envoyée au président du tribunal de commerce) le « dirigeant » à
faire délibérer sur les faits relevés une assemblée générale qui doit être convoquée à cette fin.
• Si, à l’issue de la réunion de l’assemblée générale, le CAC constate que les décisions prises
ne permettent pas d’assurer la continuité de l’exploitation, il informe de ses démarches le pré-
sident du tribunal de commerce et lui en communique les résultats.
Comme dans les sociétés anonymes, le CAC peut reprendre le cours d’une procédure d’alerte
qu’il avait crue pouvoir interrompre.
Indépendamment de la démarche du CAC, d’autres personnes peuvent donner l’alerte.
A. Les associés
Les associés de certaines sociétés et notamment les actionnaires des sociétés anonymes
peuvent, selon des conditions précisées par la loi, donner l’alerte aux dirigeants sur tout
fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation.
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Introduction au droit • Série 4
C. Le président du tribunal
Aux termes de l’article L. 611-2 I du Code de commerce, lorsqu’il résulte de tout acte, docu-
ment ou procédure qu’une société commerciale, un GIE, ou une entreprise individuelle,
commerciale ou artisanale connaît des difficultés de nature à compromettre la continuité
de l’exploitation, ses dirigeants peuvent être convoqués par le président du tribunal de
commerce pour que soient envisagées les mesures propres à redresser la situation.
À l’issue de cet entretien ou si les dirigeants ne se sont pas rendus à sa convocation, le
président du tribunal peut obtenir communication, auprès de divers protagonistes (CAC,
membres et représentants du personnel, administrations publiques, organismes de sécurité et
de prévoyance sociales, services chargés de la centralisation des risques bancaires et des inci-
dents de paiement), de renseignements de nature à lui donner une exacte information sur
la situation économique et financière du débiteur.
Au-delà de toutes ces mesures pouvant anticiper les difficultés financières d’une entreprise, le
législateur a imaginé des mesures destinées à éviter l’amplification de ces difficultés.
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Chapitre 2. Les mesures destinées à éviter
l’amplification des difficultés
Sans être forcément en état de cessation des paiements, le débiteur peut demander à être
aidé dans l’appréciation de sa situation par la désignation en justice d’un mandataire
ad hoc. Le débiteur peut également solliciter l’ouverture en justice d’une procédure de
conciliation afin de conclure avec ses cocontractants un accord amiable susceptible de
mettre fin à ses difficultés.
En droit, la nomination ad hoc (à savoir, pour telle mission particulière) est une modalité assez
répandue. Ainsi, par exemple, un juge ou un administrateur peuvent être nommés ad hoc.
En ce qui concerne la prévention des difficultés financières des entreprises, le législateur prévoit
que le débiteur puisse demander à être aidé par la désignation en justice d’un mandataire ad hoc
(art. L. 611-3 C. com.) :
« Le président du tribunal peut, à la demande d’un débiteur, désigner un mandataire
ad hoc dont il détermine la mission. »
Précisons de quelle façon le mandataire ad hoc est désigné (art. R. 611-18 C. com.) et quelle est
sa mission.
40
UE 111 • Introduction au droit
se substituant pas à lui (le mandataire ad hoc n’a pas le pouvoir de gérer l’entreprise, ni même
de collaborer avec l’entrepreneur).
Cette mission est confidentielle car, si le mandataire ad hoc peut s’entretenir avec quelques
créanciers pour mieux suggérer au débiteur la voie à suivre, voire même servir de média-
teur ou préparer une conciliation, cette démarche ne fait pas l’objet d’une publicité auprès
des tiers. Le mandataire ad hoc ne rend compte de sa mission qu’au juge qui l’a nommé.
À noter que, lorsque le débiteur en fait la demande, le président du tribunal met fin sans
délai à la mission du mandataire ad hoc (art. R. 611-21 C. com.).
Lorsque les difficultés sont davantage avérées mais n’apparaissent pas insurmontables, le débi-
teur peut demander en justice l’ouverture d’une procédure de conciliation.
Section 2. La conciliation
Quel est l’objectif de la conciliation et quelle est la procédure de conciliation ?
I. L’objectif de la conciliation
La conciliation peut être demandée par tout débiteur, personne morale de droit privé ou
personne physique exerçant une activité professionnelle indépendante (sauf le cas des agri-
culteurs qui sont soumis à une procédure spécifique décrite dans le Code rural), qui éprouve une
difficulté juridique (litige avec un cocontractant, un concurrent, etc.), économique (problèmes
201111TDPA0413 41
Introduction au droit • Série 4
de stockage, de transport des marchandises, etc.) ou financière (défaillance d’un débiteur, etc.),
avérée ou prévisible, et même se trouvant déjà en cessation des paiements, pourvu que
cette cessation des paiements ne remonte pas à plus de 45 jours (art. L. 611-4 C. com.).
Par l’intermédiaire d’un conciliateur judiciaire (conciliateur désigné par le président du tribunal
compétent), la conciliation tend à favoriser la conclusion entre le débiteur et ses principaux
créanciers ainsi que, le cas échéant, ses cocontractants habituels, d’un accord amiable
destiné à mettre fin aux difficultés de l’entreprise. Plus généralement, la conciliation peut
donner lieu à la formulation de toute proposition se rapportant à la sauvegarde de l’entre-
prise, à la poursuite de l’activité économique et au maintien de l’emploi (art. L. 611-7 C. com.).
A. L’ouverture de la procédure
Seul le débiteur peut demander l’ouverture d’une procédure de conciliation en déposant
une requête auprès du président du tribunal compétent. Par cette requête, le débiteur
expose sa situation économique, sociale et financière, ses besoins de financement ainsi
que, éventuellement, les moyens d’y faire face (la requête est appuyée de divers docu-
ments et informations : l’état des créances et des dettes accompagné d’un échéancier et de la
liste des principaux créanciers ; l’état actif et passif des sûretés ; s’ils ont été établis, les comptes
annuels, le tableau de financement, la situation de l’actif réalisable et disponible et du passif
exigible des trois derniers exercices ; la date de cessation des paiements si elle a été constatée ;
l’ordre professionnel ou l’autorité dont relève le débiteur s’il exerce une profession libérale sou-
mise à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé…). Le débiteur peut
proposer au président du tribunal que celui-ci désigne un conciliateur dont il lui indique
l’identité et l’adresse.
Afin de compléter son appréciation de la situation du débiteur, le président du tribunal peut
se faire communiquer tous renseignements utiles par différentes sources (CAC, administra-
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tions publiques, etc.).
Soit le président du tribunal ne fait pas droit à la demande de désignation d’un conciliateur
et le débiteur peut interjeter appel de cette décision de refus dans les 10 jours de sa notification,
soit le président du tribunal désigne un conciliateur et cette décision (non susceptible de
recours) ouvre la procédure de conciliation.
Le président du tribunal désigne le conciliateur pour une période n’excédant pas 4 mois
mais qu’il a la possibilité, par décision motivée, de proroger d’un mois au plus à la demande de
ce dernier. Le président du tribunal détermine également les conditions de la rémunération du
conciliateur par le débiteur.
La décision ouvrant la procédure de conciliation est communiquée au ministère public. Lorsque
le débiteur relève d’un ordre professionnel ou d’une autorité, la décision est également commu-
niquée à cet ordre ou à cette autorité.
Le débiteur peut récuser le conciliateur choisi par le président du tribunal (notamment s’il
existe une défiance entre le conciliateur et le débiteur). La demande de récusation, qui doit être
motivée, est alors formée au greffe du tribunal dans les 15 jours de la notification de la décision
désignant le conciliateur. La demande de récusation est ensuite notifiée au conciliateur qui soit
acquiesce à la récusation (en ce cas, il est remplacé par le juge sans délai) soit s’y oppose (en
ce cas, le juge prend la décision de remplacer ou non le conciliateur).
