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Federico Navarro

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La Méthodologie
de la Végétothérapie

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Table des matières
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Chapitre I – Diagnostic et projet thérapeutique…………………………………………………………... 3


1) L’anamnèse………………………………………………………………………………………… 4
2) Le massage reichien et les actings…………………………………………………………………. 4
3) Le test T de Reich et celui de Vincent……………………………………………………………... 4
4) Les tests psychologiques…………………………………………………………………………… 5
5) Le test d’écoute de Tomatis-Bérard………………………………………………………………... 5
6) Les manières propres du thérapeute durant le diagnostic………………………………………….. 5
Chapitre II – Le setting…………………………………………………………………………………… 7
1) L’ambiance…………………………………………………………………………………………. 7
2) La modalité…………………………………………………………………………………………. 7
3) Le patient…………………………………………………………………………………………… 7
4) Le thérapeute……………………………………………………………………………………….. 8
5) La séance…………………………………………………………………………………………… 8
6) La drogue…………………………………………………………………………………………… 8
7) La verbalisation et l’interprétation…………………………………………………………………. 9
8) La résistance (qu’il faut distinguer du transfert négatif)…………………………………………… 9
Chapitre III – Les actings, réactions et remarques……………………………………………………….. 13
Chapitre IV – L’abréaction émotionnelle………………………………………………………………… 15
Chapitre V – Les rêves en végétothérapie………………………………………………………………... 18
Chapitre VI – Actings particuliers………………………………………………………………………... 20
Chapitre VII – Les actings des premières séances (ouïe, yeux, bouche)…………………………………. 21
Prémisse……………………………………………………………………………………………….. 21
Première séance……………………………………………………………………………………….. 21
Sens de l’acting et réactions…………………………………………………………………………... 21
Sens de l’acting……………………………………………………………………………………….. 22
Sens de l’acting et réactions…………………………………………………………………………... 22
Seconde séance………………………………………………………………………………………... 22
Sens de l’acting………………………………………………………………………………………... 22
Sens de l’acting, réaction et verbalisation…………………………………………………………….. 23
Chapitre VIII – Deuxième, troisième et quatrième actings pour les yeux et la bouche…………………. 25
Sens de l’acting et réactions…………………………………………………………………………... 26
Sens et réactions de l’acting…………………………………………………………………………... 26
Sens et réactions des actings…………………………………………………………………………... 28
Sémiologie des premiers actings des deux premiers niveaux…………………………………………. 28
Chapitre IX – Les actings des troisième et quatrième segments : cou et thorax………………………….. 31
Sens et réaction des actings du cou……………………………………………………………………. 31
Sens et réactions des actings thoraciques……………………………………………………………… 33
Chapitre X : Les actings du cinquième niveau : le diaphragme…………………………………………... 35
Considérations sur l’acting repsiratoire (le diaphragme)……………………………………………… 37
Sens et réactions des actings…………………………………………………………………………... 37
Chapitre XI – Actings du sixième niveau (l’abdomen) et du septième niveau (le pelvis)- séance finale… 39
Sens et réactions de l’acting…………………………………………………………………………… 39
La séance finale de la végétothérapie…………………………………………………………………. 40
Chapitre XII – La sémantique en végétothérapie…………………………………………………………. 41
Chapitre XIII – La crise de la transformation (maturation) du caractère en végétothérapie……………… 43

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Chapitre I : Diagnostic et projet thérapeutique

Le diagnostic pour la végétothérapie caractéro-analytique permet l’existence d’un projet thérapeutique qui
devrait se réaliser au travers de la méthodologie.

L’orgonothérapie, dont fait partie la végétothérapie a besoin non seulement d’un diagnostic clinique,
mais, surtout d’un diagnostic énergétique. Comme déjà écrit dans la somatopsycho-dynamique et dans la
caractérologie post-reichienne, il existe cinq structures énergétiques 1

La première structure énergétique est celle que j’appelle hypoorgonotique, qui se caractérise par un
dommage embryonnaire qui se montre dans l’autisme ou dans son équivalent somatique de tumeurs malignes
(classe infantile) irrémédiablement incurables.

La deuxième structure, je la définis comme hypoorgonotique/disorgonotique, caractérisée par un


dommage fœtal qui se montre dans la présence d’un noyau psychotique (ou par l’apparition précoce de
manifestations psychotiques) ou bien à son équivalent somatique de tumeurs malignes ou de graves maladies
systémiques ou de dégénérescence qui ont une possibilité de récupération avec des thérapies énergétiques
convergentes (y compris la végétothérapie focalisée sur son action par le SNV).

La troisième structure est celle que je définis comme disorgonotique. C’est quand il existe une charge
adéquate énergétique dans la personne, mais qu’elle est mal distribuée, caractéristique indicative d’un noyau
psychotique compensé (qui peut toujours exploser). Dans celle-ci, on trouve les syndromes « borderline » avec
l’équivalent somatique de la maladie systémique ou de dégénérescence qui a une possibilité de récupération
avec des thérapies énergétiques convergentes, y compris la végétothérapie.

La quatrième structure est celle que je définis comme hyperorgonotique/disorgonotique, qui implique une
charge énergétique excessive, mais mal distribuée, caractéristique de la psychonévrose avec son équivalent
somatopsychologique pour lequel la végétothérapie suppose un résultat valide provoquant les désomatisations.

La cinquième structure, je la définis comme hyperorgonotique. De celle-ci, font partie les névroses avec
l’équivalent somatique des somatisations pour lesquelles la végétothérapie a les meilleurs résultats.

Le modèle thérapeutique qui inspire le projet thérapeutique est la structure homéo-orgonotique du


caractère génital, c’est-à-dire mature, pour laquelle le pouvoir orgasmique sert de réparation de toute pathologie.
Les instruments pour le diagnostic 2 sont :

➀ L’histoire clinique ou l’anamnèse,


➁ le massage ou l’utilisation de certains actings,
➂ le test T de Reich et le test de laboratoire de Vincent,
➃ des tests psychologiques comme : le coloriage de figures le test de Rorschach, le TAT, le CAT, qui
peuvent être proposés comme moyen pour suivre l’avancement de la thérapie,
➄ Si nécessaire, le test de Tomatis-Bérard (audio-psychophonologie),
➅ Les propres sensations du thérapeute.

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1 D’un point de vue structurel différentiel, nous pourrions reprendre la classification de X. Serrano (1990) Structure de
caractère névrotique, Structure de caractère Borderline et Structure psychotique, la sixième, celle du caractère mature,
se trouve à la fin d’une thérapie valide.
2 Voir le diagnostic différentiel structurel dans l’orgonothérapie post-reichienne, X. Serrano (1990).

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1 - L’anamnèse

On doit prendre en considération les caractéristiques suivantes, mais en prenant en compte la façon dont
la personne développe la dynamique verbale, c’est-à-dire non seulement ce qu’elle dit mais, aussi, comment elle
le dit, comment fut la période de gestation de la mère du patient, comment se passa la séparation (la naissance
du patient), comme se passa l’allaitement, puis le sevrage ; quelle est la position du patient par rapport à la
fratrie, la relation affective de ses parents entre eux et avec lui, les éventuelles difficultés au collège, s’il y eut
des problèmes avec la masturbation, la religion de la famille, le credo politique de la famille, la condition
économique, l’époque à laquelle a commencé la menstruation, s’il a commencé à un certain moment à avoir
besoin de lunettes, la première expérience de la sexualité génitale, le travail que pratique le patient, l’état-civil,
le conjoint et les enfants, les maladies les plus importantes en les parcourant par segments depuis l’enfance, la
condition physique actuelle concernant le sommeil, l’appétit, les fonctions intestinales, l’appétit sexuel, les
expériences homosexuelles ou d’autres types, l’usage de drogues, les intérêts socioculturels et aussi la
motivation pour commencer la thérapie.

2 – Le massage reichien et les actings

Ce massage (dont l’usage a été mal utilisé, au nom de Reich, en le convertissant en une étiquette
commerciale) est une technique de diagnostic et avec une nuance relativement thérapeutique. Pour être
énergétique, il se réalise énergiquement, c’est-à-dire en appuyant sur certains points avec force, toujours avec la
même pression. Le thérapeute appuie ses doigts en palpant fermement sur la masse musculaire qu’il déplace
dans la direction céphalo-rachidienne. Les niveaux bloqués ou à fortes tensions, autour du massage provoquent
une réaction de déplaisir ou de douleur dans la personne qui est invitée à exprimer un mal être et à ne pas faire
le « héros » (masochiste), puisque c’est inconscient de serrer les dents et de supporter la douleur, ce qui est aussi
une caractéristique à prendre en compte pour l’analyser.

Avec le massage, non seulement le sujet sent et perçoit ses tentions musculaires jusqu’alors inaperçues du
fait qu’elles sont chroniques, mais encore le thérapeute localise et se rend compte si de telles tensions sont des
blocages énergétiques et de quel type. L’endroit du blocage aussi est important, a partie gauche est en relation
avec la mère et la droite avec le père. Le massage, en fait, doit se faire au début de chaque séance durant la
première période de la thérapie pour mobiliser l’énergie et, chez les patients avec un noyau psychotique, aussi
pour faciliter le contact. Le massage durant les trois premiers segments, qui sont définis comme prégénitaux est
fondamental (c’est la base historico-biologique de la personnalité) jusqu’à ce que le travail thérapeutique sur ces
segments soit terminé.

3 – Le test T de Reich et celui de Vincent

Le test T de Reich est expliqué dans son livre « La biopathie du cancer » Son objectif fondamental est de
prouver la prédisposition dégénérative sanguine et donc les biopathies. Le test se fait sur le sang vivant et
comporte différentes phases, y compris la preuve de l’autoclave.

Le test de laboratoire de Vincent, qui se fait sur la salive, sur le sang et sur l’urine observe :

a) le PH, c’est-à-dire le taux alcali ou acide, expression des valeurs en protons,

b) la résistance (2H2) qui correspond, par le moyen des valeurs des électrons également, au potentiel
d’oxydoréduction, c’est-à-dire la possibilité pour un système vivant de donner ou de recevoir de l’oxygène (des
électrons). Si 2H2 est égal à 28, dans ce cas cela signifierait que e système n’est pas capable de fixer de
l’oxygène O2 et, de ce fait, c’est égal à la mort,

c) la résistance, qui définit le moment magnétique lié à la minéralisation (plus la solution est minéralisée,
plus la réceptivité diminue, c’est-à-dire la capacité d’un milieu ionique à se laisser traverser par le courant
électrique).

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Ces tests évaluent le terrain bioénergétique d’un individu. L’observation somatopsycho-dynamique en
relation avec le test, permet de reconnaître la structure hypoorgonotique que présente un terrain acide alcalin
oxydé, tandis que la structure disorgonotique présente un terrain acide oxydé et l’hyperorgonotique présente un
terrain alcalin réduit.

En relation à la clinique, nous pourrons plus ou moins considérer l’opportunité également de thérapies
convergentes.

4 – Les tests psychologiques

Comme le TAT, Philipson, Rorschach et le test de colorier des figures, proposé par moi qui consiste à
indiquer à la personne une figure à cinq côtés et (la prier de) la colorier. La figure en elle-même, les couleurs
utilisées, le temps de valorisation donnent des indications de la personnalité du sujet. Le test, répété à certains
intervalles de temps durant la thérapie, permet d’apporter des éléments pour évaluer la transformation et
l’évolution.

5 – Le test d’écoute de Tomatis-Bérard

Il permet de situer, sur un diagramme, les niveaux distincts et les segments du corps avec l’optique
reichienne et de vérifier la fonctionnalité selon l’intensité du blocage énergétique, en s’assurant s’il est lié plutôt
à la vie intra-utérine ou plutôt à la vie extra-utérine.

6 – Les manières propres du thérapeute durant le diagnostic

C’est une variable de l’observateur lui-même (paradoxe de la physique quantique).

L’intégration des diverses données permet un diagnostic correct. Un diagnostic correct permet
l’élaboration d’un projet thérapeutique pour chaque patient en particulier.

Le projet thérapeutique est fondamentalement énergétique et, en conséquence, clinique. La possibilité de


pouvoir individualiser chaque patient et de connaître ses blocages énergétiques psychologiques primitifs, le
principal de même que les secondaires, indiqueront au thérapeute l’importance majeure ou mineure de travailler
sur tel ou tel segment du corps en connaissant son sens psychologique et la problématique liée aux divers
niveaux. Il faut se rappeler que les niveaux des segments de sont pas seulement contigus mais, également
continus. C’est pourquoi il y a a toujours une interaction entre deux segments.

Le projet thérapeutique a comme modèle le caractère génital, qui grâce à la thérapie amène devant la
découverte de l’amour – cet amour doit avoir été appris surtout du corps de la mère – et se terminer non
seulement avec le plaisir, mais avec la joie de vivre. La thérapie procède par tranches ou étapes. En thérapie, le
paternalisme empêche la croissance, de même que la séduction. Il y a une grande différence entre paternalisme
et disponibilité.

En thérapie, il est fondamental de tire « tu » au patient, de même que lui dira « tu » au thérapeute, pour
renforcer le contact. Tout ceci signifie que la végétothérapie est une investigation méthodologique et non une
technique qui permet de poursuivre la maturation des fonctions.
Après chaque séance, on vérifie dans le patient une réactualisation qui montre sa transformation. En
végétothérapie, la dynamique thérapeutique permet d’entendre et d’explorer l’inconscient (lié, comme le dit G.
Gangemmi, à la cuirasse).

Des développements particuliers sont repris au fur et à mesure du projet thérapeutique. C’est le cas quand
on travaille avec sujet hypoorgonotiques qui ont une note pathogène liée à la période intra-utérine : des patients
avec des noyaux psychotiques, des sujets avec un patrimoine énergétique faible pour lesquels le caractère est

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très superficiel et très instable et où la végétothérapie, en travaillant sur le caractère et la structure musculaire
formée depuis la naissance, se voit limitée.

Un travail valide ne peut être fait que si on a la possibilité de charger énergétiquement de tels patients.
Sans cette possibilité les alternatives thérapeutiques sont seulement une aide. Dans ces cas, avec la
végétothérapie, il est nécessaire d’utiliser l’accumulateur d’énergie d’orgone (orac) ou bien la couverture à
orgone une diète énergétique riche en vitamines particulières (spécialement la F) et la prise de l’enzyme
peroxydase (SOD).

Nous savons que, seulement depuis la naissance, la fonctionnalité vive mûre permet à l’être humain le
développement comme mammifère optique,tandis que durant la vie fœtale, l’humain est un mammifère
acoustique. Ceci nous indique l’opportunité qu’il y a, dans de tels cas, à associer la végétothérapie à l’oreille
électronique ou l’audiopsychophonologie de Tomatis. La vibration énergétique du son aide à l’intégration
fonctionnelle entre les trois cerveaux définis par Mac Lean. Nous le verrons mieux et distinguerons ce
diagnostic durant la première séance avec l’exploration des fonctions auditives qui confirmeront, plus ou moins,
un tel diagnostic.

Les interventions dans la thérapeutique sur la vie intra-utérine, dans ces cas et seulement dans ceux-là,
sont fondamentales pour faciliter une structure et un caractère. F. Dragoto, M.S. Pinyaga, entre autres
thérapeutes, ont développé des techniques spécifiques avec l’intention de faciliter le contact intra-utérin et de
créer un maternage dans la relation thérapeutique, si bien qu’il n’existe pas encore de méthodologie bien définie
pour ces cas.

Dans le projet thérapeutique, il est opportun que le thérapeute ai présent à l’esprit ce que dit Épicure : « Si
tu te distancies des sensations, tu n’auras rien » et ce que disaient les philosophes scolastiques : « Il n’y a rien
dans l’esprit qui n’ait pas été auparavant dans les sens ». Le projet thérapeutique aura comme objectif que le
patient atteigne une « forme d’être » homogène et, simultanément, selon l’indication valide de Lao-Tseu, une
relation « individu/collectivité/individu », exemple clair du mode de penser fonctionnel reichien.

De ce fait, une thérapie aidera le sujet à atteindre la liberté qui, à son tour, lui permettra de revendiquer la
libération sociale. La validité du projet thérapeutique peut être vérifiée si nous gardons présent à l’esprit le
niveau de gratification que procure la récupération fonctionnelle durant la reconstruction thérapeutique et le
développement psychoaffectif d’une personne.

Il est bon de se rappeler que la vie affective peut se comparer à une spirale à la course centripète, tandis
que la vie sociale est comme une spirale au cours centrifuge.

Dans le projet thérapeutique, on voit la nécessité que les segments corporels les plus bloqués, à chaque
fois, requièrent les temps de travail les plus importants. De même, durant le projet thérapeutique, d’éventuelles
indications peuvent aider le patient, en lui permettant de développer des thérapies énergétiques qui ne peuvent
être utilisées par la personne durant le processus thérapeutique, parce qu’elles peuvent troubler les objectifs de
la végétothérapie comme le yoga la bioénergie, l’acupuncture dans le cas de l’hypoorgonotique, etc...

Dans le projet thérapeutique, enfin, on doit garder présent à l’esprit l’adjectif « s’aimer bien », mais pas
égoïstement, et la déculpabilisation.

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Chapitre II : Le setting

Le setting, dans la végétothérapie caractéroanalyique, a deux connotations particulières :

1) L’ambiance

Elle doit être suffisamment spacieuse et bien aérée pour pouvoir y placer un divan étendu et solide,
suffisamment large pour que le patient, ou la patiente, y tombe de façon confortable et détendue. Le divan doit
avoir une hauteur de plus ou moins 50 cm pour pouvoir observer le thérapeute, celui-ci étant assis
confortablement.

Le local, s’il ne peut être insonorisé, doit au moins se trouver dans des conditions d’isolement suffisantes
pour que le son ne se propage pas en excès, surtout en ayant en vue les séances excessivement bruyantes.

