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La santé, hygiène et sécurité : clauses relatives aux heures d’ouverture par exemple, conditions
de nettoyage, la sécurité des personnes et autres…
La discipline (nature et échelle des sanctions) : clauses relatives à l’obligation de respect des
horaires, prévenir en cas d’absences ou retard, interdiction d’apporter des objets qui
appartiennent à l’entreprise, conditions d’utilisation de l’ordi ou tel pro…
Le règlement intérieur fixe la nature et échelle des sanctions : avertissements, blâme, mise à pied,
rétrogradation, licenciement pour faute sérieuse, pour faute grave ou faute lourde.
Pour les autres sanctions, le règlement dit que SAUF licenciement qui relève du pouvoir de
l’employeur s’il n’y a pas de sanctions prévues au règlement intérieur, l’employeur ne pourra pas
sanctionner.
Pour la mise à pied, sa durée doit être prévu dans le règlement. A défaut, l’employeur ne pourra
pas, inopposable.
Le règlement intérieur n’a pas à prévoir les fautes. Autrement dit, si le règlement prévoit qu’en cas
d’absence sans autorisation de l’employeur, le salarié sera mis à pied 10jours clause
inopposable au salarié et au juge. Puisque c’est au juge de décider si son absence est une faute.
En revanche, si le règlement prévoit des mesures plus favorables, en principe peut s’appliquer.
Depuis 1945, la CCass affirme que le pouvoir de direction de l’employeur ne lui permet seulement
que de le licencier.
Ces clauses doivent être conformes à l’article L1121-1. Toutefois, le Code du travail rappelle
L1321-3 que le règlement intérieur ne peut pas être contraire au loi et règlement ou conventions
collectives, ne peut contenir de dispositions discriminante des salariés.
Le règlement intérieur rappelle les dispositions relatives aux harcèlement moral ou sexuel, qui
peut mener à une faute et donc au licenciement du salarié. Exemple avec l’arrêt du 23 novembre
2022, concernant le règlement intérieur d’Air France (coupe de cheveux).
III- Contrôle
Depuis 1982, les dispositions du règlement intérieur sont soumises au contrôle de l’Inspecteur du
travail.
Le texte prévoyait initialement que l’employeur devait communiquer le règlement à l’Inspecteur et
que ce dernier n’avait pas de délai pour analyser le contenu. Depuis 2018, procédure de rescrit.
L’article L1322-1-1 prévoit une procédure de rescrit sociale, qui permet à l’employeur de
demander à l’Inspecteur du travail, avant la communication officielle du règlement, de se
prononcer explicitement sur la conformité de toute ou partie de ce règlement.
L’inspecteur du travail va se prononcer et son avis sera ensuite opposable aux salariés et au juge.
Sécurisation pour l’employeur.
L’inspecteur du travail n’a pas de délai précis pour se prononcer sur la conformité. Il va pouvoir
prendre des décisions, il peut demander le retrait de certaines clauses qui sont hors domaine, soit
la modification de certaines clauses qui sont trop générales ou encore l’adjonction de certaines
clauses.
Après la décision de l’Inspecteur, l’employeur va pouvoir faire un recours gracieux auprès du
DREETS contre la décision. Ou bien un recours hiérarchique auprès du Ministère du travail. Après
la décision du ministre, possibilité d’un recours administratif au lieu de la décision de l’Inspecteur.
La question s’est posé si le recours administratif supprimait la possibilité du recours
judiciaire ? Non, le JJ peut se prononcer sur la légalité du règlement dans deux hypothèses :
- Par la voie d’exception devant le CPH, à l’occasion d’une procédure contre une sanction
disciplinaire où le salarié va argument sur la cause de l’illégalité par laquelle sa sanction a
été prise. Toutefois, sa décision n’aura pas d’effet sur la modification du règlement mais
seulement sur les faits en question.
- En l’absence de décision de l’Inspecteur du travail, le JJ peut apprécier la légalité du
règlement intérieur dans son ensemble ou une clause déterminée, et cela aura un effet à
l’égard de tous. La CCass l’a admis en 1992. Dans ce cas, il faut que l’Inspecteur du travail
se soit déjà prononcé.