En tout état de cause, les interdictions vues ci-avant empêchant le mandataire ad hoc d’exer-
cer sa mission s’appliquent aussi au conciliateur (art. L. 611-13 C. com. : ne peut être conci-
liateur quiconque a perçu, au cours des 24 mois précédents, une rémunération de la part du
débiteur, etc.).
42
UE 111 • Introduction au droit
B. Le déroulement de la procédure
Dans le but d’atteindre l’objectif qui lui est assigné (sur cet objectif, voir I ci-avant), le conciliateur
peut obtenir du débiteur et du président du tribunal tous les renseignements qui lui sont utiles.
Durant la procédure de conciliation, le débiteur n’est pas dessaisi de la gestion de son entre-
prise et les éventuelles poursuites dont il peut faire l’objet par ses créanciers ne sont pas
automatiquement stoppées.
Cependant, le conciliateur peut demander à certains organismes (administrations finan-
cières, organismes de Sécurité sociale, etc.) d’accepter de consentir des remises de dettes
au débiteur. Par ailleurs, si, au cours de la procédure de conciliation, le débiteur est pour-
suivi par un créancier, le juge qui a ouvert cette procédure peut, à la demande du débiteur
et après avoir été éclairé par le conciliateur, reporter ou échelonner, dans la limite de deux
années, les sommes dues par le débiteur.
Le conciliateur ne s’adresse pas forcément à tous les créanciers du débiteur mais aux
principaux d’entre eux et la procédure de conciliation est confidentielle en ce qu’elle ne
fait pas l’objet d’une publicité à l’égard des tiers.
En revanche, le conciliateur doit rendre compte, au président du tribunal, de l’état d’avan-
cement de sa mission.
C. L’issue de la procédure
La procédure prend fin soit en l’absence d’accord entre le débiteur et ses principaux créanciers,
soit par la conclusion d’un accord entre eux.
201111TDPA0413 43
Introduction au droit • Série 4
L’homologation de l’accord par le tribunal n’est pas une simple constatation, mais sup-
pose de sa part une appréciation de la situation. D’ailleurs, le tribunal statue sur l’homolo-
gation après avoir entendu ou appelé : le débiteur ; les créanciers parties à l’accord ; les
représentants du personnel (du comité d’entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel) ; le
conciliateur ; le ministère public ; le cas échéant, l’ordre professionnel ou l’autorité compétente
dont relève le débiteur qui exerce une profession libérale soumise à un statut législatif ou régle-
mentaire ou dont le titre est protégé ; toute autre personne dont l’audition lui paraît utile.
Le jugement rejetant l’homologation ne fait pas l’objet d’une publication mais il est sus-
ceptible d’appel. Quant au jugement d’homologation, il est déposé au greffe du tribunal où
tout intéressé peut en prendre connaissance et il fait l’objet d’une mesure de publicité (à la
diligence du greffier, dans les 8 jours de la date du jugement d’homologation, un avis de ce juge-
ment est adressé pour insertion au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales et le
même avis est publié dans un journal d’annonces légales du lieu où le débiteur a son siège ou
l’exercice de son activité). Le jugement d’homologation est susceptible de tierce-opposition
dans les 10 jours à compter de cette publicité.
Lorsque le débiteur est soumis au contrôle légal des comptes, l’accord homologué est
transmis à son commissaire aux comptes.
L’homologation, qui n’est donc pas une procédure confidentielle, emporte essentiellement
deux effets :
• L’interruption, pendant la durée d’exécution de l’accord homologué, de toute action en
justice et de toute poursuite individuelle sur les biens du débiteur, dans le but d’obtenir
le paiement des créances qui font l’objet de l’accord.
• En cas d’ouverture d’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation
judiciaire subséquente (sur ces procédures, V. chapitre suivant), la priorité donnée aux per-
sonnes, ayant fait de nouveaux apports de trésorerie au débiteur dans le cadre de l’ac-
cord de conciliation, d’être payées pour le montant de ces apports, avant toutes créances
nées antérieurement à l’ouverture de la conciliation : il s’agit du « privilège de l’argent
frais ». Toutefois, ce privilège ne s’applique pas aux apports consentis par les actionnaires et
associés du débiteur qui ont contribué à une augmentation de capital.
Il est à noter que, sur saisine de l’une des parties à l’accord homologué, si le tribunal
constate l’inexécution des engagements résultant de cet accord, le tribunal en prononce
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la résolution.
Finalement, les juges ont bel et bien un rôle à jouer dans la mise en œuvre de la plupart des
mesures que l’on vient de voir dans ce chapitre. Cependant, ces mesures restent d’essence
préventive. L’aspect curatif des mesures et le rôle des juges sont davantage marqués dans les
procédures destinées au traitement judiciaire des difficultés des entreprises.
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rubrique « Ressources pédagogiques ».
Trois procédures à la fois judiciaires (mises en œuvre par voie de justice) et collectives (elles
s’appliquent en principe à tous les créanciers du débiteur en difficulté, et pas seulement à cer-
tains d’entre eux) ont été instituées par le législateur afin de traiter les difficultés financières
rencontrées par le débiteur : la procédure de sauvegarde peut être ouverte sur demande
du débiteur qui, sans être en état de cessation des paiements, justifie de difficultés qu’il
n’est pas en mesure de surmonter (Chapitre 1) ; la procédure de redressement judiciaire
est ouverte à tout débiteur qui est en cessation des paiements (Chapitre 2) ; la procédure
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UE 111 • Introduction au droit
de liquidation judiciaire est ouverte à tout débiteur en cessation des paiements et dont le
redressement est manifestement impossible (Chapitre 3). Chacune de ces procédures fait
l’objet de règles légales abondantes et très précises. Conformément au programme officiel de
notre UE, nous décrivons ici les principales dispositions.
Rappelons auparavant que la cessation des paiements, qui est le critère fondamental de choix
entre l’une des trois procédures étudiées, est l’impossibilité dans laquelle se trouve le débi-
teur de faire face à son passif exigible (dettes échues) à l’aide de son actif disponible.
Chapitre 1. La sauvegarde
Appliquée à une entreprise qui n’est pas encore en cessation des paiements mais qui
connaît des difficultés qu’elle n’est pas en mesure de surmonter seule, la procédure de
sauvegarde a pour finalité la réorganisation de cette entreprise afin de permettre la pour-
suite de l’activité économique, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif.
De quelle façon la procédure de sauvegarde s’ouvre-t-elle ? Comment se déroule-t-elle ? Quelle
en est l’issue ?
Nous raisonnons ici sur la procédure de sauvegarde de droit commun, étant entendu que nous
consacrerons ensuite quelques développements à la « procédure de sauvegarde accélérée »
plus récemment créée par la loi n° 2010-1249 du 22 octobre 2010 de régulation bancaire et
financière.
Sur saisine du débiteur, le tribunal compétent peut décider de rendre son jugement d’ou-
verture de la procédure de sauvegarde ; jugement par lequel, notamment, il nomme les
organes de cette procédure.
A. La saisine du tribunal
Seul le débiteur, qui doit être dans la situation décrite ci-avant, est habilité à effectuer la
saisine du tribunal. Comme nous l’avons déjà dit en introduction de la Partie 2 de la présente
série de ce cours, ce débiteur est toute personne physique exerçant une activité profes-
sionnelle indépendante (commerçant, artisan, agriculteur, professionnel libéral) ou toute per-
sonne morale de droit privé commerciale ou non (sociétés, associations, etc.). Le tribunal
compétent est le tribunal de commerce si le débiteur est commerçant (personne physique
ou morale) ou artisan ; dans les autres cas, le TGI est compétent.
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Introduction au droit • Série 4
Le tribunal a aussi la possibilité de commettre un juge pour recueillir tous renseignements sur la
situation financière, économique et sociale de l’entreprise. Ce juge peut se faire assister de tout
expert de son choix.