Le travail doit être réalisé dans une certaine pénombre, avec une température pas inférieure à 24°, parce
que la végétothérapie requiert que le patient ne porte aucun vêtement, ni autres objets sur son corps (comme des
montres, des bijoux, etc.). On doit disposer de « kleenex » pour quand le patient en a besoin, d’une cuvette pour
qu’il l’utilise en cas de vomissement, des petites serviettes à lui offrir durant l’acting de la mastication, une
petite lampe de poche pour l’exécution de certains actings sur la bouche et où se manifeste la sensation de faim.
Le siège du thérapeute doit être confortable, mobile, pour le type de travail qui se développe.

2) La modalité

Elle est que chaque séance dure 45 minutes ou bien une heure et demie. Le thérapeute prend des notes du
travail réalisé pour pouvoir programmer la séance suivante. On doit informer le patient que la sance ne peut plus
être annulée 48 heures avant, qu’elle devra être payée et que son retard (à part le fait qu’il faudra analyser cette
situation) ne sera pas récupérable, tandis que celui du thérapeute, oui.

Avant le début des séances, il faut éviter de communiquer quoi que ce soit avec le patient pour éviter de
possibles polarisations de son attention, ce qui pourrait influencer la spontanéité de la séance.

3) Le patient

Si, pour lui, se dénuder n’est pas possible pour des raisons de pudeur (la pudeur fait partie du caractère et
équivaut à la peur, à la jouissance, à la pensée de culpabilité), on lui indiquera de ne se dénuder que dans la
limite de sa pudeur et, en tout cas, qu’il peut rester en slip pour les hommes et en bikini pour les femmes. Ceci
est nécessaire pour pouvoir observer les éventuelles réactions musculaires du corps durant l’exécution des
actings.

L’expérience thérapeutique montre qu’à travers le processus thérapeutique, si on établit un bon contact
avec son corps (c’est-à-dire avec le propre moi), le patient laissera tomber la pudeur. Le fait de se dénuder se
convertira en un acte naturel et spontané.

Le patient devra rester étendu sur le divan, avec les jambes pliées et les pieds bien appuyés sur le matelas.
Pour respecter l’expérience de « ici et maintenant », il se maintiendra les yeux ouverts durant toute la séance,
sauf dans les moments où on indique autrement.

Comme pour la psychanalyse, la végétothérapie ne peut être réalisée avec un thérapeute qui a des liens
affectifs avec le client, qu’il soit un membre de sa famille ou qu’il y ait des liens d’amitié.

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4) Le thérapeute

A la différence du psychanalyste, le thérapeute se met à côté du patient, plus ou moins à un mètre de


distance. Durant le travail sur les deux premiers niveaux (le niveau prégénital), d’éventuelles abréactions
émotionnelles pénibles pour la patient peuvent être allégées par le thérapeute avec des réassurances verbales ds
caresses, en mettant la main sur le patient, en le prenant dans ses bras affectueusement, dans les cas où c’est
nécessaire, mais toujours en évitant les actions de tendresse amoureuse » (en anglais « love-caring » dans le
texte), (= sans qu’il existe une charge sexuelle).

L’acting qui s’interrompt comme résistance du patient ou à cause d’une quelconque réaction émotionnelle
sera répété la séance suivante. En règle générale, chaque acting sera répété jusqu’à ce que la personne ait des
sensations et des réactions agréables. Il est important que le patient n’ait pas peur d’exprimer directement ses
émotions et ses éventuelles réactions au thérapeute. Ola Raknès disait que le patient peut manifester, y compris
ses pulsions agressives au thérapeute.

La meilleure forme de paiement est à la fin de chaque séance, ou de les payer toutes au début de chaque
mois. La fréquence des séances varie selon la gravité du cas, l’âge des patients et d’autres variables, et est
déterminée par le thérapeute.

5) La séance

Les manifestations hystériques théâtrales (fréquentes surtout avec ceux qui ont vécu des expériences avec
thérapies corporelles) doivent être analysées et questionnées, la défensive étant admissible comme réponse
quand on travaille le pelvis, qui est la zone siège de l’hystérie. Si le patient développe les actings violemment, il
suffira de lui rappeler (comme disait Freud, dans une lettre à Einstein en se référant à Hitler) que « la violence
n’est pas l’équivalent de la puissance ».

Le thérapeute respectera la déontologie et n’enregistrera jamais les séances. La séance appartient au


patient et non au thérapeute. Si le patient, dans son intérêt désire enregistrer sa séances, il est clair qu’on pourra
le faire.

En végétothérapie il existe aussi les fuites. « La fuite du patient » (quand elle n’est pas due à une erreur
thérapeutique) peut se produire surtout quand on travaille sur le segment oculaire. Ceci manifeste la peur de
« regarder », « sentir », « entrer en contact » avec la réalité. Le patient ne veut pas prendre conscience de son
noyau psychotique et s’il a trop peur aura tendance à fuir.

Une autre fuite est liée au travail sur le diaphragme (siège du masochisme). Dans ce cas, l’anxiété se fait
insupportable et le masochiste est capable de renoncer à la cure et, ainsi, de détruire tout le travail réalisé
jusqu’à ce moment.

Parce qu’on se réfère aux conseils que le thérapeute peut donner durant le processus thérapeutique, et en
se rappelant le dicton : « Ne me demande pas de conseils, parce que je peux me tromper », on s’abstiendra de
répondre aux questions qui supposent un conseil.

Au début de la thérapie, on avertira la patient qu’il évite de prendre des décisions importantes se
rapportant à sa vie affective ou sociale, jusqu’à ce que le travail de la végétothérapie ait atteint le diaphragme.

6) La drogue

Il n’existe pas de drogues légères et innocentes ou de drogues toxiques nocives. Il est nécessaire
d’expliquer, avec beaucoup de patience, que la drogue suppose une fuite de la réalité, un paradis artificiel pour
éviter la rencontre avec la réalité insupportable pour le moi faible. La règle d’abstinence de drogue durant le

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processus doit être conseillée au patient. L’abstinence devra être appliquée quand se termine le travail sur le
thorax, siège du moi, car, dans le cas contraire, le processus analytique pourrait s’interrompre.

Durant la séance, le patient ne doit pas fumer et le thérapeute ne devrait pas fumer. Fumer est un
anxiolytique et le thérapeute a le devoir de travailler sur l’anxiété du patient dans l’intérêt de celui-ci. Durant la
séance, la demande de « faire pipi » est acceptée seulement s’il y a une nécessité réellement urgente.

Au début de la séance, il est opportun de demander au patient comment il va, en se rappelant que, s’il va
mal, paradoxalement c’est un signe positif qui signifie que la thérapie est en train de produire une dynamique et
qu’il est en train de répondre au traitement. Une thérapie qui ne met pas le patient en crise à un certain moment
signifie qu’elle ne provoque aucun changement psychologique dans la personne.

A la fin des séances, il est opportun de demander au patient comment il se sent, pour le rassurer sur les
éventuelles situations difficiles, et terminer la séance toujours sereinement.

Lors de cas exceptionnels, le patient pourra faire une séance supplémentaire non prévue, seulement dans
des cas qui, réellement, le requièrent, car il est important qu’il progresse dans l’apprentissage de la gestion seul
de sa névrose et pour éviter qu’il ne s’instaure une dépendance pathologique.

7) La verbalisation et l’interprétation

La verbalisation en végétothérapie se réalise en interrogeant le sujet sur ce qu’il a senti durant l’acting,
quelles choses sont apparues soit plaisantes, soit déplaisantes, et ce qui lui est passé par l’esprit, de même que ce
qu’il se rappelle de ce moment. On utilise, à partir de cela, la méthode de l’association libre. Si la verbalisation
se convertit en une rationalisation, on le signalera.

Il est nécessaire, ensuivant l’analyse caractérielle, de faire remarquer comment s’est déroulé l’acting et de
travailler sur son expression et son caractère. Ceci suppose l’interprétation d’un langage corporel, langage qui a
une lecture spécifique pour chaque acting, comme nous le verrons plus loin. Il est important de prendre en
compte que le mot symbole conduit à une interprétation subjective, tandis que le mot signal a un sens
fonctionnel. Nous ne devons jamais donner d’interprétation et l’important est que le patient intègre son passé.

Le signal d’une émotion caractérise le caractère individuel. En d’autres mots, il ne s’agit pas de dire trop
de choses au patient, mais de les dire au moment adéquat, dans la forme correcte pour que la personne soit
réceptive à la réalité .On ne doit pas, non plus, valoriser ni critiquer les troubles. Rappelons-nous que les actings
dans lesquels on emploie des mots (oui, non, moi) doivent être exécutés dans la langue maternelle du patient (si
la langue maternelle est le catalan, alors en catalan. Ainsi, on dira « moi » en catalan, et non en castillan). En
végétothérapie, la verbalisation thérapeutique utilise le critère analogique et non le critère interprétatif.
L’interprétation facilite l’intellectualisation, qui est culturelle et subjective de la part du thérapeute qui assume,
ainsi, un rôle directif.

8) La résistance (qu’il faut distinguer du transfert négatif)

Les plus communes, au niveau corporel, sont :

a) Le sommeil (même s’il n’y a pas réellement sommeil)

La somnolence peut être physiologique, mais, toujours, elle répond à un bien-être fonctionnel, plaisant, de
détente et relaxant, signal que l’acting – comme prévu – aura facilité des réactions émotionnelles et, de ce fait,
sera dynamisé. Le cas de la somnolence qui arrive jusqu’au sommeil, même au début de l’exécution d’un acting,
spécialement avec les yeux, est différent.

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Dans ce cas, il est opportun d’interpréter la résistance comme une défense contre la peur, en lui
demandant de quoi il a peur. Il faut l’analyser comme une manifestation de sabotage de l’inconscient à la
thérapie, de nature masochiste.

Dans de telles circonstances on rappelle au patient l’importance de l’alliance thérapeutique qui est un
engagement de loyauté latente entre le thérapeute et le patient pour pouvoir réaliser le projet thérapeutique.
Sinon, il arrivera que la thérapie devienne impossible et inutile à continuer. Cela signifie, prendre conscience de
la responsabilité réciproque et analyser le sens de cette question.

b) L’exécution mécanique des actings

Dans lesquels on cherche la perfection, en montrant au thérapeute qu’il fait bien. L’exécution mécanique
sans intentionnalité psychologique, est aussi un mécanisme de défense de type dissociatif, avec une base de
peur, qui empêche que l’émotion arrive au travail de l’activation de la sensorialité.

c) Le désir névrotique de terminer, de courir pour réduire l’acting

Chaque temps et chaque pause d’un acting l’autre est, toujours, une pause dynamique. Chaque acting est
une technique qui fait partie d’une méthode. Le patient doit sentir d’abord et, ensuite, comprendre, pour arriver
à la santé. Comprendre, sans sentir, c’est psychopathologique.

d) Un transfert déterminé peut être une résistance

Il est nécessaire, pour la réussite de la thérapie, de se concentrer en soi-même et non vers le thérapeute.
Celui-ci doit expliquer au patient quelle est sa fonction. La relation du thérapeute avec le patient est réelle, celle
du patient vers le thérapeute est, au début, irréelle puis, postérieurement, avec le temps, plus réelle.

e) La verbalisation

Excessive, équivaut à une rationalisation et à une résistance

f) Le transfert érotique

C’est une résistance, mais, quelquefois, c’est une manière de tester la force du « moi » du thérapeute et sa
cohérence.

g) Transfert et contre-transfert

Comme le disait Jung justement, chaque relation existentielle implique un transfert et un contre-transfert.
A la différence de la psychanalyse, en végétothérapie, le travail sur le transfert n’est pas seulement interprétatif
(celui qui met le thérapeute dans une position directive de type autoritaire, parce que, de cette façon, il a
toujours raison), mais aussi « discuté », du moment que, quelquefois, le patient peut avoir raison, cas qu’il ne
faut pas confondre avec un transfert négatif.

Et, dans de tels cas, le végétothérapeute devra humblement (l’humilité n’est pas synonyme
d’humiliation) prendre en considération et reconnaître la réalité. A partir de cela, en végétothérapie, le transfert
s’exprime par le corps, avec le refus des actings, avec la non-verbalisation des actings, la ridiculisation et la
moquerie des actings, l’indifférence aux actings et la peur durant les actings.

M. Brouillet parle de transfert corporel et affirme que « le corps dans le transfert donne à connaître des
choses dépassant les limites de la verbalisation, et que ceci sera reconnu par le thérapeute, à la peur de
l’empathie, de l’intuition et de l’expérience personnelle durant la thérapie ».

Les aspects verbaux et non-verbaux du transfert ne se séparent pas au cours d’une séance de
végétothérapie. Le thérapeute sera toujours préoccupé de décoder le transfert du patient, autant que son propre
contre-transfert. La relation transférentielle doit être distincte de la relation réelle avec le thérapeute et de
l’alliance thérapeutique. L’importance du transfert est dans le fait qu’il ouvre au système fermé de chaque
psychopathologie.

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Reich souligne que, dans la relation thérapeutique, il y a, au début, un faux transfert positif, suivi d’un
transfert négatif qui arrive, finalement, à l’authentique transfert positif.

Dans certaines occasions, si le transfert négatif ne se manifeste pas, cela peut être dû à l’attitude
thérapeutique disfonctionnelle du thérapeute : l’ambiance parentale qui se vit dans l’espace thérapeutique est
tellement distincte du vécu familial historique que cela permet que tout soit différent.

Rappelons-nous qu’en végétothérapie, le transfert corporel est de nature énergétique. Le corps est le
modèle exemplaire d’une structure spéciale qui relie les parties avec le tout en un modèle dialectique comme l’a
bien observé G. Pankow. Le sujet avec un noyau psychotique, l’hypoorgonotique, produit vers le thérapeute un
vampirisme énergétique.

Le psychotique fuit le transfert et utilise l’acte au lieu de la mise en mot. Il utilise la possibilité de laisser
le corps pour se réfugier dans l’inconscient, dans le « non-moi ». Mais sortir du corps (justifiable dans la torture)
suppose un dommage à soi-même, parce qu’on perd « la maison ». La personne sans corps ne sait pas qui elle
est. Sans identité, rien n’existe.

Observons qu’au patient qui passe à l’acte dans un mouvement thérapeutique, il sera opportun de rappeler
« il n’y a pas de nécessité pour qu’on te l’autorise, toi, tu peux te le permettre ». Un sujet sain vit l’émotion
avec les yeux ouverts. Généralement, dans le transfert, cela s’instaure sur l’image du thérapeute qui, je le répète,
doit refléter le rôle que le patient lui assigne.

Dans le transfert, nous pouvons rencontrer, de plus, des résistances liées à des aspects régressifs. C’est
pourquoi, il est important d’évaluer le rôle du transfert en train de se convertir, en « temporisant » l’inconscient.
Il est nécessaire, avec la thérapie, d’enseigner à parler clairement, à communiquer, à exprimer sans peur,
et ceci se réalise en travaillant avec fermeté La transformation caractérielle est une transformation émotionnelle
et, de ce fait, comme on communique, il faut prendre en compte que communiquer n’est pas seulement
informer.

Souvent, un transfert négatif se résout par la disponibilité du thérapeute quand il ne développement pas de
contre-transfert négatif en réponse. Le végétothérapeute doit relier le transfert avec la séquence de l’acting qui
facilite son apparition.

C. Coelho rappelle que, quelquefois, la réalisation d’un acting s substitue à un souvenir. Les actings de
chaque niveau provoquent des transferts différents liés aux émotions, selon la façon dont le patient a vécu ses
étapes de développement psychoaffectif, en particulier, la nécessité d’être reconnu comme il arrive avec le bébé,
durant le travail sur les premiers niveaux.

Le transfert est une condition nécessaire pour l’évolution positive du traitement, car il exprime le
développement de l’économie énergétique du patient. Très souvent, le transfert est une réponse au contre-
transfert (d’où l’importance de la supervision). Dans chaque cas, le comportement du thérapeute, devant les
divers types d’agression du patient et son transfert, est fondamental. Dépassée, la défense narcissique du patient,
transfert et contre-transfert ont une base affective et rationnelle.

Le patient, en thérapie, est un sujet et non un « objet de pouvoir », utilisé pour satisfaire les désirs du
thérapeute ou compenser ses frustrations affectives.
Dans le cours de la thérapie, l’apparition d’un transfert négatif se vérifie souvent quand nous ne sommes
pas capables d’éliminer, dans le patient, la projection de nos défauts (le mot « défaut » n’a pas de connotation
morale, il exprime seulement le concept de faiblesse et de limite caractérielle).

Dans de tels cas, nous essaierons de communiquer au patient que l’important est d’être avec, et non d’être
pour. Il n’existe pas un individu isolé qui soit bien. Il existe à d’autres moments un faux transfert négatif dans
les sujets de sexe masculin quand le thérapeute l’est aussi. C’est le signal dune couverture oedipienne.

