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2006-2007
J.-P. Chauchard,
Professeur à la faculté de droit de Nantes
J.-Y. Kerbourc’h,
Professeur à l’Université de Haute-Alsace
Séance n° 6
Les conflits collectifs du travail (I) :
Le droit de grève
1. – Documents reproduits
- Les revendications professionnelles : Cass. soc., 2 février 2006, CGE, JCP S 2006, 1182, note R.
Vatinet (à propos de l’astreinte, note non reproduite).
- Salariés grévistes, nombre : Cass. soc.,13 novembre 1996, Dr. soc. 1996, p. 1108, obs. J.–E. Ray
(non reproduites).
- Arrêts de travail répétés : Cass. soc., 25 février 1988, Bull. civ. V, n° 133.
- Préavis : Cass. Ass. Plén., 23 juin 2006, Dr. soc. 2006, p. 935, obs. E. Dockès (non reproduites).
B. – La grève et le salaire
- Abattements :
Cass. soc., 20 février 1991, Dr. soc. 1991, p. 474.
Cass. soc., 28 octobre 1997, RJS 12/1997, n° 1416.
- Manquement de l’employeur :
Cass. soc., 5 janvier 2005, RJS 3/2005, n° 308.
Cass. soc., 21 mai 1997, RJS 5/1997, n° 854.
- Grève et services publics : CE, 15 mai 2006, JCP S 2006, 1699, note R. Vatinet (non reproduite).
- Amélioration du dialogue social et prévention des conflits à la SNCF (protocole du 28 octobre 2004)
2. – Thèmes de discussion
3. – Bibliographie
• Chorin (J.), « La grève dans les services publics – Quelques questions d’actualité », Dr. soc.
2003, p. 567.
• Cristau (A.), « Grève et force majeure : une occasion manquée ? », Dr. soc. 2000, p. 404.
• Dockès (E.), « La finalité des grèves en question », Dr. soc. 2006, p. 881.
• Le Pors (A.), « Service minimum : du bon usage du droit », Dr. Ouvr. 2004, p. 514.
• Mandelkern (rapport de la commission), Continuité du service public dans les transports
terrestres de voyageurs, juillet 2004, Liaisons soc., V, n°34/2004, 6 août 2004.
• Olszak (N.), « Le service minimum dans les transports publics », D. 2005, p. 525.
• Radé (C.), « Exercice du droit de grève et négociation collective », Dr. soc. 1996, p. 37 ;
« Grèves et services publics : le droit pour chaque syndicat de déposer son propre préavis »,
Dr. soc. 2004, p. 381.
• Savatier (J.), « Un salarié isolé peut-il user du droit de grève à l’appui d’une revendication
professionnelle », RJS 1/1997, p. 8.
• Souriac (M.-A.), « Conflits du travail et négociation collective, quelques aspects », Dr. soc.
2001, p. 705.
• Véricel (M.), « L’exercice normal du droit de grève », Dr. soc. 1988, p. 672.
• Waquet (Ph.), « La grève, les mouvements illicites et l’abus du droit de grève », RJS 3/1995,
p. 139 ; « La grève dans les secteurs publics », RJS 4/2003, p. 275.
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Cass. soc. 2 février 2006 n° 331 FS-PB, Cie générale des Eaux et a. c/ Syndicat Force Ouvrière
et a.
Qu'en statuant comme il l'a fait, sans répondre aux conclusions de Mme Direr qui faisait valoir qu'elle
avait cessé le travail le dimanche 26 avril 1992 pour appuyer des revendications tendant à
l'augmentation de son salaire, et que l'exercice du droit de grève, ne pouvait être, sauf faute lourde,
sanctionné par l'employeur, le conseil de prud'hommes n'a pas donné de base légale à sa décision au
regard du premier et du deuxième des textes susvisés et n'a pas satisfait aux exigences du dernier :
Par ces motifs : Casse et annule...
