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CONTRASTE ARTIFICIELS

HISTORIQUE
Dès la découverte des rayons X par Röntgen en 1895, est apparue la nécessité de modifier le contraste spontané des organes du
corps humain par des produits de contraste (PC). L'opacification du tube digestif se développe très tôt ; dès 1896, Cannon introduit
le subnitrate de bismuth qui se révèle toxique et est rapidement abandonné ; puis Bachem et Gunther en 1910 emploient le sulfate
de baryum qui s'impose par son innocuité totale et son faible prix ; il n'a pas été remplacé depuis.
L'opacification vasculaire se développe sous l'impulsion des urologues Voelker et Von Lichtenberg en 1906, qui réalisent
l'opacification rétrograde des voies urinaires par des solutions de métaux lourds. A partir de 1920, de nombreuses voies de
recherche se développent en uro-angiographie. Les progrès passent par la découverte des dérivés de la pyridone, mono- puis di-
iodés, utilisés jusqu'en 1950. En 1953, Wallington synthétise les premiers composés tri-iodés, l'iodohippurate de sodium, qui
préfigure les PC uro-angiographiques modernes. Avec le diatrizoate, synthétisé par Hope en 1955, naît le premier PC ionique tri-
iodé bien supporté et encore employé à ce jour. L'opacification IV ne se développe vraiment que depuis 1953, avec les sels de
l'apidione et de l'acide ioglycamique.
La découverte des produits huileux permet à Sicart et Forestier, en 1921, de réaliser la première myélographie avec une huile
d'œillette iodée, le Lipiodol. Ils sont maintenant remplacés dans la plupart des applications par les PC hydrosolubles, et en
bronchographie par une suspension aqueuse, l'Hytrast.
Les gaz sont utilisés très tôt pour leur contraste négatif : l'arthrographie à l'air est pratiquée par Robinson en 1905 ; la première
ventriculographie gazeuse est réalisée par Dandy en 1918. Actuellement, la place des contrastes gazeux est très limitée.
LES CONTRASTES ARTIFICIELS
Le corps humain représente une structure hétérogène ; l’absorption des rayons X est modulée suivant les tissus traversés ; il
en résulte une image hétérogène.
Il existe quatre densités fondamentales pour quatre degrés d’absorptions des RX, qui croissent progressivement :
 Le gaz ;
 La graisse ;
 L’eau ;
 Le métal.
Deux structures de même densité ne sont pas séparément individualisées : les cavités pyéliques contenant l’urine et le
parenchyme rénal ne seront analysées séparément que grâce à un produit de contraste.
Produit de contraste :
Ce produit de contraste permet de faire varier la densité radiale d’une structure qui peu devenir :
 Une densité radiale plus faible, généralement avec un gaz (contraste négatif).
 Une densité radiale plus élevée par adjonction d’un corps d’un nombre atomique élevé (l’iode, sulfate de baryum), dont
l’absorption est supérieure aux tissus et aux viscères (contraste positif).
NB :
* Les deux techniques peuvent être usitées simultanément ; le choix du produit de contraste est fonction de l’organe et de la région
à explorée.
* Pour dissocier les éléments d’un territoire relativement étendu, on préfère le contraste négatif (gazeux), celui-ci transparent,
permet d’apprécier la topographie de l’organe à étudie et les structures avoisinantes.
* Les structures anatomiques de petites dimensions (les vaisseaux en particulier) nécessitent un produit de contraste dense, le
choix se porte sur un contraste positif.
* Pour le tube digestif qui est creux, l’étude du relief est indispensable avec un double contraste (négatif et positif) pour mettre en
évidence le relief muqueux.

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1- CONTRASTE CLAIR : Certain gaz sont utilisable en radiologie :
 L’air et l’azote (se résorbent vite) ;
 Le gaz carbonique, l’oxygène ‘se résorbent lentement.
Les gaz permettent :
 Compléter la réplétion gazeuse d’un organe creux contenant déjà de l’air, insufflation du tube digestif au cours du doble
contraste ; le gaz est administré per os (la bouche) pour l’étude de la partie supérieure du tube digestif et par une sonde
ou par des boissons effervescentes pour la partie inferieure.
 Apprécier les dimensions et la morphologie d’une cavité virtuelle (péritoine, plèvre péricarde) ;
 Dissocier les éléments d’une région anatomique (le pneumopéritoine, individualiser les surrénales et les reins) ;
 Crée un contraste négatif entre deux éléments de même densité radiologique (encéphalographie gazeuse, arthrographie
gazeuse…..).
Tous les contrastes gazeux peuvent engendrer certains accidents :
 Perforation à partir d’une insufflation exagérée du tube digestif ; celle-ci doit être prudente et contrôlée.
 Introduction de germes pathogènes par de l’air non stérile.
2- CONTRASTE OPAQUE : Substance introduite dans l’organisme pour rendre visible les organes creux, les vaisseaux, les
cavités excrétrices….
Deux types d’opacifiants à base de corps à poids atomique élevé :
 Le sulfate de baryum ;
 L’iode.
2-1 LE SULFATE DE BARYUM  (LA BARYTE OU LE BARYUM) :
 Est utilisé sous forme de sulfate, très insoluble dans l’eau et les milieux de PH variés de l’estomac et de l’intestin ; ce sel
n’est pas absorbé par la muqueuse intestinale ;
 Il permet l’opacification du tube digestif ;
 Il est présent sous forme de poudre ou de substance aqueuse ;
 Certaines adjonctions augmentent sa viscosité ou son adhérence ; d’autre rendent son ingestion plus agréable (vanille,
café…).
Accidents :
 Le passage du sulfate de baryum accidentel dans le sang, peut entrainer des embolies graves par insolubilité ;
 Il peut provoquer des asphyxies, collapsus en cas de pénétration accidentelle dans les branches, le médiastin ou le
péritoine.

