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I. LA NAISSANCE DE LA TRAGÉDIE
Le théâtre est né en Grèce. Les premières tragédies ont eu lieu lors de fêtes religieuses.
C’était alors un groupe d’hommes (le chœur) qui chantait des poèmes sur la vie des Dieux. À
partir du VIe siècle avant J.-C, les acteurs sont masqués, et évoluent sur une estrade, qui est
donc l’ancêtre de la scène. Ces comédiens sont chaussés de cothurnes (sandales à
semelles compensées) pour paraître plus grands. Peu à peu, les acteurs ne récitent plus un
poème, mais incarnent des personnages qui se donnent la réplique. Au Ve siècle avant J.-C,
la tragédie est née.
II. UN GENRE CODIFIÉ
A) Terreur et pitié
La tragédie est le genre théâtral qui met les personnages de haut rang (roi, princesse, noble)
dans une situation de conflit, dans laquelle ils tentent de résister face au destin ou face aux
Dieux. Mais le héros peut également être en situation de conflit intérieur, ce qui explique la
présence de longues tirades ou monologues dans lesquels il délibère, c’est-à-dire s’interroge
à haute voix avant de prendre une décision.
- Une tragédie doit provoquer la terreur et la pitié chez le spectateur, afin qu’il se libère de
ses passions en regardant la pièce.
— La troisième règle est la bienséance. Les paroles et les actes des personnages ne doivent
pas heurter la morale. Toute référence à la sexualité, le spectacle de la violence, les propos
qui contreviendraient aux principes de la foi chrétienne sont donc proscrits. Est-ce le cas
dans Le Cid ?
Dans la version de 1637, Corneille contrevient, à de nombreuses reprises, à la règle de la
bienséance. Acte V, scène 7, Chimène parle du « lit » qu’elle doit partager avec Rodrigue.
Acte IV, scène 4, le Roi conseille à Don Diègue : « Contrefaites le triste. » Procédé qui n’est
pas exactement digne de sa fonction.