Si le débiteur bénéficie ou a bénéficié d’un mandat ad hoc ou d’une procédure de conciliation dans
les 18 mois qui précèdent, l’ouverture de la procédure de sauvegarde doit être examinée en présence
du ministère public et le tribunal peut obtenir communication des pièces et actes relatifs au mandat
ad hoc ou à la conciliation (sur le mandat ad hoc et la conciliation, revoir chapitre précédent).
Le tribunal doit également s’assurer que le débiteur ne fait pas déjà l’objet d’une procédure de
sauvegarde ou d’une procédure de redressement ou d’une procédure de liquidation en cours.
S’il estime que cela est justifié, le tribunal prend alors la décision d’ouvrir la procédure de sauvegarde.
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Le tribunal désigne ou veille à la désignation des principaux organes qui interviennent dans le
cadre de la procédure de sauvegarde.
1. Le juge-commissaire
Dans le jugement d’ouverture, le tribunal désigne un juge-commissaire (le tribunal peut
même en désigner plusieurs).
Art. L. 621-9 al. 1er C. com. :
« Le juge-commissaire est chargé de veiller au déroulement rapide de la procédure et à la
protection des intérêts en présence. »
a. L’administrateur judiciaire
L’administration de l’entreprise est en principe assurée par son dirigeant. Mais l’adminis-
trateur judiciaire est chargé par le tribunal de surveiller le débiteur dans sa gestion ou de
l’assister pour tous les actes de gestion ou certains d’entre eux.
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UE 111 • Introduction au droit
b. Le mandataire judiciaire
Le mandataire judiciaire désigné par le tribunal a seul qualité pour agir au nom et dans
l’intérêt collectif des créanciers.
4. Les experts
Dans le jugement d’ouverture, le tribunal a la possibilité de nommer un ou plusieurs experts
(expert-comptable, auditeur, etc.) en vue d’une mission qu’il détermine.
Remarques
• Aucun parent ou allié, jusqu’au 4e degré inclusivement, du chef d’entreprise ou des diri-
geants, s’il s’agit d’une personne morale, ne peut être désigné à l’une des fonctions décrites
ci-avant et qui sont prévues à l’article L. 621-4 du Code de commerce ; sauf si cette dispo-
sition empêche la désignation d’un représentant des salariés.
• Le tribunal n’est pas tenu de désigner un administrateur judiciaire lorsque la procédure est
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ouverte au bénéfice d’une personne dont le nombre de salariés est inférieur à 20 à la date de
la demande d’ouverture de la procédure et dont le chiffre d’affaires hors taxes est inférieur à
3 000 000 € à la date de clôture du dernier exercice comptable.
• Afin d’assister le mandataire judiciaire, le juge-commissaire désigne 1 à 5 créanciers contrô-
leurs parmi les créanciers qui lui en font la demande. Lorsqu’il désigne plusieurs contrôleurs,
le juge-commissaire veille à ce qu’au moins l’un d’entre eux soit choisi parmi les créanciers
titulaires de sûretés et qu’un autre soit choisi parmi les créanciers chirographaires.
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Introduction au droit • Série 4
B. La gestion de l’entreprise
Comme il a été mentionné précédemment, le débiteur n’est pas dessaisi de la gestion de l’en-
treprise mais, si un administrateur judiciaire a été désigné par le tribunal, cet administrateur
assiste le débiteur et surveille les actes de gestion de ce dernier. Lorsqu’un administrateur
judiciaire a été nommé, il est même le seul à avoir la faculté d’exiger l’exécution des contrats en
cours (d’exécution) en fournissant la prestation promise au cocontractant par le débiteur.
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Sous peine de forclusion (déchéance de la faculté d’agir, de faire valoir ses droits), tout créan-
cier dont la créance est née antérieurement au jugement d’ouverture de la procédure de
sauvegarde (à l’exception des salariés) doit effectuer, dans le délai de 2 mois à compter de
la publication de ce jugement au Bodacc, la déclaration de ses créances (il signale ses
créances) auprès du mandataire judiciaire. Ce dernier doit d’ailleurs, dans les 15 jours à comp-
ter du jugement d’ouverture, avertir les créanciers titulaires d’une sûreté publiée (hypothèque,
etc.) de l’obligation qu’ils ont, malgré leur titre, de déclarer leurs créances ; et le délai de décla-
ration (2 mois) court à l’égard de ceux-ci à compter de la notification de cet avertissement. La
déclaration porte le montant de la créance due au jour du jugement d’ouverture avec indication
des sommes à échoir et de la date de leurs échéances. Elle précise la nature de la garantie dont
la créance est éventuellement assortie.
Le mandataire judiciaire vérifie toutes les créances et notamment celles dont sont titulaires les
salariés en vertu de leurs contrats de travail. Les créances résultant d’un contrat de travail sont
garanties, en cas d’ouverture d’une procédure de sauvegarde, notamment : par un privilège
établi par le Code du travail (selon l’article L. 3253-2 C. trav., pour les 60 derniers jours de travail
ou d’apprentissage, ces créances doivent être payées, nonobstant l’existence de toute autre
créance privilégiée, jusqu’à concurrence d’un plafond mensuel qui ne peut être inférieur à deux fois
le plafond retenu pour le calcul des cotisations de Sécurité sociale) et par des privilèges généraux
établis par le Code civil (entre autres, pour les 6 derniers mois de salaires, privilège venant en 4e
rang après les frais de justice, etc. posé par l’article 2331 C. civ. sur les meubles du débiteur, et
privilège venant en 2e rang posé par l’article 2375 C. civ. sur les immeubles du débiteur).
Pendant que l’entreprise fonctionne en étant ainsi encadrée, un plan de sauvegarde doit être
préparé.
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UE 111 • Introduction au droit
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Introduction au droit • Série 4
Dans ces conditions, dans les 30 jours à compter du jugement d’ouverture de la procédure,
l’administrateur judiciaire réunit dans un comité les établissements de crédit et il réunit
dans l’autre comité les principaux fournisseurs de biens ou de services (lorsque les créances
d’un fournisseur de biens ou de services représentent plus de 3 % du total des créances des
fournisseurs, ce fournisseur est membre de droit du comité des principaux fournisseurs).
Le débiteur présente à ces comités, dans un délai de 2 mois à partir de leur constitution, des
propositions en vue d’élaborer le projet de plan de sauvegarde. Lorsque le projet de plan a
été adopté par les comités, le tribunal arrêtera le plan conformément au projet adopté mais
en s’assurant que les intérêts de tous les créanciers sont suffisamment protégés.
Avant la fin de la période d’observation, le projet de plan est soumis au tribunal.
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commissaire chargé de veiller à l’exécution du plan (le tribunal peut d’ailleurs nommer plu-
sieurs commissaires) ;
• mentionne les engagements qui ont été souscrits et qui sont nécessaires à la sauve-
garde de l’entreprise. Ces engagements portent sur : l’avenir de l’activité, les modalités du
maintien et du financement de l’entreprise, du règlement du passif né antérieurement au juge-
ment d’ouverture, les garanties fournies pour en assurer l’exécution ;
• expose et justifie le niveau et les perspectives d’emploi ainsi que les conditions sociales
envisagées pour la poursuite d’activité ;
• comporte, s’il y a lieu, l’arrêt, l’adjonction ou la cession d’une ou de plusieurs activités ;
• peut, sur la demande du ministère public, subordonner l’adoption du plan au remplace-
ment d’un ou de plusieurs dirigeants de l’entreprise (sauf lorsque le débiteur exerce une
activité professionnelle libérale soumise à un statut législatif ou réglementaire) ;
• le cas échéant, mentionne les modifications des statuts nécessaires à la réorganisation
de l’entreprise ;
• le cas échéant, décide que les biens que le tribunal estime indispensables à la continua-
tion de l’entreprise ne pourront être aliénés sans l’autorisation de celui-ci, pour une
durée qu’il fixe et qui ne peut excéder celle du plan.