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 20 novembre 2003), rendu en matière de référé, que le syndicat
des pilotes d'Air France (SPAF) de même que plusieurs autres syndicats de pilotes de ligne ont
déposé un préavis de grève pour la période comprise entre le 2 février 2003 à 0 heure 01 et le 5
février à 23 heures 59 ; que M. Le X..., président du SPAF, a effectué, en qualité de commandant de
bord, le vol Paris - Pointe-à-Pitre le 31 janvier 2003 ; que, sans assurer le vol Pointe-à-Pitre - Paris du
2 février 2003 à 23 heures, heure de Paris, compris dans sa mission, il a quitté Pointe-à-Pitre le 1er
février à 23 heures, heure de Paris, comme passager d'un avion qui est arrivé le 2 février à 10 heures
25 à l'aéroport d'Orly où il s'est joint au mouvement de grève déclenché depuis 0 heure 01 ; qu'il a fait
l'objet d'une sanction disciplinaire ; que M. Le X... a, sur le fondement de l'article R. 516-31 du code du
travail, saisi la formation de référé du conseil de prud'hommes d'une action tendant à faire juger que
cette sanction était constitutive d'un trouble manifestement illicite ; que l'arrêt a retenu l'existence d'un
tel trouble ;
que celui-ci a été sanctionné pour un abandon de poste antérieur au déclenchement de la grève ; que,
dès lors, en affirmant "qu'il n'est pas reproché au commandant de bord son retour à sa base
d'affectation comme passager d'un vol parti une heure avant le début de la grève mais les
conséquences de cet acte, à savoir de ne pas avoir assuré le vol Pointe-à-Pitre - Paris du 2 février qui
constituait la deuxième partie de sa rotation", la cour d'appel a tout à la fois dénaturé la portée de la
dite lettre et méconnu les conséquences légales de ses propres constatations, en violation des articles
1134 du code civil et L. 122-40 du code du travail ;
2 / que, après avoir déduit de la dénaturation de la portée de la lettre de sanction que "l'appréciation
du comportement de Michel Le X... ne peut être dissocié de sa participation au mouvement", la cour
d'appel a limité ensuite cette appréciation à la seule question de savoir si l'intéressé avait ou non
commis une faute en n'assurant pas le vol Pointe-à-Pitre - Paris du 2 février après le déclenchement
de la grève, sans s'interroger à aucun moment sur le caractère fautif de l'abandon de poste antérieur ;
que, ce faisant, elle a entaché sa décision tout à la fois d'une méconnaissance des termes du litige, en
violation de l'article 4 du nouveau code de procédure civile, et d'un manque de base légale au regard
des articles L. 122-40 et L. 122-43 du code du travail ;
3 / qu'un acte illicite ne perd pas son caractère d'illicéité du fait qu'il a été commis en vue de
l'accomplissement d'un acte licite ; que, dès lors à supposer que la cour d'appel ait implicitement jugé
que, l'appréciation de l'abandon de poste antérieur au déclenchement de la grève reproché à M. Le
X... ne pouvant être dissocié de sa participation ultérieure au mouvement de grève, la licéité - par
hypothèse - de la participation de l'intéressé à la grève privait nécessairement de tout caractère fautif
l'abandon de poste, elle a alors violé les articles L. 122-40, L. 122-43 et L. 122-45 du code du travail ;
Mais attendu que la cour d'appel a, sans dénaturation ni modification de l'objet du litige,
souverainement retenu que le véritable motif de la sanction infligée à M. Le X... tenait à sa
participation au mouvement de grève ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Mais attendu que le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent ; qu'aucun
salarié ne peut être sanctionné en raison de l'exercice normal de ce droit ; qu'ayant constaté que M.
Le X..., commandant de bord, était chargé d'assurer une rotation d'équipage comprenant deux
services distincts de vol Paris - Pointe-à-Pitre et retour séparés par un temps de repos et qu'il avait
cessé son service après le premier vol, la cour d'appel, sans méconnaître ni la mission spécifique du
commandant de bord et la nécessité d'assurer la continuité des vols résultant du code de l'aviation
civile ni les dispositions du code du travail, a pu en déduire que les sanctions prises contre M. Le X...
étaient constitutives d'un trouble manifestement illicite ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
1 / que même si la grève en escale était licite, abuserait du droit de grève, eu égard aux
responsabilités dont il est investi, le commandant de bord qui n'informe que tardivement son
employeur de sa participation au mouvement collectif, après avoir non seulement dissimulé son
intention d'y participer, mais encore fait croire qu'il assurerait normalement son service ; que la société
Air France faisait valoir que tel était le cas en l'espèce, M. Le X... ayant tu son intention de participer à
la grève bien qu'il eût acheté le billet de retour comme passager avant même d'effectuer le vol du 31
janvier, ayant signé sans réserve son planning par lequel il s'engageait à assurer le vol du 2 février et
n'ayant prévenu son co-pilote (et non d'ailleurs sa hiérarchie) que plus de dix heures après son retour
à Paris et donc moins de quatre heures avant l'heure prévue du vol qu'il devait assurer ; que, dès lors,
en considérant que ces faits, dont elle n'a pas contesté la réalité, ne caractérisaient pas un abus du