La végétothérapie est une thérapie émotionnelle. Les émotions ne sont pas des noms d’un répertoire ou
des quantités mesurables, mais un sentir qui s’enracine dans le corps. De là, l’importance de l’interaction
thérapeute/patient, afin de sentir. Ceci signifie qu’il est fondamental que le thérapeute s’accepte et s’estime. Il

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est indispensable qu’il ait une émotivité non congelée, mais stable pour sentir à côté du patient. Une bonne
thérapie est de l’art et non de la technique.

h) Risques du thérapeute

Toute thérapie, ou technique thérapeutique, qui travaille avec le corps – et non sur le corps, en dernière
instance, travaille avec l’énergie vitale du patient Nous savons, par l’orgonomie (comme cela se passe avec la
pensée orientale), qu’une telle énergie peut assumer, dans une relation pathologique, une réaction négative
(DOR) capable d’influer négativement sur l’ambiance et sur le thérapeute. Il est opportun, de ce fait, de prévenir
les éventuels dommages de l’énergie négative. A ce sujet, X. Serrano écrit :

« Ce qui est évident, c’est que dans une mesure plus ou moins grave selon les conditions du travail et du
thérapeute, des symptômes se produisent en relation avec la maladie que Reich a décrite du DOR.
Paradoxalement, tandis que le patient tend vers la vie, nous, nous rencontrons la mort. C’est pourquoi je pense
qu’il faut être conscient de la nécessité de prévenir ce phénomène et d’utiliser les moyens qui nous permettent
de métaboliser le DOR et de maintenir notre capacité de charge. Parmi ces moyens, il est important de détailler :

i) la ventilation de la salle de travail doit être constante, ou avec des fenêtres ouvertes et un ventilateur ou
avec de l’air conditionné direct,

ii) le linge qui s’utilise pour travailler, il faut l’aérer pour la nuit ou le laver, de même que les serviettes
utilisées par le patient,

iii) il est bon d’ingérer beaucoup de liquide (CH. Raphaël parle de certaines doses de boissons
alcooliques),

iv) en terminant la journée de travail, réaliser des exercices à l’air libre ou marcher après un bain avec
immersion,

v) exclure les réveils à quartz ou bien se tenir loin d’ambiances électromagnétiques ou de rayons X,

vi) utiliser des accumulateurs décontaminés ou le « DOR BUSTER » (en anglais dans le texte),

vii) sorties dans la nature avec des bains dans des zones de montagne et avec de l’argile,

viii) audition de certaines musiques orientales, des sons filtrés,

ix) utiliser périodiquement le sauna ou la chambre d’isolement sensoriel (CAS),

x) suivre le conseil de F. Navarro, si nous avons divers patients avec des caractéristiques DOR, les
espacer dans la journée ou en voir un chaque jour, en laissant du temps libre et créatif pour permettre le
processus de métabolisme du DOR,

xi) avoir des relations sexuelles satisfaisantes et avec périodicité,


xii) manger peu durant les jours de travail ou des aliments faibles en hydrates de carbone,

xiii) des séances de végétothérapie personnelle régulièrement (thérapie ad vitam),

xiv) et toutes ces choses qui, pour tout thérapeute, sont vitales et ludiques (peindre, jouer d’un instrument,
aller au cinéma, etc.) en se gardant du temps libre pour cela.

Je termine en rappelant qu’il n’y a pas de pire thérapeute que le thérapeute mort. C’est pourquoi le
premier et le plus important thérapeute de tous les thérapeutes est le thérapeute lui-même. (Serrano, 1992) ».

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Chapitre III : Les actings, réactions et remarques

La végétothérapie utilise différents actings, pour la récupération fonctionnelle physiologique des sept
segments corporels du corps de la personne, segments décrits par W. Reich.

L’acting n’est pas un exercice mécanique gymnique, comme on tend à le croire, mais c’est la proposition
d’une action dynamique intentionnelle dans laquelle le patient agit en impliquant sa neuromuscularité.

Les actings des premiers segments (ceux justement définis par M. Origlia comme des niveaux
prégénitaux) ont la particularité d’inclure tous les nerfs du crâne en favorisant ainsi sa fonction
parasympaticotonique. Plus loin, on en donnera, avec détails, le signifié psychodynamique. Puis, on exposera
les principales réactions spécifiques et les abréactions émotionnelles qu’ils peuvent provoquer.

Les actings des premiers niveaux ou segments sont des actings de motilité Les actings du troisième,
d’équilibre dynamique comme passage aux actings de mobilité, spécifiques des segments suivants.

Il est ici opportun de souligner les réactions générales de l’acting (nous observerons quelques éléments
spécifiques plus loin) liés à l’activation du système neurovégétatif. Comme les niveaux sont contigus et
continus, le travail sur un niveau spécifique amène avec lui, immédiatement, le travail indirect sur les niveaux
antérieur et postérieur.

C’est pourquoi le thérapeute sera attentif à ce qu’il peut observer, qui facilite la charge des niveaux
inférieurs durant l’exécution de l’acting. Durant son exécution, le patient est invité à ne pas verbaliser, pour
pouvoir mieux percevoir ses sensations. L temps suffisant doit être donné pour que la répétition dans l’acting,
permette la perception de ces sensations. Durant ce temps, en silence, on respire normalement. Le thérapeute
intervient seulement si une sensation est insupportable pour le patient. Il est important de rappeler que la
température ambiante de travail ne doit pas être inférieure à 24° C.

Je souligne, ici, le fait que les actings du second segment (la bouche) facilitent la mobilisation de la
mandibule. C’est pour cela que Reich décrit son importance dans son « analyse du caractère ».

Les réactions générales les plus fréquentes avec les actings sont :

1. Chaleur ; 2. Froid ; 3. Sueur chaude ou froide ; 4. Rugissement ; 5. Pâleur ; 6. Éternuement ; 7.


Étirement ; 8. Toux ; 9.Nausée ou vomissement ; 10. Peur ou crainte ; 11. Somnolence ; 12. Pleurs ou larmes ;
13. Sensation propre au niveau ; 14. Excitation sexuelle ; 15. Vibrations musculaires ou tremblements ; 16.
Mouvements péristaltiques ; 17. Douleurs musculaires ; 18. Excitation ou perplexité ; 19. Envie d’uriner ; 20.
Fatigue ; 21. Anxiété et angoisse ; 22. Tristesse ; 23. Paresthésie ; 24. Sensations dans les talons (brûlants -
nde) ; 25. Sensations dans les lobes des oreilles ; 26. Sensation de lévitation ; 27. Sensation d’unité corporelle ;
28. Sensation de plaisir ou d’abandon ou sensation de chute ; 29. Sensation de ridicule ; 30. Sensation de
contraste entre la moitié supérieure et la moitié inférieure du corps (Nde : 31. Idem partie droite ou gauche ; 32.
Rôts, éructations…).

Quelques-unes de ces réactions sont spécifiques à certains segments corporels. Durant l’exécution des
actings, il est important que le patient conserve la position des jambes fléchies en appuyant fermement les pieds
sur le matelas. L’absence de sensation indiquée par le patient après sa réalisation peut être liée à une résistance
selon la structure psychologique du sujet. L’expérience clinique nous révèle généralement que :

1) la personne à noyau psychotique sent, mais ne verbalise pas,


2) la personne « borderline » ne sent, ni ne verbalise,
3, la personne psychonévrotique3 ne sent pas, mais verbalise,
4) la personne névrotique sent et verbalise.

3 Terme utilisé pour définir la structure où les composants anaux (compulsifs-masochistes) prévalent sur les phallico-
hystériques (notre du traducteur de l’italien vers l’espagnol).

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Le thérapeute doit tenir compte de la façon dont le patient se tient sur le matelas, s’il se trouve
tranquillement relaxé ou si ses mains ou ses pieds s’accrochent au divan.

De même, en végétothérapie, il est important de prendre en compte les possibles réactions de fuite du
patient, qui généralement se vérifient ou se produisent dans le travail sur les yeux ou avec le diaphragme. La
première parce que le sujet n’est pas capable de tolérer l’expression des émotions de peur liées aux yeux. La
seconde, parce que le travail sur le segment diaphragmique attaque directement le masochisme. Un bon
« masochiste » a de fortes résistances au changement. L’une de celles-ci est de saboter l’objectif de sa thérapie.

D’autres réactions de fuite peuvent être liés au travail avec le cou sur le narcissisme. Mais, dans de tels
cas, le thérapeute est responsable de la fuite du patient, du fait qu’il a attaqué ou a abordé directement, de
manière précoce, le narcissisme du patient. Il est nécessaire de rappeler que le narcissisme est un mécanisme de
défense, que le patient doit abandonner graduellement, et non de faon brusque.

Dans une même séance et en règle générale, on ne doit jamais proposer au patient un acting sur un
segment précédent celui sur lequel il est en train de travailler. Si on voit que cela est nécessaire, on le fera à la
prochaine séance, pour respecter le processus de la circulation énergétique vers les pieds de manière que, dans
une même séance, il existe toujours une direction céphalorachidienne, selon l’indication de W. Reich.

Un autre élément à prendre en compte pour le thérapeute est la nécessité de respecter le passage d’un
acting au suivant, qui s’effectuera seulement quand celui-ci aura donné un résultat satisfaisant et d’ouverture du
blocage, en évitant ainsi l’effet « gancho » (décrit par Baker). Le « gancho » est la persistance d’un blocage dans
un segment peu élaboré et qui se renforce à la mobilisation de l’énergie d’un segment postérieur, avec les
risques, en conséquence de crise non contrôlée, surtout quand ledit blocage est dans le segment oculaire (crise
psychotique).

L’unique exception peut être une forte résistance dans le travail oculaire, qui peut se dépasser quand on
aborde le travail avec le troisième segment, celui du cou (défense du narcissisme). Pour cela, les actings des
premiers niveaux seront répétés en même temps que ceux du cou, comme nous le verrons illustré plus loin.

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Chapitre IV : L’abréaction émotionnelle

Pour comprendre les réactions émotionnelles qu’un acting peut provoquer, il faut approfondir le concept
de l’émotion dans sa globalité. Avant tout, je dois dire que la similitude sémantique d’émotion, affect et
sentiment fait que de tels concepts se confondent et se superposent.

L’orgonothérapie emploie la végétothérapie caractéroanalytique pour reconstruire, de manière


fonctionnelle, le développement psychoaffectif de l’individu. De ce fait, il travaille principalement avec les
émotions. En revoyant la bibliographie relative aux émotions et aux affects responsables du comportement, il est
opportun de faire un préambule, avant de décrire le point de vue général, parce que ce qui est spécifique sera
décrit avec la systématique des actings, l’abréaction émotionnelle et la pensée post-reichienne sur la
psychodynamique de ces concepts. Pour cela, il est nécessaire de partir de la définition de l’instinct. L’instinct
est l’expression de la vie dans ses divers modes, mais tous cherchent sa conservation.

L’instinct n’est pas une modalité de réponse comme le retient Waren, c’est une activité (et non un
comportement, comme le pense Hilgard) qui est liée aux fonctions de la vie. « La vie, écrit Reich, n’a pas de
sens, elle fonctionne ». Cela signifie que la vie est le devenir qui paraît être une progression temporelle. Le
temps est notre limitation humaine. Nous parlons de futur, mais le futur n’existe pas. Il existe un continu présent
progressif lié au cosmos, à l’univers, qui a toujours existé et qui toujours existera, comme l’affirme la loi de
Lavoisier.

La théorie du Big-Bang est une explication humaine très élégante, mais, avant le Big-Bang, qu’est-ce
qu’il y avait ? Et ce qui existait, comment et pourquoi existait-il ? On dépasse cette tautologie en considérant le
phénomène de la vie comme une manifestation du cosmos et dans le cosmos, qui se développe en un équilibre
dynamique et, de ce fait, énergétique, comme l’ont observé Priggogine, Frölich, Devidov et autres. C’est un
recyclage énergétique.

L’instinct actuel humain est véritablement un moment dans l’histoire. C’est-à-dire dans l’univers. Les
positions ésotériques à ce sujet sont très belles ! Fascinantes ! Expliquent toutes choses !, mais sont un produit
de l’Homme qui, certainement, n’est ni unique, ni seul dans l’Univers L’évolution de la personne, nous ne
savons pas où elle conduira. Le néopalium a des zones nues qui un jour parleront et modifieront la personne
actuelle. Comment ? En quoi ? Nous ne pouvons pas le dire. Ceci devrait nous amener à être ouverts et
disponibles pour la nouveauté, à vérifier tout ce qui nous est proposé sans tomber dans le scepticisme ni dans le
mécanisme.

La caractéristique de tout être vivant (plante ou animal) est la sensibilité dans laquelle l’instinct, qui
réalise les conditions de stabilité avec des phénomènes de feed-back, est la manifestation fondamentale. La
sensibilité est plus grande que le sentiment, et à son tour se manifeste comme affect ou comme émotion. On
peut faire l’hypothèse que l’instinct stimulé depuis l’intérieur produit des sentiments avec des motivations
affectives. Stimulé par l’extérieur, il produit le sentiment de l’émotion qui est, de ce fait, une réaction. Le
sentiment est une activité énergétique limbique (qui stimule les fonctions reptiliennes) dans les animaux au sang
chaud. Dans les autres animaux, il n’y a pas de sentiment. Seuls existent des états d’alarme comme réponses
instinctives par l’activation du cerveau reptilien. Selon la théorie des émotions de James-Lange, le résultat direct
de la perception de l’objet stimulant détermine l’expression et la modification somatique et la sensation de cette
modification est vécue comme une émotion. Il existe une confusion conceptuelle quand on définit l’affectivité
comme la capacité de provoquer des sentiments et des émotions.

En partant du travail de Priggoggine et de son école sur l’énergie des systèmes biologiques qui doivent
être dissipés, Frölich a considéré l’oscillation électronique due aux moments de bipolarité des molécules de la
matière vivante. Ces ondes électroniques décrites par Frölich, qu régulent les réactions biochimiques d’un
organisme et qui contrôlent le soma quand elles sont subjectivement perceptives, coïncident avec une émotion.
Chaque corps vivant est un système ouvert, les autres corps sont des systèmes fermés.

Quant à l’émotion, les psychologues de l’université d’Illinois (USA) ont trouvé presque 600 termes
différents dans la langue anglaise. Du moment que le vocabulaire est si riche, il est opportun de distinguer
quelles sont les émotions primaires et lesquelles sont secondaires qui en dérivent En citant Darwin, notons que
le principe de l’opposition et de l’antithèse est fondamental dans le développement de l’expressivité

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émotionnelle. Une émotion ne peut évidemment pas être neutre. Elle sera ou agréable ou désagréable, positive
ou négative.

Des émotions primaires positives ou négatives sont le plaisir ou la peur, qui physiologiquement sont des
expressions des fonctions neurovégétatives du parasympathique ou du sympathique. Le principe de l’antithèse
explique pourquoi une excessive motilité limite l’affectivité, tandis qu’une excessive affectivité limite la
motilité.

L’émotion étant une expression de réactivité et l’affectivité l’expression de motivation, nous


considérerons les sept niveaux corporels décrits par Reich et pourrons localiser les sentiments reliés de cette
manière :

ÉMOTION AFFECT
SEGMENT I (les yeux, les oreilles, le nez)
Alarme Surprise
Peur Émerveillement
Terreur Embarras
Panique Désorientation

SEGMENT II (la bouche)


Commotion Dépression
Dégoût Ressentiment
Goût Colère
Séparation Attachement

SEGMENT III (le cou)


Abandon Sympathie
Peur de tomber Antipathie
Peur de mourir Intérêt, orgueil, assombrissement

SEGMENT IV (le thorax)


Nostalgie Tristesse
Colère Solitude
Haine Félicité, amour, incertitude, ambivalence

SEGMENT V (le diaphragme)


Angoisse Hostilité
Anxiété Sérénité

SEGMENT VI (l’abdomen)
Agitation Douleur
Désespoir Colère

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SEGMENT VII (le pelvis)
Excitation Puissance
Attachement Répression
Plaisir Agressivité (colère)

Sur la base du signifié biopsychologique de tous ces sentiments, on peut dire que l’émotionest
phylogénétique (dû au développement de l’espèce), tandis que l’affect est oontogénétique (dû au développement
de l’individu).

Cette longue prémisse avant de traiter de l’abréaction émotionnelle nous sert pour souligner l’importance
de la végétothérapie comme méthode psychocorporelle. Quant à l’analyse caractérielle, c’est un processus
intellectuel. A elle seule, elle ne débloque pas les émotions ancrées dans le corps (Jacobson-Buscaino). Le
contrôle rationnel des émotions amène l’angoisse qui se manifeste comme angoisse existentielle, tellement citée
par quelques philosophes. Il est bon de rappeler ce que disait Spinoza : « La connaissance intellectuelle conduit
à la révolution et au progrès, seulement s’il y a aussi une connaissance affective ». L’individu devrait pouvoir
penser en sentant le corps et vivre les émotions liées à la conscience. Si ces fonctions se séparent, il y a une
connaissance mécanique. La dialectique est, de ce fait, évidente entre personne et ambiance.

Par tout ce que j’ai dit, il paraît clair que l’abréaction émotionnelle, dans la végétothérapie, se vérifie avec
l’action des actings et sur la spécificité des segments corporels.

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Chapitre V : Les rêves en végétothérapie

Dans les séances durant la végétothérapie caractéroanalytique, la personne a l’habitude d’avoir les yeux
ouverts. Ceci est en partie pour la nécessité d’être dans « l’ici et maintenant » et, aussi, parce que,
spécifiquement, dans le travail avec le premier niveau, il y a la possibilité que le patient entre en contact avec
ses fantasmes et ses fantaisies. Nous pouvons comparer les fantasmes aux cauchemars et les fantaisies aux
aspects filmiques des rêves avec les yeux fermés (ou quelques fois ouverts).

Le thérapeute qui connaît la psychodynamique, n’a pas de difficultés pour lire, durant la verbalisation, de
tels fantasmes ou de telles fantaisies, leur signifié, parce que les éventuels rêves que le patient a eu et qu’il cite
dans la séance, sont pris en considération seulement s’ils ont une forte charge émotionnelle. Mais quand la
thérapie arrive au déblocage du cinquième segment (diaphragme, qui est le muscle le plus profond), les rêves du
patient seront alors pris en considération.

L’interprétation reichienne des rêves a des aspects différents de la méthode de Freud et de celle de Jung,
parce qu’il est nécessaire d’élever le contenu des rêves à leur contenant. C’est-à-dire au corps, le « moi ». Nous
savons que les animaux rêvent aussi, mais, seul, l’animal humain, animal optique, est capable de symboliser. Le
symbole est l’intellectualisation du rêve. Il a la particularité d’être personnel, c’est-à-dire culturel.

