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Comment trouver une idée d'affaire valable ?

1. DE L’IDÉE INITIALE À L’OPPORTUNITÉ D’AFFAIRES :

L’idée est personnelle et peut survenir dans différentes circonstances de la vie personnelle et/ou
professionnelle. Elle peut être stimulée, provoquée ou venir spontanément. L’idée peut trouver sa place, ou
pas, dans un environnement donné, elle peut contribuer à créer plus ou moins de valeur. L’opportunité est
reliée à un environnement, à un marché. L’opportunité, c’est en quelque sorte une idée acceptée. Le
passage de l’idée initiale à l’opportunité de création ou de reprise d’entreprise n’est pas toujours un long
fleuve tranquille. Ce passage peut être dénommé validation de l’idée ou évaluation de l’opportunité.

2. Rôle et origine des idées dans un projet entrepreneurial  :

La première chose qui nous semble importante quand on évoque l’idée dans le contexte de l’entrepreneuriat
consiste à évacuer le mythe de l’idée géniale ou de la« meilleure idée ». Les observations sur de nombreux
cas de créations d’entreprise nous ont montré que :

–Une bonne idée n’est rien d’autre qu’un outil entre les mains d’un individu ou d’une équipe. Ce n’est pas
l’idée qui est l’ingrédient principal, mais le travail qui peut être fait à partir d’une idée.

–Les bonnes idées ne sont pas forcément de bonnes opportunités : cela dépend de l’individu, du temps et
des ressources disponibles, du moment et probablement de la chance.

Chaque jour, n’importe qui peut avoir en tête beaucoup d’idées, mais les idées sont volatiles et pour qui
envisage de les exploiter, il est utile de mettre en place quelques moyens simples pour ne pas les oublier.
Un carnet et un crayon toujours disponibles et à portée de main constituent vraisemblablement le moyen le
plus efficace. Ceci étant dit, quelles sont les sources et l’origine des idées ?

De multiples voies peuvent être empruntées. Néanmoins, deux canaux, non exclusifs, se dégagent et sont
reliés à des choix préliminaires. On peut se mettre en quête systématique d’idées et/ou s’organiser pour
capter les idées émergentes. La recherche systématique peut consister à se placer dans les bons réseaux et
fréquenter les bons acteurs. Un individu intéressé par la reprise d’entreprise peut, par exemple, nouer des
contacts utiles avec des organisations professionnelles, des banquiers, des administrateurs judiciaires, des
associations de repreneurs, des notaires, etc. Une personne qui a l’intention de créer peut participer à des
créations, aider des créateurs, s’orienter en tant que salarié, dans un premier temps, vers des secteurs
professionnels et des emplois reliés à la création d’entreprise. Il est possible, dans une entreprise, de rester à
l’affût des situations d’essaimage ou d’aller dans des entreprises qui le pratiquent.

Capter les idées émergentes implique l’existence, l’acquisition et le développement de capacités d’écoute et
d’observation. Les idées viennent presque naturellement à celui qui sait observer et remettre en question ce
qui l’entoure, qui est attentif à des besoins non encore ou mal satisfaits, à celui également qui sait tirer
partie des rencontres et des découvertes fortuites. En résumé, il faudrait développer une capacité à « faire
l’éponge » pour absorber un maximum d’informations et d’idées, avant de faire le tri ou de laisser opérer
une décantation.
Les lieux où il est possible de trouver des idées sont par définition tous les milieux de la vie personnelle et
de la vie professionnelle. Les passions, les loisirs, les hobbies, la vie quotidienne et familiale peuvent offrir
des occasions. L’entreprise dans laquelle on travaille, les contacts et échanges avec des clients ou des
fournisseurs sont également des lieux féconds. Les projets et les stages d’étudiants, les laboratoires de
recherche. Le plus difficile n’est donc pas d’avoir une idée, quand on veut devenir entrepreneur, mais
plutôt de savoir où se trouvent les idées et comment elles peuvent être capturées. Et aussi de savoir ce
qu’on peut en faire.

