Vous êtes sur la page 1sur 6

Les sources nationales

étatiques du droit du travail

Tous droits réservés à STUDI - Reproduction interdite


Table des matières

Table des matières


I. Les textes constitutionnels 3

II. Les lois, les règlements et les ordonnances 3


A. Rappel ...........................................................................................................................................................................3
B. La loi .............................................................................................................................................................................3
C. Les règlements .............................................................................................................................................................4
D. Les ordonnances ..........................................................................................................................................................4
E. Le Code du travail .........................................................................................................................................................5

III. La jurisprudence 5
A. Les juridictions en droit du travail ...............................................................................................................................5
B. Le rôle de la jurisprudence sociale ..............................................................................................................................6

2 Tous droits réservés à STUDI - Reproduction interdite


I. Les textes constitutionnels
La Constitution du 4 octobre 1958, la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, le Préambule de la
Constitution de 1946 et la Charte de l'environnement forment le bloc de constitutionnalité qui contient les principes
fondamentaux du droit français et notamment les droits sociaux fondamentaux.

Exemple
Liberté du travail
Liberté syndicale
Droit de grève
Droit à la négociation collective
Droit à la protection sociale

Le contenu de ces droits est précisé par d'autres textes, notamment le Code du travail, et parfois par la
jurisprudence.

II. Les lois, les règlements et les ordonnances


A. Rappel
Rappel
Le droit du travail fait partie des matières partagées, pour lesquelles la prise de décision est répartie entre deux
institutions, le Parlement et le Gouvernement.
Rappelons que, dans ces matières, les principes fondamentaux sont déterminés par la loi, donc par la
représentation nationale siégeant au Parlement, alors que les modalités d'application relèvent du pouvoir
réglementaire du gouvernement.

B. La loi
En droit du travail, les principes fondamentaux sont donc déterminés par le Parlement, Assemblée nationale et
Sénat qui se prononcent sur un projet ou une proposition de loi.
Ainsi, en matière de durée du travail, c'est la loi du 19 janvier 2000, dite loi Aubry 2, qui pose le principe d'une durée
hebdomadaire fixée à 35 heures.
De même, c'est la loi du 4 mai 2004 qui a posé le principe de la formation professionnelle tout au long de la vie et
instauré un véritable droit à la formation permettant à chaque salarié de devenir l'acteur de sa formation
professionnelle.
Citons également la loi du 25 juin 2008 portant sur la modernisation du marché du travail qui a institué la rupture
conventionnelle homologuée.
Quant à la loi du 8 août 2016, elle pose le principe selon lequel, en matière de temps de travail, l'accord d'entreprise
prime sur l'accord de branche, même si les règles qu'il prévoit sont moins favorables pour les salariés.

Remarque
Les lois peuvent contenir des dispositions d'ordre public ou impératif que l'on ne peut écarter car elles
s'imposent à tous et des dispositions supplétives qui posent une règle que l'on peut écarter par des dispositions
contraires, par exemple une convention collective de branche ou un accord d'entreprise.
Les lois, les règlements et les ordonnances

De telles dispositions supplétives sont fréquentes en matière de durée du travail.

Exemple
La règle selon laquelle les huit premières heures supplémentaires donnent droit à une majoration égale à 25 %,
les heures suivantes étant majorées à 50 % est une règle supplétive qui peut donc être écartée par une
convention ou un accord collectif d'entreprise ou d'établissement ou, à défaut, une convention ou un accord de
branche.
La règle selon laquelle le taux de cette majoration ne peut pas être inférieur à 10 % est en revanche une règle
impérative qu'aucune disposition particulière ne peut écarter.

C. Les règlements
Dans les matières partagées, la loi ne prévoit pas tout et ce sont les règlements qui définissent les modalités
d'application des décisions prises par le Parlement.
Ces règlements relèvent de la compétence du gouvernement, et peuvent prendre la forme de décrets ou d'arrêtés
ministériels.
Dans les exemples précités, notamment durée du travail et formation professionnelle, de nombreux décrets
d'application sont venus compléter et préciser les règles définies par le Parlement.

D. Les ordonnances
La constitution permet au Gouvernement de légiférer par ordonnances, c'est-à-dire de prendre des décisions qui
relèvent normalement de la compétence du Parlement.
L'objectif de cette pratique est d'agir rapidement, sans les lenteurs de la navette parlementaire et sans le risque de
voir le projet présenté par le Gouvernement modifié par de nombreux amendements des députés et sénateurs.
En droit du travail, la technique des ordonnances n'est pas rare.