Nous observons que nos rêves sont (avec les yeux fermés) « lumineux » et leur lumière est notre
illumination intérieure. A propos de l’analyse reichienne des rêves (voir le texte de Baker. « Homme piégé » et
son article « L’orgonothérapie dans le « Journal d’orgonomie »), parmi le peu de publications à ce sujet, il y a
un écrit d’une thérapeute de Sao Paulo, M. Melo, que je trouve très intéressant et dont je cite ci-dessous
quelques paragraphes

« Dans toute thérapie, les rêves sont un instrument important. En végétothérapie, ils sont spécialement
utiles pour accélérer et approfondir les processus thérapeutiques. La végétothérapie permet que la personne
soit sensible et consciente de son propre corps, de ses tensions et postures, de même que le signifié de ses
émotions. Au fur et à mesure que se dissolvent les blocages énergétiques, le fluide de l’énergie est rendu
possible et il se développe un double processus convergent. D’un côté, la déstructuration qui dérive de la
désorganisation de la structure névrotique préexistante : l’épanouissement des défenses du caractère provoque
des déséquilibres momentanés. En même temps, à côté de cette désorganisation, il se produit un fort processus
d’élaboration, d’intégration et d’équilibre des nouvelles défenses. Au niveau psychologique, le « moi » se
fortifie et de nouveaux contenus apparaissent. Au niveau corporel, des transformations profondes et drastiques
se produisent qui se reflètent dans les conditions générales de l’organisme, dans son changement dans le tonus
musculaire, dans les dissolution des tensions musculaires, dans la couleur de la peau, dans la température de
l’organisme, etc. et, comme on pouvait l’espérer, sur la position corporelle qui est intimement reliée à la
condition musculaire et à la situation énergétique de l’organisme.

Non seulement ce sont des indications précieuses de ces processus, mais ils en constituent une partie,
sous la forme d’élaboration, d’intégration et quelquefois du déblocage proprement dit. Fréquemment, le
processus de déblocage d’un segment avec une expérience vécue durant la séance, continue et se complète au
moment du rêve comme un mouvement naturel de l’organisme à la recherche de la santé. Le sommeil facilite
une relaxation musculaire meilleure que celle maintenue dans l’organisme durant l’état de vigilance.

Durant la phase REM, particulièrement dans laquelle se produisent les rêves, et qui est caractérisée par
un type d’ondes cérébrales accompagnées de rapides mouvements des yeux, il y a une grande relaxation
musculaire, tant sur le tonus, que sur le mouvement. Mais il y a d’autres aspects qui montrent qu’il y a
beaucoup d’activité. Les yeux s’agitent comme s’ils accompagnaient l’action du rêve. Fréquemment, le sujet
s’excite à mesure qu’augmente la trame du rêve. La respiration s’accélère, de même que les battements du
coeur, bien que le reste du corps se maintienne immobile. Des phénomènes de somnambulisme arrivent
fréquemment dans une phase haute de sommeil, la phase II dans laquelle on ne rêve pas A mesure que le sujet
entre dans le REM, il commence à rêver et ses blocages énergétiques tendent à une relaxation partielle dans les
limites de la structure caractérologique, permettant un meilleur flux énergétique.

A un certain moment, le passage de l’énergie peut être interrompu et rendu difficile par un blocage plus
fort. C’est pourquoi, il ne cède pas à la relaxation naturelle propre au rêve. Ainsi, le rêve est un reflet de la

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situation énergétique et du blocage du sujet. Il indique de même les segments qui ont été déjà élaborés et
dissous. Capter les signaux manifestés des rêves, les traduire en langage courant et les interpréter permet le
maximum de bénéfice de ressource naturelle de croissance personnelle. L’inconscient et toute la personnalité
dans ses aspects donnent des pistes, indiquent des sorties, présentent des analyses et des synthèses créatives.

La thérapie reichienne, en débloquant l’énergie dans des niveaux variés du corps, donne la possibilité de
nouvelles intégrations de la personnalité, ouvre de nouveaux espaces, donne de nouvelles synthèses, du fait
qu’une fois désorganisée, la réponse névrotique stéréotypée détermine des postures corporelles structurelles
qui, à leur tour, maintiennent les blocages et, de ce fait, l’équilibre névrotique à travers les tensions chroniques.

Les rêves peuvent être utilisés comme instruments thérapeutiques, en exprimant onirique-ment les
changements rapides et consistants qui se produisent durant le processus. Ils se répercutent dans le déblocage
énergétique de tout segment. (M. Melo) ».

L’utilité des rêves et la forme de leur utilisation clinique dans le paradigme reichien est quelque chose qui
doit être fouillé, confronté et structuré encore plus.

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Chapitre VI : Actings particuliers

Dans notre méthodologie de la végétothérapie, il y a deux actings particuliers qui requièrent une
application constante. Ce sont les actings des grimaces et celui que, dans notre école, nous appelons « le chat »
(une sorte de respiration nasale). Il est opportun, après avoir fait un acting oculaire, de proposer au patient de
réaliser toutes les grimaces qu’il peut, durant quelques minutes. Ceci se réalise pour stimuler les muscles
mimiques qui permettent une distribution de l’énergie dans tout le visage et, particulièrement, de lier
énergétiquement le premier segment avec le second.

L’autre est l’acting du chat, qui consiste à inspirer avec la bouche fermée par le nez, puis, rapidement,
faire sortir l’air également par le nez, en montrant les dents, sans les serrer. Après l’expiration, on fait une pause
et on recommence l’inspiration. Le chat, également, doit se faire durant quelques minutes. C’est une respiration
nasale semblable à la mimique agressive d’un félin et qui a directement une action sur le segment de l’abdomen,
qui précède de septième (celui de la génitalité et du pelvis). Cet acting facilite le mouvement de l’énergie vers le
bas, le pelvis.

Dans notre méthodologie, on le propose au début de chaque séance tout le long de la thérapie, après qu’on
ait commencé le travail avec le second acting (yeux, bouche) comme ce sera détaillé plus loin. Ceci a une
raison. Tous les mammifères immédiatement après la naissance se collent au sein maternel qu’ils localisent par
l’olfaction. Seul, « l’homme civilisé » est séparé,par un préjudice scientifique très grave, de la mère qui doit
attendre plus ou moins 24 heures pour commencer le contact avec le sein, l’allaitement. A ce moment, il pourra
utiliser son odorat pour se lier au sein. Ceci signifie que, quand on cherche avec la végétothérapie, la
récupération des processus psychoaffectifs, il est nécessaire de réactiver tout ce qui, malheureusement, s’est
passé sur la personne au début de sa vie, pour lui permettre de dynamiser et rendre puissants ses états émotifs.

L’acting du chat, comme nous le verrons, durera un temps important durant les dernières séances de la
thérapie, pour faciliter le processus du réflexe orgasmique.

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Chapitre VII : Les actings des premières séances (ouïe, yeux, bouche)

Prémisse

Pour une meilleure compréhension de la méthodologie, à partir de maintenant, je décris les actings
comme ils se déroulent dans le processus thérapeutique progressivement, mais sous forme succincte et générale
avec les limites que cet exposé a d’être objectivement informatif et non formatif comme orientation clinique.

Tout ce que je décris reflète une ligne minime du travail thérapeutique du fait que les actings dans chaque
séance continuent évidemment à se répéter jusqu’à ce que le patient manifeste des réactions positives ou des
sensations agréables et des réponses qui correspondent à la dynamisation neuromusculaire et émotionnelle
produite par cesdits actings.

Les actings « des deux premières séances »4 méritent une description particulière du fait qu’ils supposent
le passage du patient de la condition de fœtus à celle de nouveau-né, depuis la perspective de la réactivation
émotionnelle qu’assume l’espace thérapeutique.

Première séance

Après le massage du corps du patient, qui doit être réalisé toujours depuis la tête vers les pieds, en suivant
toujours la dynamique du massage reichien, en appuyant sur les points de tension pour localiser les segments et
faciliter aussi bien le diagnostic permanent qu’un certain contact énergétique initial comme nous l’avons vu
dans les chapitres antérieurs, on invite la personne à rester allongée sur le matelas avec les jambes pliées et les
pieds bien appuyés. On s’assure, durant toute la séance, que les pieds ne se joignent pas, ni les mains, ni les
genoux « pour respecter la loi physique des points », en évitant le court-circuit énergétique.

Dans une ambiance de pénombre, le thérapeute, assis derrière le patient, appuie ses mains en forme de
coquillage, et les pose sur les oreilles du patient. A cette occasion, les yeux du patient restent fermés durant
l’acting qui dure, environ, quinze minutes. Après ces quinze minutes, il retirera ses mains doucement. Le
thérapeute, assis à son côté, interrogera le patient sur les sensations qu’il a eues durant l’acting, si une pensée ou
une image lui est venue à l’esprit et si, en général, l’acting a été agréable ou désagréable.

Sens de l’acting et réactions

La privation partielle de son et de lumière le met dans une condition qui est similaire aux conditions
fœtales. La main en forme de coquillage sur les oreilles facilite la reproduction de la même sensation que
lorsque nous approchons un coquillage de l’oreille et qu’il nous rappelle le bruit de la mer. Si, durant l’acting, il
se trouve dans un état d’inquiétude et non de tranquillité, il est évident que, dans sa vie fœtale, il y a eu des
événements pas très agréables. Si c’est le cas, le patient doit appuyer les mains sur la zone ombilicale,
permettant l’apparition de sensations de vide dans la zone de « la grande bouche primitive », selon
l’interprétation de la psychopathologie fonctionnelle.

Il est évident que, dans un cas pareil, nous pouvons être en présence d’un noyau psychotique. Nous
pourrons obtenir bénéfice en intégrant le travail de la végétothérapie avec un traitement
d’audiopsychophonologie. Il s’agit de personnes hypoorgonotiques, pour lesquelles il est nécessaire
d’augmenter le niveau de charges énergétiques pour pouvoir « travailler » avec la végétothérapie, au moyen de
l’énergie vibratoire du son (jointe à d’autres apports énergétiques de l’orgonothérapie).

D’autres techniques thérapeutiques corporelles qui ont a voir avec la vie fœtale permettraient une
meilleure conscience de la vie fœtale, mais n’apporteraient pas au sujet l’énergie dont il a besoin.

4 Toujours dans un sens descriptif et pédagogique. Nous évitons de lire ceci avec une clef mécanique

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Sens de l’acting

Une fois terminé ce premier acting sur les oreilles, on passe à explorer à la lumière psychodynamique, la
fonctionnalité des yeux, séparément, ayant présent (à l’esprit) que l’œil gauche est celui de la mère et le droit
celui du père, à cause du croisement émotionnel des hémisphères cérébraux (hémisphère droit <=> œil gauche
et hémisphère gauche <=> œil droit). Pour les gauchers, évidemment, le contraire. On couvre l’œil droit pour
empêcher la vision. On invite le patient à fixer pendant quinze minutes avec l’œil gauche, la capsule lumineuse
d’une petite lampe, de type crayon lumineux qui est tenue à une distance d’environ 25 cm. Après ces quinze
minutes, le patient fera un peu de grimaces. On procédera à la verbalisation. On répète la même technique pour
l’œil droit. Ensuite, on réapplique, en fixant la lumière avec les deux yeux. Les réactions vont des larmes à la
peur.

Sens de l’acting et réactions

Surtout nous devons dire que l’utilisation de la lumière pour le travail sur les yeux (technique introduite
par B. Koopinan de l’ACO et utilisée par moi de façon particulière dans la métodologie, comme décrit ici) est
fondamentale. La lumière stimule directement le muscle ciliaire et l’épiphyse, en empêchant la production de
mélatonine et en activant l’hypophyse et toute l’activité corticale (stimulation lumineuse intermittente de
l’EEG).

L’impact de la lumière apparaît, pour la première fois, à la naissance. Elle ne devrait pas être stressante
(voir « Naissance sans violence » de Leboyer). Au contraire, les lumières sont généralement fortes, l’ambiance
froide. On exerce de la violence sur le nourrisson en le séparant de mère « au nom de l’hygiène », en provoquant
des sentiments de peur, d’angoisse et d’abandon. Le nouveau-né pleurera un certain moment sans larmes,
tellement est forte la nécessité de pleurer. Elle ne trouve pas de réponse physiologique, du fait que les glandes
lacrymales ne sont pas préparées. C’est pourquoi ses yeux seront pleins de larmes inexpressives. Elles causent la
vision « floue », caractéristique du strabisme (primaire) qui s’installe, à ce moment, comme nous le verrons plus
loin en traitant de ce sujet. Les pleurs, comme il arrive quelques fois durant l’acting avec la lumière fixe, sont
une réaction bénéfique qui nous parle d’une abréaction de cette vie néonatale.

Seconde séance

Après avoir réalisé le massage (nous rappellerons qu’il sera réalisé toujours de la tête vers les pieds) le
thérapeute, assis dans le dos du patient, met ses mains collées comme des assiettes sur les oreilles, en exerçant
une pression sensible durant quinze minutes et le thérapeute les lâche, en les faisant descendre sur le cou (nous
rappellerons qu’il est important de continuer les actings des oreilles sans les interrompre, même si le patient
manifeste des réponses d’agitation sur le divan ou des signaux de souffrance). Ensuite, on verbalise.

Il est opportun de détailler, ici, qu’en végétothérapie, la verbalisation thérapeutique doit être de type
analytique et le moins possible de type interprétatif. L’interprétation est quelque chose de subjectif. Elle induit
la rationalisation et exprime une conduite directive.

Sens de l’acting

L’objectif est de réactiver les conditions vécues par la personnem au moment de la naissance, du fait que
la tête passe par le canal étroit du vagin. La réaction du patient informe sur le comment cela s’est produit et
comment il a vécu sa naissance.

Une fois terminé l’acting pour les oreilles, on passe aux yeux, puis à la bouche. Les actings des yeux et de
la bouche se font ensemble du fait que, comme je l’ai déjà décrit, le mammifère, de façon naturelle prend
contact avec la réalité par tous ses sens. Ceci ne se passe pas pour le mammifère humain qui, à la naissance, est

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séparé de la mère. Pour tenter de pallier les effets de ceci, avec la méthodologie de la végétothérapie, nous
tenterons de remplir ce vide neurophy-siologique. On indique au patient qu’il fixe, avec les deux yeux un point
lumineux d’une petite lampe qui est fixée à une distance d’environ 25 cm, durant quinze minutes. A la fin, on
lui suggère de réaliser durant quelques minutes, des grimaces et de verbaliser. Après la verbalisation, on propose
à la personne avec les yeux ouverts de maintenir la bouche ouverture durant quinze minutes, puis on verbalise.
On revient aux yeux, mais sans l’usage de la lumière. Puis, le patient est invité à fixer son regard en un point du
plafond, au-dessus de sa tête, durant quinze minutes pour, ensuite, faire quelques grimaces et verbaliser.
Ensuite, on indique qu’il maintienne la bouche ouverte encore quinze minutes, puis, se produit la verbalisation.
La seconde séance peut se terminer ici.

Sens de l’acting, réaction et verbalisation

Pour un patient qui n’a pas de gros désordres, fixer un point lumineux ne doit pas être très difficile. Il
s’agit de regarder (voir n’est pas intentionnel, regarder suppose voir avec intentionnalité, activement), une
réalité loin de nous et ce que l’autre suppose de soi. Si, après la naissance, il n’y a pas eu de stress, les réactions
émotionnelles qui se vivront, durant l’acting, seront assez positive, mais, s’il y a eu un état de stress ou de stress
négatif, il se vivra de la peur dans l’acting qui ira en disparaissant si la personne se permet de pleurer.

En présence d’un noyau psychotique, la réaction peut être de terreur panique. Dans un tel cas, le sujet doit
être rassuré et se sentir protégé. C’est pourquoi le thérapeute s’approchera, lui prendra la main et, en même
temps, il sera en contact par son regard. D’autres réactions, expressions de résistance peuvent être les
mouvements de la tête, obligeant le thérapeute à suivre avec la lumière les yeux du patient. Également, le patient
verra la lumière double. Voir deux lumières exprime une tendance à la dissociation, la réalité est une (et donc on
voit une seule lumière), et en voir une autre signifie que le patient fut obligé – du fait que sa réalité fut pénible –
de se créer une réalité fictive et fantasmatique, pour compenser sa réalité externe qui était beaucoup plus dure.

La verbalisation, généralement après ces actings, est peu abondante. Il n’existe pas de capacité de se
rappeler l’expérience vécue après la naissance. Il y a, seulement, des réponses mnésiques avec des sensations
plaisantes ou déplaisantes, qui nous donnent des éléments d’évaluation.

Les mêmes actings, sans lumière, nous permettent la découverte active d’un point, avec la référence que
c’est notre point. Archimède disait :« Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde ». Ce point qui,
pour les astigmates (a-stigma) est toujours très difficile à poursuivre, est, en ultime analyse, la projection de
notre point intérieur. Le point valide d’appui de chacun de nous. Nous devrions être nous-mêmes.

D’après la psychologie évolutive, nous devons nous rappeler que le nouveau-né reste à regarder fixement
la mère. A travers la mère, il va progressivement entrer en contact avec son propre « moi », en distinguant son
« moi » du « non-moi ». Il est important d’inviter la personne à ne pas perdre le point qu’elle parvient à
distinguer au plafond. A côté de réactions de pleurs et de larmes et des réactions parasympathiques positives, il
peut y avoir des manifestations de peur et de terreur ou des visions d’images ou de zones de couleurs (le noir
signifie dépression). Nous lui accorderons la permission de parler des images vues et des souvenirs et
associations. Je rappelle, aussi, l’importance entre autres choses de proposer au patient de faire, durant quelques
minutes, des grimaces, chaque fois que l’on aura travaillé les yeux.

En ce qui concerne le sens de rester avec la bouche ouverte, de même que pour les petits oiseaux dans le
nid, c’est un comportement de demande, de recherche, qui peut produire des sensations pénibles, de la
sécheresse dans la bouche (expression sympathicotonique de la peur) ou des larmes qui seront accompagnées de
pleurs abondants. Quelquefois, on peut sentir la sensation de faim. Dans ce cas, il est opportun d’offrir un
caramel ou un peu de sucre. Si la bouche est sèche il est opportun de rappeler au patient que c’est le signal de la
peur et de l’interroger sur la peur de quoi, afin de faciliter l’association dans la verbalisation. Il peut n’y avoir
pas de réponse, quand l’émotion est très archaïque.

