INTRODUCTION

Le groupe culturel KROU se répartit en une vingtaine d’ethnies plus ou moins

importantes, dont 6 ethnies pour les KROU du LIBERIA et 15 pour ceux de la
COTE D’IVOIRE. Installés au sud-ouest et à l’ouest de la COTE D’IVOIRE,
l’art KROU est dominé par la pratique des masques notamment chez les wè. Vu
ce constat, une question se pose à nous : quelles sont les formes et significations
de ces masques ? L’analyse à cette question s’articulera autour de deux points
essentiels. Dans un premier temps nous verrons les masques des KROU de
l’OUEST et enfin les masques des KROU du sud-ouest de la COTE D’IVOIRE.

I- LES MASQUES KROU DE L’OUEST

Les masques krou de l’ouest sont composés des masques Wé. Le groupe Wé est
composé : des WOBE et des GUERE et aussi des GOURO.
1- LES MASQUES WOBE

A- Le KOMA
Les masques Wobé sont aux nombres de 18, nous nous attellerons à présenter
quelques-uns.
Le plus illustre des masques Wobé est le masque KOMA : la traduction de son
nom signifie « masque des clairvoyances » sa puissance étant supérieure à celle
de tous les autres. Il est leur chef et sert à dépister les sorciers et à découvrir la
vérité. Il ne s’agit en aucune façon d’un masque porté par les sorciers. (Fig. 1)
B- Le DOUSRI ou DIDISRI
Masque de paix à la fois juge et avocat. Il a pour rôle la découverte de la vérité.
C- Le NIDJOUE
Masque probablement en rapport avec le DIEU messager. Les prières des
hommes doivent obligatoirement passer par lui, car de toutes les divinités, il est
le seul que DIEU écoute.
D- Le BOSO-SIMA
Masque de source chargé de veiller à la salubrité de l’eau de source.

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 E- Le SANTIGBE
Masque de propreté, veille à l’hygiène du village.
F- Le TONHOUSRI
Masque de guerre. Il se transmet de père en fils et joue encore quelque fois un
rôle de juge.
G- GBAPOKE
Masque de chance et de danse.
2- MASQUES GOURO
A- Le ZAOULI
DJELALOUZAOULI, littéralement appelé ZAOULI, fille de Djela. Le
ZAOULI est né dans les années 1950 en pays GOURO. Le peuple Gouro a 7
masques. Le ZAOULI est une danse de réjouissance au cours de laquelle le
danseur s’exprime par des performances et des prouesses. L’artiste doit alors
révéler son talent dans la diversité, l’originalité, la rapidité d’exécution des pas
et des figures qu’il réalise. (Fig. 2)
B- MASQUE FLALI
L’histoire du FLALI est proche de celle du ZAOULI. C’est une danse des
femmes, lors de laquelle le masque se trouve toujours accompagné d’une femme
et ils dansent ensemble. Il peut se danser lors de n’importe quelle occasion. (Fig.
3)
C- Le MASQUE ZAMBLE
Il a été inventé par les GOURO appelé WAN : le ZAMBLE est le seul qui a
toutes les paroles, il est équivalent à un DIEU dont le prête est celui qui fait les
sacrifices, c’est la raison pour laquelle la jeunesse GOURO n’oublie pas
ZAMLE. Lorsque le prête appelle le masque, c’est comme faire une prière pour
que tous aille bien. (Fig. 4)
D- Le MASQUE PAWE
Cette danse de réjouissance a été créée à TIBEITA (25 km de BOUAFLE) dans
les années 1980. Les règles du masque sont simples : il ne faut pas se fâcher
lorsque celui si te provoque, sinon on sent que tu n’as pas un bon cœur. PAWE
est un masque clown très laid car pour lui ce n’est pas la beauté qui compte. Il
représente tous les défauts et prend à parti le public avec dérision. Ce masque
de la raillerie se roule par terre, tombe, rampe… et lorsqu’il arrive les rires
éclatent.