droit de grève, la cour d'appel a violé les articles L. 122-40, L. 122-45 et L. 521-1 du code du travail ;
2 / que le risque de désorganisation de l'entreprise suffit à caractériser l'abus d'exercice du droit de
grève peu important que ce risque ne se réalise pas, du fait notamment qu'y a fait obstacle un
événement contingent ; qu'en l'espèce, la société Air France faisait valoir que c'était uniquement par
un heureux concours de circonstances que s'était trouvé sur place, disponible, un commandant de
bord susceptible de remplacer M. Le X... pour assurer le vol Pointe-à-Pitre - Paris et être l'instructeur
du co-pilote, ce qui n'avait pas moins entraîné des remplacements en cascade impromptus et en fin
de compte nécessité l'envoi sur place d'un commandant de bord supplémentaire ; que, dès lors, en
considérant que l'intéressé avait fait part suffisamment tôt de sa défaillance puisqu'il avait pû être
remplacé sur le vol Pointe-à-Pitre - Paris qui avait pu être assuré à l'heure prévue, et en se
déterminant ainsi par un motif rendu inopérant par l'absence de recherche des circonstances qui
avaient permis ce remplacement, la cour d'appel a en toute hypothèse privé sa décision de base
légale au regard des articles L. 122-40, L. 122-45 et L. 521-1 du code du travail ;
Mais attendu qu'ayant exactement retenu qu'il ne pouvait être imposé à un salarié d'indiquer à son
employeur son intention de participer à la grève avant le déclenchement de celle-ci et relevé que la
signature d'un planning de rotation ne pouvait être considérée comme un engagement de ne pas
cesser le travail, puis constaté que M. Le X... avait avisé de son état de gréviste suffisamment tôt pour
permettre son remplacement dans le commandement du vol Pointe-à-Pitre - Paris, de sorte que le
risque de désorganisation de l'entreprise n'était pas caractérisé, la cour d'appel a pu en déduire que
l'abus dans l'exercice du droit de grève n'était pas établi ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Par ces motifs : Rejette…
Cass. soc. 28 octobre 1997, n° 3861 PF, Esposito et autres c/ Blanchard et autres ;
rectificatif Cass. soc. 9 décembre 1997, n° 4997 D.
Attendu que MM. Esposito, Mondet, Pestori, Begnis et Albrieux, salariés de la société Treuil et Grues
Labor ont participé à un mouvement de grève le 9 novembre 1993, du 20 au 25 octobre 1994 et au
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cours des mois de janvier et février 1995 ; que soutenant qu'ils avaient été contraints de recourir à la
grève en raison des manquements de leur employeur à ses obligations, ils ont saisi la juridiction
prud'homale pour être indemnisés de la perte de salaires éprouvée par eux du fait des arrêts de
travail ;
Attendu que les salariés font grief aux jugements attaqués (conseil de prud'hommes de Chambéry, 22
décembre 1995) de les avoir déboutés de cette demande, alors que, selon les moyens, d'une part, le
conseil de prud'hommes doit reconnaître que le salaire d'octobre 1993 a été payé avec retard, ce qui
constitue un manquement à une obligation essentielle de l'employeur ; alors que, d'autre part, en ne
provisionnant pas la prime de fin d'année 1994, l'employeur a contraint les salariés à recourir à la
grève pour faire respecter leurs droits ; alors que, enfin, les journées de grève de janvier et février
1995 étaient justifiées par le non-paiement au 31 décembre 1994 de la prime de fin d'année 1994 ;
Mais attendu que la grève ayant pour effet de suspendre l'exécution du contrat de travail, l'employeur
n'est pas tenu de payer le salaire pendant la période de cessation du travail ; que ce n'est que dans le
cas où les salariés se sont trouvés dans une situation contraignante telle qu'ils ont été obligés de
cesser le travail pour faire respecter leurs droits essentiels, directement lésés par suite d'un
manquement grave et délibéré de l'employeur à ses obligations que celui-ci peut être condamné à
payer aux grévistes une indemnité correspondant à la perte de leur salaire ;
Et attendu, d'abord, que si le conseil de prud'hommes a constaté que la grève du 9 novembre 1993
avait été motivée par le retard du paiement des salaires du mois d'octobre 1993, il a pu décider qu'en
raison des difficultés financières de l'entreprise, qui a été placée sous le régime du redressement
judiciaire le 9 novembre 1993, le manquement de l'employeur n'était pas délibéré ;
Attendu, ensuite, qu'ayant relevé que la prime litigieuse, n'était payable que le 31 décembre 1994 et
qu'en raison du redressement judiciaire, l'administrateur judiciaire n'avait donné son accord que pour
un paiement échelonné en janvier, février et mars 1995, le conseil de prud'hommes a exactement
décidé d'une part, que la grève du 20 au 25 octobre 1994 n'était pas la suite d'un manquement de
l'employeur à ses obligations, d'autre part, que les salariés, avisés dès le 4 janvier 1995 de la décision
de l'administrateur judiciaire, n'avaient pas été contraints de recourir à la grève en janvier et février
1995, pour faire respecter leurs droits ;
D'ou il suit que les moyens ne sont pas fondés ;
Par ces motifs : Rejette les pourvois.
Cass. soc. 21 mai 1997, n° 2170 P, Sté GTP Transports routiers c/ Afonso et autres.