Je profite de l’occasion pour confirmer, avec mon expérience professionnelle, que l’émotion basique de
peur est responsable de la résistance et de la manifestation de transfert négatif (et, pourquoi pas, de contre-
transfert négatif).

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Nous arrivons, ainsi, (théoriquement en tenant compte du fait qu’il peut y avoir nécessité de répéter les
actings) à la troisième séance. Après le massage, le patient est invité, de nouveau, à fixer son regard sur le cône
lumineux de la lampe de poche qui est à 25 cm de distance, durant vingt minutes. A la fin, il y aura quelques
minutes de grimaces et il verbalisera.

On passe, ensuite, à la bouche ouverte durant quinze minutes, puis, à la verbalisation, revenant aux yeux
sans utiliser la lumière, en les fixant sur un point à la verticale au plafond, en essayant de ne pas le perdre durant
vingt minutes. A la fin, on fera des grimaces et on verbalisera, en revenant de nouveau à la bouche ouverte
durant quinze minutes, puis, à la verbalisation.

Avec la quatrième séance, (je répète que ceci est une ligne directive), on termine le premier acting des
yeux et de la bouche. La séance débute après le massage, en indiquant au patient de fixer la lumière durant 25
minutes, de faire des grimaces et de verbaliser. On passe, ensuite, à la bouche ouverte durant 15 minutes et à la
verbalisation. A ce point, si les actings se déroulent sans difficulté, on procède à l’intégration énergétique
fonctionnelle du segment des yeux et de la bouche, en proposant au sujet de fixer, sans lumière, durant 25
minutes, le regard sur un point fixe en tenant la bouche ouverte et en terminant par les grimaces et la
verbalisation.



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Chapitre VIII: Deuxième, troisième et quatrième actings
pour les yeux et la bouche

La séance initiale du deuxième acting pour les deux premiers segments se caractérise par l’introduction,
au commencement de la séance, après le massage, de l’acting appelé « le chat ».

Le deuxième acting de la végétothérapie donne à la personne la possibilité de réactiver l’expérience de


l’allaitement. Et ceci parce que nous savons, par l’expérience de la naissance sans violence, que le nouveau-né,
appuyé sur le corps de la mère, cherche avec son odorat le sein pour rapidement s’y coller et le sucer. Il est
évident que la respiration nasale est fondamentale pour activer l’odorat. Elle facilite le cycle énergétique du
corps, jusqu’à l’abdomen et la zone génitale. Ce n’est pas un hasard si la plus grande partie des mammifères se
cherchent et conquièrent avec un jeu préliminaire avec l’odeur de l’autre (pour plus de détails, voir la thèse des
livres « Somatopsychodynamique » et « Caractérologie »).

L’acting du chat, à partir de ce moment du processus thérapeutique, sera réalisé au début de chaque
séance, jusqu’à la fin de la thérapie et, durant les dernières séances, avec une plus grande intensité. La durée est
de 2 ou 3 minutes, sans verbalisation, en demandant seulement au patient si cela provoque des sensations
agréables ou désagréables.

Le deuxième acting pour les yeux consiste, en utilisant la source lumineuse, à inviter le patient à en suivre
les mouvements avec les yeux, en développant la convergence et l’accommodation. On l’invite à suivre les
mouvements de la lumière, qui est à une hauteur de 25 cm et, lentement on l’approche du bout du nez, pour
ensuite revenir à la position primitive juste au centre entre les deux yeux et en ligne droite, en revenant au bout
du nez et ainsi de suite de façon rythmique et continue. Le mouvement lumineux provoque, dans la personne,
une accommodation et une convergence oculaire à la lumière, en produisant ce qui est décrit par Spitz, durant
l’allaitement qu’en suçant, il regarde alternativement le corps de la mère (ce qu’il atteint dès le bout du nez) et le
sein.

La première fois, cet acting se réalise durant 15 minutes, suivi de grimaces et de verbalisation. Les fois
suivantes seront de 20, puis de 25 minutes, toujours avec la lumière.

Nous continuons avec l’acting de la bouche, acting qui rappelle la succion et qui consiste à bouger vers
l’avant les muscles labiaux durant 15 minutes, suivi par la verbalisation.

On revient, ensuite aux yeux (cette fois, sans utiliser la lumière). On propose au sujet de fixer
attentivement un point du plafond (toujours le même, en essayant de ne pas le perdre) et la pointe de son propre
nez avec les deux yeux, durant 15 minutes, suivi de grimaces et de verbalisation. L’acting sera répété en séances
successives durant 20 minutes.

Quelques patients, quelquefois, pour focaliser mieux la pointe du nez durant la convergence sans aide de
la lumière, appuient l’index sur le bout du nez comme pour l’aplatir. Ceci est un signal, confirmé par la
verbalisation, d’un problème durant l’adolescence infantile relatif à la sensation d’avoir un pénis petit, dans le
cas de patients de sexe masculin et d’envie de pénis pour le sexe féminin.

Le deuxième acting oculo-oral est un acting fondamental en végétothérapie. Avec cet acting, on élimine
beaucoup des strabismes qui ont toujours une origine émotive, affective, comme le confirme la verbalisation du
patient strabique. Après l’acting actif des yeux, la séance se termine en répétant l’acting de la succion (quinze
minutes avec la bouche) suivi de la verbalisation.

Quand on fait la dernière séance où on utilise ce second acting (mais avec 25 minutes des yeux avec la
lumière et 15 minutes avec la bouche), on procédera à l’unification active des deux niveaux, en proposant au
sujet l’observation, durant 25 minutes, alternativement du point du plafond et du bout du nez et, en même
temps, les mouvements de succion avec les lèvres, en lui suggérant de poursuivre un rythme et une coordination
entre le mouvement oculaire et les lèvres. A la fin, on fera des grimaces et la verbalisation.

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Sens de l’acting et réactions

Comme je l’ai déjà dit, ce deuxième acting avec les deux premiers niveaux induit la réactivation de tout
ce qui est relié à l’allaitement. Il est très fréquent d’avoir des difficultés à réaliser la convergence oculaire et de
coordonner les mouvements oculaire avec ceux des lèvres, signe manifeste d’un allaitement avec des troubles et
inadéquat. La myopie exprime la difficulté d’accommodation et de convergence oculaire. C’est pourquoi les
effets obtenus en réalisant cet acting influencent la myopie.

Avec le temps, on conseille au patient de la répéter à la maison, comme gymnastique oculaire, et


d’utiliser le moins possible des lunettes pour arriver à corriger la myopie). La réaction physique la plus
commune au deuxième acting, ce sont les larmes qui se terminent par des pleurs et un sentiment de dépression
accompagné de la sensation d’absence de quelque chose (la gratification de la succion).

Si le sujet sent de la faim, on peut lui offrir un caramel. La réaction positive à cet acting se produit quand
on ressent des sensations agréables de chaleur dans les yeux et la bouche et un sentiment de paix et de bien-être,
quelquefois accompagné d’excitation sexuelle.

Un autre acting fondamental est le troisième, l’acting lié à l’expérience du sevrage. Après le massage, on
fait quelques minutes l’acting du chat. Postérieurement, on propose au patient de suivre avec les deux yeux, sans
bouger la tête, la source lumineuse de la petite lampe que le thérapeute bouge rythmiquement à une distance de
25 cm de droite à gauche avec un mouvement pendulaire, jusqu’à la limite que permet le mouvement oculaire
aux deux extrémités. De cette manière, on réalise un mouvement de latéralisation des yeux pour lequel, comme
pour les autres actings oculaire, le patient devra trouver son propre rythme. La première fois, l’acting dure 15
minutes, la deuxième 20 et la troisième 25. Dans un premier temps, toujours avec la lumière, puis, dans les
séances postérieurs, à partir d’un certain moment, sans la source lumineuse. Après l’acting, on réalise toujours
les grimaces et la verbalisation.

Après le travail de la lumière sur les yeux, on passe à la bouche. On invite le patient à mordre, en
mastiquant, une petite serviette de celles que l’on utilise pour la toilette, durant 15 minutes et, ensuite, on passe
à la verbalisation.

Postérieurement, on répète l’acting de la latéralisation oculaire sans la source lumineuse et on passe à la


position active de la première séance du troisième acting durant 15 minutes, suivi de grimaces et verbalisation et
dans les séances successives 20 ou 25 minutes (cette dernière fois, en l’association à l’acting de la bouche et de
la mastication).

Après l’acting de la latéralisation oculaire sans lumière, on répète celui de la bouche toujours pendant 15
minutes, suivi de la verbalisation.

Sens et réactions de l’acting

L’acting de la latéralisation du regard et de la mastication nous permet la réactivation du moment du


sevrage, qui, comme dans la majeure partie des cas, s’est produit trop tôt et brusquement, violemment,
provocant dans le sujet de la colère, après la douceur et la chaleur du sein perdu (prendre en compte le niveau
prophylactique que quand il n’y a pas de possibilité de donner le sein on peut compenser par le biberon donné
avec contact et affection) installant, de cette manière, l’oralité réprimée. Ce n’est pas un hasard si Spitz a décrit
le phénomène dénommé « l’angoisse de l’étranger » qui se produit vers le neuvième mois et qui coïncide avec la
période de sevrage.

La latéralisation du regard implique aussi « le regard vers » typique de l’hypermétropie pour laquelle
l’acting peut avoir des effets curatifs.

Mastiquer en mordant un linge permet l’apparition et la décharge de cette colère qui, à ce moment, restait
fixée dans les muscles masséters (mot français qui signifie les muscles de la mandibule inférieure) et qui génère
périodiquement des périodes d’anxiété. La mastication libère la rumination obsessionnelle et la possessivité plus

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que la jalousie. Les réactions les plus communes à travailler sur les yeux sont la peur (de l’étranger) et la
tristesse avec des pleurs par la sensation vécue d’être à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un qui n’est
pas là. La latéralisation du regard, qui permet d’explorer le premier élément psychologique de l’instauration de
l’ambivalence. Avec le sevrage, on active la neuromuscularité qui facilite l’entrée du nouveau-né dans la
formation du caractère.

Des réactions fréquentes avec ces actings de la bouche sont des sensations désagréables, entre autres
d’avoir quelque chose d’étranger dans la bouche, des nausées qui peuvent amener à voir et des douleurs dans les
masséters. L’envie de vomir est un signal important du fait qu’il nous indique un possible diaphragme bloqué
dans le sens hyperorgonotique (le blocage du diaphragme hypoorgonotique caractéristique du noyau
psychotique fœtal ne correspond pas, dans la mastication, avec la réaction de vomi). La réaction de vomi est une
expression ambivalente de refus de souffrir dans le sevrage et, de ce fait, du désir de persister dans l’allaitement
dans une condition symbiotique avec l’incorporation de la mère (sein-pénis) mais, aussi, le désir d’éliminer
(vomir) cette mère incorporée. De là, existe un certain lien avec l’homosexualité latente en relation avec le
blocage diaphragmique que nous verrons plus loin.

Il est évident que cet acting de la bouche se répétera jusqu’à ce que les réactions soient agréables pour le
patient. Cet acting conduit le patient à revivre et à réactiver son entrée dans la neuromuscularité intentionnelle,
c’est-à-dire dans le caractère. C’est pourquoi il a une importance fondamentale dans les sujets borderline, du fait
que se pose la question de toute la couverture du noyau depressivo-psychotique qui naît dans la période
néonatale.

Les derniers actings des yeux et de la bouche (quatrième acting) sont, respectivement, la rotation des yeux
et montrer les dents.

L’acting de la rotation des yeux nous montre le degré de fonctionnalité globale du regard, le lien avec les
paramètres spatio-temporels et la propre situation dans la réalité externe dans l’ici et maintenant, c’est-à-dire le
moment historique de la personne. Seuls, les mammifères humains sont capables de tourner intentionnellement
les yeux et seule la personne a le sentiment de faire histoire.

L’homme d’aujourd’hui se définit « sapiens », mais un tel attribut, à la lumière des événements actuels,
suppose d’être très optimiste. Selon mon opinion, l’homme est « Homo historicus », c’est-à-dire capable de
construire l’histoire, en réalisant la naissance de « l’homo progressivus » comme l’indique le transformisme
évolutif de Teilhard de Cardin. Ceci vient d’être confirmé par les plus récentes investigations scientifiques.

La rotation des yeux permet de donner une dimension historique à notre regard et, de cette façon, de se
confronter à sa psychopathologie.

En effet, quand on regarde vers le haut, c’est-à-dire vers l’arrière, on se sent capable de regarder le passé.
Quand on regarde latéralement, on regarde le présent.
Quand on regarde vers l’avant, c’est-à-dire vers le bas, on regarde le futur.

Cet acting suppose la maturation fonctionnelle des muscles oculaires et se répercute positivement lorsque
la personne souffre d’épilepsie essentielle (somatisation musculaire d’un noyau psychotique néonatal) de
somatisations ou de presbytie.

Dans ce sens, j’ai observé que la presbytie ne commence pas après la quarantaine, comme on a l’habitude
de le dire, parce que (bien que la médecine officielle la considère comme physiologique) bien que tous les autres
troubles visuels soient liés à la période primitive de la vie (nous supposons l’énorme influence du SNV) la
presbytie est typique du caractère lié au moment où l’enfant passe de la motilité à la mobilité en étant stimulé
excessivement pour marcher seul, créant ainsi, un état anxieux avant la nécessité de forcer prématurément
l’acquisition de la quatrième dimension (espace-temps). Vers la quarantaine (à mi-chemin de la totalité de notre
vie) apparaît généralement la crise existentielle, caractérisée par la nécessité de faire un bilan de notre vie
passée, présente et future, ce qui influence la muscularité oculaire, bilan accompagné d’anxiété de ce qu’offre le
futur. Cet acting, de fait, a de bons résultats thérapeutiques quand existe la presbytie.

Une autre observation à prendre en compte sur la rotation des yeux est la possibilité que, en fait, ce fut le
début de l’hominisation et de l’acquisition du langage et des mots. Dans le processus évolutif, ceci ne s’obtient

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consciemment qu’au moment où se produit fonctionnellement la rotation oculaire, puis, postérieurement, de
façon symbolique. Peut-être parce que « le premier homme » qui acquit la posture bipède, regarda autour de lui
et s’interrogea : « D’où viens-je? Qui suis-je ? Où Vais-je ? Où suis-Je ? », et observa l’immensité du ciel par la
rotation de ses yeux… !

Cet acting de tourner amplement les yeux les hommes le font vers la droite, dans le sens des aiguilles
d’une montre et, au contraire, vers la gauche les personnes de sexe féminin et, dans le sens contraire en cas
d’individus gauchers. La différence est due à la nécessité d’intégrer fonctionnellement les deux hémisphères
cérébraux qui ont besoin de s’équilibrer pour éviter les excès de féminité dans la femme et de masculinité dans
l’homme. Les temps sont les mêmes quand on les fait avec l’aide de la lumière, progressivement de 15 à 5
minutes, et sans lumière, en réservant la dernière séance de cet acting oculaire accompagné de la bouche dans le
quatrième acting, en appuyant les dents supérieures sur les dents inférieures sans les presser et en montrant les
dents.

Sens et réactions des actings

Le dédoublement hystérique comme fuite de la réalité prend une signification particulière durant cet
acting. Ceci explique la tendance aux illusions très fréquentes chez les personnes au caractère hystérique qui ont
besoin d’apprendre l’importance du « hic-et-nunc ». Du moment que la somatisation est la conversion
corporelle d’un conflit, cet acting, en facilitant la prise de conscience et la cognition du schéma corporel, a une
répercussion directe dans ce conflit.

Une des réactions les plus communes durant cet acting est, comme on a l’habitude de le dire dans la
verbalisation, la difficulté de certains patients à pouvoir regarder, durant son exécution, dans une direction
déterminée, généralement à cause d’une sensation de peur qui, évidemment, doit être analysée avec le critère
analytique et non interprétatif, règle de base de la végétothérapie. D’autre fois, on a la sensation d’avoir un grain
de sable dans l’un des yeux, ce qui ne permet pas d’analyse psychologique.

Quant à la bouche, montrer les dents a deux significations sociales : sourire, regarder vers, ou bien de
défense menaçante devant une situation destructive. Montrer les dents dans le sourire ne se trouve que dans le
mammifère. La réaction la plus commune est celle d’une vibration de la mandibule qui, quelquefois peut
provoquer un pleur qui était réprimé ou des sensations de froid de nature neurovégétative.

Plus loin, nous parlerons de la sémantique globalement. Maintenant, nous nous occuperons seulement de
la :

Sémiologie des premiers actings des deux premiers niveaux

La sémiologie, ou lecture des signes naît de la sémiotique, c’est-à-dire l’observation des signes que
chaque patient manifeste à travers l’expression musculaire et par son comportement.

La sémantique, interprétation correct de la signification du mot et des phrases d’un langage, s’utilise
souvent pour des interprétations douteuses des messages de la communication ou dufait d’une introjection
symbolique erronée.

Avant de passer à montrer les actings de deux premier niveaux sous forme de résumé (oreilles yeux, nez,
bouche, muscles de la mimique), je soulignerai quelques facteurs que l’on trouve en végétothérapie et pour
lesquels il est nécessaire de considérer quelques aspects globaux d’un patient en thérapie.

Un patient peut avoir peur, ou une certaine réticence, qui peut l’amener au refus du massage. C’est un
signal évident de difficultés ou de peur au contact, caractéristique d’une condition psychotique. Le psychotique
a besoin du contact ; c’est pourquoi le thérapeute devra établir, durant quelques séances, un contact verbal pour
le rassurer en essayant d’établir le contact avec le regard durant le dialogue. Si le dialogue se refuse, les
premières séances seront silencieuses. Comme disent les psychologues russes, l’effet produit par la présence du

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thérapeute est suffisant. Il joue une fonction très importante pour instaurer un champ énergétique similaire à la
fusion de la vie intra-utérine. Le thérapeute, en étant près, d’une façon très douce, pourra proposer de faire un
massage, qui, dans ces cas, se réalisera durant diverses séances successives avant de proposer de passer aux
actings. D’autres patients, durant le massage, ont les yeux fermé. C’est un signal de peur de ce qui, ici et
maintenant, pourrait se produire dans la réalité. Certains patients n’expriment pas les sensations désagréables ou
douloureuses que le massage peut provoquer dans des zones déterminées qui présentent de grandes tensions
musculaires. C’est un signal de passivité masochiste. Quand le massage sur les zones musculaires déterminées
laisse la peau rougie, c’est un signal de charge énergétique excessive de la zone.