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UE 111 • Introduction au droit
Remarques
• La procédure de sauvegarde peut s’interrompre dès la période d’observation : lorsque
les difficultés qui ont justifié l’ouverture de la procédure ont disparu, le tribunal y met fin à la
demande du débiteur ; à tout moment de cette période, le tribunal (à la demande du débi-
teur, de l’administrateur, du mandataire judiciaire, d’un contrôleur, du ministère public ou
d’office) peut ordonner la cessation partielle de l’activité ou, si les conditions sont réunies,
prononcer le redressement ou la liquidation judiciaire.
• Plus récemment, le législateur a institué une procédure de sauvegarde accélérée : la sauve-
garde financière accélérée (SFA). Il s’agit d’une procédure de sauvegarde à part entière, à
laquelle s’appliquent la plupart des règles de la procédure de sauvegarde de droit commun
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mais aussi des règles spécifiques. Parmi celles-ci : le débiteur qui demande l’ouverture de la
SFA doit être engagé dans une procédure de conciliation d’où résulte un projet de plan visant à
assurer la pérennité de l’entreprise ; l’attention est portée sur l’accord des créanciers financiers
dans cet accord réussi de conciliation ; les différentes étapes de la procédure de sauvegarde
sont menées à un rythme plus rapide (ex. : le tribunal arrête le plan de sauvegarde dans le délai
d’un mois, pouvant être prorogé d’un mois au plus, à compter du jugement d’ouverture).
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Introduction au droit • Série 4
A. La saisine du tribunal
Pourvu que le débiteur soit en cessation des paiements, celui-ci (comme pour la sauvegarde)
peut être toute personne physique exerçant une activité professionnelle indépendante
(commerçant, artisan, agriculteur, professionnel libéral) ou toute personne morale de droit
privé commerciale ou non (sociétés, associations, etc.) ; le tribunal compétent étant le tribu-
nal de commerce (si le débiteur est commerçant, personne physique ou morale, ou artisan)
ou le TGI (dans les autres cas).
L’ouverture de la procédure de redressement judiciaire doit être demandée par le débiteur
au plus tard dans les 45 jours qui suivent la cessation des paiements ; s’il n’a pas, dans ce
délai, demandé l’ouverture d’une procédure de conciliation (sur la conciliation, revoir supra).
En cas d’échec de la procédure de conciliation et lorsque le débiteur est en cessation des
paiements, le tribunal se saisit d’office afin de statuer sur l’ouverture d’une procédure de
redressement judiciaire. Lorsqu’il n’y a pas de procédure de conciliation en cours, le tribu-
nal peut également, aux fins d’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire, être
saisi sur requête du ministère public ou sur assignation d’un créancier (le 7 décembre 2012,
le Conseil constitutionnel, saisi d’une QPC, a déclaré inconstitutionnelle la possibilité jusque-là
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également offerte au tribunal de « se saisir d’office » à l’article L. 631-5 du Code de commerce).
À noter que les représentants du personnel peuvent communiquer au président du tribunal
ou au ministère public tout fait révélant la cessation des paiements du débiteur.
Remarque
La procédure de redressement judiciaire est également applicable à l’un des débiteurs ci-
avant, dans le délai d’un an après la cessation de son activité professionnelle, si tout ou partie
de son passif provient de cette dernière. Par ailleurs, si le débiteur est décédé en cessation des
paiements, le tribunal peut se saisir d’office ou être saisi dans le délai d’un an à compter de la
date du décès (sur l’assignation d’un créancier ou sur requête du ministère public) ou, sans
condition de délai, par tout héritier du débiteur.
52
UE 111 • Introduction au droit
pendant la période d’observation
201111TDPA0413 53
Introduction au droit • Série 4
B. La gestion de l’entreprise
Les règles vues supra dans le cadre de la procédure de sauvegarde sont à transposer
dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire (le débiteur n’est pas dessaisi de
la gestion de l’entreprise mais il peut être assisté d’un administrateur judiciaire, etc.).
On le sait, lorsqu’elle est prononcée, la nullité anéantit l’acte et entraîne la remise des choses en
l’état antérieur. L’action en nullité ici visée est exercée par l’administrateur, le mandataire judi-
ciaire, le commissaire à l’exécution du plan, le liquidateur ou le ministère public.
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Remarque
Art. L. 632-1 II C. com. :
« Le tribunal peut, en outre, annuler les actes à titre gratuit visés au 1° du I [actes à titre
gratuit translatifs de propriété mobilière ou immobilière] faits dans les six mois précédant
la date de cessation des paiements. »
54
UE 111 • Introduction au droit
Si le plan de redressement est convaincant, il est arrêté par un jugement dont l’exécution
est surveillée.
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201111TDPA0413 55
Introduction au droit • Série 4
De la même manière, le tribunal qui a arrêté le plan et qui constate que le débiteur n’exécute
pas ses engagements peut décider la résolution du plan. En revanche, quand il est établi que
les engagements ont été tenus, le tribunal constate que l’exécution du plan est achevée.
Remarque
La procédure de redressement judiciaire peut s’interrompre dès la période d’observa-
tion : s’il apparaît, au cours de cette période, que le débiteur dispose des sommes suffisantes
pour désintéresser les créanciers et acquitter les frais et les dettes afférents à la procédure, le
tribunal peut mettre fin à celle-ci ; à tout moment de cette période, le tribunal (à la demande du
débiteur, de l’administrateur, du mandataire judiciaire, d’un contrôleur, du ministère public ou
d’office) peut ordonner la cessation partielle de l’activité ou, si les conditions sont réunies,
prononcer la liquidation judiciaire.
Précisément, la procédure de liquidation judiciaire est la procédure applicable à une entre-
prise en cessation des paiements mais dont le redressement est manifestement impossible.
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Le tribunal compétent étant saisi, il décide de rendre son jugement d’ouverture de la pro-
cédure de liquidation judiciaire s’il estime que toutes les conditions sont réunies pour cela.
Des mentions propres à cette procédure caractérisent ce jugement.
A. La saisine du tribunal
En ce qui concerne le profil du débiteur, le tribunal compétent, les personnes pouvant effec-
tuer la saisine, les délais d’action, etc. les règles en vigueur sont les mêmes que celles vues
supra pour la saisine du tribunal dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire.
Il est à noter que, les conditions étant remplies d’une mise en liquidation judiciaire, le tribunal
peut être saisi soit au cours d’une autre procédure (conciliation ou sauvegarde ou redressement
judiciaire), soit ab initio (sans l’ouverture préalable d’une autre procédure).
56
UE 111 • Introduction au droit
d’entreprise ou des dirigeants, s’il s’agit d’une personne morale, ne peut être nommé liquidateur).
Comment la procédure de liquidation judiciaire se déroule-t-elle ?
201111TDPA0413 57
Introduction au droit • Série 4
judiciaire, par le liquidateur. Cependant, le débiteur accomplit les actes et exerce les droits et
actions qui ne sont pas compris dans la mission du liquidateur : droits et actions propres au
débiteur ou attachés à sa personne comme, par exemple, la défense à une action exercée contre
lui par le liquidateur.
Le liquidateur doit procéder aux licenciements en application de la décision prononçant la
liquidation judiciaire.
Toute somme reçue par le liquidateur dans l’exercice de ses fonctions doit immédiatement
être versée en compte de dépôt à la Caisse des dépôts et consignations. En cas de retard,
le liquidateur doit, pour les sommes qu’il n’a pas versées, un intérêt dont le taux est égal au taux
de l’intérêt légal majoré de 5 points.
Le liquidateur tient informé, au moins tous les 3 mois, le juge-commissaire, le débiteur et
le ministère public du déroulement des opérations.