2-2 L’IODE : C’est la classe la plus importante des produits de contraste, il est très utilisé, car sa tolérance est bonne ; il est soluble
dans l’alcool et l’éther, mais insoluble dans l’eau.
Il existe trois sous groupe principaux :
a. Les produits iodés hydrosoluble à élimination rénale : La concentration en produit Iodé peut aller jusqu’à 76% ;
Initialement utilisés pour l’appareil urinaire, ils sont indiqués pour l’appareil cardio-vasculaire, génital, locomoteur et même dans
l’exploration digestif ; Quelque soit le mode d’administration (artériel ou veineux) ils sont éliminés par les reins.
b. Les produits iodés à élimination biliaire : Les voies biliaires peuvent être opacifiées per os (biligraphie orale) ou par voie
parentérale (biligraphié veineuse).
c. Les huiles iodées : Normal, fluide ou ultra-fluide, les huiles ne sont pas résorbable (insolubles) ; elles sont utilisées pour
l’opacification du canal rachidien, des voies lymphatiques et les bronches à noter qu’elles ne sont jamais introduite par voie
artérielle ni veineuse.

2-3- LA GASTROGRAPHINE :
 Pour les urgences digestives, c’est un produit de contraste iodé hydrosoluble (miscibilité extrême à l’eau, aux liquides de
sécrétion gastrique au du grêle).
 Pendant les occlusions du grêle, le sulfate de baryum ne progresse que jusqu’au niveau supérieur du liquide en rétention,
en amant de l’obstacle, alors que la gastrographine progresse au-delà de cet obstacle, par dispersion dans le liquide de
stase, jusqu’à la lésion qu’elle visualise.
 La fluidité favorise l’exploration des fistules étroites ou des sténoses serrées, œsophagiennes en particulier.
 Elle permet l’obtention d’une mucographie très fine dans la recherche des varices.
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CONDUITE A TENIR DEVANT LES ACCIDENTS DUS AUX PRODUITS DE CONTRASTE
1. Intérêt de l’interrogatoire :
 Recherche d’une allergie ;
 Recherche d’un incident antérieur à l’occasion de l’injection d’un produit de contraste ;
 Traitement préventif éventuel (corticoïde, antihistaminique).
2. Nécessité absolue du contrôle de la tension artérielle :
 Avant, pendant et après l’injection du produit de contraste ;
 Injection du produit de contraste toujours en sur patient couché.
3. Nécessité de conserver une voie veineuse :
 Pendant la durée de l’examen pour intervention en cas d’urgence ;
 Maintenir le patient sous surveillance médicale, après l’injection du produit.
INCIDENTS
Symptômes : Traitement
- Leger malaise, nausée, - Arrêter l’injection
- Vomissement, petite oppression - Contrôler pouls et tension artérielle.
discrète.

REACTION GENERALE PEU GRAVE


SYMPTOMES : TRAITEMENT :
- Malaise angoisse ; - Deux ampoules de solumedrol en IV.
- Nausée, bouffée de chaleur ; - Une ampoule à 50mg de phénergan en IV ou IM.
- Toux et urticaire généralisée, - L’oxygénothérapie.
- Pouls et T.A peu modifiées.

ASSOCIATION DE SYMPTOMES

Symptômes respiratoires Symptômes cardio-vasculaires Symptômes neurologiques


- Tachypnée ; - Le patient est en collapsus ; - Phénomène des la main de la
- Dyspnée ; - Chute de la tension ; coucheuse ;
- Crise d’asthme ; - Tachycardie ou bradycardie ; - Crise convulsives.
- Œdème de la glotte. - Angoisse extrême. - Le traitement : une ampoule de
gardénal en IM

TRAITEMENT
1 Oxygénothérapie
2 Corticoïde : Hydrocortisone (HHC) en IV ;
3 Perfusion : pour l’abord veineux avec du sérum Glucosé ou salé sous contrôle de la tension ;
4 Transfusion sanguin dans les cas très grands collapsus, faire passer du sang ;
5 Surveillance du patient jusqu’à la récupération totale.

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