Des observations générales de sémiologie se produisent, aussi, à propos de la posture du patient sur le
divan.

Par exemple, s’il se colle ou s’accroche au divan avec les mains ou les doigts de pieds, c’est un signal de
peur de chute qui exprime une distribution négative énergétique de son corps.
La tendance à lever les mains à la nuque pour appuyer la tête exprime un trait hystérique. Le patient se
fait le spectateur de lui-même.
La tendance à étendre les bras comme un crucifié exprime un trait masochiste de résignation et de
passivité.
La tendance à lever les pieds du divan exprime le désir de s’éloigner de la réalité.
La tendance à agiter ou bouger les jambes ou bouger les jambes sous forme de tremblement exprime une
anxiété tibiale.
La tendance à verbaliser en position prono, est une manifestation masochiste.
La tendance à lever la tête est un signal narcissique du blocage du cou.
Le patient qui, plutôt que de verbaliser, parle excessivement, use du langage comme d’une résistance
rationnelle.
Quand il a une réticence à se dénuder, cela reflète une pudeur de son corps. La pudeur indique peur de la
jouissance et que le corps est notre « moi ».
Le patient frileux exprime un trait masochiste et celui qui a trop chaud, qu’il est hyperorgonotique.

Avant d’examiner individuellement les actings de deux premiers segments, il est opportun de signaler
qu’ils sont importants aussi pour la stimulation qu’ils produisent dans les douze nerfs crâniens avec l’activité
conséquente parasympathicotonique. En particulier, je rappelle que c’est seulement en utilisant la lumière que
l’on peut réactiver le muscle ciliaire (à partir de l’action stimulante que la lumière provoque sur le cortex
cérébral, comme le montre l’EEG).

D’autre part, il faut aussi garder présent à l’esprit la propre sémantique du patient, dans ce qu’il dit, les
indications particulières qu’il manifeste par rapport à son niveau corporel avec une base dynamique
existentielle. Par exemple, quand il dit se sentir confus, il exprime un message de nécessité (de faire le point), de
stigmatiser son « hic et nunc ». Quand il dit « je ne peux pas le faire », il envoie un message dépressif. Quand il
manifeste être indécis, il exprime l’ambivalence. Ou bien, quand il se plaint de n’avoir pas assez de temps, c’est
un anxieux et ainsi de suite…

Nous examinerons, maintenant, de manière singulière les actings des premiers segments.

La difficulté de fixer un point, ou de voir des points, alors qu’on essaie, est le signal d’une tendance à
perdre le contact avec la réalité et de partir avec les yeux vers un monde fantastique pour fuir la réalité qui est
vécue comme excessivement écrasante. Ceci est caractéristique d’un noyau psychotique. Quand le patient
indique qu’il ne trouve aucun point pour pouvoir fixer son regard au plafond, il exprime la difficulté d’avoir un
point de référence loin de lui-même, ce qui n’est autre que la projection de son propre « moi », il indique qu’il
n’en a pas.. Quand on voit deux lumières en regardant la petite lampe, il exprime la tendance à vivre deux
réalités, une objective et une autre subjective, fantasmatique et rassurante quand la réalité objective est
désagréable.

La bouche ouverte peut provoquer sécheresse, signal de peur ou anxiété d’attente (l’attente du sein par le
nouveau-né). Quelquefois apparaissent des douleurs dans les masséters comme expression de la colère réprimée
ou de la peur de s’exprimer (ouvrir la bouche pour parler). Se sentir ridicule durant l’exécution de l’acting est un
signal de défense (résistance) narcissique, liée à l apeur, à la jouissance et à une valorisation exagérée

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(pathologique) de son propre « moi » qui, inconsciemment, n’est pas dans la coopération, mais dans la
compétition.

Dans le second acting, la difficulté de convergence reflète qu’il regarde avec ambiguïté le point loin de lui
(le non-moi, l’infini, le symbole de la mère) et son propre bout du nez (le moi, le fini, le concret de soi-même).
Une bonne accommodation et une bonne convergence permettent de pouvoir s’identifier. Ceci est fondamental
pour ceux qui ont l’intention d’être végétothérapeutes ultérieurement. L’acting, souvent, provoque des pleurs et
une abréaction de sentiments de tristesse. Se sentir capable de pouvoir observer le bout de son propre nez
provoque toujours un sentiment plaisant et gratifiant.

Dans la bouche, reproduire l’action de succion peut être quelquefois difficile. Il est nécessaire d’éviter
que le patient intentionnellement absorbe de l’air, c’est-à-dire qu’il aspire intention-nellement. L’acting indique
seulement le mouvement à suivre avec les muscles des lèvres. Quelquefois, une sensation de faim est verbalisée,
qu’il est, comme dans d’autres occasions, opportun de donner la possibilité de satisfaire, en offrant un substitut
comme un caramel. A l’occasion, il peut se produire une excitation génitale, qui confirme le lien entre la
maturité génitale et l’oralité, du fait que la première est la conséquence de la satisfaction de la seconde. Il peut
aussi avoir un comportement similaire à celui de l’allaitement satisfait qui, en le relaxant, l’endort.

Dans de tels cas, on interroge le patient sur les rêves qu’il a faits dans cette brève période, en examinant le
contenu du rêve et s’il fut agréable ou désagréable. Généralement, le rêve comme résistance apparaît
immédiatement après le commencement d’un acting. S’il se produit dans un moment plus loin, sous forme
graduelle et si l’endormissement est doux et progressif, ce n’est pas un signal de résistance. Si, au contraire, il se
produit au début et que le patient lutte contre lui-même, il reflète une résistance et est l’expression de
l’instauration de sympathicotonie que l’acting provoque.

Dans le troisième acting des yeux, la difficulté à s’adapter au mouvement rythmique de la lumière dans la
latéralisation du regard exprime une condition d’anxiété réprimée et contrôlée. Les larmes et les pleurs sont, soit
de peur de l’autre loin de moi (l’étranger de Spitz), soit de colère réactivée par une condition d’impuissance. La
tendance à bouger la tête pour suivre les mouvements oculaires est un signal de blocage oculaire compensé par
l’action du cou (troisième niveau).

Dans la bouche, le refus ou le malaise dans l’acceptation de la mastication en mordant la serviette montre
un sevrage mal fait, qui induit dans le nouveau-né le dégoût, l’irritation ou le refus de l’incorporation de tout
autre chose inconnue et substitut du sein, avec la conséquence de la peur, la colère et avec la défense de serrer
les dents et l’apparition de l’anxiété.

Quelquefois, le refus prend une expression dans la nausée et le vomi avec une brusque mobilisation du
diaphragme (cinquième niveau) toujours hyperorgonotique. Dans de tels cas, comme cela se produit dans la
structure borderline, le vomi est aussi la tentative de manifester le noyau homosexuel, patent ou latent,
déterminé par la nécessité de s’identifier avec l’image maternelle introjectée à travers l’incorporation de sein,
bon ou mauvais (différence entre l’homosexualité masculine et féminine). Il rend aussi évident l’origine de
l’ambivalence : accepter ou refuser. Mordre, mastiquer la serviette. D’autre part, il est évident qu’il permet la
décharge et l’expression de la colère ancrée dans les masséters.

Dans le quatrième acting, la rotation des yeux en suivant la source lumineuse doit être la plus large
possible. La difficulté à regarder le monde qui l’entoure, pour le patient, indique la peur et la résistance à
prendre conscience de son être historique, de ses limites, de ses perspectives, du fait qu’il est dans le monde
Quelquefois, dans l’exécution sans la lumière, existe la tendance à « sauter », faire la rotation avec des sauts,
avec des angulations oculaires. Tout ceci doit s’élaborer dans la verbalisation. Dans la bouche, la difficulté à
montrer les dents, à être dans un acting qui ouvre à l’agressivité ou au rire, implique une difficulté dans la
socialisation.



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Chapitre IX: Les actings des troisième et quatrième segments : cou et thorax

Comme je l’ai illustré dans mon livre « De la somatopsychodynamique », le segment du cou, en


végétothérapie, est d’une importance fondamentale, au même niveau que les yeux et le diaphragme. Le blocage
énergétique cervical (hypoorgonotique ou hyperorgonotique) est présent pratiquement dans chaque individu, du
fait qu’il existe la nécessité, pour des motifs sociaux, d’agir en produisant, depuis l’âge le plus tendre des
mécanismes de défense narcissiques qui, avec le temps, tendent à se rendre chroniques. A côté de ce que j’ai
déjà écrit en d’autres occasions, je rappelle que le cou est anatomo-physiologiquement la zone la plus vulnérable
de notre corps (le karaté le confirme).

En végétothérapie, il est important de lier énergétiquement le cou -troisième segment) aux deux segments
antérieurs : yeux et bouche (premier et deuxième segments) et au niveau inférieur, le thorax (quatrième
segment). De ce fait, l’item thérapeutique se réalise en deux temps.

Le premier temps comporte la conduite, en séances successives, de répéter (après le massage et l’acting
du chat) l’acting de fixer un point, toujours le même, au plafond avec la bouche ouverte durant 25 minutes et
ensuite grimaces et verbalisation. A la suite de cet acting, suivront les deux actings spécifiques du cou qui sont.
Le patient se positionne avec tête loin du matelas, laisse pendre le cou à la hauteur des trapèzes. On
recommande de ne jamais bouger brusquement la tête dans cette position (il y a danger de lipothymie liée à la
stimulation de centres neurovégétatifs et du cou). C’est 15 minutes durant les premières séances. Ceci provoque
d’habitude des réactions douloureuses et déplaisantes, comme je le décris plus loin. A la fin, le thérapeute
soutiendra la tête du patient et la soulèvera jusqu’au divan, en y appuyant le corps. Postérieurement, on réalise la
verbalisation.

A partir de cela, on réalise le deuxième acting du cou, qui consiste à proposer au patient le mouvement
alternatif de bouger la tête vers la droite et la gauche en disant « non » durant 15 minutes, après quoi nous
verbalisons et tandis qu’on parle, il ouvre et ferme les mains, toujours allongé sur le divan.

La séance suivante, on observe (après le massage et le chat), la répétition du deuxième acting oculo-oral
(fixation alternative d’un point au plafond et la pointe du nez avec les deux eux, accompagné du mouvement de
succion labiale),suivi des deux autres actings du cou et toujours finaliser avec la verbalisation.

Ensuite, on propose, après le massage et le chat, le troisième acting oculo-oral : regarder, en amenant à
l’extrême le globe oculaire vers la droite et la gauche, dans un mouvement pendulaire sans bouger la tête et, en
même temps, mastiquer en mordant la petite serviette.

A partir de ce moment, chaque fois que le patient se met avec la tête loin du matelas, on l’invitera à
vocaliser avec la voyelle « a » accompagnant de l’expiration s’il s’agit d’une femme, et avec la voyelle « o » s’il
s’agit d’un homme, ou le contraire dans des contextes particuliers, en accompagnant la sonorisation de l’acte
d’expiration. La vocalisation durant l’acting du cou a été un apport valide à la méthodologie de la part de M.
Origlia.

Nous continuons, toujours après le massage et le chat, avec le quatrième acting oculo-oral (rotation des
yeux durant 25 minutes en montrant les dents sans bouger la tête) les actings du cou avec la vocalisation et,
comme toujours, la verbalisation.

Sens et réactions des actings du cou

Le déblocage du segment cervical est fondamental. Dans le cou, est fixé tout le narcissisme dans ses
aspects variés (primitif, primaire, secondaire). Etre avec le cou loin du matelas, même si apparemment cela peut
paraître une position désagréable, quand il existe une situation fonctionnelle et, de ce fait, un déblocage, il y a
des sensations agréables d’abandon et de relaxation. Se maintenir 15 minutes dans cette position (à la merci du
thérapeute) avec la gorge exposée, rappelle le comportement du loup qui, quand il fait face à un autre loup et se
sent perdu, offre sa gorge à l’autre comme signal d’acceptation, exposé à être assassiné. Dans ce cas spécifique,
le loup vainqueur n’assassine jamais. Il s’éloigne, satisfait. Ce n’est pas un hasard si seuls les animaux humains

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peuvent assassiner leurs semblables. Exposer le cou à l’autre, au vainqueur, est un signal de grand humilité et,
de ce fait, de dignité.

Avec la fonctionnalité cervicale, nous récupérons dans une grande mesure trois vertus humaines :
humilité, l’humanité et l’humour (les trois H). Ce premier acting du cou souligne fortement l’importance d’être
capable d’abandon, c’est-à-dire de perdre l’auto-contrôle, obstacle de base pour développer la puissance
orgasmique et permettre le passage de l’énergie de la tête au reste du corps. Le cou doit être le point entre la
théorie (la tête et la pratique (le corps) dans la dialectique corps/esprit.

La réaction la plus courante de cet acting est la sensation de douleur, quelquefois forte. Mais,
graduellement et de façon progressive, elle va disparaître. Quelquefois, le sujet verbalise par la peur de tomber
ou des sensations de nausées qui peuvent provoquer le vomi. Il est nécessaire d’aider, dans de tels cas, le patient
pour que sa réaction soit la moins brusque possible et le rassurer affectueusement jusqu’à ce que le peur
disparaisse. La peur de mourir est analogue à la peur de l’orgasme décrit amplement dans l’œuvre de Reich, de
même que la peur de la chute décrite dans la Biopathie du cancer. Elle indique un état de disorgonie, de
déséquilibre énergétique à des niveaux corporels variés.

Une autre réaction peut être la sensation d’avoir le nez obstrué, ce qui indique la présence d’énergie
excessive au niveau oculaire qui tend à se décharger par les voies lacrymales nasales. Dans d’autres occasions,
le patient peut pleurer, se rappelant des situations existentielles liées à des blessures narcissiques. De même, il
peut être capable de s’endormir, parce qu’il se trouve dans une situation agréable et parce que si le cou est
hypoorgonotique il y a une condition de « sur »-flexibilité. Une douleur interscapulaire signifie qu’il est fermé
et refuse d’exprimer quelque chose. Le sens et les réactions de deuxième acting du cou (tourner alternativement
la tête à droite et à gauche pour dire non) nous suggère la manifestation que Spitz décrit. Le « non » est une
forme expressive importante dans la formation du moi intérieur dans la psychologie évolutive. C’est pourquoi, il
est très important que le « non » soit verbalisé dans la langue maternelle du patient. Il en est de même pour le
« moi » du patient. Il sera invité à exprimer quand nous en serons à travailler le thorax (quatrième segment).

Il est évident que le sens du « non », selon la forme dans laquelle il est prononcé, nous indique des
émotions et des sentiments distincts. Ainsi, nous observons qu’il se fait clairement, avec soumission, avec
excitation, en criant, en pleurant, avec des mouvements de tout le corps, avec violence, etc... La verbalisation
après l’acting nous permettra de rechercher dans les contenus des émotions. Il sera important de rappeler au
patient que dire « non » n’est pas une négation, mais bien une affirmation de son propre point de vue dans le
sens dialectique. C’est un « non » de dialogue, pas défensif. Comme l’a dit très justement Raknès « une
personne incapable de dire « non » n’est pas bonne, mais faible ».

En relation avec ces actings, dont les mouvements s’accompagnent de quelques mots, quand il se fait
avec des cris et avec beaucoup de violence, il est opportun de rappeler la phrase de Freud dans une lettre à
Einstein en 1938 parlant de Hitler « certains cofondent la violence et le pouvoir ». De fait, pour s’affirmer, il
n’est pas nécessaire d’être violent, il suffit d’être ferme, clair et direct. C’est ainsi qu’on analysera le sens qu’a
l’expression de violence, de soumission ou de ton faible.

A propos de la sémiotique et de la sémiologie des actings en général, je trouve très intéressant


l’observation d’un collègue, G. Gangeni, qui révèle comment un même acting, réalisé de façon spontanée au
début comme expression du cerveau reptilien, peu à peu, va se modifier et se charger d’une expression
émotionnelle (manifestation du cerveau limbique) pour terminer sereinement, clair, linéairement (expression du
néocortex).

L’item méthodologique de cette séquence se trouve ainsi systématisé.

1) Après l’acting du « chat », le patient se met sur le divan avec la tête loin (comme nous l’avons fait
auparavant) et, après quelques minutes, (toujours dans cette position) on l’invite à vocaliser avec un « a » pour
le sexe féminin et un « o » pour le sexe masculin, en verbalisant ensuite sur ce qui est arrivé durant ce temps.

Ensuite, avec tout son corps sur le divan, nous continuons avec la rotation du cou à droite et à gauche en
disant « non » pour ensuite verbaliser. Durant la verbalisation, on l’invite à ouvrir et fermer les mains, avec le
dos des mains appuyé sur le matelas, si le thorax est hypoorgonotique. S’il est hyperorgonotique, avec les bras

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appuyés sur le matelas, mais avec les avant-bras élevés et en ouvrant et fermant les mains pour décharger
l’énergie.

L’acting suivant sera celui de donner des coups avec les poings sur le matelas. On invite le patient à
frapper contre le matelas durant 15 minutes en disant « moi », avec les bras perpendiculaires aux épaules, sans
plier les coudes et en serrant les poings. Quand ce temps est terminé, il reste avec les bras en haut, les paumes
des mains se regardant et les doigts étendus et on verbalise. Il maintiendra cette position durant 15 minutes, en
verbalisant durant les dernières minutes. Le thérapeute demande si les bras et les mains sont légers, chauds ou
froids. Ce modèle de séance se réalise au moins durant trois fois successives.