Exemple

- Ordonnance du 16 janvier 1982 => passage de 40 à 39 heures et 5e semaine de congés payés


- Ordonnance du 2 août 2005 créant le contrat « nouvelles embauches » (aujourd'hui supprimé)
- Ordonnance du 12 mars 2007 relative à la mise en place du nouveau Code du travail
- Ordonnance du 7 avril 2016 relative au contrôle de l'application du droit du travail qui réaffirme les compétences
et les pouvoirs des agents de l'inspection du travail et qui renforce leurs moyens d'intervention
- Ordonnance du 26 juin 2014 portant simplification et adaptation du droit du travail
- Ordonnance n° 2017-1385 du 22 septembre 2017 relative au renforcement de la négociation collective
- Ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 relative à la nouvelle organisation du dialogue social et
économique dans l'entreprise et favorisant l'exercice et la valorisation des responsabilités syndicales
- Ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017 relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de
travail
- Ordonnance n° 2017-1388 du 22 septembre 2017 portant diverses mesures relatives au cadre de la négociation
collective
- Ordonnance n° 2017-1389 du 22 septembre 2017 relative à la prévention et à la prise en compte des effets de
l'exposition à certains facteurs de risques professionnels et au compte professionnel de prévention.

4 Tous droits réservés à STUDI - Reproduction interdite


La jurisprudence

E. Le Code du travail

Rappel
Un code n'est pas à proprement parler une source de droit, mais une compilation de textes se rapportant à une
même branche du droit et dont l'intérêt est essentiellement pratique.

Le Code de travail est donc, comme les autres codes, un outil de travail qui rassemble les principaux textes relatifs
au droit du travail.

Un nouveau Code du travail a été mis en place le 1er mai 2008 ; il comprend 10 000 articles organisés en 8 parties.
Les articles précédés d'une lettre L sont issus de lois votées par le Parlement, alors que les articles précédés d'une
lettre R ou D sont issus d'un texte réglementaire, donc d'une décision du Gouvernement.

III. La jurisprudence
A. Les juridictions en droit du travail
En droit du travail, les juridictions susceptibles d'intervenir sont nombreuses :
Le conseil de prud'hommes tranche les litiges individuels du travail opposant un salarié et son employeur.

Exemple
- Contestation d'un licenciement ou d'une sanction disciplinaire
- Demande de paiement d'heures supplémentaires
- Demande de dommages et intérêts pour non-respect d'une clause de non-concurrence

Le tribunal judiciaire intervient dans plusieurs hypothèses :


Pour l'ensemble du contentieux électoral, notamment dans les cas suivants :
- Non-respect du protocole préélectoral (voir infra)
- Irrégularités dans l'établissement de la liste des électeurs
- Candidat aux élections professionnelles ne remplissant pas les conditions d'âge ou d'ancienneté
En cas de litige collectif, par exemple litige relatif à l'exercice du droit de grève.
De plus, depuis le 1er janvier 2019, il est également chargé du contentieux de la sécurité sociale qui était
auparavant confié aux tribunaux des affaires de sécurité sociale qui ont été supprimés par la loi de
modernisation de la justice au XXIe siècle.
A ce titre il intervient notamment dans les cas suivants :
- Contestation relative à l'immatriculation ou l'affiliation d'un assuré
- Refus de remboursement de frais médicaux
- Contestation du montant des indemnités journalières

Les juridictions pénales, essentiellement tribunal de police et tribunal correctionnel, interviennent en cas
d'infraction au droit du travail.

Tous droits réservés à STUDI - Reproduction interdite 5


La jurisprudence

Exemple
- Non-respect du SMIC
- Pratiques de harcèlement moral
- Dissimulation d'emploi salarié
- Non-respect des règles de sécurité
- Dépassement des durées maximales du travail

Enfin, les tribunaux administratifs examinent les recours engagés contre les décisions administratives.

Exemple
- Refus de l'inspecteur du travail d'autoriser le licenciement d'un représentant du personnel
- Demande de retrait d'une clause d'un règlement intérieur.

B. Le rôle de la jurisprudence sociale


La jurisprudence joue un rôle important en droit du travail du fait du grand nombre de litiges et surtout de
l'imprécision de nombreuses règles légales.
En effet, le législateur ne peut prévoir toutes les situations susceptibles de se produire, et il arrive donc que les juges
soient confrontés à une règle incomplète ou peu précise, voire même à un véritable vide juridique.
Dans cette hypothèse, ils ont cependant l'obligation de rendre une décision et pour cela doivent compléter, préciser
et parfois interpréter les textes.
Cette interprétation est donc source de droit, notamment lorsqu'il s'agit d'une décision rendue par la Cour de
cassation.

Exemple
Dans certains domaines, la règle applicable est ainsi largement d'origine jurisprudentielle :
- Validité des clauses contractuelles, notamment la clause de non-concurrence
- Notion de cause réelle et sérieuse de licenciement
- Classification des fautes
- Exercice du droit de grève
- Conditions de mise en œuvre de la rupture conventionnelle homologuée.

6 Tous droits réservés à STUDI - Reproduction interdite

Vous aimerez peut-être aussi