3. Ce qu’est une opportunité d’affaires :

Par opportunité d’affaires, nous entendons tout aussi bien une opportunité de création d’entreprise (ou
d’activité), de reprise d’entreprise (ou d’activité) ou de développement d’une innovation dans une
entreprise existante.

Une opportunité d’affaires peut être définie par la possibilité qu’un projet présente d’aboutir à une activité
créatrice de valeur, rentable et dotée d’un potentiel de développement ou de pérennisation, compte tenu de
l’opportunité de marché et des ressources mobilisables par l’individu.

L’opportunité dépend donc :

–de l’individu (envies, motivations, valeurs, compétences, connaissances, relations et moyens financiers)

–de l’environnement (les « choses à faire », l’accessibilité, l’hostilité, les potentialités et la solvabilité)

–de l’accès aux ressources (disponibilité, coûts d’acquisition et d’utilisation)

–du temps nécessaire pour dimensionner le projet, estimer les ressources nécessaires et les obtenir.

À cet égard, on peut dire que les opportunités, comme les projets, naissent et se construisent dans la zone
de cohérence de la Configuration Stratégique Instantanée Perçue (cette dernière croise, en effet, différentes
perceptions qui portent sur des aspirations, des possibilités existantes dans un environnement et des
ressources possédées.

4. L’évaluation des opportunités :

L’opportunité est souvent présentée de la façon suivante :

Opportunité = idée(s) + créativité entrepreneuriale

L’opportunité d’affaires est construite à partir d’une idée initiale qui va être confrontée à un
environnement, à des besoins, à des comportements et à des possibilités. Cette idée de départ, en toute
logique, n’est pas forcément celle sur laquelle sera fondée l’opportunité finale. Il faut voir l’idée initiale
comme un matériau déformable qui peut prendre (presque) une infinité de formes. Parmi ces formes,
quelques-unes peuvent s’avérer être de bonnes opportunités pour l’individu.

Le point de départ de la démarche que nous préconisons est donc de ne pas s’arrêter et se bloquer sur l’idée
initiale, mais d’engager, le plus tôt possible, une démarche de créativité autour de la première idée, pour
pouvoir explorer le champ des opportunités possibles, de façon à ce qu’il soit le plus large et le plus fécond
possible.

Deux conséquences doivent alors être envisagées :

– Au début du processus d’évaluation, il va falloir accepter de « sortir des rails », de ne pas


s’autocensurer et d’agir sur quelques blocages mentaux éventuels,
– Au même moment, il faudra déconstruire l’idée initiale autour de ses éléments clés et la recomposer
pour identifier de nouvelles combinaisons et alternatives en étant guidé par l’intention de vouloir changer
des choses et imaginer des produits et des systèmes qui n’existent pas ou pas de cette façon-là.

 Quelques blocages mentaux à lever :

– il existe une bonne solution

–ce n’est pas logique

–il faut suivre les règles (ou l’avis des experts)

–il faut éviter l’ambiguïté

–ce n’est pas mon domaine

–je ne suis pas créatif

–errer est une perte de temps

–etc.

5. Déconstruction et recomposition de l’idée initiale :

L’idée de base contient, en germes, les éléments du futur projet et de l’éventuelle opportunité. Il
convient de se poser quelques questions simples comme celles-ci : Cette idée peut-elle réellement créer
de la valeur ? Pour qui (utilisateurs, clients, prescripteurs) ? Où ? (dans quel environnement, dans quel
marché) ? Quels sont les principes et/ou les mécanismes de création de la valeur (des compétences, des
ressources, une technologie nouvelle…) ? Dans toute idée de base, un peu élaborée, il est possible de
repérer un ou des éléments centraux qui donnent toute son originalité et toute sa force à l’idée.
La démarche de créativité doit s’appliquer autour de ces éléments, pour essayer d’identifier :
– d’autres applications de la technologie ou du savoir-faire
–d’autres marchés ou segments de marché
– d’autres technologies et compétences

De façon à rechercher de nouvelles alternatives, de nouvelles combinaisons dans le but de valoriser


l’opportunité de manière optimale (pour les autres et pour l’entre- preneur) afin de repérer la meilleure
opportunité d’affaires possible.

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