2) Durant trois fois de plus, on réalise le même acting, mais au lieu de dire le mot « moi », le patient dira
le mot « non ».

3) On répète de nouveau la séance au moins durant trois fois en disant le mot « moi ».

Sens et réactions des actings thoraciques

Le sens des actings du thorax (quatrième segment) est directement proportionnel à son importance. Le
thorax est le siège de l’ambivalence affective et de l’identité du moi individuel. Dans le thorax, résident la haine
et l’amour, parce que la fonctionnalité thoracique est déterminante dans la maturité caractérielle. Dans le thorax,
nous trouvons la tristesse, sentiment bien différent de la dépression.

Frapper avec les poings en disant « moi » permet d’affirmer l’identité propre biologique, identité
généralement absente ou confuse (homosexualité latente) dans les sujets avec un noyau psychotique, qui ont un
pseudo-moi. Dans la structure borderline, il y a une identité très faible, compensée, couverte par un idéal du
« moi ».

Dans la première série, dans laquelle on frappe avec les poings en accompagnant le « moi », on renforce
l’intra-psychique. On le trouve en soi-même depuis le référent psychologique d’un « moi » féminin ou
masculin.Accepter son propre « moi » évite d’avoir à le compenser avec la couverture sociale. L’acting, entre
autres choses aussi, facilite la décharge de la haine et ouvre la porte à l’acting des mains qui signifie
disponibilité, acceptation, ouverture affective une reddition amoureuse.Frapper avec les poings en disant « non »
offre au sujet la capacité d’exprimer son non défensif (après avoir fait la rotation de la tête avec le « non » et
exprimé le « non » de dialogue, on donne le pas à l’action).

Frapper avec les poings en disant « moi » (près l’avoir fait avec le « non », c’est-à-dire pour la seconde
fois) signifie exprimer le « moi » inter-psychique, c’est-à-dire le social, sa fonction. Le premier « moi »
représente le sujet même, tandis que le second « moi » représente nom de la famille, le prénom du sujet. Dans la
langue française, ceci vient très bien exprimé dans l’usage du « moi » et du « je ». En italien, le « moi » existe
dans les deux situations.

Les actings de frapper mobilisent l’énergie thoracique. Dans le thorax, il faut le rappeler, se trouve le
thymus, la glande qui facilite la capacité immunitaire, expression biologique de la possibilité d’être. Ce n’est pas
un hasard si les phénomènes de refus de transplantation signifient que l’organisme reconnaît quelque chose
d’étranger à soi-même et le refuse.

La déficience immunitaire dans le SIDA est liée à la fragilité du « moi » à la déficience thymique sans
laquelle la maladie ne se développerait pas. Une telle déficience est marquée depuis la naissance, avec noyau
psychotique, faible identité, homosexualité latente ou patente. De ce fait, c’est une erreur de parler de syndrome
immunodéficitaire acquis. Chez beaucoup de sujets borderline (avec un « moi » faible), la séropositivité du
SIDA peut reculer avec le renforcement biopsychologique du moi, en accompagnant la végétothérapie de
thérapies énergétiques convergentes, qui énergétisent et activent la fonctionnalité du thymus.

Parmi les réactions les plus communes dans ces trois actings, nous trouvons que :

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a) Ouvrir et fermer les mains peut être réalisé avec plus ou moins d’énergie, avec une plus ou moins
grande ouverture de la main, indiquant la position existentielle de la personne concernant le donner et le
recevoir. De prendre ou laisser, montre sa tendance à la possession et à retenir ou bien à la générosité excessive,
diarrhées. L’acting peut provoquer des douleurs dans les muscles hypertoniques des avant-bras.

b) Quand le patient frappe avec les poings, selon qu’il le fait avec force ou passivement, faiblement, on le
lui fera remarquer dans le cadre de la psychodynamique. Par exemple, nous observons si les doigts se serrent au
coup, s’ils restent à demi ouverts, relâchés et vont perdant de la force, si le pouce est à l’intérieur des doigts
(nécessité orale de conserver l’objet de transition), comment le patient exprime le « moi » et le « non », s’il le
fait avec soumission, en criant, en pleurant, fermement, sereinement, et tout ceci nous le lui ferons remarquer
durant la verbalisation dans le cadre de l’analyse de caractère. Par exemple, s’il dit le « moi » et le « non »,
quand les bras sont en haut et non au coup, nous lui ferons remarquer la dissociation entre la pensée et l’action.

Plusieurs fois, l’acting des mains avec les bras en haut permet de verbaliser des sentiments liés à
l’isolement (généralement, cela se confond sémantiquement avec la solitude) et des manifestations d’anxiété.
L’anxiété, toujours, c’est une anxiété liée au diaphragme avec un lien clair entre cet acting et ceux du
diaphragme. Les bras en l’air mettent aussi la personne en contact avec le sentiment de faute diaphragmatique,
qui a ses origines, dans une grande mesure, dans la nécessité de se distancier quand il se masturbe pour ne pas
être puni. La masturbation est un phénomène naturel pour tous les animaux au sang chaud. Elle sert pour
décharger énergétiquement l’excès de tension qui détermine cette excitation pour qu’elle ne se transforme pas
en agitation.

Dans de nombreuses occasions, les patients avec les mains et les bras étendus ont comme réaction la
sensation d’avoir entre les mains comme une boule d’air. C’est la sensation du champ énergétique qui se produit
entre les deux mains. D’autres fois, la sensation est d’une force qui pousse les mains vers le haut, semblable à la
lévitation. Cela est fréquent vers la fin de la thérapie, qui arrive à se manifester avec de sensations d’unité et
d’harmonie corporelle dans un contexte de fusion cosmique.

Ola Raknes disait que, tandis que l’entraînement autogène de Shultz donnait au sujet la sensation de poids
dans son corps, la végétothérapie lui donne de la légèreté. Le sujet se sent énergétiquement et expérimente sa
tendance à confluer avec le cosmos.

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Chapitre X: Les actings du cinquième niveau : le diaphragme

Les actings du diaphragme se centrent sur la respiration. Du moment que nous respirons tous, il ne devrait
pas y avoir de difficulté, mais nous observons que respirer bien est difficile. Nous respirons tous, mais comment
respirons-nous ? Généralement, on pense que la pause respiratoire devrait se faire entre l’inspiration et
l’expiration, mai il n’en est pas ainsi. La pause respiratoire doit se faire après l’expiration.Avec l’inspiration, le
sujet aspire l’oxygène (que les globules rouges du sang transportent dans tout l’organisme comme aliment
énergétique). Avec l’expiration, le sujet élimine l’anhydride carbonique résultat du processus de catabolisme. La
pause après l’expiration permet la distribution de l’oxygène dans l’organisme jusqu’à ce qu’apparaisse, de
nouveau, la nécessité de recevoir une autre fois l’oxygène avec l’expiration suivante et la pause, et ainsi de
suite…

Dans cette séquence thérapeutique de notre méthodologie, il est très important de lier le cinquième
segment (le diaphragme) de façon progressive avec les niveaux et les segments supérieurs déjà élaborés. De ce
fait, la première séance du diaphragme se développe sur le mode suivant, synthétiquement :

1) l’acting du chat durant quelques minutes ;

2) l’acting oculaire avec point fixe au plafond et bouche ouverte durant 25 minutes, suivi par quelques
minutes de grimaces et de verbalisation ;

3) Respiration simple : le sujet inspire tout l’air qu’il peut, expire avec la bouche ouverte, vocalise durant
le temps de l’expiration avec la voyelle « a » : ahhhhhhhhhhhhh. Le moment de l’expiration est accompagné en
courbant le dos pour permettre le vide complet thoraco-pulmonaire. Ceci se poursuivra avec une pause (de
longueur différente pour chaque sujet). Après la pause, de nouveau une inspiration complète et une expiration
immédiate avec le « a ». En enroulant le dos pause et ainsi, successivement. Cet acting respiratoire a une durée
de 15 minutes. Une fois finalisé, nous développons la verbalisation.

Du moment que les séances durent une heure et trente minutes, le temps restant s’utilise en l’exécution du
sixième segment (abdomen) et du septième segment (le pelvis) qui seront décrits ci-après.

Durant la deuxième séance du diaphragme, la séquence est la même que celle où l’acting oculo-oral se
passe seulement à l’accommodation/Convergence et succion, en maintenant la durée de 25 minutes, en
terminant par les grimaces et la verbalisation avant de passer à 15 minutes de respiration simple
diaphragmatique, comme je l’ai déjà signalé. Et ensuite, on passe aux actings des sixième et septième segments.

La troisième séance du diaphragme est différente. Après que le patient ait réalisé, pendant 25 minutes, le
troisième acting oculaire (latéralisation du regard) conjointement à celui de la bouche (mastiquer en mordant un
linge), suivi de grimaces et de verbalisation, on propose cette séance. La respiration du « rameur ». Le patient
rassemble ses bras avec les mains à la hauteur des genoux, les jambes pliées et unies, il inspire en levant les
genoux à la hauteur de la poitrine, puis il expire en vocalisant « a », en ouvrant le plus loin les jambes avec les
pieds toujours joints, pour revenir de nouveau à les réunir et faire une pause. Il répète le mouvement de la même
manière, en cherchant son propre rythme, durant 15 minutes. Il est important de respecter la pause après chaque
expiration. Passées les 15 minutes, on procède à la verbalisation qui sera suivie des actings du sixième et
septième segments, comme nous les avons déjà commentés.

Dans les séances successives, l’acting oculo-oral sera celui de la rotation des yeux en montrant les dents
(comme nous l’avons déjà illustré précédemment) durant 25 minutes, plus des grimaces et la verbalisation.
Ensuite, revenant vers le diaphragme, nous réaliserons la respiration du rameur comme avant, suivi des actings
des deux derniers segments (toujours avec la verbalisation). De cette manière, nous ferons le lien entre la
fonction des deux premiers segments avec le diaphragme (cinquième segment).

Ensuite, on procède à unir la fonction du troisième segment avec le diaphragme, en réalisant les séances
de la façon suivante :

1) L’acting du chat pendant quelques minutes

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2) La tête loin du divan durant 15 minutes avec vocalisation (comme nous l’avons déjà décrit
précédemment dans les actings du cou) des voyelles accompagnées de la verbalisation

3) Revenir à la position du corps appuyé sur le divan et durant 15 minutes, vocalisation d « non » en
tournant la tête à droite et à gauche. Verbalisation

4) Respiration du rameur durant 15 minutes, puis verbalisation

5) et 6) Actings des sixième et septième segments avec la verbalisation correspondante.

Quand ces séances donnent des résultats satisfaisants, nous insisterons quelques fois en liant le cou avec
le diaphragme et, ensuite, nous procéderons à unir le thorax avec le diaphragme de la façon suivante :

1) Acting du chat pendant quelques minutes

2) Acting de la tête loin du divan avec vocalisation durant 15 minutes. Verbalisation

3) Retour du patient à être appuyé sur le divan et on l’invite à lever les bras perpendiculairement au dos.
Sans plier les coudes, il doit frapper avec les poings sur le matelas en disant « non » en même temps qu’il réalise
le mouvement de la tête, en l’amenant à l’extrême droite et à gauche. Avec la verbalisation, les bras seront étirés
vers le haut, avec les paumes tournées vers l’intérieur.

4) Respiration du rameur durant 15 minutes, et verbalisation

5) et 6) Actings des sixième et septième segments avec la verbalisation correspondante.

Les séances suivantes avec le diaphragme comportent la réalisation de l’acting « final », le plus important
de la végétothérapie, appelé par Reich « la méduse ».

Cet acting mérite, de ce fait, une explication détaillée, parce que, durant l’exécution de cet acting
respiratoire, et en quelques occasions, apparaît le réflexe de l’orgasme.

Nous illustrons, maintenant, l’acting de la méduse avant de reprendre la systématique des séances du
diaphragme.

La « méduse » : tombé sur le divan avec les jambes fléchies et jointes, les pieds appuyés sur le matelas et
joints, les yeux ouverts, il inspire à fond et de façon continue, il expire en vocalisant le « a » durant tout le temps
de l’expiration.

En même temps, il arrondit le dos, en levant le pelvis du matelas en ouvrant les jambes. Dans cette
position, il fait la pause.

Nous reprenons l’inspiration en repliant les jambes et, immédiatement, en expirant avec le « a » en
baissant le dos et en levant le pelvis en ouvrant les jambes et, dans cette position, il fait la pause.

Ainsi, de façon continue durant 15 minutes, en essayant de poursuivre un rythme personnel. Ensuite, nous
réaliserons la verbalisation. La séquence de la séance à partir de ce moment sera la suivante :

1) Acting du chat
2) acting d’ouvrir et fermes les mains durant 15 minutes, dont les dernières minutes seront dédiées
à la verbalisation,
3) acting de frapper avec les poings en disant « moi » (le moi intra-psychique) durant 15 minutes,
4) acting des mains avec les bras en haut durant 15 minutes, dont les premières et les dernières
seront utilisées à la verbalisation,
5) acting de la respiration de la « méduse » durant 15 minutes, suivi de la verbalisation,
6) et 7) acting des sixième et septième segments suivis de la verbalisation correspondante.

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Dans les séances suivantes, à la place de l’acting de frapper avec le « moi », nous réalisons en premier
l’acting de frapper avec le « non », puis l’acting de frapper avec le « moi » (mais, dans ces occasions, il s’agit
du moi inter-psychique)

Nous sommes, de cette façon, dans la séquences finale de la thérapie. Nous verrons maintenant les actings
des ultimes segments.

Considérations sur l’acting respiratoire (le diaphragme)

Les actings de la respiration impliquent évidemment le diaphragme, mais il est opportun de rappeler que
la respiration comme l’indique la neurophysiologie, n’est pas exclusivement diaphragmique. Nous avons, en
fait, une respiration scapulaire et buccale, où l’activité diaphragmatique aide et renforce l’action avec les
muscles occipitaux, scalènes, spirales et scapulaires. Et une respiration pelvo-abdominale pour laquelle
l’intervention des muscles transversaux est particulièrement importante dans l’expiration. Nous rappelons que
l’abdomen et le pelvis ont un lien étroit de type agoniste/antagoniste avec le périnée, défini diaphragme du bas.
Je souligne que la végétothérapie insiste particulièrement sur la fonction expiratoire. L’anxiété, dominateur
commun de toute pathologie (pas seulement de la psychopathologie) conditionne le sujet à avoir une attitude
respiratoire de type inspiratoire au détriment de l’expiration (Reich considérait la capacité respiratoire comme
un test d’anxiété)5

Concrètement, dans les actings respiratoires, nous pouvons considérer ce qui suit :

1) l’acting du chat agit directement et activement sur le diaphragme,


2) l’acting de la respiration simple, en abaissant le dos, stimule la respiration buccale et scapulaire en plus
de celle du diaphragme,
3) l’acting de la respiration du rameur, stimule activement la respiration buccale, scapulaire,
diaphragmique et passivement la pelvienne,
4) l’acting de la respiration de la méduse stimule directement et activement toutes les composantes de la
respiration.

La Physiologie officielle montre que les actes respiratoires sont approximativement de 12 par minutes.
L’expérience clinique, comme le note Hirschfeld, et la végétothérapie le confirme, indique comme maximum 6
fois respiratoires par minutes. Il est évident que, de la même manière que pour les autres fonctions biologiques,
chaque individu a son rythme (la chronobiologie est liée aux rythmes cosmotelluriques) par lequel la
constitution corporelle est déterminante.

Sens et réactions des actings

Le diaphragme (cinquième segment) rassemble les actings respiratoires et est le siège de l’anxiété (qui
peut se transformer en angoisse), expression du trait masochiste de chaque personne. Débloquer le diaphragme
en récupérant la capacité de bien respirer, signifie laisser la voie libre pour l’acquisition du caractère génital
pour lequel seront aussi débloqués les cinquième et sixième segments.

Comme nous le savons, le masochiste est cette personne qui accepte, permet et tolère le sadisme sur lui-
même, mais jusqu’à un certain point. Quand on dépasse ce point, il explose (quelquefois dangereusement). Ceci
est en relation avec le point qu’il peut se permettre en maintenant l’inspiration et en retenant l’expiration jusqu’à
exploser. Le masochiste est celui qui est capable de transformer le plaisir en déplaisir et, de ce fait, dans ce
moment de la thérapie, il manifeste son masochisme à travers son comportement.

5 La coutume de fumer est interprétée avec la clef psychodynamique comme liée à l’oralité, mais, aussi, c’est une
nécessité de fumeur pour poursuivre une meilleure respiration. Fumer oblige à expirer la fumée. Ceci explique la
difficulté de certaines personnes pour l’abandonner et l’utilisation de la loveline, excitant respiratoire comme adjuvant
dans la technique de l’abandon de la cigarette.

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1) Il ne peut suivre les actings, les trouvant difficiles et quelquefois il manifeste de la somnolence qui
amène au sommeil,
2) il utilise les pleurs pour attendrir le thérapeute (qui ne doit pas se laisser émouvoir),
3) le comportement serein et ferme du thérapeute produit l’explosion de son hostilité. Ouvertement, ou
avec un comportement de sabotage de la thérapie, il le manifeste,
4) il verbalise de la méfiance envers le thérapeute, la thérapie, en soi-même. Il se lamente et réclame pour
agresser de façon directe ou indirecte le thérapeute et faire, ainsi, obstacle à la thérapie.

Si un tel comportement persiste pendant plus de trois ou quatre séances, il est nécessaire que le thérapeute
se rappelle comment le masochiste, inconsciemment, vit du plaisir dans la frustration, mais jusqu’à un certain
point. C’est pourquoi, il sera nécessaire de le frustrer énergiquement. Dans certains cas, la menace
d’interrompre la thérapie sera salutaire pour le patient pour le faire de nouveau collaborer.