Section 2 : Le pouvoir disciplinaire
En 1866, pour justifier la sanction on a considéré que le règlement intérieur était un contrat. En
1945, un salarié est sanctionné (= licencié) pour faute alors même qu’il n’y a pas de règlement
intérieur dans l’entreprise.
La CCass admet que le pouvoir disciplinaire est un pouvoir naturel du chef d’entreprise, sous
l’influence institutionnelle. Auj, outre que ce pouvoir soit encadré par les articles L1331-1 et
suivants du Code travail, on le rattache au pouvoir du direction du chef d’entreprise, que
l’employeur tient du contrat de travail. Ce pouvoir de direction lui permet de mettre en œuvre son
pouvoir disciplinaire et règlementaire.
I- L’encadrement légal du champ disciplinaire
A- La notion de faute
La subordination consentie par le contrat de travail, ne peut être limité qu’à la sphère
professionnelle.
Par principe, la faute commise par le salarié en dehors de la sphère professionnelle, en dehors de
son contrat de travail, peut-être une faute grave répréhensible pénalement mais ne peut pas
fonder l’exercice du pouvoir disciplinaire de l’employeur. Ce dernier ne peut sanctionner que les
violations par le salarié de ses obligations contractuelles.
Un salarié a le droit de désobéir à un ordre illicite. Les sphères vie perso et vie pro doivent être
distinguées.
Apres une période trouble, la CCass affirme dans un arrêt du 18 mai 2007, qu’un trouble objectif
ne serait permettre en lui-même une sanction disciplinaire à l’encontre d’un salarié en l’absence
d’un manquement à ses obligations contractuelles.
Si le trouble objectif causé dans sa vie perso, cause un préjudice dans l’entreprise, le salarié
pourra être licencié mais pas pour licenciement pour faute.
Est-ce qu’un fait de la vie perso ne va pas constituer une faute disciplinaire s’il peut être rattaché à
une obligation découlant de son contrat de travail ?
La loi exclue en outre la qualification de faute pour certains actes. Il s’agit des salariés qui aurait
refusé de subir un harcèlement, des salariés dits lanceurs d’alerte. A l’inverse, la loi considère que
sont fautes le fait d’avoir harceler, puisque les salarié harceleurs sont passifs d’une sanction
disciplinaire.
L’insuffisance pro n’est pas une faute. La loi impose une prescription des fautes disciplinaires,
puisque aucun fait fautif ne peut donner lieu à l’engagement de poursuites disciplinaires au-delà
d’un délai de 2 mois.
B- La notion de sanctions
Cette notion de sanctions est prévue par l’article L1331-1 du Code du travail. Cet article est lu
par diverses façons :
- La loi exclue les observations verbales
- Les observations écrites sont assimilées à des observations verbales dès lors qu’il s’agit de
simples remarques.
Ces exclusions de la qualification sanctions, a une importance dans la mesure où la règle non bis
idem s’applique à toutes mesures qualifiées de sanctions. Autrement dit on ne peut pas
sanctionner deux fois un salarié pour la même faute.
La CCass interprète cet article comme toutes mesures prises par l’employeur à la suite d’un
agissement fautif du salarié. C’est-à-dire, une violation de ces obligations contractuelles. De plus,
il faut que cette mesure soit de nature à affecter immédiatement ou non la présence du salarié
dans l’entreprise, sa carrière, sa fonction, sa rémunération.
Vu que le « ou non » porte sur affecter, Alors toutes les mesures prises par l’employeur
pourraient être considérés comme des sanctions. Mais la CCass interprète cet article avec
le « ou non » qui porte sur immédiatement sur la suite.
Si une mesure est qualifiée de sanction, il faut qu’elle respecte le régime légal. Il faut qu’elle soit
prévu dans le règlement intérieur, seul le licenciement et la rupture anticipée du CDD échappent à
cette exigence.
L’employeur a la faculté d’individualiser les sanctions, dans le cadre de son pouvoir disciplinaire et
de l’intérêt de l’entreprise. Toutefois, il n’est pas obligé de sanctionner de la même façon deux
salariés ayant commis la même faute. SAUF, discrimination ou rupture du principe d’égalité.