Pour toute négligence dans l’exercice de sa mission (vente, avant l’expiration du délai de
revendication, de marchandises couvertes par une clause de réserve de propriété ; faute dans
l’établissement de l’état des créances…), le liquidateur est susceptible d’engager sa respon-
sabilité civile (à l’égard des créanciers, etc.).
C’est dans ces conditions que le liquidateur procède à la réalisation de l’actif et à l’apurement du
passif du débiteur en liquidation judiciaire.
A. La cession de l’entreprise
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Lorsqu’elle est possible (au moins un repreneur fait une offre de rachat sérieuse), la ces-
sion de l’entreprise a pour but d’assurer le maintien d’activités susceptibles d’exploitation
autonome, de tout ou partie des emplois qui y sont attachés et d’apurer le passif. Elle peut
être totale ou partielle. Dans ce dernier cas, elle porte sur un ensemble d’éléments d’ex-
ploitation qui forment une ou plusieurs branches complètes et autonomes d’activités.
Lorsque le tribunal estime que la cession totale ou partielle de l’entreprise est envisa-
geable, il autorise la poursuite de l’activité et fixe le délai dans lequel les offres de reprise
doivent parvenir au liquidateur ; lequel d’une part, informe de ces offres le débiteur, le repré-
sentant des salariés et les contrôleurs et, d’autre part, dépose ces offres au greffe. Toute offre
doit être écrite et comporter des informations précises : désignation des biens, droits et
contrats inclus dans l’offre ; prix offert ; prévisions de financement ; perspectives d’emploi ; date
de réalisation de la cession, etc. (art. L. 642-2 C. com.).
Sauf dérogations (art. L. 642-3 al. 1er C. com.) :
« Ni le débiteur, au titre de l’un quelconque de ses patrimoines, ni les dirigeants de droit
ou de fait de la personne morale en liquidation judiciaire, ni les parents ou alliés jusqu’au
deuxième degré inclusivement de ces dirigeants ou du débiteur personne physique, ni les
personnes ayant ou ayant eu la qualité de contrôleur au cours de la procédure ne sont
admis, directement ou par personne interposée, à présenter une offre. »
Après audition des intéressés (liquidateur, représentants du personnel, contrôleurs, etc.), le tri-
bunal retient la meilleure offre et arrête un ou plusieurs plans de cession. Le jugement se
prononce sur les éventuels licenciements pour motif économique qui doivent intervenir.
58
UE 111 • Introduction au droit
Par le jugement qui arrête le plan de cession, le tribunal peut autoriser la conclusion d’un
contrat de location-gérance au profit de la personne qui a présenté l’offre d’acquisition permet-
tant dans les meilleures conditions d’assurer le plus durablement possible l’emploi et le paiement
des créanciers. Cette phase de location-gérance (sur la location-gérance, revoir la série 3 du
présent cours) précède alors la cession à proprement dite de l’entreprise ; laquelle doit être
effectivement cédée au locataire-gérant dans les 2 ans du jugement qui arrête le plan.
Dans tous les cas, le cessionnaire doit rendre compte au liquidateur de l’application des
dispositions prévues par le plan de cession.
Si un plan de cession a été arrêté et s’il n’est pas respecté, le tribunal en prononce la réso-
lution. Dans tous les cas, le tribunal, pour divers motifs, doit prononcer la clôture de la
procédure de liquidation judiciaire.
201111TDPA0413 59
Introduction au droit • Série 4
Remarques
• À certaines conditions, il est appliqué la procédure de liquidation judiciaire simplifiée :
pour la vérification et l’admission des créances, la vente des actifs du débiteur, la limitation
à 1 an du délai à dater de l’ouverture de la procédure pour le prononcé par le tribunal de la
clôture de la liquidation, etc.
• Des sanctions peuvent être prononcées à l’encontre des dirigeants des entreprises
ayant fait l’objet de l’une des procédures vues dans le présent chapitre de cours. Ainsi,
les dirigeants qui, par des fautes de gestion, ont contribué à l’insuffisance d’actif de l’entreprise
peuvent être condamnés à supporter personnellement tout ou partie des dettes de l’entreprise
(action en comblement du passif). Le tribunal peut aussi prononcer la faillite personnelle qui
emporte pour un certain temps interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler une entre-
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prise. Des sanctions pénales peuvent également être prononcées contre le dirigeant qui a
intentionnellement contribué aux difficultés d’une entreprise faisant l’objet d’une procédure de
redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire (délit de banqueroute, etc.).
60
UE 111 • Introduction au droit
Conclusion de la série
À l’issue de cette série, au travers du titre 1 de sa première partie, vous connaissez mieux
les domaines d’application respectifs de la responsabilité civile contractuelle (étudiée en
série 3) et de la responsabilité civile délictuelle ou quasi délictuelle. En effet, bien que
nécessitant les mêmes conditions générales de mise en œuvre (un préjudice, un fait
générateur et un lien de causalité entre ce fait et le préjudice), ces deux sortes de
responsabilité civile ne doivent pas être confondues et ne se cumulent pas.
Outre le domaine d’application de la responsabilité civile (quasi)délictuelle qui couvre
la réparation des dommages causés par tout fait autre que l’inexécution d’un contrat
par un cocontractant, vous avez également appris quels sont les différents régimes de
responsabilité civile (quasi)délictuelle susceptibles d’être invoqués selon la nature du
fait dommageable (régimes de responsabilité du fait personnel, régimes de
responsabilité du fait des choses, régimes de responsabilité du fait d’autrui) ainsi que
les causes exonératoires de cette responsabilité.
Pour une vision complète du droit de la responsabilité, le titre 2 de la première partie de
cette série 4 a été consacré à la responsabilité pénale ; laquelle peut d’ailleurs parfois
être engagée pour un fait donnant également lieu à responsabilité civile.
Vous savez maintenant qu’il ne peut y avoir responsabilité pénale sans infraction. Vous
avez donc été initié(e) aux conditions d’existence (élément légal, élément matériel et
élément moral) et aux diverses catégories d’infractions (contraventions, délits,
crimes). Cette étude a été notamment complétée par l’exposé des principales règles
concernant les personnes pouvant être tenues pour pénalement responsables et leur
degré d’implication (notions d’action, de complicité, de tentative), l’action publique,
les peines encourues et les causes de limitation de responsabilité pénale.
Par ailleurs, dans cet enseignement supérieur très axé sur le droit des affaires, comme
on ne saurait ignorer le sort juridiquement réservé aux entreprises en difficultés, vous
possédez désormais par le biais de la seconde partie de cette série les clefs utiles au
traitement de ces difficultés. Vous avez bien à l’esprit l’arsenal conçu par le législateur
soit pour prévenir les difficultés (utilisation de l’information comptable et financière,
alerte, rôle du mandataire ad hoc et de la conciliation), soit pour les traiter judiciairement
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UE 111 • Introduction au droit
Lexique
Pêle-mêle des concepts et expressions clefs du vocabulaire juridique dans l’ordre de leur
apparition dans le cours. La liste est à compléter par vos soins ! (Toutes les définitions
données dans le cours doivent être connues).
Délit civil : en dehors d’une inexécution contractuelle, tout fait causant intentionnellement un
préjudice à autrui et de nature à engager la responsabilité civile délictuelle de son auteur.
Quasi-délit civil : en dehors d’une inexécution contractuelle, tout fait causant sans intention
malveillante un préjudice à autrui et de nature à engager la responsabilité civile quasi délictuelle
de son auteur.
Responsabilité civile délictuelle ou quasi délictuelle du fait personnel : régime de responsa-
bilité civile délictuelle ou quasi délictuelle de l’auteur du dommage reposant sur la faute person-
nelle (intentionnelle ou non) qu’il a commise et que l’on doit prouver.
Responsabilité civile délictuelle du fait des choses : responsabilité civile délictuelle que l’on
encourt pour les dommages causés par les choses que l’on a sous sa garde.