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 E- Le MASQUE GOLI
C’est un masque WAN, cette danse est l’une des plus anciennes de l’ethnie
GOURO. Comme la plupart des masques GOURO, le GOLI est porté comme
nom de personne. Si c’est une femme, elle s’appellera GOLI NAN et si c’est un
homme, ce sera GOLI BI. Lorsqu’une personne portant le nom de GOLI est
malade, le charlatan (guérisseur sans connotation péjorative) annonce que c’est
le masque GOLI qui fatigue la personne, il faut lui dédier un sacrifice afin que la
personne retrouve une vie normale. GOLI est dansé au son des calebasses et un
cor l’accompagne. Ce dernier est le soliste qui communique avec le masque. Son
arrivée a toujours lieu pour les cérémonies. Il ne vient pas uniquement pour le
plaisir : sacrifice, naissance d’un bébé d’un GOLI ou d’un GOLI NAN pour
donner la bénédiction pour l’arrivée de l’enfant. Funérailles de descendance de
GOLI ou masque accompagne le corps.
F- Le MASQUE BAN
C’est le masque sacré du babouin grand amateur de grimace, il vient au village
pour jouer, embrouiller les enfants. BAN se danse lors des grandes funérailles,
d’au moins 2 semaines. Personne ne l’invite, alors il arrive à l’improviste. Son
rôle est d’amuser les gens, les réjouir.
G- Le MASQUE KOLO
KOLO est le premier masque que portent les apprentis danseurs. En effet, ce
masque est réservé aux enfants qui font leurs apprentissages de la danse à
travers celui-ci. Les musiciens sont également des enfants, qui armés de
casseroles, de bassines font sortir le rythme et chantent l’histoire du masque.
3- LES MASQUES GUERE
Comme les WOBE, les GUERE ont produit des masques aux traits puissants
recouverts d’accessoires divers apparaissant durant les funérailles, ils se
caractérisent souvent par un visage triangulaire, une bouche entrouverte, un
grand nez, des yeux tubulaires. Ils portent parfois des cornes.
A- Le MASQUE TEE GLA
Masque de guerre TEE GLA, de 36 cm, surprend par les formes exubérantes du
front et les yeux lenticulaires, prenant la forme d’un bivale entrouvert. Les
éléments importants se projettent vers l’avant : arête nasal et plan buccal massif,
petite joue triangulaire : l’expressivité est totale. (Fig. 5)

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 B- Le MASQUE BLE GLA : MASQUE MUSICIEN
Le masque BLE GLA est un fabuleux masque GUERE (de 31,5cm) soulignant
l’importance du regard, de la parole et de l’ouïe. Une corole de clochette fait
retenir la voix des ancêtres. Ce masque musicien exprime une beauté très
féminine. (Fig. 6)
II- LES MASQUES DES KROU DU SUD-OUEST
Les KROU du sud-ouest sont composé de : Bété, Dida, des Bakwé, des Neyo,
Godié, et Kroumen.
1- LE MASQUE DIDA ET BETE

A- LE MASQUE GYE
Le masque GYE a un poids de 1,5 kg et sa dimension est de 38x20 cm .il est fait
en bois, clous, clochette, fibre végétale. Ce masque appartient aux deux groupes
ethniques. (Fig. 7)
B- LE MASQUE GRE (BETE)
Pour le masque GRE, le poids et les dimensions ne sont pas mentionnés.
Les masques BETE sortent généralement lors des manifestations heureuses ou
malheureuses. Comme il n’existe pas spécialement de fête traditionnelle, les
masques sont sollicités lors des cérémonies de réjouissances ou lors des deuils.
Les masques BETE sortent aussi pendant les jours de grands regroupements
surtout lors des jours de marché communautaire. (Fig. 8)
2- LES MASQUES KROUMEN : MASQUE PHACOCHÈRE
Le masque phacochère a une hauteur de 29 cm
Les masques Krou souvent peints de couleur vive créent dans le village une
terreur qui favorise la communion avec les dangereuses puissances invisibles
que les initiés arrivent à dompter grâce aux rites et aux sacrifices. (Fig. 9)

CONCLUSION
Les masques traditionnels jouent un rôle prépondérant dans l’organisation
sociale et coutumière de la Côte d’Ivoire. Avec cette pluralité ethnique, on note
de nombreux masques différents les uns des autres, du fait de leurs significations
et de leur impact dans la tradition. Ces masques font la fierté de la Côte d’Ivoire.

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 BIBLIOGRAPHIE

- Eberhard fischer uns Lorenz Homberger : Maskengestalteb der guri,

le fenbeinkiiste, muséum rietberg Zürich, 1985,31page

- ANGELE GNONSOA : masques Wè et Dan étude comparative des

styles, juin 1988, 21 pages

- J. GIRARD : dynamique de la société GOUGO, IFAN.DAKAR

- HARTER PIERRE (1993) les masques wé, IN Jean Paul, barbier ( de,
art de la cote d’Ivoire, texte, tome1 ,Genève, musée barbier, Müller
p184_221

- KOFFI KONAN : masques en côte d’Ivoire : recherche décorative

INSAAC : ABIDJAN, 1986-26p

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ANNEXE

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Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3

Fig. 4 Fig. 5 Fig. 6

Fig. 7 Fig. 8 Fig. 9