Il y a une amnistie des sanctions, dans l’application de la règle non bis idem vu supra et de la
distinction de la mise à pied conservatoire ou disciplinaire.
L’article L1335 interdit à l’employeur de reprendre des sanctions prononcées plus de 3 ans avant
l’engagement d’une nouvelle procédure.
La sanction doit être proportionné à la faute, apprécié par le juge. Ex : La faute légère va justifier
une sanction légère.
La prohibition des sanctions pécuniaires, L1331-2 Code du travail et loi de 1932 qui interdit
les amendes disciplinaires. Ces sanctions pécuniaires ont disparu du Code du travail en 1978.
La question en la matière est celle de la rétrogradation (= baisse des fonctions) et suppressions
des primes.
Le CPH vérifie aussi si les faits reprochés au salarié sont de nature à justifier une sanction. Il va
vérifier la proportionnalité faute-sanctions.
Pour former sa conviction, le CPH peut ordonner des mesures d’instructions. En matière de
licenciement ou pas, si un doute subsiste, il profite au salarié.
- La sanction est injustifiée ou disproportionnée, elle sera annulée. Le salarié sera réintégré
dans ses droits.
S’il s’agit d’un licenciement, la sanction n’est pas la nullité de celui-ci mais l’absence de cause
réelle et sérieuse. Donc dommages et intérêts SAUF si le licenciement est fondé sur un motif
illicite par exemple, s’il est discriminatoire. Alors dans ce dernier cas, nullité du licenciement.
NB : Le CPH considère que la sanction est disproportionnée par rapport a la faute, autre que le
licenciement, l’employeur peut à la suite de la nullité de la première sanction en prendre une
autre.
Si rétrogradation, donc modification du contrat de travail, alors le salarié peut refuser la
rétrogradation. Donc, licenciement.
Chapitre 2 : Les bornes dans l’exercice du pouvoir
Section 1 : Le respect des libertés et droits fondamentaux
I- La préservation des droits et libertés
L’article L1121-1 Code du travail « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux
libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la
tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. »
La terminologie juridique en matière de liberté est vaste et donc très riche, les libertés ne sont pas
seulement les libertés fondamentales se sont toutes aussi les libertés civiles, publiques, qu'ils
s'agissent de libertés prévient par un texte international ou la constitution ou encore le code civil.
Le lien de subordination par nature limite les libertés, il n'empêche que l'employeur doit respecter
ces libertés fondamentales dans l'entreprise par exemple en matière de mise en place de moyens
de contrôle des salariés.
Le principe posé par L1121-1 est que la restriction libertés doit être justifiée par la nature de la
tâche à accomplir par exemple de rapport avec la clientèle, par exemple des intérêts légitimes de
l'entreprise, par exemple dans les clauses de non concurrence, par exemple la santé, la sécurité...
de plus la restriction doit être proportionnée, la proportion va s'apprécier par le juge au regard là
encore de l'activité de l'entreprise.
- La vie personnelle :
L'expression vie personnelle remplace depuis le milieu des années 1990, l'expression « vie privée
» ou « extra-professionnelle ». Les comportements dans la vie personnelle du salarié ne peuvent
pas constituer une faute disciplinaire sauf s’il se rattache à une obligation contractuelle. Mais ils
peuvent quelque fois justifier un licenciement des lors que le comportement objectif du salarié a
causé un préjudice dans l'entreprise. La vie personnelle renvoi à la vie privée donc à l'article 9 du
code civil et à l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme. La vie personne c'est
les données personne, l'intimité de la vie privée, le secret des correspondances, le respect du
domicile. Le respect du domicile va poser la question des exigences liées à la vie personnelle et
familiale notamment lorsque les salariés sont en télétravail. Avec l'institution dans le code du
travail d'un droit à la déconnexion qui doit être mise en œuvre dans l'entreprise.
Les cadres dirigeants ont sans doute une obligation de réserve plus importante que les autres
salariés.
- La liberté religieuse :
L’article L1321-3 permet à l’employeur de prévoir un certain nombre d’élément concernant la
neutralité des salariés.