Garde d’une chose : la garde d’une chose suppose d’exercer à titre indépendant sur cette
chose, les pouvoirs d’usage, de contrôle et de direction.
Produit défectueux : au sens de l’article 1386-3 du Code civil, est un produit défectueux tout
bien meuble (même incorporé dans un immeuble), y compris les produits du sol, de l’élevage, de
la chasse, de la pêche et l’électricité, qui comporte une anomalie intrinsèque portant atteinte à
la sécurité.
Responsabilité civile délictuelle du fait d’autrui : responsabilité civile délictuelle que l’on
encourt pour les dommages causés par les personnes dont on doit répondre (ex. : responsabilité
des commettants du fait de leurs préposés pour les dommages que ces derniers causent dans
l’exercice de leurs fonctions).
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Lien de préposition : situation dans laquelle le préposé se trouve placé sous l’autorité et le
commandement de son commettant.
Responsabilité pénale : responsabilité encourue pour avoir enfreint la loi pénale, c’est-à-dire
pour avoir commis une infraction.
Contraventions : infractions pénales les moins graves, punies de peines contraventionnelles.
Délits pénaux : infractions pénales plus graves que les contraventions, punies de peines
correctionnelles.
Crimes : infractions pénales les plus graves, punies de peines criminelles.
Infractions de commission : infractions consistant à faire ce qui est pénalement interdit (voler,
tuer…).
Infractions d’omission : infractions consistant à ne pas faire ce qui aurait dû l’être (non-assis-
tance à personne en danger, etc.).
Infractions instantanées : infractions commises en une seule unité de temps (vol, etc.).
Infractions continues : infractions dont l’accomplissement nécessite une certaine période
(séquestration, etc.).
Élément légal d’une infraction : texte de loi (ou assimilé) en vertu duquel une infraction est
officiellement répertoriée. Selon le principe pénal de légalité des infractions et des peines, il
n’existe pas d’infraction ni de peines corollaires si aucun texte de loi (ou assimilé) ne le prévoit.
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Introduction au droit • Série 4
Élément matériel d’une infraction : comportement (commission, omission) par lequel se mani-
feste concrètement l’infraction.
Élément moral d’une infraction : composante psychologique de l’infraction, intention coupable
animant celui qui commet une infraction (par exception, certaines infractions sont non-intention-
nelles : coups et blessures involontaires, etc.).
Auteur d’une infraction : personne qui commet directement tous les éléments constitutifs de
l’infraction.
Coauteur d’une infraction : personne qui commet l’infraction au même titre que l’auteur (l’in-
fraction est commise par plusieurs auteurs).
Complice : personne qui, en connaissance de cause, favorise la perpétration d’une infraction.
Tentative : commencement d’exécution d’une infraction, celle-ci n’étant pas entièrement
consommée car son auteur est empêché d’agir par des facteurs indépendants de sa volonté.
Infraction consommée : infraction entièrement accomplie.
Action publique : action en justice au plan pénal.
Constitution de partie civile : fait pour la victime directe d’une infraction d’exercer l’action civile
pouvant naître de cette infraction, devant la juridiction pénale compétente qui statue sur l’action
publique.
Peines : sanctions encourues au plan pénal (amende, emprisonnement, etc.).
Récidive : fait, pour une personne déjà condamnée définitivement au plan pénal, de commettre
à nouveau une infraction.
Bande organisée : groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée
par un ou plusieurs faits matériels, d’une ou plusieurs infractions.
Guet-apens : fait d’attendre un certain temps une ou plusieurs personnes dans un lieu déter-
miné pour commettre à leur encontre une ou plusieurs infractions.
Préméditation : dessein, formé avant l’action, de commettre un crime ou un délit déterminé.
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Effraction : acte illégal de forcement, dégradation ou destruction de tout dispositif de fermeture
ou de toute espèce de clôture.
Escalade : au plan pénal, fait consistant à s’introduire illégalement dans un lieu quelconque, soit
par-dessus un élément de clôture, soit par toute ouverture non destinée à servir d’entrée.
Arme : tout objet conçu pour tuer ou blesser. Est assimilé à une arme, tout objet destiné à tuer,
blesser ou menacer.
Sursis : suspension de l’exécution d’une peine pouvant être prononcée par le juge pénal.
Dispense de peine : mesure par laquelle, à certaines conditions, une juridiction pénale peut
dispenser le prévenu coupable d’une infraction d’exécuter sa peine.
Prescription de la peine : fait pour une peine de ne plus devoir être appliquée, quand elle n’est
pas exécutée au-delà d’un certain délai à dater de la condamnation définitive.
Grâce : décision pouvant être prise par le président de la République, emportant dispense
d’exécuter tout ou partie d’une peine.
Amnistie : effacement, par une loi, de certaines condamnations et des peines y afférentes.
Réhabilitation : disparition d’une condamnation pénale et de ses conséquences, soit de plein
droit soit par décision de justice.
Contrainte : force irrésistible et imprévisible contraignant à commettre une infraction.
Erreur sur le droit : fait de commettre une infraction en pensant sincèrement que l’on n’agit pas
contrairement à la loi.
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UE 111 • Introduction au droit
Ordre de la loi : fait justificatif d’accomplissement d’une infraction en ce que l’on agit conformé-
ment aux exigences d’une loi.
Commandement de l’autorité légitime : fait justificatif d’accomplissement d’une infraction en
ce que l’on agit sur ordre donné par une autorité publique compétente (sauf si cet acte est mani-
festement illégal).
Légitime défense : devant une atteinte injustifiée envers soi-même ou autrui, ou face au com-
mencement d’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplissement dans le même
temps d’un acte de défense nécessaire proportionné à la gravité de l’atteinte.
État de nécessité : face à un danger actuel ou imminent menaçant soi-même, autrui ou un bien,
accomplissement d’un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, pourvu qu’il
n’y ait pas disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.
Immunité : cause de non responsabilité pénale en raison, notamment, de proches liens fami-
liaux entre la victime et l’auteur de l’infraction.
Cessation des paiements : impossibilité de faire face au passif exigible avec l’actif disponible.
Groupement de prévention agréé : personne morale de droit privé agréée par le préfet de
région dans laquelle elle a son siège et qui a pour mission de fournir à ses adhérents, de façon
confidentielle, une analyse des informations économiques, comptables et financières que ceux-
ci s’engagent à lui transmettre. Lorsque le groupement relève des indices de difficultés, il doit en
informer le chef d’entreprise et peut lui proposer l’intervention d’un expert.
Alerte : dans le cadre de la prévention des difficultés des entreprises, démarche devant ou pou-
vant être accomplie par certaines personnes afin de signaler les difficultés qui sont de nature à
compromettre la continuité de l’exploitation.
Mandataire ad hoc : dans le cadre de la prévention des difficultés des entreprises, mandataire
désigné par le président du tribunal compétent afin d’aider et conseiller l’entrepreneur, sans se
substituer à lui.
Conciliation judiciaire : dans le cadre du traitement des difficultés des entreprises, procédure
qui tend à favoriser, par l’entremise d’un conciliateur judiciaire, la conclusion entre le débiteur et
ses principaux créanciers ainsi que, le cas échéant, ses cocontractants habituels, d’un accord
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Introduction au droit • Série 4
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UE 111 • Introduction au droit
Exercices autocorrigés
Questions
1. Dans quel(s) cas l’action en responsabilité civile (quasi)délictuelle peut-elle être engagée ?
a. Pour demander réparation, au plan civil, d’un dommage causé par tout fait autre que
l’inexécution d’un contrat par un cocontractant.
b. Pour demander que des sanctions pénales soient prises à l’encontre de l’auteur
d’un dommage.
c. Pour demander qu’un cocontractant défaillant exécute ses obligations contractuelles.