Une réaction très fréquente et de bonne signification est le bâillement (parasympaticotonie) et aussi les
pleurs et le sourire alternativement. Une bonne réaction motrice se reflète dans la tendance du pelvis à se lever
durant l’inspiration de même que les sensations de chaleur diffuse dans le corps. En certaines occasions, quand
se vivent des mouvements involontaires ou des vibrations, il y a de la douleur ou de la peur. La peur toujours
doit être éliminée (dans ces moments, c’est la peur de l’orgasme de laquelle parle Reich).

Une difficulté spécifiquement dans l’acting du chat exprime la peur d’être agressif. Une difficulté dans la
respiration simple exprime une condition anxieuse ; une difficulté dans la respiration du rameur est le signal
d’un dysfonctionnement moteur du corps ; une difficulté dans la respiration de la méduse, à part montrer une
difficulté de fonctionnalité corporelle globale, est le signal de peur de l’abandon, à se laisser aller, à être
harmonieusement rythmé.

Quelquefois, en relation avec la respiration, il se produit de la toux, des éruptions, de la nausée, d la


douleur à l’entrée de l’estomac, l’accentuation du péristaltisme, de la flatulence, des gaz, une sensation d’unité
et d’harmonie corporelle similaire à la lévitation avec des signaux de déblocage diaphragmatique. Comme on le
voit, la variété des réactions font considérer la verbalisation comme une partie très importante pour l’élaboration
analytique adéquate, partie fondamentale d la végétothérapie qui est caractéroanalytique.

Tout ce qui arrive au patient durant le déblocage mérite une attention particulière, du fait qu’il est en train
d’éliminer de son caractère les traits masochistes. Le conflit masochiste provoque, dans de nombreux moments,
son exacerbation qui se manifeste avec :

1) l’oubli de choses importantes,


2) un comportement auto-blessant,
3) la perte de ses clefs, de son argent et d’autres objets,
4) des comportements inadéquats, des actes manqués, des gaffes, des lapsus, des somatisations
fastidieuses, de la mésestime de soi,
5) la peur de suivre la thérapie,qui se révèle comme une tendance à la réapparition de la symptomatologie,
de la dépression, de l’anxiété, etc...

Toutes ces manifestations de masochisme sont les expressions du propre sabotage, du fait qu’il est en
train d’accentuer la dynamique masochiste jusqu’au point de fuit la thérapie quand elle est en train d’entrer dans
la phase finale, dans quelques occasions. Le thérapeute, dans ces moments, doit situer le patient en lui
recommandant qu’il ait patience et qu’il se confie lui et en e prévenant de tout ce qui peut éventuellement
arriver.

Bien qu’il soit important de ne pas prendre de décisions durant toute la thérapie, cela est encore plus vrai
lorsque la thérapie arrive au diaphragme. Cette phase (la phase finale) comme le disait Baker, est la plus délicate
et la plus dangereuse.
Nous rappelons que le masochiste est une personne qui a tendance à supplier pour après exploser
destructivement. Dans le travail avec le diaphragme, il cherchera à gérer l’explosion, comme il arrive avec
l’énergie nucléaire dans un réacteur atomique, d’une autre manière, l’excision subite de l’atome sera la bombe
atomique avec ses terribles conséquences.

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Chapitre XI : Actings du sixième niveau (l’abdomen), et du septième niveau
(le pelvis) – Séance finale

Comme je l’ai déjà décrit, les actings du sixième segment (et ceux du septième) sont proposés au patient
quand on commence le travail avec le diaphragme. Nous en venons maintenant à les décrire.

L’acting du chat stimule directement le sixième segment. Le spécifique de celui-ci se définit comme un
« acting de la queue ».

La queue consiste à soulever du matelas (avec les jambes fléchies) seulement le pelvis, et sans l’appuyer,
le faire bouger rythmiquement et transversalement, avec un mouvement alternatif, toujours en l’air à droite et à
gauche. Ce sera suivi de verbalisation. Cet acting dynamise, évidemment le pelvis, mais nous gardons présent à
l’esprit que les viscères abdominales sont séparées des pelviennes par la cavité péritonéale qui va obliquement
du haut vers le bas et, postérieurement. Cet acting est suivi de celui, spécifique, du pelvis (le septième segment)
qui nous appelons le « football ». Après avoir fait la queue, on allonge les jambes sur le matelas et, sans plier les
genoux, mais avec les pieds droits, on lance alternativement les jambes vers le haut, en donnant des coups de
pieds vers le plafond en disant « non » chaque fois qu’on lève une jambe et en la laissant tomber passivement
sur le matelas. Tout d’abord, la jambe droite, puis la gauche. Cet acting, qui dure 15 minutes, est suivi de la
verbalisation. A propos de l’acting de la queue, il vaut la peine de rappeler que Raknès citait Reich quand il
disait « faites l’amour, mais respirez ! ».

Sens et réactions de l’acting

Avec la queue, on mobilise et on active énergétiquement l’abdomen et le pelvis. La mobilité sacro-


lombaire (responsable de l’arthrose lombaire comme le cou l’est de l’arthrose cervicale, quand il existe un
blocage) montre à la personne comment le mouvement naturel dans la relation amoureuse est transversal et non
longitudinal, avec une force antéropostérieure. Un tel mouvement devrait être rythmique, harmonieux, doux,
pour (se co-pénéter (avec) le partenaire et s’abandonner sans peur ni auto-abandon. La tension du pelvis est le
signal de la répression sexuelle, de la peur de la castration. La réaction la plus commune dans la queue est la
sensation de chaleur diffuse dans tout le corps (quelquefois ce sont seulement les jambes, les pieds restant
froids, signal du blocage énergétique), des douleurs dans les articulations inférieures, spécialement les muscles
abducteurs des cuisses (les gardiens de la virginité), difficultés pour poursuivre un bon rythme. Et, d’autres fois,
des fantaisies ou des souvenirs liés à la sexualité génitale. L’acting du « football » sert de façon spécifique pour
décharger la peur inscrite dans le pelvis. Le fait d’envoyer des coups de pieds en l’air en disant « non » suppose
de se retourner contre le contrôle d’un super-moi qui enserre la peur de la jouissance, la punition et la castration.
Généralement, le castrant pour l’homme est le père et pour la femme la mère (à moins qu’il n’y ait eu une mère
phallique) et ceci peut se lire dans la différence que l’on observe dans l’acting entre la jambe droite et la jambe
gauche et, aussi, comment s’exprime le « non ».

Comme réactions les plus communes, nous avons quelquefois l’apparition de crampes (par un excès
d’énergie non déchargée), des sensations de jambes très lourdes qui peuvent se sentir tout de suite après très
légères, la tendance à dire « non » quand le pied tombe sur le matelas ; de temps en temps, quand on expire l’air
qui a un sens hé à l’expression infantile de rébellion capricieuse de frapper du pied avec un « non », la sensation
de chaleur avec sueur chaude.

Toujours, il est opportun de rappeler au patient l’importance de trouver le bon rythme personnel pour les
coups de jambes. Dans la verbalisation, il apparaît souvent des souvenirs de violence, d’affrontements avec
l’autorité répressive, de situations de plaisirs ou de désirs d’envoyer loin, de frapper avec les jambes des
personnes ou des situations oppressantes. L’acting de frapper avec les jambes libère la tension musculaire des
muscles dorsaux qui sont l’endroit où s’accumule l’agressivité négative vers le monde.

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La séance finale de la végétothérapie

Les dernières séances du traitement avec la végétothérapie sont dédiées aux trois derniers segments, en
privilégiant la fonctionnalité respiratoire. La séquence des séances est la suivante :

 Acting du « chat », durant 10 minutes, suivi de verbalisation


 acting du « rameur », durant 15 minutes, suivi de verbalisation,
 ating de la « queue », durant 15 minutes, suivi de verbalisation,
 acting du « football », durant 15 minutes, suivi de verbalisation,
 acting de la « méduse », durant 15 minutes, suivi de verbalisation.

L’apparition du réflexe de l’orgasme commence avec des mouvements involontaires rythmiques


(mouvements pré-orgasmiques) durant l’acting respiratoire de la « queue » et de la « méduse ». De telles
séances se répètent plusieurs fois, jusqu’à ce qu’apparaisse le réflexe de l’orgasme. Le réflexe orgasmique est
l’expression d’un diaphragme débloqué, qui trouve le segment abdominal et pelvien aussi débloqués. Ceci est
dans les conditions fonctionnelles telles qu’elles permettent une libre circulation énergétique vers la zone
génitale. Cela s’annonce par des mouvement diaphragmiques involontaires qui accompagnent durant la pause et
s’étendent vers le haut et vers le bas du corps. Le sujet, avant ces réactions involontaires habituellement se sent
merveilleusement (bien) mais aussi plein de peur, la peur de perdre le contrôle de soi et, y inclus, celle de
mourir.

Le réflexe de l’orgasme n’est pas l’orgasme, mais un signal que le patient a récupéré la possibilité de
vivre la puissance orgasmique (avec les limites sociales réelles) du fait que sa bioénergie est capable de
circulation, sans obstacles ni blocages, dans les segments de la tête et des pieds. Tandis que l’orgasme est une
action unitaire et involontaire de tout l’organisme et culmine dans l’embrasement génital, le reflet de l’orgasme
est l’apparition de mouvements involontaires unitaires, qui partant du diaphragme (plexus solaire) donnent une
sensation de plaisir à l’abandon et quelque fois une douce excitation sexuelle.

La verbalisation de telles réactions est, quelquefois, difficile à communiquer de la part du patient. C’est
comme de se trouver en haut du monde, une sensation cosmique, une sensation comme de sortir loin de sa peau,
etc. Fréquemment, on assiste à un doux pleur de joie. Il est évident que, pour atteindre le réflexe de l’orgasme, il
faut disposer d’une bonne charge énergétique qui, de cette façon, est plaisante et harmonieusement déchargée.

C’est le moment final d’une bonne végétothérapie caractéroanalytique. C’est le signal thérapeutique d’un
caractère génital, c’est-à-dire la maturité de l’homme, qui le rend réellement humain, comme le prédisait déjà
Schweitzer. Le caractère de celui qui, pour se maintenir dans cet état proche de la santé et avec une certaine
capacité d’autorégulation, devra maintenir une vie sexuelle, amoureuse et satisfaisante. Les limites sociales
imposées par la réalité existante de la cuirasse sociale et individuelle vont, à leur tour, limiter le développement
des potentialités du caractère génital tendant – pour une question individuelle – au compromis de changement
social, de recherche d’une accommodation adéquate.

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Chapitre XII : La sémantique en végétothérapie

La sémantique revêt une grande importance dans la végétothérapie Le monde actuel d’expression d’une
personne va, uni avec son caractère, lequel (il est opportun de le rappeler) est lié à ses valeurs existentielles. La
possibilité de décoder le verbal d’un patient avec son correspondant de perspective somatique, donne au
thérapeute une clef d’intervention pour travailler des niveaux corporels déterminés. De ce point de vue, il est
opportun de récupérer la fonction rééducative qui, comme le disait Freud, devrait inspirer chaque thérapeute et
qui, dans la pensée politique reichienne, est fondamentale, si nous voulons qu’avec la thérapie un sujet se
responsabilise non seulement, lui-même, mais aussi dans ses rapports à la communauté. De ce fait, la nécessité
de clarifier la valeur sémantique du langage pour une bonne communication et pour une meilleure vision du
monde, cela se convertit en une tâche fondamentale. Et il est évident qu’une sémantique exacte facilite et permet
une communication orale.

Chaque patient en parlant exprime sa forme personnelle et sa manière individuelle d’interpréter, de


catégoriser, de symboliser ou d’intellectualiser la réalité. Souvent, il y a une confusion entre l’usage des
concepts. Par exemple, utiliser le mot puissance au lieu de pouvoir, ou dépression au lieu de tristesse, etc. Il est
important, dans le discours d’un patient, de prêter attention à ses modes, phrases ou mots intercalés. Un patient
qui répète beaucoup de « comme si » est en train de communiquer la thématique de l’illusion qui est liée au
quatrième acting oculaire, la rotation. Un autre patient qui dit : « je ne peux pas le faire » est en train d’exprimer
sa dépressivité liée au deuxième acting oculo-oral, que le thérapeute utilisera avec plus d’insistance pour
dépasser cette condition. A un patient qui indique être continuellement « confus », il faut insister pour « faire le
point », c’est-à-dire, le premier acting oculaire. Il est important de distinguer le patient « confus » de
« l’indécis » qui communique de l’ambivalence. La confusion a à voir avec la fonctionnalité déficiente liée au
troisième acting oculo-oral.

A propos de la correspondance du corporel avec le discours verbal on peut citer de nombreux exemples.
Ainsi, dans le premier segment nous trouvons des phrases relatives à prêter attention, veiller ou donner de
l’écoute, à pleurer, au sommeil, la confusion mentale, à l’intuition, à la curiosité, aux odeurs ; dans le deuxième
segment, on se réfère à la nutrition, au goût, au parler, critiquer, maudire (ou médire) menaces ; le troisième
segment est lié à des phrases à propos du contrôle de soi, les peurs de perdre la tête, l’orgueil ; le quatrième
segment à l’ascension de la responsabilité, à l’ambivalence, à l’affectivité ; le cinquième segment réfère à des
phrases liées au masochisme, à l’anxiété, à la hâte, au courage (le cran), à la rancoeur, à l’hostilité ; le sixième
segment à la passion, à la fatigue (les reins) ; le septième segment au mouvement (courir, progresser), au sexe, à
la procréation, à la pudeur, à la protection.

Je fais remarquer que tous les mots qui commencent avec le préfixe « co » font référence à la sociabilité.
L’usage excessif des adjectifs dans le discours est lié à l’affectivité, tandis que l’usage des adverbes est lié à la
temporalité. Les adverbes « toujours » et « jamais » sont paradoxaux quand ils expriment le concept d’éternité.
Concrètement, en relation avec le vécu existentiel, le patient a l’habitude de dire des phrases qui ont à voir avec
l’intention de prendre une décision ou des actions ou des communications qu’il devrait faire, comme « je n’ai
pas le courage de », et alors il sera opportun que nous lui indiquions qu’il arrivera au remplacement de cette
phrase par « J’ai peur de », du fait que le courage se réserve pour les choses exceptionnelles.

Le langage n’est pas, seul, la communication. La communication utilise de multiples signaux. En


soulignant la relation entre la pensée et le langage, il est nécessaire que le signe et le signal soient la prémisse
linguistique qui peut se réaliser comme mot (étant une donnée de l’intériorisation de la part de l’enfant pour
créer son langage interne). A mesure que le halo sémantique s’amplifie, se présentent les symboles qui sont liés
à l’ambiance socioculturelle et qui de ce fait, normalement, sont équivoques. En végétothérapie, où
l’interprétation se réduit à l’essentiel, on procède avec explication historiquement valide. En général, la
verbalisation reichienne ne nécessite pas d’interprétation symbolique, mais de l’analogique, du moment qu’elle
est liée aux situations existentielles, émotionnelles du patient et, de ce fait, affectives et biologiquement inscrites
dans le geste et dans le comportement comme une forme de communication avec la réalité.

Reich disait que, quelquefois, une séance peut se développer sans parler, parce qu’il est bien que le sujet
soit capable de trouver - à travers la sensation et l’émotion - le contact et la communication avec lui-même.

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Ce sera une grande aide de faire croître son caractère immature, d’apprendre à s’écouter et à se sentir en
train d’exister avec le thérapeute. La communication doit être toujours directe, claire. Le discours extensif, ou
excessivement bref, du halo sémantique comporte des équivoques et des doutes.

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Chapitre XIII : La crise de la transformation (maturation) du caractère
en végétothérapie

En psychothérapie (encore plus en somatopsychodynamique), le traitement, pour être efficace, met la


personne en crise. Le mot crise a, généralement, un sens sémantique de valorisation négative, mais c’est une
erreur. Chaque crise est la prémisse d’une nouvelle situation (un gouvernement s’en va dans une crise parce
qu’il est incapable de résoudre certains problèmes qui, éventuellement, peuvent être résolus par le suivant) qui
permet la maturation caractérielle. L’expérience clinique nous dit qu’une personne avec un noyau psychotique,
avec la végétothérapie complétée par des thérapies énergétiques convergentes, tombe en crise ou laisse la
thérapie durant le travail ombilical et des yeux pour faciliter son passage à la situation plus borderline. La
personne avec une structure borderline entre en crise durant le travail du second segment, de la bouche, qui lui
permet de se trouver dans une situation pont avec la névrose (psychonévrose). Le psychonévrotique (caractère
névrotique lus près de l’anal/oral que le l’oedipe) présente la crise durant le travail du cou ou du diaphragme
pour se trouver ainsi avec une condition névrotique plus facile. La structure névrotique plus oedipienne, entre en
crise durant le travail avec le diaphragme, pour se rapprocher ainsi de la situation du caractère génital. Chaque
crise est, de ce fait, le chemin pour prendre le dessus dans une condition de peur. La peur (terreur panique du
noyau psychotique) liée aux yeux est la peur de mourir. Celle du borderline (liée à la bouche) est la peur de ne
pas pouvoir survivre à cause d’une dépression de base, de type suicidaire. Dans le psychonévrotique, ou
névrotique plus primaire, la peur est celle de perdre les mécanismes de défense contre la castration. Chez le
névrotique plus oedipien, la peur est celle de l’orgasme, vécu comme perte du moi.

Toute la végétothérapie travaille sur l’émotion, consciente ou inconsciente, de la peur dans ses façons
variées de se manifester. Il est clair que si un alpiniste veut atteindre la cime d’une montagne, il devra affronter
l’escalade avec tous les risque que cela comporte, mais s’il a la chance d’y aller avec un expert, un guide,
certainement son effort sera moindre et avec plus de sécurité. Le thérapeute est comme Virgile qui guide un
patient, Dante, dans les enfers de son mal-être à travers un purgatoire thérapeutique, pour le laisser, avec une
forme de santé, à la porte du paradis, qui pour nous, est la puissance orgasmique du caractère génital, c’est-à-
dire mûr.

Au long du texte, il se produit des répétitions se référant à des aspects ou des arguments de la
végétothérapie pour souligner leur importance. De telles répétitions sont faites à dessein.

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