La liberté religieuse peut être avancée pour des demandes d’absences (fêtes religieuses), mais
aussi dans le refus d’exécuter des actes contraires à celle-ci.
De plus, elle est avancée dans le port de signe religieux.
L’affaire qui a occupé la doctrine durant des années, le point de départ est l’arrêt « Baby Lou » de
2014. Pour la CCass, l’employeur peut prévoir dans le règlement intérieur des restrictions en
termes de neutralité religieuse. En cas de refus du salarié de se conformer, il appartient à
l’employeur, de rechercher si contenu des contraintes inhérentes à l’entreprise, il lui est possible
de proposer au salarié un autre poste de travail, que celui qu’elle exerce.
Elle est un élément qui caractérise la vie personnelle.
A- Le principe d’égalité
Le principe d’égalité se trouve dans le Code du travail en application de l’égalité entre les hommes
et les femmes.
Ce principe d’égalité homme-femme a progressivement été remplacé dans la jp par un principe de
travail égal-salaire égal et par la même d’égalité de traitement.
L’égalité de traitement est affirmée par l’arrêt du 23 octobre 1996, selon lequel la règle général
travail égal-salaire égal doit avoir pour conséquence que l’employeur est tenu d’assurer l’égalité
des rémunérations, plus tard devenu l’égalité de traitement, entre tous les salariés de l’un ou
l’autre des sexes, pour autant que ces salariés sont placés dans une situation identique.
Cette égalité de traitement fait que l’employeur ne peut accorder des avantages particuliers à
certains salariés que s’il justifie que tous les salariés placés dans une situation identique peuvent
bénéficier des avantages en question.
Le Code du travail pose des principes d’égalité de traitements, ainsi que des corrections légales,
comme pour les travailleurs handicapés et l’égalité homme-femme.
B- L’égalité hommes-femmes
Le droit français a intégré l’égalité homme-femme grâce à des directives communautaires de
1970.
Cette intégration de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, après plusieurs
décennies, c’est véritable qu’en 2008 que des textes vont être modifiés pour intégrer la jp
communautaire.
En droit interne, l’égalité entre homme-femme s’articule autour de 6 axes :
- Les salaires
- Le recrutement
- Le déroulement de carrière
- Les conditions de travail
- Les obligations familiales
- Les activités directives ou syndicales
Pour essayer d’arriver à cette égalité, invention de l’index égalité. Cela signifie, que tous les ans
les entreprises doivent répondre à un certain nombre d’indicateur et préciser l’écart.
Si non respect de mise en œuvre des atteintes, amende administrative pour les entreprises.
C- L’égalité de traitements
L’interdiction des discriminations posé par les articles L1132-1 et suivants du Code du travail.
Le mot discrimination consiste en une opération illicite, voire pénalement réprimé, qui consiste à
traiter un individu ou groupe d’individus de façon moins favorable de l’une des caractéristiques
énoncées par le Code. La discrimination est la différence de traitement sur un critère interdit.
Des critères qui tiennent à la personnalité, à l’activité du salarié, à ses opinions, à sa situation.
Ces discriminations peuvent être directes ou indirectes. Celle indirecte est visée à l’article L1132-
3-3 al.2 du Code du travail selon lequel constitue une discrimination indirecte, une disposition, un
critère ou pratique neutre en apparence, mais susceptible d’entrainer pour l’un des motifs énoncés
un désavantages particuliers pour des personnes par rapport à d’autres personnes, à moins que
ces dispositions ou critère ne soit objectivement justifié par un but légitime et que les moyens pour
réaliser ce but soit nécessaire et approprié.
Pour avoir discrimination= différence de traitement basé sur l’un des critères interdits, SAUF si
cette différence peut être justifié objectivement par un but légitime et que les moyens nécessaires
pour réaliser ce but soit approprié.
Des règles spécifiques concernant l’action en justice et le droit de la preuve sont définis à l’article
L1134-1 Code du travail. Le salarié présente des éléments de faits laissant supposer l’existence
d’une discrimination directe ou indirecte. C’est à l’employeur de prouver que sa décision est
justifiée par des éléments objectifs étranger à toute discrimination.