2. Parmi les recours cités, quel(s) est (sont) celui (ceux) fondé(s) sur la responsabilité civile (quasi)
délictuelle ?
a. L’action en responsabilité pour abus du droit de propriété.
b. L’action en responsabilité pour inconvénients anormaux du voisinage.
c. L’action en responsabilité pour concurrence déloyale.
3. Sur quoi repose la responsabilité d’un commettant du fait de son préposé ?
a. Sur la faute du commettant prouvée par la victime.
b. Sur une présomption légale simple.
c. Sur une présomption légale irréfragable.
4. Qui peut être tenu pour pénalement responsable ?
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Introduction au droit • Série 4
9. Dans le cadre d’une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, quel est l’organe
chargé de surveiller ou d’assister le débiteur dans sa gestion ?
a. Le juge-commissaire.
b. L’administrateur judiciaire.
c. Le mandataire judiciaire.
10. Parmi les plans cités, quel(s) est (sont) celui (ceux) qui doit (doivent) être arrêté(s) par décision
de justice ?
a. Le plan de sauvegarde.
b. Le plan de redressement.
c. Le plan de cession.
Réponses
1. a ; 2. a b c ; 3. c ; 4. a c ; 5. c ; 6. b ; 7. a b ; 8. b c ; 9. b ; 10. a b c.
Énoncé
1. M. Delalune a, sans aucune intention malicieuse, négligé de réparer le système d’arrosage de
son jardin, ce qui a provoqué une inondation du terrain de son voisin M. Potager, lequel a, de ce
fait, perdu la quasi-totalité de sa récolte de carottes.
M. Potager peut-il obtenir réparation, au plan civil, auprès de M. Delalune ?
2. Afin de se faire construire une maison, Mme Snobi s’est adressée à un architecte, M. Enplan,
qu’elle a choisi uniquement parce qu’elle était persuadée, à tort, qu’il avait été l’architecte d’une
célèbre famille d’industriels (les Envue). M. Enplan ignore la confusion faite à son sujet par
Mme Snobi. Celle-ci, lui ayant versé des acomptes, apprend dans la presse l’identité du véri-
table architecte de la famille Envue et reproche à M. Enplan d’avoir commis une infraction en
acceptant les acomptes, alors qu’il n’est pas celui qu’elle croyait.
M. Enplan a-t-il commis une infraction ?
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3. M. Deconfit est un commerçant qui tient une épicerie fine mais qui, ayant constaté sa cessa-
tion des paiements, a effectué la saisine du tribunal de commerce compétent ; lequel a rendu
aujourd’hui son jugement d’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Dans sa déci-
sion, le tribunal a considéré que la date de cessation des paiements remonte à quinze jours. À
sa grande surprise, M. Deconfit qui, la semaine dernière, a fait donation de boîtes de foie gras à
des amis pour leur repas de mariage qui doit avoir lieu dans un mois, apprend que cette donation
serait nulle en raison de la procédure de redressement judiciaire.
M. Deconfit, qui ne voit pas où est le rapport, pense que ladite donation est bien valable. A-t-il
raison ?
Corrigé
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UE 111 • Introduction au droit
Qu’elle soit contractuelle ou non, la responsabilité civile exige pour sa mise en œuvre, la réunion
de trois conditions : un préjudice, un fait générateur et un lien de causalité entre le fait générateur
et le préjudice.
En l’espèce, aucun contrat n’est en cause entre les protagonistes, ce qui écarte toute responsa-
bilité contractuelle.
Mais M. Potager subit un préjudice : la perte de sa récolte de carottes, due (lien de causalité) à
une négligence de son voisin, M. Delalune, lequel n’a pas réparé les défaillances de son système
d’arrosage (fait générateur). Il y a donc lieu de retenir la responsabilité civile délictuelle ou quasi
délictuelle de M. Delalune.
Reste à savoir quel est avec précision le régime de responsabilité à invoquer (fait personnel, fait
des choses, fait d’autrui…).
Aux termes de l’article 1382 du Code civil : « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui
un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. »
L’article 1383 du Code civil poursuit : « Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non
seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence. »
Cette disposition vise bien la situation de M. Delalune qui n’était animé d’aucune intention mali-
cieuse. Il convient, par conséquent, d’engager sa responsabilité civile quasi délictuelle. En effet,
par son fait personnel, M. Delalune est l’auteur de troubles anormaux de voisinage vis-à-vis de
M. Potager.
À noter que le dommage est intervenu du fait d’une chose (système d’arrosage). Il serait égale-
ment possible d’invoquer la responsabilité civile de M. Delalune sur la base de l’article 1384
al. 1er du Code civil.
2. À propos de M. Enplan
Dans le dessein de se faire construire une maison, Mme Snobi s’est adressée à un architecte,
M. Enplan, qu’elle a choisi uniquement parce qu’elle était persuadée, à tort, qu’il avait été l’archi-
tecte d’une célèbre famille d’industriels (les Envue). M. Enplan ignore la confusion faite à son
sujet par Mme Snobi. Mais cette dernière, apprenant dans la presse l’identité du véritable archi-
tecte de la famille Envue, reproche à M. Enplan d’avoir commis une infraction en acceptant les
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acomptes qu’elle lui avait versés, alors qu’il n’était pas celui qu’elle croyait.
À quelles conditions une infraction est-elle constituée ?
Toute infraction pénale doit, pour être constituée, réunir trois éléments : l’élément légal, l’élément
matériel et l’élément moral.
L’élément légal est la source légale ou réglementaire qui institue l’infraction. En effet, d’après la
règle de légalité des infractions et des peines, nul ne peut être poursuivi du chef d’une infraction
et puni d’une peine qui ne sont pas expressément prévues par la loi. Chaque infraction a son
propre élément légal.
L’élément matériel est le comportement (commission ou omission) par lequel se manifeste l’in-
fraction. Chaque infraction se caractérise par un élément matériel qui lui est propre.
L’élément moral désigne l’aspect psychologique de l’infraction. C’est l’intention coupable
(volonté frauduleuse, mauvaise foi, etc.) avec laquelle l’auteur de l’infraction agit. Sauf excep-
tions (coups et blessures involontaires, etc.), l’élément moral est exigé dans toute infraction.
En l’espèce, en acceptant les acomptes que lui a versés Mme Snobi, M. Enplan ignore la confu-
sion faite à son sujet par cette dernière. Il n’a donc pas d’intention malicieuse. Faute d’élément
moral dans l’attitude de M. Enplan, celui-ci ne commet aucune infraction et n’est pas pénale-
ment punissable, contrairement à ce que pense Mme Snobi.
Remarquons que Mme Snobi pourrait peut-être, mais au plan civil, demander la nullité du contrat
qui la lie avec M. Enplan en invoquant une erreur déterminante dans son consentement (erreur
sur la personne du cocontractant).
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Introduction au droit • Série 4
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UE 111 • Introduction au droit
Annexes
• Sur le droit de la responsabilité :
Annexe 1 : Sur la responsabilité civile des associations sportives du fait de leurs membres
(responsabilité civile du fait d’autrui) : Cass. ass. plén., 29 juin 2007, Sté La Sauvegarde
c/ Marcos ; JCP édition Entreprise et affaires, n° 40 du 4 octobre 2007, 2 198 p. 21, note
Christophe RADÉ.
• Sur le droit des entreprises en difficulté :
Annexe 2 : Marielle MARTIN, « La sauvegarde financière accélérée : nouvelle « procédure col-
lective » », Revue Française de Comptabilité, n° 441, mars 2011, p. 9.