Attendu, selon le jugement attaqué (conseil de prud'hommes de Dax, 13 avril 1995), qu'une grève,
précédée d'un préavis déposé le 2 décembre 1993, a été suivie par des salariés de la société GTP
Transports routiers, faute par eux d'avoir obtenu la suppression de la prime qui leur était attribuée en
fonction du chiffre d'affaires réalisé et son remplacement par un autre système de rémunération ;
qu'un procès-verbal de fin de conflit a été signé le 17 décembre 1993, prévoyant le non-paiement de
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8/26e de mois de salaire au titre des heures de grève ; que M. Afonso et 44 autres salariés grévistes
ont engagé une instance prud'homale pour obtenir le paiement de la fraction des salaires perdue en
raison de la grève, en soutenant que celle-ci trouvait son origine dans une faute de l'employeur ;
Attendu que la société GTP fait grief au jugement de l'avoir condamnée à payer à 45 salariés
grévistes des salaires correspondant à une période de grève, alors, selon le moyen, d'une part, qu'en
décidant que, par principe, une prime liée au chiffre d'affaires incitait les salariés à méconnaître les
règles régissant la durée du travail, et plus spécialement les temps de conduite, sans s'expliquer sur
son mode de calcul et vérifier s'il incitait ou non les salariés à se soustraire aux règles régissant la
durée du travail et les temps de conduite, les juges du fond ont privé leur décision de base légale au
regard des articles L 521-1 du Code du travail, 9 de la loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982 et 14 de
l'annexe 1 « ouvriers » de la convention collective nationale des transports routiers ; alors, d'autre
part, qu'il est exclu qu'un manquement grave et délibéré à ses obligations puisse être imputé à
l'employeur dès lors que celui-ci s'est borné à faire application d'un usage prévoyant une prime, peu
important que cette prime fût ou non licite ; qu'à cet égard, le jugement a été rendu en violation des
articles 1134 du Code civil et L 521-1 du Code du travail ; et alors, enfin, que, faute d'avoir relevé que
le comportement de l'employeur révélait un manquement non seulement grave, mais encore délibéré
à ses obligations, les juges du fond ont, en tout état de cause, privé leur décision de base légale au
regard des articles 1134 du Code civil, L 521-1 du Code du travail et 14 de l'annexe 1 ouvriers de la
convention collective nationale des transports routiers ;
Mais attendu, d'abord, que les juges du fond ont relevé à juste titre que la prime litigieuse était illicite,
en ce qu'elle incitait les salariés, dont la rémunération était proportionnelle au chiffre d'affaires réalisé,
à dépasser la durée normale de travail et les temps de conduite autorisés, contrairement aux
prescriptions de l'article 9 de la loi d'orientation des transports routiers du 30 décembre 1982 et de
l'article 14 de l'annexe 1 de la convention collective nationale des transports routiers ;
Et attendu, ensuite, qu'ils ont constaté que s'il avait accepté de diminuer le montant de la prime, dont
les salariés avaient justement dénoncé l'illicéité, l'employeur persistait à en refuser la suppression
totale et que les négociations qui avaient été ouvertes depuis le mois d'octobre 1992 n'avaient abouti
à aucun résultat ; qu'ils ont ainsi fait ressortir que cet employeur avait manqué de manière grave et
délibérée à ses obligations et que son refus injustifié avait créé pour les salariés une situation
contraignante, telle qu'ils s'étaient trouvés obligés de cesser le travail pour obtenir que les dispositions
légales et conventionnelles précitées soient respectées ;
D'où il suit que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ;
Par ces motifs : Rejette le pourvoi.
soient les préoccupations des salariés et qui ne pouvait décemment être satisfaite ; que la
revendication telle que formulée ne pouvait constituer un préalable à une grève légitime et qu'en
conséquence l'arrêt de travail était illégitime ;
Attendu cependant que la cour d'appel, qui a constaté le caractère professionnel de la revendication
et qui n'a caractérisé aucun abus de la part des salariés, a violé le texte susvisé ;
Par ces motifs : Casse et annule, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 15 janvier 1990, entre
les parties, par la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où
elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
Versailles.
ce cadre, les missions particulières assignées par les autorités administratives ou judiciaires, ne
pouvaient faire usage de leur droit de grève, les ministres n'ont pas excédé leurs pouvoirs ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que la Fédération CFDT des finances et des affaires
économiques n'est pas fondée à demander l'annulation de la décision implicite de rejet résultant du
silence gardé par le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur sa demande en date du
13 avril 2004 tendant à l'abrogation de l'instruction ministérielle du 31 décembre 2003 et de la note du
directeur général des douanes et des droits indirects du 26 janvier 2004 prise pour son application ;
que ses conclusions présentées au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ne
peuvent, par suite, qu'être rejetées ;
Article 1er : La requête de la Fédération CFDT des finances et des affaires économiques est rejetée.