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Annexe 1
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Annexe 2
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Index
Action publique 27 Infraction instantanée 20
Administrateur judiciaire 46 Juge-commissaire 46
Alerte 38 Légitime défense 33
Amnistie 31 Lien de causalité 14
Arme 30 Liquidation judiciaire 56
Auteur 24 Mandataire ad hoc 40
Bande organisée 30 Mandataire de justice 46
Causes d’exonération 15 Mandataire judiciaire 47
Cessation des paiements 35 Ordre de la loi (fait justificatif) 32
Coauteur 24 Paiement volontaire des amendes 31
Comité de créanciers 49 Peine 28
Commandement de l’autorité légitime (fait Période suspecte 54
justificatif) 32 Placement sous surveillance électronique
Complice 24 mobile 28
Composition pénale 28 Préméditation 30, 31
Conciliation 41 Prescription de la peine 31
Contrainte 32 Producteur 10
Contraventions 19 Produit 11
Cour pénale internationale 26 Rapport de gestion 36
Crime 20 Recel 24
Délit pénal 20 Récidive 29
Dispense de peine 31 Redressement judiciaire 51
Dommage 14 Régime général de la responsabilité du fait
Effraction 30 des choses 9
Élément légal 20 Régime spécial de la responsabilité du fait
Élément matériel 21 des choses 10
Élément moral 22 Réhabilitation 31
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UE 111
Devoir 6
Introduction au droit
Année 2013-2014
À envoyer à la correction
Auteur : Marielle MARTIN
Nota Bene
Ce devoir est conçu pour être traité au seul moyen de la série 4 à laquelle il se rapporte. Les notions
traitées antérieurement sont évidemment supposées acquises.
La SARL « Pasinaive » est immatriculée au RCS depuis quinze ans et, spécialisée dans la fabrication
d’ustensiles de cuisine, elle a vu son chiffre d’affaires et ses bénéfices progresser constamment jusqu’à
ces deux dernières années durant lesquelles ses clients les plus fidèles (grands restaurants,…) ont cessé
de s’approvisionner auprès d’elle et se sont tournés vers l’une de ses concurrentes : la SA « C’Juteux ».
Ne trouvant d’abord aucune raison pour expliquer cette situation, la SARL « Pasinaive » vient de décou-
vrir le rôle qu’a joué à cet égard M. Jenprofite, l’un de ses salariés depuis cinq ans.
En effet, il est maintenant avéré que ce dernier, chargé de la comptabilité de la SARL, s’est mis, voilà un
peu plus de deux ans, à utiliser les informations qu’il savait confidentielles sur la clientèle de celle-ci, pour
les vendre en secret à la SA « C’Juteux » ; laquelle a alors disposé de renseignements lui permettant de
faciliter la prospection des clients concernés.
La SARL « Pasinaive » compte assigner en justice M. Jenprofite auquel elle reproche d’avoir ainsi com-
mis le délit pénal d’abus de confiance.
Cependant, M. Jenprofite pense qu’il n’a pas commis ce délit.
A-t-il raison ?
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Répondre aux six questions posées à la suite des extraits de la décision de justice ci-après
reproduite :
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Introduction au droit • Devoir 6
•••/••• que l’assureur fait observer à juste titre que le formulaire de souscription du contrat AREP dont se prévaut
Mme Y…, qui constitue le seul document probant qu’elle produit, mentionne qu’elle reconnaît avoir reçu les
statuts et une note d’information qu’elle n’a pu produire, ainsi que l’avertissement, mis en évidence dans un
paragraphe de l’imprimé, sur fond bleuté « Responsabilité de la société et du souscripteur » immédiatement
avant les signatures, que la proposition n’est pas le contrat définitif, l’assureur s’engageant à faire parvenir
celui-ci au souscripteur dans le délai de deux mois maximum, le souscripteur s’engageant de son côté à le
prévenir à son siège social s’il n’a rien reçu au-delà de ce délai ; qu’il est constant que Mme Y… qui se
présente dans ses conclusions comme retraitée des services fiscaux de la Lozère, ce dont on déduit que le
formalisme contractuel rappelé dans le formulaire de souscription de la proposition de contrat signé le
16 juillet 1997 ne pouvait excéder ses capacités de compréhension des étapes et garanties de la procédure
de souscription à ce contrat d’assurance vie, ne s’est jamais préoccupée ou étonnée de l’absence de retour,
dans les deux mois, du contrat d’assurance après acceptation de la proposition, alors que la somme versée
comptant par chèque avait été encaissée ; qu’elle n’a pas davantage prévenu la société à son siège social
qu’elle n’avait rien reçu à l’expiration de ce délai, ce qui ne pouvait que susciter l’interrogation d’un épar-
gnant même profane qui, de surcroît, s’était engagé en souscrivant à la proposition d’assurance de prévenir
l’assureur s’il ne recevait pas dans les deux mois le contrat ; que l’assureur oppose donc à juste titre à
Mme Y… qu’elle ne peut prétendre avoir cru légitimement à l’étendue des pouvoirs de M. X… et que les
circonstances l’autorisaient à ne pas vérifier les limites exactes de ces pouvoirs mais qu’elle a agi avec une
légèreté anormale et coupable, malgré les précautions prises par la société d’assurances pour rappeler le
respect de la procédure lors de la souscription du contrat dans les énonciations et avertissements du for-
mulaire de proposition ; que […] par ailleurs […] lorsque Mme Y… a été entendue dans le cadre de l’infor-
mation pénale ouverte contre M. X…, elle a déclaré le 28 septembre 2004 que celui-ci lui avait fait plusieurs
versements « en liquide », qu’elle avait retiré en 2001 les intérêts de 15 000 francs, en décembre 2001
4 500 francs et en avril 2002 760 euros, ce qui ne pouvait correspondre même pour un profane à un mode
de gestion normal d’un contrat d’assurance vie régulièrement souscrit, et que lorsqu’elle avait saisi le tribu-
nal de son action elle était restée taisante sur ces versements en espèce qui n’ont été révélés à l’assureur
que lorsqu’il a eu communication de la procédure pénale ; que la responsabilité de l’assureur, en sa qualité
de mandant de M. X…, tirée de l’application du Code des assurances, ne peut donc être retenue en
l’espèce ;
Qu’en statuant par de tels motifs, impropres à établir qu’à la date de la conclusion du contrat et de la remise
des fonds, Mme Y… ne pouvait légitimement croire que M. X… n’agissait pas à l’occasion de ses fonctions
de mandataire de l’assureur, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 14 juin 2011, entre les parties, par la cour
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d’appel de Nîmes ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant
ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Montpellier ; […].
Pour information
Extraits de l’article L. 511-1 du Code des assurances :
« I. – L’intermédiation en assurance ou en réassurance est l’activité qui consiste à présenter, propo-
ser ou aider à conclure des contrats d’assurance ou de réassurance ou à réaliser d’autres travaux
préparatoires à leur conclusion. […].
[…]
III. – Pour cette activité d’intermédiation, l’employeur ou mandant est civilement responsable, dans
les termes de l’article 1384 du Code civil, du dommage causé par la faute, l’imprudence ou la négli-
gence de ses employés ou mandataires agissant en cette qualité, lesquels sont considérés, pour
l’application du présent article, comme des préposés, nonobstant toute convention contraire.
[…]. »
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UE 111 • Introduction au droit
TRAVAIL À FAIRE
1. Par quelle opération et en quelle qualité M. X…, l’assureur et Mme Y… se sont-ils retrouvés liés le
16 juillet 1997 ?
2. Quelle est la cause du préjudice dont Mme Y… affirme être la victime ?
3. À qui Mme Y… a-t-elle demandé réparation de son préjudice et sur quel fondement ?
4. Le régime de responsabilité invoqué par Mme Y… est-il applicable en matière d’intermédiation en
assurance ?
5. Par quels arguments l’assureur tente-t-il en l’espèce d’échapper à cette responsabilité ?
6. À qui et pour quel motif la Cour de cassation donne-t-elle raison dans l’arrêt étudié rendu le 7 février
2013 ?
Outre le traitement judiciaire des difficultés des entreprises, quel est l’autre aspect du droit des entre-
prises en difficulté ?
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